PROFIL DU SYSTÈME DE SANTÉ DU MALI
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PROFIL DU SYSTÈME DE SANTÉ DU MALI
PROFIL DU SYSTÈME DE SANTÉ DU MALI Février 2005 SOMMAIRE INTRODUCTION ........................................................................................................................................... 4 1. SITUATION GÉNÉRALE ET TENDANCES .............................................................................. 4 1.1 Contexte général et démographique ……………………………………………………..4 1.2 Contexte socio-économique ............................................................................................................... 6 1.3 Santé environnementale ........................................................................................................................ 8 1.4 Styles de vie sains, alimentation et nutrition .................................................................................. 9 2. SITUATION SANITAIRE DU PAYS .............................................................................................. 10 2.1 Mortalité .................................................................................................................................................. 10 2.2 Morbidité, incapacité et principaux problèmes de santé ........................................................ 12 3. RÉPONSE DU SYSTÈME NATIONAL DE SANTÉ ............................................................... 13 3.1 3.2 3.3 3.4 3.5 3.6 3.7 La politique nationale de santé et plans ........................................................................................ 13 Organisation et structure de gestion du système national de santé ....................................... 16 Ressources physiques ......................................................................................................................... 19 Ressources humaines pour la santé ................................................................................................ 21 Financement de la santé..................................................................................................................... 24 Accès aux services de santé et utilisation..................................................................................... 27 Suivi et évaluation du système national de santé ....................................................................... 31 4. CONCLUSION .......................................................................................................................................... 34 5. RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES ....................................................................................... 34 6. GLOSSAIRE .............................................................................................................................................. 38 ANNEXES 1. 2. 3. 2 Carte sanitaire du Mali Organigramme du Ministère de la Santé Annexe statistique Profil sanitaire du Mali Au cours des dernières années, l’OMS a entrepris des efforts considérables afin d’établir un cadre conceptuel commun pour l'évaluation de la performance des systèmes de santé, de développer des outils de mesure de leurs composantes et travailler avec les pays en vue de les soutenir dans leurs initiatives visant à améliorer la performance de leur système de santé. Le profil des systèmes de santé des pays constitue une source d'informations sanitaires essentielles ayant pour but de rassembler dans un seul document des informations utiles permettant de placer la situation sanitaire et ses tendances dans leur contexte sociopolitique, économique et culturel. Les États Membres sont invités à renforcer leurs systèmes nationaux d'information sanitaire, à faciliter la production de ces profils et à mettre régulièrement à jour les informations requises. Ceci leur permettra de développer à temps des stratégies pour surmonter les principaux problèmes de santé qui apparaissent dans la Région africaine. Profil sanitaire du Mali 3 INTRODUCTION La disponibilité de l’information sanitaire reste cruciale pour l’évaluation de la performance des systèmes de santé, la planification sanitaire et l’allocation efficiente des ressources au sein du secteur de la santé. Toutefois, dans nombre de pays en développement, l’information sanitaire est quasi inexistante, et là où elle existe, elle est le plus souvent éparse, rendant ainsi son accès fastidieux voire impossible. Face au problème, beaucoup de pays en développement, depuis un certain nombre d’années, ont entrepris des efforts pour rassembler dans un seul document "appelé Profil santé" des informations utiles permettant de placer la situation sanitaire et ses tendances dans leur contexte sociopolitique, économique et culturel auquel ces divers aspects sont étroitement liés. Les profils, le plus souvent, ont été développés de différentes manières. Afin d’harmoniser les profils santé et faciliter le partage d’information entre les pays, les pays de la Région Africaine de l’OMS ont convenu d’un format commun prenant en considération les domaines et les indicateurs fondamentaux utilisés dans la région. Au Mali, le document le plus récent sur le profil sanitaire date de 1998. Compte tenu des progrès importants intervenus dans le pays, la mise à jour de ce document s’avère nécessaire. Le travail de mise à jour du profil s’est effectué en deux phases. Dans un premier temps, une revue documentaire permettant de décrire la situation sanitaire du Mali et de préciser les tendances socio-économiques, démographiques, politiques et culturelles au cours des dernières années a été entreprise. Aussi, une collecte des données complémentaires s’est avérée indispensable pour couvrir l’ensemble des rubriques retenues dans le guide d’élaboration du profil sanitaire. Les données et informations collectées ont permis d’élaborer le profil dont les résultats sont présentés en deux parties. La partie narrative comporte les informations qualitatives récapitulant brièvement l’analyse de la situation sanitaire et ses relations avec les composantes du système (politique, économie, éducation, etc.) ainsi que leurs tendances. La partie tabulaire présentée en annexe comporte des données des indicateurs. 1. SITUATION GÉNÉRALE ET TENDANCES 1.1 Contexte général et démographique La République du Mali est un territoire enclavé au centre de l’Afrique Occidentale. Selon le rapport du PRODESS 2004, la superficie du Mali, estimée à 1 240 342 km², en 4 Profil sanitaire du Mali fait un des pays les plus vastes de la sous-région. Le Mali partage 7000 km de frontières avec sept pays. Il s’agit de l’Algérie au Nord, la Mauritanie au Nord-Ouest, le Sénégal à l’Ouest, la République de Guinée au Sud-Ouest, la Côte d’Ivoire au Sud, le Burkina Faso au Sud-Est, et le Niger à l’Est. On rencontre, en allant du Sud au Nord, trois zones climatiques à savoir : - la zone Soudano-Guinéenne couvrant 25 % de la superficie avec une pluviométrie moyenne annuelle de 1200 mm; - la zone sahélienne qui couvre la moitié (50 %) de la superficie du territoire avec une pluviométrie annuelle de 750 mm ; - la zone saharienne, désertique, couvrant le quart (25 %) du territoire avec une pluviométrie annuelle de 200mm. La situation politique se caractérise par l’instauration d’un régime démocratique depuis 1992. Des élections présidentielles, législatives et communales ont pu être organisées dans un climat politique apaisé avec une alternance en 2002. Un processus de décentralisation a été mis en œuvre pour consolider les acquis de la démocratisation. Le pays est découpé en 8 régions administratives et le district de Bamako (la capitale) tous dirigés par un gouverneur. Les régions sont : Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Mopti, Tombouctou, Gao et Kidal. Les 8 régions sont composées de 49 cercles dirigés par des préfets. Les cercles ainsi que le district de Bamako sont subdivisés en communes dirigées par des maires. On dénombre sur l’ensemble du territoire 703 communes (dont 607 rurales et 96 urbaines). Les collectivités décentralisées sont dirigées par les organes élus qui sont les assemblées régionales, les conseils de cercle et les conseils de commune. Les collectivités décentralisées sont dirigées par des organes élus qui sont respectivement le Haut conseil des collectivités territoriales, les Assemblées régionales, les Conseils de cercle et les Conseils de commune. La décentralisation préconise le transfert de certains domaines de compétences aux collectivités telles que la santé, l’éducation et l’hydraulique. Le dernier recensement général de la population et de l’habitat (RGPH) de 1998 estimait la population du Mali à 9,8 habitants répartie entre 50,5 % de femmes et 49,5 % d’hommes. Le taux de croissance inter-censitaire est estimé à 2,2% par an. Ainsi, en 2004 le pays comptait 12,6 millions d’habitants (OMS, 2004) soit environ 10 habitants au km². Toutefois, cette population reste inégalement répartie sur le territoire : les trois quart de la superficie abritent moins de 10 % de la population (EDSM III, 2001). Profil sanitaire du Mali 5 La population dans son ensemble est jeune. En 1996, 46 % de la population avait moins de 15 ans (EDSM II, 1996). En 2001, cette proportion est passée à 50 % (EDSM III, 2001). Ce fort taux de jeune dans la population dénote, entre autres, une natalité élevée. En effet, l’indice synthétique de fécondité est estimé à 6.8 enfants par femme en fin de vie féconde (EDSM III, 2001). L’espérance de vie à la naissance s’est améliorée au cours des dernières années. En 1998, l’espérance de vie à la naissance était de 60,5 ans (dont 62,2 ans pour les femmes et 58,8 ans pour les hommes) contre 59 ans en 1996 (Profil santé du Mali en 1998). En 2002, EDSMIII a donné 62 ans. La population est répartie entre une vingtaine d’ethnies dont les plus importantes en nombre sont les Bambaras, les Peulhs, les Sonrhais et les Malinkés. Le Mali est un état laïque où l’islam, religion dominante, côtoie principalement le christianisme et l’animisme. 1.2 Contexte socio-économique La situation économique du Mali se caractérise par une pauvreté généralisée. Selon les indicateurs de la pauvreté de masse (manque d’accès à l’éducation, l’eau, l’électricité, l’emploi, le logement, la santé, etc.) 64 % de la population totale vivaient au dessous du seuil de pauvreté parmi laquelle 21 % vivaient dans l’extrême pauvreté. Le milieu rural est plus touché que le milieu urbain : 76 % et 30 % respectivement. Selon l’indicateur de pauvreté monétaire, le seuil de pauvreté est passé de 97843 FCFA en 1999 à 144022 FCFA en 2001 par personne et par an (EMEP, 2001). Ce qui signifie, au taux de US $1 pour 650 FCFA, que la dépense moyenne par personne et par jour est inférieure à US $1. Le Mali fait donc partie des pays à faible revenu. Le pays est réparti en trois zones de pauvreté. La première zone considérée comme très pauvre regroupe les régions de Sikasso, Koulikoro, Ségou et Mopti. La zone moyennement pauvre se compose des régions de Kayes, Gao, Tombouctou et Kidal. La troisième zone est le district de Bamako considéré comme moins pauvre (CDMT, 2003) En 2003, le PIB du Mali s’élevait à 2494 milliards de FCFA dont 38 % du secteur primaire, 24 % du secteur secondaire et 32 % pour le tertiaire. En rapportant ce montant à la population totale en 2003 on obtient un PIB par habitant de l’ordre de 225000 FCFA. Le taux de croissance du PIB réel était de 6,1 % en 2003 contre 5.8 % en 1997. On constate donc qu’en dépit de la généralisation de la pauvreté, la richesse nationale mesurée par le produit intérieur brut (PIB), par exemple, croît d’année en année. L’année 2003, selon les informations provenant du Ministère de l’économie et des finances, est considérée comme une année de très forte baisse de prix avec un taux 6 Profil sanitaire du Mali d’inflation cumulée de –5,2 %. La maîtrise de l’inflation est probablement liée à l’appartenance du Mali à la zone CFA qui a un taux de change fixe avec l’Euro. Il convient de noter que le Mali est membre de l’Union économique et monétaire Ouest africaine (UEMOA) où la politique monétaire est assurée par la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), et où encore la tendance est à l’harmonisation de la politique