Initiation a l`anthropologie economique : resume de cours
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Initiation a l`anthropologie economique : resume de cours
- 1C Archimer, archive institutionnelle de l’Ifremer E S D 2 me Année : cours de M.Jacques WEBER 1988-1989 INITIATION A L'ANTHROPOLOGIE ECONOMIQUE RESUME DE COURS Le présent document ne constitue que le résumé du cours d'initiation à l'anthropologie économique. Il se limite d l'exposé des définitions et raisonnements essentiels; sauf dans l'introduction, il ne reprend que quelques uns des exemples présentés oralement pendant l'année. Il ne saurait donc remplacer la présence au cours. INTRODUCTION STRUCTURES SOCIALES ET APPROCHE QUANTITATIVE p cours propose d'anthropologie économique d'examiner des notions ou des faits dont l' "évidence" supposée onduit à les étudier- de prés, sous un angle peu fami 1 I er a.u::< économistes ou aux stati aticieris. Les problèmes de définition du "ménage" dans de s l i eux oa il existe ste de formes variées d'orq_anisati on fami 1 ia.le i 1 1 ustre besoin de des données le "qualification" q uan t i tat i y es préalablement a la mise e n oeuvre des méthodes Pour nous économiques et statistiques. permettre de 1 a nature des plain-pied dans d'entrer questions pou r lesquelles l'approche an thropologique peut enric h i r l'approche économique, nou s examinerons une série d'exemples permettant d' in rc'du ire les bases du cours. Les exemples choisis ont trait aux questions de mesures (1); •à. l'écart qui peut séparer les logiques de la rationalité des projets de dével oppement paxsannes (om); pour terminer par l'examen de quelques idées reçues en économie du développement (3) . Le 1.- Mesures de la réalité Lorsque nous mesurons des grandeurs économiques, nous exister des puisse qu' i 1 ssornrne_ conduits a. supposer vraies: un métre ou un kiloor.amme mesures objectives, longueur et poids bien sont des mesures "vraies" de "réels". F'ar•ceqIJe nous polJvon-. admettre cette "vérité" d e la mesure pour des quantités physiques, nous en déduisons spontanément que cette "vérité" de la mesure vaut pour la quantification de grandeurs économiques. Cr, les orandeur's te l l es que production, eccnc'm i que s. revenu, Coût, ont un fort contenu social qui peut amener l'observateur a mesurer- autre chose que ce qu'I1 croyait: nous rfi?_.urrins peut-étr'e moins la r'éa.l I tN que 1. i dée que nous nous faisons -Eons de ce l l e -c i de la mesure à l' "échec" d'un projet: production par hectare et production par planteur. L'exemple est emprunté aux 2API du Centre-Sud Cameroun, projet de développement de la production cac•ao/6r'e, dans les années soixante dix. -1 év-al uat i on ex ante du projet table sur de -c r'endement s cacaoyers de 3_0 kg /ha dans la zone ,_oncernée; le projet aura pou r objectif de doubler ces reridemerits. en 5 ans a - l' i ssue des 5 ans, le rendement _'établ i t aux environs de 400 Kg/ha. Il est fait un constat d'échec du projet. L'évaluation de départ était établ i e a partir de "carres de densité" "p mis en lace danss l e =_. ca cao_er-e ^^ _.; or, 1es carrés de densité mesurent le rendement de s arbre a l'hectare, non ce l u i des planteurs. En prenant pour base la productivité des arbres , les éval uateurs faisaient implicitement 1'h>-pûthe_.e que toute 1a production était récol tée . . . qui ce n'était pas le cas. Des évaluations menées par ailleurs montraient que le rendement des planteurs (production par planteur rapportée et sa surface en c.- c.e_oyér'e 1 , _' r- tabl I _. a i t aux environs rcon s• de Kg /ha.. De plus, si l'évaluation du projet e>; ante était établie a partir de carrés de densité, les évaluations en cours et a l'issue du projet étaient obtenues par division de production la totale de les surfaces la zone par plantées: c'est a dire le rendement des. planteurs, non des- arbres. - En comparant le rendement des Planteurs au départ et a l'issue du projet, on pouvait observer une progression de 22..^ 225 F;q/ha n 400 1• g/ha. En comparant des grardeur'=. comparables (rendement des planteurs), le jugement porté sur le projet n' Ctai t plus cel u i d'un échec: le projet au moins obtenu avait que toute 1 e. de'_. planteurs soi t production récoltée et ceci '_.e tradu i sai t bien par un aua.:si - doublement de la production de 1a. zone... Hais pourquoi les planteurs ne récoltent pas tout? - les lois foncier•es declarant vacantes les. expl oi tées non terres j nc i ter•erit planteurs a les leur maté r i a.l i _ser appropriation des fc'nc j Cre par • plantations triés étendues de cacao, trop étendues pour entièrement récoltables. - la production ne répond pas A un souci de 3aximis.a.tion du revenu. mais découle d'une anticipation d2 dépenses l'année suivante. Les cours au de rendements par planteur fluctuaient d'une année sur l'autre, et d'un selon a l'autre, planteur qu'une construction, un mariage ou une dépense importante était prévue. Le même planteur pouvait sortir de ses plantations, 125 K ' ha. une année et ?Îlli Kc/ha l'année d'après. Il se trouvai t la cacaoyère const j tuai t que une moins réelle ac t i v i te de production qu'une épargne pieds: sur l a plantation fonctionnant comme un livret d'épargne dont on retirait l'argent nécessaire, pas plus. L''util is a. t i or, de carrés de densité, que 1'obsr'vateur récolte et pèse lui-même est en soi une méthode 3igoureu se d'éval uat i on des rendements. Mais l'hypothèse implicit e d'une récolte totale relève d'un postulat de rational ité: "il est logique, rationel, de chercher A tirer u r, maximum de profit de la cacaoyère". où l'on qu 'une grand eur physique, le rendement par hectare, a un f ort conte nu social; oû 1 ' on voit que 1 a mesure pou r ap pr'ecier u tilisée grandeur véhicule des cette hypc ithés_ es impl jc i tes sur la grandeur a mesurer. Four conclure , quelle que _oit la rigueur d'une méthode de mesure, ses r'e s•u l tats peuvent en fait mesurer tout autre chose q u'espéré: la mesure d'une réal i te •3. fort contenu social contenu soi t implique, préalablement, qe ce claireme nt identif l é . * des - aléas de is notion de productivité cultures pures ou as•s=.ociéess En 1972, des agronomes voulurent tester la posssi bi l j té des cultures vivrières d 1 ne I ter les femmes et passer associées, t des cultures séparées. Etai ent cultivés des arachides, du mais. I 1 était demande aux un légume, la même quantité de femmes de cul t i ver, séparément, y Les femmes se plantes qu'en associées. cultures plaignirent de que les cultures pures étaient ce beaucoup plus fa.t i rouan tes• que les cultures associées. la fa. i t , En lorsqu'elles séparaient les cultures, surface cuti t iç4e était bien plus vaste qu' en cultures associées: trois plantes, cette surface 1'a.y_ issant de peu prés multipliée par trois: d'où la fatigue - était invoquée. cette extension de la surface totale? Dksi octant Pourquoi la parcelle tache .ja.un_.tre milieu de une a.0 toutes mes. "si expliqua: une d'arachides, femme je tache, s'étaient trouvées dans cette arachides les cultures sent rien maintenant; lorsque n'aurais - sm :5 l ang e-_.. J e suis sure d' avo it de tout un peu ". Tout se passait comme si: (a)- les femmes su pposajent que chaqu e plante dans 1 e =•c'1 une "nourr i ture" di fferente de • autres prend plantes, a.uxquel l e-s elle a pporterait ega.lement quelque chose. Donc 1a séparation d es cultures impliqua i t, pour supposé un re-s'Jl tat chaque d'affecter a ident igue, plante séparée la surface qu i était nécessaire p our leur cul tune en a.=.'sc"_iatic' n ("c'e=. t fatiguant"); <b)- 1 e mélange de s cultures sur un m'Orne es p ace repc' nda.i t a. une strat egje de division des risques 'de tout un peu"?; la sepa.rat on des tend is que cultures comporte le risq ue d'avoir be-a.ucou p d'une plante et trop peu d'une autr e . Dans cet exemple comme da ns precedent, on peut le la apprécier ce que =_.jmpl e notion de productivité par unité de surface peut vehi cule r de vision du mc' ride. Le technicien cherche a maxi m iser la production par unite a nourrir sa fami 1 l e dans surface, la femme vise 'hypothese de la pire année climatique; elle sera ainsi conduite à produire plus qu e strictement nécessaire, et en minimisant, A. sa manière , les risques. sques. La différence entre le comportement attend u et le comportement c'bser':,ê ce à des r'a.t j c' nal i tes la part des femmes r envoie différentes. 2.- Projets de développement et logiques paysannes Les projets de développement rural sont er, géneral conçus selon des procédures rigoureuses: analyse de projet ex-ante; calcul du taux de rendement interne; éventuelle analyse des effets_-; suivi-évaluatic' r, er, cours projets, la phase de etc... Nais de la rapidité préliminaire d'identification de frequents conduit e. contre-sens projet. mettant du en peril l'ensemble Inversement, certains projets "réussissent" nnace a la ca.pa.c i te d'innovation spontanée de_. populations concernées, autant qu'en raison de la valeur i ntr i nseque du projet. du contre-sens social . .Les messinterprétation=_• de type social peuvent se faire jour dans l'identification des "groupes-cibles", comme dans l ' appr ec j a.t i on des prnri,-. dans le temps. -le groupe de chasse et 1 a cooperative 1972, ur, projet de rat orl de "pre-cooperatives" e st Er, Lekie la. identifié dans de le depa.rtement au Sud-Cameroun. Cc'nst.a.ta.n t que des jeunes produisent en cha.mp-a communs, sur une base volontaire, sur de groupe, 'sur eux. En fait, les experts proposent de s'appuyer les hypothèses "identification" sur cette repose c =_. in,pl icites u!'Jantess: (I) Il agit de groupes durables; les mo n=• de production sont mis en commun; ( i i i ) ( ! i ) j n've =•t i ''=.emen ts productifs son t entrepris en commun. 1 La dernière hypothèse suppose à son tour qu'une partie du revenu commun dans la production. soit ré I nvesst I L'observation^ di rect ces gr'oupe de e plusieurs de faisait ressortir les éléments suivant'_: -le groupe se dissout au bout d'une ou deux saisons =onss. de culture; il se reconstitue éventuellement sur d nouvel es bases avec des membres en majorité té différents; la terre est u t i 1 j sée fournie par l'un des membres, à t j tre gracieux. El l e est prise sur la réserve forestière, défrichée par le groupe et récupérée par le propriétaire lorsque groupe est le dissout: le défrichement ch.ement est la remuneration du propr i etai re . le revenu est partagé sur une base égalitaire entre les membres du groupe. Dans aucun des cas observé le revenu ne débouche des sur investissements p roductif'?. Les utilisations de sont ce revenu '_ = =. - le nombre de participants est de cinq, correspondant aux jours ouvrables de la semaine: le ,,.iéme eat celui du marché et le septième celui du culte. Le système des groupes est tout-é-fait coherent et adéquat ÿ. son objet, mais ne peut être une p necooperat i':'e . I 1 s'agit d'une tontine de tr'a'•.'ai 1 , non d'un Le nombre de groupement productif durable. du trava i l : participants (5) garantit la reci proc i té tout se passe comme si divise dans étai t le champ l'imaginaire en .cinq parcelles, r crevant chacune une ega.l e d'organisation, de part de travaj l . La forme courte durée, pour un objectif dét ermine, avec partage éga.l i taire dissolution et du gr oupe, correspond à de chasseurs qui se l'ancienne organisation du groupe reunjssait de quiconque, spontanément, à 1'initi at j y e produit de 1 a chasse chacun amenant ses armes et le étant ensuite réparti égaljtairement. groupes des Les experts rencon trer croyaient pré COOpér•a.t i ts; eu x-mêmes pensaient 1e paysans . partir des exister en tant que producteurs en ommun, - _• c r'éferences d'orcianisa.tiori dont ils disposaient , lesquelles n'étaient en rien des coopératives. -le mythe du "grand planteur" Dans les r égion=• de production arbustive (café, cacao), les projets de develc' ppement partent d'une hypothèse d'accumulatj on d 'écoulant deux observations: (i) les de terre qui lea porte étant arbres dura nt longtemps, la est des arbres, il par revendiquée le propriétaire ste la prapr i e té privée ex i ste ; (ii) il existe supposé que foncière dss des grands planteurs, l'accumulation "donc" exi^te pt sur une scc umulation doit d^boucher d^ Il caoital. ^xiste des grands olanteurs , "donc" il ^oe exis^* "cla^se" de grands p|^nteurs. D ans le cas du sud-Cameroun `il est donné d'o^ser"^r que plus un plonteur est "grand", plus s*s succes seurs seront "^etits". Seule la guantité de main d'oeuv re disponibl* exp|ique la taille des plantat|ons, en l'absence de p^nuri+ ^e terre et l'absence de méc anisation^ la en piantation grandira avec le nombre des é pouses ^t des enfants. Puis l'héritage sera divisé en un nombre ^e part proportionnel au nombre ^es descen dants, nombre lui-méme d'autant p\us grand qu^ les plantations étaient vastes... Des grand planteurs , oui, mais "c7asse" ^e grands plan^eurs, stable