20 Condylomes acuminés - Institut national de santé publique du
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20 Condylomes acuminés - Institut national de santé publique du
20 Condylomes acuminés La présente fiche comporte de l’information générale. Pour obtenir des renseignements complémentaires, se référer aux lignes directrices publiées par les organismes reconnus et aux outils d’aide à la pratique clinique, que l’on trouvera sur le site suivant : [http://www.msss.gouv.qc.ca/itss], section « Documentation », rubrique « Professionnels de la santé/Outils », page « Intervention préventive relative aux ITSS ». Définition Les condylomes acuminés font partie d’un ensemble d’infections causées par les virus du papillome humain (VPH). Les condylomes sont causés par les génotypes à faible risque oncogène du VPH. Les génotypes 6 et 11 causent plus de 85 % des condylomes acuminés. Tableau clinique Une proportion importante des infections anogénitales causées par les VPH à faible risque oncogène sont asymptomatiques et subcliniques. Chez les personnes qui présentent des signes d’infection, les condylomes acuminés sont parmi les manifestations les plus fréquentes. Les personnes qui ont des condylomes rapportent rarement d’autres symptômes que l’apparition de ces excroissances. Parmi les autres symptômes, on peut noter les saignements, le prurit et les écoulements locaux. Les condylomes acuminés sont des lésions exophytiques en forme de chou-fleur, de crête de coq ou encore des excroissances papuleuses sur la peau et les membranes muqueuses anogénitales. Ces lésions sont souvent multiples, asymétriques et polymorphiques. Chez les femmes, les sites où l’on retrouve le plus souvent des condylomes sont la vulve, le périnée, la région péri-anale et, plus rarement, les aines, le vagin et le col utérin. Chez les hommes, les sites où l’on retrouve le plus souvent des condylomes sont le pénis, la région péri-anale, l’anus, le scrotum et les aines. Des lésions peuvent parfois être présentes sur la langue, les lèvres ou le palais. Les manifestations les moins fréquentes des condylomes comprennent des lésions légèrement surélevées, des lésions papuleuses ou maculaires avec ou sans kératinisation ou une pigmentation brune, grise ou bleuâtre, aussi appelée « papulose bowénoïde ». Les condylomes peuvent resurgir plusieurs mois ou années après leur disparition, plus particulièrement dans certaines situations (grossesse, état d’immunosuppression, etc.). Il est toutefois difficile de savoir s’il s’agit d’une réactivation du virus ou d’une nouvelle infection. Les condylomes peuvent aussi augmenter de taille durant la grossesse. Durée de l’infection La moitié des condylomes seront disparus en quatre mois peu importe le traitement. Complications En l’absence de traitement : papillomatose respiratoire récidivante chez les jeunes enfants et les adultes ; condylomes géants (tumeur de Buschke-Löwenstein) pouvant, dans de rares cas, devenir invasifs, et survenant surtout chez les personnes immunosupprimées. Réactions psychosexuelles : anxiété, impact sur les activités sexuelles et sur l’image corporelle, état dépressif. Période d’incubation Juin 2014 De un à huit mois. 139 Période de contagiosité Bien qu’aucune donnée ne démontre que le traitement ou la disparition des condylomes réduise la probabilité de transmission ou la durée de la contagiosité, il est possible que ce soit le cas. Les connaissances actuelles ne permettent pas de déterminer si les porteurs asymptomatiques de VPH associé aux condylomes sont aussi contagieux que les personnes présentant des condylomes. Réservoir L’être humain. Épidémiologie On a estimé qu’environ 14 000 cas de condylomes pourraient être diagnostiqués annuellement au Québec. Les condylomes touchent les femmes et les hommes. L’âge moyen des personnes présentant des condylomes est de 32 ans chez les femmes et de 33 ans chez les hommes. Modes de transmission Contact direct avec les lésions ou avec la peau ou les muqueuses de la région infectée : o dans un contexte sexuel, même s’il n’y a pas de pénétration (le contact peau à peau est suffisant) – la transmission par contact oro-génital est possible, mais n’est pas une voie de transmission