victimes de viols impunis, des jeunes congolaises

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victimes de viols impunis, des jeunes congolaises
Interview - 08 Franck Dubosc, comédien raté dans le film Incognito
N° 2 845
0,48 €
Pathé
ISSN 1288 - 6939
VENDREDI 1ER MAI 2009
DÈS 14 ANS - L’ ACTUALITÉ EN 10 MINUTES PAR JOUR > SAUF DIMANCHE ET LUNDI
Furaha, 15 ans, a été torturée par ses agresseurs. B. Quattrone
Reportage en République démocratique du Congo - 02-07
VICTIMES DE VIOLS IMPUNIS, DES
JEUNES CONGOLAISES TÉMOIGNENT
02 ÉVÉNEMENT
> CHIFFRES
CLÉS
4 820
cas de viols ont
été enregistrés
dans la région
du Nord-Kivu, en 2008,
par le Fonds des Nations
unies pour la population
(UNFPA). Il y en avait eu
3 063 en 2007. En réalité,
le nombre des victimes,
qui restent souvent silencieuses, est plus élevé.
40 %
des femmes
victimes de viol
dans le Nord-Kivu
l’an dernier avaient
moins de 18 ans,
selon l’UNFPA.
34 %
des victimes
de violences
sexuelles
sont séropositives,
selon une étude de
l’UNFPA menée à Goma,
dans l’est de la RDC.
> LE SAVIEZ-VOUS ?
Quel était le nom de la
République démocratique
du Congo avant 1997 ?
Le Zaïre, dirigé par
le maréchal Mobutu.
Vendredi 1er mai 2009
La République Démocratique du Congo
(RDC), en Afrique centrale,
est dans une situation
1
de chaos. Depuis 10 ans,
des combats entre armée
régulière, rebelles et
soldats des pays voisins
La RDC possède
d’énormes ressources
minières, très convoitées
par les groupes armés,
y ont fait environ 4 millions
de morts. C’est le conflit
le plus meurtrier depuis la
Seconde Guerre mondiale.
2
les pays voisins, mais
aussi par l’Occident et
la Chine. La majorité de
la population du pays vit
ÉVÉNEMENT 03
dans une grande pauvreté,
du fait de la guerre et des
problèmes politiques.
La corruption règne.
Viol des femmes : une
banalisation alarmante
La province du NordKivu, dans l’est du
pays, est particulièrement
touchée par la violence.
3
Furaha a été
poignardée sur
plusieurs parties du corps.
En RDC, l’impunité des militaires coupables de violences sexuelles
a fait augmenter le nombre d’agressions commises par des civils.
epuis le début de la
guerre en République
Démocratique du
Congo (RDC), le viol est une
arme de guerre. Pratiqué par
tous les groupes armés, il est
alors planifié, massif, et vise à
humilier et anéantir une communauté. « Mais il n’y a pas
que cela, souligne Drocella
Munderere, en charge d’un
programme d’aide aux victimes dans la province du NordKivu, particulièrement touchée. Au front, les hommes
veulent montrer leur force. Et
leur premier acte, le plus facile à commettre, c’est le viol. »
D
CORRUPTION
Il y a deux ans, 80 % à 90 %
des violences sexuelles étaient
le fait d’hommes en armes.
Aujourd’hui, ils sont coupables dans 65 % à 80 % des cas.
« Le comportement des militaires a déteint sur celui des
civils », constate Josée Riziki,
conseillère qui soutient les
victimes en partenariat avec
l’ONG Médecins du monde,
très engagée dans cette action
dans le Nord-Kivu. En cause :
l’impunité des violeurs dans
un pays totalement gangrené
par la corruption.
justice dans l’est de la RDC.
Les agresseurs civils ne sont
pas inquiétés non plus. » Le
phénomène est d’autant plus
difficile à combattre qu’il reste
tabou. « Une fille violée n’a
plus la même valeur, explique
Drocella Munderere. Sa
famille va essayer de trouver
un arrangement avec l’agresseur : la marier contre son gré
à celui-ci ou tenter d’obtenir
un dédommagement. Des chèvres, par exemple. »
UN SIGNAL FORT
Pour une victime, porter
plainte est compliqué. La procédure est longue, chère et a
peu de chances d’aboutir. Elle
est même risquée. « Qui va
protéger la femme quand elle
va retourner dans son village ? Il y a un risque de représailles si elle parle », relève
Joseph Ciza, de l’hôpital Heal
Africa, à Goma. Pour dissuader les hommes de violer, des
avocats essayent de porter le
problème des viols planifiés
devant le Tribunal Pénal International (TPI). « Cela donnerait un signal fort, espère
Eugène Buzake, avocat à
Goma et président provincial
de la commission de lutte
contre les violences sexuelles.
