EAU : une bombe sud-africaine sur Mirage 2000-9

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EAU : une bombe sud-africaine sur Mirage 2000-9
LETTRE HEBDOMADAIRE D'INFORMATIONS STRATÉGIQUES
Directeur : Guy Perrimond - Rédacteur en chef : Guillem Monsonis - 18 septembre 2013 - n° 902
UN ÉTAT-MAJOR DE LʼARMÉE DE TERRE “NEW LOOK”
La Journée de rentrée de lʼétat-major de lʼarmée de Terre (EMAT),
rendez-vous organisé chaque année pour associer les nouveaux
arrivants à la structure, a été lʼoccasion pour le major général de
lʼarmée de Terre de présenter le dispositif en place depuis le
1 er septembre. Tenant compte de la réforme de la gouvernance du
ministère, la structure de lʼEMAT a été simplifiée et allégée. La souschefferie plan/programme a été renforcée, concentrant désormais
lʼensemble des mises en application des équipements, de lʼemploi, du MCO
et des grandes fonctions dʼavenir. Y ont été adjoints les bureaux SIC
(B.SIC) et soutien (B.SOUT). Tout cela sous lʼautorité dʼun seul chef, afin,
comme le note une source proche du dossier, dʼ«obtenir la meilleure
efficacité possible dans un contexte de contraintes sur les effectifs». Lʼautre
grande structure de lʼEMAT nouvelle mouture est la division
performance/synthèse, commandée par le général Bernard Guillet, qui a
notamment sous sa coupe les bureaux finances, études et infrastructures.
Lʼancienne sous-chefferie emploi, commandée par le général Eric Margail,
a disparu, notamment parce quʼelle faisait doublon avec le Commandement
des forces terrestres (CFT). Le lien entre lʼEMAT et le CFT est cependant
maintenu, par le biais du sous-chef opérations aéroterrestres (SCOAT), une
division de dimension modeste rattachée à lʼautorité du major général de
lʼarmée de Terre et qui fait office dʼinterface avec le CFT. A ce dispositif
sʼajoute lʼofficier général en charge des relations internationales, qui traite
surtout des relations bilatérales avec les armées étrangères. Cette nouvelle
structure va évidemment de pair avec une baisse continue des effectifs,
avec en perspectives la bascule vers Balard. Ainsi, en 2008, lʼEMAT
comptait 450 personnels, contre 200 aujourdʼhui. Une réforme qui a fait
lʼobjet dʼune communication interne en amont et qui a été largement
anticipée par la mise en place préalable de nouvelles méthodes de travail,
comme les réunions au format resserré et le travail “en boucles courtes”. Et
qui a été relativement bien accueillie dans les forces, grâce au
renouvellement des effectifs de lʼEMAT, dont beaucoup de nouveaux
entrants connaissent mal lʼancienne structure.
EAU : une bombe sud-africaine sur Mirage 2000-9 ?
Dans le cadre des négociations
en cours avec les Emirats Arabes
Unis pour la modernisation de la
flotte de Mirage 2000-9, Dassault
serait en discussion avec le
consortium émirien Tawazun
pour lʼintégration de la bombe
guidée GPS/INS dʼorigine sudafricaine Al-Tariq sur lʼaéronef.
Développée, conçue et assemblée
aux Emirats en vertu du jointventure signé en 2012 par Denel
et Tawazun, lʼAl-Tariq a été présentée en début dʼannée, lors du
dernier Salon IDEX. Notons que,
par le passé, Denel avait travaillé
avec Sagem pour la conception
dʼune munition guidée et a ainsi
eu accès à dʼutiles informations
techniques sur les armements
air-sol modulaires (AASM), qui ont
probablement servi au développement de lʼAl-Tariq, sorte de version
“dégradée” du AASM. Assez proche
en performances de la JDAM américaine, lʼAl-Tariq est adaptable sur
bombe lisse Mk81, Mk82 et Mk83.
Les négociations seraient en bonne
voie entre Dassault et Tawazun
puisque lʼon évoque de prochains
vols dʼemport sur 2000-9 et un
premier tir de validation à lʼété 2014.
Pékin “démineur
en chef” en Syrie ?
Selon les informations parvenues à TTU, Pékin pourrait
jouer un rôle politico-technique
utile et original, en proposant
son savoir-faire sur lʼanalyse
et la neutralisation des armements chimiques syriens.
Cʼest le sens caché de la
visite, le 9 septembre dernier,
du directeur de lʼOrganisation
dʼinterdiction des armes chimiques (OPCW), lʼambassadeur turc Ahmet Üzümcü, à
lʼInstitut de défense chimique
de lʼArmée populaire de libération (Fanghua Yanjiuyuan). En
proposant son savoir-faire, la
Chine jouerait en même temps
un rôle de déminage politique
puisquʼelle se retrouverait en
tandem avec la Russie sur la
question syrienne, tout en
étant moins en pointe dans le
soutien au régime de Damas.
