Mouvement Africain Enfants Jeunes Travailleurs

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Mouvement Africain Enfants Jeunes Travailleurs
Université de Fribourg
Département de sociologie
SE 2006
Mouvement Africain Enfants Jeunes Travailleurs
Travail d’analyse effectué sous
la direction de France Manghardt
Rédigé par les étudiantes de troisième année
BA Lettres (Sciences de l’éducation et sociologie) :
Paola Delai
Fausta Genazzi
Via Campagnora 29
-
6532 Castione
6523 Preonzo
[email protected]
[email protected]
Paola Delai & Fausta Genazzi
SE 2006
MAEJT
Séminaire „ enfant travailleur“
Université de Fribourg
Dpt. Sociologie
MOUVEMENT AFRICAIN ENFANTS JEUNES TRAVAILLEURS
Travail d’analyse
Table des matières
INTRODUCTION .................................................................................................................3
PARTIE A – DESCRIPTION DU MAEJT ............................................................................4
1. QU’EST-CE QUE C’EST LE MAEJT ? .........................................................................5
2. OBJECTIFS.....................................................................................................................6
3. HISTOIRE........................................................................................................................7
4. STRUCTURE ET ORGANISATION ................................................................................7
4.1. Les groupes de base .................................................................................................7
4.2. L’association ..............................................................................................................9
4.3. La coordination nationale.........................................................................................10
4.4. La commission Africaine ..........................................................................................10
4.5 Enda (environnement et développement du Tiers Monde) .......................................11
5. ACTEURS .....................................................................................................................12
5.1. Enfants.....................................................................................................................12
5.2. Collaborateurs..........................................................................................................13
5.3. Public cible de l’organisation....................................................................................13
6. FINANCEMENT.............................................................................................................14
7. PROPAGANDE .............................................................................................................14
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PARTIE B – ANALYSE DU CONTENU DU MAEJT .........................................................15
1. VALEURS......................................................................................................................16
2. APPROCHE DE LA PROBLEMATIQUE ......................................................................17
2.1 Critique de la structure..............................................................................................18
2.2. Catégorisation des différents types d’enfant ............................................................18
3. CONTEXTE DE L’AFRIQUE .........................................................................................18
4. L’ENFANT .....................................................................................................................19
4.1. Situation réelle .........................................................................................................19
4.1.1. Causes mentionnées pour expliquer la situation de l’enfant ..............................21
4.2. Situation idéale ........................................................................................................21
4.2.1. Conditions pour l’atteindre .................................................................................22
5. TRAVAIL .......................................................................................................................23
6. EDUCATION .................................................................................................................25
7. PROJETS ET ACTIONS ...............................................................................................26
7.1. Concrétisation des Douze Droits..............................................................................27
7.2. Capacités de communication ...................................................................................28
7.3. Activités génératrices de revenus ............................................................................28
7.4. Formation des membres ..........................................................................................29
7.5. Collaboration............................................................................................................29
7.6. Niveau d’action ........................................................................................................30
7.7. Rencontres internationaux .......................................................................................30
7.8. Lobbying ..................................................................................................................30
CONCLUSION...................................................................................................................31
BIBLIOGRAPHIE ..............................................................................................................32
ANNEXES .........................................................................................................................33
ANNEXE I : Douze Droits des EJT .................................................................................33
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INTRODUCTION
Ce travail d’analyse d’une association s’occupant des enfants « en situation de rue » est
inscrit dans le cadre du séminaire « l’enfant travailleur » de Madame France Manghardt à
l’Université de Fribourg en 2006.
Nous avons choisi de traiter le Mouvement Africain des Enfants Jeunes Travailleurs, parce
que nous voulons étudier une autre image de l’enfant, par rapport à la conception de
« victime » ou « délinquant », qui est parfois présentée par les associations s’en occupant.
En effet, lors du cours à l’université, nous avons appris qu’aujourd’hui dans la sociologie
d’intervention (mais pas seulement) l’accent est de plus en plus mis sur la marge de
manœuvre des enfants sur leur propre situation de vie. Nous avons alors opté pour une
organisation faite par les enfants eux-mêmes, qui s’organisent en groupes pour défendre
leurs intérêts.
Souvent, ils nous semble que le problème des projets d’intervention des associations
d’aides aux enfants, c’est qu’elles croient vraiment connaître la situation et intervenir « à
fin de bien », mais au contraire, il se peut que leur conception de l’enfance soit trop
divergente par rapport aux besoins réels (dictés même par le contexte) des enfants en
cause. Le mouvement que nous avons choisi d’étudier est alors une organisation créée
par les enfants travailleurs d’Afrique eux-mêmes, pour promouvoir leurs droits et lutter
contre l’exploitation au travail. Leur conception ressemble de base à celle occidentale
inscrite dans la Convention Internationale des Droits des Enfants, mais sous certains
points s’en écarte, comme nous le verrons au cours de cette analyse. Une autre
observation que nous pouvons avancer, c’est qu’au début du cours « l’enfant travailleur »,
nous avons vu comment tout le monde a déjà une propre conception de l’enfance qui est
influencée par ses expériences personnelle et le contexte. En conclusion de ce travail
nous espérons donc réussir à découvrir quel est l’écart entre notre conception de l’enfant
(vraisemblablement délignée dans la Convention Internationale des Droits des Enfants) et
celle des personnes du contexte africain, pour pouvoir montrer qu’il n’y a pas
nécessairement a priori une « conception mauvaise ». Nous estimons que pour élaborer
des projets d’intervention, dans le cas des ONG, l’important est alors d’être avant tout à
l’écoute des personnes du milieu intéressé, pour vraiment bien interpréter leur situation et
comprendre leurs besoins. Il ne faut surtout pas comparer nos nécessités à les leurs,
quand il s’agit de résoudre des problèmes surgissant dans un contexte bien précis.
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La documentation dont nous disposons pour notre travail sur le MAEJT est celle repérable
sur le site Web réalisé par l’équipe « enfance jeunesse action » de l’ENDA (Environmental
development Action in the world), qui a été mis à jours la dernière fois le 2 mai 2006.
(http://eja.enda.sn/index.html)
Plutôt que de nous cerner sur des aspects formels de la documentation, nous nous
concentrerons sur le contenu et les discours.
Pour ce qui revient à la structure de notre travail, nous avons choisi d’aborder ce thème en
commençant par une description de l’organisation et puis nous nous dédierons à l’analyse
du contenu pour présenter la conception de l’enfant qui est sous-jacente et pour
éventuellement critiquer certains aspects du Mouvement.
PARTIE A – Description du MAEJT (Fausta)
Pour commencer ce travail d’analyse d’une association portant sur les enfants en situation
de rue, nous proposons une première partie plus descriptive, laquelle (comme déjà
anticipé dans l’introduction) se limitera à une description des contenus et ne pas à des
critères formels. Nous avons pris cette décision du moment que nous ne disposons que
d’une documentation Web et le site Internet du MAEJT précité ne semble pas être trop
travaillé.
A ce propos nous pouvons ouvrir une parenthèse, qui se limite au niveau du contenu.
Nous avons observé qu’un même discours est repris à différents moments et sous
différents « liens » du site Internet et que parfois, aux différents endroits, il semble plus
que simplement reformulé. Notre hypothèse est que les différentes parties du site Web ont
été réalisées à différents moments et que quand il a fallu faire des précisions, elles n’ont
pas été apportées partout. Pour donner un exemple, nous pouvons nous référer à ce qui
concerne les activités du MAEJT. Nous pouvons observer comment à un endroit du site
Web (http://eja.enda.sn/faq.htm#4) elles son présentées d’une certaine manière, au lieu
qu’ailleurs elles sont proposées différemment (http://eja.enda.sn/maejt_objectifs.htm).
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1. QU’EST-CE QUE C’EST LE MAEJT ? (Fausta)
Le MAEJT est une fédération de 64 associations d’enfants et jeunes travailleurs africains
(cf. http://eja.enda.sn/association%20enfant.htm) dans un Mouvement Africain des
Enfants et Jeunes Travailleurs en l’an 2004. Plusieurs Mouvement de ce type existent
aussi dans autre lieu du monde (par exemple en Amérique latine et en Asie), mais nous
nous concentrerons sur le Mouvement africain.
Les informations dont nous disposons au sujet des associations des enfants jeunes
travailleurs correspondent au MAEJT, qui est l’expression internationale d’associations
locales d’enfants et jeunes travailleurs sur le territoire africain. Aussi à cause de la
documentation qui est à notre disposition, nous avons estimé plus intéressant de nous
occuper du Mouvement Africain, plutôt que des associations régionales, parce qu’il permet
une analyse plus étendue, laquelle donne une majeure vision de l’impact de ce type
d’associations d’enfants et jeunes travailleurs.