significative ; o de la mère infectée à son enfant, surtout – mais pas exclusivement – au moment de l’accouchement. Pour en savoir davantage sur les modes de transmission des condylomes, consulter le document suivant : l’outil d’aide à la pratique clinique intitulé « Estimation du risque associé aux activités sexuelles » : [http://msssa4.msss.gouv.qc.ca/fr/document/publication.nsf/4 b1768b3f849519c852568fd0061480d/48ba712817d5747685257d11005e1999?Ope nDocument]. Analyses de biologie Aucune analyse n’est indiquée à des fins de dépistage des condylomes. Pour les condylomes acuminés visibles, aucune analyse diagnostique n’est indiquée, à moins médicale qu’une autre infection ou une autre maladie ne soit soupçonnée ou que les condylomes ne répondent pas au traitement. Pour obtenir des renseignements complémentaires, se référer aux Lignes directrices canadiennes sur les infections transmissibles sexuellement : [http://www.phacaspc.gc.ca/std-mts/sti-its/index-fra.php]. MADO Les condylomes ne sont pas des maladies à déclaration obligatoire (MADO). Traitement Aucun traitement n’est requis, mais la plupart du temps, les condylomes sont traités pour des raisons esthétiques. Le traitement est généralement efficace pour faire disparaître les condylomes. Aucun traitement ne permet toutefois d’éradiquer le virus. Il existe trois types de traitements : traitement topique appliqué par le patient ou administré par un professionnel de la santé ou combinaison des deux. Des complications peuvent être associées au traitement des condylomes : réactions cutanées locales, douleurs, lésions ou cicatrices. Pour des précisions sur le traitement, se référer aux documents suivants : guide sur le traitement pharmacologique des ITSS, INESSS : condylomes (verrues génitales) [http://www.inesss.qc.ca] section « Publications », rubrique « Guides de l’INESSS » ; Lignes directrices canadiennes sur les infections transmissibles sexuellement : [http://www.phac-aspc.gc.ca/std-mts/sti-its/index-fra.php]. 140 Juin 2014 Prévention La disparation des condylomes est associée avec une réponse immunitaire. Cette réponse immunitaire ne protège pas contre une nouvelle infection par un autre génotype du VPH ni contre la réinfection par le même génotype. Plusieurs génotypes de VPH peuvent être présents en même temps dans un condylome. Plusieurs mesures contribuent à réduire le risque de contracter une ITSS. Consulter à ce sujet les chapitres neuf et onze sur le counseling pré et post-test du présent document. Les mesures suivantes permettent également d’éviter de contracter des condylomes. o Immunisation : Le vaccin quadrivalent (Gardasil) offre une protection contre le VPH de type 6, 11, 16 et 18, il inclut donc les types qui causent la majorité des condylomes. Le vaccin bivalent (Cervarix) offre une protection contre le VPH de type 16 et 18. Pour les indications ou les recommandations relatives à la vaccination, consulter le PIQ : [http://publications.msss.gouv.qc.ca/acrobat/f/documenta tion/piq/chap10-4-4.pdf] ou l’outil d’aide à la pratique clinique intitulé « Vaccination et ITSS » : [http://msssa4.msss.gouv.qc.ca/fr/document/publ ication.nsf/4b1768b3f849519c852568fd0061480d/dd2199c7d6cb392e8525 7d110061dc08?OpenDocument]. Les mesures suivantes permettent de diminuer le risque de transmission des condylomes d’une personne infectée à une personne non infectée : o s’abstenir de toute relation sexuelle tant que le traitement n’est pas terminé et que les condylomes ne sont pas disparus ; o utiliser un condom avec tous ses partenaires sexuels, pour tout type de relations sexuelles, qu’elles soient vaginales, anales ou oro-génitales – l’utilisation du condom est essentielle, mais la transmission demeure possible à partir des zones infectées qui ne sont pas couvertes par le condom ; o si la personne a eu des relations sexuelles avec un partenaire avant que les condylomes apparaissent, il est assez probable que le partenaire en question soit déjà infecté – l’abstinence ou le port d’un condom seraient donc moins pertinents pour prévenir la transmission des condylomes. Autre mesure préventive : o les personnes qui ont des condylomes devraient en aviser leurs partenaires sexuels actuels et futurs. Juin 2014 141