ecole nationale veterinaire de lyon
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ECOLE NATIONALE VETERINAIRE DE LYON Année 2009 - Thèse n°027 APPORT DE L’ASSISTANCE ECHOGRAPHIQUE PEROPERATOIRE LORS DU DRAINAGE ET DE L’OMENTALISATION PROSTATIQUE ; ETUDE RETROSPECTIVE. THESE Présentée à l’Ecole Nationale Vétérinaire de LYON et soutenue publiquement le 30 Septembre 2009 pour obtenir le grade de Docteur Vétérinaire par BOUCHET Lionel Né le 10 Avril 1984 à Arles (13) 2 3 4 A Monsieur le Professeur M. BERLAND, De la faculté de Médecine de Lyon, Qui nous a fait l’honneur d’accepter la présidence de notre jury de thèse. Hommages respectueux. A Monsieur le Professeur E. VIGUIER, De l’Ecole Nationale Vétérinaire de Lyon, Pour avoir accompagné et encadré la réalisation de ce travail. Sincères remerciements. A Monsieur le Professeur D. FAU, De l’Ecole Nationale Vétérinaire de Lyon, Pour avoir accepté de juger ce travail et de faire partie de ce jury de thèse. Sincères remerciements. Au Docteur F. COLLARD, Pour m’avoir proposé ce sujet, pour les conseils et les photographies. Sincères remerciements. Aux Docteurs C.GILSON, E. ROSSET, J. SONET, AL. FREULON Merci pour votre aide dans la réalisation de ce travail. 5 6 A mes parents, Merci pour votre soutien permanent, pour tout et pour ce fameux soir où je n’aurai peut être jamais repris le TGV pour Marseille si tu n’avais pas été là papa. Si j’en suis là, c’est grâce à vous deux et je ne vous en remercierai jamais assez. A ma petite soeur, Même si je t’embète souvent ma petite Guylou tu sais que tu es ma petite sœur chérie et que je suis fier de toi. Courage encore 2 ans et tu me rattrapes !! A mes grands-parents, Même si vous n’êtes plus là, je sais que vous seriez fier de moi A Mamie Lulu Ca y’est ton petit Lionel est enfin vétérinaire !! A Tata Marylène et Tonton Olivier, Merci pour tous les bons souvenirs d’enfance, votre gentillesse, nos soirées de rigolade et les boulettes !! A toute ma famille BOUCHET et BERGIA d’origine, Même si l’on ne se voit plus très souvent malheureusement, je garde toujours en mémoire les très bons moments passés ensemble… 7 8 A ma chérie, Merci pour tout ce que tu m’apportes depuis 2 ans et ces fameuses GTV… Tu sais me motiver par ton enthousiasme et ton optimisme sans que je bougonne et ça c’est fort !! On n’a pas eu trop de temps à nous en 2009 mais on est déjà très bien tous les 2 et l’on se rattrapera… A très vite pour notre nouvelle vie de grand… mon ptit chouchou M.. M…… Au groupe des 11, A ces belles années tous ensemble et nos supers souvenirs… A Floflo, pote de Dyma, notre GO, ton enthousiasme ta joie de vivre…change pas ptite secrétaire !! A Lizou,ma partenaire de danse, merci pour l’hospitalité. Ma petite Nicolas H. promis je lirai ta thèse sur les vautours !! A Soso Baronne, mon ptit boulet de couloir de la P2, ok t’as gagné mais moi au moins j’en suis pas dégouté.. A Alex notre sportive, prend soins de ma chambre et encore merci pour l’hospitalité de Juillet et Septembre !! A Matou et ses racines allemandes… Bon courage pour tes nombreux stages cette année A Ariane notre Corse Nationale, future Mac… à la so-li-da-ri-té et à nos matchs de boxe !!! A DD, du compère de galère à Thiers, aux vacances en Espagne jusqu’ à la coloc des autruches que des bons souvenirs… Et rappelle toi bosse pas trop loin je t’enverrai mes NAC !!! A Ténesm mon partenaire de bécane et « co-interne » de Villars, Merci pour tous les délires et les supers moments passés à Cavalaire… On se refait une Maglya quand tu veux !!! A Fredo, le roi du petit bleu…des ben’s et de beaucoup de choses !! Si tu trouves des vaches dans le sud tiens moi au courant on se monte une assos !!! A Pepsou, notre futur Professeur de médecine de l’ENVL!!! Encore merci pour la visite guidée du PAL et les explications.. Aux NMP Un bout de promo avec qui il fait bon travailler que ce soit en clinique avec les Gr 16 d’abord puis 8 et 6 enfin, pour l’organisation des soirées ou pour la revue. Merci à tous A Grisou, mon cher 3 : à nos matchs de rugby,notre travail en clinique et ta patience pour « Sergio court encore »…on a mis le temps mais on a réussi!!! Merci beaucoup et n’oublie pas : 6 au soutien. A Thieb, partenaire de chant… de bécane et d’apéro !! Au P’tit Besson, le seul gars que je connais capable de dormir debout !! A Clem le sacré salaud mon partenaire de 2eme…non je déconne 3ème ligne !! Aux Miss du Poirier Choue, Bakou et le P’tit ; à vos crémaillères et apéros toujours fort sympathique... A Roxanne, Fanny l’interne de Cusset, Gaelle la Quebecoise et Christelle nos fameuses rugbyquettes ! A Aurélie, aux voyages en AX et à ta bougonnerie !! 9 A ma Poulotte Soit digne de ton Ancien mais je ne me fais pas de soucis cela me semble bien parti… !!! Aux Z’OBI Tiflette, Garga, Lolo, Boro, PH… merci pour votre accueil chaleureux à grand coup de mètre… A mes 2 anciennes Yseult et Aude-Marie Aux IDG A Pi7, Piwi, Aymeric, Mel et Nouye Aux RHD A Tigrou, compère de mauresques, merci pour ton aide à Villars et tes nombreuses explications !! Bon courage pour les holters et maintien la tradition de la mauresque aux Autruches… A Yoko l’organisateur de choc et 2ème ligne volant, Rog l’ailier du XV de l’ENVL et pilier en boum…, Doumé, Loul, Anto, CO pour toutes vos idées farfelus mais qui nous ont bien fait marrer. A Mumu ma marraine de Faluche, même si j’avoue, je ne l’ai pas trop portée A nos internes de 2008/2009 Ludi, Gégé, Albane, Fx… merci pour la bonne ambiance de boulot. Aux RHQ A Sanders bon courage pour tenter de maintenir le mètre à l’ENVL !! Alex, Marion, Xav, Spirou, JB, Gregou… au boulot vous avez un défi à relever au mois de Mai il parait !!!! A nos poulots, les KVB A Hugo, Tarek, David, Mathieu, Mathou, Claire, Yvan, JB… : à votre accueil, à MOSCAU, aux fameux Poker à l’Alcooloc vous suivez nos traces alors profitez bien des années qui restent…ça passe vite parole d’hyperancien !! Au XV de l’ENVL A nos beaux matchs parfois déclassés mais toujours avec la classe…, aux entrainements quelques fois sous la neige et à nos belles 3ème mi-temps, a Beck notre coatch même s’il coute cher en plâtre… Pompom et David, roi du Luc léger prenez soins de notre équipe et faites briller notre beau maillot moulant… 10 Au COB Floflo, Lizou, Alex et Mathou dans un 1er temps puis Marion, Claire, DD, Vincent et Typhaine : merci pour votre aide, on peut être fier de notre terrain de tennis et de nos barrières !! JB bon courage mais je sais que le COB est entre de bonnes mains. A Henry Notre mascotte et postier de l’ENVL, vient à mon pot de thèse Patate y’aura des crèpes… A mes amis d’enfance A Florent, Salva, Jérémy, Cepe, JD, Nico, Caisse, Florian, Gaby, Ben, Fabrice, Bino, Jean, Zarlo Parce que SIAN D’IRAGO avant tout. Malgré le fait que je sois de plus en plus absent depuis 7 ans maintenant, on se retrouve toujours avec autant de plaisir en « terre promise » et ça ça régale. Pour les petits apéros du Vendredi soir au Tol’s pour me faire décompresser de la prépa, les barbeucs, les soirées et tous les supers moments passés ensemble, je vous dis MERCI à tous et espère qu’il y’en aura encore plein d’autres… A Emy, Elo et Marion Nos consoeurs de prépa, même si vous n’avez pas intégré avec nous je sais que tout roule pour vous, et ça me fait plaisir. A un de ces quatre j’espère A Eric A nos bons délires au lycée et surtout à la Grande Motte… Moi je termine, à ton tour maintenant, bon courage pour l’internat futur chirurgien !!! A mes différents maîtres de stage et employeurs Au Docteur Prothon pour mon tout 1er stage véto Aux Docteurs Vabret et Brioudes pour mes 1er pas en Rurale dans l’Aveyron Aux Docteurs Ganem et Jullian pour la découverte de l’équine !! Aux Docteurs Gartioux, Cacard, Delafontaine et Perraguin pour la formation, les bonnes rigolades et les bons repas… Aux Docteurs Jaudon et Royer, pour nous avoir fait confiance, pour tout ce que l’on a appris chez vous cette année et pour votre gentillesse. Aux Docteurs Bruchon-Hugnet, Hugnet, Lavirotte et toute votre équipe pour ce mois de travail vraiment très formateur et pour la bonne ambiance qui nous a fait nous sentir plus à l’aise très rapidement. A Mr et Mme SAVOIE Pour votre accueil, votre gentillesse et tout ce que vous avez fait pour nous cet été. 11 12 Table des matières Introduction ................................................................................................................. 17 Rappels anatomo-physiologiques sur la prostate. ........................................ 19 I. Anatomie de la prostate ............................................................................................ 19 A. 1. 2. 3. Morphologie...................................................................................................................................... 19 Topographie ..................................................................................................................................... 19 Irrigation et innervation ................................................................................................................... 21 Rôle de la prostate ..................................................................................................... 22 B. Les principales affections de la prostate ......................................................... 23 II. L’hyperplasie bénigne de la prostate ..................................................................... 23 A. 1. 2. 3. Etiologie ............................................................................................................................................ 23 Signes cliniques ............................................................................................................................... 23 Traitement ........................................................................................................................................ 23 Les prostatites ............................................................................................................ 24 B. 1. 2. 3. Etiologie ............................................................................................................................................ 24 Signes cliniques et paracliniques .................................................................................................. 24 Traitement ........................................................................................................................................ 26 Les kystes et abcès prostatiques ............................................................................ 26 C. 1. 2. 3. Etiologie ............................................................................................................................................ 26 Diagnostic ......................................................................................................................................... 28 Traitement ........................................................................................................................................ 36 Les tumeurs prostatiques ......................................................................................... 36 D. 1. 2. 3. Etiologie et importance ................................................................................................................... 36 Diagnostic ......................................................................................................................................... 37 Traitement ......................................................................................................................................... 38 Les traitements chirurgicaux des kystes et abcès prostatiques. ............. 39 III. A. Prise en charge pré-opératoire ................................................................................. 39 B. Voie d’abord de la prostate ....................................................................................... 39 La castration ............................................................................................................... 40 C. 1. 2. 3. Indications ........................................................................................................................................ 40 Techniques opératoires .................................................................................................................. 40 Limites, contres indications ............................................................................................................ 41 Drainage externe ........................................................................................................ 41 D. 1. 2. 3. Ponction percutanée échoguidée ................................................................................................. 41 Marsupialisation ............................................................................................................................... 43 Mise en place de drains ................................................................................................................. 45 Drainage interne : l’omentalisation .......................................................................... 47 E. 1. 2. L’Omentum ....................................................................................................................................... 47 L’omentalisation intracapsulaire .................................................................................................... 49 Résection partielle et omentalisation ...................................................................... 51 F. 1. 2. 3. 4. Indications ........................................................................................................................................ 51 Technique chirurgicale ................................................................................................................... 51 Soins post-opératoires .................................................................................................................... 52 Limites et complications ................................................................................................................. 52 Prostatectomie totale................................................................................................. 52 G. 1. Indications ........................................................................................................................................ 52 13 2. 3. 4. Technique chirurgicale ................................................................................................................... 53 Soins post-opératoires .................................................................................................................... 54 Limites et complications ................................................................................................................. 54 Prostatectomie partielle ............................................................................................ 55 H. 1. 2. Indications ........................................................................................................................................ 55 Technique chirurgicale ................................................................................................................... 56 Prostatectomie partielle par voie transrectale ....................................................... 60 I. 1. 2. 3. 4. Présentation de l’étude expérimentale ......................................................................................... 60 Technique chirurgicale ................................................................................................................... 60 Soins post opératoires .................................................................................................................... 61 Résultats de l’étude......................................................................................................................... 61 Choix d’une technique chirurgicale ......................................................................... 61 J. IV. Etude rétrospective de l’apport de l’assistance échographique peropératoire dans le drainage et l’omentalisation des kystes et abcès prostatiques. ............................................................................................................... 63 Introduction................................................................................................................. 63 A. Matériels et méthodes ............................................................................................... 63 B. 1. 2. 3. 4. 5. Résultats ..................................................................................................................... 72 C. 1. 2. 3. 4. 5. Population étudiée........................................................................................................................... 72 Déroulement de la chirurgie ........................................................................................................... 72 Post-opératoire immédiat ............................................................................................................... 73 Suivi à moyen terme ....................................................................................................................... 73 Suivi à long terme............................................................................................................................ 74 Discussion .................................................................................................................. 75 D. 1. 2. 3. 4. E. Critères d’inclusion .......................................................................................................................... 63 Anesthésie ........................................................................................................................................ 64 Technique chirurgicale ................................................................................................................... 64 Post opératoire ................................................................................................................................ 71 Suivi ................................................................................................................................................... 71 Avantages ......................................................................................................................................... 75 Inconvénients ................................................................................................................................... 75 Comparaison avec les techniques décrites en partie III ............................................................ 76 Les limites et les points forts de cette étude ............................................................................... 80 Conclusion .................................................................................................................. 81 Annexes .......................................................................................................................... 83 Conclusion .....................................................................................................................116 Bibliographie .................................................................................................................119 14 Figures : Figure 1: Représentation schématique des différentes structures de la partie caudale de l'abdomen. Modifié d'après [15] ............................................................................................... 20 Figure 2 : Anatomie de la prostate d’après [57] ....................................................................... 20 Figure 3 : L’innervation et la vascularisation de la prostate d’après [17] ................................ 22 Figure 4 : Le toucher prostatique modifié d’après [12] ........................................................... 29 Figure 5 : Radiographie abdominale caudale : prostatomégalie .............................................. 31 Figure 6 : Récolte de liquide prostatique par massage par voie transrectale. Modifié d’après [22] ...................... 34 Figure 7 : Voie d’abord xypho-pubienne nécessaire à la réalisation des chirurgies prostatiques. Modifié d’après [6]................................................................................................................... 40 Figure 8 : Ponction transcutanée sous échoguidage d’un abcès prostatique ............................ 42 Figure 9 : Description schématique de la marsupialisation prostatique. D’après [34]............. 44 Figure 10 : Illustration simplifié du drainage prostatique et paraprostatique à l’aide de drains. D’après [36].............................................................................................................................. 46 Figure 11 : Anatomie et irrigation de l’omentum. D’après [62] .............................................. 48 Figure 12 : Représentation schématique des principales étapes de l’épiploïsation prostatique. D’après [65].............................................................................................................................. 50 Figure 13 : Les principales étapes de la prostatectomie totale. Modifié d’après [6] ................ 54 Figure 14 : Prostatectomie partielle à l’aide du Laser Nd :YAG. Modifié d’après [36] .......... 57 Figure 15 : Les différentes étapes de la prostatectomie totale à l’aide d’un aspirateur chirurgical à ultrasons. Modifié d’après [6] ............................................................................. 59 Figure 16 : Vue per-opératoire lors de l’abord de la prostate .................................................. 65 Figure 17 : Vue per-opératoire, sonde échographique en place afin de repérer les cavités à traiter. ....................................................................................................................................... 66 Figure 18 : Vues échographiques per-opératoires avant drainage. .......................................... 66 Figure 19 : Vue per-opératoire et échographique au cours de la vidange d’une cavité prostatique. ............................................................................................................................... 67 Figure 20 : Vue échographique per-opératoire en fin de vidange. ........................................... 68 Figure 21 : Vue per-opératoire et échographique lors de la tunnelisation prostatique à l’aide du clamp. .................................................................................................................................. 69 Figure 22 : Vue per-opératoire du lobe prostatique gauche omentalisé ................................... 70 Figure 23 : Vue per-opératoire et échographique des 2 lobes prostatiques omentalisés.......... 70 Tableaux : Tableau 1 : Lésions histologiques associées à 16 cas de kystes (tiré de l’étude de L. DupuyDaudy, G Dupré et B. Bouvy [23]) .......................................................................................... 27 Tableau 2 : Répartition des germes isolés sur 21 cas d’abcès (tiré de l’étude de L. DupuyDaudy, G Dupré et B. Bouvy [23]) .......................................................................................... 28 Tableau 3 : Lésions histologiques associées à 17 cas d’abcès (tiré de l’étude de L. DupuyDaudy, G Dupré et B. Bouvy [23]) .......................................................................................... 28 Tableau 4 : Symptômes locaux mis en évidence par toucher rectal en fonction du type de lésion. D’après [12] ................................................................................................................. 