victor DubuiSSon - PGA France

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victor DubuiSSon - PGA France
Entraînez-vous
comme un pro
victor
dubuisson
LE MAGICIEN
DOSSIER :
2014, L’ANNÉE
DES FRANÇAIS ?
INTERVIEW :
RAPHAËL JACQUELIN
Technique
TERRIEN OU AÉRIEN ?
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Mars 2014 #09
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Claude
BROUSSEAU
Directeur
d’Instruction.
Rodolphe
BERRUBÉ
Instructeur.
Frédéric
Grosset-Grange
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ÉDITO
Difficile de ne pas commencer par parler de Victor Dubuisson, qui après quatre tournois sur le
PGA Tour termine second, derrière Jason Day, du WGC-Accenture Match Play. Tout simplement
exceptionnel ! Pour en arriver là, il a dû sortir pas moins de trois vainqueurs de Majeur, dont
Bubba Watson qui venait de s’imposer la semaine précédente. À l’arrivée, une place de 23e
mondial et l’accès au circuit américain jusqu’à fin 2015. Chapeau, Monsieur le magicien !
Mais à tout seigneur, tout honneur : nous souhaitions rendre hommage à Raphaël Jacquelin,
qui entame sa 20e saison en tant que professionnel et a déjà gagné quatre fois sur le circuit
européen, tout en détenant le record de gains engrangés par un joueur français avec presque
dix millions d’euros cumulés. Raphaël aura 40 ans cette année. Il a donc raisonnablement
dix années devant lui pour réaliser une belle performance. Rappelons qu’au Turkish Airlines
Open, il terminait 5e à un point seulement d’un dénommé Tiger Woods, et qu’au mois de
janvier dernier, lors du Volvo Golf Champions à Durban, il était encore à égalité à la 5e place,
cette fois-ci avec un certain... Victor Dubuisson.
Pour toutes ces raisons et bien d’autres encore, et parce que je déteste ces supporters qui
dénigrent aussi vite leurs sportifs qu’ils les portent aux nues, j’apporte mon soutien à Raphaël.
Car je suis persuadé qu’il peut nous faire quelque chose d’exceptionnel dans les années à
venir. En attendant, c’est son swing qui est décortiqué, même si je regrette que son rythme ne
soit pas visible à l’image.
Dans ce numéro, Joël Bernard, pro à Bondues, nous livrera les clefs d’une posture sur mesure,
et Vincent Bucciarelli, nouvellement arrivé à Ozoir-la-Ferrière, continuera de vous proposer
des séances d’entraînement. Il restait à Francesco Molinari, redoutable joueur de fers, à nous
parler de sa technique avec l’aide de son coach Denis Pugh.
Pour la partie voyage, c’est sur le magnifique parcours du golf de Terre Blanche que nous nous
rendons, avant de nous éloigner en Caroline du Nord où le site de Pinehurst recevra au mois
de juin les US Open masculin et féminin.
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la Golf Court Academy
# 09
Je vous souhaite une bonne reprise, avec une pensée particulière pour tous les golfs
de l’ouest de la France.
Éric Douennelle
Président de PGA France
Ours
Accès au
parcours
illimité
Déjeuner
au restaurant
du Golf
Balles de
practice
En couverture : Victor Dubuisson / AFP
Édité par : PGA FRANCE INITIATIVE
Gérant : Hervé Goddard
2, avenue du Golf
78280 Guyancourt
Tél. : 01 30 50 86 40
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Directeur de la publication :
Éric Douennelle
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Rédaction : JOURNAL DU GOLF S.A.S.
738, rue Yves Kermen
92100 Boulogne-Billancourt
Rédacteur en chef :
Arnaud Tillous
Tél. : 01 40 93 25 19
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Rédacteurs : Alexandre Mazas, Paul
Conception et Direction artistique :
Régie publicitaire :
Mahé, Denis Fabre, Guillaume Grall,
Philippe Gonnel, Philippe Roux, Patrick
Grosperrin, Benjamin Cadiou, Sébastien
Cachard-Berger
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Frédéric Boué
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Responsable de la diffusion :
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Roeselare, Belgique
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Adélaïde Vannier
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Secrétariat de rédaction :
Benjamin Boutonnet
Conseil en
vente au numéro :
Véronique Comte
Ne pas jeter sur la voie publique. Toute reproduction ou représentation même partielle est interdite sans l’autorisation
écrite préalable de l’éditeur PGA France Initiative.
5
Sommaire
16
LES CIRCUITS MASCULINS
38
LES TIPS PAR PGA FRANCE
22
LES CIRCUITS FÉMININS
52
DOSSIER : LES FRANÇAIS EN 2014
29
CHAMPIONNAT DE FRANCE DES ENSEIGNANTS
60
TECHNIQUE : TERRIEN OU AÉRIEN ?
36
HISTOIRE : 1994, LES AMÉRICAINS « FANNY »
76
TERRE BLANCHE & PINEHURST
DUBUISSON, LE MAGICIEN
12
TECHNIQUE : FRANCESCO MOLINARI
96
46
INTERVIEW : RAPHAËL JACQUELIN
94
6
Fédération française de golf
Opération séduction
de la Fédération
A
vec la Ryder Cup 2018 en ligne de mire, un des défis
de la Fédération française de golf est d’attirer plus de
joueurs et de joueuses dans les clubs, sur les parcours,
bref de faire éclore du golfeur. Avec officiellement
800 000 golfeurs réguliers au compteur dont 420 000 licenciés,
nous sommes loin des 10 % de la population des pays nordiques
par exemple. Les passionnés de la petite balle blanche sont
les meilleurs ambassadeurs de leur sport et ça, la fédé l’a bien
compris.
L’Hexagone a donc 150 ans à rattraper
C’est cette passion que la Fédération veut faire découvrir au
plus grand nombre. Une publicité d’une chaine de golf à la fin
des années 90 écrivait à peu près cela : « Le golf, je n’aime pas,
d’ailleurs je n’y ai jamais joué ! » Les golfeurs savent bien que le
plus difficile, pour un profane, c’est de franchir les portes d’un
club. Avec plus de 700 clubs en France, le choix est pourtant
vaste et les golfs de nos jours ne demandent qu’à accueillir les
débutants.
L’opération Tous au golf fête sa 14e édition et l’an passé, près
de 25 000 personnes ont swingué pour la première fois. Mais
cet événement a fait des petits et ce sont les entreprises, les
juniors et les femmes qui sont aussi dans le viseur de la politique
fédérale.
Tous au golf a lieu du 29 mars au 6 avril 2014. On vient jouer
gratuitement, le matériel est prêté et c’est l’occasion idéale
pour les amis ou la famille de se retrouver en plein air pour une
journée de détente. Près de 400 golfs ont participé à l’opération
en 2013 et se sont inscrits sur le site Internet de la Fédération
pour en informer leurs membres et le
grand public. Mais les occasions de faire
découvrir ce sport sont multiples, car les
JUNIOR
profils de joueurs le sont aussi.
La Fédération française de golf présente
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ENTREPR ISE
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Le golf en France n’a pas pu compter sur une forte tradition
britannique. Malgré la présence régulière de nos fidèles
envahisseurs, le golf a eu du mal à s’imposer sur les terres
françaises. Ce loisir n’était pratiqué que par l’élite aristocratique
à la fin du XIXe siècle sur le continent, alors que cela faisait
près de 300 ans que les Écossais taquinaient la balle avant de
raconter leurs exploits au pub, puis au club house. L’origine du
jeu est revendiquée par plusieurs pays mais l’essor est donné
sous l’impulsion des monarques écossais qui jouaient au golf dès
le début du XVIe siècle et les 13 premières règles de golf furent
rédigées en 1744 à Édimbourg.
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19/02/14 09:47
La face du golf en France en aurait été bien changée si Louis
XIV avait demandé à André Le Nôtre de dessiner un 18 trous
dans le parc de Versailles ou même, plus tard, si Napoléon avait
défié en match-play tous les souverains européens plutôt que de
leur envoyer son armée.
Toutes au golf est lancé en 2014. De
la copine à la tante, de la petite amie
à la grand-mère, elles sont toutes les
bienvenues, et comme pour le Tous au golf
Junior, les clubs sont incités à faire une
initiation pour que les nouvelles venues
acquièrent les rudiments après un moment
passé au practice : grip, sécurité, but du
jeu. Puis, c’est parti sur le parcours !
J’en vois déjà qui blêmissent en imaginant
les départs labourés, mais la formule est
bien pensée : un scramble amélioré. Les
nouvelles venues, sur le premier trou, font un putt, puis sur le
deuxième trou une approche et un putt, etc. Jamais la longueur
du trou n’excédera 60 mètres et la balle sera toujours placée sur
un tee.
Enfin, dernier maillon, et non des moindres, des leviers de
développement de ce sport : les entreprises. Les associations
issues du monde du travail ont un vivier de licenciés très motivés
et leur esprit de compétition est un formidable argument pour
initier de nouveaux golfeurs et refaire ainsi le match de leur
scramble le lundi matin autour de la machine à café. En 2013,
c’est l’association d’entreprise PSY Golf qui a réuni le plus grand
nombre de nouveaux venus pour la seconde année consécutive.
Le challenge est lancé pour 2014.
Toutes ces opérations se déroulent à l’année ou presque, soit de
mars à novembre, et sont consultables à partir de la cartographie
en ligne du site de la Fédération, rubrique Débuter.
9
NEWS
Textes de Sébastien Cachard-Berger
Photos AFP
L’Eisenhower Tree
n’est plus
Dwight Eisenhower aura finalement été exaucé. Quarante-cinq ans après le décès du
président américain, l’arbre le plus célèbre de la planète golf n’est plus. Sérieusement
endommagé par une violente tempête au cours du mois de février, l’Eisenhower
Tree, l’un des symboles du Masters, a dû être rasé. Gardien du trou 17 de l’Augusta
National, ce pin de 20 mètres de haut, mordant généreusement sur la gauche du
fairway, obligeait les joueurs à le contourner depuis le tee d’un subtil effet droitegauche. A moins de passer par-dessus ? Après l’avoir si souvent heurté, l’ancien
président américain avait demandé aux dirigeants du club géorgien de déplacer
l’arbre, ceux-ci préférant lui donner son nom. « En arrivant au 17, je pensais toujours
à rester le plus loin possible de cet arbre, raconte Jack Nicklaus. Je me suis si souvent
insulté après l’avoir tapé… C’était un sacré dilemme pour les joueurs. Mais, avec le
recul, il manquera énormément. »
OFFRE SPéCIALE D’ABONNEMENT
Pebble remercie
l’inspecteur Harry
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19e
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Harrington touché
par un cancer
Padraig Harrington souffre d’un cancer de la peau. Interrogé par une radio irlandaise, le
triple vainqueur de Majeur a révélé qu’il s’était fait retirer un certain nombre de tâches
cancéreuses sur le visage. Après avoir perdu son père d’un cancer en 2005, le joueur de
42 ans est à son tour touché par la maladie. Rassurant sur son état de santé, l’Irlandais
aux 28 victoires chez les professionnels souhaitait attirer l’attention sur la prévention de
la maladie : « Mon père avait les symptômes mais n’y a pas fait attention. C’est dans la
nature des Irlandais, particulièrement chez les hommes âgés, déclarait-il. Heureusement
pour moi, je suis à l’opposé de mon père. Quand j’ai une douleur, je vais chez le médecin,
c’est parfois difficile mais on sent beaucoup mieux après. Il y a des choses à faire pour éviter
la maladie, à commencer par une hygiène de vie saine. »
L’épisode prête à sourire mais aurait bien pu tourner au drame.
Steve John, directeur de l’AT&T National Pro Am, dînait
en compagnie de bénévoles à la veille du tournoi lorsqu’il
commença à s’étouffer avec un morceau de fromage. Présent
parmi les convives, Clint Eastwood fut le plus prompt à réagir.
« Cela avait l’air sérieux, racontera plus tard l’interprète
de l’inspecteur Harry. J’ai vu la panique dans son regard
alors que sa vie défilait devant ses yeux. » Malgré ses 83 ans,
l’acteur parvint à exécuter la méthode de Heimlich pour sauver
le directeur du tournoi californien. Du haut de ses 90 kilos,
John n’en revenait toujours pas au moment de se confier aux
journalistes : « Malgré mon poids, il a réussi à me soulever dans
les airs à trois reprises ! » Jimmy Walker, vainqueur à Pebble
Beach, peut lui aussi remercier Eastwood : le tournoi n’aurait
peut-être pas eu lieu sans lui…
au lieu de 24 e
* Par rapport au prix de vente au numéro.
Offre réservée pour la France
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L’Espagne fait son come back
Place forte du golf continental européen il y a quelques
années, l’Espagne, secouée par la crise économique,
avait petit à petit disparu du calendrier du circuit
européen. Hôte de sept tournois en 2011, la péninsule
ibérique n’en accueillait plus qu’un l’an passé. Annoncée
le 12 février, la création du NH Collection Open sur le
parcours de la Reserva de Sotogrande en Andalousie
devrait faire plaisir aux compatriotes de Sergio Garcia.
« Nous sommes ravis d’annoncer la tenue de ce nouveau
tournoi dans le sud de l’Europe, déclarait dans un
communiqué le circuit européen. C’est un signe de
rétablissement après les difficultés économiques
connues par la région. » Prévu du 3 au 6 avril prochain,
soit un mois avant l’Open d’Espagne, ce nouveau tournoi
modestement doté (600 000 euros), sera co-sanctionné
par l’European Tour et le Challenge Tour.
affranchie adressée à :
“
La plupart des gens
travaillent toute
leur vie pour pouvoir
éventuellement
prendre leur retraite
et aller jouer au golf.
Moi j’ai joué au golf
toute ma vie et quand
j’ai arrêté, je suis allé
travailler
PGA FRANCE - 2, avenue du Golf
78280 Guyancourt
NOM
Date de naissance
PRéNOM
ADRESSE
CODE POSTAL
”
VILLE
Jack Nicklaus, pas vraiment
du genre à savourer la retraite.
TéL
E-mail
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Actu – PGA Tour
Textes de Alexandre Mazas - Photos AFP
Le magicien français
Fin janvier, Victor Dubuisson s’envolait pour les États-Unis, avec pour objectif de marquer
rapidement les premiers points nécessaires à l’obtention de ses droits de jeu complets sur
le PGA Tour. Un mois plus tard, le Français, héros malheureux de la finale du championnat
du monde de match play, est devenu une star du circuit américain. Exceptionnel.
12
13
Actu – PGA Tour
A
bsent des parcours depuis sa fin de saison 2013 en boulet
de canon – victoire en Turquie et 3e place à Dubai – Victor
Dubuisson fait sa reprise en Afrique du Sud début janvier, en
toute discrétion. Au Volvo Golf Champions, le tournoi de reprise
réunissant les vainqueurs de la saison précédente, le Français passe mine
de rien à deux doigts d’un nouveau succès. Présent en dernière partie le
dimanche grâce à trois cartes consécutives de 69 sur l’exigeant Durban
Country Club, il se contente finalement d’une 5e place de l’épreuve, à
trois coups de Louis Oosthuizen. La faute à un putting en panne lors
d’un dernier tour joué par 35° de chaleur, pour une ultime carte dans
le par. Déçu, le Français préfère néanmoins retenir les aspects positifs
de sa semaine : « C’est dommage car la victoire était accessible. C’était
une journée sans, c’est le golf... Je vais surtout retenir que pendant deux
tours je n’ai pas du tout été dans la balle et que je n’ai rien lâché, livre-til aux envoyés spéciaux de Journal du Golf. Auparavant j’aurais pu faire
un carnage dans ce genre de journées, surtout avec un vent si irrégulier.
C’est très encourageant pour la suite. »
59e À TORREY PINES
Préférant faire l’impasse sur les tournois suivants au Moyen-Orient,
Dubuisson débarque aux États-Unis fin janvier pour y disputer sa
première épreuve, le Farmers Insurance Open à Torrey Pines. Bénéficiant
d’une des sept invitations auxquelles il peut prétendre en 2014 en tant que
non-membre du PGA Tour, le Cannois signe une performance en demiteinte. S’il franchit le cut grâce à un très bon 69 lors du deuxième tour,
il vit en revanche un week-end compliqué sur les greens ultra-rapides du
parcours californien pour terminer à une anonyme 59e place. Là encore,
Dubuisson sait se montrer philosophe malgré la déception : « Tous les
Européens qui débarquent sur le PGA Tour passent par là. Je ne pense
pas que le niveau de jeu soit plus élevé qu’en Europe, il faut juste s’habituer
aux conditions de parcours. Les greens sont plus rapides, du coup on n’a
pas les mêmes pentes à jouer. Il faut putter plus fin. Les chips au bord
des greens, avec ce gros rough, sont aussi différents. Je pense qu’il va me
falloir trois ou quatre tournois pour m’habituer à tout ça, » déclare-t-il,
toujours au Journal du Golf.
13e À PEBBLE BEACH
Non invité au Waste Management Phoenix Open la semaine suivante, on
retrouve Victor Dubuisson toujours en Californie la semaine d’après, où il
dispute le mythique AT&T Pebble Beach National Pro Am. Ragaillardi par
la présence de son entraîneur Benoît Ducoulombier et de sa petite amie, le
Français aligne trois tours de qualité variable à Monterey Peninsula (73,
+2), Pebble Beach (67, -5) et Spyglass Hill (74, +2). Sévèrement frustré par
samedi sans réussite, le jeune homme craque au 18 (son 9e trou, double
bogey) et au 2 (double bogey aussi), avant de se reprendre en signant deux
birdies en fin de partie pour finalement franchir le cut tranquillement.
« Il s’est mis un peu dans le rouge. Le cadet n’a pas réussi à lui parler a
ce moment-là. Victor, ce n’est pas simple quand il est comme ça, explique
Benoît Ducoulombier. Je l’ai quand même vu au trou numéro 4 refaire ses
routines. Il s’était raisonné. » Le dimanche, loin de l’attention entourant
les dernières parties, Dubuisson signe un très costaud 69 (-3) dans des
conditions éprouvantes, et se classe finalement 13e du tournoi. Une bonne
performance, mais certainement pas un aboutissement.
40e À RIVIERA
Le Riviera Country Club, théâtre du Northern Trust Open, est la
troisième étape du périple de Dubuisson sur la côte ouest des ÉtatsUnis. Dans la banlieue de Los Angeles, le Français est de nouveau livré
à lui-même, coach et « girlfriend » étant repartis en France. Loin, très
loin du duel de titans du dernier tour entre les cogneurs Bubba Watson
et Dustin Johnson, il navigue toute la semaine dans le ventre mou du
leaderboard. Malgré un grand jeu tout à fait à la hauteur des meilleurs
joueurs du circuit américain, la réussite lui fait cruellement défaut au
putting. Quarantième du tournoi à treize coups de la tête, Dubuisson
14
grappille quelques milliers de dollars supplémentaires qui lui permettent
de dépasser les 150 000 dollars de gains sur son début de saison. En trois
tournois joués, le Cannois a déjà fait un tiers environ du chemin qui le
mènera à décrocher ses droits de jeu à temps plein sur le PGA Tour pour
le reste de l’année. C’est honnête, c’est même bien, mais ça ne satisfait
pas le 30e joueur mondial : « Mes objectifs doivent être plus élevés. Je sais
que j’en ai la capacité ».
À L’AISE À L’ACCENTURE
Les montagnes rocailleuses parsemées de cactus géants du désert
du Sonora, dans l’Arizona, sont le décor de la quatrième étape des
pérégrinations de « Dubush » en Amérique. Une fois par an, les 64 meilleurs
mondiaux s’y réunissent pour un tournoi à élimination directe façon duel
de western. Novice dans ce WGC-Accenture Match Play Championship, le
Français ne fait pas les gros titres après sa victoire 5&4 face à l’Américain
Kevin Streelman, 41e mondial, lors du premier tour. À peine plus au
second, où il se défait sans s’affoler du Suédois Peter Hanson 3&1 dans
une rencontre plus serrée que la veille. Lors du troisième tour, Dubuisson
domine 1up l’Américain Bubba Watson – vainqueur huit jours plus tôt à
Riviera – malgré une grosse pression du gaucher sur les derniers trous.
« Doubouisson » ou « Dioubouissonne », les commentateurs américains
hésitent sur la prononciation, mais connaissent désormais son nom. Sur
un nuage, le « Frenchy » aligne ensuite à son tableau de chasse deux
bêtes de match play, le Nord-Irlandais Graeme McDowell en quarts (1up)
et le Sud-Africain Ernie Els en demies (1up), dans deux duels à couteaux
tirés.
UNE FINALE D’ANTHOLOGIE
Le dimanche midi, le voilà au départ de la finale face à l’Australien Jason
Day, 26 ans, 11e mondial et quatre podiums en Majeurs ces trois dernières
saisons. Fatigué et sans doute tendu par l’enjeu, « Dubush » voit son rival
prendre les devants sur l’aller pour mener 3up après 9 trous. Sept trous
plus loin, la situation reste compromise puisque le Français est 2 down
avec deux trous à jeu. C’est le moment que choisi Dubuisson pour faire
appel à la magie : un mât planté au 17 depuis un bunker de fairway pour
un birdie de 3 mètres lui permet de revenir 1 down, avant d’égaliser au
18 grâce à une magistrale sortie de bunker-putt tandis que Day reste
court dans la ligne pour empocher le titre. Contre toute attente, les deux
hommes partent en play-off... Égaré aux abords du green du 1 puis du 9,
le magicien sort deux chips miraculeux depuis les cactus pour sauver à
chaque fois son par, sous les yeux incrédules d’un Jason Day hilare. Au
10, les deux hommes partagent le trou avec un bogey. Au 14, Dubuisson a
son seul putt pour gagner, mais sa tentative s’échappe sur la gauche juste
avant d’arriver au trou. Au 18, cinquième trou de play-off de cette finale
sublime, un mauvaise rebond envoie son chip à 8 mètres du trou, alors
que Day dépose le sien à 40 centimètres : la messe est dite.
LE MASTERS À L’HORIZON
« Mon objectif était de gagner, j’en avais la possibilité, donc je suis un peu
déçu. C’est le golf... J’ai fait des très bons coups, et aussi des très mauvais.
Je me suis battu, mais Jason était très difficile à avoir aujourd’hui, »
reconnaît, amer mais lucide, le Français au micro de l’envoyé spécial de
Journal du Golf. Salué par son adversaire, adopté par le public américain
et félicité par de nombreux joueurs actuels et anciens sévissant sur
Twitter, Dubuisson passe en un week-end du statut d’anonyme à celui
de star. Et s’il doit laisser le titre à un Jason Day méritant, il n’a pas tout
perdu : un chèque de 906 000 dollars lui permet de décrocher ses droits
de jeu complets pour 2014 et 2015, et les points mondiaux marqués sur ce
tournoi le qualifient à 99 % pour la prochaine Ryder Cup. « Au moins il y
a la carte du PGA Tour jusqu’à fin 2015, mais c’est vrai que je suis déçu
car je sais que j’ai la capacité de gagner, et je ne veux pas me contenter de
cela ». On attend la suite – WGC-Cadillac Invitational, EurAsia Cup et
Shell Houston Open en attendant le Masters – avec impatience !
LES « FRENCHIES »
SUR LE PGA TOUR
Avant Victor Dubuisson, d’autres joueurs français
ont décroché leurs droits de jeu sur le PGA Tour.
Thomas Levet
1993 : se classe 22e de la Q-School et décroche sa carte pour
la saison suivante.
1994 : 10 tournois joués, 1 cut franchi, 2200 dollars,
310e de la money list : perd sa carte.
2002 : obtient ses droits de jeu pour 2003 grâce
à ses 532 186 dollars de gains en tant que non-membre
sur des épreuves comptant pour le PGA Tour, et notamment
sa 2e place au British Open.
2003 : 26 tournois joués, 16 cuts franchis, 470 021 dollars,
133e de la money list : perd sa carte.
2004 : son statut de joueur de Ryder Cup lui permet de bénéficier
de deux années d’exemption automatique sur le PGA Tour,
un privilège depuis supprimé par le circuit américain.
2005 : 20 tournois joués, 9 cuts franchis, 485 343 dollars,
150e de la money list.
2006 : 18 tournois joués, 9 cuts franchis, 163 110 dollars,
200e de la money list : perd sa carte.
2007 : 5 tournois joués sur exemption médicale,
aucun cut franchi.
Jean Van de Velde
1999 : obtient ses droits de jeu pour 2000 grâce à ses 344 526
dollars de gains en tant que non-membre sur des épreuves
comptant pour le PGA Tour, et notamment sa 2e place au British
Open.
2000 : 22 tournois joués, 14 cuts franchis dont deux 2es places,
774 249 dollars, 60e de la money list : conserve sa carte.
2001 : 17 tournois joués, 9 cuts franchis, 247 014 dollars,
158e de la money list : perd sa carte.
Grégory havret, enfin, aurait pu jouer la saison 2011 sur
le PGA Tour grâce aux 810 000 dollars de gains amassés grâce à
sa 2e place à l’US Open 2010, mais le Rochelais a décidé de ne pas
saisir l’opportunité.
Avant Victor Dubuisson, des Français non-membres ont disputé
des tournois réguliers du PGA Tour, hors Majeurs et WGC, par
le biais des qualifications ou grâce à des invitations : l’amateur
Philippe Ploujoux (World Series of Golf 1981), Jean Van de
Velde (Southern Open 1989, Pebble Beach National pro-Am
1991), Pierre-Henri Soero (Puerto Rico Open 2010, Transitions
Championship 2012), et Thomas Levet (Mayakoba Classic 2010).
Pour conclure, l’amateur Julien Brun disputera fin mai prochain
le Crowne Plaza Invitational at Colonial, un tournoi régulier du
PGA Tour pour lequel il a décroché une invitation grâce à sa victoire
au Spirit International Amateur en novembre dernier.
15
ACTU – Les Français
Omega Dubai Desert Classic
2 février
Textes de Alexandre Mazas - Photos AFP
Wattel encore
sur le podium
Troisième de l’Alfred Dunhill Championship et 4e du Nelson Mandela Championship, deux
tournois disputés en Afrique du Sud en décembre dernier mais comptant pour la saison
2014 du circuit européen, Romain Wattel était déjà le Français le plus en vue de l’hiver.
Ses performances dans les Émirats, lors des trois tournois du Desert Swing à Abu Dhabi,
au Qatar puis à Doha, l’ont tout simplement propulsé parmi les Européens les plus chauds
du moment. En milieu de classement à Abu Dhabi (45e), le joueur formé à Bussy a pris
la semaine suivante la 11e place du Qatar Masters, à quatre longueurs du play-off entre
l’Espagnol Sergio Garcia, vainqueur, et le Finlandais Mikko Ilonen. Seul un 3e tour moyen
a privé Wattel d’un meilleur résultat, le Montpelliérain ayant excellé le reste de la semaine
(67, 68, 74 et 67) pour terminer à -12 total. Scénario presque identique la semaine suivante
à Dubai, où Wattel s’est idéalement lancé par un 68 avant de rétrograder le vendredi avec
un 73. Mais grâce à deux superbes cartes de 67 et 66 le week-end, l’élève d’Olivier Léglise
a réussi à prendre la 3e place de l’un des tournois réguliers les plus relevés de la saison,
à seulement deux coups du vainqueur écossais Stephen Gallacher. Pour le Français,
désormais 15e de la Race to Dubai avec 275 000 euros en poche et d’ores et déjà assuré de
conserver sa carte l’an prochain, le travail technique de fond sur son swing entamé depuis
un an avec son entraîneur semble tout près d’être enfin concrétisé par une victoire.
Volvo Golf Champions
Trois bleus dans le top 10
12 janvier
Les Français ont brillé pour l’épreuve d’ouverture du circuit européen, qui réunissait en
Afrique du Sud les vainqueurs de tournoi de la saison précédente. En l’absence de Grégory
Bourdy, forfait sur blessure, les trois autres tricolores qualifiés pour ce Volvo Golf Champions
ont joué les premiers rôles à Durban. Raphaël Jacquelin, leader à l’issue du premier tour, a
bien réagi après deux journées moyennes pour prendre la 5e place. Le Lyonnais termine à
trois longueurs du héros local Louis Oosthuizen, qui a réussi l’exploit de conserver son titre.
Victor Dubuisson aurait pu viser plus haut sans un dimanche en demi-teinte : 2e au départ
du dernier tour, il a rétrogradé en 5e position. Quant à Julien Quesne, moins bien parti que
ses compatriotes, il a réalisé un week-end canon pour s’offrir la 8e place.
