victor DubuiSSon - PGA France
Transcription
victor DubuiSSon - PGA France
Entraînez-vous comme un pro victor dubuisson LE MAGICIEN DOSSIER : 2014, L’ANNÉE DES FRANÇAIS ? INTERVIEW : RAPHAËL JACQUELIN Technique TERRIEN OU AÉRIEN ? uelin, n° 3 français cq ja l aë ph ra / ce en qu Swing Se Mars 2014 #09 lance les sessions Grand Jeu… … et continue à faire de vous un GRAND Avec ses installations «indoor» dotées des dernières technologies, ses zones exclusives de petit jeu et du PETIT jeu ! ses baies de wedging, la Golf Court Academy est Pour devenir un GRAND du PETIT jeu, visitez notre site internet et inscrivez-vous ou offrez un stage directement en ligne particulièrement outillée pour vous accompagner dans l’amélioration de votre petit jeu et donc de vos futures performances golfiques. 1. Session d’1 journée Progresser Niveau 2 2. Session Aimpoint www.golfcourt.fr 3. Session Performance / Wedging ou contactez-nous au 02 32 40 68 54 > Wedging Claude BROUSSEAU Directeur d’Instruction. Rodolphe BERRUBÉ Instructeur. Frédéric Grosset-Grange Intervenant. Présent au Salon du Golf 2014 GOLF COURT ACADEMY > Performance > Aimpoint Offre Salon du Golf - 10% réservation sur le stand sur présentation du code SDG2014 TÉL. : 02 32 40 68 54 [email protected] www.golfcourt.fr Devenez « membre » membre du Golf PGA France du Vaudreuil Club PGA pour une journée France par personne GOLF PGA FRANCE DU VAUDREUIL 26 avenue Marc de La Haye 27100 Le Vaudreuil Tél : 02 32 59 02 60 [email protected] www.golfduvaudreuil.com ou 150€ pour deux joueurs avec la voiturette ÉDITO Difficile de ne pas commencer par parler de Victor Dubuisson, qui après quatre tournois sur le PGA Tour termine second, derrière Jason Day, du WGC-Accenture Match Play. Tout simplement exceptionnel ! Pour en arriver là, il a dû sortir pas moins de trois vainqueurs de Majeur, dont Bubba Watson qui venait de s’imposer la semaine précédente. À l’arrivée, une place de 23e mondial et l’accès au circuit américain jusqu’à fin 2015. Chapeau, Monsieur le magicien ! Mais à tout seigneur, tout honneur : nous souhaitions rendre hommage à Raphaël Jacquelin, qui entame sa 20e saison en tant que professionnel et a déjà gagné quatre fois sur le circuit européen, tout en détenant le record de gains engrangés par un joueur français avec presque dix millions d’euros cumulés. Raphaël aura 40 ans cette année. Il a donc raisonnablement dix années devant lui pour réaliser une belle performance. Rappelons qu’au Turkish Airlines Open, il terminait 5e à un point seulement d’un dénommé Tiger Woods, et qu’au mois de janvier dernier, lors du Volvo Golf Champions à Durban, il était encore à égalité à la 5e place, cette fois-ci avec un certain... Victor Dubuisson. Pour toutes ces raisons et bien d’autres encore, et parce que je déteste ces supporters qui dénigrent aussi vite leurs sportifs qu’ils les portent aux nues, j’apporte mon soutien à Raphaël. Car je suis persuadé qu’il peut nous faire quelque chose d’exceptionnel dans les années à venir. En attendant, c’est son swing qui est décortiqué, même si je regrette que son rythme ne soit pas visible à l’image. Dans ce numéro, Joël Bernard, pro à Bondues, nous livrera les clefs d’une posture sur mesure, et Vincent Bucciarelli, nouvellement arrivé à Ozoir-la-Ferrière, continuera de vous proposer des séances d’entraînement. Il restait à Francesco Molinari, redoutable joueur de fers, à nous parler de sa technique avec l’aide de son coach Denis Pugh. Pour la partie voyage, c’est sur le magnifique parcours du golf de Terre Blanche que nous nous rendons, avant de nous éloigner en Caroline du Nord où le site de Pinehurst recevra au mois de juin les US Open masculin et féminin. Offre 65€ Conception Nord-Ouest Création 02 32 82 39 37 - Photographies : Claude Rodriguez© 2012 la Golf Court Academy # 09 Je vous souhaite une bonne reprise, avec une pensée particulière pour tous les golfs de l’ouest de la France. Éric Douennelle Président de PGA France Ours Accès au parcours illimité Déjeuner au restaurant du Golf Balles de practice En couverture : Victor Dubuisson / AFP Édité par : PGA FRANCE INITIATIVE Gérant : Hervé Goddard 2, avenue du Golf 78280 Guyancourt Tél. : 01 30 50 86 40 [email protected] Directeur de la publication : Éric Douennelle [email protected] Rédaction : JOURNAL DU GOLF S.A.S. 738, rue Yves Kermen 92100 Boulogne-Billancourt Rédacteur en chef : Arnaud Tillous Tél. : 01 40 93 25 19 [email protected] Rédacteurs : Alexandre Mazas, Paul Conception et Direction artistique : Régie publicitaire : Mahé, Denis Fabre, Guillaume Grall, Philippe Gonnel, Philippe Roux, Patrick Grosperrin, Benjamin Cadiou, Sébastien Cachard-Berger [email protected] Frédéric Boué Tél. : 06 11 28 77 87 [email protected] Responsable de la diffusion : Impression : Roularta Printing SA Roeselare, Belgique Yves Béchu Tél. : 01 30 50 86 40 [email protected] Abonnement à Practice : Rédacteur graphiste Responsable fabrication : Photographies partie technique : ISSN 2259-5554 N° commission: 0614 K 91380 Adélaïde Vannier [email protected] Jean-Louis Guimar Tél. : 01 40 93 25 30 [email protected] Philippe Millereau Secrétariat de rédaction : Benjamin Boutonnet Conseil en vente au numéro : Véronique Comte Ne pas jeter sur la voie publique. Toute reproduction ou représentation même partielle est interdite sans l’autorisation écrite préalable de l’éditeur PGA France Initiative. 5 Sommaire 16 LES CIRCUITS MASCULINS 38 LES TIPS PAR PGA FRANCE 22 LES CIRCUITS FÉMININS 52 DOSSIER : LES FRANÇAIS EN 2014 29 CHAMPIONNAT DE FRANCE DES ENSEIGNANTS 60 TECHNIQUE : TERRIEN OU AÉRIEN ? 36 HISTOIRE : 1994, LES AMÉRICAINS « FANNY » 76 TERRE BLANCHE & PINEHURST DUBUISSON, LE MAGICIEN 12 TECHNIQUE : FRANCESCO MOLINARI 96 46 INTERVIEW : RAPHAËL JACQUELIN 94 6 Fédération française de golf Opération séduction de la Fédération A vec la Ryder Cup 2018 en ligne de mire, un des défis de la Fédération française de golf est d’attirer plus de joueurs et de joueuses dans les clubs, sur les parcours, bref de faire éclore du golfeur. Avec officiellement 800 000 golfeurs réguliers au compteur dont 420 000 licenciés, nous sommes loin des 10 % de la population des pays nordiques par exemple. Les passionnés de la petite balle blanche sont les meilleurs ambassadeurs de leur sport et ça, la fédé l’a bien compris. L’Hexagone a donc 150 ans à rattraper C’est cette passion que la Fédération veut faire découvrir au plus grand nombre. Une publicité d’une chaine de golf à la fin des années 90 écrivait à peu près cela : « Le golf, je n’aime pas, d’ailleurs je n’y ai jamais joué ! » Les golfeurs savent bien que le plus difficile, pour un profane, c’est de franchir les portes d’un club. Avec plus de 700 clubs en France, le choix est pourtant vaste et les golfs de nos jours ne demandent qu’à accueillir les débutants. L’opération Tous au golf fête sa 14e édition et l’an passé, près de 25 000 personnes ont swingué pour la première fois. Mais cet événement a fait des petits et ce sont les entreprises, les juniors et les femmes qui sont aussi dans le viseur de la politique fédérale. Tous au golf a lieu du 29 mars au 6 avril 2014. On vient jouer gratuitement, le matériel est prêté et c’est l’occasion idéale pour les amis ou la famille de se retrouver en plein air pour une journée de détente. Près de 400 golfs ont participé à l’opération en 2013 et se sont inscrits sur le site Internet de la Fédération pour en informer leurs membres et le grand public. Mais les occasions de faire découvrir ce sport sont multiples, car les JUNIOR profils de joueurs le sont aussi. La Fédération française de golf présente La Fédération française de golf présente La Fédération française de golf présente ENTREPR ISE Invite tes copains à une initiation gratuite ! N’attendez plus, venez découvrir le golf entre collègues ! Invitez vos amies à une initiation gratuite ! Pour savoir comment inviter tes copains, renseigne-toi dans ton club et sur www.ffgolf.org Pour bénéficier d’une séance d’initiation gratuite dans le golf le plus proche de votre entreprise, rendez-vous sur www.ffgolf.org Pour savoir comment inviter vos amies, renseignez-vous dans votre club et sur www.ffgolf.org Le golf en France n’a pas pu compter sur une forte tradition britannique. Malgré la présence régulière de nos fidèles envahisseurs, le golf a eu du mal à s’imposer sur les terres françaises. Ce loisir n’était pratiqué que par l’élite aristocratique à la fin du XIXe siècle sur le continent, alors que cela faisait près de 300 ans que les Écossais taquinaient la balle avant de raconter leurs exploits au pub, puis au club house. L’origine du jeu est revendiquée par plusieurs pays mais l’essor est donné sous l’impulsion des monarques écossais qui jouaient au golf dès le début du XVIe siècle et les 13 premières règles de golf furent rédigées en 1744 à Édimbourg. GOHS_1402099_GENERIQUE_NOMS__TAG_230x285_PRACTICE.indd 1 8 19/02/14 09:47 La face du golf en France en aurait été bien changée si Louis XIV avait demandé à André Le Nôtre de dessiner un 18 trous dans le parc de Versailles ou même, plus tard, si Napoléon avait défié en match-play tous les souverains européens plutôt que de leur envoyer son armée. Toutes au golf est lancé en 2014. De la copine à la tante, de la petite amie à la grand-mère, elles sont toutes les bienvenues, et comme pour le Tous au golf Junior, les clubs sont incités à faire une initiation pour que les nouvelles venues acquièrent les rudiments après un moment passé au practice : grip, sécurité, but du jeu. Puis, c’est parti sur le parcours ! J’en vois déjà qui blêmissent en imaginant les départs labourés, mais la formule est bien pensée : un scramble amélioré. Les nouvelles venues, sur le premier trou, font un putt, puis sur le deuxième trou une approche et un putt, etc. Jamais la longueur du trou n’excédera 60 mètres et la balle sera toujours placée sur un tee. Enfin, dernier maillon, et non des moindres, des leviers de développement de ce sport : les entreprises. Les associations issues du monde du travail ont un vivier de licenciés très motivés et leur esprit de compétition est un formidable argument pour initier de nouveaux golfeurs et refaire ainsi le match de leur scramble le lundi matin autour de la machine à café. En 2013, c’est l’association d’entreprise PSY Golf qui a réuni le plus grand nombre de nouveaux venus pour la seconde année consécutive. Le challenge est lancé pour 2014. Toutes ces opérations se déroulent à l’année ou presque, soit de mars à novembre, et sont consultables à partir de la cartographie en ligne du site de la Fédération, rubrique Débuter. 9 NEWS Textes de Sébastien Cachard-Berger Photos AFP L’Eisenhower Tree n’est plus Dwight Eisenhower aura finalement été exaucé. Quarante-cinq ans après le décès du président américain, l’arbre le plus célèbre de la planète golf n’est plus. Sérieusement endommagé par une violente tempête au cours du mois de février, l’Eisenhower Tree, l’un des symboles du Masters, a dû être rasé. Gardien du trou 17 de l’Augusta National, ce pin de 20 mètres de haut, mordant généreusement sur la gauche du fairway, obligeait les joueurs à le contourner depuis le tee d’un subtil effet droitegauche. A moins de passer par-dessus ? Après l’avoir si souvent heurté, l’ancien président américain avait demandé aux dirigeants du club géorgien de déplacer l’arbre, ceux-ci préférant lui donner son nom. « En arrivant au 17, je pensais toujours à rester le plus loin possible de cet arbre, raconte Jack Nicklaus. Je me suis si souvent insulté après l’avoir tapé… C’était un sacré dilemme pour les joueurs. Mais, avec le recul, il manquera énormément. » OFFRE SPéCIALE D’ABONNEMENT Pebble remercie l’inspecteur Harry ABONNEZ-VOUS à 19e * pour 4 numéros Harrington touché par un cancer Padraig Harrington souffre d’un cancer de la peau. Interrogé par une radio irlandaise, le triple vainqueur de Majeur a révélé qu’il s’était fait retirer un certain nombre de tâches cancéreuses sur le visage. Après avoir perdu son père d’un cancer en 2005, le joueur de 42 ans est à son tour touché par la maladie. Rassurant sur son état de santé, l’Irlandais aux 28 victoires chez les professionnels souhaitait attirer l’attention sur la prévention de la maladie : « Mon père avait les symptômes mais n’y a pas fait attention. C’est dans la nature des Irlandais, particulièrement chez les hommes âgés, déclarait-il. Heureusement pour moi, je suis à l’opposé de mon père. Quand j’ai une douleur, je vais chez le médecin, c’est parfois difficile mais on sent beaucoup mieux après. Il y a des choses à faire pour éviter la maladie, à commencer par une hygiène de vie saine. » L’épisode prête à sourire mais aurait bien pu tourner au drame. Steve John, directeur de l’AT&T National Pro Am, dînait en compagnie de bénévoles à la veille du tournoi lorsqu’il commença à s’étouffer avec un morceau de fromage. Présent parmi les convives, Clint Eastwood fut le plus prompt à réagir. « Cela avait l’air sérieux, racontera plus tard l’interprète de l’inspecteur Harry. J’ai vu la panique dans son regard alors que sa vie défilait devant ses yeux. » Malgré ses 83 ans, l’acteur parvint à exécuter la méthode de Heimlich pour sauver le directeur du tournoi californien. Du haut de ses 90 kilos, John n’en revenait toujours pas au moment de se confier aux journalistes : « Malgré mon poids, il a réussi à me soulever dans les airs à trois reprises ! » Jimmy Walker, vainqueur à Pebble Beach, peut lui aussi remercier Eastwood : le tournoi n’aurait peut-être pas eu lieu sans lui… au lieu de 24 e * Par rapport au prix de vente au numéro. Offre réservée pour la France métropolitaine. Vous pouvez acquérir séparément les parutions de Practice en kiosque au prix de 6 euros. Conformément à la législation en vigueur, vous disposez d’un droit d’accès et de rectification pour toute information vous concernant. Si vous souhaitez l’exercer, veuillez vous adresser à notre service clientèle au 01 40 93 25 31 OUI, je m’abonne à Practice pour 4 numéros. Je règle la somme par chèque à l’ordre de PGA FRANCE. Glissez ce bulletin et votre règlement dans une enveloppe L’Espagne fait son come back Place forte du golf continental européen il y a quelques années, l’Espagne, secouée par la crise économique, avait petit à petit disparu du calendrier du circuit européen. Hôte de sept tournois en 2011, la péninsule ibérique n’en accueillait plus qu’un l’an passé. Annoncée le 12 février, la création du NH Collection Open sur le parcours de la Reserva de Sotogrande en Andalousie devrait faire plaisir aux compatriotes de Sergio Garcia. « Nous sommes ravis d’annoncer la tenue de ce nouveau tournoi dans le sud de l’Europe, déclarait dans un communiqué le circuit européen. C’est un signe de rétablissement après les difficultés économiques connues par la région. » Prévu du 3 au 6 avril prochain, soit un mois avant l’Open d’Espagne, ce nouveau tournoi modestement doté (600 000 euros), sera co-sanctionné par l’European Tour et le Challenge Tour. affranchie adressée à : “ La plupart des gens travaillent toute leur vie pour pouvoir éventuellement prendre leur retraite et aller jouer au golf. Moi j’ai joué au golf toute ma vie et quand j’ai arrêté, je suis allé travailler PGA FRANCE - 2, avenue du Golf 78280 Guyancourt NOM Date de naissance PRéNOM ADRESSE CODE POSTAL ” VILLE Jack Nicklaus, pas vraiment du genre à savourer la retraite. TéL E-mail 10 11 11 Actu – PGA Tour Textes de Alexandre Mazas - Photos AFP Le magicien français Fin janvier, Victor Dubuisson s’envolait pour les États-Unis, avec pour objectif de marquer rapidement les premiers points nécessaires à l’obtention de ses droits de jeu complets sur le PGA Tour. Un mois plus tard, le Français, héros malheureux de la finale du championnat du monde de match play, est devenu une star du circuit américain. Exceptionnel. 12 13 Actu – PGA Tour A bsent des parcours depuis sa fin de saison 2013 en boulet de canon – victoire en Turquie et 3e place à Dubai – Victor Dubuisson fait sa reprise en Afrique du Sud début janvier, en toute discrétion. Au Volvo Golf Champions, le tournoi de reprise réunissant les vainqueurs de la saison précédente, le Français passe mine de rien à deux doigts d’un nouveau succès. Présent en dernière partie le dimanche grâce à trois cartes consécutives de 69 sur l’exigeant Durban Country Club, il se contente finalement d’une 5e place de l’épreuve, à trois coups de Louis Oosthuizen. La faute à un putting en panne lors d’un dernier tour joué par 35° de chaleur, pour une ultime carte dans le par. Déçu, le Français préfère néanmoins retenir les aspects positifs de sa semaine : « C’est dommage car la victoire était accessible. C’était une journée sans, c’est le golf... Je vais surtout retenir que pendant deux tours je n’ai pas du tout été dans la balle et que je n’ai rien lâché, livre-til aux envoyés spéciaux de Journal du Golf. Auparavant j’aurais pu faire un carnage dans ce genre de journées, surtout avec un vent si irrégulier. C’est très encourageant pour la suite. » 59e À TORREY PINES Préférant faire l’impasse sur les tournois suivants au Moyen-Orient, Dubuisson débarque aux États-Unis fin janvier pour y disputer sa première épreuve, le Farmers Insurance Open à Torrey Pines. Bénéficiant d’une des sept invitations auxquelles il peut prétendre en 2014 en tant que non-membre du PGA Tour, le Cannois signe une performance en demiteinte. S’il franchit le cut grâce à un très bon 69 lors du deuxième tour, il vit en revanche un week-end compliqué sur les greens ultra-rapides du parcours californien pour terminer à une anonyme 59e place. Là encore, Dubuisson sait se montrer philosophe malgré la déception : « Tous les Européens qui débarquent sur le PGA Tour passent par là. Je ne pense pas que le niveau de jeu soit plus élevé qu’en Europe, il faut juste s’habituer aux conditions de parcours. Les greens sont plus rapides, du coup on n’a pas les mêmes pentes à jouer. Il faut putter plus fin. Les chips au bord des greens, avec ce gros rough, sont aussi différents. Je pense qu’il va me falloir trois ou quatre tournois pour m’habituer à tout ça, » déclare-t-il, toujours au Journal du Golf. 13e À PEBBLE BEACH Non invité au Waste Management Phoenix Open la semaine suivante, on retrouve Victor Dubuisson toujours en Californie la semaine d’après, où il dispute le mythique AT&T Pebble Beach National Pro Am. Ragaillardi par la présence de son entraîneur Benoît Ducoulombier et de sa petite amie, le Français aligne trois tours de qualité variable à Monterey Peninsula (73, +2), Pebble Beach (67, -5) et Spyglass Hill (74, +2). Sévèrement frustré par samedi sans réussite, le jeune homme craque au 18 (son 9e trou, double bogey) et au 2 (double bogey aussi), avant de se reprendre en signant deux birdies en fin de partie pour finalement franchir le cut tranquillement. « Il s’est mis un peu dans le rouge. Le cadet n’a pas réussi à lui parler a ce moment-là. Victor, ce n’est pas simple quand il est comme ça, explique Benoît Ducoulombier. Je l’ai quand même vu au trou numéro 4 refaire ses routines. Il s’était raisonné. » Le dimanche, loin de l’attention entourant les dernières parties, Dubuisson signe un très costaud 69 (-3) dans des conditions éprouvantes, et se classe finalement 13e du tournoi. Une bonne performance, mais certainement pas un aboutissement. 40e À RIVIERA Le Riviera Country Club, théâtre du Northern Trust Open, est la troisième étape du périple de Dubuisson sur la côte ouest des ÉtatsUnis. Dans la banlieue de Los Angeles, le Français est de nouveau livré à lui-même, coach et « girlfriend » étant repartis en France. Loin, très loin du duel de titans du dernier tour entre les cogneurs Bubba Watson et Dustin Johnson, il navigue toute la semaine dans le ventre mou du leaderboard. Malgré un grand jeu tout à fait à la hauteur des meilleurs joueurs du circuit américain, la réussite lui fait cruellement défaut au putting. Quarantième du tournoi à treize coups de la tête, Dubuisson 14 grappille quelques milliers de dollars supplémentaires qui lui permettent de dépasser les 150 000 dollars de gains sur son début de saison. En trois tournois joués, le Cannois a déjà fait un tiers environ du chemin qui le mènera à décrocher ses droits de jeu à temps plein sur le PGA Tour pour le reste de l’année. C’est honnête, c’est même bien, mais ça ne satisfait pas le 30e joueur mondial : « Mes objectifs doivent être plus élevés. Je sais que j’en ai la capacité ». À L’AISE À L’ACCENTURE Les montagnes rocailleuses parsemées de cactus géants du désert du Sonora, dans l’Arizona, sont le décor de la quatrième étape des pérégrinations de « Dubush » en Amérique. Une fois par an, les 64 meilleurs mondiaux s’y réunissent pour un tournoi à élimination directe façon duel de western. Novice dans ce WGC-Accenture Match Play Championship, le Français ne fait pas les gros titres après sa victoire 5&4 face à l’Américain Kevin Streelman, 41e mondial, lors du premier tour. À peine plus au second, où il se défait sans s’affoler du Suédois Peter Hanson 3&1 dans une rencontre plus serrée que la veille. Lors du troisième tour, Dubuisson domine 1up l’Américain Bubba Watson – vainqueur huit jours plus tôt à Riviera – malgré une grosse pression du gaucher sur les derniers trous. « Doubouisson » ou « Dioubouissonne », les commentateurs américains hésitent sur la prononciation, mais connaissent désormais son nom. Sur un nuage, le « Frenchy » aligne ensuite à son tableau de chasse deux bêtes de match play, le Nord-Irlandais Graeme McDowell en quarts (1up) et le Sud-Africain Ernie Els en demies (1up), dans deux duels à couteaux tirés. UNE FINALE D’ANTHOLOGIE Le dimanche midi, le voilà au départ de la finale face à l’Australien Jason Day, 26 ans, 11e mondial et quatre podiums en Majeurs ces trois dernières saisons. Fatigué et sans doute tendu par l’enjeu, « Dubush » voit son rival prendre les devants sur l’aller pour mener 3up après 9 trous. Sept trous plus loin, la situation reste compromise puisque le Français est 2 down avec deux trous à jeu. C’est le moment que choisi Dubuisson pour faire appel à la magie : un mât planté au 17 depuis un bunker de fairway pour un birdie de 3 mètres lui permet de revenir 1 down, avant d’égaliser au 18 grâce à une magistrale sortie de bunker-putt tandis que Day reste court dans la ligne pour empocher le titre. Contre toute attente, les deux hommes partent en play-off... Égaré aux abords du green du 1 puis du 9, le magicien sort deux chips miraculeux depuis les cactus pour sauver à chaque fois son par, sous les yeux incrédules d’un Jason Day hilare. Au 10, les deux hommes partagent le trou avec un bogey. Au 14, Dubuisson a son seul putt pour gagner, mais sa tentative s’échappe sur la gauche juste avant d’arriver au trou. Au 18, cinquième trou de play-off de cette finale sublime, un mauvaise rebond envoie son chip à 8 mètres du trou, alors que Day dépose le sien à 40 centimètres : la messe est dite. LE MASTERS À L’HORIZON « Mon objectif était de gagner, j’en avais la possibilité, donc je suis un peu déçu. C’est le golf... J’ai fait des très bons coups, et aussi des très mauvais. Je me suis battu, mais Jason était très difficile à avoir aujourd’hui, » reconnaît, amer mais lucide, le Français au micro de l’envoyé spécial de Journal du Golf. Salué par son adversaire, adopté par le public américain et félicité par de nombreux joueurs actuels et anciens sévissant sur Twitter, Dubuisson passe en un week-end du statut d’anonyme à celui de star. Et s’il doit laisser le titre à un Jason Day méritant, il n’a pas tout perdu : un chèque de 906 000 dollars lui permet de décrocher ses droits de jeu complets pour 2014 et 2015, et les points mondiaux marqués sur ce tournoi le qualifient à 99 % pour la prochaine Ryder Cup. « Au moins il y a la carte du PGA Tour jusqu’à fin 2015, mais c’est vrai que je suis déçu car je sais que j’ai la capacité de gagner, et je ne veux pas me contenter de cela ». On attend la suite – WGC-Cadillac Invitational, EurAsia Cup et Shell Houston Open en attendant le Masters – avec impatience ! LES « FRENCHIES » SUR LE PGA TOUR Avant Victor Dubuisson, d’autres joueurs français ont décroché leurs droits de jeu sur le PGA Tour. Thomas Levet 1993 : se classe 22e de la Q-School et décroche sa carte pour la saison suivante. 1994 : 10 tournois joués, 1 cut franchi, 2200 dollars, 310e de la money list : perd sa carte. 2002 : obtient ses droits de jeu pour 2003 grâce à ses 532 186 dollars de gains en tant que non-membre sur des épreuves comptant pour le PGA Tour, et notamment sa 2e place au British Open. 2003 : 26 tournois joués, 16 cuts franchis, 470 021 dollars, 133e de la money list : perd sa carte. 2004 : son statut de joueur de Ryder Cup lui permet de bénéficier de deux années d’exemption automatique sur le PGA Tour, un privilège depuis supprimé par le circuit américain. 2005 : 20 tournois joués, 9 cuts franchis, 485 343 dollars, 150e de la money list. 2006 : 18 tournois joués, 9 cuts franchis, 163 110 dollars, 200e de la money list : perd sa carte. 2007 : 5 tournois joués sur exemption médicale, aucun cut franchi. Jean Van de Velde 1999 : obtient ses droits de jeu pour 2000 grâce à ses 344 526 dollars de gains en tant que non-membre sur des épreuves comptant pour le PGA Tour, et notamment sa 2e place au British Open. 2000 : 22 tournois joués, 14 cuts franchis dont deux 2es places, 774 249 dollars, 60e de la money list : conserve sa carte. 2001 : 17 tournois joués, 9 cuts franchis, 247 014 dollars, 158e de la money list : perd sa carte. Grégory havret, enfin, aurait pu jouer la saison 2011 sur le PGA Tour grâce aux 810 000 dollars de gains amassés grâce à sa 2e place à l’US Open 2010, mais le Rochelais a décidé de ne pas saisir l’opportunité. Avant Victor Dubuisson, des Français non-membres ont disputé des tournois réguliers du PGA Tour, hors Majeurs et WGC, par le biais des qualifications ou grâce à des invitations : l’amateur Philippe Ploujoux (World Series of Golf 1981), Jean Van de Velde (Southern Open 1989, Pebble Beach National pro-Am 1991), Pierre-Henri Soero (Puerto Rico Open 2010, Transitions Championship 2012), et Thomas Levet (Mayakoba Classic 2010). Pour conclure, l’amateur Julien Brun disputera fin mai prochain le Crowne Plaza Invitational at Colonial, un tournoi régulier du PGA Tour pour lequel il a décroché une invitation grâce à sa victoire au Spirit International Amateur en novembre dernier. 