Des albums sans texte au cycle 1 - Circonscription de St Gilles Croix

Choix pour le cycle 1 : l’album sans texte
Avec des tout petits, il peut paraître plus aisé de faire découvrir un album sans texte : les élèves ne se heurteront pas à des
formulations caractéristiques de la langue écrite (vocabulaire inhabituel, phrases plus longues, voire complexes...).
En réalité, lire des images est très difficile : de nombreux codes qui nous paraissent « aller de soi » sont en réalité à faire construire par
les élèves : c’est un objet d’apprentissage.
Plus encore, l’album sans texte exige du lecteur qu’il établisse des liens entre les images successives : l’auteur les a ordonnées, reste à
imaginer un enchaînement, le plus souvent causal et lié aux motivations des personnages.
Cette sélection a pour but d’engager dans les classes de l’école maternelle un travail sur la langue orale et écrite.
Produire des énoncés descriptifs, narratifs, argumentatifs et interprétatifs.
Transformer l’énoncé oral en énoncé « scriptural » ou « écrivable ».
1. « Lire » l’album :
décrire les images, rechercher des indices, les hiérarchiser,
émettre des hypothèses de sens afin d’affiner la compréhension,
repérer l’enchaînement logique entre les images (l’enseignant pourra les présenter de façon désordonnée afin de faire
prendre conscience de l’aspect narratif du récit).
2. Argumenter : à partir des indices prélevés, confronter les sens donnés aux images.
Confronter les propos aux images (le retour aux images est nécessaire afin de justifier de ce qui est avancé) mais aussi aux
différentes propositions des élèves.
3. Interpréter : interpréter les images et construire une histoire possible à l’aide de :
la compréhension des images,
leur articulation, leur enchaînement chronologique, les liens de causalité à établir,
les inférences possibles liées à l’intertextualité : relation avec d’autres textes établie par le lecteur, par exemple la
connaissance du caractère rusé du renard découvert dans un autre album ;
les connaissances acquises dans d’autres domaines.
4. Produire un texte :
Produire un texte oral qui relève du langage « écrivable ». Le dire, l’enregistrer, le jouer.
Produire un texte écrit en s’appuyant sur les énoncés oraux, par la dictée à l’adulte ou en s’aidant des outils construits en
classe. En écrivant le récit et les dialogues, ils seront amenés à comprendre les différentes « voix » du récit et le rôle du
narrateur.
Brigitte Fournier – conseillère pédagogique – décembre
Il sera souvent intéressant de ne pas donner le titre aux élèves et de commencer par la lecture d’images. La recherche d’un titre et la
comparaison avec celui donné par l’auteur se fera dans une phase ultérieure.
Le travail autour des albums sans texte sera avantageusement pratiqué avec des petits groupes, le format de l’album se prêtant
rarement à une utilisation collective.
Lorsqu’il s’agit d’un récit, on pourra faire dialoguer les personnages en insérant des bulles dans les images. Cette activité oblige en
effet l’élève à prendre en compte le lieu, le temps, l’enchaînement causal des actions du récit, le caractère de chaque personnage, ses
motivations et les relations entre les personnages. Cette activité permettra à l’enseignant de mieux cerner le niveau de compréhension
de ses élèves
Les difficultés que ce type d’album peut poser aux élèves :
- le repérage des personnages : construire la permanence malgré les cadrages différents, la répétition dans la page, la modification des
vêtements et l’absence de nom ;
- l’utilisation des indices d’espace et de temps ;
- la construction de la logique de l’histoire ;
- la construction d’hypothèses de lecture : renvoi sur des indices objectivables (on peut ou on ne peut pas le dire) ou sur des capacités
à interpréter (rencontre des intentions de l’auteur avec l’univers du lecteur) ;
- la capacité à argumenter et à justifier son point de vue.
En fin de document, vous trouverez la partie consacrée aux albums sans texte dans le document « le langage à l’école
maternelle ».
Un second document vous sera proposé avec la présentation d’autres albums (voir en fin de document).
Dans la catégorie « albums sans textes » vous pouvez également vous référer au document « abécédaires » en ligne à cette adresse :
http://cic-stgilles-ia85.ac-nantes.fr/IMG/pdf/_pr_351sentation_d_ab_351c_351daires_et_pistes_p_351dagogiques_.pdf
Brigitte Fournier – conseillère pédagogique – décembre
Albums de la collection « Histoires sans paroles » aux éditions Autrement :
Titre
La course au
renard
Auteur
Alibeu Géraldine
Editeur
Autrement
Année
d'éd.
