L`IMPRESSION
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L`IMPRESSION
19 L’IMPRESSION OBJECTIF L’impression ou tirage papier est la concrétisation de la photo numérique pour l’amateur, le résultat facilement manipulable de sa prise de vue. Le fait de posséder une imprimante capable de produire une impression avec une qualité proche de celle d’un tirage argentique, (souvent appellée “qualité photo”) par les différents constructeurs, donne accès à un véritable “labo photo” numérique à domicile. Certains fabricants ont même étudié des solutions allant dans ce sens et pour lesquelles la présence du micro-ordinateur est superflue, l’imprimante étant reliée directement à l’appareil photo. Cette configuration produit des tirages de formats proches ce ceux obtenus en photo traditionnelle : 9 X 13 Cm ou 10 X 15 Cm. (dits instantanés ou snapshots) Il en est ainsi chez CASIO avec les modèles QG-100, DP-300 ou DP-8000; petites imprimantes spécialisées prévues pour fonctionner directement avec les appareils photo de la marque, les QV-X00. C’est aussi la même démarche retenue par OLYMPUS avec sa P-150E, reliée directement à certains des “camédias”, pour des tirages en 10 X 15. -200- Dans les deux cas, les imprimantes sont dédiées “photo” et ne peuvent servir qu’à cet usage et exclusivement avec les appareils de la même marque. Une autre voie a été exploitée par EPSON avec ses “Stylus Photo” qui, outre le fait d’être des imprimantes de bureau polyvalentes, peuvent aussi produire des épreuves A6 directement à partir d’un PC-600. Ces configurations ne sont pas sans rappeler les “Polaroïd”, mais il faut bien le souligner, à des prix bien plus élevés si l’on tient compte de l’investissement en matériel. Dans la production de tirages SOHO, deux facteurs essentiels sont à prendre en compte : la qualité finale et le coût de revient par épreuve. La qualité approche désormais celle des tirages argentiques et dans certains cas, seul le support utilisé permet la différence. Le coût de revient quant à lui ne cesse de baisser mais il faut bien constater que le coût des consommables (papier et encre) est encore élevé. TECHNOLOGIES A l’heure actuelle, plusieurs procédés sont utilisés pour imprimer en couleur avec une exellente qualité. A part le procédé matriciel (avec aiguilles et ruban) tombé en désuétude, il existe cinq technologies de base : 1) Le jet d’encre 2) Le transfert thermique 3) La sublimation thermique 4) L’impression laser 5) Le procédé “thermo-Autochrome”. Ces différentes techniques vont produire des tirages de haute qualité à des prix variables. S’il est vrai que la qualité n’a pas de prix, on peut néanmoins en calculer le coût. On a coutume de chiffrer cette valeur en terme de “coût par page”, page devant être précisé selon le format de sortie (A4, A6, A3, cartes, 9 X 13 etc...). Ce coût comprend uniquement le prix du support et des consommables et ne tient compte ni du coût d’achat de la machine ni de ses frais d’entretient. Le coût par page varie de 0,60 F pour un tirage laser monochrome sur papier ordinaire à 7,00 F pour un tirage jet d’encre sur papier spécial photo. Les machines elles-mêmes s’échelonnent de 1.500 F pour une jet d’encre d’entrée de gamme jusqu’à plusieurs dizaines de milliers de francs pour une laser couleur, en passant par quelques 5.000 F pour une machine à sublimation. Le choix devra donc se faire en tenant compte des différents facteurs exprimés en termes de prix d’achat, de volume d’utilisation journalier, de qualité finale, de coût par tirage, du type d’usage (personnel ou professionnel) et de la possibilité d’utiliser la machine à des fins bureautiques traditionnelles. -201- Dans cette logique, on n’utilisera pas une EPSON Stylus Photo 700 pour des tirages de comptabilité, de même qu’une laser monochrome à 300 Dpi n’est pas non plus à propos pour tirer des photos de vacances. IMAGES et TIRAGES Le principe de base d’une imprimante, qu’elle qu’en soit la technologie, est de reconstituer sur un support physique (papier, carton, transparent, stickers ...) un tirage en couleurs provenant d’un fichier-image informatique. Les éléments binaires du fichier sont exprimés en termes mathématiques propres au modèle de machine et convertis en ordres élémentaires comme “imprime le point en position (x=123, y=240) avec 10% de magenta, 20% de cyan, 84% de jaune et 0% de noir “. Le logiciel qui convertit le fichier-image en instructions spécifiques s’appelle un “driver”, ou “gestionnaire d’impression” . Il est en général fourni avec la machine et reste transparent à l’utilisateur. Certains paramètres du gestionnaire sont parfois accessibles à l’opérateur et lui permettent par exemple de définir la taille du papier, le nombre de copies, la qualité