dans le temps, non. * du contresens ^conomique: Les contresens économ^ques 1 p s plus couramment observ*s ont trait à la définition de la richesse et ^ la trensposition trop h^tive du fonctionnement la de mcnna^e ^anc }es scc/etes ^n^^s^rie|ies: p^u^^^` libératoire ab^o\u, - richesse e^ accumulation: le pa's MOSSI L*s travailleurs Mossi du Burkina Fasso sont nombreux en C^te d'Ivoire. On pourra^t penser que les revenus tirés de la migrat/on puissent trouver à s'investir dans l'agricu7ture. ou dans des pos)tion^ socialeme^t avantageuses lors du retour. G,Ancey (1977) montrait ou'il n'en était rien. Les revenus migratoires, s'ils permettaient l'ouverture d'un petit ne commerce, permettaient pas l'installation en agriculture, ni d'a^^leurs 7e mariage. Pour accéder à la terre, il fallait avoir un statut fami7ial reconnu (chef de fami}l^)^ de m^me, seule la demande d'une épouse par un A^né est-elle recevable par un autre Ainé et l'argent n'y peut rien. - les "sphéres de circulation" Dans de nombreus^s contrées `les biens circulent dans des "sphéres" déterminées. Ainsi, les biens n^^^^^^ires ^ la dot peuvent bien Atre réuni^ par un Jeune homme. Ils oe permettront d'obtenir un mariage qu'en passant par les mains d'un A^né. A Madagascar, (Althabe, 1969), la monnaie elle-méme restait ^risonni^re de son origine: si le poulet était un tabou alimentaire tiré de familial, l'argent la vente de ce poulet n^ pouvait servir à l'achat d'aliments. - les formes de la richesse "eorichissez-vous" ne signifie pas partout la mAme chose. Au ^ud Cameroun, cela signifie avoir beaocoup donc d^ ncv^breuses ^pouses. d'onfants, En Mé\anésie, cela signifie ^tre généreux, donc pauvre au sens où pauvreté^ entendons la non l'abondance matérielle reflétant ,non la richesse, mais 1'av.a rire, suprême défaut. La. mise en oeuvre de projets de développement . , base individuelle, donnant pour _.e objectif un enrichissement par av ance, vouée a i ndiv i due l , est, l ' échec ! Ce pas. n'est problème anecdotique: l'incompréhension des formes soc j al emen t admises de la richesse conduit pressé l'observateur a la conclusion que 1 a société qu'il observe est "aut o—subsistante", puisqu'elle ne produit guère DDu r 1 "échange. Or i1 n'existe pas de société vraiment auto- subsistante, et 1/échange de marchandises sur un marc hé n'est pas la seule forme d'échange possible: la c irculation des épouses, la circulation de biens cérémoniels, correspondent aussi A des c i rcu i ts d'échan des. spontanées: volontarisme développeur et innovations Lorsqu'une opér•at i ori de développement est conçue, sari d'action champ est. néces.=..airement, limité a son objet: égales par ailleurs". Plais l'activité agricole forme système de production technique, économique, social: toucher a un des aspects du système agraire aura des répercutions sur tous les autres aspects de ce système. Cette observation conduit parfois a refuser d'agir, par ne crai rite que les effets inattendus d'un projet l'emportent sur ceux qui sont espérés. Mais il arrive que les effets inintentionnels soient justement ceux qui exemples permettent le succès du projet. Deu:>, l' i l lusstreront. — Les sorghos repiqués (Mu skwar i ) au Cameroun. Le coton et les sorghos sont des plantes concurrentes: elles occupent les mêmes sols, au même moment, et travail requièrent du en même temps. L'adoption du di 1emrle su i v a. n t: avoir beaucoup de coton conduit au pe u de nourriture, ou e cotont (donc d'argent) 1 'i riverse . Les paysans du Nord—Cam eroun ont résolu cette contradiction en mettant e n valeur les terres argileuses afin d'y repiquer, en inondées en saison son des pluies, début de saison sèche, de s va.r•iét é spéciales de sorgho, coton cultivent le les Mus.k:wa.r i . Les pa y a n ss sèche, ils normalement, en début d e saison puis, cultivent les sorghos re piqués. Les M u 's k w •a. r i donneront au m i l i eu de la saison sèche, une récolte en février, les bêtes au moment oi_l ainsi que du fourrage p our l'herbe est rare. 19=9. la production cotonnière du Cameroun atteint un En et vivrier tonnes, déficit un de 7.000 record repl i e sur les se En la popula.ti con important; 1970, de cotan tombe . la produc t i cirl cultures vivrières et et 1 975, 1970 Entre tonnes. 28.000 - 8- sorghos repiqués vont doubler, tandis que la production cotonniére remonte, rendue possible par le Muskwari. U n projet de (cocon) était rendu viable par développement un effet inattendu (l'extens|on spontanée des Muskwari). - Transformation du p oisson au Sénégal En 1972, la FAO es saie d'intro d uire un nouvel engin de peche au Sénégal, d ans la peche piroguére: la Senne Tournante et Couliss ante. Il s'agit dun filet (senne) a petites mailles, av ec lequel on encercle un banc de poisson; puis la cor de du bas du filet est tirée par lea marins, ce qui ress erre le filet en poche dans laquelle le poisson est cap tif. eng i n entraîne de hauts Cet rendements: une pri se p e u t atteindre ou dépasser 20 tonnes; une unité de péche à la senne tournante débarque en moyenne 700 t onnes de poisson par an. L'effet du developp ement des sennes tournantes sur le marché pouvait étre rédhibitoire: comment absorber un tel accroissement de la production? L'adoption du nouvel engin se fit «u prix d 'une prodigieuse exte-ision s ac n ines C3 zransTormation ar^isan^^* ^'~ poisson, et notamme nt d'une technique, plus appropr ié e les autres au le que t y pe de poissons débarqué s : fraisage. Le déve loppement de la transformation artisanale était un effet inintentionnel de la diffusion ces sennes tournante s; par effet en retour, cel a rendait possible la diffusion technologique recherchée, * le développeur-le développé: deux discours, deux pratiques. A la fin des années c inquante / les puissances coloniales place mettaient en des micro-projets villageois a objectif et clairement défini : la qual ité du unique cacao ou du café pa r exempl e . Puis lea années soixante v us'acrottre ont la taille des projets e tla concentration de leu rs moyens. A la fin des années soixante, la mode e st aux "projets de développement int é gré". La poursuit e de cette logique d'un encadrement de plus en plus va.ste des activités rurales par lea "sociétés structures de projet s devait condu}re aux nationales". Dix ans . plus tard, la tendance é tait à la la mise e n dissolution des stru ctures nationales • et oeuvre de s'agissait en fait dun "petits p rojets": retour aux doctrine s des années ayant précédé les indépendances. des sociét4s nat i onales, La di sparition un peu partout, all ait de pair avec la multiplication les Organisation Non micro-projets inités par des Die ntbt Gouvernem p ntales. devait fair e sentir le se et de coordonner ces initiatives besoin de regrouper éclatées, dispersées et parfois contradictoires: on peut se demander si / de n ouveau ` on n'assiste pas a un début de cycle de concentrat ion. Tout projet de développement ="=.t réducteur ; il portera sur quelques aspects d'un système agr'air'e complexe, .ÿ. travers lesquels accrut tre i l sera supposé les revenus, entrai ner d'une épargne etc . . I ' appa. i : i on Mais pour les paysans, la ref ; _.'. I On est en sens inverse: le projet est analysé au regard de ses conséquences sur les autres aspects. du système agraire. la vision des paysans est mais non réductrice, au contraire généralisante, gl obal i sa.nte . Il que dans les s'ensuit réunions à propos d'un projet très spécifique dans ses objectifs, les questions que posent les paysans semblent souvent, à première vue, rie concerner en rien le projet lui-même: une étude attentive des questions posées montrera le plus souvent qu'elles corr're =•pondent à une anticipation d'effets très indirects du projet erg discussion. Les échecs répétés des projets de développement sort bien là qui justifient de se poser la question de savoir société_• concernées. 3- Pourquoi économique une initiation à l'anthropologie La science économique est généralement définie comme "science l'allocation optimale de ressources rares de entre des fins innombrables". El l e se construit sur uric hypothèse de rareté, et sur une croyance en la l i berté Elle présuppose des postulats de rationalité des choix. salarié, monnaie et issus des "économies avec emploi intérêt" selon l'expression de J.M.KEYNES. pressentir faire ce L'introduction de cours voulait n'ex i stai t pas une mais des r•at i oria.l i tés. Pour qu' i l Maurice ALLAIS, un homme est rationnel quand: )- des fins cohérentes avec (i)i 1 poursuit elles-mêmes; des moyens adéquats aux fins i i )- il emploie poursuivies. * Les théories sont des visions du monde leur environnement ainsi Toutes les soclét é _ classent que les relations que 1 es homme s entretiennent entre eux Les catégories sont à propos de cet envjronnemen t. le sens est accepté par désignées par des mots, dont du groupe; s'ils ne le sont pas, les tous les membres comme interlocuteurs. classent mutuellement e "irrationnels". La théoriee écon omique est ainsi conduite exclure de son champ de s at t j tudess et des faits jugés. les biens, extra-économiques; destru ction la des guerres, ou les bi ens religieux par exemple (F.PERRiILIX). Les disciplines scient itique=, dont l'économie, reposent sur aussi des . = t éme s de classement (économique/ que extra-économique; rat iannel/ nori-ra.tionrlel ...) . El les produisent des concep t'_ dont la val i di té repose sur un consensus . et les concepts qu'elles Les disc iplines, créent, sont abstraites; elles des élaborations n'acquier_nt de rea.li té que sur la base d'un consensus. Le "revenu na.t i onal " , "PNB" n'existent que le "par déf i rl i t i on" ; mais une fois créés, ils engendrent bel et bien une r•éal i té: classement des pays du monde %+. le partir de ces not ion=_, quinous permettra de hiérarchiser les pays du Monde, en riches, pauvres etc.. Que changent =_.impl emen t les définitions des agrégats et, car i catur•a i ement , la face du monde pourrait en être changée, des hiérarchies qui en par la mcldi ficaticn découlerait! I1 de bien prendre appar al t nerP=. =..ai re conscience économiques ou de ce qu e les concepts, autres, e: i stence que cel l e résultant de n'ont d'autre notre accord. . Ainsi, .h o i1 n'est <vraie... Elle st aucune acceptable jusqu'a ppreuve du contraire . Dans les sciences humaines plus qu'ai l leurs, aucun exemple n'a de valeur démonstrative un exemple confirmant urge l' i 1 1 ustre h;•• pclthese mais rie démontre pas. Le seul exemple qui ait valeur de preuve est celui qui coritredi t la théorie. Lorsqu'une théorie est acceptée, 1e sont aussi les postulats qui sont a sa base, par exemple, la rareté et l'utilité dans le cas de l'économie. De ce fait, toute en expliquant les faits concrets, en donne une théorie, , image "vraie i tout est égal par ai l l eurss" . Toute théorie, aussi efficience et efficace soit-elle, est donc une i déo-1 ag i e , un systeme de classement parmi F u^ci tll e'^, et reposant sur un consensus. _ possibles, d'autres l'anthropologie économique: su sens e thymol clgl que, est LA science L'anthropologie, de l'homme et le s diverses sciences humaines, histoire, économie sont sociologie, p_.ychclooie,et géographie, englobées par l'anthropologie. De façon plus modeste, l'étude des a. économique que -=.e propose 1'nthropcll ogi e groupes entretiennent individus !ou relations que les encore, eux propos des choses. nu A entre l'anthropologie économique tentera d'étudier les aspects sociaux rapports matériels el =^ des rapports d- r-. larts. Les r-. 1 1 a ts entre 1 individus et entre groupes peuvent être de toutes natures: pol i t i ques, affectifs, esthétiques, guerriers ers. L'anthropologie étudie les bien qu'économiques. aussi a travers les flux et les usages des r•apar t_. sociaux les sous-tendent. El l e voudrait éclairer les biens qui (l'allocation des ressources) économiques en choix mettant en évidence leurs déterminations observable, et partir non .j. de postulats de comportement. Les comportements peuvent économiques avoir des déterminations extra-économiques: croyances, mythes, définitions particulier-es de la "richesse", système de parenté etc. A titre d'exemple, le don, la religion, qui échappent l'analyse écc'ncmi qe, deviennent objets d'étude pour l'anthropologie économique; ils sont sous-tendus par des biens matériels, l'objet donné, les offrandes des fidèles, la construction de temples, les biens sacrifiés. Pour l'économiste, il s'agira de domaines extra-économiques; l'anthropologue, pour la question sera de savoir qui donne quoi à qu i , pourquoi les biens sacrifiés sont ceux-ci et pas d'autres, quelle est la relation entre le niveau des revenus et le volume de biens sacrifiés, le coût du temple. Toujiours à titre d'exemple, nous observerons des rationalités multiples; découvrirons rons que la rareté est un fait 1 , r „ 1 d= t --ni,-1... t=r=' r,r c cr:_ i-1 ; e le e 1:e1me de ar'en l _ l'ensemble des relations économiques. L'économiste part définition a priori de la d'une ra.t i ona.l i té , l ' an thropol o'ue essaye de décrypter la rat i onal i té des comportements qu' i 1 observe, et qui peut etre de celle différente de l'homo economicus. L'anthropologie économique empr'unter'a aux diverses sciences sociales au carrefour desquelles el l e se trouve. Il s'agit donc d'une démarche et de méthodes, mais pas d'une discipline. L'intérêt d'une initiation à l'anthropologique est de conduire à examiner comme dignes de question des notions ou des faits habi tuel l ement considérés comme "al l ant de soi". Cette initiation permettra un meilleur usage des en économie ou connaissances acquises par ai l l eur's, stat i st i ques, en en percevant mieux les l imi tess et les probl érrie= que pose leur transposition dans des sociétés Cette relativisation des certitudes est un différentes. de compréhension du préalable à toute tentative poursuit changement soc i al , objectif que l'anthropologie. ri ;Ti _i-'= I.