DOCUMENTATION DE LA PCIME DANS LA REGION AFRICAINE
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DOCUMENTATION DE LA PCIME DANS LA REGION AFRICAINE
REPUBLIQUE DU NIGER FRATERNITE -TRAVAIL – PROGRES ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTE BUREAU DE LA REPRESENTATION DU NIGER DOCUMENTATION DE LA PCIME DANS LA REGION AFRICAINE. EXPERIENCES, PROGRES, ET LEÇONS APPRISES : CAS DU NIGER. 1 TABLE DES MATIÈRES INTRODUCTION I. APERÇU DE LA SITUATION SANITAIRE DES ENFANTS ET DES FEMMES …………………………………………….…6 II. INTRODUCTION DE LA STRATÉGIE DE PCIME AU NIGER…………...11 III. INTRODUCTION DE LA PCIME COMMUNAUTAIRE………………......14 IV. DÉVELOPPEMENT DES CAPACITÉS ET MISE EN OEUVRE DE LA PCIME………………………………………………………………...16 V. ANALYSE DES PARTENARIATS ET DES LIENS………………………...20 VI. CHANGEMENTS ET IMPACT DÉMONTRÉS……………………………..21 VII. PÉRENNISATION ET PASSAGE À L’ÉCHELLE………………………….22 VIII. SUPERVISION, MONITORING ET ÉVALUATION……………………….23 IX. DÉFIS, SUCCES ET MEILLEURES PRATIQUES………………………….23 X. LEÇONS APPRISES ET PERSPECTIVES FUTURES………………………26 XI. REFERENCES…………………………………………………………………31 XII. ANNEXES CONCLUSION 2 LISTE DES ABREVIATIONS. AC ACTN ASC ASNIPED BAD/FAD BASICS BCG CHR COGES COSAN CTB CSI CUN DS DTC EDSN FAC FJ HD HIV HKI HNN IHAB ISP IST MEG MICS MSP MSP/LCE OMS PAQ/URC PCIME PEC PEV PNLMD PNLIRA PNLP RBM/FRP SASDE SBI SIDA SNIS UNICEF VAR Agent Communautaire Association des Chefs Traditionnels du Niger. Agent de Santé Communautaire Association Nigérienne des Pédiatres. Banque Africaine de Développement/Fonds Africain de Développement Basics Support for Institutionalizing Child Survival Bacille-Calmet-Guerin. Centre Hospitalier Régional. Comité de Gestion. Comité de Santé. Coopération Technique Belge Centre de Santé Intégrée. Communauté Urbaine de Niamey. District Sanitaire. Diphtérie-Tétanos-Coqueluche. Enquête Démographique et de Santé. Fonds d'Aide de Coopération Fièvre Jaune. Hôpital de District. Human Immuno-Deficency Virus. Hellen Keller International. Hôpital National de Niamey Initiative Hôpitaux Amis des Bébés. Institut de Santé Publique Infection Sexuellement Transmissible. Médicaments Essentiels Génériques. Enquête à Indicateurs Multiples (Multiple Indicator Cluster Sample) Ministère de la Santé Publique. Ministère de la Santé Publique et de Lutte Contre les Endémies. Organisation Mondiale de la Santé. Projet Assurance de Qualité/University Recherch Corporation Prise en Charge Intégrée des Maladies de l'Enfant. Prise en Charge. Programme Elargi de Vaccination Programme National de Lutte contre les Maladies Diarrhéiques. Programme National de Lutte contre les Infections Respiratoires Aigues. Programme National de Lutte contre le Paludisme. Roll Back Malaria ou Faire Reculer le Paludisme. Stratégie Accélérée de Survie et de Développement de l'Enfant. Soins de Base Intégrés. Syndrome d'Immuno-Défience Acquise. Système National d'Information Sanitaire Fonds des Nations Unies pour l'Enfance. Vaccin Anti Rougeoleux. 3 Executive Summary Le Niger a adopté la PCIME en 1996 comme stratégie de réduction de la mortalité chez les enfants de moins de 5 ans en améliorant la prise en charge des enfants malades admis dans les structures de santé, en renforçant le système de santé et en favorisant l’adoption de pratiques clés en faveur de la santé et la nutrition des enfants dans les familles et les communautés. Les taux de mortalité exceptionnellement élevés chez les enfants de moins de 5 ans, l’accès limité aux services de santé (47%), la faible utilisation des services de santé (24%) même pour les populations ayant un accès raisonnable (moins de 1heure de marche) et le manque d’adoption de la grande majorité de la population aux interventions efficaces et sures, justifient l’introduction de la PCIME au Niger. La phase d’introduction de la stratégie de PCIME a été précédée par la visite préliminaire d’experts de l’OMS qui devaient identifier les facteurs contextuels favorables à l’introduction de la PCIME. Le Niger est le premier pays d’Afrique de l’Ouest à expérimenter le processus d’adaptation qui a nécessité l’implication de nombreux programmes et de nombreux partenaires et qui a duré une année La phase de mise en œuvre initiale de la stratégie de PCIME a été marquée par L’implication des programmes nationaux oeuvrant dans la lutte pour la survie de l'enfant. En 1998, quatre (4) districts ont été identifiés pour la phase de mise en œuvre initiale : Birni N’Konni, Boboye, Guidan Roumdji et Tessaoua. Deux autres districts sanitaires, Aguié et Madarounfa ont été couverts par la PCIME en l’an 2000. Le coût global de la réalisation de la phase initiale de mise en œuvre de la PCIME au Niger a été de 104.626.170 FCFA. Une session de formation de 24 prestataires aura coûté en moyenne 5.069.391 FCFA. Après cinq ans de mise en œuvre de la phase initiale, le Niger a organisé sa première revue en Mars 2001. Avec l’appui de l’OMS, les activités relatives aux 3 composantes de la PCIME ont été évaluées en associant tous les acteurs. Les objectifs du plan de expansion dans le plan stratégique ont été définis comme: Couvrir 31 districts sur 42 d’ici l’an 2005 à un rythme de 5 DS par an; Former 100% des AS prenant en charge les enfants dans les 31 districts d’ici l’an 2005 ; Rendre d’ici l’an 2005, 80% des ménages des districts mettant en œuvre la PCIME capable d’appliquer les pratiques clés favorables à la santé, à la croissance et au développement de l’enfant (PCIME Communautaire). Au Niger, la composante communautaire prend toute son importance du fait que les efforts déployés pour renforcer les compétences des agents ne vont pas suffire à produire seuls les résultats escomptés si les programmes de survie de l’enfant ne peuvent toucher des populations difficiles à atteindre; de nombreuses études ont montré que bon nombre de décès surviennent à domicile, même là où les populations ont un meilleur accès aux services de santé. l'introduction l'atelier de la troisième composante de la PCIME est très récente. En effet, après national d’orientation sur la mise en œuvre de la PCIME communautaire au Niger; tenu du 27 4 au 29 août 2002 et l'analyse de situation de la PCIME au niveau des familles et communautés au Niger de 2002; les activités de la troisième composante n'ont démarré qu'à partir de l'année 2003 dans 2 districts pilotes de l’UNICEF. Il s'agit de Madarounfa (Maradi) et Matameye (Zinder). Plusieurs facteurs ont contribué si loin au progrès dans la mise en oeuvre de PCIME au Niger: Appui financier des partenaires au développement, Existence de ligne budgétaire au niveau de l’Etat, Bonne gouvernance, Bonne application de la stratégie et systématisation de la démarche. Appropriation de la stratégie par le niveau opérationnel et communautaire. Introduction de la stratégie PCIME dans les écoles de formations de santé, Implication effective de la communauté, Médiatisation de la stratégie : sensibilisation du public, sketch, pièces théâtrales, élaboration de bulletin etc. Plans d’action élabores avec l’appui des partenaires et intégrés dans le Plan de Développement du District, Sensibilisation de la communauté et son implication dans le processus de gestion du système de santé. En 2003, 45% des districts sanitaires mettent en œuvre la PCIME et disposent d’au moins 60% des agents formés. Dans les 3 districts visités, 100% des agents formés ont reçu 2 visites de suivi post formation. La mise en oeuvre de PCIME a résulté en changements démontrables et un impact à niveaux différents : Au niveau national, Les principaux succès et acquis de la mise en œuvre sont : l’extension de la couverture pour le renforcement des compétences des agents de santé à 19 districts sanitaires (45%); le suivi post formation des agents dont les résultats montrent que : 90% des AS formés recherchent les signes généraux de danger dans environ 80% des cas, l’évaluation de l’état vaccinal et du statut nutritionnel est effectuée. La plupart des ME/PCIME est disponibles dans les CSI. L’harmonisation des classifications PCIME et des données du SNIS avec l’établissement d’une table de conversion. Au niveau district. Les ECD rapportent de nombreux exemples qui indiquent que les agents de santé ont adopté de nouveaux comportements dans leurs pratiques quotidiennes tels Que : Le développement d’un partenariat entre l’agent de santé et la mère pour la continuité des soins, le développement des réflexes d’orientation vers la vaccination et recherche systématique de la pâleur. Les pratiques prometteuses. La revue réalisée en 2001 par le Ministère de la Santé sur l’expérience de la mise en œuvre de la PCIME au Niger a souligné plusieurs points forts parmi lesquels on peut citer la révision de la LME, l’implication des enseignants des écoles de santé dans la formation, les outils et approches pour l’Amélioration Continue de la Qualité et la supervision intégrée. La revue de la PCIME a également mis en exergue les faiblesses du système de santé dont la capacité limitée des centres de référence notamment les hôpitaux de district à prendre en charge correctement les cas graves référés. Il y a donc une nécessité absolue d’assister ces hôpitaux de référence pour qu’ils jouent pleinement leur rôle dans le système de soins. Le plan stratégique 2001-2005 développé à l’issue de la revue de la phase initiale de mise en œuvre sert de cadre de référence pour le passage à l’échelle de la stratégie. Il prévoit une extension progressive au rythme de 5 districts couverts par an pour atteindre 31 districts (74% de l’ensemble) d’ici 2005. Les partenaires stratégiques ont été associés à l’exercice de planification. Ce plan est utilisé par le MSP comme outil de plaidoyer pour la mobilisation des ressources. Il a été procédé à une analyse de la situation et à une planification des activités communautaires dans les deux districts pilotes (Matamèye et Madarounfa). 