Cannabis (Sommaire canadien sur la drogue)

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Cannabis (Sommaire canadien sur la drogue)
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Avril 2016
Sommaire canadien sur la drogue
Cannabis
Introduction
Le cannabis, aussi appelé marijuana, est une matière verdâtre ou brunâtre ressemblant au tabac et
consistant de sommités fleuries, des feuilles et des fruits séchés du plant de cannabis, le Cannabis
sativa. Le haschisch, ou résine de cannabis, est la sécrétion résineuse brun foncé ou noire des
sommités fleuries du plant de cannabis, celle-ci pouvant subir un traitement supplémentaire pour
produire de l’huile de cannabis, des cires et des éclats. Des preuves préliminaires suggèrent que les
résines sont plus dangereuses en raison de leur plus forte teneur en THC1. Le cannabis se fume
habituellement sous forme de cigarette (« joint ») ou sous forme de résine dans une pipe ou dans un
bong. On dit alors qu’on le consomme sous forme de « dab »1. Des vaporisateurs sont aussi utilisés
pour réduire la quantité de toxines inhalées dans la fumée de cannabis. Certains utilisateurs
préfèrent évider des cigares pour remplacer le tabac par de la marijuana (ce qu’on appelle des
« blunts »). Les joints et les blunts sont parfois aussi additionnés d’autres substances, comme de la
cocaïne. Par ailleurs, le cannabis peut être cuit et mélangé dans des aliments pour ensuite être
consommé par la voie orale. Dans la rue, on donne souvent les noms suivants au cannabis :
« herbe », « pot », « ganja », « marie-jeanne » et « reefer ».
En 2002, l‘abus de substances illicites a coûté près de 40 milliards de dollars au Canada, et les
drogues illicites comme cannabis ont à elles seules coûté environ 8,2 milliards (près de 20 %) de ce
montant2.
Points clés




Le cannabis n’est pas une substance bénigne : il existe des risques et des méfaits liés à sa
consommation.
La consommation de cannabis chez la population canadienne est en léger déclin depuis 2008.
Même si la consommation de cannabis chez les Canadiens de 15 à 24 ans est en diminution
depuis 2008, elle est encore trois fois plus importante que celle des adultes.
Le taux de consommation quotidienne de cannabis chez la population générale au Canada
demeure stable et souligne le potentiel de méfaits connexes.
Les effets de la consommation de cannabis
À court terme : Le cannabis rend euphorique et détend, change la perception, déforme la notion du
temps et entraîne des déficits d’attention. Il a aussi des effets négatifs sur l’attention partagée et
cause des troubles de la mémoire, des tremblements et une altération des fonctions motrices, en
plus de nuire à la coordination et à l’équilibre. Parmi les autres effets physiques de la consommation
récente de cannabis, mentionnons une hausse de la fréquence cardiaque, un plus grand appétit,
une hausse de la pression artérielle, la dilatation des pupilles, une rougeur oculaire, l’assèchement
de la bouche et de la gorge et la bronchodilatation (dilatation des voies respiratoires) 3,4.
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Sommaire canadien sur la drogue : cannabis
À long terme : La consommation chronique de cannabis est associée à des déficits affectant la
mémoire, l’attention, la vitesse psychomotrice et les fonctions exécutives, en particulier chez ceux
ayant commencé à consommer au début de l’adolescence5. L’usage chronique augmente aussi le
risque de souffrir de psychose, de dépression et d’anxiété, d’avoir de la difficulté à respirer et de
développer des maladies respiratoires, dont peut-être le cancer du poumon5,6. Prendre du cannabis
pendant la grossesse, surtout en cas de forte consommation, pourrait avoir des répercussions sur
les fonctions cognitives, le comportement, les futures habitudes de consommation et la santé
mentale de l’enfant7.
