Bagarre à l`auberge de Jean Crevier au Cap-de-la

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Bagarre à l`auberge de Jean Crevier au Cap-de-la
Mis à jour 2016 le 22 août.
Bagarre
à l’auberge de Jean Crevier
à Cap-de-la-Madeleine le 2 mars 1669
Note : Anceau ou Anseau. Les descriptifs proviennent de Banq en ligne cote TL6, D165 et autres
cotes inscrites plus bas. Anseau est l'orthographe utilisé par le dénommé Benjamin Anseau et
non Anceau.
Soldiers Playing Cards and Drinking in An Interior, par David The Younger Teniers.
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Chronologie
Samedi 2 mars
-1669-03-02 : bagarre entre le sieur de Manereuil et Benjamin Anseau sieur de Berri { l’auberge de Jean
Crevier à Cap-de-la-Madeleine.
Le samedi 2 mars 1669, après-midi, chez Mathieu Rouillard
Dans l’après-midi du 2 mars 1669, à Cap-de-la-Madeleine, Charles du Jay, sieur de Manereuil, 29 ans, se
trouve chez Mathieu Rouillard avec un copain, le sieur de Montigny*. Arrive par après Benjamin Anseau,
tailleur d’habits âgé de 25 ans, marié { Louise Poisson et déj{ père d’au moins trois enfants. On cause, on
boit et on joue aux cartes. On mise une pinte de piquette, puis les ceintures, les porte-épées et même un
castor. Manereuil a perdu jusque l{, puis il tire une pièce d’argent de sa bourse mais Anseau refuse de
miser la ceinture que Manereuil vient de perdre, sous prétexte qu’il a promis de ne jamais jouer { l’argent.
Il offre plutôt de vendre cette ceinture.
*Sieur de Montigny : les archives ne permettent pas de trouver qui est ce dénommé de Montigny de l'année 1669. Ceux qui
pourraient être ce dénommé de Montigny sont nés vers 1658 et n'auraient que 11 ans au moment ce la bagarre.
Déposition de Mathieu Rouillard 27 ans
sur l'après-midi du 2 mars passé chez lui (selon son témoignage du dimanche 3 mars)
Témoignage de Mathieu Rouillard fait le 8 mars, habitant de la seigneurie de Batiscan, âgé de 27 ans,
lequel affirme que (le 2 mars) les accusés se mirent à jouer une pinte de vin, leur ceinture de port d'épée
et un bâton (ou castor) que ledit Anseau gagna, ledit Mannereuil ayant perdu de l'argent et sa pochette
pour jouer contre ladite ceinture que ledit Anseau a gagné, mais ledit Anseau ne voulut pas jouer disant
avoir fait serment de ne pas jouer d'argent, suite à quoi ledit Mannereuil lui répondit qu'il n'était pas
honnête de couper court pour si peu de chose, ledit Anseau lui fit offre de lui rendre sa dite ceinture, ils
sortirent tous trois de ladite maison sans aucune querelle ni dispute.
Le 2 mars samedi fin d'après-midi et soirée à l’auberge de Jean Crevier
Le trio Manereuil-Montigny-Anseau quitte la maison de Rouillard et se transporte chez Jean Crevier.
Anseau entre le premier et y invite des deux autres. La femme de Jean Crevier n’est pas heureuse qu’on y
ait emmené Anseau déjà ivre. Manereuil répond que ce n’est pas lui qui l’a amené. On s’amuse, on boit
mais Manereuil n’apprécie pas qu’Anseau fasse trinquer les serviteurs.
On a parlé anglais le samedi soir 2 mars
Le soir du 2 mars 1669, dans la maison de Jean Crevier qui semble être un lieu de rendez-vous, vinrent M.
de Montigny et le vicomte de Manereuil connu sous le nom de Charles du Jay, deux visiteurs de passage au
Cap-de-la-Madeleine. Ils venaient y prendre une consommation et discutaient en anglais pour ne pas être
compris des témoins. Benjamin Anseau, mercier et tailleur d’habits, que l’on a déj{ vu comparaître le 28
janvier 1665 et le 20 juin 1667, offre aux visiteurs de parier quarante sols sur une partie de cartes entre
eux. Devant le refus de Manereuil et Montigny, Benjamin Anseau, probablement plus éméché, veut s’en
prendre à eux. Jean Crevier est absent ; Madame Crevier, craignant le pire, permet qu’on mette Benjamin
Anseau à la porte ; c’est ce que firent les deux visiteurs.
Le samedi soir 2 mars Benjamin Anseau quitte l'auberge
va chez lui et revient avec une épée
(selon la déposition Paul Hubert 23 ans, faite le lendemain 3 mars).