fiscale et à des critères de convergence. Depuis le mois de juin 2003, on note une progression de la masse monétaire avec un taux compris entre 2 % et 3 %. Ainsi, en mars 2004, la masse monétaire totale s’élevait à environ 800 milliards de FCFA (MEF, 2004). Pour attirer plus d’investisseurs, le code des investissements a été révisé pour le rendre plus incitatif. De plus le secteur financier a été libéralisé et le crédit déréglementé. Plusieurs institutions de micro-finances ont vu le jour. La création d’une agence nationale d’emploi des jeunes traduit une volonté politique au plus haut niveau pour prendre en charge les questions de chômage. En mars 2004, l’encours de la dette publique extérieure a moyen et long terme avant allègement s’élevait à 1791 milliards de FCFA dont les trois quarts au titre de la dette multilatérale et le reste pour la dette bilatérale. En tenant compte de l’allègement de l’encours, la dette publique extérieure s’élevait à 1682 milliards de FCFA (MEF, 2004). Les principaux produits d’exportation sont le coton et l’or. Les importations concernent, entre autres, les produits pétroliers et les équipements. Le taux de couverture des exportations par les importations est faible. Il était de 47 % seulement au premier trimestre 2004 (MEF, 2004). Il faut craindre que cette situation ne s’aggrave avec la baisse des cours des principaux produits d’exportations du pays associée à l’instabilité socio politique dans la sous région. Les finances publiques ont été marquées par une amélioration des recettes passant de 14,2 % du PIB en 1994 à 15,5 % du PIB en 2000. Sur la même période, les dépenses sont passées de 25,2 % à 28,6 % du PIB. Le budget de l’État a régulièrement augmenté depuis plus de 10 ans. En dépit de ces progrès réalisés, le Mali occupe la 174ème place sur 177 pays classés avec un indice de développement humaine (IDH) de 0,326 (PNUD 2004). Ce qui signifie que des efforts considérables restent à fournir pour améliorer de façon significative les conditions de vie des populations. Dans cette perspective, le Mali poursuit la mise en œuvre des réformes économiques. C’est ainsi que le cadre stratégique de lutte contre la pauvreté (CSLP) a été préparé et adopté en 2002. Il définit des zones de pauvreté vers lesquelles seront prioritairement orientées les actions de développement. Trois stratégies sont retenues à savoir : le développement institutionnel et l’amélioration de la gouvernance et de la participation ; le développement humain et Profil sanitaire du Mali 7 le renforcement de l’accès aux services sociaux de base ; le développement des infrastructures et l’appui au secteur productif (CSLP, 2002). Au plan social, le niveau d’instruction de la population est extrêmement faible avec des différences entre les sexes. Globalement le taux de fréquentation scolaire est de 34 % pour les hommes et 23 % pour les femmes. Le taux d’alphabétisation1 des adultes est de 31 % pour les hommes et 15 % pour les femmes (EDSM III, 2001). Selon la même source, alors que 83 % des hommes ont accès à l’information à travers la radio, ce taux n’est que 62 % pour les femmes. Aussi, 43 % des hommes regardent la télévision au moins 1 fois par semaine contre 31 % pour les femmes. L’écart est plus marqué quant à l’accès aux journaux : 13 % et 6 % pour les hommes et les femmes, respectivement. En matière d’emploi, 79 % des hommes exercent une activité économique. Ce taux est de 62 % pour les femmes. Ainsi, les femmes semblent être défavorisées, qu’il s’agisse de l’accès à l’instruction, à l’information ou à l’emploi. Toutefois, la politique de santé communautaire, entreprise par le Mali depuis 1992, encourage la participation des femmes dans les associations de santé communautaires. En outre, la création du Ministère chargé de la Promotion de la Femme de l’Enfant et de la Famille en 1992 et du Ministère du Développement social de la Solidarité et des Personnes âgées en 2000 favorisent la participation de la femme aux activités de développement en général. 1.3 Santé environnementale Plusieurs lois, décrets et arrêtés ont été pris pour réglementer le secteur de santé et de l’environnement. La non application de ces textes fait peser de lourdes menaces sur la santé de la population. C’est ainsi qu’un document de politique sur la santé et l’environnement a été élaboré et validé en juin 2004. Cette politique vise à promouvoir et à maintenir d’ici 2020 un environnement favorable à la santé pour un développement durable. Il s’agit de réduire l’incidence des maladies liées à l’eau et à l’insalubrité du milieu en adoptant des stratégies et interventions adéquates. La politique prône, entre autres, l’approvisionnement en eau, l’évacuation des déchets, et l’hygiène du milieu. Elle trouve son fondement dans les résolutions et conventions internationales auxquelles le Mali a souscrit et dans les politiques sectorielles et stratégies nationales (politique d’action environnementale, politique de l’eau, etc.). 1 Il s’agit du pourcentage de la population âgée de 15 ans ou plus qui est capable à la fois de lire et d’écrire, avec compréhension, un texte court et simple lié à la vie quotidienne. 8 Profil sanitaire du Mali Selon l’EDSM III, la proportion des ménages ayant accès à l’eau potable est de 42 %. Ce taux est de 51 % en zone urbaine et de 32 % en milieu rural. Pour l’évacuation des excrétas, seulement 15 % des ménages disposent d’installations adéquates au plan national. Alors qu’un ménage sur trois est équipé de WC ou de latrines en milieu urbain ce taux est de 9 % en zone rurale (EDSIII, 2001). Par rapport aux denrées alimentaires, on note un accroissement de l’alimentation de rue en milieu urbain avec un mode inapproprié de préparation. Ce qui peut provoquer des infections et intoxications. À cela s’ajoute l’abattage clandestin des animaux avec les risques de zoonose. Conscient de ces risques, le gouvernement a créé, une agence nationale pour la sécurité sanitaire des aliments, en 2004. L’expansion des centres urbains et le développement des quartiers spontanés posent des sérieux problèmes d’insalubrité et sont sources de prolifération de vecteurs de maladies. Seulement 60 % des 2 000 m3 de déchets solides produits par jour à Bamako sont évacués. Le taux de couverture de fosses sceptiques est d’environ 6 % et les eaux usées sont en majorité déversées dans la rue (Ministère de la Santé, Document de politique de santé et environnement, 2004). Une stratégie de gestion des déchets solides en zone urbaine a été élaborée et adoptée pour certains chefs lieux de région. 1.4 Styles de vie sains, alimentation et nutrition Afin de préserver l’état de santé des maliens contre les effets nocifs du tabagisme, le gouvernement du Mali a ratifié la convention antitabac en 2004. Mais avant, en 1996, l’Assemblée nationale avait déjà initié et voté une loi de lutte contre le tabagisme (Loi 96-40), ce qui lui a valu une médaille. Aussi, SOS-Tabagisme mène des actions appréciables de lutte contre le tabac, ce qui lui a permis également d’obtenir une médaille. En outre, le Comité d’Organisation de la CAN 2002 a été récompensé pour avoir su organiser la CAN sans aucune publicité sur le tabac. Parlant de l’état nutritionnel, celui des enfants reste préoccupant avec une augmentation du pourcentage d’enfants malnutris entre 1987 et 2001 (voir tableau 1 ci-dessous). Tableau 1 : Évolution des indicateurs de malnutrition chez les enfants de moins de 5 ans entre 1987 et 2001 Sources de données EDSM I EBC Retard de croissance Émaciation (poids Années (taille pour âge en %) pour taille en %) 1987 1989 Profil sanitaire du Mali 24,4 27,1 11 17,7 Insuffisance pondérale (poids pour âge en %) 31 42,9 9 EDSM II EDSM III EMEP Normes 1996 2001 2001 32,8 38 48 24,5 11 18 43,3 33 38 2,3 2,3 2,3 À cela s’ajoute le faible taux de consommation de micro-nutriments par la population générale. Par exemple, la prévalence de l’anémie, qui est un indicateur de la déficience en fer, est de 83 % chez les enfants de moins de 5 ans, 63 % chez les femmes âgées de 15-49 ans et de 18 % chez les hommes de 15-59 ans (EDSM III, 2001). Selon la même source, pendant la grossesse, 64 % des femmes ne prennent pas le fer. Par ailleurs, moins d’un enfant sur trois (32 %) consomme de la nourriture riche en vitamine A contre 41 % recevant une supplémentation en vitamine A. Toutefois, afin d ‘améliorer cet indicateur, il était prévu de coupler l’administration de la vitamine A avec les Journées nationales de vaccination de 2005. La consommation de sel iodé, par contre, reste répandue avec 74 % des enfants vivant dans des ménages disposant de sel iodé (EDSM III, 2001). 2. SITUATION SANITAIRE DU PAYS 2.1 Mortalité Globalement, on estime le taux de mortalité à 17,3 pour 1000 habitants (cf. tableau 7.22 en annexes). Selon les données du système local d’informations sanitaires (SLIS) qui regroupent les informations provenant des formations sanitaires des Centres de santé communautaires (Cscom) et des hôpitaux de district (Csérf), les causes de mortalité ont varié entre 1998 et 2003 (cf. tableau 2 ci-dessous). Alors que la méningite était la première cause de mortalité en 1998, elle recule à la 8ème place en 2003. Aussi, la rougeole et le tétanos qui figuraient parmi les principales causes de mortalité en 1998, ne le sont plus en 2003. Ceci peut s’expliquer par une amélioration de la couverture vaccinale contre ces maladies. Toutefois, on note l’émergence de nouvelles maladies comme le choléra et le SIDA, ainsi que des traumatismes. 10 Profil sanitaire du Mali Tableau 2 : Comparaison entre les 10 premières causes de mortalité en 1998 et en 2003 Causes de mortalité Méningite Paludisme (confirmé et présumé) Diarrhées 19982 Causes de mortalité 23 20 2003 Fièvre paludisme (paludisme présumé) Toux<15 jours, IRA basses (pneumonies) Diarrhée présumée infectieuse en dehors du choléra Choléra 58 9 7 17 Infections respiratoires aiguës basses 15 Rougeole 10 Troubles liées à l’accouchement Hématuries 6 Malnutrition proteino-calorique Malnutrition 4 Ulcération génitale Troubles liés à l’accouchement 2 Méningite cérébro-spinal Tétanos 2 SIDA Toux chronique (> 15 jours) 1 Plaies, Traumatismes, Brûlures Sources : Profil pays, Mali 1998, et SLIS 2004 6 6 4 3 3 2 2 En ce qui concerne les femmes et les enfants, les indicateurs de mortalité restent bas et préoccupants (cf. tableau 3 ci-dessous). Tableau 3 : Tendance des indicateurs de mortalité de la mère et de l’enfant entre 1996 et 2001 Indicateurs de mortalité maternelle et infantile Mortalité néonatale (pour 1000 naissances vivantes) Mortalité post néonatale (pour 1000 naissances vivantes) Mortalité infantile (pour 1000 naissances vivantes) Mortalité juvénile (pour 1000 naissances vivantes) Mortalité infanto juvénile ((pour 1000 naissances vivantes) Mortalité maternelle (pour 100000 naissances vivantes) Sources EDSMII (1991EDSMIII (19971996) 2001) 60,4 62,1 122,5 131,1 57,1 56,4 113,4 130,5 237,5 577 229,1 582 2 Le pourcentage est obtenu en rapportant le nombre total de cas pour les dix premières causes de mortalité au nombre de cas pour chaque catégorie de maladie. Profil sanitaire du Mali 11 Comme on peut le constater, la mortalité néonatale a baissé de 60 à 57 pour mille entre 1996 et 2001. Toutefois, elle reste encore supérieure à la moyenne de l’Afrique subsaharienne qui s’établit à 45 pour mille (PRODESS II). D’après l’EDSM III et selon le milieu de résidence, le taux de mortalité néonatale est 1,2 fois plus élevé en milieu rural qu’en zone urbaine. Les régions de Kayes et de Mopti sont les plus touchées avec environ 80 décès pour 1000 naissances vivantes. Selon le sexe, les garçons sont plus touchés que les filles avec 80 et 56 pour mille respectivement. La mortalité néonatale baisse avec le niveau d’instruction de la mère. Elle est de 70 pour mille pour les femmes qui n’ont aucun niveau d’instruction contre 31 pour mille pour celle ayant un niveau secondaire ou plus. La mortalité juvénile reste quasi stationnaire : autour de 131 décès pour 1000 naissances sur la période considérée. La mortalité infantile, quant à elle, a baissé de 122,5 décès pour mille à 113,4 décès pour mille entre 1996 et 2001.Comme dans le cas de la mortalité néonatale, les garçons sont plus touchés que les filles. Les régions de Kayes et Mopti sont les plus concernées par le phénomène. Cette mortalité baisse avec le niveau d’instruction de la mère (EDSM III, 2001). Les principales causes identifiées sont, entre autres, le paludisme, les infections respiratoires aiguës, les maladies diarrhéiques, la malnutrition et la rougeole (SLIS, 2004). La mortalité maternelle est également quasi stationnaire, 577 décès pour 100 000 naissances vivantes en 1996 et 582 décès pour 100 000 naissances vivantes en 2001. Les principales causes directes de la mortalité maternelle sont, entre autres, les hémorragies, l’hypertension gravidique, les ruptures utérines, les complications infectieuses et les avortements. Les facteurs favorisant sont : les complications liées aux grossesses précoces nombreuses et tardives, le faible taux d’utilisation de la consultation prénatale, le faible taux d’accouchement assistés associés aux conditions précaires en milieu rural, le dysfonctionnement de la référence évacuation, les pratiques traditionnelles néfastes à la santé, etc. (SLIS, 2004). 