Raphaël Jacquelin
CLASSEMENT
FRANçAIS hommes
Asian Tour Q-School
15 février
Weber et Gros qualifiés
Un an après être devenu le premier Français à décrocher sa carte du circuit asiatique,
Lionel Weber a réussi à conserver ses droits de jeu pour une saison supplémentaire.
L’Alsacien de 23 ans a pris la 7e place de la finale des cartes en Thaïlande, une semaine
après s’être extirpé des qualifications disputées au même endroit. Auteur d’un seul top
10 en douze apparitions l’an dernier, il tentera de faire mieux que sa 103e place à l’ordre
du mérite, le top 80 étant nécessaire pour garder sa carte. Weber ne sera pas seul à viser
cet objectif puisque Sébastien Gros, un Lyonnais de 24 ans passé pro en 2011, a lui aussi
pris la 7e place de l’épreuve. Weber débutera sa campagne 2014 par l’étape asiatique de
qualification pour le British Open prévue les 6 et 7 mars en Thaïlande, alors que Gros
fera ses premiers pas sur l’Asian Tour en avril.
16
Pos. Nom Prénom
Gains
Tournois
joués
1 DUBUISSON Victor 987 206 €
7
2
WATTEL Romain
274 203 €
6
3 JACQUELIN Raphaël
133 480 €
4
4 QUESNE Julien 113 395 €
4
5
LEVY Alexander
80 735 €
8
6
SADDIER Adrien
67 303 €
6
7 STAL Gary
42 976 €
7
8
RIU Victor
39 088 €
8
9
BOURDY Grégory
32 440 €
3
10 CALMELS François
27 326 €
8
11 HAVRET Grégory 16 702 €
5
12 LEVET Thomas
13 486 €
6
13 GUERRIER Julien
11 840 €
1
14 DUBOIS Édouard
9 963 €
3
15 ANTONELLI David
7 896 €
6
Au mardi 25 février 2014
Actu – PGA Tour
Textes de Alexandre Mazas - Photo AFP
Actu – European Tour
Texte de Alexandre Mazas - Photo AFP
Sergio sourit à nouveau
Zach est
d’attaque
5e place de cette même FedExCup, le natif de l’Iowa a encore élevé son
niveau de jeu. Après un succès en Presidents Cup avec l’équipe américaine
début octobre (trois victoires et une défaite en quatre matches), Johnson
a conclu 2013 – on parle de l’année calendaire, puisque l’actuelle saison
du PGA Tour a débuté mi-octobre – par une victoire de gala, se payant le
luxe de dominer Tiger Woods au Northwestern Mutual World Challenge.
Dans cette épreuve non officielle mais réunissant un champ restreint de
18 joueurs tous membres du top 50 mondial, Zach a remonté en sept trous
quatre coups de retard sur le numéro 1 mondial, enquillé un improbable
pitch de 50 mètres depuis la dropping zone pour sauver son par au 18,
et fait craquer un Tigre en panne de putting au premier trou de mort
subite. « Ce qu’il a fait est impressionnant. Il m’a eu », lâchera ce dernier,
complètement abasourdi.
En remportant le Hyundai Tournament of
Champions, première épreuve de l’année sur
le PGA Tour, trois semaines après avoir dominé
Tiger Woods en play-off au Northwestern Mutual
World Challenge, Zach Johnson s’est imposé
comme l’un des joueurs les plus chauds de l’hiver
outre-Atlantique.
Je sais que c’est nécessaire, que ça sera bon pour moi
et pour ma famille, mais j’hésite car je joue bien en
ce moment. » C’est peu dire que Zach Johnson joue
bien en ce moment, après avoir aligné une victoire à
Hawaii et deux autres top 10 en ce début de saison.
C’est au sortir d’un fantastique dernier tour en 62 au
Humana Challenge que l’Américain a lâché ces mots avec un petit rictus
de satisfaction. Troisième de l’épreuve californienne à trois longueurs de
Patrick Reed, Johnson s’est offert un mois de break, d’abord en famille
puis à l’entraînement, afin de recharger les batteries. Dans sa ligne de
mire, le WGC-Cadillac Championship et le Masters, les deux grands
rendez-vous du début de saison. Mais, empreinte d’une grande modestie
et d’un art consommé de la litote, l’affirmation « je joue bien » est loin
de refléter pleinement le niveau de jeu stratosphérique déployé par
l’Américain depuis quelques mois : avant son élimination au premier tour
du WGC-Accenture Match Play Championship, son score cumulé sur ses
six sorties précédentes était de 82 sous le par !
TIGER DOminé en mano a mano
Dans la foulée d’une saison auréolée d’un succès au BMW Championship,
troisième levée des play-offs de la FedExCup, et bouclée avec brio à la
18
hawaï, onzième succès en carrière
Mais la belle série du vainqueur du Masters 2007 ne s’est pas arrêtée
là. Présent à Maui pour le tournoi de reprise du circuit américain début
janvier, le joueur de 37 ans a livré une nouvelle démonstration de force sur
les greens hawaïens face à la quasi-totalité des vainqueurs de tournoi de
la saison passée. Auteur lors du troisième tour de sa seule carte au-dessus
du par (74) depuis le début de l’exercice 2013-14 du PGA Tour, Johnson
a mis tout le monde d’accord le dimanche pour remporter son 11e succès
et intégrer pour la première fois de sa carrière le top 10 planétaire, en
7e position. Passé 6e depuis grâce à deux autres top 10 au Sony Open
(8e) et au Humana Challenge (3e), ce fervent baptiste (il n’avait pas
manqué de remercier Jésus Christ au moment d’enfiler sa veste verte)
s’est incontestablement imposé comme l’un des joueurs les plus en vue de
l’hiver de l’autre côté de l’Atlantique.
un deuxième majeur en 2014 ?
S’il n’est pas, et de loin, le plus gros cogneur du circuit (123e avec 258 m
de moyenne), il est en revanche le plus précis (77 % de fairways touchés).
C’est avant tout autour et sur les greens que Johnson excelle, comme
l’indiquent ses 76 % de greens en régulation (13e), ses 64 % de sauvetages
(35e) et sa 31e position au strokes gained – putting. Enfin, c’est surtout
grâce à son mental que cette véritable teigne des parcours est devenue,
après Woods, Mickelson et Singh, le joueur le plus titré depuis ses débuts
en 2004. « De tous, c’est lui qui a la plus grosse paire. Lui et Tiger, je
pense. Il n’a pas peur d’être en tête, il adore ça au contraire. Plein de
joueurs n’aiment pas mener un tournoi, ils n’ont pas les tripes pour ça.
Lui, il a des tripes en acier », précise crûment son caddie Damon Green.
En vue lors des deux derniers Majeurs (6e au British, 8e à l’USPGA),
Zach Johnson a toutes les armes pour ajouter une deuxième victoire en
Grand Chelem à son palmarès. Dès cette année.
Sergio Garcia en bref
34 ans
Pro depuis 1999
22 victoires dans le monde (8 sur le PGA Tour, 11 sur
l’European Tour, 3 sur l’Asian Tour, 3 dans d’autres épreuves)
6 victoires en compétitions par équipes : 4 Ryder Cup, 1 Seve
Trophy, 1 Alfred Dunhill Cup
Classement mondial : 9e (au 24 février 2014)
Résultats en Majeurs : 18 top 10 en 61 participations, dont
des 2e places à l’USPGA Championship 1999, au British Open
2007 (défaite en play-off), et à l’USPGA Championship 2008
Auteur cet hiver en Thaïlande et au Qatar de deux succès de prestige, Sergio Garcia a retrouvé sa place
au sein du top 10 mondial. Très affûté clubs en mains, l’Espagnol jouit en plus d’une stabilité nouvelle
dans sa vie personnelle. À 34 ans, il redevient un candidat crédible à la consécration en Majeur.
E
n deux tournois, le joueur le plus décrié de l’année 2013 est
devenu l’un des plus estimés de ce début de saison 2014. Midécembre, Sergio Garcia a mis fin de fort belle façon à un an
de disette, en signant au Thailand Golf Championship son
premier succès depuis l’Iskandar Johor Open fin 2012. Face à des cadors
du calibre de Henrik Stenson, Charl Schwartzel, Justin Rose, Rickie
Fowler, Hunter Mahan ou encore Bubba Watson, l’Espagnol a livré une
prestation impériale (68, 65, 65, 68, -22 total) auréolée d’un trou en un
lors du deuxième tour. Mais à Chonburi, c’est surtout vers son caddie que
les regards se sont tournés. Katharina Boehm, une jolie Allemande de
23 ans, était cette semaine-là son septième porteur de sac différent
sur les dix-huit derniers mois, avec une différence significative par
rapport aux autres : elle est la dernière conquête en date du séducteur
ibérique.
LE TRISTE ÉPISODE DU POULET GRILLÉ
À l’image de l’Américain Patrick Reed, vainqueur en août dernier
du Wyndham Championship avec son épouse dans le rôle du caddie,
l’Espagnol a prouvé à son tour que l’union conjugale faisait la force.
Détendu et visiblement très heureux de la présence à ses côtés de sa
compagne, ancien membre des équipes juniors d’Allemagne qui vient
d’achever son cursus universitaire golfique au College of Charleston,
Garcia a idéalement redoré son image après sa malheureuse sortie de
route du printemps dernier. Impliqué dans une énième brouille avec Tiger
Woods lors du troisième tour du Players Championship en mai, il s’était
tristement illustré deux semaines plus tard par une sortie totalement
déplacée, à la limite de l’attaque raciste. À la question d’un journaliste :
« Inviteriez-vous Woods à dîner ? », Garcia avait lamentablement répondu :
« Tous les soirs, sans problème. On lui servira du poulet grillé... » Une
stupide allusion à une ancienne phrase malheureuse et raciste de Fuzzy
Zoeller à l’encontre du Tigre.
HEUREUX EN AMOUR, HEUREUX AU GOLF
Une fois n’est pas coutume, Sergio s’est vite repris. Après des excuses
plates et publiques au numéro 1 mondial, l’Espagnol s’est recentré sur
ce qu’il fait de mieux : jouer au golf. Deux top 10 lors des play-offs de la
FedExCup, une 4e place au WGC-HSBC Champions et une 2e place au
Nedbank Golf Challenge l’ont remis sur de bons rails, avant le happy
end thaïlandais. Jadis passé par tous les stades du tourment suite à ses
ruptures avec ses ex successives (dont la tenniswoman Martina Hingis,
la fille de Greg Norman Morgan-Leigh, ou encore l’actrice Jessica Alba),
Garcia a souligné l’influence bénéfique de sa nouvelle petite amie dans
ses bons résultats : « C’était génial de l’avoir à mes côtés. C’est quelqu’un
de très positif, qui dégage une bonne énergie, et c’est ce que j’aime
chez elle. » Surfant sur ces ondes positives, l’Espagnol s’est imposé au
Commercialbank Qatar Masters fin janvier, soulevant son 11e trophée
sur le circuit européen. Vainqueur en play-off du Finlandais Mikko
Ilonen, il a du même coup signé son retour dans le top 10 mondial, cinq
ans après avoir atteint la 2e place.
JAMAIS TROP TARD POUR DEVENIR MAJEUR
Aujourd’hui 9e joueur mondial, le quintuple vainqueur de la Ryder Cup
(2002, 2004, 2006 et 2012 en tant que joueur, 2010 en tant que vicecapitaine) devrait selon toute logique être du voyage à Gleneagles en
septembre prochain. Mais surtout, il redevient un candidat crédible à
la victoire en Majeur. Auteur de 18 top 10 dans le Grand Chelem, le plus
récent étant sa 8e place au Masters 2013, l’ex-« Niño » donne enfin les
signes d’une maturité humaine à la mesure de son talent golfique. Et
même si cela fait quinze ans qu’on l’annonce, 2014 est peut-être enfin
la bonne année pour soulever un trophée majeur. Sergio n’a que 34 ans
après tout, et c’est à peu près à cet âge-là que s’y sont mis Phil Mickelson
(33 ans au Masters 2004), Padraig Harrington (36 ans au British Open
2007) ou encore Angel Cabrera (37 ans à l’US Open 2007).
19
Actu – European Tour
Textes de Alexandre Mazas
Actu – PGA Tour
Textes de Alexandre Mazas
Photos AFP
Jason Day, roi du match play
WGC – Accenture Match Play
23 février
Malgré les doutes de plus en plus persistants sur sa pérennité, la dernière édition
du championnat du monde de match play a peut-être sauvé l’avenir du tournoi.
Bien que privé de trois des quatre meilleurs joueurs du monde, Tiger Woods, Adam
Scott et Phil Mickelson ayant préféré consacrer leur semaine à d’autres priorités,
le spectacle offert par les 64 participants de la première des quatre levées des World
Golf Championships a été somptueux. Et pas seulement parce qu’un Français,
Victor Dubuisson, s’y est illustré en s’inclinant en finale après cinq trous de mort
subite, mais avant tout par la qualité de ce véritable show golfique où les joueurs
s’affrontent en un contre un dans un tableau à élimination directe, selon une
formule très rarement utilisée dans le golf professionnel moderne.
De l’avis de tous les observateurs, la victoire de Jason Day face à un héroïque
Dubuisson au terme d’une finale d’une exceptionnelle intensité est amplement
méritée. L’Australien a en effet été le joueur le plus performant dans l’Arizona,
sortant tour à tour Thorbjörn Olesen, Billy Horschel, George Coetzee, Louis
Oosthuizen et Rickie Fowler avant d’affronter le Français pour le titre. En finale,
il a continué à s’accrocher malgré la remontée du Français (2 down à deux trous de
la fin) et ses chips magiques sur les deux premiers trous du play-off. À 26 ans,
le récent vainqueur de la Coupe du monde ajoute un second titre du PGA Tour
à son palmarès près de quatre ans après le HP Byron Nelson Championship, et
grimpe au 4e rang mondial.
Abu Dhabi Championship
19 janvier
Photos AFP
Walker, l’inconnu devenu superstar
Pro depuis 2001 et membre du PGA Tour depuis 2005, Jimmy Walker n’avait guère
fait parler de lui en neuf années de présence sur le circuit marquées par deux
descentes vers la deuxième division. En 188 tournois joués, le natif de l’Oklahoma
n’avait compilé que trois maigres podiums et aucun top 20 en six Majeurs disputés.
Sa victoire au Frys.com Open mi-octobre, dans le premier tournoi de la saison
2013-14 du PGA Tour, n’a donc pas fait beaucoup de bruit, l’épreuve californienne
ayant été désertée par la quasi-totalité des meilleurs du circuit américain. Mijanvier à Hawaï, Walker commençait à intriguer davantage en remportant au Sony
Open son deuxième trophée, face à un champ de joueurs nettement plus relevé.
Seul multiple vainqueur cette saison sur le PGA Tour, le joueur de 35 ans n’a pas
tardé à signer un triplé historique en remportant début février le Pebble Beach
National Pro-Am. Impérial durant trois tours (66, 69 et 67) qui lui permettaient
d’aborder le dernier avec sept coups d’avance, Walker a survécu à un dimanche
compliqué pour conserver au bout de la nervosité une longueur d’avance sur Dustin
Johnson. Avec trois titres en huit tournois, ce joueur inconnu il y a six mois signait
un exploit colossal, puisque seuls Tiger Woods, David Duval et Phil Mickelson
avaient réussi un tel début de saison depuis 1995. Désormais confortable leader
de la FedExCup et 24e joueur mondial, l’Américain sera l’un des hommes à suivre
cette saison dans les Majeurs et en Ryder Cup.
Waste Management Phoenix Open
Succès de prestige
pour Larrazábal
2 février
Woods, Stenson, McIlroy et la quasi-totalité des anciens vainqueurs
étaient réunis à l’Emirates Golf Club pour le 25e anniversaire du tournoi,
qui présentait le plus beau plateau de son histoire. Personne n’a vu venir
Stephen Gallacher, pourtant sacré ici même l’an dernier, le Dubai Desert
Classic présentant la particularité de n’avoir jamais été remporté deux
années de suite par le même joueur. En embuscade après deux premiers
tours en 66 et 71, l’Écossais a dicté sa loi le week-end, signant deux
retours de feu le samedi (-9 sur 9 trous pour une carte de 63) et
le dimanche (-4 pour un 72). En tête à neuf trous de la fin, Rory McIlroy
a flanché pour terminer à une décevante 9e place. À 39 ans, Gallacher
remporte son 3e tournoi de l’European Tour après ce même Desert
Classic en 2013 et le Dunhill Links Championship en 2004.
20
Omega Dubai Desert Classic
2 février
9 février
Stadler, vainqueurs
de père en fils
Trois jours avant son 34e anniversaire, Kevin Stadler a enfin
soulevé son premier trophée sur le PGA Tour. Quatre fois vainqueur
sur la 2e division US et lauréat sur l’European Tour du Johnnie
Walker Classic en 2006, le corpulent Américain disputait son 239e
tournoi sur son circuit domestique. Grâce à un par bien sauvé sur
le 18 du TPC Scottsdale, il s’impose enfin, un coup devant son
compatriote Bubba Watson coupable d’un bogey fatal sur ce même
trou, et le Canadien Graham DeLaet. Propulsé aux portes du top 50
mondial, Stadler décroche du même coup une invitation pour
le Masters début avril. Lors du premier Majeur de la saison,
il retrouvera parmi les engagés son père Craig, sacré à Augusta en
1982 et lauréat à 12 autres reprises sur le PGA Tour. Les Stadler
seront les premiers père et fils à jouer le Masters ensemble.
Première étape du Desert Swing, l’Abu Dhabi HSBC Golf
Championship a été remporté par Pablo Larrazábal, vainqueur
en -14 grâce à quatre cartes de 69, 70, 68 et 67. Le bouillant
Espagnol s’est offert le scalp de deux des grands favoris du tournoi,
l’Américain Phil Mickelson et le Nord-Irlandais Rory McIlroy,
en gardant grâce à un ultime birdie plein de sang-froid au 18
un coup d’avance sur les deux stars. À 30 ans, le joueur originaire
de Barcelone signe un troisième succès de prestige sur l’European
Tour après l’Open de France Alstom en 2008 et le BMW
International Open en 2011. Désormais aux portes du top 50
mondial, Larrazábal est tout près de décrocher sa qualification pour
le Masters début avril, le premier Majeur de la saison auquel il avait
participé en 2003... en tant que caddie de son frère aîné Alejandro.
Gallacher conserve
son titre
AT&T Pebble Beach National Pro-Am
Watson renoue
avec la victoire
Northern Trust Open
16 février
Le fantaisiste et surpuissant gaucher n’avait rien gagné depuis son
sacre à Augusta lors du Masters 2012. Auteur d’une saison 2013 très
moyenne avec seulement trois top 10 au compteur, Bubba Watson venait
tout juste de gâcher une occasion en or au Phoenix Open, offrant sur un
plateau la victoire à Kevin Stadler. Mais quinze jours plus tard à Riviera,
l’Américain a fini par retrouver le chemin du succès en remportant
de manière convaincante le Northern Trust Open. Idéalement placé
à l’entame du dernier tour après trois cartes de 70, 71 et 64, Watson a
superbement repoussé les assauts de Dustin Johnson lors du dernier
tour, signant un nouveau 64 vierge de tout bogey pour s’imposer à -15 de
deux coups. À 35 ans, le Floridien signe son 5e succès sur le PGA Tour et
réintègre le top 15 mondial.
21
ACTU – Les Françaises
Textes de Alexandre Mazas
ACTU – Circuits féminins
Textes de Alexandre Mazas
Photos AFP
Photos AFP
Bons débuts d’Icher et Delacour
Trois semaines après le Pure Silk Bahamas LPGA Classic, tournoi d’ouverture
du circuit américain où elles ont pris respectivement la 30e et la 65e place, les deux
Françaises membres du LPGA Tour se sont illustrées pour leur deuxième sortie
en 2014 en Australie. Karine Icher, qui évolue aux États-Unis depuis 2005, n’est plus
en effet la seule Française outre-Atlantique puisqu’elle a été rejointe par Perrine
Delacour. En septembre dernier, la Picarde de 19 ans a terminé 9e du Symetra Tour
– la deuxième division US – pour décrocher ses droits de jeu sur le grand circuit cette
saison. Si le premier tournoi aux Bahamas a été bouclé sans grand éclat pour les deux
tricolores, le second leur a en revanche permis de briller.
Disputé au Victoria Golf Club, un parcours de la fameuse sandbelt aux environs de
Melbourne, l’ISPS Handa Women’s Australian Open a en effet souri aux Françaises.
En course pour la victoire jusqu’à quelques trous de la fin, Icher se classe finalement
3e à deux coups de l’Australienne Karrie Webb. Une semaine de grande qualité
(69, 68, 70 et 71, -10 total) sur un tracé exigeant lui permet de bien lancer sa saison
et de décrocher le 32e top 10 de sa carrière sur le LPGA Tour. Quant à Delacour,
en dépit d’un dernier tour délicat qui lui fait perdre deux places, elle signe néanmoins
une performance remarquable (70, 73, 65 et 74, -6 total) en terminant 15e. L’élève
d’Édouard Bréchignac, non qualifiée pour la mini-tournée asiatique en Thaïlande
et à Singapour, retrouvera la compétition sur le LGPA Tour fin mars en Arizona.
CLASSEMENT
FRANçAIS femmes
Pos. Nom Prénom
Gains
Tournois
joués
1 ICHER Karine
57 903 € 3
2 DELACOUR Perrine
14 738 €
2
3 KLATTEN Joanna
12 339 € 4
4 RICORDEAU Marion
9 594 €
4
5 DERREY Valentine
8 304 € 4
6 NOCERA Gwladys
6 051 €
4
7 AFONSO Caroline
1 919 € 3
8 VILATTE Alexandra
1 100 €
3
9 CAUDAL Anne-Lise
675 €
2
10 BOINEAU Isabelle 332 €
1
10 GRECIET Julie
332 € 1
10 KIRKLAND Cassandra 332 € 1
13 GIQUEL-BETTAN Sophie 255 € 1
14 ROQUES Virginie
132 €
1
Women’s Australian Open
16 février
Cheyenne Woods DANS LES PAS DE TIGER
LET – Australian Ladies Masters
9 février
Klatten s’éclate
aux antipodes
New South Wales Open
Jusqu’à ce dimanche 9 février, Cheyenne Woods n’était encore que la nièce
de Tiger, une jeune golfeuse certes prometteuse mais dont la réputation tenait
davantage à son célèbre patronyme qu’à ses accomplissements clubs en mains.
Une première saison sur le Ladies European Tour conclue dans l’anonymat
d’une 78e place à l’ordre du mérite (8 cuts passés en 11 tournois, une 12e
place comme meilleur résultat), continuait à apporter de l’eau au moulin
des sceptiques, convaincus que la fille d’Earl Jr., le demi-frère aîné de Tiger,
devait davantage ses invitations (par exemple à Évian en 2012 et 2013) à sa
parenté et à son irréprochable plastique qu’à un swing à l’esthétique pourtant
authentiquement sublime.
Mais ce 9 février dans le Queensland, Cheyenne, 23 ans, est devenue la première
Woods à soulever un trophée en 2014 en remportant l’Australian Ladies
Masters. En tête après deux tours grâce à des cartes de 69 et 67 sur le par 73
du Royal Pines Resort, la native de Phoenix a parfaitement géré son week-end,
contenant en 71 et 69 les assauts de la révélation australienne Minjee Lee.
Woods s’impose au final en -16 avec deux coups d’avance sur sa rivale amateur,
et face à un champ de joueuses comprenant quelques pointures comme Caroline
Hedwall, Jessica Korda, Yani Tseng, Gwladys Nocera ou encore Lee-Anne Pace.
« Je suis tellement fier de toi », a gentiment twitté tonton Tiger. Un an et demi
après une première victoire sur un tournoi mineur aux États-Unis, Woods lance
enfin, et de manière idéale, sa jeune carrière.
26 janvier
Présente en Australie dès le début janvier
pour un mois et demi de compétition,
Joanna Klatten a pleinement tiré profit de
son séjour aux antipodes. Victorieuse coup
sur coup, le 7 et le 10, de deux tournois
mineurs disputés sur un seul tour, la
Parisienne a confirmé sa grande forme en
remportant quinze jours plus tard le New
South Wales Open. À l’Oatlands GC, elle a
d’abord rendu deux cartes
de 70 (-2) pour pointer à cinq coups de la
tête à la veille du dernier tour. Gardant le
meilleur pour la fin, la joueuse de SaintCloud a signé un exceptionnel 63 (-9)
le dimanche, record du parcours, pour
devancer de trois coups la locale Nikki
Campbell. C’est la deuxième victoire pro
pour la nouvelle 124e joueuse mondiale,
deux ans après son succès au Victorian
Open, déjà en Australie.
Korda s’impose
en ouverture
LPGA – Pure Silk Bahamas LPGA Classic
26 janvier
La deuxième édition du tournoi bahaméen, qui marquait cette
année le coup d’envoi de la saison sur le LPGA Tour, a souri à
Jessica Korda. Un mois avant son 21e anniversaire, l’Américaine
s’est offert sur le parcours d’Ocean Club à Paradise Island la
deuxième victoire de sa carrière sur le circuit américain. La fille
du Tchèque Petr Korda, vainqueur de l’Open d’Australie
– de tennis – en 1998, confirme les promesses entrevues lors de
son premier succès au Women’s Australian Open en 2012. Après
trois premiers tours bouclés en 69, 66 et 72, Korda a résisté aux
assauts de la numéro 3 mondiale Stacy Lewis lors du dernier
tour, rendant une carte identique de 66 (-6) pour terminer à -19,
un coup devant sa compatriote. La jeune fille intègre pour la
première fois de sa carrière le top 25 mondial, en 23e position.
Au mardi 25 février 2014
Premier top 10 pour Ricordeau
Professionnelle depuis début 2011, Marion Ricordeau a signé en NouvelleZélande le premier top 10 de sa jeune carrière sur le Ladies European Tour.
La Picarde a en effet pris la 6e place du New Zealand Open, grâce à trois cartes
de 74, 69 et 68 sur le par 72 du Clearwater GC près de Christchurch. À -5 total,
elle échoue à quatre longueurs de la gagnante, la Sud-Coréenne Mi Hyang
Lee, qui a coiffé au poteau la star locale Lydia Ko. Lauréate du Terre Blanche
Ladies Open 2012 sur la seconde division européenne, Ricordeau n’avait encore
jamais figuré sur la première page des leaderboards à l’échelon supérieur.
À 27 ans, c’est désormais chose faite. Grâce à cette performance,
la championne du monde universitaire en 2008 a également décroché son ticket
d’entrée pour le très sélectif Open d’Australie.
22
LPGA & LET – Australian Open
New Zealand Open
2 février
16 février
Webb souveraine à domicile
Deuxième épreuve de la saison sur le LPGA Tour, le Women’s Australian
Open – également sanctionné par le circuit européen – a été remporté par
Karrie Webb. L’Australienne, qui fêtera ses 40 ans en décembre prochain,
remporte son 5e open national après ses sacres en 2000, 2002, 2007 et
2008. Partie en 13e position le dimanche matin, la native du Queensland
a fait parler l’expérience dans le vent qui a balayé le Victoria Golf Club lors
du dernier tour. Grâce à une ultime carte de 68 (-4), elle a devancé la SudCoréenne Chella Choi d’un coup, alors que l’Américaine Paula Creamer,
la Française Karine Icher et la Néo-Zélandaise Lydia Ko échouent à deux
longueurs. C’est le 40e trophée sur le LPGA Tour, et le 52e tous circuits
confondus, pour l’inoxydable Webb, désormais 7e joueuse mondiale.
23
tribune
À chacun son jardin !
D
e retour du Golf Industry Show d’Orlando,
salon professionnel dédié à l’entretien
des parcours, force est de constater que
le marché américain perd un peu de sa
splendeur d’antan sur la planète golf. La baisse du
nombre d’exposants et des surfaces utilisées, dans
ce pays qui n’en manque pourtant pas, démontrent
que l’économie du golf aux États-Unis est en repli.
Tout demeure relatif bien sûr, notamment si vous
vous arrêtez au Trump National Doral Club. Racheté
récemment par le milliardaire, c’est pas moins de
120 millions de dollars qui sont actuellement investis
par ce dernier. Un ballet incessant de bull-dozers et
une fourmilière d’individus doivent tenir les délais
impartis par le boss !