Statut juridique du cannabis au Canada
Le cannabis est une substance inscrite à l’annexe II de la Loi réglementant certaines drogues et
autres substances. Il est donc illégal de le faire pousser, d’en posséder, d’en distribuer et d’en
vendre. La possession de cannabis est passible de moins de cinq ans d’emprisonnement, sa
production, de sept ans d’emprisonnement, et son trafic, de l’emprisonnement à perpétuité. Comme
une condamnation liée au cannabis entraînera l’ouverture d’un casier judiciaire, le coupable aura de
la difficulté à entrer dans certaines écoles, à trouver un emploi et à voyager. Dans le cadre de sa
plateforme électorale en 2015, le Parti Libéral du Canada s’est engagé à légaliser et à réglementer
le cannabis et restreindre l’accès à cette substance. Après l’élection d’octobre 2015, le Parti Libéral
est arrivé au pouvoir et a confirmé son intention de légaliser le cannabis et de mettre au point un
groupe de travail à l’échelle fédérale, provinciale et territoriale pour surveiller ce processus.
La conduite avec les facultés affaiblies par une drogue, dont le cannabis, constitue une infraction en
vertu du Code criminel du Canada. Les conducteurs sous l’influence de la drogue encourent les
mêmes peines que ceux qui prennent la route après avoir bu.
En 2013, les règlements régissant l’accès des Canadiens au cannabis à des fins médicales ont été
mis à jour par le gouvernement du Canada. Les personnes doivent demander une ordonnance à leur
médecin praticien afin d’avoir droit à une consommation de cannabis à des fins médicales.
Conformément au Règlement sur la marijuana à des fins médicales (RMFM) actuel, tout cannabis
dédié à des fins médicales doit être obtenu d’un producteur autorisé par Santé Canada. Cependant,
une décision prise par la Cour suprême du Canada en février 2016 a permis aux personnes qui font
pousser leurs propres plants de cannabis à continuer de le faire, en vertu du Règlement sur la
marijuana à des fins médicales précédent, avec quelques modifications prévues pour août 2016.
Des statistiques récentes de Santé Canada montrent que 47 627 Canadiens sont autorisés à
posséder de la marijuana séchée à des fins médicales8. Récemment, l’efficacité de la
consommation de cannabis à des fins médicales a fait l’objet de quelques études9,10.
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Consommation au cours de la dernière année au Canada
Figure 1. Prévalence de la consommation autodéclarée chez les Canadiens, par catégorie d’âge
35
30
25
Jeunes (de 15 à 24 ans)
20
15
Population générale (âgée
de 15 ans et plus)
10
Adultes (âgés de 25 ans et
plus)
5
0
2008
2009
2010
2011
2012
2013
Source : ESCCAD 2008–2012, ECTAD 2013
À noter : Compte tenu des différences dans la méthodologie de l’ESCCAD et celle de l’ECTAD, la prudence
est de mise quand on compare les estimations de prévalence entre l’ESCCAD (2008-2012) et l’ECTAD.

Population générale (15 ans et plus) : Selon l’Enquête canadienne sur le tabac, l’alcool et les
drogues (ECTAD), la prévalence de la consommation de cannabis dans la dernière année dans la
population générale s’élevait à 10,6 %11 en 2013, une baisse par rapport au pourcentage de
11,4 % relevé par l’Enquête de surveillance canadienne de la consommation d’alcool et de
drogues de l’an 2008 (ESCCAD 2008) 12.

Adultes (âgés de 25 ans et plus) : En 2013, 8 % des adultes canadiens ont déclaré avoir
consommé du cannabis dans la dernière année, une proportion comparable à celle de 2012
(8,4 %)11,12. Le taux de consommation de cannabis dans la dernière année de ce groupe a
considérablement augmenté, passant de 6,7 % en 2011 à 8,4 % en 201213.

Jeunes (âgés de 15 à 24 ans) : En 2013, la consommation de cannabis au cours de la dernière
année était trois fois plus élevée chez les jeunes âgés de 15 à 24 ans que chez les adultes
(24,4 % contre 8 %), l’âge moyen d’initiation étant de 16,1 ans. Chez les jeunes âgés de 15 à 19
ans, le taux de consommation de cannabis au cours de la dernière année en 2013 était de
22,4 %. Le taux correspondant chez les jeunes adultes âgés de 20 à 24 ans était de 26,2 %.
