CONSERVATOIRE NATIONAL DES ARTS ET METIERS

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CONSERVATOIRE NATIONAL DES ARTS ET METIERS
Témoignages :
Stéphanie, 23 ans, titulaire du diplôme Chargé d’information, d’accueil et d’orientation en
intervention sociale, en poste à l’Agence locale pour l’emploi, Paris XVIIe
« Après un bac littéraire, j’ai commencé Arts du spectacle à la fac et puis un BTS tourisme, que je
n’ai pas validé car il fallait que je me mette à travailler pour gagner ma vie. Cette formation, c’était
l’occasion de travailler dans le social tout en validant un diplôme bac+ 2, financé par l’employeur.
Pour moi, c’était une chance de rattrapage, une chance d’aller enfin jusqu’au bout d’une
formation.
Le test d’embauche, c’était déjà une mise en situation, pour évaluer nos capacités d’organisation.
J’ai réussi et j’ai été recrutée dans l’ALE du XVIIe.
Le contrat prévoyait qu’on travaille à 80 % en agence et qu’on se forme trois jours toutes les deux
semaines dans les locaux du Cnam.
Ce qui est intéressant dans cette formule en alternance, c’est qu’on acquiert un regard nouveau
sur le métier qu’on exerce. Notamment par rapport à nos collègues. Si on a moins d’expérience
en recrutement, on apporte grâce aux cours, un regard différent sur les problématiques sociales et
on dispose d’un bagage pour répondre mieux aux problématiques familiales, financières ou
autres…
La partie des cours en FOAD, c’était moins évident qu’en présentiel mais on a toujours eu des
profs très disponibles par le chat ou au téléphone, et finalement, c’était l’occasion de développer
son autonomie, surtout pour les moins jeunes du cours, pour qui ce diplôme était un challenge.
Le groupe a été très porteur, on était tous très motivés.
J’ai trouvé le mode d’évaluation vraiment utile. Par exemple, dans mon cas, ce qui était à l’origine
une simulation de récolte d’informations, est devenu un mini intranet. J’ai dû également mener
des enquêtes au sein de notre agence.
Aujourd’hui, j’ai mon diplôme bac+2, et je suis en CDI, comme l’Anpe s’y était engagée. Moi qui
avais toujours eu du mal à me concentrer dans mes études, le fait de mener de front théorie et
pratique a été stimulant, a donné du sens à mon métier.
Ce que je garde de très positif, c’est la dynamique de groupe. Des relations qui vont durer.
D’ailleurs, avec quelques collègues, on a envie de continuer avec la troisième année5. Cette fois,
sur notre temps de loisir. »
David, 25 ans, titulaire du diplôme Chargé d’information, d’accueil et d’orientation en
intervention sociale, en poste à l’ANPE, unité spécialisée Hôtellerie et restauration, Paris XIXe
« Après mon bac ES, j’ai commencé un BTS en communication, en alternance mais je ne l’ai pas
validé. Pour des raisons personnelles, je devais gagner ma vie et je suis entré à 18 ans à l’ANPE.
J’y ai travaillé quatre ans. C’est mon chef à la Direction régionale, qui m’a poussé à passer ce
concours. Ça me permettait de valider enfin un bac + 2, de stabiliser ma situation à l’ANPE, tout
en continuant à travailler dans le social parce que ce que j’aime, c’est aider les personnes en
difficulté.
Je ne regrette pas même si cela a été dur d’avoir eu à rendre les dossiers tous les deux mois, en
plus du travail en agence. Dur aussi de vivre avec un salaire réduit (900 euros par mois) de
décembre 2006 à octobre 2008.
Au début, nous avons appris des choses très générales et plus l’année avançait, plus, on se
rapprochait de notre travail en agence. Les enquêtes sociologiques sont très utiles pour analyser
5
Coordonateur de projet collectif en insertion.
notre public, le monde spécialisé de l’hôtellerie en ce qui me concerne. Les cours de négociation,
de communication et de gestion des conflits, je m’en sers tous les jours car on a un public, les
demandeurs d’emploi, qui peut être agressif, déçu moralement.
Au final, cette formation a été très bénéfique à plusieurs niveaux : elle m’a appris un langage plus
pro. Elle m’a aussi appris à savoir chercher les informations, par exemple les organismes
spécialisés, pour pouvoir orienter les gens. Enfin, elle m’a appris à faire la distinction entre les
publics. Je sais prendre du recul par rapport à mon travail quotidien. En plus, c’est une véritable
opération de promotion sociale.
Ah bon, il y a une troisième année ? »
Ingrid, 36 ans, titulaire du diplôme Chargé d’information, d’accueil et d’orientation en
intervention sociale en poste à l’ANPE, l’Agence locale pour l’emploi de Talence, Communauté
urbaine de Bordeaux (Gironde).
« Étudiante, je n’avais pas validé mon Deug de sociologie parce qu’à l’époque, j’avais commencé à
travailler comme télé-conseillère pour payer mes études et ils m’avaient rapidement proposé un
emploi à plein temps. J’ai progressé dans la structure où je suis restée neuf ans en passant de chef
d’équipe à consultante, puis formatrice, puis enfin, j’ai conçu et vendu des formations. Ensuite,
j’ai travaillé dans une entreprise de communication, puis dans un théâtre et enfin en CDD dans
une mutuelle. À la fin du CDD, j’ai fait un bilan de compétence et un atelier à l’ANPE et c’est là
où j’ai entendu parler du concours.
En Aquitaine, nous étions 300 candidats, il y avait 12 postes. Ce qui m’a motivée, c’était d’abord
la formation diplômante. Ensuite, la promesse d’embauche, notamment à Talence, dans cette
agence spécialisée dans la formation, qui me permettrait de valoriser mon expérience passée. Je
voulais retravailler dans ce domaine, dans une relation de service avec les entreprises et les
demandeurs d’emploi.
Financièrement, c’était dur de tenir deux ans avec 80 % du salaire de conseiller, surtout quand on
a une famille à charge. Si la formation est prise en charge par l’employeur, le temps de formation
n’est pas rémunéré.
C’est parfois difficile aussi de concilier trois emplois du temps : le temps professionnel, le temps
personnel et les cours. Il y a beaucoup de devoirs, 14 UE à valider, un mémoire et un rapport de
stage à produire. Et il faut avoir la moyenne partout !
Mais c’est très stimulant. J’ai beaucoup apprécié la formation du Cnam car elle était dense et de
haut niveau, mais bien séquencée dans le temps. Avec une première année de culture générale,
d’approche des concepts et des méthodes de travail et une seconde année plus axée sur le terrain,
les pratiques professionnelles. La FOAD ? C’est intéressant aussi, ça permet un travail plus
personnel. Sauf dans les matières théoriques où on a besoin d’un retour. En général, on a pu
beaucoup échanger par chat, mail, forum. On a même présenté notre premier rapport en
vidéoconférence nationale.
Pour moi, la tutrice dans mon agence et la coordinatrice du Cnam Aquitaine ont joué un rôle
fondamental d’accompagnement et même de soutien.
Aujourd’hui, je suis satisfaite, je me sens confiante dans mon métier. Je suis en CDI avec une
période d’essai de six mois, à l’issue desquels le chef d’agence devra juger de mes pratiques
professionnelles et de la qualité de mes services. Si ça marche, L’ANPE va valider mon
ancienneté. Cette formation, c’est un pari pour son avenir. C’est aussi un investissement que
l’ANPE fait sur vous. Ça vaut la peine. »

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