Dossier Presse

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Dossier Presse
Communiqué de presse
Point de presse 18/12/2008
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York
POINT DE PRESSE QUOTIDIEN DU BUREAU DE LA PORTE-PAROLE DU SECRÉTAIRE
GÉNÉRAL DE L’ONU: 18 DÉCEMBRE 2008
(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par Marie Okabe, Porte-parole adjointe du Secrétaire général
de l’ONU, M. Ban Ki-moon:
Droits de l’homme et orientation sexuelle
Cet après-midi, la Haut-commissaire aux droits de l’homme, Mme Navi Pillay s’est adressée par
vidéoconférence à une table ronde sur le thème, « Droits de l’homme, orientation sexuelle et identité de genre »
organisée au Siège, à New York. Elle a estimé qu’aucune personne ne saurait se voir refuser ses droits ou être
l’objet de discrimination, de violence et d’abus en raison de son identité de genre ou de son orientation sexuelle
présumée.
http://www.un.org/News/fr-press/docs/2008/dbf081218.doc.htm
Gays et lesbiennes doivent être traités de la même manière que tout le monde Pillay
19 décembre 2008 – La Haut commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Navi Pillay
(Afrique du Sud), regrette que trop de pays continuent de criminaliser les relations sexuelles entre
adultes consentants de même sexe et estime que les gays et les lesbiennes doivent être traités de la
même manière que tout le monde.
« Les lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres, transsexuels sont des membres à part entière et égaux
de la famille humaine et ont le droit d'être traités de la sorte », a déclaré Mme Pillay lors d'une table
ronde de haut niveau sur les droits de l'homme, l'orientation sexuelle et l'identité de genre qui s'est
déroulée jeudi au siège des Nations Unies à New York.
« L'idée que tous les êtres humains sont égaux mais que certains sont plus égaux que d'autres n'est pas
acceptable. Aucun être humain ne devrait se voir refuser ses droits fondamentaux à cause de son
orientation sexuelle ou de son identité sexuelle. Aucun être humain ne devrait être victime de
discrimination, de violence, de sanctions pénales ou d'abus à cause de son orientation sexuelle ou de son
identité de genre », a-t-elle ajouté dans un message vidéo.
Elle a rappelé que 10 Etats ont toujours des lois punissant de mort toute activité homosexuelle.
Selon elle, « nombre de ces lois, comme les lois de l'apartheid (en Afrique du Sud) qui criminalisaient les
relations sexuelles entre adultes consentants de races différentes, sont des reliques d'un passé colonial
et sont considérées de plus en plus comme anachroniques et en contradiction avec le droit international
et les valeurs traditionnelles de dignité, d'inclusion et de respect de tous ».
Une soixantaine de pays ont appelé jeudi à la dépénalisation universelle de l'homosexualité se fondant
sur le principe d'universalité des droits de l'homme consacré dans la Déclaration universelle de ces droits,
dont on fête cette année le 60e anniversaire. Une déclaration a été lue pour la première fois en séance
plénière de l'Assemblée générale de l'ONU par l'ambassadeur de l'Argentine au nom des pays qui la
soutiennent.
L'article premier de la Déclaration universelle des droits de l'homme déclare que "tous les êtres humains
naissent libres et égaux en dignité et en droits".
« Nous réaffirmons le principe de non-discrimination qui exige que les droits de l'homme s'appliquent de
la même manière à chaque être humain, indépendamment de l'orientation sexuelle ou de l'identité de
genre", ont déclaré ces pays qui se disent « profondément préoccupés par les violations des droits de
l'homme et des libertés fondamentales fondées sur l'orientation sexuelle ou l'identité de genre".
Ils "condamnent les violations des droits de l'homme fondées sur l'orientation sexuelle ou l'identité de
genre, où qu'elles soient commises, en particulier le recours à la peine de mort sur ce fondement, les
exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires, la pratique de la torture et autres traitements ou
peines cruels, inhumains et dégradants, l'arrestation ou la détention arbitraire et la privation des droits
économiques, sociaux et culturels, notamment le droit à la santé".
http://www.un.org/apps/newsFr/storyF.asp?NewsID=18028&Cr=homosexualité&Cr1=pillay
ONU : appel à la dépénalisation
universelle de l'homosexualité
19 / 12 / 2008
L'homosexualité est interdite dans 77 pays au monde. Dans 7 d'entre eux la peine de
mort est requise : Arabie saoudite, Émirats arabes Unis, Iran, Mauritanie, Nigeria,
Soudan et Yémen.
Depuis de nombreuses années, plusieurs pays et de nombreuses ONG tentent
d'inscrire le point à l'ordre du jour de l'ONU. La déclaration sur les droits de l'homme,
l'orientation sexuelle et l'identité de genre, lue ce 18 décembre devant l'Assemblée
générale de l'ONU à New York n'est pas encore une promesse pour une résolution
mais elle fera date car elle a reçu le soutien de 66 pays (sur 192), en majorité
européens, mais provenant des 5 continents. C'est l'Ambassadeur d'Argentine, Jorge
Arguello qui en a donné lecture.
Voici le texte de la déclaration :
1- Nous réaffirmons le principe d’universalité des droits de l’homme, consacré dans la
Déclaration universelle des droits de l’homme dont nous célébrons le 60ème
anniversaire cette année, et qui prévoit en son article premier que « tous les êtres
humains naissent libres et égaux en dignité et en droits » ;
2- Nous réaffirmons que chacun peut se prévaloir des droits de l’Homme, sans
distinction aucune, notamment de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion,
d’opinion politique ou de toute autre opinion, d’origine nationale ou sociale, de fortune,
de naissance ou de toute autre situation, comme le prévoient l’article 2 de la
Déclaration universelle des droits de l’homme, les articles 2 du Pacte international relatif
aux droits civils et politiques et du Pacte international relatif aux droits économiques,
sociaux et culturels, ainsi que l’article 26 du Pacte international relatif aux droits civils et
politiques ;
3- Nous réaffirmons le principe de non-discrimination qui exige que les droits de
l’Homme s’appliquent de la même manière à chaque être humain, indépendamment de
l’orientation sexuelle ou de l’identité de genre ;
4- Nous sommes profondément préoccupés par les violations des droits de l’Homme et
des libertés fondamentales fondées sur l’orientation sexuelle ou l’identité de genre ;
5- Nous sommes également inquiets au sujet de la violence, du harcèlement, de la
discrimination, de l’exclusion, de la stigmatisation et des préjugés dont sont victimes
des personnes, dans tous les pays du monde, en raison de l’orientation sexuelle ou de
l’identité de genre, et du fait que ces pratiques puissent porter atteinte à l’intégrité et à
la dignité des personnes subissant ces abus.
6- Nous condamnons les violations des droits de l’Homme fondées sur l’orientation
sexuelle ou l’identité de genre, où qu’elles soient commises, en particulier le recours à
la peine de mort sur ce fondement, les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou
arbitraires, la pratique de la torture et autres traitements ou peines cruels, inhumains et
dégradants, l’arrestation ou la détention arbitraire et la privation des droits
économiques, sociaux et culturels, notamment le droit à la santé ;
7- Nous rappelons la déclaration prononcée en 2006 devant le Conseil des droits de
l’homme par cinquante-quatre pays demandant au Président du Conseil de permettre,
lors d’une prochaine session appropriée du Conseil, la discussion de ces violations ;
8- Nous nous félicitons de l’attention accordée à ces sujets par les procédures
spéciales du Conseil des droits de l’Homme et par les organes des traités et nous les
encourageons à continuer à intégrer la question des violations des droits de l’Homme
fondées sur l’orientation sexuelle ou l’identité de genre dans le cadre de leurs mandats
respectifs ;
9- Nous saluons l’adoption de la résolution AG/RES. 2435 (XXXVIII-O/08) sur « Les
droits de l’Homme, l’orientation sexuelle et l’identité de genre » par l’Assemblée
générale de l’Organisation des États américains, lors de sa 38ème session le 3 juin
2008 ;
10- Nous appelons tous les Etats et les mécanismes internationaux de protection
des droits de l’Homme pertinents à s’engager à promouvoir et à protéger les
droits de l’Homme de toutes les personnes, quelles que soient leur orientation
sexuelle et leur identité de genre ;
11- Nous demandons instamment aux Etats de prendre toutes les mesures
nécessaires, notamment législatives et administratives, pour garantir que
l’orientation sexuelle et l’identité de genre ne soient, en aucune circonstance, le
fondement de sanctions pénales, en particulier d’exécutions, d’arrestations ou de
détention ;
12- Nous demandons instamment aux Etats de garantir que des enquêtes sont
menées sur les violations des droits de l’Homme fondées sur l’orientation
sexuelle ou l’identité de genre et que leurs auteurs sont reconnus responsables
et traduits en justice ;
13- Nous demandons instamment aux Etats d’assurer une protection adéquate
aux défenseurs des droits de l’Homme et de lever les obstacles qui les
empêchent de mener leur travail sur les questions des droits de l’Homme et de
l’orientation sexuelle et de l’identité de genre.