2004
Le songe
Cadot Edith
Autrement
2009
La cerise
Charpentier Olivier Autrement
2006
Mon lion
Sadat Mandana
2005
Autrement
Brigitte Fournier – conseillère pédagogique – décembre
Géraldine Alibeu présente une course au renard particulièrement
réussie. Univers à la fois surréaliste et loufoque, suggérant tout
autant la poursuite que le ridicule de la situation. Nous voici sur la
banquise, d’un bleu profond. Le campement inuit semble
profondément endormi lorsque apparaît un petit renard malicieux.
Les chiens de traîneaux flairent aussitôt l’animal et emportent avec
eux un jeune esquimau. Une folle course commence alors, la
troupe tentant de récupérer l’attelage, avec l’aide des élans rouges.
Un ton original pour cette histoire mouvementée, dont on aimerait
qu’elle s’anime.
Envoûté par les flammes du brasier qui dansent devant ses yeux,
un jeune Indien laisse s'évader son imagination. Son esprit
l'entraîne dans un voyage à travers les paysages, des montagnes
aux déserts de cactus en passant par les prés, les canyons et le
fond des océans... Une histoire sans texte pour lire avant de savoir
lire.
Tout commence par une souris qui s'approche d'une cerise, mais
avant même qu'elle ait eu le temps de l'atteindre, un chat la fait fuir,
mais c'est sans compter sur l'intervention d'un chien...
Conte randonnée autour d'une toute petite cerise (qui occupe un
angle de cet album au format à l'italienne) qui va voir se succéder
autour d'elle toute une série d'animaux (en sortira t-elle indemne ?)
L’auteur-illustratrice à choisit de dépayser le jeune lecteur en nous
offrant une histoire de rencontre et d’amitié. L’amitié entre un jeune
enfant et un lion ; un lion rouge et un enfant noir, sur fond sable,
grand et petit, qui perçoivent leurs différences et s’acceptent
comme tels. Sauf pour les autres : un lion vert semble vouloir
s’approprier l’enfant, les hommes noirs veulent chasser le lion. Mais
même dans leurs rêves, personne n’arrivera à séparer les deux
nouveaux amis. Madana Sadat s’est voulue, ici, résolument
anecdotique, laissant là une ombre, là un regard, comme pour
mieux laisser la parole se recueillir. Et c’est bien là l’essentiel de
cette collection : susciter la description, laisser aller l’imagination.
L’exercice n’est pas des plus simple. Madana Sadat y réussit
parfaitement.
Titre
Le chemin
Auteur
Fernando Vilela
Petit poisson voit
Gibert Bruno
du pays
L’étoile tombée
du ciel
Hadid Raphaël
Editeur
Année
d'éd.
Autrement
2007
Autrement
2004
Autrement
2004
Brigitte Fournier – conseillère pédagogique – décembre
Un chevalier se précipite, lance tendue. Rien ne semble pouvoir
l'arrêter. Ni un dragon menaçant, ni même un gigantesque serpent.
Ne semblant pas user de sa force, il les dompte tous. Il s'élance,
bravant une multitude de soldats, gardiens d'un château
merveilleux et labyrinthique. Il court, gravit les escaliers, s'enfonce
dans cet incroyable dédale pour délivrer une jeune prisonnière. Ce
chevalier, qui domine toutes les créatures qu'il rencontre, captive un
aigle sur lequel il emmène sa princesse. Tous deux s'échappent,
survolant cette vaste et mystérieuse cité aux airs orientaux.
Dans cette nouvelle histoire sans paroles, Fernando Vilela reprend
la structure du conte, tout en évitant les stéréotypes. Il nous offre un
récit rythmé, entraînant sans cesse le lecteur vers une
nouvelle aventure. Les illustrations puissantes et contrastées, les
noirs intenses, en font également un très bel album graphique.
Dans la collection « histoire sans paroles ».
