Proposition de corpus thématique pour le bac blanc : poésie de la

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Proposition de corpus thématique pour le bac blanc : poésie de la
Proposition de sujet pour l’objet d’étude : Poésie et quête du sens
Texte A : Aloysius Bertrand, Gaspard de la nuit, « La pluie », 1842.
Texte B : Aloysius Bertrand, Gaspard de la nuit, « Ondine », 1842.
Texte C : Paul Verlaine, Romances sans paroles, « Il pleure dans mon cœur », 1874.
Texte D : Jean Richepin, La Chanson des Gueux, « Sonnet morne », 1881
Texte E : Maurice Rollinat, Les névroses, « La Pluie », 1883.
Texte F : Emile Verhaeren, Les villages illusoires, « La Pluie », 1895.
Texte G : Guillaume Apollinaire, Calligrammes, « Écoute s’il pleut », 1916.
Texte H : Francis Ponge, Le parti pris des choses, « La pluie », 1942.
Texte I : Jacques Prévert, Paroles, « Barbara », 1946.
Texte J : Claude Nougaro, Chansons, « La pluie », 1967.
Texte K : Yves Bonnefoy, Les planches courbes, « La pluie d’été », 2001.
Texte L : Jean Botquin, Ecrits, « Les haïkus de la pluie », 2009.
Texte M : Georges Brassens, « La romance de la pluie », s.d. ?
Texte N : Les Frères Jacques, « À la Saint-Médard », 1953.
Texte A
La pluie.
Pauvre oiseau que le ciel bénit!
Il écoute les vents bruire,
Chante, et voit des gouttes d'eau luire
Comme des perles dans son nid !
VICTOR HUGO.
Et cependant que ruisselle la pluie, les petits charbonniers de la Forêt-Noire entendent, de leur lit de fougère parfumée,
hurler au dehors la bise comme un loup.
Ils plaignent la biche fugitive que relancent les fanfares de l'orage, et l'écureuil tapi au creux d'un chêne, qui
s'épouvante de l'éclair comme de la lampe du chasseur des mines.
Ils plaignent la famille des oiseaux, la bergeronnette qui n'a que son aile pour abriter sa couvée, et le rouge-gorge dont
la rose, ses amours, s'effeuille au vent.
Ils plaignent jusqu'au vers luisant qu'une goutte de pluie précipite dans des océans d'un rameau de mousse.
Ils plaignent le pèlerin attardé qui rencontre le roi Pialus et la reine Wilberta, car c'est l'heure où le roi mène boire son
palefroi de vapeurs au Rhin.
Mais ils plaignent surtout les enfants fourvoyés qui se seraient engagés dans l'étroit sentier frayé par une troupe de
voleurs, ou qui se dirigeraient vers la lumière lointaine de l'ogresse.
Et le lendemain, au point du jours, les petits charbonniers trouvèrent leur cabane de ramée, d'où ils pipaient les grives,
couchée sur le gazon et leurs gluaux noyés dans la fontaine.
Louis (dit Aloysius) Bertrand (1807-1841), Gaspard de la nuit, 1842 (publication posthume)
Texte B
Ondine.
Je croyais entendre
Une vague harmonie enchanter mon sommeil,
Et près de moi s'épandre un murmure pareil
Aux chants entrecoupés d'une voix triste et tendre.
CH. BRUGNOT. - Les deux Génies.
« Écoute! - Écoute! - C'est moi, c'est Ondine qui frôle de ces gouttes d'eau les losanges sonores de ta fenêtre illuminée
par les mornes rayons de la lune; et voici, en robe de moire, la dame châtelaine qui contemple à son balcon la belle
nuit étoilée et le beau lac endormi.
Proposition de corpus thématique pour le bac blanc : poésie de la pluie ?
« Chaque flot est un ondin qui nage dans le courant, chaque courant est un sentier qui serpente vers mon palais, et mon
palais est bâti fluide, au fond du lac, dans le triangle du feu, de la terre et de l'air.
« Écoute! - Écoute! - Mon père bat l'eau coassante d'une branche d'aulne verte, et mes sœurs caressent de leurs bras
d'écume les fraîches îles d'herbes, de nénuphars et de glaïeuls, ou se moquent du saule caduc et barbu qui pêche à la
ligne. »
***
Sa chanson murmurée, elle me supplia de recevoir son anneau à mon doigt, pour être l'époux d'une Ondine, et de
visiter avec elle son palais, pour être le roi des lacs.