Liste des pays signataires :
L'Albanie, Andorre, l’Arménie, l'Argentine, l’Australie, l’Autriche, la Belgique, la BosnieHerzégovine, la Bolivie, la Bulgarie, le Brésil, le Canada, Cap Vert, la République de
Centre-Afrique, le Chili, la Colombie, Chypre, la Croatie, Cuba, la République Tchèque,
le Danemark, l’Allemagne, la Grèce, l’Equateur, l'Espagne, l’Estonie, la Finlande, la
France, le Gabon, la Géorgie, la Guinée-Bissau, la Hongrie, l’Islande, l’Irlande, Israël,
l’Italie, le Japon, la Lettonie, le Liechenstenstein, la Lituanie, le Luxembourg, Malte,
Maurice, le Mexique, le Monténégro, le Népal, les Pays-Bas, la Nouvelle Zélande, le
Nicaragua, la Norvège, le Paraguay, la Pologne, le Portugal, la Roumanie, San Marin,
Sao Tome et Principe, la Serbie, la Slovaquie, la Slovénie, la Suède, la Suisse, le Timor
Oriental, l’ancienne République Yougoslave de Macédoine, le Royaume-Uni, l’Uruguay
et le Venezuela.
La déclaration reste ouverte à la signature d'autres pays. Ce n'est que si elle atteint une
majorité d'Etats membres que l'ONU sera tenue de la prendre en compte sous forme
d'une résolution.
La réaction des associations de défense des droits de l'homme et des LGBT :
Lire le communiqué de presse conjoint des associations Amnesty International, ARC
International, Center for Women’s Global Leadership, COC Netherlands, Global Rights,
Human Rights Watch, ILGA, Inter-LGBT France,International Committee for IDAHO
(International Day Against Homophobia) et IGLHRC.
Vers une résolution de l'ONU pour la dépénalisation universelle de
l'homosexualité ?
L'exercice s'avèrera cependant difficile car immédiatement un groupe de 60 pays a, par
la voix de la Syrie, lu une contre-déclaration. Pour ces pays, la déclaration se mêle de
questions qui tombent, pour l'essentiel, sous la juridiction intérieure des Etats, et
pourrait conduire à la banalisation sociale, peut-être même à la légitimation de
nombreux actes déplorables comme la pédophilie. Les signataires notent avec
préoccupation les efforts pour créer de 'nouveaux droits' ou de 'nouvelles normes' en
surinterprétant la Déclaration universelle et les traités internationaux, de manière à y
englober des notions qui n'ont jamais été exprimées et n'ont pas fait l'objet d'un accord.
Pays ayant signé la contre-déclaration (pensez-y avant de partir en vacances !) :
Afghanistan, Algérie, Barhein, Bangladesh, Brunéi Darussalam, Cameroun, Tchad,
Comores, Côte d'Ivoire, République démocratique populaire de Corée, Egypte,
Érythrée, Ethiopie, Fidji, Gambie, Kenya, Indonésie, Iran, Irak, Jordanie, Kazakhstan,
Kenya, Koweit, Kirghizistan, Liban, Jamahiriya arabe libyenne, Malawi, Mali, Mauritanie,
Maroc, Niger, Nigéria, Oman, Pakistan, Qatar, Rwanda, Arabie Saoudite, Sénégal,
Sierra Leone, Sainte Lucie, Iles Salomon, Somalie, Soudan, Swaziland, Syrie,
Tadjikistan, Togo, Tunisie, Turkménistan, Ouganda, Tanzanie, Ouzbékistan, Zimbabwe.
Le Vatican s'est finalement distancé de cette contre-déclaration. Bien qu'opposé à un
texte qui selon le Saint Siège ouvre la porte à la promotion de l'homosexualité, il a
finalement exprimé la nécessité de dépénaliser les comportements homosexuels.
Thierry
Source: http://www.arcenciel-wallonie.be/Infos.php
International (Action)
Déclaration pour la dépénalisation de l'homosexualité à l'Onu:
les vidéos
Homosexualités et socialisme a mis en ligne la vidéo de la déclaration, à l'initiative de la
France, en faveur de la dépénalisation universelle de l'homosexualité, jeudi (lire article du
18 décembre).
On y entend, traduit en anglais, le texte lu par l'ambassadeur d'Argentine, Jorge
Arguello, au nom de 66 pays. On y entend également la contre-déclaration, lue par la
République arabe de Syrie au nom d'une soixantaine de pays à l'intiative de
l'Organisation de la conférence islamique, et qui fait notamment l'amalgame entre
homosexualité et pédophilie.
http://www.tetu.com/rubrique/infos/infos_detail.php?id_news=13926
ZF08120901 - 09-12-2008
http://www.zenit.org/article-19574?l=french
LA FRANCE, L’ONU ET L’HOMOSEXUALITE, PAR MGR TONY ANATRELLA
Un travail idéologique progresse « dans l’aveuglement des citoyens »
ROME, Mardi 9 décembre 2008 (ZENIT.org) - Aux côtés de plus de 150 Etats, le Saint-Siège dit « non » à
la proposition française à l'ONU à propos de la « dépénalisation de l'homosexualité ».
Le représentant du Saint-Siège à l'ONU, Mgr Celestino Migliore, et le porte-parole du Saint-Siège, le P.
Federico Lombardi, ont pris position à ce sujet récemment (cf. Zenit du 2 décembre 2008 – voir ciaprès).
Mgr Tony Anatrella, psychanalyste et spécialiste en psychiatrie sociale, consulteur des Conseils
pontificaux de la famille et pour la pastorale de la santé, auteur du livre : « La tentation de Capoue anthropologie du mariage et de la filiation - » aux éditions Cujas (Paris 2008), explique les tenants et les
aboutissants de la position de l'Eglise.
Zenit - Mgr Anatrella, tout d'abord, une question de terminologie : la « Lettre aux évêques de
l'Église catholique sur la pastorale des personnes homosexuelles », assez méconnue, mais
publiée par la Congrégation romaine pour la doctrine de la foi en 1986, préconise de parler de
« personnes homosexuelles » et non de l'adjectif substantivé « homosexuel », pour quelle
raison ?
Mgr Tony Anatrella - Les raisons en sont diverses. En premier lieu la personne humaine n'est pas
réduite à ses actes, à ses orientations intimes plus ou moins mouvantes et à sa seule histoire passée.
Elle dépasse toutes ces singularités qui peuvent varier selon son évolution personnelle. Le Christ nous dit
que nous valons plus que ce que nous laissons apparaître de nous-mêmes. C'est pourquoi l'Église
souligne la dignité de la personne humaine, sa liberté, son autonomie de conscience et le respect de ses
droits et devoirs. La force humanisante du christianisme est de nous révéler les ressources psychiques,
morales et spirituelles qui peuvent être mises en œuvre dans notre personnalité.
Soulignons également que dans le passé, la terminologie utilisée pour désigner ces personnalités était
liée à leur pratique contraire à la relation avec une personne de l'autre sexe. On parlait ainsi des
sodomites, des invertis, des bougres pour ceux qui vivaient des actes sexuels entre personnes adultes de
même sexe et des pédérastes avec des enfants ou des jeunes adolescents.
C'est au dix-neuvième siècle qu'est apparu sous la plume des médecins le terme d'homosexualité.
Étymologiquement il signifie la sexualité avec un semblable. Freud évoque ainsi une sexualité narcissique
liée à la sexualité infantile - la sexualité première à partir de laquelle s'élabore une sexualité tournée vers
d'autres objets que son propre corps et d'autres personnes que soi-même.
Depuis les années 1960, ces personnes se désignent à travers le terme de « gays ». L'origine de cette
appellation provient des lieux de « gaieté » que sont les bars et les boîtes de nuit où se retrouvent ces
personnes. Ainsi ce terme qui désignait des lieux est utilisé maintenant pour définir des personnes. Un
déplacement sémantique qui laisse à penser, est devenu une catégorie politique. Étrange.
Nous sommes ainsi passés de la dénomination d'un comportement, à l'affirmation d'une identité pour en
venir à une revendication politique. Être « gay » serait presque considéré comme un état, voire une
catégorie ontologique propre à la personne. Une vision des choses qui n'est pertinente ni au plan
psychologique ni au plan philosophique. Un désir aussi singulier que celui d'un attrait pour des personnes
de même sexe ne saurait être une des caractéristiques définissant l'être même de la personne humaine.