La Chine est en mesure de
constituer une Task Force,
grâce aux 4 000 techniciens
qui sortent chaque année de
lʼinstitut de défense chimique,
dont la mission essentielle
consiste à former les unités
de lʼAPL à la protection mais
aussi à la neutralisation
dʼanciennes armes chimiques.
Son savoir-faire tient en partie
à la destruction dʼarmes et de
dépôts de munitions japonais
hérités de la guerre de 19371945. La Chine est parfois
décrite, y compris par ses
propres spécialistes, comme
«la plus grande déchetterie
dʼarmes chimiques au
monde». En 2012, elle sʼétait
concentrée sur les reliquats
de telles armes dans la
province de Jilin.
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Stratégie et politique
TTU - N° 902 - 18 septembre 2013
➤ Année France-Vietnam
Lʼannée France-Vietnam a offert
lʼoccasion au musée Guimet ainsi
quʼau musée de lʼArmée et à celui
des Années Trente de la ville de
Boulogne-Billancourt de présenter
chacun une exposition à partir du
mois dʼoctobre. Le musée de
lʼArmée présente lʼexploration dʼun
siècle de présence militaire française en Indochine. Lʼexposition du
Musée de lʼArmée, “Indochine. Des
territoires et des hommes, 18561956”, se tiendra aux Invalides du
16 octobre 2013 au 6 janvier 2014.
Ce sera le second volet dʼun
diptyque consacré à la thématique
coloniale, après “Algérie 1830-1962”
avec Jacques Ferrandez présentée
en 2012. Lʼexposition propose de
redécouvrir et de mieux comprendre
lʼhistoire coloniale riche et complexe
de lʼIndochine, en croisant les
regards français et indochinois, de
la conquête à la décolonisation, à
la lumière des dernières avancées
de la recherche historique. Plus de
300 pièces seront ainsi remises en
contexte au sein dʼun parcours en
trois temps : les premiers pas de la
France en Asie du Sud-Est et la
constitution du territoire de lʼIndochine française entre 1859 et 1907,
la vie coloniale indochinoise et les
mouvements nationaux dans lʼentredeux-guerres, puis la fin de lʼEmpire
français en Extrême-Orient. Une
sélection de pièces inédites des
collections du musée est ainsi mise
en relation avec les œuvres, objets
et documents de collections particulières et de nombreuses institutions,
dont les Archives nationales dʼoutremer, le Service historique de la
défense, le musée de la Marine, la
BnF, le musée du Quai Branly, le
musée Guimet, les Missions Etrangères de Paris ou encore le musée
des châteaux de Versailles et de
Trianon. Une large part de cette
histoire militaire est mise en valeur
par des productions dʼarchives cinématographiques avec le soutien de
lʼINA et de lʼECPAD. En parallèle à
cet événement, un cycle cinéma est
programmé, durant trois semaines
en novembre, au musée de lʼArmée,
à la BnF et au MK2, partenaires
du projet.
LʼEMPREINTE LOGISTIQUE DʼAFRICOM
Créé en 2007, AFRICOM a, dès le départ, opté pour une présence militaire
permanente sur le continent africain la plus limitée possible. De fait, Camp
Lemonnier à Djibouti demeure à ce jour la seule base militaire du
commandement, ce qui ne lʼempêche pas dʼêtre de plus en plus présente dans
la région par le biais de programmes de formation et dʼentraînement, mais
aussi dʼexercices bilatéraux et multilatéraux : en 2013, AFRICOM devrait ainsi
mener au total 14 exercices, tels que Saharan Express 2013, axé sur la
sécurité maritime, Obangame Express 2013, dédié à la lutte anti-piraterie, ou
encore Africa Endeavour 2013. LʼUS Army Corps of Engineers fait également
état de 79 projets de construction dans 33 pays, auxquels il a participé entre
2011 et 2013, tandis que lʼappel aux contractants extérieurs, pour des missions
logistiques mais aussi de déploiement et dʼexfiltration de personnels militaires
américains ou encore dʼapprovisionnement en carburant (les besoins
dʼacquisition en carburant marine de la Defense Logistics Agency se
monteraient à 65 000 tonnes métriques pour les opérations dʼAFRICOM),
continue de croître. Pourtant, et contrairement à la recommandation du
Pentagone de conserver le siège du commandement à Stuttgart, à la fois pour
bénéficier dʼun partage de ressources avec US European Command mais
aussi pour des raisons opérationnelles, un rapport du GAO (General
Accounting Office), publié ce mois-ci, prône un rapatriement de ce dernier aux
Etats-Unis. Ne resterait en base avancée, à lʼinstar de lʼUS CENTCOM et de
lʼUS Southern Command, quʼun petit élément de commandement. Rapatrier sur
CONUS les 1 600 personnels dʼAFRICOM actuellement basés en Allemagne
équivaudrait ainsi, dʼaprès le GAO, à une économie annuelle de 60 à
