Troubles alimentaires et alimentation désordonnée

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Troubles alimentaires et alimentation désordonnée
Troubles alimentaires et
alimentation désordonnée
Renseignements à l’intention des médecins
et des autres professionnels de la santé
Troubles alimentaires et alimentation désordonnée
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Renseignements à l’intention des médecins
et des autres professionnels de la santé
En tant que professionnel des soins de santé, il peut arriver que vous rencontriez
des personnes atteintes de troubles alimentaires dans le cadre de votre pratique
quotidienne. Alors que la prévention des troubles alimentaires est optimale, la détection
précoce et le traitement efficace sont liés à des résultats positifs.
Les troubles alimentaires consistent en une gamme de maladies caractérisées par des
troubles psychologiques et de comportement associés à la nourriture et au poids.
Les types de troubles alimentaires comprennent l’anorexie mentale, la boulimie et la
frénésie alimentaire ainsi que d’autres troubles des conduites alimentaires spécifiés.
Pour connaître la définition de ces troubles, rendez-vous à : http://nedic.ca/clinicaldefinitions#Anorexia (en anglais seulement).
Souvent, ce sont les membres de la famille ou les fournisseurs de soins qui constatent
les premiers qu’il y a peut-être un problème. Il est important d’écouter les parents,
les tuteurs ou les partenaires qui soulèvent des préoccupations concernant les
comportements d’un membre de la famille à l’égard de la nourriture, de l’image
corporelle et du poids. En effet, c’est probablement un membre de la famille qui viendra
vous voir en premier, car, souvent, la personne atteinte d’un trouble alimentaire ne croira
pas qu’elle a un problème, ou pourrait être gênée de demander de l’aide.
Troubles alimentaires et alimentation désordonnée
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Table des matières
Renseignements à l’intention des médecins et des autres professionnels
de la santé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
Prévention et intervention précoce . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
Lien entre les régimes et les troubles alimentaires. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
Symptômes des troubles alimentaires. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
Questions clés pour la détection des troubles alimentaires. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
Que dois-je rechercher chez les enfants et les adolescents? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
Obtenir les antécédents liés à l’alimentation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
Liste de vérification – Signes et symptômes de perte de poids extrême . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
Liste de vérification – Signes de frénésie alimentaire et de comportements
compensatoires (p. ex., vomissements, surutilisation de laxatifs, exercice excessif). . . . . . . . . . 8
Liste de vérification – Tests et examens que les médecins peuvent envisager . . . . . . . . . . . . . . 9
Traitements multidisciplinaires fondés sur les données probantes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .10
Devrais-je prescrire un régime particulier si une personne présente une
surcharge pondérale? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .12
Quand faire un renvoi pour une évaluation psychiatrique approfondie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
Quand envisager l’hospitalisation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
Services de traitements publics . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
Ressources. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .15
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Prévention et intervention précoce
Alors que la prévention des troubles alimentaires est optimale, la détection précoce et le traitement efficace sont
aussi liés à des résultats positifs.
Souvent, ce sont les membres de la famille ou les fournisseurs de soins qui constatent les premiers qu’il y a un
problème. Il est important d’écouter les parents, les tuteurs ou les partenaires qui soulèvent des préoccupations
concernant les comportements d’un membre de la famille à l’égard de la nourriture, de l’image corporelle et du
poids. C’est probablement un membre de la famille qui viendra vous voir en premier, car, souvent, la personne
atteinte d’un trouble alimentaire ne croira pas qu’elle a un problème, ou pourrait être gênée de demander de l’aide.
Lien entre les régimes et les troubles alimentaires
• L’insatisfaction à l’égard de l’image corporelle et les régimes subséquents sont les principaux antécédents
relatifs à l’alimentation désordonnée et aux troubles alimentaires.
• En tant que praticien, la mesure la plus importante que vous pouvez prendre est de ne jamais promouvoir
les régimes, peu importe le statut pondéral d’une personne. L’accent doit être mis sur les messages
concernant les modes de vie sains et les choix santé.