15 ACTU – Les Français Omega Dubai Desert Classic 2 février Textes de Alexandre Mazas - Photos AFP Wattel encore sur le podium Troisième de l’Alfred Dunhill Championship et 4e du Nelson Mandela Championship, deux tournois disputés en Afrique du Sud en décembre dernier mais comptant pour la saison 2014 du circuit européen, Romain Wattel était déjà le Français le plus en vue de l’hiver. Ses performances dans les Émirats, lors des trois tournois du Desert Swing à Abu Dhabi, au Qatar puis à Doha, l’ont tout simplement propulsé parmi les Européens les plus chauds du moment. En milieu de classement à Abu Dhabi (45e), le joueur formé à Bussy a pris la semaine suivante la 11e place du Qatar Masters, à quatre longueurs du play-off entre l’Espagnol Sergio Garcia, vainqueur, et le Finlandais Mikko Ilonen. Seul un 3e tour moyen a privé Wattel d’un meilleur résultat, le Montpelliérain ayant excellé le reste de la semaine (67, 68, 74 et 67) pour terminer à -12 total. Scénario presque identique la semaine suivante à Dubai, où Wattel s’est idéalement lancé par un 68 avant de rétrograder le vendredi avec un 73. Mais grâce à deux superbes cartes de 67 et 66 le week-end, l’élève d’Olivier Léglise a réussi à prendre la 3e place de l’un des tournois réguliers les plus relevés de la saison, à seulement deux coups du vainqueur écossais Stephen Gallacher. Pour le Français, désormais 15e de la Race to Dubai avec 275 000 euros en poche et d’ores et déjà assuré de conserver sa carte l’an prochain, le travail technique de fond sur son swing entamé depuis un an avec son entraîneur semble tout près d’être enfin concrétisé par une victoire. Volvo Golf Champions Trois bleus dans le top 10 12 janvier Les Français ont brillé pour l’épreuve d’ouverture du circuit européen, qui réunissait en Afrique du Sud les vainqueurs de tournoi de la saison précédente. En l’absence de Grégory Bourdy, forfait sur blessure, les trois autres tricolores qualifiés pour ce Volvo Golf Champions ont joué les premiers rôles à Durban. Raphaël Jacquelin, leader à l’issue du premier tour, a bien réagi après deux journées moyennes pour prendre la 5e place. Le Lyonnais termine à trois longueurs du héros local Louis Oosthuizen, qui a réussi l’exploit de conserver son titre. Victor Dubuisson aurait pu viser plus haut sans un dimanche en demi-teinte : 2e au départ du dernier tour, il a rétrogradé en 5e position. Quant à Julien Quesne, moins bien parti que ses compatriotes, il a réalisé un week-end canon pour s’offrir la 8e place. Raphaël Jacquelin CLASSEMENT FRANçAIS hommes Asian Tour Q-School 15 février Weber et Gros qualifiés Un an après être devenu le premier Français à décrocher sa carte du circuit asiatique, Lionel Weber a réussi à conserver ses droits de jeu pour une saison supplémentaire. L’Alsacien de 23 ans a pris la 7e place de la finale des cartes en Thaïlande, une semaine après s’être extirpé des qualifications disputées au même endroit. Auteur d’un seul top 10 en douze apparitions l’an dernier, il tentera de faire mieux que sa 103e place à l’ordre du mérite, le top 80 étant nécessaire pour garder sa carte. Weber ne sera pas seul à viser cet objectif puisque Sébastien Gros, un Lyonnais de 24 ans passé pro en 2011, a lui aussi pris la 7e place de l’épreuve. Weber débutera sa campagne 2014 par l’étape asiatique de qualification pour le British Open prévue les 6 et 7 mars en Thaïlande, alors que Gros fera ses premiers pas sur l’Asian Tour en avril. 16 Pos. Nom Prénom Gains Tournois joués 1 DUBUISSON Victor 987 206 € 7 2 WATTEL Romain 274 203 € 6 3 JACQUELIN Raphaël 133 480 € 4 4 QUESNE Julien 113 395 € 4 5 LEVY Alexander 80 735 € 8 6 SADDIER Adrien 67 303 € 6 7 STAL Gary 42 976 € 7 8 RIU Victor 39 088 € 8 9 BOURDY Grégory 32 440 € 3 10 CALMELS François 27 326 € 8 11 HAVRET Grégory 16 702 € 5 12 LEVET Thomas 13 486 € 6 13 GUERRIER Julien 11 840 € 1 14 DUBOIS Édouard 9 963 € 3 15 ANTONELLI David 7 896 € 6 Au mardi 25 février 2014 Actu – PGA Tour Textes de Alexandre Mazas - Photo AFP Actu – European Tour Texte de Alexandre Mazas - Photo AFP Sergio sourit à nouveau Zach est d’attaque 5e place de cette même FedExCup, le natif de l’Iowa a encore élevé son niveau de jeu. Après un succès en Presidents Cup avec l’équipe américaine début octobre (trois victoires et une défaite en quatre matches), Johnson a conclu 2013 – on parle de l’année calendaire, puisque l’actuelle saison du PGA Tour a débuté mi-octobre – par une victoire de gala, se payant le luxe de dominer Tiger Woods au Northwestern Mutual World Challenge. Dans cette épreuve non officielle mais réunissant un champ restreint de 18 joueurs tous membres du top 50 mondial, Zach a remonté en sept trous quatre coups de retard sur le numéro 1 mondial, enquillé un improbable pitch de 50 mètres depuis la dropping zone pour sauver son par au 18, et fait craquer un Tigre en panne de putting au premier trou de mort subite. « Ce qu’il a fait est impressionnant. Il m’a eu », lâchera ce dernier, complètement abasourdi. En remportant le Hyundai Tournament of Champions, première épreuve de l’année sur le PGA Tour, trois semaines après avoir dominé Tiger Woods en play-off au Northwestern Mutual World Challenge, Zach Johnson s’est imposé comme l’un des joueurs les plus chauds de l’hiver outre-Atlantique. Je sais que c’est nécessaire, que ça sera bon pour moi et pour ma famille, mais j’hésite car je joue bien en ce moment. » C’est peu dire que Zach Johnson joue bien en ce moment, après avoir aligné une victoire à Hawaii et deux autres top 10 en ce début de saison. C’est au sortir d’un fantastique dernier tour en 62 au Humana Challenge que l’Américain a lâché ces mots avec un petit rictus de satisfaction. Troisième de l’épreuve californienne à trois longueurs de Patrick Reed, Johnson s’est offert un mois de break, d’abord en famille puis à l’entraînement, afin de recharger les batteries. Dans sa ligne de mire, le WGC-Cadillac Championship et le Masters, les deux grands rendez-vous du début de saison. Mais, empreinte d’une grande modestie et d’un art consommé de la litote, l’affirmation « je joue bien » est loin de refléter pleinement le niveau de jeu stratosphérique déployé par l’Américain depuis quelques mois : avant son élimination au premier tour du WGC-Accenture Match Play Championship, son score cumulé sur ses six sorties précédentes était de 82 sous le par ! TIGER DOminé en mano a mano Dans la foulée d’une saison auréolée d’un succès au BMW Championship, troisième levée des play-offs de la FedExCup, et bouclée avec brio à la 18 hawaï, onzième succès en carrière Mais la belle série du vainqueur du Masters 2007 ne s’est pas arrêtée là. Présent à Maui pour le tournoi de reprise du circuit américain début janvier, le joueur de 37 ans a livré une nouvelle démonstration de force sur les greens hawaïens face à la quasi-totalité des vainqueurs de tournoi de la saison passée. Auteur lors du troisième tour de sa seule carte au-dessus du par (74) depuis le début de l’exercice 2013-14 du PGA Tour, Johnson a mis tout le monde d’accord le dimanche pour remporter son 11e succès et intégrer pour la première fois de sa carrière le top 10 planétaire, en 7e position. Passé 6e depuis grâce à deux autres top 10 au Sony Open (8e) et au Humana Challenge (3e), ce fervent baptiste (il n’avait pas manqué de remercier Jésus Christ au moment d’enfiler sa veste verte) s’est incontestablement imposé comme l’un des joueurs les plus en vue de l’hiver de l’autre côté de l’Atlantique. un deuxième majeur en 2014 ? S’il n’est pas, et de loin, le plus gros cogneur du circuit (123e avec 258 m de moyenne), il est en revanche le plus précis (77 % de fairways touchés). C’est avant tout autour et sur les greens que Johnson excelle, comme l’indiquent ses 76 % de greens en régulation (13e), ses 64 % de sauvetages (35e) et sa 31e position au strokes gained – putting. Enfin, c’est surtout grâce à son mental que cette véritable teigne des parcours est devenue, après Woods, Mickelson et Singh, le joueur le plus titré depuis ses débuts en 2004. « De tous, c’est lui qui a la plus grosse paire. Lui et Tiger, je pense. Il n’a pas peur d’être en tête, il adore ça au contraire. Plein de joueurs n’aiment pas mener un tournoi, ils n’ont pas les tripes pour ça. Lui, il a des tripes en acier », précise crûment son caddie Damon Green. En vue lors des deux derniers Majeurs (6e au British, 8e à l’USPGA), Zach Johnson a toutes les armes pour ajouter une deuxième victoire en Grand Chelem à son palmarès. Dès cette année. Sergio Garcia en bref 34 ans Pro depuis 1999 22 victoires dans le monde (8 sur le PGA Tour, 11 sur l’European Tour, 3 sur l’Asian Tour, 3 dans d’autres épreuves) 6 victoires en compétitions par équipes : 4 Ryder Cup, 1 Seve Trophy, 1 Alfred Dunhill Cup Classement mondial : 9e (au 24 février 2014) Résultats en Majeurs : 18 top 10 en 61 participations, dont des 2e places à l’USPGA Championship 1999, au British Open 2007 (défaite en play-off), et à l’USPGA Championship 2008 Auteur cet hiver en Thaïlande et au Qatar de deux succès de prestige, Sergio Garcia a retrouvé sa place au sein du top 10 mondial. Très affûté clubs en mains, l’Espagnol jouit en plus d’une stabilité nouvelle dans sa vie personnelle. À 34 ans, il redevient un candidat crédible à la consécration en Majeur. E n deux tournois, le joueur le plus décrié de l’année 2013 est devenu l’un des plus estimés de ce début de saison 2014. Midécembre, Sergio Garcia a mis fin de fort belle façon à un an de disette, en signant au Thailand Golf Championship son premier succès depuis l’Iskandar Johor Open fin 2012. Face à des cadors du calibre de Henrik Stenson, Charl Schwartzel, Justin Rose, Rickie Fowler, Hunter Mahan ou encore Bubba Watson, l’Espagnol a livré une prestation impériale (68, 65, 65, 68, -22 total) auréolée d’un trou en un lors du deuxième tour. Mais à Chonburi, c’est surtout vers son caddie que les regards se sont tournés. Katharina Boehm, une jolie Allemande de 23 ans, était cette semaine-là son septième porteur de sac différent sur les dix-huit derniers mois, avec une différence significative par rapport aux autres : elle est la dernière conquête en date du séducteur ibérique. LE TRISTE ÉPISODE DU POULET GRILLÉ À l’image de l’Américain Patrick Reed, vainqueur en août dernier du Wyndham Championship avec son épouse dans le rôle du caddie, l’Espagnol a prouvé à son tour que l’union conjugale faisait la force. Détendu et visiblement très heureux de la présence à ses côtés de sa compagne, ancien membre des équipes juniors d’Allemagne qui vient d’achever son cursus universitaire golfique au College of Charleston, Garcia a idéalement redoré son image après sa malheureuse sortie de route du printemps dernier. Impliqué dans une énième brouille avec Tiger Woods lors du troisième tour du Players Championship en mai, il s’était tristement illustré deux semaines plus tard par une sortie totalement déplacée, à la limite de l’attaque raciste. À la question d’un journaliste : « Inviteriez-vous Woods à dîner ? », Garcia avait lamentablement répondu : « Tous les soirs, sans problème. On lui servira du poulet grillé... » Une stupide allusion à une ancienne phrase malheureuse et raciste de Fuzzy Zoeller à l’encontre du Tigre. HEUREUX EN AMOUR, HEUREUX AU GOLF Une fois n’est pas coutume, Sergio s’est vite repris. Après des excuses plates et publiques au numéro 1 mondial, l’Espagnol s’est recentré sur ce qu’il fait de mieux : jouer au golf. Deux top 10 lors des play-offs de la FedExCup, une 4e place au WGC-HSBC Champions et une 2e place au Nedbank Golf Challenge l’ont remis sur de bons rails, avant le happy end thaïlandais. Jadis passé par tous les stades du tourment suite à ses ruptures avec ses ex successives (dont la tenniswoman Martina Hingis, la fille de Greg Norman Morgan-Leigh, ou encore l’actrice Jessica Alba), Garcia a souligné l’influence bénéfique de sa nouvelle petite amie dans ses bons résultats : « C’était génial de l’avoir à mes côtés. C’est quelqu’un de très positif, qui dégage une bonne énergie, et c’est ce que j’aime chez elle. » Surfant sur ces ondes positives, l’Espagnol s’est imposé au Commercialbank Qatar Masters fin janvier, soulevant son 11e trophée sur le circuit européen. Vainqueur en play-off du Finlandais Mikko Ilonen, il a du même coup signé son retour dans le top 10 mondial, cinq ans après avoir atteint la 2e place. JAMAIS TROP TARD POUR DEVENIR MAJEUR Aujourd’hui 9e joueur mondial, le quintuple vainqueur de la Ryder Cup (2002, 2004, 2006 et 2012 en tant que joueur, 2010 en tant que vicecapitaine) devrait selon toute logique être du voyage à Gleneagles en septembre prochain. Mais surtout, il redevient un candidat crédible à la victoire en Majeur. Auteur de 18 top 10 dans le Grand Chelem, le plus récent étant sa 8e place au Masters 2013, l’ex-« Niño » donne enfin les signes d’une maturité humaine à la mesure de son talent golfique. Et même si cela fait quinze ans qu’on l’annonce, 2014 est peut-être enfin la bonne année pour soulever un trophée majeur. Sergio n’a que 34 ans après tout, et c’est à peu près à cet âge-là que s’y sont mis Phil Mickelson (33 ans au Masters 2004), Padraig Harrington (36 ans au British Open 2007) ou encore Angel Cabrera (37 ans à l’US Open 2007). 19 Actu – European Tour Textes de Alexandre Mazas Actu – PGA Tour Textes de Alexandre Mazas Photos AFP Jason Day, roi du match play WGC – Accenture Match Play 23 février Malgré les doutes de plus en plus persistants sur sa pérennité, la dernière édition du championnat du monde de match play a peut-être sauvé l’avenir du tournoi. Bien que privé de trois des quatre meilleurs joueurs du monde, Tiger Woods, Adam Scott et Phil Mickelson ayant préféré consacrer leur semaine à d’autres priorités, le spectacle offert par les 64 participants de la première des quatre levées des World Golf Championships a été somptueux. Et pas seulement parce qu’un Français, Victor Dubuisson, s’y est illustré en s’inclinant en finale après cinq trous de mort subite, mais avant tout par la qualité de ce véritable show golfique où les joueurs s’affrontent en un contre un dans un tableau à élimination directe, selon une formule très rarement utilisée dans le golf professionnel moderne. De l’avis de tous les observateurs, la victoire de Jason Day face à un héroïque Dubuisson au terme d’une finale d’une exceptionnelle intensité est amplement méritée. L’Australien a en effet été le joueur le plus performant dans l’Arizona, sortant tour à tour Thorbjörn Olesen, Billy Horschel, George Coetzee, Louis Oosthuizen et Rickie Fowler avant d’affronter le Français pour le titre. En finale, il a continué à s’accrocher malgré la remontée du Français (2 down à deux trous de la fin) et ses chips magiques sur les deux premiers trous du play-off. À 26 ans, le récent vainqueur de la Coupe du monde ajoute un second titre du PGA Tour à son palmarès près de quatre ans après le HP Byron Nelson Championship, et grimpe au 4e rang mondial. Abu Dhabi Championship 19 janvier Photos AFP Walker, l’inconnu devenu superstar Pro depuis 2001 et membre du PGA Tour depuis 2005, Jimmy Walker n’avait guère fait parler de lui en neuf années de présence sur le circuit marquées par deux descentes vers la deuxième division. En 188 tournois joués, le natif de l’Oklahoma n’avait compilé que trois maigres podiums et aucun top 20 en six Majeurs disputés. Sa victoire au Frys.com Open mi-octobre, dans le premier tournoi de la saison 2013-14 du PGA Tour, n’a donc pas fait beaucoup de bruit, l’épreuve californienne ayant été désertée par la quasi-totalité des meilleurs du circuit américain. Mijanvier à Hawaï, Walker commençait à intriguer davantage en remportant au Sony Open son deuxième trophée, face à un champ de joueurs nettement plus relevé. Seul multiple vainqueur cette saison sur le PGA Tour, le joueur de 35 ans n’a pas tardé à signer un triplé historique en remportant début février le Pebble Beach National Pro-Am. Impérial durant trois tours (66, 69 et 67) qui lui permettaient d’aborder le dernier avec sept coups d’avance, Walker a survécu à un dimanche compliqué pour conserver au bout de la nervosité une longueur d’avance sur Dustin Johnson. Avec trois titres en huit tournois, ce joueur inconnu il y a six mois signait un exploit colossal, puisque seuls Tiger Woods, David Duval et Phil Mickelson avaient réussi un tel début de saison depuis 1995. Désormais confortable leader de la FedExCup et 24e joueur mondial, l’Américain sera l’un des hommes à suivre cette saison dans les Majeurs et en Ryder Cup. Waste Management Phoenix Open Succès de prestige pour Larrazábal 2 février Woods, Stenson, McIlroy et la quasi-totalité des anciens vainqueurs étaient réunis à l’Emirates Golf Club pour le 25e anniversaire du tournoi, qui présentait le plus beau plateau de son histoire. Personne n’a vu venir Stephen Gallacher, pourtant sacré ici même l’an dernier, le Dubai Desert Classic présentant la particularité de n’avoir jamais été remporté deux années de suite par le même joueur. En embuscade après deux premiers tours en 66 et 71, l’Écossais a dicté sa loi le week-end, signant deux retours de feu le samedi (-9 sur 9 trous pour une carte de 63) et le dimanche (-4 pour un 72). En tête à neuf trous de la fin, Rory McIlroy a flanché pour terminer à une décevante 9e place. À 39 ans, Gallacher remporte son 3e tournoi de l’European Tour après ce même Desert Classic en 2013 et le Dunhill Links Championship en 2004. 20 Omega Dubai Desert Classic 2 février 9 février Stadler, vainqueurs de père en fils Trois jours avant son 34e anniversaire, Kevin Stadler a enfin soulevé son premier trophée sur le PGA Tour. Quatre fois vainqueur sur la 2e division US et lauréat sur l’European Tour du Johnnie Walker Classic en 2006, le corpulent Américain disputait son 239e tournoi sur son circuit domestique. Grâce à un par bien sauvé sur le 18 du TPC Scottsdale, il s’impose enfin, un coup devant son compatriote Bubba Watson coupable d’un bogey fatal sur ce même trou, et le Canadien Graham DeLaet. Propulsé aux portes du top 50 mondial, Stadler décroche du même coup une invitation pour le Masters début avril. Lors du premier Majeur de la saison, il retrouvera parmi les engagés son père Craig, sacré à Augusta en 1982 et lauréat à 12 autres reprises sur le PGA Tour. Les Stadler seront les premiers père et fils à jouer le Masters ensemble. Première étape du Desert Swing, l’Abu Dhabi HSBC Golf Championship a été remporté par Pablo Larrazábal, vainqueur en -14 grâce à quatre cartes de 69, 70, 68 et 67. Le bouillant Espagnol s’est offert le scalp de deux des grands favoris du tournoi, l’Américain Phil Mickelson et le Nord-Irlandais Rory McIlroy, en gardant grâce à un ultime birdie plein de sang-froid au 18 un coup d’avance sur les deux stars. À 30 ans, le joueur originaire de Barcelone signe un troisième succès de prestige sur l’European Tour après l’Open de France Alstom en 2008 et le BMW International Open en 2011. Désormais aux portes du top 50 mondial, Larrazábal est tout près de décrocher sa qualification pour le Masters début avril, le premier Majeur de la saison auquel il avait participé en 2003... en tant que caddie de son frère aîné Alejandro. Gallacher conserve son titre AT&T Pebble Beach National Pro-Am Watson renoue avec la victoire Northern Trust Open 16 février Le fantaisiste et surpuissant gaucher n’avait rien gagné depuis son sacre à Augusta lors du Masters 2012. Auteur d’une saison 2013 très moyenne avec seulement trois top 10 au compteur, Bubba Watson venait tout juste de gâcher une occasion en or au Phoenix Open, offrant sur un plateau la victoire à Kevin Stadler. Mais quinze jours plus tard à Riviera, l’Américain a fini par retrouver le chemin du succès en remportant de manière convaincante le Northern Trust Open. Idéalement placé à l’entame du dernier tour après trois cartes de 70, 71 et 64, Watson a superbement repoussé les assauts de Dustin Johnson lors du dernier tour, signant un nouveau 64 vierge de tout bogey pour s’imposer à -15 de deux coups. À 35 ans, le Floridien signe son 5e succès sur le PGA Tour et réintègre le top 15 mondial. 21 ACTU – Les Françaises Textes de Alexandre Mazas ACTU – Circuits féminins Textes de Alexandre Mazas Photos AFP Photos AFP Bons débuts d’Icher et Delacour Trois semaines après le Pure Silk Bahamas LPGA Classic, tournoi d’ouverture du circuit américain où elles ont pris respectivement la 30e et la 65e place, les deux Françaises membres du LPGA Tour se sont illustrées pour leur deuxième sortie en 2014 en Australie. Karine Icher, qui évolue aux États-Unis depuis 2005, n’est plus en effet la seule Française outre-Atlantique puisqu’elle a été rejointe par Perrine Delacour. En septembre dernier, la Picarde de 19 ans a terminé 9e du Symetra Tour – la deuxième division US – pour décrocher ses droits de jeu sur le grand circuit cette saison. Si le premier tournoi aux Bahamas a été bouclé sans grand éclat pour les deux tricolores, le second leur a en revanche permis de briller. Disputé au Victoria Golf Club, un parcours de la fameuse sandbelt aux environs de Melbourne, l’ISPS Handa Women’s Australian Open a en effet souri aux Françaises. En course pour la victoire jusqu’à quelques trous de la fin, Icher se classe finalement 3e à deux coups de l’Australienne Karrie Webb. Une semaine de grande qualité (69, 68, 70 et 71, -10 total) sur un tracé exigeant lui permet de bien lancer sa saison et de décrocher le 32e top 10 de sa carrière sur le LPGA Tour. Quant à Delacour, en dépit d’un dernier tour délicat qui lui fait perdre deux places, elle signe néanmoins une performance remarquable (70, 73, 65 et 74, -6 total) en terminant 15e. L’élève d’Édouard Bréchignac, non qualifiée pour la mini-tournée asiatique en Thaïlande et à Singapour, retrouvera la compétition sur le LGPA Tour fin mars en Arizona. CLASSEMENT FRANçAIS femmes Pos. Nom Prénom Gains Tournois joués 1 ICHER Karine 57 903 € 3 2 DELACOUR Perrine 14 738 € 2 3 KLATTEN Joanna 12 339 € 4 4 RICORDEAU Marion 9 594 € 4 5 DERREY Valentine 8 304 € 4 6 NOCERA Gwladys 6 051 € 4 7 AFONSO Caroline 1 919 € 3 8 VILATTE Alexandra 1 100 € 3 9 CAUDAL Anne-Lise 675 € 2 10 BOINEAU Isabelle 332 € 1 10 GRECIET Julie 332 € 1 10 KIRKLAND Cassandra 332 € 1 13 GIQUEL-BETTAN Sophie 255 € 1 14 ROQUES Virginie 132 € 1 Women’s Australian Open 16 février Cheyenne Woods DANS LES PAS DE TIGER LET – Australian Ladies Masters 9 février Klatten s’éclate aux antipodes New South Wales Open Jusqu’à ce dimanche 9 février, Cheyenne Woods n’était encore que la nièce de Tiger, une jeune golfeuse certes prometteuse mais dont la réputation tenait davantage à son célèbre patronyme qu’à ses accomplissements clubs en mains. Une première saison sur le Ladies European Tour conclue dans l’anonymat d’une 78e place à l’ordre du mérite (8 cuts passés en 11 tournois, une 12e place comme meilleur résultat), continuait à apporter de l’eau au moulin des sceptiques, convaincus que la fille d’Earl Jr., le demi-frère aîné de Tiger, devait davantage ses invitations (par exemple à Évian en 2012 et 2013) à sa parenté et à son irréprochable plastique qu’à un swing à l’esthétique pourtant authentiquement sublime. Mais ce 9 février dans le Queensland, Cheyenne, 23 ans, est devenue la première Woods à soulever un trophée en 2014 en remportant l’Australian Ladies Masters. En tête après deux tours grâce à des cartes de 69 et 67 sur le par 73 du Royal Pines Resort, la native de Phoenix a parfaitement géré son week-end, contenant en 71 et 69 les assauts de la révélation australienne Minjee Lee. Woods s’impose au final en -16 avec deux coups d’avance sur sa rivale amateur, et face à un champ de joueuses comprenant quelques pointures comme Caroline Hedwall, Jessica Korda, Yani Tseng, Gwladys Nocera ou encore Lee-Anne Pace. « Je suis tellement fier de toi », a gentiment twitté tonton Tiger. Un an et demi après une première victoire sur un tournoi mineur aux États-Unis, Woods lance enfin, et de manière idéale, sa jeune carrière. 26 janvier Présente en Australie dès le début janvier pour un mois et demi de compétition, Joanna Klatten a pleinement tiré profit de son séjour aux antipodes. Victorieuse coup sur coup, le 7 et le 10, de deux tournois mineurs disputés sur un seul tour, la Parisienne a confirmé sa grande forme en remportant quinze jours plus tard le New South Wales Open. À l’Oatlands GC, elle a d’abord rendu deux cartes de 70 (-2) pour pointer à cinq coups de la tête à la veille du dernier tour. Gardant le meilleur pour la fin, la joueuse de SaintCloud a signé un exceptionnel 63 (-9) le dimanche, record du parcours, pour devancer de trois coups la locale Nikki Campbell. C’est la deuxième victoire pro pour la nouvelle 124e joueuse mondiale, deux ans après son succès au Victorian Open, déjà en Australie. Korda s’impose en ouverture LPGA – Pure Silk Bahamas LPGA Classic 26 janvier La deuxième édition du tournoi bahaméen, qui marquait cette année le coup d’envoi de la saison sur le LPGA Tour, a souri à Jessica Korda. Un mois avant son 21e anniversaire, l’Américaine s’est offert sur le parcours d’Ocean Club à Paradise Island la deuxième victoire de sa carrière sur le circuit américain. La fille du Tchèque Petr Korda, vainqueur de l’Open d’Australie – de tennis – en 1998, confirme les promesses entrevues lors de son premier succès au Women’s Australian Open en 2012. Après trois premiers tours bouclés en 69, 66 et 72, Korda a résisté aux assauts de la numéro 3 mondiale Stacy Lewis lors du dernier tour, rendant une carte identique de 66 (-6) pour terminer à -19, un coup devant sa compatriote. La jeune fille intègre pour la première fois de sa carrière le top 25 mondial, en 23e position. Au mardi 25 février 2014 Premier top 10 pour Ricordeau Professionnelle depuis début 2011, Marion Ricordeau a signé en NouvelleZélande le premier top 10 de sa jeune carrière sur le Ladies European Tour. La Picarde a en effet pris la 6e place du New Zealand Open, grâce à trois cartes de 74, 69 et 68 sur le par 72 du Clearwater GC près de Christchurch. À -5 total, elle échoue à quatre longueurs de la gagnante, la Sud-Coréenne Mi Hyang Lee, qui a coiffé au poteau la star locale Lydia Ko. Lauréate du Terre Blanche Ladies Open 2012 sur la seconde division européenne, Ricordeau n’avait encore jamais figuré sur la première page des leaderboards à l’échelon supérieur. À 27 ans, c’est désormais chose faite. Grâce à cette performance, la championne du monde universitaire en 2008 a également décroché son ticket d’entrée pour le très sélectif Open d’Australie. 22 LPGA & LET – Australian Open New Zealand Open 2 février 16 février Webb souveraine à domicile Deuxième épreuve de la saison sur le LPGA Tour, le Women’s Australian Open – également sanctionné par le circuit européen – a été remporté par Karrie Webb. L’Australienne, qui fêtera ses 40 ans en décembre prochain, remporte son 5e open national après ses sacres en 2000, 2002, 2007 et 2008. Partie en 13e position le dimanche matin, la native du Queensland a fait parler l’expérience dans le vent qui a balayé le Victoria Golf Club lors du dernier tour. Grâce à une ultime carte de 68 (-4), elle a devancé la SudCoréenne Chella Choi d’un coup, alors que l’Américaine Paula Creamer, la Française Karine Icher et la Néo-Zélandaise Lydia Ko échouent à deux longueurs. C’est le 40e trophée sur le LPGA Tour, et le 52e tous circuits confondus, pour l’inoxydable Webb, désormais 7e joueuse mondiale. 