Celui-ci portait sur les économies d’eau réalisées
par le secteur en cinq ans : réduction en moyenne
de 14 % des consommations globales en eau par
les golfs ; baisse de 20 % des consommations d’eau
provenant du réseau public ; utilisation d’une eau
impropre à la consommation pour 90 % des golfs.
Il est à noter d’ailleurs le rôle des joueurs qui doivent
participer à cet effort en acceptant de pratiquer sur
des espaces plus « jaunes », un gazon en apparence
grillé l’été. Différent du « standard » observé en
France mais également à l’extérieur de nos frontières,
cet aspect visuel n’altère pas l’intérêt sportif
d’un parcours, comme on a pu le constater d’ailleurs
sur quelques récents British Opens.
Denis Fabre
Président de l’Association
des directeurs
de golf de France
www.adgf.org
Au-delà des progrès réalisés par le matériel de tonte
et d’entretien, peu de nouveautés s’agissant des
pesticides (herbicides, fongicides, insecticides) et de
la recherche et développement sur les produits de
substitution. Peu de contraintes au pays de l’Oncle
Sam pour les exploitants de ces milliers de golfs quand,
au même moment en France, se profile à l’horizon 2020 l’interdiction
de l’usage des produits phytosanitaires pour l’entretien des espaces
verts, promenades et forêts, par l’État, les collectivités locales et les
établissements publics.
Après les sénateurs en novembre dernier, les députés ont à leur tour
adopté la proposition de loi visant à mieux encadrer l’utilisation non
agricole des produits phytosanitaires. Le texte, déposé par les élus
écologistes, prévoit l’interdiction pour les personnes publiques, à partir
du 1er janvier 2020, d’utiliser des produits phytopharmaceutiques pour
l’entretien de ces espaces accessibles ou ouverts au public. Avec une
exception : les traitements et les mesures nécessaires à la destruction
et à la prévention de la propagation des organismes nuisibles. Près de
40 % des communes sont déjà à « zéro phyto », selon le groupe écologiste
à l’Assemblée nationale. Seraient exemptées les voies ferrées, pistes
d’aéroport et autoroutes. Les pesticides pourront toujours être utilisés
en cas d’urgence sanitaire. Et à partir du 1er janvier 2022, la mise
sur le marché, la délivrance, l’utilisation et la détention des produits
phytosanitaires pour un usage non professionnel seront interdites,
exception faite des traitements et mesures visant à lutter contre
les organismes nuisibles.
Paula Creamer en attente sur le fairway
caractéristique du 18e trou du Royal Lytham &
St. Annes Golf Club, lors du British Open 2006.
24
Si, fort heureusement pour la qualité de nos parcours, les golfs
ne seraient pas concernés par cette proposition de loi, il est évident que
le secteur doit continuer à multiplier ses efforts visant à une culture
dite « responsable » en conformité avec les standards en matière
de présentation des parcours et une réduction des traitements.
Ainsi, et par l’intermédiaire de la Fédération française de golf qui
a su anticiper les enjeux pour la préservation de nos outils de travail,
une charte nationale Golf & Environnement a été mise en place,
et un premier rapport quinquennal a été remis en 2013 aux trois
ministères concernés, le Sport, l’Agriculture et l’Environnement.
Dans la continuité de ces travaux sur l’eau, la ffgolf,
par l’intermédiaire de sa commission Environnement,
vient d’engager des travaux relatifs à l’utilisation
dans les golfs de produits phytosanitaires. La réglementation concernant l’utilisation de ces derniers
s’est considérablement durcie et cette dynamique va se
poursuivre dans les années à venir.
Afin de ne pas subir ces évolutions réglementaires, il est nécessaire
de s’organiser pour peser sur les débats à venir avec les pouvoirs
publics, et apporter le cas échéant une expertise. La filière golf
sera dans quelques temps capable d’apporter des éléments concrets,
fruits d’un questionnaire dûment préparé en collaboration avec
l’Association française des personnels d’entretien de terrains
de golf (AGREF) et complété par les structures golfiques sollicitées.
Cette démarche s’inscrit dans le plan « Écophyto 2018 ». Ce plan
est l’une des mesures proposées par le Grenelle de l’environnement
fin 2007 et reprise par le PNSE 2 (second Plan national santé
Environnement) en 2009. Ce plan, confié par le président de
la République au ministre de l’Agriculture et de la Pêche, vise
à réduire et sécuriser l’utilisation des produits phytosanitaires
(y compris pour des usages non agricoles). L’un de ses objectifs est
de diviser par deux, si possible, l’usage de pesticides avant 2018.
Il convient donc, on le voit bien, de préparer les joueurs de golf à accepter
de pratiquer sur des parcours un peu plus fragilisés, peut-être un peu
moins compétitifs par moment, sans que l’on dispose le cas échéant
de tout un arsenal « pharmaceutique » lié à la non homologation des
produits et à la diminution des autorisations de traitements.
Mais mieux encore et pour conclure, nous avons finalement tous
un rôle à jouer en tant qu’utilisateurs. Chacun d’entre nous, amateurs
ou professionnels, doit parvenir à concilier son rôle de joueur avec celui
de jardinier. Être le jardinier de son terrain de golf, c’est participer
à l’amélioration de celui-ci, à sa présentation, à son image ; c’est aussi
un travail préventif qui consistera à replacer ses divots et à relever ses
pitchs. Un pitch non relevé, c’est tout naturellement exposer le green
à la maladie, c’est le fragiliser. Alors tous à vos relève-pitchs et bon
jardinage, on compte sur vous !
25
tribune
Le Golf… toute l’année ?
I
l suffit de s’intéresser aux origines du golf ou de consulter les
archives des premiers parcours construits en France pour
s’apercevoir que ceux-ci avaient souvent été édifiés sur des
terrains de prés salés, en bord de littoral, bénéficiant de
substrats sableux en zones côtières avec des conditions climatiques
plus clémentes, sans ou avec peu de gelées l’hiver. Ainsi au XIVe
siècle en Écosse, les premiers golfs construits correspondaient tous à
des parcours de « links » et répondaient à ces critères. Mieux encore,
quelques archives ou premières publicités de vieux golfs français
situés dans des zones touristiques ou zones balnéaires (Biarritz,
Cannes-Mandelieu…) décrivaient le golf comme une activité sportive
se pratiquant à la belle saison (printemps-automne) où les calendriers
des quelques compétitions se déroulaient en ces périodes.
Le développement de la pratique du golf conduit par la suite
à la construction de golfs sur toutes les zones géographiques, et
notamment aux abords des milieux urbains avec la création de golfs
de type « inland ». D’ailleurs, jusqu’au début des années 80, le golf
encore considéré comme une discipline confidentielle (150 terrains)
se pratiquait de manière très saisonnière.
Quelques années auparavant, au milieu des années 70, étaient
apparues les premières installations d’arrosage automatique, offrant
des conditions de jeu plus confortables. Certains vieux golfeurs se
remémorent le célèbre incendie sur les fairways du golf de Saint-Nomla-Bretèche lors de la canicule de 1976.
L’hiver, le golf n’était pratiqué dans des conditions climatiques
favorables que par une poignée de pratiquants tous rentrés au clubhouse dès l’heure du thé à 17 heures. Les compétitions de clubs ne
débutaient véritablement qu’après le début du printemps. Les golfeurs
voyageaient peu ou pas et ne connaissaient que les parcours situés à
quelques kilomètres de leur lieu de résidence, s’ils avaient la chance
qu’il en existe. Depuis, le golf a bien changé. Au-delà de l’explosion
du nombre de parcours et de pratiquants, il est devenu dans l’esprit
des « utilisateurs » un produit de consommation quotidienne, tout
au long de l’année. Avec l’évolution des moyens de communication et
de transport, de nombreux pratiquants rentrent tantôt du Maghreb,
de Floride, d’Afrique du Sud, des Émirats arabes unis, de Turquie…
s’étonnant, après deux ou trois heures d’avion suivant leur dernier
putt, de l’écart des températures et plus encore de la différence des
conditions de jeu. Il est facile aujourd’hui d’être dépaysé tant le choc
des images est grand, au travers des nombreuses revues, de la toile ou
encore des chaînes télévisées dédiées qui retransmettent les tournois
de tous les continents avec des images de lieux exotiques paradisiaques
souvent artificiels construits de toutes pièces à coûts de milliards.
Nous parvenons à de telles extrémités que les quinze premières
épreuves du circuit européen se situent à Dubaï, au Qatar, en Afrique
du Sud pour se terminer à la fin de notre printemps au Maroc. En effet,
avant le mois d’avril, il est devenu imprudent de tenter une épreuve
dans la zone sud de l’Europe continentale. De quoi faire perdre les
repères ou même la raison à tout golfeur lambda pris dans cette
spirale de l’irrationnel parce que tout content et fier d’avoir remplacé
la traditionnelle bûche de Noël du réveillon par une magnifique
corbeille de fruits mélangeant en ce mois de décembre nectarines,
fraises, abricots et autres raisins.
Difficile de faire comprendre et surtout admettre à certains golfeurs
français à cette même époque la présence permanente de greens
26
d’hiver en Alsace ou un terrain impraticable dans le Sud-Ouest en ce
début février après les 400 millimètres d’eau tombés au cours du mois
précédent. Et pourtant, avec cette nécessité réelle de commercialiser
la structure le plus longtemps possible dans l’année, chacun essaye
de rallonger la période de jeu, quitte à sacrifier les surfaces encore
gelées ou en cours de dégel, et à laisser libre l’accès au parcours
gorgé d’eau quitte là encore à favoriser les déformations de surfaces.
Mais cela ne s’arrête pas là : il faudra aussi expliquer la présence de
tâches de fusariose d’hiver après une fonte des neiges, une période de
froid succédant à un redoux et inexistante sous les latitudes décrites
précédemment. L’affaire se complique alors si votre club se trouve sur
un terrain argileux où prolifèrent les lombrics (vers de terre), rendant
indécrottables roues de chariots et chaussures.
Paradoxalement, bien que la grande majorité de nos golfeurs
possèdent une âme écologiste, ils oublient subitement le Grenelle de
l’environnement, le plan Ecophyto 2018, auxquels ils ont indirectement
adhéré il y a quelques années. Ils pestent contre cette situation sans
imaginer une seule seconde l’imbroglio et les difficultés dans lesquels
se trouvent les gestionnaires de golf, totalement dépourvus suite au
retrait des matières actives lombricides souvent autorisées ailleurs
ou ne pouvant pour des raisons budgétaires accéder à des solutions
alternatives limitées et très onéreuses.
Et pourtant, tout le monde ou presque s’affaire sur le sujet. S’il n’est
fort heureusement pas possible de changer les conditions climatiques,
certains tentent de modifier structure et nature des sols au travers
d’amendements inorganiques aussi fastidieux que coûteux. Tant pis
si l’on ne se trouve pas dans un golf riche et où les membres sont
prêts à tous les sacrifices financiers pour améliorer au fil des années
leur confort de jeu, acceptant une augmentation sensible de leur
cotisation. Qu’importe, l’idée est de présenter un produit toujours
plus performant et le plus longtemps possible au cours de l’année pour
ressembler à ces golfs situés sous d’autres latitudes. Décidément, il ne
fait pas bon être golfeur ni intendant sur un golf modeste en milieu
rural, construit avec bon sens et dans le respect d’une bonne gestion
environnementale, sur une terre franche du site, avec des moyens
financiers, donc techniques, limités.
Heureusement pour certains encore, l’hiver correspond à cette
période de repos végétatif, à une période de veille physiologique où
l’organisme humain a lui aussi besoin de se reposer et de se protéger...
Cette période est propice à quelques cours de golf sous abris couverts
chauffés avec votre enseignant afin de régler un swing nécessiteux, ou
vous permet la lecture de Practice afin de renforcer par la théorie les
éléments pratiques précédemment acquis. Cette saison est également
propice à des petits moments au club-house avec les amis car, pour la
majeure partie des golfeurs, ce sport reste un loisir où demeure une
convivialité à entretenir, plus encore durant les froidures de l’hiver.
À très bientôt sur les greens ce printemps.
Guillaume Grall
Surintendant au golf du Racing Club de France
Membre AGREF/Écoumène
Golf Environnement
Tiger Woods à l’Omega Dubai
Desert Classic, le 2 février.
27
COMPÉTITION
OPEN d’arcachon
DU 3 AU 6 SEPTEMBRE 2014
GOLF NATIONAL I SAINT-QUENTIN-EN-YVELINES
STADE FRANÇAIS I COURSON
Open d’Arcachon
G i B g r a p hi c syste m - p e s s ac
Golf International d’Arcachon
IVème
Compétition
pour pros
&amateurs
PARTICIPEZ À UNE ALLIANCE
EXCEPTIONNELLE AVEC VOTRE PRO
GOLF
Tarif 1250€ par amateur
>19/20/21 avril 2014
A Q U I TA I N E
MIDI PYRENEES
L
e golf d’Arcachon accueillir du 19 au 21 d’avril prochain
la quatrième édition d’une compétition désormais inscrite à son
calendrier de façon permanente. Le premier Open d’Arcachon a
en effet eu lieu en 2011, selon une formule unique en France qui
consiste à réunir en une même épreuve des professionnels de golf et des
amateurs de haut niveau.
En 2011, sous l’impulsion de Luc Métivier, président de la Commission
sportive du golf d’Arcachon, la compétition réunissait 40 pros et
80 amateurs. La générosité des sponsors avait porté la dotation globale des
pros à 15 000 euros. L’édition 2014 verra sa dotation élevée à 18 000 euros
pour le même nombre de participants (règlement consultable sur le site
www.golfarcachon.org).
En prélude au tournoi, un pro-am est organisé par la PGA Sud-Ouest et
son président Robert Mas. Cette manifestation permet aux partenaires
de l’Open d’Arcachon ainsi qu’aux membres du golf d’Arcachon de partager
une partie avec un professionnel.
Pour faire face au challenge que représente l’Open, le président du
golf d’Arcachon Jean-Pierre Vergnolles met en œuvre tous les moyens
techniques et humains possibles. L’arrosage du parcours profondément
repensé, l’entretien minutieux des greens, déjà réputés pour leur qualité,
le remodelage complet des bunkers contribuent entre autres à faire du
parcours l’un des plus compétitifs du grand Sud-Ouest. Cette année, c’est
la structure même d’un des trous qui est totalement redessinée et ainsi
très nettement améliorée.
28
ENTR ÉE GRATUITE
RENSEIGNEMENTS
05 56 54 44 00
www.golfarcachon.org
Les hommes, encadrants comme exécutants, se sentent eux aussi
directement concernés par le défi que représente cette épreuve. Le greenkeeper et toute son équipe de jardiniers ont à cœur de garantir la qualité
optimale du parcours.
Les très nombreux bénévoles du club n’hésitent pas eux non plus
à contribuer à la réussite de leur open. L’encadrement du public, tant sur
le parcours que lors des séances d’initiation prévues sur le practice pendant
les trois jours de compétition, fait partie de leurs attributions, comme pour
certains l’hébergement bien sûr gratuit des compétiteurs.
Quelle que soit la motivation des organisateurs, rien ou presque ne serait
possible sans la fidélité de nos sponsors qui ont volontiers répondu présent,
encore un peu plus nombreux pour cette nouvelle édition.
Qu’ils soient institutionnels, telle la Mairie d’Arcachon ou la COBAS, ou
qu’il s’agisse d’entreprises de la région ou de simples particuliers, leur
contribution reste essentielle à l’organisation pleinement réussie d’une
manifestation de cette ampleur.
La ffgolf s’intéresse elle-même à l’Open d’Arcachon qu’elle encourage
vivement et dont elle veut promouvoir la formule originale auprès d’autres
clubs à travers toute la France.
Luc MÉTIVIER,
président de la Commission sportive
Inscriptions et renseignements
7HY[LUHPYLZVɉJPLSZ
L
+33 (0)1 71 49 70 45 / [email protected]
(]LJSLZV\[PLUKL
e championnat de France des enseignants
se déroulera cette année du 3 au 6
septembre sur le site du Golf National
et du stade français Courson. Cette
épreuve réunira 150 pros membres PGA France,
accompagnés de leur amateur, car cette épreuve se
déroulera en alliance. Cette formule reine permet
à l’amateur de partager 4 journées avec son pro
et d’être idéalement placé pour observer le pro de
l’autre équipe, puisque ce sont des parties de 4
joueurs. PGA France et sa société d’organisation
d’évènements, « PGA France initiative », organisera
cette épreuve, prenant modèle sur son grand prix
des enseignants, qui a lieu à Belek en Turquie et qui
a connu un nombre « record » d’inscriptions pour
sa 4ème édition en 2013, avec 170 compétiteurs. A
l’occasion du championnat de France, les joueurs
pourront reconnaitre l’un des trois parcours le
Partenaires médias
mercredi 3 septembre, avant de s’élancer pour 54
trous de compétition en formule stableford. Un
diner de clôture sera organisé le samedi en présence
du Président de la FFgolf, Jean Lou Charon, et du
Président de PGA France, Éric Douennelle, qui
décerneront au vainqueur son titre de champion de
France des enseignants. Une compétition parallèle
verra les meilleures équipes récompensées (scores
pro + amateur). Ce sera alors l’occasion de remercier
les sponsors fidèles de PGA France. Nous pouvons
faire confiance aux équipes respectives des golfs
qui nous accueillent pour préparer les terrains en
mode « compétition », sans pour autant en faire des
parcours injouables afin de préserver l’essentiel…
le plaisir du jeu. Si vous souhaitez de plus amples
renseignements, vous pouvez nous contacter au :
01 71 49 70 45
29
Swing sequence
ANALYSE
Jean-Pierre Cixous
Pro au golf de Chantilly
et au golf du bois de Boulogne
raphaël jacquelin
Né le 8 mai 1974 à Lyon (France)
1,82 mètre ; 74 kilos
1988 : écarté des terrains de football suite à une blessure au genou, il débute le golf.
1993 : remporte le titre de champion de France junior à Arras.
1995 : remporte la Coupe Ganay avant de passer professionnel.
1996 : débute sur le Challenge Tour, sur lequel il signe 5 top 10. En fin de saison, décroche sa carte
du circuit européen.
1997 : effectue une première partie de saison délicate sur le circuit européen, puis redescend sur
le Challenge Tour où il signe deux succès, en Suisse et aux Pays-Bas, qui lui ouvrent à nouveau
les portes de l’élite.
1999 : termine 3e de l’Open d’Andalousie, le premier de ses 65 top 10 (dont 25 podiums) sur le circuit
européen.
2001 : grâce à six top 10, dont une 2e place à l’Open d’Angleterre et une 13e place au British Open,
termine la saison 28e joueur européen. Dispute au Japon sa première World Cup, en duo avec Thomas
Levet, où les Français se classent 8e.
2003 : 5 top 10, dont une 3e place dans l’ultime édition du Trophée Lancôme, lui permettent de
terminer 20e joueur européen et, pour la première fois de sa carrière, numéro 1 français. 3e de
la World Cup avec Thomas Levet.
2004 : en compagnie de Grégory Havret, il échoue en play-off au Dunhill Championship en Afrique
du Sud, battu par Marcel Siem.
2005 : décroche sa première victoire sur le circuit européen à l’Open de Madrid en fin de saison.
2007 : s’impose au BMW Asian Open en Chine, sur la lancée d’une 2e place au Portugal et d’une
6e place en Chine les semaines précédentes. Intègre pour la première fois de sa carrière le top 100
mondial.
2011 : une nouvelle victoire, acquise à l’Open de Sicile en mars, lui permet de réintégrer le top 100
planétaire. Confirme sa bonne forme en signant une belle 8e place au British Open, son seul top 10
en Majeur à ce jour.
2012 : prend la 3e place de l’Alstom Open de France devant son public, son meilleur résultat dans
son open national. Ce podium fait suite à une bonne performance à l’US Open où il termine 21e.
Posture exemplaire de Raphaël,
qui allie équilibre, dynamisme
et relâchement.
30
2013 : remporte à l’Open d’Espagne sa quatrième victoire sur l’European Tour, un succès acquis
après neuf trous de play-off face à l’Allemand Max Kieffer, record du circuit égalé !
31
SWING
SeQUENCE
Le début du swing
se fait d’un bloc, dans
la largeur ; le club est
parfaitement dans le plan
et face au buste.
Les mains sont
toujours placées
en face du buste,
grâce à une bonne
coordination bustebras-mains.
On remarque la résistance de
la jambe droite en haut du swing.
Le club pointe légèrement à gauche
de la ligne de jeu pour le ramener
de manière plus en ligne à l’impact.
32
Durant le downswing, les mains
se replacent parfaitement dans
le plan (ligne des mains), avec
un club qui revient de l’intérieur.
33
SWING
SeQUENCE
À l’impact, Raphaël a son club dans
le plan (une des conditions à réunir
pour taper une balle sans effet).
On peut observer des épaules
légèrement ouvertes.
Très bonne
extension des bras
vers l’objectif.
C’est la signature du swing de Raphaël,
un release avec le club qui sort vers
la gauche. Son rythme remarquable
lui permet une parfaite maîtrise de
ce mouvement.
Finish parfaitement en
équilibre avec une épaule
droite plus proche de la cible
que la gauche.
34
35
Texte de Paul Mahé
Photo Visisonsingolf
Histoire
Le Masters 1994
Il y a 20 ans, les Américains ‘‘fanny’’
Le Masters 1994 a marqué l’arrivée à maturité de José María Olazábal, un peu aidé il est vrai
par Severiano Ballesteros. Mais il a aussi été le premier d’une série historique de tournois
majeurs, puisque pour la première et unique fois de l’histoire fois aucun joueur américain
n’en a remporté cette année-là.
B
ien sûr, cela faisait quelques années que Bernhard Langer,
Sandy Lyle, Severiano Ballesteros, Greg Norman et autres
Nick Faldo sévissaient dans le sillage du premier vrai
« golftrotter » moderne : Gary Player. José María Olazábal
avait par exemple assisté à la victoire
de Langer dès son premier Masters,
disputé en 1985 en tant que vainqueur
du précédent British Amateur. Il avait
très mal vécu l’édition 1991, qui l’avait
vu laisser la victoire à Ian Woosnam en
concédant un bogey sur le dernier trou.
« Cela avait atteint son moral et il avait
fait une très mauvaise année en Europe
ensuite », expliquait alors Bernard
Pascassio, qui a toujours été proche
du Basque. Mais « Txema » avait su se
ressaisir par la suite : il avait travaillé
sur lui-même après avoir été réprimandé
par la femme de son ami Sergio Gómez,
qui lui sert d’agent depuis toujours, pour
avoir lancé un club lors du premier tournoi de la saison 1994 ; deux
semaines plus tard, il avait également recommencé à travailler
avec John Jacobs pour résoudre un problème de swing récurrent.
« Olazábal a atteint un plus haut niveau de maturité récemment,
écrivait à l’époque Robert Green dans The Independent. La façon
dont il a réussi à se maintenir au-dessus de la mêlée concernant le
choix du parcours espagnol qui accueillera la Ryder Cup en 1997 est
la preuve d’une grande diplomatie et non d’indifférence. »
LEHMAN POIGNARDÉ AU CŒUR
Alors qu’il avait réalisé un birdie au 8 pour se mettre à hauteur de
son partenaire du jour et de Larry Mize, ceux-ci concédaient un
bogey au 12 et au 14, respectivement. Tom Kite était un peu trop
loin. Olazábal allait planter une banderille
supplémentaire au fameux par 5 du 15 :
après avoir passé l’eau de justesse (« Il s’en
est fallu de 30 centimètres », dit-il aprèscoup) sur son deuxième coup, il enquilla son
putt de neuf mètres pour eagle avant que
Tom Lehman ne rate le sien, deux fois plus
court. « Quand mon putt n’est pas rentré,
j’ai eu l’impression d’avoir été poignardé
dans le cœur », expliqua l’Américain par
la suite. Son petit jeu chirurgical permit
à « Txema » d’assurer le par sur les trous
suivants tout en maintenant la pression
sur Lehman. En guise de mise à mort, il
fit approche-putt au 18 pour sauver le par
tandis que l’Américain concédait un bogey
pour échouer à deux longueurs. « Olé, Olazábal : l’Espagnol contient
l’Armada américaine », titrait l’Augusta Chronicle le lendemain.
Seve a eu une
“
grande influence
sur moi. Il m’a
donné le courage
et la confiance
nécessaires pour
continuer de
jouer 36
L’INFLUENCE DE BALLESTEROS
Cela lui permit d’arriver avec une victoire au compteur et en tête du
classement européen au Masters 1994, dont Greg Norman était le
grandissime favori. Et même si quatre des cinq éditions précédentes
avaient été remportées par des Européens, les Américains ne
comptaient pas se laisser faire. Le scénario leur sourit d’ailleurs
jusqu’à l’Amen Corner lors du dernier tour. Jouant dans la dernière
partie en compagnie du leader Tom Lehman, l’Espagnol aurait pu
avoir du mal à livrer son meilleur jeu. Lors de la première journée
de la Ryder Cup précédente, il avait en effet concédé une rarissime
défaite avec Severiano Ballesteros (deux en quinze matches !) en
forçant pour être aussi long que l’Américain, associé à Tom Kite
en foursome. Au foursome suivant, ils avaient inversé l’ordre et ils
l’avaient emporté. Mais là, il resta concentré sur son propre jeu. Et
puis, il avait en poche une arme secrète : une lettre d’encouragement
que lui avait laissée son compatriote dans son casier. « C’était très
gentil, commenta-t-il. Seve a eu une grande influence sur moi. Il
m’a donné le courage et la confiance nécessaires pour continuer de
jouer. » Et non, rien à voir avec ce qui allait arriver par la suite :
l’adversité qu’il allait devoir surmonter pour s’imposer à Augusta en
1999 après avoir été longtemps éloigné des fairways, craignant même
d’être confiné dans une chaise roulante par une maladie dégénérative
inflammatoire chronique…
”
UN CONQUISTADOR DISCRET
« Je ne sais pas comment vous dire ce que je ressens, déclara-t-il,
toujours aussi loquace. J’ai travaillé dur depuis deux ans pour
ceci. » Cette victoire ne le changea d’ailleurs pas trop, lui qui habite
toujours la ferme dans laquelle il a grandi, devant le 10 du Royal
San Sebastián, où travaillèrent ses parents. « Très sérieux, très
appliqué » d’après Bernard Pascassio, il resta aussi très secret et
attaché à sa vie privée. On est bien loin du Nouvel Eldorado. Jim
Murray expliquait dans le Los Angeles Times que la paire espagnole
avait gagné plus d’argent dans le Nouveau Monde que n’importe qui
d’autre depuis les Conquistadores, mais il ne céda jamais aux sirènes
d’IMG et ne participa pas plus aux tournois lucratifs d’après-saison,
préférant aller chasser avec ses chiens. Mais ces piques étaient sans
doute destinées à faire réagir des joueurs américains sévèrement
bousculés à l’Augusta National Golf Club, et qui allaient connaître
cette année-là une déroute unique en Grand Chelem…
MASTERS – 7-10 avril 1994
1. José María Olazábal 2. Tom Lehman 3. Larry Mize 4. Tom Kite 5. Jay Haas 5. Jim McGovern 5. Loren Roberts 8. Ernie Els ESP USA
USA
USA
USA
USA
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SAF
74 70 68 69 72 72 75 74 67 70 71 72 72 70 68 67 69 69 72 71 72 71 72 74 69 72 71 71 69 72 70 71 279 281
282
283
285
285 285
286
-9
-7
-6
-5
-3
-3
-3
-2
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VOTRE JEU
long jeu
jeu de fers
Contact: GLISS PROMO LAND & Mc Box Events
153 Avenue des Forgerons
40150 Soorts-Hossegor
Téléphone : 05 58 43 73 66
Email: [email protected]
Elisabeth Quelhas
Pro au Polo de Paris
approches
Putting
la sensation de rotation
Prenons le cas d’un golfeur qui aurait des difficultés à terminer son swing : il doit chercher
vers quel type d’action il doit se diriger pour produire une meilleure rotation, indispensable à
la régularité. Le but de l’exercice est de développer chez le joueur une sensation qu’il cherchera
ensuite à reproduire en dynamique afin d’améliorer son geste.
Lors de votre prise de posture, prenez le club en laissant glisser vos mains vers la tête
de club et placez le haut du grip sur la hanche gauche.
Prenez votre adresse en inclinant votre buste. La tête de club doit être placée à environ
80 cm du sol.
L’exercice consiste donc à démarrer le geste de la balle vers l’objectif, en gardant le
manche collé à la hanche.