L’âge moyen pour la première consommation de cannabis était de 15,1 ans pour les jeunes,
16,6 ans pour les jeunes adultes et 18,3 ans pour les adultes11.

Écoliers (de la 7e à la 12e année) : En 2012-2013, 19,3 % des écoliers canadiens ont déclaré
avoir consommé du cannabis au cours de la dernière année. De ce pourcentage, 8,8 % étaient
des écoliers de la 7e à la 9e année, et 29,7 % d’entre eux ont déclaré une consommation entre la
10e année et la 12e année. L’âge d’initiation moyen était de 14 ans, les garçons étant en
moyenne âgés de 13,7 ans et les filles, de 14,2 ans13. Les sondages provinciaux sur la
consommation de drogues indiquent que la consommation de cannabis augmente avec l’année
scolaire. Par exemple, en 2012-2013, 3,2 % des jeunes canadiens en 7e année ont déclaré une
consommation de cannabis contre 23 % des jeunes en 10e année et 35,6 % des jeunes en 12e
année13.

Étudiants de niveau postsecondaire : Des données issues du National College Health
Assessment Survey [sondage national d’évaluation de la santé dans les établissements
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postsecondaires] fait au printemps 2013 dans 32 établissements postsecondaires canadiens
(donc, un échantillon non représentatif de tous les étudiants de niveau postsecondaire au
Canada) indiquent que 60,1 % de ces étudiants n’avaient jamais pris de cannabis, 23,8 %
avaient déjà pris du cannabis, mais pas au cours des 30 derniers jours, et les autres (16 %)
avaient pris du cannabis au cours des 30 derniers jours14.

Sexe : Des données de l’ECTAD 2013 montrent que le taux de consommation de cannabis des
hommes dans la dernière année est près du double de celui des femmes (13,9 % contre
7,4 %)11.

Consommation quotidienne : Environ 28 % des Canadiens âgés de 15 ans et plus qui avaient
pris du cannabis dans les trois derniers mois en 2013 ont affirmé qu’ils en consommaient tous
les jours ou presque, soit un taux semblable à celui de 2012 (environ 27 %)10. En ce qui
concerne l’âge, 23,4 % des jeunes de 15 à 19 ans, 30,4 % des jeunes adultes de 20 à 24 ans et
27,9 % des adultes de 25 ans et plus ont dit consommer du cannabis tous les jours ou presque.
En 2013, il n’y avait pas de différence notable dans la prévalence de consommation quotidienne
ou quasi quotidienne chez les jeunes et les adultes11.

Différences interprovinciales : En 2013, la prévalence provinciale de la consommation de
cannabis dans la dernière année allait de 8,1 % en Saskatchewan à 13,3 % en ColombieBritannique. En comparant la prévalence de la consommation dans la dernière année de chaque
province à la prévalence moyenne des neuf autres provinces, la Colombie-Britannique présentait
une prévalence nettement supérieure à la moyenne et la Saskatchewan, une prévalence
nettement inférieure11.
Consommation dans la dernière année chez les
populations à risque élevé
L’Étude de surveillance de la consommation d’alcool et de drogues parmi les populations à risque
élevé de Santé Canada s’est penchée sur trois groupes : les consommateurs de drogues à usage
récréatif*, les adultes itinérants consommateurs de drogues† et les jeunes de la rue consommateurs
de drogues‡. Ce qu’on a constaté, c’est que dans les trois groupes, le cannabis était la substance la
plus consommée, après l’alcool, par le plus grand nombre de consommateurs dans l’ensemble des
villes étudiées en 2012 et 2013. Dans certains cas, le cannabis était aussi la substance la plus
consommée après l’alcool au cours de la vie des participants. La figure 2 montre la prévalence de la
consommation de cannabis dans la dernière année au sein de ces groupes, dans les villes
canadiennes étudiées en 201315.