5 Les stratégies identifiées pour le passage à l'échelle incluent : le développement des capacités dans les structures de santé et au niveau des communautés, l'amélioration du suivi et de la supervision, l’intégration de la PCIME dans le monitorage des activités de routine, un système performant de recouvrement des coûts de soins, la mise en place des cellules villageoises pour la promotion des pratiques clés dans les familles et les communautés. INTRODUCTION Contexte et Justifications. La situation de la PCIME dans dix huit (18) pays à différents stades de mise en œuvre a permis de sélectionner les pays les plus appropriés pour la documentation. La sélection se basait sur l'état d'avancement de la mise en œuvre et le type de documentation déjà disponible ou en cours d'exécution dans le pays. Pour les besoins de cette documentation, l'OMS/AFRO, l'UNICEF et BASICS ont identifié neuf pays dont le Niger parmi les plus avancés dans la mise en œuvre de la PCIME dans la région Africaine. Afin de documenter les progrès, les leçons apprises et les meilleures pratiques, un cadre de documentation de la PCIME a été développé par l'OMS/AFRO en collaboration avec l'UNICEF/ESARO. L'outil de collecte des données initié et testé dans d'autres pays par les partenaires soutenant les programmes de survie de l'enfant, a permis la collecte des données tant au niveau national qu'au niveau opérationnel (trois districts) au Niger. But et Objectifs de la documentation Les résultats de la présente documentation seront utilisés pour : 1) Améliorer le passage à l’échelle de la PCIME; 2) Renforcer les capacités nationales dans l’atteinte des objectifs de développement du Millénium à travers une meilleure compréhension et l’amélioration de la mise en œuvre de la stratégie de PCIME. Les objectifs spécifiques assignés à cette étude documentaire sont de trois ordres : - Documenter les progrès et les améliorations accomplis dans la mise en œuvre de la PCIME dans les pays. - Identifier les meilleures pratiques, les outils et approches associés à ces pratiques qui aident à la mise en œuvre de la PCIME en facilitant des interventions intégrées et efficaces, le passage à l’échelle et la qualité des prestations d’interventions multiples; - Identifier les facteurs contextuels qui ont une influence positive ou négative sur le succès et la pérennisation de la mise en œuvre de la PCIME. Sélection des districts et des sites Afin de capturer des informations sur les différentes étapes de la mise en œuvre de la stratégie de PCIME, la priorité a été donnée à la chronologie historique des évènements au niveau 6 national, au niveau district et communautaire, dans la mise en œuvre des trois composantes de la stratégie incluant l’amélioration des performances des agents de santé, le renforcement des systèmes de santé, l’amélioration des pratiques familiales clés. L’analyse permet ainsi de mettre en évidence les changements marquants et l’impact démontré des interventions sur la couverture, les comportements des agents de santé et les pratiques familiales. Les informations obtenues aux différents niveaux ont été collectées au niveau national et dans trois (3) districts sélectionnés sur la base de critères pré-établis. Pour les besoins de cette analyse de situation trois (3) districts sanitaires de deux (2) régions sanitaires : - Le District Sanitaire de Kollo, dans la région de Tillabéri, a été retenu en raison de l’intérêt que manifestent l’équipe managériale et les agents de santé prenant en charge les enfants malades et aussi au regard des performances enregistrées en PCIME clinique. - Les Districts Sanitaires de Madarounfa et Mayahi, dans la région de Maradi, où la couverture pour la formation est optimale et la composante communautaire initiée dans le district de Madarounfa avec l’appui de l’UNICEF. Les districts sélectionnés sont parmi les plus avancés dans la mise en œuvre de la PCIME. Dans chaque district, 2 formations sanitaires et 2 communautés ont été choisies au hasard dans ces districts couverts par le programme. METHODOLOGIE. L’étude rétrospective Revue documentaire Elle a été organisée en utilisant les propositions de programme, les rapports de bilan, les rapports d’évaluation interne et externe, les rapports techniques, les rapports de mission, les rapports des données du système national d’information. ¾ Au niveau national, plusieurs structures ont été visitées notamment ; WORLD VISION, OMS, KHI, DNI(ex-DNPEV), DSCE(ex-SNIS), Bureau PCIME pour rassembler les revues, articles, rapports, analyse de situation relatifs à la PCIME. ¾ Au niveau district, l’étude a utilisé la revue documentaire pour collecter les données sur la situation sanitaire des enfants et des femmes, les ressources disponibles (humaines, matérielles) au niveau district. Des personnes ressources ont été également approchées et mises à contribution afin de compléter les informations relatives à la PCIME. Les données issues des documents ont été organisées et agrégées dans les tableaux, les graphiques ou résumées dans le texte. L’étude prospective Interviews avec les informateurs clés 7 Des interviews ont été conduites avec des informateurs clés sélectionnés au niveau national, district et communautaire incluant : les membres des équipes cadres de district, les membres du bureau PCIME du Ministère de la Santé Publique et de la Lutte Contre les Endémies (MSP/LCE), des représentants des ONG, des secteurs de développement social, de l’Université. Au niveau communautaire, les informateurs clés incluaient les agents de santé, les partenaires communautaires (chef de villages, agents de santé communautaire, leaders religieux, bénéficiaires etc…). Groupes de discussion A partir de chaque formation sanitaire, approximativement trois groupes de discussion ont été conduits : 1) volontaires communautaires, 2) prestataires de soins au niveau communautaire, y inclus les agents de santé, 3) mères et pères des enfants de moins de 5 ans. Les groupes de discussion avaient 2 objectifs dans le processus de la documentation: ¾ Rassembler l'information : Basé sur des résultats de la revue de document, des lacunes de l'information seront comblées par des entrevues avec les personnes les mieux informées. Les perceptions des membres de la Communauté et des prestataires de soins fourniront des données qualitatives essentiels pour l’analyse. ¾ Vérifier et confirmer les facteurs de succès : Après que les évènements marquants et les facteurs de succès ont été identifiés l'information sera vérifiée et la triangulation utilisée pour recouper les informations. Cette étape est importante pour confirmer l’exactitude des informations, et démontrer les résultats. Observations Des observations ont été conduites sur le terrain pour fournir un contexte visuel à l'équipe externe de documentation, et obtenir des données de contrôle objectif par rapport aux données rapportées. En raison des contraintes de temps, les observations n’ont pas été utilisées comme une source importante de nouvelle information. L’accent a été mis sur : ¾ ¾ L’interaction entre les Agents/ Volontaires de la Communauté avec les familles et les agents de santé, l’utilisation des outils et des processus les outils et processus utilisés pour l’enregistrement des données, l’approvisionnement, l’équipement, le stockage, l’emballage et la distribution des médicaments, équipements. L’approche méthodologique a permis la synthèse des informations à partir des documents existants tels que les enquêtes, les rapports de mission, les évaluations, les entretiens individuels et les discussions de groupe. I - APERCU DE LA SITUATION SANITAIRE DES ENFANTS ET DES FEMMES 1.1 CARACTERISTIQUES DE LA POPULATION. 8 Selon le dernier recensement général de la population(RGP) de 2001, la population du Niger est estimée à 10 .790.352 d’habitants; dont 2.298.345 enfants de moins de cinq ans (23,1%). Les femmes en âge de procréer représentent 2.373.877 habitants (22%), les grossesses attendues sont de 561.098 (5,2%). La majeure partie de cette population de 10.790.352 habitants relativement jeune, habite dans la bande sud du pays où les conditions écologiques sont plus favorables aux activités agricoles. Les femmes sont légèrement plus nombreuses que les hommes. Elles représentent 50,5% de la population totale. Le rythme de croissance démographique (3,4% par an) impose à l’Etat un lourd fardeau que le développement socio-économique du pays est actuellement dans l’impossibilité de supporter. 