Table des matières - Carrefour jeunesse

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Table des matières - Carrefour jeunesse
Table des matières
PRÉSENTATION3
LE PLUS LONG MOT DU MONDE
7
Suite de Marie-Pier Doucet8
Suite de Jad Vallée St -Pierre9
Suite de Kelly-Rose Mercure10
Suite de William Meunier11
Suite de Maxim Ricard12
Suite de Simon Tremblay13
Suite de Camille Allaire14
Suite de Marilou Dalcourt15
Suite d’Anthony Gignac16
Suite de Laurence Lamarche17
Suite de Frédérick Lampron-Lamarre18
Suite de Katherine Pellerin19
Fin de l’auteur Marc-André Houde20
LE LIVRE DES SECRETS21
Suite d’Audrey Bourassa22
Suite de Dylan Huard24
Suite d’Audrey Blais25
Suite de Jacob Perreault26
Suite de Florence Rivard27
Suite de Jérémy Baptiste-Lavoie29
Suite de Shelby L’Étang30
Fin de l’auteur Marc-André Houde31
REMERCIEMENTS33
PARTICIPANTS35
Présentation
MOT DE CAROLINE DURANLEAU
Directrice du programme Passeport pour ma réussite
En tant que passionnée de littérature, c’est avec grand plaisir que je vous présente cette
deuxième édition du concours « Raconte-moi ton histoire », destiné aux élèves participant au
programme Passeport pour ma réussite du Carrefour jeunesse-emploi de Shawinigan
La grande mission du programme Passeport est d’amener les élèves de quartiers ciblés
pour leur haut taux de décrochage scolaire à persévérer jusqu’à l’obtention de leur diplôme
d’études secondaires et de s’engager activement dans le développement de leur future carrière.
Pourtant, au quotidien, ce qui anime d’abord les intervenants du programme est de permettre
à chaque élève de développer son plein potentiel et d’acquérir les outils qui lui permettront
de réaliser ses rêves. C’est la raison pour laquelle notre mission de persévérance scolaire nous
tient tant à cœur : le diplôme d’études secondaires et la clé qui ouvre les portes de toutes les
possibilités pour les jeunes que nous accompagnons.
Ce concours littéraire s’inscrit donc dans ce désir d’accompagner les jeunes dans la
découverte et l’exploration de leur potentiel et de leurs intérêts. Le lecteur qui plonge dans
un texte part en voyage, parfois dans un autre pays ou une autre époque, quelquefois dans
des mondes fantastiques, souvent dans la peau d’un personnage auquel il s’identifie. Celui
qui écrit développe son imagination, apprend à envisager plusieurs possibilités et à adopter
différents points de vue. Bref, la littérature est une fenêtre ouverte sur soi et sur le monde.
Elle amène à imaginer d’autres vies que la sienne, à se questionner et à se projeter ailleurs.
Les textes de nos jeunes auteurs m’ont éblouie ! J’ai été surprise par la sensibilité, la richesse
et la créativité qui s’y trouvaient. J’ai tout autant été enchantée par le talent des artistes qui
ont illustré ce recueil. Il est inspirant pour notre équipe de découvrir le potentiel créatif des
participants au concours.
Je profite de cette tribune pour remercier nos responsables du tutorat, Katrine, Sabrina et
Joanie, qui ont pris le temps, malgré un horaire très chargé, de mettre en place ce concours
pour donner à nos élèves l’envie de lire et d’écrire. Merci aussi à Marc-André Houde qui a
accepté sans hésitation à plonger dans l’aventure. Finalement, je remercie la Société St-JeanBaptiste et Perro Éditeur grâce à qui le projet a pu prendre une ampleur qui a dépassé nos salles
de tutorat.
Aux lecteurs du recueil, je vous souhaite de vivre avec plaisir toutes les aventures
incroyables imaginées par Marc-André et par les élèves de Passeport pour ma réussite.
3
MOT DE SABRINA BELLEMARE, JOANIE CARPENTIER ET KATRINE DION SINOTTE
responsables de tutorat du programme Passeport pour ma réussite
C’est avec grand plaisir que nous lançons la deuxième édition du concours Raconte-moi ton
histoire cette année. Les élèves de Passeport pour ma réussite ont pu écrire la suite de deux histoires d’un auteur shawiniganais, ce qui leur a permis, entre autres, de découvrir la littérature
de la Mauricie et de développer des stratégies en écriture.
C’est avec une grande fierté que nous vous remettons le fruit du travail de nos élèves. Chacun a su relever le défi à sa manière et poursuivre les histoires amorcées par l’auteur avec sa
touche personnelle. Ce recueil vous fera voyager à travers des suites touchantes, intrigantes,
drôles et surprenantes.
Plus d’un a contribué à la réussite de cette édition. Félicitations et merci à Marc-André
Houde qui a permis aux élèves de Passeport pour ma réussite de s’inspirer d’histoires uniques
pour écrire leur texte et illustrer le recueil. Merci aux membres du jury pour votre implication. Finalement, merci à tous ceux qui permettent à nos élèves de prendre goût à la lecture et
à l’écriture.
Enfin, si le concours a été une réussite à nouveau cette année, c’est grâce aux élèves qui ont
accepté de sortir de leur zone de confort et qui ont relevé le défi haut la main. Sachez, chers
élèves, que vous avez toute notre admiration pour l’imagination et la persévérance dont vous
avez fait preuve.
En espérant pouvoir vous lire à nouveau !
4
MOT DE MARC-ANDRÉ HOUDE
auteur
« C’est l’homme qui fait l’histoire, et non pas l’histoire qui fait l’homme », écrit Henri
Massis dans son ouvrage Les jeunes gens d’aujourd’hui. J’aime croire qu’il dit vrai. Écrire, que
ce soit une chanson, une fiction narrative, un poème ou même un texte d’opinion, nous fait
entrer dans un monde où tout est possible et où les seules limites sont celles dictées par notre
imagination… Les histoires que j’ai proposées pour le concours sont donc dans cet esprit,
et ce, bien qu’elles ne soient pas venues d’elles-mêmes, dans un éclair de génie. Ce fût pour
moi un défi de taille que celui d’écrire mes premiers textes destinés à la jeunesse : trouver de
bonnes idées, choisir les bons mots, être original tout en suivant un fil conducteur cohérent
et, surtout, savoir dompter ce fameux syndrome de la page blanche…
Par contre, je savais que je n’étais pas seul dans ce bateau. Cette fois, je ne serais pas le seul
à vivre cette exaltante gamme d’émotions que procure l’écriture. En effet, d’autres auteurs
allaient achever les histoires que j’avais commencé à écrire. D’autres idées allaient émerger des
miennes. D’autres mots allaient venir se greffer à ceux que j’avais écrits.
Chers participantes et participants du concours littéraire du programme Passeport pour
ma réussite, je tiens à vous témoigner toute mon admiration. Non seulement vos textes fontils preuve de créativité, de suspense, d’action, de profondeur et d’humour, mais vous avez
également réussi, que ce soit par vos mots ou vos dessins, à vous approprier les personnages
et les situations que je vous avais confiés avec une aisance et une élégance qui m’ont impressionné. Vous avez de quoi être très fiers de vous !