30 Tableau 5 : Modification des aspects échographique de la prostate en fonction de la pathologie associée. D’après [46] ............................................................................................ 33 15 Tableau 6 : Principaux symptômes rencontrés lors d’adénocarcinome prostatique. D’après [20] ........................................................................................................................................... 37 Tableau 7 : Tableau récapitulant les principales caractéristiques des différentes chirurgies prostatiques............................................................................................................................... 61 Tableau 8 : Suivi échographique. Réalisé d’après les données du Dr Gilson [29] ................ 74 Tableau 9 : Synthèse des principales complications rapportées dans la littérature sur les techniques chirurgicales de traitement des kystes et abcès prostatiques les plus utilisées. D’après [49] [56] [35] [36] [5] [8] [65] .................................................................................... 77 Tableau 10 : Synthèse des principaux cas de récidives rapportées dans la littérature pour les techniques chirurgicales de traitement des kystes et abcès prostatiques les plus utilisées. D’après [7] [3] [38] [14] [49] [56] [65] [54] ............................................................................ 79 Tableau 11 : Annexe 1 : Tableau récapitulatif des caractéristiques principales des différents cas de cette étude ...................................................................................................................... 84 16 Introduction Chez le chien, la prostate est l’unique glande sexuelle accessoire. Son rôle est important chez les reproducteurs car ses sécrétions constituent la majeure partie du volume du sperme éjaculé et servent au transport et à la conservation des spermatozoïdes. Tout au long de la vie du chien, la prostate est sous influence hormonale ce qui va entraîner des modifications physiologiques mais aussi souvent pathologiques. En effet, les affections prostatiques surviennent chez plus des deux tiers des chiens de plus de sept à huit ans non castrés. Les troubles prostatiques symptomatiques ne constituent cependant qu’un tiers environ des cas d’affections prostatiques mais pourront dans certains cas, évoluer en kystes ou abcès avec de graves répercussions sur l’état général de l’animal. Le kyste est une lésion fréquente au sein d’une prostate hypertrophiée ou dont l’architecture du parenchyme est remanié. Ils peuvent être volumineux et unique ou bien multiples et de petite taille. L’abcès prostatique, plus rare, représente souvent la complication d’un kyste infecté ou d’une prostatite sévère. Bien que les lésions cavitaires prostatiques soient des lésions fréquentes du chien adulte et que de nombreux auteurs aient testé des approches thérapeutiques différentes, il n’existe pas encore à ce jour de consensus clair sur la conduite à tenir en fonction de la pathologie présentée. L’objectif de cette thèse est donc d’effectuer un état des lieux des différentes techniques disponibles pour le traitement des kystes et abcès et de réaliser une étude rétrospective sur 14 cas opérés à l’Ecole Nationale Vétérinaire de Lyon selon une technique encore non utilisée à ce jour : le drainage et l’omentalisation prostatique sous assistance échographique. Dans un premier temps, l’anatomie et la physiologie de la prostate seront rappelées puis dans un deuxième temps, les différentes pathologies prostatiques seront présentées. Une troisième partie sera réservée à la présentation des différentes techniques chirurgicales permettant le traitement des kystes et abcès prostatiques ainsi que leurs avantages et inconvénients basés sur des études cliniques. Et enfin, la technique de drainage et d’omentalisation prostatique sous assistance échographique sera présentée ainsi que ces résultats sur les 14 cas. 17 18 I. Rappels prostate. anatomo-physiologiques sur la La prostate est la seule glande génitale accessoire chez le chien. A. Anatomie de la prostate 1. Morphologie [25] [17] [22] La prostate est une glande bilobée de forme ovoïde à sphérique et les deux lobes sont séparés par un sillon médian plus profond en partie crâniale. Elle est formée de nombreuses glandes tubulo-alvéolaires et recouverte d’une capsule fibreuse. Sa consistance normale est ferme et élastique. La taille et le poids de la prostate varient en fonction de l’âge, de la race et du gabarit de l’animal. Elle a un diamètre de 2 à 3 cm et pèse 6 à 8 g sur des chiens d’âge et de taille moyenne. La croissance prostatique est sous contrôle hormonal par la testostérone c’est pourquoi, la prostate ne se développe pas chez les mâles castrés avant la maturité sexuelle et que sa taille diminue d’environ 80% après castration d’un chien adulte. [25] De plus, il est décrit dans l’espèce canine, un effet stimulant des hormones hypophysaires, en particulier la prolactine, sur la croissance et l’activité de la prostate. [19] 2. Topographie [15] [17] [57] La prostate est en relation dorsalement avec le rectum et ventralement avec la symphyse pubienne et la paroi abdominale. Sa position dépend de son statut éventuellement pathologique mais aussi de l’âge de l’animal, de l’état de distension de la vessie. En position intra abdominale jusqu’à l’âge de 2 mois, elle se trouve ensuite dans la filière pelvienne et redeviendra intra-abdominale chez les sujets âgés ou présentant une hyperplasie pathologique. La prostate entoure totalement l’urètre proximal au niveau de sa jonction avec le col vésical. Les canaux déférents pénètrent dans la prostate en regard de sa face crânio-dorsale puis s’ouvrent chacun dans l’urètre prostatique tout comme les canaux excréteurs prostatiques. Enfin la prostate est recouverte dorsalement par le péritoine et ventralement par du tissu adipeux rétro-péritonéal. 19 Figure 1: Représentation schématique des différentes structures de la partie caudale de l'abdomen. Modifié d'après [15] Figure 2 : Anatomie de la prostate d’après [57] 20 3. Irrigation et innervation [17] [34] [11] [15] La vascularisation artérielle de la prostate est assurée par l’artère urogénitale, issue de la branche viscérale de l’artère iliaque interne. Elle se divise, crânialement, en artère prostatico-vésicale et caudalement, en artère prostatico-urétrale qui assure la majorité de la vascularisation prostatique. Les veines se jettent dans la veine iliaque interne. La prostate est drainée par les nœuds lymphatiques iliaques. L’innervation orthosympathique provient des nerfs hypogastriques dont les émergences se situent entre L2 et L4. Ils se divisent en de nombreux filets dorsalement à la prostate. Ils sont responsables de la contraction de la glande ainsi que de l’éjection du liquide prostatique lors de l’éjaculation. L’innervation parasympathique est assurée par le nerf honteux interne et les nerfs pelviens issus des vertèbres sacrés 2 et 3, et est à l’origine de la sécrétion du liquide prostatique. Ce système parasympathique joue également un rôle prépondérant dans le contrôle de la miction, en agissant sur les muscles lisses du détrusor et en permettant l’arrêt volontaire de la miction (si le sphincter urétral est intact). Il est donc indispensable de veiller à ne pas léser ces structures nerveuses au cours d’une intervention chirurgicale afin de conserver leur intégrité et d’éviter ainsi les risques d’incontinence. L’ensemble de ces structures vasculo-nerveuses chemine dans le tissu conjonctif, dorsalement à la glande à 10 et 14h en vue de face. Certains de ces nerfs et vaisseaux vont aussi à l’urètre et la vessie. 21 Figure 3 : L’innervation et la vascularisation de la prostate d’après [17] B. Rôle de la prostate [11] [25] [6] [47] [51] Le rôle de la prostate est de produire des sécrétions riches en citrates, magnésium et zinc assurant le transport et la conservation des spermatozoïdes lors de l’éjaculation. Le liquide prostatique représente en effet 97% du volume du sperme et sans cette sécrétion, la quantité de sperme serait trop faible pour être expulsée de l’urètre lors de l’éjaculation. Le volume de ces sécrétions peut varier de quelques gouttes à plusieurs millilitres. Les sécrétions prostatiques sont sous contrôle hormonal (notamment par l’intermédiaire de la dihydrotestostérone) et se retrouvent dans la 1ère et essentiellement dans la 3ème fraction de l’éjaculat pauvre en spermatozoïdes. (Cette 3ème fraction est d’ailleurs appelée fraction prostatique). Chez un mâle entier, ces sécrétions sont permanentes, elles refluent donc vers la vessie en l’absence de miction ou d’éjaculation. La prostate a aussi un rôle mécanique pendant l’accouplement, grâce à un sphincter fermant l’urètre et empêchant ainsi le reflux du sperme dans la vessie. Ce sphincter contribue donc également à empêcher la miction. 22 II. Les principales affections de la prostate Nous allons présenter les différentes pathologies prostatiques, en approfondissant les kystes et abcès dont un principe de traitement chirurgical original sera développé dans notre troisième partie. A. L’hyperplasie bénigne de la prostate 1. Etiologie [11] [46] [47] [51] Qualifiée à tort d’adénome puisqu’il ne s’agit pas d’un processus néoplasique, l’hyperplasie bénigne de la prostate est l’affection prostatique la plus fréquente chez le chien. Elle est liée à une augmentation du nombre et de la taille des cellules épithéliales prostatiques. Cette hyperplasie est hormono-dépendante et provient d’un déséquilibre du rapport entre la dihydrotestostérone (DHT) et la testostérone par augmentation de la concentration en DHT et diminution de la concentration en testostérone. Les 2 métabolites issus de la dégradation de la DHT, les 3α et 3β androsténédiol ont aussi une action car ils sont respectivement responsables de l’hyperplasie du tissu prostatique et de l’hypertrophie glandulaire. 2. Signes cliniques [22] [17] [19] Ce processus est physiologique et commence dès l’âge de 2 ans environ. Dans un premier temps, l’augmentation de taille est symétrique et régulière, la prostate reste lisse et non douloureuse, c’est pourquoi elle est souvent asymptomatique. Dans un second temps, on pourra dans de rares cas observer des écoulements urétraux et de l’hématurie, parfois associés à des troubles digestifs (ténesme, constipation). La mise en évidence de l’hyperplasie peut se faire par toucher rectal et imagerie médicale (radiographies et échographies) 3. Traitement [4] [13] [31] [51] [1] La castration est préconisée en 1ère intention. En effet, la suppression de la sécrétion de testostérone aboutit à la disparition des signes dans un délai de 1 à 4 semaines après l’opération. Des traitements médicaux sont aussi possibles à l’aide d’anti-androgènes stéroïdiens (l’acétate de delmadinone ou acétate de cyprotérone par exemple). Cependant leurs effets secondaires ne sont pas négligeables : polyphagie avec prise de poids, polyuro-polydipsie, modification de la libido ainsi que du spermogramme. L’acétate d’osatérone est un anti androgène agissant par inhibition compétitive au niveau des récepteurs aux androgènes et au niveau de la prostate. Elle a donc moins d’effets secondaires et ne perturbe pas la spermatogénèse ni la libido. Enfin, les inhibiteurs de la 5α réductase comme le finastéride, permettent de réduire la taille de la prostate de 70 à 80% et de diminuer également la concentration en 23 DHT tout en conservant la qualité de la semence et la concentration en testostérone. Cependant, ils présentent l’inconvénient de réduire fortement le volume de liquide prostatique et leur délai d’action est assez long (de 3 à 6 semaines). Enfin ces traitements sont assez couteux et ne possèdent pas encore d’autorisation de mise sur le marché chez le chien. L’acétate d’osatérone et le finastéride devront donc être préférés dans le cas des mâles reproducteurs. B. Les prostatites 1. Etiologie [22] [16] [46] Suite à l’hyperplasie bénigne, très couramment rencontrée chez les sujets entiers, une augmentation du volume et de la vascularisation de la prostate, ainsi que des altérations stromales plus ou moins marquées sont possibles, ce qui induit une sensibilité accrue de la prostate aux infections. La principale voie de contamination bactérienne est la voie ascendante à partir de l’urètre mais plus rarement la contamination peut avoir lieu par voie descendante à partir de la vessie (lors de cystites), des reins ou encore des testicules. La sensibilité du tissu prostatique aux infections augmente proportionnellement à la diminution des sécrétions basales. Or ces sécrétions sont maximales vers l’âge de 4 ans puis elles déclinent, ce qui peut expliquer la prédisposition des sujets âgés à développer des infections prostatiques. Les germes responsables sont nombreux et souvent similaires à ceux qui sont retrouvées lors d’infection du tractus urinaire. Les plus fréquemment rencontrés sont : Escherichia coli, Proteus sp. et Pseudomonas sp. L’infection peut se développer de façon aigue ou chronique. La prostatite chronique est souvent la complication d’une prostatite aigue non jugulée, d’une urolithiase ou d’une infection du tractus urinaire. Mais elle peut aussi apparaître d’emblé sans forme aigue préalable. 2. Signes cliniques et paracliniques [16] [12] [25] [6] [19] a) Prostatites aigues (1) Examen général La prostatite aigue peut se traduire par des signes généraux (anorexie, abattement, fièvre, déshydratation, douleur abdominale), des symptômes intestinaux (constipation, ténesme) et locomoteurs (anomalies de posture au lever et au coucher, raideur des membres postérieurs, dos arqué). Des écoulements purulents ou sanguins au niveau de l’extrémité de la verge sont également fréquents. A la palpation, la prostate peut ou non être modifiée, et est dans la plupart des cas très douloureuse. 24 (2) Examens complémentaires Plusieurs examens complémentaires peuvent être envisagés. Une analyse bactériologique du liquide prostatique peut être réalisée permet de poser le diagnostic d’infection prostatique lorsque : un grand nombre de bactéries est décomptée (>10^6/ml) essentiellement s’il s’agit de bactéries à Gram la culture est pure un grand nombre de neutrophiles est présent. A l’examen échographique, la prostate est de taille normale ou légèrement augmentée et une diminution de l’échogénicité générale est observée. Enfin, la numération-formule sanguine révèle une leucocytose neutrophilique et l’analyse biochimie montre une augmentation des enzymes hépatiques et de la bilirubine circulante. b) Prostatites chroniques (1) Examen général Des signes intestinaux peuvent être observés (ténesme, constipation) mais le tableau clinique le plus couramment rencontré est une sécrétion urétrale hémorragique ou purulente associée à des désordres urinaires (dysurie, strangurie, pollakiurie). A la palpation, la prostate peut sembler asymétrique, de consistance dure avec une surface irrégulière et des kystes ou des abcès peuvent être présents. Cependant sa palpation n’entraîne pas de manifestations de douleur. Une spondylodiscite en région lombo-sacrée ainsi qu’une insuffisance rénale postrénale peuvent apparaître comme symptômes secondaires à une prostatite chronique. (2) Examens complémentaires La prostatite chronique se traduit souvent par une modification du spermogramme avec une augmentation des anomalies des spermatozoïdes associée à une diminution de leur concentration spermatique. Ces modifications dépendent de la durée et de la gravité de l’infection. L’aspect échographique des lésions de prostatite chronique est souvent peu spécifique et identique à celui d’une hyperplasie, de kystes de rétention, d’abcès ou de tumeurs. Cependant on note fréquemment une augmentation de taille associée à une échogénicité hétérogène, avec conservation de la capsule. Enfin l’analyse cytologique et bactériologique de l’urine peut révéler une pyurie, une hématurie et/ou une bactériurie. 25 3. Traitement [4] [16] [13] [6] [51] [52] a) Prostatites aigues Lors de prostatite aigue, la barrière hémato-prostatique est altérée ce qui permet donc le passage de la plupart des antibiotiques. Les antibiotiques sont choisis en fonction des résultats de la culture bactérienne du liquide prostatique. Dans l’attente des résultats, on peut utiliser une association sulfamide / triméthoprime ou des quinolones. L’état de l’animal doit être réévalué 3 à 7 jours après l’arrêt des antibiotiques en raison du risque de l’évolution de la prostatite vers la chronicité. Si l’infection persiste, un antibiogramme est à envisager et un traitement de plus longue durée est instauré. Etant donné qu’elle favorise une forte diminution de la taille de la prostate, la castration représente un traitement adjuvant, qui diminue les risques de récidives infectieuses. b) Prostatites chroniques Dans ce cas, la barrière hémato-prostatique est intacte donc les antibiotiques diffusent moins facilement que lors d’inflammation aigue. Cette barrière étant constituée d’une membrane épithéliale bilipidique, Il faut utiliser des antibiotiques ayant une bonne liposolubilité. Le traitement doit être poursuivi pendant 2 mois au minimum, associé à des cultures bactériennes de contrôle du liquide prostatique. La castration reste un traitement adjuvant qui permet la diminution de la taille de la prostate. Mais malgré cela, l’infection peut persister si des zones kystiques sont présentes. Les micro-abcès formés lors des prostatites peuvent se regrouper et entraîner la formation d’abcès de taille plus importante, dont le traitement peut être chirurgical. Dans la suite de notre travail, nous allons approfondir les affections prostatiques kystiques et abcèdatives. C. Les kystes et abcès prostatiques 1. Etiologie a) Les kystes [46] [11] [22] [17] [39] [45] [23] Les kystes sont des lésions cavitaires délimitées par une paroi contenant un liquide et situées à l’intérieur du parenchyme prostatique (ou à l’extérieur dans le cas des kystes paraprostatiques). Ces kystes proviendraient dans la plupart des cas, de la dilatation des acini prostatiques secondairement à une hyperplasie bénigne. En effet, les sécrétions prostatiques accrues lors d’hyperplasie bénigne entraînent une augmentation de 26 pression dans le canal excréteur. On obtient donc une hyperplasie kystique qui est la lésion la plus fréquente et qui reste souvent sans traduction pathologique. Il existe aussi les kystes de rétention, conséquence de l’obstruction des canaux excréteurs de la prostate. Cette obstruction est le plus souvent secondaire à une métaplasie squameuse provoquée par une imprégnation oestrogénique prolongée de l’organisme comme lors de sertolinome par exemple. Ces kystes de rétention peuvent aussi se former suite à des tumeurs ou des prostatites chroniques. Ces différents types de kystes varient en taille et en nombre et peuvent tous évoluer en abcès. Tableau 1 : Lésions histologiques associées à 16 cas de kystes (tiré de l’étude de L. Dupuy-Daudy, G Dupré et B. Bouvy [23]) Lésions histologiques associées aux Pourcentage kystes Prostatite 45% Hyperplasie glandulokystique 50% Métaplasie squameuse 5% Une étude publiée en 1992 sur 177 cas d’atteintes prostatiques chez le chien révèle que les kystes représentent les affections prostatiques les moins fréquentes (15,3%) tandis que l’hyperplasie bénigne et les prostatites représentent respectivement 50.8% et 18.6%. D’autre part, une étude réalisée sur 85 chiens adultes de grande race présentés pour des problèmes sans aucun rapport avec la prostate, montre que 14% d’entre eux présentent des kystes ou abcès prostatiques puisque 42% de ces 12 chiens avaient une culture bactérienne positive sur le liquide de ces kystes. b) Les abcès [22] [23] [16] [11] [46] [6] [10] [18] Ce sont des collections purulentes plus ou moins étendues dans le parenchyme. Ils se forment le plus souvent secondairement à une prostatite aigue associée à une pathologie sous jacente (hyperplasie bénigne, métaplasie squameuse ou tumeurs) empêchant un bon drainage des acini prostatiques et créant un environnement favorable pour les bactéries. Mais les abcès peuvent également survenir après l’infection d’un kyste. Les germes incriminés sont souvent les mêmes que ceux impliqués dans les prostatites, à savoir Escherichia coli, Proteus sp., Pseudomonas sp., Staphylococcus sp. Le principal risque lors d’abcès prostatique est la péritonite aiguë après rupture spontanée de la capsule prostatique. 27 Tableau 2 : Répartition des germes isolés sur 21 cas d’abcès (tiré de l’étude de L. Dupuy-Daudy, G Dupré et B. Bouvy [23]) Germes responsables Escherichia coli Proteus sp. Pseudomonas sp. Staphylococcus sp. Pasteurella sp. Acinetobacter sp. Klebsiella pneumoniae Enterobacter cloacae Pourcentage 42% (9/21) 14% (3/21) 14% (3/21) 10% (2/21) 5% (1/21) 5% (1/21) 5% (1/21) 5% (1/21) Tableau 3 : Lésions histologiques associées à 17 cas d’abcès (tiré de l’étude de L. Dupuy-Daudy, G Dupré et B. Bouvy [23]) Lésions histologiques associées aux Pourcentage abcès Prostatite 63% Hyperplasie glandulokystique 33% Métaplasie squameuse 4% c) Population touchée Plusieurs études cliniques rétrospectives démontrent que les races de moyenne à grande taille sont significativement plus atteinte et les petites races peu touchées (à l’exception du teckel qui présente physiologiquement une augmentation de la taille de sa prostate). Dans l’étude de Dupuy-Dauby, Dupré et Bouvy, la race la plus touchée par les abcès prostatique sur 48 cas rapportés est le berger allemand, et la moyenne d’âge des chiens atteints est de 9.3 ans (5ans pour le plus jeune et 15 ans pour le plus âgé). 2. Diagnostic [16] [12] [19] [46] [44] [51] a) Signes cliniques et paracliniques Comme nous l’avons déjà évoqué précédemment (cas des prostatites), le diagnostic des affections prostatiques se fonde tout d’abord sur l’anamnèse et l’examen clinique. Lors d’abcès prostatiques on peut noter une atteinte de l’état général, de la léthargie, de l’anorexie, de l’hyperthermie et une leucocytose. 28 On peut également retrouver des signes cliniques spécifiques de l’atteinte du système urinaire comme une hématurie, une dysurie, de la pollakiurie, de l’anurie et des écoulements urétraux. De plus, la compression de l’urètre par des abcès peut provoquer une distension chronique de la vessie et ainsi entraîner une incontinence à vessie pleine. Du ténesme, de la coprostase ou encore une émission de selles molles « laminées » sont aussi des signes cliniques fréquemment rapportés dès lors que la prostate comprime le rectum dans la filière pelvienne. Une atteinte du système locomoteur comme un œdème des membres postérieurs, une démarche anormale ou de la parésie peut aussi apparaître. b) Le toucher rectal Le toucher prostatique est un examen de choix et indispensable à réaliser face à une suspicion d’atteinte prostatique. Il permet de mettre en évidence un basculement de la prostate dans l’abdomen, d’évaluer sa symétrie, la régularité de ses contours, la présence du sillon médian dorsal et de révéler une éventuelle manifestation de douleur à la palpation-pression. Cet acte se réalise avec un doigt ganté et lubrifié inséré sur le plancher du rectum. L’autre main soulève la partie caudale de l’abdomen afin de ramener la prostate vers la filière pelvienne et d’évaluer aussi l’aspect de la partie la plus crâniale de l’organe. Une prostate saine doit être symétrique, lisse, ferme, ne pas générer de manifestation douleur à la palpation et être non adhérente aux tissus adjacents. Figure 4 : Le toucher prostatique modifié d’après [12] 29 Tableau 4 : Symptômes locaux mis en évidence par toucher rectal en fonction du type de lésion. D’après [12] Volume Sillon médian Symétrie Douleur Consistance Hyperplasie Prostatites aigues Prostatites chroniques Kystes Augmenté Augmenté Conservée Peut disparaître Peut disparaître Asymétrie Absente Présente Normale Hétérogène Absente Hétérogène Absente Anormale Abcès Augmenté Conservé Peut disparaître Peut disparaître Peut disparaître Présent ou absent Présent Présent ou absent Asymétrie + ou présente Absente + ou présente Diminué Augmenté Normal Hémorragies Adénocarcinome Augmenté c) Conservée Asymétrie - Hétérogène Normale - Examens complémentaires [43] [46] [12] [22] [4] [16] [11] [19] [67] [33] [48] (1) Radiographie sans produit de contraste La prise de clichés radiographiques peut être envisagée afin d’affiner le diagnostic. Ainsi, la taille, la localisation et les contours de la prostate peuvent être déterminés par un examen radiographique de la partie caudale de l’abdomen. Des normes existent quand à la morphologie radiographique de la prostate : Sur la vue dorsoventrale, le diamètre transversal de la prostate ne doit pas excéder les deux tiers de la largeur de la filière pelvienne et sur la vue latérale, le diamètre maximal (crâniocaudal ou dorso-ventral) ne doit pas être supérieur à 70% de la distance entre le promontoire sacré et l’éminence iliopubienne. De plus, une densité anormale, (le plus souvent liquidienne), ou des zones irrégulières de minéralisations focales ou multifocales pourront être mise en évidence par cet examen ainsi que d’éventuelles lésions associées (coprostase massive, métastases ganglionnaires ou osseuses…). Cependant, la nature des lésions ne pourra pas être déterminée. 