1.2 LES PROBLEMES DE SANTE DE L'ENFANT. S’agissant de la mortalité chez les enfants 0-5ans les résultats de l’enquête MICS montrent que le Niger possède des taux de mortalité infantile et infanto-juvénile très élevés. Ils se situent respectivement à 126%o et 280%o en 2000. Selon l'EDSN 1998, le taux de mortalité infantile est de 128%0; celui de la mortalité juvénile est 172%0; celui de la mortalité infanto-juvénile est de 274%0 et enfin celui de la mortalité maternelle est de 6,53%0. Le niveau élevé de la mortalité infantile et infanto-juvénile est attribuable à plusieurs maladies dont le paludisme, les maladies diarrhéiques, les infections respiratoires aiguës, la rougeole, le tétanos, la diphtérie, la coqueluche et les malnutritions. Tableau N°1: Distribution des décès d’enfants de moins de 5 ans selon les causes enregistrés entre 2001 et 2003 Maladies Paludisme Pneumonie Diarrhées/déshydratation Rougeole Méningite Tétanos néo-natal Autres tétanos 2001 2703 574 388 308 697 21 33 2002 1414 587 444 164 576 20 28 2003 862 264 204 356 767 12 12 Source: SNIS (rapports trimestriels). Les données de 2003 ne concernent que trois trimestres sur quatre. La figure 1 illustre la répartition de la mortalité spécifique de 2001 à 2003. Figure n°1 : Répartition de la mortalité spécifique de 2001 à 2003 9 Répartition de la mortalité spécifique de 2001 à 2003 Paludisme Pneumonie Diarrhées/desh 1% 1% Rougeoles MCS 19% TNN Autres tétanos 47% 8% 10% 14% Commentaire : La mortalité chez les enfants de moins de 5 ans au Niger est attribuables aux maladies suivantes : le paludisme, la pneumonie, les diarrhées avec déshydratations, la rougeole, les méningites et les tétanos. Selon le SNIS, les principales causes de décès chez les enfants de moins de 5 ans sont le paludisme (47%), la pneumonie (19%) et les diarrhées avec déshydratation (10%) et les maladies évitables par la vaccination. L’état nutritionnel des enfants de moins de 5 ans La situation nutritionnelle des enfants nigériens est particulièrement préoccupante : en effet, 21% des enfants souffrent de malnutrition aiguë, et 41% des enfants présentent un retard de croissance. Selon le MICS 2000, 40% des enfants ont un faible poids pour l’âge. La carence en vitamine A est évaluée à 20% chez les enfants de moins de 3 ans et la cécité crépusculaire chez les enfants de 24-59 mois est estimée à 2.1%. Ces taux sont les plus élevés de la sous région. La situation du VIH/SIDA Selon des données d’enquêtes récentes de séro prévalence dans les régions, la prévalence chez les femmes qui utilisent la CPN varie de 1.42% à Tillabéry à 4.25% à Tahoua. Les départements les plus touchés sont Konni (5.5%) et Arlit (2.44%). Le nombre d’enfants orphelins du SIDA varie de 22.000 à 57.000 selon les régions et on estime à 65.000 le nombre de personnes vivant avec le VIH au Niger (Plan National Multi Sectoriel de lutte contre IST/VIH/SIDA –2003-2006). 10 1.3 ACCES AUX SERVICES DE SANTE. De cette analyse de situation, il ressort que selon l'EDSN 1998 le taux de couverture sanitaire en terme d'accessibilité géographique est de 47,68% au plan national. Il est de 35,32% dans le district sanitaire de Kollo; et respectivement de 35,41% et 36,69% dans les districts de Madarounfa et Mayahi. Ainsi malgré les efforts déployés par le Gouvernement et les partenaires au développement du secteur de la santé, la couverture sanitaire reste encore faible. 1.4 UTILISATION DES SERVICES. L’utilisation est globalement faible lorsqu’il s’agit des soins curatifs, aussi bien pour les adultes que pour les enfants. Le district de Madarounfa fait exception avec un taux d’utilisation de la consultation externe de 65% chez les enfants de moins de 5 ans. Les services de consultation prénatale sont globalement peu utilisés par la grande majorité des femmes enceintes (environ 4 femmes enceintes sur 10) et le taux d’accouchements assistés par un personnel qualifié est particulièrement bas (seulement 12%) dans les 2 districts de Mayahi et Madarounfa. Tableau N° 2: Comparaison des indicateurs d'utilisation des services dans les DS de Mayahi et Madarounfa. Indicateur Taux d'utilisation de la consultation curative externe Taux d'utilisation de la consultation curative externe chez les enfants de moins de 5 ans Taux d'utilisation de la CPN Taux d'accouchement assisté par un personnel qualifié National 24% Mayahi 16% Madarounfa 25% 33% 27% 65% 39% 44% 33% 12% 64% 12% Dans le district de Madarounfa, l’utilisation de la consultation curative externe pour les enfants de moins de 5 ans est deux fois plus élevée qu’au niveau national; Pour la référence, les données du SNIS dans les districts révèlent des taux plutôt faibles variant entre 0,79% à Mayahi à 3,01% à Madarounfa. Ces taux ne reflètent pas les besoins pour la référence notamment chez les enfants de moins de 5 ans. L’étude conduite par l’OMS sur la référence (1999) montre, en effet, que 1/11 enfants de < 5ans vus en consultation nécessite un transfert urgent vers une structure de référence. En effet, 1/3 présente un signe général de danger et 15% des enfants sont des malnutris graves et 50% d’entre eux présentent une anémie sévère. L’analyse des contraintes liées à la référence fait ressortir des problèmes de plusieurs types : - problèmes liés à l’environnement et au système (longue distance, coût du transport, recouvrement des coûts) - problèmes liés aux clients (socio-culturels tels que « maladie grave=maladie des esprits », fatalisme etc…) 11 - problèmes liés à l’agent de santé (perception de la qualité des services dans les structures de référence) Par ailleurs, l’étude du projet Assurance de Qualité/URC relative à l’évaluation de la qualité de la prise en charge des enfants dans les hôpitaux au Niger montre le besoin d’améliorer la prise en charge des urgences. Les problèmes identifiés sont entre autre : l’absence de triage, la non maîtrise des gestes techniques, l’absence d’examens de laboratoires appropriés, l’absence des MEG d’urgence aux postes ou à la pharmacie, l’absence de salles soins intensifs. Tableau n°3 : Couverture vaccinale chez les enfants de 0-11 mois selon de SNIS 2003 : BCG DTCP3 VAR National 64% 52% 64% Kollo 64%; 57% 49% Madarounfa 113% 85% 90% Mayahi 56% 46% 72% Les pratiques familiales clés L’enquête MICS 2000 fournit les informations sur les soins prodigués aux jeunes enfants et montrent que la majorité des personnes en charge des enfants n’ont pas adopté les pratiques familiales clés en faveur de la santé et le développement de l’enfant : Croissance et développement de l’enfant • • • Seulement 1% des enfants de moins de 6 mois sont exclusivement allaités La couverture en vitamine A est estimée à 69% pour les enfants âgés de 6-59 mois La proportion des ménages utilisant le sel iodé est estimée à 15% Prévention des maladies • • 23% des enfants de 12-23 mois sont protégés contre la diphtérie, le tétanos, la coqueluche et la polio et 48% sont vaccinés contre la rougeole. Seulement 1% des enfants de moins de 5 ans dorment sous moustiquaire imprégnée alors que 17% des enfants dorment sous une moustiquaire. Soins à domicile et Recours aux soins • • • 38% des enfants de moins de 5 ans souffrant de diarrhée ont reçu un traitement approprié à domicile (TRO) 27% des enfants de mois de 5 ans qui ont présenté une toux ou une difficulté respiratoire dans les 2 semaines précédant l’enquête ont été conduits vers un centre de santé 48% des enfants âgés de moins de 5ans souffrant de fièvre ont reçu un anti paludique recommandé par le programme national. 12 I - INTRODUCTION DE LA STRATEGIE DE PCIME AU NIGER. Phase d'implantation. Le Niger a adopté la PCIME en 1996 comme stratégie de réduction de la mortalité chez les enfants de moins de 5 ans en améliorant la prise en charge des enfants malades admis dans les structures de santé, en renforçant le système de santé et en favorisant l’adoption de pratiques clés en faveur de la santé et la nutrition des enfants dans les familles et les communautés. Les taux de mortalité exceptionnellement élevés chez les enfants de moins de 5 ans, l’accès limité aux services de santé (47%), la faible utilisation des services de santé (24%) même pour les populations ayant un accès raisonnable (moins de 1heure de marche) et le manque d’adoption de la grande majorité de la population aux interventions efficaces et sures, justifient l’introduction de la PCIME au Niger. La phase d’introduction de la stratégie de PCIME a été précédée par la visite préliminaire d’experts de l’OMS qui devaient identifier les facteurs contextuels favorables à l’introduction de la PCIME. Les évènements marquants de la phase d'introduction sont les suivants : Août 1996 Réunion nationale d'orientation sur la stratégie de PCIME Juin 1996 Atelier d'adaptation du matériel générique de formation PCIME Août 1997 Atelier national de consensus sur les politiques et directives PCIME Juillet 1998 Première formation des formateurs nationaux, il s’agit du premier cours inter pays pour l’Afrique francophone. Août 1998 Première session de formation des agents de santé qui a été précédé de La formation des formateurs aux techniques de facilitation Le Niger est le premier pays d’Afrique de l’Ouest à expérimenter le processus d’adaptation qui a nécessité l’implication de nombreux programmes et de nombreux partenaires et qui a duré une année; plus tard, les pays comme le Bénin on pu tirer les enseignements qui ont permis de réduire la durée de l’adaptation. Phase de mise en œuvre initiale. La phase de mise en œuvre initiale de la stratégie de PCIME a été marquée par L’implication des programmes nationaux oeuvrant dans la lutte pour la survie de l'enfant et des partenaires qui soutiennent ces activités. Il s'agit du: PNLMD, PNLP, PNLIRA, PEV, IHAB, DSF/MSP, DIVISION NUTRITION, OMS, UNICEF, BASICS, HKI, PAQ/URC, ET COOPERATION TECHNIQUE BELGE. En effet l’atelier de consensus national a été le lieu du