18 août 2015 : DNA – Dernières notes de jazz
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18 août 2015 : DNA – Dernières notes de jazz
RÉGION MARDI18AOÛT2015 P 15 COLMAR 68e Foire aux vins d’Alsace SAINTE-MARIE-AUX-MINES Festival aux chandelles Lueurs classiques et intimes Missionaccomplie La 68e édition de la Foire aux vins enregistre un excellent taux de fréquentation avec 278 658 visiteurs. Deuxième meilleure performance depuis sa création. L’ÉDITION 2016 SUR ONZE JOURS Les musiciens américains du Fine Arts Quartet seront au festival aux chandelles jeudi 20 août. DR A Sainte-Marie-aux-Mines, le festival aux chandelles entretient la flamme de la musique classique chaque été en l’église Saint-Pierresur-l’Hâte, lieu intimiste s’il en est ! LES AMATEURS de musique classique ne s’y trompent pas. Les dates des concerts du festival aux chandelles programmées à la fin août sont précieusement notées dans leur agenda. Organisés en l’église Saint-Pierre-sur-l’Hâte, les concerts ont lieu à la lueur des chandelles offrant à ce lieu intimiste une atmosphère romantique. Une programmation exigeante Quant à la programmation, les passionnés ne s’y trompent guère non plus. Renée Kuhn, présidente de l’association Art et Musique, et Miklos Schön, directeur artistique, mettent un point d’honneur à satisfaire les oreilles les plus exigeantes. Cette nouvelle édition ne déroge pas à la règle. Les Américains du Fine Arts Quartet auront l’honneur de cette première soirée estivale jeudi 20 août en proposant une programmation autour d’œuvres de Haydn, Debussy et Schumann. Le lendemain, place à un duo féminin. Violaine Cochard au clavecin et Stéphanie-Marie Degand interpréteront des pièces de Duphly, Couperin, Mondonville, Rameau et Leclair. Habitué du festival, le trio Vuillaume devrait surprendre l’auditoire non seulement avec du Schubert mais aussi et surtout avec une transposition des variations Goldberg, œuvre initialement écrite pour du piano. Jeudi 27 août, un trio composé du violoniste Olivier Charlier, de la violoncelliste Sung Won Yang et du pianiste Emannuel Strosser se retrouvera autour de créations de Beethoven. Autre habitué des lieux, le pianiste Jean-Marc Luisada, accompagné du flutiste Philippe Bernold, offriront une soirée autour de Poulenc, Franck, Chopin et Prokofiev le vendredi 28 août. Changement de dernière minute dans le cadre du concert « Nouveaux talents » le samedi 29 août, Tanguy de Williencourt remplace Jonathan Fournel. Ce dernier participe au concours international Clara Haskil à Vevey en Suisse à la même date. « Ce n’est que partie remise car Jonathan viendra jouer dans le cadre de l’Ajam au théâtre municipal de Sainte-Marieaux-Mines en avril 2016 », souligne Renée Kuhn. Le pianiste Tanguy de Williencourt jouera du Wagner, Beethoven, Bach et Liszt en clôture du festival aux chandelles. V.M. Q Festival du 20 au 29 août. Tous les concerts débutent à 20h45. Prix des places : catégorie I : 25€, catégorie II : 20€, Catégorie III 10€. Taxe de location : 1€ par place. Catégorie I et II : tarif réduit à partir de trois concerts et pour détenteurs de carte « Art et musique », Ajam, Ircos, Cezam, Accent 4, cercle Richard-Wagner. tarif spécial pour la carte jeune vitaculture. Réservations des billets auprès de l’office du tourisme en Val d’argent au 86 rue wilson Sainte-Marie-auxMines. ✆03.89.58.80.50. Courriel : [email protected]. Caisse du soir à partir de 20h. CINÉMA Tournage l’an dernier en Alsace Keeper distingué au festival de Locarno Keeper a été primé au Festival international du film de Locarno qui s’est tenu du 5 au 15 août. Le premier longmétrage du