30 Figure 5 : Radiographie abdominale caudale : prostatomégalie (2) Radiographie avec produit de contraste L’urètrographie rétrograde et la pneumocystographie (qui consiste à dilater la vessie avec de l’air avant d’injecter le produit de contraste par voie rétrograde) permettent de visualiser clairement les contours vésicaux et l’urètre intra prostatique. Ceci permet par différence, d’objectiver la position et la taille de la prostate. Cependant ces techniques sont aujourd’hui quasiment abandonnées au profit de l’échographie qui est plus facile à réaliser. (3) Echographie Cet examen complémentaire est actuellement l’examen de choix dans le diagnostic des affections prostatiques. L’échographie par voie transrectale est possible mais l’échographie abdominale transcutanée est la plus fréquemment réalisée car précise, rapide, et non invasive (ne nécessitant généralement pas de tranquillisation). L’examen se déroule sur sujet debout ou en décubitus dorsal, et à l’aide d’une sonde de fréquence élevée (7.5 Mhz) Si la vessie est pleine, l’examen sera facilité. 31 Au début de l’examen, il faut repérer la vessie en position paramédiane, à coté du fourreau, la sonde est ensuite déplacée vers le col vésical jusqu’à visualiser la prostate. Cet examen permet de caractériser l’échogénicité de la glande, sa taille, son contour, sa forme, son échostructure, l’apparence de la capsule, la présence de cavités dans ou à l’extérieur du parenchyme. La prostate saine apparait ovale, bilobée en coupe transversale et elliptique en coupe longitudinale. La glande apparait moyennement échogène et homogène, entourée d’une ligne hyperéchogène qui correspond à la capsule. En coupe transversale, l’urètre (hypoéchogène) est visible dans le plan médian. Sa lumière est normalement collabée, excepté lors de globe vésical. En coupe longitudinale, il est en continuité avec le col de la vessie. Les canaux déférents hypoéchogènes allant vers la glande sont parfois visibles. L’échographie nous permet d’évaluer les diamètres et longueurs de la prostate. Son volume peut ensuite en être déduit grâce à une équation : Volume en cm3 = 1.26*(longueur en cm*diamètre transversal en cm*diamètre dorsoventral en cm) + 1.8 Cette valeur obtenue après mesures échographiques peut être comparée au volume prostatique théorique attendu pour un âge et un poids donné et calculé ainsi : Volume théorique = 0.87*P + 1.885*A +15.88 L’échostructure normale de la prostate est hétérogène, le parenchyme contenant de nombreuses zones hypoéchogènes de petite taille. Si ces zones hypoéchogènes apparaissent de taille augmentée une suspicion de kystes ou abcès prostatiques peut être posée. 32 Tableau 5 : Modification des aspects échographique de la prostate en fonction de la pathologie associée. D’après [46] Taille Volume diminué Modification du contour Symétrie Modification de l’échostructure Nœuds lymphatiques de la région pelvienne Contour régulier Symétrie conservée Non modifiée Normaux Castration chimique ou chirurgicale Contour irrégulier Symétrie plus ou moins conservée Foyers hyperéchogènes (fibrose) Normaux à légèrement augmentés Prostatite chronique Pas de foyers hyperéchogènes Normaux Prostate normale Petites lacunes (<5mm) surtout visible au centre Volume normal Contour régulier Symétrie conservée Cavités + ouimportantes (10mm) Symétrie conservée Contour régulier Volume augmenté Contour irrégulier Symétrie conservée ou non Symétrie non conservée Plusieurs petites cavités (5-10mm) Absence de cavités sauf si présence d’abcès Une ou plusieurs grosses cavités (>15mm) Foyers de nécrose Signification Prostate pathologique sans augmentation de volume Foyers hyperéchogènes Pas de foyers hyperéchogènes Normaux HBP Foyers hyperéchogènes Augmentation modérée Prostatite aigue Renforcement postérieur Normaux à augmentés Kystes ou Abcès Foyers hyperéchogènes ou calcifiés Augmentation sévère Tumeur Enfin l’échographie peut permettre de réaliser des biopsies ou des ponctions échoguidées en vue d’affiner le diagnostic en écartant les risques relatifs à une ponction à l’aveugle et les difficultés du massage prostatique. (4) Analyse du liquide prostatique Ce dernier est recueilli par massage prostatique ou par aspiration prostatique par voie urétrale après un nettoyage préalable de la verge. L’aspect macroscopique d’un liquide prostatique normal est clair et limpide. L’analyse cytologique permet de 33 rechercher la présence de cellules inflammatoires lors de suspicion de prostatite ou de cellules tumorales lors de suspicion d’atteinte néoplasique. De plus, face à une hypothèse de prostatite ou d’abcès, une analyse bactériologique pourra être réalisée sur le liquide prostatique. Ce dernier est recueilli à l’aide d’une sonde vésicale. La vessie est tout d’abord vidée puis 5 à 10 ml de soluté physiologique stérile sont administrés, puis aspirés. Ils constituent l’échantillon prémassage. La sonde est retirée en arrière de la prostate. Par palpation transrectale, la prostate est massée pendant 1 à 2 minutes. Puis 5 à 10 ml de soluté physiologique stérile sont ensuite lentement injectés par la sonde, alors que l’orifice urétral est maintenu fermé par pincement des doigts. Le liquide est aspiré de façon continue et douce alors que la sonde est avancée dans la partie prostatique de l’urètre, puis dans la vessie. Ce second échantillon est appelé post-massage. Après mise en culture, le diagnostic de prostatite peut être établi par comparaison des 2 échantillons. Si le nombre de bactéries est plus important dans le liquide postmassage pour la même espèce bactérienne, l’infection prostatique est fortement probable. Figure 6 : Récolte de liquide prostatique par massage par voie transrectale. Modifié d’après [22] 34 (5) Examen de l’éjaculat Les fluides prostatiques étant la fraction la plus importante de l’éjaculât, les examens cytologiques et bactériologiques sur ce dernier peuvent être de bons outils pour évaluer une atteinte prostatique. Pour cela, le recueil de l’éjaculat doit se dérouler dans les meilleures conditions de stérilité possibles. L’analyse bactériologique et la cytologie devront être réalisées simultanément afin d’avoir une interprétation satisfaisante. En effet la présence d’une leucocytose associée à une grande quantité de germes Gram négatifs confirme l’existence d’un processus infectieux. Lorsque des germes gram+ sont isolés, l’hypothèse infectieuse peut être envisagée mais il faut tout de même s’assurer qu’il n’y a pas eu de contamination prépuciale lors du prélèvement. (On peut alors réaliser un écouvillonnage urétral.) Lors d’affections prostatiques, on observe souvent de l’hémospermie, ainsi qu’une diminution de la qualité de la semence et notamment une baisse de mobilité des spermatozoïdes liée aux modifications du pH du liquide prostatique. (6) Numération Formule sanguine, biochimie et analyse urinaire Ces examens ne sont pas spécifiques mais permettent de compléter le tableau clinique lors de suspicion d’atteinte prostatique. Une leucocytose neutrophilique est souvent présente chez les chiens atteints de prostatite aigue mais peut aussi se révéler chez des chiens présentant des abcès ou une tumeur prostatique. Une augmentation des enzymes hépatiques, une hypoalbuminémie et une hypoglycémie peuvent apparaître dans le cas de la mise en place d’un sepsis. Une augmentation de l’urée et de la créatinine peut aussi être présente suite à la mise en place d’une insuffisance rénale post-rénale due à la compression de l’urètre par une masse prostatique. Si cet obstacle persiste, une insuffisance rénale chronique va se mettre en place suite aux lésions rénales entrainées par l’hydronéphrose par exemple. L’analyse d’urine met en évidence une bactériurie, une hématurie et une pyurie. Pour résumer en ce qui concerne le diagnostic des kystes et abcès prostatiques, les signes principaux sont une atteinte de l’état général lors d’abcès, des signes urinaires ainsi que des signes digestifs dus à la compression du rectum par le kyste ou l’abcès. Le meilleur examen complémentaire est actuellement l’échographie qui va permettre d’observer les cavités et éventuellement de les ponctionner afin de différencier un kyste d’un abcès mais surtout de déterminer le mode de traitement en fonction du nombre et de la taille des cavités. 35 3. Traitement [16] [17] [13] [6] [31] [1] [18] a) Traitement des kystes prostatiques Dans le cas de kystes de petite taille, la castration peut être suffisante pour induire une rémission en réduisant le volume de la prostate. Bien que la castration chirurgicale soit recommandée, certains propriétaires préfèrent une castration « réversible ». Dans ce cas, des anti-androgènes ou des inhibiteurs de la 5α réductase peuvent être utilisés, comme pour le traitement de l’hyperplasie bénigne de la prostate. Cependant pour les kystes plus volumineux, un drainage chirurgical est indispensable. L’intervention va consister à drainer le kyste. Différentes techniques existent et celles-ci seront exposées en 3ème partie. b) Traitement des abcès prostatiques De la même façon, pour des abcès de petite taille on peut instaurer un traitement médical similaire à celui employé lors de prostatites, avec une administration d’antibiotiques pendant 2 mois au minimum (sulfamides/triméthoprime ou fluoroquinolones). Mais dans la plupart des cas, le traitement est chirurgical afin de drainer les abcès efficacement à l’aide de drain, par marsupialisation ou par omentalisation de la prostate. Ces différentes techniques seront détaillées dans la partie suivante. D. Les tumeurs prostatiques 1. Etiologie et importance [19] [6] [31] [58] [51] [61] [9] Elles sont peu fréquentes. La moyenne d’âge des animaux atteints, castrés ou entiers, est de 10 ans. Les tumeurs prostatiques ne sont que très faiblement sous dépendance androgénique et constituent la pathologie prostatique la plus fréquente chez les chiens castrés. Le type tumoral prédominant est l’adénocarcinome prostatique qui métastase après effraction capsulaire au niveau des nœuds lymphatiques iliaques, dans le rachis lombaire et / ou au niveau des poumons. Soixante dix pour cent des animaux présentent des métastases au moment du diagnostic. Les tumeurs prostatiques sont les seules atteintes prostatiques rapportées chez le mâle castré dans une étude portant sur 177 cas de pathologies prostatiques. D’autres types de tumeurs sont parfois rencontrés : carcinomes indifférenciés, carcinomes transitionnels, léiomyosarcomes mais il s’agit de cas rares. Enfin les carcinomes transitionnels de la vessie peuvent parfois atteindre la prostate. 36 Une étude réalisée entre 1993 et 1998 à l’Université d’Utrecht sur 225 chiens atteints de pathologies prostatiques met en évidence l’augmentation des risques d’apparition de tumeurs prostatiques chez le chien castré. Cependant les durées entre la castration et le diagnostic de la tumeur sont très variables selon les cas. On peut donc penser que ce n’est pas la castration qui initie le développement de la tumeur mais plutôt qu’elle favorise sa progression. 2. Diagnostic [46] [26] [20] [31] a) Signes cliniques Les animaux touchés présentent un syndrome prostatique (c'est-à-dire des signes urinaires tels que pyurie ou hématurie), des douleurs abdominales et des troubles locomoteurs associés à une dégradation de l’état général avec une perte de poids et de l’anorexie. Le toucher prostatique révèle une prostate de taille augmentée, asymétrique, indurée et dont la palpation peut être douloureuse. Le fait de sentir la prostate à la palpation abdominale chez un chien castré est un élément fortement évocateur d’une tumeur prostatique. Tableau 6 : Principaux symptômes rencontrés lors d’adénocarcinome prostatique. D’après [20] Principaux symptômes rencontrés lors d’adénocarcinome prostatique Amaigrissement Boiterie : faiblesse du train postérieur Dyschésie, ténesme Dysurie, strangurie Hématurie b) 70 % 50 % 45 % 30 % 25 % Examens complémentaires L’analyse cytologique de la fraction prostatique de l’éjaculât, du liquide de massage prostatique ou d’une cytoponction prostatique révèle la présence de cellules tumorales. Les biopsies transabdominales échoguidées sont très recommandées (sauf en cas d’abcès) pour le diagnostic des tumeurs prostatiques. L’examen échographique met en évidence une prostate aux contours peu nets et à l’aspect échographique essentiellement hétérogène. Un bilan d’extension local, régional et à distance est à réaliser. En effet 70 à 80% des tumeurs prostatiques ont déjà métastasées lors de leur découverte. [20] On recherchera par un examen échographique abdominal transcutané, une éventuelle infiltration vésicale néoplasique ou d’éventuelles métastases ganglionnaires dans les nœuds lymphatiques iliaques médiaux. 37 Des clichés radiographiques du bassin permettent de rechercher des métastases osseuses qui se présentent le plus souvent sous la forme de géode au sein des corps vertébraux et/ou de proliférations ventrales avec atteinte corticale. Enfin on peut rechercher d’éventuelles métastases pulmonaires à l’aide de 2 clichés thoraciques au minimum. Ces examens complémentaires ont pour but de poser un pronostic plus précis et d’envisager un éventuel traitement. 3. Traitement [63] [23] [58] [20] Le seul traitement possible, associé ou non à une chimio ou radiothérapie, est la prostatectomie partielle ou totale mais cet acte s’accompagne de nombreuses complications post-opératoires (incontinence urinaire, strangurie…) qui seront développés dans la 3ème partie. La chimiothérapie utilisée est une monochimiothérapie à base d’adriamycine, ou de cisplatine. La radiothérapie peut être effectuée en per-opératoire ou en traitement palliatif (12 à 15 séances de 36 à 45 Grays) Cependant, ces traitements sont souvent décevants en raison du caractère tardif du diagnostic des tumeurs prostatiques. Chez les mâles non castrés, la castration peut parfois être bénéfique par la diminution de la taille de la prostate et donc la diminution des symptômes dues à l’obstruction urétrale. Mais il ne s’agit malheureusement que d’un traitement temporaire et non curatif. Après une description succincte des principales affections prostatiques rencontrées dans l’espèce canine, nous allons aborder les différentes techniques chirurgicales utilisées pour le traitement des kystes et abcès prostatiques. Enfin, notre dernière partie consistera en une étude rétrospective d’une technique chirurgicale en particulier, à savoir l’omentalisation (ou épiploisation) de la prostate assistées par échographie per-opératoire. 38 III. Les traitements chirurgicaux des kystes et abcès prostatiques. A. Prise en charge pré-opératoire [8] [13] [22] [49] [28] [2] Dans la majorité des cas, les kystes et abcès prostatiques qui font l’objet d’un traitement chirurgical sont accompagnés de signes cliniques qui doivent être pris en compte. Par exemple, une insuffisance rénale post rénale secondaire à une strangurie ou une dysurie par compression peut être observée et une sonde devra être posée afin de rétablir la diurèse. Il est de même conseillé d’attendre la rémission des symptômes rénaux avant l’intervention sauf en cas de péritonite secondaire à la rupture des abcès qui nécessite un traitement chirurgical en urgence. Une antibiothérapie adaptée selon les résultats des examens bactériologiques préopératoires est à instaurer. Les affections prostatiques sont plus couramment rencontrées chez les sujets d’âge moyen à avancé donc un contrôle de la numération formule sanguine et des paramètres biochimiques principaux (urée, créatinine, pal, alat, protéinémie, albuminémie…) est vivement conseillé lors de la prise en charge pré-opératoire. Une préparation chirurgicale classique de l’abdomen, et de la zone péri-scrotale pour la castration est réalisée, ainsi que du prépuce avant la pose d’une sonde urinaire qui facilitera la localisation per-opératoire de l’urètre. La sonde peut aussi être placée au cours de l’opération par cystotomie. B. Voie d’abord de la prostate [6] [34] [57] L’abord de la prostate se fait par laparotomie paramédiane caudale. L’incision cutanée est xypho-pubienne, médiane jusqu’au prépuce puis paramédiane jusqu’au pubis. La dissection du tissu conjonctif sous cutané vise à isoler puis à sectionner le muscle maintenant le fourreau crânialement, afin de latéraliser ce dernier. Ceci permet d’accéder à la ligne blanche, qui est ponctionnée puis incisée jusqu’au tendon pré-pubien. La vessie est repérée et une suture de traction transfixante est posée dans l’apex vésical de façon à tirer la vessie en avant. La graisse péri-prostatique qui la recouvre ventralement est incisée pour découvrir le sillon médian ventral. Dans de rares cas où la pathologie prostatique s’accompagne d’une hernie périnéale, un abord périnéal pourra aussi être réalisé. 39 Figure 7 : Voie d’abord xypho-pubienne nécessaire à la réalisation des chirurgies prostatiques. Modifié d’après [6] C. La castration [22] [26] [46] [24] [10] 1. Indications Dans le traitement chirurgical de toutes les affections prostatiques à l’exception des tumeurs, la castration est très vivement conseillée car entraîne une atrophie progressive de la prostate (dès la première semaine et pendant plusieurs mois) jusqu’à atteindre 20% de sa taille initiale. Elle peut être curative à elle seule dans le cas des kystes et abcès de petite taille. Cependant elle est le plus souvent adjuvante et réalisée en parallèle du traitement spécifique du kyste ou de l’abcès car l’involution du parenchyme participe efficacement à la prévention des récidives. 2. Techniques opératoires Quand la castration est effectuée seule, un abord anté-scrotal avec conservation du scrotum sera préféré que la castration soit à testicule couvert ou découvert. 40 3. Limites, contres indications Les complications sont rares et peu graves. Lorsque seule la castration est réalisée, sa réussite thérapeutique, dépend de la taille des abcès ou kystes. La seule contre indication est le cas des mâles reproducteurs que les propriétaires ne veulent pas voir stérilisés définitivement. D. Drainage externe 1. Ponction percutanée échoguidée [7] [38] [14] [53] a) Indications C’est une technique très peu invasive qui peut être utilisée lorsqu’il est impossible de mettre en place une chirurgie classique pour des raisons médicales par exemple. Elle peut être utilisée dans le cas d’abcès de grande taille lorsque le risque de rupture est grand. En effet le risque de péritonite aigue, le plus souvent mortelle, est grand lors de rupture d’abcès prostatique. On ponctionnera donc dans un premier temps afin d’avoir un accès moins risqué lors de l’intervention chirurgicale proprement dite sur la prostate. Elle présente peu de complications, une hospitalisation et des soins post intervention minimes et donc un coût réduit. b) Techniques Une anesthésie générale ou à minima une sédation correcte est nécessaire pour réaliser le drainage dans de bonnes conditions et avec le moins de risques possibles. Les chiens sont placés en décubitus dorsal ou latéral et sont préparés de manière aseptique comme pour une chirurgie classique. La prostate est tout d’abord échographiée, les cavités anéchogènes à drainer sont repérées et mesurées (afin d’avoir un éventuel suivi lors des contrôles échographiques ultérieurs). Ensuite, les cavités sont ponctionnées sous guidage échographique et sont drainées le plus complètement possible. L’aiguille est retirée en maintenant une aspiration afin d’éviter toute fuite de liquide à l’intérieur de la cavité abdominale. Si la prostate est localisée dans la filière pelvienne ou si la cavité est localisée en face caudale de la prostate, un assistant pourra la repousser crânialement par toucher rectal afin d’améliorer la visibilité de l’opérateur et de réduire les risques d’erreurs lors de la ponction. 41 Certaines études préconisent l’injection d’une solution à base d’alcool et de gentamicine à 3% après ponction ou encore d’huile essentielle de plante (Melaleuca alternifolia) afin de diminuer les récidives. [38] et [14] Figure 8 : Ponction transcutanée sous échoguidage d’un abcès prostatique c) Soins post-opératoires Si elle n’est pas déjà mise en place, une antibiothérapie à large spectre est administrée pendant 4 à 6 semaines et éventuellement corrigée après la lecture des résultats de l’antibiogramme réalisé sur le liquide ponctionné. d) Limites et contre-indications C’est une méthode qui nécessite souvent plusieurs interventions. L’étude de Boland, Hardie, Gregory et Lamb [7] montre que sur 13 chiens traités par ponction échoguidée (8 présentaient des abcès et 5 des kystes) la moyenne des ponctions pour obtenir une résolution complète est de 2 (de 1 à 4). De plus lors de cette étude, une castration a été réalisé sur tous les mâles entiers peu après la ponction ce qui a pu aider à la guérison et les animaux ne présentaient que des signes moyens de syndromes prostatiques. Les complications possibles lors de ce drainage externe sont la contamination de la cavité abdominale lors de la ponction et le développement d’une péritonite, ou encore une lacération d’un vaisseau sanguin prostatique. 42 2. Marsupialisation [23] [13] [64] [22] [10] [15] [34] [27] [42] a) Indications Cette technique consiste en l’abouchement de la paroi d’un kyste ou d’un abcès à la peau. Elle est donc plutôt indiquée lors de kystes paraprostatiques car il est plus facile de les approcher de la paroi abdominale pour les suturer à celle-ci. Toutefois sa réalisation est tout de même possible sur les kystes et abcès prostatiques surtout lorsqu’ils sont de grande taille ou lorsqu’ils rentrent spontanément en contact avec la paroi abdominale ventrale. Ils seront ainsi drainés jusqu’à leur tarissement. Cette technique est donc potentiellement indiquée lorsque le kyste ou abcès peut être amené en position ventrale et que la capsule est assez solide pour supporter la traction des sutures. b) Technique Comme pour la majorité des chirurgies prostatiques, la voie d’abord est xyphopubienne et l’abouchement est effectué soit du coté de la plaie chirurgicale soit de l’autre coté en fonction de la position de la cavité à drainer. Une incision paramédiane de 2 à 7 cm est effectuée au niveau du site d’abouchement et le kyste ou l’abcès est tiré à travers l’incision musculaire. Il faudra auparavant prendre la précaution de ponctionner le kyste ou l’abcès à l’aiguille afin de limiter les risques de contamination de la cavité péritonéale et afin aussi de faciliter sa préhension. La paroi du kyste ou de l’abcès est alors suturée à la paroi musculaire abdominale et au muscle droit externe par des points simples non perforants avec un monofil résorbable. Elle est ensuite incisée et le contenu restant est aspiré. L’incision doit être assez large pour permettre au chirurgien d’insérer un doigt afin de rompre les différents septa et obtenir ainsi une cavité unique qui pourra mieux se drainer. La marsupialisation est terminée en suturant les lèvres de l’ouverture du kyste ou de l’abcès aux lèvres de l’incision cutanée à l’aide de points simples avec du fil monofilament non résorbable. Enfin on referme la plaie de laparotomie de façon classique en 3 plans. c) Soins post-opératoires Le stoma néoformé permet ainsi un drainage continu et un accès permanent à la cavité à drainer. Le kyste ou l’abcès doit ainsi se tarir et la cavité se combler avec du tissu de granulation. Pour cela, la plaie de marsupialisation ainsi que la cavité doivent être nettoyées au moins deux fois par jour par des irrigations de soluté salin stérile associé à une antibiothérapie locale adaptée aux résultats de l’antibiogramme. De même une antibiothérapie parentérale est administrée pendant au moins quinze jours et idéalement jusqu’à l’arrêt des productions. En général, la fistule se ferme complètement en un mois environ (parfois plus). 