choix des 04 districts sanitaires cibles pour l’introduction de la PCIME au Niger. Les critères suivants ont guidé la sélection des districts cibles : 13 - L’engagement de l’équipe cadre de district à mettre en œuvre la PCIME ; - L’existence d’un système de recouvrement des coûts qui garantirait la disponibilité des médicaments essentiels génériques ; - L’existence d’un partenaire au développement qui soutient l’approche PCIME - Le district sanitaire doit être d’accès facile. En 1998, quatre (4) districts ont été identifiés pour la phase de mise en œuvre initiale : Birni N’Konni, Boboye, Guidan Roumdji et Tessaoua. Deux autres districts sanitaires, Aguié et Madarounfa ont été couverts par la PCIME en l’an 2000. Toutes les formations ont été organisées à Niamey, durant la phase initiale, par choix stratégique, pour garantir la qualité de la formation. Cette option aura sans doute une incidence sur le coût global de la formation. Dans la perspective de l’extension, la formation a été décentralisée et plusieurs centres de formation identifiés sur la base des critères de l’OMS. D’autre part, l’enquête de base dans les formations sanitaires à travers l’approche ERPA (Evaluation Rapide de la Performance des AS) initiée avec le projet conjoint BASICS/PAQ dans les districts de Tahoua et du Boboye a été utilisée pour introduire les éléments de la formation en PCIME dans un environnement d’Assurance de Qualité. Le coût global de la réalisation de la phase initiale de mise en œuvre de la PCIME au Niger a été de 104.626.170 FCFA. Une session de formation de 24 prestataires aura coûté en moyenne 5.069.391 FCFA. La phase d’extension Après cinq ans de mise en œuvre de la phase initiale, le Niger a organisé sa première revue en Mars 2001. Avec l’appui de l’OMS, les activités relatives aux 3 composantes de la PCIME ont été évaluées en associant tous les acteurs. Les résultats de la revue ont servi de base à l’élaboration du plan stratégique quinquennal (2001-2005) PCIME en mars 2001 à Kollo. Les objectifs du plan stratégique ont été définis comme suit : • • • Couvrir 31 districts sur 42 d’ici l’an 2005 à un rythme de 5 DS par an; Former 100% des AS prenant en charge les enfants dans les 31 districts d’ici l’an 2005 ; Rendre d’ici l’an 2005, 80% des ménages des districts mettant en œuvre la PCIME capable d’appliquer les pratiques clés favorables à la santé, à la croissance et au développement de l’enfant (PCIME Communautaire). Le coût total du plan stratégique s’élève à 2.560.337.500 Fcfa (3.657.625 $US) réparti comme suit : Formation Système de santé Famille et communauté Organisation et Gestion 886.447.500 Fcfa 654.220.000 Fcfa 624.970.000 Fcfa 394.700.000 Fcfa. Les principaux défis de cette extension ont été identifiés et des solutions planifiées pour 14 faire face à ces défis. Il s’agit de : • • • • • la mobilité du personnel formé La faible fréquentation des centres de santé Le transfert des cas urgents souvent impossible L’irrégularité des supervisions Les ruptures de supports (de prise en charge). La plupart de ces défis sont liés à la qualité des services et des soins pour lesquels l’approche Assurance de Qualité a fait ses preuves dans les régions de Tahoua et de Dosso. Sur la base de cette expérience, l’extension du programme AQ est prise en compte dans le Plan Stratégique PCIME au niveau opérationnel avec la mise en place des Equipes AQ au niveau des ECD et dans les formations sanitaires. Tableau n°4 : Evolution de la couverture en PCIME clinique dans les 3 dernières années #DS couverts # AS formés % AS suivis 1998 4 90 65% 2001 9 180 70% 2002 17 441 65% 2003 19 624 45% En 2003, si 100% des agents de santé sont formés dans 19 districts, on peut constater que le suivi demeure problématique. Par ailleurs, les objectifs visés par le plan stratégique en terme de couverture devraient mobiliser davantage de ressources pour couvrir 31 districts sanitaires d’ici 2005. Organisation et Gestion de la stratégie de la PCIME. Pour l'organisation et la gestion de la stratégie, il a été procédé à la réorganisation du bureau PCIME du MSP/LCE (affectation de personnel; équipement en matériels et logistique roulant; etc…) Au niveau national : Plusieurs actes ont été posés parmi lesquels on peut citer: La nomination de point focal au MSP La formation du Groupe de travail PCIME chargé de l’adaptation du matériel générique de formation, de l’organisation et du suivi de la formation en PCIME clinique La mise en place d’un sous- groupe de travail PCIME-C chargé de coordonner les activités de la composante communautaire La création d’un Groupe de travail PCIME/FRP pour renforcer les liens entre les programmes concernés Le développement de l’Approche collaboratrice URC/AQ/PCIME afin de consolider les acquis dans le cadre du renforcement du système de santé Au niveau régional : Le MSP a procédé à la mise en place de structures de coordination avec : La nomination de points focaux régionaux 15 La création de comité multi sectoriel régionaux Au sein du groupe PCIME, la proportion de femmes varie de 50 à 80% au niveau national et de 40 à 50 % dans les autres régions. II- INTRODUCTION DE LA PCIME COMMUNAUTAIRE. Phase d'implantation. Au Niger, la composante communautaire prend toute son importance du fait que les efforts déployés pour renforcer les compétences des agents ne vont pas suffire à produire seuls les résultats escomptés si les programmes de survie de l’enfant ne peuvent toucher des populations difficiles à atteindre; de nombreuses études ont montré que bon nombre de décès surviennent à domicile, même là où les populations ont un meilleur accès aux services de santé. Au Niger, l'introduction de la troisième composante de la PCIME est très récente. En effet, après l'atelier national d’orientation sur la mise en œuvre de la PCIME communautaire au Niger; tenu du 27 au 29 août 2002 et l'analyse de situation de la PCIME au niveau des familles et communautés au Niger de 2002; les activités de la troisième composante n'ont démarré qu'à partir de l'année 2003 dans 2 districts pilotes de l’UNICEF. Il s'agit de Madarounfa (Maradi) et Matameye (Zinder). Phase de mise en œuvre initiale. Avec l’appui de l’UNICEF, deux districts ont été sélectionnés pour la mise en œuvre de la PCIME-C dans le cadre de la Stratégie d’Accélération de la Santé et du développement de l’Enfant (SASDE). Une analyse de situation a été conduite pour évaluer les pratiques familiales clés. Les résultats de cette évaluation ont été utilisés pour développer les stratégies opérationnelles pour la communication et l’offre des services selon une approche participative. A l’issue de cet exercice qui a associé les partenaires clés du district y inclus les représentants des communautés, chacun des districts ciblés disposait, à la fin de l’année 2003, d’un micro plan pour la PCIME-C. La première formation en PCIME-C a eu lieu du 12 au 22 novembre 2003 à Madarounfa, et la seconde formation du 15 au 25 décembre 2003 à Matamèye. Ainsi, sur les 19 districts mettant en œuvre les activités de prise en charge intégrée des maladies de l'enfant, seuls deux districts (cités plus haut) ont initié la troisième composante de la stratégie. Le choix de ces sites a été guidé par l'existence de projet pilote de Stratégie Accélérée de Survie et du Développement de l'Enfant (SASDE/ACDI). 16 Bien que la couverture actuelle de la PCIME-C soit limitée à deux districts pilotes, des interventions à base communautaire menées avec l’appui de différents partenaires constituent un potentiel pour la mise en œuvre à l’échelle de la PCIME-C tel que l’indique le tableau ci-après : Tableau n°5 : Interventions à base communautaire pour la santé de l'enfant. Promotion des pratiques clés Croissance et Développement de l'enfant Prévention des maladies Soins à domicile(prise en charge de la diarrhée) Recherche de soins Districts sanitaires Partenaires Mainé Soroa, Diffa, N'guigmi et Birni Konni, Illéla, Doutchi et Tanout. Magaria, Mirrhiah, Matamèye Magaria, Mirrhiah, Matamèye Mainé Soroa, Diffa, N'guigmi et Birni Konni, Illéla, Doutchi et Tanout. Magaria, Mirrhiah, Matamèye Magaria, Mirrhiah, Matamèye HKI CARE CARE HKI CARE CARE Source: Analyse de situation sur la PCIME communautaire. 3.5 Stratégie de communication adoptée au Niger. Comme stratégie officielle de communication dans le système de santé, le Niger a initié et adopté le système national d'information sanitaire(SNIS). Rapportée à la stratégie de PCIME, l'approche de communication inclut : Les réunions ou séminaires locaux/régionaux d'orientation et les assemblées sous régionales et régionales pour le plaidoyer à l’endroit des décideurs. 17 L’utilisation des acteurs communautaires (leaders communautaires, ASC, relais, groupements féminins etc.) pour la promotion des pratiques familiales clés L’utilisation des radios communautaires et des communicateurs traditionnels pour la mobilisation sociale 3.6 Stratégie de plaidoyer pour la PCIME. La stratégie principale de plaidoyer pour la PCIME reste les séminaires d’orientation au niveau national, régional et locale avec la participation des partenaires au développement, autorités politiques et administratives, sociétés civiles. Cette stratégie reflète les droits des enfants mettant l’accent sur les rôles et responsabilité des parents, gouvernement, agence de développement par rapport aux droits des enfants. Cette approche est matérialisée par l'élaboration d'un plan d'action au niveau du district. 