réalisateur belge Guillaume Senez a été soutenu par la Région Alsace et post-produit par la société Seppia, implantée à Strasbourg. « Keeper » a été récompensé par le Label Europa Cinemas, qui vise à accroître la promotion, la circulation et la durée d’exposition des films européens. Le tournage s’est déroulé en 2014, en partie en Alsace, notamment au Racing Club Strasbourg Alsace. Huit techniciens, quatre comédiens et TTE-RTE 05 60 figurants locaux ainsi qu’une équipe de post-production ont été mobilisés pour la réalisation de ce film, « qui a généré plus de 120 000 € de retombées économiques » précise-t-on au conseil régional. Le film parle de deux adolescents de 15 ans, Maxime et Mélanie qui découvre qu’elle est enceinte. Au casting se distinguent l’acteur suisse Kacey Mottet Klein (L’enfant d’en haut, Une mère,…), Galatea Bellugi (Elle ne pleure pas, elle chante,…), Catherine Salée, Laetitia Dosch et Sam Louwyck. La sortie nationale du film est prévue en janvier 2016. Le nouveau visuel avec l’ambassadrice Delphine Wespiser. DR Le hall 6 a été l’un des plus fréquentés, comme chaque année. L es chiffres ont parlé pour les organisateurs de la Foire aux vins d’Alsace qui ont dressé le bilan de cette 68e édition, hier. Les traits tirés, les visages marqués, les yeux parfois juste entrouverts de l’équipe organisatrice de la Foire aux vins reflètent les dix jours passés non-stop pour que tout se déroule au mieux. « Malgré les bourrasques de vent, l’orage, la pluie et la canicule, nous avons réussi à rattraper tout cela », souligne Christiane Roth, présidente de Colmar-expo. Avec 278 658 visiteurs au compteur, la mission est remplie, même si les organisateurs insistent sur le fait de ne pas courir après les chiffres. Parmi ceux qui ont passé les barrières d’entrée, 203 106 sont venus PHOTO DNA – JULIEN KAUFFMANN pour la foire et 75 552 pour le festival. Des spectateurs dont le nombre est un peu en retrait par rapport aux années précédentes. « Cela s’explique notamment par l’impact de la soirée Foresti dont la jauge était volontairement limitée à 6 000 personnes », précise Christophe Crupi, directeur des foires et salons. À l’inverse, la journée la plus fréquentée a été celle du vendredi 14 août avec 38 500 visiteurs. Entre l’avantage d’une veille de jour férié et le chassé-croisé des spectateurs de M Pokora et de la Nuit Blanche, les allées étaient noires de monde, une vraie fourmilière. Une belle vitrine Une foule qui n’a pas causé trop de soucis. « Nous avons beaucoup travaillé sur la sécurité pour cette édition, rappelle Christophe Crupi. Vingt-six évacuations ont été enregistrées par la Croix-Rouge. Ses bénévoles ont également procédé à 530 interventions. Un nombre en légère augmentation, notamment à cause de la chaleur. » Et le directeur d’ajouter : « Les navettes sont devenues payantes cette année car nous avons fait appel à des vigiles. Une solution qui a été efficace puisqu’aucun incident n’a été relevé. » Christophe Crupi se réjouit par ailleurs du succès d’une autre nouveauté, la mise en place des gobelets Ecocup avec leur système de consigne : « Les exposants avaient des craintes, mais ont finalement accepté le concept. Il sera donc reconduit et nous allons tenter de l’étendre L’édition 2016 de la Foire aux vins d’Alsace se déroulera du 5 au 15 août, soit une journée de plus que cette année, grâce à un week-end prolongé, le 15 août tombant un lundi. Delphine Wespiser entamera la dernière année de son mandat d’ambassadrice, sous le signe du rose. aux stands des viticulteurs. » Pour les exposants, la satisfaction était variable. « Les nouveaux ont été agréablement