Avec Petit poisson voit du pays, Bruno Gibert nous donne à voir
une belle aventure, une découverte du cycle de l’eau à travers
l’épopée d’un petit poisson rouge. D’abord un chat qui renverse
l’aquarium dans le lavabo. Commence alors pour ce petit poisson
un périple le menant dans les canalisations, les égouts, la station
dépuration, puis bientôt la rivière et la mer. On tremble pour cette
petite bête au milieu de nul part, on rit aussi de voir ce petit poisson
mis en bouteille et atterrir chez son ancienne maîtresse, au grand
étonnement du chat. Un album pour les tout-petits particulièrement
réussi, tant cette succession de vignettes double-page permet aux
enfants comme aux parents d’enrichir l’histoire. Une belle occasion
d’inventer sa propre narration pour des histoires à dire et à lire.
Dans la collection « histoire sans paroles ».
Un petit personnage blond en salopette bleue, perché sur une
branche, observe la nuit. Tout à coup, une étoile tombe. Il part alors
à sa recherche pour la réparer et la raccrocher dans le ciel. C'est un
long et beau voyage… raconté en images.
Titre
Un petit nuage
Auteur
Editeur
Année
d'éd.
Muzo
Autrement
2004
Dix petits nuages Muzo
Autrement
2008
Le voleur de
poule
Rodriguez
Béatrice
Autrement
2005
Titre
Auteur
Editeur
Année
d'éd.
Snowman
Duquennoy
Jacques
Albin Michel1998
Jeunesse
Brigitte Fournier – conseillère pédagogique – décembre
Dans la collection « histoire sans paroles ».
Un petit nuage naît du chaudron d'une sorcière. Il sort par la cheminée
et part découvrir le monde et la vie. Il rencontre sur son chemin une fleur
assoiffée, une jolie grenouille, un lapin garçon de café, une petite
écolière… Chaque rencontre est un petit bonheur. Mais un jour, le petit
nuage est tout triste car la famille oiseaux le quitte alors qu'il était
devenu leur nid. Lorsque le petit nuage pleure, on ouvre son parapluie.
Heureusement, un tout petit nuage rose, né dans une pipe, devient son
nouvel ami…
Dans la collection « histoire sans paroles ».
Dix petits nuages se promènent et au fil des rencontres, leur nombre
diminue. Le premier est pris dans un filet à papillons, le deuxième
s'arrête pour faire de l'ombre à une souris, et le dernier fait la rencontre
d'un petit nuage rose né du chaudron d'une sorcière avec qui il donne
naissance à de nombreux bébés nuages.
Dans la collection « histoire sans paroles ».
Sans un mot, rien qu'en images, une course folle s'engage entre un
renard voleur de poule et des poursuivants mécontents. À travers monts
et forêts, sous terre et sur la mer, le jour et la nuit, une histoire d'amour
et d'amitié se construit au fil des pages.
Un bonhomme de neige, instituteur à ses temps perdus, rêve de devenir
Superman ou Batman. Il rencontre alors le Père Noël, malade, et fait la
tournée des cadeaux à sa place. Cette rencontre va lui permettre de
réaliser son rêve.
Un album à la manière d’une bande dessinée, proche de Raymond
Briggs. Une manière malicieuse et poétique d’aborder l’ambition de
chacun.
Titre
L'Ombre d'Igor
Auteur
Editeur
Binet Juliette Autrement
Année
d'éd.
2009
Le petit cochon
qui n'arrivait pas
à s'endormir
dans le noir
Geisert
Arthur
Autrement
2007
Oink
Geisert
Arthur
Autrement
2008
Brigitte Fournier – conseillère pédagogique – décembre
Igor offre un drôle de paradoxe. Dans la vie son ombre semble en
avance, quasi autonome au point de sembler discuter avec des gens et
de parfois devenir une partenaire de jeu sur laquelle il peut compter
dans ses moments de solitude. Mais dans les rêves — ces jours dans
les nuits — c’est lui qui s’envole, c’est elle qui reste, le voit partir. Igor
serait-il l’ombre de son ombre ?
Autrement jeunesse nous donne à nouveau l’occasion d’apprécier les
livres d’Arthur Geisert pour notre plus grand plaisir. Obligé de fermer la
lumière à 20h alors qu’il a peur de s’endormir dans le noir, le petit
cochon discipliné de cette histoire a mis au point un ingénieux
mécanisme. Et le lecteur en conviendra assez vite : quelle machine
extraordinaire. Du grenier au sous-sol en passant par le jardin, c’est un
assemblage de poulies, de roues, jeux de bascules et de balanciers,
activés par des ciseaux, des dominos, des ressorts et toutes sortes
d’objets que l’on suit pas à pas. Une machine « à ralentir le temps » et
une entreprise risquée, qui, en seulement 30 étapes et 25 minutes plus
tard permettra à notre petit cochon de s’endormir lampe allumée. Avec
cet album presque sans texte et de magnifiques gravures qui fourmillent
de détails, Arthur Geisert signe une mise en scène parfaitement
maîtrisée que les plus jeunes prendront certainement plaisir à
commenter.