Point de repère : la ligne qui passe par vos hanches doit être perpendiculaire à la ligne de jeu,
comme vos épaules qui peuvent même aller au-delà. Le club pointera en direction de la cible.
26/27/28
Septembre 2014
Golf de Moliets - Landes
1er Édition - 2000 m2 Indoor - 250 Hectares outdoor
Démonstrations - Tests Matos - Présentation produits 2014 2015
Soirées - Animations et Jeux concours - Nombreuses surprises
LE N°1 DE LA PRESSE GOLF
MAGAZINE
38
GUIDEZ - MOI...
VOTRE JEU
long jeu
jeu de fers
Thierry Mathon
approches
Master pro au golf de la Bretesche
Président de la ligue des Pays-de-la-Loire
Putting
Trouver le bon chemin
et la bonne amplitude
Beaucoup de questions se posent sur la position en haut de la prise d’élan. Suis-je bien
placé ? Suis-je dans le plan ? Mon bras gauche doit-il être raide ? Mon bras droit doit-il
être collé au corps ? Aujourd’hui, nous avons des outils pédagogiques pour nous aider
à vérifier la bonne position (notamment la vidéo), mais rien ne remplacera la sensation.
Pour cela, je vous propose un exercice que vous pouvez faire au practice, si possible
devant un miroir.
1
4
Montez votre bras
derrière la tête
en le fléchissant
naturellement,
et imaginez que vous
supportez un plateau
avec votre main
et votre coude.
Ensuite placez votre club à 9 h
et parallèlement à la ligne des pieds.
Prenez votre posture puis positionnez
le club avec votre main droite.
2
3
Enfin, placez votre main gauche sur le grip.
Si ce n’est pas possible, c’est que le club est trop
loin de vous, le bras trop tendu ou trop haut.
Vous pouvez ressentir plusieurs choses :
1) L’amplitude de votre montée et la bonne position
du club.
2) Le support du club par le bras droit, et la bonne
position de votre bras gauche grâce au placement
du bras droit (le bras gauche peut être tendu,
mais jamais raide).
3) Vous allez mieux ressentir la tension de vos
muscles du dos (les obliques, les transverses)
ainsi que des muscles des abdominaux,
à condition de résister avec les jambes. C’est
exactement le ressenti de nombreux joueurs
professionnels.
Entraînez-vous plusieurs fois. Si vous
êtes au practice, tapez quelques balles
sur un tee avec le bras droit uniquement.
C’est le côté naturel et c’est un excellent
exercice. Essayez ensuite de retrouver
la même sensation en démarrant avec
les deux mains. Vous êtes dans la bonne
position. Faites-la valider par votre pro,
et bon golf !
40
41
VOTRE JEU
long jeu
jeu de fers
Pro à la Golf Practice
Academy de Bordeaux
approches
Putting
“Mercredi, Sophie … elle a gagné un somptueux séjour à l’Ile Maurice !
a joué au golf”
#RÏATION,IENS6ALEURSs0HOTO¥0AUCEETDÏCORS(ERITAGEs
Cédric Faret
Le chipping en 4 points
Le respect des quatre principes que je vous propose vous garantira un bon contact
de balle et la maîtrise de la direction. À partir de là, vous aurez à développer vos
sensations pour un bon dosage, et ce coup vous fera gagner des points !
1
2
Dans cette position,
le manche est
légèrement en avant.
Quant à la balle,
elle se projette à
l’intérieur du pied
droit avec mon
wedge. Si j’avais
choisi un club plus
fermé, elle viendrait
se positionner
davantage vers
le centre.
3
Démarrage avec les
épaules, pas d’armement
des poignets.
Son secret ?
www.legrandtrophee.com
4
Mains fermes et face
de club square à
l’impact.
Légère rotation du
bassin et poids du corps
à gauche au finish.
LE TROPHÉE DE TOUS LES LICENCIÉS
SAISON 2014
42
Règlements, modalités d’inscription disponibles sur www.legrandtrophee.com
avec les partenaires médias
et le partenaire institutionnel
Laurent Poncelet
VOTRE JEU
long jeu
jeu de fers
Pro au golf de Joyenval, vainqueur
du Grand Prix des Enseignants 2013
approches
Putting
Un putting plus efficace
Tous les joueurs professionnels vous le diront : impossible de gagner des tournois sans un putting
performant et régulier toute l’année. Ma réussite lors du Grand Prix PGA des Enseignants est
l’aboutissement d’un travail précis auquel je me soumets à l’entraînement et avant de prendre le départ.
Je vous promets que vous pourrez faire des miracles sur les greens en termes de qualité de contact, de
perfection de roulement et d’efficacité de coups. Veillez simplement à respecter ces quelques éléments.
Néanmoins, ces ingrédients demandent beaucoup de minutie dans l’organisation et dans l’implication du
joueur. Pour vous faciliter les choses, je vous recommande un outil remarquable développé par Dave Pelz :
le Putting Tutor. Utilisé par les meilleurs joueurs au monde, il vous permet de travailler simplement votre
alignement, le centrage de la balle et le contact.
Ma position est correcte, les yeux alignés au-dessus de la balle, les épaules et la nuque relâchées pour
permettre un bon balancier. Le secret d’un putting efficace se trouve dans quelques points cruciaux
que chacun se doit de respecter :
Les deux billes placées
à l’extrémité vous donneront
de précieuses informations :
L’alignement de la face de club et le centrage de la balle à l’adresse
• La qualité de roulement de votre putt
La position du corps à l’adresse avec le respect du positionnement du club
• Un retour sur vos erreurs lors de votre
mouvement
La position des yeux au-dessus de la balle
Le contact de balle
La sortie de balle, cohérente avec l’alignement initial
Cet outil me permet d’aligner ma face de club de manière correcte, de bien
centrer ma balle à l’adresse. Cette dernière se trouve au milieu des deux petits
traits blancs, garantie d’une bonne position de mes yeux au-dessus de la balle.
Cet outil, utilisé régulièrement
pour vos échauffements et
dans vos entraînements, vous
fera progresser de manière
intelligente. Vous gagnerez
rapidement les précieux points
pour améliorer votre index lors
des prochaines compétitions.
45
INTERVIEW
Propos recueillis par Paul Mahé
Photos Getty/AFP
Raphaël Jacquelin
« Il y a moyen
d’aller chercher
plus haut »
Même après 17 années passées sur le circuit européen, le Lyonnais est
reparti pour cette année 2014 avec la même envie, la même motivation.
Et si cela ne suffisait pas, il a été boosté par les exploits de Victor
Dubuisson et plus généralement l’arrivée sur le circuit européen de
jeunes camarades aux dents longues. Plutôt réaliste quant à ses chances
de disputer des épreuves majeures comme la Ryder Cup ou les Jeux
Olympiques, il se donne néanmoins les moyens d’y arriver.
46
47
INTERVIEW
“
Eux (les jeunes joueurs français) n’ont peur
de rien, ils n’ont qu’une envie : être meilleurs et
battre les autres, chose que, nous, on n’avait pas
obligatoirement
”
Practice : Une nouvelle saison sur le circuit européen qui
débute et déjà un top 5, deux si l’on compte les derniers tournois
de l’année 2013… Ce n’est pas un peu lassant ?
Raphaël Jacquelin : Non, bien entendu. C’est positif, surtout dans
le premier tournoi de l’année (le Volvo Golf Champions, ndlr) car j’ai
la chance que cela ait été le plus important, avec un maximum de
points à récupérer. Après, malheureusement pour jouer le match play
(WGC-Accenture) et le Doral (WGC-Cadillac) j’aurais dû gagner l’un de
mes quatre premiers tournois de l’année et cela ne s’est pas fait, donc
cela n’a pas eu d’incidence sur les six premiers mois de ma saison.
Et maintenant ?
R. J. : J’ai fait l’impasse sur les tournois disputés en Afrique du Sud
en février car il ne s’agit pas des plus gros. J’ai
préféré rentrer me préparer physiquement et
techniquement afin d’être prêt pour le gros de la
saison pour nous, à partir de Wentworth (BMW
PGA Championship en mai) et jusqu’en octobre. Le
but de ce break est d’être en forme à ce moment-là.
Quels sont vos objectifs cette année ?
R. J. : Tant qu’on ne joue pas des Championnats
du monde ou des tournois majeurs, il est difficile
de viser plus haut. La prochaine étape, c’est l’US
Open, soit en jouant très bien à Wentworth, soit en
me qualifiant juste après. Il me faudra ensuite bien
figurer dans les tournois suivants car il y aura des
places qualificatives pour le British Open. Il n’y a
pas de secret : il faut bien jouer sur les gros tournois
pour évoluer dans les classements européen et
mondial.
Je sens qu’il y a
“
moyen de progresser,
de bien jouer, de faire
des choses. Gagner
encore, ça c’est clair,
d’autre part évoluer
et faire monter mon
niveau pour aller
chercher plus haut.
C’est pour ça que je me
sens bien ”
48
Cette année, la Ryder Cup a lieu en Europe.
Ça change quelque chose pour vous ?
R. J. : Comme tous les pros, j’ai et j’aurai toujours
envie de participer à la Ryder Cup. Après, cela ne
change rien que cela soit en Europe ou non. Une
participation aurait autant d’importance en Europe
qu’aux États-Unis. Cela changera seulement quand
ce sera en France.
Les places vont être chères, surtout avec des
joueurs emblématiques comme Sergio Garcia
qui se positionnent déjà…
R. J. : Il y a surtout des joueurs comme Victor
(Dubuisson) qui, avec sa victoire sur la fin de la
saison, est en train de prendre une place assez vite.
C’est difficile de voir comment ça va se terminer
parce que plein de joueurs ont marqué beaucoup de
points et vont être durs à rattraper. Ce ne sont pas
obligatoirement des favoris. Cela va être sympa à
voir. D’un autre côté, avec trois invitations, il y aura
moyen de repêcher ceux qui ont plus d’expérience si
besoin.
Et 2018, vous y pensez ? Vous mettez des
choses en place dans cette perspective ?
R. J. : J’y pense. Forcément. Mais tout ce qui
est entraînement, préparation physique et suivi
ostéopathique pour une éventuelle qualification
est axé sur un objectif à plus court terme : les Jeux
Olympiques de 2016. Ça va aller très vite, c’est
bientôt et il n’y aura que deux places, donc il va falloir bien jouer et vite.
Ensuite, pourquoi pas la Ryder Cup. Bien sûr.
Cela ne va pas trop perturber votre calendrier ?
R. J. : Non, ce n’est qu’un tournoi, et la qualification dépend aussi du
classement mondial. Donc il va falloir bien jouer les gros tournois. Pour
nous, joueurs du circuit européen, il y a des écarts dans les niveaux
des tournois. Il y en a malheureusement beaucoup avec peu de points
à prendre, et peu avec beaucoup de points dans lesquels il faut pouvoir
rentrer et bien jouer. C’est ça qui est dur : préparer une saison sur les
gros tournois car il n’y en a pas beaucoup. C’est pour ça qu’il y a peu
de joueurs européens sur le PGA Tour. L’an dernier, Victor a tiré son
épingle du jeu, avant il y avait eu Nicolas Colsaerts. Il faut être prêt au
bon moment et se faufiler au milieu des favoris et des têtes de série pour
leur piquer des points.
Qu’est-ce que cela fait de voir Victor Dubuisson partir évoluer
sur le circuit américain ?
R. J. : C’est cool : il avait l’opportunité de le faire et il a fait ce qu’il
fallait pour jouer les tournois majeurs et avoir des invitations sur le PGA
Tour. Je suis très content pour lui car il l’a fait vite et, en plus, c’était son
objectif, son rêve d’aller jouer là-bas. Il doit se régaler.
En tant que cadre du clan français, est-ce que vous sentez les
troupes remontées ? Pensez-vous que l’on puisse voir encore
plus de victoires en 2014 ?
R. J. : Plus de victoires, je ne sais pas, mais on peut s’attendre à plein
de bons résultats parce que le niveau est bon, il y a un bon groupe. Les
joueurs qui viennent d’arriver sont remontés. Comme ils sont de la même
génération que Victor, sa victoire les a bien boostés. Cela permet aussi
aux plus vieux, dont je fais partie, de se remotiver un peu plus et de voir
que le niveau évolue. Autrement dit, si on veut rester dans le bon wagon,
il faut se donner les moyens de progresser. Ça bouge bien, il y a eu de
bons résultats tout de suite, Romain (Wattel) fait un gros début de saison
et que ce soit les plus vieux ou les moins vieux, ça passe beaucoup de cuts
et ça joue plutôt bien. Il y a plutôt une bonne ambiance, les résultats
devraient suivre.
Thomas Levet s’accroche…
R. J. : Il est peut-être sorti de blessure un peu rapidement, je ne sais pas
à quel point il était blessé. Il a voulu revenir assez vite parce qu’il avait
envie de jouer, parce que c’est sa vie mais, avec sa blessure, ce n’était pas
évident. Il n’avait pas de jeu, pas de parcours, et il a attaqué tout de suite
avec des gros champs de joueurs, un niveau assez élevé. Il fallait être
prêt tout de suite mais, bon, là il joue en Afrique du Sud, il a besoin de
faire des parcours pour se remettre dans le sens.
Est-ce que Christian Cévaër vous manque ?
R. J. : Il nous manque, bien sûr, mais on sait tous qu’un jour ou l’autre
on va y passer, qu’ils vont nous mettre dehors, ces jeunes ! Christian
a décidé un peu plus tôt que certains de tirer sa révérence mais, le
principal, c’est qu’il ait pris la bonne décision pour lui.
Est-ce que son départ vous a poussé à vous projeter après votre
carrière sportive ?
R. J. : Pour l’instant non, je ne prévois rien de précis parce que je me
sens capable de continuer un peu sans trop de problèmes. En tout cas
physiquement je fais tout pour, il n’y a aucun doute là-dessus. Entre
ma préparation physique et mon swing, qui est assez simple et régulier,
j’espère tenir. Même si le niveau évolue, car moi aussi… Rien ne me
pousse à penser à la retraite pour l’instant.
49
INTERVIEW
Transmettre votre expérience, aider les jeunes pros, est-ce
quelque chose qui vous tient à cœur dans le futur ?
R. J. : C’est quelque chose qui me plairait mais, pour l’instant, je n’ai rien
prévu de concret. Je le fais, par exemple avec Alexander car il s’entraîne
avec mon coach, Alain Alberti, ou avec les jeunes de Terre Blanche,
qui évoluent sur le Challenge Tour et l’Alps Tour. Voilà comment je
transmets mon expérience pour l’instant. Mais c’est sympa aussi car je
trouve que c’est un moyen de leur faire gagner du temps.
Quel regard portez-vous sur les jeunes joueurs français qui
arrivent comme Alexander Lévy, qui s’entraîne comme vous
avec Alain Alberti ?
R. J. : Comme Victor ou Romain, ils sont prêts. Les joueurs comme
Adrien Saddier sont à peu près dans le même moule. J’en discutais
avec Grégory Havret il y a quelques semaines et, contrairement à nous,
quand ils arrivent sur le circuit européen ils sont prêts, ils n’ont aucune
appréhension au départ du 1. Le travail effectué en équipe de France
amateur ou en clubs évolue dans le bon sens parce que, nous, on n’était
pas aussi prêts que ça, on ne se sentait pas à notre place. Eux n’ont peur
de rien, ils n’ont qu’une envie : être meilleurs et battre les autres, chose
que, nous, on n’avait pas obligatoirement. Après sur le jeu en lui-même,
je commence à les connaître un petit peu, mais
c’est difficile de juger. Ils ne jouent pas beaucoup
mieux, ils tapent plus fort que nous quand on est
arrivés sur le Tour. C’est lié au jeu moderne, on
n’a pas appris comme ça, eux si. Donc encore une
fois, il faut simplement faire évoluer son jeu. Mais
le golf, ce n’est pas que taper fort, c’est bien plus
complet et il y a plein d’autres compartiments du
jeu dans lesquels on peut gagner des points.
d’argent à gagner en France. Le niveau évolue, cependant. Pour preuve,
de plus en plus de joueurs arrivent sur le Challenge Tour et surtout sur
l’European Tour, d’autres évoluent en Asie ou essaient de se qualifier
un peu partout.
Avez-vous mis en place quelque chose de différent cette saison,
avec Alain Alberti ?
R. J. : Avant, Alain voyageait beaucoup plus, il venait sur plus de
tournois avec moi. Le rythme de travail a changé depuis que nous avons
commencé en 2001 ou 2002. Maintenant, je suis bien seul en tournoi.
Après 17 années de circuit, je n’ai pas besoin d’avoir quelqu’un sur le
dos tous les jours, je me connais assez bien et le travail technique est
le même. Il vient moins souvent, mais on se voit plus sur Terre Blanche
(dont il est le touring pro et où Alain Alberti enseigne, ndlr) quand je suis
en break. Et depuis qu’il suit Alexander Lévy, je le vois un peu plus en
tournoi et ça se passe plutôt bien.
Vous allez voir David Leadbetter à Orlando…
R. J. : Oui, fin février début mars, on va voir David Leadbetter tous
les trois. Cela va permettre d’avoir l’œil du maître pour se rassurer. On
sait exactement ce qu’on fait, les statistiques évoluent dans le bon sens
et c’est surtout pour nous confirmer qu’on se
dirige dans la bonne direction et nous booster.
Quand on se voit, à chaque fois qu’il vient en
Europe ou sur les tournois majeurs, il est là
pour nous motiver et nous faire évoluer.
On peut
“
s’attendre à
plein de bons
résultats
parce que le
niveau est bon,
il y a un bon
groupe
Et Gary Stal, que vous devez suivre de plus
près car, comme vous, il est lyonnais ?
R. J. : Ce n’est pas la même génération que moi et
je n’habite plus en Rhône-Alpes depuis longtemps,
donc je ne le connais pas bien. En revanche, je l’ai
côtoyé pendant trois semaines, j’ai même passé
presque toutes mes soirées avec lui et Alexander,
donc je commence à le connaître. Il s’est construit
un peu seul au niveau technique. De ce que j’ai vu,
il fait son truc tout seul, il a sa façon de jouer, il
est assez sûr de lui et il s’en sort plutôt bien. Il est
bien présent comme les autres, ils sont à l’aise, ce
qui les rend meilleurs tout de suite. S’il a des entrées sur les tournois, il
a toutes les chances de s’en sortir.
Et pour ceux qui n’ont pas autant de chance ou de talent
qu’Adrien Saddier ? Les joueurs qui n’ont pas encore confirmé,
comme Julien Guerrier ?
R. J. : Malheureusement, c’est difficile à expliquer. Julien a beaucoup
de talent. J’ai vu passer à la trappe plein de joueurs plus talentueux que
moi sur le papier, même dans ma génération. Le sport de haut niveau, on
est fait pour ça ou pas, on est prêt ou pas pour toutes les contraintes, les
sacrifices. Et puis ce n’est jamais fini, Julien n’est pas vieux et il a donc
toujours une chance de percer plus tard s’il ne se lasse pas.
Plus généralement, comment le président de la commission
professionnelle, PGA France Players, voit-il la vie des joueurs
professionnels français, tous niveaux confondus ? Y a-t-il assez
de tournois en France ?
R. J. : Il n’y en a jamais assez, bien entendu, mais ce n’est pas une
période facile pour en créer des nouveaux et trouver des sponsors et
partenaires. On ne s’en sort pas si mal. Après, les joueurs ne vivent pas
tous bien parce que c’est dur, il n’y a malheureusement pas beaucoup
50
Vous avez donc toujours envie de
progresser…
R. J. : Ce qui rend ce jeu sympa, c’est que
j’ai joué quatre tournois et je sens qu’il y a
moyen de progresser, de bien jouer, de faire des
choses. Gagner encore, ça c’est clair, d’autre
part évoluer et faire monter mon niveau pour
aller chercher plus haut. C’est pour ça que je
me sens bien.
Alain Alberti nous disait avant le Dubai
Desert Classic que le swing était en place,
que si vous rentriez quelques putts, vous
seriez près de la tête. Pourtant cette
année vous êtes plutôt plus à l’aise sur les
greens…
R. J. : C’est vrai. J’ai de meilleures statistiques, ça a plutôt bien évolué.
En allant voir David Leadbetter, on va vérifier tout ça et voir ce qu’il en
dit, resserrer un peu la technique pour être plus précis et toucher un
maximum de fairways et de greens.
”
Pourtant avec votre régularité et votre rythme, c’est plutôt l’un
de vos points forts…
R. J. : Cela fait habituellement partie de mes forces, mais c’est moins
vrai depuis le début de l’année. C’est notamment dû aux parcours que
l’on a joués, qui étaient plutôt étroits et demandaient de taper fort pour
se laisser de plus petites cannes. Mais depuis la fin de la saison dernière,
mon petit jeu est bien en place et je touche de plus en plus de greens en
régulation. Après, j’ai effectivement une soixantaine de top 10 à mon
actif et je fais des saisons régulières. Et le rythme, c’est naturel, cela ne
se travaille pas plus que ça.
Et vos points faibles ?
R. J. : Il n’y a pas de point noir, ni dans le jeu ni au niveau physique.
Aucune grosse blessure ne m’a tenu éloigné des fairways. Pourvu que
cela dure…
51
dossier
Textes de Alexandre Mazas - Photos AFP
2014 : du bleu
partout ?
Ils sont douze tricolores à évoluer cette saison au plus haut niveau. Entre la star
partie à la conquête des États-Unis, les vétérans de l’European Tour, la nouvelle
vague d’espoirs et les rookies fraîchement débarqués dans la cour des grands,
que peut-on attendre des Français en 2014 ?
52
53
dossier
LES PILIERS
LA STAR
Victor DUBUISSON
23 ans - Race to Dubai 2013 : 6e - Classement mondial fin 2013 : 32e - Classement mondial au 24/02/2014 : 23e
1 victoire sur le circuit européen : Turkish Airlines Open 2013
Exemptions en 2014 : WGC-Accenture Match Play Championship (déjà disputé) ; WGC-Cadillac Championship ; Masters ; British Open ;
WGC-Bridgestone Invitational ; US PGA Championship ; WGC-HSBC Champions
CE QU’ON ATTEND DE LUI EN 2014
– Une saison réussie : une victoire sur le PGA Tour, un top 10
en Majeur.
– Une saison exceptionnelle : une victoire en Majeur, une
victoire en Ryder Cup.
Sa fin de saison 2013 exceptionnelle, marquée par sa magnifique
victoire au Turkish Airlines Open suivie d’une 3e place au DP World
Tour Championship à Dubaï, l’a instantanément propulsé au rang
de star du golf tricolore. Vainqueur du tournoi le plus relevé jamais
remporté par un Français, Victor Dubuisson est devenu celui que
le pays attendait : le champion capable d’intégrer le top 50 mondial,
de disputer – et de briller – dans les plus gros tournois du monde, et
de faire de la petite balle blanche une discipline majeure en France.
Sur la lancée de son exploit en Turquie, Dubuisson a signé un top 5
au Volvo Golf Champions début janvier en Afrique du Sud, avant de
s’envoler aux États-Unis.
En 2014, son objectif est en effet de l’autre côté de l’Atlantique.
Depuis ses débuts professionnels en 2010, le Cannois n’a cessé de
répéter son attirance pour le PGA Tour, le circuit le plus compétitif
du monde. Arrivé sans catégorie de jeu aux États-Unis, il n’a guère
tardé à mettre à profit ses premières « sponsor invitations » : après
deux résultats moyens à Torrey Pines (59e) et à Riviera (40e)
entrecoupés d’une prometteuse 13e place à Pebble Beach, il a fait
54
une entrée fracassante parmi les stars du circuit américain lors du
WGC-Accenture Match Play Championship, où il était qualifié par
le biais de son classement mondial.
Sous les yeux incrédules des caméras d’Amérique et du monde
entier, le Français a successivement éliminé Kevin Streelman, Peter
Hanson, Bubba Watson, Graeme McDowell et Ernie Els avant de
s’incliner en finale au bout de 23 trous face l’Australien Jason Day.
Forcément déçu d’échouer sur le fil, il s’est partiellement consolé en
empochant près d’un million de dollars (906 000 exactement). Avec ce
pactole, Victor Dubuisson a mis fin aux très techniques discussions
sur les différentes façons qui s’offraient à lui de décrocher sa carte
du PGA Tour. En seulement quatre tournois chez l’Oncle Sam, il
a réussi l’exploit d’obtenir des droits de jeu complets jusqu’à la fin
de la saison 2015 ! C’était fortement pressenti, c’est désormais une
certitude absolue : le nouveau 23e joueur mondial disputera cette
saison, en plus de tous les tournois réguliers du PGA Tour qu’il
désire, les trois épreuves restantes des WGC, ainsi que les quatre
Majeurs. Enfin, en guise de cerise sur ce gâteau historique, l’élève
de Benoît Ducoulombier est assuré de disputer la Ryder Cup fin
septembre en Écosse. Un accomplissement tout aussi historique, qui
fera de lui le 3e Bleu de l’histoire à jouer la confrontation biennale
après Jean Van de Velde en 1999 et Thomas Levet en 2004. Et le
meilleur, c’est sûr, est encore à venir.
Grégory BOURDY
31 ans
Race to Dubai 2013 : 25e
Classement mondial fin 2013 : 100e
Classement mondial au 24/02/2014 : 109e
4 victoires sur le circuit européen : Mallorca Classic 2007,
Open du Portugal 2008, Open de Hong Kong 2009, Open du
pays de Galles 2013
Exemption en 2014 : British Open
Raphaël JACQUELIN
39 ans
Race to Dubai 2013 : 37e
Classement mondial fin 2013 : 120e
Classement mondial au 24/02/2014 : 121e
4 victoires sur le circuit européen : Open de Madrid 2005,
Open d’Asie 2007, Open de Sicile 2011, Open d’Espagne 2013
Exemption en 2014 : aucune
CE QU’ON ATTEND DE LUI EN 2014
– Une saison réussie : une victoire sur le circuit européen,
top 60 de la Race to Dubai, jouer plusieurs Majeurs.
– Une saison exceptionnelle : jouer la Ryder Cup ; un top
10 en Majeur.
Depuis plusieurs saisons, Grégory Bourdy est l’incarnation de
la régularité. Vainqueur trois années de suite sur le circuit
européen de 2007 à 2009, le Bordelais a ensuite connu trois
saisons en relative demi-teinte, c’est-à-dire sans trophée. En
2013, il a en revanche réenclenché la machine, s’imposant
brillamment au pays de Galles au cours d’une série – toujours
en cours – de 20 cuts franchis d’affilée. Fin septembre enfin,
il s’est illustré dans un exercice différent, et nouveau pour lui
à l’échelon professionnel : au Seve Trophy à Saint-Nom-laBretèche, Bourdy est devenu le premier joueur de l’histoire de
l’épreuve à remporter ses cinq matches – quatre en double avec
Joost Luiten et un en simple – permettant ainsi à l’Europe
continentale de s’imposer face aux Îles Britanniques. Le tout
sous l’œil admiratif de Paul McGinley, le capitaine de l’Europe
lors de la prochaine Ryder Cup en Écosse... Boosté par cette
performance de premier ordre, l’élève d’Olivier Léglise rêve
désormais de Ryder. À 31 ans, il a les moyens d’intégrer la
sélection, à condition de franchir un palier supplémentaire,
celui qui lui permettra de disputer les Majeurs et autres
WGC. Actuellement aux portes du top 100 mondial et qualifié
seulement pour le British Open fin juillet, Bourdy doit
s’illustrer dans les gros tournois du printemps et de l’été pour
espérer réaliser son rêve.
CE QU’ON ATTEND DE LUI EN 2014
– Une saison réussie : top 60 de la Race to Dubai.
– Une saison exceptionnelle : top 30 de la Race to Dubai ;
une victoire sur le circuit européen ; jouer un Majeur.
Auteur d’une très bonne première sortie début janvier au Volvo
Golf Champions, où il a pris la 5e place, Raphaël Jacquelin reste
le Français le plus régulier à haut niveau de ces dix dernières
années. Le « Président », qui approche doucement des barres
symboliques des 500 tournois (470 à ce jour) et des 10 millions
d’euros en carrière (il lui en manque 340 000), entame sa 17e
saison consécutive sur l’European Tour sans avoir perdu sa
carte, un record tricolore qu’il partage avec Thomas Levet. Avec
quatre victoires et 61 top 10 supplémentaires au compteur, le
Lyonnais n’a plus rien à prouver à personne... sauf, peut-être, à
lui-même. À quelques mois de son 40e anniversaire, Jacquelin
sait que ses plus belles années ne sont pas forcément toutes
derrière lui. Auteur de bonnes performances en Majeur ces
dernières saisons (8e du British Open 2011, 17e de l’US Open
2012), l’élève d’Alain Alberti a démontré que, l’expérience
aidant, il était de plus en plus à l’aise dans les gros tournois.