2.2 Morbidité, incapacité et principaux problèmes de santé Entre 1998 et 2003, la structure des dix principales causes de morbidité n’a pas beaucoup varié (cf. tableau 4 ci-dessous). Le paludisme reste toujours la première cause de morbidité suivi des infections respiratoires aiguës (IRA) basses et des traumatismes. Toutefois, la rougeole qui figurait parmi les 10 premières causes de morbidité en 1998 n’apparaît plus en 2003. Ceci est probablement lié à une meilleure couverture vaccinale contre cette maladie. Il en est de même des maladies oculaires qui ont fait leur apparition parmi les 10 premières causes de morbidité en 2003. 12 Profil sanitaire du Mali Tableau 4: Comparaison entre les 10 premières causes de morbidité en 1998 et en 2003 19983 Principales causes de morbidité % Paludisme (confirmé et présumé) 39 Fièvre paludisme (paludisme présumé) Infections respiratoires aiguës 18 Toux<15 jours, IRA basses basses (pneumonies) Traumatismes Plaies, traumatismes, brûlure 11 Diarrhées 10 Diarrhée présumée infectieuse en dehors du choléra IRA hautes 7 IRA hautes (angine, otite, tracheite) Pathologie bucco-dentaire Affections oculaires 4 Pathologie dermatologique 4 Affections de la bouche et des dents Maladies sexuellement Troubles liées à la grossesse transmissibles 3 Malnutrition Urétrite aiguë 2 Rougeole Malnutrition protéino-calorique 2 Sources : Données du SLIS 1998 et 2004 Principales causes de morbidité 2003 % 47 15 10 8 8 4 3 2 2 1 Il convient aussi de noter que les traumatismes qui constituent la troisième cause de morbidité depuis 1998 sont en majorité occasionnées par les accidents de la circulation et du travail. Les traumatismes peuvent entraîner des invalidités. Ces dernières sont aussi causées par des maladies invalidantes comme la poliomyélite, le trachome, l’onchocercose, la méningite cérébro-spinale, etc. 3. RÉPONSE DU SYSTÈME NATIONAL DE SANTÉ 3.1 La politique nationale de santé et plans Le Mali a souscrit a plusieurs politiques universelles de santé. Il s’agit de la Santé pour Tous (1977), la Stratégie des Soins de Santé primaires (Alma-Ata 1978), le Scénario du Développement en 3 phases (Lusaka 1985), l’Initiative de Bamako (Bamako, 1987) et la Santé pour Tous au 21ème siècle (Genève 1998). Aussi, les secteurs médical et pharmaceutique ont été libéralisés pour permettre l’exercice privé dans les années 1980. 3 Le pourcentage est obtenu en rapportant le nombre total de cas pour les dix premières causes de morbidité au nombre de cas pour chaque catégorie de maladie. Profil sanitaire du Mali 13 En 1990, le Mali a adopté la Déclaration de Politique sectorielle de santé et la politique de population en 1991. Un plan décennal de développement sanitaire et social (PDDSS) couvrant la période 1998-2007 sert de cadre pour la mise en œuvre de la politique sectorielle de santé. Le PDDSS est exécuté en quinquennats dont la première phase, programme de développement sanitaire et social (PRODESS I), vient de s’achever. Depuis le 1er janvier 2005, la seconde phase (PRODESS II) est mise en œuvre. En 2002 le cadre stratégique de lutte contre la pauvreté (CSLP) a été adopté et constitue le cadre unique de référence des politiques et stratégies de développement du Mali à moyen terme. Ce document est le principal instrument de négociation avec l’ensemble des partenaires techniques et financiers. Le PDDSS a pour objectif « l’amélioration de l’état sanitaire et social des populations afin de leur permettre de mieux participer au développement économique et social du pays». Ses objectifs intermédiaires sont les suivants : assurer l’accessibilité géographique et financière de l’ensemble de la population à des services sociaux et de santé de qualité ; réduire la morbidité et la mortalité liée aux maladies prioritaires ; lutter contre l’extrême pauvreté et l’exclusion sociale ; promouvoir le développement des communautés avec leur propre participation ; accroître la performance des services de santé et d’action sociale ; garantir un financement équitable et durable des systèmes de santé et d’action sociale (PRODESS I). Le PRODESS procède d’une approche globale du développement sanitaire et sociale dite approche programme. Le PRODESS I comportait 5 volets à savoir : • Volet 1 : l’extension de la couverture et amélioration de la qualité des services de santé; • Volet 2 : la lutte contre l’exclusion sociale; • Volet 3 : le développement des formes et des modalités de financement alternatif de la santé; • Volet 4 : le développement des ressources humaines; • Volet 5 : le renforcement institutionnel. Pour ce qui concerne le premier volet, la mise en œuvre du PRODESS I a permis la revitalisation des 347 centres de santé d’arrondissement existants en février 1998 et la construction de 327 Cscom sur une prévision de 300 pour passer à 674 en fin juin 2004. La couverture du paquet minimum d’activités (PMA) est passée de 1998 à 2002 de 29 à 44 % dans un rayon de 5 km et de 46 à 68 % dans un rayon de 15 km. Toutefois le taux 14 Profil sanitaire du Mali d’utilisation des services curatifs reste faible : 0,26 en 2004 contre une prévision de 0,5 (Bilan 2004, documentation du Comité technique janvier 2005). Dans le cadre de la réforme des hôpitaux, une loi hospitalière a été adoptée (loi 02-050 du 22 juillet 2002). Elle définit, entre autres, les missions et obligations des établissements hospitaliers, la charte du malade, les organes d’administration et de gestion, l’organisation et l’évaluation des établissements hospitaliers. Une carte nationale hospitalière a été élaborée ainsi que des projets d’établissements de certains hôpitaux. Aussi, la création de la Direction de la Pharmacie et du Médicament (DPM) et du Laboratoire national de la Santé (LNS) contribuent à une meilleure mise en œuvre de la politique pharmaceutique et au bon contrôle de la qualité des médicaments sur le territoire national. Le second volet a permis essentiellement l’alphabétisation des femmes dans les quartiers pauvres des centres urbains, la mise en place des fonds de garantie auprès des institutions de micro finance et au financement d’activités génératrices de revenus. En outre, la gratuité des soins a été accordée aux personnes de 60 ans et plus. Toutefois, on notera que ce volet a été fortement tributaire d’une faible mobilisation de ressources avec moins de 3 % du financement total (ETC-Crystal, 2002). S’agissant du troisième volet, l’Union technique de la Mutualité malienne (UTM) a été créée et joue le rôle d’organisme fédérateur. Elle offre des instruments techniques financiers et juridiques pour le renforcement des mutuelles ainsi que l’établissement d’un cadre de coopération entre celles-ci et les prestataires de soins. On notera aussi la création de 75 mutuelles dont 31 disposent d’un agrément. La couverture de l’ensemble de ces mutuelles est estimé à 0,8 % de la population pour toutes les prestations confondues et environ 0,4 % lorsqu’on s’intéresse aux prestations santé mutualistes. On notera également la réalisation de l’étude de faisabilité du l’assurance maladie obligatoire (AMO) et du Fonds d’Assistance médicale (FAM). Ce volet comme le précédent a beaucoup souffert d’une insuffisance de financement avec une moyenne annuelle inférieure à 1 % du financement total (MDSSPA, 2003). Quant au quatrième volet, une base de donnée sur le personnel a été constituée, un plan de carrière a été élaboré, les cursus de formation des écoles de santé ont été révisés et les flux de production des écoles publiques ont été régulés. À cela il faut ajouter la création de l’Institut national de Formation de Travailleurs sociaux (INFTS) et l’Institut de Formation de la Santé (IFS) ainsi que la création de 17 écoles privées de formation en santé. Profil sanitaire du Mali 15 Malgré ces résultats fort encourageants la fréquentation et la qualité des prestations offertes par les services de santé restent en deçà des attentes. La mortalité maternelle et infantile reste élevée comparée à la moyenne de l’Afrique subsaharienne. Les ruptures de médicaments et de réactifs sont fréquents et le coût moyen de l’ordonnance va croissant : il passe de 1225 FCFA en 1998 à 1762 FCFA en 2001 (ETC-Crystal, 2002). Tous régimes confondus, à peine un habitant sur 10 bénéficie d’une couverture de sécurité sociale (MDSSPA, 2004). La généralisation de la pauvreté rend difficile la gestion de l’exclusion sociale. Il y a une insuffisance quantitative et qualitative du personnel qui reste peu motivé et très irrégulièrement réparti entre les régions. Ce sont ces principaux défis que le PRODESS II doit relever. L’objectif de la deuxième phase du PDDSS est « de contribuer à la réduction de la morbidité et de la mortalité en particulier la mortalité maternelle, néonatale, infantile et infanto-juvénile ». Elle comprend 7 volets : «amélioration de l’accessibilité géographique au paquet de service ; amélioration de la disponibilité des ressources humaines qualifiées ; disponibilité des médicaments et consommables, amélioration de la qualité des services de santé ; augmentation de la demande et lutte contre la maladie ; accessibilité financière aux soins de santé et participation ; réforme des hôpitaux et institutions de recherche ; renforcement des capacités institutionnelles ». Les stratégies et les indicateurs retenus dans le PRODESS II tiennent compte des engagements pris par le gouvernement malien dans le cadre des objectifs du millénaire pour le développement. 3.2 Organisation et structure de gestion du système national de santé Il existe une mosaïque de prestataires de biens et services en relation avec la santé au Mali. On y rencontre : les formations sanitaires publiques, les structures privées a but lucratif et non lucratif, les établissement de soins du secteur parapublic et les tradithérapeutes. Secteur public Il est le plus dominant. Le dispositif d’administration et de gestion du secteur public de la santé est structuré selon une logique verticale de complémentarité et une logique horizontale de collaboration intersectorielle. Trois niveaux d’administration sont retenus. Le premier niveau constitué par le district est le niveau opérationnel. L’administration sanitaire du district est associé au dispositif de soins et est représenté par l’équipe sociosanitaire de cercle (ESSC). Cette équipe est chargée de l’encadrement technique des Cscom au compte des Asaco dans le cadre d’une convention d’assistance mutuelle. 