La catégorie des consommateurs de drogues à usage récréatif comprend des personnes recrutées lors d’une activité ponctuelle (une
« rave », une fête dans un lieu inhabituel comme un entrepôt) ou dans une boîte de nuit fixe. Pour participer à l’étude, ils devaient avoir
consommé au moins une drogue (à l’exception de l’alcool et du tabac) au moins une fois tous les mois au cours des six mois précédant
chaque entrevue.
*
La catégorie des adultes itinérants consommateurs de drogues comprend des personnes de 19 ans et plus sans abri permanent. Pour
participer à l’étude, ils devaient avoir consommé au moins une drogue (à l’exception de l’alcool et du tabac) au moins une fois tous les
mois au cours des six mois précédant chaque entrevue.
†
La catégorie des jeunes de la rue consommateurs de drogues comprend les personnes de 15 à 24 ans pouvant être totalement sans
abri, bénéficier d’un abri temporaire, avoir recours à des services pour jeunes de la rue ou identifiés par des intervenants locaux comme
étant des jeunes de la rue. Pour participer à l’étude, ils devaient avoir consommé au moins une drogue (à l’exception de l’alcool et du
tabac) au moins une fois tous les mois au cours des six mois précédant chaque entrevue.
‡
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Figure 2. Prévalence de la consommation de cannabis dans la dernière année
au sein des populations à risque élevé en 2013
Source : Étude de surveillance de la consommation d’alcool et de drogues parmi les populations à risque élevé,
2012-2013
Rang parmi les cinq substances les plus consommées
Le cannabis est la substance illicite la plus couramment consommée au Canada selon les données
de l’ECTAD 2013. Dans l’ensemble, le cannabis est la deuxième substance la plus consommée par
les Canadiens dans la dernière année, après l’alcool (voir le tableau 1).
Tableau 1. Les cinq substances les plus consommées au cours de la dernière année par les Canadiens
1
2
3
4
5
Population générale
(âgés de 15 ans et
plus)
Alcool
(75,9 %)
Cannabis
(10,6 %)
Cocaïne/crack
(0,9 %)*
Hallucinogènes
et salvia
(0,6 %)*
Ecstasy
(0,4 %)*
Jeunes (âgés de 15
à 24 ans)
Alcool
(72,6 %)
Cannabis
(24,4 %)
Hallucinogènes
et salvia (2,7 %)
Cocaïne/crack
(2,4 %)
Ecstasy
(1,4 %)*
Adultes (âgés de 25
ans et plus)
Alcool
(76,5%)
Cannabis
(8 %)
s.o. (supprimé)
s.o. (supprimé)
s.o.
(supprimé)
Source : ECTAD 2013
Remarque : Les chiffres marqués d’un astérisque sont à interpréter avec prudence, compte tenu du petit
échantillon.
Consommation internationale de cannabis au cours de la
dernière année
Les Canadiens sont parmi les plus grands consommateurs de cannabis dans la dernière année. On
voit à la figure 3 des données tirées du Rapport mondial sur les drogues 2015 (voir la figure 3) de
l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) sur la consommation autodéclarée
de cannabis dans la dernière année dans plusieurs pays. Les taux de prévalence ne peuvent être
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directement comparés, car les divers États membres présentent des données issues d’années
d’enquêtes différentes et portant sur des tranches d’âge différentes. Ces estimations sont fondées
sur le questionnaire destiné aux rapports annuels et d’autres sources officielles.
Figure 3. Prévalence de consommation autodéclarée de cannabis au cours de la dernière année
au sein de la population générale par pays
18
16
14
12
10
8
6
4
2
0
Source : Rapport mondial sur les drogues 2015 de l’ONUDC
Depuis 2012, cinq États américains et l’Uruguay ont adopté des lois visant à légaliser le cannabis
pour une consommation personnelle. Compte tenu de la récence des changements apportés et de la
variabilité dans la portée et la qualité des données recueillies, il est encore impossible de tirer des
conclusions définitives à propos des répercussions de ces changements sur la consommation de
cannabis et son marché§.