• Pour consulter le document de principes de la Société canadienne de pédiatrie, Les régimes à l’adolescence,
rendez-vous à www.cps.ca/fr/documents/position/regimes-adolescence.
Symptômes des troubles alimentaires
Les personnes présentent souvent des symptômes qui semblent sans rapport mais qui découlent d’une alimentation
désordonnée ou d’un trouble alimentaire non diagnostiqué, notamment :
1. Symptômes physiques
•
•
•
•
•
•
Manque d’énergie
Carence en fer
Troubles menstruels ou aménorrhée
Symptômes gastrointestinaux
Diabète de type 1 et mauvaise observation du traitement
Indice de masse corporelle faible (IMC) comparativement aux normes liées à l’âge OU fluctuations de
poids
2. Symptômes psychologiques
•
•
•
•
•
•
Dépression, sautes d’humeur, anxiété
Toxicomanie
Troubles du sommeil
Manque de concentration
Symptômes du trouble obsessionnel, particulièrement en ce qui a trait à la nourriture et au poids
Comportements autodestructeurs
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3. Difficultés sociales
•
•
•
•
Modification des habitudes sociales
Problèmes à l’école ou au travail
Problèmes dans la famille ou avec d’autres relations
Démêlés avec la justice
Questions clés pour la détection des troubles alimentaires
Si on soupçonne la présence d’un trouble alimentaire, il est possible de pousser l’exploration en posant les questions
suivantes :
• Beaucoup de personnes sont préoccupées par la nourriture. Parlez-moi de vos habitudes alimentaires.
Êtes-vous inquiet à propos de votre alimentation ou croyez-vous que d’autres personnes le sont?
• Certaines personnes sont préoccupées par leur poids. Pouvez-vous me dire comment vous vous sentez par
rapport à votre corps et à votre poids?
• Certaines personnes ont de la difficulté à manger au point où elles ne se sentent plus bien ou se sentent
inconfortables. Pouvez-vous me parler de moments où cela a été un problème pour vous?
Si la personne manifeste des préoccupations, posez des questions plus détaillées de manière empathique et sans
jugement.
Le questionnaire SCOFF est un outil à cinq questions considéré comme fiable pour détecter les personnes pouvant
être anorexiques ou boulimiques. (Il ne détectera pas les personnes ayant un trouble de frénésie alimentaire qui ne
sont pas minces.)
Le questionnaire SCOFF* :
S
C O F F Vous faites-vous vomir lorsque vous avez une sensation de trop-plein?
Êtes-vous inquiet d’avoir perdu le contrôle des quantités que vous mangez?
Avez-vous récemment perdu plus de 6,4 kg (14 lb) en moins de trois mois?
Vous trouvez-vous gros alors que les autres disent que vous êtes trop mince?
Diriez-vous que la nourriture domine votre vie?
*
Un point pour chaque réponse « oui »; une note supérieure à deux indique que des questions additionnelles s’imposent.
ebm.bmj.com/content/8/3/90.full?sid=9e205ce3-e56c-4c24-8bd7-c2485779a0e2 (en anglais seulement)
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Que dois-je rechercher chez les enfants et les adolescents?
Les adolescents doivent être examinés séparément et être différenciés des adultes ayant des troubles alimentaires
(Society for Adolescent Medicine, 1995). Les critères de diagnostic, comme le DSM-5, peuvent ne pas être des
indicateurs fiables pour les raisons suivantes :
• il y a une grande variabilité en gain de grandeur et de poids pendant la puberté normale;
• chez les filles, les menstruations peuvent être absentes ou imprévisibles au début de la puberté;
• l’absence de conscience psychologique concernant des concepts abstraits (notamment, le concept de soi, la
motivation à perdre du poids ou les états affectifs);
• des caractéristiques cliniques comme le retard pubertaire, le retard staturo-pondéral ou l’acquisition
insuffisante de minéraux osseux peuvent se présenter aux niveaux subcliniques des troubles alimentaires.