16 Profil sanitaire du Mali L’administration sanitaire est représentée au niveau régional par la Direction régionale de la Santé (DRS). Il s’agit d’un service déconcentré de l’administration centrale chargé d’apporter un appui administratif et technique aux équipes sanitaires et sociales du Cercle (ESSC). Le troisième niveau est constitué par le Cabinet du Ministre de la santé, les services centraux et les services rattachés. Ce troisième niveau a pour mission d’appuyer les régions sur le plan politique, administratif et technique. L’organisation de l’offre de soins se fait de façon pyramidale. À la base se trouve le district sanitaire. Au total on dénombre 58 districts sanitaires (dont 55 centres de santé de cercle et 3 centres de santé de zone sanitaire). Dans le cadre de la politique sectorielle le district sanitaire a été découpé en aires de santé. Il y a au total 1044 aires de santé dont 559 sont fonctionnelles (disposent d’un Cscom qui offre le paquet minimum d’activités conventionnelles) et 372 non fonctionnelles. Chaque aire de santé est appelée à être gérée par une Association de Santé communautaire (ASACO). La taille de la population requise pour une aire de santé est de 5000 habitants au minimum. En principe le Cscom est le premier échelon de contact dans l’aire. Au deuxième échelon, chaque district dispose d’un centre de santé de référence (Csréf) doté d’un plateau technique plus étoffé et d’un personnel plus qualifié pour assurer la prise en charge des cas référés par les Cscom et remplit ainsi la fonction d’hôpital du district sanitaire. Au dessus du niveau district se trouvent les hôpitaux régionaux qui sont au nombre de 7. Érigés en établissement public hospitaliers dans le cadre de la réforme hospitalière ces structures sont sensés recevoir les malades référés par les Csréf ou en urgence. Le troisième niveau de l’offre de soins est constitué par les établissements publics hospitaliers de 3ème référence (hôpitaux nationaux : hôpital du point G, hôpital Gabriel Touré et l’hôpital de Kati) et les établissements spécialisés (Centre national d’Odonto Stomatologie, Institut ophtalmologique, Centre national de Transfusion sanguine, Institut national de Recherche en Santé publique, etc.). Secteur privé à but lucratif et non lucratif Les structures privées à but lucratif sont créées et gérées sous formes d’entreprises individuelles ou de groupement. Le secteur des établissements médicaux et paramédicaux comprend entre autres, les cliniques privées, les cabinets de consultations et de soins. Les établissements pharmaceutiques comprennent des officines de pharmacie et dépôts privés de médicaments, des établissements d’importation et de ventes en gros des produits pharmaceutiques, des établissements de fabrication de produits pharmaceutiques, des laboratoires d’analyses. Profil sanitaire du Mali 17 Le secteur privé lucratif est coordonné par les ordres professionnels de la santé (ordre des médecins, des sages-femmes et des pharmaciens) en collaboration avec l’État. Le privé à but lucratif est généralement concentré dans les grandes agglomérations et, du fait des tarifs élevés appliqués, reste réservé à une frange privilégiée de la population. Le privé à but non lucratif est créé et géré notamment par des associations, des fondations ou des congrégations religieuses. Des Asaco se sont constituées pour répondre à la demande de l’équipe sanitaire du district pour prendre en charge la santé des aires de santé du district concerné. Les Asaco, ont une personnalité juridique et gèrent les établissements de santé privés dénommés centres de santé communautaires (CSCom). Les établissements de soins mutualistes et les formations sanitaires des Organisations non gouvernementales (ONG) sont également comptabilisés dans cette rubrique. Le secteur parapublic Cette catégorie regroupe les infirmeries et maternités des forces armées et de sécurité, les centres médicaux interentreprises de l’Institut national de Prévoyance sociale (INPS), le réseau de distribution de la Pharmacie populaire du Mali. Le secteur de la médecine traditionnelle Le Mali vient d’élaborer une politique nationale de médecine traditionnelle destinée à créer un large consensus et une mobilisation nationale autour de la valorisation des ressources de la médecine traditionnelle afin qu’elle puisse jouer son rôle dans l’amélioration du bien être des populations (PNMT, 2004). Au plan réglementaire, le gouvernement a fixé les conditions d’ouverture des cabinets privés de consultations et des soins traditionnels, d’herboristeries et d’unité de production de médicaments traditionnels améliorés (décret n° 94-282/PRM du 15 août 1994 et arrêté n° 95 -1319 du 22 juin 1995). Le Département de la médecine traditionnelle (DMT) de l’Institut national de Recherche en Santé publique (INRSP) est la structure technique du Ministère de la santé qui gère la politique malienne de valorisation des ressources de la médecine traditionnelle. En outre, il est chargé de la recherche scientifique pour la production des médicaments traditionnels améliorés (MTA), de suivre et d’évaluer le travail et l’organisation des tradipraticiens de la santé. Sept MTA en huit présentations sont de nos jours produits par le DMT. Au niveau national, il existe la fédération malienne des tradipraticiens de santé et des herboristes qui regroupent plusieurs associations. Au niveau périphérique, existe un 18 Profil sanitaire du Mali Centre régional de Médecine traditionnelle (CRMT) dans la 5ème région administrative du Mali (Mopti). 3.3 Ressources physiques 3.3.1 Infrastructures Les infrastructures sont réparties entre 9 régions sanitaires (incluant le district de Bamako). En fin juin 2004 on dénombrait 674 Cscom répartis entre 58 districts sanitaires parmi lesquelles 34 disposaient d’un système de référence évacuation (cf. Tableau 5 ci-dessous). De façon générale, alors que les infrastructures de 1er niveau sont concentrées dans le reste du pays, celles de troisième référence sont localisées à Bamako. De même, la majorité des pharmacies et des cliniques privées sont concentrées à Bamako qui abrite seulement 10 % de la population totale du pays. Tableau 5 : Répartition des infrastructures sanitaires entre Bamako et le reste du pays en 2004 Bamako Niveau primaire CSCOM CSREF CSC Cliniques privées Pharmacies et dépôts* CMIE Centre de santé mutualiste Centre confessionnels** Niveau secondaire Hôpitaux régionaux Niveau tertiaire Hôpitaux nationaux Services spécialisés Reste du pays Ensemble Nombre % Nombre % Nombre % 50 5 1 110 110 3 7 15 4 44 72 20 624 29 23 142 42 12 93 85 96 56 28 80 674 34 24 252 152 15 100 100 100 100 100 100 1 0 100 0 0 23 0 100 1 23 100 100 0 0 7 100 7 100 2 5 67 100 1 0 33 0 3 5 100 100 Sources : Rapport Bilan DNS 2004 ; *Profil 1998 ; **Dugas S et al, 2003 Profil sanitaire du Mali 19 3.3.2 Équipements D’une manière générale, les structures sanitaires souffrent de sous-équipement, de vétusté et d’insuffisance de ressources pour le fonctionnement. Au cours de la première phase de mise en œuvre du PDDSS beaucoup d’efforts ont été faits dans la construction, la rénovation et l’équipement des formations sanitaires, mais les besoins restent encore énormes. La Cellule d’Exécution des Programmes de Réhabilitation des Infrastructures sanitaires (CEPRIS) qui est un service rattaché définit les normes d’infrastructure, d’équipement et de maintenance. Les normes d’équipement ont été élaborées pour les différents niveaux de la pyramide sanitaire, notamment les Cscom et les Csréf. Les techniciens chargés de la maintenance sont insuffisants (2 infirmiers et 10 techniciens au total) et sont tous focalisés à Bamako au niveau des hôpitaux nationaux et effectuent des missions ponctuelles à la demande (Profil, 1998). À cela s’ajoutent la rareté des pièces de rechange de certains équipements et le nombre très limité de fournisseurs de matériel biomédical. 3.3.3 Médicaments et fournitures médicales Il existe une politique pharmaceutique nationale qui vise à assurer l’accessibilité géographique, financière et physique des médicaments essentiels de qualité à la population sur l’ensemble du territoire national. À cet effet, un schéma directeur d’approvisionnement et de distribution des médicaments essentiels a été élaboré et mis en œuvre à partir de février 1995. En outre, une liste récapitulative par niveau des médicaments essentiels en DCI est élaborée et actualisée tous les deux ans et des indicateurs de suivi de la politique pharmaceutique ont été définis. Aussi, des modules de formation des prescripteurs et dispensateurs des médicaments essentiels génériques ont été élaborés et utilisés. La politique pharmaceutique actuelle adoptée en juin 1998, définit le cadre institutionnel à l’intérieur duquel les missions d’acquisition de stockage, de contrôle de qualité, et de distribution des produits sont reparties entre les structures de l’état et celle du secteur privé. La Direction de la Pharmacie et du Médicament (DPM) créée en 2000 est la structure chargée de la coordination de la mise en œuvre de la politique pharmaceutique. Elle procède à l’estimation des besoins en médicaments. Elle travaille étroitement avec le 20 Profil sanitaire du Mali Laboratoire national de la Santé (LNS), la Pharmacie populaire du Mali (PPM), l’Usine malienne de produits pharmaceutique (UMPP) qui fabrique une trentaine de molécules, le Département de médecine traditionnelle (DMT) de l’INRSP , la Direction nationale de la Santé, les hôpitaux et le secteur privé de vente des médicaments. La DPM est également appuyée dans ses missions par les organes consultatifs suivants : - la commission nationale de sélection des médicaments essentiels; la commission nationale de visa; la commission des appels d’offre; la commission nationale de suivi de la politique pharmaceutique; la commission des prix; et les comités thérapeutiques des établissements sanitaires. Le LNS s’occupe du contrôle de la qualité des médicaments importés et ceux produits localement. La PPM est la centrale d’achat du gouvernement. Elle dispose d’antennes dans toutes les régions et approvisionne les hôpitaux et les dépôts répartiteurs des cercles. Ces derniers à leur tour procèdent à la dotation des dépôts de médicaments des Cscom. L’UMPP est l ‘unité de production nationale qui approvisionne la PPM, les grossistes ainsi que les pharmacies privées. Le DMT est la structure chargée de la mise en œuvre de la politique nationale de médecine traditionnelle ainsi que la production et la vente des MTA. Les grossistes privés, au nombre de 17, importent les médicaments essentiels en DCI ainsi que les spécialités. Dans le secteur public, tous les produits sont obtenus à partir d’une prescription médicale qui peut être servie soit dans le dépôt de la structure sanitaire soit dans une pharmacie privée. Dans le secteur privé, le médicament peut être vendu sans prescription. Compte tenu du pouvoir d’achat de la population, la vente au détail est autorisée. Pour décourager l’automédication qui a des conséquences néfastes sur la santé l’État a envisagé des mesures pour lutter contre la vente illicite des médicaments. 3.4 Ressources humaines pour la santé En matière de développement des ressources humaines, il n’existe pas une entité unique chargée de la gestion des ressources humaines au sein du ministère de la santé. La gestion revêt un caractère tricéphalique. En effet, la gestion des fichiers du personnel est assurée par la Direction administrative et financière (DAF). La Cellule de Planification et de Statistiques (CPS) s’occupe de la gestion des bourses de formation de longue durée. Les écoles qui étaient gérées par la Direction nationale de la Santé (DNS) sont passées depuis novembre 2004, avec l’adoption de la loi n° 04-032/P-RM, à l’Institut national de Formation paramédicale en Sciences de la Santé (INFSS). En outre, il n’existe pas de plan de redéploiement, de reconversion, de formation. De même, le plan de carrière en cours de finalisation ne concerne qu’une partie du personnel de santé et la Profil sanitaire du Mali 21 politique de motivation n’est pas suffisamment incitative pour la rétention du personnel dans les zones difficiles. On espère qu’une direction des ressources humaines verra le jour au cours de la seconde phase de mise en œuvre du PDDSS pour prendre en charge de façon intégrée les différentes composantes des ressources humaines à savoir la production, la planification, le redéploiement, le professionnalisme, la motivation, etc. Dans le domaine de la formation, il existe plusieurs écoles de formation en santé aussi bien publiques que privées. Parmi les écoles publiques il y a : - la Faculté de Médecine de Pharmacie et d’Odonto-Stomatologie qui forme en moyenne 100 de médecins et environ 40 pharmaciens par an. Il existe aussi au sein de cette faculté des filières de spécialisation en santé publique, chirurgie, pédiatrie, etc. ; - le Centre de Spécialisation des Techniciens supérieurs (CSTS) qui produit, toutes spécialisations confondues, environ 90 agents de santé par an ; - quatre Écoles secondaires de la Santé (ESS) et quatre Écoles des Infirmiers du Premier Cycle (EIPC) avec une production annuelle d’environ 100 agents par an (infirmiers, sages-femmes et techniciens de santé). À cela il faut ajouter la production des écoles privées de formation en santé au nombre de 17 dont plus de la moitié à Bamako. Au cours de l’année scolaire 2003-2004 les écoles publiques et privées ont produit 454 techniciens de santé et 224 techniciens supérieurs de santé (DNS, 2004). Les programmes de formations des écoles sont élaborés de manière à répondre aux besoins du programme sectoriel. Aussi, il existe une harmonisation des modules de formation du secteur public et du secteur privé. Toutefois, en l’absence de mesures appropriées, la faible capacité d’accueil et d’encadrement des élèves des écoles privées, le manque de formateurs et le manque de moyens logistiques pour les stages risquent d’affecter la qualité de la formation. Les spécialisations qui ne peuvent pas être assurées par les structures de formation internes sont effectuées à l’extérieur du pays. Elles sont coordonnées par les commissions nationales de bourses qui travaille sous l’égide de la Cellule de Planification et de Statistiques et la Direction administrative et financière du Ministère chargé de la santé. 