En effet, ne pas toutes les associations des enfants travailleurs en Afrique sont reconnues
dans le Mouvement Africain. Pour y devenir membre elles sont soumises à certaines
conditions. Principalement, il faut que ces organisations régionales travaillent au moins
depuis un an et elles doivent présenter un rapport de l’état de l’association et de cette
année d’activité. Plus précisément, elles doivent écrire une demande d’adhésion, donner
les informations sur l’association, rédiger un rapport d’un an d’activité, fournir le plan
d’action de l’année, présenter un bilan financier et avoir une structure d’appui (c’est-à-dire
une ONG, une organisation privée, une structure de l’Etat, religieuse, …, qui est partenaire
et apport un soutien à plusieurs niveaux : animation, accompagnement, administration,
formation, finances, conseils, ….). Tous ces documents doivent en fin être envoyés au
délégué national du pays en cause, ou au bureau du programme régional d’appui aux EJT
(adresse : Bureau Régional d’appui aux EJT, ENDA Jeunesse Action, BP : 3370 Dakar,
Sénégal). Nous n’avons pas beaucoup d’informations sur comment se passe par la suite,
c’est-à-dire sur qui analysera le dossier et comment se passera l’acte d’adhésion. Nous
pouvons seulement imaginer que les responsables de l’Equipe Jeunesse Action de
l’ENDA vérifieront la documentation et, dans le cas qu’elle répond aux attentes, ils
autoriseront l’association à faire partie du Mouvement africain en lui donnant le statut de
membre et en l’engageant dans leurs activités.
(Informations tirées de http://eja.enda.sn/faq.htm le 15 mai 2006)
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2. OBJECTIFS (Fausta)
La réalisation du site Web, qui est notre support pour l’analyse, été prévue pour
sensibiliser encore plus le reste du monde à la problématique des enfants travailleurs
d’Afrique, en leur donnant directement la parole. D’autres moyen d’information et diffusion
seront traités par la suite du travail dans d’autres chapitres.
Le MAEJT est en partie comme un « syndicat » constitué par les travailleurs eux-mêmes,
dans ce cas par les enfants travailleurs d’Afrique, pour défendre leurs intérêts au travail.
Leur culture et leur situation amènent ces enfants à contribuer au maintient économique
de la famille en travaillant, mais en ce faisant, ils ne sont pas protégés des formes
d’exploitation. L’objectif de ces jeunes est étendu à la réalisation des droits humains (par
exemple la reconnaissance en tant qu’individus et le respect) et socio-économiques (par
exemple des assurances au travail). Ils luttent aussi contre la pauvreté et leurs objectifs
sont explicités par les huit points suivants :
I.
Promouvoir et renforcer la concrétisation des Douze Droits des EJT (cf. annexe),
qui sont la référence commune de tous les MEJT.
II.
Renforcer les capacités de communication des membres et des associations.
III.
Renforcer la capacité des membres dans la mise en place d’activités rentables.
IV.
Renforcer la formation des membres des associations et des animateurs.
V.
Développer
la
collaboration
entre
AEJT
et
autorités
locales,
institutions
internationales, ONG et autres mouvements.
VI.
Organiser les AEJT sur l’échelle nationale en vue d’actions communes et de
programmes nationaux.
VII.
Participer aux débats et aux rencontres internationaux sur l’enfance.
VIII.
Faire des activités de lobbying.
Au cours de notre travail, nous verrons encore par quelles stratégies le MAEJT affirme et
essaye à atteindre ces objectifs.
Une dernière remarque, c’est que nous pouvons supposer que toutes les actions menées
par le MAEJT soient l’expression de leurs revendications, mais nous estimons que leurs
actions peuvent cohabiter avec d’autres intentions (par exemple comme nous le verrons
par la suite, dans le cas de l’organisation de soirée pour recueillir des fonds, nous pouvons
imaginer qu’une intention ludique peut accompagner celle financière). Alors nous estimons
important un soutien de la part d’adultes, qui aide les enfants à cibler les actions.
(Informations tirées de http://eja.enda.sn/maejt_objectifs.htm le 15 mai 2006)
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3. HISTOIRE (Paola)
Pour donner un bref aperçu historique il faut dire que depuis les années 90 les enfants et
les jeunes se sont organisés dans leurs lieux de résidence ou de travail où ils ont constitué
des Associations dans les villes avec le soutien des services de l’Etat, d’églises et d’ONG
d’Afrique. Les buts premiers étaient de renfoncer leur solidarité et de gagner le respect
soit des autorités soit de la population, pour la réalisation des droits humains et
socioéconomiques des enfants et jeunes travailleurs et pour la lutte contre la pauvreté.
A la base de cette constatation on peut dire que le mouvement Africain des enfants et
jeunes travailleurs, est né depuis 1994, et il a été fédéré en 2004. A l’heure actuelle il est
constitué de 64 associations stabilisées dans les principales villes d’Afrique dans 20 pays
africains et rassemble environ 30.000 filles domestiques, apprentis, petites vendeuses,
enfants et jeunes travailleurs indépendants des rues et des marchés.
Dans l’année 1994 les fondateurs de ce mouvement ont rectifié douze besoins afin de
lutter contre l’exploitation et les mauvaises conditions du travail des enfants et ont aussi
formulé un programme de promotion de ces droits.
Dans les années suivantes le programme de promotion des droits a évolué dans la
direction de la concrétisation. En 2000, le MAEJT a réaffirmé son engagement à lutter
contre les " pires formes " de travail des enfants, ensemble a celui visant a l’amélioration
de la condition de vie et de travail de tous les EJT d'Afrique.
(Informations tirées de http://eja.enda.sn/maejt_histoire.htm le 15 mai 2006).
4. STRUCTURE ET ORGANISATION (Paola)
Maintenant pour ce qui concerne la structure nous allons définir dans le détail les
principales formes d’organisation du mouvement de enfants et jeunes travailleurs. Ensuite
nous allons présenter l’organisation Enda, qui est un des majeurs organes de soutien pour
ce mouvement.
4.1. Les groupes de base (Paola)
Les groupes de base de cette organisation sont constitués par des enfants et jeunes
travailleurs qui se regroupent pour trouver des solutions à leurs problèmes. Ces groupes
peuvent se constituer sur les lieux de travail mais aussi bien dans des lieux dédiés au
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repos et à l’habitation. Des activités sont mises en place pour trouver des solutions aux
problèmes auxquels les enfants sont confrontés.
Un exemple qu’on peut citer c’est le groupe de base du Mali qui en 2002 a organisé des
réunions pour mieux s’organiser et pour créer des cours d’alphabétisation en français. Ils
ont donc dû organiser toute une série d’activités, comme le programme de sensibilisation,
les contacts pour trouver un local, la recherche de moniteurs, les discussions pour choisir
les horaires, etc.
Pour citer un autre exemple, on peut prendre celui en Guinées Bissau. Ici les groupes de
base, outre aux réunions qui ont pour but de résoudre les problèmes des membres, ont
décidé de mener des actions de sensibilisation des parents et des autorités locales sur
l’éducation de base et les 12 droits. Ensuite pour pouvoir avoir plus d’échanges entre eux,
ils ont mis en place des rencontres sportives inter quartiers.
Maintenant plus en détail pour ce qui concerne les groupes de base créés sur le lieu de
travail, on peut citer l’exemple des porteurs au marché. Ce groupe se solidarise pour
trouver des solutions aux problèmes que les enfants et les jeunes travailleurs rencontrent
et ils créent un groupe au marché même, qui prend le nom de groupe de base des
porteurs.
Pour ce qui concerne les groupes de base créés sur les points de repos on peut citer
l’exemple des enfants « recycleurs », une de leurs activités est celle de faire par petits
groupes le tour des poubelles pour ramasser les objets qui les intéressent, et ensuite ils
contactent des intermédiaires qui rachètent leurs marchandises.
Ensuite on a les groupes de base créés à partir du lieu d’habitation où on trouve par
exemple les cireurs ambulants, les enfants colporteurs (commerçants ambulants) qui
créent aussi des groupes de solidarité dans les quartiers où ils habitent. Il y a des enfants
qui ne peuvent pas se rencontrer et parler de leurs problèmes sur le lieu de travail, et donc
ils créent un groupe pour faire face à leurs problèmes, ensuite par solidarité d’autres
enfants peuvent adhérer au groupe, même s’ils ne font pas partie du même village.
Et pour terminer il y a les groupes de base crées à partir de la corporation et il y a par
exemple des apprentis d’un atelier qui ont formé un groupe des menuisiers bois.
(Tiré de http://eja.enda.sn/groupe%20de%20base.htm le 15 mai 2006).
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4.2. L’association (Paola)
Une autre structure de cette organisation est l’association, elle est constituée à partir de
groupes de base. La formation d’une association a plusieurs étapes, avant tout le groupe
porteur de l’idée d’association prend contact avec les autres groupes et ils s’accordent
pour la créer, il en a une par ville qui peut regrouper beaucoup de groupes de base.
L’assemblée permet de définir les objectifs de l’association, les activités à mener et décide
comment mettre en place une organisation pour gérer les activités au niveau de tous les
groupes. Chaque groupe a un représentant qui participe aux activités de son groupe de
base et il reporte des informations sur la vie et les préoccupations de son groupe dans les
réunions de l’association et amène les informations de l’association dans son groupe.
