Abolition de l`esclavage en France

Transcription

Histoire
Un crime contre
l’Humanité
Abolition de l'esclavage
Les Temps Modernes
XIXème siècle
Travailler le lien entre l’abolition de l’esclavage en France (1848) et la déclaration des droits de
l’homme et du citoyen en questionnant les élèves autour de cette problématique :
- Comment faire prendre conscience à l’élève que l’esclavage est un crime contre
l’humanité ?
- En quoi la traite négrière est-elle une atteinte à la dignité de la personne ?
Mots clés : commerce triangulaire, traite négrière, abolition, esclavage, liberté, déclaration des droits de l’homme, crime
contre l’humanité, Victor Schœlcher, Toussaint Louverture.
Éléments de préparation pour l’enseignant
Pistes de travail en classe
Compétences mobilisées :
 Connaître et mémoriser les principaux repères
chronologiques (événements et personnages).
 Faire le lien avec les deux dates dédiées chaque année à
la sensibilisation des écoliers : le 2 décembre (journée
internationale pour l’abolition de l’esclavage) et le 10
mai (date anniversaire de l’adoption de la loi
reconnaissant l’esclavage comme un crime contre
l’humanité).
 domaine 4 du B2i : s’informer, se documenter.
 Comprendre le processus de la traite négrière.
Rencontre sensible :
Face au témoignage contemporain d’un habitant des Antilles,
replacer sur une carte les lieux cités dans son
questionnement : Antilles, Bordeaux, Afrique.
Rechercher à quelle époque ces trois endroits ont été liés pour
construire la notion de traite négrière.
Faire exprimer les réactions et la sensibilité des élèves en
écrivant des acrostiches autour des mots : liberté, esclavage,
abolition.
Vocabulaire spécifique :
négrier, Code Noir, plantation, colon, abolitionniste,
colonisateur, nègre, Nantes, Bordeaux, traite négrière,
esclavage.
Appropriation active de l’œuvre en classe :
Etude par groupe d’un des documents fournis.
Recherche du lien avec les autres documents.
Construction de repères chronologiques.
Problématique :
Comment expliquer ce qui a conduit au développement de
l’esclavage et à son abolition ?
Cette problématique permet aux élèves de travailler le lien
avec la journée internationale de l’abolition de l’esclavage (2
décembre) et la journée anniversaire de l’adoption de la loi
reconnaissant l’esclavage comme crime contre l’Humanité
(10 mai) prévue par la loi de 2007.
Contexte historique :
Découverte de nouveaux territoires aux temps modernes.
Les besoins en main d’œuvre.
Première abolition pendant la Révolution française.
Restauration de l’esclavage par Napoléon.
Abolition définitive en France en 1848.
Clés de lecture de ce fait historique :
Confronter et établir des liens entre des documents de
différentes natures pour construire la connaissance d’un fait
historique :
- cartes du monde.
Mémoire, traces pour l'élève :
Affiches collectives.
Traces écrites (synthèses collectives rédigées à chaque séance
Textes (acrostiches) sur des mots clés (abolition, esclavage,
liberté...)
Juin 2014 – page 1 sur 27
- textes sur l’esclavage
- plan de bateau négrier.
- tableau : Liberté Egalité Fraternité ou l’esclavage
affranchi de Nicolas Louis François Gosse.
- tableau « L’abolition de l’esclavage » de Biard.
- le Code Noir de Colbert
- biographies de Schœlcher et Toussaint Louverture
- la déclaration des droits de l’homme et du citoyen et la
déclaration universelle des droits de l’homme.
Déroulement :
Étape 1 : le commerce triangulaire et les conditions de vie des esclaves.
Notions : esclavage, traite, commerce triangulaire.
Étape 2 : le Code Noir // la déclaration des droits de l’homme et du citoyen.
Notion : crime contre l’humanité.
Étape 3 : les grandes figures de l’abolition de l’esclavage.
Notion : abolition.
Étape 4 : les artistes et l’expression d’un fait historique : l’esclavage et son abolition.
Étape 5 : expression par écrit des élèves sur cette « anomalie » de l’histoire comme la qualifie un
français des Antilles.
Fiches élèves :
Fiche élève séance 1
Évaluation sommative séance 1
Pièces jointes à ce document :
- Le transport des esclaves - Plan du navire négrier anglais, Le Brook, 1889. (Séance 1)
- La revente Cahier de vente d’esclaves d’un navire négrier de Bordeaux, daté du 10 Février
1792. (Séance 1)
- Fiche chronologique vierge. (Séance 2)
- Fiche chronologique : l’abolition de l’esclavage à travers le monde. (Séance 3)
- Tableau : L’abolition de l’esclavage (27 Avril 1848) par François Biard, Musée National du
Château de Versailles. (Séance 4)
-
Tableau : Liberté, Égalité, Fraternité ou L’esclavage affranchi de Nicolas Gosse (1787-1878),
musée départemental de l'Oise, Beauvais. (Séance 4)
Séance 1 : le commerce triangulaire et la traite des Noirs
1 / Poser la problématique :
Écoute du début du film « Trous de mémoire » où un français d’origine antillaise se pose les questions
suivantes :
« Je viens de l’autre côté de l’océan, très loin des quais de Bordeaux et des rives de l’Europe et
pourtant, je suis français. Je viens des Antilles, des îles du nouveau monde, très loin des terres de
l’Afrique et pourtant je suis noir. Il se trouve que je suis un être humain, fils de mes parents, de mon
île et de son soleil. Mais je suis aussi le fruit d’une histoire plus longue, plus ancienne, presque une
anomalie de notre monde.