Pour lui, l’enjeu cette saison sera donc de jouer un maximum
de Majeurs : il lui faudra pour cela s’installer enfin de manière
durable dans le top 100 mondial, voire pourquoi pas dans le top
50. Une victoire dans les mois qui viennent semble nécessaire,
mais cela n’a rien d’utopique.
55
dossier
LES PILIERS
LES ESPOIRS
Romain WATTEL
23 ans
Race to Dubai 2013 : 84e
Classement mondial fin 2013 : 175e
Classement mondial au 24/02/2014 : 111e
Aucune victoire sur le circuit européen
Exemption en 2014 : aucune
56
Grégory HAVRET
37 ans
Race to Dubai 2013 : 71e
Classement mondial fin 2013 : 280e
Classement mondial au 24/02/2014 : 300e
3 victoires sur le circuit européen : Open d’Italie 2001, Open
d’Écosse 2007, Johnnie Walker Championship 2008
Exemption en 2014 : aucune
Thomas LEVET
45 ans
Race to Dubai 2013 : 136e
Classement mondial fin 2013 : 425e
Classement mondial au 24/02/2014 : 479e
6 victoires sur le circuit européen : Open de Cannes 1998,
British Masters 2001, Open d’Écosse 2004, Open d’Andalousie
2008, Open d’Espagne 2009, Open de France 2011
Exemption en 2014 : aucune
CE QU’ON ATTEND DE LUI EN 2014
– Une saison réussie : top 60 de la Race to Dubai.
– Une saison exceptionnelle : top 30 de la Race to Dubai ;
une victoire sur le circuit européen ; jouer un Majeur.
Le temps passe, et on constate avec stupeur que Grégory
Havret n’a plus remporté de victoire depuis plus de cinq ans et
un succès sur ses terres fétiches d’Écosse au Johnnie Walker
Championship... Encore excellent en 2010, année de sa 2e
place à l’US Open, et en 2011 (six top 10 dont trois podiums),
le natif de La Rochelle est en panne de résultats significatifs
depuis. Ces deux dernières saisons, il ne s’est pas qualifié pour
le DP World Tour Championship, la grande finale à Dubaï qui
rassemble les 60 meilleurs du circuit européen. La faute à une
perte de confiance en sa technique, qui l’a amené à se séparer
de son entraîneur historique Benoît Ducoulombier il y a un
an environ. En recherche d’un électrochoc pour se relancer,
Havret s’est attaché les services du Sud-Africain Jamie
Gough. Si la victoire n’est pas encore au rendez-vous, le triple
vainqueur sur l’European Tour a néanmoins signé quelques
résultats intéressants en 2013, dont deux top 10 d’affilée en
Suisse (7e) et aux Pays-Bas (3e) début septembre. Retrouver
le top 60 européen dès la fin 2014 serait le signe d’une saison
accomplie.
CE QU’ON ATTEND DE LUI EN 2014
– Une saison réussie : garder sa carte.
– Une saison exceptionnelle : top 60 de la Race to Dubai ;
une victoire sur le circuit européen ; jouer un Majeur.
Le plus gros palmarès du golf français dans l’ère moderne, c’est
lui. Six fois vainqueur sur l’European Tour, lauréat de la Ryder
Cup en 2004, Thomas Levet reste, même à 45 ans, capable de
tout. Sans aucun résultat plus probant qu’une 30e place en
Autriche lors de la première partie de la saison dernière, le
vétéran s’est retrouvé deux fois en position de gagner au cours
du mois de septembre, au pays de Galles (26e) puis en Écosse
lors du Dunhill Links Championship (7e). Malgré les cuts
manqués et malgré les blessures de plus en plus fréquentes,
Levet jouait sans pression ces dernières saisons, grâce aux
trois ans d’exemption acquis après sa victoire à l’Alstom Open
de France en 2011. Mais attention, le privilège disparaît en
fin de saison, et le Parisien se retrouve dans l’obligation de
jouer son meilleur golf de manière plus régulière s’il veut
continuer à écumer les tournois de l’European Tour en 2015.
Après un début d’année gâché par une blessure au ménisque et
seulement un cut franchi en six tournois, Levet a la pression.
CE QU’ON ATTEND DE LUI EN 2014
– Une saison réussie : top 60 de la Race to Dubai.
– Une saison exceptionnelle : top 30 de la Race to Dubai ;
une victoire sur le circuit européen ; jouer un Majeur.
Alors qu’il débute sa quatrième saison sur le circuit européen,
Romain Wattel est de tous les Français celui qui a pris le
meilleur départ. Troisième puis quatrième de deux tournois
sud-africains en décembre, le joueur formé à Bussy s’est illustré
lors du « Desert Swing », la séquence de trois tournois disputés
au Moyen-Orient. 45e à Abu Dhabi, il a dans la foulée signé
une 11e place au Qatar avant de monter sur le podium à Dubaï.
D’ores et déjà nanti de suffisamment d’argent pour conserver
ses droits de jeu l’an prochain, l’élève d’Olivier Léglise peut
désormais se focaliser sur des objectifs plus élevés, en accord
avec le potentiel démontré depuis sa fulgurante carrière
amateur. Le champion du monde par équipes en 2010 récolte
aujourd’hui les fruits d’un lourd travail de fond entamé il y
a un an avec son entraîneur, portant sur une refonte quasi
complète de son swing. S’il lui a manqué jusqu’à présent un
soupçon de régularité pour aligner quatre tours du même
calibre en tournoi, Wattel a clairement franchi un cap. De
tous les Français engagés sur l’European Tour, il est de l’avis
général le plus probable candidat à un premier succès à ce
niveau. Actuel 15e de la Race to Dubai, il pourrait même, en
cas d’exploit dans les mois à venir, participer pour la première
fois de sa carrière à un Majeur cet été.
Julien QUESNE
33 ans
Race to Dubai 2013 : 42e
Classement mondial fin 2013 : 130e
Classement mondial au 24/02/2014 : 129e
2 victoires sur le circuit européen : Open d’Andalousie 2012,
Open d’Italie 2013
Exemption en 2014 : aucune
CE QU’ON ATTEND DE LUI EN 2014
– Une saison réussie : top 60 de la Race to Dubai.
– Une saison exceptionnelle : top 30 de la Race to Dubai ;
une victoire sur le circuit européen ; jouer un Majeur.
Julien Quesne est un profil à part dans le petit monde du golf
français. Atypique, même, car le natif du Mans n’a commencé
le golf qu’à 17 ans, un âge où ses actuels collègues sévissaient
déjà sur les tournois amateurs du monde entier. Ce n’est qu’en
2010, à 30 ans, que le lauréat de l’Allianz Golf Tour en 2007
a fait ses débuts sur le circuit européen, pour y perdre dès sa
première saison ses droits de jeu. Revenu en 2012 grâce à une
belle saison 2011 sur le Challenge Tour ponctuée d’une victoire
à Lyon, l’élève de Benoît Ducoulombier n’a guère tardé à s’y
installer de manière ferme et durable. Sa victoire en Andalousie
en mars, suivie d’un deuxième sacre acquis en septembre
2013 à l’Open d’Italie, l’a propulsé parmi les valeurs sûres du
golf tricolore. Aujourd’hui, Quesne a clairement démontré sa
capacité à performer sur des tournois d’importance moyenne
de l’European Tour. Il ambitionne désormais – et tout dans
son attitude, son travail et son talent laissent croire qu’il en
est capable – de briller dans des épreuves plus relevées, telles
que les Majeurs et les WGC. Pour y arriver, il se retrouve dans
la même situation que Bourdy, Jacquelin et Wattel : aux portes
du top 100 mondial, il doit frapper un grand coup d’ici la fin du
printemps pour vivre un été à la hauteur de ses espoirs.
57
dossier
LES BLEUS
LES ESPOIRS
Alexander LEVY
23 ans
Race to Dubai 2013 : 109e
Classement mondial fin 2013 : 226e
Classement mondial au 24/02/2014 : 255e
Aucune victoire sur le circuit européen
Exemption en 2014 : aucune
CE QU’ON ATTEND DE LUI EN 2014
– Une saison réussie : garder sa carte.
– Une saison exceptionnelle : top 60 de la Race to Dubai ; une victoire sur
le circuit européen ; jouer un Majeur.
C’est en juin dernier qu’Alexander Levy est devenu l’un des plus prometteurs
espoirs du golf français. Troisième du BMW International Open à Munich après
avoir crânement rivalisé avec Ernie Els et Thomas Björn, le natif de Floride s’est
fait un nom ce jour-là dans le monde du golf européen. Insouciant et visiblement
heureux d’être invité à la table des grands, Levy a démontré qu’il avait le talent
nécessaire pour réaliser les promesses de son sacre par équipes au Championnat
du monde amateur en 2010. Mais le talent est une chose, et la régularité une autre :
le joueur entraîné par Alain Alberti a dû se batailler jusqu’au dernier tournoi de
la saison pour conserver, in extremis, sa carte. Libéré, Levy s’est ensuite offert en
décembre une nouvelle performance de gala en prenant la 3e place du Thailand Golf
Championship, derrière Garcia et Stenson mais devant Schwartzel, Rose, Fowler,
Mahan et autres Bubba Watson. À seulement 23 ans, « El Toro » devra se concentrer
sur une seule chose en 2014 : conserver sa carte. Toute performance supérieure à cet
objectif sera un bonus.
1993-2013 : 30 VICTOIRES FRANÇAISES SUR L’EUROPEAN TOUR
1993 : Jean Van de Velde, Roma Masters
1996 : Marc Farry, BMW International Open
1998 : Thomas Levet, Open de Cannes
1999 : Jean-François Remésy, Open d’Estoril
2001 : Thomas Levet, British Masters ; Grégory Havret, Open d’Italie
2004 : Christian Cévaër, Open d’Espagne ; José Filipe Lima, Open de Saint-Omer ;
Jean-François Remésy, Open de France ; Thomas Levet, Open d’Écosse
2005 : Jean-François Remésy, Open de France ; Raphaël Jacquelin, Open de Madrid
2006 : Jean Van de Velde, Open de Madère
2007 : Raphaël Jacquelin, Open d’Asie ; Grégory Bourdy, Mallorca Classic ; Grégory Havret, Open d’Écosse
2008 : Thomas Levet, Open d’Andalousie ; Grégory Bourdy, Open du Portugal ; Grégory Havret, Johnnie Walker Championship ;
Jean-François Lucquin, European Masters
2009 : Thomas Levet, Open d’Espagne ; Christian Cévaër, Open européen ; Grégory Bourdy, Open de Hong Kong
2011 : Raphaël Jacquelin, Open de Sicile ; Thomas Levet, Open de France
2012 : Julien Quesne, Open d’Andalousie
2013 : Raphaël Jacquelin, Open d’Espagne ; Grégory Bourdy, Open du pays de Galles ;
Julien Quesne, Open d’Italie ; Victor Dubuisson, Open de Turquie
58
Victor RIU
28 ans
Challenge Tour 2013 : 11e
Classement mondial fin 2013 : 372e
Classement mondial au 24/02/2014 : 385e
Aucune victoire sur le circuit européen
Exemption en 2014 : aucune
Gary STAL
22 ans
Qualifying School 2013 : 4e
Classement mondial fin 2013 : 630e
Classement mondial au 24/02/2014 : 600e
Aucune victoire sur le circuit européen
Exemption en 2014 : aucune
François CALMELS
32 ans
Challenge Tour 2013 : 13e
Classement mondial fin 2013 : 281e
Classement mondial au 24/02/2014 : 314e
Aucune victoire sur le circuit européen
Exemption en 2014 : aucune
Adrien SADDIER
21 ans
Qualifying School 2013 : 6e
Classement mondial fin 2013 : 725e
Classement mondial au 24/02/2014 : 568e
Aucune victoire sur le circuit européen
Exemption en 2014 : aucune
CE QU’ON ATTEND D’EUX EN 2014
– Une saison réussie : garder leur carte.
– Une saison exceptionnelle : top 60 de la Race to Dubai.
Ces quatre-là sont plus ou moins novices sur le circuit européen. Certes, François Calmels, Victor Riu et Gary Stal ont déjà brièvement été
membres de l’European Tour, en 2010 pour le premier et en 2013 pour les deux autres. Aucun n’avait d’ailleurs réussi à conserver sa carte,
chacun préférant redescendre sur le Challenge Tour en cours de saison pour sécuriser un droit de jeu sur la deuxième division continentale.
Mais la réforme des catégories effectuée fin 2013 devrait permettre aux quatre Français de jouer davantage d’épreuves, et donc de mieux
défendre leurs chances de maintien. Pour Calmels, Riu et Stal, ce ne sera pas une mince affaire : s’ils ont tous trois gagné sur le Challenge
Tour, ils restent en revanche assez loin des sommets des leaderboards sur l’European Tour en ce début de saison.
Quant à Adrien Saddier, le plus jeune membre du clan français en 2014, l’objectif est le même que pour ses compagnons, même si son background
est différent. Passé pro dans la foulée du Championnat d’Europe amateur 2013 où il a décroché une médaille de bronze avec l’équipe de France,
le Haut-Savoyard a signé une brillante 6e place en Afrique du Sud mi-décembre, deux semaines seulement après avoir obtenu sa carte. Dans le
top 20 au Qatar, il a déjà effectué une partie du chemin pour conserver ses droits de jeu, mais avec près de 200 000 euros encore à engranger,
la route est longue.
59
Technique
Joël Bernard
Pro au golf de Bondues
www.moncoachdegolf.com
Une posture
sur mesure...
pour libérer votre
swing naturel !
Dans cette série de quatre articles, j’ai choisi de vous aider à obtenir
un swing plus régulier. Je vais partager avec vous des solutions simples,
rapides et très efficaces pour stabiliser votre swing.
Les clés que vous allez découvrir vont vous aider à développer un swing
plus naturel, plus stable et plus répétitif. Elles ont permis à mes meilleurs
élèves d’obtenir trente-sept sélections en équipe de France, de gagner plus
de cent vingt-sept Grand Prix dans toute la France et, pour quarante-huit
d’entre eux, de se classer dans le top 100 au Ranking National Amateur
Hommes et Dames.
Si vous en avez assez de gâcher vos parties à cause d’un jeu trop décousu,
si vous êtes trop souvent frustré par des mises en jeu aléatoires, un jeu de
fer inconsistant ou par le fait d’alterner les bons et les mauvais coups, si
vous souhaitez simplement conserver une certaine constance dans votre
jeu, jour après jour, semaine après semaine, je vous propose de commencer
par les fondamentaux et plus particulièrement par la posture.
60
61
Technique
La grande majorité des golfeurs pensent que les fondamentaux sont les mêmes pour
tous. C’est tout simplement un mythe ! Les fondamentaux doivent être adaptés au style
naturel de chaque golfeur pour lui permettre de s’exprimer librement.
Regardez ces deux attitudes :
Vous pouvez constater que leur posture est radicalement différente parce qu’ils n’ont pas le même profil
de coordination innée. En fait, il existe deux styles de marche différents chez l’être humain :
50 % de la population sont des aériens et 50 % des terriens. On dit qu’un aérien marche par le haut
et un terrien par le bas.
terrien
LES TERRIENS
Vous comprenez maintenant pourquoi un aérien et un terrien ne peuvent pas avoir la même posture :
Le terrien pousse dans le sol et doit prendre une posture qui favorise cette impulsion naturelle, sans quoi il va se
priver de cet atout essentiel et perdre en puissance.
quatre éléments pour une posture sur mesure :
1
aérien
Les appuis sur le tiers arrière des pieds et sur la partie interne (pas complètement sur les talons mais plus exactement sous
les malléoles internes).
2
Un terrien se déplace en poussant dans le sol avec sa
jambe d’appui. Cela fait avancer le bassin puis il pose
l’autre jambe qui devient la nouvelle jambe d’appui et
cette dernière pousse à son tour... En marchant par
le bas, le terrien développe naturellement ses chaînes
musculaires « arrières ».
62
Un aérien se déplace en déséquilibrant son corps par une
avancée du buste et en enchaînant avec un rebond de la
jambe d’appui. En marchant par le haut, l’aérien développe
naturellement ses chaînes musculaires « avant ».
Il faut créer beaucoup
d’angles avec la sensation
d’être ancré dans le sol.
63
Technique
3
En creusant le bas du dos, vous
activez le psoas et favorisez l’action
de poussée dans le sol à la descente.
Les aériens
quatre éléments pour une posture sur mesure :
1
Les appuis sur le tiers avant des pieds et sur la partie externe (pas complètement sur les orteils mais plus exactement au niveau du
dernier lacet).
2
4
64
Positionnez vos mains directement
à l’aplomb des épaules, pour une
distance idéale par rapport à la balle.
Cette catégorie se tient très droit avec
peu d’angles et avec la sensation d’être
légèrement au-dessus du sol (comme si
vous étiez sur une fine couche de glace
prête à céder).
65
Technique
3
Il ne faut surtout pas creuser le bas
du dos pour permettre à vos abdominaux
de se contracter librement à la descente
et donner la meilleure impulsion possible.
4
66
Positionnez vos mains directement
à l’aplomb de votre menton pour une
distance idéale par rapport à la balle.
Technique
Comment savoir
si vous êtes terrien
ou aérien ?
68
En effectuant quelques tests moteurs rapides, on peut identifier votre catégorie d’appartenance.
Je vous invite à vous rapprocher d’un pro qui saura vous renseigner. En attendant, vous allez jouer
une série de dix balles au practice avec un fer 5 ou 6 en adoptant les points expliqués dans les pages
précédentes. À l’issue de vos deux séries, vous allez très vite sentir quelle est la posture qui vous
convient le mieux. Elle vous permettra alors d’être plus stable, plus efficace, plus régulier et plus
confortable. Ce premier article vous permet de comprendre que nous devons tenir compte de notre
profil moteur de départ afin d’optimiser nos performances tout en travaillant dans le confort.
Je vous souhaite donc une bonne expérimentation à la découverte de votre swing instinctif.
69
entraînement
Entraînement
type compÉtition
Nous allons vous présenter dans cet article une façon différente de vous entraîner afin
de reproduire les situations de stress que vous retrouvez en compétition. En effet, vous
êtes assez nombreux à vous plaindre du fait que, sous pression, vous ne réalisez pas vos
coups aussi bien qu’à l’entraînement. C’est probablement lié au fait que votre séance
d’entraînement n’est pas conçue dans l’objectif de régler cette problématique précise.
Chaque séance peut et doit être imaginée afin d’améliorer tel ou tel point. Encore une
fois, les spécialistes que sont les pros peuvent vous aider dans cette mise en place.
Il est temps d’aller au practice en sachant ce que l’on souhaite travailler et en ayant
programmé le déroulement de la séance. Je vous propose, pour créer la situation
de stress et vous rapprocher de la situation que vous ne gérez pas en compétition,
de devoir réaliser une performance dans les différents compartiments du jeu (putting,
driving et chipping).
70
Vincent
Bucciarelli
Pro au golf
d’Ozoir-laFerrière
71
entraînement
2
1
72
Driving
Pour les mises en jeu, je m’installe au practice de façon à imaginer un fairway, en l’occurrence entre les deux
panneaux blancs. Je me donne comme objectif de mettre sept balles sur dix sur le fairway. Je prends le temps
de faire ma routine et d’imaginer que je suis vraiment sur le parcours. Là aussi, c’est à vous de régler la largeur
du fairway et le club de départ. Sachez que les meilleurs joueurs touchent 70 % des fairways.
Putting
Je me suis inspiré dans ce compartiment du jeu d’un exercice que réalise Tiger Woods. Vous pouvez l’adapter à
votre niveau de jeu afin qu’il soit le plus efficace possible. Placez-vous à une longueur de putter du trou et jouez
dix balles avec la main droite, puis la main gauche et enfin les deux mains. Si une seule de vos balles ne rentre
pas, recommencez depuis le départ. Plus vous vous rapprocherez des derniers putts, plus la pression augmentera,
et c’est bien l’objectif. Si ce n’est pas le cas, vous pouvez soit augmenter la distance, soit augmenter le nombre de
balles. Pour vous donner une idée, Tiger fait des séries de cinquante et finit parfois à la nuit tombée.
73
entraînement
4
Chipping
Commencez par faire cet exercice une première fois pour établir un score de référence, puis augmentez votre niveau d’exigence
de deux points et faites cet exercice jusqu’à ce que vous arriviez à ce score (score de référence + deux points). Pour l’atelier
de chipping, j’ai choisi une approche roulée de douze mètres avec un fer 9, en pente de droite à gauche. Pour le nombre
de points à comptabiliser, je procède comme précédemment. Idéalement, il vous faudrait compiler vos résultats de manière
à ce que, dès le début de vos séances, vous ayez vos références.
3
bunker
Pour ces deux compartiments, j’ai volontairement choisi
des situations qui me posent problème. Pour la sortie
de bunker, j’ai choisi un bunker profond avec un drapeau
situé à quinze mètres. Je place la balle de manière à avoir
un bon lie et je joue dix sorties consécutives en prenant
soin, là aussi, de faire ma routine comme si je n’avais
qu’une balle à jouer. Une fois les dix balles jouées, je
comptabilise de la façon suivante :
1 balle dans le trou = 5 points
1 balle dans un rayon d’un club = 2 points
1 balle dans un rayon de deux clubs = 1 point
74
75
évasions
Texte et photos
de Paul Mahé
Terre Blanche
Hotel Spa Golf Resort
Provence et swing en HD
Malgré des travaux pharaoniques et de nombreux obstacles, le rêve
de Sean Connery a fini par se matérialiser dans un cadre enchanteur
situé à deux pas de la Côte d’Azur. Le résultat tout en subtilité mais aussi
en modernité, avec un centre d’entraînement high-tech unique
en Europe, ne souffre aucune critique, ni comparaison.
76
77
évasions
Le développement
“
sportif est indispensable
Terre Blanche
Hotel Spa Golf Resort
104, impasse des Grandes Terrasses
83440 Tourrettes
Le Château : 18 trous, par 72, 6 616 mètres
(marques noires). Slope 150
Le Riou : 18 trous, par 72, 6 005 mètres
(marques noires). Slope 146
Tél. : 04 94 39 36 93
E-mail : [email protected]
www.terre-blanche.com
78
pour développer un
club digne de ce nom et
attirer de nouveaux
membres ”
Jean-Marie Casella,
directeur du golf
u’il est loin le temps où Sean Connery envisageait de
construire un resort de golf dans le pays de Fayence... En
1989, la municipalité de Tourrettes autorisa la construction
de mille logements et deux parcours de golf sur la propriété de
266 hectares achetée dix ans plus tôt par l’acteur écossais qui a incarné
James Bond au cinéma. Cela ne se fit pas. En 1993, le projet passait
entre les mains de banquiers suédois. Sans plus de succès. Mais en 1999,
Dietmar Hopp rachetait le terrain, investissant au passage 120 millions
d’euros sur fonds propres. Cofondateur, actionnaire et ancien président
de SAP, ce passionné de golf avait déjà fait construire le parcours de
St. Leon-Rot, hôte à plusieurs reprises de l’Open d’Allemagne, bien
entendu sponsorisé par le géant allemand du progiciel. Au même titre
que Tiger Woods, vainqueur de l’événement à trois reprises. Le projet
revu à la baisse (160 villas très haut de gamme et un hôtel 5 étoiles),
allait enfin aboutir en 2003 avec l’ouverture des deux parcours et de
l’hôtel géré au départ par Four Seasons. Depuis octobre 2012, celuici a rejoint la collection exclusive de The Leading Hotels of the World,
gage d’un standing qui aurait satisfait 007. La prestigieuse organisation
hôtelière représente en effet plus de 430 des meilleurs hôtels, resorts et
spas indépendants du monde. D’ailleurs en 2013, Terre Blanche a été élu
resort français de l’année aux World Travel Awards, meilleur hôtel au
sein d’un resort et meilleur hôtel avec spa en France aux International
Hotel Awards !
Rien ne résiste à Golfing Herr
Mais cela n’a cependant pas été sans complications : les efforts consentis
par Dietmar Hopp n’ont pas forcément été bien perçus par la population
avoisinante. Malgré l’impact considérable sur l’économie locale,
certaines voix se sont fait entendre contre la construction d’un « ghetto
pour millionnaires ». D’autres riverains se sont par ailleurs élevés
contre le détournement de 2,6 kilomètres d’une route départementale
qui passait sur le domaine, alors que la nouvelle voie, d’une valeur de
4 millions d’euros, est plus sûre et a été offerte au Conseil général.
L’alimentation en eau a également été source de polémique dans cette
région soumise à des restrictions pour cause de sécheresse. Dietmar
Hopp a pourtant financé la construction d’une canalisation de quatre
kilomètres et d’une station de pompage qui, en plus de permettre
d’arroser les parcours avec de l’eau non potable achetée à la Société du
Canal de Provence et tirée dans le lac artificiel tout proche de SaintCassien, rend possibles l’irrigation des terres agricoles et la protection
contre les feux de forêt sur trois communes avoisinantes. Le resort s’est
de surcroît équipé d’un système informatisé avec station météo intégrée
afin d’économiser le plus de ressources possible. Les grandes cascades
des parcours fonctionnent par ailleurs en circuit fermé et sont habitées
par de jolies carpes amour, l’une des espèces introduites en respectant
l’écosystème d’origine pour compléter un parc animalier endémique
riche, qui témoigne des efforts consentis pour conserver leur habitat
naturel. Mascottes de Terre Blanche, cinq ânes gèrent par exemple le
défrichage des bois et sous-bois sans perturber le biotope et la faune.
De nombreuses ruches installées sur le site permettent également de
produire un miel – véritable nectar de fleurs de Provence – servi au
petit-déjeuner et vendu dans les restaurants et la boutique du resort.
« Nous venons de construire notre bâtiment de maintenance définitif
et il est exemplaire, que ce soit technologiquement ou écologiquement,
ajoute le directeur du golf, Jean-Marie Casella. Terre Blanche a souffert
d’une image fermée, mais ce n’est plus le cas maintenant, ne serait-ce
qu’en raison du rôle que nous jouons localement. » Et de préciser que
79
évasions
Un endroit idéal
pour progresser
Les aspirations de Jean-Marie Casella expliquent sans doute les efforts
encore accrus au niveau des équipements sportifs depuis son arrivée.
Animée comme le Campus (Sport Etudes golf) par Alain Alberti,
l’académie Leadbetter profite depuis le début de zones d’entraînement
(practice, aires de petit jeu, parcours) de qualité, mais les installations
ont été complètement réaménagées, un putting green intérieur et des
salles vidéo et de musculation construits pour constituer le centre
d’entraînement le plus moderne et le plus complet d’Europe, le premier
au monde à être labellisé European Tour Performance Institute. Fort
de dix années d’expérience à Londres au sein de l’académie Jim Flick,
Pascal Chardon maîtrise parfaitement les outils technologiques (SAM
Putt Lab, launch monitor TrackMan, simulateur AboutGolf, logiciel
vidéo Dartfish, etc.). L’Albatros Golf Performance Center, qui fait l’objet
d’un partenariat avec la FFGolf, accueille ainsi les espoirs du pôle
France. Quant au Biomecaswing de Jean-Jacques Rivet, biomécanicien
de l’équipe de France et directeur du département Biomécanique et
Performance sportive de l’European Tour Performance Institute, il a
déjà attiré de nombreux joueurs et joueuses professionnels, mais il ne
leur est pas réservé, loin de là. « Maintenant, on a tout ce qu’il faut sur
place. Plus la peine de faire huit heures de vol pour aller s’entraîner...
On reste à la maison et c’est plus efficace », s’enthousiasme Alain
Alberti, coach de Raphaël Jacquelin, Julien Guerrier et Alexander Lévy
notamment, et dont la fille Marine s’occupe plus des particulièrement
des enfants et des débutants. D’après lui, la plupart des pros français
y viennent de temps en temps, certains joueurs étrangers comme
Alexander Norén ou Sören Hansen s’y rendant très souvent dans
l’année. Ces installations pourraient encore mieux être mises à profit à
l’avenir : il est question de donner la possibilité aux amateurs du pôle,
qui résident à Terre Blanche, d’y rester une fois qu’ils seront passés pros,
et de former des équipes hautement compétitives. « Nous avons encore de
multiples projets sportifs à l’étude et la volonté d’avoir de belles équipes,
précise Jean-Marie Casella. Nous avons les outils nécessaires, et tous les
jeunes golfeurs qui viennent s’entraîner chez nous sont ici à l’année.