Et pour la dynamique équipe du programme Passeport pour ma réussite, qui a accompagné
les participants tout au long du processus, je n’ai également que des bons mots. Car sachez
qu’au-delà de contribuer à donner aux jeunes le goût de la lecture et de l’écriture, l’essence
même de votre projet participe à faire germer en eux une idée qui les suivra toute leur vie et
qui, à coup sûr, sera gage de leur succès : nous sommes tous, à notre façon, libres d’écrire et de
choisir soi-même la suite de notre histoire…
Le plus long mot du monde…
TEXTE DE L’AUTEUR MARC-ANDRÉ HOUDE
X était un adolescent reconnu/une adolescente reconnue pour sa grande forme physique
et son énergie débordante. Dans tout le village, on le/la reconnaissait comme une personne
pleine d’entrain, généreuse et sociable.
Un jour, alors qu’il/elle jouait au basketball devant chez lui/elle, X vit un vieil homme qui
marchait dans sa direction. Ce vieillard titubait. Il semblait avoir de la difficulté à marcher.
C’était comme si un poids énorme se tenait sur ses épaules. Ce dernier se trainait péniblement
sur le trottoir. X n’avait jamais vu ce vieil homme dans le quartier, et il/elle le trouvait un peu
étrange. Pas qu’il/elle s’en méfiait ou qu’il/elle en avait peur ; l’homme n’avait pas l’air bien
menaçant. Seulement, X s’inquiétait un peu pour lui. Pourquoi était-il à l’extérieur et seul alors
qu’il était si mal en point ?
Quand l’homme fut assez près de X pour bien l’entendre, ce dernier/cette dernière lui fit
un signe de la main poli.
– Bonjour Monsieur ! lui dit X après une brève hésitation. Est-ce que vous êtes malade ?
Avez-vous besoin d’aide pour marcher ? Peut-être que vous ne devriez pas être tout seul
dehors.
Le vieil homme, tout essoufflé, fut surpris, mais heureux aussi qu’un jeune adolescent/
qu’une jeune adolescente lui adresse la parole. Il s’assit par terre et, reprenant son souffle, il
adressa un sourire à X.
– Oh… tu sais, je ne suis pas si malade que ça. La santé est quand même bonne. La raison
de mon ralentissement et de mon alourdissement est toute autre. En fait, je détiens le plus long
mot du monde. Je te laisse deviner que, comme il est très long, il est également très lourd à
porter. Un vieillard me l’a révélé quand j’étais tout jeune, comme toi et, depuis, je suis écrasé
sous son poids. Ah ! Comme j’aimerais pouvoir le confier à quelqu’un pour un moment afin de
pouvoir me reposer et marcher avec légèreté… »
X, qui avait le cœur sur la main (et qui était, avouons-le, curieux/curieuse devant l’histoire
du vieil homme), s’empressa de lui proposer de prendre pour lui le poids du long mot pour
quelques instants. Péniblement, l’homme se rapprocha un peu de X et lui murmura le plus long
mot du monde à l’oreille. À ce moment, quelque chose de bien spécial se produisit…
7
SUITE DE MARIE-PIER DOUCET
Gagnante
Le monsieur dit :
– À cause du mot que je t’ai transmis, tu es malheureusement devenu un vieux monsieur,
mais il y a une solution. Si tu veux redevenir jeune, tu dois trouver un mot plus long que le
mot que je t’ai dit et le dire à quelqu’un d’autre. Ainsi, tu vas redevenir jeune et la personne à
qui tu diras le long mot deviendra vieille.
William se mit alors à chercher un long mot dans sa tête. Une chance qu’il était « l’intello »
de sa classe. Soudain, il eut une illumination et dit :
– Anticonstitutionnellement, c’est le mot le plus long du dictionnaire.
Le vieux monsieur, qui était maintenant jeune, était découragé. Jamais il n’arrivera à
trouver un mot plus long que « anticonstitutionnellement ».
– Hexakosioïhexekontahexaphobie, répliqua-t-il après deux minutes de réflexion.
– Qu’est-ce que c’est que ce mot-là – C’est la phobie du nombre 666. Je sais que c’est très bizarre.
– L’hippopotomonstrosesquippedaliophobie, c’est la phobie des mots longs, riposta
William.
Le vieux monsieur chercha pendant une heure dans le dictionnaire, mais il ne trouva rien.
Il rendit forfait.
Ensuite, ils reprirent leurs corps. Le vieux monsieur redevint le vieux et William redevint
le jeune. William comprit qu’il faut être prudent quand on apporte de l’aide à un inconnu.
8
SUITE DE JAD VALLÉE ST -PIERRE
Coup de cœur jeunesse
Déterminé par les élèves de Mme Danielle Pittet de l’école primaire la Providence
Annabelle retourna donc à sa partie de basket et supporta le mot que le vieillard lui avait
dit. Plus la partie avançait, plus elle se demandait pourquoi il lui avait dit ça à elle. Que signifiait
ce mot ? Elle prit donc une pause et retourna voir si le vieillard était encore là. Elle remarqua
avec déception qu’il n’y était plus. Elle était donc déconcentrée. Le mot lui restait coincé dans la
tête. Annabelle ne faisait pas de passes. Elle regardait partout. Elle fit même un point dans son
propre panier.
Le lendemain était un grand jour pour Annabelle. Elle avait une compétition de cheerleading.
Malheureusement, sa pire ennemie était dans son équipe. Camille lui avait fait de l’intimidation
tout au long de son primaire. Annabelle lui en voulait toujours et, en voulant mal faire, elle la
laissa tomber quand on fit faire un saut dans les airs à Camille. Après cet incident, elle retourna
voir le monsieur qui n’était plus là ! Donc, elle ne put pas savoir pourquoi il lui avait dit ça. Elle
retourna donc sur le terrain et alla voir sa meilleure amie.
– Ce soir je ne pourrai pas venir à ta fête, lui dit-elle juste avant de partir.
Elle était donc toute seule dans sa chambre en train de rechercher sur internet et le vieux
monsieur apparut et lui dit finalement ce que le mot voulait dire. Le lendemain, à la compétition, elle alla donc voir sa pire ennemie et lui demanda pardon. Elle s’excusa pour tout le
tort qu’elle avait causé ! Car au final, le si long mot que portait le vieillard était simplement
« pardon ». 9
SUITE DE KELLY-ROSE MERCURE
Finaliste
À ce moment, quelque chose de bien spécial se produisit. Le vieil homme se leva sans difficulté, mais le garçon, lui, tomba par terre sur les fesses et il n’était plus capable de se lever.
L’homme ne le vit pas tout de suite. Il était trop heureux de pouvoir marcher sans ce poids.
C’est seulement après qu’il s’en rendit compte.
L’homme aux cheveux blancs trouvait cette situation vraiment médiocre. Il revint vers lui.