J’ai beaucoup lu pour essayer de comprendre de quoi mon existence était le fruit, pour parvenir à
savoir d’où me venaient cette langue et la couleur de ma peau.
J’ai lu et j’ai compris alors que je devais fouler le sol de cette terre dont parlent les livres pour aller à
la rencontre de mon histoire et de celle des miens, pour comprendre pourquoi je suis un noir de France
et pourquoi c’est seulement la première fois aujourd’hui que je découvre ces rues.
C’est pour ça que je suis là. »
Questionnement aux élèves :
-Qui parle ?
-Quels endroits sont cités ? Antilles, Afrique, Bordeaux : les retrouver sur la carte du monde.
Problème : pourquoi ces lieux sont-ils liés par l’histoire ? Noter les hypothèses au tableau.
2/ Travail sur Documents : le plan du bateau négrier (document 2), un extrait de cahier de vente dans
une plantation de Martinique (document 3), extrait du roman « Atar Gull » d’Eugène Sue (document 1)
qui décrit les transactions en Afrique avec le rôle de l’intermédiaire (courtier).
Questionnement aux élèves : voir Fiche élève séance 1
Document 1 : L’achat des esclaves (source : Extrait du roman « Atar Gull » d’Eugène Sue, écrit en
1831). La scène se passe sur la côte de l’Afrique. La tribu des grands Namaquois et celle des petits
Namaquois sont en guerre.
« Moi, Paul Van Hop, agissant au nom de Taroo, chef de la tribu des grands Namaquois, je vends au
nom dudit Taroo, à Monsieur Benoît, capitaine du navire la Catherine :

32 nègres, races de petits Namaquois, sains, vigoureux et bien constitués, de l’âge de 20 à 30 ans.

19 négresses à peu près du même âge, dont 2 pleines et une ayant un petit de quelques mois …
que le vendeur donne noblement par-dessus le marché.

11 négrillons et négrillonnes de 9 à 12 ans.
Total : 32 livres, 19 sous, 11 deniers.
Lesquels il livre audit Monsieur Benoît moyennant … (…) 23 fusils complets garnis de leur
baguette, batterie et baïonnettes, 5 quintaux de poudre à tirer, 25 quintaux de fer en barre, 15
quintaux de plomb en saumon et 6 caisses de verroteries, colliers, bracelets en cuivre et en fil de
laiton. (…) »
- Voici la plume, capitaine, dit Van hop, maintenant signez.
- Tout cela est bel et bon, mais avant de signer, je voudrais voir nos messieurs et nos madames.
- Rien de plus juste, capitaine … Venez par ici … vous les examinerez tout à votre aise.
Ils s’approchèrent alors de l’enclos où l’on avait provisoirement enfermé les noirs.
Hommes, femmes, enfants étaient étendus à terre, les mains liées derrière le dos par une corde qui,
leur entourant aussi les pieds de nœuds assez lâches pour qu’ils puissent marcher, remontait encore
faire le tour du cou et se rattachait enfin au gros palmier qu’on leur faisait porter en route sur les
épaules, par mesure de prudence.
Benoît examina ces noirs en fin connaisseur. Il leur fit craquer les articulations pour juger de la
souplesse des membres, puis ouvrir la bouche afin de voir l’état des dents, du palais et des gencives ;
élever et abaisser les paupières dans le but de s’assurer si le globe de l’œil est pur et limpide. (…) »
Pour les enseignants : Le roman d’Eugène Sue raconte l’histoire de l’esclave Atar Gull
qui va exercer une vengeance implacable contre son maître en gardant l’image d’un
esclave dévoué jusqu’au bout. Le roman fit scandale à l’époque (il existe une adaptation en
BD récente (2011) mais qui est déconseillée parce qu’elle dégage une violence visuelle
qui n’est pas de mise). Les documents sources sont plus pertinents pour appréhender la violence faite
aux esclaves sans mise en scène. Ce texte peut aussi faire l’objet d’un travail en français.
Le traité de vente conclu ci-dessous est historique et se trouve en double au tribunal de St Pierre en
Martinique comme pièce dans un procès fait à un négrier (terme à expliciter pour les élèves).
Le traité, source historique réelle sur laquelle s’appuie Eugène Sue, est souligné pour le distinguer du
reste du texte romanesque.