Dans la paisible campagne, maman cochon s'occupe soigneusement de
l'éducation de ses huit porcelets. Elle les promène bien alignés à travers
champs, jusqu'à la mare dans laquelle ils font quelques pirouettes. Mais
dès que maman s'endort, les huit coquins en profitent pour partir en
escapade, batifoler dans les blés, sauter dans les arbres et jouer avec
les branches. C'est un festival de cris : des « oink » et des « oink »
résonnent dans la prairie jusqu'aux oreilles de maman cochon. Celle-ci
se lève alors d'un bond pour mettre fin à cette fête improvisée par un
gigantesque « oink » qui fait trembler l'arbre rempli des petits cochons et
dégringoler les diablotins à ses pieds. Arthur Geisert nous invite à
pénétrer dans l'univers malicieux et cocasse d'une joyeuse bande de
cochons. Les illustrations en gravure correspondent à merveille à
l'ambiance pastorale de cette histoire. Qui aurait pensé qu'une histoire
sans parole serait aussi bruyante
Le lavocochon
Geisert
Arthur
Autrement
2011
De l’autre côté
Banyai
Istvan
Circonflexe
2005
Chute libre
Wiesner
David
Circonflexe
2008
Brigitte Fournier – conseillère pédagogique – décembre
Plaisir d’être sale, plaisir d’être propre ; machines fantastiques et
constructions étranges tels sont les ressorts de cet album d’Arthur
Geisert, le lavocochon. Héros de ce récit en images, les cochons
élégamment vêtus dans un décor de vieille ville américaine rêvée, au
milieu d’une nature tout aussi imaginaire, quittent leur maison pour aller
jouer, patauger, se vautrer dans l’eau, le sable, la couleur… Après ces
jeux régressifs, les mères veillent et, gardiennes ou sorcières, armées
de leur balai, conduisent les petits cochons jusqu’à la grande laverie
automatique d’où ils ressortiront propres comme des sous neufs avant
d’être mis à sécher de façon très comique. Dans la tradition de
l’illustration et de la littérature anglo saxonne, on pense à Maurice
Sendak ou à Roald Dahl mais aussi aux aventures de Charlot pris dans
les méandres du machinisme, on est saisi par l’ambiguïté des images, et
du propos. Certes, les cochonnes préposées au nettoyage semblent
bienveillantes et les cochonnets semblent heureux, mais entre sourire et
grincement de dent, Arthur Geisert dessine un univers autoritaire, à la
limite de l’étouffement. Une interprétation ouverte, à construire par
chacun.
Après Zoom, Istvan Banyai nous revient avec cet album entre noir, gris
et blanc, parsemé de temps à autre par une couleur rouge ou
mandarine. Un album sans texte pour un jeu entre une petite fille
violoncelliste et un petit garçon à casquette habitant le même immeuble.
Un jeu de forme et de correspondance où les images se répondent et
d’interrogent. Là, nous sommes dans les airs, la page suivante dans
l’avion en partance pour les vacances, ici, nous sommes derrière un
arbre, se cachant d’un chien ou peut-être d’un tigre. En haut ou en bas,
devant ou derrière, un jeu malicieux de perspectives et de points de vue
où l’ombre pourrait être le point commun à toutes ces images. Istvan
Banay tente un jeu de miroir passionnant, s’amusant tout autant avec la
forme du livre (un poussin viendra percer un page) qu’avec le
mouvement de ces jeux enfantins qui nous sont si chers.
Histoire sans paroles d'un jeune garçon qui s'endort, un livre entre les
mains et qui est entraîné en rêve dans un monde fantastique.
Il était une forme
...
Hemstege
Anne
Didier
2011
A la rencontre
Morel
Claudine
Didier
2011
La Chine de
Zhang Zeduan
Anno
Mitsumasa
Ecole des
Loisirs
2010
Ecole des
Loisirs
1990
Bobby et Nanou Dubois
jouent au docteur Claude K.