La personnalité qui est l'expression psychique de la personne peut être travaillée par divers désirs, mais
un désir que l'on appelle aujourd'hui une « orientation sexuelle », ne fait pas pour autant une identité.
L'identité de la personne se décline au masculin ou au féminin dans un corps sexué. C'est à partir de
cette réalité objective que nous avons à nous développer ou à maintenir certains désirs dans les aspects
régressifs de la personnalité (au sens freudien du terme c'est-à-dire d'état premier de la sexualité). En ce
sens nous comprenons mieux que le cœur ontologique d'un sujet humain est sa personne et non pas une
gamme de désirs qui peut parfois poser de sérieux problèmes psychiques et sociaux. L'identité sexuelle
qui est un fait que le jeune enfant intègre progressivement dans sa personnalité, ce qui représente un
réel travail psychique avec des tâches internes spécifiques, est confondue avec une orientation sexuelle
qui, elle, est le résultat du traitement des pulsions partielles et des identifications primaires. Mais
lorsqu'une orientation, ou plus précisément un désir, est en contradiction avec l'identité sexuelle au point
de chercher à le vivre exclusivement pour lui-même, alors ce fait témoigne d'un conflit et d'une tâche
psychique non élaborée. A tort, le désir est retenu pour une identité et cette vision confine à la confusion
dans bien des domaines. L'homosexualité est toujours le symptôme d'un problème dans la personnalité.
Il est assez étonnant de vouloir faire d'un complexe psychique un enjeu politique au point d'entraîner des
changements substantiels dans la société sans vouloir en mesurer les conséquences sur le long terme.
Depuis l'instauration du mariage entre personnes de même sexe, l'Espagne fait réécrire le code civil par
des juristes afin de gommer les distinctions entre homme et femme pour favoriser l'indistinction sexuelle.
En agissant ainsi, réalise-t-on que l'on prépare de nouvelles violences ?
La valorisation actuelle des orientations sexuelles est à l'unisson de l'état de la société qui se présente de
façon morcelée, régressive et agressive. Tout et n'importe quoi devrait être légitimé et si ce n'est pas le
cas des sujets se présentent en victimes et tentent de culpabiliser la société par médias interposés. Ce
système marche et intimide les responsables politiques qui, paralysés et sans voix, légifèrent plus sous la
pression des oligarchies que dans le sens de l'intérêt général en matière conjugale, familiale et
éducative.
Zenit - Pourquoi tout en disant non aux injustices et aux discriminations, l'Eglise dit-elle
« non » aussi à la proposition française à l'ONU ?
Mgr T. Anatrella - L'Église est opposée à la pénalisation de l'homosexualité et n'admet pas la peine de
mort contre ces personnes. Le Catéchisme de l'Église Catholique (n. 2357) rappelle qu'elles ne doivent
pas être l'objet « de discrimination injuste ». Mais au lieu de demander aux différents États du monde de
supprimer la pénalisation et la criminalisation de l'homosexualité, il serait exigé, dans le document
français, de lutter contre toutes les législations discriminatoires à l'égard des personnes homosexuelles
en mettant sur le même plan toutes les orientations sexuelles. Nous franchissons ici un pas de plus car
en demandant la levée légitime des peines civiles, on exige autre chose qui n'a rien à voir avec cette
nécessité. Le texte présenté par la France au vote de l'Assemblée Générale de l'ONU ne porte pas
uniquement sur la dépénalisation mais sur la non-discrimination générale de l'homosexualité afin de
favoriser la reconnaissance de ce que l'on appelle improprement le « couple » entre personnes de même
sexe à travers le mariage et l'adoption des enfants. Si ce texte était accepté, cela permettrait de mettre
en cause les pays qui n'acceptent ni l'un, ni l'autre et ne reconnaissent pas l'égalité entre un couple
formé par un homme et une femme et une relation constitué de deux personnes de même sexe. Le
stratagème est toujours le même. Il s'agit de présenter de façon compassionnelle un problème sur lequel
on ne peut être que d'accord pour faire accréditer des droits qui sont incohérents par rapport à la
situation des intéressés.
Les personnes homosexuelles ne sont pas privées de leurs droits civiques. Si tous les citoyens sont égaux
devant la loi, encore faut-il être, par exemple, dans la situation requise pour se marier, concevoir,
adopter et éduquer des enfants. La société ne peut s'organiser qu'à partir de l'homme et de la femme qui
représentent les deux seules identités qui existent. L'homosexualité reste une question singulière qui
n'entre pas dans le champ conjugal et familial. Elle est devenue aujourd'hui un argument politique dans
l'aveuglement anthropologique des décideurs politiques.
Faut-il rappeler que la conception du mariage est relatif uniquement à l'association d'un homme et d'une
femme et non pas aux modalités d'une orientation sexuelle (laquelle choisir ?). Le mariage n'est pas la
reconnaissance par l'officier d'état civil des sentiments qui unissent deux personnes, sinon n'importe qui
pourrait se marier avec n'importe qui, mais la reconnaissance qu'un homme et une femme établissent
une communauté de vie parce qu'ils sont hommes et femmes et que la société a besoin de leur relation
et de leur engagement pour assurer le lien social et la cohésion familiale si des enfants naissent de leur
union ou qu'ils les adoptent. Ils sont les seuls à mettre en œuvre l'amour conjugal puisqu'ils intègrent et
articulent le sens de la différence sexuelle. Ils symbolisent l'association du masculin et du féminin, ils
sont représentatifs du sens de l'altérité à l'origine de l'amour et seule leur union inscrit dans une histoire
et une lignée lisible pour la filiation et les générations futures. Elle est le socle de la transmission et du
lien social. Ce n'est pas la famille qui est incertaine aujourd'hui, mais le couple qui se trouve fragilisé et
qui fragilise la famille. Le législateur au lieu de considérer les vrais problèmes ne fait qu'aggraver la
situation en entretenant les symptômes avec des lois inadaptées. Il se laisse induire par des idéologies et
notamment celle de l'orientation sexuelle qui ne peut qu'ajouter du doute à l'incertitude identitaire. Le
contexte culturel est loin de favoriser une saine élaboration de la vie affective alors que, faut-il le
rappeler, si 38% des couples divorcent 62% restent mariés et assurent la qualité et la continuité du lien
conjugal et familial. Dans le Code Civil on trouve tout et son contraire, ce qui dévalorise le sens du
mariage et de la filiation. Est-il nécessaire de rappeler que ce sont les personnes qui sont sujets de droits
et de devoirs et non pas des orientations subjectives et encore davantage lorsqu'elles ne sont pas à la
source du couple, du mariage et de la filiation.
Zenit - La proposition française comporte-t-elle un danger « social » ?
Mgr T. Anatrella - Très certainement. D'ailleurs la France se fait l'ambassadrice des associations
homosexuelles qui, à l'occasion de la lutte contre l'homophobie, ont instamment demandé qu'elle
intervienne auprès de l'ONU. La loi fabrique une société de paranoïaques en utilisant la notion de
« phobie » lorsqu'une personne se croit refusée sous le prétexte que l'on ne peut pas accepter ses
revendications. La notion d'homophobie est très discutable car, en son nom, nous sommes en train de
créer un statut de citoyen supérieur aux autres qui devrait être surprotégé et disposer de droits alors que
sa situation est incompatible avec la conjugalité et la filiation.
Venons-en au texte proposé par la France. L'intitulé du projet est déjà tout un programme :
« Déclaration sur l'orientation sexuelle et l'identité de genre ». Je l'ai évoqué plus haut la notion
« d'orientation sexuelle » n'est pas évidente et pose de nombreux problèmes lorsque des responsables
politiques veulent en faire une norme sociale. Savent-ils ce qu'est une orientation sexuelle, ce qu'elle
représente psychologiquement et l'écart qui peut exister avec l'identité sexuelle ? La société peut-elle
s'organiser à partir d'une orientation sexuelle ? A partir du moment où une orientation sexuelle est
légitimée pourquoi en pénaliser certaines et ne pas toutes les reconnaître ? La notion de couple a-t-elle
un sens pour vivre une orientation sexuelle ? Quels effets sur la psychologie de l'adulte à venir lorsque
des enfants vivent dans le cadre d'une relation fondée sur une orientation sexuelle ? L'orientation
sexuelle est une réalité psychique des plus mouvante qui, si elle est vécue par diverses personnes, peut
difficilement être retenue comme un critère de vie sociale et une référence instituante pour la société.
