Perspectives Hebdo
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N°13/08 – Du 24 au 28 mars 2008 L’actualité de la semaine Marchés : Les marchés continuent de bénéficier d’une relative accalmie depuis deux semaines. Il faut dire que Washington ne ménage pas sa peine. La Fed a prouvé sa réactivité et sa créativité. En mobilisant la « vieille garde » (à savoir les agences gouvernementales Fannie Mae et Freddie Mac, les Federal Home Loan Banks – FHLB, et la Federal Housing Administration – FHA), le gouvernement s’implique à son tour un peu plus dans la gestion de la crise économico-financière (cf. page 2). Malgré des indicateurs économiques mitigés aux Etats-Unis et un nouvel accès de faiblesse du dollar, les marchés actions retrouvent des couleurs et les spreads de crédit se sont stabilisés (cf. page 4). Les tensions n’ont toutefois pas disparu sur les marchés monétaires, malgré les interventions des banques centrales. La BCE et la BoE, en particulier, ont injecté des liquidités supplémentaires sans réussir à faire baisser les taux courts (1 à 3 mois). Dès l’échéance de la fin du trimestre passée, ces derniers devraient baisser rapidement, mais la situation reste fragile. Etats-Unis : Les ventes de logement dans l’ancien ont surpris à la hausse (en progressant de 3 % sur le mois de février) mais celles dans le neuf sont ressorties en ligne avec les attentes (en baisse de 1,8 %). Si côté activité, la situation du marché immobilier reste mauvaise mais sans plus se dégrader, l’évolution des prix devient vraiment préoccupante, le rythme de baisse allant en s’accélérant et atteignant 11 % en glissement annuel. La confiance des ménages selon l’enquête du Conference Board s’est écroulée en mars, ce qui ne saurait surprendre. Les nouvelles commandes de biens durables ont surpris à la baisse (avec un recul de 1,7 % sur le mois de février). Les dépenses de consommation des ménages ont progressé de 0,1 % en termes nominaux sur le mois de février et sont restées stables en termes réels. C’est moins qu’attendu mais ce n’est pas si mal. De plus, l’inflation sous-jacente, mesurée par le déflateur implicite, est tout juste repassée sous la barre des 2 % en glissement annuel. La semaine prochaine seront publiés trois indicateurs majeurs de l’état de santé de l’économie : les enquêtes ISM sur le climat des affaires dans les secteurs manufacturier et non manufacturier (attendues en recul, respectivement, à 47 et 48) et, surtout, le rapport sur l’emploi. Nous anticipons 40 000 destructions nettes d’emplois et une remontée du taux de chômage à 5 %. UEM : La nouvelle hausse surprise de l’IFO en mars confirme la résistance de l’économie allemande face aux chocs, mais son niveau surestime la croissance. En France, le rebond de l’enquête INSEE reste compatible avec un ralentissement graduel de l’activité et, malgré cette remontée de l’indicateur, la prudence reste de mise ; la confiance des ménages continue quant à elle à s’éroder. En Italie, la baisse du climat des affaires s’est accélérée au 1er trimestre. Les enquêtes de la Commission européenne, attendues en très légère amélioration, seront suivies avec attention la semaine prochaine. A ce stade, l’image globale reste donc la même : un ralentissement global avec une forte hétérogénéité entre les pays. La hausse de l’IFO, la nouvelle accélération de l’inflation en Allemagne, et les déclarations très « hawkish » des membres de la BCE réduisent toutefois la probabilité d’une baisse de taux avant l’été. Japon : L’économie reste sereine face au ralentissement américain. Le commerce extérieur continue de soutenir la croissance. Toutefois, les entreprises nippones restent prudentes en termes d’embauches. Sous la pression des prix de l’énergie et des produits alimentaires, l’inflation a augmenté en février. L’impasse politique se poursuit. Le maintien de la taxe sur l’essence a été rejeté par l’opposition. La Banque centrale est toujours sans pilote. M. Shirakawa fait pour le moment l’intérim. 2 5 7 10 12 13 14 INDICATEURS DE MARCHES ¨ Etats-Unis : les nouvelles stars de la finance ¨ Dollar : volatilité excessive ¨ Bourses : stabilisation précaire ? ¨ Crédit : détente des spreads de CDS, à confirmer SCENARIO ECONOMIQUE & FINANCIER AMERIQUES ¨ États-Unis : la consommation sous pression EUROPE ¨ UEM : l’Allemagne creuse l’écart… ASIE PACIFIQUE ¨ Japon : des échanges commerciaux robustes PAYS EMERGENTS PROCHAINES STATISTIQUES ECONOMIQUES Internet : http://www.credit-agricole.com - Etudes Economiques Marchés Aurélie FONTAGNE Estelle HONTHAAS Hélène BAUDCHON aurelie.fontagne@ estelle.honthaas@ helene.baudchon@ credit-agricole-sa.fr credit-agricole-sa.fr credit-agricole-sa.fr Perspectives Hebdo Etats-Unis : les nouvelles stars de la finance • La Fed emploie les grands moyens pour venir au secours du secteur financier ; le gouvernement est appelé à faire de même en faveur du propriétaire américain en détresse. Jusqu’à présent, les solutions de marché ont été privilégiées. Mais la pression monte pour une intervention plus radicale, impliquant l’argent du contribuable. Il est temps, dit-on, de mettre de côté l’idéologie selon laquelle il faudrait laisser faire le marché pour limiter tout problème d’aléa moral. • En mobilisant la « vieille garde » (à savoir les agences gouvernementales Fannie Mae et Freddie Mac, les Federal Home Loan Banks – FHLB, et la Federal Housing Administration – FHA), le gouvernement s’implique de fait un peu plus dans la gestion de la crise économico-financière. Le renversement de situation est notable. Accusées il y a encore peu de temps de menacer la stabilité du système financier américain, elles sont en passe de devenir les nouveaux chevaliers blancs de ce même système financier. Soit un retour aux sources pour ces entreprises créées lors de la Grande Dépression. Les GSEs : des enfants de la Grande Dépression Fannie Mae, Freddie Mac et les Federal Home Loan Banks sont toutes trois des Government Sponsored Entreprises (GSEs), autrement dit des entreprises privées qui poursuivent des missions de service public. C’est à l’issue de la crise de 1929 que le Congrès américain a créé les premières GSEs, afin de faciliter le financement de secteurs stratégiques : l’agriculture, l’immobilier et les études supérieures. La mission attribuée à ces entreprises, restée identique jusqu’à ce jour, était d’assurer la « liquidité, la stabilité, et l’accès au moindre coût » des marchés de crédit, pour chacun des trois secteurs concernés. Dans les années 30, en effet, l’absence de liquidité avait totalement gelé les financements immobiliers notamment. L’application de cette devise au financement immobilier américain est à la