3.7 Coordination et suivi des interventions à base communautaire. La coordination et le suivi sont assurés par les ECD, une fois par trimestre pour la supervision et les réunions trimestrielles de coordination pour les DS avec partenaire. Quant au monitorage, elle se fait tous les six mois. A propos de l'expérience de HKI, la supervision des chefs La PCIME est intégrée dans la liste de contrôle des supports de supervision des DS. Les progrès de la mise en œuvre de la stratégie sont mesurés par les indicateurs de mortalité infanto-juvénile et le nombre de nouveaux cas pris en charge selon la démarche PCIME. DEVELOPPEMENT DES CAPACITES ET MISE EN ŒUVRE DE LA PCIME. Amélioration des compétences des agents de santé L'approche de la formation jusqu'ici exécutée est la formation basée sur les cours théoriques, appuyés de dix matinées de stages pratique dans les unités de soins périphériques (CSMI) et à l'hôpital pédiatrique. Le cours comprend aussi des exercices vidéo et de jeux de rôle et démonstrations par les facilitateurs et les participants; enfin les exercices tant modulaires que de pratiques cliniques sont corrigées en feedback individuel. En terme de bénéfice, on notera que l'approche PCIME contribuera à la réduction des taux de morbidité et de mortalité infanto- juvénile à travers une meilleure prise en charge des enfants malades, l’identification précoce des cas graves nécessitant un transfert urgent. Le cours apprend à l’agent de santé comment communiquer avec la mère pour le suivi de l’épisode, pour les signes de recours immédiat à un centre de santé, pour améliorer les pratiques d’alimentation de l’enfant. Toutes ces directives ont fait l’objet d’études pour assurer que le matériel est adapté au contexte nigérien. 18 Au niveau national, selon les documents consultés au ministère de la santé (Bureau PCIME), en janvier 2003, le Niger dispose des compétences suivantes pour soutenir la PCIME: 05 79 624 médecins pédiatres ont été formés comme directeurs de cours; agents de santé qui sont formés en technique de facilitation; agents de santé ont bénéficié de la formation PCIME clinique. Compte tenu des ressources disponibles au niveau du district, on peut dire qu’aucun district n’a la capacité de former à lui seul les agents de santé en PCIME. Toutefois dans le cadre des formations et du suivi post formation, les ressources disponibles au niveau régional et au niveau national sont régulièrement mobilisées pour encadrer la formation des agents de santé. Après les deux visites post formation, l’ECD peut organiser le suivi des agents formés. Au niveau des districts concernés par la documentation, dans les 3 dernières années, la formation clinique a concerné les agents de l’hôpital de district, le personnel des CSI qui sont les structures de premier contact avec les communautés. Tableau N° 6: Agents formés en PCIME dans 3 dernières années au niveau des districts Rubriques Kollo Madarounfa Mayahi Hôpital de district Médecin: 01 Infirmier: 02 Médecin: 01 Infirmier: 06 Médecin:00 Infirmier: 05 CSI Infirmier: 19 Infirmier: 30 Sage femme:04 __ Infirmier:32 Cases de santé ___ AC:64en LMD/IRA/PALU Commentaire: L’ hôpital de district est la structure de référence du CSI (centre de santé intégré). On y trouve 1 médecin qui assure des fonctions techniques et des fonctions managériales (ECD). 4.2 Renforcement du système de santé Disponibilité des Médicaments et équipements Depuis l’adaptation du matériel de formation, la LME a été révisée pour inclure certaines molécules recommandées pour le pré-transfert (chloramphenicol). Les agents de santé formés reçoivent 2 visites de suivi après leur formation, ce qui permet de vérifier la disponibilité des médicaments traceurs de la PCIME. Le bilan de ces visites de suivi avec le GT/PCIME fait ressortir que la plupart des médicaments de la PCIME sont disponibles ; ceci est confirmé par l’ECD de Kollo. Depuis l’introduction de la PCIME dans les districts pilotes, les hôpitaux de districts sont équipés en concentrateurs d’oxygène. 19 Référence Compte tenu des contraintes liés à la référence, au Niger le cours classique de 11 jours a été prolongé de 1 jour afin d’utiliser l’Annexe E du cours qui donne les directives aux agents de premier niveau « Quand la référence est impossible ». Les résultats des études récentes sur la référence (OMS) et sur la qualité des soins dans les structures de référence (PAQ/URC) ont été utilisés pour adapter le manuel de formation à la prise en charge des cas graves dans les hôpitaux de districts. L’approche collaborative AQ/PCIME est appliquée au contexte de la référence et des résultats prometteurs en cours font l’objet d’une documentation. PCIME et SNIS En Août 2002, un atelier d’harmonisation des supports SNIS et classifications PCIME a permis de développer une table de conversion qui facilite l’intégration des classifications PCIME dans le SNIS. 4.3 Amélioration des pratiques familiales et communautaires Depuis l’adoption et l’application des principes de l’Initiative de Bamako, un certain nombre de mesures d’accompagnement servent de cadre de référence pour faciliter les liens entre les services de santé et la communauté. Ces mesures comprennent la mise en place de mécanismes et structures de participation communautaire qui associent les agents de santé et les représentants des communautés dans la coordination et la gestion des problèmes de santé. Les réunions de coordinations, les assemblées régionales et sous régionales sont les cadres privilégiés pour la concertation et l’échange d’information. L’introduction de la PCIME-C permet de revitaliser ces structures : l’approche utilisée par l’UNICEF est une démarche participative qui aide au développement des capacités locales en utilisant le processus d’Appréciation-Analyse-Action pour l’élaboration des stratégies opérationnelles et de micro plan des districts. De la formation et l'orientation des acteurs communautaires en faveur de la PCIME-C, on notera le renforcement des compétences de 64 AC (agents communautaires) en prise en charge des cas de paludisme, de diarrhée et des infections respiratoires aiguës dans le DS de Mayahi. 4.3.1 Rôles des acteurs communautaires. Il existe plusieurs catégories d’acteurs communautaires ayant des rôles spécifiques mais complémentaires en rapport avec la promotion d’un paquet d’interventions efficaces et sures pour la santé et la nutrition des enfants. Il s’agit des pratiques familiales et communautaires classées en 4 catégories : - la croissance et le développement de l’enfant - la prévention des maladies - les soins appropriés à domicile - la recherche des soins auprès d’un prestataire qualifié en temps opportun. Le nombre d’acteurs communautaires formés ou orientés varie d’un district à un autre : 80 ASC actifs à Kollo, 20 178 ASC et groupements féminins à Madarounfa et 1136 acteurs communautaires (toutes catégories confondues) à Mayahi. Catégorie des acteurs communautaires Groupes de femmes (Madarounfa) ASC (Secouristes et matrones) formés à PEC/paludisme (Kollo, Madarounfa) ASC formés à l’Imprégnation des Moustiquaires (Kollo, Madarounfa) Chefs de villages (Mayahi) Mobilisateurs relais Agents de collecte HKI Rôle Sensibilisation des communautés Prise en charge des cas y inclus la référence vers les CSI Recherche des perdus de vue Sensibilisation des populations, Animation des causeries de groupes dans les villages Mobilisation dans le cadre des JNV Collecte des données pour le programme de lutte contre CVA 4.3.2 Système de motivation des acteurs communautaires. Selon l'expérience pilote de HKI sur la distribution de micro-nutriments en cours dans le DS de Mayahi, les matrônes reçoivent 4000 Fcfa par mois et les agents de collecte 7500 Fcfa par mois. Parmi les autres sources de motivations des agents communautaires on peut citer les « bons rapports » qu'ils entretiennent avec les AS à travers les comités de gestion et de santé (COGES et COSAN) et enfin les encouragements dont ils sont l'objet de la part de l'équipe cadre de district au cours des visites de supervision. Mobilisation des communautés. Les comités de santé sont des partenaires privilégiés en matière de mobilisation des communautés : ils jouent le rôle de relais, et de facilitateur entre les équipes de santé et la communauté. L'approche utilisée est le dialogue communautaire. La participation des comités de santé dans ce processus permet d’assurer la continuité des actions communautaires et la pérennisation des acquis. Ils prennent une part active dans la sensibilisation des communautés et fournissent un appui aux équipes de santé lors des sorties foraines (restauration, achat de carburant) pour la réalisation des activités. Les comités de santé sont largement impliqués dans la planification, le choix des sites voire dans la réalisation d’infrastructures de type case de santé. Les interviews avec les leaders communautaires révèlent que les problèmes de santé évoqués par les communautés sont les mêmes qui sont ciblés dans la PCIME (paludisme, les diarrhées, la toux, la rougeole, la méningite, la malnutrition). Les mesures prises par la communauté pour résoudre ces problèmes incluent l'achat de médicaments, l'utilisation des médicaments traditionnels, la préparation et l'administration de l'eau salée sucrée, la référence des cas graves et la déclaration de ces maladies aux autorités sanitaires. 