- BASE n cr o t L'ANTHROPOLOGIE ECONOMIQUE: QUELQUES NOTIONS DE 1.- Définitions Pou r pouvoir comparer des comr' ortements et des faits =..a.i re de relevant de contextes différents, i 1 est né portée "universelle"; c'est à. de notions de disposer notions définies de te l l e sc' r te qu'elles soient dire de selon le tout lieu, "spécifiables" en applicables - 12contexte. Il faut donc qu'el l es soient abstraite=. et qu'elles ne contiennent aucun postulat de comportement; plus pre c i sement, le postulat sera que les comportements different selon le contexte social. 1.1. Système social, structures sociales La démarche anthropologique est stemique. Dans l'étude d'une situation, on tentera a ch aque fois de repérer la "marge de manoeuvre" Irldl'•.' idu_. et des groupes, la de_. liberté de choix ils dis posent a l'intérieur du dont contexte dans lequel Pour cela, ils évolu ent. nous dis p osons de concepts tels que système et structure, est qu' i l n6re, '=. =-aire de définir de façon précise, pour éviter I es u_ctue-. i ncc' nsi deres de ces notionsqui reviennent souvent dans le langage courant. Un système, social ou autre, est une totalité composée de niveaux di fférents, lesquels rie * autres nivea.u, aux et a la tot lite. Un :_. e m e est un ensemble de structures liées en tre elles par certaines régies et l oi s . Chaque struc turc est un ensemble d' objets eiéments liés ent re eux par certaines ou r'eg1 ea et 1 co i s . Chaque niveau d'un sys_•teme est a la foi spécifique et lie d chacun des autres niveaux ainsi qu'a la tota.l i té du = . steme. On ne peut pa_ dédui re un niveau d'un autre cu réduire un niveau é un autre de meme, on ne peut réduire systeme .. l'un de ses niveaux ni déduire ni le le système de l'un de ses niveau ., i ndependamment de ses relations au>, autres niveaux. d'analyse -,_temique: l'analyse input-output Un exemple int erindustrie1a (T.E.I.): tableau d'echanges dans un chaque branche fournit les autres et reçoit d'elles, les br'anche-. ("nives ux") étant meaurees par relations entre ques. Ce rtaines branches_. _.ont les coefficients techniques. plus autonomes que les autres; U n changement dans l'une des branches aura de s r'ér'ercus i ons dans les autres, donc_ sur le tabl eau tout entier. * n iveaux Les relations entre sont de deux ordres: "règles" et "lois ". d'un système Par refile , car,=_.c i en te vol ors ta. i re , l'organisation on entend d el iber'ee, des structures ou de'_ éléments a. l'intérieur loi , on ent end la logique cachée, des structures. Par resul tarite de inir^tentionne1le ou l'organisation des _.on t elle -meme dans des l oi s_ structures. Règles et L'organisa .tion relation donnees. consciente de_. de 1 a structures l'ordre conjoncture; eat de "cachée" ou result ante, est de l'ordre de l'organisation résultent d'un accord: Les "régies" la longue durée. elles sont en general observables .; tandis que les "lois" par par la recherche, etr'e decou','ertes doivent sont pa.s propres a Ce=. définitions ne l'analyse. l'anthropologie: elles renvoient à la théorie des. (Von Berta.l a.nfy, 1973) et à l'usage qu i en e=.t s y stèmes f j t darts les sciences sociales comme en bi ol ogi e ou en . p h _ I que l'analyse de systèmes sociaux, nous poserons qu' i 1 Fou r est possible arbitrairement les découper de sel cri niveaux: l'économique, le pol i t i que et trois 1' idéoiocique, sans qu'il soit possible de réduire la un total i tr oc i a.l e .a. l'un de ses niveaux ni de l ' en déduire. 1.2. 1'flidéologique". L'"économique", le "politique" et Par niveau économique , j'entends l'ensemble des matériels a.-Dec t'_• de la vie niveau sociale. Le econ ':mi que compr'endr' a les faits de production, de d'usage distribution et de s biens et services. Cette définition n'implique ni postulat de rareté, ni postulat de rationalité: elle sera ainsi adéquate l'analyse de sociétés autres qu'industrielles. Par niveau politique , nous définirons l'ensemble des relations d'a.utor i té , de contrôle. Lea structures de propriété et de pouvoir relèvent du niveau politique. niveau idéologique comprend l'ensemble des Le représentations de la ré.a.l i té . Les mythes, les systèmes de valeurs, les ideologies politiques, mais également les re l i g i ons, relèvent niveau idéologique. Les du religions offrent des interprétations, des représentations d'origine de la réal i té , bien que divine. Les sciences, que systèmes de en tant représentation des de réalité, sont également la "idéo-locie.s". Toute relation entre des individus ou groupes a propos de choses rel a.t i cri de ("économique"), impl i que une contrôle ou d'autorité ("politique"); cette relation elle-même d'une établie, à partir est organisée, représentation de qu' i i la réal i té <I déo-1 oci e) , d'éthique, s'agisse de morale, de référence religieuse. La division en trois niveaux est arbitraire, mais cohérente: chaque niveau est dépendant des autres et à son tour les conditionne. d'illustration, une usine produisant des titre soit A tchadors. Le type de production découle d'un système de représentation de la réalité (idéologie) particulier ordonne aux femmes de porter le tchador. Les qu I l'usine de dan.. des relations ouvriers travaillent té (pol i t i que) , propres non seulement données d'autorité produire des techniques, et au volume de biens 'l'état mais condi tj conné le système de (économi e) , aussi par travail pa.rcel l i _é (taylorisme) ou non, représentations: auto-oére cu hiérarchique etc..L'us-ine appartient à des t actionnaires, ou i'Eta.t, ou .a un propriétaire unique fonction en de dominante. L a relation des l'ideologie er= ouvriers .avec propr i e ta. i re( ) sera le(s) ici d'opposition "de de type classe", 1 à pa.ternal i te, filial, ou rel i'aieu:. Plusieurs remarques: quand j e parle structure, niveaux de ._y .ateme , économique, fabrique politique, 1deologique, des je abstra.ction 3 , des outils. Ces outils valent quelque chose s'ils me permettent de rendre compte de ce que j'observe. Ce qui ne veut pas dire que 1'economige, le politique l'idéologique aient une existence réelle, ou qu'il s'agisse "vraies". Elles sont de notions pertinentes qu'elles remplissent la mission pour parce laquelle elles sont créées: permettre d'approcher, de représenter tous les t ypes de société sans présupposé de rationalité ni de comportement. les préférences individuelles s'expriment dans un cadre donné, celui du système de valeurs. Les choix des individus sont mais seulement •a. l'intérieur de libres, ce cadre def i n i t ce qui est bien ou mal , propre ou qui sale, riche ou pauvre, honorable ou déshonorant etc. Je suis 1 ibre d'affecter une part de mes revenus a mon ha.bi l lement: je rie suis pas "libre", de facto, de m'habiller en femme. Français, je ne suis pas "libre" d'affecter mon épargne a un deuxième mariage, parce que l a société française ne reconnaît ni la polygamie ni la compensation matrimoniale pour l'obtention d'une épouse. lorsqu'on passe d'une société '+. une autre, les références éthiques comportement du individuel ou collectif sont modifiées. bien devient le mal, le Le propre devient sale etc. Dans le domaine de l'anthropologie, rien fondement "naturel", en ri'a de (boire, manger, dormir, dehors de quelques nécessités auxquelles l'imagination des hommes et les procréer) de urge multitude circonstances historiques apportent chaque société tente de poser comme réponses que "naturelle_". Les scientif igues semblent s'accorder pour admettre premier de tous les =atemes est de se l 'object i f que Dans a. survivre le cas des sy s.temes e u::.-memes . implique de , de sociaux, cet objetif consommer coopérer de procréer Nous ne pouvons donner ni tort ni raison a auc un système social sur une ba"se objective: seul criter e objectif de jugement est la capacité de le ce système a se survivre.. Cela ne revient erlt en aucun cas - 15 t ou s justifier les syst emes; mais à faire la part entre qui relève de mes r•éf érences éthiques personnelles et ce relé'.:' er•a.i t ce qui ordre "naturel". Les systèmes d'un ap i tal i te e t ccimmun i s te sont également aptes à se ils sont donc efficients, voilàoù s'arrête survivre: ob:i ective. Je l'analyse préfère le système cap i ta.l i ste carr• " i 1 perm et à chacun de se réaliser" ou préfère le système la communiste car "il assure propriété co1 1 e ct ive" : voici oa commence l'influence de me_. références ide logiques. personnelles. c 2.— Questions de méthodes Les méthode s employées en anthropologie économique sont celles de 1 'ethnologie, de la sociologie, de l'histoire et de l'é conom i e. Erioncée ainsi, la question des méthodes a de quoi faire reculer... Ce serait oubl i er• que l'histo ire procède à des analyses économiques, sociologique= ,ps y chologiques; que l'économie édicte des comportement psychologiques,sociologiques et des lois historiques (cycles de Kondratieff; loi de la baisse tendancielle du taux de profit, ...) Nous examine rons ces questions de méthodes à travers le recour-s. à 1 'histoire, les procès de production, la circulation e t l'accumulation. 2.1. Le rôle de l'histoire le temps. Au-de là des e vériemen ts , de L'histoire, la conjoncture, i 1 existe une hi st oire inc cinsc i en te qui conditionne luc idité des acteu rs, mai échappe à la ainss i de l'organisa tion de "tontines de choix: leur s travail" dont 1 e modèle inconscie nt de ré Térence était 1e groupe de cha as.e d'autrefois. La publ icit' utilise des com portements de largement induire fait pour ce de la temps. de_. =.truc tur•es r eléve consommation. Ce longue durée. Pour reprendre 1 'e.pr es.s i on d e F. E,RAUDEL , les "les 1' histoire l'histoire, hommes fon t puis emporte". Le temps de 1 'anthropologue n'est p as celui de l'économiste, dés lors qu' i l a.pp 1 i que à ompreridre les transformation des systèmes sociaux, tr•ansf ormat i c in = qui à l'échelle nécessitent durées très longues, des individuels desquelles les ch oix ne joue nt plus qu'un rôle indirect. Le sta.t i st i i en , plus que l' économiste, prend en compte la rejoint l'a.rithropo 1 ogu e1 or•s.qu' i l durée et fait res sortir permanences et cha ripements dans des séries tempor• el l es En outre , les mêmes longues. des motifs comportements peu 'rent être dicté s par différents selon les époques. pour la L'histoire est une approche indispensable __. c c conception de projets de "di: v.:'el oppement" : el l e permet de en mettre evidence 1'evolution des fait= d'observation, et de bien distinuuer l'image du film dans lequel elle _' insere. Reprenons l'exemple des "grands planteurs" de cacao: le l'histoire noua indique qu'a tout recours a instant il existe des orarld'_ planteurs, mais que dans la durée il n'existe pas. de "classe" de (grands planteurs. Au a Seneca.l , tout moment j'observe plusieurs t}'pes de peche artisanale: ces types mai s différents correspondent a autant de "moments" de la ca.rr'iere d'un p cheur. Développer tel ou tel t y pe de poche revient a modifier les professionnels des itinéraires pécheurs. Ainsi, le développement, et le concept de développement ant une histoire. Il ._ sont lies aux décolonisations et aux ind é pendances: le concept fait son apparition dans les adnées cinquante (FRE'fSSINET, 1964). L'évolution des théories es du développement a profondément influence la conception des projets; elles ant elles -memes été influencées par l'état des relations internationales, et par less débats idéolc' oiques entre l'Est et l'Ouest, puis entre le Nord et le Sud. (WEBER, 1978; AUEERTIN et al i i 19'83) 2.2. La production acte économique excellence, est La production, par contexte e ' alemerlt un acte étroitement dépendant du L'anthropologue, a comprendre le soc i al . cherchant productif dans ses relations i l' ar'gan i sat i on =ysteme sociale et aux systemes de valeurs, rie pourra pas se d'apprécier contenter la production en termes de "combinaison de facteurs de production". Le travail, le cap i ta.l , les techniques, ne sont pas définissables de la meme maniere dans tous les contextes: l'exemple de la t_ d L_.y. I_lyeri_ production au Cameroun,, "épargne sur p i edss" , nous l'a de :i:_. __.ugcer'e. l'acte productif le contexte, L'étude de quelque soit l a production, supposera d'examiner: sexe, le qui l'.