Brigitte Fournier – conseillère pédagogique – décembre
Une forme, trois propositions d'images. Quatre traits verts sur une page
blanche. S'agit-il de douces vagues pour un paquebot en partance,
d'une pelouse tendre pour des pins parasols, ou d'un fil à linge pour des
chaussettes toutes propres ? Un album poétique et créatif !
La probabilité qu'un poussin à pois offre une fleur à une otarie est quasi
nulle. Il y a aussi peu de chance qu'un chat à hélice rencontre un
éléphant en débardeur, et il est presque impensable que toutes ces
créatures (et d'autres) se retrouvent au même endroit... Et pourtant...
Trois petits livres qui se déplient en une longue frise pour offrir un
bestiaire insolite. On y croise et on y mélange des couples farfelus,
drôles ou plein de tendresse.
Cet album composé d’une succession de scènes de la vie quotidienne
dans les campagnes, les villes, en remontant le cours des fleuves,
représente des paysages magnifiques et extrêmes, du Nord au Sud,
d’Est en Ouest, sur de doubles pleines pages sans texte, mais
accompagnées en fin d’ouvrage de notes explicatives passionnantes,
ainsi que de courtes anecdotes.
Le portrait de la Chine qui y est fait semble échapper au temps et se
déroule comme un voyage imaginaire et nostalgique sur les pas du
peintre pour qui l’auteur a une grande admiration.
Durant la nuit de Noël, Bobby et Nanou ouvrent les cadeaux et
découvrent une trousse de médecin qui va se révéler fort utile…
Dix petits amis
déménagent
Anno Mitsumasa
Ecole des
Loisirs
2012
Dix petits personnages coiffés et habillés différemment vont jouer à
déménager. Deux maisons s'imposent à eux. La première, sur la
page de gauche, possède une très belle façade en colombage et un
toit triangulaire. La seconde, sur la page de droite, construite avec
une façade en brique rouge, dispose d'un toit plutôt rectangulaire.
Dans un premier temps, les enfants choisissent la maison sur la
page de droite, la plus cossue des deux. L'un après l'autre, ils
franchissent le seuil de leur nouvelle demeure. A travers cinq
fenêtres ouvertes, on peut observer les nouveaux arrivants, et
deviner où se cachent les autres. Et lorsque le récit se termine,
l'auteur nous propose de le poursuivre, cette fois-ci, en
commençant par la fin. Et c'est reparti pour un tour! Infatigables, les
dix enfants passent de la maison de droite à celle de gauche, et
ainsi de suite jusqu'à l'épuisement…
Dix petits amis déménagent est à la fois un récit d'observation (les
planches fourmillent de détails), un livre de devinettes et un album
pour apprendre à compter, ce qui multiplie les pistes de lecture et
rend cette histoire fascinante.
Va faire un tour
Crowther Kitty
Ecole des
Loisirs
1995
Lorsqu'on est en colère, quand tout va mal, il est bon parfois d'aller
faire un tour. Le tour du quartier, le tour du parc, le tour du village...
Et pourquoi pas faire le tour du monde ?
Max
Giovannetti
Ecole des
Loisirs
2003
Brigitte Fournier – conseillère pédagogique – décembre
Il n'y a pas de mots dans ce livre. Pourtant il raconte quarante-trois
petites histoires. Le héros de toutes ces histoires s'appelle Max.
C'est un hamster pas tout à fait comme les autres et qui ne fait rien
comme tout le monde. Quand Max fait la cuisine, c'est pour
entreprendre une partie de tennis avec la poêle et l'omelette.
Quand il jongle avec des pommes, il peut les rattraper
gracieusement, du bout de ses moustaches. Quand il joue du
violon, il le mange.
L’oeuf et la poule Mari Iela
Ecole des
Loisirs
1994
La pomme et le
papillon
Mari Lela
Ecole des
Loisirs
1998
Les animaux
dans le pré
Mari Iela
Ecole des
Loisirs
2011
Le code de la
route
Ramos Mario
Ecole des
Loisirs
2010
Ecole des
Loisirs
2011
Morse, où es-tu ? Savage Stephen
Brigitte Fournier – conseillère pédagogique – décembre
Il y a du noir, du jaune, du rouge. Trois couleurs sans texte qui
permettent aux enfants de découvrir comment une poule pond un
oeuf puis comment elle le couve et comment le poussin qui est à
l'intérieur se développe et vient au monde.