Il en va de même avec la notion de « l'identité de genre » qui figure dans le titre de la déclaration
française. Elle reprend la terminologie de l'idéologie de « la théorie du genre » qui laisse entendre que
l'identité sexuelle est une construction sociale et procède de la culture que la loi sociale peut faire et
défaire. C'est une façon de supprimer l'identité personnelle. La théorie du genre est plus pernicieuse que
le marxisme et, sous couvert de libération subjective de la différence sexuelle, elle prépare de nouvelles
aliénations que l'on retrouve dans la plupart des séries télévisées qui banalisent les confusions du genre.
Elle provoquera davantage de dégâts que le marxisme en altérant la symbolique conjugale et familiale
qui a mis des siècles pour se construire.
Zenit - Il y a donc une distinction à faire entre les personnes homosexuelles et, disons, une
forme d'« idéologie » ?
Mgr T. Anatrella - Sans aucun doute. D'ailleurs la plupart ne se reconnaissent pas dans toutes ces
revendications, ne voulant ni se marier ni assumer la charge éducative d'enfants. Beaucoup le disent:
« je ne tiens pas à imiter les hommes et les femmes et encore moins à impliquer des enfants dans une
situation qui est assez compliquée comme cela ! » Psychologiquement et socialement, il n'y a aucune
parité entre un couple formé par un homme et une femme et le duo de deux personnes de même sexe.
Comme je le montre dans mon dernier livre La tentation de Capoue, les structures de fonctionnement de
l'un et de l'autre et leur symbolique ne sont pas identiques ni de même nature. D'autres veulent à tout
prix pouvoir se marier et adopter des enfants, uniquement comme une possibilité, en sachant qu'ils ne le
feront pas, mais c'est simplement afin d'être considérés comme tout le monde. Faut-il révolutionner le
droit matrimonial celui de la famille et de la société pour satisfaire une revendication aussi singulière et
qui ne va pas dans le sens de l'intérêt général ? Il s'agit d'une soif de reconnaissance et d'un mauvais
calcul à l'image du film « Comme les autres » qui met en scène deux hommes dont l'un veut un enfant et
l'autre pas, avec l'idée que l'on peut être « parents » comme les autres. Il s'agit d'une vision de l'esprit
car ils ne sont pas des parents comme les autres puisque l'enfant a besoin d'un homme qui soit son père
et d'une femme qui soit sa mère pour se développer et non pas d'une parenté fabriquée avec des
morceaux de corps et divisée entre plusieurs personnes. C'est une façon de vouloir accréditer la thèse
d'une parenté asexuée et d'une filiation désincarnée sur le même modèle qu'une forme de sexualité
valorisée aujourd'hui autour de la division païenne du corps et de l'esprit. La philosophie irréaliste du
genre soutien ainsi une vision éclatée de la parenté du géniteur (le créateur de l'enfant), distincte de la
parenté sociale (celui qui donne le nom) de la parenté éducative (celui qui éduque l'enfant) sous le seul
prétexte du divorce ou de l'existence de familles dite monoparentales ou recomposées (cette dernière
étant une fiction de langage car l'enfant n'a pas plusieurs familles). Autrement dit, faute d'une vision sur
le sens du mariage, du couple et de la famille se sont les mœurs qui feraient la loi. La préparation en
France du statut du « beau-parent » va dans ce sens et dans le sens du morcellement de la famille et de
la parenté en créant une sorte de parenté sociale. Nous nous étonnerons par la suite d'avoir des enfants
et des adolescents en manque de repères, agités, violents, à la psychologie impulsive et fractionnée dont
le symptôme souvent présenté dans nos consultations est l'inaptitude à la concentration. Dès qu'une
société joue avec le déni de la différence sexuelle, avec les règles conjugales en valorisant les ruptures et
avec les normes de la filiation on assiste à une lente démotivation, désinstitutionalisation des citoyens et
à une perte de l'objectivité des réalités fondatrices. La confusion ne peut produire que ce genre de
violence qui se retourne contre les sujets.
Zenit - Les manifestations de lobbies homosexuels comportent souvent une forme de
« provocation ». Derrière les provocations, n'y a-t-il pas aussi une accumulation de
souffrances ?
Mgr T. Anatrella - On peut le penser et c'est souvent le cas, même si toutes ces attitudes sont habillées
de prétextes qui se veulent nobles. Les provocations peuvent être le résultat de souffrances. Mais encore
faut-il savoir de quelles souffrances il s'agit et pourquoi elles sont utilisées sur le modèle de la
provocation ? Il y a souvent de la mauvaise foi comme on l'a exprimé récemment lors d'une
manifestation d'une centaine de personnes à Rome reprochant à l'Église d'être favorable à la pénalisation
de l'homosexualité. Ce qui est inexact et injuste. L'Église lutte pour que toutes les personnes soient
respectées dans leur dignité et leurs droits. Les intéressés reprochent souvent à la société d'être la cause
de leurs souffrances en étant discriminés lorsque l'accès au mariage et à la parenté leur sont refusés.
C'est une façon de socialiser une situation psychique qui est plus compliquée. Certains veulent être
acceptés et reconnus là où ils ne parviennent à réaliser cette double tâche pour eux-mêmes. Je pense
que cette provocation peut relever également d'une autre problématique qui est celle de la transgression.
En raison de leur difficulté à intérioriser intimement la différence sexuelle avec le sens de l'altérité qui
l'accompagne, certains adoptent des conduites transgressives en provoquant la société à changer ses
normes sexuelles et font tout pour déconsidérer le couple formé par un homme et une femme. Ainsi, en
France le pacs qui a été voulu pour faciliter l'association des personnes homosexuelles, n'a guère eu de
succès auprès d'eux puisque seulement 5 à 7% des personnes pacsées relèvent de cette catégorie pour
93% de pacs contractés par des couples formés entre un homme et une femme. Pendant ce temps, nous
assistons à une chute du nombre des mariages. Le pacs est devenu un contrat à l'image de la précarité
affective contemporaine et l'on peut se demander ce qu'il advient d'une société lorsque les citoyens ne
s'engagent plus et ne se relient plus juridiquement à la société ? La question se pose de savoir si le pacs
n'a pas perverti le sens du mariage ? Par touches successives, la société se trouve déstabilisée dans ses
références sexuelles. Il s'agit d'un travail idéologique de sape qui progresse actuellement dans
l'aveuglement des citoyens.
Propos recueillis par Anita S. Bourdin
© Innovative Media, Inc.
ZF08120211 - 02-12-2008
http://www.zenit.org/article-19526?l=french
HOMOSEXUALITE : LE SAINT-SIEGE REAFFIRME SA POSITION CONTRE LES
DISCRIMINATIONS
Mais s’oppose à une proposition française à l’ONU
ROME, Mardi 2 décembre 2008 (ZENIT.org) - Le Saint-Siège, en désaccord avec la proposition française
à l'ONU sur l'homosexualité, réaffirme en même temps son opposition à toute discrimination contre les
personnes homosexuelles.
Le P. Federico Lombardi a réagi à la suite d'une interview à Reuters de l'observateur permanent du SaintSiège à l'ONU à New York, Mgr Celestino Migliore.
Le P. Lombardi rappelle l'inviolabilité de la vie et de la dignité de la personne humaine en disant :
« Evidemment, personne ne veut défendre la peine de mort pour les homosexuels, comme d'aucuns
voudraient le faire croire. Les principes bien connus de respect des droits fondamentaux de la personne
et du refus de toute discrimination injuste - qui sont sanctionnés en lettres claires par le Catéchisme de
l'Eglise catholique même - excluent évidemment non seulement la peine de mort, mais toutes les
législations pénales violentes ou discriminatoires vis-à-vis des homosexuels ».
Le cardianl Georges Marie Cottier, op, alors théologien de la Maison pontificale avait insisté sur ce point
en l'an 2000 dans un entretien très clair et nuancé au quotidien de la conférence des évêques italiens,
« Avvenire » (cf. Zenit du 2 juillet 2000).
Mais le P. Lombardi explique que l'enjeu du vote à l'ONU était ailleurs. « Ici, il s'agit d'autre chose, a-t-il
fait observer. Pas seulement de « dépénalisation de l'homosexualité », comme on l'a écrit, mais
d'introduire une déclaration de valeur politique, pouvant se refléter dans des mécanismes de contrôle en
vertu desquels toute norme (pas seulement légale, mais aussi relative à la vie des groupes sociaux ou
religieux) qui ne met pas sur le même plan toute orientation sexuelle, peut être considérée comme
contraire au respect des droits de l'homme ».
« Cela, a souligné le P. Lombardi, peut clairement devenir un instrument de pression ou de discrimination
vis-à-vis de qui - pour prendre un exemple - considère le mariage entre un homme et une femme
comme la forme fondamentale et originaire de la vie sociale, et en tant que tel comme devant être
privilégiée ».