L’utilisation de critères stricts peut retarder ou prévenir la détection précoce des troubles alimentaires. Des niveaux
subcliniques d’alimentation désordonnée et des attitudes très anormales liées à l’alimentation peuvent entraîner des
problèmes de santé à long terme importants. Par conséquent, pour les enfants et les adolescents, l’évaluation en vue
de la détection d’un trouble alimentaire doit avoir lieu dans les cas suivants :
• toute manifestation de régimes excessifs (p. ex., omettre certains groupes alimentaires, sauter des repas,
jeûner, appliquer des règles strictes concernant la nourriture, avoir des rituels);
• des préoccupations excessives concernant le poids ou l’image corporelle;
• des fluctuations de poids;
• le défaut d’obtenir des gains appropriés de poids ou de grandeur.
Si l’évaluation vient justifier les inquiétudes, il convient de faire un suivi étroit
et un renvoi pour une évaluation plus approfondie (Pediatrics, Committee on
Adolescence, 2003).
Pour en savoir plus, rendez-vous à pediatrics.aappublications.org/content/
126/6/1240.full.pdf+html (en anglais seulement).
Obtenir les antécédents liés à
l’alimentation
1. Détecter les symptômes physiques importants
q Quand ont eu lieu vos dernières menstruations?
q Avez-vous remarqué une faiblesse de vos muscles? Lorsque
vous montez des escaliers ou brossez vos cheveux?
q Êtes-vous plus sensible au froid que les autres personnes?
q À quoi ressemble votre sommeil?
q Avez-vous déjà perdu connaissance ou ressenti des
étourdissements?
q Avez-vous des problèmes avec vos dents (sensibilité
au chaud ou au froid, etc.)?
q Avez-vous déjà eu des problèmes avec votre
système digestif?
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2. Repérer les psychopathologies
Que pensez-vous de votre poids actuel?
Pensez-vous que vous vous sentiriez différent si votre poids était inférieur?
De quelle manière votre vie serait-elle différente si vous perdiez du poids?
Vous sentez-vous parfois déprimé ou coupable?
Vous sentez-vous parfois suicidaire?
Avez-vous des règles spéciales concernant l’exercice ou la nourriture (p. ex., manger seulement des aliments
sans gras ou faibles en calories, sauter des repas ou vous forcer à faire de l’exercice avant de manger)?
q Ressentez-vous des compulsions à faire certaines choses (p. ex., manger frénétiquement ou faire de
l’exercice de manière excessive)?
q
q
q
q
q
q
3. Établir les comportements alimentaires
q Évitez-vous de manger en la présence d’autres personnes?
q Quels aliments sont « sans risque » et lesquels évitez-vous?
q Est-ce qu’il vous arrive de vomir, de faire de l’exercice, d’utiliser des laxatifs ou des diurétiques? Si oui, à
quelle fréquence et quand?