21 Parmi les attentes formulées par la communauté, on citera: - Construction des cases de santé et de nouveaux CSI. - Demande de personnel féminin pour les activités préventives. - Construction de forage pour bénéficier d’eau potable. 4.3.5 Système d'information à base communautaire. Il n'existe de système formel d'information à base communautaire. Cependant il existe différents systèmes selon les niveaux tels que : des échanges entre les villages, l’existence de cahiers utilisés par les ASC formés en prise en charge du paludisme à domicile. Il faut mentionner que ces supports ne sont pas intégrés au SNIS. Enfin, notons que dans l'expérience pilote de Mayahi, les chefs CSI collectent les données sur la disponibilité et l’utilisation des micro nutriments au niveau communautaire. Ces données sont transmises au district. III- ANALYSE DES PARTENARIATS ET DES LIENS. De nombreux partenaires ont soutenu la mise en œuvre de la stratégie de PCIME dans les structures de santé et au niveau communautaire. Au niveau national, on compte parmi ces partenaires l’OMS, l’UNICEF, la BAD /FAD, la Coopération Technique Belge, l’ENSP, l’ISP, la Faculté de Médecine, les programmes de survie de l’enfant (LMD, IRA, PNLP, Nutrition, PEV), et l’Association Nigérienne des Pédiatres. Ces partenaires ont joué un rôle clé dans la Planification, la Formation, le Suivi des activités (supervision et réunion trimestrielle), l’Equipement des centres de santé. Ceci a été possible grâce au plaidoyer au moyen des séminaires d’orientation et élaboration des plans d’action de district soumis au niveau national. Les partenaires au développement qui soutiennent l'approche sont essentiellement l'OMS et l'UNICEF, LA BAD et l'ETAT. Ces partenaires ont signé avec le Gouvernement du Niger un protocole d’accord bilatéral et leurs domaines d’intervention sont décrits cidessous : L'OMS : l'amélioration de la qualité des soins; L'UNICEF: l'amélioration de la santé maternelle et infantile; LA BAD : l'amélioration de la qualité des soins et extension de la couverture sanitaire; Il est important de noter l'existence d'un cadre de concertation entre le MSP et les partenaires et l'intégration des programmes LMD et IRA à la PCIME. Au niveau des districts, les principaux partenaires pour la mise en œuvre de la PCIME sont l’OMS et l’UNICEF : ils appuient les districts dans la formation et le suivi des agents de santé, la mise en place de supports/registres PCIME, l’analyse de la situation et la micro planification. Les projets et ONG qui interviennent au niveau des districts, sont : le projet Tunisien SR/PF, LUX-DEVELOPPEMENT, GLOBAL 2000, Projet PADEL, HKI. 22 Les programmes multi sectoriels interviennent surtout dans le processus de micro planification des activités de santé et aussi à travers les réunions, les assemblées sous régionales et la collecte des données. Il s'agit des services techniques suivants: le Plan, le Développement Social, l'Education, l'Agriculture, l'Alphabétisation. Au niveau communautaire, les Comités de Gestion (COGES) et les Comités de Santé (COSAN) sont des partenaires privilégiés. Ils jouent un rôle actif dans l'extension de la couverture sanitaire, participent pleinement au processus de planification, d'exécution, de suivi, et d'évaluation des activités. Ils servent de relais pour les échanges entre les structures de santé et les communautés. Cartographie des intervenants. CUN Dosso Maradi Tillaberi Zinder Tahoua Agadez Diffa Pays IV- : Fonds d'Aide et de Coopération (FAC) : Coopération Technique Belge (CTB) : UNICEF et BAD : OMS, Projet santé II : UNICEF, FNUAP, Projet santé II : UNICEF (dans la zone nord) : UNICEF, FNUAP : Projet santé II, BAD : Etat du Niger. CHANGEMENTS ET IMPACT DEMONTRES. 6.1 Dans la couverture des interventions. En 2003, 45% des districts sanitaires mettent en œuvre la PCIME et disposent d’au moins 60% des agents formés. Dans les 3 districts visités, 100% des agents formés ont reçu 2 visites de suivi post formation. Deux districts (sur 42) disposent d’un plan opérationnel pour la PCIME Communautaire et mettent en œuvre les 3 composantes de la PCIME. En 2003, 45% des districts sanitaires mettent en œuvre la PCIME et disposent d’au moins 60% des agents formés. Dans les 3 districts visités, 100% des agents formés ont reçu 2 visites de suivi post formation. 6.2 Dans les pratiques des AS pour la PCIME. Selon une étude comparative réalisée dans le DS de Kollo (prise en charge sans démarche PCIME et avec démarche PCIME), les améliorations ci-après ont été observées dans les districts qui mettent en œuvre la PCIME: • • • • • Recherche des signes généraux des dangers Evaluation de l’état nutritionnel des enfants Evaluation du statut vaccinal Remplissage des fiches opérationnelles Disponibilité de la plupart des MEG utilisés en PCIME 23 6.3 Dans les connaissances et aptitudes des mères. Des résultats appréciables ont été enregistrés dans les connaissances et aptitudes des mères lors des interviews à la sortie de la consultation au moment des visites de suivi: • • • • • V7.1 l'administration des soins à domicile en cas de fièvre ou de diarrhées; la connaissance des signes de recours en cas d'aggravation de la maladie; l'alimentation continue de l’enfant en cas de maladie et l'augmentation des liquides la prise en charge des cas à domicile; l'amélioration des pratiques de sevrage. PERENNISATION ET PASSAGE A L'ECHELLE. Stratégie de passage à l'échelle. Le plan stratégique 2001-2005 développé à l’issue de la revue de la phase initiale de mise en œuvre sert de cadre de référence pour le passage à l’échelle de la stratégie. Il prévoit une extension progressive au rythme de 5 districts couverts par an pour atteindre 31 districts (74% de l’ensemble) d’ici 2005. Les partenaires stratégiques ont été associés à l’exercice de planification. Ce plan est utilisé par le MSP comme outil de plaidoyer pour la mobilisation des ressources. Il a été procédé à une analyse de la situation et à une planification des activités communautaires dans les deux districts pilotes (Matamèye et Madarounfa). Les stratégies identifiées pour le passage à l'échelle incluent : - le développement des capacités dans les structures de santé et au niveau des communautés - l'amélioration du suivi et de la supervision, - l’intégration de la PCIME dans le monitorage des activités de routine, - un système performant de recouvrement des coûts de soins - la mise en place des cellules villageoises pour la promotion des pratiques clés dans les familles et les communautés Dans le contexte du Niger, les facteurs suivants sont cités comme facilitant le passage à l'échelle: Appui financier des partenaires au développement Existence de ligne budgétaire au niveau de l’Etat Bonne gouvernance Bonne application de la stratégie et systématisation de la démarche. Appropriation de la stratégie par le niveau opérationnel et communautaire. Introduction de la stratégie PCIME dans les écoles de formations de santé Implication effective de la communauté Médiatisation de la stratégie : sensibilisation du public, sketch, pièces théâtrales, élaboration de bulletin etc. Plans d’action élabores avec l’appui des partenaires et intégrés dans le Plan de Développement du District Sensibilisation de la communauté et son implication dans le processus de gestion du 24 système de santé. Stratégie de pérennisation. La stratégie de pérennisation doit veiller au maintien des acquis. Les éléments de cette stratégie incluent : • un bon système de recouvrement partiel des coûts de soins avec ticket modérateur afin de garantir l'accessibilité et la disponibilité des médicaments essentiels génériques, • l'information et la sensibilisation des populations en utilisant les moyens de communication de proximité tels que les radios communautaires, les communicateurs traditionnels, et les agents/relais communautaires, les groupes associatifs (les femmes, les jeunes) • le développement des capacités des ONG locales, • l'implication des communautés aux prises de décisions dans les activités de santé. • La promotion et le développement d’activités génératrices de revenus liées à la santé et à la nutrition des enfants VI- SUPERVISION, MONITORING ET EVALUATION. Intégration de la PCIME dans les systèmes de routine : après les deux visites post formations réalisées conjointement par les niveaux central, intermédiaire et opérationnel, le suivi des activités PCIME est intégré dans la supervision de routine. Supervision : Tous les districts ont supervisé leurs CSI dans 100% des cas. A l’issue de ces visites, des changements ont été observés dans les pratiques des Agents de santé et dans l’organisation des structures de santé. En effet : • • • 90% des AS formés recherchent les signes généraux de danger, l'évaluation de l’état vaccinal et du statut nutritionnel est effectuée dans près de 80% des cas, la plupart des médicaments PCIME sont disponibles dans les CSI Monitoring : Il existe au Niger un système de monitoring des activités qui inclut la PCIME. Système National d'Information Sanitaire : depuis l'atelier d'harmonisation des supports SNIS aux classifications PCIME, tenu en Août 2002 à Kollo, il existe une table de conversion qui rend compatibles les classifications PCIME et le système national d'information sanitaire(SNIS). VII- DEFIS, SUCCES ET MEILLEURES PRATIQUES. Les Défis majeurs et solutions envisagées Au niveau national, les défis majeurs se rapportent