L’association crée des commissions, qui élaborent le règlement intérieur et les statuts qui
sont adoptés en plénière avant d’engager le processus auprès des autorités pour la
reconnaissance juridique. Pour voir plus précisément comment cela fonctionne on peut
nous aider par un exemple illustré :
Exemple illustré tiré de http://eja.enda.sn/association.htm le 15 mai 2006.
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4.3. La coordination nationale (Paola)
Ensuite il y a la notion de coordination nationale, il s’agit d’un cadre où les associations
d’un même pays échangent leurs expériences, élaborent un programme de plaidoyer, de
lobbying et de renforcement des capacités des membres, en ce qui concerne les droits
des enfants.
Pour que les associations soient reconnues au niveau national, cela dépend de la capacité
de la coordination en ce qui concerne la participation à l’élaboration de politiques sur le
travail des enfants et de lutte contre la pauvreté. Les différentes associations d’un même
pays s’engagent donc à organiser des échanges pour partager les expériences vécues.
Ainsi pour résumer on est confrontés à trois strates d’organisation :
-
l’association, composée des groupes de base
-
la coordination qui regroupe l’ensemble des associations d’un même pays
-
le MAEJT qui est la réunion de toutes les associations acceptées comme membres.
(Informations tirées de http://eja.enda.sn/coordination%20nationale.htm le 15 mai 2006)
4.4. La commission Africaine (Paola)
Et pour terminer on a la commission Africaine qui rassemble les délégués nationaux élus
des pays membres, un par pays. Elle se réunit une fois par an. Outre aux groupes
régionaux il y a aussi d’autres représentants :
-
le groupe « Appui Technique » qui est composé par des aînés qui aident les AEJT
au renforcement ou à la résolution de problèmes
-
le groupe « Programme » qui participe à la discussion du rapport d’activité préparé
par ENDA, fait le point de la situation des dépenses par objectif, et donne des
indications.
-
le groupe « Défi des EJT » (un bulletin d’information)
-
le groupe « Exode précoce et traite des enfants » (programme qui a pour but de
renforcer l'éducation et la formation dans les villages et informer les enfants et les
parents sur les risques de la migration précoce vers la ville.
En outre il y a la Commission régionale qui est composée des délégués nationaux élus par
les AEJT de leur pays pour deux ans, elle a pour but :
-
d’analyser les rapports d’activité, les plans d’action, le bilan de l’appui financier et
dégage les tendances pour l’année en cours
-
d’élaborer le projet de la prochaine rencontre régionale ;
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d’examiner les demandes d’adhésion des nouvelles AEJT et prendre des décisions
d’admission ou de rejet ;
-
de répondre aux invitations des organisations régionales, internationales et
mondiales pour discuter des questions concernant les EJT, parce que les délégués
sont les porte-parole du MAEJT ;
-
de décider aussi avec ENDA quel sera le montant de l’appui financier pour l’année
en cours. Le MAEJT a une caisse domiciliée à ENDA Jeunesse-Action et qui est
alimentée par la vente de livres, de films ou de publications. C’est à l’occasion des
missions (invitations à des séminaires, conférences, colloques) que les délégués
arrivent à vendre quelques documents. L’argent de cette caisse sert des fois à
compléter le montant disponible à ENDA pour que l’appui financier soit plus
important à cause des nouvelles adhésions.
Donc pour prendre des décisions sur l’orientation et aussi pour participer aux débats
sur les EJT, le MAEJT utilise différents organes de décision.
(Informations tirées http://eja.enda.sn/commission.htm le 15 mai 2006).
4.5 Enda (environnement et développement du Tiers Monde) (Paola)
« Enda a été fondée 1972 à Dakar et s'est constituée le 27 juin 1978 comme organisation
internationale à caractère associatif et à but non lucratif ».
Une des ses plus importantes préoccupations sont les enfants, qui sont considérés
comme des acteurs dans le développement de la société dans le présent et dans l’avenir
et c’est pour cette raison qu’un des ces axes d’action c’est celui des enfants et des jeunes
travailleurs. Enda, en effet, soutient l’action à la base, menée par les populations et les
enfants eux-mêmes, donc la majorité de ces actions sont conçues, exécutées, et évaluées
par ces acteurs et avec le soutien, le conseil d’Enda et sa formation méthodologique. En
outre elle contribue aussi à la mise en place de programmes d’action en matière de
politiques sociales, de diagnostics de situation et à leur exécution. Enfin elle a aussi le
devoir de constituer des « task forces » lors des différents Fora (par exemple le forum
social de Porto Allègre, la Session Spéciale des Nations Unies sur l’Enfance de New York,
et au développement durable de Johannesburg) en mobilisant les énergies africaines,
enfants, jeunes, gouvernements, ONG, techniciens, etc., pour renforcer l’efficacité de leur
présence et de leur contribution.
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Mais Enda n’est pas l’acteur principal mais comme on a déjà dit l’accent est mis sur les
acteurs de base, elle est plutôt un catalyseur des partenariats, qui encourage le dialogue
et la synergie entre ceux-ci et les acteurs institutionnels.
(Tiré de http://www.enda.sn/org.htm le 15 mai 2006).
5. ACTEURS (Paola)
Le MAEJT est constitué par les enfants travailleurs eux-mêmes, dans ce cas par les
enfants travailleurs d’Afrique, donc les acteurs principaux sont justement les enfants. En
outre il y a aussi une présentation des autres collaborateurs qui aident ce mouvement à
réaliser ses buts, et pour terminer il y a une description du public cible auquel l’association
s’adresse. Dans ce chapitre nous voulons analyser plus en détail ces différents acteurs.
5.1. Enfants (Paola)
Les enfants africains sont la partie la plus nombreuse de la population. Leurs conditions
de vie d’extrême pauvreté les conduisent à contribuer à l’effort de leur famille et de la
société pour survivre. Pour mieux comprendre ces conditions nous pouvons aussi nous
référer au texte « Le travail des enfants dans les communautés de pêcheurs du Lac Volta
au Ghana. Ressource ou exploitation ? » de F. Manghardt qui nous présente les
conditions qui poussent les parents à confier les enfants au pêcheurs. Dans le cas du
MAEJT le discours est plus général mais on peut penser qu’il y a quand même des
similitudes en ce qui concerne les raisons qui poussent les parents à faire travailler leurs
enfants. On peut donc penser qu’il peut être pour de difficultés momentanées comme des
maladies avec des frais élevés, ou pour des difficultés persistantes comme des problèmes
économiques qui entraînent des graves situations de pauvreté. En outre il peut y avoir des
changements qui interviennent dans la situation familiale qui nécessitent de l’argent, par
exemple le financement des études. Une autre chose qui est important souligner est que
dans le contexte de l’Afrique l’enfant dans la famille n’est pas définit comme un être
individuel avec ses droits individuels mais il doit se définir en relations aux autres
membres de la famille, et il a des devoirs et doit contribuer au fonctionnement de la
famille.
Une partie d’entre eux qui est scolarisée travaille à temps partiel et en outre beaucoup
d’enfants qui travaillent cherchent de s'instruire parallèlement. En Afrique les enfants
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travailleurs sont environ 80 millions et l’accès à l’éducation est encore problématique pour
30 à 70 % de leur génération selon les cas, en outre le seuil de pauvreté peut dépasser
50% de la population.
(Informations tirées de http://eja.enda.sn/faq.htm#1 le 15 mai 2006).
5.2. Collaborateurs (Paola)
Outre aux enfants il y a aussi les collaborateurs de l’Enda et sa fonction est plutôt une
sorte de soutien aux acteurs principaux. En plus il y a aussi le soutien des services de
l’Etat, d’églises et d’ONG d’Afrique. Il y aussi le groupe d’appui technique qui est composé
par les aînés qui aident les AEJT à se renforcer et à résoudre des problèmes. Après il y
aussi des formateurs et des animateurs qui font partie des structures d’appui.
On peut donc conclure qu’il y a donc beaucoup d’organes qui se mettent à disposition
pour aider ces enfants, soit économiquement soit en terme de formation et de soutien
dans l’organisation des activités.
(Informations tirées de http://eja.enda.sn/faq.htm# le 15 mai 2006).
5.3. Public cible de l’organisation (Paola)
Le MAJET n’a pas un public cible précis mais l’idée est surtout d’expliquer les situations
précaires que vivent les enfants et jeunes travailleurs, et de montrer comment ils luttent
pour faire respecter les droits. Donc un des buts principaux est celui de se faire connaître
par l’opinion internationale, pour expliquer la vie des enfants travailleurs en Afrique, leurs
préoccupations et leur combat quotidien, mais aussi pour expliquer l’importance des
associations d’EJT afin de changer la vision que la société a sur ces enfants, vu comme
des victimes prive d’une marge d’action. Mais le but est aussi de se faire connaître par la
population locale, par les autres enfants sur place et par les associations locales afin de
faire comprendre l’importance de se mettre ensemble pour améliorer leur situation de vie.