22 Profil sanitaire du Mali La formation en cours d’emploi est assurée à travers des séminaires de formation de courte durée à l’intérieur et à l’extérieur du pays. Il n’existe pas une coordination appropriée de telle formation. En termes d’effectifs, le Mali compte 1 012 médecins, 461 pharmaciens, 2 378 infirmiers (soit 2 infirmiers par médecin), 552 sages-femmes soit une sage-femme pour 20 000 habitants. Si le nombre de médecins et de pharmaciens peut être considéré comme satisfaisant pour répondre aux besoins actuels du système de soins, le Mali manque d’infirmiers et de sages-femmes pour constituer des équipes de santé opérationnelles, de spécialistes pour assurer le fonctionnement des hôpitaux, de techniciens supérieurs de santé (cadres de santé, techniciens de laboratoire, manipulateurs radio), de gestionnaires, ingénieurs et techniciens hospitaliers (Berthé Y A et al., 2004). À cette insuffisance quantitative et qualitative des effectifs vient s’ajouter la mauvaise répartition des professionnels de santé entre les différentes zones géographiques du pays. Il existe toujours une forte disparité entre Bamako, la capitale, et les régions. C’est ainsi qu’en 2004, seulement 40 % des médecins et 49 % des infirmiers travaillaient à l’intérieur du pays (Berthé Y A et al., 2004). Cette mauvaise répartition est plus prononcée pour les sages- femmes : alors qu’à Bamako on a 1 sage-femme pour 3 680 habitants, dans la région de Tombouctou on a 1 sage-femme pour 77 800 habitants soit 20 fois plus. De même, le ratio médecin par habitant est d’1 pour 3 5241 habitants dans la région de Mopti contre 1 médecin pour 4 009 habitants dans le district de Bamako (DNS, 2004). Cette situation est aussi aggravée par la migration croissante des spécialistes vers l’extérieur du pays. En effet, sur les dix dernières années, une étude récente a recensé 238 agents de santé exerçant hors du pays dont 29 % en France 17 % en Côte d’Ivoire et 7 % au Sénégal. Les spécialités les plus concernées par la migration sont la santé publique (19 %), la médecine générale (14 %) et l’anesthésie réanimation qui concerne un cas sur dix (Maïga, S., 2003). Les initiatives novatrices comme le recrutement du personnel par les ASACO et sur les fonds de l’initiative PPTE (Pays pauvres très endettés) ont permis de doter les structures périphériques de personnel qualifié. Toutefois, ce dispositif est tributaire de l’insécurité dans l’emploi, de l’absence de plan de carrière et le non accès à la formation qualifiante pour ce type de personnel. On espère que l’extension des capacités de formation des écoles publiques désormais regroupées dans un Institut de Formation en Santé, et l’existence de plusieurs écoles privées permettront de combler le déficit qui est estimé à plus d’un millier d’infirmiers pour les 5 ans à venir. Aussi, la convention collective du personnel communautaire de la Profil sanitaire du Mali 23 santé et la mise en œuvre du statut de la fonction publique des collectivités territoriales aideront à la stabilité du personnel au niveau périphérique. 3.5 Financement de la santé Le financement des services de santé au Mali est assuré par trois principales sources : le financement public, l’aide extérieur et les sources de financement privées. Le financement public regroupe l’ensemble des dépenses effectuées par le Ministère de la santé ainsi que celles des autres ministères4 et des collectivités décentralisées. On comptabilise aussi dans cette catégorie les dépenses effectuées par l’Institut national de prévoyance sociale (INPS) pour la prise en charge médicale de ses assurés. Le financement privé concerne les paiements directs effectués par les usagers pour l’achat de biens et services de santé, les cotisations des employeurs et des employés au titre de la couverture du risque maladie. Entrent aussi sous cette rubrique le financement communautaire tel que la mobilisation des ressources communautaires et les mutuelles de santé. À cela il faut ajouter les contributions des assurances privées. L’aide extérieure provient des donateurs multilatéraux ou bilatéraux et des Organisations non gouvernementales. Elle se présente sous forme de prêts ou de dons. Actuellement, le volume total du financement des services de santé au Mali n’est pas maîtrisée avec précision. De même, la composition des dépenses entre les salaires, les médicaments, la maintenance et les investissements au niveau central et régional (périphérique) n’est pas connue, ainsi que leurs évolutions. En effet, la dernière étude des comptes nationaux de la santé remonte à plus d’une décennie. Toutefois, on sait que sur 101 milliards de FCFA de financement institutionnel prévu pour la réalisation du programme opérationnel (PO) en 2004, 51 milliards ont pu être mobilisés, soit un taux de mobilisation de 51 %. Sur ces 51 milliards mobilisés, 32 milliards provenaient du budget de l’État5, soit 63 % du total des ressources mobilisées. Environ 18 milliards soit 35 % provenaient des partenaires techniques et financiers. La contribution des sources privées représentait le reste soit 5 % des fonds mobilisés. Par ailleurs, sur les 32 milliards de FCFA mobilisés, 56 % sont restés au niveau central, 22 % sont allés aux établissements publics à caractère administratif (EPA), seulement 12 % ont été affectés aux régions et le reste a été consacré aux investissements. Enfin, 4 Par exemple, l’État alloue des ressources au Ministère de l’Éducation pour le fonctionnement de la Faculté de Médecine de Pharmacie et d’Odonto-stomatologie. L’État affecte également au Ministère de la Défense les ressources nécessaires pour le fonctionnement des infrastructures des forces armées et de sécurité 5 Il convient de signaler que la contribution de l’État incorpore l’apport des partenaires techniques et financiers qui passent par l’appui budgétaire sectoriel comme la Banque mondiale, les Pays-Bas et le Canada. 24 Profil sanitaire du Mali sur les 32 milliards mobilisés, 78 % ont été alloués au fonctionnement et 22% à l’investissement (DAF, 2004). De cette information parcellaire relative au financement institutionnel du budget de la santé pour l’année 2004, on peut dire que le taux de mobilisation est faible, que les ressources restent concentrées au niveau central au détriment des régions qui produisent les résultats, et que l’essentiel des ressources provenant de l’État est alloué au fonctionnement. Le faible taux de mobilisation est probablement imputable soit au caractère irréaliste des programmations, soit au non respect des engagements pris par certains partenaires, soit à la complexité des procédures de mobilisation des fonds. Si on rapporte la dépense totale de santé (52 milliards) à la population en 2004 (12,6 millions) on obtient une dépense totale de santé de US $8 par habitant (US $1=500 FCFA). Ce ratio est comparable à ceux obtenus au Burkina Faso (US $7 en 1999), en Mauritanie (US $8 en 2000) et au Sénégal (US $7,49 en 1999). Toutefois, ces pays enregistrent des taux de mortalité infantile inférieurs à celui du Mali. Par ailleurs, entre 1990 et 2004, la part du budget de la santé dans le budget total est passé de 4 à 6,7 % soit moins de 3 points en pourcentage d’augmentation en 15 ans. Ce qui traduit une quasi-stagnation dans la contribution du budget de l’État au financement de la santé (voir tableau 6 ci-dessous). Tableau 6 : Évolution de la part du budget santé dans le budget d’État entre 1990 et 2004. ANNÉES 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 Profil sanitaire du Mali BUDGET SANTÉ BUDGET ÉTAT POURCENTAGE en milliers de FCFA en milliers de FCFA SANTE/BUDGET ÉTAT 10 652 806 11 071 181 11 474 613 9 649 678 17 423 072 25 683 090 31 252 837 28 777 080 27 065 754 255 021 443 230 795 000 217 147 699 200 474 564 371 674 431 353 960 000 380 325 000 400 323 000 433 712 000 4,18 4,80 5,28 4,81 4,69 7,26 8,22 7,19 6,24 25 1999 23 967 365 476 113 000 2000 34 580 607 522 537 000 2001 36 984 687 587 899 000 2002 39 577 529 607 952 155 2003 51 322 941 754 385 000 2004 51 834 459 767 110 164 Source : Direction administrative et financière (DAF) du Ministère de la santé 5,03 6,62 6,29 6,51 6,80 6,76 La budgétisation et l’allocation des ressources au secteur se font conformément aux prévisions effectuées par le PRODESS. Le budget est préparé selon la méthode du budget programme. En effet, la budgétisation se fait à travers les programmes opérationnels (PO) annuels élaborés à partir des centres de santé de cercle et les documents régionaux. Ces derniers auxquels viennent s’ajouter les PO des divers établissements publics à caractère administratif (EPA) et des directions nationales sont consolidés à leur tour au niveau national. Pour permettre une meilleure intégration du financement des partenaires dans le processus de planification, chaque partenaire doit préciser deux mois avant le démarrage de l’élaboration des PO les montants qu’il prévoit pour le financement des activités. Ces annonces ajoutées aux montants prévus par l’État pour le secteur de la santé permettent de déterminer l’enveloppe globale pour le PO. Ensuite, un cadrage financier est fait par la DAF pour répartir cette enveloppe entre les différentes structures. Les PO sont dont élaborés sous contraintes de montants prévus. Un cadre de dépense à moyen terme (CDMT) élaboré en 2003 sert d’outil de programmation du financement des activités du secteur de la santé. Il intègre la dimension d’efficience et le caractère rédistributif des dépenses vers les zones pauvres. Le système de santé du Mali se caractérise par une pluralité de modalités de paiement des prestataires6. La plupart des services reçoivent des allocations de l’État sur une base annuelle selon les catégories de dépenses (personnel, médicament, matériel, etc.). Cette modalité a l’avantage d’être simple mais peu souple dans son utilisation et par conséquent n’est pas favorable à l’efficience. Concomitamment au budget par poste, les structures génèrent des ressources à travers le recouvrement des coûts. Dans ce dernier cas le paiement à l’acte est la modalité la plus utilisée. Cette modalité incite à l’efficience locale mais est défavorable à l’équité dans l’accès et à la continuité des soins. Dans le cadre de la réforme hospitalière, les hôpitaux sont à pied d’œuvre dans l’élaboration de leurs projets d’établissement. Dans ces conditions, l’enveloppe globale pourrait être utilisée comme mode d’allocation des ressources. Signalons aussi que le 6 On entend par modalité de paiement des prestataires, la manière dont une source intermédiaire de financement (Ministère de la santé, collectivité, assurance, etc.) alloue les ressources à un prestataire de soins (hôpital, médecin, infirmier). 26 Profil sanitaire du Mali forfait à l’hospitalisation et à la chirurgie est une modalité en cours d’expérimentation dans certains centres de santé. Au niveau de la 1ère référence, un système de partage des coûts a été organisé, entre le CSRéf, les Asaco et le patient, pour prendre en charge les frais forfaitaires des urgences obstétricales et du transport. 