Méfaits connexes
Morbidité
Les données administratives hospitalières constituent une mesure importante de ce qu’implique la
consommation de substances pour le système de santé. Des données recueillies par l’Institut
canadien d’information sur la santé (ICIS) montrent que le taux de congés de l’hôpital (défini comme
Voir les documents d’orientations et les publications du CCLT au www.ccsa.ca/fra/topics/marijuana/pages/default.aspx pour en savoir
plus sur les approches politiques relatives au cannabis.
§
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Sommaire canadien sur la drogue : cannabis
la sortie de l’hôpital d’un patient hospitalisé, en raison d’un congé** ou d’un décès) où le diagnostic
principal était un trouble lié au cannabis a doublé de 1996 à 2005, passant de 14 à 31 par
100 00017.
Entre 2006 et 2011, le cannabis a utilisé de plus en plus de ressources hospitalières : les séjours à
l’hôpital découlant de troubles liés au cannabis (p. ex. problèmes cardiovasculaires) ont augmenté
de 44 % durant ce laps de temps, et le nombre de jours passés à l’hôpital en raison d’un trouble lié
au cannabis a également augmenté de 39 %. Cette hausse est principalement imputable à
l’augmentation de troubles liés au cannabis chez les jeunes âgés de 15 à 24 ans. En général, les
coûts associés à l’hospitalisation attribuable au cannabis ont connu une hausse de 52 %, passant
d’environ 9 millions à 14 millions pendant cette période18.
Des données tirées de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes – Santé mentale
pour 2012 ont indiqué que 1,3 % des Canadiens âgés de 15 ans et plus répondaient aux critères
d’un trouble d’abus de cannabis ou d’une dépendance à cette drogue au cours de 2012. Le taux
d’abus ou de dépendance lié au cannabis était plus élevé chez les hommes que chez les femmes
(1,9 % contre 0,7 %)19.
Selon l’ESCCAD de 2012, 2,6 % des Canadiens ont déclaré avoir conduit dans les deux heures
suivant une consommation de cannabis au cours de la dernière année, ce qui représente une
diminution modeste depuis 2008 (2,9 %)12. Les taux de conduite suivant une consommation de
cannabis ne diffèrent pas beaucoup entre les jeunes canadiens et les adultes. En effet, 5 % des
jeunes âgés de 15 à 24 ans ont avoué avoir fait cela en 2012 contre 7,6 % des adultes âgés de 25 à
34 ans12.
Une enquête routière nocturne effectuée en Colombie-Britannique en 2012 a révélé que 7,4 % des
chauffeurs interrogés avaient pris au moins une substance psychoactive (p. ex. cannabis, opiacés,
cocaïne, amphétamines, méthamphétamines ou benzodiazépines) autre que l’alcool20. Ce
pourcentage révèle une tendance à la baisse, étant donné qu’en 2008, 10,4 % des conducteurs
avaient reçu un résultat positif lors de leur test vérifiant la présence d’au moins une substance
psychoactive. En 2012, c’est du cannabis qui a été détecté dans près de la moitié des cas. Les
résultats d’une récente enquête routière menée en Ontario ont révélé que la marijuana est la drogue
illicite la plus répandue chez les jeunes conducteurs21.
Mortalité
La consommation de cannabis peut augmenter de 2 à 3 fois le risque de blessure grave ou mortelle
subie dans un accident de la route, selon les estimations22,23. Une étude nationale sur les
conducteurs mortellement blessés au Canada a montré qu’en 2012, entre 42 % et 45,7 % des
conducteurs mortellement blessés âgés de 16 à 45 ans soumis à un test pour vérifier la présence
d’une drogue dans leur corps ont reçu un résultat positif. Parmi les 363 conducteurs soumis à ce
test, 45,5 % d’entre eux avaient consommé du cannabis. Durant une période de référence de 2006
à 2010, 35,6 % des conducteurs mortellement blessés testés pour une drogue ont obtenu un
résultat positif. Entre 2011 et 2012, le pourcentage d’incidents entraînant des blessures mortelles
qui impliquaient des conducteurs ayant consommé des drogues s’élevait à 40,5 %, soit une hausse
de 13,4 % depuis l’échantillon de base24†† .
