On peut adopter de bonnes habitudes sans pour

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On peut adopter de bonnes habitudes sans pour
QUOTIDIEN JURASSIEN - 22 février 2016
On peut adopter de bonnes habitudes
sans pour autant renoncer au plaisir
 STRATÉGIES Afin de faire mieux manger et bouger, un ensemble cohérent de projets doit non seulement cibler
les comportements individuels, mais aussi le cadre de vie. Petit tour d’horizon avec les spécialistes
C
ela fait déjà bien longtemps que la promotion de
la santé ne se résume plus
à une injonction de professionnels et des mots d’ordre impératifs focalisés sur les comportements
individuels, car stigmatiser ou culpabiliser s’avère souvent contre-productif. Les politiques de prévention
interviennent sur plusieurs niveaux,
individuels et collectifs. Mais surtout,
elles intègrent la notion de plaisir, essentielle pour pérenniser les bonnes
habitudes. «Il n’est pas question de
proscrire le chocolat, ni de faire l’apologie du sport à hautes doses», résume Tania Schindelholz, chargée du
programme alimentation & activité
physique au Service neuchâtelois de
la santé.
En partenariat avec sa collègue jurassienne Stéphanie Mertenat Eicher, cheffe de projets auprès de la
Fondation O2, elle s’investit dans les
thèmes de l’alimentation et de l’activité physique à travers une multitude
de projets coordonnés. L’objectif? Favoriser un message commun et cohérent de l’ensemble des professionnels entourant les enfants et les familles. Le public cible? Les enfants de
0 à 11 ans principalement, mais aussi Les bonnes habitudes se prennent dès le plus jeune âge: bouger régulièrement permet de prévenir la sédentarité et le surpoids, ce dernier constituant une menace sanitaire en Occident.
DR
leurs parents ainsi que les populations vulnérables, migrantes notam- Les bambins en cuisine
une portion entière si la saveur ne qu’en attendant bébé, il est préféra- ce sanitaire en Occident. Rien qu’en
ment. Dans les deux cantons, le proDe nombreuses actions sont ain- leur convient pas, mais d’avaler une ble de manger 2 fois mieux plutôt Suisse, la sédentarité provoque 2900
gramme a démarré en 2007, avec des si menées dans les structures d’ac- bouchée ou deux: un enfant doit que 2 fois plus.
décès prématurés par an et des frais
phases de quatre ans. La troisième cueil de la petite enfance (lire enca- parfois essayer un aliment entre
de traitement directs qui atteignent
(2016-2019) ambitionne d’intensifier dré), afin de promouvoir les bons douze et quinze fois avant de com- Des interlocuteurs essentiels
2,4 milliards de francs.
les axes de travail entrepris pour réflexes dès le plus jeune âge. Plu- mencer à l’apprécier! Tania SchinPour promouvoir les bons réflexes
BRIGITTE REBETEZ
améliorer le cadre de vie de la popu- sieurs projets complémentaires delholz recommande la même ap- auprès de leur public cible, les deux
Programme alimentation et activité
lation. En encourageant par exemple peuvent ainsi favoriser la mise en proche à la maison, avec des alter- responsables travaillent en étroite
les collectivités à continuer d’aména- place d’une véritable politique natives divertissantes: «Les parents collaboration avec des éducateurs, physique:
http://www.aap-jura.ch
ger des parcs où les enfants peuvent d’établissement dans ce domaine. peuvent faire découvrir de nouvel- enseignants, pédiatres, sages-fembouger ou de modérer le trafic urbain Par exemple, le mouvement est en- les saveurs sous forme de jeux ou mes, associations actives auprès des
Cheffe de projets: Stéphanie Mertenat
pour favoriser les déplacements à couragé par des jeux que les en- faire participer leurs enfants à la migrants… Des interlocuteurs essen- Eicher
pied ou à vélo. «Notre rôle est non fants ramènent ensuite à la maison préparation de mets: ils seront bien tiels pour faire germer les bonnes [email protected]
seulement de promouvoir une ali- (pour les pratiquer en famille) ou plus enclins à les goûter!»
bitudes dès le plus jeune âge. Les
Tél. 032 544 16 13 (mardi, jeudi, venmentation équilibrée et une activité en incitant les écoliers se rendre à
Les programmes englobent depuis programmes cantonaux s’appuient dredi)
physique régulière, mais aussi de l’école à pied. Autre exemple, des cette année les femmes enceintes, pour ce faire fortement sur des activiProgramme intercantonal Youp’là
donner les moyens aux individus diététiciennes interviennent dans dans le but d’intervenir plus précoce- tés de formation et de soutien dans la bouge crèches:
d’adopter de bonnes habitudes», ex- les garderies pour donner des pis- ment dans les familles en devenir. mise en place des projets dans le terhttp://www.youplabouge.ch/
plique Stéphanie Mertenat Eicher. tes aux éducateurs/trices pour que Différents projets vont être lancés rain.