23 tribune À chacun son jardin ! D e retour du Golf Industry Show d’Orlando, salon professionnel dédié à l’entretien des parcours, force est de constater que le marché américain perd un peu de sa splendeur d’antan sur la planète golf. La baisse du nombre d’exposants et des surfaces utilisées, dans ce pays qui n’en manque pourtant pas, démontrent que l’économie du golf aux États-Unis est en repli. Tout demeure relatif bien sûr, notamment si vous vous arrêtez au Trump National Doral Club. Racheté récemment par le milliardaire, c’est pas moins de 120 millions de dollars qui sont actuellement investis par ce dernier. Un ballet incessant de bull-dozers et une fourmilière d’individus doivent tenir les délais impartis par le boss ! Celui-ci portait sur les économies d’eau réalisées par le secteur en cinq ans : réduction en moyenne de 14 % des consommations globales en eau par les golfs ; baisse de 20 % des consommations d’eau provenant du réseau public ; utilisation d’une eau impropre à la consommation pour 90 % des golfs. Il est à noter d’ailleurs le rôle des joueurs qui doivent participer à cet effort en acceptant de pratiquer sur des espaces plus « jaunes », un gazon en apparence grillé l’été. Différent du « standard » observé en France mais également à l’extérieur de nos frontières, cet aspect visuel n’altère pas l’intérêt sportif d’un parcours, comme on a pu le constater d’ailleurs sur quelques récents British Opens. Denis Fabre Président de l’Association des directeurs de golf de France www.adgf.org Au-delà des progrès réalisés par le matériel de tonte et d’entretien, peu de nouveautés s’agissant des pesticides (herbicides, fongicides, insecticides) et de la recherche et développement sur les produits de substitution. Peu de contraintes au pays de l’Oncle Sam pour les exploitants de ces milliers de golfs quand, au même moment en France, se profile à l’horizon 2020 l’interdiction de l’usage des produits phytosanitaires pour l’entretien des espaces verts, promenades et forêts, par l’État, les collectivités locales et les établissements publics. Après les sénateurs en novembre dernier, les députés ont à leur tour adopté la proposition de loi visant à mieux encadrer l’utilisation non agricole des produits phytosanitaires. Le texte, déposé par les élus écologistes, prévoit l’interdiction pour les personnes publiques, à partir du 1er janvier 2020, d’utiliser des produits phytopharmaceutiques pour l’entretien de ces espaces accessibles ou ouverts au public. Avec une exception : les traitements et les mesures nécessaires à la destruction et à la prévention de la propagation des organismes nuisibles. Près de 40 % des communes sont déjà à « zéro phyto », selon le groupe écologiste à l’Assemblée nationale. Seraient exemptées les voies ferrées, pistes d’aéroport et autoroutes. Les pesticides pourront toujours être utilisés en cas d’urgence sanitaire. Et à partir du 1er janvier 2022, la mise sur le marché, la délivrance, l’utilisation et la détention des produits phytosanitaires pour un usage non professionnel seront interdites, exception faite des traitements et mesures visant à lutter contre les organismes nuisibles. Paula Creamer en attente sur le fairway caractéristique du 18e trou du Royal Lytham & St. Annes Golf Club, lors du British Open 2006. 24 Si, fort heureusement pour la qualité de nos parcours, les golfs ne seraient pas concernés par cette proposition de loi, il est évident que le secteur doit continuer à multiplier ses efforts visant à une culture dite « responsable » en conformité avec les standards en matière de présentation des parcours et une réduction des traitements. Ainsi, et par l’intermédiaire de la Fédération française de golf qui a su anticiper les enjeux pour la préservation de nos outils de travail, une charte nationale Golf & Environnement a été mise en place, et un premier rapport quinquennal a été remis en 2013 aux trois ministères concernés, le Sport, l’Agriculture et l’Environnement. Dans la continuité de ces travaux sur l’eau, la ffgolf, par l’intermédiaire de sa commission Environnement, vient d’engager des travaux relatifs à l’utilisation dans les golfs de produits phytosanitaires. La réglementation concernant l’utilisation de ces derniers s’est considérablement durcie et cette dynamique va se poursuivre dans les années à venir. Afin de ne pas subir ces évolutions réglementaires, il est nécessaire de s’organiser pour peser sur les débats à venir avec les pouvoirs publics, et apporter le cas échéant une expertise. La filière golf sera dans quelques temps capable d’apporter des éléments concrets, fruits d’un questionnaire dûment préparé en collaboration avec l’Association française des personnels d’entretien de terrains de golf (AGREF) et complété par les structures golfiques sollicitées. Cette démarche s’inscrit dans le plan « Écophyto 2018 ». Ce plan est l’une des mesures proposées par le Grenelle de l’environnement fin 2007 et reprise par le PNSE 2 (second Plan national santé Environnement) en 2009. Ce plan, confié par le président de la République au ministre de l’Agriculture et de la Pêche, vise à réduire et sécuriser l’utilisation des produits phytosanitaires (y compris pour des usages non agricoles). L’un de ses objectifs est de diviser par deux, si possible, l’usage de pesticides avant 2018. Il convient donc, on le voit bien, de préparer les joueurs de golf à accepter de pratiquer sur des parcours un peu plus fragilisés, peut-être un peu moins compétitifs par moment, sans que l’on dispose le cas échéant de tout un arsenal « pharmaceutique » lié à la non homologation des produits et à la diminution des autorisations de traitements. Mais mieux encore et pour conclure, nous avons finalement tous un rôle à jouer en tant qu’utilisateurs. Chacun d’entre nous, amateurs ou professionnels, doit parvenir à concilier son rôle de joueur avec celui de jardinier. Être le jardinier de son terrain de golf, c’est participer à l’amélioration de celui-ci, à sa présentation, à son image ; c’est aussi un travail préventif qui consistera à replacer ses divots et à relever ses pitchs. Un pitch non relevé, c’est tout naturellement exposer le green à la maladie, c’est le fragiliser. Alors tous à vos relève-pitchs et bon jardinage, on compte sur vous ! 25 tribune Le Golf… toute l’année ? I l suffit de s’intéresser aux origines du golf ou de consulter les archives des premiers parcours construits en France pour s’apercevoir que ceux-ci avaient souvent été édifiés sur des terrains de prés salés, en bord de littoral, bénéficiant de substrats sableux en zones côtières avec des conditions climatiques plus clémentes, sans ou avec peu de gelées l’hiver. Ainsi au XIVe siècle en Écosse, les premiers golfs construits correspondaient tous à des parcours de « links » et répondaient à ces critères. Mieux encore, quelques archives ou premières publicités de vieux golfs français situés dans des zones touristiques ou zones balnéaires (Biarritz, Cannes-Mandelieu…) décrivaient le golf comme une activité sportive se pratiquant à la belle saison (printemps-automne) où les calendriers des quelques compétitions se déroulaient en ces périodes. Le développement de la pratique du golf conduit par la suite à la construction de golfs sur toutes les zones géographiques, et notamment aux abords des milieux urbains avec la création de golfs de type « inland ». D’ailleurs, jusqu’au début des années 80, le golf encore considéré comme une discipline confidentielle (150 terrains) se pratiquait de manière très saisonnière. Quelques années auparavant, au milieu des années 70, étaient apparues les premières installations d’arrosage automatique, offrant des conditions de jeu plus confortables. Certains vieux golfeurs se remémorent le célèbre incendie sur les fairways du golf de Saint-Nomla-Bretèche lors de la canicule de 1976. L’hiver, le golf n’était pratiqué dans des conditions climatiques favorables que par une poignée de pratiquants tous rentrés au clubhouse dès l’heure du thé à 17 heures. Les compétitions de clubs ne débutaient véritablement qu’après le début du printemps. Les golfeurs voyageaient peu ou pas et ne connaissaient que les parcours situés à quelques kilomètres de leur lieu de résidence, s’ils avaient la chance qu’il en existe. Depuis, le golf a bien changé. Au-delà de l’explosion du nombre de parcours et de pratiquants, il est devenu dans l’esprit des « utilisateurs » un produit de consommation quotidienne, tout au long de l’année. Avec l’évolution des moyens de communication et de transport, de nombreux pratiquants rentrent tantôt du Maghreb, de Floride, d’Afrique du Sud, des Émirats arabes unis, de Turquie… s’étonnant, après deux ou trois heures d’avion suivant leur dernier putt, de l’écart des températures et plus encore de la différence des conditions de jeu. Il est facile aujourd’hui d’être dépaysé tant le choc des images est grand, au travers des nombreuses revues, de la toile ou encore des chaînes télévisées dédiées qui retransmettent les tournois de tous les continents avec des images de lieux exotiques paradisiaques souvent artificiels construits de toutes pièces à coûts de milliards. Nous parvenons à de telles extrémités que les quinze premières épreuves du circuit européen se situent à Dubaï, au Qatar, en Afrique du Sud pour se terminer à la fin de notre printemps au Maroc. En effet, avant le mois d’avril, il est devenu imprudent de tenter une épreuve dans la zone sud de l’Europe continentale. De quoi faire perdre les repères ou même la raison à tout golfeur lambda pris dans cette spirale de l’irrationnel parce que tout content et fier d’avoir remplacé la traditionnelle bûche de Noël du réveillon par une magnifique corbeille de fruits mélangeant en ce mois de décembre nectarines, fraises, abricots et autres raisins. Difficile de faire comprendre et surtout admettre à certains golfeurs français à cette même époque la présence permanente de greens 26 d’hiver en Alsace ou un terrain impraticable dans le Sud-Ouest en ce début février après les 400 millimètres d’eau tombés au cours du mois précédent. Et pourtant, avec cette nécessité réelle de commercialiser la structure le plus longtemps possible dans l’année, chacun essaye de rallonger la période de jeu, quitte à sacrifier les surfaces encore gelées ou en cours de dégel, et à laisser libre l’accès au parcours gorgé d’eau quitte là encore à favoriser les déformations de surfaces. Mais cela ne s’arrête pas là : il faudra aussi expliquer la présence de tâches de fusariose d’hiver après une fonte des neiges, une période de froid succédant à un redoux et inexistante sous les latitudes décrites précédemment. L’affaire se complique alors si votre club se trouve sur un terrain argileux où prolifèrent les lombrics (vers de terre), rendant indécrottables roues de chariots et chaussures. Paradoxalement, bien que la grande majorité de nos golfeurs possèdent une âme écologiste, ils oublient subitement le Grenelle de l’environnement, le plan Ecophyto 2018, auxquels ils ont indirectement adhéré il y a quelques années. Ils pestent contre cette situation sans imaginer une seule seconde l’imbroglio et les difficultés dans lesquels se trouvent les gestionnaires de golf, totalement dépourvus suite au retrait des matières actives lombricides souvent autorisées ailleurs ou ne pouvant pour des raisons budgétaires accéder à des solutions alternatives limitées et très onéreuses. Et pourtant, tout le monde ou presque s’affaire sur le sujet. S’il n’est fort heureusement pas possible de changer les conditions climatiques, certains tentent de modifier structure et nature des sols au travers d’amendements inorganiques aussi fastidieux que coûteux. Tant pis si l’on ne se trouve pas dans un golf riche et où les membres sont prêts à tous les sacrifices financiers pour améliorer au fil des années leur confort de jeu, acceptant une augmentation sensible de leur cotisation. Qu’importe, l’idée est de présenter un produit toujours plus performant et le plus longtemps possible au cours de l’année pour ressembler à ces golfs situés sous d’autres latitudes. Décidément, il ne fait pas bon être golfeur ni intendant sur un golf modeste en milieu rural, construit avec bon sens et dans le respect d’une bonne gestion environnementale, sur une terre franche du site, avec des moyens financiers, donc techniques, limités. Heureusement pour certains encore, l’hiver correspond à cette période de repos végétatif, à une période de veille physiologique où l’organisme humain a lui aussi besoin de se reposer et de se protéger... Cette période est propice à quelques cours de golf sous abris couverts chauffés avec votre enseignant afin de régler un swing nécessiteux, ou vous permet la lecture de Practice afin de renforcer par la théorie les éléments pratiques précédemment acquis. Cette saison est également propice à des petits moments au club-house avec les amis car, pour la majeure partie des golfeurs, ce sport reste un loisir où demeure une convivialité à entretenir, plus encore durant les froidures de l’hiver. À très bientôt sur les greens ce printemps. Guillaume Grall Surintendant au golf du Racing Club de France Membre AGREF/Écoumène Golf Environnement Tiger Woods à l’Omega Dubai Desert Classic, le 2 février. 27 COMPÉTITION OPEN d’arcachon DU 3 AU 6 SEPTEMBRE 2014 GOLF NATIONAL I SAINT-QUENTIN-EN-YVELINES STADE FRANÇAIS I COURSON Open d’Arcachon G i B g r a p hi c syste m - p e s s ac Golf International d’Arcachon IVème Compétition pour pros &amateurs PARTICIPEZ À UNE ALLIANCE EXCEPTIONNELLE AVEC VOTRE PRO GOLF Tarif 1250€ par amateur >19/20/21 avril 2014 A Q U I TA I N E MIDI PYRENEES L e golf d’Arcachon accueillir du 19 au 21 d’avril prochain la quatrième édition d’une compétition désormais inscrite à son calendrier de façon permanente. Le premier Open d’Arcachon a en effet eu lieu en 2011, selon une formule unique en France qui consiste à réunir en une même épreuve des professionnels de golf et des amateurs de haut niveau. En 2011, sous l’impulsion de Luc Métivier, président de la Commission sportive du golf d’Arcachon, la compétition réunissait 40 pros et 80 amateurs. La générosité des sponsors avait porté la dotation globale des pros à 15 000 euros. L’édition 2014 verra sa dotation élevée à 18 000 euros pour le même nombre de participants (règlement consultable sur le site www.golfarcachon.org). En prélude au tournoi, un pro-am est organisé par la PGA Sud-Ouest et son président Robert Mas. Cette manifestation permet aux partenaires de l’Open d’Arcachon ainsi qu’aux membres du golf d’Arcachon de partager une partie avec un professionnel. Pour faire face au challenge que représente l’Open, le président du golf d’Arcachon Jean-Pierre Vergnolles met en œuvre tous les moyens techniques et humains possibles. L’arrosage du parcours profondément repensé, l’entretien minutieux des greens, déjà réputés pour leur qualité, le remodelage complet des bunkers contribuent entre autres à faire du parcours l’un des plus compétitifs du grand Sud-Ouest. Cette année, c’est la structure même d’un des trous qui est totalement redessinée et ainsi très nettement améliorée. 28 ENTR ÉE GRATUITE RENSEIGNEMENTS 05 56 54 44 00 www.golfarcachon.org Les hommes, encadrants comme exécutants, se sentent eux aussi directement concernés par le défi que représente cette épreuve. Le greenkeeper et toute son équipe de jardiniers ont à cœur de garantir la qualité optimale du parcours. Les très nombreux bénévoles du club n’hésitent pas eux non plus à contribuer à la réussite de leur open. L’encadrement du public, tant sur le parcours que lors des séances d’initiation prévues sur le practice pendant les trois jours de compétition, fait partie de leurs attributions, comme pour certains l’hébergement bien sûr gratuit des compétiteurs. Quelle que soit la motivation des organisateurs, rien ou presque ne serait possible sans la fidélité de nos sponsors qui ont volontiers répondu présent, encore un peu plus nombreux pour cette nouvelle édition. Qu’ils soient institutionnels, telle la Mairie d’Arcachon ou la COBAS, ou qu’il s’agisse d’entreprises de la région ou de simples particuliers, leur contribution reste essentielle à l’organisation pleinement réussie d’une manifestation de cette ampleur. La ffgolf s’intéresse elle-même à l’Open d’Arcachon qu’elle encourage vivement et dont elle veut promouvoir la formule originale auprès d’autres clubs à travers toute la France. Luc MÉTIVIER, président de la Commission sportive Inscriptions et renseignements 7HY[LUHPYLZVɉJPLSZ L +33 (0)1 71 49 70 45 / [email protected] (]LJSLZV\[PLUKL e championnat de France des enseignants se déroulera cette année du 3 au 6 septembre sur le site du Golf National et du stade français Courson. Cette épreuve réunira 150 pros membres PGA France, accompagnés de leur amateur, car cette épreuve se déroulera en alliance. Cette formule reine permet à l’amateur de partager 4 journées avec son pro et d’être idéalement placé pour observer le pro de l’autre équipe, puisque ce sont des parties de 4 joueurs. PGA France et sa société d’organisation d’évènements, « PGA France initiative », organisera cette épreuve, prenant modèle sur son grand prix des enseignants, qui a lieu à Belek en Turquie et qui a connu un nombre « record » d’inscriptions pour sa 4ème édition en 2013, avec 170 compétiteurs. A l’occasion du championnat de France, les joueurs pourront reconnaitre l’un des trois parcours le Partenaires médias mercredi 3 septembre, avant de s’élancer pour 54 trous de compétition en formule stableford. Un diner de clôture sera organisé le samedi en présence du Président de la FFgolf, Jean Lou Charon, et du Président de PGA France, Éric Douennelle, qui décerneront au vainqueur son titre de champion de France des enseignants. Une compétition parallèle verra les meilleures équipes récompensées (scores pro + amateur). Ce sera alors l’occasion de remercier les sponsors fidèles de PGA France. Nous pouvons faire confiance aux équipes respectives des golfs qui nous accueillent pour préparer les terrains en mode « compétition », sans pour autant en faire des parcours injouables afin de préserver l’essentiel… le plaisir du jeu. Si vous souhaitez de plus amples renseignements, vous pouvez nous contacter au : 01 71 49 70 45 29 Swing sequence ANALYSE Jean-Pierre Cixous Pro au golf de Chantilly et au golf du bois de Boulogne raphaël jacquelin Né le 8 mai 1974 à Lyon (France) 1,82 mètre ; 74 kilos 1988 : écarté des terrains de football suite à une blessure au genou, il débute le golf. 1993 : remporte le titre de champion de France junior à Arras. 1995 : remporte la Coupe Ganay avant de passer professionnel. 1996 : débute sur le Challenge Tour, sur lequel il signe 5 top 10. En fin de saison, décroche sa carte du circuit européen. 1997 : effectue une première partie de saison délicate sur le circuit européen, puis redescend sur le Challenge Tour où il signe deux succès, en Suisse et aux Pays-Bas, qui lui ouvrent à nouveau les portes de l’élite. 1999 : termine 3e de l’Open d’Andalousie, le premier de ses 65 top 10 (dont 25 podiums) sur le circuit européen. 2001 : grâce à six top 10, dont une 2e place à l’Open d’Angleterre et une 13e place au British Open, termine la saison 28e joueur européen. Dispute au Japon sa première World Cup, en duo avec Thomas Levet, où les Français se classent 8e. 2003 : 5 top 10, dont une 3e place dans l’ultime édition du Trophée Lancôme, lui permettent de terminer 20e joueur européen et, pour la première fois de sa carrière, numéro 1 français. 3e de la World Cup avec Thomas Levet. 2004 : en compagnie de Grégory Havret, il échoue en play-off au Dunhill Championship en Afrique du Sud, battu par Marcel Siem. 2005 : décroche sa première victoire sur le circuit européen à l’Open de Madrid en fin de saison. 2007 : s’impose au BMW Asian Open en Chine, sur la lancée d’une 2e place au Portugal et d’une 6e place en Chine les semaines précédentes. Intègre pour la première fois de sa carrière le top 100 mondial. 2011 : une nouvelle victoire, acquise à l’Open de Sicile en mars, lui permet de réintégrer le top 100 planétaire. Confirme sa bonne forme en signant une belle 8e place au British Open, son seul top 10 en Majeur à ce jour. 2012 : prend la 3e place de l’Alstom Open de France devant son public, son meilleur résultat dans son open national. Ce podium fait suite à une bonne performance à l’US Open où il termine 21e. Posture exemplaire de Raphaël, qui allie équilibre, dynamisme et relâchement. 30 2013 : remporte à l’Open d’Espagne sa quatrième victoire sur l’European Tour, un succès acquis après neuf trous de play-off face à l’Allemand Max Kieffer, record du circuit égalé ! 31 SWING SeQUENCE Le début du swing se fait d’un bloc, dans la largeur ; le club est parfaitement dans le plan et face au buste. Les mains sont toujours placées en face du buste, grâce à une bonne coordination bustebras-mains. On remarque la résistance de la jambe droite en haut du swing. Le club pointe légèrement à gauche de la ligne de jeu pour le ramener de manière plus en ligne à l’impact. 32 Durant le downswing, les mains se replacent parfaitement dans le plan (ligne des mains), avec un club qui revient de l’intérieur. 33 SWING SeQUENCE À l’impact, Raphaël a son club dans le plan (une des conditions à réunir pour taper une balle sans effet). On peut observer des épaules légèrement ouvertes. Très bonne extension des bras vers l’objectif. C’est la signature du swing de Raphaël, un release avec le club qui sort vers la gauche. Son rythme remarquable lui permet une parfaite maîtrise de ce mouvement. Finish parfaitement en équilibre avec une épaule droite plus proche de la cible que la gauche. 34 35 Texte de Paul Mahé Photo Visisonsingolf Histoire Le Masters 1994 Il y a 20 ans, les Américains ‘‘fanny’’ Le Masters 1994 a marqué l’arrivée à maturité de José María Olazábal, un peu aidé il est vrai par Severiano Ballesteros. Mais il a aussi été le premier d’une série historique de tournois majeurs, puisque pour la première et unique fois de l’histoire fois aucun joueur américain n’en a remporté cette année-là. B ien sûr, cela faisait quelques années que Bernhard Langer, Sandy Lyle, Severiano Ballesteros, Greg Norman et autres Nick Faldo sévissaient dans le sillage du premier vrai « golftrotter » moderne : Gary Player. José María Olazábal avait par exemple assisté à la victoire de Langer dès son premier Masters, disputé en 1985 en tant que vainqueur du précédent British Amateur. Il avait très mal vécu l’édition 1991, qui l’avait vu laisser la victoire à Ian Woosnam en concédant un bogey sur le dernier trou. « Cela avait atteint son moral et il avait fait une très mauvaise année en Europe ensuite », expliquait alors Bernard Pascassio, qui a toujours été proche du Basque. Mais « Txema » avait su se ressaisir par la suite : il avait travaillé sur lui-même après avoir été réprimandé par la femme de son ami Sergio Gómez, qui lui sert d’agent depuis toujours, pour avoir lancé un club lors du premier tournoi de la saison 1994 ; deux semaines plus tard, il avait également recommencé à travailler avec John Jacobs pour résoudre un problème de swing récurrent. « Olazábal a atteint un plus haut niveau de maturité récemment, écrivait à l’époque Robert Green dans The Independent. La façon dont il a réussi à se maintenir au-dessus de la mêlée concernant le choix du parcours espagnol qui accueillera la Ryder Cup en 1997 est la preuve d’une grande diplomatie et non d’indifférence. » LEHMAN POIGNARDÉ AU CŒUR Alors qu’il avait réalisé un birdie au 8 pour se mettre à hauteur de son partenaire du jour et de Larry Mize, ceux-ci concédaient un bogey au 12 et au 14, respectivement. Tom Kite était un peu trop loin. Olazábal allait planter une banderille supplémentaire au fameux par 5 du 15 : après avoir passé l’eau de justesse (« Il s’en est fallu de 30 centimètres », dit-il aprèscoup) sur son deuxième coup, il enquilla son putt de neuf mètres pour eagle avant que Tom Lehman ne rate le sien, deux fois plus court. « Quand mon putt n’est pas rentré, j’ai eu l’impression d’avoir été poignardé dans le cœur », expliqua l’Américain par la suite. Son petit jeu chirurgical permit à « Txema » d’assurer le par sur les trous suivants tout en maintenant la pression sur Lehman. En guise de mise à mort, il fit approche-putt au 18 pour sauver le par tandis que l’Américain concédait un bogey pour échouer à deux longueurs. « Olé, Olazábal : l’Espagnol contient l’Armada américaine », titrait l’Augusta Chronicle le lendemain. Seve a eu une “ grande influence sur moi. Il m’a donné le courage et la confiance nécessaires pour continuer de jouer 36 L’INFLUENCE DE BALLESTEROS Cela lui permit d’arriver avec une victoire au compteur et en tête du classement européen au Masters 1994, dont Greg Norman était le grandissime favori. Et même si quatre des cinq éditions précédentes avaient été remportées par des Européens, les Américains ne comptaient pas se laisser faire. Le scénario leur sourit d’ailleurs jusqu’à l’Amen Corner lors du dernier tour. Jouant dans la dernière partie en compagnie du leader Tom Lehman, l’Espagnol aurait pu avoir du mal à livrer son meilleur jeu. Lors de la première journée de la Ryder Cup précédente, il avait en effet concédé une rarissime défaite avec Severiano Ballesteros (deux en quinze matches !) en forçant pour être aussi long que l’Américain, associé à Tom Kite en foursome. Au foursome suivant, ils avaient inversé l’ordre et ils l’avaient emporté. Mais là, il resta concentré sur son propre jeu. Et puis, il avait en poche une arme secrète : une lettre d’encouragement que lui avait laissée son compatriote dans son casier. « C’était très gentil, commenta-t-il. Seve a eu une grande influence sur moi. Il m’a donné le courage et la confiance nécessaires pour continuer de jouer. » Et non, rien à voir avec ce qui allait arriver par la suite : l’adversité qu’il allait devoir surmonter pour s’imposer à Augusta en 1999 après avoir été longtemps éloigné des fairways, craignant même d’être confiné dans une chaise roulante par une maladie dégénérative inflammatoire chronique… ” UN CONQUISTADOR DISCRET « Je ne sais pas comment vous dire ce que je ressens, déclara-t-il, toujours aussi loquace. J’ai travaillé dur depuis deux ans pour ceci. » Cette victoire ne le changea d’ailleurs pas trop, lui qui habite toujours la ferme dans laquelle il a grandi, devant le 10 du Royal San Sebastián, où travaillèrent ses parents. « Très sérieux, très appliqué » d’après Bernard Pascassio, il resta aussi très secret et attaché à sa vie privée. On est bien loin du Nouvel Eldorado. Jim Murray expliquait dans le Los Angeles Times que la paire espagnole avait gagné plus d’argent dans le Nouveau Monde que n’importe qui d’autre depuis les Conquistadores, mais il ne céda jamais aux sirènes d’IMG et ne participa pas plus aux tournois lucratifs d’après-saison, préférant aller chasser avec ses chiens. Mais ces piques étaient sans doute destinées à faire réagir des joueurs américains sévèrement bousculés à l’Augusta National Golf Club, et qui allaient connaître cette année-là une déroute unique en Grand Chelem… MASTERS – 7-10 avril 1994 1. José María Olazábal 2. Tom Lehman 3. Larry Mize 4. Tom Kite 5. Jay Haas 5. Jim McGovern 5. Loren Roberts 8. Ernie Els ESP USA USA USA USA USA USA SAF 74 70 68 69 72 72 75 74 67 70 71 72 72 70 68 67 69 69 72 71 72 71 72 74 69 72 71 71 69 72 70 71 279 281 282 283 285 285 285 286 -9 -7 -6 -5 -3 -3 -3 -2 37 VOTRE JEU long jeu jeu de fers Contact: GLISS PROMO LAND & Mc Box Events 153 Avenue des Forgerons 40150 Soorts-Hossegor Téléphone : 05 58 43 73 66 Email: [email protected] Elisabeth Quelhas Pro au Polo de Paris approches Putting la sensation de rotation Prenons le cas d’un golfeur qui aurait des difficultés à terminer son swing : il doit chercher vers quel type d’action il doit se diriger pour produire une meilleure rotation, indispensable à la régularité. Le but de l’exercice est de développer chez le joueur une sensation qu’il cherchera ensuite à reproduire en dynamique afin d’améliorer son geste. Lors de votre prise de posture, prenez le club en laissant glisser vos mains vers la tête de club et placez le haut du grip sur la hanche gauche. Prenez votre adresse en inclinant votre buste. La tête de club doit être placée à environ 80 cm du sol. L’exercice consiste donc à démarrer le geste de la balle vers l’objectif, en gardant le manche collé à la hanche. Point de repère : la ligne qui passe par vos hanches doit être perpendiculaire à la ligne de jeu, comme vos épaules qui peuvent même aller au-delà. Le club pointera en direction de la cible. 