Enfin des autres destinataires sont les partenaires économiques et les possibles
donateurs qui grâce à l’achat des produits qui réalisent les aident à soutenir les coûts
financiers.
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6. FINANCEMENT (Fausta)
Les enfants et les jeunes travailleurs africains se sont organisés en association avec le
soutien des services de l’Etat, d’églises et d’ONG d’Afrique.
Nous ne disposons pas de beaucoup d’informations à propos des financements du
MAEJT, mais nous savons que l’association n’est pas à but lucratif, c’est-à-dire que ses
actions ne visent pas à avoir simplement « des bénéfices en argent ». Nous pouvons
quand même affirmer que le MAEJT promu une sorte d’autofinancement et de solidarité,
idées qui découlent de la conception même de l’organisation. En effet, le but poursuivi par
le MAEJT est celui d’améliorer les conditions de vie des enfants travailleurs en leur
garantissant certains droits, donc ne pas dans le sens de leur « accorder des crédits
gratuitement », mais pour une juste reconnaissance de leur travail et un aide à ceux qui
s’engagent activement pour améliorer leur situation.
Généralement, leurs activités sont alors soit des actions de sensibilisation, soit a caractère
économique pour se garantir une autonomie financière. Nous pouvons encore établir deux
catégories de financement selon l’utilité du revenu : des actions de financement au profit
des membres des AEJT (pour encourager certains projets même individuels) et celles
pour soutenir le mouvement lui-même. L’argent pour ces financements est le profit de la
vente de cartes de membre, de la mise en exploitation de baby foot, la mise à dispositions
d’équipements divers, la location de chaises, l’organisation de soirée, de sorties, etc.
(Informations
tirées
de
http://eja.enda.sn/maejt_objectifs.htm
et
de
http://eja.enda.sn/activites.htm le 15 mai 2006)
7. PROPAGANDE (Paola)
Les enfants et jeunes travailleurs utilisent différents moyens pour se faire connaître, il y a
par exemple depuis le 1998 la création d’un bulletin appelé « Le Défi des EJT » pour
rejoindre les groupes de base, les ONG, les autorités, etc. Un comité de rédaction d’EJT
se réunit pour choisir les articles, les illustrations, les interviews, etc. à mettre dans le
bulletin. De cette manière les EJT ont aussi contribué à rendre visible leurs actions pour
les partenaires et les structures d’appui.
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Ils ont aussi lancé le livre « voix des enfants en Afrique » qui veut faire connaître la vie et
donc la réalité des enfants travailleurs d’Afrique au reste du monde et expliquer
l’importance du mouvement.
Pour communiquer sur Internet ils ont créé un bulletin mensuel par Internet « calao
express », il a pour fonction de communiquer des informations aux membres des
associations, de mettre en réseau les rapports d’activités, des bulletins, des infos tirés des
missions d’appui.
Ce qui important souligner c’est que le but principal du site n’est pas d’obtenir des
financements, donc l’image qu’il présente de l’enfant n’est pas influencée par cet aspect
comme pourrait être le cas par exemple d’une association qui doit sensibiliser son public
pour recevoir des aides économiques ; il s’agit donc par contre de présenter la réelle
situation de ces enfants.
(Informations tirées de http://eja.enda.sn/faq.htm#1 le 15 mai 2006).
PARTIE B – ANALYSE DU CONTENU DU MAEJT (Fausta)
La deuxième partie de ce travail d’analyse porte un regard critique sur la partie A
descriptive et approfondie certains aspects.
Pour ce qui est de la structure de cette partie du travail, nous commençons en identifiant
les valeurs qui sous-jacents aux objectifs du MAEJT et d’où ils arrivent.
Ensuite nous nous occuperons de l’approche à la problématique et nous en critiquerons
l’organisation.
Dans un troisième chapitre, pour pouvoir après situer les discours, nous allons expliquer
brièvement quel est le contexte de l’Afrique.
Les chapitres de 4 à 6 porterons sur les concepts pilier du séminaire à l’Université, c'est-àdire l’enfance, le travail et l’école. Nous aborderons alors le sujet proprement des enfants,
pour comparer la situation réelle avec leur vision idéale. Puis nous présenterons la
conception du travail de ces enfants et enfin nous la rapportons à celle de l’éducation.
En fin de travail nous dédierons un chapitre à la présentation des actions du MAEJT.
Avant de passer aux chapitres suivants, nous aimerons avancer deux considérations.
Une première observation est que le site Web ne semble pas être élaboré par les
membres proprement du Mouvement africain en question, mais plutôt par l’EJA de l’ENDA
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(cf. http://eja.enda.sn/index.html) et ceci pourrait ouvrir des interrogations sur l’orientation
du MAEJT et son indépendance. En effet, comme nous l’avons entrevu dans le texte de
Cunningham (cf. H. Cunningham, The children of the poor. Oxford & Cambridge :
Blackwell 1991), parler des enfants peut être un prétexte pour parler des adultes.
Une deuxième observation concerne l’utilisation des chiffres. Sur le Site Web du MAEJT
(cf. http://eja.enda.sn/faq.htm et liens), les chiffres ne sont pas beaucoup utilisés et les
plus courantes sont principalement des dates. Dans les rapports leur utilisation est plus
précise, mais sur le site web l’accent est surtout mis sur les événements, auxquels
correspondent plutôt des dates, et d’autres chiffres servent pour souligner le nombre des
déléguées ou de représentants lors de ces événements. Cependant, ces chiffres ne
semblent pas être trop précises et en effet on ne mentionne pas des nombres exacts,
mais souvent des approximations (par exemple on affirme « de 20 000 à 40 000). Aussi
les chartes géographies présentées pour donner une idée de l’ampleur du Mouvement (cf.
http://eja.enda.sn/association%20enfant.htm) ne mentionnent pas de pourcentages et ne
sont pas accompagnées de tableaux qui donnent une idée plus quantitative de la portée.
Probablement,
cette
« négligence »
par
rapport
aux
chiffres
est
due
au
fait
qu’apparemment il n’y a pas un organe (ou groupe) qui s’en occupe, et leur utilité se limite
à une certaine documentation (par exemple dans les rapports ils jouent un rôle majeur).
1. VALEURS (Paola)
À la base des objectifs que le mouvement cite, les principaux sont la réalisation des droits
humains et socio-économiques et l’amélioration des conditions de vie et de travail des EJT
(voire aussi les 12 droits dans l’annexe I), le renforcement de la communication entre
membres et associations, le renforcement de la capacité de mettre en place des activités
génératrices des revenues, le renforcement de la formation des membres, le
développement de la communication entre AEJT et autorités locales, institutions
internationales ONG, la participation aux débats et aux rencontres internationaux sur
l’enfance et la mise en place des activités de lobbying.
On pourrait donc conclure que les valeurs principales sont l’accès à l’éducation, aux soins
de santé et à la formation à une profession.
La promotion de ces droits peut se réaliser par des actions d’information et de
concrétisation. L’information sur ces droits est faite par les enfants eux-mêmes, pour les
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faire connaître aux autres enfants et les inviter à les défendre et à les promouvoir, en autre
ils s’intéressent aussi au reste du public. La concrétisation de ces droits se fait par des
actions développement, par exemple une des possibilités qui mentionne le site, est celle
que les EJT d’un même groupe choisissent un droit et cherchent ensuite les voies et les
moyens pour le réaliser (tiré le 10 juin de http://eja.enda.sn/maejt_histoire_2.htm). Par
exemple pour améliorer le droit à l’éducation il y a les cours d’alphabétisation, pour le droit
à la santé il y a la création des caisses maladies, des séances de vaccinations, etc.
Selon les rédacteurs du Site Web du MAEJT, les douze droits des EJT sont parfaitement
compatibles avec les droits de l’enfant inscrits dans la Convention des Droits de l’enfant
(cf. http://www.globenet.org/enfant/cide.html) et la Charte africaine des Droits de l’Homme
et du Bien Etre de l’Enfant (cf. http://www1.umn.edu/humanrts/africa/afchild.htm). Les
douze droits rédigés par le MAEJT reprennent quelqu’un des droits qui sont formulés dans
la Convention et la Charte, mais mettent surtout l’accent sur l’accès à l’éducation, aux
soins de santé et à la formation à une profession.
Nous pouvons supposer que le mouvement a réduits à 12 les droits prioritaires pour
permettre une meilleure promotion, et pour mettre en évidence leurs besoins principaux,
voir lutter contre l’exploitation et les mauvaises conditions de travail des enfants. Ces 12
droits ont été élaborés à partir de la réalité africaine, nous pouvons supposer que toutes
les activités qui font ces enfants sont en lien avec ces 12 droits. Un des buts principaux
qui apparaissent est donc celui d’améliorer leurs conditions de vie à partir de leurs propres
expériences pratiques.