Liste de vérification – Signes et symptômes de perte de
poids extrême
Système reproducteur :
q Arrêt des menstruations
q Difficultés liées à la fécondité et à la grossesse
Système musculosquelettique
q Myopathie, particulièrement des muscles des ceintures
q Fractures pathologiques
qParodontopathie
qOstéopénie
Système cardiovasculaire :
qPalpitations
qSyncope
q Hypotension posturale et au repos
qBradycardie
Système rénal :
q Polyurie nocturne (uriner la nuit)
q Calculs rénaux
q Insuffisance aiguë
Peau et cheveux :
q Perte de cheveux
q Augmentation de poils sur le corps (lanugo)
q Maladie de Raynaud (décoloration des doigts ou des orteils)
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qAutomutilation
q Écorchures sur les articulations
Système métabolique :
qHypoglycémie
q Dysfonction rénale
qHypercholestérolémie
qHypothermie
Fonction gastro-intestinale :
q Retard de la vidange gastrique
qConstipation
q Syndrome de Barrett
q Déchirures dans l’œsophage
CSystème nerveux central :
q Manque de concentration
q Difficulté à entreprendre une réflexion complexe
Liste de vérification – Signes de frénésie alimentaire et
de comportements compensatoires (p. ex., vomissements,
surutilisation de laxatifs, exercice excessif)
Tube digestif :
q Perte d’émail, abrasions des dents
q Hypertrophie des glandes salivaires
q Saignement du tractus intestinal supérieur et inférieur
q Distension abdominale
qConstipation
Système rénal :
qŒdème
qDéshydratation
q Calculs rénaux
q Défaillance rénale
Système cardiovasculaire
q Dysrythmies (rythmes anormaux)
q Hypotension posturale
q Déséquilibre électrolytique
Système nerveux central :
qHyperréflexie
q Spasme carpo-pédal
qCrampes
qLaryngospasme
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Pour les diabétiques :
q Manipulation de l’insuline à des fins de perte de poids
Blessures physiques
q Factures de stress
Liste de vérification – Tests et examens que les médecins
peuvent envisager
Examen physique
q Examen de la peau pour vérifier s’il y a présence de lanugo, de symptômes de la maladie de Raynaud,
d’écorchures sur les articulations ou de signes d’automutilation
q Examen des dents pour vérifier s’il y a perte d’émail ou des abrasions
q Examen de la tension artérielle en position couchée et debout pour vérifier s’il y a déshydratation et
réduction de la fonction du système nerveux autonome
q Vérification de la capacité de se lever à partir de la position accroupie pour voir s’il y a myopathie proximale
Tests standards
q Formule sanguine complète avec numération différentielle
q Analyse d’urine
q Profil métabolique complet : sodium, chlorure, potassium, glucose, azote uréique du sang, créatinine, protéine
totale, albumine, globuline, calcium, dioxyde de carbone, SGOT, phosphatase alcaline, bilirubine totale
q Magnésium sérique
q Thyroïde (T3, T4, TSH)
qÉlectrocardiogramme
Circonstances spéciales
q
q
q
q
q
Au moins 15 % sous le poids santé
Radiographie de la poitrine
Complément 3 (C3)
Clairance de la créatinine 24
Acide urique
Au moins 20 % sous le poids santé ou signe neurologique
q Scintigraphie cérébrale
Au moins 20 % sous le poids santé ou signe de prolapsus valvulaire mitral
qÉchocardiogramme
Au moins 30 % sous le poids santé
q Test cutané pour la fonction immunitaire
Perte de poids d’au moins 15 % sous le poids santé durant six mois ou plus à tout
moment pendant la durée du trouble alimentaire
q Absorptiométrie à rayons X en double énergie (DEXA) pour évaluer la densité minérale osseuse
q Niveau d’estradiol (ou de testostérone chez les hommes)
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Compilation pour la National Eating Disorders Association par Margo Maine, Ph. D.
(www.healthyplace.com/communities/eating_Disorders/treatment_1.asp – en anglais seulement)
• Il arrive souvent que les analyses médicales ne permettent pas de révéler des problèmes avant que la
maladie n’ait atteint un stade plus avancé. Les patients ayant des comportements dangereux peuvent avoir
des résultats d’examen normaux.
• En tant que médecin, il est important de ne pas seulement vérifier les complications médicales nécessitant
de l’attention, mais aussi d’établir un niveau de base aux fins des comparaisons futures.
• Dans les cas où les résultats des analyses de laboratoire sont normaux, on peut expliquer au patient
que cela n’est peut-être pas un indicateur de fonctionnement sain, mais plutôt que le corps cherche à
compenser la privation de nourriture; par exemple, en diminuant le taux métabolique pour conserver
l’énergie.