La scène se passe sur la côte de l’Afrique. La tribu des grands Namaquois et celle des petits
Namaquois sont en guerre. (Il est important de bien resituer ces éléments aux élèves pour qu’ils
comprennent que les esclaves sont des prisonniers de tribus qui se font la guerre et livrés par les
vainqueurs contre divers objets, dont des fusils … pour continuer à se battre. Des courtiers sur place
(ici Paul Van Hop qui parle le Namaquois) servaient d’intermédiaires entre les chefs de tribus (Ici
Taroo) et les acheteurs (Monsieur Benoît le capitaine du navire).
Proposition : faire jouer le texte extrait du roman d’Eugène Sue pour permettre aux élèves de mieux
comprendre le rôle des différents protagonistes et l’indignité faite aux esclaves qui ne sont pas
considérés comme des êtres humains.
Document 2 : Le transport des esclaves - Plan du navire négrier anglais, Le Brook, 1889
(Source : Musée d’Aquitaine, Bordeaux)
Pour les enseignants : Ce plan fait partie d’une planche technique réalisée par le capitaine
Parrey, chargé de mesurer les navires dans le port de Liverpool. A l’époque, le port est le plus
grand port du commerce triangulaire en Europe: 130 navires négriers par an sont équipés contre
46 en 1789 pour Nantes, 1er port français. Cette planche est découverte en 1788 par Thomas Clarkson,
l’un des fondateurs du mouvement abolitionniste apparu en Angleterre et en Amérique du Nord vers
1770. D’emblée, Clarkson comprend l’intérêt médiatique de la planche technique qui montre toute
l’horreur de l’esclavage et de la traite. Le Brook , construit en 1781, est l’archétype des navires
négriers. Sur la planche, 454 personnes sont représentées mais, en réalité, le Brook transporte à
l’époque jusqu’à 600 esclaves. On comprend que la mortalité était élevée durant la traversée. Thomas
Clarkson va utiliser la gravure comme affiche de propagande pour l’abolition de la traite. Le
mouvement abolitionniste s’attaque à la traite pour anéantir les circuits économiques qui alimentent la
pratique de l’esclavage. L’affiche est largement diffusée en France, en 1789, alors que la Révolution
Française éclate. Clarckson fait même le voyage à Paris pour tenter de rallier à sa cause les députés de
la Constituante mais sans succès.
Proposition : Faire percevoir les conditions de transport des esclaves embarqués en faisant vivre aux
élèves, par eux-mêmes, le manque d’espace subi par les noirs dans les bateaux (exemple : prendre
quatre bureaux et demander à plusieurs élèves de se placer dessous).
Document 3 : La revente - Cahier de vente d’esclaves d’un navire négrier de Bordeaux, daté du 10
Février 1792.
Pour les enseignants : Cet extrait de cahier de vente d’esclaves constitue un document
source pour les élèves. Il convient de les aider à comprendre comment ce document
s’articule : où est le nom du bateau (le Patriote), où se trouve l’information sur le port dont il est
originaire (Bordeaux) ? d’où vient-il au moment de la vente (de la Côte d’Afrique)? Où a lieu la
vente ? ( la mention du Cap près de la date du 10 Février 1792 permet de savoir que l’on est à St
Domingue aux Antilles, on précisera cette information aux élèves et on localisera sur un planisphère
l’Ile). On peut alors retracer avec les élèves le parcours du navire : de Bordeaux aux côtes africaines
puis aux Antilles. De quoi est constituée sa « cargaison » ? Il convient de passer en revue les entrées
du tableau qui renseignent sur le mois et le jour de la vente, le nom des acheteurs ( ce sont des
planteurs de St Domingue), les esclaves achetés ( selon l’âge et le sexe : les mentions de « nègre »,
« nègresse », « négrillon » et « négrillonne » sont à expliciter et on ne manquera pas de souligner
combien ces termes sont péjoratifs et racistes et appartiennent au vocabulaire des trafiquants
d’esclaves !), le prix. A ce sujet, les mentions « comptant », 3mois, six mois … doivent être également
explicitées : certains acheteurs paient en plusieurs fois ou en différé leurs esclaves, ce qui en dit long
sur le coût important des esclaves et la raison pour laquelle la traite est un commerce très lucratif ! Ce
document doit permettre aux élèves de prendre conscience de la perte de toute dignité pour ces
hommes, ces femmes et ces enfants que l’on vend comme des marchandises , sans se soucier de
séparer les enfants des parents, les frères ou sœurs, les maris et femmes ! Au total ce sont ici 276
personnes qui sont vendues comme esclaves pour une somme totale de 424 479 livres.
L’étude des documents sera complétée par une courte recherche à partir du site du mémorial de
Nantes pour comprendre pourquoi les européens ont eu recours à la traite et à l’esclavage (voir
Fiche élève séance 1).
Le site du mémorial de Nantes :
http://memorial.nantes.fr/esclavage-et-lutte-pour-la-liberte/la-traite-negriere-atlantique-etl%E2%80%99esclavage-colonial/
Proposition de trace écrite : Cette séance peut déboucher sur la construction d’un schéma du
commerce triangulaire permettant de comprendre les mécanismes et les routes de la traite négrière et
sur la définition par les élèves des termes commerce triangulaire et esclavage. (Voir Fiche élève
séance 1)
Les mots soulignés permettent d’apporter une définition complète de cette notion. Ces termes doivent
émerger lors de la mise en forme collective de ces définitions.