principalement au dysfonctionnement du système tels que : 25 o Mobilité du personnel formé o Problème d’organisation des services o Insuffisance d’un système de référence et contre référence o Faible fréquentation des services o Irrégularité des supervisions o Application non optimale de la stratégie par les agents o Insuffisance de matériels de démonstration dans certains districts Les solutions envisagées pour réduire les contraintes sont : o La Formation des agents en approche assurance de qualité pour la résolution des o problèmes relatifs à la PEC des enfants malades et autres o La Formation élargie aux autres corps (assistance sociale, sage femme) o Le soutien des autorités du niveau central pour la mise en œuvre de l’approche intégrée Les Succès de la mise en oeuvre Au niveau national Les principaux succès et acquis de la mise en œuvre sont : l’extension de la couverture pour le renforcement des compétences des agents de santé à 19 districts sanitaires (45%); le suivi post formation des agents dont les résultats montrent que : - 90% des AS formés recherchent les signes généraux de danger dans environ 80% des cas, - l’évaluation de l’état vaccinal et du statut nutritionnel est effectuée. - La plupart des ME/PCIME est disponibles dans les CSI L’harmonisation des classifications PCIME et des données du SNIS avec l’établissement d’une table de conversion. Au niveau district Les ECD rapportent de nombreux exemples qui indiquent que les agents de santé ont adopté de nouveaux comportements dans leurs pratiques quotidiennes tels Que : Le développement d’un partenariat entre l’agent de santé et la mère pour la continuité des soins, le développement des réflexes d’orientation vers la vaccination et recherche systématique de la pâleur. Les pratiques prometteuses La revue réalisée en 2001 par le Ministère de la Santé sur l’expérience de la mise en œuvre de la PCIME au Niger a souligné plusieurs points forts parmi lesquels on peut citer la révision de la LME, l’implication des enseignants des écoles de santé dans la formation, les outils et approches pour l’Amélioration Continue de la Qualité et la supervision intégrée. La revue de la PCIME a également mis en exergue les faiblesses du système de santé dont la capacité limitée des centres de référence notamment les hôpitaux de district à prendre en charge correctement les cas graves référés. Il y a donc une nécessité absolue d’assister ces hôpitaux de référence pour qu’ils jouent pleinement leur rôle dans le système de soins. 26 Dans cette optique, des efforts conjoints MSP, OMS, UNICEF et URC sont développés à travers un Collaboratif sur l’amélioration des soins pédiatriques hospitaliers (PHI). Expérience du Niger AQ- PCIME en milieu hospitalier (cas de l’hôpital de District de Madarounfa) Dans la phase initiale du programme de renforcement des capacités des structures de référence, combinant l’approche PCIME et l’Assurance de Qualité, 14 centres de référence ont été retenus dont 8 Hôpitaux de District, 4 Centres Hospitaliers Régionaux et 2 Hôpitaux Nationaux. Les enseignements tirés de cette phase pilote vont orienter les stratégies pour l’extension. L’expérience de l’hôpital de district de Madarounfa (Maradi) est présentée pour servir d’exemple d’une intervention prometteuse dans laquelle les pratiques des agents de santé pour la PCIME sont améliorées grâce à l’approche Assurance de Qualité. Contexte Situé dans la région de Maradi, le district de Madarounfa compte 10 CSI, 38 cases de santé et 1 HD en construction. La population est estimée à 312.917 Habitants dont 66. 214 enfants de moins de 5 ans. La couverture sanitaire est faible (34.7%); L’Equipe Cadre de District gère et coordonne les programmes de santé. Elle compte 12 membres dont 1 médecin, 7 infirmiers, 2 sage-femmes et 2 laborantins. Tous les 12 membres de l’équipe cadre de district sont formés en AQ et 9 d’entre eux sont formés en PCIME. L’approche combinant PCIME-AQ a pour objectif de contribuer au renforcement des systèmes de santé en améliorant les pratiques des agents de santé d’une part et d’autre part en leur donnant la capacité d’identifier et de résoudre les problèmes liés à l’organisation des services, à la référence, la disponibilité des médicaments et équipements nécessaires pour une prise en charge correcte des cas. Etapes de mise en oeuvre : 1. Adaptation des Normes (Manuel de référence des soins pédiatriques à l’hôpital OMS en Juin 2003) ; 2. Evaluation de base sur la qualité des soins pédiatriques dans les 14 hôpitaux pilotes en Juillet 2003 ; 3. Atelier de restitution des résultats (1ère Session d’apprentissage des sites, Notions de base AQ, élaboration plan d’action d’amélioration par les sites pour la prise en charge des enfants 0-5 ans reçus en urgences ) en Octobre 2003 ; 4. 2ème Session d’apprentissage (partage des travaux des sites sur la prise en charge des cas urgents et plan d’action d’amélioration de la prise en charge des cas de diarrhée et des Etats fébriles) + renforcement notions AQ et Collaboratif en Mars 2004 ; 5. Coaching des équipes des sites entre les 2 sessions pour suivre les changements d’amélioration mis en œuvre au niveau de chaque site. Résultats Les changements qui suivent ont été observés à l’hôpital de district de Madarounfa, à l’occasion de la 2eme session d’apprentissage après 11 mois de mise en œuvre : 81.8% des fiches de surveillance sont correctement remplies les constances sont prises et notées pour 93% des enfants de < 5 ans admis à l’hôpital de district 90% des enfants de 0-59 mois sont pris en charge selon les normes la mortalité intra hospitalière chez les enfants admis aux urgences a baissé de façon significative : sur les 739 enfants admis entre Décembre 2003 et Février 2004, 4 sont décédés dans les 24 heures et 17 sont décédés après les 24 heures qui ont suivi leur admission. Les facteurs qui ont influencé positivement ce changement sont le suivi rapproché par les coaches, une bonne organisation des services et un travail en équipe mieux structuré. 27 LECONS APPRISES ET PERSPECTIVES FUTURES. Renforcement des capacités des agents Les meilleures performances ont été enregistrées dans l'expansion de la stratégie au niveau opérationnel avec l'ouverture de deux autres centres de formation en dehors de Niamey (Maradi et Zinder); La grande mobilité des agents formés ne facilitent pas une application optimale de l'approche au niveau du terrain; Malgré les retards accusés dans l'exécution des activités de suivi, tous les dix neufs districts ont organisé des deux visites de suivi post formation avec l’appui du niveau central ; La formation des enseignants des écoles de santé et l'introduction de la stratégie dans les curricula de formation constitue une opportunité pour résoudre à la fois le problème de mobilité et des coûts élevés des formations PCIME; Malgré l'intérêt de l'approche pour les apprenants, ils la trouvent assez lourde en terme de durée et contraignante. Initialement destinée aux médecins et infirmiers prenant en charge les enfants malades, la stratégie de PCIME élargie aux autres corps professionnels (sage femme et assistant social) Renforcement du système de santé Le rapprochement et la collaboration entre l'AQ et la PCIME offre des opportunités d'amélioration de la qualité des soins tant au niveau CSI qu'au niveau HD. La nomination d'un point focal RBM/PCIME au sein du ministère de la santé publique a rendu la collaboration plus effective entre les deux programmes. L'adhésion totale des programmes nationaux de lutte contre les maladies diarrhéiques et des infections respiratoires aiguës à la PCIME facilite la gestion et la coordination des activités; Amélioration des pratiques familiales et communautaires L'atelier national d’orientation sur la PCIME-C avec la restitution de l’analyse de situation a servi de cadre de plaidoyer pour accélérer la mise en œuvre de la composante communautaire L’analyse de situation a fait ressortir les opportunités existantes et les portes d’entrée 28 potentielles pour la mise en œuvre de la PCIME-C : les expériences et les outils existants peuvent servir de base à l’adaptation de matériels pour la formation en PCIME-C Perspectives futures Les mesures qui suivent constituent les axes prioritaires des interventions à mener en vue d’accélérer la mise en œuvre à l’échelle tout en maintenant la qualité des soins et des services pour la PCIME. Pour améliorer les compétences des AS: L’accélération du processus d’introduction de la PCIME dans les écoles de formations de santé (ENSP, ISP, Faculté des sciences de la santé) est une option stratégique pour le passage à l’échelle; L’organisation d’une table ronde ou un forum des partenaires constitue un cadre de concertation et de plaidoyer pour l'expansion de la PCIME clinique. Pour Renforcer le système de santé La généralisation de la formation en AQ des membres des équipes cadres des districts qui mettent en œuvre la PCIME devrait assurer une supervision qualité; La promotion de l’approche assurance de qualité dans les districts sanitaires qui mettent en œuvre la PCIME a pour but de favoriser l’adoption de bonnes pratiques cliniques et managériales ; La recherche opérationnelle sur le registre PCIME est un préalable pour comprendre les avantages et les limites de l’outil ; L’intégration des activités de PCIME dans les monitorages effectués par les ECD vise la pérennisation et l’appropriation de la stratégie au niveau opérationnel ; Pour améliorer les pratiques familiales et communautaires L’organisation d’une table ronde ou d’un forum des partenaires constitue un cadre de concertation et de plaidoyer pour l'expansion de la PCIME Communautaire Pour améliorer l’organisation et la gestion de la PCIME La dissémination de l’expérience en PCIME se fera à travers un bulletin d’information sur la PCIME. Le développement des mécanismes de motivation des agents formés (gratification, témoignage de satisfaction pour les agents appliquant correctement la PCIME) sera encouragé pour réduire les taux de déperdition et maintenir la qualité des soins. 