43 A : Incision paramédiane B : Dissection du tissu sous cutané puis ponction et ouverture de la paroi musculaire C et D: Suture de la paroi du kyste à la paroi musculaire abdominale à l’aide de points simples E et F: Incision du kyste et suture des ses lèvres aux lèvres cutanées de la paroi abdominale Figure 9 : Description schématique de la marsupialisation prostatique. D’après [34] d) Limites et complications C’est une technique qui comporte des complications spécifiques comme le drainage continue ou la fermeture prématurée du stoma par exemple qui entraîne des récidives. Des séquelles d’incontinence urinaire peuvent aussi survenir en raison des lésions possibles de l’urètre lors de la dissection au doigt dans le kyste ou l’abcès. Les infections urinaires chroniques sont aussi des complications reconnues de cette chirurgie. De plus, la marsupialisation peut être rendue techniquement difficile par la friabilité des tissus devant supporter la traction des sutures ainsi que par l’éloignement du kyste ou abcès de la paroi abdominale. 44 Enfin c’est une technique qui nécessite une prise en charge post-opératoire intensive à cause des soins de plaie. Elle est de plus inutilisable dans le cas de multiples abcès ou kystes prostatiques. D’après l’étude de L. Dupuy-Daudy, G Dupré et B. Bouvy en 1996 [23], basée sur les récidives, les infections du tractus urinaire et le contentement des propriétaires, la marsupialisation (5 cas traités par cette technique sur 29 abcès et kystes traités) apporte de bons résultats. Cependant par ses difficultés techniques et surtout l’importance des soins post-opératoires à apporter c’est une technique peu utilisée à l’heure actuelle. 3. Mise en place de drains [13] [49] [28] [22] [23] [64] [27] [36] [65] [42] [21] a) Indications Le drainage externe à l’aide de drains était très utilisé avant l’apparition de l’épiploisation. De nos jours il reste pratiqué essentiellement dans les cas où l’épiploïsation n’est pas réalisable. C’est une technique qui minimise le temps opératoire et qui nécessite moins de dissection de tissus mous que lors d’une prostatectomie partielle par exemple. Les drains sont de préférence des drains de Penrose ou des drains composés (mise en place de drains de Redon ou de sonde de Foley à l’intérieur des drains de Penrose) que l’on place dans les cavités à drainer, dans le parenchyme prostatique et dans la cavité abdominale afin d’assurer un drainage de l’abdomen caudal. b) Technique chirurgicale La prostate est abordée par laparotomie xypho-pubienne comme décrit précédemment. La vessie est tirée en avant à l’aide d’une suture de traction transfixante passant dans son apex. Une fois la prostate isolée, la graisse prostatique est incisée en face ventrale, au niveau du sillon médian de la glande puis réclinée délicatement afin de ne pas léser les petits nerfs autonomes présents dans le péritoine qui la couvre. Les plus gros kystes ou abcès sont localisés, ponctionnés et enfin aspirés. L’incision ventrale initiale de l’abcès est ensuite agrandie afin que le chirurgien puisse disséquer le tissu prostatique au doigt et supprimer les éventuelles loges et adhérences existant à proximité du kyste ou de l’abcès. Ils sont ensuite abondamment irrigués avec du Ringer, une solution saline stérile ou une solution de polyvidone iodée à 10%. Le ou les drains sont introduits dans la cavité, il s’agit en général de drain de 1.25 à 2.5cm de diamètre. Les drains entrent ainsi dans la prostate ventralement ou ventrolatéralement jusqu’à la face dorsale, puis ressortent du parenchyme prostatique par leur lieu d’entrée. Les drains sont extériorisés à travers un seul orifice au niveau de la paroi de l’abdomen. Ils sont fixés à la peau par des sutures non résorbables. 45 Ainsi, la réaction inflammatoire qui se produit autour des drains réalise en quelques jours un enkystement de ceux-ci et permet la formation d’un trajet fistuleux isolé entre la cavité à drainer et le milieu extérieur. D’autres drains supplémentaires peuvent être placés à proximité de la partie abcédée, dans la cavité abdominale et extériorisés au travers d’une autre ouverture sur le coté opposé de l’abdomen. La laparotomie est refermée de façon classique après un rinçage abdominal consciencieux. Figure 10 : Illustration simplifié du drainage prostatique et paraprostatique à l’aide de drains. D’après [36] c) Soins post-opératoires Les drains doivent être nettoyés au moins 2 fois par jour à l’aide d’une solution antiseptique. Le délai avant de les retirer dépend de la quantité de liquide s’écoulant. On les laisse au minimum 15 jours ou davantage si du pus continue de s’écouler. Une antibiothérapie basée sur les résultats de la mise en culture et de l’antibiogramme du liquide contenu dans le kyste ou l’abcès est mise en place pendant 2 à 4 semaines post-opératoires. 46 Les signes d’inconfort abdominal, d’œdème de la région inguinale et d’un éventuel choc septique (hypoglycémie, hypoprotéinémie, hypokaliémie, hypotension, hypovolémie) doivent être particulièrement surveillés. d) Limites et contre-indications Les principales complications sont un drainage chronique, le retrait précoce du drain par l’animal (d’où l’intérêt du port de la collerette), les récidives, la péritonite et l’incontinence. Une erreur fréquente est de retirer les drains trop tôt ce qui entraîne une récidive. L’incontinence urinaire est une complication à long terme chez 21 à 46% des patients selon les études. [28] La récidive du kyste ou abcès est rapportée dans environ 20 à 35% des cas et peut être due soit à une persistance de l’infection initiale soit à une infection ascendante par les drains. Enfin la fistulisation urétrale avec écoulement d’urine à travers le drain peut aussi constituer une complication post opératoire et nécessiter la mise en place d’un cathéter urinaire ou d’une intervention chirurgicale. Dans l’étude effectuée par Mullen, Matthiesen et Scavelli. [49] concernant l’utilisation de cette technique sur 92 cas de kystes ou abcès prostatiques, il est rapporté 18% (16/89) de récidive entre 3 et 570 jours post chirurgie, 27% (24/89) de fistulisation urétrale avec écoulement d’urine par le ou les drains ainsi que 20% (11/57) d’incontinence urinaire moyenne à marquée à moyen voir long terme (6 à 60 mois). Enfin la mortalité dans les 2 semaines post opératoire est assez élevée (21% (19/89)) essentiellement à cause de chocs septiques ou de péritonites. Il s’agit donc d’une technique qui comporte des risques immédiats et de complications à plus long terme. Les soins post opératoires et l’hospitalisation sont assez longs et contraignants. C’est pourquoi elle est de moins en moins utilisée de nos jours. E. Drainage interne : l’omentalisation 1. L’Omentum [37] [62] Par ses propriétés de détersion, d’adhésion, de revascularisation et de recolonisation, l’épiploon est un allié précieux du chirurgien. Il remplace avantageusement la mise en place de drains en évitant ainsi les complications vues précédemment tout en apportant une défense immunitaire supplémentaire. 47 a) Anatomie et physiologie de l’omentum L’omentum ou épiploon est une membrane séreuse dont la trame est constituée d’un treillis de vaisseaux et de graisse. Il s’attache ventralement à la grande courbure de l’estomac, à la rate et au lobe gauche du pancréas. Puis il s’étend vers la vessie, passe dorsalement entre cette dernière et les intestins, se réfléchit sur lui-même et rejoint la partie dorsale de l’estomac. Il constitue ainsi une sorte de hamac, composé de deux feuillets, qui enveloppe ventralement et latéralement la masse intestinale. L’omentum comprend un riche treillis vasculaire ainsi que de nombreuses cellules lymphoïdes regroupées en amas lymphoïdiens sous forme de plaques en « taches laiteuses » qui contiennent des macrophages et leurs cellules précurseurs ainsi que quelques lymphocytes et mastocytes. Il s’agit donc d’une formation presque exclusivement constituée par des vaisseaux sanguins ou lymphatiques qui apportent les éléments nécessaires au traitement des infections locales. Figure 11 : Anatomie et irrigation de l’omentum. D’après [62] Un autre intérêt de l’omentum est sa production de fibrine en abondance, ce qui lui confère d’importantes propriétés d’adhésion et de comblement vis-à-vis des pertes de substance tissulaires. Il possède aussi des propriétés hémostatiques dues à sa richesse en facteur tissulaire. b) Préparation et mise en place de l’omentum 48 L’épiploon est un organe fin et fragile, il doit donc être manipulé avec précaution et sa mise en place doit se faire sans tension afin de ne pas étirer les vaisseaux épiploïques et compromettre ainsi sa vascularisation. Dans le cas de l’omentalisation prostatique, il est le plus souvent utilisé sous forme de lambeaux qui sont insérés à l’intérieur des cavités prostatiques à drainer. En règle générale, l’omentum est assez long pour pouvoir effectuer la tunnelisation prostatique sans difficultés cependant en cas de longueur insuffisante, des techniques de préparation de l’omentum ont été décrite afin d’obtenir une plus grande longueur (notamment par une incision en L inversé de l’omentum après son réclinement vers l’arrière). [62] 2. L’omentalisation intracapsulaire [28] [13] [64] [22] [23] [27] [66] [54] [65] [41] [59] [42] a) Indications L’omentalisation intracapsulaire est une méthode efficace et de faible mortalité. C’est actuellement la technique de choix. Décrite par White en 1995 [65], elle exploite les propriétés physiologiques de l’omentum : drainage et comblement. b) Technique chirurgicale Comme pour la technique utilisant les drains de Penrose, la prostate est abordée ventralement et isolée sur des compresses à laparotomie humide. Les kystes ou abcès sont ponctionnés dans un premier temps puis une incision large de la paroi prostatique est réalisée sur la face ventrolatérale de chaque lobe et les abcès ou kystes sont drainés et disséqués au doigt en veillant toujours à ne pas léser l’urètre matérialisé grâce à la sonde urinaire. A ce stade, des prélèvements de parenchyme prostatique sont souvent réalisés afin d’effectuer des analyses histologiques. Les 2 cavités ainsi obtenues sont mise en relation par perforation du parenchyme prostatique ventralement à l’urètre à l’aide d’un clamp. Certains auteurs préconisent le passage d’un drain de Penrose temporairement, ventralement à l’urètre afin de ne pas le léser en mettant en relation les 2 cavités et de faciliter leur drainage en soulevant la prostate par son intermédiaire Un rinçage de chaque cavité est ensuite réalisé avec une solution isotonique de chlorure de sodium afin d’éliminer les débris cellulaires. L’omentum est ensuite introduit par l’une des deux cavités prostatiques, à l’aide d’un clamp et amené dans l’autre cavité en passant par l’effraction péri-urétrale ventrale. Puis le cordon d’épiploon est passé autour de l’urètre et ressort par sa cavité d’entrée. Enfin il est suturé à lui-même à l’aide de fil résorbable pour prévenir toute dislocation du tissu prostatique. Un lavage abdominal est ensuite réalisé et la cavité abdominale est refermée de manière classique en 3 plans. 49 Figure 12 : Représentation schématique des principales étapes de l’épiploïsation prostatique. D’après [65] c) Soins post-opératoires Cette technique chirurgicale écourte considérablement le temps opératoire mais également le post opératoire. En effet peu de soins locaux sont nécessaires contrairement aux cas de drainage par drain ou par marsupialisation. Cela représente l’intérêt majeur de cette technique à l’heure actuelle. Dans la plupart des études, les animaux sont rendus à leur propriétaire environ 48h après la chirurgie sous antibiothérapie à large spectre éventuellement ajustée après les résultats de l’antibiogramme sur le liquide ponctionné dans les cavités. Le suivi de ces animaux est important afin d’objectiver une éventuelle récidive. La réapparition des signes cliniques ou l’apparition d’incontinence urinaire sont donc surveillés par le propriétaire. De même, des contrôles échographiques de la prostate ainsi que des contrôles hématologiques et biochimiques doivent être réalisés. d) Limites et complications L’une des étapes la plus délicate de cette technique est la dissection au doigt. En effet il faut être assez « invasif » pour ne pas laisser des abcès inexplorés mais tout en évitant de léser l’urètre. Ce dernier devra aussi être ménagé lors du passage du cordon d’épiploon ventralement puis caudalement. 50 Les récidives sont peu fréquentes et ceci semble lié au rôle antibactérien joué par l’épiploon (renforcé aussi par une antibiothérapie large spectre) et à sa capacité de comblement des cavités prostatiques. De plus, les récidives semblent être opérateurs dépendantes. En effet Prigent [54] rapporte un cas de récidive suite à la persistance d’une cavité intra-prostatique, certainement non disséquée au doigt par le chirurgien étant donné sa localisation très dorsale. Un autre cas de récidive sur vingt cas traités par cette technique est rapporté par White and Coll [65] et serait du à la trop faible quantité d’omentum introduit dans les cavités prostatiques. Dans l’étude de Dupuy-Dauby et Coll. [23] sur 39 cas de kystes ou abcès prostatiques, on note une mortalité plus faible à court terme (dans les 2 semaines post chirurgie) pour l’omentalisation 14% des cas (1/7) que pour le drainage par drain 24% des cas (5/21) ou la marsupialisation 40% des cas (4/10). Dans l’étude de White and Coll. [65], on ne note aucune mortalité durant les 2 semaines post chirurgie. Les complications post opératoires sont un œdème marqué de la région inguinale chez 2 chiens sur 20. Un cas de rétention urinaire résolu en 10 jours à l’aide d’un sondage urinaire et de betanechol et phenoxybenzamine. Et enfin un cas de péritonite septique généralisée suite à la rupture pré-opératoire d’un abcès prostatique. Les abcès prostatiques sont apparus comme résolus au contrôle à 1 mois pour la totalité des chiens sauf un pour lequel un drainage par drain de Penrose a été réalisé en 2ème intention et qui a permis de résoudre l’abcédassion. F. Résection partielle et omentalisation [22] [64] [28] [27] [20] [8] [6] [57] [42] 1. Indications Ce compromis associe les avantages des 2 techniques sans en ajouter les inconvénients. Il s’agit de retirer du parenchyme prostatique en une zone qui ne présente pas de risques de lésions iatrogènes vasculaires ou nerveuses et de faire une épiploïsation du reste de la prostate. Cette technique a donc un intérêt lors de kystes ou abcès localisés à la périphérie du parenchyme prostatique et c’est d’ailleurs une technique de choix dans le cadre des kystes paraprostatiques. 2. Technique chirurgicale Comme pour les autres techniques, un abord ventral de la prostate est effectué. On réalise donc une laparotomie médiane de l’ombilic jusqu’au pubis. Le kyste est ensuite repéré et extériorisé sur des compresses à laparotomie puis ponctionné dans un premier temps et aspiré afin d’éviter toutes contaminations de la cavité abdominale. Ensuite, la majorité de la paroi du kyste est réséquée. Les portions de kyste proches du col vésical et de la partie dorsale de la prostate ne seront pas disséquées. 51 L’omentum est ensuite inséré au niveau de la zone de résection et fixé à l’aide de suture résorbable. L’abdomen est ensuite refermé de façon classique en 3 plans. 3. Soins post-opératoires Le suivi post-opératoire ne présente pas de difficultés particulières tout comme lors d’omentalisation intra-capsulaire. Une antibiothérapie à large spectre est simplement mise en place en pré-opératoire et continuée pendant 5 jours lorsqu’une infection est suspectée lors du drainage du kyste. (Protocole de Bray, White et Williams sur 18 chiens présentant des kystes prostatiques) [8] Les chiens sont contrôlés à 1 mois post-opération afin de détecter d’éventuels signes cliniques de récidive, ou d’incontinence puis sont suivis à plus long terme par des appels téléphoniques. 4. Limites et complications Il faut souligner que les abcès ou kystes situés profondément ou dorsalement à la prostate ou encore en communication avec l’urètre ne pourront être traités par cette technique étant donné les risques de lésions vasculaires et nerveuses. Dans l’étude de Bray, White et Williams [8], 14 chiens sur 18 opérés avec cette technique ne présentent pas de complications post-opératoires. On note un cas de rétention urinaire durant 24 heures post-opération mais qui répond bien à un traitement à base de parasympathomimétique (bétanéchol). Et deux cas d’incontinence mineure répondant à un traitement à base de phénylpropolamine. Aucune récidive n’est mentionnée pour un suivi jusqu’à 42 mois. Cette technique semble donc efficace et présente peu de complications postopératoires. Cependant il s’agit d’une technique à réserver aux kystes paraprostatiques ou aux kystes et abcès localisés à la périphérie du parenchyme prostatique. G. Prostatectomie totale [28] [27] [57] [64] [20] [22] [6] [44] [5] [32] [42] 1. Indications La prostatectomie totale est la seule procédure permettant d’éliminer la totalité du tissu prostatique. Cependant c’est une technique qui comporte de grands risques de complications post-opératoires et notamment une incontinence rapportée dans 85 à 100% des cas. Etant donné le fort taux de complications, cette technique n’est plus utilisée dans le traitement des kystes et abcès prostatiques, mais nous allons tout de 52 même la décrire brièvement afin d’avoir un aperçu le plus complet possible des différentes techniques de chirurgie prostatique. Elle reste une indication dans le cas de tumeurs prostatiques n’ayant pas métastasées bien qu’aucune étude ne montre d’augmentation significative de la durée de survie après prostatectomie totale chez le chien atteint d’un carcinome prostatique. 2. Technique chirurgicale La prostate est abordée ventralement. La graisse prostatique ventrale est tout d’abord disséquée puis la dissection est continuée jusqu’en partie dorsale de la prostate tout en essayant de préserver les nerfs et les vaisseaux sanguins innervant et irrigant la vessie et l’urètre. Une ostéotomie pubienne peut être nécessaire afin d’avoir un meilleur accès à la prostate. Les vaisseaux irriguant la prostate sont ligaturés ou cautérisés en fonction de leur taille. Les canaux déférents sont ensuite ligaturés et sectionnés à leur abouchement à l’urètre prostatique. Une dissection est effectuée crânialement entre le col vésical et la prostate en essayant de préserver la plus grande portion de col vésical, puis caudalement entre la prostate et l’urètre membraneux. Lors d’intervention sur une tumeur, la résection devra être large afin d’avoir des marges saines. Des fils de tractions sont ensuite passés dans la paroi de l’urètre crânialement et caudalement à la prostate. Il est sectionné tout en maintenant le cathéter urinaire en place afin de faciliter l’opération. La prostate ainsi que l’urètre prostatique sont ensuite retirés et le cathéter repositionné jusqu’à la vessie. L’urètre est anastomosé au col vésical à l’aide de monofilament résorbable de taille 4-0. La sonde urétrale est laissée en place. Une sonde de cystotomie peut aussi être mise en place et abouchée à la paroi abdominale de façon à ce qu’elle ne tire ni la vessie ni l’urètre crânialement. Ces sondes permettent d’éliminer l’urine et ainsi évitent une augmentation de pression dans la vessie et donc limitent la tension sur l’anastomose. La plaie de laparotomie est refermée de manière classique en 3 plans. 53 A : Dissection crânialement à la prostate au niveau du col vésical. B : Dissection caudalement à la prostate. C : Retrait du drain sur une courte distance afin de pouvoir dégager la totalité de la prostate et ré avancement du drain à l’intérieur de la vessie. D : Rapprochement de l’urètre et du col vésical afin d’effectuer une anastomose par points simples. Figure 13 : Les principales étapes de la prostatectomie totale. Modifié d’après [6] 3. Soins post-opératoires La sonde urétrale est retirée 2 ou 3 jours après l’intervention et celle de cystotomie est retirée après 5 à 7 jours post opération. Selon les auteurs, les 2 sondes sont laissées jusqu’à 10 jours. Le suivi post opératoire consiste à surveiller les fonctions vitales du patient ainsi que sa production d’urine et effectuer une analgésie efficace. 4. Limites et complications Deux types de complications majeures sont décrits lors de prostatectomie totale : l’incontinence urinaire et la nécrose du col vésical. 54 En effet, l’incontinence urinaire apparaît dans 85 à 100% des cas de prostatectomie totale. Différentes études urodynamiques permettent de constater que la prostatectomie sur prostate saine ne provoque qu’une incontinence légère et passagère, alors que des anomalies urodynamiques sont fréquentes sur les animaux souffrants d’affections prostatiques. Des études urodynamiques pré-opératoires sur des animaux présentant des signes cliniques de pathologies prostatiques montrent des déficits fonctionnels du sphincter urétral externe mais pas d’anomalies significatives du sphincter urétral interne. L’incontinence post-opératoire n’est donc pas la conséquence du seul acte chirurgical. [5] Deux types d’incontinences ont été observés : la diminution des pressions urétrales et l’instabilité du détrusor. Environ 20% des cas de diminution du tonus urétral répondent favorablement au traitement par un alpha-sympathicomimétiquemimétique, la phénylpropanolamine. La nécrose du col vésical peut se produire par lésion iatrogène des branches vésicales de l’artère urogénitale. Des fuites peuvent aussi survenir au niveau de l’anastomose et entraîner un uropéritoine. Enfin une sténose est aussi possible mais il s’agit d’une complication potentielle de toute anastomose. Les risques liés à cette technique sont donc à ne pas négliger et cette option chirurgicale reste réservée aux traumatismes prostatiques sévères et aux tumeurs mais n’est plus utilisée pour le traitement des kystes et abcès prostatiques. H. Prostatectomie partielle [64] [27] [59] [57] [20] [28] [35] [55] [56] [63] [40] [36] 1. Indications La prostatectomie partielle permet l’ablation de segments prostatiques tout en préservant l’intégrité de l’urètre et limite donc les risques d’incontinence. Actuellement cette technique est réservée aux abcès et aux kystes prostatiques localisés et aux tumeurs bénignes. Dans le cas d’abcès prostatiques, les portions sous capsulaires délabrées par la pression des fluides accumulés vont pouvoir être largement réséquées. Différentes techniques ont été décrites pour effectuer une prostatectomie partielle. Différents instruments chirurgicaux sont utilisables dont le laser et l’aspirateur à ultrasons. Nous allons donc présenter ces différentes possibilités. 