Paul Hubert, âgé de 23 ans, natif de la paroisse de Saint-Paul de Paris, a affirmé qu'étant dans la maison du
sieur Crevier, s'y trouvaient également lesdits accusés et ledit requérant, lesdits Mannereuil et Berry
parlaient anglais ensemble, ledit Mannereuil dit audit Anseau qu'il parlait mieux anglais que lui, quelques
temps après ledit Anseau s'en alla à son logis, étant de retour en la maison dudit Crevier avec son épée il
s'assit auprès du feu, ledit Mannereuil lui demanda à qui il en voulait, il fit réponse que c'était au nommé
Montigny, ils sortirent tous les trois de ladite maison, ledit Mannereuil donna des coups sur ledit Anseau
le jetant par terre, ledit Montigny lui déchargea quelques coups d'épée sur la tête, ledit déposant entendit
dire par ledit Anseau que la partie n'était pas égale vu qu'on l'assassinait, ledit déposant vit que ledit
Anseau était tout en sang et vit entrer ledit sieur de Mannereuil dans la maison avec l'épée dudit Anseau
dans sa main suivi dudit Montigny, il entendit dire audit sieur de Mannereuil que ledit Anseau lui
donnerait deux paires de raquettes et une paire de soulier sauvages (mocassins) et qu'il lui donnerait
bien d'autres coups, ils passèrent leur épée à leur côté les pistolets à la main, alors qu'ils buvaient,
quelqu'un heurta à la porte, lesdits Mannereuil et Montigny allèrent ouvrir la porte les pistolets à la main.
Ce qu'a vu Jean Joguet dit Laverdure 19 ans le samedi 2 mars
selon sa déposition du lendemain 3 mars.
Jean Joguet* dit Laverdure, âgé de 19 ans (en mars 1669), de la paroisse de Saint-Sabin du bourg de
Marches, diocèse de Nantes (Loire-Atlantique), domestique dudit sieur Crevier, a affirmé que ledit sieur
Berry vint en la maison dudit Crevier, les autres arrivèrent et ils burent du vin, ledit déposant entendit
dire par Paul Hubert que ledit Berry avait été maltraité par lesdits Mannereuil et Montigny;
*Jean Joguet, originaire de Nantes, confirmé à Cap-de-la-Madeleine 1666-06-25 (PRDH).
Ce qu'a vu et entendu le 2 mars au soir Marie Crevier 21 ans,
femme de Nicolas Gastineau, selon sa déposition du 7 mars.
Dame Marie Crevier, épouse de Nicolas Gastineau, sieur Duplessis, âgée de 21 ans : elle affirme qu'étant
en la maison dudit Crevier où il y avait également lesdits Mannereuil, Montigny et Anseau, ledit Anseau,
qui est un peu gaillard (se dit d'un homme qui est entre deux vins, saoul), fut prié par la dame Crevier de
sortir de sa maison, ledit Mannereuil a dit à ladite Crevier que si elle le voulait il prierait ledit Anseau de
sortir, elle affirme que ledit Berry était fort importuné de boisson.
Ce qu'a vu et entendu le 2 mars au soir Marguerite Hertel 20 ans,
femme de Jean Crevier, selon sa déposition du 7 mars.
Le témoignage de Marguerite Hertel, femme de Jean Crevier, âgée de 20 ans : elle affirme que ledit Anseau
et ensuite lesdits Mannereuil et Montigny arrivèrent en la maison dudit Crevier, elle demanda audit
Mannereuil pourquoi il avait amené ledit Anseau, il répondit qu'il ne l'avait pas amené et ils s'assirent
auprès du feu et parlèrent anglais, quelques temps après ledit Anseau demanda audit Mannereuil de faire
une botte (coup que l'on porte avec un fleuret ou avec une épée) et s'étant mis en posture ledit Anseau
porta un coup de poing dans l'estomac dudit Mannereuil et le renversa sur un coffre en arrière, ledit
Mannereuil lui dit de sortir de la maison, quelques temps après ledit Anseau revint dans la maison avec
son épée, il s'assit auprès du feu et se mit à chanter, ledit Mannereuil lui dit de sortir, ils se levèrent
(Mannereuil, Montigny et Anseau) et allèrent vers la porte en parlant anglais, en sortant de la maison
ledit Montigny prit son épée, elle entendit frapper quelques coups et Montigny et Mannereuil entrèrent
dans la maison avec chacun une épée à la main, ledit sieur de Mannereuil avait l'épée dudit Anseau et
Montigny la sienne, elle affirme avoir vue du sang à la manchette du sieur Mannereuil.
Ce qu'a vu et entendu le 2 mars au soir Louise Lecoutre 21 ans,
femme de Nicolas Crevier dit Bellerive, selon sa déposition du 7 mars.
Le témoignage de Louise LeCoustre, femme de Nicolas Crevier, sieur de Bellerive, âgée de 21 ans : elle
affirme qu'étant allé en la maison dudit Crevier elle y rencontra lesdits Mannereuil, Montigny et Anseau
qui buvaient ensemble, ledit Anseau demanda au sieur Mannereuil s'il voulait jouer des pièces de 40 sols,
ledit Mannereuil répondit qu'il ne voulait rien faire et ledit Anseau lui demanda s'il voulait faire une botte,
s'étant mis en garde il porta un coup de poing dans l'estomac dudit Mannereuil et le jeta à la renverse,
ledit Mannereuil demanda à la dame Crevier si elle voulait qu'il mis ledit Anseau dehors de sa maison,
ledit Anseau demanda audit Mannereuil si ce serait lui qui le mettrait dehors, il lui dit que oui et se mit à
parler anglais, il le poussa pour le faire sortir de la maison et ledit Montigny s'y mit et ils sortirent tous
trois de la maison, Mannereuil et Montigny rentrèrent dans la maison saisis d'épées, Mannereuil ayant
celle dudit Anseau, ledit Anseau apparut tout couvert de sang sur le visage.