26/27/28 Septembre 2014 Golf de Moliets - Landes 1er Édition - 2000 m2 Indoor - 250 Hectares outdoor Démonstrations - Tests Matos - Présentation produits 2014 2015 Soirées - Animations et Jeux concours - Nombreuses surprises LE N°1 DE LA PRESSE GOLF MAGAZINE 38 GUIDEZ - MOI... VOTRE JEU long jeu jeu de fers Thierry Mathon approches Master pro au golf de la Bretesche Président de la ligue des Pays-de-la-Loire Putting Trouver le bon chemin et la bonne amplitude Beaucoup de questions se posent sur la position en haut de la prise d’élan. Suis-je bien placé ? Suis-je dans le plan ? Mon bras gauche doit-il être raide ? Mon bras droit doit-il être collé au corps ? Aujourd’hui, nous avons des outils pédagogiques pour nous aider à vérifier la bonne position (notamment la vidéo), mais rien ne remplacera la sensation. Pour cela, je vous propose un exercice que vous pouvez faire au practice, si possible devant un miroir. 1 4 Montez votre bras derrière la tête en le fléchissant naturellement, et imaginez que vous supportez un plateau avec votre main et votre coude. Ensuite placez votre club à 9 h et parallèlement à la ligne des pieds. Prenez votre posture puis positionnez le club avec votre main droite. 2 3 Enfin, placez votre main gauche sur le grip. Si ce n’est pas possible, c’est que le club est trop loin de vous, le bras trop tendu ou trop haut. Vous pouvez ressentir plusieurs choses : 1) L’amplitude de votre montée et la bonne position du club. 2) Le support du club par le bras droit, et la bonne position de votre bras gauche grâce au placement du bras droit (le bras gauche peut être tendu, mais jamais raide). 3) Vous allez mieux ressentir la tension de vos muscles du dos (les obliques, les transverses) ainsi que des muscles des abdominaux, à condition de résister avec les jambes. C’est exactement le ressenti de nombreux joueurs professionnels. Entraînez-vous plusieurs fois. Si vous êtes au practice, tapez quelques balles sur un tee avec le bras droit uniquement. C’est le côté naturel et c’est un excellent exercice. Essayez ensuite de retrouver la même sensation en démarrant avec les deux mains. Vous êtes dans la bonne position. Faites-la valider par votre pro, et bon golf ! 40 41 VOTRE JEU long jeu jeu de fers Pro à la Golf Practice Academy de Bordeaux approches Putting “Mercredi, Sophie … elle a gagné un somptueux séjour à l’Ile Maurice ! a joué au golf” #RÏATION,IENS6ALEURSs0HOTO¥0AUCEETDÏCORS(ERITAGEs Cédric Faret Le chipping en 4 points Le respect des quatre principes que je vous propose vous garantira un bon contact de balle et la maîtrise de la direction. À partir de là, vous aurez à développer vos sensations pour un bon dosage, et ce coup vous fera gagner des points ! 1 2 Dans cette position, le manche est légèrement en avant. Quant à la balle, elle se projette à l’intérieur du pied droit avec mon wedge. Si j’avais choisi un club plus fermé, elle viendrait se positionner davantage vers le centre. 3 Démarrage avec les épaules, pas d’armement des poignets. Son secret ? www.legrandtrophee.com 4 Mains fermes et face de club square à l’impact. Légère rotation du bassin et poids du corps à gauche au finish. LE TROPHÉE DE TOUS LES LICENCIÉS SAISON 2014 42 Règlements, modalités d’inscription disponibles sur www.legrandtrophee.com avec les partenaires médias et le partenaire institutionnel Laurent Poncelet VOTRE JEU long jeu jeu de fers Pro au golf de Joyenval, vainqueur du Grand Prix des Enseignants 2013 approches Putting Un putting plus efficace Tous les joueurs professionnels vous le diront : impossible de gagner des tournois sans un putting performant et régulier toute l’année. Ma réussite lors du Grand Prix PGA des Enseignants est l’aboutissement d’un travail précis auquel je me soumets à l’entraînement et avant de prendre le départ. Je vous promets que vous pourrez faire des miracles sur les greens en termes de qualité de contact, de perfection de roulement et d’efficacité de coups. Veillez simplement à respecter ces quelques éléments. Néanmoins, ces ingrédients demandent beaucoup de minutie dans l’organisation et dans l’implication du joueur. Pour vous faciliter les choses, je vous recommande un outil remarquable développé par Dave Pelz : le Putting Tutor. Utilisé par les meilleurs joueurs au monde, il vous permet de travailler simplement votre alignement, le centrage de la balle et le contact. Ma position est correcte, les yeux alignés au-dessus de la balle, les épaules et la nuque relâchées pour permettre un bon balancier. Le secret d’un putting efficace se trouve dans quelques points cruciaux que chacun se doit de respecter : Les deux billes placées à l’extrémité vous donneront de précieuses informations : L’alignement de la face de club et le centrage de la balle à l’adresse • La qualité de roulement de votre putt La position du corps à l’adresse avec le respect du positionnement du club • Un retour sur vos erreurs lors de votre mouvement La position des yeux au-dessus de la balle Le contact de balle La sortie de balle, cohérente avec l’alignement initial Cet outil me permet d’aligner ma face de club de manière correcte, de bien centrer ma balle à l’adresse. Cette dernière se trouve au milieu des deux petits traits blancs, garantie d’une bonne position de mes yeux au-dessus de la balle. Cet outil, utilisé régulièrement pour vos échauffements et dans vos entraînements, vous fera progresser de manière intelligente. Vous gagnerez rapidement les précieux points pour améliorer votre index lors des prochaines compétitions. 45 INTERVIEW Propos recueillis par Paul Mahé Photos Getty/AFP Raphaël Jacquelin « Il y a moyen d’aller chercher plus haut » Même après 17 années passées sur le circuit européen, le Lyonnais est reparti pour cette année 2014 avec la même envie, la même motivation. Et si cela ne suffisait pas, il a été boosté par les exploits de Victor Dubuisson et plus généralement l’arrivée sur le circuit européen de jeunes camarades aux dents longues. Plutôt réaliste quant à ses chances de disputer des épreuves majeures comme la Ryder Cup ou les Jeux Olympiques, il se donne néanmoins les moyens d’y arriver. 46 47 INTERVIEW “ Eux (les jeunes joueurs français) n’ont peur de rien, ils n’ont qu’une envie : être meilleurs et battre les autres, chose que, nous, on n’avait pas obligatoirement ” Practice : Une nouvelle saison sur le circuit européen qui débute et déjà un top 5, deux si l’on compte les derniers tournois de l’année 2013… Ce n’est pas un peu lassant ? Raphaël Jacquelin : Non, bien entendu. C’est positif, surtout dans le premier tournoi de l’année (le Volvo Golf Champions, ndlr) car j’ai la chance que cela ait été le plus important, avec un maximum de points à récupérer. Après, malheureusement pour jouer le match play (WGC-Accenture) et le Doral (WGC-Cadillac) j’aurais dû gagner l’un de mes quatre premiers tournois de l’année et cela ne s’est pas fait, donc cela n’a pas eu d’incidence sur les six premiers mois de ma saison. Et maintenant ? R. J. : J’ai fait l’impasse sur les tournois disputés en Afrique du Sud en février car il ne s’agit pas des plus gros. J’ai préféré rentrer me préparer physiquement et techniquement afin d’être prêt pour le gros de la saison pour nous, à partir de Wentworth (BMW PGA Championship en mai) et jusqu’en octobre. Le but de ce break est d’être en forme à ce moment-là. Quels sont vos objectifs cette année ? R. J. : Tant qu’on ne joue pas des Championnats du monde ou des tournois majeurs, il est difficile de viser plus haut. La prochaine étape, c’est l’US Open, soit en jouant très bien à Wentworth, soit en me qualifiant juste après. Il me faudra ensuite bien figurer dans les tournois suivants car il y aura des places qualificatives pour le British Open. Il n’y a pas de secret : il faut bien jouer sur les gros tournois pour évoluer dans les classements européen et mondial. Je sens qu’il y a “ moyen de progresser, de bien jouer, de faire des choses. Gagner encore, ça c’est clair, d’autre part évoluer et faire monter mon niveau pour aller chercher plus haut. C’est pour ça que je me sens bien ” 48 Cette année, la Ryder Cup a lieu en Europe. Ça change quelque chose pour vous ? R. J. : Comme tous les pros, j’ai et j’aurai toujours envie de participer à la Ryder Cup. Après, cela ne change rien que cela soit en Europe ou non. Une participation aurait autant d’importance en Europe qu’aux États-Unis. Cela changera seulement quand ce sera en France. Les places vont être chères, surtout avec des joueurs emblématiques comme Sergio Garcia qui se positionnent déjà… R. J. : Il y a surtout des joueurs comme Victor (Dubuisson) qui, avec sa victoire sur la fin de la saison, est en train de prendre une place assez vite. C’est difficile de voir comment ça va se terminer parce que plein de joueurs ont marqué beaucoup de points et vont être durs à rattraper. Ce ne sont pas obligatoirement des favoris. Cela va être sympa à voir. D’un autre côté, avec trois invitations, il y aura moyen de repêcher ceux qui ont plus d’expérience si besoin. Et 2018, vous y pensez ? Vous mettez des choses en place dans cette perspective ? R. J. : J’y pense. Forcément. Mais tout ce qui est entraînement, préparation physique et suivi ostéopathique pour une éventuelle qualification est axé sur un objectif à plus court terme : les Jeux Olympiques de 2016. Ça va aller très vite, c’est bientôt et il n’y aura que deux places, donc il va falloir bien jouer et vite. Ensuite, pourquoi pas la Ryder Cup. Bien sûr. Cela ne va pas trop perturber votre calendrier ? R. J. : Non, ce n’est qu’un tournoi, et la qualification dépend aussi du classement mondial. Donc il va falloir bien jouer les gros tournois. Pour nous, joueurs du circuit européen, il y a des écarts dans les niveaux des tournois. Il y en a malheureusement beaucoup avec peu de points à prendre, et peu avec beaucoup de points dans lesquels il faut pouvoir rentrer et bien jouer. C’est ça qui est dur : préparer une saison sur les gros tournois car il n’y en a pas beaucoup. C’est pour ça qu’il y a peu de joueurs européens sur le PGA Tour. L’an dernier, Victor a tiré son épingle du jeu, avant il y avait eu Nicolas Colsaerts. Il faut être prêt au bon moment et se faufiler au milieu des favoris et des têtes de série pour leur piquer des points. Qu’est-ce que cela fait de voir Victor Dubuisson partir évoluer sur le circuit américain ? R. J. : C’est cool : il avait l’opportunité de le faire et il a fait ce qu’il fallait pour jouer les tournois majeurs et avoir des invitations sur le PGA Tour. Je suis très content pour lui car il l’a fait vite et, en plus, c’était son objectif, son rêve d’aller jouer là-bas. Il doit se régaler. En tant que cadre du clan français, est-ce que vous sentez les troupes remontées ? Pensez-vous que l’on puisse voir encore plus de victoires en 2014 ? R. J. : Plus de victoires, je ne sais pas, mais on peut s’attendre à plein de bons résultats parce que le niveau est bon, il y a un bon groupe. Les joueurs qui viennent d’arriver sont remontés. Comme ils sont de la même génération que Victor, sa victoire les a bien boostés. Cela permet aussi aux plus vieux, dont je fais partie, de se remotiver un peu plus et de voir que le niveau évolue. Autrement dit, si on veut rester dans le bon wagon, il faut se donner les moyens de progresser. Ça bouge bien, il y a eu de bons résultats tout de suite, Romain (Wattel) fait un gros début de saison et que ce soit les plus vieux ou les moins vieux, ça passe beaucoup de cuts et ça joue plutôt bien. Il y a plutôt une bonne ambiance, les résultats devraient suivre. Thomas Levet s’accroche… R. J. : Il est peut-être sorti de blessure un peu rapidement, je ne sais pas à quel point il était blessé. Il a voulu revenir assez vite parce qu’il avait envie de jouer, parce que c’est sa vie mais, avec sa blessure, ce n’était pas évident. Il n’avait pas de jeu, pas de parcours, et il a attaqué tout de suite avec des gros champs de joueurs, un niveau assez élevé. Il fallait être prêt tout de suite mais, bon, là il joue en Afrique du Sud, il a besoin de faire des parcours pour se remettre dans le sens. Est-ce que Christian Cévaër vous manque ? R. J. : Il nous manque, bien sûr, mais on sait tous qu’un jour ou l’autre on va y passer, qu’ils vont nous mettre dehors, ces jeunes ! Christian a décidé un peu plus tôt que certains de tirer sa révérence mais, le principal, c’est qu’il ait pris la bonne décision pour lui. Est-ce que son départ vous a poussé à vous projeter après votre carrière sportive ? R. J. : Pour l’instant non, je ne prévois rien de précis parce que je me sens capable de continuer un peu sans trop de problèmes. En tout cas physiquement je fais tout pour, il n’y a aucun doute là-dessus. Entre ma préparation physique et mon swing, qui est assez simple et régulier, j’espère tenir. Même si le niveau évolue, car moi aussi… Rien ne me pousse à penser à la retraite pour l’instant. 49 INTERVIEW Transmettre votre expérience, aider les jeunes pros, est-ce quelque chose qui vous tient à cœur dans le futur ? R. J. : C’est quelque chose qui me plairait mais, pour l’instant, je n’ai rien prévu de concret. Je le fais, par exemple avec Alexander car il s’entraîne avec mon coach, Alain Alberti, ou avec les jeunes de Terre Blanche, qui évoluent sur le Challenge Tour et l’Alps Tour. Voilà comment je transmets mon expérience pour l’instant. Mais c’est sympa aussi car je trouve que c’est un moyen de leur faire gagner du temps. Quel regard portez-vous sur les jeunes joueurs français qui arrivent comme Alexander Lévy, qui s’entraîne comme vous avec Alain Alberti ? R. J. : Comme Victor ou Romain, ils sont prêts. Les joueurs comme Adrien Saddier sont à peu près dans le même moule. J’en discutais avec Grégory Havret il y a quelques semaines et, contrairement à nous, quand ils arrivent sur le circuit européen ils sont prêts, ils n’ont aucune appréhension au départ du 1. Le travail effectué en équipe de France amateur ou en clubs évolue dans le bon sens parce que, nous, on n’était pas aussi prêts que ça, on ne se sentait pas à notre place. Eux n’ont peur de rien, ils n’ont qu’une envie : être meilleurs et battre les autres, chose que, nous, on n’avait pas obligatoirement. Après sur le jeu en lui-même, je commence à les connaître un petit peu, mais c’est difficile de juger. Ils ne jouent pas beaucoup mieux, ils tapent plus fort que nous quand on est arrivés sur le Tour. C’est lié au jeu moderne, on n’a pas appris comme ça, eux si. Donc encore une fois, il faut simplement faire évoluer son jeu. Mais le golf, ce n’est pas que taper fort, c’est bien plus complet et il y a plein d’autres compartiments du jeu dans lesquels on peut gagner des points. d’argent à gagner en France. Le niveau évolue, cependant. Pour preuve, de plus en plus de joueurs arrivent sur le Challenge Tour et surtout sur l’European Tour, d’autres évoluent en Asie ou essaient de se qualifier un peu partout. Avez-vous mis en place quelque chose de différent cette saison, avec Alain Alberti ? R. J. : Avant, Alain voyageait beaucoup plus, il venait sur plus de tournois avec moi. Le rythme de travail a changé depuis que nous avons commencé en 2001 ou 2002. Maintenant, je suis bien seul en tournoi. Après 17 années de circuit, je n’ai pas besoin d’avoir quelqu’un sur le dos tous les jours, je me connais assez bien et le travail technique est le même. Il vient moins souvent, mais on se voit plus sur Terre Blanche (dont il est le touring pro et où Alain Alberti enseigne, ndlr) quand je suis en break. Et depuis qu’il suit Alexander Lévy, je le vois un peu plus en tournoi et ça se passe plutôt bien. Vous allez voir David Leadbetter à Orlando… R. J. : Oui, fin février début mars, on va voir David Leadbetter tous les trois. Cela va permettre d’avoir l’œil du maître pour se rassurer. On sait exactement ce qu’on fait, les statistiques évoluent dans le bon sens et c’est surtout pour nous confirmer qu’on se dirige dans la bonne direction et nous booster. Quand on se voit, à chaque fois qu’il vient en Europe ou sur les tournois majeurs, il est là pour nous motiver et nous faire évoluer. On peut “ s’attendre à plein de bons résultats parce que le niveau est bon, il y a un bon groupe Et Gary Stal, que vous devez suivre de plus près car, comme vous, il est lyonnais ? R. J. : Ce n’est pas la même génération que moi et je n’habite plus en Rhône-Alpes depuis longtemps, donc je ne le connais pas bien. En revanche, je l’ai côtoyé pendant trois semaines, j’ai même passé presque toutes mes soirées avec lui et Alexander, donc je commence à le connaître. Il s’est construit un peu seul au niveau technique. De ce que j’ai vu, il fait son truc tout seul, il a sa façon de jouer, il est assez sûr de lui et il s’en sort plutôt bien. Il est bien présent comme les autres, ils sont à l’aise, ce qui les rend meilleurs tout de suite. S’il a des entrées sur les tournois, il a toutes les chances de s’en sortir. Et pour ceux qui n’ont pas autant de chance ou de talent qu’Adrien Saddier ? Les joueurs qui n’ont pas encore confirmé, comme Julien Guerrier ? R. J. : Malheureusement, c’est difficile à expliquer. Julien a beaucoup de talent. J’ai vu passer à la trappe plein de joueurs plus talentueux que moi sur le papier, même dans ma génération. Le sport de haut niveau, on est fait pour ça ou pas, on est prêt ou pas pour toutes les contraintes, les sacrifices. Et puis ce n’est jamais fini, Julien n’est pas vieux et il a donc toujours une chance de percer plus tard s’il ne se lasse pas. Plus généralement, comment le président de la commission professionnelle, PGA France Players, voit-il la vie des joueurs professionnels français, tous niveaux confondus ? Y a-t-il assez de tournois en France ? R. J. : Il n’y en a jamais assez, bien entendu, mais ce n’est pas une période facile pour en créer des nouveaux et trouver des sponsors et partenaires. On ne s’en sort pas si mal. Après, les joueurs ne vivent pas tous bien parce que c’est dur, il n’y a malheureusement pas beaucoup 50 Vous avez donc toujours envie de progresser… R. J. : Ce qui rend ce jeu sympa, c’est que j’ai joué quatre tournois et je sens qu’il y a moyen de progresser, de bien jouer, de faire des choses. Gagner encore, ça c’est clair, d’autre part évoluer et faire monter mon niveau pour aller chercher plus haut. C’est pour ça que je me sens bien. Alain Alberti nous disait avant le Dubai Desert Classic que le swing était en place, que si vous rentriez quelques putts, vous seriez près de la tête. Pourtant cette année vous êtes plutôt plus à l’aise sur les greens… R. J. : C’est vrai. J’ai de meilleures statistiques, ça a plutôt bien évolué. En allant voir David Leadbetter, on va vérifier tout ça et voir ce qu’il en dit, resserrer un peu la technique pour être plus précis et toucher un maximum de fairways et de greens. ” Pourtant avec votre régularité et votre rythme, c’est plutôt l’un de vos points forts… R. J. : Cela fait habituellement partie de mes forces, mais c’est moins vrai depuis le début de l’année. C’est notamment dû aux parcours que l’on a joués, qui étaient plutôt étroits et demandaient de taper fort pour se laisser de plus petites cannes. Mais depuis la fin de la saison dernière, mon petit jeu est bien en place et je touche de plus en plus de greens en régulation. Après, j’ai effectivement une soixantaine de top 10 à mon actif et je fais des saisons régulières. Et le rythme, c’est naturel, cela ne se travaille pas plus que ça. Et vos points faibles ? R. J. : Il n’y a pas de point noir, ni dans le jeu ni au niveau physique. Aucune grosse blessure ne m’a tenu éloigné des fairways. Pourvu que cela dure… 51 dossier Textes de Alexandre Mazas - Photos AFP 2014 : du bleu partout ? Ils sont douze tricolores à évoluer cette saison au plus haut niveau. Entre la star partie à la conquête des États-Unis, les vétérans de l’European Tour, la nouvelle vague d’espoirs et les rookies fraîchement débarqués dans la cour des grands, que peut-on attendre des Français en 2014 ? 52 53 dossier LES PILIERS LA STAR Victor DUBUISSON 23 ans - Race to Dubai 2013 : 6e - Classement mondial fin 2013 : 32e - Classement mondial au 24/02/2014 : 23e 1 victoire sur le circuit européen : Turkish Airlines Open 2013 Exemptions en 2014 : WGC-Accenture Match Play Championship (déjà disputé) ; WGC-Cadillac Championship ; Masters ; British Open ; WGC-Bridgestone Invitational ; US PGA Championship ; WGC-HSBC Champions CE QU’ON ATTEND DE LUI EN 2014 – Une saison réussie : une victoire sur le PGA Tour, un top 10 en Majeur. – Une saison exceptionnelle : une victoire en Majeur, une victoire en Ryder Cup. Sa fin de saison 2013 exceptionnelle, marquée par sa magnifique victoire au Turkish Airlines Open suivie d’une 3e place au DP World Tour Championship à Dubaï, l’a instantanément propulsé au rang de star du golf tricolore. Vainqueur du tournoi le plus relevé jamais remporté par un Français, Victor Dubuisson est devenu celui que le pays attendait : le champion capable d’intégrer le top 50 mondial, de disputer – et de briller – dans les plus gros tournois du monde, et de faire de la petite balle blanche une discipline majeure en France. Sur la lancée de son exploit en Turquie, Dubuisson a signé un top 5 au Volvo Golf Champions début janvier en Afrique du Sud, avant de s’envoler aux États-Unis. En 2014, son objectif est en effet de l’autre côté de l’Atlantique. Depuis ses débuts professionnels en 2010, le Cannois n’a cessé de répéter son attirance pour le PGA Tour, le circuit le plus compétitif du monde. Arrivé sans catégorie de jeu aux États-Unis, il n’a guère tardé à mettre à profit ses premières « sponsor invitations » : après deux résultats moyens à Torrey Pines (59e) et à Riviera (40e) entrecoupés d’une prometteuse 13e place à Pebble Beach, il a fait 54 une entrée fracassante parmi les stars du circuit américain lors du WGC-Accenture Match Play Championship, où il était qualifié par le biais de son classement mondial. Sous les yeux incrédules des caméras d’Amérique et du monde entier, le Français a successivement éliminé Kevin Streelman, Peter Hanson, Bubba Watson, Graeme McDowell et Ernie Els avant de s’incliner en finale au bout de 23 trous face l’Australien Jason Day. Forcément déçu d’échouer sur le fil, il s’est partiellement consolé en empochant près d’un million de dollars (906 000 exactement). Avec ce pactole, Victor Dubuisson a mis fin aux très techniques discussions sur les différentes façons qui s’offraient à lui de décrocher sa carte du PGA Tour. En seulement quatre tournois chez l’Oncle Sam, il a réussi l’exploit d’obtenir des droits de jeu complets jusqu’à la fin de la saison 2015 ! C’était fortement pressenti, c’est désormais une certitude absolue : le nouveau 23e joueur mondial disputera cette saison, en plus de tous les tournois réguliers du PGA Tour qu’il désire, les trois épreuves restantes des WGC, ainsi que les quatre Majeurs. Enfin, en guise de cerise sur ce gâteau historique, l’élève de Benoît Ducoulombier est assuré de disputer la Ryder Cup fin septembre en Écosse. Un accomplissement tout aussi historique, qui fera de lui le 3e Bleu de l’histoire à jouer la confrontation biennale après Jean Van de Velde en 1999 et Thomas Levet en 2004. Et le meilleur, c’est sûr, est encore à venir. Grégory BOURDY 31 ans Race to Dubai 2013 : 25e Classement mondial fin 2013 : 100e Classement mondial au 24/02/2014 : 109e 4 victoires sur le circuit européen : Mallorca Classic 2007, Open du Portugal 2008, Open de Hong Kong 2009, Open du pays de Galles 2013 Exemption en 2014 : British Open Raphaël JACQUELIN 39 ans Race to Dubai 2013 : 37e Classement mondial fin 2013 : 120e Classement mondial au 24/02/2014 : 121e 4 victoires sur le circuit européen : Open de Madrid 2005, Open d’Asie 2007, Open de Sicile 2011, Open d’Espagne 2013 Exemption en 2014 : aucune CE QU’ON ATTEND DE LUI EN 2014 – Une saison réussie : une victoire sur le circuit européen, top 60 de la Race to Dubai, jouer plusieurs Majeurs. – Une saison exceptionnelle : jouer la Ryder Cup ; un top 10 en Majeur. Depuis plusieurs saisons, Grégory Bourdy est l’incarnation de la régularité. Vainqueur trois années de suite sur le circuit européen de 2007 à 2009, le Bordelais a ensuite connu trois saisons en relative demi-teinte, c’est-à-dire sans trophée. En 2013, il a en revanche réenclenché la machine, s’imposant brillamment au pays de Galles au cours d’une série – toujours en cours – de 20 cuts franchis d’affilée. Fin septembre enfin, il s’est illustré dans un exercice différent, et nouveau pour lui à l’échelon professionnel : au Seve Trophy à Saint-Nom-laBretèche, Bourdy est devenu le premier joueur de l’histoire de l’épreuve à remporter ses cinq matches – quatre en double avec Joost Luiten et un en simple – permettant ainsi à l’Europe continentale de s’imposer face aux Îles Britanniques. Le tout sous l’œil admiratif de Paul McGinley, le capitaine de l’Europe lors de la prochaine Ryder Cup en Écosse... Boosté par cette performance de premier ordre, l’élève d’Olivier Léglise rêve désormais de Ryder. À 31 ans, il a les moyens d’intégrer la sélection, à condition de franchir un palier supplémentaire, celui qui lui permettra de disputer les Majeurs et autres WGC. Actuellement aux portes du top 100 mondial et qualifié seulement pour le British Open fin juillet, Bourdy doit s’illustrer dans les gros tournois du printemps et de l’été pour espérer réaliser son rêve. CE QU’ON ATTEND DE LUI EN 2014 – Une saison réussie : top 60 de la Race to Dubai. – Une saison exceptionnelle : top 30 de la Race to Dubai ; une victoire sur le circuit européen ; jouer un Majeur. Auteur d’une très bonne première sortie début janvier au Volvo Golf Champions, où il a pris la 5e place, Raphaël Jacquelin reste le Français le plus régulier à haut niveau de ces dix dernières années. Le « Président », qui approche doucement des barres symboliques des 500 tournois (470 à ce jour) et des 10 millions d’euros en carrière (il lui en manque 340 000), entame sa 17e saison consécutive sur l’European Tour sans avoir perdu sa carte, un record tricolore qu’il partage avec Thomas Levet. Avec quatre victoires et 61 top 10 supplémentaires au compteur, le Lyonnais n’a plus rien à prouver à personne... sauf, peut-être, à lui-même. À quelques mois de son 40e anniversaire, Jacquelin sait que ses plus belles années ne sont pas forcément toutes derrière lui. Auteur de bonnes performances en Majeur ces dernières saisons (8e du British Open 2011, 17e de l’US Open 2012), l’élève d’Alain Alberti a démontré que, l’expérience aidant, il était de plus en plus à l’aise dans les gros tournois. Pour lui, l’enjeu cette saison sera donc de jouer un maximum de Majeurs : il lui faudra pour cela s’installer enfin de manière durable dans le top 100 mondial, voire pourquoi pas dans le top 50. Une victoire dans les mois qui viennent semble nécessaire, mais cela n’a rien d’utopique. 