Traitements multidisciplinaires fondés sur les données
probantes
Sauf indication contraire, les lignes
directrices suivantes ont été tirées du
document Eating Disorders Treatment
Guidelines du National Institute of
Clinical Excellence publié en janvier
2004. www.nice.org.uk/guidance/cg9 (en
anglais seulement)
Il y a plusieurs points de convergence
concernant ce qui rend le traitement le
plus efficace pour contrer les troubles
alimentaires. Les voici :
• l’intervention à la première
occasion possible;
• la participation de la famille ou
la thérapie familiale est la clé
de la réussite du traitement, particulièrement chez les enfants et les adolescents, et est souvent très efficace
chez les adultes;
• le traitement devrait commencer avec l’intervention la moins intrusive et ensuite passer à des interventions
plus intrusives seulement si cela est justifié par la situation clinique;
• dans les cas plus complexes, la participation de cliniciens de différentes disciplines, notamment des
psychologues, des travailleurs sociaux, des omnipraticiens, des ergothérapeutes, des diététistes et des
infirmières, est justifiée;
• après la reprise du poids, des soins de suivi devraient être fournis pendant au moins 12 mois.
Aucun professionnel seul ni aucune discipline professionnelle seule n’est en mesure de fournir la vaste gamme de
soins médicaux, nutritionnels et psychiatriques requis pour le rétablissement. Une équipe de professionnels qui
communiquent régulièrement doit fournir ces soins. Le travail d’équipe est nécessaire, que le traitement du patient
soit hospitalier ou ambulatoire.
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Type
Objectifs du traitement
Composantes du traitement
Mises en garde
Anorexie
mentale
(AM)
• Réduire les risques.
• Encourager la prise
de poids et une
alimentation saine.
• Réduire les autres
symptômes liés à un
trouble alimentaire.
• Faciliter le rétablissement psychologique et
physique.
Traitement multidisciplinaire comprenant une
combinaison de n’importe quel des éléments qui
suivent :
• Suivi médical.
• Traitement des conditions physiques ou médicales
associées au trouble alimentaire.
• Traitement psychologique : thérapie cognitivocomportementale, interpersonnelle, dynamique
focalisée (individuelle et de groupe).
• Entrevues motivationnelles.
• Réhabilitation nutritionnelle; accompagnement et
plans de repas individualisés, essais d’aliments « sans
risque » et « avec risque ».
• Counselling sur les régimes alimentaires.
• Interventions familiales, counselling familial.
• Les programmes stricts de
modification du comportement
d’une personne hospitalisée ne
sont pas efficaces dans le cas de
l’AM.
• Le counselling sur les régimes
alimentaires ne devrait pas être le
seul traitement contre l’AM.
• Les options pharmacologiques
devraient être minimisées avant la
stabilisation du poids.
• Les effets secondaires cardiaques
des médicaments utilisés doivent
être examinés en raison de
la fonction cardiovasculaire
compromise.
Boulimie
(B)
• Réduire les méfaits.
• Établir des repas
réguliers pour réduire
les pulsions hyperphagiques (King’s College,
2005).
• Réduire les autres
symptômes liés à la
boulimie.
• Faciliter le rétablissement psychologique et
physique.
Cas moins complexes :
• Programme de développement personnel fondé
sur les données probantes pour le traitement de la
boulimie.
• Thérapie cognitivo-comportementale
(TCC-B) accompagnée d’un suivi médical et
d’encouragements fournis par un omnipraticien.
• Les options pharmacologiques
ne devraient pas être le seul
traitement.
• Dans les situations où les
personnes ne répondent pas à la
TCC-B ou refusent ce traitement,
la psychothérapie interpersonnelle
devrait être envisagée. Toutefois,
on doit informer les personnes
qu’il faut de 8 à 12 mois pour
atteindre les mêmes résultats que
4 à 5 mois de TCC-B.