2e témoignage (le 7 mars) de Jean Joguet 19 ans
sur ce qui s'est passé le 2 mars au soir
Le témoignage (7 mars) de Jean Joguet dit Laverdure, âgé de 19 ans, de la paroisse de Saint-Sabin, bourg
de Marches, diocèse de Nantes en Bretagne (Loire-Atlantique), serviteur dudit sieur Crevier. Il a affirmé
qu'alors qu'il était en la maison dudit Crevier, ledit Anseau arriva, suivi desdits Mannereuil et Montigny
quelque peu après, ils se mirent à boire et comme ledit Anseau donnait à boire à quelques valets, ledit
Mannereuil lui dit que les valets seraient saouls avant le maître, quelques temps après ledit Anseau porta
un coup de poing en l'estomac dudit Mannereuil et le renversa contre un bahut, ils se remirent à boire
mais ledit Anseau était alors épris de vin, ledit Mannereuil offrit à la dame Crevier de le mettre dehors, ce
qu'il fit par la suite.
2e témoignage (7 mars) de Paul Hubert 23 ans
sur ce qui s'est passé le 2 mars au soir
Dans son témoignage Paul Hubert, âgé de 23 ans, de la paroisse de Saint-Paul en la ville de Paris, a affirmé
qu'il était dans la maison du sieur Crevier et que s'y trouvait aussi lesdits Anseau, Mannereuil et Montigny
qui étaient à boire et à parler anglais; ledit Anseau demanda audit Mannereuil de faire une botte, Anseau
étant en posture se jeta sur le dit Mannereuil et lui donna un coup de poing dans l'estomac qui le fit
tomber sur un coffre, ils se remirent ensuite à boire parlant toujours anglais, ledit Anseau retourna à sa
maison et revint en la maison dudit Crevier avec son épée et se mis près du feu, ledit Mannereuil lui
demanda ce qu'il voulait faire avec cette épée et à qui il en voulait, ledit Anseau lui fit réponse que c'était
audit Montigny, ils sortirent dehors et ledit déposant vit ledit Mannereuil frapper ledit Anseau et le jeter
par terre, il vit ledit Montigny frapper ledit Anseau à coup d'épée sur la tête, ledit Anseau était tout en
sang, après quoi ledit Mannereuil entra dans la maison avec l'épée dudit Anseau, ledit Montigny le suivait,
ledit déposant entendit ledit Mannereuil dire que ledit Anseau ne lui donnerait point les deux paires de
raquettes et la paire de souliers sauvages qu'il lui devait.
Cécile Jeannot 13 ans, servante de Jeanne Énard, mère de Jean Crevier.
Ce qu'elle a vu et entendu le samedi soir 2 mars selon son témoignage du 8 mars
Dans son témoignage du 8 mars 1669, Cécile Janot, âgé de 13 ans, domestique de la dame de la Meslée, a
affirmé être allé dans la maison dudit Crevier et y avoir vu lesdits Anseau, Mannereuil et Montigny boire;
ledit Anseau demanda audit Manereuil s'il voulait jouer, il lui fit réponse que non, quelques temps après
ledit Anseau lui demanda s'il voulait faire une botte, s'étant mis en posture il porta un coup de poing en
l'estomac dudit Mannereuil qui tomba à la renverse sur un bahut, ledit Mannereuil pria ledit Anseau de se
retirer car il était épris de vin, ledit Anseau alla chez lui accompagné du nommé Paul Hubert et revint
chez ledit Crevier s'assoir auprès du feu, ils se remirent à parler anglais et sortirent tous trois de la
maison, quelques temps après il vit rentrer lesdits Mannereuil et Montigny avec deux épées et du sang à
la manche dudit Mannereuil, il eut ouïe dire que ledit Anseau était plein de sang, lesdits Mannereuil et
Montigny étant dans la maison fermèrent la porte et saisirent leur épée et pistolet, lorsqu'ils entendirent
heurter à la porte ils y allèrent d'eux même épée et pistolet au poing, la dame Crevier demanda congé
audit Mannereuil qui fit réponse qu'il n'irait nulle part.
Dimanche 3 mars
Dimanche le 3 mars Anseau intente un procès
«Revenu à lui, certainement offusqué dans sa dignité et jugeant son prestige diminué vis-à-vis ses
concitoyens, Anseau s’en va le lendemain chez Quentin Moral, sieur de Saint-Quentin, juge et prévôt de la
sénéchaussée du Cap-de-la-Madeleine, porter plainte contre de Montigny. La requête commence ainsi :
«Supplie humblement Benjamin Anseau, sieur de Berri, demandeur plaintif…». Benjamin Anseau se plaint
des coups reçus certes parce qu’il a été quelque peu molesté et a reçu des coups qui ont exigé les soins du
docteur Félix Thuney, mais il ne dit pas au juge qu’il a été le provocateur d’une petite bagarre comme vont
l'affirmer les témoins, que Benjamin Anseau était «fort épris de vin» et qu’il fit «quantité
d’impertinences», «mille impertinences» «et ne savait ce qu’il faisait ni disait dans son ivrognerie qui fut
la cause du «désordre qui est arrivé entre ledit Anseau et les sieurs de Manereuil et Montigni» selon les
propres mots des témoins Marguerite Hertel, 20 ans, femme de Jean Crevier; Louise Lecoutre, 21 ans,
femme de Nicolas Crevier; Marie Crevier, 21 ans, femme de Nicolas Gatineau, sieur Duplessis; Paul
Hubert, 23 ans, natif de la paroisse de Saint-Paul de Paris; Jean Jacquet (?) dit Laverdure, 19 ans, de la
paroisse de Saint-Lin de Nantes, domestique de Jean Crevier ; Cécile Jeannot, 13 ans, servante de Madame
veuve Christophe Crevier ; Mathieu Rouillard, 27 ans, habitant de Batiscan. Après des témoignages aussi
affirmatifs, le juge Quentin Moral n’avait rien d’autre { faire que de débouter le demandeur de sa plainte.»