^e, le travaille: selon statut (noble, libre, esclave; a.ïnc, cadet..) quels sont les objets et moyens de tra.va.i l . Par objet cri entend la matier'e premiere . de tra.vai 1 , l'état terre suppose brut. Ai nsi , la agricole, qui d'être pouvoir préalablement tra.nssformee pour la mer produire, est de tr'a.va.i 1 , quand moyen dans laquelle poisson est simplement prélevé, n'est pour le les pccheurs qu'objet de tra.va.i 1 . ceux qui les relations entre quelles sont tra vai l lent les objets et moyen ,-, de travail nous et - 17permettra d'analyser productifs. C'est ici les act es qu'interviennent les les mêmes outils, techn i qu es: a.ppl i qu ~'_ aux mêmes objets, 1 e seront fréquemment de façon différente, techniques différentes erg selon des des fonction l i eu :. A t i tre d'exemple, l'obtention de vin n de palme peut s'effectuer par la coupe de l'arbre et le recueil de la sève a base, OU par saignée au à sommet de cet arbre. Les out ils seront les mêmes, le produit également; mais dans le premier cas, l'arbre meurt et l'on ne procedera de cette manière que dans les zones oa une faible densité population garantit de contre une pénurie d'arbres. En Nouvelle Guinée, il fut possible d'observer le passa ge de la hache de pierre la hache métallique: à la sur prise des observateurs, le gain de productivité du trav ail n'était que de l'ordre de 10%. La raison en était que la hache de fer était utilisée de la même façon que la hache de pierre; tout la bêche métallique é tait comme utilisée comme un bâton à fouir. L'outil ne va ut que par la façon dont il est utilisé (M.G0DELIER). le processus productif v n L' e n semb e dJi processus productif ^.__jgne aux individus assigne de des places déterminées, découlant la division du seme, récolte, travai l . Oui défriche, entretient, commercialise? Oui contrôle le s>ssteme de places que constitue le procès de production? Nous avons vu précédemment que tout s4'steme de valeurs est un sjsteme de classement des choses, des individus et des relations entre individus à propos des choses. Autant que les ce systéme de valeurs pèsera contraintes techniques, dans l'assignation de places précises dans le processus RAD'jKOI:.I'LKI productif. reprendre les Pour termes de (1987): "Les rapports des hommes entre eux préjugent toujours des rapports des hommes aux choses". correspond des tout processus de production i 1 A fonctions d'autorité et de contr•OOle.Dans la plupart des mi l i eux ruraux du Tiers-Monde, ce sont les systemes de parente qui régissent l'organisation de la production. L'aîné de lignage, dépositaire du sol, en répartit l'usage entre les groupes domestiques dépendant de sol sera réparti entre les foyers des lui. le Ici, les foyers des neveux ("f i l s de fils mariés, là entre fami l i aux seront con trôl ?•_ par soeurs") ; les grenier l'aîné. le travail s'organisera La coopération dans sur la base oncles/neveux, pères/fils ou encore à partir de classes d'âges (ceux qui ont le même âge, ou _ 1 La grande qui "initiés ensemble" "initiés etc.). c'rit été di'.'er•site de s systèmes de parenté ira de pair avec celle des formes d' or•Qan isa.t i on de la produc t i on observables dans des éco-s..'stemes peu différents les uns de autres (voir ci-dessous). A travers le temp=s, nc' us• retrouverons les mêmes places 1_- dan-s le système productif; mais nous retrouverons ou ne retrouverons pas 1 es mêmes groupes aux mêmes places. dans Ai nsi , les sc+c i Ptes de chasseurs, il y a toujours un chef de chasse; mais celui-ci peut être, tour tour n'importe lequel des chasseurs. Dans la plupart des m i l i eu:>; ruraux,, l ea cadets travaillent pour les aines, jusqu'à ce qu' i l s deviennent eux-mêmes des aînés: il ?' a permanence des "places" (des aines et des cadets) mais mcobi l i té d'une place à l'autre. Puis on observe que par delà la travail selon les ages, se division du fait jour urne selon tous les des groupes: division individus d'un l i gnage sont appel es "père" par ceux d'un autre 1 i gnage qui ont un statut de "f i l 5" , ces derniers étant prestataires de les premiers: dés travail pour lors, il existe permanence et des places et des groupes auxquels elles sont assignées. A la division du travail par age se superpose une différentiation sociale permanente. Cette situation est actuellement présente en de nombreux endroits, entre des lignages "nobles" et des lignages d'anciens "esclaves" ou d' "affranchis". les sociétés capitalistes, selon Marx, les places Dans déterminées par le rapport salarial. D'un côté, sont un propriétaire de moyens de production; de l'autre, des Tous tra':-'a.i 1 l eur's 1 i br'ess. deux sont parfaitement interdépendants: les moyens de production ne peuvent r i en l, peut produire sans travail, et le travaill ne s'exercer saris moyens de production, Mai_ qui contrôle les moyens de production contrôle les produits du travail: la l'antagonisme entre de "capitalistes" et tra.vai 1 1 eur•ss, pourtant parfaitement complémentaires. A les deux fonctions, cap i tal I stess et travers le temps, se perpétuent et les mêmes groupes cri travai l leur- restent lea supports: i 1 ya donc deux classes. * le changement technique ve nouvelle technique } de nouveaux L'introduction d/ une erv i r" , aura des ou t i l s associés à des "façons de s'en processus productif: les sur le effet'_ en cascade oroupes innovateurs se trouveront dans des relations group 1es objets du travail; la position des modifiee=• avec individus ou groupes dans le processus de production que les formes de trouver modifiée, ainsi peut se cooperation; les formes d'autorité et de contrôle technique n'a pas pour L'innovation évoluer. devront l a production ou du seul . effet un accroissement de nPr' irement des elle revenu: entraîne transformations de nature sociale, voire idéologique. la charrue attelée en pays Serer au L'introduction de servira d'exemple. Serer sont S riéci..l nous Les et 1 e marché) cultivateurs (pour- la subsistance et rls. La terre cul t i'•.!4e est possession du éleveurs de bovins. l'usage est attribué -a chaque lignage paternel, dont dans 1icinaci e. troupeau est domestique le Le cellule du 1 ignace maternel (voir =I-d s'_.! u-,., "matri l igne.ge'), en indivision; il est alimenté en nouvel l es têtes_ par le ma.tr i 1 I Q rl•_. C et oère par le de chef ce l u i -c i. Les champs sont f er• t i l i é par une rotation cohérente des troupeaux. Un arbre, l' acacia al bi da , présent en abondance dans les champ-E., joue un rc,l .e c l é: l edum i neu'_e , il enr i ch i t le sol en azote; .. cycle inversé, il est feu i l l u en saison sèche et arbre fournit un fourrage pour le troupeau; dénudé ^` en saison pluies, des il ne gène pas l'arrosage et 1 ' ensol e i 1 1 emerit des cul tures.Pour pousser, sa graine doit avoir été ingérée par des boeufs; les pousses, buissonnantes, ne deviennent arbres que ta i l l ées par les hommes. L a décision d'introduire le. charrue attelée pour accroître la production ar'•ach I di èr'e est l edi t imee par la présence bovins. de El l e aura les con'séquences suivantes: (i) arrachage des ar'bres présents dans le champ, qui sont autant d'obstacles au mouvement de l'attelage; ( i 1 ) en conséquence, modification de la rotation des troupeaux; (i i i) par suite de (i) (i i) , et nécessité d'utiliser des engrais; (iv) .0 i te par de (1) , accroissement des ruissellements et de l'érosion en saison pluvieuse, tendance progr•e =. =. i ,)e a la désertification; (4!)dé=.t.abi l i sat i on de l'élevage, per manque de fourrage en saison sèche. donc, menaces sur 1 ' équ i 1 I bre l i gn.ager . (v i ) or, dari'_ un premier temps, les revenus .augmentent, et se transforment en boeufs additionnels pour le troupeau du matr i -1 I gnla.ge , ce qui accroit les déséqu i l i bres et le surp:ti.tur'.a.ce ... Au Sénégal, 1 e-z- communautés de pêcheurs ont Jusqu' i c i refusé la mise err place de tr'eu i l s pour- remonter les p i r'ogue=• e-s, sur lea Fil a^__ Cettee opération tion e=. est le pr i v i l ège des personnes ê.dées et entraîne rle uric contr'epar'tie en nature. L'argument explicitement avancé par le_• pêcheurs contre Te_ treuils est qu'ils auraient trop de conséquences sur les relations entre pêcheurs et "retraités". De même, parmi les causes e fait d'échec des centres coopératifs de mareyage, le -a t que le e projet j entendait se sub i tuer aux mareyeurs dans le. fonction commerciale, sans pour autantt assumer les autres fonctions de approvisionnement de ceux -c i : pecheurs en intrants, fourn i ture's de crédits de campagne ou des fêtes f•a.mi 1 i •al e_. cou religieuses pour Ptr, Pour E.BOSER:UF' (1?' 0), en agriculture "on ne progresse que contraint contrai rite au La première et forcé". cra.ngemerit démocr•a.phje. technique 1a. étant On peut constater que les ?, steme aora.i res les plus intensifs se trouvent dans des contrées .3. trés fortes densités de population au cu l t i va.bl e: kilometre- carré la 0h rie , Java, l'Indconésie, les monts Nlandara entre ou encore Cameroun et Nigérja. traits, A orands l'extensif rapporte et c'est l' i ri trris i f nourr j t: la trop grande pression démographique, entre autres, qui "contraint" a l'intensification. I 1 est possible d'étendre le propos, en admettant que les résistances et 1 ' i rinovat i on technique résultent souvent d'une évaluation plus ou moins objective, mais bien réel l e, des conséquences potentielles en cascade d'une innovation, même ponctuelle, par les pol u 1 at j ons concernées. =_. l 2.3. La circulation, et l'accumulation Dans les sociétés occidentales, les biens sont sensés être échanges en contrepartie et en équivalence les uns des autres, sur Un marché. Cet échange économique n'est pas universel, il n'est pas non plus la seule forte existant d'échange dans les =_•c - i é té j ndusstr i e l l es. peuvent circuler, de façon Ou tre des marchandises, spécifique a. chaque société, des individus, du pouvoir, don et du pr'est j e Et le le pa.rtac i e sont aussi des modes de circulation. Comme tous les actes de la vie modes sociale, les d'échange, circulation des de personnes, des biens et des symboles sont 1 i és aux a la "vision du monde", qui se stemes de valeurs, traduit par un s> steme de classement généralisé. Les "écha.noess" que j'observe, par lesquels circulent des individus, des statuts, peuvent résulter de biens, des partages, de transferts (dons) , de prestations et de redistributions; trocs, d'échanges marchands. Ces la circulation seront étudiées plus diverses formes de (11.2: :'; tard mais il est important de noter que ces circulation peuvent s'entre-mêler rriul tiples modes de et provoquer des situations di ff i i l es a déchiffrer pour le concepteur de projets de développement. Nous en exemples, qui seront repris et quelques donnerons approfondis par la suite. prêt d'une d'arcierit somme Four le l'Européen, puisse être remboursée par suppose que cel l e i dette implique. une d'argent l'emprunteur. Un prêt " l oai que" . Chez les pêcheur"_ plus d' arci en t , rien de des lieux autres q ue le Saint-L uisien'_. bien -mais en i mpl i que une d'emprunter Sénéci al fait également- le vis-a-vis du préteur; mai'_ elle n'implique pas "dette" prêtée. 1 a. somme de toute le remboursement redevable plus que débiteu r ; cette L'emprunteur est =_. • c -c -1dette crée un fort avec le préte ur qui lien social aura un droit absolu a pr-é 1 eI:1e 3 quel que poisson • sur la péche, qui rec e y ra des cadeaux , aussi s. s. i 1 ongterrlps que la dette ne sera e 11e a bic n peu de pass rembour=sé e , et chances de 1 étre. Le prêt rrl o n é t a i r e reçoit une obligation soc laie en con trepa rtie, l'.a. rger,t .acq u iert du sens. On ima p ine 1 es prob 1?mes qu e cette ai sèment conception de 1 a dette peut po•5 e r• en matt 1ère de redit. - En économie , marxiste comme néo-cl as sique, la monnaie a un pouvoir libératoire absolu et une équ j Ya.l enCe universel le: tout bien échangé sur un marc hé peut l'étre contre de la monnaie, laquelle à son tou 3 peut permettre l'a.c quis_.ition d'autres biens. C'est 1 e fameux circuit March andi e -Argent -Marchandise. Or en de nombreuses soc iétés, lea bien s sont classés dans des categories plu ou moi ris étanches. Che z 1 es T1V du Nigeria., les p rodui ta vivriers_. se ',v endent sur le marché, 1e produit de la vente ne pe rmetta.nt que l'acq u i 1i tion de produits y i ur i ers; esclave • , be. ta 1, grand_ boubous, barres de met al sont a=_•soc i é s au prestige, peuvent étre échangés entre eux, et sont "c cités" entr e eux; enfin, les dr cri ts sur des pe r- s o n n e ss autres qu' esclaves ne seuvent échanger qu'erlt re eux ( BOHANNAN , 1955). A Madagascar, selon ALTHABE (1 9AQ) est large nt prisonnier de son origine: l'argent d'une dot ne peut acheter de vé tement; celui obtenu le t rayai] par salarié tempor aire ne peut servir à autre c hose que l'impôt. L'étude de la circulation des biens est de nature a nous de éclairer sur la pertinence de choix er, matière avoir des effets dévelr pement. Cette circulation peut le premier cas, les di =.si pat i faa ou accumul a.t i f=•. Dans selon des biens les revenus circulent produits et détruits dans la circuit= cérémoniels et sont soit fête ou le sacrifice, soit stérilisés- du strict point dans la constitution de trésors. de vue économique- Gares le deuxième cas, les bien_ et revenus sont ut i 1 i sé=. peur une bonne part de façon productive (sociétés ou vont se concentrer en des mains peu industrielles) sson du mode de circulation (sociétés nombreuses en raison h i êra.rch i a es ) , engendrant un e accumulation, el le-mëme L'accumulation est non nécessairement product i ve . porteuse de changement soci al: aussi, "pour minimiser smes les soc j é t éS• génèrent des mécanismes les changements, qui, er, fait, lea tra.rlsformer, t" (MEILLAS;SOLIX) . Or le but de toute doctrine de develop pement eat bier, de susciter prnr. P . =.0 =. de croissance c umula.tif et auto - entretenu, ur, d'accumulation. Bien de 5 échecs du "développement" donc or j ci i ne leur trouvent dans l e s modes dl' u t j 1 i sat i orl des richesses. 