Synthèse épidémiologique sur les Maladies à Déclaration
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Synthèse épidémiologique sur les Maladies à Déclaration
Institut de Veille Sanitaire Synthèse épidémiologique sur les Maladies à Déclaration Obligatoire en région Midi-Pyrénées – 2003/2004 Directions Départementales des Affaires Sanitaires et Sociales de l’Ariège, de l’Aveyron, de la Haute-Garonne, du Gers, du Lot, des HautesPyrénées, du Tarn et du Tarn-et-Garonne. Synthèse réalisée par la Cellule d’Intervention Régionale d’Epidémiologie de Midi-Pyrénées, DRASS Midi-Pyrénées. Ce document a pour vocation de retourner sous forme synthétique les données de surveillance régionale à ceux qui les produisent, afin de les aider dans leur pratique. Un document d’analyse détaillée de la situation épidémiologique régionale de ces cinq maladies à déclaration obligatoire ainsi qu’une mise en parallèle avec les données nationales les plus récentes est disponible sur le site de la DRASS de Midi-Pyrénées http://midi-pyrenees.sante.gouv.fr/ Dans la famille « MADO » deux nouvelles en 2006 : rougeole et hépatite A Les MADO (maladies à déclaration obligatoire) accueillent deux nouvelles en 2005: la rougeole et l'hépatite aiguë A. Pour la rougeole, c'est le retour, après son départ de la liste en 1985. Ces deux maladies sont devenues plus rares et les systèmes de surveillance par les laboratoires et les réseaux sentinelles ne permettaient plus d'en évaluer l'incidence avec une précision suffisante. Ils ne permettaient pas non plus de détecter les cas groupés ou foyers épidémiques. Ces foyers sont rendus possibles par la baisse de la circulation des deux virus dans la communauté et la baisse concomitante de l’immunité de groupe, non compensée par une couverture vaccinale suffisante dans le cas de la rougeole. Les deux maladies peuvent maintenant s'observer chez des sujets non immuns plus âgés pour lesquels la symptomatologie peutêtre plus sévère. Pour la rougeole comme pour l’hépatite A, la confirmation biologique est devenue nécessaire au diagnostic. En ce qui concerne la rougeole, le bureau régional de l'OMS en Europe a formulé l'objectif ambitieux d'y éliminer la maladie en 2010 en promouvant le renforcement de la couverture vaccinale jugée hétérogène et insuffisante. La couverture vaccinale rougeole en Midi-Pyrénées (80% en 2003) reste inférieure à celle du reste de la France. Deux injections sont actuellement préconisées par le calendrier vaccinal français 2005. La connaissance des cas d'hépatite A permettra d'en mieux connaître les facteurs de risque et d'orienter les mesures de contrôle immédiates lors de la détection de cas groupés et la politique vaccinale vers les groupes à risque. Comment signaler la maladie ? 25 « MADO » à signalement immédiat puis notification Botulisme Brucellose Charbon Choléra Diphtérie Fièvres hémorragiques africaines Fièvre jaune Fièvre typhoïde et fièvres paratyphoïdes Hépatite aiguë A Infection invasive à méningocoque Légionellose Listériose Orthopoxviroses dont la variole Paludisme autochtone Paludisme d'importation dans les départements d'outre-mer Peste Poliomyélite Rage Rougeole Saturnisme de l'enfant mineur Suspicion de maladie de CreutzfeldtJakob et autres Encéphalopathies subaiguës spongiformes transmissibles humaines Toxi-infection alimentaire collective Tuberculose Tularémie Typhus exanthématique 3 « MADO » à déclaration simple par notification Infection aiguë symptomatique par le virus de l'hépatite B Infection par le VIH quel qu'en soit le stade Tétanos Par téléphone ou par fax. A qui ? En semaine : A la Direction départementale des affaires sanitaires et sociales (Ddass) du département, A Toulouse : au Service communal d'hygiène et de santé (SCHS) Le week-end: Appeler la préfecture pour contacter le cadre d’astreinte de la Ddass. Comment notifier la maladie ? Par courrier avec la fiche ad hoc. www.invs.sante.fr A qui ? A la Direction départementale des affaires sanitaires et sociales (Ddass) du département ou au SCHS (Toulouse) . Remerciements Nos remerciements vont aux médecins et biologistes libéraux et hospitaliers, qui, en prenant sur leur temps, alimentent le réseau d’information et de surveillance et permettent notamment