Mais c’est une entreprise difficile à mener. Nous sommes
nous-mêmes menacés quand
nous enquêtons et dénonçons
B. Q.
ces violences. »
B. Quattrone
> CONTEXTE
LE BLOG DU RÉDACTEUR EN CHEF > WWW.PLAYBAC.FR/LECTEURSLACTU
« Quel est mon sort ? Que
vais-je faire de ma vie ? »
Furaha, 15 ans, a été violée et gravement blessée par des militaires dans l’est
de la République démocratique du Congo. L’agression l’a rendue handicapée.
D
’un mouvement
brusque, Furaha,
15 ans, se propulse
hors de son fauteuil roulant. Elle
se jette sur le sol avant même
qu’on la soutienne, rampe
jusqu’à une chaise sur laquelle elle se hisse. Déterminée
à témoigner, à raconter ce
qu’elle a vécu et vit encore.
MONTÉS EN GRADE
« Au lieu d’être jugés et punis
quand ils ont commis des
viols, les officiers rebelles qui
ont accepté de rejoindre l’armée régulière sont montés en
grade », déplore Marie-Louise
Okako, de Rejusco, le programme de restauration de la
ELLE A DIT
« Je viens du Masisi, au nordouest de Goma. Je vivais làbas avec mes parents agriculteurs. Je les aidais à sarcler, à
cultiver, et j’allais à l’école. »
Le regard vif, fixé sur son
> UNIQUEMENT PAR ABONNEMENT
> WWW.PLAYBAC.FR
interlocuteur, les mots accompagnés de gestes des deux
mains, elle poursuit : « Une
nuit, des militaires sont entrés
dans notre village. Ma famille
a réussi à s’enfuir. Moi, non.
Trois militaires m’ont violée.
Comme je résistais, ils m’ont
enfoncé leurs couteaux dans
le bras droit, la cuisse droite,
le genou. » Elle relève son teeshirt, montre l’énorme cicatrice sur le haut de son bras.
« Après, ils m’ont donné un
coup de fusil en haut de la
jambe gauche. C’est ça qui m’a
laissée handicapée. » Après
l’agression, Furaha reste seule
dans la maison pendant une
semaine. « Je saignais de partout, je ne pouvais pas me
lever. J’ai juste réussi à boire
de l’eau. » Sa grande sœur et
d’autres habitants ont fini par
revenir et la découvrir. Mais
pas ses parents, tués dans leur
fuite. « Les villageois m’ont
soignée pour que les plaies ne
s’infectent pas. Ils ont fabriqué un brancard et m’ont
transportée à pied jusqu’à
Goma. Le voyage a duré longtemps, nous dormions au bord
du chemin. » Furaha a finalement été soignée à l’hôpital
Heal Africa, à Goma, où elle
se trouve aujourd’hui. Sa voix
se brise. Elle ravale ses larmes : « Quel est mon sort ?
Que vais-je faire dans la vie ?
Que fait-on, ici, quand on a
15 ans et qu’on est orpheline
et handicapée ? »
Bruno Quattrone,
envoyé spécial à Goma
« LES VILLAGEOIS ONT FABRIQUÉ UN BRANCARD ET
M’ONT TRANSPORTÉE À PIED JUSQU’À GOMA… »
Vendredi 1er mai 2009
04 ÉVÉNEMENT
ÉVÉNEMENT 05
LE BLOG DU RÉDACTEUR EN CHEF > WWW.PLAYBAC.FR/LECTEURSLACTU
Juliette, Francine, Lumo, Grace
Grac
ace : paroles de victimes de viol
« Les membres de ma famille ne m’aident pas »
« Quand je l’ai dit à mon frère, il m’a chassée »
«
on regard est d’une infinie tristesse. Lumo,
14 ans, semble encore
plus jeune que son âge. Née à
la campagne, elle est arrivée
à Goma à l’âge de 12 ans, pour
y être scolarisée. « J’habitais
chez mon grand frère, racontet-elle. Un mois après mon
arrivée, un jour où il n’y avait
personne d’autre à la maison,
le frère de ma belle-sœur m’a
déshabillée et violée. Il m’a dit
de ne pas parler mais, quand
ma belle-sœur est rentrée, je
lui ai raconté ce qui s’était
passé. Elle l’a dit à son mari,
mon frère, et au lieu de punir
le violeur, il m’a chassée de
chez lui. J’ai un autre frère à
Goma mais c’était le soir, il
faisait nuit, et j’avais peur
d’être violée à nouveau en tra-
Fouettée, battue, la jeune fille
l’accompagne jusqu’à la maison qu’il occupe. Armé en permanence, il la séquestre pendant trois mois, l’obligeant à
avoir des relations sexuelles
ENCEINTE
« Un jour, une maman qui
travaillait dans un champ
m’a vue. D’abord, elle a eu
peur, à cause de mon apparence, puis elle a accepté de
m’aider. » Juliette est recueillie
dans un village, à une vingtaine de kilomètres de Goma.