Ce ne sont pas des mercenaires. »
des nouveaux joueurs sont formés au practice, facilement accessible, par
le biais du golf scolaire, de l’école de golf ou encore de l’école handigolf.
Un casting à toute épreuve
Côté golf, le club de Terre Blanche présente d’après Raphaël Jacquelin
« une exceptionnelle qualité en termes de technicité, avec deux parcours
très complémentaires ». Les 18 trous signés Dave Thomas (auteur du
Belfry et de San Roque) offrent une « grande diversité » et se défendent
très bien. Celui du Château sillonne paisiblement au milieu des pins
parasols et des chênes blancs endémiques, comme pour mieux permettre
au golfeur de profiter des « magnifiques panoramas sur les petits villages
environnants ». Seuls les occupants des nombreux planeurs du centre de
vol à voile voisin, le premier d’Europe, jouissent d’une meilleure vue sur les
villages médiévaux fortifiés de Fayence, Tourrettes, Callian, Montauroux
ou Seillans. L’architecte gallois n’a pas non plus négligé la présence, dans
la vallée, de la Siagne, une rivière qui coule en direction du pittoresque
lac de Saint-Cassien. Le tracé bénéficie en effet d’une touche aquatique
qui détonne dans l’arrière-pays varois : après une première cascade au 2,
on tourne autour d’une grande pièce d’eau du 4 au 6. L’eau reviendra en
80
jeu au 10 et au 11, obligeant à serrer le jeu sur des trous costauds dans
l’ensemble, surtout des back tees. Les greens rapides ne font pas non plus
de cadeaux, et il ne faut donc pas se laisser déconcentrer par la vue des
paysages provençaux en CinemaScope. Hôte du seul tournoi du circuit
européen senior disputé dans l’Hexagone – le French Riviera Masters –
depuis 2012, le Château vient d’ailleurs d’être élu 14e meilleur parcours
d’Europe par le magazine britannique Golf World, soit quatre places de
mieux que dans le classement précédent.
Deux parcours de championnat
Le Riou s’inspire pour sa part du paysage montagneux environnant,
et notamment des contreforts des Alpes de Provence et des Adrets de
l’Estérel. Plus court que son grand frère, il ne lui doit cependant rien au
niveau de la difficulté avec un slope qui, s’il est moins élevé, correspond
plus à la réalité du terrain. On se retrouve en effet dans le bain dès le
départ surélevé du 1, qui n’est pas long mais demande comme sur la
plupart des autres trous une mise en jeu très précise en raison d’obstacles
(arbres, bunkers) et pentes multiples. Au 2, on découvre même un
ruisseau souvent à sec, le Riou Blanc, auquel le parcours doit son nom.
L’observateur avisé peut même apercevoir à droite du fairway du 4 l’un
des fours à chaux de la région qui ont donné son nom au resort. Leur
utilisation dans la préparation de mortier ou de calcaire provenant d’une
carrière située au-dessus de Fayence, conjuguée à la présence de vent,
donnait en effet l’impression qu’il neigeait. Si quelques trous dérogent
à la règle, dans l’ensemble les fairways sont plutôt étroits et vallonnés,
les greens tout aussi pentus et rapides. Avec parfois, comme au 1, au 7 et
au 16, la tentation de driver un green en contrebas pour les plus longs.
Au 9 et au 18, les cascades et pièces d’eau ajoutent encore un peu
de difficulté à un tracé qui ne manque pourtant pas de caractère.
Il accueille d’ailleurs une épreuve du Generali Ladies Tour depuis 2010.
« Le tournoi nous aide à donner au parcours du Riou ses lettres de
noblesse. C’est un parcours de championnat au même titre que le parcours
du Château », explique Jean-Marie Casella, qui a la volonté de développer
la notoriété sportive du club car, selon lui, cela va « donner une image
plus dynamique et ainsi aider à la promotion du resort ». Il a en tout cas
le pedigree nécessaire pour le faire : petit-fils de Jean Saubaber, l’un
des meilleurs joueurs européens de l’avant-guerre, et fils de Monique
Saubaber, qui a formé Grégory Bourdy au golf Bordelais, il est vice-
président de l’Association des directeurs de golf français et a notamment
organisé l’Open de France 1999 au golf du Médoc et le Masters 13 à PontRoyal. L’un des golfs et resorts golfiques acquis par le groupe Accor et
développés avec son aide pendant quinze ans. Terre Blanche concilie
ainsi parfaitement l’aspect sportif et l’aspect commercial propre aux
resorts. « C’est comme à Wentworth ou autres, qui ont une politique
sportive et aussi des membres. Notre priorité absolue pour les prochaines
années est d’avoir plus de membres. Nous venons d’ailleurs de baisser le
droit d’entrée de 60 000 à 15 000 euros. Mais le développement sportif
est indispensable pour développer un club digne de ce nom et attirer de
nouveaux membres. » Des membres aux petits oignons, puisque le Riou
leur est réservé, ainsi qu’aux clients de l’hôtel, quand des compétitions
n’y sont pas organisées. « Rien que le fait d’avoir deux 18 trous nous
distingue des autres clubs de la Côte d’Azur, et notre organisation interne
nous permet d’avoir une activité commerciale et une activité sportive sans
que l’une ne gêne l’autre. » Vous l’aurez compris, Terre Blanche réunit
tout ce qui se fait de mieux pour les golfeurs, ce qui lui a valu d’être sacré
resort golfique européen de l’année par l’Association internationale des
tour-opérateurs du golf (IAGTO) en 2013 !
81
évasions
Texte de Paul Mahé
Photos DR
Pinehurst
De retour au pinacle
Le resort de Pinehurst a retrouvé sa place de St. Andrews américain grâce à
la rénovation audacieuse et radicale, mais particulièrement réussie, du plus célèbre
de ses huit parcours. Celui-ci deviendra d’ailleurs cette année le premier 18 trous de
l’histoire à accueillir les US Opens hommes et dames au cours de la même saison.
Pinehurst n° 2, trou n° 9
82
83
évasions
Il y a quelque chose qui
“
éclipse même la place occupée
naturellement par Pinehurst de
St. Andrews du golf américain :
les gens que vous y trouvez, avec
lesquels vous jouez au golf et
échangez des souvenirs… qui vous
font toujours vous sentir comme
à la maison ”
Bobby Jones
Pinehurst Ross Resorts
P
inehurst est indissociable de son histoire, car c’est un endroit
qui occupe une place spéciale dans la mémoire collective
américaine. Considéré par de nombreux observateurs
comme le berceau du golf américain et même par Arnold
Palmer comme « la capitale golfique du monde », Pinehurst est en effet
associé au développement du sport aux États-Unis. Rien pourtant ne
prédestinait ce lieu de villégiature situé en Caroline du Nord, au nord
de la Floride, et créé par l’homme d’affaires James Walker Tufts en
1895 pour « des gens aux moyens modestes » à devenir le premier resort
golfique du pays. Ce n’est qu’après avoir observé quelques visiteurs
taper une petite balle blanche dans l’un des champs avoisinants qu’il
s’y intéressa et décida de créer un premier parcours de 9 trous. Les
choses changèrent de dimension au tournant du 20e siècle avec l’arrivée
d’un pro dénommé Donald Ross. Celui-ci dessina à Pinehurst quatre
parcours dont le numéro 2, qui a longtemps eu la réputation d’être le
meilleur et aussi l’un des plus difficiles du pays. C’est lui aussi qui fit
des expériences avec différentes graminées et commença à engazonner
les greens, jusque-là en sable et carrés. Donald Ross est considéré
par beaucoup comme le plus grand architecte de golf américain de
tous les temps. À un détail près : il est écossais et avait été formé par
Old Tom Morris à St. Andrews. Au fil des années, Pinehurst se bâtit
une solide réputation en accueillant de nombreuses compétitions et
notamment le North and South Open qui, d’après le journaliste sportif
84
américain Dan Jenkins, fit longtemps figure de « Masters avant qu’il
n’y ait un Masters ». Après les premières éditions, toutes remportées
par le pro local ou son frère Alec, des duels épiques entre joueurs de
légende (Walter Hagen, Byron Nelson, Ben Hogan et Sam Snead)
eurent lieu, Bobby Jones estimant par ailleurs qu’il « y a quelque chose
qui éclipse même la place occupée naturellement par Pinehurst de
St. Andrews du golf américain : les gens que vous y trouvez, avec
lesquels vous jouez au golf et échangez des souvenirs… qui vous font
toujours vous sentir comme à la maison ». L’année 1951 marqua
l’apogée de Pinehurst, puisqu’il accueillit la Ryder Cup, mais aussi la
fin du North and South Open.
La Renaissance de la Joconde
Il fallut attendre de nombreuses années avant que le resort, hôte de
son premier tournoi majeur (le Championnat de l’USPGA) en 1936,
en accueille d’autres. Il faut dire qu’après la mort de Donald Ross
et de l’héritier Tufts (son petit-fils Richard), certains changements
malencontreux furent effectués. Ce fut encore pire après la vente
du resort au groupe immobilier Diamondhead en 1971, puisque
celui-ci y construisit le World Golf Hall of Fame, certes, mais aussi
de nombreuses maisons le long de certains parcours profondément
remodelés avec du rough à ne plus savoir qu’en faire. Cela n’empêcha
pas Diamondhead d’avoir des problèmes financiers et de devoir
vendre Pinehurst à ClubCorp sept petites années plus tard. Plus gros
propriétaire et opérateur de clubs de golf privés du pays, celui-ci ne
ferma pas Pinehurst, choisissant plutôt de le transformer en Mecque
américaine du golf en faisant construire plusieurs nouveaux parcours
(le n° 4 et le n° 8 par Tom Fazio, le n°7 par Rees Jones), et surtout en
commençant par s’occuper du plus important d’entre eux : les greens
du n° 2 furent rénovés en 1987, ce qui lui valut d’accueillir le Tour
Championship en 1991 et 1992 ainsi que l’US Open Senior en 1994,
avant le sacre de Payne Stewart grâce à un birdie au dernier trou de
l’US Open en 1999, et la victoire surprise de Michael Campbell dans
cette même épreuve en 2005. Mais au fil du temps, le parcours avait
perdu son identité. À force de suivre les parcours classiques du monde
entier et les préconisations de l’USGA pour accueillir l’US Open, au
lieu d’être suivi... Mais quand la Fédération américaine décida qu’il
accueillerait l’US Open hommes en 2014 et son pendant féminin la
semaine suivante, son directeur exécutif suggéra des changements
surprenants au président de ClubCorp, Robert Dedman, qui considère
le n° 2 comme « la Joconde des parcours de golf ». « Peu importe que
l’US Open se gagne en dessous du par ou non, il faut retrouver le
Pinehurst d’antan », lui expliqua en effet Mike Davis. Robert Dedman
demanda son avis à l’architecte Bill Coore, qui est natif de Caroline
du Nord et se trouvait dans la région pour la conception du club de
Dormie, considéré comme l’une des plus belles réalisations du duo
qu’il forme avec Ben Crenshaw. Car le resort de Pinehurst et son
emblématique n° 2, c’est le produit d’appel d’une région des Sandhills
riche en parcours de qualité : ceux que Donald Ross a dessinés à Pine
Needles ou Southern Pines sont incontournables, au même titre que
quelques autres plus récents comme Tobacco Road ou le National Golf
Club de Jack Nicklaus.
Retour vers le futur
Mais même pour des architectes aussi réputés que Coore et Crenshaw,
ce projet était risqué : « Quand nous avons été sollicités, nous avons
vu cela comme un immense honneur mais aussi comme une décision
intimidante à prendre », explique Ben Crenshaw. Avant de procéder
à son lifting, ils ont passé des heures à étudier des photos d’archives
et à arpenter le parcours. « Une des premières choses que nous ayons
faites a été de déterminer l’emplacement du tuyau principal du système
d’irrigation, qui a 70 ans. Nous avons planté des drapeaux et nous
avons commencé à voir la forme des trous. C’est rudimentaire mais cela
nous a beaucoup aidés. C’est comme regarder la colonne vertébrale de
quelqu’un. » Après mûre réflexion et avec l’appui des propriétaires et de
l’USGA, ils ont décidé de prendre des mesures radicales dont ils savaient
qu’elles pourraient paraître rétrogrades et contreproductives : amputer
le système d’arrosage de ses ramifications et remplacer le rough par des
zones de sable parsemées de 80 000 buissons d’une herbe endémique,
85
évasions
dans le but de redonner au parcours son aspect brut de décoffrage.
« Le n° 2 est intimement lié au terrain sur lequel il se trouve, raison pour
laquelle Donald Ross aimait cet endroit plus que tout autre aux États-Unis »,
poursuit-il. Il y avait environ 35 hectares d’herbe entretenue auparavant,
aujourd’hui il y en a 25. Au lieu de six hauteurs de coupe sur certains trous,
il y en a maintenant deux : une pour les greens, l’autre pour les fairways et
départs. Le rough de Pinehurst fait donc partie de son histoire, et non de
son futur. « C’est comme à Augusta : le parcours est moins intimidant du
départ mais il est plus difficile car les mauvais coups rebondissent et fuient
plus encore, ajoute le double vainqueur du Masters. Ce look de Pinehurst,
avec du sable fin en dehors du fairway, des aiguilles de pin et du pâturin,
fait partie intégrante des sandhills. C’est un aspect qui est longtemps resté
dans les mémoires. » Certains trous ont ainsi été métamorphosés, comme
le 7, un par 4 qui invite les joueurs à couper car son dogleg a été adouci
par la disparition du rough, et le 11, un par 4 où il faut survoler une mer
de sable au départ. Et même si les greens bombés ont été ré-engazonnés,
la société Coore & Crenshaw n’a pratiquement pas touché à la forme des
légendaires greens bombés et à leurs abords, que Ben Crenshaw qualifie de
« chefs-d’œuvre uniques en Amérique du Nord ». « La plupart des joueurs
n’ont pas la capacité à s’accrocher, à ravaler leur fierté et taper des coups
[autour des greens] qu’ils ne tapent pas habituellement. Le n° 2 teste votre
mental, votre approche mentale et il constitue un challenge », appuie Tiger
Woods, qui avait été étroitement surveillé car il prenait trop de temps à
examiner les pentes lors de l’US Open en 2005.
Pinehurst Resort
80 Carolina Vista Drive
Pinehurst, NC 28374
Tél. : +1 (855) 235-8507
N° 1 : 18 trous, par 70, 5 571 mètres. Slope 117
N° 2 : 18 trous, par 70, 6 844 mètres (configuration US
Open). Slope 137/par 72, 6 323 mètres. Slope 133
N° 3 : 18 trous, par 70, 5 192 mètres. Slope 118
N° 4 : 18 trous, par 72, 6 508 mètres. Slope 136
N° 5 : 18 trous, par 72, 6 262 mètres. Slope 135
N° 6 : 18 trous, par 71, 6 392 mètres. Slope 139
N° 7 : 18 trous, par 72, 6 598 mètres. Slope 149
N° 8 : 18 trous, par 72, 6 485 mètres. Slope 138
www.pinehurst.com
www.villageofpinehurstareagolf.com
www.golfnorthcarolina.com
Pine Needles
Chassez le naturel, il revient au galop
Et si certains redoutaient que ces changements posent plus de problèmes
aux visiteurs, notamment au sein du village pourtant figé dans le temps
de Pinehurst, il n’en est rien : « C’est bien aussi de voir les choses depuis
les jaunes, rassure Bob Farren, le responsable des terrains. Les retouches
au n° 2 depuis dix ans étaient toutes en rapport avec l’US Open :
le rallonger, reculer des départs, rendre les fairways plus étroits. Avec
ce projet, il y a plus d’impact sur les départs jaunes. Les membres et les
visiteurs vont pouvoir en profiter car cela a un impact sur presque tous
les trous pour eux. » Ben Crenshaw estime d’ailleurs que les US Open en
2014 sont cruciaux, mais affirme que, avec son associé, ils voulaient faire
quelque chose pour le resort à long terme. « Le concept de la rénovation
repose sur le principe de la durabilité du parcours dans un environnement
naturel », appuie Bob Farren. Pour lui, il n’y a rien de plus naturel que
de transplanter des plantes au départ des sandhills, surtout qu’elles vont
continuer d’évoluer année après année. Et de souligner que celles-ci ne
seront pas arrosées, ce qui conjointement à la réduction de la surface du
rough va se traduire par des économies en eau. « Certaines de ces plantes
vont pousser, d’autres non, poursuit-il. C’est le souhait de l’architecte de
les laisser dans un état aussi naturel que possible. Certaines seront petites.
Certaines seront piétinées. Certaines recevront plus d’eau que d’autres.
Certaines seront en plein soleil, d’autres à l’ombre. Il n’y aura aucune
régularité. Il y aura une part plus importante de mystère, d’aventure. »
Et même si une peinture verte sera utilisée pendant l’US Open pour ne pas
choquer le public, c’est un signal fort envoyé au monde du golf américain,
où le vert a dominé pendant de si longues années. « On n’aurait jamais
imaginé que ce projet serait aussi bien accueilli », résume le président
du resort, Don Padgett Jr., qui a participé à six Championnats USPGA
et trois US Open, et dont le père a dirigé le golf et a été le président de la
PGA américaine. Tellement bien que Pinehurst a racheté le club voisin en
faillite de The Pit en 2011, et a déjà demandé à Bill Coore de dessiner un
nouveau parcours. « Si les affaires reprenaient et retrouvaient le même
niveau qu’en 2007 et 2008, alors nous envisagerions de construire un
neuvième parcours », précise-t-il. De quoi augmenter encore un peu plus
la légende de l’endroit.
86
Pine Needles : 18 trous, par 71, 6 414 mètres. Slope 135
Mid Pines : 18 trous, par 72, 5 969 mètres. Slope 126
www.pineneedles-midpines.com
Southern Pines Country Club
18 trous, par 71, 5 731 mètres. Slope 130
southernpinesgc.com
National Golf Club
18 trous, par 72, 6 512 mètres. Slope 138
www.nationalgolfclub.com
Dormie Club
18 trous, par 71, 6 294 mètres. Slope 138
www.dormieclub.com
Tobacco Road
18 trous, par 71, 5 993 mètres. Slope 150
www.tobaccoroadgolf.com
Pinehurst n° 2, trou n° 14
87
gestion mentale
Texte de Patrick Grosperrin
« Le mental, OK,
mais que travailler ? »
Pour commencer cette saison de « mental » dans Practice et pour y voir plus clair,
dressons un panorama d’aspects qui peuvent être travaillés, avec les signes permettant
de constater ce qu’il y a à faire.
Travail potentiel : La pédagogie par la faute (spécificité
française) et nos sociétés modernes nous ont appris la focalisation
sur ce qui ne va pas, ainsi que le « toujours plus », ce qui peut
générer une insatisfaction quasi permanente et chronique. C’est
logiquement une seconde nature pour certains de régulièrement
voir les quelques imperfections d’une situation, plutôt que la
globalité, souvent très favorable et positive. Or, la vie est imparfaite,
les humains sont imparfaits, le golf est imparfait. Progresser en
la matière demande une démarche significative de développement
personnel (prise de conscience, lectures, séances, exercices).
2/ Gestion des difficultés
• Lorsque vous réalisez un début de parcours difficile en termes
de score, vous considérez rapidement que la partie est morte et
vous vous résolvez à pousser la balle.
• Quand vous venez de rater un coup et que c’est pénalisant
(départ dans les arbres, long putt qui dépasse de 3 mètres, sortie
de bunker qui échoue, petit putt raté), vous êtes excédé ou abattu,
et cela vous pénalise pour exécuter le coup suivant.
• Lorsque vous arrivez près de votre balle et que vous constatez
que le lie n’est pas bon (rough, bunker, fairway), vous pestez et
vous avez du mal à vous concentrer pour exécuter le coup.
• Lorsque vous ratez un coup, vous ne pouvez pas vous empêcher
d’expliquer à vos partenaires pourquoi vous avez raté.
Travail potentiel : Vous êtes trop touché par les situations
« classiques » que propose le golf, il vous faut apprendre à
« accepter » les réalités de ce sport. Comment ? Comme ce sont
des réactions inconscientes et automatiques, il est nécessaire de
se programmer avant les parties de golf (généralement la veille
et le matin). La programmation mentale s’apprend dans les livres
ou auprès d’un spécialiste.
3/ Image de soi et confiance en soi
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En préambule, DEUX précisions
1/ État d’esprit
• Quand on aborde le sujet du mental, on se doit d’élargir la réflexion
au cerveau, poste de pilotage de notre système psychomoteur.
On a alors un champ d’investigation beaucoup plus large, plus
global, plus complet : la personnalité, les croyances, l’état d’esprit,
l’intellect, l’état de performance, la motivation, la concentration,
la gestion des difficultés, le contrôle de la respiration, etc.
• Une bonne partie de nos réactions sont de l’ordre de l’inconscient,
donc difficiles à repérer par soi-même. Ainsi, un bon nombre
d’entre vous vont rapidement reconnaître tel ou tel partenaire de
jeu dans les cas de figure proposés, mais ne vont pas forcément s’y
retrouver. Pour bien faire, il peut être intéressant de demander
à un proche de nous dire s’il considère que l’on est concerné par
certaines réactions.
• Vous êtes vite agacé par le rythme un peu lent de la partie qui
vous précède.
• Des fairways mal tondus ou des greens que vous jugez irréguliers
vous mettent de mauvaise humeur et vous vous en plaignez
à plusieurs reprises durant la partie.
• Un de vos partenaires n’est pas très brillant. Cela vous agace et
vous avez du mal à vous concentrer sur votre jeu.
• Deux putts qui échouent de peu et vous considérez que vous
n’avez vraiment pas de réussite.
• Lorsque vous subissez quelques coups du sort (mauvais rebond,
balle mal placée, rafale de vent au moment où vous jouez),
vous faites le constat que, comme toujours, tout s’acharne
contre vous.
• Sur le practice ou sur le parcours, vous sentez très régulièrement
le poids des regards. Vous êtes souvent inquiet à l’idée de rater
devant les autres.
• Lorsque vous ratez un coup, vous ne pouvez pas vous empêcher
d’expliquer à vos partenaires pourquoi vous avez raté (le lie, le
bruit, la pente, les greens, le vent). Vous ne le vivez pas comme cela,
mais c’est pourtant cette fameuse maladie de la justification.
• Vous éprouvez des complexes vis-à-vis de tels ou tels partenaires
de jeu, que vous jugez, malgré un index proche, bien supérieur
à vous.
• Quand vous ratez, vous en êtes touché, et il arrive régulièrement
que vous mettiez un peu de temps avant de retrouver vos esprits.
• Quand vous enchaînez quelques coups médiocres, vous en venez
à vous traiter de tous les noms.
un par un, en vous jugeant ensuite. À la vérité, ils s’en moquent,
bien trop occupés à gérer leur propre jeu et leur propre partie.
Ce sont des réactions inconscientes qui sont également gênantes
dans l’existence, et dont on peut se débarrasser à l’aide d’échanges
et d’exercices avec un spécialiste.
4/ Blocages (secteurs de jeu, clubs,
trous, parcours, partenaires)
• Ne maîtrisant pas très bien un type de coup (approches, sorties
de bunker, longs putts, petits putts) ou un type de club (driver,
fers), vous en avez développé une aversion, voire un blocage, ou une
phobie (Tiger Woods lui-même avait fini par développer la phobie
du drive du 1) ou encore des yips (petits mouvements parasites
incontrôlés).
• Un ou plusieurs trous d’un parcours sont pour vous difficiles
à jouer. Vous y avez accumulé des mauvais coups, jusqu’à rater
systématiquement ce ou ces trous, voire à ne plus pouvoir les jouer
(très handicapant quand on veut faire des parties amicales ou
officielles).
• Idem pour un parcours dans sa globalité. Or, c’est le parcours de
votre club, ou le seul parcours aux alentours, ce qui est forcément
un vrai problème pour vous.
Travail potentiel :
Il peut arriver à tout un chacun de
développer un blocage particulièrement handicapant, conduisant
parfois à devoir stopper la pratique de son sport préféré.
Excellente nouvelle : il existe depuis une dizaine d’années une
technique particulièrement puissante, l’EMDR (Eye Movement
Desensitization and Reprocessing), qui permet d’éliminer la
plupart des blocages psychologiques. Cette technique a fait
ses preuves dans le monde médical. Le principe est d’amener
la personne à revivre ce qui la perturbe, puis de réaliser des
stimulations bilatérales alternées, ce qui conduit à un retraitement
de l’information. Plusieurs séances sont nécessaires, complétées
par des exercices de conditionnement mental et par la définition de
stratégies de réussite (aspects technique, stratégique et mental).
J’ai pu juger de son efficacité en aidant un joueur à se débarrasser
de yips sur un secteur de jeu, ce qui lui pourrissait la pratique de
son sport et qui mettait en péril la suite de sa carrière.
En conclusion, le golf est certainement le sport le plus passionnant
sur le plan de la gestion mentale, avec l’opportunité de progresser
en tant qu’individu.
Travail potentiel : Il vous faut apprendre à vous décentrer
Patrick GROSPERRIN
Préparateur mental depuis 20 ans
Nicolas Colsaerts au début de sa carrière et Raphaël Jacquelin
durant cinq saisons
Actuellement Gary Stal et Sophie Giquel-Bettan
Contribution à plusieurs titres olympiques et mondiaux
de votre ego et à vous faire confiance. Tous les golfeurs ratent des
coups, ce n’est pas honteux pour autant. Non, vos partenaires de
jeu ou les autres personnes sur le practice n’analysent pas vos coups
Tél. : 06 37 48 03 44
Site Internet : www.sport-et-management.com
E-mail : [email protected]
89
Physique
Philippe Gonnel
Devenez votre propre coach
En effectuant les exercices proposés, apprenez à réveiller et échauffer votre corps avant
l’entraînement au practice. Vous vous emploierez à développer votre souplesse pour un swing
plus fluide grâce à des étirements musculaires puis, en préparant vos articulations par des
exercices de mobilisation, les différents mécanismes de votre mouvement seront mieux « huilés ».
Quatre étirements
Objectif : ils préparent la musculature, améliorent la souplesse et augmenteront vos amplitudes gestuelles.
Pro de golf au PCC
Entraîneur physique
Photos de Paul Mahé
Exercice 3 : étirement
des muscles de l’épaule
et du bras
En fente avant, votre main gauche
abaisse votre coude droit sur une
légère flexion latérale du buste.
Serrez votre ceinture abdominale.
Tenir la position 6 à 8 secondes.
Exercice 4 : étirement
des pectoraux
Exercice 1 : étirement
des quadriceps
Contractez la ceinture abdominale pour basculer
le bassin en maintenant la jambe d’appui
légèrement fléchie et en conservant le genou
à la verticale, puis amenez le talon contre la fesse
et tenez 6 à 8 secondes.
90
Exercice 2 : étirement
des ischio-jambiers
Placez votre main droite à plat contre un mur. Celle- ci
doit être au-dessus de la ligne de vos épaules. Votre
bras est pratiquement perpendiculaire à votre buste.
Tournez vos épaules à l’opposé de votre bras. Tenir
la posture entre 6 et 8 secondes.
Avec une jambe fléchie, abaissez votre buste
vers le sol tout en tirant les fessiers vers le haut.
En enfonçant le talon de la jambe en extension,
dans le sol, saisissez votre pied à l’aide d’une
serviette, afin de faciliter la posture et augmenter
l’étirement. Tenir la position entre 6 et 8 secondes.
91
Physique
Quatre mobilisations articulaires
Objectif : les articulations ont besoin de s’échauffer avant tout effort sportif. Si les étirements
musculaires améliorent la souplesse, les exercices de mobilisation articulaire sont à la base de l’aisance
gestuelle et de l’amplitude du mouvement.
Exercice 3
Ouvrez la jambe
vers l’extérieur à 90
degrés, puis ramenez
le pied vers le sol.
Recommencez trois fois.
Mobilisez vos hanches
dans cet exercice en
augmentant leur
l’amplitude.
Exercice 4
Exercice 2
Pieds serrés, les mains sur vos genoux, faites
tourner vos genoux dans un sens, puis dans
l’autre, sans trop bouger les épaules. Répétez
trois fois.