Qu’y a-t-il, caché là, dans le coeur de la pomme ? Un petit oeuf ?
Oui, et c’est un bébé chenille qui en sort. Il faut que la chenille
mange la chair de la pomme pour pouvoir grandir et, un beau jour,
passer sa tête à l’extérieur. Et puis il faut qu’elle tisse un fil pour
pouvoir quitter la pomme et s’installer confortablement sur une
branche. Ensuite, il faut qu’elle tisse un cocon pour s’y cacher et se
transformer... en un papillon qui sortira au printemps. Puis il faudra
que le papillon aille butiner la fleur du pommier pour déposer, au
cœur de ce qui sera bientôt le fruit, un petit oeuf...
Ce livre est sans paroles mais il n’est pas muet.
Ce livre n’a pas de texte mais il n’a pas rien à dire.
Ce livre n’a que quatre couleurs mais il est tout en nuances.
Ce livre est plein d’animaux, de bestioles et de fleurs, et plein de
liberté.
Quand on est au coeur de la nature, le nez dans les herbes, à la
hauteur des bêtes, on n’a pas besoin de mots. On se concentre. On
respecte les distances. On observe. On compare.
Comme rien n'arrête le progrès, une petite route traverse
maintenant la forêt pour que le petit chaperon rouge puisse se
déplacer à vélo. Les grands panneaux de signalisation qui longent
la route annoncent trois ours, un prince charmant, le petit poucet, le
chasseur, le loup, et la grand-mère. Patiente, le petit chaperon
rouge rejoint la maison bien tranquille de sa grand-mère qui l'attend
pour passer un bon moment.
Les pages de garde proposent de nombreux panneaux qui
inciteront le PCR à faire de nouvelles rencontres.
Un album jeunesse sans texte, aux graphismes simples mais très
dynamiques, tout en aplats de couleurs qui me font penser aux
vieilles publicités murales de Ripolin. Une réussite. L'histoire est
celle d'un morse qui s'ennuie et s'échappe du zoo. le gardien part à
sa recherche, mais le morse sait décidément bien se fondre dans le
paysage, jusqu'au moment où il participe à un concours de
plongeons...La fin est savoureuse.
Le petit de la
poule
Flammario
Hartelius Margaret
n-Père
1978
A.
Castor
Il pleut...
Spier Peter
Crocodiles
Vayssières
Frédérique
Un jour de
lessive
Bruel Christian
Ecole des
Loisirs
Epigones
Etre
L'histoire drôle et tendre d'une poule qui couve un oeuf abandonné
et se retrouve avec un petit bien encombrant, un crocodile qui n'a
pas vraiment sa place dans une ferme mais qui saura se rendre
indispensable.
1995
Il pleut. Un frère et sa soeur enfilent une paire de bottes et un
imperméable. Dehors, ils regardent les oiseaux perchés sur un fil
électrique, courent dans les flaques, jouent avec l'eau qui tombe de
la gouttière... Sans une ligne de texte, le livre raconte une journée
par temps de pluie
1993
Des chasseurs dans la jungle. La lutte de l’enfant contre le
crocodile.
Mise en page et graphisme comme dans les tableaux du Douanier
Rousseau.
2008
Du linge qui sèche sur le fil un jour d’été et l’imagination d’un petit
garçon s’emballe... Il écarte un grand drap et découvre un nouveau
décor, un monde changeant et féerique où les rencontres et les
paysages se succèdent et ne se ressemblent pas. Chevaliers,
animaux sauvages, indigènes et lutins nous entraînent à leur suite
pour un voyage pas comme les autres.
Réédition d’un classique qui était devenu introuvable : un album
poétique truffé de références littéraires et cinématographiques.
Que se passe-t-il quand on passe de l’autre côté du drap ?
La frontière entre le réel et l’imaginaire est mince : un détail sur la
dernière page le prouve.
Dessin au trait + une couleur.
Brigitte Fournier – conseillère pédagogique – décembre
Mardi
Wiesner David
Flammario
n-Père
1992
Castor
Quand les nénuphars se transforment en soucoupes volantes pour
crapauds…
Les évènements rapportés ici ont été confirmés par une source
confidentielle. Ils se sont déroulés quelque part aux États-Unis, un
mardi.
Aux personnes qui douteraient de leur véracité, nous rappelons qu'il
y aura toujours un MARDI.
Dans le creux de la branche, les mésanges font leur nid et
préparent l'arrivée des petits.