55 dossier LES PILIERS LES ESPOIRS Romain WATTEL 23 ans Race to Dubai 2013 : 84e Classement mondial fin 2013 : 175e Classement mondial au 24/02/2014 : 111e Aucune victoire sur le circuit européen Exemption en 2014 : aucune 56 Grégory HAVRET 37 ans Race to Dubai 2013 : 71e Classement mondial fin 2013 : 280e Classement mondial au 24/02/2014 : 300e 3 victoires sur le circuit européen : Open d’Italie 2001, Open d’Écosse 2007, Johnnie Walker Championship 2008 Exemption en 2014 : aucune Thomas LEVET 45 ans Race to Dubai 2013 : 136e Classement mondial fin 2013 : 425e Classement mondial au 24/02/2014 : 479e 6 victoires sur le circuit européen : Open de Cannes 1998, British Masters 2001, Open d’Écosse 2004, Open d’Andalousie 2008, Open d’Espagne 2009, Open de France 2011 Exemption en 2014 : aucune CE QU’ON ATTEND DE LUI EN 2014 – Une saison réussie : top 60 de la Race to Dubai. – Une saison exceptionnelle : top 30 de la Race to Dubai ; une victoire sur le circuit européen ; jouer un Majeur. Le temps passe, et on constate avec stupeur que Grégory Havret n’a plus remporté de victoire depuis plus de cinq ans et un succès sur ses terres fétiches d’Écosse au Johnnie Walker Championship... Encore excellent en 2010, année de sa 2e place à l’US Open, et en 2011 (six top 10 dont trois podiums), le natif de La Rochelle est en panne de résultats significatifs depuis. Ces deux dernières saisons, il ne s’est pas qualifié pour le DP World Tour Championship, la grande finale à Dubaï qui rassemble les 60 meilleurs du circuit européen. La faute à une perte de confiance en sa technique, qui l’a amené à se séparer de son entraîneur historique Benoît Ducoulombier il y a un an environ. En recherche d’un électrochoc pour se relancer, Havret s’est attaché les services du Sud-Africain Jamie Gough. Si la victoire n’est pas encore au rendez-vous, le triple vainqueur sur l’European Tour a néanmoins signé quelques résultats intéressants en 2013, dont deux top 10 d’affilée en Suisse (7e) et aux Pays-Bas (3e) début septembre. Retrouver le top 60 européen dès la fin 2014 serait le signe d’une saison accomplie. CE QU’ON ATTEND DE LUI EN 2014 – Une saison réussie : garder sa carte. – Une saison exceptionnelle : top 60 de la Race to Dubai ; une victoire sur le circuit européen ; jouer un Majeur. Le plus gros palmarès du golf français dans l’ère moderne, c’est lui. Six fois vainqueur sur l’European Tour, lauréat de la Ryder Cup en 2004, Thomas Levet reste, même à 45 ans, capable de tout. Sans aucun résultat plus probant qu’une 30e place en Autriche lors de la première partie de la saison dernière, le vétéran s’est retrouvé deux fois en position de gagner au cours du mois de septembre, au pays de Galles (26e) puis en Écosse lors du Dunhill Links Championship (7e). Malgré les cuts manqués et malgré les blessures de plus en plus fréquentes, Levet jouait sans pression ces dernières saisons, grâce aux trois ans d’exemption acquis après sa victoire à l’Alstom Open de France en 2011. Mais attention, le privilège disparaît en fin de saison, et le Parisien se retrouve dans l’obligation de jouer son meilleur golf de manière plus régulière s’il veut continuer à écumer les tournois de l’European Tour en 2015. Après un début d’année gâché par une blessure au ménisque et seulement un cut franchi en six tournois, Levet a la pression. CE QU’ON ATTEND DE LUI EN 2014 – Une saison réussie : top 60 de la Race to Dubai. – Une saison exceptionnelle : top 30 de la Race to Dubai ; une victoire sur le circuit européen ; jouer un Majeur. Alors qu’il débute sa quatrième saison sur le circuit européen, Romain Wattel est de tous les Français celui qui a pris le meilleur départ. Troisième puis quatrième de deux tournois sud-africains en décembre, le joueur formé à Bussy s’est illustré lors du « Desert Swing », la séquence de trois tournois disputés au Moyen-Orient. 45e à Abu Dhabi, il a dans la foulée signé une 11e place au Qatar avant de monter sur le podium à Dubaï. D’ores et déjà nanti de suffisamment d’argent pour conserver ses droits de jeu l’an prochain, l’élève d’Olivier Léglise peut désormais se focaliser sur des objectifs plus élevés, en accord avec le potentiel démontré depuis sa fulgurante carrière amateur. Le champion du monde par équipes en 2010 récolte aujourd’hui les fruits d’un lourd travail de fond entamé il y a un an avec son entraîneur, portant sur une refonte quasi complète de son swing. S’il lui a manqué jusqu’à présent un soupçon de régularité pour aligner quatre tours du même calibre en tournoi, Wattel a clairement franchi un cap. De tous les Français engagés sur l’European Tour, il est de l’avis général le plus probable candidat à un premier succès à ce niveau. Actuel 15e de la Race to Dubai, il pourrait même, en cas d’exploit dans les mois à venir, participer pour la première fois de sa carrière à un Majeur cet été. Julien QUESNE 33 ans Race to Dubai 2013 : 42e Classement mondial fin 2013 : 130e Classement mondial au 24/02/2014 : 129e 2 victoires sur le circuit européen : Open d’Andalousie 2012, Open d’Italie 2013 Exemption en 2014 : aucune CE QU’ON ATTEND DE LUI EN 2014 – Une saison réussie : top 60 de la Race to Dubai. – Une saison exceptionnelle : top 30 de la Race to Dubai ; une victoire sur le circuit européen ; jouer un Majeur. Julien Quesne est un profil à part dans le petit monde du golf français. Atypique, même, car le natif du Mans n’a commencé le golf qu’à 17 ans, un âge où ses actuels collègues sévissaient déjà sur les tournois amateurs du monde entier. Ce n’est qu’en 2010, à 30 ans, que le lauréat de l’Allianz Golf Tour en 2007 a fait ses débuts sur le circuit européen, pour y perdre dès sa première saison ses droits de jeu. Revenu en 2012 grâce à une belle saison 2011 sur le Challenge Tour ponctuée d’une victoire à Lyon, l’élève de Benoît Ducoulombier n’a guère tardé à s’y installer de manière ferme et durable. Sa victoire en Andalousie en mars, suivie d’un deuxième sacre acquis en septembre 2013 à l’Open d’Italie, l’a propulsé parmi les valeurs sûres du golf tricolore. Aujourd’hui, Quesne a clairement démontré sa capacité à performer sur des tournois d’importance moyenne de l’European Tour. Il ambitionne désormais – et tout dans son attitude, son travail et son talent laissent croire qu’il en est capable – de briller dans des épreuves plus relevées, telles que les Majeurs et les WGC. Pour y arriver, il se retrouve dans la même situation que Bourdy, Jacquelin et Wattel : aux portes du top 100 mondial, il doit frapper un grand coup d’ici la fin du printemps pour vivre un été à la hauteur de ses espoirs. 57 dossier LES BLEUS LES ESPOIRS Alexander LEVY 23 ans Race to Dubai 2013 : 109e Classement mondial fin 2013 : 226e Classement mondial au 24/02/2014 : 255e Aucune victoire sur le circuit européen Exemption en 2014 : aucune CE QU’ON ATTEND DE LUI EN 2014 – Une saison réussie : garder sa carte. – Une saison exceptionnelle : top 60 de la Race to Dubai ; une victoire sur le circuit européen ; jouer un Majeur. C’est en juin dernier qu’Alexander Levy est devenu l’un des plus prometteurs espoirs du golf français. Troisième du BMW International Open à Munich après avoir crânement rivalisé avec Ernie Els et Thomas Björn, le natif de Floride s’est fait un nom ce jour-là dans le monde du golf européen. Insouciant et visiblement heureux d’être invité à la table des grands, Levy a démontré qu’il avait le talent nécessaire pour réaliser les promesses de son sacre par équipes au Championnat du monde amateur en 2010. Mais le talent est une chose, et la régularité une autre : le joueur entraîné par Alain Alberti a dû se batailler jusqu’au dernier tournoi de la saison pour conserver, in extremis, sa carte. Libéré, Levy s’est ensuite offert en décembre une nouvelle performance de gala en prenant la 3e place du Thailand Golf Championship, derrière Garcia et Stenson mais devant Schwartzel, Rose, Fowler, Mahan et autres Bubba Watson. À seulement 23 ans, « El Toro » devra se concentrer sur une seule chose en 2014 : conserver sa carte. Toute performance supérieure à cet objectif sera un bonus. 1993-2013 : 30 VICTOIRES FRANÇAISES SUR L’EUROPEAN TOUR 1993 : Jean Van de Velde, Roma Masters 1996 : Marc Farry, BMW International Open 1998 : Thomas Levet, Open de Cannes 1999 : Jean-François Remésy, Open d’Estoril 2001 : Thomas Levet, British Masters ; Grégory Havret, Open d’Italie 2004 : Christian Cévaër, Open d’Espagne ; José Filipe Lima, Open de Saint-Omer ; Jean-François Remésy, Open de France ; Thomas Levet, Open d’Écosse 2005 : Jean-François Remésy, Open de France ; Raphaël Jacquelin, Open de Madrid 2006 : Jean Van de Velde, Open de Madère 2007 : Raphaël Jacquelin, Open d’Asie ; Grégory Bourdy, Mallorca Classic ; Grégory Havret, Open d’Écosse 2008 : Thomas Levet, Open d’Andalousie ; Grégory Bourdy, Open du Portugal ; Grégory Havret, Johnnie Walker Championship ; Jean-François Lucquin, European Masters 2009 : Thomas Levet, Open d’Espagne ; Christian Cévaër, Open européen ; Grégory Bourdy, Open de Hong Kong 2011 : Raphaël Jacquelin, Open de Sicile ; Thomas Levet, Open de France 2012 : Julien Quesne, Open d’Andalousie 2013 : Raphaël Jacquelin, Open d’Espagne ; Grégory Bourdy, Open du pays de Galles ; Julien Quesne, Open d’Italie ; Victor Dubuisson, Open de Turquie 58 Victor RIU 28 ans Challenge Tour 2013 : 11e Classement mondial fin 2013 : 372e Classement mondial au 24/02/2014 : 385e Aucune victoire sur le circuit européen Exemption en 2014 : aucune Gary STAL 22 ans Qualifying School 2013 : 4e Classement mondial fin 2013 : 630e Classement mondial au 24/02/2014 : 600e Aucune victoire sur le circuit européen Exemption en 2014 : aucune François CALMELS 32 ans Challenge Tour 2013 : 13e Classement mondial fin 2013 : 281e Classement mondial au 24/02/2014 : 314e Aucune victoire sur le circuit européen Exemption en 2014 : aucune Adrien SADDIER 21 ans Qualifying School 2013 : 6e Classement mondial fin 2013 : 725e Classement mondial au 24/02/2014 : 568e Aucune victoire sur le circuit européen Exemption en 2014 : aucune CE QU’ON ATTEND D’EUX EN 2014 – Une saison réussie : garder leur carte. – Une saison exceptionnelle : top 60 de la Race to Dubai. Ces quatre-là sont plus ou moins novices sur le circuit européen. Certes, François Calmels, Victor Riu et Gary Stal ont déjà brièvement été membres de l’European Tour, en 2010 pour le premier et en 2013 pour les deux autres. Aucun n’avait d’ailleurs réussi à conserver sa carte, chacun préférant redescendre sur le Challenge Tour en cours de saison pour sécuriser un droit de jeu sur la deuxième division continentale. Mais la réforme des catégories effectuée fin 2013 devrait permettre aux quatre Français de jouer davantage d’épreuves, et donc de mieux défendre leurs chances de maintien. Pour Calmels, Riu et Stal, ce ne sera pas une mince affaire : s’ils ont tous trois gagné sur le Challenge Tour, ils restent en revanche assez loin des sommets des leaderboards sur l’European Tour en ce début de saison. Quant à Adrien Saddier, le plus jeune membre du clan français en 2014, l’objectif est le même que pour ses compagnons, même si son background est différent. Passé pro dans la foulée du Championnat d’Europe amateur 2013 où il a décroché une médaille de bronze avec l’équipe de France, le Haut-Savoyard a signé une brillante 6e place en Afrique du Sud mi-décembre, deux semaines seulement après avoir obtenu sa carte. Dans le top 20 au Qatar, il a déjà effectué une partie du chemin pour conserver ses droits de jeu, mais avec près de 200 000 euros encore à engranger, la route est longue. 59 Technique Joël Bernard Pro au golf de Bondues www.moncoachdegolf.com Une posture sur mesure... pour libérer votre swing naturel ! Dans cette série de quatre articles, j’ai choisi de vous aider à obtenir un swing plus régulier. Je vais partager avec vous des solutions simples, rapides et très efficaces pour stabiliser votre swing. Les clés que vous allez découvrir vont vous aider à développer un swing plus naturel, plus stable et plus répétitif. Elles ont permis à mes meilleurs élèves d’obtenir trente-sept sélections en équipe de France, de gagner plus de cent vingt-sept Grand Prix dans toute la France et, pour quarante-huit d’entre eux, de se classer dans le top 100 au Ranking National Amateur Hommes et Dames. Si vous en avez assez de gâcher vos parties à cause d’un jeu trop décousu, si vous êtes trop souvent frustré par des mises en jeu aléatoires, un jeu de fer inconsistant ou par le fait d’alterner les bons et les mauvais coups, si vous souhaitez simplement conserver une certaine constance dans votre jeu, jour après jour, semaine après semaine, je vous propose de commencer par les fondamentaux et plus particulièrement par la posture. 60 61 Technique La grande majorité des golfeurs pensent que les fondamentaux sont les mêmes pour tous. C’est tout simplement un mythe ! Les fondamentaux doivent être adaptés au style naturel de chaque golfeur pour lui permettre de s’exprimer librement. Regardez ces deux attitudes : Vous pouvez constater que leur posture est radicalement différente parce qu’ils n’ont pas le même profil de coordination innée. En fait, il existe deux styles de marche différents chez l’être humain : 50 % de la population sont des aériens et 50 % des terriens. On dit qu’un aérien marche par le haut et un terrien par le bas. terrien LES TERRIENS Vous comprenez maintenant pourquoi un aérien et un terrien ne peuvent pas avoir la même posture : Le terrien pousse dans le sol et doit prendre une posture qui favorise cette impulsion naturelle, sans quoi il va se priver de cet atout essentiel et perdre en puissance. quatre éléments pour une posture sur mesure : 1 aérien Les appuis sur le tiers arrière des pieds et sur la partie interne (pas complètement sur les talons mais plus exactement sous les malléoles internes). 2 Un terrien se déplace en poussant dans le sol avec sa jambe d’appui. Cela fait avancer le bassin puis il pose l’autre jambe qui devient la nouvelle jambe d’appui et cette dernière pousse à son tour... En marchant par le bas, le terrien développe naturellement ses chaînes musculaires « arrières ». 62 Un aérien se déplace en déséquilibrant son corps par une avancée du buste et en enchaînant avec un rebond de la jambe d’appui. En marchant par le haut, l’aérien développe naturellement ses chaînes musculaires « avant ». Il faut créer beaucoup d’angles avec la sensation d’être ancré dans le sol. 63 Technique 3 En creusant le bas du dos, vous activez le psoas et favorisez l’action de poussée dans le sol à la descente. Les aériens quatre éléments pour une posture sur mesure : 1 Les appuis sur le tiers avant des pieds et sur la partie externe (pas complètement sur les orteils mais plus exactement au niveau du dernier lacet). 2 4 64 Positionnez vos mains directement à l’aplomb des épaules, pour une distance idéale par rapport à la balle. Cette catégorie se tient très droit avec peu d’angles et avec la sensation d’être légèrement au-dessus du sol (comme si vous étiez sur une fine couche de glace prête à céder). 65 Technique 3 Il ne faut surtout pas creuser le bas du dos pour permettre à vos abdominaux de se contracter librement à la descente et donner la meilleure impulsion possible. 4 66 Positionnez vos mains directement à l’aplomb de votre menton pour une distance idéale par rapport à la balle. Technique Comment savoir si vous êtes terrien ou aérien ? 68 En effectuant quelques tests moteurs rapides, on peut identifier votre catégorie d’appartenance. Je vous invite à vous rapprocher d’un pro qui saura vous renseigner. En attendant, vous allez jouer une série de dix balles au practice avec un fer 5 ou 6 en adoptant les points expliqués dans les pages précédentes. À l’issue de vos deux séries, vous allez très vite sentir quelle est la posture qui vous convient le mieux. Elle vous permettra alors d’être plus stable, plus efficace, plus régulier et plus confortable. Ce premier article vous permet de comprendre que nous devons tenir compte de notre profil moteur de départ afin d’optimiser nos performances tout en travaillant dans le confort. Je vous souhaite donc une bonne expérimentation à la découverte de votre swing instinctif. 69 entraînement Entraînement type compÉtition Nous allons vous présenter dans cet article une façon différente de vous entraîner afin de reproduire les situations de stress que vous retrouvez en compétition. En effet, vous êtes assez nombreux à vous plaindre du fait que, sous pression, vous ne réalisez pas vos coups aussi bien qu’à l’entraînement. C’est probablement lié au fait que votre séance d’entraînement n’est pas conçue dans l’objectif de régler cette problématique précise. Chaque séance peut et doit être imaginée afin d’améliorer tel ou tel point. Encore une fois, les spécialistes que sont les pros peuvent vous aider dans cette mise en place. Il est temps d’aller au practice en sachant ce que l’on souhaite travailler et en ayant programmé le déroulement de la séance. Je vous propose, pour créer la situation de stress et vous rapprocher de la situation que vous ne gérez pas en compétition, de devoir réaliser une performance dans les différents compartiments du jeu (putting, driving et chipping). 70 Vincent Bucciarelli Pro au golf d’Ozoir-laFerrière 71 entraînement 2 1 72 Driving Pour les mises en jeu, je m’installe au practice de façon à imaginer un fairway, en l’occurrence entre les deux panneaux blancs. Je me donne comme objectif de mettre sept balles sur dix sur le fairway. Je prends le temps de faire ma routine et d’imaginer que je suis vraiment sur le parcours. Là aussi, c’est à vous de régler la largeur du fairway et le club de départ. Sachez que les meilleurs joueurs touchent 70 % des fairways. Putting Je me suis inspiré dans ce compartiment du jeu d’un exercice que réalise Tiger Woods. Vous pouvez l’adapter à votre niveau de jeu afin qu’il soit le plus efficace possible. Placez-vous à une longueur de putter du trou et jouez dix balles avec la main droite, puis la main gauche et enfin les deux mains. Si une seule de vos balles ne rentre pas, recommencez depuis le départ. Plus vous vous rapprocherez des derniers putts, plus la pression augmentera, et c’est bien l’objectif. Si ce n’est pas le cas, vous pouvez soit augmenter la distance, soit augmenter le nombre de balles. Pour vous donner une idée, Tiger fait des séries de cinquante et finit parfois à la nuit tombée. 73 entraînement 4 Chipping Commencez par faire cet exercice une première fois pour établir un score de référence, puis augmentez votre niveau d’exigence de deux points et faites cet exercice jusqu’à ce que vous arriviez à ce score (score de référence + deux points). Pour l’atelier de chipping, j’ai choisi une approche roulée de douze mètres avec un fer 9, en pente de droite à gauche. Pour le nombre de points à comptabiliser, je procède comme précédemment. Idéalement, il vous faudrait compiler vos résultats de manière à ce que, dès le début de vos séances, vous ayez vos références. 3 bunker Pour ces deux compartiments, j’ai volontairement choisi des situations qui me posent problème. Pour la sortie de bunker, j’ai choisi un bunker profond avec un drapeau situé à quinze mètres. Je place la balle de manière à avoir un bon lie et je joue dix sorties consécutives en prenant soin, là aussi, de faire ma routine comme si je n’avais qu’une balle à jouer. Une fois les dix balles jouées, je comptabilise de la façon suivante : 1 balle dans le trou = 5 points 1 balle dans un rayon d’un club = 2 points 1 balle dans un rayon de deux clubs = 1 point 74 75 évasions Texte et photos de Paul Mahé Terre Blanche Hotel Spa Golf Resort Provence et swing en HD Malgré des travaux pharaoniques et de nombreux obstacles, le rêve de Sean Connery a fini par se matérialiser dans un cadre enchanteur situé à deux pas de la Côte d’Azur. Le résultat tout en subtilité mais aussi en modernité, avec un centre d’entraînement high-tech unique en Europe, ne souffre aucune critique, ni comparaison. 76 77 évasions Le développement “ sportif est indispensable Terre Blanche Hotel Spa Golf Resort 104, impasse des Grandes Terrasses 83440 Tourrettes Le Château : 18 trous, par 72, 6 616 mètres (marques noires). Slope 150 Le Riou : 18 trous, par 72, 6 005 mètres (marques noires). Slope 146 Tél. : 04 94 39 36 93 E-mail : [email protected] www.terre-blanche.com 78 pour développer un club digne de ce nom et attirer de nouveaux membres ” Jean-Marie Casella, directeur du golf u’il est loin le temps où Sean Connery envisageait de construire un resort de golf dans le pays de Fayence... En 1989, la municipalité de Tourrettes autorisa la construction de mille logements et deux parcours de golf sur la propriété de 266 hectares achetée dix ans plus tôt par l’acteur écossais qui a incarné James Bond au cinéma. Cela ne se fit pas. En 1993, le projet passait entre les mains de banquiers suédois. Sans plus de succès. Mais en 1999, Dietmar Hopp rachetait le terrain, investissant au passage 120 millions d’euros sur fonds propres. Cofondateur, actionnaire et ancien président de SAP, ce passionné de golf avait déjà fait construire le parcours de St. Leon-Rot, hôte à plusieurs reprises de l’Open d’Allemagne, bien entendu sponsorisé par le géant allemand du progiciel. Au même titre que Tiger Woods, vainqueur de l’événement à trois reprises. Le projet revu à la baisse (160 villas très haut de gamme et un hôtel 5 étoiles), allait enfin aboutir en 2003 avec l’ouverture des deux parcours et de l’hôtel géré au départ par Four Seasons. Depuis octobre 2012, celuici a rejoint la collection exclusive de The Leading Hotels of the World, gage d’un standing qui aurait satisfait 007. La prestigieuse organisation hôtelière représente en effet plus de 430 des meilleurs hôtels, resorts et spas indépendants du monde. D’ailleurs en 2013, Terre Blanche a été élu resort français de l’année aux World Travel Awards, meilleur hôtel au sein d’un resort et meilleur hôtel avec spa en France aux International Hotel Awards ! Rien ne résiste à Golfing Herr Mais cela n’a cependant pas été sans complications : les efforts consentis par Dietmar Hopp n’ont pas forcément été bien perçus par la population avoisinante. Malgré l’impact considérable sur l’économie locale, certaines voix se sont fait entendre contre la construction d’un « ghetto pour millionnaires ». D’autres riverains se sont par ailleurs élevés contre le détournement de 2,6 kilomètres d’une route départementale qui passait sur le domaine, alors que la nouvelle voie, d’une valeur de 4 millions d’euros, est plus sûre et a été offerte au Conseil général. L’alimentation en eau a également été source de polémique dans cette région soumise à des restrictions pour cause de sécheresse. Dietmar Hopp a pourtant financé la construction d’une canalisation de quatre kilomètres et d’une station de pompage qui, en plus de permettre d’arroser les parcours avec de l’eau non potable achetée à la Société du Canal de Provence et tirée dans le lac artificiel tout proche de SaintCassien, rend possibles l’irrigation des terres agricoles et la protection contre les feux de forêt sur trois communes avoisinantes. Le resort s’est de surcroît équipé d’un système informatisé avec station météo intégrée afin d’économiser le plus de ressources possible. Les grandes cascades des parcours fonctionnent par ailleurs en circuit fermé et sont habitées par de jolies carpes amour, l’une des espèces introduites en respectant l’écosystème d’origine pour compléter un parc animalier endémique riche, qui témoigne des efforts consentis pour conserver leur habitat naturel. Mascottes de Terre Blanche, cinq ânes gèrent par exemple le défrichage des bois et sous-bois sans perturber le biotope et la faune. De nombreuses ruches installées sur le site permettent également de produire un miel – véritable nectar de fleurs de Provence – servi au petit-déjeuner et vendu dans les restaurants et la boutique du resort. « Nous venons de construire notre bâtiment de maintenance définitif et il est exemplaire, que ce soit technologiquement ou écologiquement, ajoute le directeur du golf, Jean-Marie Casella. Terre Blanche a souffert d’une image fermée, mais ce n’est plus le cas maintenant, ne serait-ce qu’en raison du rôle que nous jouons localement. » Et de préciser que 79 évasions Un endroit idéal pour progresser Les aspirations de Jean-Marie Casella expliquent sans doute les efforts encore accrus au niveau des équipements sportifs depuis son arrivée. Animée comme le Campus (Sport Etudes golf) par Alain Alberti, l’académie Leadbetter profite depuis le début de zones d’entraînement (practice, aires de petit jeu, parcours) de qualité, mais les installations ont été complètement réaménagées, un putting green intérieur et des salles vidéo et de musculation construits pour constituer le centre d’entraînement le plus moderne et le plus complet d’Europe, le premier au monde à être labellisé European Tour Performance Institute. Fort de dix années d’expérience à Londres au sein de l’académie Jim Flick, Pascal Chardon maîtrise parfaitement les outils technologiques (SAM Putt Lab, launch monitor TrackMan, simulateur AboutGolf, logiciel vidéo Dartfish, etc.). L’Albatros Golf Performance Center, qui fait l’objet d’un partenariat avec la FFGolf, accueille ainsi les espoirs du pôle France. Quant au Biomecaswing de Jean-Jacques Rivet, biomécanicien de l’équipe de France et directeur du département Biomécanique et Performance sportive de l’European Tour Performance Institute, il a déjà attiré de nombreux joueurs et joueuses professionnels, mais il ne leur est pas réservé, loin de là. « Maintenant, on a tout ce qu’il faut sur place. Plus la peine de faire huit heures de vol pour aller s’entraîner... On reste à la maison et c’est plus efficace », s’enthousiasme Alain Alberti, coach de Raphaël Jacquelin, Julien Guerrier et Alexander Lévy notamment, et dont la fille Marine s’occupe plus des particulièrement des enfants et des débutants. D’après lui, la plupart des pros français y viennent de temps en temps, certains joueurs étrangers comme Alexander Norén ou Sören Hansen s’y rendant très souvent dans l’année. Ces installations pourraient encore mieux être mises à profit à l’avenir : il est question de donner la possibilité aux amateurs du pôle, qui résident à Terre Blanche, d’y rester une fois qu’ils seront passés pros, et de former des équipes hautement compétitives. « Nous avons encore de multiples projets sportifs à l’étude et la volonté d’avoir de belles équipes, précise Jean-Marie Casella. Nous avons les outils nécessaires, et tous les jeunes golfeurs qui viennent s’entraîner chez nous sont ici à l’année. Ce ne sont pas des mercenaires. » des nouveaux joueurs sont formés au practice, facilement accessible, par le biais du golf scolaire, de l’école de golf ou encore de l’école handigolf. Un casting à toute épreuve Côté golf, le club de Terre Blanche présente d’après Raphaël Jacquelin « une exceptionnelle qualité en termes de technicité, avec deux parcours très complémentaires ». Les 18 trous signés Dave Thomas (auteur du Belfry et de San Roque) offrent une « grande diversité » et se défendent très bien. Celui du Château sillonne paisiblement au milieu des pins parasols et des chênes blancs endémiques, comme pour mieux permettre au golfeur de profiter des « magnifiques panoramas sur les petits villages environnants ». Seuls les occupants des nombreux planeurs du centre de vol à voile voisin, le premier d’Europe, jouissent d’une meilleure vue sur les villages médiévaux fortifiés de Fayence, Tourrettes, Callian, Montauroux ou Seillans. L’architecte gallois n’a pas non plus négligé la présence, dans la vallée, de la Siagne, une rivière qui coule en direction du pittoresque lac de Saint-Cassien. Le tracé bénéficie en effet d’une touche aquatique qui détonne dans l’arrière-pays varois : après une première cascade au 2, on tourne autour d’une grande pièce d’eau du 4 au 6. L’eau reviendra en 80 jeu au 10 et au 11, obligeant à serrer le jeu sur des trous costauds dans l’ensemble, surtout des back tees. Les greens rapides ne font pas non plus de cadeaux, et il ne faut donc pas se laisser déconcentrer par la vue des paysages provençaux en CinemaScope. Hôte du seul tournoi du circuit européen senior disputé dans l’Hexagone – le French Riviera Masters – depuis 2012, le Château vient d’ailleurs d’être élu 14e meilleur parcours d’Europe par le magazine britannique Golf World, soit quatre places de mieux que dans le classement précédent. Deux parcours de championnat Le Riou s’inspire pour sa part du paysage montagneux environnant, et notamment des contreforts des Alpes de Provence et des Adrets de l’Estérel. Plus court que son grand frère, il ne lui doit cependant rien au niveau de la difficulté avec un slope qui, s’il est moins élevé, correspond plus à la réalité du terrain. On se retrouve en effet dans le bain dès le départ surélevé du 1, qui n’est pas long mais demande comme sur la plupart des autres trous une mise en jeu très précise en raison d’obstacles (arbres, bunkers) et pentes multiples. Au 2, on découvre même un ruisseau souvent à sec, le Riou Blanc, auquel le parcours doit son nom. L’observateur avisé peut même apercevoir à droite du fairway du 4 l’un des fours à chaux de la région qui ont donné son nom au resort. Leur utilisation dans la préparation de mortier ou de calcaire provenant d’une carrière située au-dessus de Fayence, conjuguée à la présence de vent, donnait en effet l’impression qu’il neigeait. Si quelques trous dérogent à la règle, dans l’ensemble les fairways sont plutôt étroits et vallonnés, les greens tout aussi pentus et rapides. Avec parfois, comme au 1, au 7 et au 16, la tentation de driver un green en contrebas pour les plus longs. Au 9 et au 18, les cascades et pièces d’eau ajoutent encore un peu de difficulté à un tracé qui ne manque pourtant pas de caractère. Il accueille d’ailleurs une épreuve du Generali Ladies Tour depuis 2010. « Le tournoi nous aide à donner au parcours du Riou ses lettres de noblesse. C’est un parcours de championnat au même titre que le parcours du Château », explique Jean-Marie Casella, qui a la volonté de développer la notoriété sportive du club car, selon lui, cela va « donner une image plus dynamique et ainsi aider à la promotion du resort ». Il a en tout cas le pedigree nécessaire pour le faire : petit-fils de Jean Saubaber, l’un des meilleurs joueurs européens de l’avant-guerre, et fils de Monique Saubaber, qui a formé Grégory Bourdy au golf Bordelais, il est vice- président de l’Association des directeurs de golf français et a notamment organisé l’Open de France 1999 au golf du Médoc et le Masters 13 à PontRoyal. L’un des golfs et resorts golfiques acquis par le groupe Accor et développés avec son aide pendant quinze ans. Terre Blanche concilie ainsi parfaitement l’aspect sportif et l’aspect commercial propre aux resorts. « C’est comme à Wentworth ou autres, qui ont une politique sportive et aussi des membres. Notre priorité absolue pour les prochaines années est d’avoir plus de membres. Nous venons d’ailleurs de baisser le droit d’entrée de 60 000 à 15 000 euros. Mais le développement sportif est indispensable pour développer un club digne de ce nom et attirer de nouveaux membres. » Des membres aux petits oignons, puisque le Riou leur est réservé, ainsi qu’aux clients de l’hôtel, quand des compétitions n’y sont pas organisées. « Rien que le fait d’avoir deux 18 trous nous distingue des autres clubs de la Côte d’Azur, et notre organisation interne nous permet d’avoir une activité commerciale et une activité sportive sans que l’une ne gêne l’autre. » Vous l’aurez compris, Terre Blanche réunit tout ce qui se fait de mieux pour les golfeurs, ce qui lui a valu d’être sacré resort golfique européen de l’année par l’Association internationale des tour-opérateurs du golf (IAGTO) en 2013 ! 