Le commerce triangulaire désigne les échanges* entre l'Europe, l'Afrique et l'Amérique entre le XVI
et le XIXème siècle basés sur la traite négrière.
(*attention : il convient de sensibiliser les élèves sur le fait qu’il faut éviter d’employer le terme
« commerciaux » pour ces échanges car les esclaves sont des êtres humains et non des marchandises.
Si nous adoptons le terme « commerciaux », nous nous plaçons au même niveau que les négriers et
ainsi nous les considérons comme tels).
L’esclavage consiste à faire travailler une personne sous la contrainte, en la privant de sa liberté et de
sa dignité d’être humain.
Remarque : la définition du terme « esclavage » sera reprise et enrichie avec le travail sur le Code
Noir et la Déclaration universelle des Droits de l’Homme et intégrera la notion de crime contre
l’Humanité.
La proposition d’évaluation (formelle d’abord) vise à vérifier si les élèves ont compris les
mécanismes du commerce triangulaire et la condition des esclaves. (Voir Fiche élève séance 1)
Fiche correction pour l’enseignant :
A partir du XVIème siècle se met en place le commerce triangulaire. Les bateaux partaient d’Europe
avec des armes, de la verroterie et des matières premières (fer, cuivre…). Ces marchandises étaient
échangées en Afrique contre des êtres humains réduits en esclavage. Les esclaves étaient ensuite
emmenés par bateau en Amérique, dans les Antilles où ils travaillaient sous la contrainte dans les
plantations de café, sucre, coton ... Ces marchandises étaient ensuite transportées pour être vendues
en Europe.
Pour les enseignants :
La France métropolitaine fut à l’origine de plus de 4 200 expéditions négrières entre le 17 et
le 19ème siècle.
Nantes était le plus grand port français avec plus de 1750 expéditions sur cette durée ; suivent
Bordeaux, La Rochelle et Le Havre.
A La Rochelle en 1643, le voyage de l’Espérance est officiellement reconnu comme la première
expédition négrière. Au Havre, le Philanthrope est le dernier navire français formellement identifié
avec des captifs à bord en 1840. Quinze autres ports furent les points de départ d'autres voyages, bien
que minimes (entre autres : Saint-Malo, Lorient, Honfleur et Marseille).
Séance 2 : le combat pour l’abolition de l’esclavage
1/ Travail sur documents :
Questionnement aux élèves : voir Fiche élève séance 2
La séance vise à permettre aux élèves de comprendre le combat pour l’abolition de la traite et de l’esclavage par
la mise en perspective de 3 documents : un extrait du Code Noir, un extrait de la pétition de Victor Schœlcher en
1847 et un court extrait de la Déclaration Universel des Droits de l’Homme de 1948. Il s’agit de percevoir que ce
combat s’inscrit dans un temps long (et qu’il reste encore actuel !) et que l’esclavage est une négation de tous les
droits fondamentaux de l’homme dont le premier est la liberté. La notion de crime contre l’Humanité se construit
par la confrontation des documents : de la négation des droits de l’Homme que le traitement fait aux esclaves et
que l’état même d’esclave constitue, à l’affirmation de ces droits.
Document 1 : Le Code Noir
Le Code Noir a été rédigé par Colbert à la demande de Louis XIV. Il s’agit d’un ensemble de
règles (une soixantaine) régissant les droits du propriétaire sur son esclave dans les Antilles
françaises. Le texte va inspirer d’autres pays qui rédigent également leur Code Noir. Le texte a
pour but de réglementer et contrôler davantage le trafic des esclaves et leur statut pour assurer la
prospérité du commerce en provenance des Antilles.
On pourra relever avec les élèves les différents éléments de la première page du Code Noir selon
l’exemple ci-dessous :
Titre
Emetteur : le Roi Louis XIV
Quand ? Mars 1685
Pourquoi ? Règlement pour la
« discipline et le commerce
des nègres et esclaves »
Pour qui ? « Pour le
gouvernement et
l’administration de justice de
la Police »
Imprimé à Paris +
nom et adresse de
l’imprimeur
Où ? « les Iles françaises de
l’Amérique »
Document 2 : Extrait de la pétition rédigée par Schœlcher et publiée par la Société Française pour
l’abolition de l’esclavage en 1847.
« Nous demandons, Messieurs, l’abolition immédiate et complète de l’esclavage dans les colonies
françaises ;
Parce que la propriété de l’homme sur l’homme est un crime ; (…)
Parce que toutes les notions de justice et d’humanité se perdent dans une société à esclaves ;
Parce que l’homme est encore vendu à l’encan, comme du bétail, dans nos colonies ; (…)
Parce qu’en vertu de la solidarité qui lie tous les membres de la nation entre eux, chacun de nous a
une part de responsabilité dans les crimes qu’engendre la servitude. »
Document 3 : Extrait de la déclaration universelle des droits de l’homme (1948)
Article 1 : Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits.
Article 3 : Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne.
Article 5 : Nul ne sera soumis à la torture, ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou
dégradants.