• Les adolescents boulimiques
peuvent être traités au moyen de
la TCC-B, adaptée de manière à
être appropriée à l’âge, et incluant
la participation de la famille,
comme il convient.
Cas plus complexes :
• Combinaison individualisée de suivi médical et de
traitement psychologique.
– Par exemple, TCC-B, counselling nutritionnel,
counselling familial et pharmacologie.
• En guise de solution de rechange ou de
première étape vers le recours à un programme
de développement personnel fondé sur les
données probantes, on peut offrir aux adultes
boulimiques d’essayer un médicament antidépresseur. Les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la
sérotonine (ISRS), particulièrement la fluoxétine,
sont les médicaments de premier choix sur le
plan de l’acceptabilité, de la tolérabilité et de la
réduction des symptômes. Pour les personnes
boulimiques, la dose efficace est plus élevée que
celle pour traiter la dépression (60 mg par jour).
Participation de la famille :
• Il est utile d’inclure la famille dans le plan de
traitement, particulièrement en ce qui concerne
les enfants et les adolescents.
• Toutefois, la participation des membres de la
famille ou des amis peut aussi être avantageuse
pour la personne et pour la famille dans le cas des
personnes plus âgées (King’s College, 2005).
• Les personnes boulimiques qui ont une faible
maîtrise des pulsions, particulièrement dans les cas
de toxicomanie, peuvent être moins susceptibles
de répondre à un programme de traitement
standard. Afin d’être efficace, le traitement devrait
être adapté aux problèmes présentés.
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Type
Frénésie
alimentaire
(FA)
Objectifs du traitement
• Réduire les méfaits.
• Établir des repas
réguliers pour réduire
les pulsions hyperphagiques (King’s College,
2005).
• Réduire les autres
symptômes liés à la
FA.
• Faciliter le rétablissement psychologique
et physique
Composantes du traitement
Cas moins complexes :
• Programme de développement personnel fondé
sur les données probantes pour le traitement
de la FA (p. ex., TCC-FA) accompagné d’un suivi
médical et d’encouragements fournis par un
omnipraticien.
Cas plus complexes :
• Combinaison individualisée de suivi médical et de
traitement psychologique; par exemple, TCC-FA.
• En guise de solution de rechange ou de première
étape vers le recours à un programme de
développement personnel fondé sur les données
probantes, on peut offrir aux adultes atteints
de FA d’essayer un médicament antidépresseur.
Les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la
sérotonine (ISRS), particulièrement la fluoxétine,
sont les médicaments de premier choix sur le
plan de l’acceptabilité, de la tolérabilité et de la
réduction des symptômes. Pour les personnes
atteintes de FA, la dose efficace est plus élevée
que celle pour le traitement de la dépression
(60 mg par jour).
Mises en garde
• Les options pharmacologiques
ne devraient pas être le seul
traitement.
• Dans les situations où les
personnes ne répondent pas
à la TCC-FA ou refusent ce
traitement, la psychothérapie
interpersonnelle devrait être
envisagée. Toutefois, on doit
informer les personnes qu’il faut
de 8 à 12 mois pour atteindre les
mêmes résultats que 4 à 5 mois
de TCC-FA.
• Les adolescents atteints de FA
peuvent être traités avec la
TCC-FA, adaptée de manière à
être appropriée à l’âge, et incluant
la participation de la famille,
comme il convient.
Participation de la famille :
• Il est utile d’inclure la famille dans le plan de
traitement, particulièrement en ce qui concerne
les enfants et les adolescents.
• Toutefois, la participation des membres de la
famille ou des amis peut aussi être avantageuse
pour la personne et pour la famille dans le cas des
personnes plus âgées (King’s College, 2005).
Autres
troubles des
conduites
alimentaires
spécifiés
(ATCAS)
• Réduire les méfaits.
• Établir des repas
réguliers.
• Réduire les autres
symptômes liés aux
ATCAS.