70 millions de dollars et la création de 4 300 emplois aux Etats-Unis. Un
rapport que les parlementaires des Etats de Virginie, Caroline du Sud et
Georgie auront accueilli avec bonheur, vu leur lobbying sur ce sujet depuis
plusieurs années et lʼimpulsion économique quʼils en attendent dans un
contexte économique toujours maussade (lʼimpact économique régional est
estimé par le GAO entre 350 et 450 millions de dollars par an)…
CORÉE DU NORD : LES STRATÈGES CHINOIS DIVISÉS
Kim Jong-un, le leader nord-coréen, utilise-t-il la “fenêtre de tir” quʼoffre
“lʼaccord” russo-américain sur la Syrie pour refaire surface et obliger les
Chinois à lui affirmer à nouveau leur soutien ? Quoi quʼil en soit, selon des
experts occidentaux, les décisions de relancer lʼenrichissement du plutonium
et de réouvrir la zone économique de Kaesong vont de pair. A Pékin, le ballet
dʼexperts auquel on assiste témoigne de la multiplicité dʼopinions sur la
question, à lʼétat-major de lʼAPL autant quʼau sein des think tanks proches du
pouvoir, notamment le Département des liaisons internationales (DLI) du PC
chinois, souvent le plus en vue pour ce qui est des relations avec le parti nordcoréen. Le DLI mise en effet sur la création dʼun secteur économique spécial,
à la manière de Deng Xiaoping dans les années 1980. Et de ce point de vue,
la réouverture de la région spéciale de Kaesong est considérée comme un
point important. On a pu constater lʼimportance de ce service avant lʼété,
lorsque son ministre, Wang Jiarui, a reçu lʼenvoyé spécial de Kim Jong-un, le
vice-maréchal Choe Ryong-hae, membre influent du politburo du Parti du
travail coréen et vice-président de la Commission de la défense. En même
temps, comme certains analystes de lʼArmée populaire de libération voient
dans lʼaffaire Kaesong un embryon de «réunification» entre les deux Corées,
ils sʼy opposent. LʼAPL est en effet divisée en trois factions sur cette question :
celle, en particulier basée au nord, qui estime que la Corée du Nord doit rester
une «zone tampon», celle qui approuve la mutation, encouragée par le DLI,
pour que le système de Pyongyang sʼéloigne de ses positions aventuristes
(sans pour autant envisager la fusion des deux Corées) et, enfin, la faction
composée par les officiers supérieurs chargés de la liaison avec lʼArmée du
peuple coréenne et qui est en faveur dʼun statut quo, à condition que «le
groupe de travail spécial» sur la Corée du Nord ne devienne pas lʼotage du
turbulent «général enfant».
Actualité des forces
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TTU - N° 902 - 18 septembre 2013
DES ASTER-30 ITALIENS POUR PROTÉGER AMMAN ?
Dans les prochaines semaines, l'Italie pourrait déployer deux batteries de
missiles Aster-30 (Système SAMP/T) du 4e régiment d'artillerie “Peschiera”
pour assurer la défense antiaérienne de la capitale jordanienne. L'information,
publiée sur le site “Analisi e Difesa”, a été démentie par le ministère italien de la
Défense, mais la visite, le 5 septembre dernier, du commandant des forces
terrestres (COMFOTER), le général Roberto Bernardini, au 4 e régiment
“Peschiera”, basé à Mantoue, suscite quelques interrogations, d'autant plus que le
responsable de COMFOTER devrait effectuer une nouvelle visite auprès de ce
même régiment d'ici la fin du mois. «Je dois avouer que deux visites du patron de
COMFOTER en si peu de temps à une même unité est quelque chose d'un peu
insolite», a admis un officier supérieur de l'Esercito interrogé par TTU. De plus, il
semblerait que les autorités turques aient été averties de la mission du 4e régiment
d'artillerie antiaérienne “Peschiera” à Amman, ce qui porte à croire que cette
mission aurait fait l'objet d'une consultation entre Rome, ses alliés de l'Otan et les
pays arabes en première ligne dans la crise syrienne. Outre le 4e régiment
d'artillerie de Mantoue, d'autres acteurs pourraient être impliqués dans cette
mission, à commencer par des techniciens et des ingénieurs du consortium
Eurosam, qui seraient appelés à fournir le support technique et logistique au
premier déploiement opérationnel du SAMP/T, seul système européen de défense
anti-missile balistique, en compétition, avec le Patriot de Raytheon, pour le
programme turc de défense antimissile. Aucune information concernant une
éventuelle participation française à la défense antiaérienne d'Amman n'a filtré
jusqu'à présent, mais plusieurs sources, en revanche, ont déclaré à TTU que la
Turquie serait intéressée dʼaccueillir sur son territoire des batteries SAMP/T francoitaliennes.