Il lui demanda de redire le plus long mot du monde, mais le garçon refusa, car il ne voulait pas
que l’homme ait encore mal. Il trouvait qu’il avait assez souffert.
Après quelques heures à penser, l’homme s’exclama :
– Si tu le redis, nous allons aller boire un chocolat chaud au café du coin – Je suis capable ! cria Noah.
Puis le jeune homme se leva avec facilité. Quant à l’homme, il resta debout.
Étant heureux, les deux répétèrent tout haut et fort :
– Nous sommes capables !
Eh oui, le mot qu’il s’était fait dire plus jeune était « tu n’es qu’un incapable ». Comme il
l’avait promis, l’homme emmena Noah boire un chocolat chaud au café. Depuis ce jour, Noah
rend visite à l’homme qui lui raconte plein d’histoires.
10
SUITE DE WILLIAM MEUNIER
Finaliste
Le vieux dit le mot : « raisin sec ». Flo riait, car le mot était drôle et elle se demandait
pourquoi il serait long et lourd. C’est donc à ce moment qu’il se mit à pleuvoir des raisins secs
sur les épaules de Flo.
Flo était épuisée d’avoir des raisins secs sur les épaules. Pour essayer de les enlever, elle les
mangea, mais cela ne marcha pas.
Elle dit le mot à Guy Le-Raisin pour se débarrasser du mauvais sort. Guy Le-Raisin attrapa
le mauvais sort.
Ensuite, Guy Le-Raisin se fabriqua une usine à raisins secs « Sun-Maid ».
Pour bien finir cette histoire, Guy Le-Raisin engagea Flo dans sa compagnie.
11
SUITE DE MAXIM RICARD
Finaliste
Le vieil homme se remit debout et commença à courir dans le sens opposé. Laïla essaya
de courir après lui, mais elle s’effondra. Elle se demanda ce qui l’empêchait de courir comme
d’habitude. Jusqu’à tant que la voix du vieil homme résonne dans sa tête. « Je détins le plus
long mot de monde. Je te laisse deviner que, comme il est très long, il est également très lourd
à porter. » Le vieil homme était bien en dehors de sa vue. Elle ne pouvait plus lui redonner
l’immense mot.
Son grand frère sorti de la maison au pas de course. Il s’approcha de sa sœur et lui demanda :
– Qu’est-ce que tu fais là ? À travers la vitre du salon, je t’ai vu écrabouillée.
Laïla, surprise de voir que son frère était sorti de sa chambre et de la maison, lui demanda
de venir l’aider à se relever. Comme il se pencha pour l’aider à se relever, elle lui souffla le mot
et il tomba par terre avec un gigantesque cri de douleur. Très étonné de ne pas être capable de
se relever, il demanda des explications à sa sœur.
– Excuse-moi, viens à l’intérieur. Je vais tout t’expliquer
Rendue à l’intérieur, elle commença à tout expliquer, de l’arrivée du vieillard jusqu’à celle
de son frère. Elle lui expliqua qu’elle n’allait pas le laisser tomber et qu’elle se sentait mal de lui
avoir refilé le mot. Son frère, Jean-Frédéric, prit la parole et dit :
– Si on réussit à rendre le mot public, plus personne n‘aura le poids du mot. Mais comment
faire ?
Ils commencèrent à réfléchir. Plusieurs minutes passèrent et personne n’avait d’idée. Soudain, sa sœur se mit debout et cria :
– J’ai trouvé !!! Quel livre connais-tu que tout le monde consulte et qui a tous les mots
dedans ?
Son frère répondit :
– Facile !!! Le dictionnaire.
Alors, ils prirent le dictionnaire et le téléphone. Laïla trouva le numéro et téléphona immédiatement à l’équipe d’édition du Petit Robert. Elle expliqua qu’elle avait un nouveau mot à
mettre dans le dictionnaire. Elle passa le téléphone à son frère et il dit lentement :
– Incrémentation.
Il expliqua la définition.
– Action d’ajouter un incrément. (Si vous ne savez pas ce que ça veut dire, allez voir dans
le dictionnaire !)
Le poids se souleva de ses épaules comme un drap. Se sentant le cœur à la fête, il demanda
à sa sœur d’aller célébrer sur la plage. Une question lui trotta toujours dans la tête.
– Comment se fait-il que le monsieur n’ait pas le poids sur les épaules ?
Surprise de sa question, Laïla lui répondit :
– Maintenant, ce n’est pas juste une personne qui a le poids sur les épaules, mais tout le
monde…
12
SUITE DE SIMON TREMBLAY
Finaliste
X sent un poids sur ses épaules quand le vieillard finit de dire son mot. Il a pris deux minutes
pour le prononcer.
X a tellement mal au dos qu’il court en parler à son meilleur ami, William, qui se trouve
être aussi son voisin.
– J’ai entendu le plus long mot du monde et je ne peux pas le supporter sur mes épaules.
William, voulant aider X, essaye de trouver une solution pour résoudre le problème de son
ami.
Après plusieurs minutes de réflexion, William a eu une brillante idée :
– Je sais quoi faire ! Tu m’as bien expliqué que le vieil homme t’a révélé son secret pour se
débarrasser du poids qu’il avait sur les épaules. Alors, tu devras faire la même chose. Je suggère
d’en parler à tous ceux qu’on connait ! Le lendemain matin, les deux amis repensent à l’évènement qui s’était produit la veille et ont
commencé à en parler à toute l’école. Ils ont dit le mot à leurs amis : Simon, Miassa, Guillaume,
Brandon, Marie-Soleil et tous les autres. Chacun d’eux porte un peu du poids du long mot.
À la fin des cours, le vieillard vient remercier X de l’avoir soulagé du poids sur ses épaules.
13
SUITE DE CAMILLE ALLAIRE
Participante
Quand Hubert entend le mot, il est très surpris. Il crie si fort que tout le monde se retourne.
Le vieil homme lui dit de se calmer.
Comme Hubert trouve le mot trop lourd, il le dit à ses amis. Le mot était comme un bloc
de fer. Hubert le dit à sa maman. Elle se sent vraiment bizarre.
Hubert encourage le vieux monsieur à raconter son histoire aux gens. Le vieux monsieur
la raconte à sa maman. Celle-ci est tellement triste pour lui qu’elle en pleure.
Hubert dit le mot à tout le monde et devient populaire. Les gens aiment Hubert pour avoir
dit le mot.
Le mot est moins lourd pour tout le monde parce que tout le monde le dit et ils deviennent
tous populaires.
14
SUITE DE MARILOU DALCOURT
Participante
À ce moment, quelque chose de bien spécial se produisit…
Xavier se sentit mal, étourdi et vieux.
Très normal, car il était devenu vieux. Le vieux monsieur, lui, se sentit très bien, très jeune
et en forme. Le monsieur lui confia un autre secret : « Trouve-toi un nouveau confident et
dévoile-lui ce lourd mot. »
Xavier se mit à la recherche d’un confident. Xavier chercha et marcha dans le quartier tout
comme le vieux monsieur avant lui. Il trouva une jolie petite fille toute petite et toute tendre.