Maurice Loranger, Histoire de Cap-de-la-Madeleine, 1987, pages 117-118.
Charles du Jay était le fils d’Isaac du Jay et de Charlotte de Parenteau de Grand-Rozoy en Picardie,
département de l’Aisne.
Le juge entend deux témoins : Paul Hubert 23 ans et Jean Jogues 19 ans.
Certificat médical de Félix Thunaye,
chirurgien du Cap-de-la-Madeleine, le 3 mars
Certificat médical de Félix Thunaye, chirurgien du Cap-de-la-Madeleine, lequel confirme avoir vu, visité,
pensé et médicamenté la personne de Benjamin Anseau (Anceau) pour une plaie, contusions, ecchymoses
et excoriation (écorchure) à la palpèbre (paupière) de l'oeil sénestre (gauche), pour une plaie au nez en
la partie cartilagineuse et pour une plaie à la tête sur la suture sagittale qui divise les deux pariétaux (Ce
sont deux os fort minces qui forment la partie supérieure & les parties latérales du crâne, & qui couvrent
la plus grande portion du cerveau), ledit chirurgien soutient que vu le type de blessure il lui faudra huit
jours pour faire plus ample rapport.
Extrait de Banq en ligne Cote : TL6,D165.
Les deux requêtes de Benjamin Anseau, le dimanche 3 mars
La requête dudit Anseau, sieur de Berry, demandeur et accusateur, contre Charles du Jay (Dujay),
chevalier, seigneur en partie du Grand Rosoy (Rozoy), vicomte de Mannereuil (Manereuil), et contre le
sieur de Montigny, tous deux défendeurs et accusés, ledit requérant affirme qu'alors qu'il était en la
maison du sieur Crevier, que ledit sieur de Mannereuil l'a maltraité à coup de tranchant d'épée sur la tête
et sur le visage à tel point qu'il est actuellement entre les mains du chirurgien et au hasard de sa vie ce qui
lui cause grandes pertes pour les urgentes nécessités de sa maison, il demande de faire condamner lesdits
accusés à lui verser une pension alimentaire et médicamenteuse. Date de la requête : 3 mars.
Suit l'accord de la précédente demande au requérant, il lui est adjugé la somme de 20 livres pour ladite
provision, laquelle somme est à prendre sur les biens desdits accusés.
Une autre requête dudit Anseau, lequel affirme qu'étant allé en la maison du sieur Crevier où il y fit la
rencontre dudit Mannereuil et de quelques autres qui lui sont inconnus, lesquels sans autres prétextes ni
querelles auraient tellement maltraités ledit plaintif de coups d'épée sur la tête qu'il est à présent entre
les mains du chirurgien et au hasard de sa vie, il requiert de lui accorder de se faire visiter par le
chirurgien pour qu'il effectue un rapport, ainsi que de faire arrêter les accusés et de mettre ledit plaintif
en la protection et sauvegarde du roi et de la justice; suit l'accord que le tout précédemment requis soit
fait. Date de cette autre requête : dimanche le 3 mars 1669.
Claude Laserre 20 ans. Chez Benjamin Anseau le 3 mars.
Selon son témoignage du 3 mars.
Témoignage du 3 mars de Claude de Laserre, (le nommé parfois à tort «de la Lime») âgé de 20 ans, tailleur
d'habits de sa vocation (30 ans en 1681 et demeurant sur la rue de la Montagne le 4 juin 1683 à Québec) ; il affirme qu'il se
trouvait en la maison dudit Anseau alors qu'arrivèrent lesdits accusés qui dirent audit Anseau qu'ils lui
apportaient la ceinture d'épée, ledit Anseau répondit qu'ils étaient bien hardis de venir en sa maison
après l'avoir assassiné, ledit Montigny mentionne ensuite cent coups de bâton.
Mardi le 5 mars
«Le surlendemain, le Sieur de Berry revient à la charge et accuse, nommément cette fois, Messire Charles
du Jay, Chevalier, Seigneur en partie du Grand Rozoy, et le Sieur de Montigny.
Jeudi le 7 mars
Le Sieur de Manereuil présente à son tour une supplique au juge
Saint-Quentin.