INTÉGRER LES DRONES À LʼESPACE AÉRIEN VIA LA SIMULATION
Sous lʼégide dʼun programme dʼessais, le Joint Test and Evaluation Program,
initié par le directeur des essais opérationnels du Pentagone, Michael
Gilmore, le campus de la compagnie MITRE basé à McLean en Virginie a été, en
juillet dernier, le théâtre de deux semaines de simulation destinées à recueillir les
données nécessaires à lʼévaluation des procédures de vol des drones manœuvrant dans lʼespace aérien américain. Suivant le plan établi par le Pentagone en
2011, les drones concernés sont ceux volant à moyenne et haute altitude et
disposant dʼune bonne endurance et portée, voire vitesse (groupes 3 à 5 dans la
dénomination du Pentagone). Trois essais en vol réel sur MQ-5B Hunter, MQ-IC
Gray Eagle et MQ-9 complètent cette première phase au sol : ils ont lieu au Texas,
au Nouveau-Mexique et en Caroline du Nord, le dernier étant prévu début octobre.
DES EXPORTATIONS SUISSES PLUS SOUPLES
Suite aux propositions faites fin août dernier par la commission de la
Défense (SIK) du Ständerat (équivalent du Sénat), le Conseil fédéral suisse
(gouvernement) s'est prononcé en faveur d'un assouplissement des conditions d'exportations d'armes vers des pays comme l'Arabie Saoudite ou
l'Egypte. Pour les conservateurs qui ont présenté la motion, c'est une condition
essentielle pour que l'industrie suisse d'armement puisse survivre. En 2009, un
référendum lancé par des associations pacifistes pour interdire les exportations
dʼarmes avait échoué. Mais il avait néanmoins conduit la Suisse à durcir les
conditions sous lesquelles ses industriels peuvent exporter. La loi actuelle
prévoit ainsi un rejet systématique des demandes dʼautorisations dʼexportations
de systèmes complets vers des pays où les Droits de lʼHomme ne sont pas
respectés. Cʼest le cas de lʼArabie Saoudite et, aujourdʼhui, de lʼEgypte. Selon
les représentants conservateurs, cette situation est en train de réduire la Suisse
au rôle dʼexportateur de pièces détachées. Plusieurs entreprises du secteur ont
récemment lancé des plans de réduction dʼemplois. L'amendement que le
Conseil fédéral doit soumettre á l'approbation des deux chambres du Parlement
prévoit que le rejet des autorisations dʼexportations ne serait plus systématique
mais soumis à un examen au cas par cas.
➤ HK G36 défectueux ?
Le rapport définitif des techniciens de la Bundeswehr sur les
problèmes du fusil H&K G36,
utilisé par les forces allemandes
en Afghanistan, est sans équivoque. Simplement laissé sous le
soleil ou pendant le tir, le réchauffement de lʼarme conduirait à une
perte non négligeable en précision de tir. Les tests effectués
montrent quʼau-delà des 90 coups,
lʼarme sʼéchauffe au point que la
trajectoire de la balle à 100 mètres
dévie de 50 à 60 cm. Selon le
rapport, certaines pièces en
plastique du fusil perdent déjà de
leur rigidité au-delà de 23 °C.
Lʼassurance de toucher la cible
baisse donc rapidement. Et la
consommation de munitions
augmente dʼautant. Selon le
magazine Der Spiegel, des
problèmes se poseraient également avec le pistolet HK P8 lors
de lʼutilisation de munitions de
type DM51, dont la production de
gaz lors du tir conduirait à
endommager le canon de lʼarme.
Le ministère reconnaît avoir
enregistré 48 cas de cette nature
en 2012. Pour lui et HK, les
problèmes posés sont donc des
exceptions. Pour lʼinstant, rien
nʼindique que ces armes et
munitions soient retirées du
circuit..