3.- Limites de l'approche anthropologique Le_. 1 imi te_s de 1 'approche .a.nthrcperlociique découlent de -es objectifs: rendre comp te des interaction-m. entre l ea différents niveaux _ de la r4a.l i té soc i al e , chercher 1^_r aticrnal i té_. qui dictent 1e=• choi::< des individus et des crcrupe s , approcher 1 a "ma.r'oe de manoeuvre" de ces individus et groupesdans contexte le social Pt i déol ;I i que qui eat le l eur . Ces objectifs excluent d'admettre une un i ver=..a.l i té de comportements; ils excluent aussi que les individus soient libres de leurs choix et préférences indépendamment du contexte dans lequel ces préférences et choix sont exprimé_.. =_ 3.1. Quantitatif et qualitatif I l enss.0 i t que l'analyse an thropol oo i que sera pour une 1.aroe part qual i tative, 1a sionification des dcrnnée s quantifiée s l'emportant sur la précision de cel les-ci . I l serait cependant incorrect d'opposer science économique et arlthropolooie sou=- 1'anole du niveau de formalisation atteint par l'une et l'autre: avec les proores rapides de l'analyse dec. données, l'analyse de données qual i tat i ve•c. sera elle-même de plus en plus formalisée. L'étude anthropolooique implique des temps de présence lono . En milieu rural, un cycle acricole complet, c'est-.y -dire une année, est la durée minimale cohérente d'une étude. C'est le temp's nécessaire r•e a l'observation de s faits économiques, mais aussi des événements qui permettent l'interprétation de ces faits: naissances, m_ar i aces, décés, rites divers, qui ren=.e i onent sur la r-aticrnal i té des comportements. L'anthropologue disposera ainsi d'une abondance de données non quantifiables, et d'utilité pratique l i m i tée da.rl=. l'espace. Ses r resteront souvent hors de portée opérstiorlel le immédiate du planificateur cru du stat i st i i en . A l ' i nverse , la tendance actuelle a déduire les comportements locaux de oénéra.l I tés macro-économiques a s a part de re-_.ponac b i-lité dans 1 e échecs répétés des opérations de développement. L'étude anthropcllooique préalable au projet j de développement certes, v et, est, coûteuse: elle est beaucoup moins, comparé au coOt de l'échec du projet. _' c =. 7 • Pour lea 3.2. Macro et micro raison'_ l'anthropologie qui précédent, économique de n'est portée macro-économique que l corsqu' e l l e é tudi e... l e orcupe de= pl en i f i ca.teur' ou la classe dir-iceante! Plu s sérieusement, compte-tenu du ri, nombre p.a.ra.metres. _rrmprte, a. en prendre l'a.nthr•crpolcr U ie requiert une petite échelle, celle du ou de l a rédiol, ou d'un groupe a l'échelle d'un vi11arie pays. Mais, partant des r•a.t i onal i tés et comportement_ ree 1 1 emerlt obse r•'..,.a.bl es –et non présupposé– _– elle a. ±. vocation ec I .a i r'er cur la pertinence de po1 i t i ques nationales. Nou • a.'-- cri c vu précédemment les que conceptions du p rêt et de la dette pouvaient ^.vOi _ r deconsequences sér ieusea sur un système de crédi t. En pa/s. Haoussa, au N i g 'é p ia, plus de 0% de la masse m o ri t a i r• e serait i nutili'--.able 1 ' i n y e ct i _'semen t pour- la ou consommation, ca 3 confinée dan_. une circul.a.ti on ausein d'un système d ' endettement Qenér-a.l Isé. Chacu n emprunte pour prêter, la circulation monétaire "à 3ide" du point de vue é conomique, correspondant é. la génération de l i e n c'c i .au x:la dette monétaire cor r-ea.pc' nd une dette sociale e t derrière la monnaie, ce sont des obl i ga.t i ons. soc i ales qui circulent. Dans ce contexte, les phénomene-cc monet.a.ires risquent fort d'éct- lapper• - la rigueur de l'ana lyse économique; parai l leur_, mobiliser cette monnaie e n circulationpour- qu'elle er ' gendre des investissements productifs d devraitêtre une priorité de's poi i t i que s économiques au Nigeria.^•.-1c'i ci comment l'observation de faits regi c' nau::; peuvent éc l a. i rer• des choix nationaux. Le dilemne micro./macro est celui du changement dans l'échelle d'observation et d'analyse. Il est difficile de déduire de conclusions d'ampleur nationale de l'observation faits tss de locaux. Il est peu pertinent d' .adréger des r-et I on._.l I tés qui peu''ent être contradictoires. Ceci est vrai en anthropologie comme en économie, ni plus, ni moins. généralisat 3.3. Spécificité, comparabilité et ion. En écc'rlc' mie, la comparaison entre des lieux, de-c =si tua.t i on's diverses, est rendue possible par le corpus de postula t-a- de comportement de la théor i e . Puisque tout le monde est rat c' ne l de la même manière,, chacun cherche •3. maximiser _see U uti 1 i te-_-" en exerçant un libre p a.r t i r de ses préférences, dans un univers de hoi:. à. rareté. La dém-arrh e de-E. e thn c' lc'',.J Ues, è l'inverse, rend difficile toute comp era.isor, dens la me-cure ca l'ethnologue tente de mettre en évide nce la société qu'il ce en quoi observe e'-. t spécifiq ue, différente de toutes les autres. Or- il est de vain vouloir compa.rer, - des flrls de ciér^ér•a.l i sa.t ion, des choses définies comme spécifiques: "on ne peut comparer des litres et de's kilos". A mi–chemi n, 1'a.nth ropclocie économique peut permettre de'_ comp.a.r a i son= et des c néra.l I =a.t on's, d-an-:. la mesure où. les. corlc e p t =• employéssont suffisamment abstraits pour – n'impliquer' aucun postulat de comportement, ce qui permet de r omp•a.r'er• ce•a- comportements; circonscrit le caractère de du domaine -4l'anthropologie, "relations des homme entre eux à propos des choses", lui permet de compar'er non de"_ sociétés, mais des phénc'menes donnés dans des sociétés différentes. Exemples: la circulation monétaire dans tel lea conceptions de la richesse tel type et de société dans différents contexte =_., etc. La démarche de celle de la science est l'inverse ici économique qui postulats, quitte à les part de relativiser selon les contextes; l'anthr•c' pc' looie partira dc la comparaison de compor'tements part i cu l i er-s dont elle déduir'a des principes de généralisation. CONCLUSION "Nous ignorons quelles données de base, en qui ce les concerne comportements strateg igues de sujets prenant des décisions, sont adéquates •i. la réal a. l ité. Tant que nous ne le savons pas, la cc'nstr uctic' n de s mc' de l e s restera une branche des mathématiques et de la logique, et non un instrument efficace des sc iences em pjriques" State of (T. KOOPMANS, 1957 Three essays on the Economic Science Gram Hi 1 1 .) . Jamais 1 a science triomphan te et s ollicitre économique n'a été aussi 'J' au j ''ur'dh' u i : e11e a acquis un ni veau prod i g i eu:x de sophistication d ans les formalisations . En même temps, dénoncé la crise jamais les écc'n omi ates. n'ont autant Eeoutori=a leur sc i ence . dans laquelle se trouverait Calmari W.LEONTIEFF (1 974, essais écen cmiques, Levy,p.100) "Il1 faut malheur eusement admettre que n i 1'expr esssic' n la plus simple de 1a théorie éconcmiqu e , ni ses versions dynamiques les p lus modernes, ne nc'us ontt fait parcourir d'une ex plication tres long c hemir, sur 1a voie un i tuat i c'ris des détaillée, _ans parler de prévision , spécifiques du système économique r éellement observé. moderne , a-t-on Rarement, dans la science positive construit une st ructurc théorique .auss j élaboré e sur des bases concretes •a u '=•'_ i étroites et super -F ici eli e-a Ces deux grands la just ifica.tion économistes donnent d'une approche anthropologique, qui w oudra i t C cntrjbuer so it moins à élaborer un e science économique qui bref, des détachée de la réalité, de la d i '•:' ersité, hommes de chair et de sang, vivant e n interac tien avec d'autres qui ne sont n t pas ri e c e •a •_..a i r ement leu rs égaux, dans des context e'_ qui laissent une pl us ou moi n ss grande "1 ibre choix" au place et dans le squels 1 'individu f-a.çç' ri uniforme; une science é rc' ricmi que n'existe pas de ne confondr ait plus des postulats commodes avec des qui de force n•a.tu re et renoncerait de faits a u coup à plier toutes les socié té=_ L l'u n i f orm i t e consistant des comportements quelle suppose. II.- ANTHROPOLOGIE ECONOMIQUE ET DE)ELOPPEMENT: ETAT DES CONNAISSANCES Le nombre d'heures im p arties . cette initiation ne permet pas d'entrer dan_ le détail des théories sociale_ ou anthropologiques, pour 1 eaque lies l'étudiant voudra bien se reporter é quelques ouvr ages et manuels donnés en bibliographie. Deus problèmes constamment présents dans les débats autour des théorie du développement nous serviront de fil conducteur pour aborder cette seconde partie. Le premier est celui du changement social, qui est recherché a travers les polit i que_• de développement, mais qui est également nécessaire a leur mise en oeuvre: que de fois nous faut "changer les lisons qu' i 1 mental i tés" , qu'il faut responsabi l iser les populations" ou "structurer les groupes cibles"...Nous aborderons cette question en ex aminant divers types d'organisation sociale, pour en isager les passages possibles d'un modèle a l'autre. Le second problème est celui de l'accumulation, object if évident de toute pol i tique de développement. Nou s tenterons dans un premier temps d'examiner cett e question de façon classique, a travers le surplus et les échanges; dans un second nous l'accumulation a temps, réexaminer orsa travers une esquisse de thé orie de l'usage des richesses, donnée en annexe. 1.- Les formes d'organisation sociale On rencontre à travers le monde des types très divers d'organisation sociale, dont la société industrielle est une parmi d'autres. Définitions: parenté, mode de production La p arenté Dans les socié tés des pays en dével opement, la parenté est au coeur l'organisati on sociale: eslle sert de de v illagess, comme de la cadre des d'organi sat i o n production et de la circulat ion des personnes et des biens. systèmes de p a.renté, la prohibition de Au départ des c'e st a dire l'i nterdiction d'avoir des l'inceste, relations se:>;ue 11es avec ses géniteurs (père, mère) et les autres enf ants issus des mémes géniteurs. Pour C. LEV I -STRAUSS , l a prohibition de l' i nceste serait 1 i ée d l a nécessité d'échanger avec d'autres_ groupes: il est nécessaire de choisir sa femme en dehors de son 1 i finage II.- ANTHROPOLOGIE ECONOMIQUE ET DEUELOPPEMENT: ETAT DES CONNAI SSANCES Le nombre d'heures im p arties a cette initiation ne permet pas d'entrer trer dans le détail des théories sociales ou anthropologiques, pour 1 esque 1 l e s l'étudiant voudra bien se reporter a quelques ouvr ages et manuels donnés en bibliographie. Deux problèmes constamment présents dans les débats autour des théorie du développement nous serviront de fil conducteur pour aborder cette seconde partie. Le premier est celui du changement ssoc j al , qui est recherché a travers les pol i t i ques de développement, mais qui est également nécessaire à leur mise en oeuvre: que de fois nous lisons qu'j 1 faut "changer les mental i téss" , qu' i 1 faut responsabiliser les populations" ou "structurer 1 es groupes cibles" ...Nous aborderons cette question en ex aminant divers types d'organisation sociale, pour en • isager les passages possibles d'un modèle à l'autre. Le second problème est celui de l'accumulation, toute object if évident de pol i t i que de développement. Nou • tenterons dans un premier- temps d'examiner cett e question de façon classique, a travers le surplus et les échanges; dans un second temps, nous réexaminer ons 1 ' accumu 1 a.t j cri à travers urge esquisse l'usage des de thé or i e de richesses, donnée en annexe. 1.