Requête de Charles Du Jay, chevalier, seigneur en partie du Grand Rozoy, vicomte de Mannereuil, lequel
expose avoir appris qu'en son absence il avait été fait quelques informations à son encontre et à celle du
sieur de Montigny, la présente requête est pour faire voir son innocence et pour faire rendre justice et de
faire assigner ses témoins à cette fin; date de la requête : 7 mars.
Lundi le 11 mars
Le chirurgien Thunaye procède à un nouvel examen de Benjamin Anseau (Anceau)
11 mars suit un second rapport dudit chirurgien lequel affirme que les plaies dudit Anseau ne peuvent
être guéries avant encore huit jours en raison des incidents survenus depuis la première visite lesquels
on obligé ledit chirurgien à lui tirer du sang. Banq en ligne Cote : TL6,D165. NOUVELLE-FRANCE. COUR
SEIGNEURIALE (CAP-DE-LA-MADELEINE).
Mercredi le 20 mars
L'instruction de la cause est terminée. Le dossier est transmis par le juge Quentin Moral au Sieur de la
Touche et ce même jour le juge Moral rend sa sentence : les Sieurs de Manereuil et de Montigny sont
condamnés à payer les frais de justice, ce qui équivaut à un acquittement.
Charles du Jay sieur de Manereuil, fils d'Isaac du Jay.
Extrait de naviresnouvellefrance.com : «... enseigne de la compagnie de LaFouille au régiment de Carignan; arrivé 14-09-1665
Québec; embarqué sur la Justice; départ 12-10-1665 pour son cantonnement d'hiver à Trois-Rivières; participe aux expéditions
contre les Iroquois de janvier et d'automne 1666; quartier d'hiver 1666-1667 à Château-Richer; présent ct m 12-09-1667 Auber
de Jean-Jacques de GERLAISE dit Saint-Amant, soldat de la compagnie de LaFouille au régiment de Carignan et de Jeanne
TRUDEL; pour développer sa seigneurie emprunte ct 15-10-1667 Gilles Rageot à Jean CHAMOT, ct 17-10-1667 Duquet à Nicolas
DUPONT de Neuville et ct 20-11-1670 Becquet à Guillaume FENIOU; concède verbalement une terre à 17 de ses compagnons
d'armes dans sa seigneurie de Manereuil dont il n'a pas le titre officiel; concède une terre 23-11-1668 et une autre terre avec
cabane ct 02-01-1671 Becquet à Pierre BRUNION dit Lapierre, soldat de la compagnie de LaFouille au régiment de Carignan;
repassé en France en 1672 ...». Nous avons dû retirer les informations concernant les années 1690-1692 de ce texte de
naviresnouvellefrance.com car elles ne sont plus véridiques (voir le paragraphe qui suit). Extrait de naviresnouvellefrance.com.
Nous en avons informé l'auteur de ce site web, Charles Campeau, par courriel le 11 septembre 2014. Nous avons reçu sa réponse
favorable.
Charlesdu Jay sieur de Manereuil était chez lui en France en 1693
Le 7 juillet 1693 à Muret-et-Crouttes en Aisne, Charles du Jay fut présent avec sa sœur Marie, au mariage de Jacques
de Parenteau de Sainte-Maison, seigneur en partie de Grand-Rozoy, fils de son cousin Philippe de Parenteau marié à
sa sœur, Anne du Jay. Il y est désigné comme sieur de Pépinet, cousin issu de germain. Il a abandonné son prétendu
titre de vicomte de Manereuil. Extrait de Parenteau de France XVIe et XVIIe siècles, par Gilles Parenteau, page 82.
Jeudi le 21 mars
Cinq dépositions pour confirmer l'ivresse de Benjamin Anseau (Anceau)
le 21 mars.
Le juge entend cinq témoins pour être en mesure de prouver que Benjamin était ivre : Marie Crevier,
femme de Nicolas Gastineau, Marguerite Hertel, l'hôtesse de l'auberge, femme de Jean Crevier, Louis
Lecoutre, femme de Nicolas Crevier, Jean Pâquet et Paul Hubert.
-1669-03-21 : -Information secrète d'office contre Benjamin Anseau, sieur de Berry, par devant Quentin
Moral sieur de Saint-Quentin, juge prévôt de la Sénéchaussée du Cap-de-la-Madeleine, avec les
témoignages de Paul Hubert 22 ans, Marie Crevier 21 ans femme de Nicolas Gastineau, de Marguerite
Hertel 20 ans, femme du sieur Crevier, de Louise Lecoutre femme de Nicolas Crevier, Cécile Jeannot, 13
ans, servante domestique de Jeanne Énard veuve de Christophe Crevier, - 21 mars 1669 - Banq en ligne
Cote : E21,S64, SS, SSS11, D32.
«Information (1 mot) & d’office fait d’autorité de la juridiction seigneuriale et prévôté au Cap de la
Madeleine à la requête du procureur fiscal de (4 mots) { l’encontre de Benjamin Anseau sieur de Berri.
Défendeur à laquelle a été pas vaquée par nous (1 mot) Moral sieur de Saint-Quentin juge prévôt en la
sénéchaussée dudit Cap, Et l’examen et audition des témoins ci-après suivant l’assignation leur donnée
par notre huissier le jour d’hier comparaître ensuite le tout suivant un (1 mot) jour d’hier portant que (2
mots) de nous donner preuves (1 mot) quoi ledit défendeur était fort épris de boisson.