55 2. Technique chirurgicale La prostate est abordée par une laparotomie caudale médiane et l’urètre est cathétérisé par une sonde urinaire afin de le repérer plus facilement par la suite. Selon les auteurs, un tourniquet est placé temporairement au niveau de l’aorte terminale entre les artères iliaques interne et externe afin de supprimer momentanément son irrigation. La graisse périprostatique est disséquée à la face ventrale de la prostate puis les abcès et kystes sont ponctionnés et vidangés. Les 2 lobes prostatiques sont ensuite incisés et le parenchyme prostatique est disséqué au bistouri électrique ou à la lame froide tout en conservant la capsule dans le cadre de la prostatectomie partielle intracapsulaire. De même, l’urètre est disséqué, préservé et les éventuelles déchirures urétrales sont ligaturées avec des points simples en monofilament. La capsule est ensuite suturée. Cependant, d’autres auteurs ne conseillent pas cette technique intra capsulaire car la capsule est parfois endommagée par le kyste ou l’abcès ce qui rend sa fermeture difficile. De plus la capsule reconstituée lors de sa fermeture offre un espace vide pour le maintien de l’infection. D’autres techniques ont donc été développées pour intervenir sur le parenchyme et la capsule. Pour cela 2 outils sont utilisables : le laser Nd :YAG (Neodymium : Yttrium-Aluminium-Garnet Laser) ou l’aspirateur chirurgical à ultrasons CUSA ( Cavitron Ultrasonic Surgical Aspirator System) a) Le laser Nd : YAG [35] [36] (1) Indications L’utilisation du laser Nd : YAG permet de simplifier l’hémostase et de réaliser une résection plus précise du tissu prostatique. (2) Technique chirurgicale Un abord classique de la prostate est pratiqué. Les vaisseaux majeurs irrigant la prostate sont ligaturés. Puis la majorité du tissu prostatique ainsi que la capsule sont réséqués par dissection au bistouri électrique. La capsule dorsale n’est pas réséquée et du tissu prostatique est laissé autour de l’urètre afin de diminuer les risques de fistules urétrales et d’incontinence urinaire. Le laser Nd : YAG est ensuite utilisé en mode continu sans contact à 35 Watts afin de contrôler l’hémorragie au niveau du tissu glandulaire restant. 56 Figure 14 : Prostatectomie partielle à l’aide du Laser Nd :YAG. Modifié d’après [36] (3) Soins post opératoires En post-opératoire, une sonde urinaire est laissée en place quelques jours et une antibiothérapie large spectre est réalisée en pré puis post opératoire. (4) Limites et complications Le laser permet une bonne hémostase du parenchyme prostatique mais ses effets restent limités pour les vaisseaux de la capsule. De plus, il est inefficace à lui seul pour l’ablation d’une grande quantité de tissu prostatique. Les études de Hardie et coll. [35] mettent en évidence un taux élevé de mortalité peropératoire ainsi qu’un risque important d’incontinence bien que cette technique permette d’éviter les récidives. La mortalité per-opératoire assez significative pourrait être attribuée à la durée importante de la chirurgie ainsi qu’à la perte de sang lors de la prostatectomie partielle qui peut entraîner le développement d’un état de choc chez les patients en mauvais état général. 57 b) Aspirateur chirurgical à ultrasons : CUSA [56] [6] [55] (1) Indications Cet appareil permet de fragmenter et émulsifier les tissus à teneur élevée en eau, ce qui est le cas des cellules du parenchyme prostatique mais épargne les tissus contenant moins d’eau. Ceci permet de préserver les nerfs et les vaisseaux sanguins. Les liquides obtenus sont ensuite aspirés. Cet appareil est utilisé en chirurgie humaine lors de neurochirurgie ou bien lors d’interventions sur des organes très vascularisés comme la rate, le foie et les reins. (2) Technique chirurgicale Le début de la technique est le même que pour la prostatectomie partielle par électrocoagulation. Puis lorsque la prostate est bien individualisée, une incision paramédiane longitudinale est réalisée avec un bistouri électrique au niveau des 2 lobes prostatiques. Ensuite le tissu glandulaire est aspiré à l’intérieur de la capsule prostatique à l’aide de l’aspirateur chirurgical à ultrasons. Environ 15% est laissé en place autour de l’urètre notamment. Ce dernier ainsi que la capsule prostatique sont souvent palpés dans le but d’éviter leur perforation. L’imperméabilité de l’urètre est vérifiée par une injection de fluide par la sonde urinaire à la fin de l’exérèse de tissu à l’aide de l’aspirateur chirurgical. Si une fuite urinaire est repérée, la brèche est refermée à l’aide de points simples avec un monofilament résorbable. Ensuite, la portion ventrale de la capsule est réséquée à l’aide d’un bistouri électrique et refermée à l’aide de points simples. Enfin le tourniquet au niveau de l’aorte terminale est retiré et l’abdomen est refermé de manière classique. Comme dans toutes ces techniques, les animaux non stérilisés sont castrés à la fin de l’intervention afin de diminuer la stimulation par la testostérone sur le parenchyme restant. 58 A : Incision au bistouri électrique au niveau de chaque lobe. B et C: Aspiration à l’aide de l’aspirateur chirurgical à ultrasons. D : Résection de la capsule prostatique ventrale et vérification de l’imperméabilité urétrale. E : Suture de la capsule à l’aide de points simples. Figure 15 : Les différentes étapes de la prostatectomie totale à l’aide d’un aspirateur chirurgical à ultrasons. Modifié d’après [6] (3) Soins post opératoires La sonde urinaire peut être laissée quelques jours en place afin d’éviter toute augmentation de pression dans la vessie ou retirée dès la fin de la chirurgie. En effet il n’y a pas dans cette technique d’anastomose urétrale, le sondage est donc moins nécessaire. Il n’y a pas de soins post opératoires particuliers hormis une antibiothérapie large spectre et la surveillance d’éventuels signes de douleurs, d’inconfort ou d’incontinence urinaire. 59 (4) Limites et complications Une étude réalisée par Rawlings et Coll. [55] utilisant cette technique sur 20 chiens atteints d’abcès ou kystes prostatiques montre que 15 de ces chiens ne présentent pas de signes d’incontinence et que les 5 autres présentent des signes mineurs et intermittents. Et seulement 2 cas de récidives ayant nécessité une réintervention sont rapportés. Ces instruments chirurgicaux (YAG et CUSA) restent encore réservés à des institutions spécialisées comme les universités étant donné leur coût et le peu de recul que l’on a de leur utilisation sur l’animal. I. Prostatectomie partielle par voie transrectale [40] 1. Présentation de l’étude expérimentale Des études expérimentales ont été effectuées sur l’utilisation localisé d’ultrasons à haute densité par voie transrectale chez le chien afin d’étudier l’efficacité et les effets secondaires de cette méthode. L’étude de Kincaïde et coll. [40] est réalisée sur 7 chiens opérés, euthanasiés puis autopsiés, pour 4 d’entre eux 4 heures après la chirurgie, afin d’étudier les éventuelles lésions des tissus adjacents. Pour les 3 chiens restants, l’examen nécropsique est réalisé plus tard afin d’avoir une vision à plus long terme des effets de cette technique. Cette technique permettrait de traiter une affection prostatique sans recourir à une laparotomie. 2. Technique chirurgicale Le HIFU (High Intensity Focused Ultrasons) est inséré dans le rectum et est dans un premier temps utilisé en mode imagerie. Ceci permet d’identifier l’urètre et les zones prostatiques à réséquer. Ces zones sont ensuite enregistrées dans l’ordinateur dirigeant le HIFU. Les cycles de traitement consistent en l’application de 4 secondes d’ultrasons haute intensité suivi de 12 secondes de mode imagerie ce qui permet la dissipation de la chaleur. Ceci produit au niveau de chaque zone de traitement une lésion d’environ 2 mm de large, 12 mm de long et 10 mm de profondeur. On obtient donc par cette méthode une destruction du parenchyme prostatique. 60 3. Soins post opératoires Une sonde urinaire est mise en place pour 3 à 5 jours post chirurgie afin de diminuer la pression dans la vessie et sur les sphincters urétraux. 4. Résultats de l’étude Dans un premier temps, un suivi échographique est effectué tous les 10 jours sur les 3 chiens non euthanasiés en post-opératoire immédiat. Puis un des 3 est euthanasié à 2 mois et les 2 derniers à 1 an après l’intervention. L’examen nécropsique des 4 premiers chiens, euthanasiés en post-opératoire immédiat, révèlent après analyse histologique que 80 à 90% du parenchyme prostatique est liquéfié. La muqueuse rectale apparaît macroscopiquement normale et la capsule prostatique ne présente qu’une légère décoloration. Sur les 3 derniers chiens, on note la présence de cavités kystiques de taille stable lors des différents contrôles échographiques, n’entrainant pas de syndrome prostatique. De plus on ne note pas d’apparition d’incontinence chez ces 3 chiens ni de signes de lésions rectales. Cette technique apparaît donc efficace pour une prostatectomie partielle puisqu’elle permet une nécrose hémorragique d’environ 80% du volume de la glande tout en causant un minimum de dommage aux structures environnantes. Cependant, elle entraîne la formation de kystes qui bien que de taille à priori stable sur ces 3 chiens peuvent entraîner la formation d’abcès et donc la récidive. Enfin cette technique requiert un matériel très sophistiqué et sur lequel nous avons très peu de recul en chirurgie vétérinaire. J. Choix d’une technique chirurgicale Comme nous venons de le voir, plusieurs techniques sont disponibles pour le traitement des kystes et abcès. Certaines comme la marsupialisation ou la ponction percutanée échoguidée possèdent des indications précises et des limites dans leur mise en œuvre. Alors que d’autres comme l’omentalisation permettent une prise en charge plus globale de tous les types de kystes et abcès. Il est assez difficile d’obtenir une comparaison fiable en termes de résultats pour chacune des différentes techniques car la réussite d’une intervention est très dépendante de l’état pré-opératoire de l’animal qui ne peut en aucun cas être standardisé. Les principales caractéristiques de chaque technique sont reprises dans un tableau récapitulatif à la page suivante et ce sont tous ces éléments pris en compte qui vont motiver le choix d’une de ces techniques. Tableau 7 : Tableau récapitulant les principales caractéristiques des différentes chirurgies prostatiques. 61 Prostatectomie partielle Prostatectomie totale Résection partielle et omentalisation Omentalisation Drainage par drains de Penrose Marsupialisation Techniques opératoires Drainage percutanée échoguidé -dissection difficile pour les techniques concernant le parenchyme et la capsule -difficultés techniques -rapide - utilisable pour tous types de kystes et abcès -doit épargner le plus possible les structures vasculo-nerveuses -nécessite moins de dissection -utilisables pour tous types de kystes et abcès -nécessite une bonne technicité -temps de chirurgie assez long -peu invasif -anesthésie légère -rapidité Facilité de réalisation -antibiothérapie -surveillance de l’animal -antibiothérapie -soins de plaie et de la cavité fréquents -fermeture complète en 1 mois environ -antibiothérapie -nettoyages fréquents des drains -retrait des drains dans les 15 jours en moyenne. -uniquement antibiothérapie -retour rapide chez les propriétaires - uniquement antibiothérapie -retour rapide chez les propriétaires -antibiothérapie -surveillance de l’animal Soins postopératoire et durée d’hospitalisation - uniquement antibiothérapie 62 -rares avec le CUSA -aucune avec le Nd :YAG Laser -aucune -rares -rares -assez fréquentes dans le cas de retrait trop précoce des drains ou par infection ascendante -fréquentes plusieurs ponctions sont souvent nécessaires pour résoudre l’affection -fréquentes dans le cas de cicatrisations prématurées Récidives -incontinence dans 85 à 100% des cas. -nécrose du col vésical -fuite au niveau de l’anastomose -perte sanguine importante -mortalité per-opératoire -incontinence -lésions urétrales -incontinence urinaire -rétention urinaire passagère -incontinence urinaire -drainage continu pendant plusieurs mois -incontinence -infections urinaires chroniques -incontinence urinaire -récidive -fistulisation urétrale (écoulement d’urine par le drain) Complications possibles -contamination de la cavité abdominale -matériel non disponible en pratique courante. -matériel non disponible en pratique courante. -ne peut s’utiliser que dans les cas de kystes ou abcès en périphérie de la prostate. -réservé à des kystes ou abcès uniques pouvant être approchés de la paroi ventrale -limité à des cas peu graves de kystes et abcès Limites IV. Etude rétrospective de l’apport de l’assistance échographique per-opératoire dans le drainage et l’omentalisation des kystes et abcès prostatiques. A. Introduction Après avoir présenté la majorité des techniques chirurgicales concernant la prostate. Nous allons décrire une nouvelle technique de drainage des cavités prostatiques (kystes ou abcès). Il s’agit de l’omentalisation longitudinale sous assistance échographique. A travers l’étude précise de cette technique ainsi que de ces résultats sur 14 chiens opérés à l’Ecole Nationale Vétérinaire de Lyon nous allons tenter d’étudier les avantages et les inconvénients de cette « variante » de l’omentalisation intracapsulaire telle qu’elle a été décrite précédemment. Etude effectuée sur une année entre 2006 et 2007 par les docteurs Collard, Gilson, Carozzo, Cachon, Buff et les professeurs Fau et Viguier. A notre connaissance, il s’agit du premier rapport de l’utilisation de l’échographie peropératoire ainsi que de l’omentalisation longitudinale de la prostate. Le but de cette étude est d’évaluer la faisabilité technique et l’amélioration du traitement par rapport au traitement par épiploïsation conventionnelle. Nous partirons de l’hypothèse selon laquelle l’échographie per-opératoire permet : - la visualisation en temps réel de la présence de cavités abcédées de la prostate. L’optimisation du placé de l’épiploon dans ces cavités. La préservation de l’intégrité de l’urètre prostatique Les marqueurs de cette étude seront la présence ou l’absence de cavités non traitées en post opératoire, le taux de récidives et le nombre d’effraction de l’urètre prostatique. B. Matériels et méthodes 1. Critères d’inclusion 14 chiens présentant des kystes ou abcès diagnostiqués à l’échographie abdominale entre Octobre 2006 et Octobre 2007 ont été inclus dans cette étude. (Voir tableau récapitulatif des 14 cas; annexe n°1) 63 A l’admission une échographie de la prostate est réalisée, les chiens présentant des cavités d’au moins 1 cm de diamètre sont inclus dans l’étude. Un traitement médical est tout d’abord mis en place durant un minimum de 3 à 4 semaines. Ceci n’est bien sur réalisé que lorsque l’état clinique de l’animal le permet et que l’animal n’a pas encore reçu de traitement concernant la pathologie prostatique. -Finastéride 5 mg / kg / jour -Méloxicam 0,1 mg / kg / jour -Marbofloxacine 2mg / kg / jour Après le traitement médical, une deuxième échographie est réalisée. Si les cavités n’ont pas régressées et sont toujours d’un diamètre supérieur à 1cm, ou bien que le chien ne présente pas de diminution des signes cliniques (inconfort abdominal, ténesme, dysurie, hématurie…), le traitement chirurgical est préconisé. Dans les cas où les cavités présentent une taille trop importante, lorsque les signes cliniques semblent trop important ou encore lors de hernie périnéale associée, le traitement chirurgical est mis en place immédiatement. 2. Anesthésie Des analyses biochimiques et hématologiques sont réalisées dans le cadre du bilan pré-anesthésique pour chaque animal. On applique un protocole identique pour chacun des animaux, seul l’agent d’induction varie en fonction de l’état général de l’animal. Protocole utilisé : -Prémédication : Morphine 0,2 mg / kg IM et Diazepam 0,25 à 0,5 mg / kg IV -Induction : Propofol (4mg / kg IV) OU Thiopental (10 mg / kg IV) -Maintien : Anesthésie volatile à l’aide d’Isoflurane administré par une sonde endotrachéale Durant l’anesthésie, une perfusion de Ringer Lactate® à 10 ml / kg / heure est administrée par voie intraveineuse. Une antibio-prophylaxie est réalisée à l’aide de céfalexine (30 mg / kg) par voie intraveineuse lors de l’induction puis toutes les deux heures au cours de la chirurgie. Enfin l’analgésie est prise en charge par une injection par voie intra veineuse de méloxicam à 0,2 mg / kg puis de morphine à 0,2 mg / kg aux 2 heures. Des patchs de fentanyl sont utilisés sur les animaux présentant des signes de douleur abdominale importants à l’admission. 3. Technique chirurgicale Une sonde urétrale est mise en place par voie rétrograde pour permettre une meilleure localisation de l’urètre durant la chirurgie. 64 Premier temps chirurgical : Dans un premier temps, les mâles entiers sont castrés par technique anté-scrotale. Une incision de 3cm est réalisée ce qui permet l’extériorisation du testicule après dissection du tissu sous cutané. Puis la vaginale interne est incisée, le gubernaculum testis est désinseré manuellement. Une ligature est ensuite posée au niveau du faisceau vasculaire et du canal déférent à l’aide d’un fil tressé résorbable décimale 3 en transfixant le canal déférent puis une section du cordon entre la ligature et le clamp est réalisée. La vaginale est refermée par un surjet simple en bourse avec le même fil que précédemment. Idem pour le second testicule qui est extériorisé par la première ouverte cutané. Enfin la plaie est fermée par un surjet sous cutanée à l’aide d’un fil tressé résorbable décimale 2 suivi d’un surjet cutané simple à l’aide d’un monofilament non résorbable décimale 2 Deuxième temps chirurgical (abdominal) : Une incision médiane est réalisée s’étendant de l’ombilic jusqu’au pénis puis paramédiane jusqu’au pubis. Le fourreau est ensuite récliné par section du frein le maintenant, ce qui permet d’accéder à la ligne blanche qui est ponctionnée puis incisée. Une suture de traction transfixante est passée dans le pôle crânial de la vessie afin de dégager la prostate crânialement au pubis. La graisse périprostatique ventrale est ensuite disséquée et réclinée latéralement afin d’obtenir un accès suffisant à la partie ventrale de la prostate. Jusqu’ici il s’agit d’un abord classique de la prostate comme cela a été décrit précédemment pour la majorité des chirurgies prostatiques. Figure 16 : Vue per-opératoire lors de l’abord de la prostate 65 Une fois la prostate correctement dégagée, une sonde échographique de 7,5 mHz placée dans une gaine d’arthroscope en polyéthylène stérile avec un gant stérile contenant du gel échographique à son extrémité, est utilisée afin d’inspecter le parenchyme prostatique et de réaliser une cartographie précise des différentes cavités intra et extra-prostatique. Figure 17 : Vue per-opératoire, sonde échographique en place afin de repérer les cavités à traiter. Figure 18 : Vues échographiques per-opératoires avant drainage. 66 Une fois ces dernières localisées, elles sont ponctionnées sous contrôle échographique à l’aide d’une aiguille et d’une seringue en utilisant une approche ventrale. Figure 19 : Vue per-opératoire et échographique au cours de la vidange d’une cavité prostatique. 67 Figure 20 : Vue échographique per-opératoire en fin de vidange. Des biopsies des deux lobes sont également réalisées à l’aide de l’aiguille à biopsie Biopty cut® 18G sous contrôle échographique pour analyses bactériologiques et antibiogramme ainsi que pour examens histologiques afin d’écarter toutes hypothèses de processus néoplasique. Ensuite une incision de 5 mm est réalisée crânio-ventralement à la prostate pour chaque lobe afin de pouvoir introduire un clamp et dilacérer la ou les cavités sous contrôle échographique. Deux pédicules d’omentum sont préparés et glissés à l’intérieur de drains de Penrose qui vont faciliter l’introduction au sein du parenchyme prostatique tout en protégeant les pédicules et leur vascularisation durant leur manipulation. La capsule prostatique de chaque lobe est incisée au pôle caudal de la prostate à l’aide d’une lame de bistouri de 11 afin d’insérer caudo-crânialement un clamp traversant les principales cavités et ressortant par la première incision au pôle crânial de la prostate. Toute cette étape d’insertion du clamp est réalisée sous contrôle échographique afin de ne pas léser l’urètre et de pouvoir vérifier que les cavités soient complètement traversées. 68 Figure 21 : Vue per-opératoire et échographique lors de la tunnelisation prostatique à l’aide du clamp. Pour faciliter le passage de l’omentum, l’incision est agrandie en ouvrant le clamp. Le pédicule d’omentum gainé dans le drain de Penrose est ensuite inséré crâniocaudalement délicatement à travers la prostate à l’aide du clamp en le retirant caudalement jusqu’à ce que l’extrémité du lambeau soit extériorisée caudalement à la prostate. Le drain de Penrose est retiré et le pédicule d’omentum est fixé à la face ventrale de la prostate par un point en X à l’aide d’un fil monofilament résorbable décimale 2. 69 Figure 22 : Vue per-opératoire du lobe prostatique gauche omentalisé La même opération est réalisée pour le second lobe. Un dernier contrôle échographique permet de vérifier que la quantité d’omentum dans les cavités est suffisante et qu’il ne subsiste pas de cavités non traitées. Figure 23 : Vue per-opératoire et échographique des 2 lobes prostatiques omentalisés. 70 Enfin, le point d’appui sur la vessie est retiré puis la cavité abdominale est rincée à l’aide de 500 à 1500 ml d’une solution de NaCl 0.9% tiède qui est ensuite aspirée. La cavité abdominale est refermée classiquement par un surjet simple musculaire à l’aide d’un monofilament résorbable décimale 3.5 puis un surjet sous cutané à l’aide d’un monofilament résorbable décimale 2 et enfin un surjet simple cutané à l’aide d’un monofilament non résorbable décimale 2. Un pansement collé est mis en place. 4. Post opératoire En fonction de l’état général de l’animal en pré-opératoire et d’éventuelles pathologies associées, le réveil se fait soit aux hôpitaux de chirurgie soit au sein de l’unité de soins intensifs de l’ENVL (SIAMU) La fluidothérapie est continuée jusqu’au réveil complet de l’animal. Les traitements analgésiques sont poursuivi en post-opératoire immédiat (injection de morphine à 0.2 mg/kg en SC à l’extubation puis 4 heures après). Des examens cliniques réguliers sont réalisés plusieurs fois par jour et la sonde urétrale est retirée lors de l’arrêt de l’hématurie. L’antibiothérapie à base de quinolone et de céfalexine dans les premiers jours postopératoires est éventuellement réajustée en fonction des résultats de la culture bactérienne et de l’antibiogramme et consiste le plus souvent en un traitement à base de quinolones pendant 6 semaines minimum. L’analgésie est poursuivie dans les 10 jours post-opératoires par une administration de méloxicam. 5. Suivi Le retrait des points se fait environ deux semaines après la chirurgie ce qui permet de réaliser un examen clinique complet ainsi qu’une échographie prostatique. La taille ainsi que l’aspect de la prostate sont relevés. Les propriétaires sont également questionnés sur l’éventuelle apparition de complications, comme de l’incontinence urinaire, des douleurs abdominales ou encore la récidive des signes cliniques. Deux autres visites de suivi sont réalisées à 1 et 2 mois post-opératoires puis en fonction de l’état d’évolution à l’échographie abdominale, d’autres visites de suivi sont proposées aux propriétaires. En Mai 2009, un suivi par contact téléphonique avec les propriétaires est effectué par mes soins, lors de la réalisation de cette thèse ce qui nous permet d’avoir une évaluation de l’évolution des animaux opérés par cette technique sur le long terme. 