Coordinatrices: Malika Baioia Lehmann
En clair, les programmes cantonaux ceux-ci puissent donner aux bam- pour montrer que, même si elles doiManger équilibré et bouger régu- et Claire Le Bas Despeisse
ne ciblent pas seulement les compor- bins l’envie de goûter aux fruits et vent parfois renoncer au sport durant lièrement dès le plus jeune âge [email protected]
tements individuels mais aussi le ca- légumes, sur un mode ludique. Il leur grossesse, les futures mamans met de prévenir la sédentarité et le
Tél.: 021 623 37 87 (Mercredi/jeudi/
dre de vie.
ne s’agit pas de les forcer à manger peuvent continuer à bouger. Ou surpoids, qui constituent une mena- vendredi)
Agenda
Pérenniser la bougeotte avec Youp’là bouge
Courir, sauter, gigoter, quoi
de plus naturel pour un bambin? Le mouvement est spontané chez un petit de 0 à 4 ans:
bouger lui permet d’améliorer
son endurance, sa coordination et son équilibre. En grandissant, il est essentiel que les
enfants continuent d’avoir du
plaisir à se mouvoir. Faute de
quoi, les comportements sédentaires peuvent vite prendre
le dessus et avoir le dernier
mot... Idéalement, un bambin
d’âge préscolaire devrait bouger 2 heures par jour, un adolescent une heure et un adulte
une demi-heure.
Le projet romand Youp’là
bouge vise justement à pérenniser cette spontanéité remuante.
Son objectif est d’encourager le
mouvement des bambins dans
les structures d’accueil, les jardins d’enfants et les familles.
Mis en œuvre par les cantons et
soutenu par Promotion Santé
Suisse, le programme lancé en
2009 forme le personnel des
crèches pour que la mobilité devienne partie intégrante des activités quotidiennes des bambins. Concrètement, il montre
comment assouvir leur besoin
d’explorer en soutenant leur potentiel de mouvements spontanés (grimper, rouler, sauter,
etc.), en tenant compte des normes de sécurité du Bureau de
prévention des accidents.
Le couloir propice
aux jeux
«Quand il fait mauvais
temps dehors, on peut inciter
l’enfant à se mouvoir à l’inté-
rieur, dans un endroit sécurisé, explique Malika Baioia
Lehmann, chargée de la coordination intercantonale du
projet. Dans un appartement,
le couloir peut s’avérer propice
aux jeux de balle parce qu’il est
souvent moins meublé que les
chambres.»
Les crèches labellisées
Youp’là bouge ont aussi pour
mission de sensibiliser mères et pères à l’importance
du mouvement. Une information qui peut être relayée
par des événements ponctuels, la soirée des parents et
les contacts au quotidien.
«Lorsqu’un parent vient rechercher son enfant, l’employé(e) pourra lui dire qu’il
a beaucoup joué à la balle durant la journée ou qu’il a bien
Randonnées, sorties en raquettes ou en ski de fond, etc. en mars «Pro Senectute Arc Jurassien». Plus d’info: http://www.arcjurassien.pro-senectute.ch
marché au cours de la promenade», détaille Malika
Baioia Lehmann.
Toutes labellisées
dans le Jura
Youp’là bouge ambitionne
de former une majorité de
structures d’accueil – toutes
sont labellisées dans le Jura
et celles du canton de Neuchâtel sont en voie de l’être.
«Nous travaillons sur le long
terme, relève la responsable,
raison pour laquelle les crèches doivent être re-certifiées
à intervalles réguliers». Depuis 2012, le projet Youp’là
bouge à l’école! est également proposé dans les classes neuchâteloises de 1re et 2e
année Harmos.
BRE
Projet Facebook «J’arrête de fumer»: jusqu’au 20 mars, les Romands qui
souhaitent arrêter de fumer peuvent partager leur expérience avec d’autres
en s’inscrivant sur la page Facebook «J’arrête de fumer» de leur canton de domicile.
Repas d’ici et d’ailleurs: le jeudi 3 mars à 12 h au Centre Le Phénix à Porrentruy (Tanneurs 5, 1er étage), organisé par le Centre d’animation et de formation pour femmes migrantes. Inscription jusqu’au mardi 1er mars au 032 466
39 87.
Cours «Fourchette verte: alimentation équilibrée, trucs et astuces pour
manger sainement au quotidien»: mercredis 2 et 9 mars, de 19 h 30 à
21 h 30, au Centre communal de Vicques et mercredi 16 mars à l’école ménagère de l’école secondaire de Vicques (horaire à définir avec les participants,
durée 3 h). Contact: [email protected]
Marche facile dans la neige: de Glovelier à Séprais, avec des personnes en situation de handicap, organisée par Insieme Jura. Samedi 27 février. Renseignements: Daniel Cortat – 079 783 66 35. Inscriptions: Béa Berret – 032 426 85 47
Prévention du cancer de l’intestin: durant tout le mois de mars, la Ligue jurassienne contre le cancer offre des tests de dépistage du cancer de l’intestin
aux personnes de plus de 50 ans. Inscriptions et renseignements: pharmacieplus Catin Ville à Delémont (032 422 11 93), Milliet Ville à Porrentruy (032
466 27 27) et pharmacieplus Maitre à Saignelégier (032 951 12 03).
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