Et comme je lui répondais que j'aimais une mortelle, boudeuse et dépitée, elle pleura quelques larmes, poussa un éclat
de rire, et s'évanouit en giboulées qui ruisselèrent blanches le long de mes vitraux bleus.
Louis (dit Aloysius) Bertrand (1807-1841), Gaspard de la nuit, 1842 (publication posthume)
Texte C
Texte D
Il pleure dans mon cœur
Comme il pleut sur la ville ;
Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon cœur ?
XI
Ô bruit doux de la pluie
Par terre et sur les toits !
Pour un cœur qui s’ennuie,
Ô le chant de la pluie !
Il pleure sans raison
Dans ce cœur qui s’écœure.
Quoi ! nulle trahison ?... !
Ce deuil est sans raison.
C’est bien la pire peine
De ne savoir pourquoi
Sans amour et sans haine
Mon cœur a tant de peine !
Paul VERLAINE (1844-1896), Romances sans
paroles, 1874.
SONNET MORNE
Il pleut, et le vent vient du nord.
Tout coule. Le firmament crève.
Un bon temps pour noyer son rêve
Dans l’Océan noir de la mort !
Noyons-le. C’est un chien qui mord.
Houp ! lourde pierre et corde brève !
Et nous aurons enfin la trêve,
Le sommeil sans vœu ni remord.
Mais on est lâche ; on se décide
À retarder le suicide ;
On lit ; on bâille ; on fait des vers ;
On écoute, en buvant des litres,
La pluie avec ses ongles verts
Battre la charge sur les vitres.
Jean Richepin, La Chanson des Gueux, 1881.
Texte E
La Pluie
Lorsque la pluie, ainsi qu’un immense écheveau
Brouillant à l’infini ses longs fils d’eau glacée,
Tombe d’un ciel funèbre et noir comme un caveau
Sur Paris, la Babel hurlante et convulsée,
J’abandonne mon gîte, et sur les ponts de fer,
Sur le macadam, sur les pavés, sur l’asphalte,
Laissant mouiller mon crâne où crépite un enfer,
Je marche à pas fiévreux sans jamais faire halte.
La pluie infiltre en moi des rêves obsédants
Proposition de corpus thématique pour le bac blanc : poésie de la pluie ?
Qui me font patauger lentement dans les boues,
Et je m’en vais, rôdeur morne, la pipe aux dents,
Sans cesse éclaboussé par des milliers de roues.
Cette pluie est pour moi le spleen de l’inconnu :
Voilà pourquoi j’ai soif de ces larmes fluettes
Qui sur Paris, le monstre au sanglot continu,
Tombent obliquement lugubres, et muettes.
L’éternel coudoiement des piétons effarés
Ne me révolte plus, tant mes pensers fermentent :
À peine si j’entends les amis rencontrés
Bourdonner d’un air vrai leurs paroles qui mentent.
Mes yeux sont si perdus, si morts et si glacés,
Que dans le va-et-vient des ombres libertines,
Je ne regarde pas sous les jupons troussés
Le gai sautillement des fringantes bottines.
En ruminant tout haut des poèmes de fiel,
J’affronte sans les voir la flaque et la gouttière ;
Et mêlant ma tristesse à la douleur du ciel,
Je marche dans Paris comme en un cimetière.
Et parmi la cohue impure des démons,
Dans le grand labyrinthe, au hasard et sans guide,
Je m’enfonce, et j’aspire alors à pleins poumons
L’affreuse humidité de ce brouillard liquide.
Je suis tout à la pluie ! À son charme assassin,
Les vers dans mon cerveau ruissellent comme une onde :
Car pour moi, le sondeur du triste et du malsain,
C’est de la poésie atroce qui m’inonde.
Maurice Rollinat (1846-1903), Les Névroses, 1883.
Texte F
La Pluie
Longue comme des fils sans fin, la longue pluie
Interminablement, à travers le jour gris,
Ligne les carreaux verts avec ses longs fils gris,
Infiniment, la pluie,
La longue pluie,
La pluie.