2/ Proposition : Un travail de synthèse à partir de la construction d’une frise chronologique (soit
collective, soit individuelle) permet aux élèves de resituer de manière plus visuelle ces documents.
Coller sur la frise chronologique le Code Noir et la Déclaration universelle des droits de l’homme de
1848.
Séance 3 : Deux grandes figures de l’abolition de l’esclavage : Toussaint
Louverture et Victor Schœlcher.
Document 1 : Toussaint Louverture (1743-1803)
Ancien esclave né en 1743 dans une plantation de l’île de SaintDomingue (Haïti), Toussaint prit la tête de la révolte des esclaves
contre les colons blancs en 1791, soutenu par les espagnols. Il mit la
plus riche des colonies françaises à feu et à sang. Trois ans plus tard, la
République Française abolit l’esclavage et Toussaint se rallia à elle,
devenant par la même occasion le premier général noir de l’armée
française. Ses succès militaires et son sens politique lui permirent
ensuite de devenir le gouverneur de la colonie de Saint-Domingue,
dont il avait préalablement chassé les espagnols. L’arrivée au pouvoir
de Napoléon Bonaparte et le rétablissement de l’esclavage conduisirent
Toussaint Louverture à reprendre les armes. En 1802, Napoléon organisa une grande expédition
militaire qui se solda par la capture de Toussaint. Immédiatement transféré en France, il fut enfermé au
Château de Joux, où il mourut le 7 avril 1803, à 60 ans. En 1804, Haïti devint la première république
noire indépendante du monde. La France elle, n’abolit définitivement l’esclavage qu’en 1848.
Document 2 : Victor Schœlcher (1804 – 1893)
« Un des rares souffles d’air pur qui ait soufflé sur une histoire de meurtres, de
pillages, d’exactions. » Aimé Césaire
Victor Schœlcher est né le 22 juillet 1804 à Paris dans une famille
bourgeoise d’origine alsacienne. En voyage à Cuba, Victor Schœlcher
découvre l’esclavage dans les plantations et les conditions de vie des
esclaves noirs qui le révoltent. A son retour en France, il milite
activement pour l’abolition de l’esclavage en publiant des articles et des
livres.
Après la révolution de 1848, Victor Schœlcher est nommé sous
secrétaire-d’état dans le gouvernement. Il est l’initiateur du décret du 17
avril 1848 qui abolit définitivement l’esclavage en France et dans les
colonies françaises selon le principe que « le sol de la France affranchit
l’esclave qui le touche ». Contre son avis, les colons qui exploitaient les
260 000 esclaves libérés sont indemnisés tandis que ces derniers ne reçoivent rien.
Victor Schœlcher veille à l’application du décret. Il est élu député de la Martinique et de la
Guadeloupe.
Quand Napoléon III arrive au pouvoir, il est obligé de s’exiler en Angleterre où il rencontre Victor
Hugo.
A son retour, en 1871, il est réélu député de la Martinique, puis sénateur en 1875.
Jusqu’à la fin de sa vie, Victor Schœlcher demeure un humaniste, défenseur d’une république
démocratique et sociale, luttant contre l’analphabétisme, pour l’instruction publique laïque et gratuite
et l’égalité entre les hommes et les femmes.
Consigne de travail : choisir dans les biographies de Toussaint-Louverture et de Victor Schœlcher
cinq mots-clés (voir Fiche élève séance 3). Pour chacun, expliquer en deux phrases, en quoi ces deux
hommes sont-ils si importants dans l’histoire de l’esclavage.
Replacer la date de l’abolition de l’esclavage (1848) sur la frise chronologique. Faire colorier la durée
de l’esclavage en France.
Chronologie de l’abolition de l’esclavage dans le monde (Source : TDC, N° 1036, 15 Mai
2012, Afrique, esclavage et traite). Remarque : ne pas confondre la traite (= le commerce) et
l’esclavage (privation des droits).
Abolition de l’esclavage
Angleterre
1833 - 1838
USA
1863 - 1865
Pays Bas
1863
France
1794 (mais rétablissement de l’esclavage en 1802)
1848
Mauritanie
1981
Séance 4 : Comment les artistes ont-ils dénoncé l’abolition de l’esclavage
comme étant un crime contre l’Humanité ?
Documents :
Tableau 1 : L’abolition de l’esclavage (27 Avril 1848) par François Biard, Musée National du Château
de Versailles.
Quels éléments du tableau montrent que cette scène représente l’abolition de l’esclavage ?
Une étude approfondie de l’œuvre est proposée sur le site de l’Histoire par l’image :
Voir site : http://www.histoire-image.org/media/media.php?i=3&st=1
Tableau 2 : "Liberté, Egalité, Fraternité ou l'Esclavage affranchi"de Nicolas Gosse (1787-1878),
musée départemental de l'Oise, Beauvais.
Consigne de travail :
En regardant le tableau, interroger les élèves sur les trois femmes. Sont-elles vraiment des femmes ?
