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TOMUYA
« Un Japonais à Paris »
« C’était auparavant une voie à sens unique de l’Ouest vers l’Est : nous
recevions et l’Ouest produisait. Je crois qu’on se rapproche de plus en plus.
L’écart entre les cultures diminue chaque jour. » Ang Lee
Mai 2008
Le Japonisme versant « cool »… et francophile
Héraut du « Cool Japan »
En 2002 un journaliste américain décrit dans un article de la revue «Foreign Affairs», intitulé
Japan’s Gross National Cool (GNC), l’éclosion d’une nouvelle vague culturelle nippone. En
2004, « Le Monde » revient à la charge avec l’article de Philippe Pons : «Cool Japan» : Le
Japon superpuissance de la pop. Et début 2007, quels symboles forts que la nomination aux
Oscars américains d’un oeuvre tournée en japonais (« lettres d’Iwo Jima » de Clint
Eastwood) comme film de l’année et d’une actrice japonaise, Rinko Kikuchi, comme meilleur
second rôle féminin pour le film « Babel » !
Aujourd’hui la pop culture japonaise englobe dessins animés, BD, jeux vidéo, Hello Kitty,
Pokémon, films, séries TV, musiques, mode, architecture, gastronomie. Dans tous ces
domaines, le Japon exporte. Allégée de ses influences américaines, la culture nippone
contemporaine est avant tout asiatique, foisonnant à travers des phénomènes de fertilisation
croisée avec ses voisins, Chine, Corée, Thaïlande. Il est beaucoup question de « culturefusion », expression culte dans la région.
Il existe aussi une variante française. Depuis quelques décennies une communauté
entretient la flamme francophile avec ses lieux (Le « Ginpari », Le « Boum », le quartier de
Shibuya), ses associations et ses chanteurs (Yoshiko Ishii, Megumi Satsu, Tokiko Kato).
Ca explique aussi l’accueil réservé aux artistes français : Aznavour, Birkin, France Gall,
Tahiti 80, Clémentine, phénomène de l’Archipel.
Des échos de cet engouement sont arrivés en France, avec les sorties de l’album de Kenzo
Saeki « L’Homme à la tête de sushi », l’hommage à Bardot de Kasuko Hohki, les compils
« Gainsbourg Made in Japan » et « Japan Touch », et les spectacles de cabaret («les
Romanesques»). L’Hexagone s’intéresse de plus en plus aux phénomènes japonais - de
Japan-Expo aux Mangas via les groupes de rock - et à ses avatars, comme le groupe
allemand Tokio Hotel, inspiré par la J-Pop.
Tomuya Endo fait partie de la diaspora du japonisme « cool ». Chanteur et auteur, il a
beaucoup voyagé et s’est nourri de multiples influences. Parmi celles-ci trône la chanson
française. Comme Joséphine, il a deux amours : son pays…et Paris.
Le parcours
Diplômé des Beaux-arts de Tokyo où il a étudié le Nô et le Haiku, Tomuya débute dans le
théâtre d’avant-garde à la fin des Sixties. Il aborde la musique dans un groupe avec Ryuichi
Sakamoto. A Tokyo, il se produit au « Ginpari » où il découvre Brel, Brassens, Ferré, et
gagne un concours avec une chanson de Polnareff.
Dans les années 70, il publie un recueil de poèmes inspirés par Lautréamont et Rimbaud et
adapte les chansons de Brigitte Fontaine. En 1973, c’est le voyage initiatique à Paris. Il fait
la tournée des salles : Lapin Agile, Caveau des Oubliettes, Don Camillo, l’Olympia. A son
retour, il chante avec un groupe rock et en 1982 rencontre le succès avec son premier album
aux accents funky, « La nuit de l’errance » (Warner). Puis il dirige « Cabaret Children » où il
monte des revues en plusieurs langues et se lance dans la mise en scène et la production
d’artistes. Il anime aussi une émission TV japonaise sur Paris où il fait découvrir à ses
concitoyens les spectacles de chez Michou, du Paradis Latin, du Casino de Paris…
En 1992, il vient en France, apprend la langue et crée au Limonaire son premier spectacle
mêlant standards et chansons originales. Il y chante sa première composition en français,
« le Fleuve de la jeunesse ». En 1993 et en 1995 suivront deux hommages à la chanson
française à La Vieille Grille. Fan de jazz, il signe à Tokyo le show « Jazz 45 », une revue sur
le swing japonais d’après-guerre.
En 1996, repéré par Angelo Badalamenti, compositeur complice du cinéaste David Lynch,
il part à New York enregistrer avec lui l’album « Ruby Dragonflies » (Crossover), sur les
paroles de Boris Bergman. C’est ce répertoire qu’il présente aux Bouffes du Nord à Paris
en 1998. Cinéphile, collectionneur, il se produit de nouveau à Paris puis à Tokyo en 1999,
sur le thème des « Chansons de cinéma ».
En 2001, avec la complicité des jazzmen Francis Lockwood et Jean-Philippe Viret, il
enregistre un album 6 titres. Ces musiciens l’accompagnent au club « La Bohême » où il
offre ses versions japonaises du « Poinçonneur des Lilas » et autres «Jazz et Java ». Il
revisite Boris Vian dans «Je bois », Legrand et Dréjac dans «L’Eté 42». Son tour de chant
de l’année suivante, «Chien enseveli dans le sable», est un hommage au tableau de Goya.