Une mère de famille contacte
une conseillère de Gesom, une
maison d’écoute pour victimes
de violences sexuelles. Celle-ci
prend l’adolescente en charge,
l’aide psychologiquement et
lui permet d’accéder à des
soins médicaux. Juliette est
enceinte, d’un des militaires
qui l’ont violée. Le bébé,
Juliette et son bébé, Gabriel, né d’un des viols qu’elle a subis.
Gabriel, est né il y a six mois.
Pendant tout le temps où elle
racontera son histoire, Juliette ne cessera de le câliner.
FORMATION
« Mes parents ont été tués pendant la guerre, dit-elle. Je suis
hébergée chez une tante, à
Goma. Je fais des travaux
domestiques chez une maman,
tôt le matin, puis je suis une
formation de couturière. J’emmène Gabriel partout. Je me
sens seule. Ma grand-mère,
qui vit dans le Masisi, a dû
insister auprès de ma tante
pour qu’elle me prenne chez
elle. Les autres membres de
ma famille, qui vivent à
Goma, ne m’aident pas. J’ai
l’impression que pour eux,
c’est comme si j’avais mérité
ce qui m’est arrivé. »
B. Q.
versant la ville. J’ai dormi
chez un voisin, sans lui parler
du viol. Le lendemain, il m’a
donné un peu d’argent pour
que je puisse aller chez mon
autre frère. »
TRACTATIONS
La famille de Lumo et celle du
violeur n’ont pas voulu entendre parler de justice. Elles ont
mené des tractations pendant
un an et demi, puis, aucune
solution n’ayant été trouvée,
elles ont… cessé d’en parler.
Personne ne tenait à ce que
l’affaire s’ébruite. Le crime est
resté impuni. « J’habite chez
une de mes sœurs maintenant,
lâche Lumo, tête baissée. J’ai
arrêté l’école. J’apprends la
couture. J’espère oublier… La
vie va continuer. »
B. Quattrone
SÉQUESTRÉE
S
avec lui. « À un moment où
il s’est absenté, j’ai réussi
à m’enfuir, explique-t-elle. J’ai
marché pendant plusieurs
semaines sans savoir où aller.
Je mangeais les fruits trouvés
sur la route, je cueillais des
patates douces dans les
champs. J’étais égarée. »
B. Quattrone
N
ous étions trois filles,
nous avions l’habitude d’y aller. » Ce
matin de février 2008, Juliette, 14 ans, et deux de ses amies
partent très tôt de leur village
du Masisi, au nord-ouest de
Goma. Elles vont acheter de
la braise pour la vendre. « En
chemin, nous avons entendu
des tirs, raconte Juliette. Chacune d’entre nous a pris la
fuite dans une direction différente. » Dans sa course, Juliette tombe sur trois militaires.
« Ils m’ont tous les trois violée.
Puis, un des hommes m’a
demandé de porter ses affaires. C’était de la nourriture et
des habits qu’il venait sans
doute de voler. »
« Je n’ai rien dit après, j’avais peur d’en parler »
«
M
« C’est arrivé à toutes mes amies à cette période »
Vendredi 1er mai 2009
e me souviens seulement de son
visage. » Francine, 18 ans, était chez
elle, à Kibumba, au nord de Goma,
quand des militaires ont forcé sa porte, une nuit.
L’un d’eux l’a violée. « C’est arrivé à toutes mes
amies à cette période », dit-elle dans un soupir.