cette rétroinformation. Nous remercions également ceux qui signalent des affections hors MADO mais susceptibles d’entraîner une action : shigellose, scarlatine. CIRE Midi-Pyrénées, DRASS – 10 chemin du raisin – 31050 Toulouse cedex – Mail : [email protected] Infections invasives à méningocoques déclarées en Midi-Pyrénées en 2004 Un fléchissement récent de l’incidence Une prise en charge précoce et efficace En 2004, 34 cas d’infections invasives à méningocoques (IIM) ont été notifiés en Midi-Pyrénées : 2 dans l’Ariège, 1 dans l’Aveyron, 13 en Haute-Garonne, 4 dans le Gers, 1 dans le Lot, 2 dans les Hautes-Pyrénées, 5 dans le Tarn et 3 dans le Tarn-et-Garonne. L’incidence en 2004 est de 1,15 p.100000 et a diminué par rapport à 2003 tant au niveau régional (1,29 p.100000 en 2003) que national (1,15 p.100000 en 2004 vs 1,34 p.100000 en 2003). En 2004, la proportion d’hommes atteints d’IMM est plus élevée que celle des femmes : le sexe-ratio est de 1,27. L’incidence des IIM de sérogroupe B en région MidiPyrénées a légèrement augmenté en 2004 par rapport à 2003 (0,52 p. 100000 habitants en 2004 contre 0,45 p.100000 en 2003) et celle des IIM de sérogroupe C est restée stable (0,48 p. 100000 habitants en 2004, 0,49 p. 100000 en 2003). L’âge médian des cas déclarés en 2004 est de 16 ans et 71 % des cas ont moins de 20 ans. Depuis 1997 en MidiPyrénées, la tendance est à la diminution de la proportion de cas âgés de 0 – 4 ans. La proportion de cas de la tranche d’âge des 15-19 ans est plus élevée qu’au niveau national. La létalité à la date de déclaration était de 12% en 2004 4 décès contre 19% en 2003 (12% au niveau national en 2004). Une chimioprophylaxie familiale a été réalisée dans 97% (N=33) des cas notifiés en 2004 (comme en 2003 et comme au niveau national) et une chimioprophylaxie dans la collectivité a été réalisée dans 50% (N=17) des cas notifiés en 2004 (58 % en 2003 et 52% au niveau national en 2004). Evolution de l'incidence des IIM en Midi-Pyrénées et France métropolitaine, 1995-2004* Taux d'incidence 2,00 1,50 1,00 0,50 0,00 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 Années de déclaration incidence annuelle pour 100 000 habitants en France métropolitaine Incidence annuelle pour 100 000 habitants en Midi-Pyrénées *estimations provisoires de population proviennent de l’INSEE (2003) L’administration d’un traitement antibiotique précoce avant tout prélèvement biologique a concerné 11 patients soit 32% des cas (en augmentation par rapport à 2003 : 21% et 28% au niveau national en 2004) ; pour 5 d’entre eux, il s’agissait d’une injection d’antibiotique pour suspicion de purpura fulminans. Il n’y a pas eu de décès parmi les 11 personnes traitées. Rappel sur l’antibiothérapie au lit du malade (surtout en présence de purpura) : injection IV si possible (ou IM) de : -ceftriaxone sans lidocaïne : 50 à 100 mg/ kg, max 1g chez l’enfant, 1 à 2g chez l’adulte A défaut - amoxicilline 25 à 50 mg/kg, max 1g chez l’enfant, 1g chez l’adulte, à répéter 2 heures après la première injection Légionelloses déclarées en Midi-Pyrénées en 2004 Une incidence plus faible qu’au niveau national Une diminution du délai de notification En 2004, 36 cas de légionellose ont été notifiés dans la région : 1 dans l’Ariège, 1 dans l’Aveyron, 17 en Haute-Garonne, 3 dans le Gers, 3 dans le Lot, 5 dans les Hautes-Pyrénées, 5 dans le Tarn et 1 dans le Tarnet-Garonne. En 2004, l’incidence de la légionellose est restée stable au niveau régional (1,3 p.100000 habitants) par rapport à 2003, contrairement au niveau national où l’incidence a augmenté par rapport à 2003 (1,8 p.100000 en 2003 et 2,01 p.100000 en 2004), suggérant une sous-déclaration ou un sous-diagnostic de la maladie en région. Sur l’ensemble de la période, il existe cependant une tendance à l’augmentation. Le délai de notification est de plus en plus court (50% des cas notifiés dans les 7 jours), témoignant d’une bonne réactivité du système de déclaration obligatoire L’âge médian des cas est de 59 ans (extrêmes : 26 – 85 ans); 81% des cas sont survenus chez des sujets âgés de plus de 50 ans. Le sexe ratio est de 2,3 hommes pour 1 femme. La létalité est de 14% (5 décès). La présence d’au moins un facteur favorisant est