71 C. Résultats 1. Population étudiée L’étude porte sur 14 chiens non stérilisés (hormis un qui a subit une castration à visée thérapeutique peu de temps avant d’être référé par le vétérinaire ne parvenant pas à traiter l’affection prostatique du chien.) (Cas n° 7) Ces chiens sont âgés de 8.2 ans en moyenne, en allant de 6 ans pour le plus jeune à 12 ans et demi pour le plus âgés. Ce sont pour la majorité des chiens de grande à moyenne races. Parmi eux, 5 présentent une hernie périnéale associée aux kystes ou abcès prostatiques (voir cas n°5, 8, 9, 11 et 13) De même, un des cas présente une nécrose vésicale associée à sa pathologie prostatique (voir cas n° 7) et un autre, une masse périprostatique ne provenant pas du tissu prostatique adhérente au colon. (Voir cas n° 8) Certains cas ne présentent donc pas uniquement une pathologie prostatique. Les différents cas proviennent soit de vétérinaires référents, soit des services de médecine, de chirurgie ou de soins intensifs de l’ENVL. Les principaux motifs de consultations sont des symptômes digestifs (ténesme, selles molles et laminées, douleur abdominale) ou urinaire (hématurie, strangurie, pollakiurie) la plus part du temps. Seul les cas n° 5, 7, 8, 9, 11 et 13 ont été opérés en urgence suite à la présence d’une hernie périnéale ou d’un syndrome abdominal aigu pour le cas n° 7. Les cas n° 5, 7 et 13 ont cependant reçu un traitement médical au préalable à base d’antiandrogènes notamment. Pour les autres, l’intervention chirurgicale fait suite à l’échec ou la trop faible réponse de l’animal au traitement médical à base d’antibiotiques, anti-inflammatoire et antiandrogénique. 2. Déroulement de la chirurgie Toutes les chirurgies se sont déroulées dans un temps moyen de 104 minutes (entre 80 à 120 minutes) sans complications majeures (hémorragies, lésions urétrales) Les échographies per-opératoires permettent de révéler de grandes cavités individualisées (de une à 3 par lobe) dans 9 cas sur 14. Alors qu’on retrouve de multiples cavités de petite taille dans les 5 cas restants. Par ailleurs le parenchyme prostatique apparaît hétérogène et la prostate de taille augmentée par rapport à la normale dans tous les cas. 72 3. Post-opératoire immédiat Aucun des 14 chiens n’a nécessité de prise en charge particulière en per et postopératoire en dehors d’une fluidothérapie, antibiothérapie et de la gestion de l’analgésie. Le suivi post-opératoire immédiat est réalisé aux hôpitaux de chirurgie ou au sein de l’unité de soins intensifs en fonction de l’état général de l’animal lors de la prise en charge pré-opératoire (cas n°3, 5, 6, 7) Les animaux sont rendus à leur propriétaire 48 heures après la chirurgie en moyenne (de 24 heures à 3 jours sauf pour le cas n°7 qui nécessitait une surveillance de sa sonde de cystotomie (6 jours) et le cas n°11 qui est resté hospitalisé en attente de la réalisation du 2ème temps chirurgical de son hernie périnéale (10 jours). 4. Suivi à moyen terme Le suivi est réalisé à 15 jours lors du retrait des points puis à 1 et 2 mois post opération pour la totalité des animaux. Ensuite, d’autres suivis sont réalisés en fonction de l’évolution de la prostate évaluée par échographie. Ces visites de suivi, comportent un examen clinique général ainsi que la réalisation d’une échographie prostatique qui s’attache essentiellement à la taille, l’apparence du parenchyme prostatique ainsi qu’à la présence éventuelle de cavité. a) Suivi clinique On note 2 cas d’hématurie de 24 et 48 heures ainsi que 2 cas d’incontinence (cas n° 5 et 14) de disparition rapide en 3 jours. Un cas de rétention urinaire passagère durant 10 jours est également rapporté mais rétrocède à la section de la déférentopexie il s’agit donc d’une légère complication secondaire à la chirurgie de hernie périnéale. Un cas d’incontinence fécale et urinaire persistant à l’heure actuelle par de la dyschésie (cas n°8) ainsi qu’un cas d’incontinence urinaire pendant 1 mois (cas n°7) sont constatés mais correspondent aux cas présentant respectivement une masse périprostatique adhérente au colon et une nécrose vésicale. Parmi les animaux ne présentant « qu’une » pathologie prostatique et n’ayant subit « que » l’intervention décrite dans le paragraphe « matériel et méthodes » (8cas), un seul cas d’incontinence passagère résolu dans les 2 jours après l’opération est rapporté. Et on ne note aucune récidive, ni complications à moyen et long terme. 73 b) Suivi échographique Tableau 8 : Suivi échographique. Réalisé d’après les données du Dr Gilson [29] Etude sur 14 cas Préopératoire Nombre de cas suivi 14 Présence de cavités Taille par rapport à la 1ère échographie Tous les cas A 15 jours A 2 mois A 6 mois A A 9 12 mois mois 14 14 14 9 5 2 cas : -2 cavités -3 cavités 2 cas : -2 cavités -3 cavités 1 cas : -1 cavité 1 cas : -1 cavité 1 cas : -1 cavité Normale Normale Hypertrophie 70% Aspect Hétérogène échographique A 1 mois Entre 70 et < 50% 50% Hétérogène Hétérogénéité Quasi Homogène Homogène décroissante homogénéité Après 12 mois, seulement un chien présente une cavité résiduelle non associée à la présence de signes cliniques. La taille redevient normale chez la totalité des animaux à partir de 6 mois et le parenchyme reprend une homogénéité quasi normale à 2 mois et totalement normale à 6 mois post-chirurgie. 5. Suivi à long terme Le suivi à long terme est effectué en Mai 2009 par mes soins à l’occasion de la réalisation de ce travail de thèse et permet d’avoir un contrôle sur l’apparition de récidives éventuelles. Ainsi qu’une appréciation du propriétaire sur la récupération globale de l’animal et de leur niveau de satisfaction quant à cette intervention. Seulement neuf propriétaires ont pu être recontactés sur quatorze étant donné que cinq des coordonnées téléphoniques n’étaient plus valables. Lors de ce suivi entre 6 et 30 mois post-opératoire, on note l’absence totale de récidives de signes de pathologie prostatique. Les propriétaires rapportent un retour rapide de l’entrain et d’un très bon état général. En effet les propriétaires décrivent un retour à l’état normal, quelques jours à une dizaine de jours post-intervention pour les chiens ne présentant aucune pathologie associée pouvant interférer avec l’état général de l’animal (macroadénome hypophysaire (cas n°6), péritonite suite à uropéritoine (cas n°7). Lors de ce suivi, on peut également noter les décès des cas n° 6 (à 6 mois postopération) et 9 (à 7 mois post-opération) suite à des atteintes sans rapport avec un 74 syndrome prostatique, respectivement un hémangiosarcome. macroadénome hypophysaire, et un Voir Tableau récapitulatif Annexe n°1 D. Discussion 1. Avantages Le premier avantage de cette technique est la capacité d’observation per-opératoire de toutes les cavités prostatiques. En effet il est possible d’atteindre la totalité du parenchyme prostatique en ne réalisant qu’une approche ventrale de la prostate et donc en la mobilisant le moins possible. Car on peut raisonnablement penser qu’une manipulation excessive de la prostate à plus de risques d’entraîner des lésions nerveuses et urétrales et donc des complications post-opératoires. De plus la visualisation de toutes les cavités ainsi que la ponction échoguidée permet une vidange complète de ces dernières et réduit donc à nouveau le risque de récidives. Le second avantage est la visualisation permanente de l’urètre prostatique. Ceci est particulièrement intéressant lors de la ponction des différentes cavités mais aussi lors du passage du clamp caudo-ventralement au lobe afin d’effectuer une tunnelisation pour le passage du pédicule d’omentum. On obtient ainsi une plus grande sécurité pour le chirurgien et la certitude d’avoir traité toutes les cavités donc un gain de temps. 2. Inconvénients Un inconvénient certain de cette technique est la nécessité d’un matériel plus important que pour une omentalisation classique sans assistance échographique. De plus, deux chirurgiens devront collaborer pour le drainage des cavités et l’omentalisation (pendant que l’un tient la sonde et vidange les cavités ou tunnélise la prostate l’autre doit maintenir la prostate la plus immobile possible) De même, le temps de mise en place pré-opératoire sera rallongé par la préparation de l’échographe. En effet il faut environ 5 minutes au chirurgien pour installer la sonde dans une gaine d’arthroscopie stérile en polyéthylène et son extrémité dans un gant chirurgical rempli de gel échographique Voici les avantages et les inconvénients pour ce qui est de la technique à proprement parler. Pour ce qui est des résultats sur les 14 chiens comparons là maintenant aux principales autres techniques de traitement des kystes et abcès prostatique. 75 3. Comparaison avec les techniques décrites en partie III a) Un sujet encore très discuté Bien que l’on tende aujourd’hui vers des techniques plus sures, le traitement des kystes et abcès prostatiques reste un sujet de controverse et de nombreuses techniques existent comme nous l’avons vu dans la troisième partie de cette thèse. Cependant un bon nombre d’entre elles ne sont plus utilisées de nos jours au vu de leur grand nombre de complications post-opératoires ou de récidives. Certains considèrent qu’un traitement médical associé à une ponction transcutané sous contrôle échographique est le traitement de choix alors que d’autres pensent que l’option chirurgicale est de loin la meilleure. La taille des cavités pourrait être un critère de décision mais il existe trop peu de données pour le moment pour établir un consensus d’autant que certaines études [53] rapportent une absence de corrélation entre la taille des cavités et le nombre de ponction nécessaire ce qui peut laisser penser qu’il n y’a pas de relation entre la taille des cavités et la difficulté à traiter d’où l’impossibilité d’en déduire la technique à employer. b) Comparaisons techniques Comme nous l’avons vu précédemment, l’échographie per-opératoire permet une très bonne qualité de travail du chirurgien ainsi qu’une plus grande sécurité. En effet les différentes techniques que sont la marsupialisation, la pose de drain, la prostatectomie partielle ou encore l’omentalisation sans écho-assistance nécessite une dissection paraprostatique et une manipulation de la prostate plus importante qui font courir un risque plus grand de lésions nerveuses ou urétrales. En effet, la marsupialisation où la prostate doit être amenée contre la paroi abdominale, la pose de drain, la prostatectomie partielle ou l’omentalisation sans écho-assistance où les cavités prostatiques sont disséquées au doigt, sont des techniques beaucoup plus invasives que l’omentalisation sous écho-guidage. De plus la technique de White et Williams [65], décrit une omentalisation transversale avec sortie du pédicule d’omentum par l’orifice d’entrée ce qui nécessite donc également une manipulation plus importante et de faire le tour de l’urètre prostatique d’où un risque élevé par rapport à l’omentalisation longitudinale où les pédicules d’omentum sont introduits parallèlement à l’urètre prostatique. c) Soins post-opératoires Le drainage naturel réalisé par l’épiploon lors de l’omentalisation prostatique avec ou sans échoguidage permet de diminuer fortement les soins post-opératoires contrairement à la marsupialisation ou encore la pose de drains de Penrose qui nécessitent des soins de plaies fréquents et donc une hospitalisation bien plus longue. 76 d) Complications post-opératoires : Tableau 9 : Synthèse des principales complications rapportées dans la littérature sur les techniques chirurgicales de traitement des kystes et abcès prostatiques les plus utilisées. D’après [49] [56] [35] [36] [5] [8] [65] Ponction Transcutanée Incontinence urinaire Lésions urétrales Divers Non rapporté Non rapporté Non rapporté Drainage Par drains 23 cas sur 92 en postopératoire immédiat et 15 à long terme dans l’étude de Mullen, Matthiesen et Scavelli [49] Ecoulement d’urine par les drains qui signe des lésions urétrales pour 24 cas sur 92 dans l’étude de Mullen, Matthiesen et Scavelli [49] Mort peropératoire de 3 cas sur 92 et de 19 cas en tout durant les 2 semaines postopératoires majoritaireme nt à cause de choc septique. Prostatectomie Partielle Omentalisation Sans échoguidage 5 cas sur 20 lors de l’utilisation de l’aspirateur à ultrasons [56] Nombreux cas lors de l’utilisation du laser Nd :YAG [35] 2 cas sur 6 dans l’étude de Hardie [36] 3 sur 9 dans l’étude de Basinger [5] 5 cas d’incontinence post-opératoire dont 2 persistant jusqu’à 1 mois sur 18 chiens dans l’étude de Bray, White et Williams associant une résection partielle et omentalisation [8] Fistule dans 2 cas lors de l’utilisation de ce même aspirateur [56] Mortalité peropératoire importante [35] 2 cas sur 6 dans l’étude de Hardie [36] Complication septique pour 2 chiens sur 6 et infections urinaires récurrentes pour 4 cas sur 5 dans la même étude. 77 Omentalisation Avec échoguidage 2 cas sur 12 résolus dans les 3 jours suivants l’opération Non rapporté Absence Un cas de rétention urinaire durant 10 jours dans l’étude de White et Williams [65] 2 cas d’hématurie de résolution en 24 et 48 heures. Comme on peut le voir grâce à ce tableau, le drainage par drains ainsi que la prostatectomie partielle sont des techniques qui comportent beaucoup de risques puisqu’elles présentent de forts taux de complications à moyen voir long terme. L’omentalisation constitue une technique beaucoup plus sure car on ne note que très peu de complications secondaires à la chirurgie. Pour ce qui est de notre étude, les deux principales complications sont présentées par les cas n°7 et 8. Cependant on peut raisonnablement penser que l’incontinence urinaire et fécale du cas n°8 durant quelques mois et persistant à l’heure actuelle par une augmentation du temps de défécation sans douleurs apparentes, est du à des lésions nerveuses lors du retrait de la masse adhérente au colon. Le cas n°7 a présenté une légère incontinence en goutte pendant 1 mois, mais de la même façon que pour le cas précédent, on peut attribuer cela à la cystectomie d’un tiers de la vessie suite à la découverte d’une nécrose vésicale lors de la réalisation de l’intervention. Donc si l’on exclut ces 2 cas étant donné qu’ils n’ont pas subit uniquement la technique chirurgicale étudiée ici, on obtient deux cas d’hématurie et deux cas d’incontinence passagère résolus dans les 3 jours suivant l’opération. Ce sont donc de légères complications à court terme qui se résolvent rapidement ce qui est comparable avec les résultats de l’omentalisation sans assistance échographique. 78 e) Récidives : Tableau 10 : Synthèse des principaux cas de récidives rapportées dans la littérature pour les techniques chirurgicales de traitement des kystes et abcès prostatiques les plus utilisées. D’après [7] [3] [38] [14] [49] [56] [65] [54] Ponction transcutanée Récidives -Drainage seul Nécessité de 2 à 4 interventions pour 6 cas sur 8 dans l’étude de Boland et coll. [7] Nécessité d’une intervention chirurgicale pour 1 cas sur 4 dans l’étude de Barr et Holt [3] -Drainage puis injection intra lésionnelles Nécessité d’une 2ème intervention sur 4 cas sur 6 dans l’étude de Kawakami et coll. [38] De même 4 cas sur 45 pour l’étude de Bussadori et coll. [14] Drainage Par drains 13 cas sur 92 ont du subir une 2ème intervention suite à une récidive dans l’étude de Mullen, Matthiesen et Scavelli [49] Prostatectomie Partielle 2 cas avec l’aspirateur chirurgical à ultrasons [56] Omentalisation Sans échoguidage Un cas rapporté par Prigent [54] Un cas sur 20 dans l’étude de White et Williams [65] Omentalisation Avec échoguidage Aucune pour un suivi de 18 à 30 mois après l’intervention sur 10 cas ayant pu être recontactés Les récidives lors d’omentalisation restent rares. Elles peuvent cependant apparaître lors de la persistance de cavité non traitées ou une quantité trop faible d’omentum insérée. Or ce sont des inconvénients qui peuvent être corrigés par l’échographie per-opératoire car elle permet de vérifier ces 2 éléments avant de terminer la chirurgie et l’on peut d’ailleurs voir qu’il n y’a aucune récidive dans notre étude. On note un bon nombre de récidives lors de l’utilisation de drains. Et les 2 récidives 79 rapportées pour la prostatectomie partielle correspondent à la reformation de cavités liquidiennes suite à des fistules urétrales. f) Cas particulier du drainage percutané Cette technique ne constitue pas une technique chirurgicale mais représentante une alternative qui peut être proposée par certains à la place d’une chirurgie c’est pourquoi elle est inclut dans cette discussion. Quatre études ont fait l’objet de publications et l’on note souvent la nécessité de la réalisation de plusieurs drainages suite à récidives (deux drainage en moyenne dans l’étude de Boland et Hardy [7]) ou bien même de passer à un traitement chirurgical (1 cas sur 4 pour Barr et Holt [3]) Certains auteurs préconisent des injections intra-lésionnelles post drainage. Une étude rapporte l’utilisation d’un mélange d’alcool et de sulfate de gentamicine à 3% sur 45 cas présentant un faible taux de récidives (seulement 4 cas ont nécessité un deuxième drainage), cependant dans cette étude, le suivi n’a duré que 6 mois et des récidives peuvent donc ne pas avoir été détecté.[14] Une autre étude rapporte l’utilisation d’huile d’arbre à thé utilisé comme topique pour ses propriétés antimicrobiennes notamment en dermatologie et gynécologie humaine. Mais cette étude ne présente que 6 cas et 4 sur les 6 ont nécessité 2 drainages [38]. Les résultats après injection intra-lésionnelle sont donc équivalents à ceux du drainage simple et on note un taux de récidives assez important et la nécessité de réintervenir 2 fois en moyenne. Cette technique reste tout de même intéressante dans le cadre des animaux débilités qui ne pourraient supporter une anesthésie générale puisque la ponction transcutanée est réalisable sous simple sédation voir vigile selon les animaux. 4. Les limites et les points forts de cette étude La réalisation d’une telle étude est difficile dans le recrutement des cas. En effet en fonction de la provenance des cas, certains ont suivi des traitements médicaux prescrits par leur vétérinaire traitant différents de celui prévu par le protocole. On note aussi pour 7 cas sur 14 des pathologies associées (hernies périnéales, nécrose vésicale, macroadénome hypophysaire) ce qui entraîne forcément un biais dans l’appréciation des complications et de la récupération des animaux par rapport à l’intervention chirurgicale étudiée. Cependant si l’on exclut tous ces animaux de l’étude les résultats deviennent moins représentatifs étant donné le faible nombre de cas. Cette étude a cependant le mérite de se baser sur un suivi associant un examen clinique et un suivi échographique qui est rarement réalisé dans celles présentant les autres techniques chirurgicales. De plus un suivi de 18 à 30 mois a été obtenu téléphoniquement ce qui permet d’avoir une réelle vision de l’évolution à long terme. 80 E. Conclusion Le résultat de cette étude indique que l’omentalisation prostatique longitudinale sous assistance échographique per-opératoire est facilement faisable sur tous les cas présentés et qu’elle permet un traitement très satisfaisant des kystes et abcès prostatiques se traduisant par un traitement complet des cavités en post opératoire. Cette technique présente donc de bons résultats cliniques (absence de réapparition de symptômes prostatiques, retour à la normale de l’échogénicité du parenchyme prostatique, et seulement une cavité anéchogène résiduelle non symptomatique à 12 mois). Mais aussi de bons résultats auprès des propriétaires chez qui on peut noter une satisfaction globale importante (Sortie d’hospitalisation sous 48 heures dans la plus part des cas, peu de contraintes post-opératoires, absence de récidives) En effet, cette technique permet d’associer les avantages de la ponction sous assistance échographique transcutanée tout en diminuant très fortement les risques de récidives grâce à la mise en relation des cavités entre elle lors du passage du clamp. Elle présente également les avantages de l’omentalisation intra-capsulaire par la mise en place des drains naturels que sont les pédicules d’omentum, tout en diminuant les risques de lésions urétrales puisque la dissection des cavités ne se fait pas à l’aveugle par palpation digitée. 81 82 Annexes Ces animaux ont été présentés à l’ENVL, par les consultations de Chirurgie, de Médecine, par le CERREC ou le SIAMU en fonction des symptômes prédominants lors de l’admission et de la gravité de ces derniers. 83 Race Croisé labrador Porcelaine Beauceron Bull terrier Epagneul breton Labrador Rottweiler N° de dossier N° du cas L00-31906 Cas n° 1 L06-4799 Cas n° 2 L06-1435 Cas n° 3 L06-6056 Cas n° 4 L06-6246 Cas n° 5 L07-295 Cas n° 6 L07-372 Cas n° 7 7 10 10 7 12.5 8 8 Age (ans) Cachexie, dysurie uropéritoine Abattement modéré douleur abdominale Polyuro-polydipsie masse dépressible en région péri-anale gauche Douleur abdominale incontinence urinaire déficits locomoteurs des postérieurs Abattement, anorexie douleur abdominale ténesme Hématurie, prostate basculée dans l’abdomen Abattement, dysorexie ténesme, incontinence urinaire Symptômes majeurs 84 0/1 0 / Nombreuses 3/2 Nombreuses / 2 Nombreuses / 1 1/1 3/4 Nombre et localisation des cavités Lobe G / Lobe D 90 95 100 115 120 110 110 Durée de la chirurgie (minutes) Absence Incontinence urinaire d’1 mois Absence Absence Absence Hématurie de 24h Incontinence urinaire de 3 j. Absence Absence Absence Absence Absence Hématurie de 48h Absence Récidives Absence Complications BEG, propriétaire satisfait Coordonnés non valides 6 Parfait au niveau prostatique mais décès suite à un macroadénome hypophysaire 27 2 2 Coordonnés non valides 2 Coordonnés non valides 29 BEG, propriétaire satisfait Résultats 12 Persistance d’une cavité asymptomatique Suivi : Durée en mois Tableau 11 : Annexe 1 : Tableau récapitulatif des caractéristiques principales des différents cas de cette étude Nécrose vésicale découverte lors de l’intervention Hernie périnéale associée Remarques Berger Allemand Rottweiler Braque de Weimar Springer Spaniel Croisé labrador Croisé type braque Dogue Argentin L07-392 Cas n° 8 L07-492 Cas n° 9 L07-1507 Cas n° 10 L07-1535 Cas n° 11 L07-2895 Cas n° 12 L07-3595 Cas n° 13 L07-4794 Cas n° 14 7 9 7 7 7 9 6 Oligospermie, difficultés locomotrices, douleur abdominale, dysurie, ténesme Abattement, hématurie, masse abdominale palpable Constipation, ténesme, hémochésie, douleur abdominale masses bilatérales de consistance liquidienne en région péri-anale Ténesme et constipation chronique, dyschésie masse abdominale palpable Hématurie, incontinence Ténesme, épreinte masse de consistance liquidienne en région péri-anale Dysorexie, hématurie pollakiurie, incontinence 85 Nombreuses / Nombreuses 2/3 Nombreuses / Nombreuses 2/1 Nombreuses / Nombreuses 2/1 1/2 80 110 90 95 100 120 120 Absence Légère incontinence par goutte de 2 j Absence 22 Absence BEG, propriétaire satisfait 19 BEG, propriétaire satisfait Coordonnés tel non valides BEG, propriétaire satisfait 2 BEG, propriétaire satisfait 25 7 Parfait au niveau prostatique mais décès suite à un hémangiosarcome 22 Légère dyschésie persistante 26 Absence Absence Absence Absence Absence Absence Absence Incontinence fécale diminuant au bout de quelques mois. Incontinence urinaire d’1 mois Absence Absence Résection d’un kyste paraprostatique également Hernie périnéale associée Hernie périnéale associée Hernie périnéale associée Hernie périnéale associée, Masse paraprostatique adhérente au colon ANNEXE N°2 Cas n°1 Simba dossier L00-31906 Commémoratifs : Simba est un chien croisé labrador de 8 ans, non stérilisé, non à jour dans ses vaccinations et vermifugé une fois par an. Il vit en maison avec jardin et est nourrit à base de croquettes de supermarché. Anamnèse : Première consultation à l’ENVL le 08 Février 2007. L’apparition des symptômes date d’un an environ. La propriétaire rapporte de l’abattement, de la dysorexie et une incontinence urinaire, avec perte urinaire goutte à goutte depuis un an. Une semaine avant la consultation, Simba présente des épisodes de tremblement et de ténesme, associé à des selles molles et en plus petite quantité Eléments symptomatiques majeurs à la consultation : -dysorexie -abattement -ténesme -incontinence urinaire -hypertrophie prostatique majeure au toucher rectal avec disparition du sillon médian -palpation non douloureuse -raideur du train arrière Examens complémentaires o o o o Examens biochimiques : Dans les valeurs usuelles Hémogramme : Leucocytose neutrophilique modérée (24400 leucocytes) Culot urinaire : Quelques hématies et débris épithéliaux Echographie abdominale : cholécystite avec boue biliaire en quantité importante, foie hyperéchogène. Nœuds lymphatiques iliaques médiaux hypertrophiés. Echographie prostatique : o Nombre de cavité : 4 grosses cavités au niveau du lobe droit et 3 au niveau du lobe gauche. Liquide purulent lors de la ponction de 2 de ces cavités (une dans le lobe droit et une dans le lobe gauche. o Aspect : nombreuses cavités anéchogènes à contour irréguliers au sein d’un parenchyme hyperéchogène. Hypertrophie modérée. 