- Les formes d'organisation sociale On rencontre à travers le monde des types très divers d'organisation sociale, dont la société industrielle est une parmi d'autres. Définitions: parenté, mode de production * La parenté Dans les soc étés des pays err developement, la parenté l'organisation sociale: esl le sert de est au coeur de de la des cadre d'orga n j =a.t i an v i l l ages, comme personnes et des production et la circulation des de biens. Au départ de s systèmes de parenté, la prohibition de c 'est d'avoir des a dire l'interdiction l'inceste, relations se::<: uel les avec ses géni teurs (père, mère) et les autres e nfants issus des mêmes géniteurs. Pour 1 a prohibition de l' i ricesste serait liée :. LE'••JI -STRAUSS , è la nécessi té d'échanger avec d'autres groupes: il est choisir sa femme en dehors de sors 1 ignacie nécessaire de pour avoir des relation-.. avec d'autres 1 I cnaoes•. La. -forme la d'a.l l ia.rice est l'échange de us simple soeurs; puis ma.trimoniale permet compensation la d'étendre la 1 rcu l a.t i on des femmes: A donne sa soeur en mar i .a. e a B; B donne a A des biens lui permettant d'épouser lequel pourra ainsi prendre la soeur de épouse a i l l eurs. A la circulation des femmes va correspondre une circulation de biens, aussi durable que l'alliance. existe un gr-and nombre de systèmes de parenté, mais tous dérivent de l'alternative suivante: conserver des droits sur sa soeur et aliéner ses droits sur l'épouse, ou l ' i nverse . La première situation (droits sur la soeur et sa aux descendance) systèmes correspond matri-linéaires; <droits sur l'épouse et sa la seconde descendance) correspond aux systèmes pa.tr i -1 i néai r•ea. Pour la définition du vocabulaire de l a parente et la description des divers types de filiation et d' al l i a.nce , I~ 975 : "les édité par t°1.A ►_L^E, 1Tr_ se S reportera a ^ l'ouvrage le_ domaines de la parenté", et aux extraits distribués en cours. c C Il Les modes de production La notion de "mode de production", définie par MARX, et ses disciples, aujourd'hui passée re-définie par est dans le 1 anq-aoe courant des étudiants, sans que le sens en soit toujours bien mal trisé. Le concept de mode de production illustre bien l'analyse en termes de système et structures. de trava.i l ") , des matières Des trava. i l l eur•s ("force des outils et premières ("objets de travail") et techniques ("moyens définissent la de travail") structure des forces productives; les rapports des producteurs aux objets et moyens de trava i l définissent les "procès de travail" ou "procès d'appropriation réelle"; - les rapports des producteurs entre eux dans le travail (répartition répartition des résultats) et des acierts, les. rapports des producteurs aux non-producteurs définissent des rapports de production. Nous avons 3 invariants (travailleurs, objets et moyens travail) et 2 relations (forces productives, rapports de la structure nous prGduc t i on) : déf i r, i t ceci de Pour Marx, la structure économique est économique. non parce qu'il serait possible "déterminante" d'er, le reste de la société, maissimplement parce déduire fournit (pol i t i que , autres aux niveaux qu'elle leur• s limites, idéolooigije) les conditions de donc du "détermination système. La. par poasibi 1 i té chez MMarx ne sidnifie nullement que tout l'écconomique" déductible de l'économique; mais simplement que soit • l'économique fournitt l e'=. "deires de 1 i ber'té" de au res du niveaux systeme soc i al : la bourse ne pouvait être inventée par des chasseurs-cuei1leur's. Enfin , il faut surtout se garder- de confondre modes de et production r'éelle's.: il s'agit sociétés de représentations tout L. fait abstraites qui sont sensées de permettre types distinguer des différents d'organisation, non de décrire des organisations réelles. Et il faut tout autant se garder de toute tentation d'évolutionnisme, rien rie permettant de penser que les sociétés passent d'un t y pe d'organisation à un autre de façon inéluctable. 1.2. Typologie des systèmes sociaux Lorsque nous parlons de formes d'organisation sociale, nous définissons des modèles abstraits, tss, fictifs, qu' i l faut se garder de prendre pour la réalité concrète. Par ailleurs, ces types d'organisation sociale sont examinés à partir ce qui est leur a partir de la production, activité essentielle de production. Or, noua avons vu précédemment que les- conditions d'existence matérielle rie suffisent pas à caractériser l'organisation sociale. * chasseurs cueilleurs Les sociétés de chasseurs-cueilleurs correspondent aux sociétés de Pygmées, aux Bosh I man du Kalahari, aux aborigènes d'Australie et du Sud de l'Inde, ainsi qu'à quelques groupes d'Indiens d'Amazonie. Les principales caractéristiques en sont les suivantes: 1a terre, l'environnement sont "objets de travail" cri ce sens que l'activité est l imi tee à une prédation, à un prélèvement sans aménagement préalable; - les activités de chasse et cuei l lette supposent un de petits groupes et un nomadisme, vaste territoire, ressources prés evées le temps de se laissant aux renouveler. - les outils sont rudimentaires: arcs, filets, lances et instrument de cueillette; tous peuvent être élaborés partir des ressources immédiatement disponibles du fait de l'environnement. la cueillette est effectuée par les femmes et par les hommes, ces derniers sur les parcours de chasse; - la chasse au f i l et, dans le cas des Pygmées, suppose de réunir 7 à 30 filets, ces derniers étant individuels; 1 'arcan i sat i on du groupe de chasse est basée sur des groupes d'àce de force identique: + les hommes disposent les filets et abattent le gibier, les adolescents rabattent le + les femmes et gibier, + les personnes ..Qées fabriquent des out i l s, et +ont du piégeage de petits animaux; 1 a coopération est limitée à l'opération de chasse, é l'issue partage est immédiat et laquelle le de éga.l i taire; type d'activité seront les - Les conséquences de ce suivantes: + on a à faire é des hordes instables et liens durables entre composites; on n'observe pas de cadets; n'existe pas et la cellule aînés et la dot fa.mi l i a.l e, mono-nucléaire, est instable; + il n'y a aucune base, dans ce type de société, pour un pouvo i r pol i t i que stable; n'existe détention individuelle, en + il ni des f i l e tss, ni accumulation, incompatible a'.'ec le dehors mode de v les individus ne connaissent pas leur + troisiéme génération; généalogie au-delà de la il culte des ancêtres e t l a r'e l i g i oss i té n'existe pas de est 1 imi tée à uric croyance en un "c i el i natte i gna.bl e" . Pour approfondir , on pourra se reporter aux ouvrages de C. TUIRP.JBLILL , aux articles de C .1ME I LLHSSOLI). et G. r,LTHABE . i e , sociétés agraires segmentaires Les sociétés segmentaires correspondent aux sociétés rurales de toute l'Afrique, elles sont aussi les plus répa.ndues à travers le monde. La terre, cu l t ivée , est devenue "mo y en de tr'ava i 1 " ; il faut consentir des avances en travail pour en obtenir une production; le sol est possession col l ec t i ve , gérée par les Aînés; la production impl i que une que soit différée coopération prolongée et continue: la coopération nécessitée pour la préparation des sols et les semis do i t _-e prolonger jusqu'aux récoltes; la filiation Conséquence: et 1 e mariage deviennent de préoccupations centrales; les généalogies s'allongent; le cu l te des ancêtres est present.. rrl e le de la compensation matrimoniale estt général, et la polygyn i e , courante. div i si on la sexuelle du travail est plus marquée que chez les chasseurs; de l e c i rcu i t prestation redistribution =•e et Génér'al i sse . l'extension des groupes _'opére par segmentation, au l i Qn•a.Qe'_ don t les segments des acqu i ér'en t une s•e i n autonome, reproduisent en leur sein le c i rcu i t ex i'stence prestataire. segmentaire sociétée la connaît un degré de croissante quand i 1 apparaît d_s cc' mpl ex i té entre 1 i gna.ges_- lignages "cadets" et hiérarchies "aînés" . = 1 Y I_ r- t Dans ce t::pe d'organisation sociale, l'accumulation e s t possible en théor• i e . eté a er• ce qui se pf odu I t lorsque Il possible d'observer horde_. des de -_.ant contraintes Pygmées à la sédentarisation; la dot fait rapidement son apparition, 1a profondeur généalogique = 'accr'oît, la pol,'gInie apparaît, les cellules fami l ia.les_. deviennent plus stables. • sociétés pêcheurs de et pasteurs nomades Dans les sociét es de pêcheurs, comme dans celles de existe pasteur s nomades, il des biens approprjables: ici, 1 'embarcation et les filets; là, le bétail, capital sur pi ed. Bien que pêcheurs et éleveurs nomades. soient de l'en ':!Ironnement (respectivement le poisson predate urs existence et le • pàturage s), cette de biens appropr iables les rend radicalement di -Ffer•erits des chasseu r•s cue i l l eur - les u ris comme les autres sont mobiles; les uns comme les autres, en raison de l'unicité des aliment s dont i 1 s- disposent (lait ou poisson), sont contrai n t_ d'échan ger• pour se nourrir. Mobi 1 i te , ca.p i t•al et nec essité d'ec hanger les prédisposent au commerce, mais au • i à la que rre et à la conquête du pouvoi r. - en c e qui concer rie les éleveurs nomades, tôt ou tard ils s' opposent au x agriculteurs sédentaires; le véc1 tal et l'an imal sont de s compétiteurs. * spécialisations ethniques Du fait de l'organisation 1ignagére, il est difficile de voir se maintenir des spécialisations individuelles; en gé n e r.a.l e, règle la spécialisation est d'abord l i gnaq?r•e ou de (l i gnagess de teinturiers, forgerons, ou de une soit commerçants...), elle devient puis une soit =.S spec i al j t i on i ntr•a-e thn j que (castes) Fi I n =. les I , spécialisation ethnique (commerçants). constituent une caste dans de nombreuses forgerons société sahélienne; mais des peuples entiers sont spécialisés dans le commerce: Diou1a, Haoussa... • chefferies, sociétés à Etat Dans les sociétés à chefferies, es, celle-ci est détenue par un ou plusieurs lignages s'étant imposés comme °aînés•" à .^ autre=. l jgnages, des 1 ign_{.ge^s. sont ces. Ce l'exclusions des autres, qui fourniront les chefs. Lette peut résulter d'une conquête, comme de aînesse l'antériorité sur les lieux. lorsque 1 es structures de 1 a chefferiee sont très Même (existence d'une armée et d'une admi ri i stat i on élaborées des dans les la circulation émirats peul), comme richesses s'exprime langage de la réciprocité dan ,--. le l i onacer•e. "père", les biens Le appelé souverain est +ont mouvement et il est réputé "nourrir ses vers lui erifarit , 1lesggarantirccontre1e eexactions^ ^r-°^.? à son armée, et contre les +ami ne-E or-ace a ses oreri i er-_. Cela étant, une organisation tantôt on ob=.erve v i 1 1 ageoi se calquée sur ce l l e de la chefferie, comme en pa>'s Houssa, ta.ri t6t une organ i sat i ciri étatique calquée sur l'organisation 1 i gnaoére, comme dans les chefferies Peul du Nord-Cameroun. =. =. 2.- échange, don Historiquement, redistribution don prestations, et précédent L'échange d'épouses induit des l'échange. écharicies de biens. Des biens pa.r•t i cul i er=. sont consacrés exclusivement a. la comp.aensatiori matrimoniale des biens matériels statuts des s'échari ierit contre individuels. Mais ces biens pour puissent que eritr•atner des échanges de femmes, il faut encore qu'ils soient manipulés par des personnes particulières: les at nés de l i gracie : 1 e statut de=. personnes confère biens des u=.aces donnés. Ai rassi , un cadet peut réunir -aux fois les biens rie e • .t ireE- au m.aria.oe, seul l'aîné rl peut les faire "fonctionner" comme dot. L'échange de femmes induit des dor is et contre-dor is aussi longtemps que dure l '.E.l l i ance . Dan'_ très nombreuses sociétés s'observent des de biens qui ='ech.angent entre eux, saris que catégories de étr e biens d'une catégorie puissent ech.a.rioè-s des contre ceux d'une autre. sociale Accumulation matérielle, accumulation socie tés non-industrie 1le- , 1e- dr-oit s sur le les Dans ri personnes dé ter minent les droits surr- les choses. Je suis "ri che" tiçuri des biens matériels ou cir- . rid" ., prop or t i ori du nombre de mes mais i= dont je dispos e, dépendants. avoir pour fonction de Less dons et oritre-dons vont démontrer ces st atuts, comme l'Il lustre le "potl atch" . de type "potlatch " ont Les cérémoniee ri t été observées dans ri les régi ons du monde riori industriel, les analyses toute-s_. plus cc'ririu es étant celles de F. BOAS, B.MALINiI1.I:_,K,I , les A grands traits, un individu, de G . EALAND I ER , M. r A irc.. importari t (Aine), "provoque" un au tre individu statut de en lui statut offrant des biens é'q uiva.lerit, gra.nde s qu.ant i té-s (plaques de spécifiques en u i vre, dans le cas de- Indien- de la. couvertures, es claves, des USA). L'adversaire, a son tour, t e Nord-Ouest Côte répond par un dcori plus import-ant que celui précédemment les dons re;u=. 