retrouvée chez 64% des cas (tabagisme, cancer, hémopathie, corticothérapie, traitement immunosuppresseur, diabète,…). La confirmation du diagnostic est obtenue par la détection de l’antigénurie dans 97% des cas, proportion stable depuis 2002. L’emploi de cette technique diagnostique a considérablement augmenté depuis 1997, au détriment de la culture. Une exposition à risque est suspectée dans seulement 36% des cas survenus en 2003 : les plus fréquemment citées sont un séjour en maison de retraite ou en hôtel. Evolution de l’incidence des légionelloses déclarées en Midi-Pyrénées et en France, 1997-2004 Incidence p.100 000 habitants 2,5 2 1,5 1 0,5 0 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 Année de survenue France métropolitaine Midi-Pyrénées Seule la culture bactériologique permet d’établir un lien avec une souche environnementale. « Une épidémie= une souche ». En présence d’antigènes solubles urinaires positifs, il faut demander une culture au Centre National de Référence avec tout prélèvement bronchopulmonaire (expectoration, lavage bronchoalvéolaire) Infections à VIH et situation du sida en 2003-2004 Une épidémie qui prédomine chez les homosexuels et les hétérosexuels originaires d’Afrique subsaharienne Une découverte de la séropositivité plus précoce qu’au niveau national Infections à VIH En 2003/2004, 194 découvertes de séropositivité ont été déclarées dont 36% concernaient des femmes. Le département de la Haute Garonne, qui constitue moins de la moitié de la population régionale, représente 70% des séropositivités déclarées en région. La contamination par rapports homosexuels (35% des cas) concerne une proportion plus élevée qu’au niveau national (22% des cas) alors que la contamination par rapports hétérosexuels concerne une proportion moins élevée (47% des cas versus 56% ). La proportion de personnes ayant découvert leur séropositivité qui sont originaires de l'Afrique subsaharienne est de 20% alors qu’elles constituent 0,6 % de la population régionale. 21% des découvertes de séropositivité (27% au niveau national) sont tardives (à un stade symptomatique ou SIDA) . Parmi les nouveaux cas d’infection par le VIH pour lesquels un test d’infection récente a été réalisé, 30% sont des infections datant de moins de 6 mois. Sida Depuis le début de l'épidémie, plus de 1900 personnes ont été atteintes du sida et plus de 800 sont décédées en Midi-Pyrénées. Sur la période 2003- 2004, le taux d'incidence est estimé à 11,5 nouveaux cas par million d'habitants Midi-Pyrénées se situe au 10° rang des régions de France métropolitaine les plus touchées. La proportion de personnes originaires de l'Afrique sub-saharienne est de 9%. En 2003/2004, la proportion de cas liés à une contamination hétérosexuelle (34%) est inférieure à celle liée à une contamination homosexuelle (38%). La contamination par toxicomanie est devenu un mode de contamination rare (15%). En 2003/2004, près de 3/4 des personnes n'avaient pas bénéficié d'un traitement antirétroviral pré-sida : 43% avaient appris leur séropositivité au moment du diagnostic et 32% connaissaient leur séropositivité mais n'ont pas reçu de traitement. Modes de contamination parmi les découvertes de séropositivité, Hommes 2003-2004 Femmes 15% 16% 4% 1% 54% 27% 83% Homosexuel Hétérosexuel Usagers de drogues Inconnu Toxi-infections alimentaires collectives (TIAC) déclarées en Midi-Pyrénées en 2003 Un nombre stable de foyers déclarés Une meilleure déclaration probable des foyers survenant en restauration collective En 2003, 44 foyers de TIAC incluant 428 malades ont été notifiés en Midi-Pyrénées : 4 dans l’Ariège, 3 dans l’Aveyron, 26 en Haute-Garonne, 3 dans le Gers, 2 dans le Lot, 5 dans les Hautes-Pyrénées, 1 dans le Tarn et 0 dans le Tarn-et-Garonne. Le nombre de foyers déclarés en région Midi-Pyrénées est resté stable sur l’ensemble de la période (environ 40 foyers déclarés par an). L’agent étiologique responsable de la TIAC est confirmé pour 54% des foyers ; 68% des TIAC sont dues à Salmonella. Comme les années précédentes, la majorité des TIAC déclarées en 2003 (66%) sont survenues en restauration collective et 34% en milieu familial ; le nombre moyen de malades était de 14 (de 2 à 90) en restauration collective