La petite fille se nomma à Xavier :
– Bonjour, je m’appelle Léa. Avez-vous besoin d’aide ? dit-elle.
– Oui mais, avant, je voudrais te dire un secret. Viens ici.
Léa pencha sa tête tout près de Xavier et Xavier lui dit le plus long mot du monde.
Pif paf ! Xavier redevint jeune et Léa vieillit. Xavier dit à Léa :
– Trouve un autre enfant. Dis-lui la même chose et tu redeviendras un enfant.
Haaaa ! Xavier se réveilla en sursaut. Il dormait et faisait un cauchemar.
Xavier alla prendre une douche pour se ressaisir de cet affreux cauchemar. Par la suite,
sa mère l’appela pour qu’il aille tondre le gazon. Au moment où la porte du garage s’ouvrit,
Xavier sentit une main sur son épaule. En se retournant, il s’aperçut que c’était le vieillard
de son cauchemar. Xavier sursauta et, apeuré, recula et se dirigea vers la maison. Le vieux
monsieur lui proposa de prendre le poids du long mot pour quelques instants.
Xavier se dirigea vers la maison et il s’excusa auprès du vieillard en lui disant :
– Ma mère m’appelle. Je dois y aller, désolé. »
15
SUITE D’ANTHONY GIGNAC
Participant
Lorsque George reçut le méga mot, il demanda au vieux monsieur de lui répéter, car il
avait mal compris. Dans le bois, il y a souvent et, surtout, beaucoup de vent. Alors le vieux lui
répéta, mais George ne comprit toujours pas le mot. Alors il retourna chez lui tout de suite.
En arrivant chez lui, il regarda dans le dictionnaire. Il trouva le mot, mais ne le comprit toujours pas. Alors il essaya de l’écrire, de le prononcer, mais sans succès. Ensuite, il
le décortiqua pour bien le comprendre. George regarda les mots un à un dans le dictionnaire ; « anti », « constitution », et finalement le mot complet « anticonstitutionnellement ».
Il tourna et tourna les pages. Étant fatigué, il alla se coucher. Durant son sommeil, il fit des
cauchemars. Le lendemain matin, il se réveilla et alla consulter une psychologue pour bien
comprendre le mot, car il était en train de virer fou. George avait trop de fatigue et ne put
supporter ce poids alors il retourna chez lui.
Rendu dans son salon, avec son chien il se mit à avoir mal à la tête, mal au cœur. Il commença à trembler et à grelotter. George se mit à paniquer. Il tomba au sol puis s’évanouit.
Quelques minutes plus tard, les ambulanciers arrivèrent, car le chien de George aboyait. Un
peu plus tard, le cœur de ce pauvre jeune homme s’est arrêté. Il est mort. Les ambulanciers
firent adopter le chien qui ne cessa de pleurer et enterrent le fameux George avec le plus long
mot du monde !!!
16
SUITE DE LAURENCE LAMARCHE
Participante
Au moment où l’homme transmet le plus long mot du monde, un portail s’ouvre et Simon
est aspiré dans un autre monde. Dans ce monde, le plancher est mou et c’est pourquoi Simon
s’enfonce dans le sol. Il voit une porte et il essaie de trouver une clé. Par miracle, la clé est au
plafond. Il réussit à ouvrir la porte.
À sa grande surprise, un dragon se trouve de l’autre côté de la porte. Il voit la clé pour une
seconde porte de l’autre côté de la pièce. Simon doit l’atteindre sans être touché par le nez du
dragon. Il réussit l’épreuve en réussissant à se faufiler entre les jambes du dragon. Il prend la
clé et réussit à se sauver.
De l’autre côté de la porte, des lutins l’attendent. Ils demandent le mot de passe pour pouvoir
accéder au monde. Il essaie plein de mots, mais cela ne fonctionne pas. Il eut une idée : « Je vais
essayer les noms de mes chiens : mayamaxbilly. » Le plus long mot du monde était le bon et il
revient dans son monde.
17
SUITE DE FRÉDÉRICK LAMPRON-LAMARRE
Participant
À ce moment, quelque chose de spécial se produisit…
Un vaisseau spatial apparut dans le ciel et alla au-dessus d’Albert. Il l’enleva pour l’emmener dans l’espace. Les extraterrestres ressemblaient à des genres de poulet avec deux petites
pattes en avant, une grande tête carrée et un corps rond.
Les extraterrestres ont amené Albert dans l’espace pour essayer de lui enlever le mot secret.
Avec ce mot secret, tout est possible ! Albert avait un couteau suisse sur lui et en profita pour
couper les liens qui le retenaient pendant que les extraterrestres parlaient ensemble. Ils ne voulaient pas le laisser partir.
Albert réussit à s’enfuir en se battant contre les extraterrestres qui avaient des pistolets
lasers et des épées lasers. Il réussit à les battre, trouva une navette de secours et redescendit
vers la terre.
Une fois arrivé sur terre, Albert et le vieux allèrent chez le garçon et fêtèrent avec du
champagne et des bonbons la perte de poids qu’il avait laissée aux extraterrestres.
Les extraterrestres pensaient que le mot avait beaucoup de pouvoir, mais en fait c’était un
lourd fardeau.
18
SUITE DE KATHERINE PELLERIN
Participante
En disant le mot, le vieillard trébuche dans la rue. X ne l’a pas entendu parce qu’il murmurait malheureusement. X va chercher de l’aide donc, il va cogner à une porte. Mais personne
n’est à la maison. Alors, il revient vers le vieillard et il décide d’appeler l’ambulance pour aller
à l’hôpital.
Une fois arrivé, le médecin constate que Ursule, le vieillard, n’a aucune blessure sauf des
pertes de mémoire. X ne sait toujours pas le mot si long et lourd d’Ursule. Après une heure à
l’hôpital, la mémoire de la personne âgée revient tranquillement.
Soudain, il se rappelle les lettres du mot, mais dans le désordre. Il dit les lettres à X : « c, p,
é, c, r, e, p, i, i, s ». X essaye des mots. En premier, il essaye épices, mais il se rend compte qu’il
n’a pas utilisé toutes les lettres. Après avoir essayé « précis », « précise », « ces » et « prises », il
se rend compte qu’aucun des mots ne correspond au plus long mot du monde.
Alors, le vieillard commence à décrire le mot. Ursule commence à décrire le mot. Il contient
dix lettres, il est haut et dangereux et c’est un lieu. X songe à montagne, mais ce n’est pas le mot
recherché.
Tout à coup, X pense à un mot particulier auquel il n’avait pas encore pensé. Ce fameux
mot est « précipice» . Le poids du mot est maintenant séparé en deux. X et le vieil homme vont
manger de la crème glacée, car le mot est maintenant moins lourd.
19
FIN DE L’AUTEUR MARC-ANDRÉ HOUDE
Le vieillard, qui était tout courbé et malade quelques secondes auparavant, se redressa. On
aurait dit qu’une vigueur divine, presque surhumaine, lui avait été instantanément insufflée.