'scorit soit détru i t•_., reçu. A chaque +oi =_. c =•, soi t jmmedi•atement redistribues pour démontrer qu'on n'en a pas le che" pour ça. Et étant trop "riche" besoin, de ainsi suite jusqu' a ce qu'un des adversaires ne puisse plus r i en donner. Le dernier qui donne en sort le =muni, mais aussi avec le plus grand prestige. Le plus potlatch peut al l er j u squ' a la destruction totale de ce que les adversaires possèdent, y compris l'habitation, le canoe chez les Indiens, les reserves de tarots en Nouvelle Ou I nee, les épouses au Sud-Cameroun. Pour Marcel Mauss, " l e don obl i ge" , a l ' obl i gat i on de donner correspond ce l l e de recevoirr et de rendre. A la circulation des biens correspond celle des statuts. La destruction des richesses et l'ostentation transforment une accumulation matérielle en accumulation sociale; c'est pourquoi je précise que la stérilisation des biens par le trésor n'est telle que du strict point de vue économique. Mais dderrière ère ces échanges ostentatoires, c'est la survie de l'organisation sociale qui se joue. La conduit a un des destruction ordonnée richesses fonctionnement du système qui minimise les possibilités de changement qui résulteraient nécessairement d'une accumulation de richesses. Pour ne pas changer, les societes mettent en place des mecanIsmes qui, en fait, les transforment. III . ELEMENTS ECONOMIQUE 1. D'HISTOIRE DE L'ANTHROPOLOGIE L'HISTOIRE DE L'ANTHROPOLOGIE: l'anthropologie par le Si nous définissons regard sur les sociétés "autr es", a des fins d'analyse et de comparaison avec la soc iété d'origine, il s'agit d'une démarche très ancienne et très répandue: Aristote, Hérodote, en leurs temps, ma. is aussi Ibn Battuta, Ibn Kha.l doun et voyageurs ont porté un tous les grands "regard ont 1 es sociétés qu'ils ethnologique" sur de Montaigne , rencc' ntrees_.Il même en va de les récits de utilisent Montesquieu, Rousseau qui , de leur propre voyages d des f i rls de cc'mpr ëhens. i ori ici de l'histoire de s-ociété.Il s'agit donc moins l'anthropolcgi. e que d'une expl ici tation des origines et des déterminations des savoirs a nthropcilogiques actuels. 1.1. Marx et les "sociétés précapitalistes" pas des sc' c i é tés " précap i ta.l i stes." se soucie Marx ne elles-mêmes. El l es sent peur lui les "formes qqui pour la production capitaliste", cette dernière précédèrent son d'étude. Il s'agit de saisir la objet étant seule genèse du Capitalisme, et de remonter le temps a partir de lui, dans occidentale. les société=s d'Europe En Europe parce que là est né le Capitalisme; parce que son h i _.tr' i re doit saisir les conditions d'en perm ettre historiques d'a.ppar j ti '_' n. Marx construit des Pour cel-à, modèles abstraits d s y stemes sociaux susceptibles de rendre compte de connue : historique 1 'évolution les modes- de production ou plu= précisément les formes de production (fr'rmeri en al 1 emand) . Un des schémas de succession hi stor i qu e serait celui qui, partant de la p r i m j t i ve" conduirait au Cap i tal j sme en passant "commune par 1 ' "esc l a.vari e anti que" et 1e "féodalisme". -- La premier.? rep rise les "liens de sang" et sur 1 ' ab' scenre de propr i e té , d'exploitation et de classes; 1' esclavage -- connaj t antique 1a propriété, l 'explc' i ta.tiori et 1 es classes sociales, mais ici le travail de l'esclave appartient au maître en raison de _.a propriété sur 1 ' es clave l u i —meme ; -- darts 1 a -féodal 1 té,la terre appartient au souverain éminent"), <"domaine celui—ci en conférant le droit d'usage à ses vas saux . Le serf n'appartient pas au Seigneur féodal, ma is relève du domaine éminent, de la terre • . laquelle il est attaché.I1 s'agit là bien sûr d'une société de clas sess à E t a. t. Pour- Marx, à un état donne des forces productives il correspond des formes données de rapports de production; le développement des forces productives rend inadéquats qui sont alors les rapports de production existants, remplacés par d'autres plus efficients <Manifeste). Les postulats sont que l'histoire de l'humanité est progressive, et qu'el l e est ri la fois cel l e de l'accumulation et de =. classes sociales. lors, les sociétés "autres", "pr'éca.p i tal i stes" , Dés va.l i di té seront examinées poiJr vérifier la des recherches sur la genèse du c-a.p i tal i sme . Marx ne prétend pas rendre compte des sociétés "autres", analytiques et ne construit que des modèles et , ts abstraits en prenant soin de préciser souvent qu' il faut surtout -se garder de plaquer ces schéma.s sur des sociétés concrètes. est que des Il donc singulier périodissa.ti rs de l'histoire, entendre que laissant toutes lessociétés seraient passées parr les Irl C !rl e `'• phases d'évolution", et du simple au complexe, aient pu se réclamer de 1 ' hér i tage de Marx. 1 • L • Maine. L'évolutlonisme :Morgan Spencer et a. coutume de situer .. la fin du 196 siècle les débuts On .a'-:'ec les premiers travaux de terrain l'ethnolo g ie, de le-=, structures de'_ effertués dan=. 1 e but d'analyser sociétés étudiées . Les "pères fondateurs" ont en commun d' el tre des juristes. (1820 - 190I3) - '=Spence r pense que les sociétés, à l'image ces espèces, évoluent du simple au complexe. Les sociétés les plus simples sont celles de nomades "IJr da.teurs" stratification _.ociale.LDan=. les sans "7,ocjétés simples", j1 n'y a pas d'autorité politique il apparaît des chefs occasionnels l'autorité est imprécise ou instable ru, il existe une autorité pol i tique enfin, permanente. Ces quatre types de sociétés "simples" ayant en commun de reposer sur des groupes sociaux autonomes et sur 1 ' abscence d'intermédiaire entre le pouvoir et l'ensemble de la société. "sociétés Les composées" présentent des niveaux intermédiaires entre pouvoir et société. Les sociétés "doublement composées" sont toutes sédentaires, avec dével oppement des techniques, des transports, du droit posi t i f. Les. sociétés "triplement composées " sont les grandes i v i l i ssa.t i ons "d'oa sont sorties les grandes re l i r i ons" . Enfir, et parallèlement, Spencer oppose société militaire imposant une société et industrielle, la première coopération obl i ga.toi re, la seconde une coopération volontaire. - ++ ++ ++ ++ c a!'-a '; èr,t notamment da.n "ancient les bases du droit comparé, t partir d'études de jette de ssûc i été's structures soc j o-,jur i di ques relevant différentes. Le premier, i1 distingue les liens par le que les pense i l sang des 1 i enss terr i tc' r i aux ; institutions peuvent s'étudier du simple au complexe, il d'une évolution identique des rejette néanmoins l'idée sociétés, insistant sur leur diversité. Maine _- =_. _ ) , _' Morgan l'analyse des (1818-1881) est le père de la de met en évidence parenté, dont il la compréhension des l'importance pour et est "Ancient sociaux. Son ou'vr'ace majeur sociétés se society" ''1877 .' 1e M r... I rl, F Jr complexifient au cours du temps en passant par trois "états", chaque état comportant trois étapes. Ces trois "barbarie", la états _.ont la la "sauvagerie", "civilisation". Dans la "sauvagerie" régne la absence "pro'mi scu i té" , de r ni1 e matrimoniale; ensu i te , pour les parents immédiats, puis est l' i nceste prohibé "patriarcat", le suj'.:'i du apparaît "matriarcat", d'abord polygame, enfin monogame. Morgan é tabl i t des évolution et fami 1 i al e entre relations structure la les sociétés par faitt qui passer technol or i que l'écriture et la. l'élevage, 1'aor'icu1ture, cueillette, systèmes diversité sst t rries °_ - _;4- (de métal lurci ie d'sionant "civi l isa.tion" la la vient célébre saris doute l 'c' pposi t i on tristement stement entre " et u "sociétés sa.ns. (donc) h i to } "_.a.n=. histoire" -é'_ riture et .d I c i é t e "civilisées"). 1.3. Le fonctionnalisme: Malinowski, Mauss, Mer ton Avec le fonctionnalisme commence l'étude de ta.i l l ee des _ . ociété'_ qu'on appelle alors "primitive_.". Commence 1 ''ere du recue i 1 systématique de données selon des procédures r i coureuses, s_.e ÿ. des fins d'analyse et de comparaison. Malinowski (1884-1942 ) considére au départ que chaque société se caractéri e et se distingue des autres_ par or i g i na le urie culture ssinguliére. Ceci par et particu l i er entre les parties, les l'arrangement éléments qui les cons tituent, et la façon dont tous les éléments se relient e ntre eux. Le tout est unifié et il totalité: faut l'expliquer sa chaque trai t de dans culture ne prend son sens que par la place qu'il tient les autres 1 i ens avec l'ensemble et par ses dans éléments culturels. Da na tous les types de civilisation, objet matériel , chaque idée et chaque coutume, cha.qu e uric fonction vitale, a une chaque croyance remp1 i t é. accompl i r, rep récente une partie indispensable t..che d'une total i té c' rga.ri i q ue. L_' i d'e de "fonction" est tirée de la fc' rictic' ri d'un c' rrie qui , 1 i ée . . la cohérence du tout, correspond é une fonction vitale. remplit urie culturel ou social Donc, tout élément indispensable au tout. fonction élé ment est et tout de Malinowski est "les L'ouvrage 1e plus célébre argonautes du Pac i f i que Occ i dental " , paru en 1922. Mauss élabore la ric' tic' rl de "fait social ( tota.l " : toute l a réa.l i té sociale est i ns.cr i te dans ceremoni e, mdrne si cette cérémonie rie chaque coutume, suffit pas a définir toute la •_. o c i é t e . Dans ri son "essai sur Il montre que don et contre-don : 1'7 4? , le don" créent une u =•'=.l r' ri d'c'bl i qat i oris qui rendent cohérente la structure sociale et appl ique cette idée a l'étude du "potl a.tch" . (1910- Merton ) dans "elements de th4c' r i e de et (1765), sc'ciolo'iique" affine l'analyse méthode que tout fonctionnaliste en remarquant element peut et que la vision plusieurs fc'rictic'ris, de avoir imp 1 I que cohérence totale de la so ': i é te une Ma.l i nc'i.':isk. i cette société s'inscrit dans Or, part d'une c'b=.er','ée. les elements, comme leurs fonctions, h i stoi re donc une société des d'autre toute part, corral t évoluent; d y .=fc' rict i c'ris. C 1.4. Le structuralisme: Levi-Strauss (1910- ) C1 suie Lev i -S;tr•a.us=. pose la méthode 1 es bases de structurale dans "anthropologie structurale" (1958). Les recherches des 1 I ngu i stes montrent que chaque langue sélectionne certains sons et en omet d'autres. Toutes les langues de 1a terre ne comportent pas tous les sons possibles. Il en va de même pour les sociétés et cultures: chaque système sélectionne certaines formes d'organisation parmi celles qui sont possibles. La vie est sociale fondée sur un vaste appareil symbc' l i que; i 1 lui correspond l'échange de femmes. Les éléments sont ri s sionifiants que leurs relations. moins La structure sociale n'est pas apparente, directement observable: est abstraite elle est "1e contenu appréhendé elle et dans une organisation logique conçue comme propriété du réel". Les deux grands axes de recherche de Levi-_trauss sont les structures des rapports de parenté et celles de mythes. Levi-strauss a eu des prédécesseurs, tels que , entre autres, Wolf, Nadel, Radcliffe-Brown. Mais tandis que ceux-ci cherchaient des structures concrètementt observables, telles que celles observables en biologie, celles-ci sur un plan abstrait , Levi-Strauss conçoit non plus descriptif. Parmi les disciples analytique et li n n é'. i -titra,u=.=. te L.Gumont le^ t citer Lévi-Strauss, entre autres, _,C de ^r peut, "homo h i érarch i cus•" ; "homo aequal i s" ) . 1.5 de production Le néo-marxisme et la théorie des modes A 1'is• sue du .