2. APPROCHE DE LA PROBLEMATIQUE (Paola)
L’approche qui est adoptée dans cette organisation est centrée sur la marge de
manœuvre qu’il a l’enfant lui-même. En effet, dans ce cas ce sont les enfants qui
s’organisent pour améliorer leur situation. Cet approche stimule les intervenants de
l’extérieur à se demander sur la manière de se rendre le plus utile possible, il est donc
d’importance fondamentale comprendre comment renforcer leurs capacités de se
débrouilleur et d’affronter les difficultés de leurs situations.
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2.1 Critique de la structure (Paola)
Le fait que le mouvement est dirigé par les enfants eux-mêmes pose aussi des limites. En
effet, nous pensons que pour améliorer leur situation dans certains cas il serait plus
efficace s’il y avait aussi des adultes à l’intérieures de ces structures et non pas seulement
comme aide extérieur.
Nous pensons par exemple à la dimension ludique, comme on a vu dans le texte de A.
Invernizzi, quand elle définit les dimensions du travail : « Au trois dimensions citées, il
paraît pertinent d’ajouter une dimension ludique » (Invernizzi, Antonella : La vie
quotidienne des enfants travailleurs : stratégies de survie et socialisation dans les rues de
Lima. p.129), qui peut influencer leur perception sur le travail. En outre aussi en ce qui
concerne l’organisation de certaines activités, par exemple pour les activités de
prévention, nous pensons que si déjà tout au début des adultes interviennent ils pourraient
donner des informations plus utiles et éviter une possible perte de temps causée par des
ignorances.
2.2. Catégorisation des différents types d’enfants (Paola)
Les enfants ne sont pas catégorisés par eux-mêmes, il y a seulement une distinction entre
ceux qui travaillent et en même temps peuvent suivre une formation et ceux qui n’ont pas
cette possibilité. En outre ils se distinguent en groupe de base selon la profession qu’ils
exercent, donc on a par exemple le groupe des employés de maison, le groupe des
cochers, le groupe des cireurs de cordonniers, le groupe des gardiens et laveurs de
voitures, le groupe des porteurs, etc.
3. CONTEXTE DE L’AFRIQUE (Paola)
L’Afrique se trouve dans une situation où il y a beaucoup de frontières, de langues, de
races, de couleurs. Ici les enfants sont confrontés à plusieurs difficultés, parmi lesquelles
la violation des droits, la marginalisation, les pires formes de travail, l’exploitation socioéconomique, le virus du Sida, la traite et l’exode précoce et le non enregistrement à la
naissance. En outre il y a aussi la problématique de l’analphabétisme, en effet, dans ce
contexte les opportunités de formation sont rares. Comme on vu avant avec le texte de F.
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Manghardt le travail des enfants devient une ressource économique importante pour la
famille.
(Informations tirées de http://eja.enda.sn/faq.htm#1 le 15 mai 2006).
4. L’ENFANT (Fausta)
Pour cette partie de l’analyse, nous ne reprenons pas la catégorisation des enfants, qui
est traitée dans le chapitre sur l’approche à la problématique, mais nous avons plutôt
prévu de présenter la situation des enfants travailleurs, pour la comparer avec celle idéale
qu’ils ont eux-mêmes. Nous essayerons aussi d’identifier les causes qui conduisent les
enfants à se trouver dans ces situations d’exploitation au travail et après nous citerons ce
qu’ils croient nécessaire pour atteindre au contraire leur situation idéale.
4.1. Situation réelle (Fausta)
Pour établir quelles sont les conditions de vie des enfants travailleurs d’Afrique (au moins
pour ceux qui sont concernés par des associations d’EJT), nous avons à disposition la
charte des douze Droits des EJT (cf. annexe I). Par des stratégies d’antithèse et
d’hypothèse nous pouvons tracer, à partir de là, le cadre de leur situation réelle:
I.
Les enfants demandent à être plus respectés et nous pouvons imaginer qu’ils ne le
sont pas dans le sens qu’ils sont plutôt soumis à la situation ou trompés (par exemple
dans le cas des trafiquants d’enfants).
II.
Les enfants ne peuvent pas s’exprimer et s’organiser, c’est-à-dire que probablement
on ne leur demande pas d’avis et on ne leur permet pas de prendre d’autonomie et
se responsabiliser.
III.
Les enfants n’ont pas la possibilité d’apprendre à lire et écrire, parce que peut être on
leur demande de faire autres choses (par exemple de travailleur pour aider la famille
à survivre).
IV.
Les enfants ne peuvent pas apprendre un métier. Ceci va de paire avec l’item
précédent et c’est probablement une conséquence de l’exploitation du travail des
enfants. Ce qu’on leur demande de faire ne requière pas une formation et on ne les
laisse pas le temps de s’instruire et de cette manière on les enferme.
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V.
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Souvent l’exploitation de leur travail leur impose de quitter le village pour entrer dans
le réseau des trafiquants. Donc souvent ils doivent quitter leurs familles et ils n’ont
plus la possibilité d’aller à l’école.
VI.
Un attitude fréquente est celle « d’utiliser » les enfants selon les besoins des
employeurs ou des familles, sans vraiment écouter ceux des enfants. Par exemple,
nous leur demandons d’aller travailler pour aider la famille, en dépit d’aller à l’école,
et on ferme certaines perspectives futures (par exemple devenir ingénieur).
VII. Il y a du monde qui ne reconnaît pas les droits des enfants et ils sont toujours soumis
à des injustices face à la loi.
VIII. Même en cas de maladie on ne leur permet pas de se reposer.
IX.
Encore en cas de maladie, des soins médicaux ne sont pas prévus.
X.
Quand on leur demande de travailler on ne tient pas compte de leur structure
corporelle, mais on leur demande des grands efforts physiques qui peuvent
compromettre leur développement et leur santé.
XI.
Quand on leur demande de travailler, on ne se préoccupe pas de leur sécurité et
donc du fait que leur vie peut être en danger.
XII. Enfin les enfants n’ont pas la possibilité de s’amuser, parce qu’ils sont tout le temps
investis par d’autres tâches et leur socialisation est compromise.
La vision des EJT promue l’image d’un enfant actif, mais qui est soumit à des contraintes.
En fin il faut souligner que cette représentation de la situation est le fruit uniquement de la
perception qu’en ont les enfants concernés. Cependant, pour le MAEJT cette perspective
suffit, parce que leur intérêt est ciblé sur l’interaction que ces enfants ont avec la structure,
en posant l’accent sur l’enfant. C’est-à-dire que par exemple, les EJT ne semblent pas
tenir compte que le fait « d’utiliser » des enfants pour les faire travailler peut être
symptôme de quelque chose qui ne marche pas à un niveau plus macro de l’organisation
de la société, mais ils se limitent à revendiquer des droits ciblés sur eux. Maintenant, si
nous adhérons au paradigme constructiviste, donc si nous considérons que ce sont les
interactions à créer le monde et que les éléments se influencent réciproquement, nous
pouvons alors imaginer que pour vraiment changer la situation des EJT il faudrait
(conjointement à leurs actions) des interventions à plusieurs niveaux de la structure
sociale. Autrement, il y a le risque de réduire leurs revendications au champ des
conditions de travail et donc de ne rien changer d’effectif, mais plutôt de ne soulager que
des symptômes.
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4.1.1. Causes mentionnées pour expliquer la situation de l’enfant (Paola)
Les enfants eux-mêmes définissent que c’est pour des raisons liées à leur culture et à leur
situation qu’ils sont forcés à contribuer aux efforts de la famille pour survivre. C’est donc la
pauvreté de leur famille qui les conduit à chercher dans la rue un moyen pour survivre, et
donc dans ce cas le fait d’aller à l’école ne constitue pas une priorité pour les besoins de
la famille et donc indirectement de l’enfant.
En outre il y a aussi la pratique très fréquente de placer les enfants auprès d’un parent
proche ou non, mais il peut aussi être placé près d’un tiers, ou près d’une institution, pour
qu’il reçoive une éducation ou une formation, le problème c’est que cela peut déboucher
sur le trafic des enfants avec des fins d’exploitation.
Les enfants considèrent que leur avis devrait être pris plus en considération pour pouvoir
améliorer leurs conditions de vie, en outre il y a des gents qui ne sont pas à connaissance
qui existent des droits des enfants. Dans le cas de maladie en outre les frais de maladie
sont très coûteux et aucune forme de solidarité n’existe pour eux, et on peut penser que
les situations précaires où certains enfants sont obligés à travailleur peuvent contribuer à
rendre plus faible ses conditions de santé.