1669-03-21.
Du 21e de mars 1669
Nous a été produit pour premier témoin Paul Hubert âgé de vingt deux ans ou environ de la paroisse de
Saint-Paul de la ville de Paris après avoir de lui pris le serment de dire vérité, ce qu’il a promis faire,
dépose au dit second jour (2 mars 1669) du présent mois et an étant à la maison du sieur Crevier il vit ledit
Anseau lequel était fort épris de vin et ne savait ce qu’il faisait ni disait dans son ivrognerie faisant mille
impertinences et (1 mot) ledit déposant que tout le désordre qui est arrivé entre ledit Anseau et les sieurs
de Manereuil et Montigni n’est (1 mot) que de son ivrognerie, et est tout ce qu’il a dit, après lecture lui faite
de sa déposition y a persisté, ne sait lire ni écrire, a fait sa marque. Marque dudit Hubert. Moral.»
Dudit jour 21e de mars 1669
Nous a été produit pour second témoin dame Marie Crevier femme de Nicolas Gastineau sieur du Plessis
âgée de 21 ans ou environ., témoin par serment de dire vérité et enquis e comme le précédent, dépose
que le second jour du présent mois et an étant dans la maison du sieur Crevier elle y vit ledit Anseau
lequel était fort épris de boisson (2 mots) il faisait… potins beaucoup d’impertinences, & dit que hors de la
boisson il n’aurait pas fait ce qu’il faisait et (mot raturé) importunait tous ceux qui étaient dans ladite
maison, & est tout ce qu’elle a dit savoir, lecture lui faite de sa déposition y a persisté et a signé. Marie
Crevier Moral.
Nous a été produit pour troisième témoin dame Marguerite Hertel femme du sieur Crevier, âgée de vingt
ans ou environ témoin par serment de dire la vérité Et enquise comme les précédents témoins, dépose
que le second jour du présent mois et an le sieur Anseau était arrivé à la maison avec les sieurs Manereuil
et Montigny. Ledit Anseau était vu (1 mot) épris de vin et en ayant envoyé quérir il l’acheva (3 mots) & dans
son ivrognerie il fit quantité d’impertinences qu’il n’aurait pas faites hors de la boisson. Ce qui fut cause
qu’il y arriva désordre entre Anseau et lesdits sieurs de Manereuil et Montigny, et est tout ce qu’il a dit
savoir. Lecture lui faite de sa déposition y a persisté & a signé. Marguerite Hertel, Moral.
Dudit jour vingt-unième de mars 1669
Nous a été produit pour quatrième témoin dame Louise LeCoustre femme de Nicolas Crevier sieur de
Bellerive après avoir pris le serment de dire vérité ce qu’elle a promis faire, dépose que le second jour du
présent mois et an étant aller dans la maison de sieur Crevier où y (1 mot) lesdits Anseau, de Manereuil et
de Montigni lesquels buvaient par ensemble, & dit que ledit Anseau était fort épris de boisson & faisait
mille impertinences dans son ivresse & (avoue ?) ladite déposante que si ledit Anseau n’eût été épris de
boisson que le désordre qui arriva entre lesdits Anseau, de Manereuil et de Montigni ne fut pas arrivé, &
est tout ce qu’elle a dit savoir. Lecture lui faite de sa déposition, y a persisté & signé Louis Lecoustre,
Moral.
Dudit jour vingt-unième mars 1669
Nous a été produite pour cinquième témoin Cécile Janot* servante domestique de la dame de la Meslée
âgée de 13 ans ou environ témoin par serment de dire vérité, enquise somme les précédents, dépose
qu’étant allée le second jour du présent mois et an dans la maison du sieur Crevier elle y rencontra les
sieurs de Manereuil, de Montigny & Anseau qui buvaient par ensemble. A dit ladite déposante que ledit
Anseau était fort épris de vin et faisait mille impertinnences dans son ivrognerie de sorte que tous ceux
qui étaient dans ladite maison en étaient fort ennuyés & dit que tout le différend est arrivé entre lesdits
de Manereuil, de Montigni & Anseau était (1 mot) de l’ivrognerie dudit Anseau & est tout ce qu’elle a dit
après lecture lui faite de sa déposition, y a persisté ne sachant écrire a fait sa marque. Marque de ladite
Jeannot. Moral.
*Cécile Janot dit Lachelle était la fille de Marin Janot dit Lachapelle et de Françoise Bernard qui s’étaient mariés { Montréal le 30
août 1655. Elle était née le 11 juin 1656 et fut baptisée le même jour à Montréal. Elle a épousé André Carrière le 17 novembre
1670 à Montréal, contrat de mariage la veille.
Jugement rendu le 21 mars par le juge Quentin Moral :
Benjamin Anseau condamné pour ivresse.
-1669-03-21 : Jugement rendu par Quentin Moral sieur de Saint-Quentin, juge prévôt de la Sénéchaussée
du Cap-de-la-Madeleine, qui condamne Benjamin Anseau sieur de Berry à payer une amende de 10 livres
au seigneur du Cap-de-la-Madeleine pour s'être enivré. - 21 mars 1669 - Banq en ligne Cote : E21, S64,
SS5, SSS11, D33.
