Bruno Matarese, un éducateur à domicile

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■ Nîmes
Midi Libre midilibre.fr
MERCREDI 7 JANVIER 2015
Bruno Matarese,
un éducateur à domicile
Social ❘ Ce Gardois exerce son métier en indépendant et aide
parents et adolescents à gérer des conflits. Unique dans le Gard.
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uand il frappe à la porte d’un
domicile, il ne sait jamais exactement la tournure que vont
prendre les événements. Bruno
Matarese exerce un métier rare - on
n’en compterait qu’une dizaine en France - et unique dans le Gard : il est éducateur à domicile et propose aux familles
de les aider à « décoder des adolescents
qu’elles ne comprennent plus ».
Durant plus de dix ans éducateur dans
des foyers (auprès d’enfants et d’adolescents en rupture, de SDF), Bruno Matarese a voulu donner une autre orientation à son parcours professionnel. Diplômé de l’IFME (Institut de formation
aux métiers éducatifs), il a décidé de se
lancer en libéral, il y a un peu plus
d’un an. L’idée d’inventer un nouveau
métier lui est venue au fil de repas et
rencontres entre amis. « Souvent, on
me questionnait : que ferais-tu avec un
enfant comme ça ? Comment réagir face à un adolescent en crise ? On m’en
parlait souvent en aparté. Je me suis
rendu compte que ces parents-là, de
n’importe quelles catégories sociales,
n’osent parfois pas dire leurs difficultés et n’ont personne vers qui se tourner, à part les psychologues. » Ou les
centres médico-sociaux, la Maison des
adolescents à Nîmes ou encore l’École
des parents...
« Ma mission est
de réinvestir le parent
dans son rôle, celui
de l’autorité »
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Bruno Matarese
Mais, lui, propose une alternative : un
soutien à la parentalité, un suivi sur plusieurs semaines, plusieurs mois s’il le
faut. Il intervient à domicile, dans le
cocon familial, joue le rôle d’un
conseiller familial, parle autant avec les
adultes qu’avec les jeunes. Il a aidé une
quinzaine de familles pour des situations très variées auprès d’enfants et
d’adolescents : familles monoparentales ou recomposées, jeune déscolarisé,
rebelle, parents désemparés mais aussi
CPE (conseiller principal d’éducation)
dans des collèges ou lycées et, à l’avenir, pourquoi pas enseignants et travailleurs sociaux. « Il a su décoder et dé-
■ Bruno Matarese, éducateur durant onze ans en institution, veut agir en libéral.
sembrouiller les conflits permanents.
Au bout de deux visites, on a eu une
bouffée d’oxygène et notre fils était lui
aussi demandeur, chose inimaginable
pour nous », confie un couple de parents. « Mon fils ne voulait rencontrer
aucun professionnel (...) Je me sens
plus forte, mieux armée pour faire face aux difficultés liées à l’adolescence », explique Muriel, maman d’un garçon de 15 ans.
Se faire aussi connaître
auprès des professionnels
Dans la pratique, le médiateur avance
sur la pointe des pieds et doit souvent
faire preuve de grande souplesse dans
son emploi du temps. Appelé par les
adultes, il doit, une fois passé le hall
d’entrée, convaincre le jeune de travailler ensemble. « Je dois entrer en
contact avec l’adolescent. Ma mission
est de réinvestir le parent dans son rôle, celui de l’autorité, de remettre de la
sécurité dans le foyer. »
Tout reste à faire pour Bruno Matarese.
La fin d’une époque
au bar-tabac Le Palace
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À commencer par casser les idées reçues. Il se défend de suivre la mode des
coaches. Le statut d’éducateur libéral
est à construire et le Gardois, qui exerce actuellement sous le statut d’auto-entrepreneur et demande entre 25 et 35 €
la séance, va devoir convaincre des professionnels de travailler avec lui s’il
veut pérenniser son activité. « La nouveauté fait peur. Je dois me faire
connaître et surtout me faire accepter,
convaincre les services du conseil général de débloquer une aide financière
aux familles qui en ont besoin , reconnaît-il, conscient de la difficulté, à l’heure où le Département resserre son budget. Ça peut être long. »
En attendant, Bruno Matarese est assez
satisfait du chemin parcouru. « Là où je
passe, ça fonctionne », déclare-t-il. En
tout cas assez bien pour que des psychologues et des établissements scolaires
le recommandent désormais.
AGATHE BEAUDOUIN
[email protected]
◗ Bruno Matarese,
www.education-soutien.fr.
TÉLÉGRAMMES
● CONFÉRENCE La société d’histoire du
protestantisme de Nîmes et du Gard propose, samedi
10 janvier, à Carré d’art, place de la Maison-Carrée, à
16 heures, une conférence sur “Un protestant gardois dans
la guerre de 14/18 : les lettres de guerre de Louis Mejan
(1874-1955)”, Par Raymond Huard, historien.
● UDAF Lucien Bernard, président de l’Udaf du Gard,
invite à la Matinale de l’Udaf sur le thème “L’origine dans
l’étiquetage des produits alimentaires : signes de qualité
(AOC, IGP) et autres produits, comprendre l’étiquetage”,
animée par Hugo Cadet, juriste du CNAFAL. Rendez-vous
mardi 20 janvier de 8 h 45 à 10 h 30, à la salle de conférence
de l’Udaf, 152, rue Gustave-Eiffel, ZI de Grézan.
Tél. 04 30 67 70 02 ou [email protected].
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Photo A. B.
■ Le rideau de fer a été tiré lundi en début d’après-midi.
Une page se tourne sur l’Esplanade pour un des plus anciens
cafés de Nîmes, Le Palace. Il
est mis en liquidation judiciaire. Pour la dernière fois, son
exploitante depuis 1995, Évelyne Monnet, a tiré le rideau, lundi en début d’après-midi, le
cœur gros, en présence d’un
huissier. Bar, tabac et brasse-
Photo P. B.
rie, Le Palace a été créé en
1870. L’immeuble servait auparavant de domicile à un magistrat qui remisait sa calèche au
rez-de-chaussée. La fermeture
des lieux, qui pourrait durer
plusieurs mois, ne signifie pas
forcément la disparition du Palace, Évelyne Monnet n’étant
pas propriétaire des murs.
● BÉNÉVOLAT La délégation gardoise du Secours
catholique recherche des bénévoles pour le service
manutention et conduite de véhicule, dans le cadre du
transport de vêtements et autres. Base de l’action : Nîmes,
22 rue Briçonnet, dans des locaux du Secours catholique.
Disponibilité : 2 demi-journées par semaine. Qualités ou
compétences : capacité à travailler en équipe, permis VL.
Contact : Secours catholique, 22, rue Briçonnet, 30000,
Nîmes au 04 66 67 68 71, ou [email protected].
● INNOV’UP BIC Innov’up propose un petit-déjeuner au
parc Georges-Besse, 69, rue Georges-Besse, jeudi
22 janvier, de 8 h 15 à 10 heures, sur “ L’évolution 2015 de
l’environnement réglementaire et législatif de l’entreprise
innovante”. Tél. 04 66 38 40 89, avant le 19 janvier.