et de 3 (de 2 à 5) en milieu familial. Un aliment a pu être suspecté ou identifié pour 66% des foyers. Evolution du nombre de foyers de TIAC déclarés en MidiPyrénées et en France, 1996-2003 50 40 30 20 10 0 800 600 400 200 0 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 A nné e de dé c la ra t io n No mbre de fo yers déclarés en France No mbre de fo yers déclarés en régio n M idi-P yrénées Tuberculoses déclarées en Midi-Pyrénées en 2003 Une incidence inférieure à l’incidence nationale mais diminuant lentement Une bonne qualité de l’information bactériologique En 2003, 162 cas de tuberculose ont été notifiés dans la région : 12 dans l’Ariège, 12 dans l’Aveyron, 71 dans la Haute-Garonne, 9 dans le Gers, 5 dans le Lot, 16 dans les Hautes-Pyrénées, 23 dans le Tarn, et 14 dans le Tarn-et-Garonne. En 2003, le taux d’incidence régional est de 6 p. 100000, inférieur à celui de la France métropolitaine en 2003 (10,3 p. 100000). Sur la période 1993-2003, l’incidence a diminué moins rapidement qu’en national (-1,5% par an). 63% des cas sont de sexe masculin. L’incidence de la tuberculose augmente avec l’âge pour atteindre 16,8 p.100 000 habitants chez les personnes de 75 ans et plus. L’incidence est la plus élevée chez les personnes nées en Afrique Subsaharienne ; 62 % des cas nés à l’étranger ont moins de 40 ans. Une résidence en collectivité est signalée pour 15% des cas, principalement des établissements d’hébergement pour personnes âgées (39%). Le diagnostic est confirmé plus fréquemment par la culture que dans l’ensemble des autres régions (47% contre 34%, p<0,001). 2 décès chez les cas âgés de plus de 65 ans). Aucune déclaration ne correspond aux nouveaux critères en vigueur depuis 2003 (cf encadré). 18 Evolution de l'incidence des tuberculoses en Midi-Pyrénées et en France métropolitaine, 1993-2003* 16 14 12 10 8 6 4 2 0 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 Année de déclaration Incidence France métropolitaine Incidence Midi-Pyrénées * Source des données 1993-1999 : Site de l’InVS (http://www.invs.sante.fr) Les sources de déclaration les plus fréquentes sont : médecins hospitaliers (47%), pneumologues libéraux (20%), services de lutte anti-tuberculeuse (LAT) (18%), laboratoires (13%), médecins généralistes (1%). NOUVEAUX CRITERES DE NOTIFICATION DES TUBERCULOSES Tuberculose-maladie : - Confirmée : maladie due à une mycobactérie du complexe tuberculosis prouvée par la culture (Mycobacterium tuberculosis, bovis, ou africanum); - Probable : 1) signes cliniques et/ou radiologiques compatibles avec une tuberculose, et 2) décision de traiter le patient avec un traitement antituberculeux standard ; Infection tuberculeuse (primo-infection) chez un enfant de moins de 15 ans : Intradermo-réaction au tubertest à 5 UT positive sans signe clinique ni para-clinique (induration > 15 mm si BCG ou augmentation de 10 mm par rapport à une IDR datant de moins de 2 ans) ou IDR phlycténulaire. Les infections dues aux mycobactéries atypiques ne doivent pas être déclarées. REFERENCES - A. Perrocheau. Les infections invasives à méningocoques en France en 2003. BEH N°46/2004 : 217-20. - Numéro spécial consacré à la légionellose. BEH N°36-37/2004 : 173-184. - Epidémie communautaire de légionellose. Pas de calais, France. Novembre 2003- Janvier 20004. Rapport d’investigation. Rapport cellule interrégionale d’épidémiologie Nord, InVS, juillet 2005 - VIH, Sida et IST. Etat des lieux des données en 2003/ Novembre 2003. http://www.invs.sante.fr - S. Haeghebaert, F. Le Querrec, P. Bouvet, A. Gallay, E. Espié, V. Vaillant. Les toxi-infections alimentaires collectives en France en 2001. BEH N°50/2002 : 249-53. - G. Delmas, F. Le Querrec, F-X. Weill, A. Gallay, E. Espié, S. Haeghebaert, V. Vaillant. Les toxi-infections alimentaires collectives en France en 2001-2003. www.invs.sante.fr - Prévention et prise en charge de la tuberculose en France. Synthèse et recommandations du groupe de travail du Conseil supérieur d’hygiène publique de France (2002-2003). Rapport DGS-InVS, page 21. Novembre 2004. http://www.invs.sante.fr - Numéro spécial consacré à la tuberculose. BEH N°17-18/2005. - D. Che, D. Bitar. Les cas de tuberculose déclarés en France en 2002. BEH N°17-18/2005 : 13-16.