charge de Fannie Mae (créée en 1938), Freddie Mac (1970) et des FHLB (1932). Leur mission consiste précisément à fluidifier le marché du crédit immobilier, en agissant soit sur le marché immobilier primaire, soit sur le marché secondaire selon des mécanismes complémentaires. L’action sur le marché primaire des FHLB, via l’octroi d’avances aux établissements financiers prêteurs, et celle de Fannie et Freddie sur le marché secondaire via la titrisation des créances, permettent aux banques d’avoir accès à des ressources en quantité suffisante pour accroître leur offre de crédit. Cet accès à la ressource est possible à moindre coût grâce à la garantie implicite de l’Etat sur les titres émis par les GSEs, qui leur permet de proposer aux établissements prêteurs un financement à un coût inférieur à celui généralement obtenu sur les marchés. Fannie et Freddie sont deux organismes jumeaux mais concurrents, les mécanismes leur permettant de remplir leur mission, qui sont exactement les mêmes. D’une part, ils aident les établissements prêteurs à titriser leurs créances. Ils garantissent pour ces titres le paiement des intérêts et du principal en cas de défaut de l’emprunteur. Ainsi habillés, ces mortgage backed securities (MBS) notés AAA, sont revendus aux prêteurs, qui peuvent s’en défaire au profit d’autres investisseurs. D’autre part, Fannie et Freddie contribuent à augmenter l’offre de crédit en achetant directement des prêts immobiliers sur le marché secondaire américain. Cette deuxième activité, plus risquée mais plus lucrative, est encadrée strictement par le régulateur qui limite les montants que les GSEs peuvent investir dans ce cadre. Les 12 FHLB sont des établissements régionaux mutualistes, détenus par environ 8 100 institutions financières, qui sont les seules à pouvoir utiliser leurs services. Grâce à la garantie implicite de l’Etat et donc à leur notation AAA, ils peuvent emprunter (via leur organe central) à faible coût, puis prêter ces sommes à un prix attractif, aux banques membres, souvent de petites banques régionales américaines. Les nouveaux chevaliers blancs du système financier ? Souvent montrées du doigt ces dernières années pour les risques que leur taille, leur croissance démesurée et leurs erreurs de gestion pouvaient faire courir au système financier américain, Fannie Mae et Freddie Mac opèrent un retour en grâce spectaculaire à la faveur de la crise de liquidité actuelle, aux côtés des FHLB. Ce sont, comme les baisses de taux et d’impôts, des outils du policy mix. Et ce même si leur efficacité pourrait être émoussée par les difficultés financières qu’elles rencontrent aussi du fait de la crise1. Les trois GSEs sont, en effet, devenues au fil des ans des mastodontes du système financier américain. Fannie Mae et Freddie Mac ont titrisé en 2006 les ¾ de l’ensemble des prêts hypothécaires titrisés. Le volume des garanties qu’ils accordent et des prêts qu’ils détiennent représente 47 % du stock de prêts immobiliers américains à fin 2007, ce qui en fait les 5e et 9e groupes financiers américains par la taille des actifs (respectivement 882 mds USD et 794 mds USD). Quant aux 12 FHLB, leurs actifs combinés atteignaient 1274 mds USD à fin 2007. L’activité totale des FHLB contribue à financer 9 % des prêts immobiliers américains. La puissance de Fannie et Freddie vient tout d’abord de ce que les MBS qu’elles garantissent peuvent être utilisés comme des collatéraux pour emprunter auprès de la Fed et des FHLB. Ensuite, du fait de l’importance des leviers à l’œuvre (grâce à un niveau de capital réglementaire 1 Fannie Mae et Freddie Mac ont enregistré en 2007 des pertes, respectivement de 2 mds USD et de 3 mds USD, pour la première fois de leur histoire. Leurs résultats pourraient être durement et durablement affectés si la baisse des volumes de prêts accordés et la montée des défauts se poursuivaient. Semaine du 24 au 28 mars 2008 2 Marchés Aurélie FONTAGNE Estelle HONTHAAS Hélène BAUDCHON aurelie.fontagne@ estelle.honthaas@ helene.baudchon@ credit-agricole-sa.fr credit-agricole-sa.fr credit-agricole-sa.fr plus faible que pour d’autres institutions financières), toute injection de liquidité a des effets multiplicateurs très importants. Ainsi avec 1 USD de capital, Fannie Mae et Freddie Mac ont apporté leur garantie à 60 USD de prêts en 2007. Les FHLB présentent quant à elles un niveau de levier moins important (18 fois). Pour les banques membres, les avances qui leur sont ainsi accordées par ces FHLB représentent un formidable outil de refinancement. Il suffit qu’elles disposent de titres, même illiquides, à apporter en collatéral, et elles bénéficient immédiatement d’une avance. Des titres RMBS notés AAA permettront de lever des capitaux à plus long terme et avec une décote moindre que celle que le marché applique dans les conditions de marché actuelles. Ainsi, les FHLB fournissent aux établissements bancaires une source de liquidité alternative au papier commercial, qui ne trouve plus preneur aujourd’hui. A un moment où tous les acteurs du système financier cherchent à se deleverager, Fannie, Freddie et les FHLB font donc le chemin inverse… D’où toute la portée des mesures récemment prises par leur régulateur respectif. L’OFHEO, autorité de tutelle de Fannie et Freddie, a relevé le 19 mars leur capacité de prêt en réduisant sensiblement le niveau de leurs fonds propres réglementaires. 200 mds USD de liquidités pourraient être ainsi immédiatement apportées au marché de la titrisation de prêts hypothécaires2. En échange, Fannie et Freddie doivent augmenter leur capital. Parallèlement, les FHLB ont été autorisées à augmenter de plus de 150 mds USD leurs avoirs en valeurs mobilières adossées à des créances hypothécaires (MBS) émises par Fannie Mae et Freddie Mac. Les FHLB se posent ainsi comme acheteurs en dernier ressort des titres des agences à un moment où il y a peu de demande face à une série de ventes forcées (pour répondre aux appels de marge, pour lever du cash) qui ont fait s’écarter le spread entre le taux sur les prêts hypothécaires et le taux sans risque. La FHA dépoussiérée Le gouvernement a également mobilisé la FHA (créée en 1934) pour endiguer les défauts et les saisies. La FHA fournit des garanties gouvernementales sur des prêts immobiliers accordés à une clientèle à bas revenus. La garantie permet à l’emprunteur de payer moins cher l’assurance et donc de contracter un prêt à un taux d’intérêt proche de celui d’un prêt prime3. Depuis août dernier, l’administration Bush soutient un projet de modernisation qui consiste à accroître l’offre de prêts garantis par la FHA en abaissant le montant requis d’apport personnel et en augmentant la taille des prêts. Dans le programme FHASecure, lancé en Sachant qu’au 4e trimestre 2007, pourtant déjà en net recul, le volume de prêts accordés sur le marché primaire avait atteint 8,5 mds USD par jour ouvré (contre 10,5 sur l’ensemble de l’année 2007), ce montant ne permettrait d’alimenter le marché que sur une durée de 23 jours ouvrés. 