Rempli d’une joie qu’il n’avait pas ressentie depuis longtemps, ce dernier se mit à rire et à
danser, prenant les mains de X pour le/la remercier. – Maintenant que j’ai partagé ce long mot
avec toi, je ne ressens plus tout ce poids qui était si lourd à porter pour moi. Merci, merci mille
fois de m’avoir accordé ce repos !
Pendant que X regardait le vieil homme s’éloigner au loin d’un pas léger et sautillant, il/
elle commença à réfléchir à l’étrange évènement qui venait de se produire. Il/elle fut d’abord
tenté/tentée de se regarder de la tête aux pieds pour voir si le poids du plus long mot du monde
avait changé quelque chose de sa physionomie. X constata avec soulagement que ce n’était pas
le cas. Contrairement au vieil homme au moment de leur rencontre, il/elle ne ressentait pas,
non plus, de fatigue particulière ou de mélancolie. « Pourquoi donc le fameux mot ne semblet-il donc n’avoir aucun effet sur moi ? », se demandait X, songeur/songeuse.
Voulant à tout prix élucider ce mystère et aller au bout de cette histoire bizarre, X interrompit sa partie de basketball et alla s’installer devant son ordinateur. S’efforçant de se rappeler chacune des syllabes prononcées par le vieil homme, il/elle lança une recherche sur internet et, en
quelques secondes, il/elle retrouva le fameux mot : « hippopotomonstrosesquippedaliophobie ».
À côté de celui-ci se trouvait une courte définition : « la peur des mots trop longs. »
X hocha la tête en souriant. Il/elle venait de comprendre pourquoi le plus long mot du
monde n’avait pas eu d’effet sur lui/elle, alors qu’il avait tant de poids sur le vieil homme : la
peur des mots trop longs avait paralysé et écrasé ce dernier durant toutes ces années. En partageant sa peur avec quelqu’un qui n’entretenait pas de phobie pour les longs mots et en osant
en parler, le vieillard s’était en quelque sorte libéré de celle-ci.
X ferma son ordinateur, satisfait/satisfaite. Toute cette histoire lui avait appris une leçon
extrêmement importante : on ne doit jamais demeurer seul avec ses peurs et on ne doit surtout
pas se laisser écraser sous leur poids.
Le livre des secrets
TEXTE DE L’AUTEUR MARC-ANDRÉ HOUDE
Le livre des secrets : tout le monde à l’école en avait entendu parler. Tous, nous avions
essayé, au moins une fois, de le trouver parmi les centaines de livres que contenait la bibliothèque. Peut-être était-il petit, peut-être était-il gros. Peut-être était-il vieux et poussiéreux,
peut-être était-il récent. Personne ne le savait. Le livre des secrets, c’était comme une légende.
Les enseignants avaient beau nous répéter qu’aucun livre de ce genre n’existait dans la bibliothèque de notre école, nous étions peu à les croire.
Nos soupçons s’étaient d’autant plus accentués avec le retour de madame Valin, une bibliothécaire très âgée qui retrouvait ses fonctions à l’école à la suite d’un long voyage avec son mari
et ses petits-enfants. Pour nous, les élèves, c’était encore une inconnue, puisque son départ en
congé datait d’avant notre arrivée à l’école. Par contre, il y avait quelque chose de particulier,
d’original, de presque mystique chez cette vieille dame, qui nous donnait l’impression qu’elle
était différente des autres employés.
Silencieuse, discrète et sérieuse, elle semblait connaitre la bibliothèque comme le fond de sa
poche. Elle trouvait tous les livres que les élèves lui demandaient en un temps record et, toujours, elle leur tendait sans dire un mot, avec un regard neutre, presque froid. D’ailleurs, entre
nous, on se disait souvent que si elle n’avait pas été aussi intimidante, on lui aurait demandé
son avis sur le fameux livre des secrets…
L’idée m’avait d’ailleurs traversé l’esprit quand j’étais entré/entrée dans la bibliothèque ce
midi-là. Je devais choisir un livre sur lequel faire un travail pour mon cours de français. En
me promenant entre les rayons, je vis devant moi un livre par terre qui était tombé. En me
penchant pour le ramasser, je sentis une présence derrière moi. Me retournant, je vis madame
Valin, la bibliothécaire, qui me regardait fixement.
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SUITE D’AUDREY BOURASSA
Gagnante
– Bonjour, Madame Valin. Avez-vous besoin d’aide ?
– Oui, donne-moi ce livre, s’il te plaît.
– Bien… en fait, j’avais prévu de l’emprunter pour un travail en français… Puis-je le garder ?
– Il parle d’un sujet qui ne te concerne pas. Je dois le récupérer.
Je baisse le regard sur la page couverture. Il est écrit « Les Toncourtas, un peuple oublié ? »
Je ne vois pas de mal à en apprendre sur un peuple qui n’a pas l’air connu… Je la supplie
de me le prêter quelques jours et d’en prendre soin. Elle cède finalement, mais à une seule
condition :
– Tu n’en parles à personne !
Je me dirige donc vers la sortie, le précieux bouquin entre mes mains. Le comportement
de Madame Valin est curieux…
Le cours de science débute dans quelques minutes. Je m’y dirige, songeuse et excitée à la
fois. Je me demande toujours pourquoi Madame Valin a eu cette étrange réaction... Aucune
importance, j’ai obtenu le livre tant espéré. J’entre dans la classe et je vais m’asseoir à ma place.
La cloche sonne. Le cours est commencé. Je regarde le professeur mais, en fait, je ne l’écoute
pas : je ne pense qu’au livre. Finalement, j’ouvre le livre et je lis durant le cours et je continuerai
chez moi.
Le livre décrit un peuple apparemment toujours existant : les Toncourtas. Ce peuple est pacifique et très réservé. Les Toncoursiens avaient dû déserter leur pays à cause d’une sécheresse
et de la famine. Le peuple s’est dispersé dans les quatre coins du monde et s’est fondu dans la
population. Depuis, plus personne ne parle de ce peuple. Étrangement, je trouve que cette description de la personnalité de la population de ce peuple ressemble beaucoup à celle de Madame
Valin… Il paraît aussi que ce peuple a une intelligence supérieure à celle de l’être humain en
général. Il peut résoudre un problème avec une facilité surhumaine. Il a du succès partout !
Dès le lendemain, je me dirige droit vers la bibliothèque pour discuter de mes découvertes
à Madame Valin. Elle me voit entrer en me regardant de ses petits yeux méfiants. Je dirige mes
pas droit sur elle et je lui livre tout ce que j’ai appris la journée d’avant.
– Bonjour Madame Valin ! À propos du livre sur les Toncourtas, il y a une description des
membres de cette espèce… et je trouve qu’elle vous représente en tous points !
Madame Valin me regarde, stupéfaite.
– Euh… en fait c’est que… tu as raison.
– Vous êtes Toncoursienne ?
– Oui, je suis un des vestiges de ce peuple oublié.
– Pourquoi le cachez-vous ?
– Je n’aime pas avoir de l’attention.