4.2. Situation idéale (Fausta)
Nous aimerons commencer ce chapitre en proposant la citation suivante : « Il n’existe pas
un seul type « d’enfance » mais de nombreux, formés à l’intersection entre différents
systèmes culturels, sociaux et économiques et différents environnements physiques,
naturels et créés par l’Homme. Différentes positions sociales produisent différentes
expériences. » (I. Frones, Changing Childhood. In : Childhood, Revue, 1/1 1993). A partir
de cette citation, nous pouvons déduire qu’un chapitre qui se propose de définir la
situation idéale des enfants doit avant tout spécifier quel est le point de vue qu’il adopte
pour définir un tel idéal. Selon les contextes, il sera également possible d’identifier
différents types de situation idéale, qui seront chacun correct par rapport à la société à
laquelle ils se réfèrent. En effet, si nous considérons les enfants comme des agents, mais
nous admettons l’existence de contraintes sociales (ce qui est le cas), nous pensons bien
que ce n’est pas évident (voir même possible) de définir un seul concept d’enfance, ou au
moins peuvent apparaître des écarts parmi toutes les définitions (et pratiques corrélées).
Généralement, notre interprétation de la situation des enfants dépende donc de la
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perspective qu’on adopte et des dimensions auxquelles on accorde plus d’importance
dans l’analyse.
Pour ce qui concerne le MAEJT, il s’agit d’une association qui donne la voix aux enfants.
Dans ce chapitre nous allons alors présenter quelle est la situation idéale du point de vue
des enfants africains et pour se faire nous faisons encore une fois recours aux Douze
Droits des EJT (cf. annexe I). Sans les reprendre tous, nous définissons les lignes base.
Une première considération que nous pouvons avancer, c’est que sans savoir de quoi il
s’agit, seulement le « droit à apprendre à lire et écrire » et celui à « s’amuser » pourrait
nous indiquer qu’il s’agit de droits en faveurs des enfants. Cependant, cette considération
n’est pas totalement objective, parce qu’elle est influencée par notre conception de
l’enfance, qui présuppose une instruction obligatoire et la possibilité de faire des jeux.
Maintenant, pour revenir au significat des Droits des EJT, le Mouvement africain, dans sa
conception idéale de la situation de l’enfant, demande qu’aux enfants soit reconnue la
possibilité de s’instruire et de s’amuser. En plus de ceci il demande des droits dans la
sphère de l’emploie et d’autres droits sociaux. Globalement, il semble évident que les
droits ont été formulés par les enfants pour se défendre de l’exploitation du travail et des
conséquences que celle-ci peut comporter. Nous avons pensé que ces droits peuvent être
subdivisés en trois catégories : ils y ont ceux qui « expliquent » comment il ce fait qu’il y a
la possibilité d’exploiter les enfants (cf. annexe I, points 1, 6, 7), ceux qui en « décrivent »
les conséquences (cf. annexe I, points 2, 3, 4, 5, 12) et ceux qui devraient « protéger » les
enfants au travail (cf. annexe I, points 8-11). D’après notre interprétation des droits, nous
pouvons déduire que la situation idéale des enfants, élaborée par eux-mêmes, serait une
vie qui leur permet une reconnaissance et un respect en tant qu’individus, la possibilité de
s’exprimer sur ses propres besoins, au moins une instruction de base, la possibilité d’avoir
un travail respectueux de leur personne et des structures d’appui en cas de problèmes
(par exemple qui leur permettent un repos en cas de maladie).
4.2.1. Conditions pour l’atteindre (Paola)
Un exemple de résultat qu’on peut citer à propos de l’impact que les 12 droits ont eu, est
celui des patronnes de fillettes domestiques qui ont compris l’importance du « droit à
apprendre à lire et à écrire, et le droit à une formation » et elles ont acceptés de les laisser
participer à des activités formatives et aussi de diminuer les heures de travail du soir.
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Il est donc important que pour améliorer la promotion des droits les EJT collaborent, par
exemple en ce qui concerne l’éducation, les EJT peuvent mettre sur pied des cours
d’alphabétisation. Pour la santé les EJT peuvent mettre en place des petites caisses de
santé en leur sein, pour prêter de l’argent à ceux qui tombent malade ou créer des
accords avec les structures médicales, ou encore organiser des séances de prévention.
En outre pour ce qui concerne le travail nous pouvons supposer qu’une condition idéale
serait celle d’un travail qui leur permet un respect en tant que personne et des conditions
de travail légères et limitées.
5. TRAVAIL (Fausta)
Nous pensons que la manière la plus efficace pour découvrir la vision du travail des
enfants africains est d’analyser leurs discours lors des rencontres qu’ils organisent à
différents moments de l’année (cf. http://eja.enda.sn/pub_rencontres_maejt.htm). Ce
courrant mois de juillet est en cours leur 7ème rencontre à Ouagadougou (cf.
http://eja.enda.sn/index.html), mais pour notre discours nous pensons à nous référer aux
éléments de la 5ème rencontre tenue du 31 octobre au 14 novembre à Bamako (Mali) et
pour
laquelle
on
a
le
plus
d’informations
(cf.
http://www.tu-
berlin.de/fak1/gsw/pronats/doku/bamakofranc.htm).
Dans leurs discours, les EJT africains procèdent (involontairement et vraisemblablement)
à une évaluation contextuelle au sens d’Antonella Invernizzi (cf. A. Invernizzi, La vie
quotidienne des enfants travailleurs. Stratégies de survie et socialisation dans les rues de
Lima, pp.159-160). Dans leurs Douze Droits, ils tiennent compte de la position sociale (le
plus souvent de la classe pauvre), des ressources (par exemple demandent des
assurances) et des aspirations des travailleurs (par exemple apprendre un métier et
gagner de l’argent pour contribuer au maintient de la famille). Ils tiennent donc compte
d’aspects sociaux, politiques et économiques du contexte africain.
Plutôt que de discourir sur le travail, il faudrait préciser qu’ils insistent à se situer euxmêmes par rapport au travail. Cette attitude peut bien être observée dans la phrase
suivante exprimée lors d’une rencontre: « nous ne sommes pas une marchandise, nous
voulons
vivre
et
travailler
dans
nos
villages »
(cf.
http://www.tu-
berlin.de/fak1/gsw/pronats/doku/bamakofranc.htm). Leur volonté est de lutter contre la
pauvreté, qui contraint nombreuses enfants (le nombre n’est pas explicité, cf. observations
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chapitre PARTIE B à la p.15) à travailler et dans des conditions pénibles.
Malheureusement, certains enfants tombent même dans un réseau de trafic d’enfants,
régit par « des organisations mafieuses qui profitent de l’ignorance de nombreuses
familles et se constituent un capital sans scrupules sur la misère de celles-ci » (cf.
http://www.tu-berlin.de/fak1/gsw/pronats/doku/bamakofranc.htm).
Cependant,
les
EJT
affirment que ne pas tout le travail est ainsi et soulignent qu’il faut distinguer entre le
« trafic d’enfants » et le « travail des enfants ». Par exemple, aussi pour ce qui concerne
les discours à propos de la migration (c’est-à-dire la recherche d’un travail dans un autre
lieu, par exemple le passage du village à la ville), elle peut être une conséquence de la
pauvreté, ou des guerres, et être source d’isolement social, comme elle peut par contre
être l’expression d’une curiosité et une chance d’améliorer sa propre vie et contribuer au
maintient de la famille. Pour ces raisons et d’autres encore, les EJT rejettent par exemple
la limite d’âge minimum pour travailler inscrite dans la Convention Internationale des
Droits des enfants (cf. http://www.globenent.org/enfant/cide.html). Au contraire, « ils
insistent sur la reconnaissance et la valorisation de leur travail et sur le droit d’effectuer
des tâches faciles et adaptées, qui leur laissent la possibilité de continuer à étudier et de
se distraire » (cf. http://www.tu-berlin.de/fak1/gsw/pronats/doku/bamakofranc.htm). Ils
ajoutent aussi que « l’obligation scolaire ne doit pas exclure la possibilité de travailler »,
grâce à laquelle on acquière des « connaissances et des savoir-faire utiles dans la vie ».
Avec leurs actions, les EJT veulent déterminer eux-mêmes les droits qui peuvent résoudre
leurs problèmes et dans certains pays ont déjà aboutit à « obtenir des soins gratuits dans
les centres de santé et les hôpitaux, à faire la lumière sur les maltraitances des
employeurs et des policiers et à faire reculer ces méthodes, et être davantage respectés
dans l’opinion publique comme dans leurs plantes devant la justice ». Grâce à l’appui de
ONG, les EJT ont aussi « organisé des cours d’alphabétisation et de formation
professionnelle, ils sont parvenus à avoir accès au crédit et ont mis sur pied des projets de
travail qui leur permettent de gagner leur vie dans la dignité ».
Maintenant, nous pensons qu’une démarche intéressante serait d’aborder le sujet du
travail par le « Traité de sociologie du travail » écrit par Georges Friedmann et Pierrre
Naville, pour après identifier les éléments concordants avec le discours des EJT africains.