Conduire les élèves, en s'appuyant sur les symboles (rameau, chaînes brisées...), à trouver que ce
sont des allégories de la Liberté, de l'Égalité et de la Fraternité. Les élèves peuvent ensuite donner un
titre au tableau.
Faire un lien avec la devise de notre République : Liberté, Égalité, Fraternité.
Élargir par une recherche sur les autres symboles de la République française (drapeau, Marseillaise…)
et en comprendre leur sens.
Séance 5 : Exprimer ses émotions en écrivant en groupe de deux ou trois
élèves des acrostiches autour des mots : liberté, esclavage, abolition.
Les élèves réalisent une production en arts visuels en prenant des mots-clés abordés au cours des
séances précédentes.
Exemples de réalisations :
(Thierry Briantais)
Prolongements possibles en Éducation civique :
- L'esclavage existe-t-il encore ? Un travail peut être fait à partir du journal « Mon petit quotidien »
ou sur le site : http://www.monquotidien.fr/search/all/esclavage.
BIBLIOGRAPHIE
Ouvrage :
-
Olivier Grenouilleau, Les traites négrières, La Documentation Photographique, N°
8032, 2003
-
TDC, N° 1036, 15 Mai 2012, Afrique, esclavage et traite
-
Olivier Grenouilleau et Jacques Annequin, Esclavages, de Babylone aux Amériques, La
Documentation Photographique, N° 8097, 2014
Sitographie :
- Éduscol :
http://eduscol.education.fr/cid55927/ressources-pour-enseignement-histoire-des-esclavages-leursabolitions.html
- Journée de commémoration : http://eduscol.education.fr/cid45786/10-mai-journee-officielle-decommemoration-de-la-traite-de-l-esclavage-et-de-leurs-abolitions.html
- Site du Comité National pour la Mémoire et l'Histoire de l'Esclavage :
http://www.cpmhe.fr/
- Site l'UNESCO, la route de l'esclave :
http://www.abolitions.org/index.php?IdPage=1173454388
- Histoire par l'image : http://www.histoire-image.org/, notamment :
http://www.histoire-image.org/site/etude_comp/etude_comp_detail.php?i=757
http://www.histoire-image.org/site/oeuvre/analyse.php?i=3&d=1&m=biard
- Article du Sénat sur Victor Schœlcher :
http://www.senat.fr/evenement/victor_schoelcher/abolitions.html
- Sur Toussaint Louverture, un podcast de l'émission « La marche de l'histoire », animée par Jean
Lebrun : http://www.franceinter.fr/emission-la-marche-de-l-histoire-toussaint-louverture
(Disponible en écoute gratuite jusqu'en octobre 2014).
- Cinéma :
Film documentaire : « Black Music, Des chaînes de fer aux chaînes en or », extrait d'un documentaire
de Marc-Aurèle Vecchione sur l'esclavage et la naissance du blues aux Etats-Unis, initialement diffusé
sur Arte :
http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=5yq1HaKtOmU
- En musique :
- Le negro-spiritual, le blues
- Le chant des cotonniers de Roland Vlachopoulos, sur le répertoire départemental des CPD Musique
de la Sarthe. L’étude de ce chant fait l’objet d’une fiche disponible dans la partie pédagogique du site
de la Direction Académique de la Sarthe.
- En musique et arts du spectacle vivant (sur la notion de liberté) :
Le chœur des Esclaves, Nabucco, G.Verdi (opéra et musique)
Auteurs du document : Valérie Bodineau professeur à l’ESPE du Mans ; Thierry Briantais, Pierre Guittet CPD
arts visuels 72 ; Françoise Dalmières CPC Le Mans Coulaines ; Tristan Bucaille animateur informatique Le
Mans Coulaines
Informations pédagogiques :
 Niveau : CM2
 Type pédagogique : démarche pédagogique
 Public visé : enseignants
 Contexte d’usage : classe
 Référence aux programmes : histoire ; instruction civique et morale
FICHE ÉLÈVE : Séance 1
Document 1 : L’achat des esclaves (source : Extrait du roman « Atar Gull » d’Eugène Sue, écrit en
1831).
La scène se passe sur la côte de l’Afrique. La tribu des grands Namaquois et celle des petits Namaquois sont en
guerre. La partie soulignée est un extrait d’un vrai traité de vente d’esclaves qui se trouve au tribunal de St
Pierre, en Martinique, comme pièce dans un procès fait à un négrier (trafiquant d’esclaves).
« Moi, Paul Van Hop, agissant au nom de Taroo, chef de la tribu des grands Namaquois, je vends au
nom dudit Taroo, à Monsieur Benoît, capitaine du navire la Catherine :

32 nègres, races de petits Namaquois, sains, vigoureux et bien constitués, de l’âge de 20 à 30 ans.

19 négresses à peu près du même âge, dont 2 pleines et une ayant un petit de quelques mois …
que le vendeur donne noblement par-dessus le marché.

11 négrillons et négrillonnes de 9 à 12 ans.
Total : 32 livres, 19 sous, 11 deniers.