➤ Baisse du budget finlandais
Le gouvernement finlandais a
proposé une baisse de 31% de
l'enveloppe budgétaire dédiée à
l'achat de matériel militaire en
2014 par rapport à 2013. Si la
proposition est avalisée par le
Parlement, un total de 471 millions d'euros sera consacré à ce
chapitre. Les missions de maintien de la paix à l'étranger sont
financées par deux ministères :
60 millions au titre de la Défense
(même niveau qu'en 2013) et
56 millions au titre des Affaires
étrangères. Les forces prévues
pour ces missions, essentiellement au Liban et en Afghanistan,
seront d'environ 590 soldats en
2014. Le budget total de la
Défense passera à 1,36 % du
PNB, contre 1,47% cette année.
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Actualité des forces
TTU - N° 902 - 18 septembre 2013
➤ Les Libyens arrivent en Italie
C'est en octobre prochain qu'arriveront en Italie les premiers 400 militaires et policiers libyens pour
suivre le stage de formation et
d'entraînement prévu dans le cadre
du programme d'aide à Tripoli,
approuvé en juin dernier lors du G8.
Au cours des trois prochaines années,
ce seront pas moins de 19 500 policiers et militaires libyens qui bénéficieront de ce même programme à
l'étranger, lʼItalie en accueillant
6 000 environ. Les autorités de
Tripoli ont fait savoir qu'elles fourniront, dʼici la fin de la semaine, la
liste des 1 500 premiers stagiaires
qui seront envoyés à l'étranger,
dont les 400 qui iront en Italie.
Avant leur départ, ces derniers
suivront un stage de mise en condition, d'une durée de deux à trois
semaines, directement à Tripoli.
Depuis deux ans déjà, Rome a
dépêché dans la capitale libyenne
un détachement d'instructeurs, la
plupart provenant du corps des
carabiniers, qui opèrent au profit
de plusieurs écoles et centres de
formation de la police et de l'armée
libyennes dans le cadre de la mission “Cyrene”, financée avec un
premier budget de 10 millions
d'euros en 2012 et un deuxième de
7,5 millions d'euros cette année.
Les effectifs du détachement d'instructeurs italiens en Libye avaient
été fixés à 100 unités, nombre qui
n'a toujours pas été complété, en
raison de la situation sécuritaire
dans le pays et de l'absence d'un
accord entre Rome et Tripoli autorisant les militaires italiens à porter
une arme. Autre préoccupation des
instructeurs transalpins : «le vivier
de recrutement des forces de sécurité libyennes», a déclaré à TTU un
officiers des carabiniers. «Ce vivier
est représenté en grande partie par
les milices armées présentes dans
tout le pays, dont la plupart sont
d'inspiration salafiste. Bref, nous
risquons de former et d'entraîner de
futurs djihadistes, comme l'ont fait
précédemment les Américains en
Afghanistan et plus récemment
encore au Sahel.»
ASD : LE RETOUR DES NORDIQUES
Les fédérations suédoise et danoise des entreprises de l'armement
étaient si mécontentes du peu dʼimportance accordé aux intérêts
nordiques au sein de l'Association des Industries aérospatiales et de
défense d'Europe (ASD) qu'elles s'en étaient retirées, révèle le nouveau
secrétaire général suédois de l'ASD. Dans un entretien publié par la revue
Ny Teknik le 17 septembre, au lendemain de sa prise de fonctions, Jan Pie
précise que les autres pays nordiques avaient prévu d'en faire de même,
avant que, finalement, la Suède ne retire sa démission. Le Danemark
envisagerait de l'imiter. Les fédérations nordiques «ressentaient qu'il leur était
difficile de s'exprimer à l'ASD, d'y faire entendre la voix nordique. Du coup, on
s'est demandé s'il était bien utile de payer une cotisation», explique celui qui,
jusqu'à la mi-septembre, était le secrétaire général de la fédération suédoise
(SOFF). Est-ce parce que les Nordiques ont pu faire élire l'un des leurs à la
tête de l'ASD qu'ils sont rentrés dans le rang ? Jan Pie n'est pas interrogé sur
la question. En revanche, il précise: «les pays nordiques s'attendent
désormais à ce que l'ASD devienne plus inclusive et transparente. L'ASD a de
nouveaux statuts, une nouvelle structure de direction et ma mission sera de
moderniser» l'association sise à Bruxelles. Il souhaite aussi favoriser la
concurrence dans ce domaine entre pays européens, laquelle est «trop
mauvaise», en dépit de récentes directives européennes. Le Suédois Jan Pie,
qui vient du civil et a suivi une Session européenne des responsables
dʼarmement à l'IHEDN (2011), a succédé au Belge Gert Runde.