de rendu, la balance des couleurs, le contraste etc... L’ensemble des instructions s’appelle un “langage de description de pages”. Un des plus célèbres est certainement “PostScript” de la société ADOBE, devenu un standard universel. Une machine “postscript” sous-entend une imprimante capable d’imprimer directement un document rédigé dans ce format, avec une exellente qualité. C’est le format retenu par les professionnels de l’édition. DE BONNES RESOLUTIONS Pour imprimer une épreuve couleur, l’imprimante va décomposer l’image en éléments plus petits, les fameux “pixels” (contraction des mots anglais PIcture ELéments). Plus il y aura de pixels dans l’image et plus celle-ci sera détaillée (voir à ce sujet le chapitre sur les fichiers-images). L’image imprimée est finalement une mosaïque de minuscules pavés colorés. Les couleurs sont obtenues par mélange soustractif des colorants primaires Cyan, Magenta, Jaune et Noir. Le nombre de pixels que peut imprimer distinctement une imprimante est caractérisé par un nombre appelé “résolution d’adressage” , exprimé en nombre de points par pouce : Dpi (Dots Per Inches), ou encore en Pixels per Inches Ppi. Ce nombre ne doit cependant pas être confondu avec celui exprimant la “résolution d’impression” qui est la mesure du nombre de points élémentaires de chaque couleur, caractérisant plutôt la technologie employée. Ainsi pour une imprimante jet d’encre annoncée à 1440 Dpi, la valeur doit être interprété comme étant la résolution d’impression, la résolution d’adressage n’étant que de 240 pixels par pouce. -202- Noir = 45° Clair Magenta= 75° Moyen Jaune= 90° Foncé Cyan= 105° Trame aléatoire Fig. 91 - Le tramage Le fichier-image d’origine composé de pixels, est donc sous-échantilloné en nombre de points d’adressage, eux-mêmes constitués de points d’impression en quantité variable selon le procédé retenu. TRAMES et DEMI-TONS La différence entre les valeurs d’adressage et d’impression résulte du fait qu’il n’est pas posssible de restituer toutes les teintes de l’image originale. Un des premiers procédés pour ce faire à été l’impression par trames successives, hérité de l’impression “ofset” où les couleurs sont reconstituées par supperposition d’un motif de points de diamètre variable. Les motifs sont fixes et géométriques : des points en forme de grille. Chaque couleur primaire possède une grille et pour éviter la perception de motifs géométriques indésirables, les grilles sont imprimées avec un angle différent pour chaque primaire. Cet arrangement porte le nom de trame (raster). Le rendu des couleurs est produit par la variation du diamètre des points de la grille et donc de la surface totale colorée. La Figure 91 ci dessus illustre ceci. Le nombre de rangées horizontales de points s’appelle la linéature et s’exprime en lignes par pouces (Lpi = Lines per inches). Les magazines couleurs sur papier glacé sont imprimés de la sorte avec une résolution (une linéature) de 175 Lpi. Les journaux quotidiens, sur papier normal plus souvent en 90 Lpi. Dans le cas d’une impression couleur, le rendu des teintes avec un tramage fixe et des points de grosseur variable porte le nom de “demi-ton”. Ce procédé convient parfaitement à l’impression ofset, avec ses impératifs de rentabilité, mais donne de médiocres résultats en restitution photographique. Les imprimantes laser utilisent ce système pour le rendu des graphiques. Un autre procédé a été mis au point pour améliorer la qualité du rendu final, c’est celui de la “trame aléatoire” . Dans ce cas, la notion de linéature disparait car il n’y a plus de motifs géométriques. Les points sont de diamètre fixe mais sont imprimés au hasard dans une cellule, c’est le nombre de points par cellule (la densité) qui va restituer la sensation de couleur. C’est le procédé retenu dans les imprimantes jet d’encre. -203- LE PROCEDE JET D’ENCRE C’est le procédé le plus populaire et celui qui offre le meilleur rapport qualité/prix. Dans ce système, la machine projette de minuscules goutelettes d’encre sur le support, la superposition des colorants selon une trame aléatoire procure la modulation des teintes et le rendu des couleurs. Il existe quelques variantes : le jet d’encre liquide (EPSON, HP), le jet d’encre solide (Tektronik) et les bulles d’encres (Canon). Dans tous les cas, le principe reste identique, ejecter une infime quantité d’encre (typiquement quelques millièmes de milliardièmes de litre) qui en s’écrasant sur le support va former une minuscule tache d’un diamètre inférieur à 100 µ. Le record est actuellement détenu par Hewlett Packard avec son système qui projette des gouttes de 10 picolitres (10-12 litres). Les procédés à jet d’encre impliquent des encres spéciales qui sèchent très rapidement (1/100ème de seconde) et des supports spéciaux, chimiquement adaptés et présentant une surface brillante ou glacée. En règle générale, pour une machine donnée, les meilleurs rendus s’obtiendront avec les encres et les papiers de la marque. Le jet d’encre liquide Pour le jet d’encre liquide, les colorants sont stockés dans des reservoirs individuels , un par primaire (modèles professionnels comme la EPSON 3000), ou dans une cartouche unique compartimentée en trois, pour les couleurs, plus une cartouche noire séparée pour les tirages bureautiques et l’apport de densité pour les applats très foncés (cas des stylus color ou HP 720C). Les encres sont liquides et passent par les buses, des conduits microscopiques où un système qui peut être thermique (CANON, HP) ou piezzo-électrique (EPSON) se charge de la mise en pression et de l’ejection de la goutelette.(voir figure 92) Le nombre de buses et leur diamètre va determiner la vitesse et la finesse d’impression globale. Cristal Piézo-électrique Réservoir Potentiel électrique +V Tête d’impression Conduit d’alimentation Buse Repos Ejection Fig. 92 - Tête d’impression jet d’encre Avec ce type de machines, les têtes d’impression peuvent supporter jusqu’à 32 buses par couleur, d’un diamètre de quelques 30µ pour produire des tâches colorées de 50µ de diamètre. Ce sont les buses placées sur la tête qui conditionnent la résolution verticale, et le déplacement horizontal la résolution horizontale. Il est en effet plus facile d’usiner les buses avec précision (avec un laser) que de fabriquer un système d’entrainement mécanique avec une précision de placement de quelques dizaines de microns. -204- La tête d’impression peut être fixe (Epson) ou solidaire des cartouches (HP) . L’avantage des têtes fixes est leur plus grande précision et un prix plus bas des cartouches, le revers est qu’en cas de problème (buses bouchées) la machine doit entrer au S.A.V. L’avantage des cartouches avec têtes est que la qualité d’impression est toujours optimum. Sur les HP, les cartouches comportent 300 buses en Noir et 64 par couleur. Le rendu des teintes s’obtient en plaçant beaucoup de points colorés sur une petite surface, jusqu’à 36 par mm². Le diamètre des tâches et leur supperposition en trame aléatoire modulent les couleurs. Pour les imprimantes jet d’encre, cette modulation s’obtient soit en diminuant la densité des points colorés, sur la même surface (voie suivie par HP avec la technologie “PhotoRet II” qui produit 4 niveaux de densité par goutte) , soit en augmentant le nombre de points (solution retenue chez EPSON). L’augmentation du nombres de points “géographiques” implique une grande résolution d’impression (1440 Dpi chez EPSON, technologie “MicroDots”), alors que la modulation de densité offre une plus grande gamme de teintes pour la même résolution d’adressage, avec une résolution d’impression moindre. Ainsi, la stylus Color 800 affiche 1440 Dpi pour l’impression mais seulement 240 Ppi pour l’adressage . La Deskjet 720C se contenterait de 600 Dpi, aucune information ne filtre quant la résolution d’adressage, mais sachant que la technologie “PhotoRet II” module 16 gouttes par pixel, on peut en déduire une résolution d’adressage de 150 Ppi. Récemment, une diminution de la résolution d’impression a été recherchée, en augmentant le nombre de couleurs primaires; Ainsi la stylus photo n’offre que 720 Dpi mais imprime avec 6 couleurs : Magenta, magenta clair, cyan, cyan clair, jaune et noir.Le jaune ayant un impact visuel plus faible, n’est pas utilisé en demi-teinte. La stylus photo 700, quelques mois plus tard, utilise toujours les 6 encres mais affiche une résolution de 1440 Dpi ! Dans les deux solutions, le nombre de couleurs annoncé est de 16 millions. C’est le nombre de couleurs théoriques, pas le nombre réelement reproductible car il faut tenir compte de l’absorption des colorants par le papier, de la vitesse de séchage, de l’état de surface du support , du niveau d’encrassement des buses etc... En effet, un calcul simple montre que si l’on place 16 points par primaire (HP), avec 4 niveaux de densité pour chacun des 4 colorants CMJN, le résultat est de (16 X 4 ) 4= 16,7 millions de teintes différentes. Ou encore, 720 Dpi donnant 180 PPi (source EPSON) , donc un pixel est représenté par un carré (on dit une cellule) de 4 X 4 = 16 points élémentaires. Avec 6 primaires on arrive effectivement à 166 = 16,7 millions de couleurs théoriques. Le même raisonnement sur une stylus 800, avec une résolution d’adressage de 240 Ppi (toujours selon EPSON ) et 4 primaires, conduit à une cellule de 1440 / 240 = 6 points verticaux et 720 / 240 = 3 points horizontaux, soit une cellule de 3 X 6 = 18 points. Donc une gamme de 184 = 104976 teintes. Ces