3 Par rapport à un prêt subprime, cela peut abaisser le taux d’intérêt de 2 points de pourcentage ou plus. Perspectives Hebdo août, les emprunteurs éligibles (en défaut à cause du reset4) se voient offrir l’opportunité d’un refinancement de leur prêt par un emprunt assuré par la FHA. Le montant maximum d’un prêt assuré par la FHA a été récemment relevé et le Congrès envisage une nouvelle extension. Cependant, ce programme ne peut être largement utilisé, les emprunteurs n’ayant pas ou peu d’apport dans leur logement n’étant pas éligibles. La baisse des prix immobiliers apparaissant comme un facteur essentiel dans la hausse des défauts et donc des saisies, une diminution du principal prêt, et donc du nombre de ménages en situation de negative equity5, ressort progressivement comme une meilleure solution que le gel des taux d’intérêt. Le Comité sur les services financiers de la Chambre des Représentants propose de donner autorité à la FHA sur un budget de 300 msd USD pour refinancer, par ce biais, 1 à 2 millions de prêts. Et tout ça, pour quoi faire ? Face à la crise financière, la priorité des autorités publiques est d’en limiter l’impact sur la sphère réelle. Le marché immobilier résidentiel est plus particulièrement ciblé : il faut mettre un terme à la spirale baissière dans laquelle il est entraîné sans empêcher la correction des déséquilibres d’aller à son terme (dixit H. Paulson, le secrétaire d’Etat au Trésor). Pour cela il faut, pêle-mêle : endiguer les saisies, accroître l’offre de prêts immobiliers abordables, améliorer la liquidité du marché de la titrisation des prêts hypothécaires, traquer la fraude, réduire les stocks de logements invendus, aider les communautés les plus touchées par la vague de saisies. La création par la Fed de la TSLF (Term Securities Lending Facility), l’augmentation du montant de MBS que les FHLB peuvent acheter, la réduction du niveau des fonds propres règlementaires détenus par Fannie Mae et Freddie Mac, le relèvement du montant maximum des prêts que les deux GSEs peuvent acheter, et les diverses propositions impliquant la FHA sont autant de mesures visant à accroître l’offre de crédit et à en diminuer le coût, en soutenant la demande pour les MBS et en facilitant le refinancement des prêts. Notre pari est que cet activisme multiforme va finir par payer, évitant une récession longue et profonde. Cependant, la partie est loin d’être gagnée. Mais ni la Fed ni le gouvernement n’ont dit leur dernier mot. Il leur reste des munitions, l’ultime d’entre elles étant la création d’une structure de défaisance. L’idée circule depuis plusieurs mois déjà. C’est une solution contraire aux principes libéraux de l’administration Bush mais la gravité de la situation pourrait finir par lui forcer la main. 2 Au moment du reset, soit au bout des deux ou trois premières années du prêt, le taux d’intérêt d’appel de l’emprunt est révisé à la hausse. Tous les emprunteurs ne sont pas capables de faire face à l’augmentation induite des mensualités. 5 Cas où la valeur du bien immobilier ne couvre plus le montant du prêt. 4 Semaine du 24 au 28 mars 2008 3 Perspectives Hebdo Marchés Dollar : volatilité excessive Le marché des changes reste caractérisé par une importante volatilité liée aux évolutions erratiques du dollar. Celui-ci s’est ainsi légèrement repris contre la plupart des devises en début de semaine, après la publication de quelques indicateurs favorables. Contre l’euro, après un bref passage sous les 1,56, il s’est stabilisé autour des 1,58. Il a également repris quelques couleurs vis-à-vis d’autres grandes devises (yen et dollar canadien notamment). Certaines monnaies asiatiques se sont aussi légèrement affaiblies contre le billet vert. La légère remontée du dollar cette semaine n’est toutefois qu’un court répit. Les marchés restent extrêmement sensibles aux indicateurs américains et aux anticipations de politique monétaire. Or, à court terme, ces derniers ne devraient pas jouer en faveur du dollar, les risques baissiers qui pèsent sur la croissance américaine restant importants. Au total, si le dollar peut bénéficier ponctuellement de son statut de valeur refuge, les incertitudes sur l’état de santé de l’économie américaine pourraient le faire chuter davantage. Taux change effectif nominal du dollar et volatilité des marchés des changes 115 16 105 12 95 85 8 75 65 96 97 98 99 00 Source : Bloomberg, Fed, CA 4 01 02 03 04 05 06 07 08 Taux de change effectif nominal Volatilité implicite des devises du G7 (ech. dr.) Olivier BIZIMANA [email protected] Bourses : stabilisation précaire ? Après le krach boursier du 21 janvier et une période d’évolution en dents de scie au gré des nouvelles économiques, les marchés actions se sont repris depuis l’annonce de la Fed d’une nouvelle baisse de 75 pdb la semaine dernière. Les précédents relâchements monétaires avaient déjà provoqué des soubresauts des principaux indices mais ceux-ci s’étaient rapidement révélés éphémères. Cette fois, la détermination de la Fed ainsi que de bonnes nouvelles concernant les banques américaines laissaient présager d’un rebond plus durable. Dans le sillage des places américaines, l’ensemble des places boursières avait alors rebondi en début de semaine. Néanmoins, ce rebond s’est terminé en fin de semaine à la suite de mauvaises nouvelles économiques (confiance des consommateurs américains au plus bas, nouvelles baisses des prix immobiliers), démontrant ainsi qu’un rebond durable ne se matérialisera pas véritablement tant que une solution soutenable à la crise du crédit ne sera pas trouvée. Indices boursiers jan 07 =100 130 120 110 100 90 80 janv 07 avr 07 juil 07 oct 07 S&P 500 Dow Jones Source : Datastream, CA. janv 08 avr 08 CAC40 DAX Grégory CLAEYS [email protected] Crédit : détente des spreads de CDS, à confirme Le marché du crédit a connu ces deux dernières semaines son premier vrai rebond depuis le début de l’année. L’accumulation des bonnes surprises récentes a entraîné une détente des spreads (sauvetage de Bear Stearns, interventions de la Fed, résultats des banques) et des facteurs techniques l’ont accentuée, dont le « roll » des indices de CDS le 19 mars. La situation est loin d’être normalisée, mais la baisse importante des primes de CDS témoigne d’une accalmie sur le marché des dérivés de crédit. En Europe, les indices Itraxx se sont stabilisés entre 40 et 90 pdb sous leurs points hauts récents. On observe par ailleurs un regain d’activité, certes modeste mais encourageant, sur le marché cash. Certaines entreprises ont profité de cette fenêtre d’opportunité pour procéder à des émissions de dette dans des conditions moins défavorables. Globalement, le marché du crédit reste fragile, le secteur financier faisant toujours l’objet de toutes les attentions. Europe : spreads de CDS pdb pdb (en gris les dates de redéfinition du panier de CDS) 700 600 200 150 500 100 400 300 50 200 100 janv.