Le P. Lombardi fait également remarquer que « le Saint-Siège n'est pas seul » : « moins de 50 » Etats
membres de l'ONU ont adhéré à cette proposition, tandis que « plus de 150 » ne l'ont pas fait.
© Innovative Media, Inc.
Vendredi 19 Décembre 2008
International 19/12/2008 - 15:21
Homosexualité-ONU: Le Vatican pour,
mais...
Le Vatican a souhaité vendredi la dépénalisation de l'homosexualité à travers le monde mais a
jugé qu'un projet de résolution des Nations unies à ce sujet allait trop loin. Le porte-parole du
Saint-Siège, le père Federico Lombardi, a précisé que la délégation du Vatican à l'ONU, qui a
le statut d'observateur, avait exposé jeudi soir sa position sur ce dossier et critiqué les termes
de la résolution appuyée par les pays européens. "Le Saint-Siège continue de préconiser que
tout signe d'injuste discrimination envers les personnes homosexuelles soit évité et appelle
tous les Etats à renoncer aux sanctions pénales contre elles", précise le Vatican. "En même
temps, le Saint-Siège observe que les termes de cette déclaration (de l'ONU) vont bien plus
loin que l'intention susmentionnée". Le Vatican, hostile au mariage homosexuel, relève
notamment dans le projet de résolution les termes d'"orientation sexuelle" et "d'identité
sexuelle" qui peuvent, selon lui, créer le flou dans la législation.
L'homosexualité divise l'ONU
Par Vivien VERGNAUD leJDD.fr
Un tiers des pays du monde a prononcé jeudi aux Nations unies un appel à la
dépénalisation universelle de l'homosexualité. Le texte, défendu notamment par Rama
Yade, se fonde sur la Déclaration universelle des droits de l'Homme. Mais un autre tiers
de la planète refuse la proposition. Une alliance de circonstances, qui va de l'Arabie
Saoudite au Vatican. Les Etats-Unis n'ont pas pris position.
Les associations homosexuelles et transgenres
attendent beaucoup de la déclaration à l'ONU. (Maxppp)
La déclaration se voulait historique et pourtant elle divise déjà les Nations unies. La France et
les Pays-Bas ont présenté jeudi à New York, à l'ONU, un appel à la dépénalisation universelle
de l'homosexualité. Le texte, dont Rama Yade et Maxime Verhagen, ministre des Affaires
étrangères néerlandais, sont les inspirateurs, a reçu le soutien de 66 pays sur 192 inscrits, dont
l'ensemble de l'Union européenne. Le texte prend en référence la Déclaration universelle des
droits de l'Homme, dont on célèbre cette année les soixante ans. Lu en séance plénière par
l'ambassadeur d'Argentine, Jorge Arguello, il réaffirme le "principe de non-discrimination qui
exige que les Droits de l'homme s'appliquent de la même manière à chaque être humain,
indépendamment de l'orientation sexuelle ou de l'identité de genre".
Car la situation des personnes homosexuelles ou transgenres (transsexuelles ou travestis) dans
certains pays est réellement inquiétante. "Comment pouvons-nous tolérer le fait que des
personnes sont lapidées, pendues, décapitées ou torturées uniquement à cause de leur
orientation sexuelle?", a avancé la secrétaire d'Etat aux droits de l'Homme Rama Yade, en
marge de l'Assemblée générale. Comme le rappelait le membre du gouvernement français,
l'homosexualité est interdite dans 77 pays et punie par la peine de mort dans six nations
(Arabie Saoudite, Emirats Arabes Unis, Iran, Mauritanie, Nigeria, Soudan et Yémen). En
France, l'homosexualité n'a été définitivement dépénalisée qu'en 1982.
Amalgame entre homosexualité et pédophilie
La déclaration n'a pas de caractère contraignant, elle place simplement la question des droits
des homosexuels, bisexuels et transgenres à l'ordre du jour de l'ONU. Pourtant, elle a déjà
trouvé ses opposants. Quelque 60 pays, en majorité issus de la péninsule arabique et de
l'Afrique, condamnent fermement le texte européen et estime que ses promoteurs "se mêle de
questions qui tombent, pour l'essentiel, sous la juridiction intérieure des Etats", et qui
pourraient conduire à la "banalisation sociale, peut-être même à la légitimation de nombreux
actes déplorables comme la pédophilie". Et la Syrie a notamment expliqué que les "lois
domestiques" devaient être respectées.
Dans le groupe des 60 pays, le Vatican a tenu vendredi à se démarquer. Pour le Saint Siège, la
déclaration initiale répond à l'objectif légitime de bannir la répression de l'homosexualité. "Le
Saint-Siège continue de préconiser que tout signe d'injuste discrimination envers les
personnes homosexuelles soit évité et appelle tous les Etats à renoncer aux sanctions pénales
contre elles", précise le Vatican. "En même temps, le Saint-Siège observe que les termes de
cette déclaration (de l'ONU) vont bien plus loin que l'intention susmentionnée". En
condamnant les discriminations et les préjugés, le Vatican craint de mettre en avant le mariage
gay, l'adoption par les couples de même sexe ou la procréation assistée pour les homosexuels.
Le texte européen pourrait créer le flou dans la législation selon le plus petit Etat du monde,
qui n'a qu'un statut d'observateur à l'ONU.
Bref, pour Rama Yade, la tâche est "difficile" et la campagne pour l'adoption du texte va se
heurter à "l'incompréhension, voire à l'hostilité ouverte et aux procès en sorcellerie". Il faut
dire que la déclaration manque encore de soutien. La Chine et la Russie ne l'ont pas adoptée.
Les Etats-Unis, reflétant bien les divisions au sein du pays sur la question, ont refusé de la
signer et sont ainsi le seul pays occidental à ne pas apporter son écot à l'appel. Or ces voix
sont nécessaires pour transformer la déclaration en véritable résolution adoptable par l'ONU.
Mais Maxime Verhagen, chef de la diplomatie néerlandaise, s'est tout de même réjoui de ce
moment unique: "Pour la première fois dans l'histoire, un groupe important d'Etats membres
s'est prononcé à l'Assemblée générale contre la discrimination fondée sur l'orientation
sexuelle". La question des droits des homosexuels n'est désormais "plus un tabou aux Nations
unies, elle est solidement inscrite à l'ordre du jour".
La cause homosexuelle s'invite à
l'ONU, malgré le Vatican - RACHAD ARMANIOS
DROITS HUMAINS - Jeudi, 66 pays ont lancé un appel à la dépénalisation de l'homosexualité.
Un pas important que n'ont pu empêcher le Vatican et les Etats islamiques.
Jeudi, les droits des homosexuels et des transgenres ont avancé d'un important pas symbolique.
Soixante-six pays ont lancé à l'Assemblée générale de l'ONU, à New York, un appel historique
pour la dépénalisation de l'homosexualité. Sur les 192 membres, un tiers a signé la déclaration,
inspirée par la secrétaire française aux droits de l'homme Rama Yade. Mais la déclaration a été
combattue par un autre tiers des pays (60). Emmenés par le Vatican et les pays de
l'Organisation de la conférence islamique (OCI), ils ont soutenu un contre-texte. La déclaration
en faveur de la dépénalisation réaffirme le principe de non-discrimination et dénonce en
particulier «le recours à la peine de mort, les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou
arbitraires, la pratique de la torture, des traitements cruels ou inhumains» infligés aux
homosexuels.
Abstention des USA
Cette déclaration politique n'a pas un caractère contraignant. Mais elle place la question des
droits des lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres (LGBT) à l'ordre du jour de l'Assemblée de
l'ONU.
Lue par l'ambassadeur d'Argentine, la déclaration a été signée par des pays des cinq continents,
se réjouissent dans un communiqué commun plusieurs organisations de la société civile –
Amnesty International, Human Rights Watch, ILGA (International LGBT Association)... Les pays
de l'Union européenne sont tous signataires, ainsi que le Brésil, Israël, le Japon, mais aussi six
pays africains et la Suisse. Mais ni la Chine, ni les Etats-Unis, ni la Russie n'y ont adhéré.
Les ONG saluent «une grande victoire pour les principes de la Déclaration universelle des droits
de l'homme. Lors d'une réunion suivant la lecture de la déclaration, Rama Yade a déclaré: «En
ce XXIe siècle, comment accepter que des personnes soient pourchassées, emprisonnées,
torturées et exécutées en raison de leur orientation sexuelle?»
«Procès en sorcellerie»
Elle a cependant reconnu que la lutte était «difficile», ayant pu constater, lors de la campagne
pour l'adoption du texte, que celui-ci s'était «parfois heurté à l'incompréhension, voire à
l'hostilité ouverte et au procès en sorcellerie».