valeurs sont de toutes façons bien inférieures à ce que représenter un écran en terme de gamme de couleurs dans le cas de l’espace RVB . -205- L’imprimante travaille en CMJN et après ce que nous avons vu sur les profils colorimétriques, il parait évident que certaines couleurs ne pouront être représentées. Les valeurs obtenues sont néanmoins suffisantes pour approcher le rendu photographique moyen à condition d’utiliser les supports spécifiques. De toutes ces considérations, on peut conclure que sur une imprimante à jet d’encre, la résolution de numérisation du fichier-image (son nombre de pixels par pouce) devra être au moins égale à la résolution d’affichage de la machine, dans le cas d’un tirage à l’échelle 1. Si la résolution de l’image est plus faible que celle de l’imprimante, les pixels apparaitrons au tirage, et on aura un effet “mosaïque” . Dans le cas contraire, une résolution trop élevée n’améliorera pas la qualité du tirage mais alourdira inutilement le poids du fichier. Le jet d’encre solide Dans le cas du jet d’encre solide, le principe reste le même si ce n’est que l’encre doit d’abord être chauffée par une résistance pour devenir liquide avant de passer par les buses. Le rendu des couleurs est meilleur avec ce type d’encre surtout sur support papier normal . L’encre est vendue en bloc solide, comme de la cire. On économise ainsi le coût de la cartouche à chaque changement car le receptacle est fixe sur la machine. La société TEKTRONIX commercialise un modèle professionnel de ce type, la Phaser 380 Extended. LE TRANSFERT THERMIQUE Dans ce système, on utilise toujours un procédé de reproduction à trame aléatoire avec des points rangés en cellule mais cette fois-ci, les colorants ne sont plus liquides mais solides. Les pigments sont déposés sur un support très mince, en général un ruban en matière plastique, conditionné en cartouche. Le dépot s’effectue par une minuscule tête d’impression qui va chauffer le ruban et ainsi répandre le colorant sur le support. La température pour celà est de l’ordre de quelques 80 °. Le passage du colorant du ruban au papier donne son nom au procédé : le transfert thermique. La résolution d’impression est donné par le nombre d’éléments chauffant par unité de longueur . L’imprimante MD-1000 de la société ALPS qui est basé sur ce principe, dispose d’une tête d’impression offrant 240 éléments chauffants d’un diamètre de 40µ chacun, agencés verticalement pour une résolution d’impression de 600 Dpi. La hauteur d’impression est d’environ 9,6 mm, valeur correspondant aussi à la largeur du ruban. Dans le mode qualifié de “photo”, la résolution horizontale est doublée grâce à un système plus précis de contrôle de la température pour passer à 1200 Dpi, et une passe de finition est opérée avec un “recuit” uniforme de toute la surface et vernis brillant, pour un aspect “photo” et une meilleure tenue de l’épreuve, même sur papier ordinaire. Le mélange des couleurs s’obtient par tramage dans une cellule de 4 X 4 points soit 16 points par pixel, des 4 primaires CMJN . Le dépot d’encre s’effectuant en “tout ou rien”, on dispose donc de 164 = 65536 teintes en 600 X 600 Dpi. En mode photo, la cellule passe à 8 X 4 = 32 points et on monte à 324 = 1 million de teintes. -206- Le gros avantage du système est de pouvoir accepter toute sortes de supports les plus divers : papier normal, bristol, transparent, tissus spéciaux (banderolles) etc... On trouve même des encres blanche ou métallisées pour travailler sur supports sombres ou cartes de voeux. L’impression s’effectue en 4 passes, sur tout le support, une par primaire, la machine s’occupant du changement de cartouches entre chaque passe. La figure 93 ci-dessous montre le principe du transfert thermique. Tête d’impression Ruban Papier Dépot de colorant Cartouche Sens de déplacement Fig.93 - Le transfert thermique LA SUBLIMATION THERMIQUE Très proche du transfert thermique, ce procédé met à profit un phénomène physique connu sous le nom de sublimation, qui caractérise le passage d’un corps de l’état solide directement à l’état gazeux, sans transition liquide. La mise en oeuvre est identique au transfert thermique, mais la température de la tête d’impression peut atteindre 400°. Sous l’effet de cette forte chaleur, le colorant est sublimé et se condense ensuite dans une couche spéciale du support créant ainsi le point d’impression. C’est le cas de la plupart des imprimantes dites “photo” comme les modèles CASIO QG-100, OLYMPUS P-150E, FARGO ou SONY UP-D2500. Ces imprimantes fournissent des épreuves de petit format, style 10 X 15 Cm et les consommables sont généralement fournis en “kit”, un lot de feuilles et une cartouche d’impression, comme par exemple le kit P-50E de chez OLYMPUS, pour