-07 avr.-07 juil.-07 Europe Crossover 5Y oct.-07 janv.-08 0 avr.-08 Europe Investment Grade (dr.) Source : Bloomberg, CA Semaine du 24 au 28 mars 2008 Frederik DUCROZET [email protected] 4 Scénario économique Source : Datastream, Prévisions des économistes de Crédit Agricole S.A. Semaine du 24 au 28 mars 2008 Perspectives Hebdo 5 Source : Datastream, Scénario financier Prévisions des économistes de Crédit Agricole S.A. Semaine du 24 au 28 mars 2008 Perspectives Hebdo 6 Amériques Hélène BAUDCHON [email protected] Perspectives Hebdo États-Unis : la consommation sous pression • Le bilan de la semaine est mitigé. Les ventes de logements dans l’ancien ont surpris à la hausse (en progressant de 3 % sur le mois de février) mais celles dans le neuf sont ressorties en ligne avec les attentes (en baisse de 1,8 %). Si côté activité, la situation du marché immobilier reste mauvaise mais sans plus se dégrader, l’évolution des prix devient vraiment préoccupante, le rythme de baisse allant en s’accélérant et atteignant 11 % en glissement annuel selon l’indice composite S&P Case-Shiller portant sur 20 métropoles. Deux autres indicateurs ont été franchement mauvais : la confiance des ménages selon l’enquête du Conference Board, qui s’est écroulée en mars, ce qui ne saurait surprendre ; les nouvelles commandes de biens durables qui ont surpris à la baisse (avec un recul de 1,7 % sur le mois de février). Les dépenses de consommation des ménages ont progressé de 0,1 % en termes nominaux sur le mois de février et sont restées stables en termes réels. C’est moins qu’attendu mais compte tenu des risques baissiers qui pèsent sur la consommation, ce n’est pas si mal. De plus, l’inflation sous-jacente, mesurée par le déflateur implicite, est tout juste repassée sous la barre des 2 % en glissement annuel. • La semaine prochaine seront publiés trois indicateurs majeurs de l’état de santé de l’économie : les enquêtes ISM sur le climat des affaires dans les secteurs manufacturier et non manufacturier (attendues en recul, respectivement, à 47 et 48) et, surtout, le rapport sur l’emploi. Nous anticipons 40 000 destructions nettes d’emplois et une remontée du taux de chômage à 5 %. Immobilier : signes de stabilisation côté activité mais dégradation côté prix Le marché immobilier résidentiel américain a-t-il touché le fond ? La question est de nouveau soulevée à la faveur de bonnes surprises relatives sur les chiffres de ventes en février. Plus précisément, les ventes dans l’ancien ont en effet surpris à la hausse, en progressant de 2,9 % sur le mois (contre une légère baisse attendue). Les ventes dans le neuf ont, elles, baissé mais en ligne avec les attentes (de 1,8 %). Ventes de logements anciens (cvs) déc millions d'unités (taux annuel) 4,91 (m/m, %) -2,2 (a/a, %) -22,2 prix de vente médian ('000 $) 205,0 janv févr 4,89 4,86 -0,4 -0,6 -23,4 -26,4 198,7 197,2 193,9 5,03 2,9 -23,8 Ventes de logements neufs (cvs) milliers d'unités (m/m, %) (a/a, %) déc 605 611 -4,0 -3,2 -40,6 -40,0 janv 588 601 -2,8 -1,6 -33,9 -32,5 févr 576 -4,2 -31,4 590 -1,8 -29,8 milliers 6 500 6 000 5 500 US : Ventes de maisons individuelles dans le neuf et l'ancien milliers 1400 1300 ancien 1200 neuf (dr.) 1100 5 000 1000 4 500 900 4 000 800 3 500 700 3 000 600 2 500 500 2 000 400 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 en gris, les récessions Source : NAR, Census Bureau, CA. On se souviendra que le marché avait donné des signes de stabilisation au tournant 2006-2007, qui n’avaient pas fait long feu, crise du subprime oblige. Aujourd’hui, un an plus tard, le marché a continué de purger ses déséquilibres et le fort redressement de l’indicateur d’accessibilité à la propriété met en place les conditions de la reprise (effet mécanique des baisses de taux et de prix). Sauf que celle-ci ne se dessine pas encore. Les ratios stocks/ventes ne montent plus mais ils restent à des niveaux élevés : les pressions baissières sur l’activité et les prix sont toujours présentes. Surtout, côté prix, leur baisse va en s’accélérant, ce qui est très préoccupant du fait des nombreuses répercussions que cela a : effet richesse négatif, freinage de la consommation et de la croissance, hausse des défauts et des saisies et des situations de negative equity, gonflement de l’offre de logements, pertes et dépréciations en chaîne dans le système bancaire, restriction de l’offre de crédit, baisse de la demande de logements, et ainsi de suite. a/a, % US : Prix de l'immobilier a/a, % 20 20 16 16 12 12 8 8 4 4 0 0 -4 -4 -8 -8 -12 -12 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 S&P Case-Siller (10) Source : NAR, Global Insight, CA. prix médian dans l'ancien en gris, les récessions La consommation sous pression Les chiffres de février des dépenses de consommation des ménages méritaient l’attention plus encore que d’habitude. En effet, l’occurrence d’un chiffre de croissance négatif de la consommation et donc du PIB au 1er trimestre en dépendait pour une grande part. Le résultat est plutôt rassurant mais les Semaine du 24 au 28 mars 2008 7 Amériques Hélène BAUDCHON [email protected] Perspectives Hebdo inquiétudes se reportent automatiquement sur le mois de mars. En termes nominaux, les dépenses de consommation des ménages ont progressé de 0,1 % sur le mois de février, soit un peu moins qu’attendu. En termes réels, elles sont stables : dans le contexte actuel, ce n’est pas si mal. L’acquis de croissance pour le premier trimestre est de 0,8 % en rythme trimestriel annualisé. Il faudrait que le mois de mars soit catastrophique pour avoir un chiffre négatif. Nous conservons donc notre hypothèse d’un taux de croissance du PIB tout juste positif. L’écroulement de la confiance des consommateurs selon l’enquête du Conference Board n’est pas complètement une surprise. Il n’empêche que le signal est mauvais, tant dans la perception très dégradée de la situation actuelle qu’au niveau des anticipations des ménages. La dégradation du marché du travail est nette aux yeux des ménages, ce qui justifie notre hypothèse d’une remontée du taux de chômage à 5 % en mars. Etats-Unis : Chômage et confiance % % 50 8 40 7 30 6 20 5 10 4 Revenu et consommation des ménages (m/m, cvs) revenu disponible consommation consommation réelle taux d'épargne déc 0,4 0,3 0,0 -0,1 janv 0,4 0,4 0,0 -0,1 0,4 0,2 -0,1 0,0 0,4 0,4 0,1 févr 0,3 0,2 0,2 0,1 0,5 0,1 0,0 0,3 US : consommation et revenu 0 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 jobs hard to get 7 6 6 estimation finale 5 5 4 4 3 3 2 2 1 1 PIB réel (t/t, taux annualisé) (a/a) consommation (t/t, t.a.) invt. équip. & logiciels (t/t, t.a.) invt. résidentiel (t/t, t.a.) exportations (t/t, t.a.) importations (t/t, t.a.) stocks (mds $ de 2000) déflateur chaîné (t/t, t.a.) (a/a) profits après impôts (t/t, %) (a/a) 0 0 -1 -2 consommation revenu disponible -1 -2 1991 1993 1995 1997 1999 2001 2003 2005 2007 Source : BEA, CA. Côté inflation, les nouvelles sont moyennement bonnes. Les chiffres sont un peu supérieurs à ce que nous attendions (+0,1 % sur le mois contre une stabilité attendue). L’inflation sous-jacente repasse néanmoins sous la barre des 2 % en glissement annuel, ce que la Fed devrait voir d’un bon œil. a/a, % 5,5 5,0 Etats-Unis : inflation (PCE) 4,5 4,0 3,5 Comptes nationaux 07 T2 3,8 1,9 1,4 4,7 -11,8 7,5 -2,7 5,8 2,6 2,7 5,1 -2,2 07 T3 4,9 2,8 2,8 6,2 -20,5 19,1 4,3 30,6 1,0 2,4 -3,1 -7,0 07 T4 0,6 0,6 2,5 2,5 1,9 2,3 3,3 3,1 -25,2 -25,2 4,8 6,5 -1,9 -1,4 -10,1 -18,3 2,7 2,4 2,6 2,6 -11,5 -10,4 La croissance au 4e trimestre 2007 est finalement estimée à 0,6 % en rythme trimestriel annualisé, soit inchangée par rapport aux deux autres estimations. La nouvelle vient de la publication des profits macro, au 4e trimestre qui baissent sur le trimestre (de 3,3 %) mais pas en variation sur un an, grâce aux profits dégagés dans le reste du monde. Surtout, leur évolution est loin d’être aussi dramatique que ce suggère les profits des entreprises du S&P 500.. Cependant, ils restent sous pression. US : profits a/a, % 30 30 20 20 10 10 0 0 -10 3,0 2,5 2,0 1,5 1,0 taux de chômage (dr.) en gris, les récessions Source : BLS, TCB, CA. a/a, % (données réelles) 7 -10 -20 total sous-jacent Confiance des consommateurs (cvs) févr 75,0 76,4 100,6 104,0 57,9 58,0 mars 74,0 89,2 47,9 1999 2001 2003 -30 2005 2007 zones grisées = récession Commandes de biens durables (cvs) À retenir aussi cette semaine janv 87,3 114,3 69,3 1997 Source : BEA, Bloomberg, CA. 0,5 0,0 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 indice du Conference board situation actuelle situation attendue profits comptes nationaux 1995 Source : BEA, CA. -20 profits S&P 500 -30 zone de confort de la Fed 3 64,5 commandes (m/m, %) (a/a, %) hors transports (m/m, %) (a/a, %) hors défense (m/m, %) (a/a, %) biens de capital (m/m, %) (a/a, %) hors avions (m/m, %) (a/a, %) Semaine du 24 au 28 mars 2008 déc 4,4 2,9 1,9 1,5 2,0 1,0 5,4 4,4 5,2 2,1 janv -5,1 3,9 -1,5 3,1 -4,4 3,8 -8,2 14,7 -1,5 5,2 -4,7 4,5 -1,0 3,7 -4,2 4,1 -8,4 14,5 -1,8 4,9 févr 1,5 5,5 -2,6 1,6 -1,6 1,1 -1,0 6,9 -2,6 4,7 -1,7 2,2 8 Amériques Hélène BAUDCHON [email protected] Les nouvelles commandes de biens durables ont accusé un 2e mois de baisse consécutive, en ligne avec le message pessimiste renvoyé par l’évolution récente de la composante « nouvelles commandes » de l’enquête ISM. En variation sur un an, les nouvelles commandes et les livraisons sont encore en hausse, ce qui paraît compatible avec une progression, ralentie, des dépenses réelles d’investissement productif en glissement annuel, elle-même compatible avec un recul sur le 1er trimestre. Une incertitude persiste sur l’ampleur de ce recul. a/a, % 25 20 15 US : ISM et nouvelles commandes 75 70 10 5 0 -5 -10 -15 -20 -25 janv -2,5 févr 0,6 janv 41,9 févr 50,8 mars 48,0 jeudi 3 avril, 10:00 (ET) ISM non manufacturier activité Comme dans le secteur manufacturier, le climat des affaires dans les secteurs non manufacturiers devrait fléchir en mars, en ligne avec l’évolution récente des ventes de détail. US : Ventes de détail et ISM non manuf. 60 55 7 58 50 6 56 45 5 54 40 4 52 35 3 50 2 48 1 46 62 0 2003 2004 2005 2006 2007 hors essence, alim. et autos (av. de 1 mois) Source : Census Bureau, ISM, CA. janv 50,7 févr 48,3 mars 47,0 L’enquête ISM sur le climat des affaires dans le secteur manufacturier est attendue en recul, en ligne avec le message renvoyé par les enquêtes régionales déjà disponibles et avec l’évolution des taux corporate, comme mesure de l’accès aux marchés de capitaux. Lorsque ceux-ci se redressent et donc que l’accès au crédit se renchérit, comme c’est le cas actuellement, le climat des affaires s’en ressent. L’impact n’est pas immédiat cependant. Aujourd’hui, le climat des affaires est plutôt dans une phase intermédiaire, tiré vers le bas par les mauvais débouchés intérieurs et vers le haut par les perspectives de croissance dans le reste du monde. Etats-Unis : ISM et taux corporate m/m-12 (av. de 11 mois) -2,0 m/m-12 20 hausse des taux = baisse du moral -1,5 -1,0 15 10 -0,5 5 0,0 0 0,5 -5 1,0 -10 1,5 -15 2,0 -20 2005 taux BBB 10 ans (g. inversée) Source : ISM, Standard & Poors, CA. 2007 2009 ISM manuf. (dr.) en gris, les récessions Dépenses de construction nominales (m/m, cvs) déc 2,0 8 ISM 2003 nouvelles commandes 60 mardi 1er avril, 10:00 (ET) 2001 Commandes à l'industrie a/a, % 9 À venir… 1999 mercredi 2 avril, 10:00 (ET) 65 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 nouvelles commandes manuf. de biens durables ISM - nvlles commandes (dr., av. de 6 mois) Source : Census Bureau, ISM, CA. indice résumé Perspectives Hebdo déc -1,3 janv -1,7 févr -1,0 Les dépenses de construction sont attendues en recul, les dépenses dans l’immobilier résidentiel comme commercial baissant désormais de concert. 