Madame Valin est imperturbable ! Mais je ne dois pas lâcher prise.
– Pourquoi ? Vous auriez pu avoir beaucoup plus d’argent !
– Je ne veux pas aller plus loin. J’avais un rêve : devenir bibliothécaire. Je l’ai réalisé. Je ne
demande rien de plus.
– Vous pourriez sauver plein de gens ! Peut-être même, sauver des vies !
– J’aime mon métier. Je ne changerais pas. Maintenant, au revoir.
– Attendez ! Rien ne vous empêche de continuer votre métier même si vous retournez à
l’université.
– D’accord, je vais y réfléchir. Je veux aider des gens… même si ça ne paraît guère.
22
– Merci ! C’est tout ce que je demande. Passez une agréable journée.
Madame Valin me sourit comme réponse… C’est très rare de la voir sourire. J’accepte tout
de même cette réponse avec joie ! Je retourne donc chez moi une fois les classes terminées.
J’ai appris le mois suivant par la directrice que Madame Valin s’était inscrite à l’université.
Et l’année d’après, elle avait découvert quelque chose que personne n’avait encore découvert :
le remède du cancer. Elle gagna beaucoup d’argent, mais l’argent n’était pas sa priorité. Elle
pouvait sauver beaucoup de vies et cela la rendait profondément heureuse. Elle continua son
métier adoré de bibliothécaire.
Dans mon cas, j’ai publié un article sur ce peuple perdu ; leur potentiel de réussite pourrait
être très utile pour la société. S’il restait encore des Toncoursiens, ils devaient comprendre que
l’humanité avait besoin d’eux. Durant les mois qui suivirent, je reçus une dizaine de lettres :
des rescapés Toncoursiens ! Ils voulaient aider les autres qui avaient besoin d’aide. Ces derniers
ont créé une organisation pour inciter les gens à ne pas avoir peur de l’inconnu. Dans tous les
cas, il faut persévérer.
23
SUITE DE DYLAN HUARD
Coup de cœur des membres du jury
Je me rendis compte que la vieille dame me regardait pour une seule et unique raison :
c’était parce que ce livre était le livre des secrets.
– Si tu penses savoir tous les secrets de l’école et ce que les enseignants cachent, tu te mets
un doigt dans l’œil. Tu ne pourras pas lire le livre parce que… tu auras un doigt dans l’œil !
– Oui, je vais pouvoir le lire parce que tu m’as dit que je me mets un doigt dans l’œil, mais
j’ai deux yeux ! »
Alors, je pris le livre et je courus avec. C’est à ce moment que la bibliothécaire et la prof
coururent après moi. Je pris le virage qui menait à un couloir où il y avait une fenêtre. Les deux
dames me coincèrent de manière à ce que je ne puisse pas m’échapper.
La bibliothécaire, avec un air malicieux, me dit : « La seule façon dont tu pourrais nous
filer entre les doigts et lire le livre secret serait de sauter par la fenêtre, mais je sais que tu n’es
pas “‘Game”’, ha ! ha ! ha ! »
Je sautai par la fenêtre et elles aussi. Nous nous cassâmes les jambes et un touriste passa et
prit le livre. Même avec les jambes cassées, je le suivis, mais il courut plus vite que moi et il
alla se cacher.
Le touriste mangea le livre et personne n’entendit parler du livre et de l’histoire entre la
bibliothécaire et moi.
24
SUITE D’AUDREY BLAIS
Finaliste
Je sursaute et je relève le livre. Je vois qu’elle est inquiète à l’idée que je possède le roman.
Elle tend le bras pour que je lui rende le bouquin, mais je ne veux pas le lui remettre. Elle insiste
et j’espère qu’elle ne va pas essayer de me le retirer. J’observe le roman et je remarque qu’il est
gros, jauni et qu’il n’est pas comme les autres. Je pense que c’est le livre des secrets…
Elle insiste encore pour me prendre le livre. Elle n’a pas dit un mot depuis que je suis là.
Elle s’avance vers moi. J’ai peur. Elle essaye de me l’arracher des mains. Je résiste quand, tout à
coup, je vois mon ami entrer dans la bibliothèque. Il me voit. Il remarque que je suis dans une
sale position. Il arrive pour venir m’aider.
Nous finissons par sortir de la bibliothèque en courant. Nous sommes partis nous cacher
dans les toilettes. Nous avons ouvert le roman… Nous avons lu toutes les pages du livre ! Nous
avons découvert que la bibliothécaire a un passé très chargé.
Après avoir épluché le livre, nous l’avons enterré. Personne, sauf nous, n’a pu lire le livre
des secrets. Il est resté le livre des secrets… sauf pour nous.
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SUITE DE JACOB PERREAULT
Finaliste
J’ai donc ramassé le livre à pleine vitesse et je me suis précipité dans les toilettes pour le lire.
Tous les professeurs se mirent à frapper dans la porte pour me dire de ne pas ouvrir le livre.
J’ai fait à ma tête et je l’ai ouvert. C’était un vieux livre poussiéreux rempli de signaux d’alarme
qui déconseillaient de le lire.
Quand j’ai tourné la première page, black out. Je me suis réveillé dans l’école et, deux
secondes plus tard, la cloche sonnait. Ce qui s’est passé était vraiment bizarre. J’étais dans la
même école, mais je ne connaissais personne. Toutes les personnes me connaissaient, mais je
ne les avais jamais vues. Elles m’envoyaient la main et m’appelaient avec mon vrai nom.
Le lendemain matin, je me suis encore réveillé dans l’école, mais elle était maintenant
abandonnée. Toutes les fenêtres étaient placardées, et aucun des élèves n’était présent. Pendant quelques heures, je me suis promené dans la bibliothèque. Tous les livres étaient là, mais
aucune personne en vue.
En essayant de trouver l’endroit où allait le livre que j’avais encore, en tournant l’allée, je
me suis vu moi-même. J’ai donc pensé que j’étais devant un miroir, mais celui que j’avais vu
s’est mis à bouger en me disant qu’il me connaissait. Il me dit qu’il était mon « bômme. » Il m’a
expliqué que c’était un genre de frère jumeau, un « bômme. » Il veille sur les gens de notre
monde. Chaque personne de notre monde a son « bômme » du monde virtuel.
C’était lui qui m’avait envoyé dans ce monde virtuel pour rapporter les livres. Chacun des
livres appartient à un dieu de leur monde. Il y a deux dieux qui veillent sur eux. Chaque décennie, les dieux viennent chercher leur livre. Sans les livres, les « bômmes » seraient punis.
Moi, je n’avais qu’un seul livre. Il me dit que les deux livres avaient été volés par la bibliothécaire qui était allée les chercher dans le monde virtuel. Il me dit qu’il me renverrait dans
mon monde à une seule condition. Il me dit d’aller déterrer l’autre livre dans la cour d’école de
mon monde.