LES MANGUSTA EN ACTION À BALA MURGHAB
Les hélicoptères de combat AW129 sont entrés de nouveau en action, la
semaine dernière, à Bala Murghab, soit un an après le retrait du contingent
italien de ce secteur occidental de l'Afghanistan, à la limite nord du RC-West
sous responsabilité italienne. Les Mangusta de la Task Force “Fenice” sont
venus au secours d'une base des ANSF (Afghan National Security Forces),
attaquées par des éléments rebelles puissamment armés. Deux AW129 ayant
décollé de la base de Herat, sur demande expresse des ANSF, ont été
engagés pendant plusieurs heures au profit des troupes au sol, se ravitaillant
auprès de la base espagnole de Qal-i-Now, qui devrait passer prochainement
sous contrôle afghan. Un des deux Mangusta aurait été légèrement
endommagé au cours de lʼopération qui a permis aux ANSF de reprendre le
contrôle du secteur.
LES MANŒUVRES RUSSES QUI INQUIÈTENT LES BALTES
Zapad 2013 — les grandes manœuvres orchestrées par la Russie du
20 au 26 septembre — inquiète les Etats baltes. Lʼexercice impliquera
13 000 soldats, 250 véhicules blindés, une soixantaine d'avions et
d'hélicoptères en Baltique, dans lʼenclave de Kaliningrad, en Biélorussie et en
mer de Barents, plus au Nord. «La Russie va sʼentraîner à envahir les pays
baltes, cʼest incompréhensible, nous ne la menaçons pas», a réagi Tomas
Hendrik Ilves, le président estonien, dans le journal suédois Svenska
Dagbladet. A Riga, le ministre letton de la Défense, Artis Pabriks, admet que
«chaque pays a le droit dʼentraîner ses troupes, mais le scénario prévu par
les Russes est douteux. Leurs manœuvres ne visent pas seulement à
défendre leur territoire mais concernent aussi dʼautres pays. Cela nous rend
un peu inquiets». Le président estonien a rappelé quʼen réaction au
réarmement russe actuel, lʼOtan allait organiser, du 2 au 9 novembre,
d'importantes manœuvres, “Steadfast Jazz”, sur les territoires letton et
polonais. Quelque 6 000 hommes sont attendus, y compris de France. Artis
Pabriks a, toutefois, regretté l'absence de certains membres de lʼOtan,
notamment lʼAllemagne : «Nous serions très heureux si nos partenaires, en
particulier en Europe, étaient plus engagés.»
Industries et armement
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TTU - N° 902 - 18 septembre 2013
RTD MARQUE DES POINTS À LʼEXPORT
Le groupe RTD (RTD, ACMAT et Panhard) a enregistré de nombreux contrats
à lʼexport ces derniers mois. Des véhicules 4X4 blindés Bastion au Burkina
Faso, des VLRA pour le Niger… Lʼopération Serval aura sans aucun doute
bénéficié au constructeur français, fort du succès de ces véhicules français dans
lʼarmée française (VPS, Sherpa ou VLRA des forces spéciales) mais également
tchadienne (Bastion Patsas…). Résultat : de nombreux pays de la région, ainsi
que ceux faisant partie de la Minusma, sʼéquipent en RTD. Lʼarmée malienne ellemême aurait fait lʼacquisition de certains de ces véhicules, comme le révèle la
brochure sur lʼopération Serval éditée à lʼoccasion de lʼUniversité dʼété de la
Défense. A travers ODAS, qui élargit son spectre de pays clients, RTD aurait ainsi
vendu des VLRA et ALTV (ACMAT) pour équiper un bataillon de lʼarmée malienne.
En parallèle, le groupe a présenté au Salon DSEI, qui sʼest tenu la semaine
dernière à Londres, une version XL du Sherpa APC, dont le volume intérieur
gagne un mètre cube et offre en option des portes latérales. Il sʼagit en fait dʼune
version adaptée aux compétitions en cours pour les forces de sécurité intérieures
brésiliennes. Autre évolution adaptée pour un besoin spécifique, le Bastion APC a
été repensé en version haute mobilité (“HM”). Doté de suspensions indépendantes
au lieu et place de ponts rigides, il gagne également en puissance avec un moteur
de 340 chevaux (le même qui propulse le VAB Mark 3). Cette version aurait été
vendue à des forces spéciales européennes.
SAGEM EN PHASE FINALE POUR LE “FELIN DU BENELUX”
Sagem (groupe Safran) est en phase finale pour fournir aux pays du
Benelux, la tenue du fantassin du futur. Les trois pays, qui ont émis leurs
besoins en commun, devraient accorder le contrat à la fin de lʼannée pour des
livraisons à partir de 2015. Le Felin du Benelux sʼappelle Smart Vest et
comprend, outre lʼaspect vestimentaire, un volet protection et surtout C4I. Pour ce
nouveau programme, Sagem sʼest allié à lʼaméricain Raytheon, qui fournit une
radio nouvelle génération IP mobile multibandes associée à un calculateur.
