Les points d`arrimage et de levage des engins de terrassement

NORMALISATION
Fiche pratique
Les points d’arrimage et de levage
des engins de terrassement
Le projet de norme ISO/DIS
15818 «Engins de terrassement»
vient de passer le stade de
l’enquête publique.
près plusieurs accidents impliquant
des engins lors de leur transport
sur route, la commission française
de normalisation UNM 450 «Engins de
terrassement- Exigences de performance
des points d’ancrage pour le levage et
l’arrimage» a reçu plusieurs entreprises
de travaux publics, accompagnées de leur
fédération (FNTP), aux côtés des construc
teurs de machines. Le retour d’expérience
des entreprises assurant le transport
d’engins pour leur compte propre a permis
d’enrichir le projet de norme en préparation.
Les propositions de textes élaborées par les
industriels du Cisma ont été présentées au
niveau français (UNM 450) puis défendues et
acceptées lors d’une réunion internationale.
A
UN SUJET QUI MOBILISE
Ce sujet s’est décliné en deux actions
menées en parallèle qui ont mobilisé de
nombreux acteurs français dont, en pre
mière ligne, les utilisateurs et leur fédération
(FNTP), l’Institut national de recherche et de
sécurité (INRS), les constructeurs de maté
riels et leur syndicat (Cisma). La première
action a consisté à publier un guide INRS
qui propose une méthode d’arrimage en sé
curité aux entreprises assurant le transport
d’engins sur la voie publique. La seconde
mesure est d’intégrer dans la future norme
des exigences de conception des points
d’ancrage sur les engins.
COHÉRENCE D’AUTRES NORMES
Domaine d’application
La future norme portera sur les exigences
de performance des points d’ancrage pour le
levage et l’arrimage des engins de terrasse
ment, quelle que soit leur taille (des engins
compacts aux pelles minières).
Même terminologie que les sangles
et les chaînes
Les exigences distinguent les points d’an
crage pour le levage de ceux utilisés pour
l’arrimage d’un engin car les sollicitations
ne sont pas les mémes. Pour le calcul de
dimensionnement des points d’ancrage pour
l’arrimage, le projet de norme 150 considère
29 mars 2913
LE MONITEUR SUPPLEMENT MATERIELS
la méthode d’arrimage direct en diagonale
en se fondant sur la norme européenne
EN12195-1 «Dispositifs d’arrimage des
charges à bord des véhicules routiers Sé
curité-Partie 1: calcul des forces de rete
nue». La terminologie est importante car
l’information transmise par les fabricants
de machines et les fabricants d’accessoires
(sangles, chaînes) doit être cohérente pour
être comprise par les personnes assurant
l’arrimage de l’engin. Par exemple, les
chaînes et sangles sont caractérisées en Eu
rope par leur «capacité de retenue» indiquée
sur l’accessoire lui-même (lashing capacity ou
LC). Le projet de norme ISO 15818 reprend
cette terminologie afin que l’information
figurant sur la machine soit cohérente avec
celle des accessoires.
-
Distinguer le levage et l’arrimage
Les propositions avancées par la France ont
été retenues. D’abord, en matière d’infor
mation accessible sur la machine, l’identifi
cation des points d’ancrage et la distinction
par des pictogrammes normalisés entre
ceux servant à l’arrimage et ceux dédiés au
levage. Puis l’apposition sur la machine d’un
autocollant, visible de l’extérieur, récapitu
lant tous les points d’ancrage. La conception
des machines doit faciliter la localisation
des points d’arrimage dans une approche
ergonomique et selon le principe de nondéviation des sangles ou des chaînes sur des
parties de machine, pour ne pas diminuer la
capacité de retenue et éviter tout dommage.
ÉTAPE INTERNATIONALE
Ce projet international, dont la gestion est
assurée par le Japon, a pris du retard suite
aux restrictions de déplacement des per
sonnes au moment de la crise, qui se sont
prolongées après le séisme et l’accident nu
cléaire de mars 2011. Le projeta aujourd’hui
passé le stade de l’enquête. Les discussions
portent sur les exigences spécifiques aux
grosses machines et les hypothèses de
calcul pour le dimensionnement des points
d’ancrage. La France a obtenu que plusieurs
projets de normes européennes traitant de
la sécurité des engins fassent référence à
cette future norme ou intègrent certaines
de ses prescriptions.
«Des discussions
très dures»
«À l’initiative
de ce travail, il
y a les grandes
entreprises rou
tières françaises
réunies au sein
I.
AI de la commis
li.’.
sion matériel
I
de l’Usirr.
Déplaçant
souvent leurs
PAS[AL LEMOINE,
matériels, gros
directeur technique et
et petits, elles
de la recherche à la FNTP
étaient plus
que d’autres
confrontées aux problèmes d’arri
mage. La FNTP s’est ensuite saisie de
la question, et les premières réunions
ont eu lieu avec les constructeurs.
Cela a commencé par des discus
sions très dures un vrai dialogue de
sourds surtout autour des points
d’arrimage car les points de levage
étaient souvent présents pour le
grutage des machines lors de leur
transport maritime. Puis nous avons
eu vent de la révision d’une norme in
ternationale ISO, ce qui nous a donné
l’opportunité de faire quelque chose.
Là aussi, les discussions étaient
difficiles. Je me souviens de représen
tants allemands qui épiloguaient sur
la taille du trou constituant le point
d’arrimage, alors que nous récla
mions simplement la présence de
ces points...»
-;f
—
—,
• Usirf: Union des syndicats de l’industrie routière
française.
La réglementation vous l’im
pose; la normalisation vous aide
a l’appliquer en décrivant les
exigences pour les machines.
Les normes sont rédigées par les
divers acteurs: constructeurs,
utilisateurs, préventeurs, autori
tés publiques. Elles sont revues
périodiquement pour suivre
l’évolution des techniques et des
besoins du marché.
Richard Cleveland Cisma, président de la commission
IJNM 450 «Engins de terrassement»
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