Quelques raisons expliquant le congé de l’hôpital : retour à la maison, transfert à un autre hôpital, unité ou milieu, absence sans
permission, absence autorisée, départ contre avis médical, etc.
†† Cette étude ne comprenait pas les résultats obtenus en Colombie-Britannique.
**
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Traitement
Selon le Rapport sur les indicateurs nationaux de traitement de 2015‡‡, le cannabis était la
substance illicite la plus couramment consommée par les Canadiens ayant recours aux services
publics de traitement en 2012-201325. Le taux de personnes ayant recours au traitement déclarant
avoir consommé du cannabis dans la dernière année variait de 10,2 % à 47,5 %, selon l’autorité
administrative, mais ces données n’indiquent pas si le traitement portait sur le cannabis26.
Des données sur la substance problématique signalée au moment de l’admission en traitement sont
disponibles dans certaines provinces. Par exemple, en Ontario, en 2012-2013, 33 % des personnes
souhaitant faire traiter une dépendance ont dit avoir des problèmes avec le cannabis, et en
Nouvelle-Écosse, 10,5 % des personnes en traitement ont indiqué que le cannabis était la principale
substance les ayant poussées à chercher de l’aide.
Application
En 2014, les services policiers ont déclaré plus de 104 000 infractions relatives aux drogues, dont
deux tiers d’entre elles (66 %) étaient liés au cannabis et tout particulièrement à la possession de
cette drogue27. Au cours de l’an 2014, il y a eu un total de 57 314 arrestations liées à la possession
de marijuana et 10 696 arrestations liées à la production, au trafic et à la distribution de cannabis27.
Par ailleurs, en 2014, les arrestations liées à la possession de cannabis ont diminué de 4 % depuis
l’année précédente, alors que les arrestations pour le trafic, la production et la distribution de cette
drogue ont diminué de 25 %.
En 2013, le Canada a saisi environ 43,2 tonnes d’herbe de cannabis (définie comme étant les
boutons floraux du plant de cannabis), une saisie plus importante que les 33,5 tonnes saisies en
201216. En outre, un total de 803 363 plants de cannabis ont été saisis en 2013, ce qui représente
un montant inférieur aux 1,1 million de plants saisis en 201316.
Les services policiers ont déclaré 74 781 de cas de conduite avec facultés affaiblies par l’alcool et la
drogue au cours de l’an 2014, ce qui représente une baisse de 5 % depuis l’année précédente27. La
conduite aux facultés affaiblies par la drogue constitue 3 % de tous les cas de conduite aux facultés
affaiblies, et en 2014, il y a eu environ 2 500 incidents, une hausse par rapport au montant
d’incidents rapportés en 2013§§.
Ressources supplémentaires








Les effets de la consommation de cannabis pendant l’adolescence
Réglementation du cannabis : leçons retenues de l’expérience des États du Colorado et de
Washington
Dissiper la fumée entourant le cannabis, points saillants
Ce que la jeunesse canadienne pense du cannabis
Conduite avec les facultés affaiblies au Canada (résumé thématique)
La conduite après usage de cannabis et les jeunes (résumé thématique)
Usage de la marijuana à des fins non thérapeutiques (document d’orientation)
Usage de la marijuana à des fins médicales (document d’orientation)
Le Rapport sur les indicateurs nationaux de traitement fournit des données pour l’exercice 2012-2013 sur les services publics et
spécialisés de traitement de la toxicomanie qui proviennent de huit provinces (Terre-Neuve-et-Labrador, Île-du-Prince-Édouard, NouvelleÉcosse, Nouveau-Brunswick, Ontario, Manitoba, Saskatchewan et Alberta), d’un territoire (Yukon), d’une association provinciale
(Association des centres de réadaptation en dépendance du Québec) et d’un ministère fédéral (Service correctionnel du Canada).
‡‡
Au Canada, la conduite avec facultés affaiblies par les drogues ou l’alcool constitue la même infraction. Il est donc difficile d’établir le
nombre exact d’infractions liées à l’alcool, aux drogues ou aux deux.