Système léger et peu encombrant, le Battle Management System a été également
conçu pour être très intuitif. Les solutions sont donc différentes de celles du Felin
français, mais Sagem devrait sʼen inspirer pour lʼévolution du programme
français. Au total, cʼest plus de 10 000 Smart Vest que Sagem devrait livrer au
Benelux. La solution Smart Vest est en ce moment également présentée au
Canada, qui a des besoins similaires. Ottawa, qui doit attribuer le marché fin
2014, a exprimé un besoin pour 8 000 systèmes.
ÉCHEC DU BOULAVA : DES TÊTES VONT TOMBER EN RUSSIE
La réaction des autorités russes à lʼéchec du récent tir du missile Boulava
(voir TTU n° 901) ne sʼest pas faite attendre, avec une véritable «descente en
règle» des concepteurs du missile par la commission dʼEtat. Plusieurs
groupes ont été formés pour réaliser le contrôle simultané de toute la chaîne de
conception/fabrication du Boulava : lʼInstitut de Recherche Teplotekhniki de
Moscou, lʼusine dʼassemblage de Votkino et toutes les sociétés sous-traitantes
fournisseurs des systèmes principaux. Plusieurs responsables du projet
pourraient être limogés à la suite du rapport qui devrait être rendu pour la fin du
mois de septembre, et tous les missiles déjà fabriqués seront retournés afin dʼêtre
contrôlés. Néanmoins, ce dernier tir raté nʼa pas créé que des réactions
négatives. Lʼarmateur russe Sevmash, le concepteur du sous-marin “Alexandre
Nevskï” de classe Boreï, qui a effectué le tir, a souligné que les systèmes de
lancement du Boulava ont fonctionné correctement et que la séquence dʼéjection
du missile sʼest déroulée sans encombre. De plus, il a obtenu la reprise des
évaluations dans le domaine de la navigabilité pour le troisième sous-marin de
type Boreï, “Vladimir Monomarkh”.
➤ Le Sea Ceptor tiré sur Mk41
Après avoir annoncé en mai
dernier un accord de coopération, MBDA et Lockheed
Martin ont annoncé, durant
le Salon DSEI, avoir réalisé
le premier tir dʼune série de
missile Sea Ceptor (aussi
connu sous le nom de CAMM)
depuis un lanceur vertical
Mk41. Cet essai a été réalisé
le 10 septembre près de
Bedford, au Royaume-Uni.
Lʼintégration sur le lanceur
américain du Sea Ceptor,
nouveau missile antiaérien
développé par MBDA UK pour
les besoins des forces armées
britanniques, offre de nouvelles perspectives au groupe
européen. Le missilier peut
proposer son produit sur des
bâtiments équipés du Mk41.
Et ils sont très nombreux !
Les lanceurs verticaux Mk41
de Lockheed Martin équipent
180 navires de guerre à
travers le monde, dans la
Navy américaine, mais aussi
dans 23 autres marines nationales (japonaise, canadienne,
allemande, néerlandaise,
espagnole, norvégienne....).
MBDA réussit là un bon coup
en se positionnant sur un marché prometteur de la rénovation des missiles antiaériens
(Sea Ceptor, mais pourquoi
pas aussi lʼAster), tandis que
lʼaméricain offre à ses clients
une alternative aux missiles
Raytheon et pourrait ainsi
atteindre de nouveaux marchés, notamment en Europe.
➤ Le Sword de Sagem
Sagem a ajouté le système
Pearl de détection acoustique
de tir (Metravib) à sa jumelle
multifonction JIM LR. Présenté
à l'occasion du Salon DSEI, le
système baptisé Sword intègre
les données du Pearl dans le
logiciel de la JIM LR.
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Repères
TTU - N° 902 - 18 septembre 2013
➤ A400M
Cʼest le lundi 30 septembre que lʼarmée de lʼAir
recevra officiellement son
premier A400M. Une
première cérémonie aura
lieu dans la matinée à
Séville, en présence du
Prince Felipe dʼEspagne et
du ministre de la Défense,
Jean-Yves Le Drian. Une
seconde, lʼaprès-midi, sur
la base aérienne dʼOrléans,
où lʼappareil, qui portera
le nom “Ville dʼOrléans”,
est actuellement basé.
➤ Nomination DAS
Nicolas Bronard, jusquʼici
sous-directeur adjoint
chargé de la Prospective
et la politique de défense
de la Délégation aux
Affaires Stratégiques
(DAS), devient sousdirecteur de la DAS,
désormais dirigée par
Philippe Errera.
➤ DCNS
Olivier Dambricourt a été
nommé à la tête de la
division sous-marins de
DCNS. Il succède ainsi à
Pierre Quinchon, qui prend
les rênes de la Direction
technique et innovation.