Enroulez votre
buste en fléchissant
légèrement vos genoux
et en relâchant vos
épaules, puis déroulez
progressivement votre
colonne vertébrale en
vous redressant jusqu’à
une extension complète
de tout votre corps.
Répétez trois fois.
Exercice 1
Faites tourner la pointe de votre pied afin de mobiliser la cheville.
Répétez trois fois à l’intérieur et à l’extérieur.
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93
entraînement
Mes secrets
DU parfait entraînement
L’homme qui a rentré le putt de la victoire européenne à la Ryder Cup 2012, Martin Kaymer,
nous explique comment il se prépare à un tournoi.
la trajectoire de balle doit être modifiée. Je vais taper des drives
plus bas au practice, en gardant le contrôle. Je vais aussi taper de
nombreux coups punchés avec mes fers. Pour moi, le golf est plus
une question de sensations. Je ne suis pas très axé sur la technique
et je préfère développer les sensations dont j’aurai besoin pour jouer
les coups durant le tournoi.
3/ Entraînement Au petit jeu
En général, je ne pense pas que les amateurs passent suffisamment
de temps au petit jeu avant d’aller jouer. Je les vois souvent au
practice 30 ou 45 minutes avant, puis juste taper deux ou trois putts
avant de partir jouer. Je pense qu’ils pourraient sauver beaucoup
de points s’ils passaient un tout petit peu plus de temps au petit
jeu. Les joueurs du Tour ont des greens très différents chaque
semaine, à cause du type d’herbe utilisé. Ce qui est bien, c’est que
je suis sur le circuit depuis un moment maintenant et j’ai appris à
comprendre comment m’adapter aux différents gazons. Mais nous
avons toujours besoin d’avoir un bon ressenti de la vitesse et du
grain, c’est pourquoi nous passons beaucoup de temps sur le putting
green et le chipping green.
4/ Routine d’avant-tour
Si j’ai déjà joué le tournoi auparavant et que je connais le parcours,
je joue neuf trous le mardi. Puis je m’entraîne autant que possible
au petit jeu pour ressentir les greens et avoir une idée de leur
vitesse. Chaque semaine, nous devons taper des drives, des bois
de parcours et des fers, mais les parcours demandent toujours de
jouer différents coups d’approche. Nous devons prendre du temps
pour nous y préparer. Le mercredi, nous jouons le pro-am donc, en
fonction de l’heure de départ, nous nous entraînons avant ou après.
Si j’ai un départ le matin, je me réveille en général trois heures
avant et je fais un peu de stretching et de gym. Puis je passe 45
minutes au petit-déjeuner avant d’aller au golf. Je putte en premier,
puis vais au practice où je débute mon échauffement avec le SW,
puis le PW, le F8, le F6, le F4 et le driver. C’est ma routine et elle est
toujours la même. Je retourne alors sur le putting green jusqu’à 7-8
minutes avant de rejoindre le tee n° 1. Au cours de cet échauffement,
j’essaie juste de trouver des sensations. Je ne tape pas que des coups
tout droits, j’essaie de créer des trajectoires (basses, hautes, draws,
fades). Et ceci, avec tous les clubs. Je peux taper tous les coups que je
souhaite, ce que je n’étais pas capable de faire lorsque je suis arrivé
sur le Tour. Je n’ai plus aucun problème pour faire des draws ou des
fades.
2/ Entraînement Au long jeu
5/ Corrections techniques
1/ Préparation d’avant-tournoi
Durant une semaine de tournoi, mon travail du long jeu dépendra
du parcours. Si nous jouons beaucoup de doglegs, qui tournent
de gauche à droite, ou de droite à gauche, ou s’il y a du vent, nous
essayons des coups différents au practice. Nous devons anticiper
ce qui peut se passer du jeudi au dimanche sur le parcours et,
donc, travaillons ces coups particuliers au practice avant le départ
du tournoi. Par exemple, au Qatar, il y a très souvent du vent et
94
Je travaille en général mes fondamentaux avec mon coach. Je pense
que c’est ce qu’oublient de nombreux joueurs à la fin d’une journée.
Nous pouvons tous taper la balle mais, parfois, nous visons trop à
droite ou un peu à gauche, ou nos épaules sont ouvertes ou fermées,
donc nous devons juste revenir aux basiques. C’est exactement ce que
je fais avec mon putting en ce moment, revenir aux fondamentaux
comme être square à l’adresse.
95
Traduction et adaptation de Jean-Pierre Cixous
technique avec francesco molinari
Les 5 clés de Sa puissance
et SON contrôle
1
Ce que vous pouvez apprendre d’un des swings les plus répétitifs du circuit européen, avec l’avis
de Denis Pugh, coach de Francesco Molinari.
Transition et plan
J’aime avoir le club très stable dans la transition, au début de la
descente. Ça m’aide à placer le club dans une meilleure position au
sommet. Un bon swing est simple, donc j’aime bien avoir le club dans
le même plan à la montée et à la descente, avec une transition très
calme au sommet, afin que tout se mette en place. Un bon exercice
est de se placer en haut du backswing et marquer un temps d’arrêt.
À partir de là, essayez de trouver la bonne séquence. Ralentissez le
début de descente afin de mieux sentir le travail coordonné des bras
et du buste. Petit à petit, rajoutez de la vitesse.
Francesco
Molinari
S
’il y a une chose qu’un
joueur du Tour recherche,
c’est la plus grande
régularité possible. Avoir un swing
techniquement solide et répétitif est
notre priorité. Mais pour la majorité
d’entre nous, le gros du travail a
lieu en dehors des tournois. Ici, je
vous offre un aperçu de ce que je
recherche pour être compétitif sur
le circuit. Avec mon coach, Denis
Pugh, j’ai travaillé dur pour rendre
mon swing consistant afin de
réduire mes erreurs, qui pouvaient
arriver de temps en temps. Voici les
clés de mon swing et comment nous
essayons de les ancrer solidement.
Cela pourrait vous aider.
Faites le début de
votre descente le plus
calmement possible.
Denis Pugh
L
e public aime deux types de
swing : le swing efficace et
le swing esthétique. Dans
le cas de Francesco, nous avons les
deux aspects. C’est un swing très
efficace ; il est gracieux et, parce
qu’il est juste, il fonctionne très bien
aussi. La simplicité de son swing
est sa force principale. Il n’y a pas
de mouvements excessifs. Le signe
d’un bon swing est lorsque tout
paraît simple et que vous vous dites :
« Pourquoi ne puis-je pas faire ça ? »
96
LE Point de vue du coach
Quand Francesco est en swing, il sent que
son corps a tourné et se sent bien enroulé
au backswing. Étant donné qu’il a des bras
relativement courts et puissants, il doit faire
attention à bien les étirer dans la prise d’élan
afin d’avoir le plus de largeur possible dans ses
leviers. Les habitués remarqueront que, avant
chaque swing, il étire ses bras et il tient sa position
de backswing. Cela lui rappelle qu’il doit élargir
son backswing et que la transition doit être
suffisamment calme pour éviter trop d’actions de
ses poignets.
1
2
3
97
2
Équilibre
4
Nous travaillons beaucoup sur l’équilibre et mes appuis durant le swing. Une de mes
faiblesses était que je tapais, surtout avec le driver, avec le talon gauche soulevé (comme
ci-dessous). Nous avons donc travaillé ces dernières années à garder mon poids sur le pied
gauche à la descente, pour rendre le bas du corps plus solide à l’impact.
L’entraînement pro
Durant les tournois, nous pensons plus aux trajectoires de balles qu’à notre
technique. Je commence donc mon entraînement avec mes wedges et je joue
différents types de coups. Puis je monte petit à petit dans les clubs, sans
passer beaucoup de temps sur les longs fers. Je vérifie les fondamentaux :
mon alignement, comme vous voyez ici, pour être sûr que je me sente
naturel. La clé est de ne pas taper trop de balles. Cela a toujours été plus
simple pour moi de passer du temps au practice plutôt qu’au petit jeu, mais
c’est sur ce point que je dois travailler. Quand vous jouez de nombreux
tournois, il se peut que l’on se dérègle, et c’est la raison pour laquelle nous
devons prendre du temps en dehors du circuit pour travailler.
LE Point de vue du coach
Notre entraînement hors tournoi a changé ces dernières années. Quand
nous étions dans le processus de construction, il tapait plus de balles et
faisait des exercices. C’était les trois ou quatre premières années. Ces
trois dernières années, l’objectif est de maintenir le swing en place et de
le rendre aussi efficace que possible parce qu’il peut se dégrader. Lorsque
vous jouez mal, vous retrouvez toujours vos mauvaises habitudes. Vous
revenez toujours en arrière. Un bon
swing donne des coups prévisibles, donc
la moitié du temps avec Francesco,
nous essayons de maintenir ce qu’il fait
déjà, un des meilleurs swings du Tour.
Mais nous ne nous reposons pas sur
nos lauriers. L’autre moitié du temps,
nous continuons à avancer dans la
consolidation de son swing.
LE Point de vue du coach
J’ai travaillé dur pour
garder mon talon
gauche au sol
à l’impact.
Le swing de golf est plus simple à répéter si
on se concentre sur les gros muscles. L’un
des fondamentaux les plus importants pour
Francesco est son équilibre car il lui permet
d’être parfaitement en place pour taper
avec une efficacité maximale. Il monte et
redescend parfaitement dans le plan, et le
point bas de son swing est très précis car il
tourne autour de son point d’équilibre très
fixe. Il n’y a pas de mouvements latéraux.
C’est juste un mouvement rotatif. Donc nous
travaillons très régulièrement sur l’équilibre.
3
Puissance
du sol
La puissance et la régularité viennent d’un
bas du corps stable. Si vos jambes ne sont pas
assez fortes, vous perdrez de la puissance,
mais aussi du contrôle. Vous devez vous sentir
athlétique à l’adresse, avec un bas du corps
fort autour duquel le haut va tourner.
Contrôle des distances
5
98
Je suis précis sur mes distances. À l’entraînement, j’utilise
des jumelles laser pour mesurer les distances, mais le
meilleur moyen de mesurer est de taper dix balles avec
chaque club (lorsqu’il n’y a pas de vent) et de mesurer la
balle du milieu. Pour tout coup entre deux distances, j’aime
taper un club plus long, plus calmement plutôt que de forcer
un club plus court. Cela dépend aussi des conditions, mais
il est préférable de garder du contrôle. Je grippe en fait le
club plus bas et je raccourcis mon swing. Si votre rythme est
le même sur tous vos coups, vous aurez de la régularité, et
c’est le meilleur moyen pour contrôler la distance.
Fer 3 - 191 m
Fer 4 - 183 m
Fer 5 - 172 m
Fer 6 - 161 m
Fer 7 - 149 m
Fer 8 - 137 m
Fer 9 - 127 m
Wedge - 117 m
99
outil pédagogique
Philippe Roux
Le gripmaster :
Head Pro au Garden Golf
de Saint-Germain-lès-Corbeil
Responsable des académies NGF Île-de-France
Ne dégrippez plus au sommet de l’Élan !
Un jeu solide commence par des mains solides
Le gripmaster est un outil très simple. Il est utilisé par les grimpeurs, les tennismen et les golfeurs.
Son premier usage consiste à augmenter la force de vos mains, ce qui vous permettra de mieux
contrôler le grip sans pour autant l’étouffer, mais aussi de mieux réussir certains coups comme
les sorties de rough ! Il existe plusieurs types de résistance pour ce petit ressort. À vous de trouver celle
qui vous convient le mieux. Pour débuter ce travail de musculation spécifique, nous vous conseillons
de commencer par des séries de dix pressions à la suite, puis de passer à des séries plus importantes.
3
Pour regagner en contrôle et également réduire votre overswing, vous devez travailler
de la manière suivante :
Musclez les DEUX cÔtés, mais plutôt le côté gauche :
1
A/ Partez d’une position normale à l’adresse en tenant votre
gripmaster dans une position relâchée de la main gauche
uniquement. Votre pouce gauche doit se situer un peu sur
la droite comme sur une prise de grip classique. L’objectif
de cet exercice est aussi de faire travailler votre côté « faible »,
si vous êtes droitier.
L’utilisation est très intuitive : il vous suffit d’exercer une pression de deux à trois secondes avant de la relâcher. Ces mouvements
sont à renouveler par série de dix pour commencer.
Le gripmaster ne sert pas
uniquement à se muscler
de manière spécifique. Il est
également très utile pour
travailler sur la pression
des mains pendant le swing,
et particulièrement pour les
joueurs qui pourraient perdre
le contrôle de leur club en
dégrippant le club au sommet
de l’élan avec leur main
gauche.
Le fait de dégripper peut avoir
des conséquences négatives
sur le début de la descente
(transition) et bien sûr à
l’impact, notamment, car
il en résulte très souvent un
désarmement des poignets.
100
Nous vous conseillons de faire ce mouvement deux ou trois
fois pour enregistrer les sensations et pouvoir ensuite être
capable de retrouver les mêmes repères club en main.
4
Ne dégrippez plus votre club au sommet de l’élan
2
B/ De cette position vous allez faire votre backswing avec une
particularité : vous allez serrer le gripmaster au maximum
lorsque vous parviendrez en fin de backswing.
C/ Puis, du sommet de l’élan, vous effectuerez votre transition
(reprise d’appui) et votre traversée de balle jusqu’au finish
sans changer la pression de la main.
Conclusion :
N’oubliez jamais que
l’éducation de vos mains
est essentielle dans
l’apprentissage de votre
golf ! En les renforçant et
en contrôlant mieux leur
pression, vous ferez forcément
des progrès notables !
À la suite de ce drill,
votre position de main
ressemblera à cela : la
tendance actuelle chez
les professionnels est
de réduire un peu le
backswing pour gagner
en contrôle et se consacrer
pleinement à la traversée
de la balle.
101
MATéRIEL - Le loft
Texte de Paul Mahé - Photos DR
Faites preuve
d’ouverture
De nombreux amateurs jouent un driver ou des fers trop fermés, parfois à leur insu. Or, ce
qui est bon pour les meilleurs joueurs au monde ne l’est pas pour Monsieur Tout-le-monde,
et le nouveau discours de TaylorMade a le mérite de faire changer notre vision du loft.
Nous devrions tous intégrer le fait qu’une plus grande ouverture – sur les bois, mais aussi
en adoptant des hybrides ou des gap wedges – peut nous aider à mieux scorer.
Sergio Garcia a gagné un degré
d’ouverture et deux tournois
avec le SLDR.
102
TaylorMade a fait son show à Orlando (le plus
grand salon du golf au monde, ndlr). Tout était en
bleu et blanc, avec des panneaux “loft up” (“jouez
plus de loft”) partout et un concours de drive
géant », raconte Vincent Delmas, qui est pro, a été spécialiste de
fitting et distribue actuellement du matériel de golf. Si le
fabricant incite ainsi les joueurs à adopter des bois
à ouverture plus importante, c’est parce que
l’emplacement du centre de gravité de son
modèle phare, le SLDR, est particulier
– plus bas et avancé – et permet
en théorie, et apparemment en
pratique, de le faire. « Après
avoir réalisé des progrès
remarquables dans l’industrie
du golf avec des innovations
technologiques comme les
poids interchangeables, les
faces plus larges, les shafts
ajustables et une conception
aérodynamique améliorée,
nous sommes convaincus
d’avoir déchiffré un nouveau
code dans la recherche d’une
distance accrue. Et cela passe
par le loft », affirme Benoît
Vincent, l’ingénieur en chef
de TaylorMade. Or jouer un
driver trop fermé est l’une des
principales erreurs commises
par les joueurs moyens, et aussi
l’une des plus fréquentes. D’une
manière générale, les golfeurs ont en
effet tendance à choisir une ouverture
trop faible, incitant les fabricants à leur
mentir, et pas seulement par omission
(modèles HT ou High Trajectory). L’ouverture
réelle est souvent supérieure à celle indiquée sur
la tête, même sur les clubs utilisés par les pros.
Le responsable de la conception des clubs chez Nike,
Tom Stites, raconte par exemple qu’il n’avait pas osé
indiquer le loft (11°) sur un driver de Trevor Immelman
de peur qu’il ne le joue pas. « Sur certaines marques comme
Titleist, on n’observe pas de grosses différences, compte tenu
des marges d’erreur propres à la fabrication, mais d’autres
mentent sciemment, en particulier sur leurs modèles dames »,
affirme Jean-Michel Quéva, expert reconnu en « club-making »
qui s’amuse à mesurer le loft de chaque tête qu’il monte. « Dans
80 % des cas, c’est plutôt positif car la plupart des gens manquent
de vitesse et sont beaucoup plus efficaces avec des clubs plus
loftés. Mais parfois, cela pose un problème, par exemple pour
des dames qui n’ont pas de difficulté à lever la balle et qui ne
pourront jouer ni le 12° mesuré à 14°, ni le 10,5° car il produit des
balles trop tendues. Ce serait mieux si on utilisait les appellations
génériques du sur-mesure : high launch, medium launch et low
launch. »
Loft Story ou la débandade organisée
Le discours de TaylorMade va à l’encontre de l’ego d’une
grande partie des golfeurs, mais aussi de la tendance suivie par
l’industrie
103
MATéRIEL - Le loft
du golf depuis des décennies : dans ses livres, Tom Wishon explique en effet
que nous croyons que les clubs de golf modernes vont plus loin que ceux
créés il y a quelques années à cause d’une astuce marketing qu’il appelle
le virus du loft décroissant, qui a nécessité l’invention des hybrides pour
remplacer les longs fers devenus injouables, et l’adoption de gap wedges pour
combler le trou en distance apparu entre le pitching wedge et le sandwedge.
« Chaque année, dans le but de dire que leurs clubs portent la balle plus loin,
les fabricants en réduisent discrètement le loft et augmentent la longueur
de leurs manches », écrit cet ingénieur métallurgiste, diplômé en sciences
et clubmaker des plus grandes légendes du circuit américain. Réjouissons-
swing du moment ou du travail technique entrepris, ils ont un gros défaut :
« Il y a seulement trois têtes sur lesquelles il existe une vraie indépendance
des réglages du loft et de l’angle de face – le R1, le R11 et le R11S –, constate
Jean-Michel Quéva. Sur tous les autres modèles, dès que l’on touche à l’un,
on joue sur l’autre. Les drivers proposés par de nombreuses marques depuis
cinq ans sont open face (faces ouvertes, ndlr) en standard, ce qui peut créer
des trajectoires en fade ou en slice, et quand on les ramène en position square,
le loft change : de 10,5° on passe à 12 ou 13° ». Un driver à ouverture variable
de 10,5 réglé en 12° peut ménager votre fierté vis-à-vis de vos compagnons
de partie, mais attention à la répercussion sur vos trajectoires. Dans ces
conditions, et compte tenu du fait que
peu de joueurs touchent aux réglages
après achat, il paraît d’autant plus
important de les figer avec un technicien
qualifié à l’occasion d’un fitting,
de préférence auparavant…
J’adore la face profonde du SLDR, qui
“
permet de jouer un club plus ouvert. Et
quand vous regardez un club avec plus
de loft, il a l’air plus facile à taper Justin Rose
”
nous du revirement impulsé par TaylorMade car le principal obstacle de
la distance, c’est le manque de hauteur et donc de loft. Une ouverture plus
importante, cela se traduit en effet par une plus grande facilité, une plus
grande tolérance et même une plus grande confiance à l’adresse, qui n’a pas
de prix. « J’adore la face profonde, qui permet de jouer un club plus ouvert. Et
quand vous regardez un club avec plus de loft, il a l’air plus facile à taper »,
explique par exemple Justin Rose, qui est passé d’un driver R1 de 8,75° à un
SLDR de 10,5°. Stewart Cink joue un SLDR de 12°. En principe, les amateurs
devraient donc jouer pour la plupart des clubs encore plus ouverts, y compris
sur les bois de parcours, puisqu’ils ont souvent moins de vitesse et lèvent donc
moins la balle. D’où la sortie d’un modèle de 14° réglable à 15,5°… Mais ce n’est
pas toujours facile à faire accepter : « Visuellement, il faut être à l’aise pour
jouer des lofts plus élevés », ajoute Vincent Delmas, qui a constaté à l’occasion
de nombreux fittings qu’un bois 5 bien porté est souvent plus efficace qu’un
bois 3. « Cela produit des balles très hautes et certains ne supportent pas les
chandelles. » Tous n’ont pas remarqué que plus la tête est fermée, plus l’effet
imprimé à la balle est important, et que les pros généraient maintenant des
balles plus hautes, qui ne roulent plus tellement. Surtout sur le PGA Tour…
« Il faut prendre en compte les chiffres, mais aussi ce que disent les joueurs
et la réalité du terrain, qui est plus compliquée. Il y a des parcours où l’on
peut se permettre de faire monter des bois, d’autres où l’on a au contraire
intérêt à faire rouler la balle, poursuit-il. TaylorMade ne parlait que du gain
en portée, or les conditions climatiques aux États-Unis ne sont pas les mêmes
qu’en Europe. Dans de l’air froid, mieux vaut des balles plus tendues. » Car
en théorie, plus le loft est ouvert, plus on génère de backspin et moins la balle
va rouler…
Des réglages pas si évidents que cela
Le nerf de la guerre, c’est de trouver le bon compromis entre ouverture et
backspin pour obtenir des conditions de lancement idéales tout en tenant
compte des conditions de jeu – terrain et aussi balle. « Il y a de nombreuses
choses qui influencent la façon dont la face de club arrive à l’impact, le loft
dynamique du club : le centrage ; le swing du joueur et notamment l’angle
d’attaque qu’il produit ; les caractéristiques et la qualité du manche. Cette
dernière est d’après lui d’autant plus importante sur des modèles dont le
réglage est modifié par son utilisateur. Si les clubs réglables constituent
a priori une avancée dans la mesure où ils peuvent être ajustés en fonction
des conditions de jeu (loft moins important par grand vent par exemple), du
104
Stephen Gallacher
est devenu le
premier joueur à
conserver son titre
au Dubai Desert
Classic grâce à
un driver 1,5° plus
ouvert que lors
de sa première
victoire.
MATÉRIEL avec
Par Benjamin Cadiou
Titleist NXT Tour
Et si la NXT Tour était tout simplement la meilleure
balle créée par Titleist ? Douce, bon spin autour des
greens, stable sur les mauvais coups, le tout avec un prix
moindre que les mythiques ProV1. La version 2014 est digne
des ses aïeules, avec une nouvelle coque, aérodynamique et
enveloppe. Ces pelotes trois pièces pour joueurs en frôlant
l’index à un chiffre a particulièrement progressé dans les coups
longs, avec un taux de
spin réduit.
Prix :
43 € la douzaine
FootJoy DNA
Le choix de la rédaction. Un look à la fois sportif et classe,
un confort exceptionnel, le tout associé à une réponse
parfaite pendant le swing. Ces DNA sont une réussite
totale. Cuir ChromoSkin, languette et talon ergonomiques,
mais aussi semelle à double densité, ces FootJoy sont tout
simplement inattaquables dans le domaine des souliers
performances. Disponible
en cinq coloris, et en laçage BOA.
Prix : à partir de 219 €
Ping i25
Voici le successeur du i20. Un driver de 460 cc, doté d’une très utile bande
d’alignement sur le dessus de la tête. De la même largeur qu’une balle de
golf, elle aide à l’alignement et au confort visuel. Comme son prédécesseur, le
toucher est très agréable, couplé à un taux de spin idéal. Ce i25 est également
ajustable en loft, de plus ou moins un demi-degré.
Prix : 419 €
Ping Ketsh
Mizuno JPX-EZ
Nike RZN
Nike n’a jusqu’à maintenant jamais été
une référence en termes de balles de golf.
Mais le géant américain met le paquet
depuis trois ans, investissant
plusieurs centaines de milliers de
dollars dans la recherche, pour
ainsi combler les décennies
de retard sur la concurrence.
Premier signe visible de
résultat, avec les quatre
nouvelles RZN. Leur secret réside
dans les différentes couches internes,
s’imbriquant les unes dans les autres.
Testées par grand vent, elles ont
démontré un grand progrès
en stabilité, par rapport au
premier modèle de balles à
noyau en résine.
Prix :
à partir de 39,95 €
Nike VRS Covert 2.0
L’équipementier de Tiger Woods a
trouvé son filon avec les clubs
à cavité. Surprenant sur les
drivers, cet espace libre à
l’arrière de la tête de club
est moins surprenant
sur la série de fers.
Ces nouveaux Covert
sont faciles à jouer,
mais surtout
particulièrement
puissants. Après
explication des
ingénieurs à
la virgule, c’est
l’intégration de la face
NexCor, présente sur
les bois, qui confère
un gain de près de cinq
mètres par rapport à la
concurrence. Pour joueurs
moyens et débutants.
Prix : du 4 au PW
599,95 €
Odyssey Jailbird
Enfin, Mizuno lance son tout
premier driver ajustable !
Le JPX-EZ dispose de huit
réglages intuitifs, par clé. Un
engin à l’inspiration nippone
marquée, puisque habillé
d’un noir mat très sobre et
d’une allure à l’adresse très
ronde et traditionnelle. Un
club pour tout type de niveau,
à un prix très accessible.
Prix : 279 €
Difficile de faire plus stable
que le Jailbird. L’un des
derniers nés d’Odyssey,
marque particulièrement
active en 2014, a un moment
d’inertie maximal grâce aux
masses reculées au maximum.
Doté du système « Double
Versa », ce putteur joue sur
les contrastes blanc/noir pour
améliorer l’alignement de ses
utilisateurs.
Prix : 229 €
Un putter basé sur la tolérance et un moment d’inertie
maximal. La tête du Ketsch est faite d’aluminium, avec
une surface de frappe striée. Des rainures à épaisseurs
variables, censées selon Ping améliorer de 50 % la
consistance de vitesse de balle. Tout est fait pour donner
confiance, y compris les repères d’alignement blanc,
au contraste évident. Également disponible en taille
ajustable, de 31 à 38 pouces.
Prix :
à partir de 219 €
Gant Ping
Sensor Cool
Oui, Ping fait aussi des gants.
Utilisés par Bubba Watson, ils
sont disponibles en version Sport,
Tour et Tech. La version Tour,
celle justement utilisée par le
vainqueur du dernier Northern
Trust, est en cuir cabretta, pour
un contact des plus agréables.
Prix : à partir de 16 €
Callaway SR3
L’offensive Callaway 2014 comprend
également le marché des balles. La
nouvelle SR3 est réservée aux swings
les plus rapides (plus de 105 mph). Ces
Speed Regime donnent des trajectoires
assez basses, dont la stabilité est
assurée par une évolution des alvéoles
HEX. Une 5 pièces très efficace autour
des greens.
Prix : 55 € la douzaine
Cleveland 588 Altitude
Nike Lunarlon Control
106
Pour les avoir longuement testées, on vous assure que les nouvelles Lunarlon
sont d’un confort unique. Destinées à des golfeurs dits « sportifs », ces
nouveautés Nike donnent cette sensation étonnante, une fois enfilées, que l’on
est prêt à courir un marathon. Seulement 240 grammes sur la balance, pour une
stabilité qui n’a pas été du tout sacrifiée. Portées par Rory McIlroy.
Prix : 170 €
Un driver qui n’est pas conçu pour le Tour
et les joueurs aux swings rapides. Avec le
588, les golfeurs du dimanche pourront
taper haut et loin, grâce à des spécificités
technologiques qui leur sont adaptées. Le
centre de gravité est notamment reculé.
Seulement 270 grammes pour une tête de
460cc particulièrement tolérante.
Prix : 299 €
107
VOTRE JEU
DRIVING
LONG JEU
COMMENT
S’ENTRAÎNER
Pierre-Jean
Morice
APPROCHES
Pro au golf des Loges
PUTTING
L’ÉQUILIBRE DES FORCES
Il n’est pas obligatoire d’avoir autant de force dans chacun des bras
pour jouer au golf. Certains joueurs du Tour ont parfois un côté
un peu plus fort et n’ont peut-être jamais pris conscience de cette
particularité. Mais comme vous n’êtes pas a priori un joueur ou
une joueuse du Tour, nous vous recommandons cet exercice afin
d’équilibrer les forces et de bien vous échauffer.
4
3
2
1
RÉPÉTITIONS
SÉQUENCE EN MILIEU FERMÉ
Un 3/4 de backswing
suffit pour cet exercice,
surtout qu’à cet instant
la plupart des golfeurs
ne parvient pas à tenir
le club avec la main
gauche, produisant un
déséquilibre évident.