3.6 Accès aux services de santé et utilisation Services offerts Les services curatifs sont offerts à tous les niveaux de la pyramide sanitaire, chaque échelon inférieur référant les cas qui dépasse sa compétence à l’échelon qui lui est supérieur. Toutefois, les soins préventifs et promotionnels restent réservés aux Cscoms et autres structures de premier niveau. Le tableau ci-dessous décrit le PMA offert par les structures de premier contact. Il existe un certain nombre de programmes nationaux dont les cibles, les objectifs et les stratégies ont été définis et discutés de façon consensuelle au niveau national : paludisme, IRA, PEV, lèpre, etc. La stratégie fondamentale de ces programmes, repose sur la prise en charge efficace des cas. La tendance actuelle est l’intégration des programmes et surtout ceux qui ont les mêmes cibles. C’est le cas de l’approche PCIME qui intègre le paludisme, les IRA, la rougeole et les malnutritions. Les types de soins disponibles au niveau des centres de santé de références qui reçoivent les malades référés des Cscom sont : − la consultation (médicale, chirurgicale, obstétricale, odonto-stomatologique et ophtalmologique); − l’hospitalisation (médecine, chirurgie, obstétrique); − la petite chirurgie et interventions chirurgicales courantes (césariennes, grossesses extra-utérines, hernies); − les accouchements dystociques; − les soins dentaires et ophtalmologiques; − les investigations paracliniques (laboratoire, radiologie, échographie); − les soins infirmiers. Les hôpitaux de 2ème et 3ème référence comportent une gamme de prestations plus étendue et un plateau technique plus spécialisé selon le niveau. Tableau 7: Les composantes du PMA Profil sanitaire du Mali 27 Fonctions Curative Préventive Promotionnelle Gestionnaire 28 Activités Mener les consultations Effectuer les examens biologiques Prendre en charge les cas de paludisme Prendre en charge les cas de tuberculose Prendre en charge les cas de lèpre Prendre en charge les cas de MST/Sida Prendre en charge les cas d'onchocercose Prendre en charge les cas de dracunculose Prendre en charge les cas de trachome Prendre en charge les cas d'IRA Prendre en charge les cas de diarrhée Prendre en charge les malades mentaux Prendre en charge les cas de bilharziose Prendre en charge les cas de carence en micro-nutriments Mener les consultations prénatales Mener les consultations post-natales Effectuer la planification familiale Assurer les accouchements Assurer la surveillance des enfants sains Assurer la vaccination des femmes en âge de procréer et les enfants de moins d'un an Assurer la surveillance épidémiologique et la gestion des épidémies de choléra, méningite, rougeole et fièvre jaune Assurer le suivi des malades chroniques Assurer la prévention de l'infection Mener l'IEC Mener des activités de développement communautaire Faire l’éducation à l'hygiène Surveiller la qualité de l’eau Veiller à l'évacuation des excrétas et des eaux usées Procéder à la collecte et à l'évacuation des déchets solides Promouvoir l'hygiène des denrées alimentaires Lutter contre les vecteurs des maladies Prévenir et lutter contre les épidémies et catastrophes Appliquer la réglementation Assurer l'hygiène des établissements sanitaires Assurer la gestion des activités et des ressources Faire fonctionner les organes de gestion Gérer le système d'information sanitaire Assurer la gestion des services Assurer la formation et le suivi des agents relais Profil sanitaire du Mali Mener des activités de recherche Source : Profil pays : Mali 1998 Utilisation des services Le tableau 8 ci-dessous donne la tendance de quelques indicateurs d’utilisation des Cscom et Csréf au cours des dernières années. Comme on peut le constater, le nombre de Cscom est passé de 533 en 2001 à 674 en 2004, soit un taux d’accroissement annuel de l’ordre de 7 %. La construction des nouveaux Cscom a amélioré l’accessibilité géographique des populations : environ trois habitants sur quatre sont à moins de 15 km d’une structure de soins et presque un habitant sur deux à moins de 5 km d’une structure sanitaire. Toutefois, l’augmentation de l’offre de soins n’a pas été accompagnée par une augmentation sensible de l’utilisation. Le taux d’utilisation des services curatifs reste encore faible et stagne autour de 20% sur les quatre dernières années. Aussi, les taux d’utilisation de la contraception et des accouchements assistés méritent d’être améliorés pour une meilleure prise en charge de la santé maternelle et infantile. L’analyse du taux de couverture des besoins obstétricaux non couverts (cf. DNS, 2004) montre une disparité entre les régions. Il est de 11 % à Bamako, 32 % à Sikasso et à Ségou, 47 % à Koulikoro, 56 % à Kayes, 61 % à Kidal, 68 % à Mopti, et plus de 70 % à Gao et Tombouctou. Tableau 8 : utilisation des services de santé (Cscom et Csréf) entre 2001 et 2004 Indicateurs 2001 2002 2003 2004 Nombre de Cscom PMA < 5 km (%) PMA < 15 km (%) Fréquentation (nouveau cas /hbt/an) Consultations prénatales (%) Accouchements assistés (%) DTCP3 < 12 mois Prévalence contraceptive (%) Besoins obstétricaux non couverts (%) 533 38 63 0,19 51,58 40,06 70,66 2,00 624 41 68 0,20 51,40 38,46 66,48 2,00 655 43 72 0,23 53,46 41,68 75,40 2,04 674 46 72 0,23 65,00 43,00 79,00 2,38 44 Source : DNS (2004) Quant aux hôpitaux, le dysfonctionnement du système d’information hospitalier rend difficile l’accès à l’information. En ce qui concerne la qualité des soins, il n’ y a pas eu d’études approfondies pour apprécier la qualité des soins. Toutefois, l’évaluation à mi-parcours du PRODESS Profil sanitaire du Mali 29 (ETC-Crystal, 2002) a montré une augmentation sensible du coût moyen de l’ordonnance (44 %) qui est passé de 1225 FCFA en 1998 à 1762 FCFA en 2001, avec pour conséquence une diminution de l’accessibilité financière pour les pauvres. En outre, des ruptures de médicaments ont été constatées dans certaines régions. Ce fut par exemple le cas de Kayes avec une rupture de 110 jours de cotrimoxazole, 142 jours pour l’ampicilline injectable à Gao (DNS, 2004). Ces ruptures ont été constatées dans les dépôts répartiteurs de cercle, ce qui peut compromettre l’approvisionnement des Cscom. De surcroît, l’irrégularité des supervisions ainsi que l’absence de personnel qualifié7 dans les Cscom peut influer négativement sur la qualité des prestations fournies. S’agissant des programmes spécifiques, le nombre de cas de ver de guinée est revenu à son niveau de 2000 en 2004 (293 cas) après des pics observés entre 2001 et 2003 (829 cas). La majorité de ces cas (80 %) sont survenus dans la région de Gao. En ce qui concerne la tuberculose, les indicateurs de lutte contre la maladie sont restés stationnaires entre 2003 et 2004, exceptions faites du taux de traitement qui est passé de 31 % (au 2ème trimestre 2003) à 63 % (au 1er semestre 2004) et du taux de perdus de vue qui est passé de 14 % à 16 % sur la même période. Pour ce qui est du programme de lutte contre la lèpre, la prévalence de la maladie est passée de 0,49 cas en 2003 à 0,56 cas pour 10 000 habitants en 2004. Cette augmentation apparente du taux de prévalence instantanée s’expliquerait par une augmentation du taux de détection (DNS, 2004). Par ailleurs on notera que certaines maladies comme la fièvre jaune ont fait leur réapparition en 2004 (voir tableau 9 ci-dessous). Au cours de cette même année les seuils d’alerte épidémique ont été atteints pour le choléra et la poliomyélite. Sur le 71 cas de PFA, 9 cas de poliovirus sauvage ont été confirmés dans les cercles de Ménaka (1cas), Bourem (1 cas), Tombouctou (2 cas), Mopti (2 cas), Djenné (2 cas) et Sikasso (2 cas). 7 Par exemple à Tombouctou 10 Cscom sont dépourvus de personnel qualifié, 25 % des structures à Goudam, 38 sur 105 à Mopti, la moitié des Cscom fonctionnels à Bourem sont tenus par des aides-soignants (DNS, 2004). 30 Profil sanitaire du Mali Tableau 9 : Évolution des cas et décès des maladies sous surveillance épidémiologique de 2000 à 2004 2000 Cas Décès 2001 Létalité Cas Décès 2002 Létalité Cas Décès 2003 Létalité Cas Décès 2004 Létalité Cas Décès Létalité Méningite 862 93 10,8 1116 127 11,4 787 61 7,8 1147 73 6,4 1482 57 Rougeole 1578 34 2,2 4464 45 1,0 474 10 2,1 232 1 0,4 603 13 2,2 51 12 23,5 34 6 17,6 37 7 18,9 34 20 58,8 25 8 32,0 TNN 3,8 Fièvre jaune 0 0 0,0 0 0 0,0 0 0 0,0 0 0 0,0 1 1 100,0 Choléra 68 10 14,7 68 10 14,7 16 2 12,5 1437 125 8,7 2860 199 7,0 PFA 166 Source : DNS, 2004 0 0,0 25 0 0,0 8 0 0,0 121 0 0,0 71 0 0,0 Dans le domaine de la lutte contre le SIDA, il y a eu la mise en place du Secrétariat exécutif du Haut Conseil national de Lutte contre le VIH/SIDA (textes en cours d’élaboration) et la gratuité des anti-rétroviraux sur toute l’étendue du territoire national. Le taux de prévalence est estimée à 1,7 % (EDSMIII, 2001). Il convient de signaler que le taux de prévalence est deux fois plus élevé chez les femmes que chez les hommes. Les régions les plus affectées sont Bamako (2,5 %) contre 0,7 % à Gao, Kidal et Tombouctou. On constate un engagement politique au plus haut niveau et un engagement de la société civile à travers la création de comités de lutte contre le VIH/SIDA, d’associations et d’ONGs. Le pays bénéficie de plusieurs opportunité de financement pour la lutte contre le VIH/SIDA tels que le Fonds mondial de Lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme, la Banque africaine de développement, et d’autres partenaires. On note aussi la disponibilité et la gratuité du test de dépistage dans les régions et dans les cercles et le démarrage du traitement gratuit par les ARV dans le district de Bamako et certaines régions. 3.7 Suivi et évaluation du système national de santé Dans le cadre du suivi et de la coordination de la mise en œuvre de la politique de santé plusieurs organes ont été mis en place. Il s’agit du comité de gestion des Cscom, le conseil de gestion de district, le comité régional d’orientation de coordination et d’évaluation du PRODESS (CROCEP), le comité technique et le comité de suivi du PRODESS (décret 02-115). À ceux-ci s’ajoutent le comité de pilotage du PRODESS, les évaluations externes, les missions conjointes de suivi, les journées nationales d’évaluations des structures centrales et les supervisions intégrées. Le comité de suivi est l’organe de suivi du PDDSS. Il est présidé par les ministres de la santé et du développement social. Il a, entre autres, pour missions de définir les orientations relatives à la mise en œuvre et l’évaluation du PDDSS, d’évaluer l’état Profil sanitaire du Mali 31 d’avancement de la mise en œuvre du plan et d’indiquer des solutions aux problèmes rencontrés. Il examine et valide les rapports techniques et financiers, y compris l’audit annuel et les recommandations du comité technique du PRODESS. Il se réunit une fois par an. Le comité technique, organe technique de coordination du PDDSS, est placé sous l’autorité des secrétaires généraux des ministères de la santé et du développement social et se réunit deux fois par an. Parmi ses missions, on peut citer l’évaluation de l’état d’avancement des programmes opérationnels, l’examen du point d’exécution des budgets alloués à chaque niveau conformément aux orientations du comité de suivi et faire des propositions d’allocation budgétaire. Il est en outre chargé de la préparation des sessions du comité de suivi. Le comité de pilotage est responsable devant les deux secrétaires généraux des ministères de la santé et du développement social. Il a pour mission de veiller au suivi de la mise en œuvre des recommandations des comités techniques et des comités de suivi. Il élabore les termes de références des comités techniques, comité de suivi et des missions conjointes. Il se réunit une fois tous les deux mois et la cellule de planification et de statistique assure le secrétariat du comité de pilotage. Le CROCEP est essentiellement chargé d’examiner et de valider les plans et programmes de développement socio-sanitaire des cercles ; d’assurer le suivi de l’exécution de ces plans et programmes et de faire un rapport au comité technique sur l’ensemble des problèmes relevé. La fréquence des ses réunions est annuelle. Le conseil de gestion est l’organe de coordination et de suivi de la mise en œuvre du PRODESS au niveau district. À ce titre il examine et adopte les plans opérationnels du district, assure le suivi et le monitorage des plan de développement sanitaire et social du cercle. Il fait le point de l’état d’exécution des conventions d’assistance mutuelle État-ASACO et fait le rapport de ses réunions au CROCEP. Chaque Cscom est géré par un comité de gestion qui est responsable devant le conseil de gestion du district. Les journées nationales d’évaluation des structures centrales, les missions conjointes de suivi, les supervisions intégrées et les évaluations externes sont aussi conduites pour suivre et orienter les décideurs dans la mise en œuvre du PDDSS. En plus de tous ces organes de suivi et d’évaluation, il existe un schéma directeur du système national d’information sanitaire et Social (SD-SNISS). Le SNISS est constitué de quatre sous-systèmes : le sous-système d’information sanitaire (SIS), le sous-système d’information sur la recherche étude et enquête (SIREE), le sous-système d’information administrative et financière et le sous-système d’information sociale (SISO). 