Dès qu’il m’a ramené dans mon monde, je me suis précipité vers la cour d’école et j’ai
commencé à creuser. J’ai vu une immense lumière sortir d’un livre. Et il s’est envolé dans
les airs…
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SUITE DE FLORENCE RIVARD
Finaliste
Je demandai à madame Valin si elle pouvait me donner un livre qui pourrait m’aider pour
réaliser mon travail. Avant qu’elle aille chercher l’ouvrage, je pris mon courage à deux mains et
lui demandai :
– Auriez-vous, par hasard, entendu parler du livre des secrets ?
Elle m’entraîna dans une rangée et me répondit à voix basse :
– Qui t’en a parlé ?
– Donc, il existe ! lui répondis-je
– Bien sûr que oui ! Seulement, il n’est pas ici… Il y a dix ans, je l’ai caché des élèves.
– Pourquoi ?
– Car ce livre n’est pas comme les autres. Il n’est pas fait pour les enfants.
– Où est-il ? demandai-je à la vieille dame.
– Dans un endroit où seuls les plus braves d’entre vous pourraient aller… Dans le bureau
de la directrice madame Villiers.
Que pouvais-je faire ? Allais-je vraiment entrer dans le bureau de la directrice à son insu ?
Je devais le faire ! C’était ma seule chance de pouvoir voir de mes propres yeux le livre que
tout le monde avait cherché depuis si longtemps. Je quittai la bibliothèque, pris une grande
respiration et partis pour trouver cet ouvrage si mystérieux.
Je traversai les couloirs en espérant que la directrice ne serait pas dans son bureau. Sinon,
mes chances de trouver ce livre qui nous inspirait les légendes les plus farfelues de notre école
seraient minces. J’entrai dans le local cinquante-six, là où se trouve le bureau de madame
Villiers. La secrétaire, madame Pilon, me vit essayer d’entrer en douce dans le bureau.
– Puis-je te demander, petit, ce que tu fais ? me demanda-t-elle d’un air surpris.
– Eh… c’est que... Eh… J’ai un rendez-vous avec madame Villiers, lui ai-je répondu.
– Ah, d’accord, tu peux l’attendre dans son bureau. Je crois qu’elle ne tardera plus bien
longtemps.
– Merci madame.
Madame Pilon m’ouvrit la porte du bureau de la directrice et la referma derrière moi. Enfin
j’y étais. Je souhaitais seulement avoir assez de temps pour le trouver.
Je regardai sous le bureau, ouvris tous les tiroirs des classeurs, regardai sous les chaises,
mais rien ! Aucune trace d’un livre secret ! J’allais ressortir et c’est alors que je vis une armoire
cadenassée. Par chance, j’avais trouvé une clé dans le classeur. Je retirai le cadenas de la porte
de l’armoire et l’ouvris.
Je n’en crus pas mes yeux ! Tous les jeux vidéo, les téléphones portables et les appareils
électroniques qui avaient été confisqués depuis le début de l’année y étaient rangés. J’aperçus,
derrière une pile de téléphones, un objet qui ressemblait vraiment à un livre. Je le sortis de
l’armoire et je compris qu’il s’agissait du livre secret ! La joie envahit tout mon corps. Je me
sentais comme un super détective et je venais de trouver la perle rare.
Je sortis en vitesse du bureau et je tombai face à face avec madame Valin. La vieille dame
me regarda avec un regard qui inspirait la terreur.
– Félicitations ! Tu l’as retrouvé ! En fait, je me suis trompé sur ton compte… Tu es un jeune
homme très brave, me dit-elle.
– Oh… Merci, mais puis-je l’ouvrir ? lui demandai-je
– Après cette aventure, je crois que tu as mérité de voir ce que contient ce livre, me répondit
la vieille femme.
27
J’ouvris donc cet ouvrage dont j’avais tant rêvé depuis le début de l’année. Je n’en revenais
pas ! Les farces les plus drôles qui avaient été faites par tous les élèves depuis l’ouverture de
l’école en 1950 y étaient ! Cela me donna bien des idées ! Une chose était sûre : j’étais plus que
fier de moi !
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SUITE DE JÉRÉMY BAPTISTE-LAVOIE
Participant
Le jeune petit hipster regarda dans le livre et la vielle le regarda à son tour avec des yeux de
furie. Elle s’apprêtait à hurler des insultes à Étienne, mais Étienne cria avant elle.
– Ferme-la ! Je suis avec Luc. On veut détruire ce livre !
– Étienne, crime, viens dans la salle du concierge après l’école avec ton ami Luc, « le
châtain », tabarnouche, dit la vieille Nancy avec sa voix tremblante.
– Pourquoi devrais-je venir ? dit le jeune hipster en replaçant ses lunettes.
– Parce que je vais te dévoiler les secrets du livre.
Étienne en parla avec son amoureux, le châtain, et tous les deux étaient d’accord pour y
aller. À la fin des cours, vers 16 h 10, les jeunes se faufilèrent en douce pour entrer dans la
salle du concierge. À l’intérieur, ils se firent mettre un sac de patates sur la tête pour qu’ils
ne puissent plus voir. Les deux jeunes se firent assommer. Encore sonné par le coup, le jeune
Étienne entendit très faiblement le concierge et la bibliothécaire parler. Il reprit ses esprits et
cria :
– Libérez-moi !
– Oh ! Je crois que le garçon est réveillé, dit le concierge d’une voix grave. Ton ami est
réveillé depuis longtemps.
Soudain, Étienne se fit enlever le sac sur sa tête. Après un bref moment de silence, le vieux
concierge lui dit :
– Veux-tu des cartes de hockey ?
– Prends-les pas ! Ce sont des cartes de hockey bizarres, dit l’ami d’Étienne.
– Pourquoi essayez-vous de cacher le livre des secrets ? dit Étienne.
– Parce que vous n’avez pas le droit d’y toucher. Ce livre contient tellement de secrets à
propos de l’école que votre tête va exploser ! dit d’une voix ferme la vieille dame.
– Ha ha ! cria Étienne. Vous et votre grande bouche ! Vous n’avez pas su vous retenir.
– Tu as raison, petit.
Et d’un coup, POW ! Un bruit de fusil se fit entendre et le concierge tomba sur le sol.
– Pourquoi ? crièrent les deux jeunes garçons.
– Parce qu’ils manigançaient contre moi, dit la bibliothécaire.
Elle expliqua aux jeunes garçons son histoire.
– Le concierge voulait se procurer le livre pour découvrir tous les secrets de l’école.
– Donc le livre contient vraiment des secrets ? dit Étienne.
– Oui. Le concierge voulait les utiliser contre moi. Il voulait utiliser les secrets de l’école
afin de nuire à ma carrière. Moi seule et le directeur connaissons les moindres recoins de
l’école, mais le livre aussi. En plus, il contient toutes les réponses à toutes les questions de
toutes les matières de chaque année scolaire.
– Donc ce livre est comme une mine d’or, dit à son tour Luc.
– Oui mais, s’il tombe entre les mains des élèves, l’école est fichue. Le concierge voulait
vendre les notes des examens aux élèves et mettre ça sur ma faute.
– Mais pourquoi l’avoir laissé par terre dans la bibliothèque ? dit Étienne.