Première chose, ces auteurs affirment « qu’il faut se méfier des définitions générales du
travail, détachées de l’histoire, de la sociologie et de l’ethnographie, sans référence à la
vérité de ses formes concrètes selon les sociétés, les cultures, les civilisations, sans
considération suffisante de la manière dont le travail est vécu et ressenti par ceux qui
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l’effectuent » (p.14). Cette condition confère une plus-value aux actions du MAEJT, qui
propose une vision du travail exprimée par les jeunes travailleurs mêmes et insérée dans
le contexte africain et sa culture (la politique) qui « impose » aux enfants de contribuer au
maintient de la famille (cf. F. Manghardt, Le travail des enfants dans les communautés de
pêcheurs du Lac Volta au Ghana. Ressource ou exploitation ?). Ce fait, comme le disent
Friedmann et Naville, nous permet donc de définir le travail comme « une condition
commune de la vie humaine en société, mais distinct des activités humanes en général ».
Alors les auteurs proposent de le définir sous différents aspects, à savoir : technique
(connaissances nécessaires pour accomplir la tâche), physique (la constitution doit
convenir aux exigences physiques du travail), moral (l’ensemble des interactions pratiques
influence la personnalité), social (on est au centre d’une collectivité et un devient un group
social) et structural (la structure influence la perspective de l’employé). Dans les discours
des enfants on peut bien identifier au moins les quatre premières dimensions. Nous avons
des discours qui portent sur l’importance d’une formation professionnelle. Il y a un
sentiment de maltraitance qui touche à la personnalité des enfants et une maltraitance de
fait qui touche au physique des enfants. Enfin il y a aussi des aspects de collectivité qui,
parmi d’autres (le travail est un phénomène social), inscrivent les enfants dans une
obligation au travail pour contribuer à la subsistance de la famille (groupe externe) et
(dans ce le cas de ces enfants travailleurs), en tant qu’individus membres du MAEJT
(groupe interne). Une dernière remarque pour conclure est que dans les deux discours on
retrouve dans le travail les dangers d’exploitation et d’aliénation, qui pour être éliminés
nécessitent de conditions de travail favorable sur les cinq dimensions précitées (cf. texte
mentionné p.15 et les Douze Droits EJT en annexe).
6. EDUCATION (Fausta)
Le sujet de l’éducation, en particulier celle scolaire, n’est pas trop débattu. Dans les
discours des enfants nous pouvons voir une formation à orientation interne (cf.
http://eja.enda.sn/formation%20acteurs.htm),
c’est-à-dire
une
formation
envers
les
membres du Mouvement pour améliorer l’efficacité de leurs actions, et une formation
externe, c’est-à-dire plutôt une formation professionnelle pragmatique. Les discours sur
l’école se limitent à demander qu’elle n’empêche pas d’avoir en même temps un emploie
(cf. http://www.tu-berlin.de/fak1/gsw/pronats/doku/bamakofranc.htm). Plus généralement,
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si on relie ce discours avec ce qui nous concerne personnellement, il en ressort que notre
conception de l’enfance suit plutôt trois étapes : le jeu, quand l’enfant est tout petit, puis
l’école et dans un deuxième temps le travail. Le MAEJT semble par contre ne s’occuper
que de la phase du travail et ce fait nous permet de formuler deux hypothèses.
Premièrement, il ne faut pas oublier que le but du MAEJT est de faire connaître les
conditions de travail pénibles des enfants et de lutter pour une amélioration de leur
condition et les discours portants sur l’éducation sont influencés par cette perspective et
s’occupent surtout de certains aspects de l’éducation (celle pragmatique). C’est-à-dire que
quand des formations d’alphabétisation sont organisées c’est pour permettre aux enfants
de mieux gérer par la suite certains aspects du travail. L’éducation scolaire est utile, mais
ne doit pas empêcher de travailler, parce que c’est une nécessité (cf. http://www.tuberlin.de/fak1/gsw/pronats/doku/bamakofranc.htm). Il nous semble alors légitime d’affirmer
un renversement, un écart, par rapport à la vision qu’aujourd’hui domine dans le champ
des Sciences de l’éducation d’un « travail à côté de l’école » (rif. démarches « portfolio »
dans l’enseignement) avec la vision des EJT d’une « école à côté du travail » (rif.
prédisposition majeure à des formations professionnelles). Cependant, nous croyons
qu’avec ses efforts pour l’éducation (rif. journées de formation, ateliers, …, déjà
mentionnés), le Mouvement aie bien comprit l’importance fondamentale de la formation en
tant qu’agent de socialisation, comme moyen de reconnaissance et instrument pour
l’avenir (bien évidement aussi parmi d’autres conditions).
La deuxième hypothèse que nous pouvons avancer est que peut être que la situation
africaine soit telle, que les enfants n’ont pas la possibilité de se dédier à une formation
seulement à visé culturelle, parce que des contraintes leur imposent de s’approcher à la
formation d’une manière plus pragmatique (au moins à certains moment c’est comme ça).
7. PROJETS ET ACTIONS (Fausta)
Dans cette partie du travail nous avons essayé de regrouper tout se qui est des projets et
des actions du Mouvement étudié. A cet effet, nous croyons que la façon la plus simple de
présenter les actions proprement du MAEJT soit de les relier avec les objectifs. Nous
allons donc reprendre les huit objectifs présentés dans la PARTIE A de ce travail (cf. p.6),
et nous allons décrire par quelles stratégies le MAEJT essaye de les atteindre.
Avant de procéder par ce travail, nous aimerons avancer deux observations.
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Premièrement, ce chapitre n’est pas comprit dans la partie A « description de
l’organisation », même si certains aspects en sont repris (par exemple pour ce qui
concerne les financements), parce qu’ici nous allons ajouter des commentaires.
Deuxièmement, nous pouvons commencer en affirmant que les actions du MAEJT portent
sur plusieurs niveaux, mais les objectifs poursuivi restent à peut prêt toujours la réalisation
de leurs droits et l’amélioration de leurs situation de travail. Cependant, nous pouvons
distinguer entre les actions menées par le MAEJT vers l’extérieur et les actions que le
MAEJT même et les structures d’appui mènent au sein du Mouvement. Surtout cette
deuxième orientation de l’action peut poser des questions sur la réelle autonomie de ces
associations et leur indépendance de structures plus grandes qui imposent plutôt leur
politique. A ce propos, nous estimons alors intéressant de souligner qu’en effet les
différentes associations d’enfants travailleurs peuvent toujours demander un appui à
l’ENDA Tiers Monde pour résoudre certaines situations qu’ils n’arrivent pas à gérer.
Parfois, les membres des AEJT peuvent nécessiter de compétences ultérieures pour
mettre en place certains projets, ou alors il leur faut un aide pour l’organisation interne du
groupe, qui doit viser la concrétisation des droits. L’ENDA affirme que ces missions de
suivi offrent un appui technique aux enfants, qui se traduit en des cours de formation, de
gestion, des travaux de communication, d’écoute, etc. D’une part, cette intervention
externe nous semble légitime, parce que les enfants travailleurs ne sont pas des experts
et donc peut être qu’ils aient besoin d’une guide pour certaines tâches. D’autre part, nous
nous demandons si se suivi se limite vraiment à un soutien technique, ou au même temps
influence la demande de ces AEJT ? Eventuellement, nous pouvons même nous
demander si ceci est nécessairement un mal ou un bien ?
(Informations tirées de http://eja.enda.sn/maejt_objectifs.htm le 10 juin 2006)
7.1. Concrétisation des Douze Droits (Fausta)
Les Douze Droits des EJT (cf. annexe) sont la référence commune de toutes les
associations régionales du MAEJT. L’objectif du Mouvement est de les promouvoir et alors
il organise des actions « d’information » (publication de bulletins, sites web, …) et d’autres
de « concrétisation » (journées de formation, action de solidarité, …). La promotion se fait
envers toute personne en générale et envers les enfants travailleurs eux-mêmes. Plus en
particulier, la promotion des droits se fait par : « des actions de sensibilisation des
populations et des autorités à travers des débats, émissions radio, TV ; la cotisation pour
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la mise en place des caisses de santé, boîte à pharmacie ; des négociations sanitaires
pour la réduction ou la gratuité de soins de santé ou de la consultation ; l’ouverture de
classe d’alphabétisation, l’ouverture de centre et le don de matériel scolaire aux enfants ;
visites aux groupes de base du Mouvement, organisation de journées de réflexion,
confection de cartes de membres ; actions de mobilisations et de commémoration
d’événements spéciaux consacrés à l’enfance afin de faire du plaidoyer auprès des
autorités ».
(Informations tirées de http://eja.enda.sn/maejt_objectifs.htm le 10 juin 2006)
7.2. Capacités de communication (Fausta)
La communication est considérée fondamentale pour arriver à mener des activités
efficaces. Des rencontres de discussions sont organisés et les différents types
d’informations
circulent
« par
téléphone,
lettres
écrites,
e-mails,
conférences
électroniques, sites Web, bulletins, affiches, dépliants, tee-shirts et banderoles ». Pour
développer la capacité de communication des EJT, le Mouvement « organise chaque
année des journées de formation à l’écoute, à l’expression orale et écrite, des formations é
la radio pour atteindre le grand public et des cours d’informatique. Des commissions ont
été constituées pour gérer certains types d’informations, à savoir existent une
« commissions livre » et une « commission film ». Pour revenir au site Internet, il y a là la
possibilité d’atteindre à certaines de ces sources d’information en les achetant par
commande (cf. http://eja.enda.sn/commander_publication.htm).