`; :é congrès du P.C.souiétique, la critique du^ sta. liriisme a un e relecture de Marx et é un conduit ' d é p o u= i Cracie" de la pensé e marxiste a 1a lumière des progrès accomplis par la re cherche arithr'op ol ogi que . La. critiqu e du dogme ssta.l i ri i en d'une évolution urii 1 iriéair'e cl L i é tés. de la a des stades al l an t travers c i riq la relance "commun a.uté primitive" "socialisme" au ". Dans le discuss ion surr les "modes de production context e de l a déco1c'riisa.ti on, du "sous-dé ue 1 oppeinen t" luttes et de "anti - impérial i s•tes" , 1 acce rit est porté sur le s modes de production " féodal" et "asi atique". Les ouvrage s-clés de cette r'éfl ex i cri sC' ri t dûs a Gode1ier M e i l l a s. o u x (15'64) Terray (196S),a (1969),, Al th us__r (1944), en France. qui cc' ricer•rie En ce 1 ' évol u tic' n, le mode de production abstrai te , un modèle, déf i ri i comme est un e structure forces productives et de combina i s.ori spécifique de ne s'agit p.as d'étapes par de production; il rapport a Dans ttoute les sociétés. le-_quel les devraient passer concrète ou "format lori économique et sociale", société un mode de production est dominant, mais ceux qui 1 ont précédé cru 1 uj succéderont _.ont perr- eptibles. a l'état de "survivances" ou de "germes". En ce qui concerne fonctjanal j_me, la théorie des le modes de pr oductjori 1' I e e de "fonct i on" , qui rejette implique la steme et conduit a rendre sstabi l i té d'un i_ompapabl e'_ des éléments de 1a ré a.l i té qui ne le sont pas: _.i tou t élément joue un r°_r 1 e indispensable, 1a société est b 1oqu'e. En ce qui le mode concerne le structura l j E.me , de production e st analysé comme "tot al j té structurée" en niveaux veaux dont l'un domine -determi ne- les autres, er, assignant au steme ses degrés de liberté. Dans les sociétés ab•= ervéess par les a.nthropo l ogues, les rapports de parentér sont a la fois rapports politiques, rapports idéologiques et rapport de praduc tjOri: ils impr-ér nent les tous aspects uIe de la sociale. Mais le structuralism e est critiqué car il e st a-historique. Or, pour- les chercheurs marxistes, la question est historique: el l e est de comprendre comment apparaissent les sociétés de classes et comment se constitue 1'Etat. =_ _, 1.6 Tendances actuelles La theor i e de s modes de production ne pouvait guère étr•e uti le pour comprendre less société_ actuelle s dans le Tier E. Monde. Le concept de mode de production est a asiatique applicable aussi bien l'Eci>pte phe.r•aonn j que, qu'aux sociétés a mégalithes , aux empires soudanais ,eu '` empires précolombiens, au Dahomey du <:I._CC siècle: plus rien. définissant tout, il n'explique d'autre part, 1 e revient a mode de production société sur la base de ses spécificités car?.tér j er unee pe rmett?.nt ne que la classification descriptive, il interdit la comparaison son anal yt i que . Dés que l e'-. auteurs historiques, les les veulent a. i i r mouvements tiennent lieu d'analyse: con=.idéra tion_ "obstétricales" de de production "a naître",, on p?.r era mode "embryonn i r'e" , "mort-né" >=ou "moribond" au "sur- i vant" . Les tend ances actuelles ont en commun de faire amplement appel a l'histoire des sociétés et de's théories mais vis distinguent c't VI_ de attitude se par leur l'économie. "économistes" considèrent que le développement est Les le partie intégrante sociale: concept de de l'étude en oeuvre crnt eux-meme une développement _.=r. mise et d'étude objet et non Le développement est histoire. projet (c+.Aubert i n et al i i . et Weber ) travaux partant de s de Rer, Le _•"anti-utilitaires", la place supposée remettent en question dr Girard, r'anc.e , ce mouvement l'économie dans l a. vie ssoc i al e En ( France mouvement dans les sc i enceL. an t i u t i l ta i r•e (MA USS, ) est parti de spécialistes de la gestion et de sociales =. . =_. 1 I l'école polytechnique, non des a.n thropol ociues, contrairement au premier (cf. bulletin du NAIISS:). Rappelons que Mauss a axé une grande part de son travail sur l'analyse des faits ostentatoires. Da.n s lea tedances actuelles se classent également les travaux de Mary Doucil as ("de la s.cou i 1 l ure" , "1 e monde des biens") et de Marshal Sahlins (" ge de pierre, r.ce d' a.bc' rldance" ; "au coeur des =•oc i été'_" . . . ) . Ces deu::: auteurss on t en commun de s'opposer à l ' u t i l i tar i sme et, comme Bourdieu en France, de tenter une analyse de la société a. partir de la façon dont celle-ci traite les biens •_l travers leurs fonctions symbol i ques. 2.L'ANTHROPOLOGIE ET L'HISTOIRE C-1.;r- >- avançaitt que "les sociétés ne se posent que les questions qu' el 1 s sourit cl même de résoudre". Sans al 1 er si l o i n, on rie peut que constater la l i a i sorl étroite entre l'évolution des idées et les faits historiques, aussi bien sur le plan pol i t i que qu'idéologique et économique. Le tem p s des découvertes et des colonies en La découverte de l'Autr e conduitt à l'analyser référence à sa propre soci été, celle-c i étant envisagée comme Ainsi, Rousseau modele ou comme repoussoir. u t i 1 i sa.ri t le "bon sauvage cri tiquer la société pour française du XVIIIéme sié c l e ou Mon t esquieu demandant "comment peut-on être Persan oCi Au départ de la o ol on i ss ation, a u rl moment /a supposée triompha rite et technologie européenne e st résoudre L. terme tous les p robl emes (=_.c i eri t i _me) , il "va d e soi" les sociétés autres ne p eu'.,ent ne peuvent que être qu'en retard, voir e attardées . Jules FERRY "less peupl es. supérieurs ont déclare a l'Assemblée que inférieu r=". des droits sur La société les peupl es la deux i éme moitié du ::<Ixéme européenne triomphante de l'about issemerlt d'une siecle "ne que peut être" évolution qual I ta.t i ve condu i sa.n t de la "sauvagerie" à la par 1a "barbar'ie". "civilisation" en pass antt c i i 1 jsa.trice" _sont l'évolutionnisme et laa. " mission contemporains et ces paradigmes ne sont contestés que par quelques anarchistes tels El i s''e et Orle'=. i me Reclus ( colonies"). A "nos "l'homme et terre"; la. demandera. de "trouver on l'anthropologue (ethnologue), -1 oi tse les leviers de chef", trouvent déterminer le de la l'efficacité d'accr'oitre permettant colonisation. 2.2 Décolonisation et développement" L_. décolonisation "développement" le a la =•ub_.t i tue "mission c i v i l i satr i ce" . de Les .i :es recherche s'inversent. "traditionnel-moderne" L'opposition a p paraît dans les écrits; dans le même temps , la valeur des est sociétés étudiées reconnue, l'ethnocentrisme cr i t i qué : les ethnologues chercheront a comprendre les soci6t4s "de l'intérieur" si possible en participant aux rites d'initiation... Avec la décolonisation, les aspects économiques sont plus étudiés. G.Ba.landjer, en 1754, fait l'analyse de la. "situation coloniale", a partir de laquelle se comprennent des phencimenes d'ostentation et des syncrétismes religie^ ^ ^<< ("Sociologie _^i-logie actuelle actu_lle de l'Afrique Noire"). Avec le XXtrie congres du PC soviétique et la " l i béra.t i on" de la recherche marxiste, celle-ci =' engage aux côôté s des mouvements de 1 I bt`ra.t i on et met son savoir au service des causes "anti-impérialistes". suites 2.3. Affrontements Est- Ouest, Viet Nam, et L'épisode de la guerre du Viet Nam marquer a profondément la reche rche anthropologique. D'abord en la stimulant, puis en la perturbant: la guerre termi née, l'épisode c.a.mbodg i e n et la mise au pas - du sud-Viet Nam, en meme - emp•s qu e la "découverte" du Goulag ont de quoi ébranler plus d'un convaincu! On _'ape r ',oit que l a recherche en sciences sociale peut être une arme de guerre. La these de P.Gour- u SUP l'agrjcul turc util is_ ée par le_ vietnamienne fut Amerjca.in • les chercheurs américains t rcu'a.j erit plus fa.c i l emen t des crédits pour travai l 1 er dans des zones -_ tra.téci i q ues telles que les h-auts. plateaux birmans . e_. t C'est le courant alors que développe se "a.n t i -u t i l i ta i re" , en même temps que dans la société s'observe un le spirituel . regain d'intérêt pour- L" sri t i -u t i l i ta.r i aame remise en cause se fonde sur une profonde des paradigmes sur lesquels sont basées les utI1jté. recherches: jnt'rêt, économisme, L'inspirateur pr i nc i pa.l est R. G i rard ( "La v i ol ence en la création du et le sacré"; "des choses cachées d Monde") Seuls quelques esprits semblent rester a l'abri des pol i t i ccu_ et i déol ogi ques., tel I_.L6v i tourmentes Strauss ("Le Regard El oi gne" ; . ANNEXE quisse d'une théorie de l'usage des r I _h e 1e '-• 3.1. L'usage des richesses: position du problème _imul tanéi té de la rareté et du ga.spi l l.a.ge, des famines, de la guerre et de l'ostentation postulat économique d'une histoire accumulative, victoire sur la rareté subordination théorique que de la consommation .tk la production et exclusion par la théoriee économique des faits de des•tructjnn et d'ostentation une définition des "richesses": tout ce qui, dans société donnée, est susceptible d'un usage, soit par- tra.va i l . Les. "richesses" ne seront pas les même =s d'une société i une autre, et leur hiérarchisation sera différente. la consommation, 1 a destruction (gaspillage, guerres...), mai s également l'investissement seraient des usages alternatifs possibles des richesses. 3.2. esquisse d'une théorie *hypothèse historique: conservatisme des structures sociales La destruction ordonnée des richesses préserve les structures sociales des risques de changement; la rareté serait une organisation sociale. A travers des exemples course aux armements, Occident médiéval, Eg:rp te pharaonique, sociétés é. "potlatch". * hypothèse anthropologique: l'usage "codifié" des 3ichesses Chaque société classe les choses, les hommes et les relation des homme'_- aux choses et les relations entre les hommes a propos des- choses (bi en/mal ; propre/sale; noble/vil; riche/pauvre etc.). principalement de=-"Les richesses ri'ont jamais été s'exprimer, de de moyens de survivre mai s des moyens participer ce système de relations symboliques qu'est la société." (Radk ca::isk. i) attitudes alimentaires; définitions de la Illustrations: socialisées "richesse"; catégories biens de (vetements...) Le système de classement propre à. chaque société codifie. l'usage des richP == .. _. - 4;f!- hypothese économique: la production est une fonction de la dépense Tout se passe comme i tout ce qui est produit devaitt nécessairement être dan .. détru i t , 1 ' i nstar t ou de façon différée, volontairement a ude fragon catastrophique. L a production en (t+1 ) en (t) serait une fonction de la dépense F'(t) = f( D(t+1) ) avec D = C + I + Th + X (Consommation, Investissement, Thésaurisation/stérilisation, X et pour la destruct i on , 1 e gasp i 1 l age) . Chez '..3at=.I i le ,. est 'la_. part maudit,_". La repart _I -.. de la Dépense entre c , I ,Th , , serait propre =. chaque système social. 3.3 Usage des richesses et développement re-intégration é. l'analyse économique de comportement et faits traditionnellement exlu'_; cc' herence'des comportements o=•tentatoires dans les zones de projets de développement compréhension des systèmes "stables" sur de longues périodes (sociétés "asiatiques") la norme: elle ne n'est pas l'accumulation peut apparaître que "par défaut". ee. Aux sociétés "condamnées a la croissance" (les sociétés industrielles), ='c'ppo'_.er,t celles que la croissance condamnerait (toutes les autres) . lNlTIATION A L'ANTH^OPOLOGlE ECONOMlQUE ELEMENTS BIGLIOGRAPHOQUES Que^ques manue7s : H. MENDRAS, 1975: "Elements de Sociologie", Armand Colin H ' MENDRAS et M. FORSE. 1983: Armand Colin "Le Changement Social" G, ROCHER, 197O: "Introduction à la Générale". 3 tomes, Le Seu^l, coll. Po}nts. Documents de Sociologie cours F. BRAUDEL 1969 Flammarion. - "Ecrits sur )'Histoire" Champs - "Essais sur \a reproduction de Coll ect^f, 1977 form ations socia^es dominées" (Cameroun, C^te ^'Iv oire, Ha ute Volta, Sénégal, Madagascar, Polynésie), cf, notamment papiers de Trav . et do c. ORSTOM n"64. J. CHARMES, J.Y,MARTIN, G. ANCEY ` J, WEBER` J .P. DOZON, . J.M. P . BOHANNAN 1955- "Some principles of exchange and investment among the Tiv". American Anthropologist, vol 57, febr. P. BOURDIEU; social. La Distinction, - M. DOUGLAS anthropologie. "De )a crit(que Souillure" du jugement Maspero E. GREGOIRE 1986 - "Les ALHAZAl de Maradi^ histoire d'un groupe de riches marchands sah^liens. ORSTOM, 2OO pages, \98O - "Food, cocoa, and the division br sex J. GUYER african societies". in Comparative Studies in two west in Society and history, vol22, n"3,july. COUTY G.WINTER, et P. Quantifatif, deux ccvnplémentaires". AMIRA n"43. M. GODELIER, 1968 - 1983 modes - " Qualitatif et d'inv^stigation " Rationalité et irrational)té en économie" Maspéro. B. LATOUR , 1974 - " Les Ideologies de l a Competence en Milieu Industriel à AbidjEtn" ORSTOM C. MEILLAS ^ OUX` 1968- "ostentation` destruction` reproduction" Economies et sociétés. 11,4, avr. 1975- "femmes' Maspéro, textes à l'appui. gren i ers et capitaux". 1976-"Le gr a in de la sueur", Maspéro. TURNBUL, C. 1973- "Un peuple de fauves". Stock; (titre originel:"the mountain people"). J,WEBER `1979- "Rational it étechnique logiqu. ^ et paysannes: illustrations camerounaises" ; co7loque ORSTOM CVRS, Ouagadougou. 1973- "Le développement: concept, doctrine ou idéologie?"in actes du seminaire interdisciplinaire de l'ORSTOM. 1983- "Péches et stratégies de d éveloppement : discours et pratiques"., FAO, Rome, mai 1983 1985- "C = R-I, my God, my Gold !" Colloque Georges Batai}le et les Ethnologues, 25 P. P. GOUROU , 1983 - "Terres de Bonne Espérance : Tropical". Plon, Terre Humaine. Le Monde J . FAVRET- SAADA `1977: "Les mo t s, la mort, les sorts" Folio essais. J .P. CHAUVEAU, 1984: La péche pirogui è re sénégalaise: les }eçons de l'histoire,CRODT. DAKAR, M.RODINSON 1966: "Islam et Capitalisme", Seuil G. DESTANNE DE BERNIS, é conomique". cahiers de octobre, p.105- 150. 1960 - "Islam et développement (série V, t.2)` l'ISEA n"106 Philippe J. BERNAR D , 1984: "Les Trésors de Ceres: l'Economie". SEDES, (88 Fondements Anthropologiques de bd.St.8ermain`Paris), I. SCHULTE-TENCKHOFF, 1985 : "La Vue Portée au Loin; Une h i stoire de la pens é e anthropologique". Ed. d'En Bas. A.O. HIRSCHMAN, 1980: "Les Passions et les Intéréts". - 4S- PUF 1986^ "V*rs ^largie". Ed. de Minuit une éconcvnie politiqu^