Vous démarrez à
l’adresse avec les 2
clubs au-dessus du sol
et les mains à la même
hauteur sur le grip.
2
1
Vincent s’installe à trois mètres de
l’entrée du green sur le fairway et sort
une vingtaine de balles puis dispose ses
clubs en espaliers afin de déterminer
quatre zones de point de chute.
Il va successivement envoyer ses
vingt balles avec son pitch dans la zone
1 puis, vingt autres dans la 2 et ainsi de
suite jusqu’à la 4. Le but de cette séquence
est d’automatiser un mouvement dans
des conditions stables, même lie, même
orientation, même club avec beaucoup
de répétitions.
Chercher à
synchroniser le
lancer (des bras) et
l’accompagnement
(du corps) vous
permettra de travailler
cette coordination
indispensable.
LE MAGAZINE DE GOLF INCONTOURNABLE
3
4
Évidemment, l’élan sera proportionnel à la disance à produire : petit élan = petite distance et grand élan = grande
distance. Vincent joue un sandwedge. Les différences d’amplitude sont donc bien visibles.
40
41
Practice N4 1-63.indd 40
11/05/12 20:23:05
LONG JEU
OUI
87
Practice N4 64-116.indd 86
11/05/12 20:45:36
DRIVING
Pro au golf du Beaujolais
APPROCHES
86
11/05/12 20:23:19
Lesly
De Geynst
VOTRE JEU
DRIVING
Practice N4 1-63.indd 41
MES CLEFS
LANCEZ
11/05/12 20:45:55
TECHNIQUE
PUISSANCE ET CONTRÔLE :
PUTTING
Practice N4 64-116.indd 87
La swing sequence.
LA TÊTE DE CLUB
LE championnat national pour TOUS les golfeurs
…sur TOUS les golfs
L’extension des bras peut s’avérer être une image
nécessaire même si, sur le plan technique, ce n’est
pas tout à fait juste. En effet un mètre après l’impact,
le bras gauche est déjà un peu plié. Observez votre
prise d’élan, vous verrez que votre bras droit se plie
progressivement. Il en est de même pour votre bras
gauche après l’impact.
Les clés de la technique pro
avec les plus grands
30 000 joueurs.
600
Sergio Garcia, vainqueur de dix tournois
sur le Tour européen et sept sur le PGA Tour.
golfs*
cartes de score
déclarées*
*homologués ffgolf
*estimation édition 2012
Des exercices pour s’entraîner.
Depuis que je suis passé pro en 1999, mon swing a subi de
légers et subtils changements. Pas de doute, c’est le même
mouvement que celui que je faisais lorsque j’étais amateur,
mais les changements que j’y ai incorporés me permettent
d’être plus régulier qu’auparavant. À travers ces pages, je
vous révélerai comment je raisonne concernant le swing,
et comment le mien a évolué au fil des ans. J’expliquerai
les mouvements clés et les postures qui, je l’espère, vous
mèneront vers une meilleure combinaison de puissance et
de précision depuis le tee. La bonne nouvelle, c’est que ces
deux éléments essentiels sont liés.
Cette image peut donc être nécessaire pour les joueurs
qui ne connaissent pas cette extension dans la frappe.
Nous leur demandons de lancer la tête de club pour
développer vitesse et régularité de contact. Vous saurez
désormais que les images utiles s’éloignent parfois
un peu de l’exactitude technique.
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70
Practice N4 1-63.indd 42
PORTRAIT
Texte de Sébastien Cachard-Berger - Photo Don Emmert/Getty/AFP
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11/05/12 20:40:10
presseMai2012.indd 1
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ÉVASIONS
ACTU / MONDE / HOMMES
RYDER MAN
Practice N4 64-116.indd 70
éVASION
Texte et photos de Roland Machenaud
Bouée de sauvetage d’une Europe à la dérive, puis fer de lance de la révolte, Ian Poulter a offert
au Vieux Continent un nouveau succès en Ryder Cup. Héros de Medinah, l’Anglais figure déjà, à
36 ans, parmi les plus grands joueurs de l’histoire de la compétition.
L
es États-Unis ont déjà une main sur la Cup. Mobilisées par
un appel au patriotisme, les hordes rouges de supporters
américains déferlent sur le parcours de Medinah, prêtes à
célébrer la victoire promise aux troupes de Davis Love III.
À l’aube du dernier jour de la 39e Ryder Cup, les États-Unis mènent
10 à 6 face à l’Europe, et un seul homme semble en mesure
d’empêcher le triomphe américain. Avec trois victoires en double
(mais quasiment à lui seul) lors des deux premiers tours, Ian Poulter
a maintenu le Vieux Continent en vie. Suffisamment pour y croire.
En rêver serait plus exact, tellement l’écart semble insurmontable.
Une fois seulement un tel handicap a été rattrapé, par les ÉtatsUnis en 1999. Poulter y croit pourtant. La rage dans les yeux en
enquillant son cinquième birdie consécutif la veille, face à la paire
Dufner/Johnson, ne laisse aucun doute là-dessus. Homme à battre de
cette dernière journée, l’Anglais est attendu par le public de Chicago.
D’autant plus depuis qu’il s’est permis d’haranguer la foule façon
Bubba Watson avant son départ le samedi. Au moment d’accueillir
Webb Simpson, son adversaire du jour, la foule américaine joue la
carte « déstabilisation ». Les « Major Winners » retentissent dans les
tribunes entourant le départ du premier trou, saluant aussi bien le
vainqueur de l’US Open 2012 que son rival britannique jamais titré
en Grand Chelem. Vaine tentative. « Les supporters lui ont mené la
vie dure, mais ça l’amusait, révélait, admiratif, le capitaine américain
Davis Love III, c’est ce qui fait de lui un grand joueur. » Peut-être le
premier grand joueur bâti pour la Ryder Cup.
80 % DE VICTOIRES EN RYDER CUP
Malgré un joli CV, garni de douze victoires sur le Tour européen dont
deux en WGC, Ian Poulter ne serait pas le joueur inoubliable qu’il est
devenu sans la Ryder Cup. Jamais titré en Majeur, rarement dans le
top 10 mondial (8e en 2010 pour la dernière fois, 5e au mieux), il est
en revanche LE joueur de match play par excellence. Son caractère
offensif, sa rage de vaincre et son mental unique dans le milieu du
golf font de lui un golfeur redoutable sacré à deux reprises dans ces
confrontations directes (WGC Accenture Match Play Championship
2010 et Volvo World Match Play Championship 2011). « J’adore ce
combat où vous avez parfois besoin de fixer votre adversaire droit
dans les yeux. Si les gars veulent me battre, d’accord. Je veux moi
aussi les battre, tout aussi intensément, et je ne vais certainement
pas me dégonfler. »
Amoureux de football et fan d’Arsenal, le bonhomme a fait un essai
à Tottenham à l’âge de 15 ans. Un golfeur hargneux épris de sport
collectif, pas besoin de chercher plus loin, « Poults » est fait pour la
Ryder Cup. Ses statistiques le prouvent : en quinze matches disputés
dans la plus prestigieuse des compétitions par équipes, Poulter en
a remporté douze, pour trois défaites seulement. Parmi les golfeurs
ayant joué au moins autant de matches que lui, il détient tout
simplement le meilleur pourcentage de victoires (80 %). En simple,
son bilan est même de quatre victoires en autant de matches. Fait
intéressant, en quatre Ryder Cup disputées, Poulter n’a jamais
partagé les points, aucun match nul. « Si je descends, je descends en
flammes », commentait-il d’ailleurs. Symptomatique.
LA DIMENSION
« LA RYDER CUP, C’EST MON MAJEUR »
Époustouflant en Ryder Cup, Ian Poulter peine à reproduire la
performance en Majeur. Guerrier en match play, une telle intensité
semble difficile à tenir sur les 72 trous de stroke play d’un Grand
Chelem. « J’ai essayé mais c’est trop épuisant. C’est impossible… »
Avec notamment trois top 10 en 2012 (7e du Masters, 9e du British
Open et 3e de l’US PGA), Poults s’est pourtant déjà approché du
graal individuel. Et à 36 ans, il aura encore de nombreuses occasions
de le faire. Un objectif loin d’être une obsession pour lui : « La Ryder
Cup, c’est peut-être mon Majeur. Et si c’est le cas, ça me va, je suis
un homme heureux. J’ai plus de fierté et de passion en Ryder Cup
que je n’en aurai jamais en Majeur. Je veux en gagner un, ne vous
méprenez pas. J’aimerais tous les gagner. J’en ai déjà été proche et,
qui sait, cette Ryder pourrait être le facteur qui va me permettre d’y
arriver. Mais peu importe si je ne remporte pas d’autre tournoi, ce
dimanche à Medinah aura été le plus grand moment de ma carrière
de golfeur. »
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INTERVIEW
SUPÉRIEURE
HSBC CHAMPIONS
Ian Poulter a remporté le 4 novembre
en Chine le HSBC Champions,
quatrième et dernière étape des
World Golf Championships. Sur
le parcours, Olazabal de Mission
Hills Shenzhen, l’Anglais a signé un
dernier tour splendide en 65 (-7) pour
devancer de deux coups un quatuor
de classe mondiale : le Sud-Africain
Ernie Els, vainqueur du dernier
British Open, et les Américains
Jason Dufner, Scott Piercy et surtout
Phil Mickelson, double lauréat de
l’épreuve en 2007 et 2009. C’est la
seconde victoire en carrière dans
une épreuve estampillée WGC
pour Poulter, après son succès en
2010 dans l’Accenture Match Play
Championship.
C’est surtout le premier succès en
stroke play dans un tournoi de cette
ampleur pour le héros européen
du « Miracle de Medinah » côté
européen. Avant de triompher sur le
parcours dessiné par son capitaine
de la récente Ryder Cup, Poulter
comptait onze victoires sur le circuit
européen, dont la plus prestigieuse –
en stroke play – était celle obtenue au
Volvo Masters en 2004. Remonté au
15e rang du classement mondial et
au 4e de la Race to Dubai, « Poults »
conclura son année 2012 à Dubaï
justement, où aura lieu fin novembre
le DP World Tour Championship, la
grande finale de la saison.
18
Pratice N6 - 1.indd 18
Visites guidées sur
les golfs de rêve en france
et à l’étranger.
POULTER,
LA « CLAUSE POULTER »
Un caractère exceptionnel pour un événement exceptionnel. « Poulter
a créé cette image de lui-même, de ce qu’il est, et il joue avec. C’est
comme un acteur qui rentre dans la peau de son personnage. Il met un
costume et devient ce gars. Et ce gars qu’il a créé est impressionnant
en Ryder Cup. Il ne rate jamais de putts et le fait quand cela compte
vraiment. Il est extraordinaire », confiait Paul McGinley, vicecapitaine de l’équipe européenne. Meilleur pourvoyeur de points
côté européen à Valhalla en 2008 (4) et au Celtic Manor en 2010 (3),
Poulter l’est encore à Medinah cette année. Trois victoires en double
donc, et une en simple malgré un début de parcours compliqué face
à Webb Simpson. Mené de deux trous par l’Américain, et peut-être
piqué au vif par des remarques du public américain, Poulter va une
nouvelle fois renverser la situation pour l’emporter 2 up. Quatre
nouveaux points pour une victoire historique de l’Europe qui lui
doit énormément. « On s’est fait bombarder les deux premiers jours.
Aucun de nos joueurs n’était en forme mais nous étions encore en
course uniquement grâce à Poulter », ajoutait McGinley. Absent des
dix sélectionnés automatiques avant Medinah, l’Anglais était un
choix évident du capitaine José Maria Olazabal. Et dire qu’il aurait
pu manquer cette édition… Il n’en fallait pas plus à Lee Westwood
pour réclamer une « clause Poulter ». « Il faudrait neuf qualifiés
automatiques, deux choix du capitaine… et Poults ! », s’exclamait le
numéro 4 mondial après la victoire européenne.
16/11/12 17:18:44
Un mois après avoir remporté la Ryder Cup
avec l’Europe, mais sans y avoir joué un rôle
essentiel, Peter Hanson a rappelé sa valeur à ses
coéquipiers de Medinah – dix d’entre eux étaient
présents au BMW Masters, ainsi que le capitaine
José Maria Olazabal. Le Suédois, auteur de
quatre tours impressionnants (66, 64, 70 et 67,
-21 au total) a devancé Rory McIlroy (2e), Luke
Donald (3e), Ian Poulter (4e) et Justin Rose (6e)
pour remporter sur le tracé de Lake Malaren
à Shanghai la 6e victoire de sa carrière sur le
circuit européen, de loin la plus importante. À
35 ans, Hanson est désormais 2e de la Race to
Dubai et 19e joueur mondial.
Déjà victorieux trois fois en quatre semaines au mois d’août
(et une 3e place), Kristoffer Broberg a signé fin octobre au
Danemark son quatrième succès de l’année, en six tournois.
Lors de la grande finale en Italie, ce Suédois de 26 ans a tout
fait pour décrocher la place de numéro 1 du Challenge Tour
2012, mais sa 7e place à San Domenico l’a laissé juste derrière
le Norvégien Espen Kofstad. Qu’importe, avec un hallucinant
ratio de quatre victoires en sept tournois, une 3e, une 7e et
une 9e place, Broberg – inconnu au bataillon avant cet été –
est incontestablement la grande sensation de l’année sur la
deuxième division européenne.
CRÉATION D’UN TRAINING CENTER
ET IMPORTANTS TRAVAUX
14
Pratice N6 - 1.indd 14
U
Le golf du Médoc a des ambitions et se donne les moyens de les réaliser.
Ce lieu exceptionnel situé près de Bordeaux, au cœur d’une région vinicole
célèbre dans le monde entier, a déjà reçu la reconnaissance des professionnels
du tourisme de golf grâce à son statut de Leading Golf Resort de France.
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ACTU
APPRENDRE À « JOUER » AU GOLF
et la prise en compte des objectifs de chacun seront au cœur de notre
démarche. Bien sûr, tous les équipements seront à notre disposition :
centres vidéo, fitting, practice sur tapis ou sur herbe avec des positions
qu’on trouve sur le parcours, salles de débriefing, etc. Mais notre
méthodologie se voudra originale : elle aura plusieurs aspects importants.
D’abord, le temps passé sera divisé en trois : un tiers pour le grand
jeu, un tiers pour le petit jeu et un tiers sur le parcours, où l’absence
d’intelligence de jeu est souvent une lacune énorme. Je tiens beaucoup à
l’apprentissage du petit jeu, trop souvent délaissé, alors que tout se joue
au golf dans sur le green et 100 mètres avant. Ensuite, l’entraînement
sera personnalisé : on n’enseigne pas la même chose à des hommes ou
à des femmes qui ont des histoires, une morphologie, des motivations et
des comportements différents. Bref, il est interdit d’imposer tel ou tel
swing. Il n’y a pas deux personnes qui jouent de la même façon ! Enfin,
notre centre ne mettra pas la mécanique au centre du golf, mais le plaisir
et l’optimisation des potentialités physiques et mentales de chacun. Un
retour aux sources, celles qui nous animent aussi bien au Pays basque
qu’en Écosse. Presque une philosophie de vie ! On montrera qu’avec
décontraction et relâchement, on peut y arriver. Les nombreux voyages
que j’ai effectués dans le monde m’ont prouvé que les beaux swings au
practice n’ont pas toujours une suite heureuse sur le parcours. »
Dominique Larretche explique le projet : « Quand on dit “jouer au golf”,
on oublie trop souvent le terme “jouer”. Alors, quand nous enseignerons
comment jouer au golf, nous n’enseignerons pas que le swing. Le plaisir
Rod Whitman, l’un des deux architectes des parcours avec Bill Coore, est
revenu récemment dans le Médoc pour dessiner et « shaper » aussi bien
ne nouvelle étape dans le développement du golf du Médoc a été
décidée par ses propriétaires, messieurs Seydoux et Pélisson,
autour d’une ambition : devenir une référence d’excellence
nationale, voire internationale, dans l’enseignement et
la pratique du golf, en répondant aux standards des grands resorts
français et européens. Les investissements en cours concernent d’abord
l’ouverture en octobre d’un training center et ensuite l’amélioration des
deux parcours déjà exceptionnels ainsi que l’embellissement des aspects
extérieurs.
Forts de leur histoire récente, de leur expertise et de la qualité de leurs
équipes, les responsables du golf du Médoc affichent aujourd’hui des
objectifs clairs et maîtrisés : devenir une destination internationale de
haut niveau pour apprendre le golf et y jouer. Deux personnalités pros de
golf formeront l’ossature du centre d’entraînement : Bernard Pascassio,
qui donnera d’ailleurs son nom à ce training center, et Dominique
Larretche. Les deux Basques de Saint-Jean-de-Luz et Ciboure, qui ont
tous une longue carrière de joueurs internationaux, d’entraîneurs, de
coaches, de commentateurs et d’organisateurs d’événements golfiques,
seront les piliers de ce centre qui se veut tout sauf une académie.
LE GOLF DU MÉDOC
AU TOP EUROPÉEN
LES QUATRE COUPS
DE BROBERG
Propos recueillis par Sébastien Cachard-Berger - Photos AFP
À 29 ans, Nicolas Colsaerts disputait à Chicago sa première Ryder Cup. Un
mois après la victoire historique de l’Europe, le Belge se confiait à Practice.
Souvenirs, objectifs et préparation, tout y passe. Immersion avec le plus
francophone des héros de Medinah.
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MATÉRIEL avec
Practice : Nicolas, plus d’un mois après la Ryder
Cup, on vous en parle encore tous les jours. Vous
ne vous en lassez pas ?
Nicolas Colsaerts : Oh non, je ne m’en lasserai
jamais ! C’est un souvenir tellement fort, tellement
incroyable qu’on peut me le faire revivre souvent, j’en
parlerai toujours avec autant de plaisir.
Y pensez-vous encore beaucoup ?
N. C. : Oui très souvent. Il y a toujours quelqu’un
pour me le rappeler. C’est vrai que c’était une semaine
incroyable, autant pour nous les joueurs que pour les
gens qui la regardaient à la télévision. La Ryder Cup
est un événement très intense, et cette édition était
tellement spéciale qu’elle a marqué l’esprit de pas mal
de monde.
Racontez-nous votre premier départ.
N. C. : On était au practice avec Michel (Vanmeerbeek,
son coach) et je savais que je n’allais pas taper de
drive au 1 parce que je risquais de faire 350 mètres
dans n’importe quelle direction. Et même si la balle
partait au milieu, j’allais avoir un coup de 50 mètres
à jouer pour aller sur le green, ce dont je n’avais pas
trop envie non plus. Donc on est parti sur l’idée du
bois 3, et on était au practice pour trouver un
coup qui allait marcher au 1. On avait trouvé
et puis, en fait, quand tu arrives au départ
du 1, tu fais juste ce que tu peux. Il y a tout
qui tremble. Tu as les mains qui tremblent,
les genoux qui claquent, tu penses que tu vas
rater ta balle, que tu vas faire 25 mètres. Et
puis, au-dessus de la balle, je la voyais pas
nette, elle était floue. Finalement tu te dis
« faut y aller, faut y aller », et c’est parti. Tu
fermes les yeux et tu fais ce que tu peux. Elle
est partie assez vite, plein milieu de piste. Je
dois mettre un bois 3 de 270 mètres à mon
avis, c’était nickel. Mais c’est vrai que si tu
commences au 1 et que tu fais un coup à la
c… et que le public américain te hue, tu peux passer
une longue journée.
j’allais gérer l’événement. C’était une partie importante
pour moi. Tu joues ta première partie et si tu passes un
petit peu à côté, tout d’un coup ta semaine peut paraître
très longue. Tu peux te retrouver complètement
effacé. La façon dont j’ai géré cette première partie
m’a complètement lancé. Quelque part, en contribuant
d’entrée à ce que l’équipe européenne garde la tête audessus de l’eau, cela m’a aussi un petit peu rassuré par
rapport au choix du capitaine Olazabal de m’avoir pris
comme wild card. Parce que si on prend 4-0 le premier
après-midi, tout le monde prend un coup au moral.
Donc c’est vrai que réussir à faire une première partie
incroyable comme ça, aller choper un point contre une
paire qui a quand même assez bien fonctionné dans les
Ryder Cup précédentes, c’était pour moi la meilleure
façon de rentrer dans cette semaine. Je suis assez
fier de ce point le premier jour et de comment ça s’est
passé.
Les grands tournois.
QUAND JE VOIS GARCIA
“
SUR LE GREEN DU 15 QUI
REGARDE WESTWOOD, ME
MONTRE DE LA TÊTE ET QUI
FAIT « J’ADORE CE TYPE... »
NICOLAS
COLSAERTS
Lors de cette première partie, en quatre balles,
vous avez battu la paire Woods/Stricker après un
parcours incroyable (huit birdies et un eagle pour
un -10 personnel). Comment l’avez-vous vécue ?
N. C. : C’est difficile à expliquer. C’était mon premier
match de Ryder Cup, je ne savais pas trop comment
« J’AI ENCORE LA CHAIR DE POULE
EN Y REPENSANT »
22
Pratice N6 - 1.indd 22
”
sur le green du 15 qui regarde Westwood, me montre
de la tête et qui fait « j’adore ce type », que Donald
vient chez moi le soir pendant que je dîne et me dit « ça
va, tu t’es amusé ? » avec un grand sourire… Ce sont
des types qui ont quand même une sacrée carrière,
et leur façon de venir chez moi pour me féliciter était
ultra sympathique. Je voyais qu’ils étaient fiers qu’un
des jeunes de l’aventure ait réussi à tirer son épingle
du jeu dès sa première partie.
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20%
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Annoncé comme un monstre de longueur,
le bois de parcours RocketBallz est
effectivement
une réussite. Avec un maximum de poids
situé dans le bas et l’arrière de la tête,
ce dernier-né de TaylorMade aide à améliorer
sa vitesse de swing. Des joueurs
du Tour, comme Sergio Garcia ou Jason
Day, ont ainsi annoncé un gain de distance
supérieur à 10 mètres.
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Des interviews de joueurs,
des portraits de pros.
Comment ont réagi vos coéquipiers après cette
partie ?
N. C. : Quand je suis rentré à l’hôtel le soir après cette
partie, la majorité de l’équipe est venue me féliciter.
Les joueurs avaient un regard différent sur moi par
rapport au début de la semaine. Quand je vois Garcia
Le magazine officiel
HANSON
DANS LA LUMIÈRE
SELECT
Nouvelle ligne de Scotty Cameron, les Select.
Douze modèles au total, dont deux longs (Big Sur
aluminium, Big Sur S), aux têtes usinées dans
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Masters par Bubba Watson, sera disponible
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SAC DE PRO
Texte de Paul Mahé, photos DR
On ne change pas
une équipe qui gagne
Je ne suis pas un grand fan de matériel », résume
Raphaël Jacquelin. L’exemple le plus flagrant
est son putter, qu’il utilise depuis six ans.
« C’est l’une des premières têtes blanches de la
marque, il est assez lourd en tête et il est réglé
en standard, mais il n’a rien de spécial, poursuit-il. Je me sens
bien avec et j’aurais du mal à changer maintenant. » Il n’a pas
non plus adopté les derniers modèles de wedges de TaylorMade.
« Le modèle ATV ne me convient pas parce que je trouve la semelle
trop épaisse. En plus, avec le système de faces interchangeables,
je ne suis pas obligé de changer de clubs. » Raphaël Jacquelin
n’est pas plus pressé que cela d’utiliser la nouvelle version des
fers Tour Preferred. Il ne teste et ne change pas non plus trop
de manches, préférant ceux comme le Graffaloy Blue White
avec peu de torque, synonyme de stabilité. « J’aime bien savoir
que quand je fais un push, la balle ne va pas finir en pushdraw. » Et s’il a troqué ses Rescues pour des hybrides Adams,
c’est suite au rachat de la marque par TaylorMade. Il en utilise
un en permanence, un autre pour remplacer son fer 3 quand
le rough est très épais. « Je change très peu de clubs en dehors
du driver parce qu’il y a de vraies innovations et parce que j’en
change facilement », précise le fan de l’Olympique Lyonnais.
Encore plus facilement avec le SLDR, qui lui a permis comme
aux autres joueurs sous contrat avec la marque d’augmenter le
loft d’un degré minimum. « Ce club donne moins de backspin
à la balle, donc on a besoin de la lever plus pour qu’elle reste
en l’air. Du coup, il est plus facile à contrôler en direction et
on garde la même trajectoire. En plus, la balle part 2 à 3 miles
plus vite d’après le TrackMan (launch monitor, ndlr), ce qui se
traduit par un gain de 6 à 12 mètres. » Il ne fréquente pas le
camion du Tour aussi assidument que son copain Christian
Cévaër ne le faisait, se contentant de faire changer ses grips
deux fois dans l’année et de faire vérifier « de temps en temps »
que les lofts et lies de ses clubs n’ont pas bougé. Le Lyonnais
s’estime cependant bien loti avec une marque « très performante
et dynamique, qui cherche en permanence à innover ». Et qui
fabrique de tout, souligne-t-il : s’il ne porte pas de vêtements
Adidas car fidèle à Lacoste, il utilise leurs dernières chaussures
Adizero, « très légères et beaucoup plus stables avec un
crampon supplémentaire au milieu du pied pour une meilleure
adhérence », des gants TaylorMade et leur nouvelle balle, qui
bénéficie d’après lui de « plus de douceur et de contrôle encore à
moins de 100 mètres », toujours marquée du chiffre 69. Rien de
particulier en dehors de cela si ce n’est que le Suisse d’adoption
ne prend jamais le départ sans avoir dans son sac… un couteau
suisse ! « Ça sert à plein de choses », se justifie-t-il…
110
Son matériel
Driver TaylorMade SLDR en 9,5°
Bois 3 TaylorMade SLDR en 14,5°
Hybrides Adams Pro Mini 18° et 21°
Fers TaylorMade Tour Preferred MC
Wedges TaylorMade xFT TP en 52° et 58°
Putter Rossa Maranello Ghost
Balles TaylorMade Tour Preferred X
Gants TaylorMade Tour Preferred
Chaussures Adidas Adizero One
Ses distances
Driver : 255 mètres au pitch
Bois 3 : 220 sur le fairway,
235 mètres sur tee (toujours au pitch)
Hybride 18° : 210 mètres sur le fairway, 220 sur tee
Fer 3 ou hybride 21° : 195 mètres
Fer 4 : 185 mètres
Fer 5 : 175 mètres
Fer 6 : 165 mètres
Fer 7 : 155 mètres
Fer 8 : 143 mètres
Fer 9 : 130 mètres
Pitching wedge : 120 mètres
Gap wedge (52°) : 105 mètres
Sand wedge (58°) : 90 mètres
111
TECHNIQUE
Eric Grangeot
Pro au golf de Guérande
Transférer
n’est pas
translater
Cet exercice s’adresse aux joueurs ayant
une action exagérée et/ou prématurée du bas
du corps. Nous utiliserons une demi-balle
ou une balle entière, mais qui sera enterrée
pour moitié dans le sol. Celle-ci sera placée
sous le coussinet du petit doigt du pied
gauche. Ce positionnement vous empêchera
de vous projeter trop vite sur votre pied
gauche et permettra ainsi à la balle de
décoller avec le bon angle. Grâce à cet
éducatif, vous pourrez libérer sans retenue
vos bras vers l’objectif et éliminez dans
le même temps tous les coups en pull.
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TECHNIQUE
DU 3 AU 6 SEPTEMBRE 2014
Yan Massonnat
GOLF NATIONAL I SAINT-QUENTIN-EN-YVELINES
STADE FRANÇAIS I COURSON
Pro au golf Château de Preisch
Le full swIng
Bonne position
des mains à
l’adresse.
Pour gagner de la distance, vous avez besoin de vitesse et d’un
bon contact. La vitesse du club est dépendante de la séquence
du downswing : hanche/épaule/mains. Une bonne séquence
aide à trouver le bon plan de swing et peut éviter de jouer pardessus (fonctionnement en pull). Je vous propose de visualiser
le plan grâce au cerceau et de vous entraîner avec.
Position très juste
au sommet du swing.
PARTICIPEZ À UNE ALLIANCE
EXCEPTIONNELLE AVEC VOTRE PRO
Tarif 1250€ par amateur
Position idéale à l’impact.
Retour « par-dessus » provoquant un
chemin de club extérieur/intérieur.
Inscriptions et renseignements
Partenaires officiels
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+33 (0)1 71 49 70 45 / [email protected]
Avec le soutien de
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