Elle s'effile ainsi, depuis hier soir,
Des haillons mous qui pendent,
Au ciel maussade et noir.
Elle s'étire, patiente et lente,
Sur les chemins, depuis hier soir,
Sur les chemins et les venelles,
Continuelle.
Au long des lieues,
Le soir approche, avec ses ombres,
Dont les plaines et les taillis s'encombrent,
Et c'est toujours la pluie
La longue pluie
Fine et dense, comme la suie.
La longue pluie,
La pluie - et ses fils identiques
Et ses ongles systématiques
Tissent le vêtement,
Maille à maille, de dénûment,
Pour les maisons et les enclos
Des villages gris et vieillots :
Linges et chapelets de loques
Qui s'effiloquent,
Au long de bâtons droits ;
Bleus colombiers collés au toit ;
Carreaux, avec, sur leur vitre sinistre,
Un emplâtre de papier bistre ;
Logis dont les gouttières régulières
Proposition de corpus thématique pour le bac blanc : poésie de la pluie ?
Qui vont des champs vers les banlieues,
Par les routes interminablement courbées,
Passent, peinant, suant, fumant,
En un profil d'enterrement,
Les attelages, bâches bombées ;
Dans les ornières régulières
Parallèles si longuement
Qu'elles semblent, la nuit, se joindre au firmament,
L'eau dégoutte, pendant des heures ;
Et les arbres pleurent et les demeures,
Mouillés qu'ils sont de longue pluie,
Tenacement, indéfinie.
Les rivières, à travers leurs digues pourries,
Se dégonflent sur les prairies,
Où flotte au loin du foin noyé ;
Le vent gifle aulnes et noyers ;
Sinistrement, dans l'eau jusqu'à mi-corps,
De grands bœufs noirs beuglent vers les cieux tors ;
Forment des croix sur des pignons de pierre ;
Moulins plantés uniformes et mornes,
Sur leur butte, comme des cornes
Clochers et chapelles voisines,
La pluie,
La longue pluie,
Pendant l'hiver, les assassine.
La pluie,
La longue pluie, avec ses longs fils gris.
Avec ses cheveux d'eau, avec ses rides,
La longue pluie
Des vieux pays,
Éternelle et torpide !
Emile Verhaeren (1855-1916), Les Villages illusoires,
1895.
Texte G
Guillaume Apollinaire (1880-1918), Calligramme Écoute s’il pleut écoute s’il pleut.
Il s’agit d’un extrait de "du coton dans les oreilles" in Calligrammes, section "Obus couleur de lune", envoyé à son
amie Madeleine le 11 février 1916, alors que l’auteur était soldat.
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Texte H
La pluie
La pluie, dans la cour où je la regarde tomber, descend à des allures très diverses. Au centre c’est un fin rideau (ou
réseau) discontinu, une chute implacable mais relativement lente de gouttes probablement assez légères, une
précipitation sempiternelle sans vigueur, une fraction intense du météore pur. A peu de distance des murs de droite et
de gauche tombent avec plus de bruit des gouttes plus lourdes, individuées. Ici elles semblent de la grosseur d’un grain
de blé, là d’un pois, ailleurs presque d’une bille. Sur des tringles, sur les accoudoirs de la fenêtre la pluie court
horizontalement tandis que sur la face inférieure des mêmes obstacles elle se suspend en berlingots convexes. Selon la
surface entière d’un petit toit de zinc que le regard surplombe elle ruisselle en nappe très mince, moirée à cause de
courants très variés par les imperceptibles ondulations et bosses de la couverture. De la gouttière attenante où elle
coule avec la contention d’un ruisseau creux sans grande pente, elle choit tout à coup en un filet parfaitement vertical,
assez grossièrement tressé, jusqu’au sol où elle se brise et rejaillit en aiguillettes brillantes.
Chacune de ses formes a une allure particulière: il y répond un bruit particulier. Le tout vit avec intensité comme un
mécanisme compliqué, aussi précis que hasardeux, comme une horlogerie dont le ressort est la pesanteur d’une masse
donnée de vapeur en précipitation.
La sonnerie au sol des filets verticaux, le glou-glou des gouttières, les minuscules coups de gong se multiplient et
résonnent à la fois en un concert sans monotonie, non sans délicatesse.