81 évasions Texte de Paul Mahé Photos DR Pinehurst De retour au pinacle Le resort de Pinehurst a retrouvé sa place de St. Andrews américain grâce à la rénovation audacieuse et radicale, mais particulièrement réussie, du plus célèbre de ses huit parcours. Celui-ci deviendra d’ailleurs cette année le premier 18 trous de l’histoire à accueillir les US Opens hommes et dames au cours de la même saison. Pinehurst n° 2, trou n° 9 82 83 évasions Il y a quelque chose qui “ éclipse même la place occupée naturellement par Pinehurst de St. Andrews du golf américain : les gens que vous y trouvez, avec lesquels vous jouez au golf et échangez des souvenirs… qui vous font toujours vous sentir comme à la maison ” Bobby Jones Pinehurst Ross Resorts P inehurst est indissociable de son histoire, car c’est un endroit qui occupe une place spéciale dans la mémoire collective américaine. Considéré par de nombreux observateurs comme le berceau du golf américain et même par Arnold Palmer comme « la capitale golfique du monde », Pinehurst est en effet associé au développement du sport aux États-Unis. Rien pourtant ne prédestinait ce lieu de villégiature situé en Caroline du Nord, au nord de la Floride, et créé par l’homme d’affaires James Walker Tufts en 1895 pour « des gens aux moyens modestes » à devenir le premier resort golfique du pays. Ce n’est qu’après avoir observé quelques visiteurs taper une petite balle blanche dans l’un des champs avoisinants qu’il s’y intéressa et décida de créer un premier parcours de 9 trous. Les choses changèrent de dimension au tournant du 20e siècle avec l’arrivée d’un pro dénommé Donald Ross. Celui-ci dessina à Pinehurst quatre parcours dont le numéro 2, qui a longtemps eu la réputation d’être le meilleur et aussi l’un des plus difficiles du pays. C’est lui aussi qui fit des expériences avec différentes graminées et commença à engazonner les greens, jusque-là en sable et carrés. Donald Ross est considéré par beaucoup comme le plus grand architecte de golf américain de tous les temps. À un détail près : il est écossais et avait été formé par Old Tom Morris à St. Andrews. Au fil des années, Pinehurst se bâtit une solide réputation en accueillant de nombreuses compétitions et notamment le North and South Open qui, d’après le journaliste sportif 84 américain Dan Jenkins, fit longtemps figure de « Masters avant qu’il n’y ait un Masters ». Après les premières éditions, toutes remportées par le pro local ou son frère Alec, des duels épiques entre joueurs de légende (Walter Hagen, Byron Nelson, Ben Hogan et Sam Snead) eurent lieu, Bobby Jones estimant par ailleurs qu’il « y a quelque chose qui éclipse même la place occupée naturellement par Pinehurst de St. Andrews du golf américain : les gens que vous y trouvez, avec lesquels vous jouez au golf et échangez des souvenirs… qui vous font toujours vous sentir comme à la maison ». L’année 1951 marqua l’apogée de Pinehurst, puisqu’il accueillit la Ryder Cup, mais aussi la fin du North and South Open. La Renaissance de la Joconde Il fallut attendre de nombreuses années avant que le resort, hôte de son premier tournoi majeur (le Championnat de l’USPGA) en 1936, en accueille d’autres. Il faut dire qu’après la mort de Donald Ross et de l’héritier Tufts (son petit-fils Richard), certains changements malencontreux furent effectués. Ce fut encore pire après la vente du resort au groupe immobilier Diamondhead en 1971, puisque celui-ci y construisit le World Golf Hall of Fame, certes, mais aussi de nombreuses maisons le long de certains parcours profondément remodelés avec du rough à ne plus savoir qu’en faire. Cela n’empêcha pas Diamondhead d’avoir des problèmes financiers et de devoir vendre Pinehurst à ClubCorp sept petites années plus tard. Plus gros propriétaire et opérateur de clubs de golf privés du pays, celui-ci ne ferma pas Pinehurst, choisissant plutôt de le transformer en Mecque américaine du golf en faisant construire plusieurs nouveaux parcours (le n° 4 et le n° 8 par Tom Fazio, le n°7 par Rees Jones), et surtout en commençant par s’occuper du plus important d’entre eux : les greens du n° 2 furent rénovés en 1987, ce qui lui valut d’accueillir le Tour Championship en 1991 et 1992 ainsi que l’US Open Senior en 1994, avant le sacre de Payne Stewart grâce à un birdie au dernier trou de l’US Open en 1999, et la victoire surprise de Michael Campbell dans cette même épreuve en 2005. Mais au fil du temps, le parcours avait perdu son identité. À force de suivre les parcours classiques du monde entier et les préconisations de l’USGA pour accueillir l’US Open, au lieu d’être suivi... Mais quand la Fédération américaine décida qu’il accueillerait l’US Open hommes en 2014 et son pendant féminin la semaine suivante, son directeur exécutif suggéra des changements surprenants au président de ClubCorp, Robert Dedman, qui considère le n° 2 comme « la Joconde des parcours de golf ». « Peu importe que l’US Open se gagne en dessous du par ou non, il faut retrouver le Pinehurst d’antan », lui expliqua en effet Mike Davis. Robert Dedman demanda son avis à l’architecte Bill Coore, qui est natif de Caroline du Nord et se trouvait dans la région pour la conception du club de Dormie, considéré comme l’une des plus belles réalisations du duo qu’il forme avec Ben Crenshaw. Car le resort de Pinehurst et son emblématique n° 2, c’est le produit d’appel d’une région des Sandhills riche en parcours de qualité : ceux que Donald Ross a dessinés à Pine Needles ou Southern Pines sont incontournables, au même titre que quelques autres plus récents comme Tobacco Road ou le National Golf Club de Jack Nicklaus. Retour vers le futur Mais même pour des architectes aussi réputés que Coore et Crenshaw, ce projet était risqué : « Quand nous avons été sollicités, nous avons vu cela comme un immense honneur mais aussi comme une décision intimidante à prendre », explique Ben Crenshaw. Avant de procéder à son lifting, ils ont passé des heures à étudier des photos d’archives et à arpenter le parcours. « Une des premières choses que nous ayons faites a été de déterminer l’emplacement du tuyau principal du système d’irrigation, qui a 70 ans. Nous avons planté des drapeaux et nous avons commencé à voir la forme des trous. C’est rudimentaire mais cela nous a beaucoup aidés. C’est comme regarder la colonne vertébrale de quelqu’un. » Après mûre réflexion et avec l’appui des propriétaires et de l’USGA, ils ont décidé de prendre des mesures radicales dont ils savaient qu’elles pourraient paraître rétrogrades et contreproductives : amputer le système d’arrosage de ses ramifications et remplacer le rough par des zones de sable parsemées de 80 000 buissons d’une herbe endémique, 85 évasions dans le but de redonner au parcours son aspect brut de décoffrage. « Le n° 2 est intimement lié au terrain sur lequel il se trouve, raison pour laquelle Donald Ross aimait cet endroit plus que tout autre aux États-Unis », poursuit-il. Il y avait environ 35 hectares d’herbe entretenue auparavant, aujourd’hui il y en a 25. Au lieu de six hauteurs de coupe sur certains trous, il y en a maintenant deux : une pour les greens, l’autre pour les fairways et départs. Le rough de Pinehurst fait donc partie de son histoire, et non de son futur. « C’est comme à Augusta : le parcours est moins intimidant du départ mais il est plus difficile car les mauvais coups rebondissent et fuient plus encore, ajoute le double vainqueur du Masters. Ce look de Pinehurst, avec du sable fin en dehors du fairway, des aiguilles de pin et du pâturin, fait partie intégrante des sandhills. C’est un aspect qui est longtemps resté dans les mémoires. » Certains trous ont ainsi été métamorphosés, comme le 7, un par 4 qui invite les joueurs à couper car son dogleg a été adouci par la disparition du rough, et le 11, un par 4 où il faut survoler une mer de sable au départ. Et même si les greens bombés ont été ré-engazonnés, la société Coore & Crenshaw n’a pratiquement pas touché à la forme des légendaires greens bombés et à leurs abords, que Ben Crenshaw qualifie de « chefs-d’œuvre uniques en Amérique du Nord ». « La plupart des joueurs n’ont pas la capacité à s’accrocher, à ravaler leur fierté et taper des coups [autour des greens] qu’ils ne tapent pas habituellement. Le n° 2 teste votre mental, votre approche mentale et il constitue un challenge », appuie Tiger Woods, qui avait été étroitement surveillé car il prenait trop de temps à examiner les pentes lors de l’US Open en 2005. Pinehurst Resort 80 Carolina Vista Drive Pinehurst, NC 28374 Tél. : +1 (855) 235-8507 N° 1 : 18 trous, par 70, 5 571 mètres. Slope 117 N° 2 : 18 trous, par 70, 6 844 mètres (configuration US Open). Slope 137/par 72, 6 323 mètres. Slope 133 N° 3 : 18 trous, par 70, 5 192 mètres. Slope 118 N° 4 : 18 trous, par 72, 6 508 mètres. Slope 136 N° 5 : 18 trous, par 72, 6 262 mètres. Slope 135 N° 6 : 18 trous, par 71, 6 392 mètres. Slope 139 N° 7 : 18 trous, par 72, 6 598 mètres. Slope 149 N° 8 : 18 trous, par 72, 6 485 mètres. Slope 138 www.pinehurst.com www.villageofpinehurstareagolf.com www.golfnorthcarolina.com Pine Needles Chassez le naturel, il revient au galop Et si certains redoutaient que ces changements posent plus de problèmes aux visiteurs, notamment au sein du village pourtant figé dans le temps de Pinehurst, il n’en est rien : « C’est bien aussi de voir les choses depuis les jaunes, rassure Bob Farren, le responsable des terrains. Les retouches au n° 2 depuis dix ans étaient toutes en rapport avec l’US Open : le rallonger, reculer des départs, rendre les fairways plus étroits. Avec ce projet, il y a plus d’impact sur les départs jaunes. Les membres et les visiteurs vont pouvoir en profiter car cela a un impact sur presque tous les trous pour eux. » Ben Crenshaw estime d’ailleurs que les US Open en 2014 sont cruciaux, mais affirme que, avec son associé, ils voulaient faire quelque chose pour le resort à long terme. « Le concept de la rénovation repose sur le principe de la durabilité du parcours dans un environnement naturel », appuie Bob Farren. Pour lui, il n’y a rien de plus naturel que de transplanter des plantes au départ des sandhills, surtout qu’elles vont continuer d’évoluer année après année. Et de souligner que celles-ci ne seront pas arrosées, ce qui conjointement à la réduction de la surface du rough va se traduire par des économies en eau. « Certaines de ces plantes vont pousser, d’autres non, poursuit-il. C’est le souhait de l’architecte de les laisser dans un état aussi naturel que possible. Certaines seront petites. Certaines seront piétinées. Certaines recevront plus d’eau que d’autres. Certaines seront en plein soleil, d’autres à l’ombre. Il n’y aura aucune régularité. Il y aura une part plus importante de mystère, d’aventure. » Et même si une peinture verte sera utilisée pendant l’US Open pour ne pas choquer le public, c’est un signal fort envoyé au monde du golf américain, où le vert a dominé pendant de si longues années. « On n’aurait jamais imaginé que ce projet serait aussi bien accueilli », résume le président du resort, Don Padgett Jr., qui a participé à six Championnats USPGA et trois US Open, et dont le père a dirigé le golf et a été le président de la PGA américaine. Tellement bien que Pinehurst a racheté le club voisin en faillite de The Pit en 2011, et a déjà demandé à Bill Coore de dessiner un nouveau parcours. « Si les affaires reprenaient et retrouvaient le même niveau qu’en 2007 et 2008, alors nous envisagerions de construire un neuvième parcours », précise-t-il. De quoi augmenter encore un peu plus la légende de l’endroit. 86 Pine Needles : 18 trous, par 71, 6 414 mètres. Slope 135 Mid Pines : 18 trous, par 72, 5 969 mètres. Slope 126 www.pineneedles-midpines.com Southern Pines Country Club 18 trous, par 71, 5 731 mètres. Slope 130 southernpinesgc.com National Golf Club 18 trous, par 72, 6 512 mètres. Slope 138 www.nationalgolfclub.com Dormie Club 18 trous, par 71, 6 294 mètres. Slope 138 www.dormieclub.com Tobacco Road 18 trous, par 71, 5 993 mètres. Slope 150 www.tobaccoroadgolf.com Pinehurst n° 2, trou n° 14 87 gestion mentale Texte de Patrick Grosperrin « Le mental, OK, mais que travailler ? » Pour commencer cette saison de « mental » dans Practice et pour y voir plus clair, dressons un panorama d’aspects qui peuvent être travaillés, avec les signes permettant de constater ce qu’il y a à faire. Travail potentiel : La pédagogie par la faute (spécificité française) et nos sociétés modernes nous ont appris la focalisation sur ce qui ne va pas, ainsi que le « toujours plus », ce qui peut générer une insatisfaction quasi permanente et chronique. C’est logiquement une seconde nature pour certains de régulièrement voir les quelques imperfections d’une situation, plutôt que la globalité, souvent très favorable et positive. Or, la vie est imparfaite, les humains sont imparfaits, le golf est imparfait. Progresser en la matière demande une démarche significative de développement personnel (prise de conscience, lectures, séances, exercices). 2/ Gestion des difficultés • Lorsque vous réalisez un début de parcours difficile en termes de score, vous considérez rapidement que la partie est morte et vous vous résolvez à pousser la balle. • Quand vous venez de rater un coup et que c’est pénalisant (départ dans les arbres, long putt qui dépasse de 3 mètres, sortie de bunker qui échoue, petit putt raté), vous êtes excédé ou abattu, et cela vous pénalise pour exécuter le coup suivant. • Lorsque vous arrivez près de votre balle et que vous constatez que le lie n’est pas bon (rough, bunker, fairway), vous pestez et vous avez du mal à vous concentrer pour exécuter le coup. • Lorsque vous ratez un coup, vous ne pouvez pas vous empêcher d’expliquer à vos partenaires pourquoi vous avez raté. Travail potentiel : Vous êtes trop touché par les situations « classiques » que propose le golf, il vous faut apprendre à « accepter » les réalités de ce sport. Comment ? Comme ce sont des réactions inconscientes et automatiques, il est nécessaire de se programmer avant les parties de golf (généralement la veille et le matin). La programmation mentale s’apprend dans les livres ou auprès d’un spécialiste. 3/ Image de soi et confiance en soi 88 En préambule, DEUX précisions 1/ État d’esprit • Quand on aborde le sujet du mental, on se doit d’élargir la réflexion au cerveau, poste de pilotage de notre système psychomoteur. On a alors un champ d’investigation beaucoup plus large, plus global, plus complet : la personnalité, les croyances, l’état d’esprit, l’intellect, l’état de performance, la motivation, la concentration, la gestion des difficultés, le contrôle de la respiration, etc. • Une bonne partie de nos réactions sont de l’ordre de l’inconscient, donc difficiles à repérer par soi-même. Ainsi, un bon nombre d’entre vous vont rapidement reconnaître tel ou tel partenaire de jeu dans les cas de figure proposés, mais ne vont pas forcément s’y retrouver. Pour bien faire, il peut être intéressant de demander à un proche de nous dire s’il considère que l’on est concerné par certaines réactions. • Vous êtes vite agacé par le rythme un peu lent de la partie qui vous précède. • Des fairways mal tondus ou des greens que vous jugez irréguliers vous mettent de mauvaise humeur et vous vous en plaignez à plusieurs reprises durant la partie. • Un de vos partenaires n’est pas très brillant. Cela vous agace et vous avez du mal à vous concentrer sur votre jeu. • Deux putts qui échouent de peu et vous considérez que vous n’avez vraiment pas de réussite. • Lorsque vous subissez quelques coups du sort (mauvais rebond, balle mal placée, rafale de vent au moment où vous jouez), vous faites le constat que, comme toujours, tout s’acharne contre vous. • Sur le practice ou sur le parcours, vous sentez très régulièrement le poids des regards. Vous êtes souvent inquiet à l’idée de rater devant les autres. • Lorsque vous ratez un coup, vous ne pouvez pas vous empêcher d’expliquer à vos partenaires pourquoi vous avez raté (le lie, le bruit, la pente, les greens, le vent). Vous ne le vivez pas comme cela, mais c’est pourtant cette fameuse maladie de la justification. • Vous éprouvez des complexes vis-à-vis de tels ou tels partenaires de jeu, que vous jugez, malgré un index proche, bien supérieur à vous. • Quand vous ratez, vous en êtes touché, et il arrive régulièrement que vous mettiez un peu de temps avant de retrouver vos esprits. • Quand vous enchaînez quelques coups médiocres, vous en venez à vous traiter de tous les noms. un par un, en vous jugeant ensuite. À la vérité, ils s’en moquent, bien trop occupés à gérer leur propre jeu et leur propre partie. Ce sont des réactions inconscientes qui sont également gênantes dans l’existence, et dont on peut se débarrasser à l’aide d’échanges et d’exercices avec un spécialiste. 4/ Blocages (secteurs de jeu, clubs, trous, parcours, partenaires) • Ne maîtrisant pas très bien un type de coup (approches, sorties de bunker, longs putts, petits putts) ou un type de club (driver, fers), vous en avez développé une aversion, voire un blocage, ou une phobie (Tiger Woods lui-même avait fini par développer la phobie du drive du 1) ou encore des yips (petits mouvements parasites incontrôlés). • Un ou plusieurs trous d’un parcours sont pour vous difficiles à jouer. Vous y avez accumulé des mauvais coups, jusqu’à rater systématiquement ce ou ces trous, voire à ne plus pouvoir les jouer (très handicapant quand on veut faire des parties amicales ou officielles). • Idem pour un parcours dans sa globalité. Or, c’est le parcours de votre club, ou le seul parcours aux alentours, ce qui est forcément un vrai problème pour vous. Travail potentiel : Il peut arriver à tout un chacun de développer un blocage particulièrement handicapant, conduisant parfois à devoir stopper la pratique de son sport préféré. Excellente nouvelle : il existe depuis une dizaine d’années une technique particulièrement puissante, l’EMDR (Eye Movement Desensitization and Reprocessing), qui permet d’éliminer la plupart des blocages psychologiques. Cette technique a fait ses preuves dans le monde médical. Le principe est d’amener la personne à revivre ce qui la perturbe, puis de réaliser des stimulations bilatérales alternées, ce qui conduit à un retraitement de l’information. Plusieurs séances sont nécessaires, complétées par des exercices de conditionnement mental et par la définition de stratégies de réussite (aspects technique, stratégique et mental). J’ai pu juger de son efficacité en aidant un joueur à se débarrasser de yips sur un secteur de jeu, ce qui lui pourrissait la pratique de son sport et qui mettait en péril la suite de sa carrière. En conclusion, le golf est certainement le sport le plus passionnant sur le plan de la gestion mentale, avec l’opportunité de progresser en tant qu’individu. Travail potentiel : Il vous faut apprendre à vous décentrer Patrick GROSPERRIN Préparateur mental depuis 20 ans Nicolas Colsaerts au début de sa carrière et Raphaël Jacquelin durant cinq saisons Actuellement Gary Stal et Sophie Giquel-Bettan Contribution à plusieurs titres olympiques et mondiaux de votre ego et à vous faire confiance. Tous les golfeurs ratent des coups, ce n’est pas honteux pour autant. Non, vos partenaires de jeu ou les autres personnes sur le practice n’analysent pas vos coups Tél. : 06 37 48 03 44 Site Internet : www.sport-et-management.com E-mail : [email protected] 89 Physique Philippe Gonnel Devenez votre propre coach En effectuant les exercices proposés, apprenez à réveiller et échauffer votre corps avant l’entraînement au practice. Vous vous emploierez à développer votre souplesse pour un swing plus fluide grâce à des étirements musculaires puis, en préparant vos articulations par des exercices de mobilisation, les différents mécanismes de votre mouvement seront mieux « huilés ». Quatre étirements Objectif : ils préparent la musculature, améliorent la souplesse et augmenteront vos amplitudes gestuelles. Pro de golf au PCC Entraîneur physique Photos de Paul Mahé Exercice 3 : étirement des muscles de l’épaule et du bras En fente avant, votre main gauche abaisse votre coude droit sur une légère flexion latérale du buste. Serrez votre ceinture abdominale. Tenir la position 6 à 8 secondes. Exercice 4 : étirement des pectoraux Exercice 1 : étirement des quadriceps Contractez la ceinture abdominale pour basculer le bassin en maintenant la jambe d’appui légèrement fléchie et en conservant le genou à la verticale, puis amenez le talon contre la fesse et tenez 6 à 8 secondes. 90 Exercice 2 : étirement des ischio-jambiers Placez votre main droite à plat contre un mur. Celle- ci doit être au-dessus de la ligne de vos épaules. Votre bras est pratiquement perpendiculaire à votre buste. Tournez vos épaules à l’opposé de votre bras. Tenir la posture entre 6 et 8 secondes. Avec une jambe fléchie, abaissez votre buste vers le sol tout en tirant les fessiers vers le haut. En enfonçant le talon de la jambe en extension, dans le sol, saisissez votre pied à l’aide d’une serviette, afin de faciliter la posture et augmenter l’étirement. Tenir la position entre 6 et 8 secondes. 91 Physique Quatre mobilisations articulaires Objectif : les articulations ont besoin de s’échauffer avant tout effort sportif. Si les étirements musculaires améliorent la souplesse, les exercices de mobilisation articulaire sont à la base de l’aisance gestuelle et de l’amplitude du mouvement. Exercice 3 Ouvrez la jambe vers l’extérieur à 90 degrés, puis ramenez le pied vers le sol. Recommencez trois fois. Mobilisez vos hanches dans cet exercice en augmentant leur l’amplitude. Exercice 4 Exercice 2 Pieds serrés, les mains sur vos genoux, faites tourner vos genoux dans un sens, puis dans l’autre, sans trop bouger les épaules. Répétez trois fois. Enroulez votre buste en fléchissant légèrement vos genoux et en relâchant vos épaules, puis déroulez progressivement votre colonne vertébrale en vous redressant jusqu’à une extension complète de tout votre corps. Répétez trois fois. Exercice 1 Faites tourner la pointe de votre pied afin de mobiliser la cheville. Répétez trois fois à l’intérieur et à l’extérieur. 92 93 entraînement Mes secrets DU parfait entraînement L’homme qui a rentré le putt de la victoire européenne à la Ryder Cup 2012, Martin Kaymer, nous explique comment il se prépare à un tournoi. la trajectoire de balle doit être modifiée. Je vais taper des drives plus bas au practice, en gardant le contrôle. Je vais aussi taper de nombreux coups punchés avec mes fers. Pour moi, le golf est plus une question de sensations. Je ne suis pas très axé sur la technique et je préfère développer les sensations dont j’aurai besoin pour jouer les coups durant le tournoi. 3/ Entraînement Au petit jeu En général, je ne pense pas que les amateurs passent suffisamment de temps au petit jeu avant d’aller jouer. Je les vois souvent au practice 30 ou 45 minutes avant, puis juste taper deux ou trois putts avant de partir jouer. Je pense qu’ils pourraient sauver beaucoup de points s’ils passaient un tout petit peu plus de temps au petit jeu. Les joueurs du Tour ont des greens très différents chaque semaine, à cause du type d’herbe utilisé. Ce qui est bien, c’est que je suis sur le circuit depuis un moment maintenant et j’ai appris à comprendre comment m’adapter aux différents gazons. Mais nous avons toujours besoin d’avoir un bon ressenti de la vitesse et du grain, c’est pourquoi nous passons beaucoup de temps sur le putting green et le chipping green. 