44 2008 ISM non manuf. vendredi 4 avril, 08:30 (ET) Marché du travail taux de chômage nbre d'employés (m/m, '000) durée hebdo. de travail salaire horaire (m/m, %) a/a, % janv 4,9 -22 33,7 0,3 3,7 févr 4,8 -63 33,7 0,3 3,7 mars 5,0 -40 33,7 0,3 3,6 Tous les indicateurs avancés du marché du travail pointent vers un ralentissement sévère des créations nettes d’emplois. Ce n’est plus seulement que les entreprises embauchent moins, elles commencent à licencier à en juger l’orientation clairement haussière désormais des inscriptions hebdomadaires au chômage. En attendant les composantes « emplois » des enquêtes ISM ainsi que l’estimation ADP des créations nettes d’emplois salariés privés, notre prévision préliminaire est de 40 000 destructions nettes d’emplois salariés non agricoles. Nous attendons une remontée du taux de chômage à 5 %. US : Offres d'emplois presse et emploi a/a, % (avancé de 5 mois) 30 milliers 350 300 20 250 10 200 150 0 100 -10 50 0 -20 -50 -30 -100 -150 -40 -200 -50 -250 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 help-wanted index créations d'emplois salariés non agri. (dr., mm12) en gris, les récessions Source : BLS, CA. Semaine du 24 au 28 mars 2008 9 Europe Olivier BIZIMANA olivier.bizimana@credit -agricole-sa.fr Frederik DUCROZET frederik.ducrozet@credit -agricole-sa.fr Florence TOUYA florence.touya@credit -agricole-sa.fr UEM : l’Allemagne creuse l’écart… • Nouvelle hausse surprise de l’IFO en mars : l’enquête confirme la résistance de l’économie allemande face aux chocs, mais son niveau surestime la croissance. • En France, le rebond de l’enquête INSEE est compatible avec un ralentissement graduel de l’activité. En Italie, la baisse du climat des affaires s’est accélérée au 1er trimestre. • A ce stade, l’image globale reste donc celle d’un ralentissement global mais avec une forte hétérogénéité entre les pays. En cas de nouveau choc, la croissance s’en trouverait fragilisée. A court terme, la hausse de l’IFO réduit toutefois la probabilité d’une baisse de taux de la BCE. Les enquêtes nationales pour le mois de mars confirment la tendance observée sur le 1er trimestre. La correction se poursuit, mais à un rythme variable selon les pays. Malgré la bonne tenue des indicateurs français, l’Allemagne creuse de nouveau l’écart avec le reste de la zone euro (cf. graphique). Ecart-type Climat des affaires en zone euro 4 Allemagne : IFO par secteurs pts 120 110 100 90 80 97 3 98 99 00 01 02 03 04 Construction Commerce détail 05 06 07 08 Manuf. Commerce gros Source : IFO, CA Toutefois, les autres indicateurs de confiance pour l’Allemagne renvoient un message moins optimiste. Les indices PMI des directeurs d’achat ont également rebondi début 2008, mais leur niveau est davantage compatible avec une croissance au potentiel (cf. graphique infra). Sans parler de l’indice ZEW qui reste voisin de ses plus bas niveaux sur 15 ans, même si le moral des investisseurs et des analystes est naturellement plus impacté par la crise financière. 6 écarttypes 4 5 3 % (Les séries sont centrées réduites) Perspectives Hebdo Allemagne : enquêtes et croissance 4 2 2 3 1 1 2 0 0 1 -1 -1 0 -2 -2 -1 97 98 99 00 Allemagne (IFO) 01 02 03 04 05 06 07 France (INSEE) 08 Italie (ISAE) Source : Datastream, CA -3 96 97 98 99 PIB (a/a) 00 01 02 03 IFO (dr.) 04 05 06 07 08 PMI manuf. (dr.) Source : Eurostat, IFO, ZEW, CA Allemagne : hausse de l’IFO, bis repetita Allemagne - enquête Ifo dans l'industrie indice Ifo situation actuelle situation future -2 Jan 103.4 107.9 99.0 Feb 104.1 110.3 98.2 Mar 103.5 104.8 109.0 111.5 98.0 98.4 L’IFO affiche une nouvelle hausse en mars (de 104,1 à 104,8 points), la 3e consécutive. C’est encore l’amélioration de sa composante courante qui tire l’indice vers le haut, alors que les anticipations se stabilisent. La bonne résistance du secteur industriel allemand se confirme, tout comme le regain de confiance observé depuis le mois dernier dans le commerce de détail. Après une année 2007 marquée par la hausse de 3 points du taux de TVA, et dans un contexte de revalorisations salariales plus importantes cette année, les perspectives dans ce secteur se sont subitement améliorées (cf. graphique). Dans le reste de la zone euro, la France résiste… En France, malgré l’accumulation des chocs adverses, le climat des affaires continue de faire de la résistance. L’enquête de confiance dans l’industrie a ainsi, contre toute attente, rebondi en mars à 109, après 107 en février. Les chefs d’entreprises considèrent que le rythme d’activité passé s’est renforcé et sont relativement optimistes quant à l’évolution de la conjoncture industrielle au cours des prochains mois. Les perspectives générales s’améliorent, les carnets de commandes globaux et étrangers sont jugés très bien étoffés, la demande adressée à l’industrie ne devrait donc pas s’effondrer. Néanmoins, sur le T1, la conjoncture industrielle a légèrement ralenti. En moyenne sur les trois mois du trimestre, l’enquête s’établit en effet à 108, contre 109 au T4 2007. Il est toutefois difficile d’en déduire les implications sur l’ensemble de l’activité, l’enquête dans l’industrie ayant eu tendance à surestimer la croissance du PIB au cours des derniers trimestres Semaine du 24 au 28 mars 2008 10 Europe Olivier BIZIMANA olivier.bizimana@credit -agricole-sa.fr Frederik DUCROZET frederik.ducrozet@credit -agricole-sa.fr (cf. graphique). Néanmoins, la baisse de la confiance dans les autres secteurs nous incite à penser que la croissance française est restée modérée au T1. En particulier, le climat des affaires dans les services s’est dégradé sur les trois derniers mois, l’indicateur synthétique ayant reculé de 5 points à 105 en moyenne au T1. France: indice de confiance dans l'industrie et croissance du PIB Indice %, a/a 125 Perspectives Hebdo Italie: Croissance et indice de confiance dans l'industrie 5,0 %, a/a 105 4,0 100 3,0 95 2,0 90 1,0 5 85 0,0 115 110 3 105 2 100 1 95 0 90 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 Indicateur synthétique Croissance du PIB (ech.dr.) Source : Reuters, CA Par ailleurs, la confiance des ménages continue à s’éroder. L’indice résumé d’opinion des ménages a encore baissé d’un point, à -36 en mars, son plus bas historique. Les craintes entourant l’évolution du pouvoir d’achat continuent en effet de peser sur le moral des ménages. Cependant, les achats de produits manufacturés sont restés vigoureux. Soldes d'opinion 20 10 10 0 0 -10 -10 -20 -20 -30 -30 -40 -40 87 90 Source : INSEE, CA 93 96 99 Indice résumé 02 05 PIB 08 07 06 05 04 03 02 01 00 99 98 Source : Datastream, CA Enquête ISAE dans l'industrie Quelques bonnes nouvelles viennent néanmoins nuancer ce tableau. En effet, la confiance progresse pour le troisième mois consécutif dans la construction et se redresse dans les services, dans l’attente d’une reprise au cours des prochains mois. Au total, les enquêtes de confiance sorties cette semaine confortent notre scénario de ralentissement modéré de l’activité dans les grands pays de la zone euro. Nous tablons en effet sur une croissance de 0,3 % t/t au T1 pour l’ensemble de la zone. La bonne tenue des indicateurs d’activité en Allemagne, suggère toutefois que la croissance pourrait être un plus élevée. Tout dépendra de l’ampleur du rebond de la consommation des ménages. À retenir aussi cette semaine… France : confiance des ménages Soldes d'opinion 80 97 4 96 -1,0 120 20 Florence TOUYA florence.touya@credit -agricole-sa.fr UEM - nouvelles commandes déc janv À suivre la semaine prochaine… UEM - aggrégats monétaires M3 (a/a, %) déc 11,6 janv 11,5 févr 11,3 févr 3,2 mars 3,2 UEM - flash IPCH (ncvs) 08 perspectives d'achats (ech.dr) nov 