son modèle P-150E, pour la production de 50 épreuves en format d’image de 8,2 X 10,9 Cm. L’avantage de la sublimation est l’absence de trame, l’impression ne se fait plus par cellule de points, mais par gradation du dépot de colorant dans le support, le mélange s’opérant par diffusion et supperposition. Le modèle ALPS MD-2300 est une imprimante bivalente, utilisant aussi bien le transfert thermique que la sublimation, le choix s’opérant automatiquement selon le type de cartouches utilisé. Un système de contrôle précis de la température géré par micro-processeur autorise une plage de 16 températures différentes et donc un dosage de densité de couleur du même ordre de grandeur. Utilisant la même tête que la MD-1000, donc une résolution physique de 600 Dpi, la machine place ainsi 16 points de 16 densités différentes pour un total de 256 valeur par pixel et par primaire.On arrive ainsi à une gamme de 2563 = 16,7 millions de couleurs. La densité et la qualité des colorants est telle que 3 primaires suffisent, le vernis -207- de finition assure une meilleure tenue du support dans le temps et une plus grande résistance aux rayons U.V. et aux rayures . Il faut cependant utiliser un papier spécial et des cartouches adaptées. L’absence de trame et la densité globale élevée donnent des épreuves quasiphotographiques, jusqu’au format A4. Cette qualité se traduit par un plus fort coût de la machine, environ 6.500 F pour une imprimante A4 .Le prix des consommables implique aussi un coût par page beaucoup plus élevé que pour celui d’une jet d’encre. L’IMPRESSION LASER Durement concurrencées par les modèles jet d’encre, les imprimantes laser couleur demeurent de par leur prix élevé (40.000 à 90.000 F) hors de portée du photographe numérique amateur. Réservées aux entreprises ou aux professionnels de l’imagerie, elles se distinguent surtout par leur coût par page (moins de 1,50 F), leur vitesse d’impression (environ 4 pages/minute en couleur ) , le volume de tirages possible et surtout par la qualité de leurs impressions. Une imprimante laser fonctionne comme un photocopieur, à la différence près qu’il n’y a pas d’analyse du document original mais lecture d’un fichier informatique. Les résolutions d’impression vont de 300 Dpi à 1200 Dpi selon le procédé de restitution des couleurs. Le principe de base (voir la figure 94) est le balayage par un faisceau laser d’un tambour sensible à la lumière. Selon les données du fichier et les instructions du langage (postscript niveau 2 actuellement) le laser va sensibiliser une très petite région du tambour qui va se couvrir d’une fine poudre colorée (le toner) . Le tambour applique ainsi sur le papier préalablement chargé électriquement un point coloré qui va être fixé sur le support par pression mécanique et cuisson dans un four. La surface du tambour est ensuite rendue électriquement neutre par le corona, mince fil conducteur porté à un très haut potentiel. Le processus est répété pour les quatres couleurs primaires en quatre passes, ou en une seule passe selon le modèle. Le résultat est une trame proche de celle utilisée en imprimerie. Faisceau laser Tambour Réservoir de toner Corona Four Applicateur de toner Rouleau presseur Papier Fig.94 -Impression laser - -208- De même que pour la technique du jet d’encre, il va falloir restituer les différentes couleurs. La méthode est toujours la même : l’utilisation d’une trame de points minuscules. Ici aussi nous retrouvons les deux principaux courants de pensée destinés à améliorer le rendu des teintes : beaucoup de petits points de couleur fixe arrangés en matrice, ou moins de points géographiques mais de densités différentes. L’alternative est ici encore une résolution d’impression élevée avec des points fixes dans le premier cas, ou un système de contrôle du diamètre des points de trame avec une résolution plus faible dans le dernier. La première solution est celle retenue par TEKTRONIX sur le modèle Phaser 550 EF qui affiche une résolution d’impression de 1200 X 1200 Dpi , et la deuxième a la préférence de Hewlett-Packard avec la Color LaserJet 5M qui se contente d’une résolution d’impression de 300 X 300 Dpi. Les figures 95a et 95b montrent les principes mis en oeuvre dans les deux machines. L’analyse du fonctionnement pour une machine à 1200 Dpi montre une matrice de 16 points de côtés, soient 256 gradations de densité par primaire. Avec les 3 primaires cyan, magenta et jaune on arrive à 2563 = 16,7 millions de couleurs. Dans le modèle de Hewlett-Packard, on module la densité des points élémentaires et on les supperpose, c’est le mélange des toners qui procure les différences de teintes. La supperposition évite l’étalement spatial, la définition requise n’a pas besoin d’être très