4/ Routine d’avant-tour Si j’ai déjà joué le tournoi auparavant et que je connais le parcours, je joue neuf trous le mardi. Puis je m’entraîne autant que possible au petit jeu pour ressentir les greens et avoir une idée de leur vitesse. Chaque semaine, nous devons taper des drives, des bois de parcours et des fers, mais les parcours demandent toujours de jouer différents coups d’approche. Nous devons prendre du temps pour nous y préparer. Le mercredi, nous jouons le pro-am donc, en fonction de l’heure de départ, nous nous entraînons avant ou après. Si j’ai un départ le matin, je me réveille en général trois heures avant et je fais un peu de stretching et de gym. Puis je passe 45 minutes au petit-déjeuner avant d’aller au golf. Je putte en premier, puis vais au practice où je débute mon échauffement avec le SW, puis le PW, le F8, le F6, le F4 et le driver. C’est ma routine et elle est toujours la même. Je retourne alors sur le putting green jusqu’à 7-8 minutes avant de rejoindre le tee n° 1. Au cours de cet échauffement, j’essaie juste de trouver des sensations. Je ne tape pas que des coups tout droits, j’essaie de créer des trajectoires (basses, hautes, draws, fades). Et ceci, avec tous les clubs. Je peux taper tous les coups que je souhaite, ce que je n’étais pas capable de faire lorsque je suis arrivé sur le Tour. Je n’ai plus aucun problème pour faire des draws ou des fades. 2/ Entraînement Au long jeu 5/ Corrections techniques 1/ Préparation d’avant-tournoi Durant une semaine de tournoi, mon travail du long jeu dépendra du parcours. Si nous jouons beaucoup de doglegs, qui tournent de gauche à droite, ou de droite à gauche, ou s’il y a du vent, nous essayons des coups différents au practice. Nous devons anticiper ce qui peut se passer du jeudi au dimanche sur le parcours et, donc, travaillons ces coups particuliers au practice avant le départ du tournoi. Par exemple, au Qatar, il y a très souvent du vent et 94 Je travaille en général mes fondamentaux avec mon coach. Je pense que c’est ce qu’oublient de nombreux joueurs à la fin d’une journée. Nous pouvons tous taper la balle mais, parfois, nous visons trop à droite ou un peu à gauche, ou nos épaules sont ouvertes ou fermées, donc nous devons juste revenir aux basiques. C’est exactement ce que je fais avec mon putting en ce moment, revenir aux fondamentaux comme être square à l’adresse. 95 Traduction et adaptation de Jean-Pierre Cixous technique avec francesco molinari Les 5 clés de Sa puissance et SON contrôle 1 Ce que vous pouvez apprendre d’un des swings les plus répétitifs du circuit européen, avec l’avis de Denis Pugh, coach de Francesco Molinari. Transition et plan J’aime avoir le club très stable dans la transition, au début de la descente. Ça m’aide à placer le club dans une meilleure position au sommet. Un bon swing est simple, donc j’aime bien avoir le club dans le même plan à la montée et à la descente, avec une transition très calme au sommet, afin que tout se mette en place. Un bon exercice est de se placer en haut du backswing et marquer un temps d’arrêt. À partir de là, essayez de trouver la bonne séquence. Ralentissez le début de descente afin de mieux sentir le travail coordonné des bras et du buste. Petit à petit, rajoutez de la vitesse. Francesco Molinari S ’il y a une chose qu’un joueur du Tour recherche, c’est la plus grande régularité possible. Avoir un swing techniquement solide et répétitif est notre priorité. Mais pour la majorité d’entre nous, le gros du travail a lieu en dehors des tournois. Ici, je vous offre un aperçu de ce que je recherche pour être compétitif sur le circuit. Avec mon coach, Denis Pugh, j’ai travaillé dur pour rendre mon swing consistant afin de réduire mes erreurs, qui pouvaient arriver de temps en temps. Voici les clés de mon swing et comment nous essayons de les ancrer solidement. Cela pourrait vous aider. Faites le début de votre descente le plus calmement possible. Denis Pugh L e public aime deux types de swing : le swing efficace et le swing esthétique. Dans le cas de Francesco, nous avons les deux aspects. C’est un swing très efficace ; il est gracieux et, parce qu’il est juste, il fonctionne très bien aussi. La simplicité de son swing est sa force principale. Il n’y a pas de mouvements excessifs. Le signe d’un bon swing est lorsque tout paraît simple et que vous vous dites : « Pourquoi ne puis-je pas faire ça ? » 96 LE Point de vue du coach Quand Francesco est en swing, il sent que son corps a tourné et se sent bien enroulé au backswing. Étant donné qu’il a des bras relativement courts et puissants, il doit faire attention à bien les étirer dans la prise d’élan afin d’avoir le plus de largeur possible dans ses leviers. Les habitués remarqueront que, avant chaque swing, il étire ses bras et il tient sa position de backswing. Cela lui rappelle qu’il doit élargir son backswing et que la transition doit être suffisamment calme pour éviter trop d’actions de ses poignets. 1 2 3 97 2 Équilibre 4 Nous travaillons beaucoup sur l’équilibre et mes appuis durant le swing. Une de mes faiblesses était que je tapais, surtout avec le driver, avec le talon gauche soulevé (comme ci-dessous). Nous avons donc travaillé ces dernières années à garder mon poids sur le pied gauche à la descente, pour rendre le bas du corps plus solide à l’impact. L’entraînement pro Durant les tournois, nous pensons plus aux trajectoires de balles qu’à notre technique. Je commence donc mon entraînement avec mes wedges et je joue différents types de coups. Puis je monte petit à petit dans les clubs, sans passer beaucoup de temps sur les longs fers. Je vérifie les fondamentaux : mon alignement, comme vous voyez ici, pour être sûr que je me sente naturel. La clé est de ne pas taper trop de balles. Cela a toujours été plus simple pour moi de passer du temps au practice plutôt qu’au petit jeu, mais c’est sur ce point que je dois travailler. Quand vous jouez de nombreux tournois, il se peut que l’on se dérègle, et c’est la raison pour laquelle nous devons prendre du temps en dehors du circuit pour travailler. LE Point de vue du coach Notre entraînement hors tournoi a changé ces dernières années. Quand nous étions dans le processus de construction, il tapait plus de balles et faisait des exercices. C’était les trois ou quatre premières années. Ces trois dernières années, l’objectif est de maintenir le swing en place et de le rendre aussi efficace que possible parce qu’il peut se dégrader. Lorsque vous jouez mal, vous retrouvez toujours vos mauvaises habitudes. Vous revenez toujours en arrière. Un bon swing donne des coups prévisibles, donc la moitié du temps avec Francesco, nous essayons de maintenir ce qu’il fait déjà, un des meilleurs swings du Tour. Mais nous ne nous reposons pas sur nos lauriers. L’autre moitié du temps, nous continuons à avancer dans la consolidation de son swing. LE Point de vue du coach J’ai travaillé dur pour garder mon talon gauche au sol à l’impact. Le swing de golf est plus simple à répéter si on se concentre sur les gros muscles. L’un des fondamentaux les plus importants pour Francesco est son équilibre car il lui permet d’être parfaitement en place pour taper avec une efficacité maximale. Il monte et redescend parfaitement dans le plan, et le point bas de son swing est très précis car il tourne autour de son point d’équilibre très fixe. Il n’y a pas de mouvements latéraux. C’est juste un mouvement rotatif. Donc nous travaillons très régulièrement sur l’équilibre. 3 Puissance du sol La puissance et la régularité viennent d’un bas du corps stable. Si vos jambes ne sont pas assez fortes, vous perdrez de la puissance, mais aussi du contrôle. Vous devez vous sentir athlétique à l’adresse, avec un bas du corps fort autour duquel le haut va tourner. Contrôle des distances 5 98 Je suis précis sur mes distances. À l’entraînement, j’utilise des jumelles laser pour mesurer les distances, mais le meilleur moyen de mesurer est de taper dix balles avec chaque club (lorsqu’il n’y a pas de vent) et de mesurer la balle du milieu. Pour tout coup entre deux distances, j’aime taper un club plus long, plus calmement plutôt que de forcer un club plus court. Cela dépend aussi des conditions, mais il est préférable de garder du contrôle. Je grippe en fait le club plus bas et je raccourcis mon swing. Si votre rythme est le même sur tous vos coups, vous aurez de la régularité, et c’est le meilleur moyen pour contrôler la distance. Fer 3 - 191 m Fer 4 - 183 m Fer 5 - 172 m Fer 6 - 161 m Fer 7 - 149 m Fer 8 - 137 m Fer 9 - 127 m Wedge - 117 m 99 outil pédagogique Philippe Roux Le gripmaster : Head Pro au Garden Golf de Saint-Germain-lès-Corbeil Responsable des académies NGF Île-de-France Ne dégrippez plus au sommet de l’Élan ! Un jeu solide commence par des mains solides Le gripmaster est un outil très simple. Il est utilisé par les grimpeurs, les tennismen et les golfeurs. Son premier usage consiste à augmenter la force de vos mains, ce qui vous permettra de mieux contrôler le grip sans pour autant l’étouffer, mais aussi de mieux réussir certains coups comme les sorties de rough ! Il existe plusieurs types de résistance pour ce petit ressort. À vous de trouver celle qui vous convient le mieux. Pour débuter ce travail de musculation spécifique, nous vous conseillons de commencer par des séries de dix pressions à la suite, puis de passer à des séries plus importantes. 3 Pour regagner en contrôle et également réduire votre overswing, vous devez travailler de la manière suivante : Musclez les DEUX cÔtés, mais plutôt le côté gauche : 1 A/ Partez d’une position normale à l’adresse en tenant votre gripmaster dans une position relâchée de la main gauche uniquement. Votre pouce gauche doit se situer un peu sur la droite comme sur une prise de grip classique. L’objectif de cet exercice est aussi de faire travailler votre côté « faible », si vous êtes droitier. L’utilisation est très intuitive : il vous suffit d’exercer une pression de deux à trois secondes avant de la relâcher. Ces mouvements sont à renouveler par série de dix pour commencer. Le gripmaster ne sert pas uniquement à se muscler de manière spécifique. Il est également très utile pour travailler sur la pression des mains pendant le swing, et particulièrement pour les joueurs qui pourraient perdre le contrôle de leur club en dégrippant le club au sommet de l’élan avec leur main gauche. Le fait de dégripper peut avoir des conséquences négatives sur le début de la descente (transition) et bien sûr à l’impact, notamment, car il en résulte très souvent un désarmement des poignets. 100 Nous vous conseillons de faire ce mouvement deux ou trois fois pour enregistrer les sensations et pouvoir ensuite être capable de retrouver les mêmes repères club en main. 4 Ne dégrippez plus votre club au sommet de l’élan 2 B/ De cette position vous allez faire votre backswing avec une particularité : vous allez serrer le gripmaster au maximum lorsque vous parviendrez en fin de backswing. C/ Puis, du sommet de l’élan, vous effectuerez votre transition (reprise d’appui) et votre traversée de balle jusqu’au finish sans changer la pression de la main. Conclusion : N’oubliez jamais que l’éducation de vos mains est essentielle dans l’apprentissage de votre golf ! En les renforçant et en contrôlant mieux leur pression, vous ferez forcément des progrès notables ! À la suite de ce drill, votre position de main ressemblera à cela : la tendance actuelle chez les professionnels est de réduire un peu le backswing pour gagner en contrôle et se consacrer pleinement à la traversée de la balle. 101 MATéRIEL - Le loft Texte de Paul Mahé - Photos DR Faites preuve d’ouverture De nombreux amateurs jouent un driver ou des fers trop fermés, parfois à leur insu. Or, ce qui est bon pour les meilleurs joueurs au monde ne l’est pas pour Monsieur Tout-le-monde, et le nouveau discours de TaylorMade a le mérite de faire changer notre vision du loft. Nous devrions tous intégrer le fait qu’une plus grande ouverture – sur les bois, mais aussi en adoptant des hybrides ou des gap wedges – peut nous aider à mieux scorer. Sergio Garcia a gagné un degré d’ouverture et deux tournois avec le SLDR. 102 TaylorMade a fait son show à Orlando (le plus grand salon du golf au monde, ndlr). Tout était en bleu et blanc, avec des panneaux “loft up” (“jouez plus de loft”) partout et un concours de drive géant », raconte Vincent Delmas, qui est pro, a été spécialiste de fitting et distribue actuellement du matériel de golf. Si le fabricant incite ainsi les joueurs à adopter des bois à ouverture plus importante, c’est parce que l’emplacement du centre de gravité de son modèle phare, le SLDR, est particulier – plus bas et avancé – et permet en théorie, et apparemment en pratique, de le faire. « Après avoir réalisé des progrès remarquables dans l’industrie du golf avec des innovations technologiques comme les poids interchangeables, les faces plus larges, les shafts ajustables et une conception aérodynamique améliorée, nous sommes convaincus d’avoir déchiffré un nouveau code dans la recherche d’une distance accrue. Et cela passe par le loft », affirme Benoît Vincent, l’ingénieur en chef de TaylorMade. Or jouer un driver trop fermé est l’une des principales erreurs commises par les joueurs moyens, et aussi l’une des plus fréquentes. D’une manière générale, les golfeurs ont en effet tendance à choisir une ouverture trop faible, incitant les fabricants à leur mentir, et pas seulement par omission (modèles HT ou High Trajectory). L’ouverture réelle est souvent supérieure à celle indiquée sur la tête, même sur les clubs utilisés par les pros. Le responsable de la conception des clubs chez Nike, Tom Stites, raconte par exemple qu’il n’avait pas osé indiquer le loft (11°) sur un driver de Trevor Immelman de peur qu’il ne le joue pas. « Sur certaines marques comme Titleist, on n’observe pas de grosses différences, compte tenu des marges d’erreur propres à la fabrication, mais d’autres mentent sciemment, en particulier sur leurs modèles dames », affirme Jean-Michel Quéva, expert reconnu en « club-making » qui s’amuse à mesurer le loft de chaque tête qu’il monte. « Dans 80 % des cas, c’est plutôt positif car la plupart des gens manquent de vitesse et sont beaucoup plus efficaces avec des clubs plus loftés. Mais parfois, cela pose un problème, par exemple pour des dames qui n’ont pas de difficulté à lever la balle et qui ne pourront jouer ni le 12° mesuré à 14°, ni le 10,5° car il produit des balles trop tendues. Ce serait mieux si on utilisait les appellations génériques du sur-mesure : high launch, medium launch et low launch. » Loft Story ou la débandade organisée Le discours de TaylorMade va à l’encontre de l’ego d’une grande partie des golfeurs, mais aussi de la tendance suivie par l’industrie 103 MATéRIEL - Le loft du golf depuis des décennies : dans ses livres, Tom Wishon explique en effet que nous croyons que les clubs de golf modernes vont plus loin que ceux créés il y a quelques années à cause d’une astuce marketing qu’il appelle le virus du loft décroissant, qui a nécessité l’invention des hybrides pour remplacer les longs fers devenus injouables, et l’adoption de gap wedges pour combler le trou en distance apparu entre le pitching wedge et le sandwedge. « Chaque année, dans le but de dire que leurs clubs portent la balle plus loin, les fabricants en réduisent discrètement le loft et augmentent la longueur de leurs manches », écrit cet ingénieur métallurgiste, diplômé en sciences et clubmaker des plus grandes légendes du circuit américain. Réjouissons- swing du moment ou du travail technique entrepris, ils ont un gros défaut : « Il y a seulement trois têtes sur lesquelles il existe une vraie indépendance des réglages du loft et de l’angle de face – le R1, le R11 et le R11S –, constate Jean-Michel Quéva. Sur tous les autres modèles, dès que l’on touche à l’un, on joue sur l’autre. Les drivers proposés par de nombreuses marques depuis cinq ans sont open face (faces ouvertes, ndlr) en standard, ce qui peut créer des trajectoires en fade ou en slice, et quand on les ramène en position square, le loft change : de 10,5° on passe à 12 ou 13° ». Un driver à ouverture variable de 10,5 réglé en 12° peut ménager votre fierté vis-à-vis de vos compagnons de partie, mais attention à la répercussion sur vos trajectoires. Dans ces conditions, et compte tenu du fait que peu de joueurs touchent aux réglages après achat, il paraît d’autant plus important de les figer avec un technicien qualifié à l’occasion d’un fitting, de préférence auparavant… J’adore la face profonde du SLDR, qui “ permet de jouer un club plus ouvert. Et quand vous regardez un club avec plus de loft, il a l’air plus facile à taper Justin Rose ” nous du revirement impulsé par TaylorMade car le principal obstacle de la distance, c’est le manque de hauteur et donc de loft. Une ouverture plus importante, cela se traduit en effet par une plus grande facilité, une plus grande tolérance et même une plus grande confiance à l’adresse, qui n’a pas de prix. « J’adore la face profonde, qui permet de jouer un club plus ouvert. Et quand vous regardez un club avec plus de loft, il a l’air plus facile à taper », explique par exemple Justin Rose, qui est passé d’un driver R1 de 8,75° à un SLDR de 10,5°. Stewart Cink joue un SLDR de 12°. En principe, les amateurs devraient donc jouer pour la plupart des clubs encore plus ouverts, y compris sur les bois de parcours, puisqu’ils ont souvent moins de vitesse et lèvent donc moins la balle. D’où la sortie d’un modèle de 14° réglable à 15,5°… Mais ce n’est pas toujours facile à faire accepter : « Visuellement, il faut être à l’aise pour jouer des lofts plus élevés », ajoute Vincent Delmas, qui a constaté à l’occasion de nombreux fittings qu’un bois 5 bien porté est souvent plus efficace qu’un bois 3. « Cela produit des balles très hautes et certains ne supportent pas les chandelles. » Tous n’ont pas remarqué que plus la tête est fermée, plus l’effet imprimé à la balle est important, et que les pros généraient maintenant des balles plus hautes, qui ne roulent plus tellement. Surtout sur le PGA Tour… « Il faut prendre en compte les chiffres, mais aussi ce que disent les joueurs et la réalité du terrain, qui est plus compliquée. Il y a des parcours où l’on peut se permettre de faire monter des bois, d’autres où l’on a au contraire intérêt à faire rouler la balle, poursuit-il. TaylorMade ne parlait que du gain en portée, or les conditions climatiques aux États-Unis ne sont pas les mêmes qu’en Europe. Dans de l’air froid, mieux vaut des balles plus tendues. » Car en théorie, plus le loft est ouvert, plus on génère de backspin et moins la balle va rouler… Des réglages pas si évidents que cela Le nerf de la guerre, c’est de trouver le bon compromis entre ouverture et backspin pour obtenir des conditions de lancement idéales tout en tenant compte des conditions de jeu – terrain et aussi balle. « Il y a de nombreuses choses qui influencent la façon dont la face de club arrive à l’impact, le loft dynamique du club : le centrage ; le swing du joueur et notamment l’angle d’attaque qu’il produit ; les caractéristiques et la qualité du manche. Cette dernière est d’après lui d’autant plus importante sur des modèles dont le réglage est modifié par son utilisateur. Si les clubs réglables constituent a priori une avancée dans la mesure où ils peuvent être ajustés en fonction des conditions de jeu (loft moins important par grand vent par exemple), du 104 Stephen Gallacher est devenu le premier joueur à conserver son titre au Dubai Desert Classic grâce à un driver 1,5° plus ouvert que lors de sa première victoire. MATÉRIEL avec Par Benjamin Cadiou Titleist NXT Tour Et si la NXT Tour était tout simplement la meilleure balle créée par Titleist ? Douce, bon spin autour des greens, stable sur les mauvais coups, le tout avec un prix moindre que les mythiques ProV1. La version 2014 est digne des ses aïeules, avec une nouvelle coque, aérodynamique et enveloppe. Ces pelotes trois pièces pour joueurs en frôlant l’index à un chiffre a particulièrement progressé dans les coups longs, avec un taux de spin réduit. Prix : 43 € la douzaine FootJoy DNA Le choix de la rédaction. Un look à la fois sportif et classe, un confort exceptionnel, le tout associé à une réponse parfaite pendant le swing. Ces DNA sont une réussite totale. Cuir ChromoSkin, languette et talon ergonomiques, mais aussi semelle à double densité, ces FootJoy sont tout simplement inattaquables dans le domaine des souliers performances. Disponible en cinq coloris, et en laçage BOA. Prix : à partir de 219 € Ping i25 Voici le successeur du i20. Un driver de 460 cc, doté d’une très utile bande d’alignement sur le dessus de la tête. De la même largeur qu’une balle de golf, elle aide à l’alignement et au confort visuel. Comme son prédécesseur, le toucher est très agréable, couplé à un taux de spin idéal. Ce i25 est également ajustable en loft, de plus ou moins un demi-degré. Prix : 419 € Ping Ketsh Mizuno JPX-EZ Nike RZN Nike n’a jusqu’à maintenant jamais été une référence en termes de balles de golf. Mais le géant américain met le paquet depuis trois ans, investissant plusieurs centaines de milliers de dollars dans la recherche, pour ainsi combler les décennies de retard sur la concurrence. Premier signe visible de résultat, avec les quatre nouvelles RZN. Leur secret réside dans les différentes couches internes, s’imbriquant les unes dans les autres. Testées par grand vent, elles ont démontré un grand progrès en stabilité, par rapport au premier modèle de balles à noyau en résine. Prix : à partir de 39,95 € Nike VRS Covert 2.0 L’équipementier de Tiger Woods a trouvé son filon avec les clubs à cavité. Surprenant sur les drivers, cet espace libre à l’arrière de la tête de club est moins surprenant sur la série de fers. Ces nouveaux Covert sont faciles à jouer, mais surtout particulièrement puissants. Après explication des ingénieurs à la virgule, c’est l’intégration de la face NexCor, présente sur les bois, qui confère un gain de près de cinq mètres par rapport à la concurrence. Pour joueurs moyens et débutants. Prix : du 4 au PW 599,95 € Odyssey Jailbird Enfin, Mizuno lance son tout premier driver ajustable ! Le JPX-EZ dispose de huit réglages intuitifs, par clé. Un engin à l’inspiration nippone marquée, puisque habillé d’un noir mat très sobre et d’une allure à l’adresse très ronde et traditionnelle. Un club pour tout type de niveau, à un prix très accessible. Prix : 279 € Difficile de faire plus stable que le Jailbird. L’un des derniers nés d’Odyssey, marque particulièrement active en 2014, a un moment d’inertie maximal grâce aux masses reculées au maximum. Doté du système « Double Versa », ce putteur joue sur les contrastes blanc/noir pour améliorer l’alignement de ses utilisateurs. Prix : 229 € Un putter basé sur la tolérance et un moment d’inertie maximal. La tête du Ketsch est faite d’aluminium, avec une surface de frappe striée. Des rainures à épaisseurs variables, censées selon Ping améliorer de 50 % la consistance de vitesse de balle. Tout est fait pour donner confiance, y compris les repères d’alignement blanc, au contraste évident. Également disponible en taille ajustable, de 31 à 38 pouces. Prix : à partir de 219 € Gant Ping Sensor Cool Oui, Ping fait aussi des gants. Utilisés par Bubba Watson, ils sont disponibles en version Sport, Tour et Tech. La version Tour, celle justement utilisée par le vainqueur du dernier Northern Trust, est en cuir cabretta, pour un contact des plus agréables. Prix : à partir de 16 € Callaway SR3 L’offensive Callaway 2014 comprend également le marché des balles. La nouvelle SR3 est réservée aux swings les plus rapides (plus de 105 mph). Ces Speed Regime donnent des trajectoires assez basses, dont la stabilité est assurée par une évolution des alvéoles HEX. Une 5 pièces très efficace autour des greens. Prix : 55 € la douzaine Cleveland 588 Altitude Nike Lunarlon Control 106 Pour les avoir longuement testées, on vous assure que les nouvelles Lunarlon sont d’un confort unique. Destinées à des golfeurs dits « sportifs », ces nouveautés Nike donnent cette sensation étonnante, une fois enfilées, que l’on est prêt à courir un marathon. Seulement 240 grammes sur la balance, pour une stabilité qui n’a pas été du tout sacrifiée. Portées par Rory McIlroy. Prix : 170 € Un driver qui n’est pas conçu pour le Tour et les joueurs aux swings rapides. Avec le 588, les golfeurs du dimanche pourront taper haut et loin, grâce à des spécificités technologiques qui leur sont adaptées. Le centre de gravité est notamment reculé. Seulement 270 grammes pour une tête de 460cc particulièrement tolérante. Prix : 299 € 107 VOTRE JEU DRIVING LONG JEU COMMENT S’ENTRAÎNER Pierre-Jean Morice APPROCHES Pro au golf des Loges PUTTING L’ÉQUILIBRE DES FORCES Il n’est pas obligatoire d’avoir autant de force dans chacun des bras pour jouer au golf. Certains joueurs du Tour ont parfois un côté un peu plus fort et n’ont peut-être jamais pris conscience de cette particularité. Mais comme vous n’êtes pas a priori un joueur ou une joueuse du Tour, nous vous recommandons cet exercice afin d’équilibrer les forces et de bien vous échauffer. 4 3 2 1 RÉPÉTITIONS SÉQUENCE EN MILIEU FERMÉ Un 3/4 de backswing suffit pour cet exercice, surtout qu’à cet instant la plupart des golfeurs ne parvient pas à tenir le club avec la main gauche, produisant un déséquilibre évident. Vous démarrez à l’adresse avec les 2 clubs au-dessus du sol et les mains à la même hauteur sur le grip. 2 1 Vincent s’installe à trois mètres de l’entrée du green sur le fairway et sort une vingtaine de balles puis dispose ses clubs en espaliers afin de déterminer quatre zones de point de chute. Il va successivement envoyer ses vingt balles avec son pitch dans la zone 1 puis, vingt autres dans la 2 et ainsi de suite jusqu’à la 4. Le but de cette séquence est d’automatiser un mouvement dans des conditions stables, même lie, même orientation, même club avec beaucoup de répétitions. Chercher à synchroniser le lancer (des bras) et l’accompagnement (du corps) vous permettra de travailler cette coordination indispensable. LE MAGAZINE DE GOLF INCONTOURNABLE 3 4 Évidemment, l’élan sera proportionnel à la disance à produire : petit élan = petite distance et grand élan = grande distance. Vincent joue un sandwedge. Les différences d’amplitude sont donc bien visibles. 40 41 Practice N4 1-63.indd 40 11/05/12 20:23:05 LONG JEU OUI 87 Practice N4 64-116.indd 86 11/05/12 20:45:36 DRIVING Pro au golf du Beaujolais APPROCHES 86 11/05/12 20:23:19 Lesly De Geynst VOTRE JEU DRIVING Practice N4 1-63.indd 41 MES CLEFS LANCEZ 11/05/12 20:45:55 TECHNIQUE PUISSANCE ET CONTRÔLE : PUTTING Practice N4 64-116.indd 87 La swing sequence. LA TÊTE DE CLUB LE championnat national pour TOUS les golfeurs …sur TOUS les golfs L’extension des bras peut s’avérer être une image nécessaire même si, sur le plan technique, ce n’est pas tout à fait juste. En effet un mètre après l’impact, le bras gauche est déjà un peu plié. Observez votre prise d’élan, vous verrez que votre bras droit se plie progressivement. Il en est de même pour votre bras gauche après l’impact. Les clés de la technique pro avec les plus grands 30 000 joueurs. 