– Il reste tant de questions sans réponses dans ce monde, répondit la vieille dame avec un
drôle d’air. Maintenant, venez ! On va brûler ce manuscrit.
Le livre mit cinq heures à brûler, mais les jeunes avaient le sourire aux lèvres. Ils avaient
tout de même réussi à connaître l’histoire du livre des secrets.
29
SUITE DE SHELBY L’ÉTANG
Participante
La bibliothécaire ramasse le livre, ne dit pas un mot et retourne à son bureau. « Je suis sûr
que ce livre c’est le livre des secrets ! » me dis-je.
Alors, je décide d’y aller le midi, car la bibliothécaire n’est pas là habituellement. Mais, pour
une des rares fois, elle est là. Donc je n’ai pas pu y aller. « Il fallait que ça m’arrive à moi », ai-je
dit tout bas.
Lorsque la cloche a sonné, je suis resté à l’école sous prétexte que j’avais du parascolaire.
Donc je suis allé à la bibliothèque et Mme Valin n’y était pas. J’ai essayé d’ouvrir la porte avec
un trombone et une « bobépine », mais sans succès.
Je vis le concierge passer dans le couloir, alors je lui ai demandé s’il pouvait me passer les
clés pour la bibliothèque. Après une courte hésitation, il me les a passées.
– J’ai réussi ! dis-je, en chuchotant.
Lorsque j’ai tourné la première page, il y était inscrit un message étrange :
« Si tu tournes les autres pages, ton histoire sera écrite jusqu’à aujourd’hui. »
Alors, je l’ai ouvert et c’est comme si ma vie recommençait à zéro dans le livre. Pour commencer, j’ai revu mon enfance. Par la suite, le début de mon adolescence et c’est ma journée
d’aujourd’hui qui a terminé mon histoire dans le livre.
Enfin, j’ai appelé un musée. Je suis allé porter le livre au musée des objets rares et, maintenant, tout le monde en est heureux.
30
FIN DE L’AUTEUR MARC-ANDRÉ HOUDE
Trouvant le silence ambiant un peu lourd et ne sachant pas trop comment réagir au fait que
la vieille femme me fixait, je me risquai à lui faire un petit sourire mal à l’aise en ramassant le
livre que j’avais trouvé par terre. Madame Valin avança d’un pas, se rapprochant de moi. Son
regard n’avait rien à voir avec l’air doctoral et sérieux qu’il avait habituellement. En plus du
grand sourire qui illuminait son visage, je décelais dans ses yeux une bienveillance et une lueur
de joie que je n’avais jamais vues auparavant.
– Tu l’as trouvé », chuchota-t-elle, en me faisant un clin d’œil.
Sur le coup, je ne compris pas de quoi elle voulait parler. Voyant que je ne réagissais pas, la
bibliothécaire me pointa le livre que je tenais entre mes mains. Mes yeux suivirent son doigt
et, au moment où ils croisèrent le gros bouquin noir, je sus tout de suite de quoi il s’agissait : le
livre des secrets !
– Il existe vraiment ! m’exclamai-je, rempli d’excitation.
Madame Valin laissa s’échapper un rire cristallin. Je levai les yeux vers elle.
– Pourquoi est-ce que vous n’avouez pas aux élèves qu’il existe vraiment ?
Elle haussa les épaules.
– Ce qui fait la beauté de ce livre, c’est justement tout le mystère qui l’entoure. C’est chaque
fois un grand bonheur pour moi quand un élève finit par le trouver parmi tous les livres qui se
trouvent ici, à la bibliothèque. J’ai beau tout connaitre sur tous les bouquins, celui-là me fascine
encore, même après toutes ces années.
Elle vint se placer à côté de moi et, d’un doux geste, elle posa sa main sur mon épaule.
– Ouvre-le…
Prenant une grande respiration, je commençai à tourner les pages du livre… et à constater qu’elles étaient complètement blanches, vierges, sauf pour la première d’entre elles, où il
était écrit : « On se trompe à chercher des pots d’or au bout des arcs-en-ciel. L’or est tout au
long du chemin. À la fin, il est trop tard. » Ne sachant pas trop ce que tout ça voulait dire, je
jetai un regard rempli d’interrogations à la bibliothécaire, qui me regardait avec un grand
sourire.
– Tu sembles surpris ! Serais-tu déçu, par hasard, du contenu du fameux livre de secrets ?
Le fait qu’il soit vierge constitue toute sa beauté. Les secrets qui s’y trouvent sont ceux de tes
propres expériences, de ta propre vie. C’est à chacun de nous de le remplir de nos grands rêves
et de nos petits bonheurs.
Je hochai la tête, touché par ce que madame Valin venait de me confier.
– Et alors, pourquoi ne pas seulement enseigner cette leçon à tous les élèves plutôt que de
garder la légende du livre vivante ?
La bibliothécaire m’adressa un grand sourire.
– Parce que le chemin pour se rendre aux réponses est aussi important et beau que les réponses elles-mêmes. Maintenant, viens, je vais t’aider à te trouver un roman pour ton travail
de français…
Remerciements
Passeport pour ma réussite de Shawinigan remercie toutes les personnes ayant contribué au
succès de la deuxième édition du concours littéraire Raconte-moi ton histoire.
Merci à monsieur Marc-André Houde qui a cru en ce projet et qui a partagé sa passion avec
les élèves.
Merci aux jeunes auteurs et aux illustrateurs, nos chers élèves, d’avoir participé à cette
activité.
Merci aux bénévoles de l’équipe tutorat qui ont aidé et encouragé les élèves tout au long de
leur parcours.
Merci aux membres du jury : messieurs Maxime Boisvert, André-Jean Bordeleau, François
Désaulniers, et mesdames Caroline Duranleau, Marie-Ève Morin-Pellerin et Danielle Pittet.
Merci aux élèves de la classe de Danielle Pittet de l’école la Providence qui ont déterminé
le coup de cœur jeunesse.
Merci à monsieur Jean Breton de la Société Saint-Jean-Baptiste de la Mauricie.
Enfin, merci à nos partenaires et à nos commanditaires : A & W, Café Morgane de
Shawinigan, Cinéma Biermans, Culture Shawinigan, le Festival Western de Saint-Tite,
Marc-André Houde Tupperware, Perro libraire, Perro éditeur, Sealy Canada, V.I.T Canada.
Finalistes et lauréats
Raconte-moi ton histoire édition 2016
LE PLUS LONG MOT DU MONDE
Gagnante
Marie-Pier Doucet
Coup de cœur jeunesse :
Jad Vallée St-Pierre
Finalistes
Kelly Rose Mercure
William Meunier
Maxim Ricard
Simon Tremblay
LE LIVRE DES SECRETS
Gagnante
Audrey Bourassa
Coup de cœur des membres du jury
Dylan Huard
Finalistes
Audrey Blais
Jacob Perreaul
Florence Rivard
ILLUSTRATIONS
Gagnants
Gabrielle Milette
Jean-Frédérick Pettiquay
Finalistes
Stéphane Leroy
Sabrina Marcotte