élevée. Ainsi, avec une résolution d’impression de 300 Dpi, et le principe de supperposition des quatres primaires, on obtient le rendu d’une machine travaillant à 1200 Dpi. De plus il n’y a plus de trame et on travaille en tons continus. Cette technologie développée par Hewlett-Packard porte le nom de “HP Image REt 1200” et contrôle 64 niveaux de densité par point. Avec les 4 primaires on obtient effectivement les 16,7 millions de couleur avec une résolution d’impression de seulement 300 Dpi. 1 pixel = 16 X 16 points d’impression juxtaposés 1 pixel = 4 points d’impression supperposés Ø = 22µ + = + Ø = 85µ a) point d’adressage en 1200 Dpi b) point d’adressage en 300 Dpi Fig.95 - Systèmes de reconstitution des couleurs Il existe aussi un autre procédé utilisé par LEXMARK dans ses modèles et baptisé -209- “mode Contone” qui consiste à moduler la surface des points d’impression en controlant le temps d‘exposition tu tambour par le faisceau laser. Avec une résolution d’impression de 600 Dpi et une analyse des couleurs de trois points consécutifs sur une ligne horizontale, on arrive à produire jusqu’à 256 tailles différentes de points, on arrive ici aussi avec les trois primaires à reconstituer plusieurs millions de couleurs en tons continus. Le procédé Thermo-Autochrome Inventé par FUJI, ce système est assez différent des autres et procure des tirages réellement photographiques. Plusieurs machines de la marque exploitent le procédé et fournissent des tirages de différentes dimensions. La NC-2 tire des épreuves 3” X 5” , la NX-5D des A6, la NC-300D imprime en A5 et enfin la NC-500 sur du A4 avec une surface utile de 203 X 249 mm . Ne necessitant aucun autre consommables que les feuilles de papier TA (ThermoAutochrome) dont la constitution est montrée figure 96, les machines donnent d’aussi bons résultats que le procédé par sublimation mais sont malheureusement spécialisées et ne peuvent servir à des fins bureautiques. Le coût par page avoisine les 13,00 F en A4 et 4,00 F en A6. couche protectrice couche jaune micro- bille couche magenta enrobage couche cyan Support Fig.96 - Papier thermo-autochrome Le principe mis en oeuvre est la réaction chimique de certains corps entre eux sous l’effet de la chaleur. La figure 97 ci-dessous illustre le processus qui permet l’obtention des épreuves. La base du système réside dans le papier spécial, réalisé par la supperposition de trois couches chimiques dans lesquelles sont noyées des millions de micro-billes d’un diamètre de l’ordre du micron renfermant chacune une substance chimique particulière. Quand les micro-billes sont exposées à une certaine température, elles éclatent et leur contenu se mélange au milieu composant la couche pour former un colorant. Chaque couche avec ses micro-billes va former une couleur primaire, dans l’ordre suivant : 1) couche la plus profonde, plus proche du support = CYAN 2) couche médiane = MAGENTA 3) couche supérieure = JAUNE Les capsules de chaque couche vont réagir à trois niveaux de température : la couche cyan entre 110° et 150°, la magenta entre 90° et 100° et enfin la jaune entre 70° et 80°. Pour éviter l’interaction thermique inter-couche, entre chaque passe une exposi-210- tion à des rayons ultra-violets de longueur d’onde très précise est réalisée. Le tirage d’une épreuve necessite cinq étapes. Tête thermique Ultra-violets 420 nm 2ère étape : 1ère étape : développement fixation du jaune du jaune Ultra-violets 365 nm 3ème étape : développement du magenta 4ème étape : fixation du magenta 5ème étape : développement du cyan Fig.97 - Processus TA La résolution d’impression est donné par le nombre de têtes thermiques placées horizontalement sur une barette fixe. Sur la NC-500 (format A4), la barette est équipée de 2400 têtes pour une largeur utile de 203 mm. La résolution d’impression est donc de 300 Dpi sur l’axe horizontal. La résolution verticale assurée par entraînement mécanique sur 2940 pas est donc identique ((24,9 X 2,54) / 2940 = 300 Dpi). Le mélange des couleurs se fait ici par supperposition des trois colorants, la résolution d’adressage est donc la même que celle d’impression : 300 Ppi. La gradation de chaque point s’obtient par variation du nombre d’impulsions électriques envoyées à chaque tête. Le nombre d’impulsions va de 0 à 256 sur une durée de quelques millisecondes, procurant ainsi un total de 2563 = 16,7 millions de couleurs. Le processus implique le passage du papier 4 fois dans le système d’entraînement avant la sortie finale. Systèmes professionnels Pour clore ce tour d’horizon, il faut savoir qu’ils existe d’autres systèmes plus ou moins complexes pour la production intensive d’épreuves couleur. Ainsi on peut citer le système “Pictography” de FUJI qui exploite un