• Faciliter le rétablissement psychologique
et physique
• Suivre les indications relatives au traitement
du trouble alimentaire qui ressemble le plus au
trouble alimentaire de la personne.
Les options pharmacologiques ne
devraient pas être le seul traitement.
Devrais-je prescrire un régime particulier si une personne
présente une surcharge pondérale?
En tant que praticien, la mesure la plus importante que vous pouvez prendre est de ne jamais promouvoir les
régimes, peu importe le statut pondéral d’une personne. L’accent doit plutôt être mis sur les messages concernant
les modes de vie sains et les choix santé. L’insatisfaction à l’égard de l’image corporelle et les régimes subséquents
sont les principaux antécédents relatifs à l’alimentation désordonnée et aux troubles alimentaires.
Pour consulter le document de principes de la Société canadienne de pédiatrie, Les régimes à l’adolescence,
rendez-vous à www.cps.ca/fr/documents/position/regimes-adolescence.
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Quand faire un renvoi pour une évaluation psychiatrique
approfondie
Les signes indiquant qu’un renvoi est requis comprennent ce qui suit :
• les complications psychologiques : troubles comorbides (dépression modérée à grave, trouble obsessivo-compulsif, idéation suicidaire, abus de substances, y compris de laxatifs, de stéroïdes et de suppléments nutritionnels);
• des difficultés à observer le traitement et une absence de progrès;
• l’incertitude de diagnostic.
Quand envisager l’hospitalisation
Presque toutes les personnes ayant un trouble alimentaire peuvent être traitées par mode ambulatoire.
L’hospitalisation est un dernier recours et devrait seulement être envisagée lorsque la santé d’une personne est
gravement compromise ou lorsqu’il y a risque d’automutilation grave.
Adultes
• Fréquence cardiaque <40 bpm
• Tension artérielle <90/60mm Hg
• Hypoglycémie symptomatique
• Potassium <3 mmol/L
• Température <36,1 °C (97,0 °F)
•Déshydratation
• Anomalies cardiovasculaires autres que la bradycardie
• Poids <75 % du poids attendu
• Toute perte de poids rapide de plusieurs kilogrammes dans un court délai
• Aucune amélioration ou détérioration rapide de l’état pendant un traitement ambulatoire
Enfants et adolescents
• Fréquence cardiaque <50 bpm
• Tension artérielle orthostatique entraînant une hausse de la fréquence cardiaque de >20 bpm ou
entraînant une baisse de la tension artérielle de >10 à 20 mm Hg
• Tension artérielle <80/50 mm Hg
• Hypokaliémie ou hypophosphatémie
• Perte de poids rapide dans un court délai
• Hypoglycémie symptomatique ou glycémie à jeun <3,0 mmol/L
• Aucune amélioration ou aggravation de l’état malgré le traitement ambulatoire
Indications psychologiques
• Faible motivation ou introspection (incapacité de reconnaître la gravité d’une perte de poids
importante), manque de participation au traitement ambulatoire
• Incapacité de manger de manière autonome ou recours à l’administration par voie nasogastrique
• Plan de suicide, idées suicidaires marquées
• Coexistence d’une maladie psychiatrique grave
• Milieu familial antithérapeutique, particulièrement en cas de mauvais traitements
Source : Yager, J. et Anderson, A.E. (2005) Clinical Practice: Anorexia Nervosa. The New England Journal of Medicine, 353:14, p.