Lesquels il livre audit Monsieur Benoît moyennant … (…) 23 fusils complets garnis de leur
baguette, batterie et baïonnettes, 5 quintaux de poudre à tirer , 25 quintaux de fer en barre, 15
quintaux de plomb en saumon et 6 caisses de verroteries, colliers, bracelets en cuivre et en fil de
laiton. (…) »
- Voici la plume, capitaine, dit Van hop, maintenant signez.
- Tout cela est bel et bon, mais avant de signer, je voudrais voir nos messieurs et nos madames.
- Rien de plus juste, capitaine … Venez par ici … vous les examinerez tout à votre aise.
Ils s’approchèrent alors de l’enclos où l’on avait provisoirement enfermé les noirs.
Hommes, femmes, enfants étaient étendus à terre, les mains liées derrière le dos par une corde qui,
leur entourant aussi les pieds de nœuds assez lâches pour qu’ils puissent marcher, remontait encore
faire le tour du cou et se rattachait enfin au gros palmier qu’on leur faisait porter en route sur les
épaules, par mesure de prudence.
Benoît examina ces noirs en fin connaisseur. Il leur fit craquer les articulations pour juger de la
souplesse des membres, puis ouvrir la bouche afin de voir l’état des dents, du palais et des gencives ;
élever et abaisser les paupières dans le but de s’assurer si le globe de l’œil est pur et limpide. (…) »
Découvrir :
1. Quelle est la nature de ce document ? Quand a-t-il écrit ? Pourquoi peut-on le considérer
comme un document intéressant en Histoire ?
2. Où se passe la scène ?
3. Qui sont les personnages et quelle est leur fonction ?
4. Qu’est- ce qui est échangé ?
Document 2 : Le transport des esclaves - Plan du navire négrier anglais, Le Brook, 1889
Découvrir :
1. Quelle est la nature et la date de ce document ?
2. Que nous apprend-t-il sur les conditions de transport des esclaves ?
Document 3 : La revente – Extrait du cahier de vente d’esclaves d’un navire négrier de Bordeaux,
daté du 10 Février 1792.
Découvrir :
1. Quel est le nom du navire ? D’où vient-il ?
2. Combien d’esclaves sont vendus ? Parmi eux combien d’hommes, de femmes et
d’enfants ?
3. Pourquoi ce document montre que le sort des esclaves est indigne et que
l’esclavage doit être considéré comme un crime contre l’Humanité ?
Comprendre : A l’aide des informations contenues sur le site du mémorial de Nantes répondre en
quelques lignes à la question suivante :
Quand débute le commerce triangulaire et pourquoi les Européens ont-ils eu recours à la traite
négrière et à l’esclavage ?
Le site du mémorial de Nantes :
http://memorial.nantes.fr/esclavage-et-lutte-pour-la-liberte/la-traite-negriere-atlantique-etl%E2%80%99esclavage-colonial/
Synthétiser :
Je suis capable de construire un schéma du commerce triangulaire
Méthode :
Pour construire mon schéma, je dois savoir quels sont les 3 continents concernés par le
commerce triangulaire (= les 3 cadres), les échanges qui sont à la base de ce commerce
honteux (les marchandises et les êtres humains réduits en esclavage) ( = les flèches), l’Océan
traversé par ce commerce ( = le cercle)
Je n’oublie pas de mettre un titre à mon schéma !
Je suis capable de définir :
Le commerce
triangulaire : …………………………………………………………………………………
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L’esclavage : …………………………………………………………………………………
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Evaluation Formative Séance 1 :
J’ai compris ce que l’on nomme le commerce triangulaire et je suis capable d’expliquer
son fonctionnement.
………………….
Doc.
……………………
Doc.
Doc.
Carte du commerce triangulaire au XVIIIème siècle
1. Sur la carte, remettre le numéro des documents étudiés au bon endroit et le nom
de l’océan autour duquel s’organise le commerce triangulaire.
2. A l’aide de la carte, rédiger un texte expliquant les étapes du commerce
triangulaire.
Je n’oublie pas les indications de temps et de lieux !
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Document 1 : le Code Noir (1685)
Extraits du Code Noir (1685) :
Article 12 - Les enfants qui naîtront de mariages
entre esclaves seront esclaves (…).
Article 28 - Déclarons les esclaves ne pouvoir rien
avoir qui ne soit à leur maître (…).
Article 33 – L’esclave qui aura frappé son maître, sa
maîtresse ou le mari de sa maîtresse ou leurs enfants
avec contusion ou effusion de sang, ou au visage,
sera puni de mort.
Article 38 – L’esclave fugitif qui aura été en fuite
pendant un mois à compter du jour que son maître
l’aura dénoncé en justice, aura les oreilles coupées et
sera marqué d’une fleur de lys sur l’épaule. S’il
récidive, (…), il aura le jarret coupé. La troisième
fois, il sera puni de mort.
Article 44 – Déclarons les esclaves être
meubles (…).
Découvrir :
1.
2.
3.
4.
Qu’est-ce que le Code Noir ? Qui a ordonné sa rédaction ?
Quels articles montrent que l’esclave est considéré comme un objet ?
Quels articles montrent que l’esclave n’a pas droit à une justice équitable ?