papier photo spécial impressioné par trois faisceaux laser de longueur d’onde différente pour chaque couleur, puis développé comme une photo traditionnelle. Réservé aux laboratoires de production ces machines autorisent des cadences élevées jusqu’à 300 tirages à l’heure en A4. Certaines machines produisent des tirages de grandes dimensions style “posters”, exploitant la technologie à jet d’encre, elles resemblent beaucoup aux traceurs XY des cabinets d’architectes à la différence qu’elles fournissent des formats A1 en couleurs avec une résolution d’impression pouvant atteindre 600 Dpi. Les sociétés KODAK avec ses modèles 2042/2060, TEKTRONIX avec la phaser 600 ou IRIS avec la 3047HS produisent de telles imprimantes. Le modèle commercialisé par cette dernière exploite d’ailleurs un procédé de contrôle du volume d’encre éjecté, similaire à celui mis en oeuvre dans la technologie “Photo REt II” de HP. -211- Choix d’un modèle Devant les nombreux modèles et les différentes technologie mises en oeuvre, le choix d’une imprimante à rendu “photographique” peut s’avérer ardu. A part le domaine professionnel où le prix d’achat n’est pas vraiment un obstacle, il faut bien se rendre à l’évidence que pour le particulier, le prix est le critère majeur. Avec les tarifs pratiqués actuellement par les revendeurs et la concurrence agressive des grandes surfaces, on trouve des modèles polyvalents comme l’EPSON 650 qui travaille à 1440 Dpi, en qualité photo, à moins de 2.000 F. Le prix en lui-même peut être secondaire pour un amateur passioné à la recherche d’une exellente qualité proche de celle obtenue par les labos-photo grand-public. Les mini-imprimantes à sublimation comme les SONY, CASIO ou autres OLYMPUS procurent de tels instantanés pour un ordre de prix de 3.500 F. Les exigeants d’un format A4 ou A3 pouront s’orienter vers une EPSON StylusPhoto EX ou HP 1120C (A3 toutes deux) avec un budget de 3.600 F ou une ALPS à sublimation en A4 pour quelques 6.500 F . Ces prix sont encore, toutes proportions gardées, relativement acceptables pour un particulier. D’autres facteurs doivent cependant entrer en considération avant l’investissement, citons pêle-mêle : le coût de revient par épreuve, le temps d’impression, la possibilité d’utilisation bureautique traditionnelle, la destination finale des tirages etc... De toutes façons, la qualité finale est primordiale et toutes les feuilles de caractéristiques des constructeurs ne peuvent présumer du rendu observé par l’acheteur pendant un essai . La seule manière de se faire une opinion est de regarder les épreuves obtenues par les machines, sur le papier préconisé par le fabricant. Les nombreuses revues spécialisées en micro-informatique présentent régulièrement des bancs d’essai avec reproduction des résultats obtenus et compte-rendu des caractéristiques. Les résultats de ces test doivent cependant être analysés avec beaucoup de circonspection, tout d’abord au niveau du rendu, car le magazine étabt imprimé en offset, l’image prise en exemple sera donc tramée et les couleurs vont subir un double changement d’espace, d’abord par la flasheuse, puis par les rotatives. L’autre limitation provient d’un facteur économique, l’éditeur ne pouvant être trop sévère dans ses jugements, du fait que le constructeur est aussi un annonceur, donc un client (et un client mécontent ...). En fin au niveau technique, l’éxecution d’une série de tests demande un investissement en temps et en matériel que ne peuvent se permettre la plupart des publications à caractère plutôt informatif. En conclusion, la qualité ne peut être jugée que “sur pièce”, chez le revendeur, quand celui-ci veut bien en faire la démonstration. Nous pouvons citer ici sans soucis de publicité l’exemple de la FNAC dans ses éditions “spécial été” qui offrent aux lecteurs de nombreux tests avec caractéristiques diverses comme coût à la page, prix des consommables etc... et dont les résultats réels sont rassemblés dans des classeurs consultables sur place. Nous avons essayé de synthétiser les différents facteurs pouvant guider le particulier dans le choix d’une machine, hormis la qualité du tirage qui est ici indiquée très -212- subjectivement. Il n’y a pas de solution miracle, chacun doit orienter son choix en fonction de ses besoins propres. Pour résumer et sans tenir compte des imprimantes laser dont le coût est prohibitif, il reste le choix entre le jet d’encre, le transfert thermique et la sublimation. Le jet d’encre est sans conteste la technologie la plus populaire, avec un prix d’appel de 1500,00 F pouvant aller à 3500,00 F, autorisant une utilisation bureautique traditionnelle, res résultats d’exellente qualité sur support adapté, et un coût par page de l’ordre de 6,00 F à 8,00 