Un bébé est né du viol. Il avait deux semaines
quand Francine a fui Kibumba, en octobre
dernier, à cause des combats. Déplacée dans
le camp de Mugunga III (lire p. 6), elle
« quémande pour manger » et nourrit son bébé
au sein. « Je vais parfois chercher du bois, à
12 kilomètres du camp, avec mon bébé sur le
dos, explique-t-elle. Mais c’est dangereux. Sur
la route, des militaires intimident les femmes,
tentent d’abuser d’elles. Il y a souvent des
viols. » Francine se referme et murmure : « Ici,
près du camp, ça ne m’est pas encore arrivé… »
J
> UNIQUEMENT PAR ABONNEMENT
B. Quattrone
B. Quattrone
«
a grande sœur m’avait demandé d’aller chercher
son téléphone chez son fiancé. Quand je suis
arrivée chez lui, il m’a bâillonnée et violée »,
raconte Grace. Elle a 15 ans et vit à Goma. Elle tient dans
ses bras Gladys, son bébé de deux semaines, fruit de
l’agression subie en juin dernier. « Juste après le viol,
je n’ai rien dit. J’avais peur d’en parler. Après un mois,
j’ai senti des changements dans mon corps. J’ai informé
mes parents. J’ai aussi raconté à ma sœur ce qui s’était
passé. Je lui ai dit que ce n’était pas de ma faute, que son
fiancé m’avait prise par force. Je lui ai demandé pardon.
Elle m’a pardonnée, elle a compris que ce n’était pas ma
propre volonté. » L’agresseur de Grace s’est engagé dans
l’armée pour ne pas être arrêté. « Il avait des relations
auprès du chef de quartier et de magistrats. C’est ce qui lui
a permis de s’enfuir », affirme l’adolescente. Ses parents
ont vu la famille du garçon. Celle-ci a proposé 10 dollars
(7,50 euros) de dédommagement. « Mon père a refusé »,
relève Grace. Elle veut encore croire que son agresseur
sera arrêté. « Le père de Grace veut que le violeur se
présente et qu’il prenne l’enfant en charge », explique
Immaculée Hamuli, la conseillère de la Croix-Rouge à
laquelle l’adolescente s’est confiée. « Mais Grace, elle,
souhaite garder son enfant et vivre sans cet homme. »
> WWW.PLAYBAC.FR
Vendredi 1er mai 2009
06 ÉVÉNEMENT
ÉVÉNEMENT 07
Le lavoir du camp de Mugunga III. Un réseau de canalisations alimente directement le camp en eau.
Instantanés de Goma, RDC
2
B. Quattrone
1
Aux abords des camps
de déplacés : le danger
3
4
100 000 personnes déplacées par la guerre vivent dans des camps près de Goma.
Quand elles en sortent, les femmes sont fréquemment victimes d’agressions.
Vendredi 1er mai 2009
chances de prévenir une grossesse et certaines infections.
Ce sont finalement la douleur
physique et le risque d’infections sexuellement transmissibles qui la décident », constate la conseillère.
PATROUILLES
En période de combats, le
nombre de viols augmente, y
compris de la part de civils
qui profitent du climat d’insécurité. « De nombreuses agressions ont lieu aux abords des
camps, quand les femmes vont
chercher du bois. Nous leur
conseillons de se déplacer en
groupe. Nous avons aussi
demandé aux soldats de la
Monuc [ndlr : mission des
Nations unies] de faire des
patrouilles près des camps
vers 15-16 h, quand il y a le
plus d’agressions. » Dans les
camps, ce sont majoritairement les femmes et les enfants
qui vont chercher le bois. Par
tradition, mais aussi parce
que les hommes craignent
d’être enrôlés dans des groupes armés s’ils sortent.
SURVIE
Maombi, 20 ans, ne possède
que les vêtements qu’elle a sur
elle : une robe et une veste en
jean bleue. Elle a été violée
par un inconnu près du camp
de Kibati, avant de déménager
au camp de Mugunga III, il y
a cinq mois. « J’y pense sans
arrêt, dit-elle doucement.
Depuis, je ne sors presque
plus. C’est mon petit frère qui
va chercher le bois. Tous les
autres membres de ma famille
ont été tués dans les combats. »
Maombi et son frère survivent
grâce aux rations alimentaires
distribuées dans le camp
(semoule, haricots ou petits
pois) et sont parfois invités à
partager le repas sous la tente
de leurs voisins d’infortune.