L’ album : « Un Japonais à Paris »
Le nouvel album de Tomuya, intitulé « Un Japonais à Paris », est le fruit d’une rencontre
avec :
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Eric Dufaure, producteur de projets transculturels (le livre-CD « Les Tubes de l’été »,
Pascal of Bollywood, « Irma la Douce » de Jerôme Savary, « Lio chante Prévert »,
« Iris » de Decouflé, « Une Etoile et moi » avec Isabelle Georges), fondateur du label
Beluga, compositeur (« Pigalle la Blanche »), DG des Editions EMI (1997-2001) où il
développa les carrières de Saint-Germain, Richard Bona et Pierpoljak, Délégué à
l’action professionnelle de la Sacem (1987-96) et producteur de documentaires
(« Les coulisses de la création »),
•
Michel Taïeb, musicien-arrangeur, guitariste et directeur musical du groupe Martine
City Queen et créateur de spectacles de rue avec Oposito.
Cet enregistrement est un hommage d’un chanteur japonais à la culture française et
l’expression de son « syndrome de Paris » à lui : une passion pour la ville, ses habitants et
ses musique, imprégnée d’une douce mélancolie nippone. Parce que « tous en ce monde
nous marchons sur le toit de l’enfer et regardons les fleurs » (Bashô), Tomuya a opté pour
un métissage de l’universel à la française.
Enregistré aux Studios de la Seine en 2005-2006, l’album revisite plusieurs standards de la
chanson françaises dans toutes ses nuances, jazz, pop, rap, rock, reggae, world. On
navigue de Gainsbourg (« Le poinçonneur, Les p’tits papiers ») à Montand (« La
Bicyclette » de Barouh et Lai) via Nougaro («Jazz et la Java »), Polnareff (« Love me,
please love me »), Jo Dassin (« Les Champs-Elysées »), Juliette Gréco (« Il n’y a plus
d’après » de Béart), Legrand (« Nous voyageons »), Django Reinhardt (« Nuages »),
Chagrin d’Amour (« Chacun fait ») et Trenet (« Que reste-t-il de nos amours ? »). Tomuya
interprète aussi deux titres coécrits par lui : « Gin » et « La bossa des chats » et reprend à sa
manière « L’Hymne à la joie » de Beethoven, thème de la IXème symphonie très connu au
Japon.
Dans sa démarche, Tomuya innove : côté interprétation avec sa voix grave de crooner aux
accents nippons, par son approche « rétro-futuriste » de la chanson française et à travers
l’éclecticisme de ses partenaires. L’oxymore n’est jamais loin.
Lors de ses séjours parisiens, Tomuya a invité plusieurs artistes à le rejoindre pour des
duos surprenants, ouvrant un dialogue de cultures, de mots et de sons :
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Bernard Lavilliers, émouvant dans « Le poinçonneur des Lilas » (lost in metro) et
interprété sur France 2 dans « Gainsbourg pour toujours »,
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Liane Foly sans filet sur un « Que reste-t-il de nos amours ? » flamenco,
Régine, avec Camille Baz Baz aux commandes, en reggae woman dans « Les p’tits
papiers » (aussi sur la compil « Gainsbourg fait chanter Régine »),
Pierpoljak, bluesy sous les volutes de « Nuages » de Django Reinhardt, avec une
version qui se promène lentement entre Kingston et Berlin,
Lio, mutine dans « Les Champs-Elysées », tendance haïku néo-pop,
Valli, qui retrouve avec bonheur son rôle dans « Chacun fait c’qui lui plait » en
compagnie d’Eva et Kapinga des Zita Swoon et de Patrick Bouchitey,
Wasis Diop, libre comme l’air dans « Nous voyageons », version musette,
Mona Soyoc, la voix de Kas Product, impeccable dans un « Gin » où les portes
claquent, les guitares pulsent et le sax de Pierre Mimran s’envole,
Pascal of Bollywood, autre grand voyageur de la planète musique, chaloupant sur
l’onde brésilienne de la « La bossa des chats »,
Sofia Essaïdi, princesse des dunes, qui réinvesti le standard germanopratin « Il n’y a
plus d’après », où koto, oud et ukulélé dansent sur des cordes,
Les Martine City Queen qui emballent le « Jazz et la Java », sur fond de duel entre
shamisen et accordéon.
Smriti Minocha, sublime voix indienne planant au-dessus de « l’Hymne à la joie » de
Beethoven, en version gospel aux relents bollywoodiens.
Le calendrier
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octobre 2006 : production d’un film EPK de 9 minutes sur Tomuya ; ouverture du site
www.tomuya.com ; concert à l’Opus Café pour une soirée Jipango
novembre 2006 : édition d’un CD spécial 4 titres, illustré par un dessin de la mangaka
Kaori Yoshikawa, en partenariat avec le groupe Accor (Novotel).
2 avril 2007 : sortie de l’album en France, distribué par Productions Spéciales et mis
en ligne par Wild Palms Music.
30 avril 2007 : concert à l’Olympia.
mai 2008 : sortie de l’album au Japon ; ouverture du site www.unjaponaisaparis.com
.
Le projet bénéficie du soutien du Fonds d’Action Sacem et d’un partenariat avec le
magazine Télérama.