86 Traitement mis en place : o Injection de Tardak® le 08/02/2007 o Rilexine® 20 mg/kg/jour jusqu’à la chirurgie Chirurgie : o Déroulement le 14/02/2007 selon le protocole exposé dans « matériel et méthodes » o Durée : 110 minutes Post-opératoire : Au lendemain de l’intervention, Simba est en bon état général et ses examens cliniques généraux ne présentent pas d’anomalies. Ses propriétaires le récupèrent 48 heures après la chirurgie. Ils rapportent une reprise d’un bon état général très rapidement. Suivi : o A 2 semaines : Retrait des points le 01/03/07, bonne cicatrisation de la plaie de laparotomie. Pas d’anomalies à l’examen clinique. La propriétaire rapporte un retour de l’entrain et de la vivacité de Simba. 2 cavités hypoéchogènes sont visibles à l’échographie o A 1 mois : 2 cavités hypoéchogènes restent visibles à l’échographie mais sans signes cliniques associés. o A 2 mois : Persistance des 2 cavités, le parenchyme devient plus homogène. Absence de signe clinique associé. o A 12 mois : Une cavité reste visible mais toujours sans aucun signe clinique associé. o Suivi téléphonique : Impossible car les coordonnées téléphoniques ne sont plus valides. 87 ANNEXE N°3 Cas n°2 Rip dossier L06-4799 Commémoratifs : Rip est un chien porcelaine de 8 ans, non stérilisé, plus vacciné depuis 2000 et correctement vermifugé. Anamnèse : Rip est amené chez son vétérinaire traitant début septembre 2006 pour des difficultés locomotrices au niveau des postérieurs et une douleur importante à la palpation des vertèbres lombaires. Des radiographies lombaires mettent en évidence une spondylodiscite principalement au niveau de l’espace vertébral L4-L5 et une hypertrophie prostatique. Devant la faible amélioration des symptômes après divers traitements antibiotiques et antalgiques, Rip est référée à l’ENVL le 12/10/2006. Eléments symptomatiques majeurs à la consultation : -Hyperalgie à la manipulation -Incontinence urinaire -Prostatomégalie -Parésie des postérieurs, réflexes normaux, déficit à l’hémi locomotion des 2 membres postérieurs -Amélioration des symptômes après quelques jours d’hospitalisation et d’un traitement à base de : - tramadol 200mg PO sid (TOPALGIC LP) - céfalexine 20mg/kg PO bid (RILEXINE) - enrofloxacine 5mg/kg PO sid (BAYTRIL) - alfuzosine 0,1mg/kg PO sid (XATRAL) - prednisolone 0,5 mg/kg SC sid (MEGASOLONE) - physiothérapie passive BID. Au contrôle le 08/01/2007, la prostate a retrouvé une taille dans les valeurs usuelles mais une zone kystique mal délimitée au niveau du lobe droit de la prostate est repérée. Le toucher rectal montre une dissymétrie prostatique et la palpation abdominale est douloureuse. La castration ainsi que l’omentalisation prostatique sous échoguidage est décidée Examens complémentaires o Bilan biochimique pré-opératoire : Dans les valeurs usuelles o Hémogramme : Dans les valeurs usuelles o Culot urinaire sur urine prélevée par cystocentèse : Nombreux cristaux de struvite, quelques leucocytes et rares cylindres 88 Echographie prostatique : o Nombre de cavité : une cavité mal délimitée de 10mm de diamètre en partie dorsale du lobe droit. o Aspect : prostate de taille normale avec un parenchyme homogène. Chirurgie : o Déroulement le 09/01/2007 selon le protocole exposé dans « matériel et méthodes ».Une deuxième cavité au niveau du lobe gauche est repérée lors de la visualisation échographique per-opératoire et donc traitée. o Durée : 110 minutes Post-opératoire : o Immédiat : Au lendemain de l’intervention, Rip est en bon état général et ses examens cliniques généraux ne présentent pas d’anomalies. Il urine correctement mais une hématurie macroscopique est encore visible. o Hospitalisation : Arrêt de l’hématurie dès le 11/01. Une légère collection est visible à gauche du fourreau à l’opposé de la plaie de laparotomie. Sortie le 11/01 o Traitement : marbofloxacine 4 mg / kg SID pendant 8 semaines au total et méloxicam 0.1 mg / kg pendant 10 jours. Suivi : o A 2 semaines : Retrait des points, bonne cicatrisation de la plaie de laparotomie. Aspect trouble de la région prostatique (expliquée par la présence d'air et d'inflammation locale) mais prostate compacte, absence de cavité, diminution de l'hétérogénéité. Absence d'hématurie, d'incontinence sous toutes ses formes et très bon état général. o A 1 mois : Contour de la prostate très circonscrit, le parenchyme est beaucoup plus homogène, absence de cavité et présence de l'omentum bien visible dans les deux lobes. Absence d’incontinence et très bon état général. o A 2 mois : Prostate très homogène, présence de l'omentum dans les deux lobes, pas de cavité visible. Aucune anomalie à l’examen clinique général. Arrêt du Marbocyl® o Suivi téléphonique : Impossible car les coordonnées téléphoniques ne sont plus valides. 89 ANNEXE N°4 Cas n°3 Jo dossier L06-1435 Commémoratifs : Jo est un chien Beauceron de 12.5 ans, non stérilisé, correctement vacciné et vermifugé. Anamnèse : Une échographie abdominale est réalisée en Avril 2006 par le vétérinaire traitant lors d’un épisode de dysurie et d’abattement. A ce moment là, une hypertrophie prostatique, associée à la présence de kystes est mise évidence. Un traitement à base d’acétate de delmadinone (Tardak®), de finastéride (Chybro-proscar®) et d’enrofloxacine (Baytril®) a été mis en place ce qui a permis la régression des symptômes. Le 27 Septembre 2006, en consultation à l’ENVL, la propriétaire rapporte une baisse de l’état général (anorexie et abattement) depuis 2 jours alors que le traitement est arrêté depuis 1 mois. Eléments symptomatiques majeurs à la consultation : -Abattement et anorexie depuis 2 jours -Palpation abdominale caudale douloureuse -Le toucher rectal ne permet pas de palper la prostate, basculée dans l’abdomen. -Ténesme -Souffle apexien gauche de grade II/VI -Arthrose des postérieurs Examens complémentaires o Examens biochimiques : Augmentation des PAL (2646 U/L) o Hémogramme : Légère thrombocytose o Culot urinaire sur cystocentèse: Leucocyturie très modérée associée à quelques germes en forme de bâtonnets. Rares hématies. o Echographie abdominale : Epaississement de la paroi vésicale compatible avec une cystite chronique ou moins probablement une infiltration tumorale. Echographie prostatique : o Nombre de cavité : .une cavité au niveau du lobe droit et 5 à 6 cavités anéchogènes coalescentes au niveau du lobe gauche. o Aspect : Hypertrophie globale, présence d’un liseré anéchogène sous capsulaire sur tout le pourtour prostatique. Le parenchyme du lobe droit est homogène alors que le lobe gauche est complètement remanié. 90 Traitement mis en place - Acétate de delmadinone (Tardak®) - Finastéride (Chybro-proscar®) - Enrofloxacine (Baytril®) -Méloxicam (Métacam®) Devant l’absence d’amélioration échographique, un traitement chirurgical est décidé. Chirurgie : o Déroulement le 17/10/2006 selon le protocole exposé dans « matériel et méthodes » o Durée : 120 minutes Post-opératoire : o Immédiat : Réveil aux soins intensifs étant donné son âge. Réveil calme et sans anomalies. Au lendemain de l’intervention, Jo est en bon état général et ses examens cliniques généraux ne présentent pas d’anomalies. Il sort des hôpitaux dès le lendemain de l’intervention. o Traitement : Marbofloxacine 5 mg / kg SID et Méloxicam 0.1 mg / kg pendant 10 jours. Suivi : o A 2 semaines : Retrait des points, bonne cicatrisation de la plaie de laparotomie. Parenchyme prostatique légèrement hétérogène. Pas de cavités anéchogènes visibles o A 1 mois : Bon état général, pas d’anomalies à l’examen clinique. Parenchyme prostatique plus homogène que précédemment. Absence de cavités anéchogènes o A 2 mois : Bon état général, pas d’anomalies à l’examen clinique. Parenchyme prostatique homogène et diminution de taille de la prostate. Absence de cavités anéchogènes o Suivi téléphonique : Impossible car les coordonnées téléphoniques ne sont plus valides. 91 o ANNEXE N°5 Cas n°4 Keysso dossier L06-6056 Commémoratifs : Keysso est un chien bull terrier non stérilisé de 7 ans correctement vacciné et vermifugé. Il vit en appartement avec un autre chien et un chat. Il est nourrit avec une alimentation sèche. Il a subit 5 mois auparavant l’exérèse d’un mastocytome de grade II au niveau du membre pelvien droit, avec marges d’exérèse non saines. Anamnèse : Keyso est présenté à la consultation à l’ENVL le 30/11/2006 pour une hématurie macroscopique évoluant depuis 5 jours, non associée à une dysurie, ni à une répercussion sur l’état général. Eléments symptomatiques majeurs à la consultation : -Bon état général -Hématurie macroscopique -Masse au niveau de l’abdomen caudal à la palpation -Prostate non palpable au toucher rectal -Adénomégalie discrète du nœud lymphatique poplité droit Examens complémentaires o Hémogramme : Dans les valeurs usuelles o Culot urinaire sur urine prélevée par cystocentèse : nombreux cristaux de struvite, nombreuses hématies, quelques leucocytes, quelques débris cellulaires Echographie prostatique : o Nombre et aspect des cavités : 2 cavités anéchogènes coalescentes dans le lobe droit et pluricavitaires (de plus petite taille) dans le lobe gauche. Traitement mis en place : Suite à la première consultation -Acétate de delmadinone (Tardak®) -Sulfamide-triméthoprime (Septotryl®) -Contrôle 3 semaines plus tard 92 Faible réponse après 3 semaines : ajout d’enrofloxacine (Baytril®) au premier traitement puis décision d’intervention chirurgicale. Chirurgie : o Déroulement le 21/12/2006 selon le protocole exposé dans « matériel et méthodes » o Durée : 115 minutes Post-opératoire : o Immédiat : Au lendemain de l’intervention, Keysso est en bon état général et ses examens cliniques généraux ne présentent pas d’anomalies. Sortie le 22/12/2006. o Traitement : enrofloxacine 5 mg / kg SID pendant 6 semaines et méloxicam 0.1 mg / kg pendant 10 jours. Suivi : o A 2 semaines : Retrait des points, bonne cicatrisation de la plaie de laparotomie. Récupération rapide de l’entrain selon les propriétaires. Parenchyme prostatique légèrement hétérogène. Pas de cavités anéchogènes visibles o A 1 mois : Bon état général, pas d’anomalies à l’examen clinique. Parenchyme prostatique plus homogène que précédemment. Absence de cavités anéchogènes o A 2 mois : Bon état général, pas d’anomalies à l’examen clinique. Parenchyme prostatique homogène et diminution de taille de la prostate. Absence de cavités anéchogènes Lors du suivi téléphonique en Mai 2009 (29 mois post-opération) la propriétaire est très satisfaite par l’intervention, elle ne rapporte aucun inconvénients post opératoire à court ni à long terme et aucune réapparition de signes d’atteinte prostatique. Actuellement, Keysso est toujours en vie et présente un bon état général. 93 ANNEXE N°6 Cas n°5 Youki dossier L06-6246 Commémoratifs : Youki est un chien épagneul breton non stérilisé de 10 ans correctement vacciné et vermifugé. Il vit en maison et est nourrie à base d’une ration ménagère composé de soupe et de viande hachée Les propriétaires rapportent une fracture du membre pelvien gauche entre 4et 5 ans. Anamnèse : Les premiers signes sont apparus en septembre 2006 avec du ténesme mais sans modifications de la consistance des selles. Une aggravation est rapportée fin octobre avec l’apparition d’une poly-dypsie ce qui motive la consultation chez leur vétérinaire traitant qui objective une prostatomégalie et réalise une injection d’acétate de delmadinone (Tardak®). Ce traitement n’apporte pas de rémission des symptômes, une nouvelle injection de Tardak® est à nouveau réalisée. Mais devant l’absence d’évolution, Youki est référé à l’ENVL le 11 Janvier 2007. Eléments symptomatiques majeurs à la consultation : -Bon état général -Présence d’une masse dépressible mais incoercible en regard de la région périanale gauche -Hypertrophie symétrique de la prostate au toucher rectal associé à un basculement ventral -Polyuro-polydipsie rapportée par les propriétaires Examens complémentaires o Bilan biochimique: Dans les valeurs usuelles o Hémogramme : Discrète anémie normocytaire normochrome o Culot urinaire sur urine prélevée par miction naturelle : Très nombreux leucocytes associés à quelques cellules d’aspect épithélial. Echographie prostatique : o Nombre de cavité : Une grande cavité anéchogène de 3 cm est repérée dorsalement et 4 plus petite en position ventrale. 3 cavités se trouvent dans le lobe gauche et 2 dans le lobe droit. o Aspect : Hypertrophie prostatique symétrique avec un parenchyme hétérogène compatible avec une hyperplasie glandulokystique associée à des kystes ou abcès prostatiques. 94 Devant les signes cliniques et l’association à une hernie périnéale, il est décidé d’intervenir chirurgicalement sans attendre pour le traitement de la hernie périnéale et la castration ainsi que l’omentalisation prostatique sous échoguidage. . Chirurgie : o Déroulement le 18/01/2007 selon le protocole exposé dans « matériel et méthodes » pour ce qui est du traitement des kystes et abcès prostatiques et réalisation du temps abdominal du traitement de la hernie périnéale par colopexie et déférentopexie. Le temps périnéal est réalisé ultérieurement. o Durée : 100 minutes Post-opératoire : o Immédiat : Youki est transféré aux soins intensifs pour son réveil qui se déroule sans anomalies. Il semble douloureux pendant la nuit postintervention ce qui motive la mise en place d’une perfusion de morphine, lidocaïne, kétamine. Dès le lendemain le protocole analgésique est diminué progressivement. On note une hématurie marquée après le retrait de la sonde durant moins de 24h. Devant le bon état général de Youki, il est rendu à ses propriétaires le 20 janvier. o Traitement : marbofloxacine 2 mg / kg SID et céfalexine 20 mg / kg jusqu’au retrait des points. Suivi : o A 2 semaines : Retrait des points, bonne cicatrisation de la plaie de laparotomie. Une incontinence urinaire durant les 2 premières nuits après sa sortie des hôpitaux est rapportée par les propriétaires. Pas d’anomalies lors de l’émission des selles. Diminution de l’hétérogénéité du parenchyme prostatique ainsi que de la taille de la prostate à l’échographie. Persistance de l’omentum en place. Poursuite du traitement à base de Marbofloxacine. o A 1 mois : Bon état général. Très légère hétérogénéité du parenchyme prostatique. Absence de cavités anéchogènes. o A 2 mois : Pas d’anomalies à l’examen clinique général. Parenchyme prostatique homogène et absence de cavités anéchogènes o Suivi téléphonique : Impossible car les coordonnées téléphoniques ne sont plus valides. 95 ANNEXE N°7 Cas n°6 Maxwell dossier L07-295 Commémoratifs : Maxwell est un chien labrador non stérilisé de 10 ans correctement vacciné et vermifugé. Il est nourrit avec des rations ménagères depuis début Janvier 2007 car il éprouve des difficultés à la préhension des croquettes. Il a présenté des crises convulsives il y a 2 ou 3 ans. Il est sous traitement à base de lévothyroxyne (Forthyron®) pour une hypothyroïdie secondaire. Fin janvier 2007, devant la présentation de troubles neurologiques, un IRM est réalisé qui met en évidence la présence d’un macroadénome hypophysaire. Une radiothérapie est effectuée à Maison-Alfort en Mars 2007 mais s’avère peut efficace. Anamnèse : Lors d’une échographie abdominale mi janvier 2007, le vétérinaire traitant visualise des kystes paraprostatiques. Il réalise une injection d’acétate de delmadinone (Tardak®) et instaure un traitement à base de marbofloxacine (Marbocyl®). Ces kystes sont toujours présents lors de la consultation à l’ENVL fin janvier 2007 avec la mise en évidence d’une hypertrophie prostatique associée à une hétérogénéité de son parenchyme ainsi que la présence d’un ou plusieurs kystes paraprostatiques, semblant trouver leur origine dans le lobe gauche. Les symptômes prostatiques sont occultés durant quelques mois étant donné les symptômes liés à la tumeur hypophysaire ainsi que son traitement (fatigabilité, polyuro-polydipsie et problèmes dermatologiques cortico-induits) Au mois de mai, Maxwell présente à nouveau un inconfort ventral, le vétérinaire traitant réalise une injection de Tardak® qui semble diminuer cet inconfort. Devant les douleurs abdominales de plus en plus intenses et de nombreux épisodes de cystites, les propriétaires consultent à l’ENVL le 4 Juin 2007 enfin d’envisager la réalisation d’une intervention chirurgicale au niveau de la prostate. Eléments symptomatiques majeurs à la consultation : -Abattement modéré -Palpation abdominale inconfortable en région crâniale et ventrale -Le toucher rectal met en évidence une prostatomégalie et un basculement de la prostate dans l’abdomen -Squamosis, plaques de lichénification avec raréfaction du poil en région de l’auge, compatibles avec une calcinose -Nœuds lymphatiques préscapulaires discrètement hypertrophiés 96 Examens complémentaires o Bilan biochimique pré-opératoire : Discrète hypoalbuminémie o Hémogramme : Dans les valeurs usuelles o Culot urinaire sur urine prélevée par cystocentèse : uniquement quelques cristaux amorphes o Echographie abdominale : images compatibles avec une surcharge hépatique (probablement secondaire à la corticothérapie) Echographie prostatique : o Nombre de cavité : Une cavité anéchogène de 25mm de diamètre, très caudale et latéralisée à droite. Plusieurs cavités anéchogènes, de pourtours bien délimités qui déforment la capsule au sein du lobe droit o Aspect : Prostate de parenchyme discrètement hétérogène avec des zones modérément hyperéchogènes Chirurgie : o Déroulement le 5 juin 2007 selon le protocole exposé dans « matériel et méthodes » o Durée : 95 minutes Post-opératoire : o Immédiat : Maxwell est transféré au service de soins intensifs pour son réveil en fin de matinée. Ses examens cliniques ne présentent pas d’anomalies mais il est assez algique dans les 24 heures postopération. Le lendemain il reste légèrement douloureux à la manipulation mais est en bon état général. Sa sonde urinaire est retirée. Etant donné son bon état général il est transféré au service de médecine. o Traitement : marbofloxacine 4 mg / kg SID et amoxicilline/acide clavulanique 12.5 mg / kg BID et méloxicam 0.1 mg / kg pendant 10 jours. Puis poursuite de la marbofloxacine durant 6 semaines. 97 Suivi : o A 2 semaines : Retrait des points, bonne cicatrisation de la plaie de laparotomie. Les propriétaires de Maxwell rapportent un meilleur état général ainsi qu’un regain d’entrain lors de ses sorties. Sa paroi abdominale est souple et sa palpation non douloureuse. On note à l’échographie abdominale, une diminution de la taille de la prostate et une disparition des cavités anéchogènes intraprostatiques. L’omentum est visible dans les 2 lobes et aucun signe de nécrose n’est visible. Persistance de petits kystes d’environ 10 mm dans les mésos péri-prostatiques sans aucun risque pathologique. Poursuite du traitement à base de marbofloxacine. o A 1 mois : Pas de réapparition de signes cliniques en rapport avec la prostate. Parenchyme prostatique homogène et absence de cavités anéchogènes. o A 2 mois : Pas de modifications par rapport au contrôle à 1 mois Lors du suivi téléphonique en Mai 2009, la propriétaire rapporte une amélioration au niveau du syndrome prostatique mais l’appréciation reste difficile étant donné le macroadénome hypophysaire de Maxwell qui engendre de nombreux autres symptômes. Il décède en Novembre 2007 après des troubles neurologiques et un coma mais sans réapparition de signes de pathologie prostatique jusque là. 98 ANNEXE N°8 Cas n°7 Romeo dossier L07-372 Commémoratifs : Romeo est un chien Rottweiler stérilisé depuis peu de 7 ans correctement vacciné et vermifugé. Anamnèse : Il est présenté à la consultation en urgence le 17 janvier 2007 suite à l’évolution d’une prostatite depuis 1 mois et demi. En effet, Roméo présente depuis 1 mois et demi de la dysurie, des selles laminées et une hypertrophie prostatique au toucher rectal. Le vétérinaire traitant a mis en place un traitement médical à base d’acétate de delmadinone (Tardak®) et d’antibiotique (non précisé) durant 15 jours. Un traitement chirurgical a ensuite été réalisé avec la castration de Romeo dans un premier temps puis une laparotomie afin de pratiquer une cystotomie et un lavage vésical en raison de son contenu purulent et d’une paroi d’aspect épaissi et inflammatoire. L’abcès prostatique n’a été ni aspiré ni omentalisé. Eléments symptomatiques majeurs à la consultation : -Cachectique (perte de 12 kg en un mois) -Dysurie -Uropéritoine et collection liquidienne sous cutanée et scrotale Examens complémentaires o Hémogramme : Légère anémie et leucocytose neutrophilique marquée (65200 leucocytes/mm3) o Echographie abdominale : Epanchement abdominal important en région abdominale caudale avec inflammation des séreuses compatible avec une péritonite. o Urètrographie : Perte de contraste abdominal caudal compatible avec une péritonite. Amincissement de la colonne de contraste compatible avec une compression intra ou extra-luminale urétrale certainement d’origine prostatique Echographie prostatique : o Nombre de cavité : une cavité hypoéchogène entourée d’une capsule discrètement hyperéchogène est localisée au niveau du lobe droit. o Aspect : Prostate asymétrique et lobe droit au parenchyme très hétérogène 99 Chirurgie : o Déroulement le 17 janvier 2007 en fin de journée. Une collection liquidienne est présente entre la peau et la paroi musculaire. Une péritonite est observée. Un foyer de nécrose situé sur la vessie entraîne un écoulement d’urine partiellement empêché par l’adhérence d’une anse intestinale. L’omentalisation de la cavité est réalisée selon le protocole présenté dans « matériel et méthodes ». Puis une cystectomie partielle est pratiquée (environ un tiers de la vessie est retiré) et une sonde de cystotomie est mise en place. Les anses intestinales et l’épiploon sont décollés, la fibrine est retirée et l’abdomen est rincé puis refermé. Enfin un drain sous cutané est mis en place. o Durée : 90 minutes Post-opératoire : o Immédiat : Romeo est transféré aux soins intensifs pour son réveil. Il se réveille lentement et est peu réactif durant les 24 heures suivant l’intervention. Le 19 Janvier Romeo est plus réactif et s’alimente seul mais avec un faible appétit. Ses examens cliniques ne présentent pas d’anomalies hormis une hématurie. La sonde urétrale est retirée le 19 janvier en fin de journée. Le drain sous cutané est retiré le 20 janvier et contient un pus stérile. Suite à la perte de 2 kg depuis son hospitalisation, une sonde nasoœsophagienne est mise en place afin de pouvoir le nourrir correctement. En raison de la nette amélioration de son état général, de la diurèse correcte avec arrêt de l’hématurie et de la reprise d’une alimentation spontanée convenable, Romeo est rendu à ses propriétaires 6 jours après son intervention chirurgicale. o Traitement à réaliser lors de la sortie du Siamu: marbofloxacine 2 mg / kg SID et céfalexine 20 mg / kg BID jusqu’au retrait des points. Puis marbofloxacine pendant encore 4 semaines. Vidange fréquente de la vessie par la sonde de cystotomie. Suivi : o A 2 semaines : Retrait des points, bonne cicatrisation de la plaie de laparotomie. Parenchyme prostatique encore assez hétérogène et absence de cavités hypoéchogènes visibles. La propriétaire rapporte quelques pertes urinaires. 