§§
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National Institute on Drug Abuse (NIDA). DrugFacts: Marijuana, 2015. Récupéré le 15 mars 2016 du site Web
www.drugabuse.gov/publications/drugfacts/marijuana.
2 Rehm, J., S. Baliunas, S. Brochu, B. Fischer, W. Gnam, J. Patra, … et B. Taylor. The costs of substance abuse in Canada 2002. Ottawa
(Ont.), Centre canadien de lutte contre les toxicomanies, 2006.
3 Centre canadien de lutte contre les toxicomanies. Dissiper la fumée entourant le cannabis : points saillants – mise à jour. Ottawa (Ont.), auteur, 2015.
4 Beirness, D.J. et A.J. Porath-Waller. Dissiper la fumée entourant le cannabis : cannabis au volant – version actualisée. Ottawa (Ont.),
Centre canadien de lutte contre les toxicomanies, 2015.
5 Porath-Waller, A.J. Dissiper la fumée entourant le cannabis : Usage chronique, fonctionnement cognitif et santé mentale, Ottawa (Ont.),
Centre canadien de lutte contre les toxicomanies, 2009.
6 McInnis, O.A. et D. Plecas. Dissiper la fumée entourant le cannabis : les troubles respiratoires causés par l’inhalation de cannabis –
version actualisée. Ottawa (Ont.), Centre canadien de lutte contre les toxicomanies, 2016.
7 Porath-Waller, A.J. Dissiper la fumée entourant le cannabis : effets du cannabis pendant la grossesse – version actualisée. Ottawa (Ont.),
Centre canadien de lutte contre les toxicomanies, 2015.
8 Santé environnementale et sécurité des consommateurs, Santé Canada, communication personnelle, 23 mars 2016.
9 Kalant, H. et A.J. Porath-Waller. Dissiper la fumée entourant le cannabis : usage de cannabis et de cannabinoïdes à des fins médicales.
Ottawa (Ont.), Centre canadien de lutte contre les toxicomanies, 2014.
10 Santé Canada. Renseignements destinés aux professionnels de la santé : le cannabis (marihuana, marijuana) et les cannabinoïdes,
2013. Récupéré le 15 avril 2015 du site Web www.hc-sc.gc.ca/dhp-mps/alt_formats/pdf/marihuana/med/infoprof-fra.pdf.
11 Statistique Canada. Enquête canadienne sur le tabac, l’alcool et les drogues : sommaire des résultats pour 2013. Ottawa (Ont.), 2015.
Récupéré le 10 avril 2015 du site Web canadiensensante.gc.ca/science-research-sciences-recherches/data-donnees/ctadsectad/summary-sommaire-2013-fra.php.
12 Santé Canada, Enquête de surveillance canadienne de la consommation d’alcool et de drogues (ESCCAD), 2008.
13 Santé Canada, Tableaux supplémentaires : enquête de 2012-2013 sur le tabagisme chez les jeunes, 2014. Récupéré le 10 avril 2015
du site Web canadiensensante.gc.ca/publications/healthy-living-vie-saine/youth-smoking-survey-tables-2012-2013-tableaux-enquetejeunes-tabagisme/index-fra.php?_ga=1.5837939.1971650076.1460748962.
14 M.D. Hanover, American College Health Association, National college health assessment II: Canadian reference group data report, 2013.
15 Santé Canada, Étude de surveillance de la consommation d’alcool et de drogues parmi les populations à risque élevé : Adultes
itinérants consommateurs de drogues, Jeunes de la rue consommateurs de drogues et Consommateurs de drogues à usage récréatif –
Données de prévalence 2012–2013. Ottawa (Ont.), 2014.
16 Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, Rapport mondial sur les drogues 2015, New York, Nations Unies, 2015. Récupéré
le 14 mars 2016 du site Web www.unodc.org/documents/wdr2015/WDR15_ExSum_F.pdf.
17 Callaghan, R.C. et S.A. Macdonald, S.A. « Changes in the rates of alcohol- and drug- related hospital separations for Canadian provinces:
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ISBN 978-1- 77178-332-3
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