-1669-03-21 : Jugement rendu par Quentin Moral sieur de Quentin, juge prévôt de la Sénéchaussée du
Cap-de-la-Madeleine, au jour d'hier à la requête du procureur fiscal, demandant à Benjamin Anseau, sieur
de Berry, défendeur, de payer l’amende. - 21 mars 1669 - Banq en ligne Cote : E21, S64, SS5, SSS11, D34.
«Veu par nous Quentin Moral sieur de Saint-Quentin juge prévôt en la sénéchaussée du Cap de
la Madeleine la sentence par nous rendue dudit jour d’hier { la requête du procureur fiscal de ce lieu
demandeur { l’encontre de Benjamin Anseau sieur de Berri défendeur, { ce qu’icelui Anseau soit mis {
l’amende pour s’être enivré et fait quantité d’imperticences ce qui a causé un grand désordre entre icelui
Anseau, les sieurs de Manereuil & Montigni, ce qui aurait été dénié par ledit défendeur & maintenu par
ledit procureur, pour cet effet nous aurait requis de nous en donner preuve, ce que nous lui aurions
accordé. Information en conséquence lui composée de cinq témoins datée du vingt-unième du présent
mois & an, vu & (1 mot) considéré NOUS avons iceleui Anseau condamné en dix livres d’amende applicable
au seigneur de ce lieu & aux dépens de toute la procédure & ce vingt quatre heures après l’assignation de
la présente, fait et ordonné par Nous Juge susdit le vingt-unième de mars mil six cent soixante & neuf,
interlignes cinq & dix approuvés. Moral.»
1669-03-21.
23 mars etc
Rapport de l'huissier
chargé de délivrer la sentence à Benjamin Anseau.
Anseau a mis l'huissier à la porte.
-1669-03-23 : Procès-verbal de signification de la sentence de Benjamin Anseau sieur de Berry, du Capde-la-Madeleine. - 23 mars 1669. Banq en ligne Cote : E21, S64,SS5,SSS11,D35.
« 23e de mars 1669
Procès verbal de l’huissier de cette seigneurie des violences dudit Anseau
Ce jourd’hui vingt troisième de mars avant midi de l’an mil six cent soixante & neuf J’ai huissier en la
juridiction seigneuriale & prévôté du Cap de la Madeleine m’étant transporté de ma demeure jusqu’en
celle de Benjamin Anseau sieur de Berri pour mettre à (1 mot) sur biens meubles en vertu d’une saisie
rendue par le juge de ce lieu portant amende de la somme de dix livres tournois pour l’ivresse dudit
Anseau, laquelle saisie lui aurait été signifiée à la requête du procureur fiscal de cedit lieu avec
sommation d’y obéir datée du vingt & unième du présent mois et an, autre sommation et commandement
fait audit Anseau de ce jour vingt-troisième de mars aussi présent mois et an, & étant dans la demeure
dudit Anseau pour faire le devoir de ma charge, icelui se serait jeté à ma cravate et m’aurait renversé sur
un côté puis ensuite m’aurait poussé hors de sa maison ce qui aurait été cause que je n’aurais pu le (1 mot)
en sur biens meubles & me serais retiré crainte de (1 mot) et rédigé mon procès verbal présent en sa dite
maison le frère du sieur de la Vallée Jutras, Me Laurent Lefebvre & Claude de la (Sèvre ?) lesdits jour & an
que dessus. Martin Carpentier.»
-1669-03-23 : Signification à la requête du procureur fiscal de la Sénéchaussée du Cap-de-la-Madeleine, à
Benjamin Anseau sieur de Berry, de se présenter devant le juge à la suite de l'appel de sentence. - 23 mars
1669. Banq en ligne Cote : E21, S64,SS5,SSS11,D36.
-1669-03-23 : Requête d'appel de Benjamin Anseau(Anceau) dit Berry, habitant du Cap-de-la-Madeleine,
demandeur, à l'encontre de Jacques Latouche (de la Tousche), procureur fiscal du Cap-de-la-Madeleine,
qu'il fait assigner pour comparaître à cette date à deux heures après midi par quoi ledit sieur défendeur
répond par une assignation envoyée par Martin Carpentier, huissier du Cap-de-la-Madeleine, pour que
Berry comparaisse à 10 heures le matin devant le sieur de Saint-Quentin pour le condamner de l'avoir fait
appeler devant un autre juge. Ledit demandeur est condamné à 10 livres d'amende devant le sieur de
Saint-Quentin en plus d'avoir à payer 13 livres de vacation audit Saint-Quentin et 6 livres et 10 sols à
payer audit défendeur, payable dans les 24 heures. Ledit Berry va en appel où le défendeur a refusé de
comparaître. Il est accordé défaut audit Berry et ledit défendeur a défense de procéder devant le sieur
Berry avant qu'il ne comparaisse. La cause est portée au greffe pour être connue du sieur de Normanville,
procureur fiscal de Trois-Rivières, pour qu'il prenne une décision. - 23 mars 1669 - Pièce provenant du
Registre no 3 des audiences de la Juridiction royale des Trois-Rivières (21 janvier 1668 au 20 avril 1739),
f.14r-15r. Banq en ligne Cote : TL3,S11,P1030.