Elle a déploré que l'homosexualité soit encore interdite et donc pénalisée dans 77 pays. La
peine capitale est prévue dans 7 pays (Arabie saoudite, Emirats Arabes Unis, Iran, Mauritanie,
Nigeria, Soudan, Yémen).
Lors de la préparation de cette déclaration, plusieurs pays arabes et le Vatican ont manifesté
leur hostilité. Amnesty ou encore ILGA rappellent la forte opposition du Vatican «qui a suscité
d'importantes critiques des défenseurs des droits humains partout dans le monde».
Le contre-texte promu par le Vatican et les Etats islamiques affirme les «principes de non-
discrimination et d'égalité». Mais il soutient que les droits humains universels n'incluent pas
«l'intention de s'intéresser aux droits des personnes spécifiques».
Un «geste significatif» du Saint-Siège
Pour le Saint-Siège, la déclaration répond à l'objectif légitime de bannir la répression de
l'homosexualité. C'est pourquoi, face à l'Assemblée générale, il a demandé «la fin de toutes les
peines criminelles pour les pratiques homosexuelles», souligne le communiqué des ONG, qui
saluent ce «geste significatif».
Mais la déclaration en faveur d'une dépénalisation risque de favoriser le mariage gay, l'adoption
par des couples du même sexe ou la procréation assistée pour les homosexuels, regrette le
Vatican. Il craint une instrumentalisation de la déclaration dans le but d'attaquer les pays
refusant ces pratiques.
«L'idée n'est pas de créer une nouvelle règle de droit, mais, à partir des textes existants, de
créer une dynamique en faveur de la dépénalisation», avait réagi le porte-parole du Ministère
des affaires étrangères français le 2 décembre. AVEC L'AFP
Mais de quoi se mêle encore le Vatican ?
Une surprise qui n’en est pas une : le Vatican, par l’intermédiaire de son observateur
permanent à l’ONU, l’archevêque Celestino Migliore, a rejeté la dépénalisation universelle de
l’homosexualité, un projet défendu par Rama Yade, Secrétaire d’Etat chargée des Droits de
l’Homme.
Le Vatican, simple observateur, n’est pas membre de l’ONU, sans droit de vote, il peut
cependant faire entendre sa voix et jouer de son influence pour que les pays catholiques
suivent ses orientations.
L’archevêque explique qu’une telle disposition pourrait créer de « nouvelles et terribles
discriminations» [..] «Les États qui ne reconnaissent pas l’union entre deux personnes de
même sexe comme un mariage, seront mis au pilori et feront l’objet de pressions», avant de
conclure un peu plus tard que «le catéchisme de l’Église catholique dit, et cela ne date pas
d’aujourd’hui, qu’il faut éviter toute marque d’injustice envers les personnes homosexuelles».
La rédaction de Maledial reste perplexe devant de telles assertions : tout d’abord cette
résolution n’a aucun caractère contraignant sur les états membres de l’ONU, alors que 90 pays
sanctionnent encore l’homosexualité par des peines de prison et 6 par des peines de mort.
Elle vise au mieux une reconnaissance, la création d’un élan, d’une force nouvelle, au pire un
passage à la trappe pur et simple.
Ensuite parce que le prélat amalgame deux sujets : le mariage homosexuel et la dépénalisation
de l’homosexualité, deux sujets différents mais qui hérissent apparemment beaucoup l’église
catholique.
Enfin parce que le Vatican se targue une fois de plus d’une position conservatrice : camper sur
ses bases ne changera rien, bien au contraire.
Les dirigeants de l’église catholique ne semblent toujours pas avoir compris que
l’homosexualité existe, y compris dans ses rangs et qu’elle ne pourra rien faire pour
l’endiguer.
Les gays et lesbiennes étaient la avant la création de l’église, ils lui survivront. Plutôt que de
résister à un changement indubitable, se mettre des œillères, l’église ferait mieux de
l’accompagner et justement « éviter toute marque d’injustice envers les personnes
homosexuelles ». Comme, au hasard, refuser de les intégrer dans ses rangs .
Maledial
Cet article a été publié le Mercredi 3 décembre 2008 à 17 h 24 min
http://www.maledial.com/blog/111-mais-de-quoi-se-mele-encore-le-vatican/
Dépénalisation universelle de l’homosexualité à
l’ONU : D&J révolté par l’obstruction du Vatican - 15
déc 2008
David & Jonathan, qui soutient la proposition française à l’ONU en faveur de la dépénalisation
universelle de l’homosexualité, est révolté contre la position du Vatican.
David & Jonathan, mouvement homosexuel chrétien, se réjouit de la proposition française à l’ONU en
faveur de la dépénalisation universelle de l’homosexualité, et soutient les associations LGBT italiennes qui
manifestent contre la position du Vatican.
L’association est révoltée par ces quelques clercs retranchés au Vatican qui font apparaître l’Eglise
catholique dans le même camp que les pays qui torturent et exécutent pour cause d’homosexualité. Le
Vatican ferait-t-il le jeu de ces pratiques barbares ? En tout cas, sa position fait clairement obstruction à
la lutte, de par le monde, contre ces discriminations, violences, tortures, meurtres et exécutions. Et ce,
au moment même où l’on célèbre les 60 ans de la Déclaration universelle des droits de la personne.
Pour le Vatican, la proposition française va "devenir un instrument de pression ou de discrimination (sic)
à l’égard de ceux qui considèrent le mariage entre un homme et une femme comme la forme
fondamentale et originelle de la vie sociale." Certes la famille, au sens du Vatican, est une institution des
plus respectables mais faut-il l’idolâtrer au point d’ignorer tous les autres statuts de la vie adulte et
toutes les autres formes de fécondité ? Combien de gays et de lesbiennes, qui n’ont pas le choix de se
marier, contribuent-ils à créer de la vie dans l’homoparentalité, par leur engagement dans l’action
sociale, l’éducation, l’action humanitaire et jusque dans les rangs du clergé ?
Le pape Paul VI, dans un discours à l’ONU en 1965, voulait une Eglise "experte en humanité". Que sont
devenues les ouvertures humanistes du concile Vatican II ?
David & Jonathan - 15 décembre 2008
EURONEWS : Droits de l'Homme ONU, une déclaration pour décriminaliser
l’homosexualité 19/12/08 08:00 CET
La mobilisation en faveur des droits des gay et lesbiennes est soutenue par une nouvelle
initiative au sein de l’Onu. Soixante-six pays ont lancé hier un appel à la dépénalisation
universelle de l’homosexualité au sein de l’Assemblée générale des Nations unies. La
déclaration n’est pas contraignante.
Parmi les signataires figurent tous les pays de l’Union européenne. Les Etats-Unis, la Chine et
la Russie n’en faisaient pas partie.
Rama Yade, Secrétaire d‘État française chargée des affaires étrangères et des droits de
l’Homme :
“C’est un jour historique pour la communauté Lesbienne Gay Bi et Transgenre et au-délà de
cette communauté pour l’ensemble des hommes et des femmes qui se battent pour la dignité
humaine”.
77 pays pénalisent l’homosexualité. C’est le cas de la Syrie. D’autres pays arabes comme le
Yémen et l’Arabie saoudite vont jusqu‘à la peine capitale.
Abdullah Hallak, représentant syrien :
“Nous sommes sérieusement inquiets de la tentative d’introduire au sein de l’Onu certaines
notions qui n’ont de fondement légal dans aucun instrument international des droits de
l’homme.”
Le Vatican s’est montré lui aussi hostile au texte, au risque de paraître sur la même longueur
d’ondes que les pays qui torturent ou tuent ceux qui sont homosexuels.
L’appel des 66 se fonde sur la déclaration universelle des droits de l’homme dont la
communauté internationale fête le 60ème anniversaire.
http://www.euronews.net/fr/article/19/12/2008/france-pushes-for-un-gay-rights-declaration/
ONU: déclaration sur la dépénalisation de l'homosexualité
Robert Chesal - 19-12-2008
De nombreux pays islamiques ainsi que le Vatican y sont farouchement opposés, mais
pour la première fois, l'homosexualité a été dépénalisée lors de l'Assemblée générale de
l'ONU. Soixante-six pays ont soutenu une déclaration franco-néerlandaise appelant à
l'abolition de toutes les lois qui dénoncent l'homosexualité. Cette déclaration condamne
"les sanctions pénales comme l'exécution, l'arrestation ou l'emprisonnement, découlant
de l'orientation sexuelle ou l'identité de genre ".