Montrez que l’esclave est totalement privé de toute liberté et qu’il subit des traitements
inhumains.
Document 2 : Extrait de la pétition rédigée par Victor Schœlcher et publiée, en 1847, par la Société
Française pour l’abolition de l’esclavage.
« Nous demandons, Messieurs, l’abolition immédiate et complète de l’esclavage dans les colonies
françaises ;
Parce que la propriété de l’homme sur l’homme est un crime ; (…)
Parce que toutes les notions de justice et d’humanité se perdent dans une société à esclaves ;
Parce que l’homme est encore vendu à l’encan, comme du bétail, dans nos colonies ; (…)
Parce qu’en vertu de la solidarité qui lie tous les membres de la nation entre eux, chacun de nous a une
part de responsabilité dans les crimes qu’engendre la servitude. »
Découvrir :
1. Qu’est-ce qu’une pétition ?
2. Que demande Victor Schœlcher dans ce texte ?
3. Comment considère-t-il l’esclavage ?
Document 2 : Extraits de la déclaration universelle des droits de l’homme (1948)
Article 1 : Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits.
Article 3 : Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne.
Article 5 : Nul ne sera soumis à la torture, ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou
dégradants.
Découvrir :
1. Combien de temps sépare ce texte de la pétition de Victor ?
2. Quels sont les principaux droits de l’Homme proclamés dans cette déclaration ?
Comprendre : Pourquoi l’esclavage est une négation des droits contenus dans la Déclaration des
Droits de l’Homme de 1948 ?
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Synthétiser :
Je suis capable d’expliquer pourquoi l’esclavage est un crime contre l’Humanité.
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Document 1 : Toussaint Louverture (1743-1803)
Ancien esclave né en 1743 dans une plantation de l’île de SaintDomingue (Haïti), Toussaint prit la tête de la révolte des esclaves
contre les colons blancs en 1791, soutenu par les espagnols. Il mit la
plus riche des colonies françaises à feu et à sang. Trois ans plus tard, la
République Française abolit l’esclavage et Toussaint se rallia à elle,
devenant par la même occasion le premier général noir de l’armée
française. Ses succès militaires et son sens politique lui permirent
ensuite de devenir le gouverneur de la colonie de Saint-Domingue,
dont il avait préalablement chassé les espagnols. L’arrivée au pouvoir
de Napoléon Bonaparte et le rétablissement de l’esclavage conduisirent
Toussaint Louverture à reprendre les armes. En 1802, Napoléon organisa une grande expédition
militaire qui se solda par la capture de Toussaint. Immédiatement transféré en France, il fut enfermé au
Château de Joux, où il mourut le 7 avril 1803, à 60 ans. En 1804, Haïti devint la première république
noire indépendante du monde. La France elle, n’abolit définitivement l’esclavage qu’en 1848.
Document 2 : Victor Schœlcher (1804 – 1893)
« Un des rares souffles d’air pur qui ait soufflé sur une histoire de meurtres, de
pillages, d’exactions. » Aimé Césaire
Victor Schœlcher est né le 22 juillet 1804 à Paris dans une famille
bourgeoise d’origine alsacienne. En voyage à Cuba, Victor Schœlcher
découvre l’esclavage dans les plantations et les conditions de vie des
esclaves noirs qui le révoltent. A son retour en France, il milite
activement pour l’abolition de l’esclavage en publiant des articles et des
livres.
Après la révolution de 1848, Victor Schœlcher est nommé sous
secrétaire-d’état dans le gouvernement. Il est l’initiateur du décret du 17
avril 1848 qui abolit définitivement l’esclavage en France et dans les
colonies françaises selon le principe que « le sol de la France affranchit
l’esclave qui le touche ». Contre son avis, les colons qui exploitaient les
260 000 esclaves libérés sont indemnisés tandis que ces derniers ne reçoivent rien.
Victor Schœlcher veille à l’application du décret. Il est élu député de la Martinique et de la
Guadeloupe.
Quand Napoléon III arrive au pouvoir, il est obligé de s’exiler en Angleterre où il rencontre Victor
Hugo.
A son retour, en 1871, il est réélu député de la Martinique, puis sénateur en 1875.
Jusqu’à la fin de sa vie, Victor Schœlcher demeure un humaniste, défenseur d’une république
démocratique et sociale, luttant contre l’analphabétisme, pour l’instruction publique laïque et gratuite
et l’égalité entre les hommes et les femmes.
FICHE ÉLEVE : Séance 4 Comment les artistes ont-ils dénoncé l’abolition de l’esclavage
comme un crime contre l’Humanité ?
Tableau 1 : L’abolition de l’esclavage (27 Avril 1848) par François Biard, Musée National du
Château de Versailles.
Quels éléments du tableau montrent que cette scène représente l’abolition de l’esclavage ?
Tableau 2 : Liberté, Égalité, Fraternité ou L’esclave affranchi de Nicolas Gosse (1787-1878), musée
départemental de l'Oise, Beauvais.
Qui sont les personnages représentés sur ce tableau ?

Abolition de l`esclavage en France

Transcription

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