surpris par la fréquentation, mais aussi désagréablement par le bruit, souligne Christiane Roth. Mais ce bruit est la preuve que la Foire aux vins est une fête qui vit ». « La Foire est avant tout une bonne vitrine pour les 348 exposants qui y ont participé », considère Christophe Crupi. AUDREY NOWAZYK R LA PETITE-PIERRE Festival Au grès du jazz Dernières notes de jazz DHAFER YOUSSEF, JAZZ MYSTIQUE Le 13e festival Au grès du jazz s’est achevé dimanche soir à La Petite-Pierre avec un concert de Dhafer Youssef. Bilan excellent pour la nouvelle équipe du festival. DOUZE MILLE SPECTATEURS au festival in, 17 000 en tout. Les chiffres sont les mêmes que l’an dernier, avec pourtant un concert en moins. Valentine Wurtz, nouvelle programmatrice du festival, s’avoue « fatiguée, mais heureuse », et n’hésiterait pas à rempiler l’an prochain, toujours avec Alexandre von Arx. « Notre public est désormais constitué, prêt à nous faire confiance » Si cette programmation ne comptait pas d’artistes dits « grand public », c’est un choix assumé. « Notre public est désormais constitué, prêt à nous faire confiance. Il n’a plus besoin de concerts d’appels pour s’intéresser à nous. Le simple nom de Kyle Eastwood a attiré beaucoup de gens, mais cela nous a surpris, car sa musique reste très jazz. » Plusieurs artistes ont souligné la qualité d’écoute du public de La Petite-Pierre, notamment Gary Peacock et Archie Shepp, qui aurait affirmé que c’était l’un de ses meilleurs concerts. Pour Valentine Wurtz, les deux artis- Dhafer Youssef ne cesse de mêler les genres. PHOTO DNA – DAVID WOHLFAHRT tes, ainsi que Note Forget au musée Lalique et Julia Sarr, étaient les moments forts du festival. Le festival a maintenu, chose rare, tous les concerts en extérieur. Les nouveautés, la projection de films éclairant les concerts, les animations musicales accompagnées de tartes flambées en fin de soirée, ont permis à la buvette tenue par l’association Au grès du jazz de doubler son chiffre. Son président, Frédéric Mul- ler, assure que le bilan financier du festival est remarquable. Sur 240 000 euros en tout, dont 147 600 pour la partie artistique, les trois quarts sont épongés par la billetterie, un score exceptionnel pour un festival. Les subventions privées et publiques ont comblé le reste. S’il retient Note Forget, Chucho Valdés, Dhafer Youssef qu’il attendait depuis le début, il souligne surtout le bilan humain et le défi de l’extension de scène en der- Les premières notes qui sortent de la gorge de Dhafer Youssef sont graves. Ce sera le premier pied de nez du chanteur et oudiste tunisien, connu pour ses aigus profonds, et pas le dernier. « Sweet Blasphemy », extrait de son dernier album, est un peu comme lui, un accord improbable entre mystique et terrestre, à travers un hommage à l’ivresse. Issu d’une lignée de muezzins, initié par son grand-père aux mélopées coraniques, Dhafer Youssef s’inspire de la tradition orientale soufie. Mais depuis qu’il a découvert en Autriche le jazz, le rock, et les sons électroniques, il n’a de cesse de mêler les genres, l’ancestral et le moderne, livrant un jazz rythmé, dansé, visuel. Son oud a souffert du froid dimanche soir, mais cela n’a pas empêché la formation d’assurer une fin de festival de haute voltige. Chef d’orchestre de son quartet, indiquant d’un geste aux musiciens quand le suivre, il sait aussi se mettre en retrait pour les laisser briller. Le batteur Ferenc Nemeth surtout a su tirer son épingle du jeu. nière minute pour les 17 musiciens d’Archie Shepp. « La nouvelle équipe est devenue une famille, de belles initiatives ont été prises. » MARIE GERHARDY R