Nations unies
(Photo : flickr.com)
Boris Dittrich,
directeur du service
pour les droits des
homosexuels auprès
l'organisation
humanitaire Human
Rights Watch,
souligne le fait que de
nombreux pays
africains font partie
des signataires :
"Ce fait est particulièrement important car ces pays se sont regroupés derrière une
déclaration qui appelle tous les autres pays à arrêter les discriminations contre les
homosexuels, lesbiennes, les bi-sexuels et les transgenres. C'est la première fois que ce sujet
est à l'ordre du jour dans une Assemblée générale, il s'agit d'un moment historique".
Le ministre néerlandais des Affaires étrangères, Maxime Verhagen, qui s'était spécialement
rendu à New York pour la circonstance, a salué ce "jour très spécial pour les Nations unies". Il
a ajouté que les Nations unies avaient délaissé trop longtemps les droits des homosexuels.
La déclaration critique implicitement le fait que plus de 80 pays appliquent des lois
répressives contre l'homosexualité. Sept pays ont recours à la peine de mort en cas de
pratiques homosexuelles.
L'opposition de Rome
Ce document n'a pas un caractère contraignant, mais a provoqué la colère des pays à
conservatisme religieux. L'opposition à cette déclaration est menée par le Vatican, qui a 56
pays à ses côtés. Selon l'archevêque Migliore, le Vatican ne voit rien de bon dans cette
déclaration qui devrait "ajouter de nouvelles catégories devant être protégées contre la
discrimination", et qui devrait mener à la discrimination du mariage traditionnel hétérosexuel.
"Les Etats qui ne reconnaissent pas le mariage homosexuel vont être sous pression", déclare
Migliore.
Alliance conservatrice
L'organisation des pays islamiques (OIC), la plus grande
organisation des pays musulmans, ne soutient pas formellement le
Vatican. Mais de nombreux Etats membres de l'OIC sont contre la
déclaration. Selon Dittrich, les opposants se trouvent
principalement dans les pays très islamiques :
"vous pouvez penser à l'Egypte, mais aussi à des pays comme
l'Ouganda et l'Arabie saoudite. Ils sont farouchement opposés au fait que l'on discute de l'arrêt
des violations des droits de l'homme. Donc ils ne veulent pas parler de l'emprisonnement
arbitraire, de la torture ou de la peine de mort qui sont infligés aux homosexuels".
Les défenseurs des droits des homosexuels, de leur côté, ont peur que la déclaration pousse les
opposants à serrer les rangs. C'est ainsi qu'en 1994, au Caire, à l'occasion de la conférence sur
la famille, une alliance conservatrice s'est créée entre le Vatican, les pays musulmans et un
grand nombre d'Etats latino-américains, qui a saboté une proposition en faveur de la
reconnaissance du droit à l'avortement.
Nouvel espoir
La déclaration de la France n'a pas seulement reçu le soutien des pays membres de l'UE, mais
également de quelques pays latino-américains et de cinq pays africains, parmi lesquels deux
pays membres de l'OIC : le Gabon et la Guinée-Bissau. L'Afrique s'est longtemps érigée
contre les droits des homosexuels. Quelques pays africains appliquent encore des lois très
sévères. Mais la situation est en train de changer rapidement aussi bien en Afrique qu'en
Amérique latine, déclare Dittrich :
"Un pays comme l'Argentine, par exemple, mais aussi le Brésil et l'Uruguay ont modifié leur
législation. Il existe même en Argentine des propositions de loi sur l'autorisation de mariage
aux partenaires de même sexe. Donc en Amérique latine, on prend conscience que les droits
des homosexuels font partie des droits de l'homme, après toutes ces années de dictature
militaire qu'ont connues ces pays. Et il y a maintenant aussi cinq pays africains qui osent le
déclarer en public. La pression est énorme de la part des autres pays africains, et pourtant ils
disent qu'il faut changer les choses ".
Les militants en faveur des droits des homosexuels espèrent que la déclaration soit un premier
pas vers une résolution formelle des Nations unies. Cette étape n'est possible qu'en cas de
majorité lors de l'Assemblée nationale. Dittrich pense qu'il faudra encore un bon nombre
d'années avant d'arriver à une résolution officielle.
Les Etats-Unis auraient-ils voté "pour" sous Obama ?
Les Etats-Unis n'ont pas soutenu pas la déclaration contre la législation
homophobe : pas étonnant, au vu de la tendance du gouvernement Bush des
huit dernières années. A la question "Comment votera Washington sous Obama
à l'occasion d'une résolution sur les droits des homosexuels", il n'y a pas de
réponse claire. Mais bien une indication.
Barack Obama a en effet choisi pour lire son sermon à l'occasion de son
installation à la Maison Blanche le 20 janvier prochain un fervent opposant au
mariage homosexuel.
Le pasteur Rick Warren a pris une part très active au référendum en novembre,
qui a annulé le droit au mariage homosexuel en Californie. Warren a comparé
alors le mariage homosexuel avec la pédophilie, l'inceste et la polygamie.
Les militants en faveur des droits de l'homme aux Etats-Unis se sentent trahis
après leur soutien ouvert à Obama pendant la campagne de celui-ci. Ils essaient
de convaincre Obama de choisir un autre dirigeant religieux pour son sermon
inaugural.
http://www.bureauafrique.nl/dossiers/paysbas20080530/onuhomosexualite20081219
International (Politique)
Dépénalisation de l'homosexualité: le Vatican s'oppose au
projet français
Le Vatican a pris position contre le projet de déclaration que la France souhaite présenter au
nom de l'Union européenne à l'Onu. Ce projet, annoncé par Rama Yade dans Têtu (lire Têtu
n°135 et article du 5 septembre), doit être présenté en ce mois de décembre, fin de la
présidence française de l'Union européenne. Le Vatican est le premier pays à marquer son
opposition à cette déclaration.
C'est l'observateur permanent du Saint-Siège à l'Onu, Mgr Celestino Migliore (photo), qui
l'a déclaré lors d'une interview accordée hier à I.Media, une agence de presse en langue
française : «Tout ce qui est en faveur du respect et de la sauvegarde des personnes fait
partie de notre patrimoine humain et spirituel, et le catéchisme de l'Église catholique
indique, et cela ne date pas d'aujourd'hui, qu'il faut éviter toute marque d'injustice
envers les personnes homosexuelles» a-t-il d'abord concédé.
Cependant Mgr Migliore s'est dit sûr qu'«avec cette déclaration de valeur politique, signée
par un groupe de pays, on demande aux États et aux organismes internationaux visant la
réalisation et le contrôle des droit de l'homme, d'ajouter de nouvelles catégories protégées
des discriminations sans tenir compte que, si elles sont adoptées, elles créeront de nouvelles
et implacables discriminations». Selon Mgr Milgliore, «les États qui ne reconnaissent pas
l'union entre deux personnes de même sexe comme un mariage, seront mis au pilori et feront
l'objet de pressions» (sic).
Photo: DR.
Copyright tetu.com
par Fausto Furio Colombo
Info du 2 décembre 2008 - http://www.tetu.com/rubrique/infos/infos_detail.php?id_news=13810
RELIGION
02/12/2008 20:29
Le Vatican s’inquiète d’un projet de l’ONU sur l’homosexualité
L’observateur permanent du Saint-Siège auprès de l’ONU a exprimé les réticences du
Saint-Siège contre une déclaration plaçant sur un plan d’égalité les personnes, quelle
que soit leur tendance sexuelle
Le Saint-Siège s’oppose à l’initiative lancée par le gouvernement français auprès des Nations unies
pour lutter contre la discrimination envers l’homosexualité dans le monde. Lundi 1er décembre en
effet, dans un entretien réalisé par l’agence de presse I.Media à propos des 60 ans de la
Déclaration universelle des droits de l’homme, Mgr Celestino Migliore, observateur permanent du
Saint-Siège à l’ONU, a pris ses distances avec un projet qui, a-t-il dit, vise à « demander aux États
et aux mécanismes internationaux d’application et de contrôle des droits de l’homme d’ajouter de
nouvelles catégories devant être protégées contre la discrimination, sans tenir compte que, en cas
d’adoption, elles créeront de nouvelles et terribles discriminations ».
Il s’agit en effet d’un projet de « statement », donc pas une résolution, présenté par 47 États,
mené notamment par la France, au titre de sa présidence de l’Union européenne. En septembre,
devant la 61e Conférence annuelle des organisations non gouvernementales au siège de l’Unesco,
la secrétaire d’État aux droits de l’homme Rama Yade avait annoncé ce texte, expliquant qu’« il
s’agissait de lutter contre l’homophobie dans le monde et faire reculer la pénalisation de
l’homosexualité ». Elle rappelait aussi que « 90 pays sanctionnent encore l’homosexualité par des
peines de prison, et six d’entre eux prévoient même la peine de mort ».