2,0 2,0 -3,7 -3,7 -0,1 2,0 L’indice des entrées de commandes dans l’industrie a significativement progressé en janvier : +2 % m/m (après un recul sensible en décembre). Le secteur des transports est particulièrement en vue, avec une hausse de 6,2 % m/m. nvelles commandes (m/m, % CPI (a/a, %) janv 3,2 UEM - enquête de la Commission Européenne …. et l’Italie est toujours à la traîne Après un plus bas atteint par la confiance des ménages, celle des entreprises manufacturières a affiché un nouveau ralentissement en mars, selon l’enquête ISAE, l’indicateur passant de 89,6 en février à 89 en mars (son plus bas niveau depuis août 2005). Cette dégradation émane essentiellement de la contraction des carnets de commandes sur le marché intérieur. En revanche, les stocks diminuent et les anticipations de production se stabilisent. Si l’on s’en tient aux résultats de l’enquête dans l’industrie, il est permis de penser que la croissance a continué à s’affaiblir au T1 (cf. graphique). janv sentiment économique 101,7 confiance des ménages -11,5 indicateur du climat des affai 0,8 févr 100,1 -12,0 0,7 mars 100,3 -12,0 0,8 janv 7,1 févr 7,0 UEM - marché du travail (cvs) taux de chômage (%) déc 7,1 Allemagne - marché du travail (cvs) nbre chômeurs (m/m, '000) taux de chômage (%) janv -91 8,1 févr -75 8,0 mars -50 8,0 Allemagne - commandes à l'industrie (cvs) nvelles commandes (m/m, %) déc -1,1 janv -1,5 févr 0,7 janv -0,5 févr 0,0 Allemagne - ventes de détail (cvs) volume avec auto. (m/m, %) Semaine du 24 au 28 mars 2008 déc 1,1 11 Asie Pacifique Sandrine BOYADJIAN [email protected] Perspectives Hebdo Japon : des échanges commerciaux robustes Le marché du travail continue de se détériorer • Le Japon reste serein face au ralentissement américain. Son commerce extérieur continue de soutenir la croissance. Toutefois, les entreprises nippones restent prudentes en termes d’embauches. • Sous la pression des prix de l’énergie et des produits alimentaires, l’inflation a augmenté en février. • L’impasse politique se poursuit. Le maintien de la taxe sur l’essence a été rejeté par l’opposition. La Banque centrale est toujours sans pilote. M. Shirakawa fait pour le moment l’intérim. En février le taux de chômage s’est redressé à 3,9 % (après 3,8 % le mois précédent) et le ratio offre sur demande d’emploi a diminué (à 0,97 après 0,98). Ces chiffres traduisent la prudence des entreprises à embaucher, en particulier celle des PME qui font face à des coûts de plus en plus élevés et qui sont obligées de comprimer leurs marges. Tant que ces entreprises n’enregistrent pas une amélioration de leurs conditions, le marché du travail continuera de se dégrader. En effet, les PME représentent 70,2 % des emplois salariés, selon le JETRO. Le commerce extérieur reste un soutien à la croissance En février, l’indice des prix à la consommation (IPC) hors produits frais s’est accéléré, atteignant 1 % en glissement annuel. Un tel chiffre n’avait pas été enregistré depuis la hausse de la TVA en avril 1997. Cette progression provient essentiellement de la flambée des prix de l’énergie (9,2 % a/a) et des produits alimentaires (1,2 %). En effet, hors énergie et alimentation, l’IPC reste légèrement négatif à -0,1 % a/a, et ce pour le quatrième mois consécutif. Dans la région de Tokyo, l’IPC a été en hausse en mars (+0,6 % a/a). Au vu de ce résultat, l’indice national devrait enregistrer une hausse de 1,3 % a/a en mars, soit un niveau très élevé. L’impasse politique s’est aggravée cette semaine. Le parti de l’opposition a rejeté la nouvelle proposition du Premier ministre, M. Fukuda, de maintenir la taxe sur l’essence dont les recettes seront utilisées pour les dépenses générales et plus seulement pour les constructions autoroutières. A partir du 1er avril, le prix de l’essence devrait donc diminuer de 25,1 yen/ litre, soit une baisse de 16 % du prix de l’essence. Cela devrait contribuer à une baisse de 0,4 point de pourcentage de l’IPC hors produits frais en mars. Mais en mai, la composante énergie pourrait se redresser à nouveau car, après le rejet de la Chambre Haute de cette taxe, et un délai de 60 jours, la Chambre Basse dirigée par le parti de la coalition pourra alors faire approuver cet impôt. En février, le surplus commercial s’établit à 598,4 millions de yen (données corrigées des variations saisonnières). En volume, les exportations sont restées dynamiques (+14,8 % en glissement annuel après +10,4 % en janvier). Sans surprise, les exportations à destination des Etats-Unis ont continué de reculer (-5 % après -17,8 %). Mais ce repli a été compensé par la forte demande des marchés asiatique et européen (respectivement 16,8 % et 15,7 %). Le repli des importations s’est accentué (-3,8 % en glissement annuel après -1,5 %). A noter le repli des importations de produits alimentaires qui fait suite au problème d’intoxication avec des raviolis chinois contaminés par un insecticide au début du mois de février. Au vu de ces chiffres, la contribution du commerce extérieur à la croissance du PIB devrait rester forte au premier trimestre 2008. Ces résultats viennent ainsi confirmer notre diagnostic sur la théorie du découplage – l’Asie serait immunisée contre un ralentissement de l’activité aux Etats-Unis – à laquelle nous ne croyons pas. Nous pensons que la faiblesse de la demande intérieure américaine va impacter la zone Asie avec un certain délai (à partir du deuxième ou troisième trimestre 2008 au plus tôt). L’effet ne devrait être qu’une inflexion cyclique dans les pays émergents asiatiques, comme la Chine, principal partenaire commercial du Japon. Sur l’économie nippone, cela serait synonyme d’une croissance molle au cours des prochains trimestres. Quant aux effets du change, ils seraient limités, au moins à cours terme. En effet, si le yen s’est fortement apprécié face au dollar (+11,5 % depuis le début 2008), son taux de change effectif (moyenne des taux de change bilatéraux du yen pondérée par le poids relatif de chaque pays étranger dans le commerce extérieur japonais) s’est peu apprécié sur la même période. Des prix qui montent toujours plus haut a/a, % Japon : IPC et ses composantes 1,2 0,8 0,4 0,0 -0,4 -0,8 janv.- avr.- juil.- oct.- janv.06 06 06 06 07 energie hors energie et alim Sources : Statistics Bureau, CA. Semaine du 24 au 28 mars 2008 avr.07 juil.- oct.