Lorsque le ressort s’est détendu, certains rouages quelque temps continuent à fonctionner, de plus en plus ralentis, puis
toute la machinerie s’arrête. Alors si le soleil reparaît tout s’efface bientôt, le brillant appareil s’évapore : il a plu.
Francis Ponge (1899-1988), Le Parti-pris des choses, 1942.
Texte I
BARBARA
Rappelle-toi Barbara
Il pleuvait sans cesse sur Brest ce jour-là
Et tu marchais souriante
Epanouie ravie ruisselante
Sous la pluie
Rappelle-toi Barbara
Il pleuvait sans cesse sur Brest
Et je t'ai croisée rue de Siam
Tu souriais
Et moi je souriais de même
Rappelle-toi Barbara
Toi que je ne connaissais pas
Toi qui ne me connaissais pas
Rappelle-toi
Rappelle-toi quand même ce jour-là
N'oublie pas
Un homme sous un porche s'abritait
Et il a crié ton nom
Barbara
Et tu as couru vers lui sous la pluie
Ruisselante ravie épanouie
Et tu t'es jetée dans ses bras
Rappelle-toi cela Barbara
Et ne m'en veux pas si je te tutoie
Rappelle-toi Barbara
N'oublie pas
Cette pluie sage et heureuse
Sur ton visage heureux
Sur cette ville heureuse
Cette pluie sur la mer
Sur l'arsenal
Sur le bateau d'Ouessant
Oh Barbara
Quelle connerie la guerre
Qu'es-tu devenue maintenant
Sous cette pluie de fer
De feu d'acier de sang
Et celui qui te serrait dans ses bras
Amoureusement
Est-il mort disparu ou bien encore vivant
Oh Barbara
Il pleut sans cesse sur Brest
Comme il pleuvait avant
Mais ce n'est plus pareil et tout est abîmé
C'est une pluie de deuil terrible et désolée
Ce n'est même plus l'orage
De fer d'acier de sang
Tout simplement des nuages
Qui crèvent comme des chiens
Des chiens qui disparaissent
Au fil de l'eau sur Brest
Et vont pourrir au loin
Proposition de corpus thématique pour le bac blanc : poésie de la pluie ?
Je dis tu a tous ceux que j'aime
Même si je ne les ai vus qu'une seule fois
Je dis tu à tous ceux qui s'aiment
Même si je ne les connais pas
Au loin très loin de Brest
Dont il ne reste rien.
Jacques Prévert (1900-1977), Paroles, 1946.
Texte J
La pluie fait des claquettes
Sur le trottoir à minuit
Parfois je m´y arrête
Je l´admire, j´applaudis
Je suis son chapeau claque
Son queue-de-pie vertical
Son sourire de nacre
Sa pointure de cristal
Bip, bip, bip, ..., la pluie
Aussi douce que Marlène
Aussi vache que Dietrich
Elle troue mon bas de laine
Que je sois riche ou pas riche
Mais quand j´en ai ma claque
Elle essuie mes revers
Et m´embrasse dans la flaque
D´un soleil à l´envers
Bip, bip, bip,..., la pluie
Avec elle, je m´embarque
En rivière de diamant
J´la suis dans les cloaques
Où elle claque son argent
Je la suis sur la vitre
D´un poète endormi
La tempe sur le titre
Du poème ennemi
Bip, bip, bip,..., la pluie
A force de rasades
De tournées des grands ducs
Je flotte en nos gambades
La pluie perd tout son suc
Quittons-nous dis-je c´est l´heure
Et voici mon îlot
Salut, pourquoi tu pleures
Parce que je t´aime, salaud
Bip, bip, bip,...
La pluie fait des claquettes
Sur le trottoir à minuit
Claude Nougaro (1929-2004), « La pluie fait des claquettes »,
1967, dans le disque Toulouse.
Texte K
II
LA PLUIE D’ÉTÉ
Et tôt après le ciel
Nous consentait
Cet or que l’alchimie
Aura tant cherché.
I
Mais le plus cher mais non
Le moins cruel
De tous nos souvenirs, la pluie d’été
Soudaine, brève.
Nous allions, et c’était
Dans un autre monde,
Nos bouches s’enivraient
De l’odeur de l’herbe.
Terre,
L’étoffe de la pluie se plaquait sur toi.
C’était comme le sein
Qu’eût rêvé un peintre.