1481-1486 (www.nejm.org)
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Services de traitements publics
Pour en savoir plus sur le traitement des troubles alimentaires à l’hôpital et dans la collectivité, rendez-vous à eatingdisordersmanitoba.ca (en anglais seulement) ou communiquez avec :
Women’s Health Clinic – Provincial Eating Disorder Prevention and Recovery Program
Téléphone : 204 947-2422, poste 137 à Winnipeg
Téléphone : 866 947-1517, poste 137 (sans frais)
Courriel : [email protected]
Site Web : www.womenshealthclinic.org (en anglais seulement)
Adresse : 419, avenue Graham, Winnipeg (Manitoba)
Centre des sciences de la santé – Adult Eating Disorders Service Program
Téléphone : 204 787-3482
Adresse : 771, avenue Bannatyne, Winnipeg (Manitoba)
Centre des sciences de la santé – Child and Adolescent Eating Disorders Service Program
Téléphone : 204 958-9660 Service centralisé d’admission – Santé mentale des enfants et des jeunes
Adresse : 771, avenue Bannatyne, Winnipeg (Manitoba)
Pour obtenir plus de renseignements ou de ressources éducationnelles, rendez-vous à
Eating Disorders Manitoba
www.eatingdisordersmanitoba.ca (en anglais seulement)
Women’s Health Clinic – Eating Disorder Resources
womenshealthclinic.org/what-we-do/blog-with-left-sidebar/online-resources (en anglais seulement)
Mental Health Education Resource Centre (MHERC)
4, rue Fort, bureau 100, Winnipeg (Manitoba) R3C 1C4
Téléphone : 204 953-2355 Sans frais : 1 866 997-9918
Courriel : [email protected] Site Web : www.mherc.mb.ca (en anglais seulement)
Troubles alimentaires et alimentation désordonnée
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Ressources
Les liens ci-dessous renvoient à des lignes directrices cliniques, à des documents de principes, à des foires aux
questions à l’intention des praticiens et à des recherches sur différents aspects des troubles alimentaires.
L’Academy for Eating Disorders est un organisme professionnel, transdisciplinaire et international qui fait la
promotion de l’excellence dans la recherche, le traitement et la prévention des troubles alimentaires.
Site Web : www.aedweb.org (en anglais seulement)
La Société canadienne de pédiatrie a réitéré son document de principes sur la détection et le traitement
des troubles alimentaires chez les adolescents.
Site Web : www.cps.ca/fr/documents/position/regimes-adolescence
La Fondation genevoise pour la formation et la recherche médicales est un organisme à but non
lucratif établi en 2002 et soutenu par le Département de la santé du Canton de Genève, la faculté de médecine
de l’Université de Genève et l’Association des médecins du Canton de Genève. La Fondation travaille en
étroite collaboration avec l’Organisation mondiale de la Santé. Son site Web comprend des liens vers une vaste
gamme de lignes directrices et d’articles de journaux sur la prévention, la détection et le traitement des troubles
alimentaires.
Obésité, troubles alimentaires : Directives de la Fondation genevoise pour la formation et la recherche médicales.
Site Web : http://www.gfmer.ch/Guidelines/Obesity_eating_disorders/Obesity_eating_disorders_mt.htm
Le guide sur les troubles alimentaires à l’intention des omnipraticiens du London Institute of Psychiatry
du King’s College à Maudsley comprend une foire aux questions destinée aux omnipraticiens ainsi que
beaucoup de liens, y compris un lien vers un guide complet en matière de gestion et de traitement des troubles
alimentaires dans le contexte des soins primaires élaboré par le Royal College of Psychiatrists.
Site Web : www.kcl.ac.uk/iop/depts/pm/research/eatingdisorders/resources/GPsGUIDE20TOEATINGDISOR
DERS.pdf (en anglais seulement)
L’American Psychiatric Association a publié des lignes directrices sur le traitement des troubles
alimentaires dans le contexte des soins primaires en 2008.
Site Web : www.aafp.org/afp/2008/0115/p187.html (en anglais seulement)
L’Ellyn Satter Institute offre des ressources sur l’acquisition de bonnes habitudes alimentaires et le développement de relations saines avec la nourriture pour les enfants et les jeunes adultes.
Site Web : www.ellynsatterinstitute.org (en anglais seulement)
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Santé, Aînés et Vie active Manitoba
Direction de la santé mentale et des soins spirituels
300, rue Carlton
Winnipeg (Manitoba) R3B 3M9
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