F, c’est la seule à fournir le format A3. Le transfert thermique procure des épreuves de meilleure qualité sur papier ordinaire, avec la possibilité d’utiliser des supports très variés, limité au A4, le coût par page est peu élevé, de l’ordre de 10,00 F, le prix d’achat atteint les 4500,00 F. Ces machines ne sont pas recommandées pour l’impression de rapports et autres documents bureautiques. La sublimation confère la meilleure qualité d’image pour un coût par page de près de 12,00 F en A4, le prix de la machine avoisine les 6500,00 F. Réservées à la production photographique, cette application exclusive a entraîné les constructeurs à la production de modèles spécialisés dans les instantanés au format A6 avec des prix de 50% moins élevés que leurs homologues de bureau. Les trois procédés demandent une grande patience, les temps moyens de tirage d’un format A4 atteingnant allègrement les 20 minutes. Les épreuves obtenues sont assez fragiles à la manipulation et craignent beaucoup l’humidité, ce qui pose aussi le problème de la conservation dans le temps. Résolution des fichiers-images La résolution du fichier fourni par l’appareil photo est directement lié à la taille réele de son capteur, sans tenir compte de l’extrapolation. En règle générale, il n’y a pas de taille réelle du tirage pouvant être obtenu avec un fichier donné, cette dimension étant proportionnelle à la résolution d’adressage de l’imprimante et au facteur d’agrandissement exigé par l’utilisateur. Après ce que nous venons de voir quant au fonctionnement des machines et de la représentation d’une image (Cf chapitre 7), nous pouvons déduire que l’aspect final de la photo imprimée dépend de la perception visuelle des éléments d’image, les pixels. Si ces derniers apparaissent au tirage, on obtient une mosaïque et des effets d’escalier sur les transitions (c’est le phénomène de crênelage ou aliasing) . Pour que les pixels restent indiscernables, il faur que leur nombre soit au moins égal au nombre de cellules élémentaires d’impression par unité de longueur. Cette grandeur (une densité linéaire) va donc produire une largeur variable d’impression. Ainsi un fichier d’une résolution de 150 Ppi, pourra être imprimé correctement sur une machine travaillant à 600 Dpi (équivallent en jet d’encre à 150 Ppi). Le même fichier destiné à un agrandissement d’un facteur 2, verra sa résolution spatiale tomber à 75 Ppi et son impression sur la même machine pour une dimension d’image doublée, fera apparaître les cellules d’impression. Pour que le tirage à l’échelle 2:1 reste correct, il faudrait doubler la résolution du fichier, c’est-à-dire revenir à 150 Ppi, pour la même résolution d’impression. Ceci est -213- représenté par la figure 98 ci-après. Les dimensions du tirage dépendent donc du nombre de pixels composant l’image et de la résolution d’adressage de l’imprimante. Ainsi une photo numérique au format VGA (640 X 480 pixels) fournira en mode “bonne qualité”, à l’échelle 1:1, sur une imprimante à jet d’encre réglée à 720 Dpi, un tirage de (640 / 180) = 3,5 pouces par (480 / 180) = 2,66 pouces soit un format de 8.9 X 6,7 cm/ La même image tirée en “qualité photo” à 1440 Dpi donnerait une épreuve de (640 / 240) = 2,6” et (480 / 240) = 2” oun encore 6,6 X 5 cm. Autrement dit juste une vignette. Si l’on envisage alors un agrandissement de 2 fois, dans un logiciel de retouche, les pixels apparaissent et la photo se transforme en mosaïque colorée ! On comprend pourquoi avant l’apparition des appareils bi ou tri-mégapixels, offrant des résolution allant jusqu’à 1600 X 1200 pixels, les modèles VGA n’ont pas vraiment enthousiasmé les photographes ! Le Camédia C-3030 Z d’OLYMPUS fournit des images de cette dimension et autorise des tirages jusqu’au A4 sans aliasing. Le fait de doubler la résolution d’un fichier entraîne la multiplication de son poids d’un facteur 4 (c’est une surface, on prend donc le carré). On comprend pourquoi il est important de bien connaître les caractéristiques de son imprimante afin d’éviter d’encombrer son disque dur de fichiers inutilement volumineux. Le tableau 6 de l’annexe B résume le choix de la bonne résolution de travail. -214- Un pouce Un pouce Résolution du fichier 300 Ppi Résolution du fichier 150 Ppi Un pouce Résolution du fichier 75 Ppi Plus il y a de points par unité de longueur, plus il y a de détails dans l’image. Ci-dessous, les combinaisons possibles pour un fichier de 300 Ppi, en VGA Résolution d’impression = 360 Dpi, 75 Ppi Résolution d’impression = 720 Dpi, 75 Ppi Résolution d’impression = 1440 Dpi, 75 Ppi IMPRESSION EN 360 Dpi IMPRESSION EN 720 Dpi IMPRESSION EN 360 Dpi Dimensions réelles des tirages ontenus Fig.98 - Résolution de fichier et résolution d’impression -215-