29 CONCLUSION: De cette analyse de situation relative à la mise en œuvre de la PCIME au Niger, on retiendra que la situation des enfants de 0-5 ans demeure préoccupante, malgré les efforts consentis par l'Etat, et les partenaires au développement oeuvrant dans les activités de survie de l'enfant et de la femme. A l’instar de nombreux pays en développement, le Niger a adopté la PCIME en 1996 comme stratégie essentielle de réduction de la mortalité chez les enfants de moins de 5 ans. Le plan stratégique élaboré en 2001 a prévu l’extension à 75% des districts du pays d’ici 2005. Le plan stratégique constitue le cadre de référence pour la mise en œuvre à l’échelle mais également un outil de plaidoyer pour le développement des partenariats et la mobilisation des ressources. En dépit des efforts déployés par le Ministère de la Santé et ses partenaires pour l’exécution du plan stratégique, les taux de mortalité chez les enfants de moins de 5 ans demeurent très élevés du fait de l’accessibilité limitée des services de santé, tant sur le plan géographique que sur le plan financier. Ainsi, la faible utilisation des services curatifs et préventifs oblige à accélérer la mise en œuvre de la composante communautaire tout en accordant une attention particulière aux problèmes de la référence. Si la qualité des soins s’est améliorée par endroit du fait de la formation, un certain nombre de facteurs tels que la grande mobilité du personnel, l’irrégularité de la supervision constituent des contraintes considérables à l’amélioration de la prise en charge des enfants de moins de 5 ans. L’approche Assurance de Qualité combinée à la PCIME dans les structures de santé s’est révélée une initiative prometteuse de par les résultats obtenus dans les centres de référence. En effet, l’amélioration continue de la qualité se base sur l’utilisation des données pour la prise de décision, l’identification et la résolution des problèmes en équipe à travers l’examen minutieux des processus. A ce jour, les améliorations observées dans les sites pilotes concernent les pratiques de l’agent de santé pour la prise en charge correcte des enfants malades mais également le renforcement des systèmes de santé notamment le suivi des progrès par le « coaching » des équipes AQ, l’organisation des services, la disponibilité des médicaments et équipements nécessaires pour respecter les normes de prescription. Le partenariat dynamique qui existe autour de cette nouvelle initiative devrait conduire à une extension rapide de l’approche combinée AQ-PCIME. La composante communautaire qui a démarré dans deux districts sanitaires de la zone UNICEF pourra bénéficier de cette initiative pour consolider les acquis de la formation et initier le passage à l’échelle des interventions efficaces et sures au niveau communautaire. 30 ANNEXE LES PRATIQUES COMMUNAUTAIRES. Les pratiques initiées dans le cadre des programmes et projets, sont timides et éparses mais constituent néanmoins des portes d’entrée multiples pour la PCIME Communautaire. HKI: elle intervient au niveau de trois DS dans la région de Diffa à travers un projet Survie de l'enfant(Mainé Soroa, Diffa, N'guigmi) et ce dans 60 villages. Un autre projet Survie de l'enfant a concerné quatre DS(Birni Konni, Illéla ,Doutchi et Tanout). Le projet de distribution à base communautaire de fer/folate dans les DS de Téra et Tahoua a touché 90 villages. Le but global du projet est la réduction de la morbidité et de la mortalité maternelle et infanto juvénile par l'amélioration du statut nutritionnel en général y compris la réduction des carences en micro nutriments(vitamine A, iode, fer) les enfants de de 0-5 ans et les mères à travers une approche intégrée comportant: - l'amélioration des pratiques nutritionnelles chez les groupes vulnérables; - l'allaitement maternel au sein jusqu'à 6 mois; - l'introduction d'aliments complémentaires appropriés; - la prise en charge de la diarrhée; - la supplémentarité en micro nutritions (vitamine A et fer); - l'éducation sanitaire et nutritionnelle. Chacun des districts dispose d'un comité technique multi sectoriel composé d'un représentant de la santé, un représentant de l'agriculteur, un représentant du plan, un représentant de l'éducation et un représentant du développement social. Ce comité reçoit une formation en nutrition et en technique de communication dont les points saillants sont l'allaitement maternel exclusif, la prise en charge de la diarrhée et les micro nutriments. CARE INTERNATIONAL: Elle intervient dans la région de Zinder, à travers un projet Survie de l'enfant dans la communauté au niveau de trois DS(Magaria, Mirrhiah, Matamèye). Les domaines d'interventions sont la nutrition, le paludisme, la diarrhée, la vaccination, la santé maternelle et la planification familiale, l'éducation pour la santé. UNICEF: Selon les renseignements reçus au MSP/LCE, l'UNICEF intervient au niveau communautaire en matière de nutrition dans 430 villages à travers le pays. Chaque village possède une équipe de promotion de la croissance à assise communautaire. Chaque équipe est composée de 03 lettrées ou alphabétisée ainsi que des matrônes et 31 secouristes ayant reçu une formation de 10 jours sur la pesée et la notification des résultats sur le carnet. Ils disposent de supports en langue nationale. PEV: Dans les zones SBI de 'UNICEF, les CSI mènent des activités de vaccination en stratégie avancée dans les villages se situant de 5 à 15 km des CSI. Les antigènes suivants (BCG, DTC, Polio oral, Rouvax et l'Antiamaril) sont administrés aux enfants et le vaccin antitétanique aux femmes en âge de procréer. FNUAP: A travers le projet SR/PF, le FNUAP a eu à financer un certain nombre d'activités communautaires: 1- Activités préventives(CPPoN, PF, CNS). 2- Activités promotionnelles(EPS, Education nutritionnelle). 3- Activités curatives. 4- Accouchements. 5- Activités foraines. 6- Distribution à base communautaire des contraceptifs. SNV: Dans la région de Tillaberi, elle a initié la mise en place des cases de santé et l'exécution de la formation des matrones. PNLP: Dans le cadre de l'initiative RBM/FRP, le PNLP a élaboré et mis en œuvre un plan d'action 2001 relative à la composante"intervention à base communautaire". Le plan financé par l'OMS se déroule dans 21 districts des sept régions du pays. Au niveau de chaque district,10 villages sont concernés soit au total 210 villages, et au niveau de chaque village, huit(08) personnes sont formées(5 mères de familles, 2 agents communautaires et 01 imprégnateur de moustiquaire) soit un total de 1680 personnes. 32 DOCUMENTS DE REFERENCE 1. Enquête Démographie Santé au Niger, 1998. 2. Multi Indicator Cluster Survey (MICS), UNICEF, Décembre 2000 3. Rapport Annuel - Système National d’Information Sanitaire 2002, Ministère de la Santé Publique 4. Plan de Développement Sanitaire du District de Mayahi – Année 2003 5. Rapports de Monitorage des Centres de Santé Intégrée pour le 1er semestre 2003 – districts de Kollo, Madarounfa, Mayahi 6. Rapports de Monitorage des Centres de Santé Intégrée pour le 2eme semestre 2003 – districts de Kollo, Madarounfa, Mayahi 7. Rapport Annuel - Système National d’Information Sanitaire – 2003, Ministère de la Santé 8. Rapports d’activités PCIME de 1997-2003 9. Revue de la phase initiale de la PCIME au Niger – Ministère de la Santé, OMS, Mars 2001 10. Plan Stratégique PCIME 2001-2005, Ministère de la Santé, Direction de la Santé Familiale, OMS, Mars 2001 11. The Impact of QA Methods on Compliance with the Integrated Management of Childhood Illness Algorithm in Niger, Kelley, E., C. Geslin, S. Djibrina, and M. Boucar, 2000 12. Enquête sur la référence, Ministère de la Santé, OMS 2001 33 REMERCIEMENTS Les mots sont impuissants pour exprimer toute notre gratitude pour les précieuses contributions de certaines personnes qui, à des degrés divers, ont participé à l’élaboration de ce travail. Qu’elles veuillent bien trouver ici un modeste hommage. - Les remerciements vont particulièrement au Dr Konaté Aminata Médecin Pédiatre, point focal PCIME Niger et à toute l’équipe du bureau PCIME du MSP/LCE pour avoir mis à notre disposition la documentation. C’est aussi avec un grand plaisir que nous voudrions remercier : - Le projet BASICS pour l’assistance technique fournie pour mener la présente analyse de situation de la PCIME au Niger; - Au Dr Herbert Degbey de l'OMS Niger pour toutes les dispositions utiles prises pour la réussite de ce travail ; - Les membres des équipes cadre de district de Kollo, Mayahi, et Madarounfa pour les facilités accordées durant notre étude de terrain tout au long de ce travail ; - Enfin tous ceux qui de près ou de loin que nous n’aurions pas nommément cités ici et qui ont contribué à la réalisation de ce travail. 34