32 Profil sanitaire du Mali Le SIS a trois composantes qui sont la surveillance et l’alerte épidémiologique, couplé à la surveillance intégré des maladies à potentiel épidémique et riposte (SIMR), le système local d’information sanitaire (SLIS) et système d’information hospitalière (SIH). Les 2 premiers sont suivis par la DNS et les SIH par la CPS. Le SLIS est géré par la section des statistiques sanitaires de la Division épidémiologique de la DNS. Elle assure la collecte, la centralisation, le traitement et l’analyse des données ainsi que la diffusion de l’information. La collecte des données est faite à l’aide des rapports périodiques (mensuels, trimestriels et annuels) des formations sanitaires portant sur leurs activités et ressources. La surveillance épidémiologique est assurée par la section épidémiologique. Elle est basée sur le rapport mensuel des maladies transmissibles et le rapport hebdomadaire des maladies établi à partir des messages radio. Le système d’information sanitaire et la surveillance épidémiologique restent encore centralisés dans leur mode de gestion, malgré les efforts entrepris dans le cadre du projet d’appui à la surveillance épidémiologique en vue de mettre en place des capacités de traitement et d’analyse des données aux niveaux régional et local. Par ailleurs, certains programmes de santé ont mis au point leur propre système de collecte de données. Un effort d’intégration est à faire surtout au niveau périphérique en vue de simplifier le travail et de faire des systèmes d’information et de surveillance épidémiologique de véritables outils de prise de décision et de gestion. Le sous-système d’information administrative et financière comporte une composante sur les ressources humaines et un volet sur les ressources financières qui utilise le logiciel TOMPRO. Le SIREE vise à recenser les études, enquêtes, recherches appliquées et opérationnelles réalisées dans le pays. Ce sous-système ne fonctionne pas à souhait. Il en est de même pour le SISO. Toutefois, on notera qu’il y a eu plusieurs études parmi lesquelles on citera l’Enquête mondiale sur la santé d’envergure nationale. La remontée de l’information se fait de la base vers le sommet. Les Cscom envoient leurs données au Csréf qui les compile et les transmet à la région. Celle-ci à son tour les achemine à la DNS pour compilation. L’évaluation récente du SD-SNISS a relevé des insuffisances en matière de transmission des données des hôpitaux à la CPS, de la qualité et d’utilisation des données et d’articulation du SISO avec les autres sous systèmes (Coudray M. et al., 2003). Profil sanitaire du Mali 33 4. CONCLUSION La situation économique du pays mesurée par le taux de croissance du PIB s’améliore. La maîtrise de l’inflation et les ressources provenant des remises de dettes (initiative PPTE) pourront consolider ces acquis. Toutefois, cette augmentation de la richesse n’a pas été accompagnée par un accroissement de la contribution de l’État au financement de la santé. Ce dernier demeure fortement tributaire de l’aide extérieure surtout dans le financement des infrastructures et équipements. La mise en œuvre de la première phase du PDDSS a permis d’améliorer considérablement l’accessibilité géographique de la population aux services de santé. Cependant, les taux d’utilisation sont restés faibles. Les raisons possibles seraient la faible qualité des soins, le coût élevé des prestations, le faible développement des mécanismes alternatifs de financement et l’insuffisance quantitative et qualitative de personnel qualifié. La seconde phase du PDDSS devra donc prendre ces principaux défis en considération pour améliorer les indicateurs, ce qui permettra d’atteindre les objectifs du Millénaire pour le développement en 2005. 5. RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES 34 Profil sanitaire du Mali - Bertthé Y A, Balique H. (2004). Etude sur les ressources humaines du secteur de la santé au Mali, Bamako, Mali, octobre, 29 p + annexes - CERPOD, DHS (1987). Enquête Démographique et de Santé au Mali (EDSM I), 121 p + annexes - Coudray M, Maïga I. A. (2003). Evaluation du schéma directeur du système national d’informations sanitaire du Mali (SD- SNISS – 1998/2002), Ministère de la Santé /CPS/DNS SOFRECO – RESADE , rapport provisoire, 74 p. - CPS, DNSI, ORC Macro (1996). Enquête Démographique et de Santé du Mali (EDSM II), 243 p. - CPS, DNSI, ORC Macro (2002). Enquête Démographique et de Santé du Mali (EDSM III), 299 p + annexes. - DAF (2004). Rapport de la DAF au Comité Technique de Janvier 2005, Bamako, Mali, 39 p+annexe. - Décret n°01-115./PM-RM du 27/2/2001.Portant création des organes d’orientation de coordination et d’évaluation du Plan Décennal de Développement Sanitaire et Social. - DNS (2004). Rapport Bilan année 2004, programmation 2005 compilés DNS, Comité technique du PRODESS, janvier, Bamako, Mali, 61 p + annexes. - DNSI (1995). Enquête Budget et Consommation 1988-89 (EBC), Bamako, Mali. - DNSI (2003). Rapport de synthèse des résultats définitifs de l’Enquête malienne d’Evaluation de la Pauvreté (EMEP 2001), CD ROOM. - Dugas S. et Van Dormael M (2003). La construction de la médecine de famille dans les pays en développement, studies in Health Services Organisations and Policy, 22, 352 p. - ETC Crystal (2002). Programme de développement sanitaire et social du Mali : Mission d’évaluation externe, rapport provisoire, 98 p + annexes. - Gouvernement du Mali (2002). CSLP Final, Cadre stratégique de Lutte contre la Pauvreté, document préparé et adopté par le gouvernement du Mali, République du Mali. Profil sanitaire du Mali 35 36 - Maïga S. (2003). Migration des personnels de santé : cas du Mali, rapport de consultation financée par l’OMS/AFRO, Bamako, Mali, 31 p. - Ministère de l’Economie et des Finances, MEF (2004). Note trimestrielle d’information du Ministère de l’Economie et des Finances, Bamako, Mali, 61 p. - Ministère de la santé (1998). Profil Pays : Mali 1998, Bamako, Mali, 22 p. - Ministère de la santé (2000). Politique pharmaceutique nationale : Mali , Bamako, Mali, 21 p - Ministère de la santé (2003). Cadre des Dépenses à Moyen Terme (CDMT) 2003-2007, Bamako, Mali, 75 p + annexes. - Ministère de la santé (2004). Document de politique Santé et Environnement, Bamako, Mali, 20 p. - Ministère de la santé (2004). Politique nationale de médecine traditionnelle, Bamako, Mali, 21 p. - Ministère de la santé (2004). Programme de Développement Sanitair et Social : PRODESSII, Composante santé, Bamako, Mali, draft, 128 p+ annexes. - Ministère de la Santé des Personnes âgées et de la Solidarité (1997). Plan Décennal de Développement Sanitaire et Social (PDDSS) 1998-2007, Bamako, Mali, 141p. - Ministère de la Santé des Personnes âgées et de la Solidarité (1997). Programme de Développement Sanitaire et Social (PRODESS) 1998-2002, Bamako, Mali, 98 p + annexes. - Ministère du Développement Social de la Solidarité et des Personnes Agées (2004). Deuxième Phase du Plan de Développement Sanitaire et Social 19982007, Composante développement social, Bamako, Mali, draft, 83 p + annexes. - OMS (2002). Stratégie de coopération de l’OMS avec le Mali 2003-2007, 32 p + annexe. - Organisation mondiale de la Santé (2004). Directives pour l’élaboration des profils de santé des pays, Brazzaville, Congo, 19 p. Profil sanitaire du Mali - OMS (2004). Changer le cours de l’histoire, Rapport sur la santé dans le monde, 129 p + annexes. - PNUD (2003). Rapport mondial sur le Développement humain 2003 – Les objectifs du Millénaire pour le développement : un pacte entre les pays pour vaincre la pauvreté, édition economica Paris Profil sanitaire du Mali 37 6. GLOSSAIRE Réforme du secteur de santé : C'est un processus suivi de révision fondamentale des politiques et institutions, dirigé par le Gouvernement et destiné à améliorer le fonctionnement et les performances du secteur de la santé et, en dernière analyse, l’état de santé de la population. Les composantes principales sont entre autres, les changements organisationnels et gestionnaires, les changements dans les prestations des services, les réformes financières, etc. Les objectifs du Millénaire pour le développement: Les Objectifs du Millénaire pour le Développement constituent un programme ambitieux qui vise à réduire la pauvreté et à améliorer les conditions de vie auquel les dirigeants mondiaux ont souscrit lors du Sommet du Millénaire en septembre 2000. Il a été établi pour chaque objectif une ou plusieurs cibles, qui devront être atteintes d’ici 2015 pour la plupart, 1990 étant l’année de référence. Les objectifs sont : Objectif 1 : Eliminer la pauvreté extrême et la faim ; Objectif 2 : Assurer l’éducation primaire pour tous ; Objectif 3 : Promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes ; Objectif 4 : Réduire la mortalité infantile ; Objectif 5 : Améliorer la santé maternelle ; Objectif 6 : Combattre le VIH/sida, le paludisme et d’autres maladies ; Objectif 7 : Assurer un environnement durable ; Objectif 8 : Mettre en place un partenariat mondial pour le développement. Les soins de santé primaires : Les soins de santé primaires (SSP) sont des soins de santé essentiels fondés sur des méthodes et une technologie pratiques, scientifiquement viables et socialement acceptables, rendus universellement accessibles aux individus et aux familles dans la communauté par leur pleine participation et à un coût que la communauté et le pays puissent assumer à chaque stade de leur développement dans un esprit d'auto responsabilité et d'autodétermination. Les SSP comprennent au minimum huit éléments : i) une éducation concernant les problèmes de santé qui se posent ainsi que les méthodes de prévention et de lutte qui leur sont applicables, ii) la promotion de bonnes conditions alimentaires et nutritionnelles, iii) un approvisionnement suffisant en eau saine et des mesures d'assainissement de base, iv) la protection maternelle et infantile y compris la planification familiale, v) la vaccination contre les grandes maladies infectieuses, vi) la prévention et le contrôle des endémies locales, vii) le traitement des maladies et lésions courantes et viii) la fourniture de médicaments essentiels. Stewardship / Administration générale: L’administration générale consiste à superviser la totalité du système national de santé, en évitant de faire preuve de myopie, d’étroitesse de vue, voire de cécité devant la défaillance du système. 38 Profil sanitaire du Mali ANNEXES Annexe 1 CARTE SANITAIRE DU MALI 7 ANNEXES 7.1 Carte des infrastructures sanitaires nationales et Organigramme du Ministère de la Santé. 7.1.1 Carte des infrastructures sanitaires nationales MALI CARTE SANITAIRE TOMBOUCTOU SITUATION DES CENTRES DE SANTE DE PREMIER NIVEAU - TESSALIT - - ABEIBARA - GOUNDAM Mauritanie TIN-ESSAKO - KIDAL BOUREM - - - ? % % ? > Sénégal % % > % %? % % ? %% ? %% > ;% > - ? ? ?? ? > > ? - ? ?? ?> % YELIMANE > ? NIORO ? - ? % % % %> %? % ? % % -?%? % %% >%% > ? ; % ?? ? > ? > ? > ? ? > KAYES - ? ? ? - DIEMA ? = ? BAFOULABE - ? - ?? >= > ;- ? ;% ? > ? KENIEBA > ? ? ? > ? ? >? ? > > ? ? > ? > > > > ?? ? - ? - ? Guiné > -? > > ? > ?? ? ? ? ? > > > BOUGOUNI > SELINGUE ?? ? > > > - - > - ? ?