Nous le touchions, brillant,
Sur les branches basses,
Nous en aimions le goût
D’eau, sur nos lèvres.
Et quand nous ramassions
Branches et feuilles chues,
Cette fumée le soir puis, brusque, ce feu,
C’était l’or encore.
Yves Bonnefoy, Les planches courbes, « La pluie d’été », 2001.
Proposition de corpus thématique pour le bac blanc : poésie de la pluie ?
Texte L
Haïkaï
Chaudes les gouttes
Roulent sur les deux vitres
Dans un soleil d'eau
Jean Botquin, Écrits, « Les haïkus de la pluie », 2009.
Texte M
LA ROMANCE DE LA PLUIE
J'adore entendre le gai flic flac
Le son joyeux de la goutte d'eau
Qui tombe et qui claque
Ce clapotis qu'en pizzicato
Font les petites flaques
C'est la romance de la pluie
Si quand il pleut mon coeur fait tic tac
C'est que le jour où je t'ai connu
L'eau tombait en vrac
Aussi depuis j'ai mieux retenu
Qu'un air d'Offenbach
Cette romance de la pluie
Quand elle nous arrose
La rose fleurit
Donc moi je suppose
Qu'elle fait épanouir
Notre amour aussi
Voilà pourquoi j'aime le flic flac
Le son joyeux de la goutte d'eau
Qui tombe et qui claque
Puisque mon coeur fait comme un duo
Avec le tic tac
De la romance de la pluie
Texte N
À la Saint-Médard
A la Saint-Médard mon Dieu qu´il a plu
Au coin du boul´vard et de la p´tite rue.
A la Saint-Médard mon Dieu qu´il a plu
Y aurait pas eu d´bar on était fichus!
A la Saint-Médard mon Dieu qu´on s´est plu
Tous deux au comptoir en buvant un jus.
A l´abri dans l´bar on s´est tell´ment plu
Qu´on est sorti tard quand il a plus plu.
Quand il pleut le jour de la Saint-Médard
Pendant quarante jours faut prendre son riflard.
Les marchands d´pépins et de waterproufs
Se frottent les mains, faut bien qu´ces gens bouffent!
Dans notre petit bar on se retrouvait
A midi un quart et on attendait.
Quand il pleut dehors, dedans on est bien
Car pour le confort, la pluie ne vaut rien.
Pour tout arranger il a encor plu
La Saint-Barnabé oh ça tant et plus!
Pour bien nous sécher au bar on a bu
Trois jus arrosés puis on s´est replu.
Saint-Truc, Saint-Machin, toujours il pleuvait
Dans le bar du coin, au sec on s´aimait.
Au bout d´quarant´ jours quand il a fait beau
Notre histoire d´amour est tombée dans l´eau.
Les Frères Jacques, 1953.
Voilà pourquoi j'aime le flic flac
Le son joyeux de la goutte d'eau
Qui tombe et qui claque
Puisque mon coeur fait comme un duo
Avec le tic tac
De la romance de la pluie.
Georges Brassens, s.d. ?
Proposition de corpus thématique pour le bac blanc : poésie de la pluie ?
Question sur corpus (4 points).
Comment la variété des formes et des procédés permet-elle à tous les textes de ce corpus de donner du
sens à ce banal phénomène météorologique ?
Écriture : vous traiterez ensuite un seul des trois sujets suivants (16 points).
Commentaire : Vous ferez le commentaire littéraire du texte n° 4, « La pluie », de Francis Ponge.
Dissertation : La poésie a-t-elle comme qualité de décrire le monde, de l’évoquer seulement, ou bien
de le recréer et de le révéler en lui donnant une forme différente de celle que chacun peut voir et
comprendre ? Vous répondrez à cette question en vous appuyant sur les textes de ce corpus, sur ceux
que vous avez étudiés, et sur vos lectures poétiques personnelles.
Écriture d’invention : À l’occasion de la manifestation culturelle du « Printemps des poètes », les
organisateurs vous confient la rédaction d’un discours dans lequel vous défendez votre goût pour la
lecture et l’écriture poétiques dans une société où elle n’est pas particulièrement à l’honneur.
SUJET JUGÉ FAISABLE MAIS TROP LONG.
CORPUS À RÉDUIRE …
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