(Informations tirées de http://eja.enda.sn/maejt_objectifs.htm le 10 juin 2006)
7.3. Activités génératrices de revenus (Fausta)
Sans reprendre ce discours dans les détails, car nous en avons déjà parlé dans le chapitre
des financements, nous devons distinguer ces activités en deux catégories :
-
Collectives : activités lucratives au profit du Mouvement même.
-
Individuelles : des crédits (remboursables) pour agrandir des projets en cours.
D’autres actions peuvent accompagnent ces activités :
-
la formation à la gestion, à l'entreprenariat, la formation technique, l'accompagnement
dans alphabétisation pour pouvoir transcrire la gestion et lire les éléments utiles. Pour
ce faire, un atelier régional pour élaborer des références communes (des conseils) a
été organisé en 1999 ;
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un encouragement à la commercialisation par une collecte d'images et fiches des
produits artisanaux (cf. http://eja.enda.sn/pub_ejt_realis.htm), laquelle vise à la
promotion des produits.
(Informations tirées de http://eja.enda.sn/activites.htm le 10 juin 2006).
7.4. Formation des membres (Fausta)
Plusieurs formations sont mises en acte, mais dont nous ne disposons pas d’informations
détaillées. Nous savons que les formations se déroulent souvent sur des journées et que
parfois il y a un soutien extérieur. Nous savons aussi que les résultats sont satisfaisants et
que les enfants gagnent en autonomie dans l’élaboration de plans d’action et les
échanges internes résultent facilités. Cependant, nous n’avons pas les éléments pour
observer nous-mêmes les effets de ces formations, mais nous pouvons seulement
reporter ce qu’il y a écrit sur le site web. Alors, il serait intéressant de savoir comment se
passe l’évaluation de ces formations et par qui se fait (par ceux qui la mettent en place,
ceux qui en profitent, …).
(Informations tirées de http://eja.enda.sn/maejt_objectifs.htm le 10 juin 2006)
7.5. Collaboration (Fausta)
Le Mouvement africain des EJT organise des journées de concertation, des rencontres et
fait des plaidoyers au niveau national et régional. Maintenant, il est constitué de huit
coordinations nationales, qui participent à des coalitions nationales, aident les nouvelles
associations à naître et à devenir membre dans des groupes de travail des ONG. Nous
savons par exemple que le MAEJT travail avec le groupe régional du GMC (CONAFE,
ENDA, UNICEF,…), le groupe de travail régional sur la protection des enfants (BIT,
ENDA, UNICEF,…) et avec le Comité Exécutif de la Coalition des ONG Africaines en
faveur des enfants (CONAFE).
Cependant, nous savons que le Mouvement dispose de plusieurs représentants à
différents niveaux internationaux, mais leur poids n’est pas quantifiable et l’information
dont nous disposons est subjective du point de vue du Mouvement. Nous estimons quand
même important de souligner les efforts des EJT dans ce sens (c’est-à-dire une recherche
de collaboration au niveau international).
(Informations tirées de http://eja.enda.sn/maejt_objectifs.htm le 10 juin 2006)
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7.6. Niveau d’action (Fausta)
Ce point va de paire avec les précédents et le ressemble.
Avec les journées de formation, le Mouvement essaye de développer des capacités, afin
d’améliorer la communication entre les EJT, fait qui les pousse à chercher une majeur
collaboration pour réussir à s’organiser au niveau national en vue d’actions commune.
(Informations tirées de http://eja.enda.sn/maejt_objectifs.htm le 10 juin 2006)
7.7. Rencontres internationaux (Fausta)
Comme nous venons de souligner, le MAEJT agit sur la sphère internationale et c’est
intéressant de pouvoir ajouter qu’il s’occupe des thématiques suivantes : « de
l’enregistrement des naissances, de la rencontre internationale entre les Mouvements
d’Enfants Travailleurs, du lancement du rapport annuel sur « un monde digne des
enfants », de la situation de l’enfant africain, de l’éducation des filles domestiques, et de la
lutte contre la violence faite aux enfants ».
(Informations tirées de http://eja.enda.sn/maejt_objectifs.htm le 10 juin 2006)
7.8. Lobbying (Fausta)
Le lobbying s'exerce à plusieurs niveaux : « du directeur d'école ou de dispensaire, au
chef de quartier, au secrétariat général des Nations Unies en passant par les autorités
gouvernementales et présidentielles des divers pays concernés ». Son objectif est de
donner la parole aux enfants et de promouvoir un dialogue avec les autorités. Le
Mouvement vise à la reconnaissance des actions et solutions qu'il propose, et veut
renforcer le rôle de citoyens actifs des enfants (avec droits et devoirs).
Grâce à l’étude et la publication de rapports sur la situation des enfants et jeunes
travailleurs en Afrique, le Mouvement africain est maintenant reconnu même au niveau
mondial : par exemple ses délégués ont pu contribuer à l’UNGASS.
(Informations
tirées
de
http://eja.enda.sn/maejt_objectifs.htm
et
de
http://eja.enda.sn/lobbing.htm le 10 juin 2006).
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CONCLUSION
Nous sommes contentes d’avoir entrepris ce travail d’analyse, parce que le MAEJT est un
cas exemplaire de comment les enfants peuvent s’organiser pour revendiquer des droits
et améliorer les conditions de vie. Nous aurions encore pu approfondir pleins de discours.
Comme nous l’avons vu dans le chapitre 3 dédié à l’histoire, au début ce sont les enfants
des différents lieux de résidence, qui ont commencé à se regrouper pour lutter ensemble ;
dans un deuxième temps, l’ENDA s’est intéressée à ces mouvements et a aidé ces
enfants à donner une légitimité à leurs projets, une reconnaissance de leurs actions et une
organisation officielles sous le nom du Mouvement africain des enfants jeunes travailleurs.
Leurs objectifs sont donc de sensibilisation au reste du monde sur la situation des enfants
et d’aide aux enfants mêmes qui s’engagent pour améliorer leurs situation, mais non dans
un but lucratif. L’aspect intéressant de cette association est la manière dont les EJT ont
assumé un rôle actif dans la définition de leur situation et ne se sont pas laissés soumettre
par des définitions dominantes du travail sur les enfants (rif. Articles de la Convention
Internationale des Droits des Enfants et Charte africaine, plusieurs fois mentionnés au
cours du travail). En effet, dans le cas d’interventions ayant l’objectifs de aider les enfants
des milieux défavorisés, nous estimons soit très important de procéder de cette manière et
donner la voix aux enfants mêmes. Ceci parce que, qui mieux d’eux, peut connaître la
situation réelle et savoir qu’est-ce qu’il faut changer. Cependant, nous estimons qu’il ne
faut pas tout laisser dans les mains des enfants, mais c’est bien de les accompagner dans
leurs actions et c’est donc fondamental de les écouter. Par exemple, dans le cas de la
prévention su SIDA, il faudrait un médecin qui informe les enfants sur la maladie. Un autre
exemple, dans le cas de l’organisation d’une fête pour la recueille de financements, il
faudrait un adulte qui recadre les enfants, s’ils oublient les raisons de base de l’activité en
question et se laissent conduire par un désir ludique.
Avant de conclure, nous regrettons de ne pas avoir eu à disposition d’autres informations
que celles présentes sur le site Web. L’accès à d’autres documentations nous aurait peut
être permit de plus approfondir l’analyse et de voir plus concrètement les effets des
activités. Enfin, nous croyons au moins avoir compris que ce n’est pas possible de
généraliser les discours, parce qu’il s’agit d’une problématique sensible qui doit toujours
être reconduite aux différents contextes. Dans le cadre des interventions il faut bien alors
donner la voix aux enfants du contexte et les traiter comme des acteurs qui doivent avoir
un rôle actif dans les projets, si on veut vraiment changer les choses.
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BIBLIOGRAPHIE
Textes
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∗ F. Manghardt, Le travail des enfants dans les communautés de pêcheurs du Lac Volta
au Ghana. Ressource ou exploitation ? L’Harmattan 2006 (à paraître).
∗ G. Friedmann & P. Naville (Ed.), Traité de sociologie du travail. Paris : Armand Colin
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Web
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l’enfant.
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Rights
and
Welfare.
In:
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ANNEXES
ANNEXE I : Douze Droits des EJT
Douze droits des EJT
1. Droit au respect
2. Droit à s’exprimer et à s’organiser
3. Droit à apprendre à lire et écrire
4. Droit à apprendre u métier
5. Droit à rester au village
6. Droit à être écouté
7. Droit à une justice équitable
8. Droit au repos maladie
9. Droit aux soins de santé
10.Droit à un travail léger et limité
11.Droit à la sécurité dans le travail
12.Droit à s’amuser
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