Les petits
oiseaux
Susumu Shingu
Gallimard
2006
«J'aime observer les oiseaux depuis la fenêtre de ma maison sur le
flanc de la colline, en particulier la mésange, le personnage
principal de cette histoire. Je désirais écrire un livre où des petits
oiseaux sautillent et s'envolent de chaque page, avec des bruits de
battements d'ailes à chaque fois que l'on tourne une page. Quand
tous les oisillons quittent le nid, la page est blanche et le livre est
fini» (Susumu Shingu).
Dans ces livres d'images enchanteurs, Susumu Shingu donne des
visions de notre monde d'une poésie rare.
Un album de 48 pages dont 16 de papier calque (pour le
bruissement des battements d'ailes quand on tourne les pages !).
Présentation des albums sans texte dans le document « le langage à l’école maternelle » :
On désigne par « album sans texte » une forme littéraire constituée d’un système d’images à interpréter. Plusieurs genres sont
représentés :
– les imagiers comme Tout un monde (2000), Au jardin (2003) chez Thierry Magnier ;
– des récits de fiction en bande dessinée ou en images : Éléphants de Sara (Thierry Magnier, 2006) ; À la mer de Germano Zullo et
Albertine (La Joie de lire, 2008) Clown, ris ! de Jacques Duquennoy (Albin Michel Jeunesse, 2000)
– des séquences documentaires : L’Arbre, le loir et les oiseaux d’Iela Mari (L’École des loisirs, 1973) ; L’OEuf et la Poule d’Iela et Enzo
Mari (L’École des loisirs, 1994)
–mises en scène d’œuvres d’art comme Ah ! et Oh de Josse Goffin (Réunion des Musées Nationaux, 2003).
Brigitte Fournier – conseillère pédagogique – décembre
Dans le cas de l’imagier Tout un monde, le lecteur doit rechercher ce qui motive l’enchaînement des images, quelle idée, quelle
ressemblance ou quelle complémentarité les relie. Dans le cas d’images narratives, le lecteur construit une progression à partir de la
situation initiale qu’il identifie et des éléments de l’image qu’il sélectionne pour « raconter ». Cette lecture interprétative s’appuie sur la
verbalisation et les interactions guidées par le maître qui oriente l’attention des élèves sur les relations logiques nécessaires à la
compréhension et sur les référents ou connaissances du monde à convoquer. Il est parfois très pertinent d’organiser un parcours de
lecture associant album sans texte et album « écrit », l’un éclairant l’autre.
Certains albums sont pratiquement sans texte et peuvent être utilement abordés en petite section afin de centrer l’attention des plus
jeunes sur la continuité narrative dans la double page et d’une double page à l’autre. L’œuvre de Donald Crews, à L’École des loisirs,
dont Le Port (1982), Le Manège (1986), Un train passe (1986), En l’air (1987) est de ce point de vue exemplaire. De même Byron
Barton dans Construire une maison (L’École des Loisirs, 1982) ou Sur le chantier (L’École des Loisirs, 1987) offre des séquences
d’images permettant une explicitation de la progression narrative.
Le Delphinium contre le dentignac, Le Dondon contre le mochgnac, Le Griffognac contre le grobidum, le Mochgnac contre le bisounon,
quatre titres de Thierry Dedieu, (collection « Les Nigaudosaures », Gallimard-Jeunesse Giboulées, 2009), à partir de la MS. Avec ces
albums, seuls les onomatopées et les titres relèvent du langagier. En quelques pages, il s’agit de construire un récit à partir des images
et d’un scénario récurrent, une poursuite au cours de laquelle un personnage veut dévorer l’autre et où l’agresseur se fait piéger
chaque fois. Après la découverte de ces quatre histoires, le maître fera porter son étayage sur la structuration du récit oral dans une
situation de communication (raconter l’histoire à un autre groupe).
Le Petit Truc tout bleu de Catherine-Jeanne Mercier (Sarbacane, 2008), à partir de la MS, raconte, en images pleine page, la
découverte par un bébé d’un truc tout bleu coincé sous une forme rouge. L’histoire se termine par l’image d’un truc rouge coincé sous
la forme bleue que le personnage a apprivoisée. Ce scénario s’apparente aux jeux de mime et se développe par les liens qu’entretient
l’image avec la précédente et la suivante, et la structuration en séquences : avec un bâton, je peux faire croire que j’ai une épée, un
cheval ou un balai en mimant une action.