« Je ne sais pas quoi faire, grimace-t-elle. Je ne peux pas
rentrer chez moi. Là où j’habitais, les soldats font du viol
B. Q.
au porte-à-porte. »
CHARLOTTE, CONSEILLÈRE DE LA CROIX-ROUGE : « NOUS
CONSEILLONS AUX FEMMES DE SE DÉPLACER EN GROUPE. »
> UNIQUEMENT PAR ABONNEMENT
5
Photos : Bruno Quattrone
U
n bureau et une
petite chambre
attenante. « C’est
là que nous installons les femmes
qui viennent nous voir. Elles
sont souvent en pleurs. Elles y
restent un peu puis décident
ou non de nous parler… »
Charlotte Tabaro est l’une des
deux conseillères de la CroixRouge qui tiennent une permanence d’accueil à l’entrée
du camp de déplacés de Kibati,
au nord de Goma. Chaque
mois, elles accueillent au
moins 30 victimes de violences sexuelles, parfois plus de
40. « Souvent, la femme a
honte, peur. Elle ne vient pas
tout de suite alors qu’il est
important qu’elle soit soignée
dans les 72 heures qui suivent
l’agression. Il y a alors plus de
> WWW.PLAYBAC.FR
1 - Quartier Bujovu, à Goma. La ville de 500 000 habitants est située au pied du volcan Nyiragongo.
Elle est construite sur de la lave. Un tiers de Goma
a été détruite par une éruption en 2002.
2 - Ces grandes trottinettes en bois sont très utilisées
à Goma pour se déplacer et transporter des charges.
Leur nom : « tchukudu ».
3 - Goma est située à près de 1 500 mètres d’altitude,
dans la région africaine des Grands Lacs. La ville est
au pied du lac Kivu.
4 - Dans la rue, de nombreuses échoppes rendent
hommage à Dieu. Même s’il s’agit d’une épicerie,
d’un salon de coiffure ou d’une baraque vendant
des recharges pour téléphones portables…
5 - Goma, comme les autres villes de République
démocratique du Congo, pullule de « pharmacies »
vendant tout et n’importe quoi.
Vendredi 1er mai 2009
08 INTERVIEW CINÉ
> CV
FRANCK DUBOSC
Franck Dubosc naît en 1963 en Seine-Maritime.
En 1985, il est le héros du film À nous les garçons.
À partir de 1994, il devient célèbre avec Élie
Semoun dans Les Petites Annonces d’Élie, puis se
produit seul sur scène avec J’vous ai pas raconté
et Romantique. Au cinéma, il joue dans Camping,
Astérix aux Jeux olympiques et Disco. Il partage
avec Bénabar l’affiche d’Incognito, sorti mercredi.
“ Si j’avais joué le chanteur,
il y aurait eu erreur de casting ! ”
Donnez-moi trois raisons pour lesquelles vous avez accepté
de jouer dans le film Incognito…
Franck Dubosc : Le réalisateur. Bénabar. Ma femme, qui a adoré le
scénario. Et quatrième raison : le fait que ce soit un second rôle.
Vous connaissiez Bénabar ?
Seulement de nom. Je nous pensais très différents : la rencontre de
Télérama et de Télé 7 Jours, du bobo chanteur et du « bobeauf » campeur. Même son nom sonnait intello ! Le cocktail des deux m’intéressait. Mais en fait, ni lui ni moi ne correspondons à cette étiquette.
Nous sommes plus proches que ce que j’imaginais : deux artistes de
scène, rigoureux dans le travail. La différence, c’est qu’il est chanteur
et qu’il est plus rock que moi. Je suis un garçon plus sage !
Auriez-vous aimé interpréter son personnage, Lucas ?
N’êtes-vous pas tenté de changer de registre, de surprendre ?
Non. J’avais envie d’être le clown. J’aurais pu jouer le chanteur mais il
y aurait eu une erreur de casting. C’est très égoïste de vouloir surprendre. Surprendre et décevoir, c’est ennuyeux. Si Guignol devenait le
méchant, les enfants ne l’accepteraient pas. Pour moi, c’est pareil.
Same Player/Jean-Francois Baumard
Comment avez-vous construit le personnage de Francis ?
Je voulais que sa présence ne soit pas trop lourde et qu’il soit sympa
pour qu’on comprenne pourquoi Lucas l’a gardé chez lui. Francis est
humain et gentil. Lucide aussi. Il ne devait pas être que le clown.
Peut-on attendre le retour de Patrick au camping ?
Je viens d’achever l’écriture du scénario de la suite de Camping. Pour
moi, dans une bonne suite, on doit retrouver ses marques, un même
esprit, mais avec une nouvelle histoire. Je peux vous dire que Patrick
a divorcé et qu’il est prêt pour l’amour. Il sait qu’il ne rentrera pas à
Dijon seul. Jacky a son emplacement mais pas pour longtemps…
Entretien réalisé par Audrey Nait-Challal
> POURQUOI L’ACTU N’EST-IL PAS VENDU EN KIOSQUE ?
- La distribution chez les marchands de journaux coûte plus cher. L’actu serait à 1 euro.
- Recevoir l’actu chez soi, le matin, c’est plus pratique. Pour s’abonner : www.playbac.fr
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