- janv.07 07 08 alimentation CPI hors pdts frais 12 Pays Émergents Riadh EL-HAFDHI [email protected] Perspectives Hebdo Actualité de la semaine • Les pressions inflationnistes dominent l’actualité des émergents cette semaine, et plusieurs pays ont haussé leurs taux d’intérêt, à l’exception notable des pays du golfe Persique, contraints de suivre la baisse récente des Fed Funds aux EtatsUnis. En Egypte, la Banque centrale a augmenté son taux au jour le jour de 50 pb à 9,5 %, indiquant que cette hausse visait à contenir l’inflation (12,1 % en février), notamment l’inflation importée sur les biens alimentaires. La Roumanie a aussi relevé son taux directeur de 50 pb à 9,50 % après une hausse de 100 pb en février. Cette décision vise à maîtriser les fortes tensions inflationnistes (presque 8 % en février et 8,5 % estimé en mars) contre l'objectif de 2,8-4,8 % avant la fin de cette année. La Roumanie a besoin de resserrer d'avantage sa politique monétaire pour maîtriser les tensions inflationnistes, a déclaré le représentant régional du FMI, Juan Jose FernandezAnsola. En Pologne, la Banque centrale (NBP) a relevé son taux directeur de 25 pb à 5,75 % après une hausse de 25 pb en février, toujours pour mieux maîtriser l'inflation qui a atteint 4,2 % en février, comparé à l'objectif de 2,5 %. Il s'agit de la septième hausse des taux depuis un an, et de la troisième en 2008. La Slovaquie maintient, quant à elle, inchangé son taux directeur à 4,25 % pour le onzième mois consécutif, soit 25 pb au-dessus de celui de la BCE afin de faciliter l'adoption de l'euro prévue en janvier 2009. Le président de la BCE, Jean-Claude Trichet, a déclaré que la soutenabilité du critère de l'inflation à long terme sera le facteur décisif dans l'évaluation de l'éligibilité de la Slovaquie pour son entrée dans la zone euro. L'inflation s’est accélérée à 3,4 % en février, mais ce rythme devrait être suffisant pour l’adoption de l'euro en janvier 2009. La République tchèque a aussi maintenu inchangé son taux directeur à 3,75 % après une hausse de 25 pb en février. Enfin au Qatar, suite à la baisse des Fed Funds américains la semaine dernière, la Banque centrale a baissé son taux préteur de 75 pb, le portant à 2,25 %. Elle emboîte ainsi le pas aux autres pays du G.C.C. dont la monnaie est liée au dollar et qui ont dû baisser certains de leurs principaux taux de 75 pb la semaine dernière, et cela malgré une inflation préoccupante et une croissance économique forte. En Arabie saoudite, l’inflation a atteint 8,7 % en février, son niveau le plus haut depuis 1980. La Russie a, quant à elle, relevé ses prévisions d'inflation pour 2008. Elles étaient préalablement de 7,5 %8,5 % et passent à 8,0 %-9,5 %, en raison de la hausse des prix dans le secteur alimentaire. L’actualité politique est mouvementée au Liban et en Turquie, avec tout d’abord un nouveau report de l’élection présidentielle libanaise, repoussée au 22 avril. En conséquence de ce nouveau report, il n’y aura pas de président libanais au sommet arabe de Damas les 29 et 30 mars. De plus, le gouvernement libanais le boycottera dans son ensemble. L’Arabie saoudite et l’Egypte ont déjà annoncé qu’ils n’y enverraient que des délégations de second ordre. Ils protestent ainsi contre l’ingérence syrienne au Liban qui serait responsable du grave blocage politique actuel. En Turquie, le mouvement nationaliste turc d'opposition MHP a fait savoir qu'il n'était pas favorable à un possible référendum visant à amender la Constitution en vue d'éviter le risque d'interdiction du parti islamisant au pouvoir AKP. La Cour constitutionnelle doit se prononcer sous peu sur la recevabilité d'une requête du parquet en faveur de la dissolution du parti du président Abdullah Gül et du Premier ministre Recep Tayyip Erodgan, accusé de « menées anti-laïques », mais sa décision sur le fond n'est pas attendue avant plusieurs mois. Dans l'attente de la décision imminente de la Cour constitutionnelle, les marchés financiers sont extrêmement nerveux et craignent une éventuelle période d'incertitude politique en Turquie. Les fonds souverains retrouvent le devant de l’actualité avec tout d’abord l’annonce du Qatar Investment Authority et du groupe public I.P.I.C des E.A.U (qui gère 90 % des revenus pétroliers d’Abu Dhabi) qui vont créer un fonds doté de 2 mds USD pour procéder à des acquisitions « dans tous les secteurs ». Selon le Dubaï Group (un fonds d’investissement possédé par le souverain de Dubaï), les fonds souverains devraient continuer à investir dans des institutions financières européennes et américaines au cours des prochaines années alors que ces dernières « continueront à nécessiter des apports de liquidités ». La Russie, elle, a partagé son fonds de stabilisation pétrolier de 157 mds USD en un fonds de réserve et en un fonds souverain destiné à des opérations de croissance. La Banque centrale continuera d'administrer le fonds de réserve, tandis que Moscou compte créer un organisme distinct, chargé d'engager des gérants extérieurs pour le fonds souverain lorsque les directives d'investissement de ce dernier auront été édictées en octobre. Le ministre des Finances russe souhaiterait que le fonds souverain investisse exclusivement à l'étranger mais des groupes de pression industriels et financiers, qui veulent le voir investir localement aussi, semblent prendre l'ascendant. Par ailleurs, les entrées nettes de capitaux devraient diminuer en 2008 et revenir à 3040 mds USD (19,5-26 mds d'euros) après le record de 82,3 mds USD enregistré l'an dernier. La Banque centrale est moins pessimiste et table sur 40-50 mds USD. Semaine du 24 au 28 mars 2008 13 Calendrier des Statistiques Économiques Perspectives Hebdo Edition du 28 mois 2008 Prochains indicateurs à suivre – semaine du 31 mars au 4 avril 2008 Lundi Mardi Mercredi Jeudi Vendredi Source : Datastream, Prévisions des économistes de Crédit Agricole S.A. Direction des études économiques de Crédit Agricole S.A. Internet : http://www.credit-agricole.com - Rubrique Etudes Economiques 75710 Paris cedex 15 - Fax : +33 (0)1 43 23 58 60 Abonnements : [email protected] Directeur de la publication et Rédacteur en chef : Jean-Paul Betbèze Réalisation et Secrétariat de rédaction : Sophie Bigot 14 Cette publication reflète l’opinion du Crédit Agricole à la date de sa publication, sauf mention contraire (contributeurs extérieurs). Cette opinion est susceptible d’être modifiée à tout moment sans notification. Elle est réalisée à titre purement informatif. Ni l’information contenue, ni les analyses qui y sont exprimées ne constituent en aucune façon une offre de vente ou une sollicitation commerciale et ne sauraient engager la responsabilité du Crédit Agricole ou de l’une de ses filiales. Le Crédit Agricole ne garantit ni l’exactitude, ni l’exhaustivité de ces opinions comme des sources d’informations à partir desquelles elles ont été obtenues, bien que ces sources d’informations soient réputées fiables. 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