-1669-03-23 : Sommation à la requête de Jacques de la Touche, procureur fiscal de la seigneurie du Capde-la-Madeleine, à Benjamin Anseau sieur de Berry, de payer l'amende imposée par le juge. - 23 mars
1669 - Banq en ligne Cote : E21,S64,SS5,SSS11,D37.
-1669-03-23 : Conseil extraordinaire tenu par Quentin Moral, sieur de Saint-Quentin, juge prévôt de la
Sénéchaussée du Cap-de-la-Madeleine, contre Benjamin Anseau sieur de Berry, pour refus de comparaître
et signification du défaut. - 23 mars 1669. Banq en ligne Cote : E21,S64,SS5,SSS11,D38.
-1669-03-23 : Arrêt de procédure contre Benjamin Anceau sieur de Berry, habitant du Cap-de-laMadeleine, par Michel Leneuf sieur du Hérisson. - 23 mars 1669 - Banq en ligne Cote :
E21,S64,SS5,SSS11,D39.
Benjamin Anseau ne lâche pas prise
-1669-03-26 : Assignation au sieur [Jacques] de La Touche, procureur fiscal de la seigneurie du Cap-de-laMadeleine, pour amender son précédent défaut à la requête de Benjamin Anseau, sieur de Berry. - 26
mars 1669. Acte de Séverin Ameau, notaire royal. Banq en ligne Cote : E21,S64,SS5,SSS11,D40.
-1669-03-26 : Déclaration de Jacques de La Touche, procureur fiscal de la seigneurie du Cap-de-laMadeleine, contre l'appel de de Benjamin Anseau sieur de Berry. - 26 mars 1669. Acte de Séverin Ameau,
notaire royal. Banq en ligne Cote : E21,S64,SS5,SSS11,D41.
L'huissier procède à une saisie chez Benjamin Anseau
-1669-03-26 : Procès-verbal de saisie chez Benjamin Anseau, sieur de Berry, par la prévôté du Cap-de-laMadeleine, pour n'avoir pas payé l’amende. 26 mars 1669. Signé par Martin Carpentier.
Banq en ligne Cote : E21,S64,SS5,SSS11,D42.
«Aujourd’hui vingt sixième jour de mars mil six cents soixante & neuf j’ai huissier en la
juridiction seigneuriale et prévôté du Cap-de-la-Madeleine à la requête du sieur procureur fiscal de ce
lieu & en exécution d’une sentence rendue par le juge prévôt de ce lieu datée du 21e de mars présent mois
et an obtenir par ledit procureur { l’encontre de Benjamin Anseau dit Berri par laquelle après information
1669-03-26.
faite { l’encontre d’icelui avoir été amendable de la somme de dix livres tournois pour son ivrognerie &
dans icelle causé grand désordre, en exécution de laquelle saisie j’aurais derechef fait itératif
commandement et sommation audit Anseau de payer présentement la susdite amende faute de quoi je
déclarais que je l’aurais exécuté en sur les biens meubles & y procédant j’aurais par force d’exécution pris
deux fusils & une tasse d’argent appartenant audit Anseau pour être vendus dans huitaine faute de
payement de la susdite amende suivant l’ordonnance. Le présent procès verbal fait en présence Jean
Jogues & Barthélemy (Tellier ?) nos témoins qui ne sachant signer ont fait leurs marques & le présent
procès verbal délivré audit procureur fiscal de cette juridiction seigneuriale pour lui servir et valoir où il
appartiendra lesdits jour et an que de l’autre part. Marque dudit Jogues, marque dudit (Tellier ?) Martin
Carpentier.»
Anseau persévère !
-1669-03-30 : Instance de Benjamin Anseau (Anceau) dit Berry, demandeur, à l'encontre de Jacques
Latouche (de la Tousche), procureur fiscal et greffier du Cap-de-la-Madeleine, que ledit Anseau a fait
réassigner par Ameau, huissier de Trois-Rivières, le 26 de ce mois pour comparaître à cette date. Les
parties ont remis leurs réclamations par écrit au procureur fiscal pour qu'une décision soit prise. - 30
mars 1669. Pour mieux comprendre la cause, se référer à la pièce du 23 mars 1669, f.14r-14v-15r. Pièce
provenant du Registre no 3 des audiences de la Juridiction royale des Trois-Rivières (21 janvier 1668 au
20 avril 1739), f.15r. Banq en ligne Cote : TL3,S11,P1032.
-1669-04-06 : Instance de Benjamin Anseau (Anceau) dit Berry, demandeur, à l'encontre de Jacques
Latouche (de la Tousche), procureur fiscal et greffier du Cap-de-la-Madeleine, assigné à comparaître en ce
jour pour répondre à plusieurs défauts signifiés contre lui à la requête dudit demandeur et du sieur de
Normanville, procureur fiscal à Trois-Rivières. Le sieur Berry demande défaut sur ledit défendeur, ce qui
lui est accordé. Il est ordonné de procéder à une sentence contre le sieur défendeur. - 6 avril 1669. Pour
mieux comprendre la cause, se référer à la pièce du 30 mars 1669, f.15r. Pièce provenant du Registre no 3
des audiences de la Juridiction royale des Trois-Rivières (21 janvier 1668 au 20 avril 1739), f.15v. Banq
en ligne Cote : TL3,S11,P10.