600 Sergio Garcia, vainqueur de dix tournois sur le Tour européen et sept sur le PGA Tour. golfs* cartes de score déclarées* *homologués ffgolf *estimation édition 2012 Des exercices pour s’entraîner. Depuis que je suis passé pro en 1999, mon swing a subi de légers et subtils changements. Pas de doute, c’est le même mouvement que celui que je faisais lorsque j’étais amateur, mais les changements que j’y ai incorporés me permettent d’être plus régulier qu’auparavant. À travers ces pages, je vous révélerai comment je raisonne concernant le swing, et comment le mien a évolué au fil des ans. J’expliquerai les mouvements clés et les postures qui, je l’espère, vous mèneront vers une meilleure combinaison de puissance et de précision depuis le tee. La bonne nouvelle, c’est que ces deux éléments essentiels sont liés. Cette image peut donc être nécessaire pour les joueurs qui ne connaissent pas cette extension dans la frappe. Nous leur demandons de lancer la tête de club pour développer vitesse et régularité de contact. Vous saurez désormais que les images utiles s’éloignent parfois un peu de l’exactitude technique. 50% Scannez ce QR code avec votre smartphone et rendez-vous sur le site du Grand Trophée 7/7 694 du lundi au dimanche* gagnants* *jusqu’au 30 septembre 2012 NON *sportifs & dotations Inscrivez-vous 38 inscription jusqu’au 16 septembre 2012 Découvrez les qualifiés du mois d’avril et les gagnants des dotations sur www.legrandtrophee.com 42 70 Practice N4 1-63.indd 42 PORTRAIT Texte de Sébastien Cachard-Berger - Photo Don Emmert/Getty/AFP 11/05/12 20:23:31 11/05/12 20:40:10 presseMai2012.indd 1 03/05/12 15:18 ÉVASIONS ACTU / MONDE / HOMMES RYDER MAN Practice N4 64-116.indd 70 éVASION Texte et photos de Roland Machenaud Bouée de sauvetage d’une Europe à la dérive, puis fer de lance de la révolte, Ian Poulter a offert au Vieux Continent un nouveau succès en Ryder Cup. Héros de Medinah, l’Anglais figure déjà, à 36 ans, parmi les plus grands joueurs de l’histoire de la compétition. L es États-Unis ont déjà une main sur la Cup. Mobilisées par un appel au patriotisme, les hordes rouges de supporters américains déferlent sur le parcours de Medinah, prêtes à célébrer la victoire promise aux troupes de Davis Love III. À l’aube du dernier jour de la 39e Ryder Cup, les États-Unis mènent 10 à 6 face à l’Europe, et un seul homme semble en mesure d’empêcher le triomphe américain. Avec trois victoires en double (mais quasiment à lui seul) lors des deux premiers tours, Ian Poulter a maintenu le Vieux Continent en vie. Suffisamment pour y croire. En rêver serait plus exact, tellement l’écart semble insurmontable. Une fois seulement un tel handicap a été rattrapé, par les ÉtatsUnis en 1999. Poulter y croit pourtant. La rage dans les yeux en enquillant son cinquième birdie consécutif la veille, face à la paire Dufner/Johnson, ne laisse aucun doute là-dessus. Homme à battre de cette dernière journée, l’Anglais est attendu par le public de Chicago. D’autant plus depuis qu’il s’est permis d’haranguer la foule façon Bubba Watson avant son départ le samedi. Au moment d’accueillir Webb Simpson, son adversaire du jour, la foule américaine joue la carte « déstabilisation ». Les « Major Winners » retentissent dans les tribunes entourant le départ du premier trou, saluant aussi bien le vainqueur de l’US Open 2012 que son rival britannique jamais titré en Grand Chelem. Vaine tentative. « Les supporters lui ont mené la vie dure, mais ça l’amusait, révélait, admiratif, le capitaine américain Davis Love III, c’est ce qui fait de lui un grand joueur. » Peut-être le premier grand joueur bâti pour la Ryder Cup. 80 % DE VICTOIRES EN RYDER CUP Malgré un joli CV, garni de douze victoires sur le Tour européen dont deux en WGC, Ian Poulter ne serait pas le joueur inoubliable qu’il est devenu sans la Ryder Cup. Jamais titré en Majeur, rarement dans le top 10 mondial (8e en 2010 pour la dernière fois, 5e au mieux), il est en revanche LE joueur de match play par excellence. Son caractère offensif, sa rage de vaincre et son mental unique dans le milieu du golf font de lui un golfeur redoutable sacré à deux reprises dans ces confrontations directes (WGC Accenture Match Play Championship 2010 et Volvo World Match Play Championship 2011). « J’adore ce combat où vous avez parfois besoin de fixer votre adversaire droit dans les yeux. Si les gars veulent me battre, d’accord. Je veux moi aussi les battre, tout aussi intensément, et je ne vais certainement pas me dégonfler. » Amoureux de football et fan d’Arsenal, le bonhomme a fait un essai à Tottenham à l’âge de 15 ans. Un golfeur hargneux épris de sport collectif, pas besoin de chercher plus loin, « Poults » est fait pour la Ryder Cup. Ses statistiques le prouvent : en quinze matches disputés dans la plus prestigieuse des compétitions par équipes, Poulter en a remporté douze, pour trois défaites seulement. Parmi les golfeurs ayant joué au moins autant de matches que lui, il détient tout simplement le meilleur pourcentage de victoires (80 %). En simple, son bilan est même de quatre victoires en autant de matches. Fait intéressant, en quatre Ryder Cup disputées, Poulter n’a jamais partagé les points, aucun match nul. « Si je descends, je descends en flammes », commentait-il d’ailleurs. Symptomatique. LA DIMENSION « LA RYDER CUP, C’EST MON MAJEUR » Époustouflant en Ryder Cup, Ian Poulter peine à reproduire la performance en Majeur. Guerrier en match play, une telle intensité semble difficile à tenir sur les 72 trous de stroke play d’un Grand Chelem. « J’ai essayé mais c’est trop épuisant. C’est impossible… » Avec notamment trois top 10 en 2012 (7e du Masters, 9e du British Open et 3e de l’US PGA), Poults s’est pourtant déjà approché du graal individuel. Et à 36 ans, il aura encore de nombreuses occasions de le faire. Un objectif loin d’être une obsession pour lui : « La Ryder Cup, c’est peut-être mon Majeur. Et si c’est le cas, ça me va, je suis un homme heureux. J’ai plus de fierté et de passion en Ryder Cup que je n’en aurai jamais en Majeur. Je veux en gagner un, ne vous méprenez pas. J’aimerais tous les gagner. J’en ai déjà été proche et, qui sait, cette Ryder pourrait être le facteur qui va me permettre d’y arriver. Mais peu importe si je ne remporte pas d’autre tournoi, ce dimanche à Medinah aura été le plus grand moment de ma carrière de golfeur. » 19 16/11/12 17:18:36 Pratice N6 - 1.indd 19 INTERVIEW SUPÉRIEURE HSBC CHAMPIONS Ian Poulter a remporté le 4 novembre en Chine le HSBC Champions, quatrième et dernière étape des World Golf Championships. Sur le parcours, Olazabal de Mission Hills Shenzhen, l’Anglais a signé un dernier tour splendide en 65 (-7) pour devancer de deux coups un quatuor de classe mondiale : le Sud-Africain Ernie Els, vainqueur du dernier British Open, et les Américains Jason Dufner, Scott Piercy et surtout Phil Mickelson, double lauréat de l’épreuve en 2007 et 2009. C’est la seconde victoire en carrière dans une épreuve estampillée WGC pour Poulter, après son succès en 2010 dans l’Accenture Match Play Championship. C’est surtout le premier succès en stroke play dans un tournoi de cette ampleur pour le héros européen du « Miracle de Medinah » côté européen. Avant de triompher sur le parcours dessiné par son capitaine de la récente Ryder Cup, Poulter comptait onze victoires sur le circuit européen, dont la plus prestigieuse – en stroke play – était celle obtenue au Volvo Masters en 2004. Remonté au 15e rang du classement mondial et au 4e de la Race to Dubai, « Poults » conclura son année 2012 à Dubaï justement, où aura lieu fin novembre le DP World Tour Championship, la grande finale de la saison. 18 Pratice N6 - 1.indd 18 Visites guidées sur les golfs de rêve en france et à l’étranger. POULTER, LA « CLAUSE POULTER » Un caractère exceptionnel pour un événement exceptionnel. « Poulter a créé cette image de lui-même, de ce qu’il est, et il joue avec. C’est comme un acteur qui rentre dans la peau de son personnage. Il met un costume et devient ce gars. Et ce gars qu’il a créé est impressionnant en Ryder Cup. Il ne rate jamais de putts et le fait quand cela compte vraiment. Il est extraordinaire », confiait Paul McGinley, vicecapitaine de l’équipe européenne. Meilleur pourvoyeur de points côté européen à Valhalla en 2008 (4) et au Celtic Manor en 2010 (3), Poulter l’est encore à Medinah cette année. Trois victoires en double donc, et une en simple malgré un début de parcours compliqué face à Webb Simpson. Mené de deux trous par l’Américain, et peut-être piqué au vif par des remarques du public américain, Poulter va une nouvelle fois renverser la situation pour l’emporter 2 up. Quatre nouveaux points pour une victoire historique de l’Europe qui lui doit énormément. « On s’est fait bombarder les deux premiers jours. Aucun de nos joueurs n’était en forme mais nous étions encore en course uniquement grâce à Poulter », ajoutait McGinley. Absent des dix sélectionnés automatiques avant Medinah, l’Anglais était un choix évident du capitaine José Maria Olazabal. Et dire qu’il aurait pu manquer cette édition… Il n’en fallait pas plus à Lee Westwood pour réclamer une « clause Poulter ». « Il faudrait neuf qualifiés automatiques, deux choix du capitaine… et Poults ! », s’exclamait le numéro 4 mondial après la victoire européenne. 16/11/12 17:18:44 Un mois après avoir remporté la Ryder Cup avec l’Europe, mais sans y avoir joué un rôle essentiel, Peter Hanson a rappelé sa valeur à ses coéquipiers de Medinah – dix d’entre eux étaient présents au BMW Masters, ainsi que le capitaine José Maria Olazabal. Le Suédois, auteur de quatre tours impressionnants (66, 64, 70 et 67, -21 au total) a devancé Rory McIlroy (2e), Luke Donald (3e), Ian Poulter (4e) et Justin Rose (6e) pour remporter sur le tracé de Lake Malaren à Shanghai la 6e victoire de sa carrière sur le circuit européen, de loin la plus importante. À 35 ans, Hanson est désormais 2e de la Race to Dubai et 19e joueur mondial. Déjà victorieux trois fois en quatre semaines au mois d’août (et une 3e place), Kristoffer Broberg a signé fin octobre au Danemark son quatrième succès de l’année, en six tournois. Lors de la grande finale en Italie, ce Suédois de 26 ans a tout fait pour décrocher la place de numéro 1 du Challenge Tour 2012, mais sa 7e place à San Domenico l’a laissé juste derrière le Norvégien Espen Kofstad. Qu’importe, avec un hallucinant ratio de quatre victoires en sept tournois, une 3e, une 7e et une 9e place, Broberg – inconnu au bataillon avant cet été – est incontestablement la grande sensation de l’année sur la deuxième division européenne. CRÉATION D’UN TRAINING CENTER ET IMPORTANTS TRAVAUX 14 Pratice N6 - 1.indd 14 U Le golf du Médoc a des ambitions et se donne les moyens de les réaliser. Ce lieu exceptionnel situé près de Bordeaux, au cœur d’une région vinicole célèbre dans le monde entier, a déjà reçu la reconnaissance des professionnels du tourisme de golf grâce à son statut de Leading Golf Resort de France. 16/11/12 17:17:51 ACTU APPRENDRE À « JOUER » AU GOLF et la prise en compte des objectifs de chacun seront au cœur de notre démarche. Bien sûr, tous les équipements seront à notre disposition : centres vidéo, fitting, practice sur tapis ou sur herbe avec des positions qu’on trouve sur le parcours, salles de débriefing, etc. Mais notre méthodologie se voudra originale : elle aura plusieurs aspects importants. D’abord, le temps passé sera divisé en trois : un tiers pour le grand jeu, un tiers pour le petit jeu et un tiers sur le parcours, où l’absence d’intelligence de jeu est souvent une lacune énorme. Je tiens beaucoup à l’apprentissage du petit jeu, trop souvent délaissé, alors que tout se joue au golf dans sur le green et 100 mètres avant. Ensuite, l’entraînement sera personnalisé : on n’enseigne pas la même chose à des hommes ou à des femmes qui ont des histoires, une morphologie, des motivations et des comportements différents. Bref, il est interdit d’imposer tel ou tel swing. Il n’y a pas deux personnes qui jouent de la même façon ! Enfin, notre centre ne mettra pas la mécanique au centre du golf, mais le plaisir et l’optimisation des potentialités physiques et mentales de chacun. Un retour aux sources, celles qui nous animent aussi bien au Pays basque qu’en Écosse. Presque une philosophie de vie ! On montrera qu’avec décontraction et relâchement, on peut y arriver. Les nombreux voyages que j’ai effectués dans le monde m’ont prouvé que les beaux swings au practice n’ont pas toujours une suite heureuse sur le parcours. » Dominique Larretche explique le projet : « Quand on dit “jouer au golf”, on oublie trop souvent le terme “jouer”. Alors, quand nous enseignerons comment jouer au golf, nous n’enseignerons pas que le swing. Le plaisir Rod Whitman, l’un des deux architectes des parcours avec Bill Coore, est revenu récemment dans le Médoc pour dessiner et « shaper » aussi bien ne nouvelle étape dans le développement du golf du Médoc a été décidée par ses propriétaires, messieurs Seydoux et Pélisson, autour d’une ambition : devenir une référence d’excellence nationale, voire internationale, dans l’enseignement et la pratique du golf, en répondant aux standards des grands resorts français et européens. Les investissements en cours concernent d’abord l’ouverture en octobre d’un training center et ensuite l’amélioration des deux parcours déjà exceptionnels ainsi que l’embellissement des aspects extérieurs. Forts de leur histoire récente, de leur expertise et de la qualité de leurs équipes, les responsables du golf du Médoc affichent aujourd’hui des objectifs clairs et maîtrisés : devenir une destination internationale de haut niveau pour apprendre le golf et y jouer. Deux personnalités pros de golf formeront l’ossature du centre d’entraînement : Bernard Pascassio, qui donnera d’ailleurs son nom à ce training center, et Dominique Larretche. Les deux Basques de Saint-Jean-de-Luz et Ciboure, qui ont tous une longue carrière de joueurs internationaux, d’entraîneurs, de coaches, de commentateurs et d’organisateurs d’événements golfiques, seront les piliers de ce centre qui se veut tout sauf une académie. LE GOLF DU MÉDOC AU TOP EUROPÉEN LES QUATRE COUPS DE BROBERG Propos recueillis par Sébastien Cachard-Berger - Photos AFP À 29 ans, Nicolas Colsaerts disputait à Chicago sa première Ryder Cup. Un mois après la victoire historique de l’Europe, le Belge se confiait à Practice. Souvenirs, objectifs et préparation, tout y passe. Immersion avec le plus francophone des héros de Medinah. 106 20% 107 Practice N4 64-116.indd 106 11/05/12 20:50:14 Practice N4 64-116.indd 107 11/05/12 20:50:25 MATÉRIEL avec Practice : Nicolas, plus d’un mois après la Ryder Cup, on vous en parle encore tous les jours. Vous ne vous en lassez pas ? Nicolas Colsaerts : Oh non, je ne m’en lasserai jamais ! C’est un souvenir tellement fort, tellement incroyable qu’on peut me le faire revivre souvent, j’en parlerai toujours avec autant de plaisir. Y pensez-vous encore beaucoup ? N. C. : Oui très souvent. Il y a toujours quelqu’un pour me le rappeler. C’est vrai que c’était une semaine incroyable, autant pour nous les joueurs que pour les gens qui la regardaient à la télévision. La Ryder Cup est un événement très intense, et cette édition était tellement spéciale qu’elle a marqué l’esprit de pas mal de monde. Racontez-nous votre premier départ. N. C. : On était au practice avec Michel (Vanmeerbeek, son coach) et je savais que je n’allais pas taper de drive au 1 parce que je risquais de faire 350 mètres dans n’importe quelle direction. Et même si la balle partait au milieu, j’allais avoir un coup de 50 mètres à jouer pour aller sur le green, ce dont je n’avais pas trop envie non plus. Donc on est parti sur l’idée du bois 3, et on était au practice pour trouver un coup qui allait marcher au 1. On avait trouvé et puis, en fait, quand tu arrives au départ du 1, tu fais juste ce que tu peux. Il y a tout qui tremble. Tu as les mains qui tremblent, les genoux qui claquent, tu penses que tu vas rater ta balle, que tu vas faire 25 mètres. Et puis, au-dessus de la balle, je la voyais pas nette, elle était floue. Finalement tu te dis « faut y aller, faut y aller », et c’est parti. Tu fermes les yeux et tu fais ce que tu peux. Elle est partie assez vite, plein milieu de piste. Je dois mettre un bois 3 de 270 mètres à mon avis, c’était nickel. Mais c’est vrai que si tu commences au 1 et que tu fais un coup à la c… et que le public américain te hue, tu peux passer une longue journée. j’allais gérer l’événement. C’était une partie importante pour moi. Tu joues ta première partie et si tu passes un petit peu à côté, tout d’un coup ta semaine peut paraître très longue. Tu peux te retrouver complètement effacé. La façon dont j’ai géré cette première partie m’a complètement lancé. Quelque part, en contribuant d’entrée à ce que l’équipe européenne garde la tête audessus de l’eau, cela m’a aussi un petit peu rassuré par rapport au choix du capitaine Olazabal de m’avoir pris comme wild card. Parce que si on prend 4-0 le premier après-midi, tout le monde prend un coup au moral. Donc c’est vrai que réussir à faire une première partie incroyable comme ça, aller choper un point contre une paire qui a quand même assez bien fonctionné dans les Ryder Cup précédentes, c’était pour moi la meilleure façon de rentrer dans cette semaine. Je suis assez fier de ce point le premier jour et de comment ça s’est passé. Les grands tournois. QUAND JE VOIS GARCIA “ SUR LE GREEN DU 15 QUI REGARDE WESTWOOD, ME MONTRE DE LA TÊTE ET QUI FAIT « J’ADORE CE TYPE... » NICOLAS COLSAERTS Lors de cette première partie, en quatre balles, vous avez battu la paire Woods/Stricker après un parcours incroyable (huit birdies et un eagle pour un -10 personnel). Comment l’avez-vous vécue ? N. C. : C’est difficile à expliquer. C’était mon premier match de Ryder Cup, je ne savais pas trop comment « J’AI ENCORE LA CHAIR DE POULE EN Y REPENSANT » 22 Pratice N6 - 1.indd 22 ” sur le green du 15 qui regarde Westwood, me montre de la tête et qui fait « j’adore ce type », que Donald vient chez moi le soir pendant que je dîne et me dit « ça va, tu t’es amusé ? » avec un grand sourire… Ce sont des types qui ont quand même une sacrée carrière, et leur façon de venir chez moi pour me féliciter était ultra sympathique. Je voyais qu’ils étaient fiers qu’un des jeunes de l’aventure ait réussi à tirer son épingle du jeu dès sa première partie. 23 16/11/12 17:19:19 Pratice N6 - 1.indd 23 16/11/12 17:19:27 20% MOTOCADDY S3 PRO TROP PUISSANT Annoncé comme un monstre de longueur, le bois de parcours RocketBallz est effectivement une réussite. Avec un maximum de poids situé dans le bas et l’arrière de la tête, ce dernier-né de TaylorMade aide à améliorer sa vitesse de swing. Des joueurs du Tour, comme Sergio Garcia ou Jason Day, ont ainsi annoncé un gain de distance supérieur à 10 mètres. PRIX : à partir de 229 € Des interviews de joueurs, des portraits de pros. Comment ont réagi vos coéquipiers après cette partie ? N. C. : Quand je suis rentré à l’hôtel le soir après cette partie, la majorité de l’équipe est venue me féliciter. Les joueurs avaient un regard différent sur moi par rapport au début de la semaine. Quand je vois Garcia Le magazine officiel HANSON DANS LA LUMIÈRE SELECT Nouvelle ligne de Scotty Cameron, les Select. Douze modèles au total, dont deux longs (Big Sur aluminium, Big Sur S), aux têtes usinées dans un acier inoxydable très doux. Le striage de la face est pour nous le gros point fort de ces bijoux californiens, donnant un top-spin naturel aux putts bien centrés. Lie, loft et équilibrage modifiables à la commande. PRIX : 350 € Le nouveau S3 PRO est la dernière version du chariot Motocaddy S3. Il dispose notamment d’une nouvelle poignée ergonomique et d’un ordinateur de bord calculant la distance au drive. Un code PIN empêche même son usage frauduleux ! Existe également avec système antivol de batterie. Distribué par Foissy Golf. PRIX : 1099 € renseignements : www.foissygolf.com LES SOULIERS DU TIGRE Tiger chaussait ces Nike durant le dernier Masters. Ces TW13, inspirée de la gamme Free de l’équipementier américain, autorisent une liberté de mouvement optimale, tout cela avec une charge de poids minimal. Prix : 200 € BACK IN BLACK Sortis cet hiver, les wedges 588 de Cleveland reviennent ce mois-ci en version Black Pearl. On retrouve le design épuré, avec cette finition très élégante, censée réduire l’éblouissement notamment dans les bunkers. Toucher et spin au top. PRIX : 139 € HYBRIDE AMP CLICGEAR TOUT ROSE Le driver G20 de Ping, joué en rose lors du Masters par Bubba Watson, sera disponible en juin prochain en édition limitée. Une partie des bénéfices sera reversée à des associations de bienfaisance, soutenues par le tenant de la veste verte. PRIX : 410 € Sixième année de production en tant que leader sur le marché du chariot de haute qualité, le nouveau Clicgear 3.0 adopte des nouvelles couleurs flashy en 2012. Disponible en anthracite/orange et anthracite/vert. Dimensions plié : 60 x 38 x 33 cm Poids : 8,450 kg PRIX : 249 € renseignements : www.bostongolf.com CALLAWAY CINQ COUCHES ! Callaway vient de lancer la HEX Black Tour, la Penta de TaylorMade n’est donc plus la seule cinq pièces du marché. Jouée par Phil Mickelson, cette balle d’élite propose un taux de spin abaissé au driving, et augmenté autour des greens. Et plus que son vol pénétrant, c’est son toucher sur les greens qui nous a séduits ! PRIX : 54,99 e la douzaine GOLF PLUS NE PEUT GARANTIR LA DISPONIBILITÉ DU MATÉRIEL PRÉSENTÉ DANS TOUS LES MAGASINS 104 Pratice N4 matos.indd 104 La gamme AMP de Cobra, jouée par Rickie Fowler, est dotée d’un hybride très bien dessiné. Doté du système de réglage de face AFT, il est livré avec l’excellent shaft RIP, pour un vol de balle idéalement pénétrant. PRIX : 189 € 11/05/12 20:55:54 Pratice N4 matos.indd 105 105 11/05/12 20:56:20 • Mars • Mai MATÉRIEL • Juillet Sélection des nouveautés. • Octobre MODE LÉZARD Ecco est le grand instigateur des chaussures hybrides. Avec les Golf Street en version « Lizzard », plus besoin de changer de souliers pour aller acheter le pain, après le practice. En cuir respirant, renforcé au TPU, une matière qui a supplanté le caoutchouc. Prix : 160 € PARUTIONS 2014 : 10% SAC DE PRO Texte de Paul Mahé, photos DR On ne change pas une équipe qui gagne Je ne suis pas un grand fan de matériel », résume Raphaël Jacquelin. L’exemple le plus flagrant est son putter, qu’il utilise depuis six ans. « C’est l’une des premières têtes blanches de la marque, il est assez lourd en tête et il est réglé en standard, mais il n’a rien de spécial, poursuit-il. Je me sens bien avec et j’aurais du mal à changer maintenant. » Il n’a pas non plus adopté les derniers modèles de wedges de TaylorMade. « Le modèle ATV ne me convient pas parce que je trouve la semelle trop épaisse. En plus, avec le système de faces interchangeables, je ne suis pas obligé de changer de clubs. » Raphaël Jacquelin n’est pas plus pressé que cela d’utiliser la nouvelle version des fers Tour Preferred. Il ne teste et ne change pas non plus trop de manches, préférant ceux comme le Graffaloy Blue White avec peu de torque, synonyme de stabilité. « J’aime bien savoir que quand je fais un push, la balle ne va pas finir en pushdraw. » Et s’il a troqué ses Rescues pour des hybrides Adams, c’est suite au rachat de la marque par TaylorMade. Il en utilise un en permanence, un autre pour remplacer son fer 3 quand le rough est très épais. « Je change très peu de clubs en dehors du driver parce qu’il y a de vraies innovations et parce que j’en change facilement », précise le fan de l’Olympique Lyonnais. Encore plus facilement avec le SLDR, qui lui a permis comme aux autres joueurs sous contrat avec la marque d’augmenter le loft d’un degré minimum. « Ce club donne moins de backspin à la balle, donc on a besoin de la lever plus pour qu’elle reste en l’air. Du coup, il est plus facile à contrôler en direction et on garde la même trajectoire. En plus, la balle part 2 à 3 miles plus vite d’après le TrackMan (launch monitor, ndlr), ce qui se traduit par un gain de 6 à 12 mètres. » Il ne fréquente pas le camion du Tour aussi assidument que son copain Christian Cévaër ne le faisait, se contentant de faire changer ses grips deux fois dans l’année et de faire vérifier « de temps en temps » que les lofts et lies de ses clubs n’ont pas bougé. Le Lyonnais s’estime cependant bien loti avec une marque « très performante et dynamique, qui cherche en permanence à innover ». Et qui fabrique de tout, souligne-t-il : s’il ne porte pas de vêtements Adidas car fidèle à Lacoste, il utilise leurs dernières chaussures Adizero, « très légères et beaucoup plus stables avec un crampon supplémentaire au milieu du pied pour une meilleure adhérence », des gants TaylorMade et leur nouvelle balle, qui bénéficie d’après lui de « plus de douceur et de contrôle encore à moins de 100 mètres », toujours marquée du chiffre 69. Rien de particulier en dehors de cela si ce n’est que le Suisse d’adoption ne prend jamais le départ sans avoir dans son sac… un couteau suisse ! « Ça sert à plein de choses », se justifie-t-il… 110 Son matériel Driver TaylorMade SLDR en 9,5° Bois 3 TaylorMade SLDR en 14,5° Hybrides Adams Pro Mini 18° et 21° Fers TaylorMade Tour Preferred MC Wedges TaylorMade xFT TP en 52° et 58° Putter Rossa Maranello Ghost Balles TaylorMade Tour Preferred X Gants TaylorMade Tour Preferred Chaussures Adidas Adizero One Ses distances Driver : 255 mètres au pitch Bois 3 : 220 sur le fairway, 235 mètres sur tee (toujours au pitch) Hybride 18° : 210 mètres sur le fairway, 220 sur tee Fer 3 ou hybride 21° : 195 mètres Fer 4 : 185 mètres Fer 5 : 175 mètres Fer 6 : 165 mètres Fer 7 : 155 mètres Fer 8 : 143 mètres Fer 9 : 130 mètres Pitching wedge : 120 mètres Gap wedge (52°) : 105 mètres Sand wedge (58°) : 90 mètres 111 TECHNIQUE Eric Grangeot Pro au golf de Guérande Transférer n’est pas translater Cet exercice s’adresse aux joueurs ayant une action exagérée et/ou prématurée du bas du corps. Nous utiliserons une demi-balle ou une balle entière, mais qui sera enterrée pour moitié dans le sol. Celle-ci sera placée sous le coussinet du petit doigt du pied gauche. Ce positionnement vous empêchera de vous projeter trop vite sur votre pied gauche et permettra ainsi à la balle de décoller avec le bon angle. Grâce à cet éducatif, vous pourrez libérer sans retenue vos bras vers l’objectif et éliminez dans le même temps tous les coups en pull. 112 TECHNIQUE DU 3 AU 6 SEPTEMBRE 2014 Yan Massonnat GOLF NATIONAL I SAINT-QUENTIN-EN-YVELINES STADE FRANÇAIS I COURSON Pro au golf Château de Preisch Le full swIng Bonne position des mains à l’adresse. Pour gagner de la distance, vous avez besoin de vitesse et d’un bon contact. La vitesse du club est dépendante de la séquence du downswing : hanche/épaule/mains. Une bonne séquence aide à trouver le bon plan de swing et peut éviter de jouer pardessus (fonctionnement en pull). Je vous propose de visualiser le plan grâce au cerceau et de vous entraîner avec. Position très juste au sommet du swing. PARTICIPEZ À UNE ALLIANCE EXCEPTIONNELLE AVEC VOTRE PRO Tarif 1250€ par amateur Position idéale à l’impact. Retour « par-dessus » provoquant un chemin de club extérieur/intérieur. Inscriptions et renseignements Partenaires officiels 114 +33 (0)1 71 49 70 45 / [email protected] Avec le soutien de Partenaires médias