Cette dernière sʼappuie sur
les savoir-faire techniques
du groupe ainsi que sur
le pilotage de la R&D
pour préparer l'avenir et
conduire l'innovation. Au
sein de la division sousmarins, Olivier Dambricourt
aura notamment pour
mission de livrer les
grands programmes de
sous-marins et renforcer
la compétitivité face à
une concurrence accrue
à lʼinternational depuis
plusieurs années. Le
groupe naval français a,
par ailleurs, mis à flot, le
18 septembre, la quatrième frégate FREMM, la
“Provence”, sur son site
de Lorient. Dans les prochains mois, le bâtiment
sera progressivement
équipé de ses différents
systèmes, notamment
la mature abritant les
principaux senseurs.
➤ Forces spéciales
Un exercice des forces
spéciales italo-russes
centré sur lʼaction en zone
montagneuse sʼest déroulé
du 5 au 7 septembre. Il a
impliqué une centaine de
militaires, dans la région
militaire Sud de la Russie.
Parmi les missions exécutées : survie en milieu
hostile, reconnaissance en
zones de haute montagne
et boisées, destruction
dʼune base ennemi, etc.
En 2012, un exercice
similaire sʼétait déroulé
sur le sol italien, près de
San Candido.
➤ Sotas Lite de Thales
Thales a dévoilé une
évolution de son système
Sotas durant le Salon
DSEI. Architecture électronique de véhicule militaire, Sotas est en service
dans plus dʼune trentaine
de pays, équipant les 4x4
aux blindés les plus lourds.
Le Sotas Lite est beaucoup moins encombrant,
se passant de boîtier
«nods» et permettant une
transmission de données
bien meilleure, tous les
systèmes (senseurs,
armes, communication…)
étant directement reliés
entre eux. Sans compression, la qualité audio est
ainsi en haute qualité “3D”
(sons reconstituant les
localisations des interlocuteurs dans lʼespace).
Dʼarchitecture ouverte, le
système est également
modulaire et ouvert pour
des applications futures..
➤ Visite égyptienne
Plusieurs universitaires
égyptiens spécialistes
des questions militaires
et stratégiques étaient
présents à Paris, la
semaine dernière, dans
le cadre de rencontres
avec le Quai dʼOrsay, les
parlementaires français,
dont Philippe Folliot, qui
préside le groupe dʼamitié
France-Egypte, et des
experts de lʼIfri et de
lʼIPSE. Les professeurs
Mona Makram Ebeid
(ancienne sénatrice),
Yasmin Farouk (invitée
en 2011 dans le cadre du
programme “Personnalités
dʼavenir» de la DAS)
et Hazem Hosny, de la
faculté de Sciences politiques du Caire, ont ainsi
rappelé que la situation
sécuritaire empirait en
Egypte, notamment dans
le Sinaï et au Caire. Ces
derniers ont rappelé que
la communauté internationale et les médias occidentaux ne devaient pas
«se tromper dans leurs
analyses». Plusieurs
attentats récents, dont
celui contre le ministre
de lʼIntérieur, tout comme
la tentative dʼéliminer le
fondateur du mouvement
de jeunesse Tamarod,
Mahmoud Badr, âme
du soulèvement contre
lʼancien président Morsi,
semblent confirmer que
les Frères musulmans
tendent à inscrire leur
action dans une logique
terroriste de plus en plus
flagrante.
➤ Le FBI en difficulté
Suite aux réductions budgétaires automatiques
visant les grandes agences fédérales, le directeur
du FBI, Robert Mueller, a
fait savoir qu'il craignait
que lʼagence ne soit plus
en mesure d'assurer certaines missions, notamment en matière d'antiterrorisme et de lutte
contre les attaques informatiques. D'après des
sources du FBI, ce sont
plus de 500 millions de
dollars qui seront défalqués du budget déjà
alloué, d'ici le début de
l'année prochaine ; une
coupe drastique qui pourrait entraîner le licenciement de plus de 2 000
fonctionnaires, dont un
certain nombre d'agents
spéciaux, les fameux
G'Men de l'époque
Hoover.
➤ Ciel ouvert
Dans le courant de la
semaine dernière, partis
de la base aérienne
123 d'Orléans-Bricy, des
inspecteurs russes ont
réalisé un vol d'observation
au-dessus de la France.
Des militaires français
étaient présents à bord
de lʼAntonov An-30B,
spécialement équipé pour
effectuer le contrôle des
systèmes de surveillance.
C'est le trentième vol
d'observation par les
inspecteurs russes depuis
le début de l'année audessus du territoire d'un
des Etats signataires du
Traité “Ciel ouvert”.
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