La forme BD se décline sans texte dans Tom et l’oiseau de Patrick Lenz (Sarbacane, 2008). Le motif est celui de l’oiseau qui recouvre
sa liberté grâce au geste d’un petit garçon qui, pour surmonter sa peine de perdre un compagnon, le sublime en oiseau géant qu’il
chevauche tel Nils Holgersson. Les différents codes de l’image qu’il conviendra de faire repérer et interpréter par les jeunes lecteurs de
GS permettent de structurer le récit.
De même, le maître aidera les jeunes élèves de GS à entrer dans Tout un monde, cité précédemment, en isolant une suite d’images
représentant une séquence dans laquelle les enchaînements seront explicités. Ils peuvent relever d’association d’idées, de
ressemblances visuelles, fonctionnant sur diverses figures rhétoriques et des références culturelles.
Avec des tout petits, il peut paraître plus aisé de faire découvrir un album sans texte : les élèves ne se heurteront pas à des
formulations caractéristiques de la langue écrite (vocabulaire inhabituel, phrases plus longues, voire complexes etc.). En réalité, lire des
images est très difficile : de nombreux codes qui nous paraissent « aller de soi » sont en réalité à faire construire par les élèves : c’est
un objet d’apprentissage. Plus encore, l’album sans texte exige du lecteur qu’il établisse des liens entre les images successives :
l’auteur les a ordonnées, reste à imaginer un enchaînement, le plus souvent causal et lié aux motivations des personnages.
Les albums qui suivent feront l’objet d’un prochain dossier :
Brigitte Fournier – conseillère pédagogique – décembre
L’album d'Adèle
Ponti Claude
Adèle s'en mêle
Ponti Claude
Histoire connue
Heitz Bruno
Vert de terre
Rizzoni Nathalie
Des feuilles très très chouettes
Sohi Mortéza Esmaîli
Où est passé mon Patou ?
Que vois-tu ?
Regarde bien
Ombres
Bouh !
Tout noir
Tout blanc
Dans le ciel il y a ...
Dans mon jardin, il y a ...
Mon goûter
Mes jouets
Gallimard-Jeunesse
Gallimard-Jeunesse
Grandir
Grandir
Grandir
1996
1994
1999
1994
1992
Schubert Dieter
Grasset-Jeunesse
1993
Hoban Tana
Kaléidoscope
200
Hoban Tana
Kaléidoscope
1999
Lee Suzy
Kaléidoscope
2010
François Soutif
Kaléidoscope
2012
Tamarkin Annette
Les Grandes personnes
2010
Tamarkin Annette
Les Grandes personnes
2010
Tamarkin Annette
Les Grandes personnes
2011
Tamarkin Annette
Les Grandes personnes
2011
Tamarkin Annette
Les Grandes personnes
2012
Tamarkin Annette
Les Grandes personnes
2012
Brigitte Fournier – conseillère pédagogique – décembre
Le livre de la nuit
Code de la route
Il était un arbre
Jeu des différences
Esquimau
Petit Mops
Sans toi
Juke-box
Petit chien
Haga Yae
Memo
2004
Harpati Tibor
Memo
2011
Vast Emilie
Memo
2012
Tullet Hervé
Phaidon
2011
Douzou Olivier
Rouergue
1996
Elzbieta
Rouergue
2009
Galea Claudine
Rouergue
2005
Merveille David
Rouergue
2007
Brouillard Anne
Seuil
2012
Seuil
2009
Cox Paul
Seuil jeunesse
1997
Munari Bruno
Seuil jeunesse
2000
Brouillard Anne
Sorbier
1994
Mateos Mariana Chiesa
Sorbier
2010
Brouillard Anne
Syros jeunesse
1999
Brouillard Anne
Syros jeunesse
1999
Guilloppé Antoine
Thierry Magnier
2007
Jalbert Philippe
Thierry Magnier
2010
Sara
Thierry Magnier
2002
Coups de coeur
Animaux
Dans le brouillard de Milan
Cartes postales
Les migrants
Petites histoires étranges Temps de chien
Petites histoires simples Temps de chien
Prédateurs
Podlapin
Volcan
Brigitte Fournier – conseillère pédagogique – décembre
Korokoro
Emilie Vast
Brigitte Fournier – conseillère pédagogique – décembre
Barbara Fiore Editora
2009