= > > - ? ?? ? ?= ? = ? ? > ? > ? > > ?> > > ? > > ? ? ? ? > ? > > ? ? >? >? ? ? ? > ? ? ? > ? > > > > ? ? ? ?? >? ? > >; ; ; ? > ?? > ; ;> ? > ? ? ? ; ?- ? ? = ? ? ;? ? > ; > ? > ? ? > ? ? ? ? > = ? ? ; > ? ? ? ? > ? > ; ? > ? > ? > ? ? > ? ? ;? > ? ? ? ? > - ? ? > ? > - > ? ? ? ? > ? YANFOLILA > ? KOLONDIEBA ? KADIOLO = - ?? > ? - ? DOUENTZA > > ? STATUT CE > ? > KORO Burkina > E SIKASSO > Profil sanitaire du Mali > ANSONGO ? - > > ? ? MOPTI > > ? ? TENENKOU >> > ?> ? ? = > BANDIAGARA ? > > ? > ? - ;- - MACINADJENNE ; ? > > BANAMBA ? > KOLOKANI ? SEGOU ? > > BANKASS ? > > - ? ? > ? = ? - > ? ? % GOURMA-RHAROUS TOMINIAN KOULIKORO SAN BARAOUELIBLA ;>? Bamako FANA KATI ? ? -? > DIOILA KOUTIALA ? YOROSSO > OUELES. ? ? ? KANGABA > > > > ? -; -; ? > ? KITA ? - -; - - > ? - - ? ?? > ? ; NIONO ? > - > ? > - NARA > - distances en km 0 - > > ? > MENAKA - > ? > ? ? >? > - ? - - YOUVAROU> > > - - - -= ;? - - ? ? - = - - GAO - NIAFUNKE - - ?= - - - DIRE - - - - - - - - - - - - 20 CPS - 40 60 39 ? CSCO > CSA - CS % CS ; CS c CS m 9 Annexe 2 ORGANIGRAMME DU MINISTÈRE DE LA SANTÉ Ministre de la santé 3 CM Chef cabinet 5 CT Secrétaire général Directeurs des SERVICES RATTACHES au SG CPS Directeurs généraux, Présidents directeurs g Présidents des SERVICES PERSONNALISES CEPRIS PNLS CNIECS CREDOS EPA (2) INRSP ANEH EPS TC (5) EPH (11) Point G, Kati, Gabriel Touré I OTA, CNOS, Kayes, Sikasso, Ségou, Mopti, Gao, Tombouct. CNTS LNS CNAM ANSSA EPIC (1) PPM Société Etat (1) UMPP Directeurs des SERVICES CENTRAUX Direction nationale de la santé (DNS) Directeurs des Services rattachés au DNS SEPAUMAT Direction administrative et financière (DAF) Inspection de la santé Directeur régional de la santé (9 DRS) Médecin chef de district sanitaire (55) Chefs établissements de santé des Collectivités territoriales 40 Direction de la pharmacie et du médicament (DPM) Chefs centres de santé communautaires Prestataires publics et privés dont m autorité de tutelle ou a la tutelle adm Services centraux / Services rattaché Services personnalisés / Services ré Services sub-régionaux / Collectivi Cabinets / Cliniques / Laboratoires Etablissements vente en gros / Dépô Ecoles de santé privées / Etabl. hosp Organisat. non gouvern. / Coop. bi Profil sanitaire du Mali Profil sanitaire du Mali 41 Signification des abréviations de l’organigramme - CM : Chargés de missions CT : Conseillers techniques EPA : Etablissements publics à caractère administratif - INRSP : Institut national de recherche en santé publique - ANEH : Agence nationale d’évaluation des hôpitaux EPSTC : Etablissements publics à caractère scientifique, technologique ou culturel - CNTS : Centre national de transfusion sanguine - LNS : Laboratoire national de la santé - CNAM : Centre national d’appui à la lutte contre la maladie - ANSSA : Agence nationale de la sécurité sanitaire des aliments - INFSS : Institut national de formation en sciences de la santé EPH : Etablissements publics hospitaliers - CNOS : Centre national d’odontostomatologie IOTA : Institut d’ophtalmologie tropicale d’Afrique EPIC : Etablissements publics à caractère industriel et commercial - PPM : Pharmacie populaire du Mali Société d’Etat - UMPP : Usine malienne de production de produits pharmaceutiques EPP : Etablissements publics à caractère professionnel - Ordres : Les Ordres professionnels de la santé (médecins, pharmaciens, sagesfemmes ; leurs présidents sont élus) Services rattachés - CPS : Cellule de planification statistique. - CEPRIS : Cellule d’exécution des programmes d’infrastructures sanitaires. - CNIECS : Centre national d’information et de communication pour la santé. - CREDOS : Centre de recherche et documentation pour la survie de l’enfant. - PNLS : Programme national de lutte contre le sida. - SEPAUMAT : Service entretien parc auto et matériel. Ecoles - EIPC : Ecole des infirmiers du 1er cycle - ESS : Ecole secondaire de la santé. - CSTS : Centre de spécialisation des techniciens de santé 42 Profil sanitaire du Mali 2. Annexe statistique Tableau 1 MALI Capitale : Bamako Langue Officielle : Français Superficie : 1 240 342 km2 Densité de population : 9 habitants au km2 en 2002 Page Web du Ministère de la Santé : (à indiquer) Tableau 2 Indicateurs démographiques Données Année Source1 Population – Total 10463000 2002 DNSI – Hommes 5516000 2002 DNSI – Femmes 5347000 2002 DNSI – Nombre d’enfants âgés de 0-11 mois 321900 2003 Estimation – Nombre d’enfants âgés de 0-5 ans 1987970 2002 DNSI Pourcentage des moins de 15 ans par rapport à la population totale 50,1 2001 EDSIII Pourcentage des 65 ans et plus par rapport à la population totale 3,5 2001 EDSIII Espérance de vie à la naissance – Total 60.5 1998 DNSI – Hommes 58.8 1998 DNSI – Femmes 62.2 1998 DNSI Taux de fécondité totale 6.8 2001 EDSIII Taux de croissance démographique annuelle (%) 2.2 2002 DNSI Pourcentage de la population urbaine 30 2002 DNSI Taux brut de natalité (pour 1000 habitants) 45.1 2001 EDS Taux brut de mortalité (pour 1000 habitants) 17.3 2000 PNUD Taux de mortalité infantile (Nombre d’enfants âgés de 0 à 1 an (pour 1000 naissances vivantes) 113 2001 EDSM III Taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans (pour 1000 naissances vivantes) 229 2001 EDSM III Taux de mortalité maternelle (pour 100 000 naissances vivantes) 582 2001 EDSM III Source : EDSM III, 2001 et Direction Nationale de la Statistique et de l’informatique (DNSI) (ODHD) Profil sanitaire du Mali 43 Tableau 3 Source Indicateurs socio-économiques Données Année 1 Produit intérieur brut (PIB) par habitant (en US $) ajusté pour la parité du DNP/D pouvoir d'achat (PPA) 323 2002 NSI Taux de croissance annuel du PIB (%) 9.7 2003 DNP Taux d'alphabétisation des adultes – Hommes 31 2001 EDS Taux d'alphabétisation des adultes – Femmes 15 2001 EDS Pourcentage de la population vivant dans la pauvreté 64.2 1999 ODHD Indice de Développement Humain 0.34 1999 ODHD Source : Direction nationale du Plan (DNP), EDSM III, 2001 et Observatoire du Développement humain durable (ODHD) Tableau 4 Indicateurs de santé et environnement Proportion de la population ayant accès de façon durable à une source d'eau meilleure : – zones urbaines – secteurs ruraux Proportion de la population urbaine ayant accès à un meilleur système d’assainissement Données Année Source1 51 32 2001 2001 EDSIII EDSIII 15 2001 EDSIII Données Année Source1 83 2001 EDSIII 67 2001 EDSIII Source : EDSM III, 2001 Tableau 5 Indicateurs d’état nutritionnel Pourcentage des naissances vivantes avec un poids inférieur à 2500 grammes Pourcentage d’enfants de moins de cinq ans présentant une insuffisance pondérale Proportion de la population n’atteignant pas le niveau minimal d’apport calorique (Indicateur rapporté par FAO uniquement) Source : EDSM III, 2001 44 Profil sanitaire du Mali Tableau 6 Indicateurs de ressources pour la santé Nombre de médecins pour 10 000 habitants Nombre de sages-femmes pour 10 000 habitants Nombre de pharmaciens pour 10 000 habitants Nombre de dentistes par 10 000 habitants Nombre d'infirmiers par 10 000 habitants Données Année Source1 0.721 0.48 0.022 0.03 1.5 2001 2001 2001 1997 2000 CT, 2003 CT, 2003 CT, 2003 Profil 98 MDRH 1.91 2001 MS, 2001 8.51 2001 DAF, MS 60 2001 MS, 2001 Nombre de Lits d'Hôpital pour 10000 Habitants Total des dépenses de santé en pourcentage du PIB Total des dépenses de santé du Gouvernement en pourcentage des dépenses totales de santé Total des dépenses de santé du Gouvernement en pourcentage des dépenses totales du secteur public Pourcentage des dépenses nationales de santé consacrées aux institutions tertiaires Pourcentage des dépenses nationales de santé consacrées aux niveaux secondaire et primaire Total des paiements directs en pourcentage des dépenses totales de santé Pourcentage des dépenses publiques récurrentes allant à l’achat des médicaments Proportion de la population ayant accès aux médicaments essentiels accessibles sur une base durable Total des dons internationaux en pourcentage des dépenses totales de santé du secteur public Total des dépenses de santé par habitant (en $ US) Total des dépenses de santé du secteur public par habitant (US$) Sources : Documents du comité technique du PRODESS, DAF/Santé, janvier 2005 Profil sanitaire du Mali 45 Tableau 7 Indicateurs de services de santé Pourcentage des naissances suivies par un personnel de santé qualifié Pourcentage des femmes en âge de procréer ayant recours aux services de planification familiale Pourcentage des femmes vaccinées contre le tétanos pendant la grossesse Données Année 2001 EDSIII 8.4 2001 EDSIII 46 2003 WHO/UNICEF 79 Pourcentage des enfants atteignant leur premier anniversaire ayant reçu toutes les doses du vaccin contre la rougeole 68 79 76 Pourcentage des enfants atteignant leur premier anniversaire ayant reçu toutes les doses du vaccin contre la fièvre jaune. 62 58 Pourcentage de la population ayant reçu le vaccin contre l'hépatite B Source : Rapport conjoint OMS/UNICEF du 15/04/2004 Tableau 8 Indicateurs de VIH/SIDA, paludisme et tuberculose Prévalence de l’infection à VIH dans la population des jeunes gens âgés de 15 à 24 ans Utilisation de préservatif en pourcentage de l’utilisation des contraceptifs Nombre d'enfants orphelins à cause du VIH/SIDA Pourcentage de patients atteints du SIDA ayant accès aux ARV Ratio H:F infectés par le VIH Taux de prévalence du paludisme Taux de mortalité imputable au paludisme Proportion de la population vivant dans les zones à haut risque de paludisme et utilisant des mesures de prévention et de traitement efficace contre le paludisme 46 41 Pourcentage de la population éligible (c'est-à-dire les enfants atteignant leur premier anniversaire) ayant reçu tous leurs vaccins conformément aux politiques nationales de vaccination Pourcentage des enfants atteignant leur premier anniversaire ayant reçu toutes les doses du vaccin contre la diphtérie, le tétanos et la coqueluche. Pourcentage des enfants atteignant leur premier anniversaire ayant reçu toutes les doses du vaccin contre la poliomyélite. Pourcentage des enfants atteignant leur premier anniversaire ayant reçu toutes les doses du vaccin contre la tuberculose. Source 2003 2003 WHO/UNICEF WHO/UNICEF 2003 WHO/UNICEF 2003 WHO/UNICEF 2003 WHO/UNICEF 2003 WHO/UNICEF Données Année Source1 1.9 2001 EDSIII 25 45000 2001 2001 EDSIII EDSIII 3.12 72.96 1.62 2002 2001 2003 2003 EDSIII Profile/Mali Profile/Mali 37.61 2002 Reaping Profil sanitaire du Mali Taux de prévalence de la tuberculose Taux de mortalité liée à la tuberculose Proportion de cas de tuberculose détectés et soignés dans le cadre de traitements de brève durée sous surveillance directe 26.76 8.13 2001 Min. Santé 2001 Min. Santé Ministère de la 2001 santé 35.68 Sources : EDSMIII (2001), Annuaire statistique du Ministère de la santé 2003 Tableau 9 Indicateurs de morbidité et facteurs de risque Données Année Population de l'année concernée Dix premières causes de morbidité en nombre absolu 1 Fièvre paludisme (paludisme présumé) 2 Toux<15 jours, IRA basses (pneumonies) 3 Plaies, traumatismes, brûlure 4 Diarrhée présumée infectieuse en dehors du choléra 5 IRA hautes (angine, otitte, trachéite) 6 Affections occulaires 7 Affections de la bouche et des dents 8 Troubles liées à la grosesse 9 Urétrite aiguë 10 Malnutrition protéino-calorique 809428 249805 172997 137108 128790 64598 59202 35567 30551 23719 2003 2003 2003 2003 2003 2003 2003 2003 2003 2003 Source1 SIS, 2004 SIS, 2004 SIS, 2004 SIS, 2004 SIS, 2004 SIS, 2004 SIS, 2004 SIS, 2004 SIS, 2004 SIS, 2004 Source : Annuaire Statistique 2004 Tableau 10 Indicateurs de mortalité Population de l'année concernée Dix premières causes de mortalité en nombre absolu 1 Fièvre paludisme (paludisme présumé) 2 Toux<15 jours, IRA basses (pneumonies) 3 Diarrhée présumée infectieuse en dehors du choléra 4 Choléra 5 Troubles liées à l’accouchement 6 Malnutrition proteino-calorique 7 Ulcération génitale 8 Méningite cérébro-spinal 9 SIDA 10 Plaies, traumatismes, brûlures Données Année Source1 1309 197 148 139 136 99 71 64 56 46 SIS, 2004 SIS, 2004 SIS, 2004 SIS, 2004 SIS, 2004 SIS, 2004 SIS, 2004 SIS, 2004 SIS, 2004 SIS, 2004 2003 2003 2003 2003 2003 2003 2003 2003 2003 2003 Sources : Annuaire statistique 2004 Profil sanitaire du Mali 47 48 Profil sanitaire du Mali