100 o A 1 mois : Retrait de la sonde de cystotomie. Bon état général. Les pertes urinaires ont cessées. Parenchyme prostatique plus homogène et absence de cavités anéchogènes. o A 2 mois : Bon état général, pas d’anomalies à l’examen clinique. Parenchyme prostatique homogène et diminution de taille de la prostate. Absence de cavités anéchogènes Lors du suivi téléphonique en Mai 2009 (27 mois post-opération), la propriétaire est très satisfaite par l’intervention, elle rapporte quelques pertes urinaires post opératoire dans un premier temps mais un arrêt assez rapide et aucune réapparition de signes d’atteinte prostatique. Actuellement, Roméo est toujours en vie et présente un bon état général. 101 ANNEXE N°9 Cas n°8 Roxy dossier L07-392 Commémoratifs : Roxy est un chien Berger Allemand non stérilisé de 6 ans correctement vacciné et vermifugé. Il est nourri avec une alimentation sèche de supermarché complétée par des restes ménagers. Anamnèse : Roxy est présenté en consultation de chirurgie à l’ENVL le 23 janvier pour un deuxième avis suite à la détection d’une masse située caudalement près du rectum. Lors de cette consultation pour anorexie depuis 2 jours, Roxy a été placé sous antiinflammatoires et antibiotiques (non précisés). Eléments symptomatiques majeurs à la consultation : -Dysorexie -Hématurie -Pollakiurie -Incontinence en gouttes en continue -Roxy est très agressif ce qui complique considérablement sa manipulation -Masse très fortement compatible avec une hernie périnéale Examens complémentaires o Radiographie abdominale : Effet de masse à droite compatible avec une organomégalie (prostate, nœud lymphatique, vessie…) ou une tumeur. Iléus paralytique o Echographie abdominale : pyélectasie du rein droit avec hyperéchogénicité de la corticale et dilatation de l’uretère proximal compatible avec un méga-uretère par obstruction ou une pyélonéphrite. Echographie prostatique : o Nombre de cavité : Images tubulaires anéchogènes de part et d’autre de la prostate compatible avec des kystes ou abcès paraprostatiques. Deux cavités anéchogènes au niveau du lobe droit et une au niveau du lobe gauche. o Aspect : Prostatomégalie avec aspect hétérogène du parenchyme compatible avec une prostatite ou une hyperplasie glandulokystique. 102 Chirurgie : o Déroulement le 28 janvier selon le protocole présenté dans « matériel et méthodes ». De plus, une masse para-prostatique de 8 cm de diamètre environ présentant un contenu hétérogène nécrotique et adhérente au colon est retirée mais elle ne semble pas provenir macroscopiquement du parenchyme prostatique. Le temps abdominal et périnéal de la hernie périnéale sont également réalisés. o Durée : 120 minutes Post-opératoire : o Immédiat : Au lendemain de l’intervention, Roxy est en bon état général et ses examens cliniques généraux ne présentent pas d’anomalies. Il rentre chez ses propriétaires 3 jours après l’intervention. o Traitement : marbofloxacine 4 mg / kg SID pendant 6 semaines et méloxicam 0.1 mg / kg pendant 10 jours. Suivi : o A 9 jours post chirurgie : Roxy est ramené par ses propriétaires le 6 février pour un « gonflement de la plaie ». Son examen clinique révèle une douleur importante à la palpation abdominale, il présente de l’hémochésie et une incontinence urinaire permanente. Une masse chaude et dépressible est palpable en regard de la plaie de chirurgie. Une échographie abdominale est réalisée et met en évidence une éventration au niveau de la plaie de chirurgie. La plaie est reprise chirurgicalement le jour même. o A 3 semaines : (le 19 février): Depuis la reprise de la plaie, Roxy présente une diarrhée nauséabonde se traduisant par des pertes fécales incontrôlées. L’incontinence urinaire a très fortement régressée sous traitement à base de phénylpropolamine (Propalin®). On note une anite sévère ainsi qu’une hernie périnéale Pas d’anomalies cependant au niveau de l’échographie prostatique o A 1 mois : Dyschésie et ténesme fécal d’origine indéterminée persistant malgré divers traitement, accompagnés d’incontinence fécale occasionnelle. Toujours pas d’anomalies au niveau prostatique o Suivi téléphonique à 3 mois : Persistance d’épisodes de dyschésie et d’incontinence fécale occasionnelle. Lors du suivi téléphonique en Mai 2009, (26 mois post-opération) la propriétaire rapporte à ce jour un bon état général de Roxy mais la persistance d’une dyschésie avec notamment une durée de défécation importante mais sans réel ténesme apparent. Mais elle n’a plus consulté depuis les suivis post-opératoires. 103 ANNEXE N°10 Cas n°9 O’malley dossier L07-492 Commémoratifs : O’malley est un chien Rottweiler non stérilisé de 9 ans correctement vacciné et vermifugé, vivant en appartement avec un accès à l’extérieur. Anamnèse : O’malley est présenté en consultation à l’ENVL le 25 janvier 2007 pour des difficultés à la défécation. Eléments symptomatiques majeurs à la consultation : -Bon état général -Ténesme -Epreinte -Masse de 20 cm de diamètre, en région périnéale, de consistance liquidienne Devant le diagnostic de hernie périnéale, la décision d’une intervention chirurgicale a été prise. Chirurgie : o Déroulement le jour même. Castration à testicule découvert puis réalisation du temps abdominal de la hernie périnéale. Lors de la réduction obtenu par traction douce sur les organes herniés, la prostate est mise en évidence et apparaît hypertrophiée et entièrement glandulo-kystique. Un kyste sous capsulaire de grande taille est mis en évidence ventralement à la prostate en regard du lobe droit, deux kystes intra-parenchymateux sont mis en évidence grâce à l'échographie per opératoire dans le lobe gauche. Devant l’état de prostate, les cavités sont traitées par ponction et omentalisation sous échographie en complément du traitement chirurgical de la hernie périnéale. o Durée : 120 minutes Post-opératoire : o Immédiat : Au lendemain de l’intervention, O’malley est en bon état général et ses examens cliniques généraux ne présentent pas d’anomalies. Sortie 48 heures après la chirurgie. o Traitement : marbofloxacine 5 mg / kg SID pendant 6 semaines et méloxicam 0.1 mg / kg pendant 10 jours. 104 Suivi : o A 2 semaines : Retrait des points, bonne cicatrisation de la plaie de laparotomie. Récupération très rapide de l’entrain selon les propriétaires. Parenchyme prostatique légèrement hétérogène. Pas de cavités anéchogènes visibles o A 1 mois : Bon état général, pas d’anomalies à l’examen clinique. Parenchyme prostatique plus homogène que précédemment. Absence de cavités anéchogènes o A 2 mois : Bon état général, pas d’anomalies à l’examen clinique. Parenchyme prostatique homogène et diminution de taille de la prostate. Absence de cavités anéchogènes Lors du suivi téléphonique en Mai 2009 la propriétaire est très satisfaite par l’intervention, elle ne rapporte aucun inconvénient post opératoire à court ni à moyen terme. 6 mois après l’intervention, O’malley subit une splénectomie suite au diagnostic d’un hémangiosarcome. Il décède en Août 2007 sans avoir présenté depuis de symptômes pouvant être imputé à la réapparition d’un syndrome prostatique. 105 ANNEXE N°11 Cas n°10 Paros dossier L07-1507 Commémoratifs : Paros est un chien braque de Weimar non stérilisé de 7 ans correctement vacciné et vermifugé. Il vit en maison avec jardin et est nourrit avec une alimentation sèche. Anamnèse : Paros est présenté à l’ENVL en cancérologie le 20 mars 2007 pour 2 masses situées au niveau du pénis. Eléments symptomatiques majeurs à la consultation : -Bon état général -Hématurie -Pertes d’urine en goutte à goutte teintée de sang -Présence de 2 masses au niveau du pénis : suspicion de sarcome de Sticker (suspicion infirmée par les cytoponctions. Un anévrisme pénien est finalement diagnostiqué et traité par cautérisation au laser CO2) -Absence d’anomalies palpables au toucher rectal Echographie prostatique : o Nombre de cavité : Nombreuses cavités au niveau des 2 lobes o Aspect : Prostate de taille augmentée symétriquement et parenchyme hétérogène. Chirurgie : o Déroulement le 29/06/07 selon le protocole présenté dans « matériel et méthode ». o Durée : 100 minutes 106 Post-opératoire : o Immédiat : Au lendemain de l’intervention, Paros est en bon état général et ses examens cliniques généraux ne présentent pas d’anomalies. Sortie 48 heures après la chirurgie. o Traitement : marbofloxacine 5 mg / kg SID pendant 6 semaines et méloxicam 0.1 mg / kg pendant 10 jours. Suivi : o A 2 semaines : Retrait des points, bonne cicatrisation de la plaie de laparotomie. Récupération rapide de l’entrain selon les propriétaires. Parenchyme prostatique légèrement hétérogène. Pas de cavités anéchogènes visibles o A 1 mois : Bon état général, pas d’anomalies à l’examen clinique. Parenchyme prostatique plus homogène que précédemment. Absence de cavités anéchogènes o A 2 mois : Bon état général, pas d’anomalies à l’examen clinique. Parenchyme prostatique homogène et diminution de taille de la prostate. Absence de cavités anéchogènes Lors du suivi téléphonique en Mai 2009 (22 mois post-opération), la propriétaire est très satisfaite par l’intervention, elle ne rapporte aucun inconvénients post opératoire à court ni à long terme et aucune réapparition de signes d’atteinte prostatique. Actuellement, Paros est toujours en vie et présente un bon état général. 107 ANNEXE N°12 Cas n°11 Pari dossier L07-1535 Commémoratifs : Pari est un chien Springer Spaniel non stérilisé de 7 ans correctement vacciné et vermifugé. Il vit en extérieur avec une autre chienne. Il est nourri avec des croquettes. Anamnèse : Pari est présenté en consultation de gastro-entérologie le 27 mars 2007 pour constipation chronique évoluant depuis 5 mois. En effet, depuis novembre Pari présente de la constipation et un ténesme marqué. Les selles sont émises en petite quantité, elles sont molles, mais jamais liquides. Des traces de sang sont parfois observées ainsi que du mucus. Le propriétaire rapporte un anus très inflammé en Novembre. Un traitement a été mis en place par le vétérinaire traitant à base de métronidazole, de pansements digestifs et une alimentation hyperdigestible. L'inflammation de l'anus a rétrocédé mais les difficultés à la défécation sont toujours présentes. Pari a par ailleurs un très bon appétit. Eléments symptomatiques majeurs à la consultation : -Ténesme et constipation chronique depuis plusieurs mois. -Selles molles émises en petite quantité après de longs efforts expulsifs -Hernie périnéale à gauche -Masse abdominale caudale compatible avec une prostate basculée Examens complémentaires o Bilan biochimique: Dans les valeurs usuelles o Hémogramme : Dans les valeurs usuelles Echographie prostatique : o Nombre de cavité : 2 cavités dans le lobe gauche et une dans le lobe droit. Présence de cavités caudalement à la prostate. o Aspect : Le parenchyme apparaît hyperéchogène 108 Chirurgie : o Déroulement le 29 mars 2007 selon le protocole exposé dans « matériel et méthodes » De plus, les multiples kystes paraprostatiques sont ouverts et réséqués. Puis réalisation du temps abdominal de la chirurgie de réduction de la hernie périnéale. o Durée : 95 minutes Post-opératoire : o Immédiat : Au lendemain de l’intervention, Pari est en bon état général mais il présente des difficultés à uriner. Ces difficultés disparaissent environ une semaine après suite à la section des canaux de déférentopexie. le deuxième temps (temps périnéal) de la chirurgie d’hernie périnéale est également réalisé une semaine après le temps abdominal. Pari est rendu à ses propriétaires 2 jours après la réalisation du deuxième temps. o Traitement : marbofloxacine 5 mg / kg SID pendant 6 semaines et méloxicam 0.1 mg / kg pendant 10 jours. Suivi : o A 2 semaines : Retrait des points, bonne cicatrisation de la plaie de laparotomie. Disparition des difficultés urinaires et réapparition rapide d’un très bon état général. Parenchyme prostatique hétérogène mais absence de cavités hypoéchogènes. o A 1 mois : Pas de réapparition de signes cliniques prostatique. Parenchyme prostatique homogène et absence de cavités anéchogènes. o A 2 mois : Pas de modifications par rapport au contrôle à 1 mois Lors du suivi téléphonique en Mai 2009 (25 mois post-opération), le propriétaire est très satisfait par l’intervention d’autant plus que cela durait depuis plusieurs mois sans solutions. Il ne rapporte aucun inconvénients post opératoire à court ni à long terme et aucune réapparition de signes d’atteinte prostatique. Actuellement, Pari présente un très bon état général et encore beaucoup d’entrain à la chasse. 109 ANNEXE N°13 Cas n°12 Bayles dossier L07-2895 Commémoratifs : Bayles est un chien croisé labrador-braque non stérilisé de 7 ans, ni vacciné ni vermifugé mais traité contre les parasites externes tous les mois. Bayles est nourri avec une alimentation sèche. Il est suivi pour des troubles cutanés (alopécie et prurit saisonnier corticosensible) Anamnèse : Bayles est présenté en consultation de médecine le 22 mai 2007 suite à un épisode brutal d’abattement, anorexie, douleur abdominale, constipation et difficultés locomotrices surtout au niveau des postérieurs nettement amélioré au bout de 2 jours après une auto-médication par la propriétaire à base de corticoïdes. Eléments symptomatiques majeurs à la consultation : -Bon état général -Episode d’abattement profond ayant rétrocédé sous corticothérapie ponctuelle -Prostate non palpable par toucher rectal -Masse abdominale caudale ventrale compatible avec la prostate -Glucosurie et hématurie -Troubles cutanés (zones d’alopécie, squamosis généralisé, hyperpigmentation de la peau) Examens complémentaires o Bilan biochimique: Dans les valeurs usuelles o Hémogramme : légère anémie arégénérative avec thrombocytose o Culot urinaire sur urine prélevée par cystocentèse : Culot urinaire macroscopiquement visible. Présence de nombreux débris cellulaires parfois chargés en bilirubine et présence de quelques leucocytes. Pas de signe d'infection du tractus urinaire. Echographie prostatique : o Nombre de cavité : Présence de multiples cavités anéchogènes de 8 à 11 mm dans les 2 lobes. o Aspect : Hypertrophie marquée et hétérogénéité du parenchyme prostatique. 110 Traitement mis en place - Finastéride (Chybro-proscar®) - Méloxicam (Métacam®) - Traitement pour DAPP (Duowin®) - Traitement topique pour les troubles cutanés (Pyoderm®, Humiderm®) Devant la persistance des signes cliniques un traitement chirurgical est décidé. Chirurgie : o Déroulement le 14 juin 2007 selon le protocole exposé dans « matériel et méthodes ». o Durée : 90 minutes Post-opératoire : o Immédiat : Au lendemain de l’intervention, Bayles est en assez bon état général et ses examens cliniques généraux ne présentent pas d’anomalies. Sortie 24 heures après la chirurgie. o Traitement : marbofloxacine 4 mg / kg SID pendant 6 semaines et méloxicam 0.1 mg / kg pendant 10 jours. Suivi : o A 2 semaines : Retrait des points, bonne cicatrisation de la plaie de laparotomie. Récupération rapide de l’entrain selon les propriétaires. Parenchyme prostatique légèrement hétérogène. Pas de cavités anéchogènes visibles o A 1 mois : Bon état général, pas d’anomalies à l’examen clinique. Parenchyme prostatique plus homogène que précédemment. Absence de cavités anéchogènes o A 2 mois : Bon état général, pas d’anomalies à l’examen clinique. Parenchyme prostatique homogène et diminution de taille de la prostate. Absence de cavités anéchogènes. o Suivi téléphonique : Impossible car les coordonnées téléphoniques ne sont plus valides. 111 ANNEXE N°14 Cas n°13 Bandi dossier L07-3595 Commémoratifs : Bandi est un chien croisé de type Braque non stérilisé de 9 ans, non vacciné ni vermifugé. Il vit en liberté dans un grand terrain et est nourrit avec alimentation mixte (industrielle sèche et ménagère). Pas d’antécédents médicaux ni chirurgicaux. Anamnèse : Bandit est présenté en consultation d’urgence le 26 juin 2007 pour constipation et ténesme apparu il y a 2 à 3 semaines. Les propriétaires avaient déjà consulté leur vétérinaire traitant qui avait mis en place un traitement à base d’acétate de delmadinone (Tardak®), d’AINS (Carprodyl®) et d’un cholérétique (Bykahépar®) mais sans amélioration. Eléments symptomatiques majeurs à la consultation : -Bon état général -Constipation, ténesme et hémochésie -Hernie périnéale bilatérale -Prurit anal -Palpation abdominale inconfortable -Prostate non palpable lors du toucher rectal Examens complémentaires o Bilan biochimique: Dans les valeurs usuelles o Hémogramme : Dans les valeurs usuelles Echographie prostatique : o Nombre de cavité : 3 cavités anéchogènes dans le lobe droit et 2 dans le lobe gauche de 1 cm de diamètre environ. o Aspect : hypertrophie prostatique et parenchyme très hétérogène. 112 Chirurgie : o Déroulement le 27 juin 2007. Castration à testicule découvert. Temps abdominal de la chirurgie de traitement de l’hernie périnéale (présence de la prostate dans le sac herniaire) traitement des cavités prostatiques selon le protocole présenté dans « matériel et méthodes » o Durée : 110 minutes Post-opératoire : o Immédiat : Au lendemain de l’intervention, Bandi est en bon état général et ses examens cliniques généraux ne présentent pas d’anomalies. Sortie 48 heures après l’intervention avec rendez vous une semaine plus tard pour le deuxième temps chirurgical de la hernie périnéale. o Traitement : marbofloxacine 2 mg / kg SID pendant 6 semaines et méloxicam 0.1 mg / kg pendant 10 jours. Suivi : o A 10 jours : Retrait des points de la plaie de laparotomie lors du temps périnéal de la chirurgie de traitement de l’hernie périnéale le 07 juillet 2007. o A 1 mois : Réduction de la taille de la prostate et parenchyme plus homogène, persistance d’une petite cavité anéchogène dans le lobe gauche et deux dans le lobe droit qui plaide en faveur d’hématomes et qui n’entraînent aucun symptôme. o A 2 mois : Le parenchyme prostatique a une homogénéité quasi-normale et les cavités ont disparu. Bon état général. Lors du suivi téléphonique en Mai 2009 (22 mois post-opération), la propriétaire est très satisfaite par l’intervention, elle ne rapporte aucun inconvénients post opératoire à court ni à long terme et aucune réapparition de signes d’atteinte prostatique. Actuellement, Bandi est toujours en vie et présente un bon état général. 113 ANNEXE N°15 Cas n°14 Buitre dossier L07-4794 Commémoratifs : Buitre est un chien Dogue Argentin de 7 ans non stérilisé, correctement vacciné et vermifugé. Buitre est un mâle reproducteur diagnostiqué oligospermique en mai 2007. Anamnèse : Buitre est suivi par son vétérinaire traitant depuis environ 1an pour des problèmes de douleurs abdominale intermittentes Buitre a suivi un traitement à base de finastéride, méloxicam et antibiotique non précisé. Cependant il présente des difficultés locomotrices de plus en plus importantes ainsi qu'une douleur abdominale aigue et persistante. Le propriétaire lui administre régulièrement du Contramal® pour le soulager et lui permettre de travailler. Buitre a de plus en plus de mal à uriner et la position pour déféquer devient impossible. Depuis 3 semaines il tombe en marchant. Eléments symptomatiques majeurs à la consultation : -oligospermie -difficultés locomotrices -douleur marquée à la palpation abdominale -dysurie -ténesme Examens complémentaires o Bilan biochimique: Dans les valeurs usuelles o Hémogramme : Dans les valeurs usuelles Echographie prostatique : o Nombre de cavité : Présence d’une cavité anéchogène de 7cm de long sur 4 cm de hauteur située en région ventrale et latéralisée à droite de la prostate. Cette cavité présente une paroi de 1 à 2 mm d’épaisseur. Ainsi que nombreuses cavités anéchogènes au sein des 2 lobes prostatiques. o Aspect : Taille de la prostate augmentée, parenchyme prostatique hétérogène et silhouette irrégulière. 114 Chirurgie : o Déroulement le 02/10/2007 selon le protocole présenté dans « matériel et méthodes » ainsi qu’exérèse du kyste para-prostatique ventral se présentant sous la forme d’une masse pédiculée, constitué d’une capsule fibreuse de 4 mm d’épaisseur, sous tension par la présence d’un liquide hémo-purulent. o Durée : 80 minutes Post-opératoire : o Immédiat : Au lendemain de l’intervention, Buitre est en bon état général et ses examens cliniques généraux ne présentent pas d’anomalies hormis une légère douleur abdominale persistante. Sortie 48 heures après l’intervention chirurgicale o Traitement : marbofloxacine 5 mg / kg SID pendant 6 semaines et méloxicam 0.1 mg / kg pendant 10 jours. Suivi : o A 2 semaines : Retrait des points, bonne cicatrisation de la plaie de laparotomie. Récupération rapide de l’entrain en une semaine selon les propriétaires et disparition rapide d’une légère incontinence par gouttes. Parenchyme prostatique légèrement hétérogène. Pas de cavités anéchogènes visibles o A 1 mois : Bon état général, pas d’anomalies à l’examen clinique. Parenchyme prostatique plus homogène que précédemment. Absence de cavités anéchogènes o A 2 mois : Bon état général, pas d’anomalies à l’examen clinique. Parenchyme prostatique homogène et diminution de taille de la prostate. Absence de cavités anéchogènes Lors du suivi téléphonique en Mai 2009 (19 mois post-opération), la propriétaire elle rapporte uniquement une légère incontinence par gouttes dans les quelques jours post-opératoires mais aucun inconvénient à long terme et aucune réapparition de signes d’atteinte prostatique. Elle est très satisfaite par l’intervention car Buitre a récupéré très rapidement alors qu’ils commençaient à se sentir impuissants face à ces douleurs abdominales apparu depuis environ 1 an. Actuellement, Buitre est toujours en vie et présente un bon état général. 115 116 117 118 Bibliographie 1. ALBOUY M. (2006) Treatment of begnin prostatic hyperplasia with osatérone acetate tablets. In: Proceedings of the 31th World Small Animal Veterinary Congress WSAVA, 831-832 2. BALDOVINI-PEARSON, J. (2005) Contribution à l'étude de la pathologie chirurgicale de la prostate chez le chien : kystes et abcès prostatiques et para-prostatiques. Thèse de Doctorat Vétérinaire (Lyon), 2005, 102 p. 3. BARR FJ, HOLT PE. (1994) Percutaneous aspiration of fluid-filled prostatic foci under ultrasound guidance (abstract) Vet. Radiol. 35, 233 4. BARSANTI JA, FINCO DR (1986) Canine prostatic diseases. Vet Clin North Am (Sm Anim Pract), 16, 587-599 5. BASINGER RR, RAWLINGS CA, BARSANTI JA et coll. 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A l’heure actuelle, la technique de drainage par omentalisation semble la plus sûre et la plus efficace. Notre travail a consisté tout d'abord à la description succincte des différentes pathologies prostatiques ainsi que des techniques chirurgicales permettant le traitement des kystes et abcès puis en la présentation d'une étude originale sur l'omentalisation longitudinale sous écho-guidage per-opératoire portant sur 14 cas opérés à l'ENVL dont le suivi à court et à long terme montre qu’il s’agit d’une technique sûre permettant d’obtenir un faible taux de complications ainsi qu’une absence de récidive. MOTS CLES : -Chien -Prostate -Kystes -Omentalisation -Echographie -Abcès JURY : Président : Monsieur le Professeur Michel BERLAND 1er Assesseur : 2ème Assesseur : Monsieur le Professeur Eric VIGUIER Monsieur le Professeur Didier FAU DATE DE SOUTENANCE : Le 30 Septembre 2009 ADRESSE DE L’AUTEUR : 1495 Chemin des Dorthes 13630 EYRAGUES 125