Une nouvelle discrimination
Au Vatican cependant, on explique que ce texte en réalité ne porte pas sur la « dépénalisation »,
mais sur une « non-discrimination universelle ». « Personne ici n’est pour la pénalisation et la
criminalisation de l’homosexualité », affirme un responsable de la diplomatie vaticane.
Le Catéchisme de l’Église catholique, note-t-il, s’y oppose d’ailleurs très clairement et exclut toutes
les législations pénales violentes ou discriminatoires à l’égard des homosexuels. De ce point de
vue, fait-on observer, la Déclaration des droits de l’homme présente déjà des instruments
juridiques pour lutter contre cela.
Mais, selon le Saint-Siège, le projet français sous prétexte de combattre une injustice, crée en
réalité une nouvelle discrimination, au plan universel « sans définir avec netteté le contenu » : « Il
parle d’orientation sexuelle, mais ne dit pas ce que cela peut recouvrir : faut-il mettre toutes les
orientations sexuelles sur le même plan ? »
"Instrumentalisation" possible
Trop ambigu (le texte parle de « préjudice », d’«exclusion »), il risque, craint-on à Rome, de
donner lieu à une « instrumentalisation », qui irait contre d’autres droits fondamentaux, et
notamment ceux de la famille. Ainsi, on pourrait attaquer tous les pays qui refusent de considérer
l’union entre homosexuels comme un mariage, ou qui ne permettent pas l’adoption par des couples
homosexuels. Car le texte, qui pose un principe de non-discrimination universelle, inviterait à
intégrer dans tous les traités et textes internationaux la parité en fonction des orientations
sexuelles : « Il faudrait alors relire toute la législation sur les droits humains à la lumière de
l’orientation sexuelle », confie encore ce responsable.
En réalité, le problème central tient à la notion même de discrimination : à Rome, on explique que
la discrimination doit s’entendre comme un traitement différent de situations égales, et non un
traitement différent de situations différentes. « L'idée, ce n'est pas de créer une nouvelle règle de
droit, mais à partir des textes existant, de créer une dynamique en faveur de la dépénalisation» de
l'homosexualité, a réagi mardi 2 décembre à la presse, le porte-parole du ministère des affaires
étrangères français, Eric Chevallier.
Isabelle DE GAULMYN, à Rome
http://www.la-croix.com/article/index.jsp?docId=2358161&rubId=4078
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Publié le 19/12/2008 à 16:59 Reuters
Le Vatican pour la dépénalisation de
l'homosexualité, mais...
Le Vatican a souhaité la dépénalisation de l'homosexualité à travers le monde mais a
jugé qu'une déclaration présentée la veille aux Nations unies à ce sujet allait trop loin.
Le porte-parole du Saint-Siège, le père Federico Lombardi, a précisé que la délégation du
Vatican à l'Onu, qui a le statut d'observateur, avait exposé jeudi soir sa position sur ce
dossier et critiqué les termes de la résolution appuyée par les pays européens.
"Le Saint-Siège continue de préconiser que tout signe d'injuste discrimination envers les
personnes homosexuelles soit évité et appelle tous les Etats à renoncer aux sanctions
pénales contre elles", précise le Vatican sur son site internet (www.vatican.va).
"En même temps, le Saint-Siège observe que les termes de cette déclaration (de l'Onu)
vont bien plus loin que l'intention susmentionnée."
Le Vatican, hostile au mariage homosexuel, relève notamment dans la déclaration les
termes d'"orientation sexuelle" et "d'identité sexuelle" qui peuvent, selon lui, créer le flou
dans la législation.
L'observateur permanent du Saint-Siège à l'Onu, l'archevêque Celestino Migliore, avait
déjà mis en garde contre ce texte, affirmant qu'il risquait d'amener de nouvelles
discriminations "implacables", mais contre le mariage hétérosexuel.
"Par exemple, les Etats refusant de reconnaître comme un 'mariage' les unions de même
sexe seront mis au pilori et feront l'objet de pressions", a-t-il dit à une agence de presse
catholique française.
L'homosexualité est toujours un délit dans 77 pays et elle est même punie de mort dans
sept d'entre eux, notamment l'Iran l'Arabie saoudite, le Soudan et le Yémen.
Un texte appuyé par des délégations arabes et lu jeudi par la Syrie estime que le projet
défendu par les Européens peut conduire à la "normalisation sociale, voire à la
légitimation, de nombreux actes déplorables, comme la pédophilie".
"Nous constatons avec inquiétude les tentatives de créer de 'nouveaux droits', de
'nouveaux critères', en se fondant sur une interprétation erronée de la Déclaration
universelle des droits de l'homme et des traités internationaux", ajoute ce texte.
Le père Lombardi a précisé à Reuters que le Vatican ne soutenait pas ce texte appuyé par
les pays arabes.
Phil Stewart, version française Guy Kerivel
http://www.lepoint.fr/actualites-monde/le-vatican-pour-la-depenalisation-de-lhomosexualite-mais/924/0/301351
Première déclaration de l'ONU sur l'homosexualité.
Par laurent.epailly le 20/12/08 - 12:01 - Publié sur laurent.epailly
En s'appuyant sur le principe de non-discrimination "de l'orientation sexuelle et de l'identité de
genre", une déclaration sur les droits des homosexuels a été présentée, ce jeudi, aux 192 membres des
Nations Unies.
Elle aurait été inspirée par la secrétaire d'Etat française aux Droits de l'Homme, Rama Yade. Alors que
66 pays, dont ceux de l'Union Européenne, ont signé pour cette déclaration, un contre-texte a été
présenté par 60 autres pays, essentiellement issus du monde arabo-asiatique et africain. Presque
autant doivent encore signer l'une ou l'autre proposition.
Les signataires du texte en faveur de la non-discrimination à l'égard de l'homosexualité dénoncent en
particulier le recours à la peine de mort qui est appliquée dans plusieurs pays dont les Emirats Arabes
Unis, l'Iran, l'Arabie Saoudite, la Mauritanie, le Nigéria, le Soudan et le Yémen.
Il n'est d'ailleurs pas vain de relever que se sont ceux qui lapident aussi la femme adultère (et pas
l'homme...) voire celle qui se donne à un homme sans savoir qu'il est marié...
Il faut savoir que 77 Pays, en tout (la France n'a dépénalisé qu'en 1982), pénalisent encore
l'homosexualité.
Pour ces 60 pays, en majorité issus de la péninsule arabique et de l'Afrique, qui condamnent
fermement le texte européen, ils estiment que ses promoteurs "se mêlent de questions qui
tombent, pour l'essentiel, sous la juridiction intérieure des Etats", et qui pourraient
conduire à la "banalisation sociale, peut-être même à la légitimation de nombreux actes
déplorables comme la pédophilie". Et la Syrie a notamment expliqué que les "lois
domestiques" devaient être respectées.
C'est oublier, un peu vite, que la pédophilie, qui est une vraie gangrène, ne se résume pas à une
pédophilie homosexuelle, par exemple.
Enfin, il me semble que l'on a placé un peu vite le Vatican dans le groupe des opposants acharnés (Dieu
merci, si je puis dire, je n'y ais point d'actions, sinon de Grâce, j'espère), puisque sa position est
beaucoup plus nuancée.
Pour le Saint Siège, la déclaration initiale répond à l'objectif légitime de bannir la répression de
l'homosexualité. "Le Saint-Siège continue de préconiser que tout signe d'injuste
discrimination envers les personnes homosexuelles soit évité et appelle tous les Etats à
renoncer aux sanctions pénales contre elles", précise le Vatican. "En même temps, le SaintSiège observe que les termes de cette déclaration (de l'ONU) vont bien plus loin que
l'intention susmentionnée". En condamnant les discriminations et les préjugés, le Vatican craint
de mettre en avant le mariage gay, l'adoption par les couples de même sexe ou la procréation assistée
pour les homosexuels. Le texte européen pourrait créer le flou dans la législation selon le plus petit
Etat du monde, qui n'a qu'un statut d'observateur à l'ONU.
Il est vrai qu'il est toujours très politiquement correct de ranger le Vatican (ainsi que les autres grands
courants religieux) systématiquement dans les rangs de la ringardise et de l'obscurantisme; il
n'empêche que sur les questions éthiques et morales, les représentants des grandes religions
monothéistes sont incontestablement porteur d'un message philosophique universel qui peut
légitiment participer aux débats moraux dans la société, au delà de l'argumentaire religieux qui
n'intéressera que leurs croyants respectifs.
Et à cet égard, il est facile de renvoyer les blocages sur la Religion, quand nos sociétés civiles n'ont
guère avancé justement, le débat sur le mariage homosexuel, la PMA au bénéfice de deux personnes de
même sexe, l'adoption de même, se contentant d'anathèmpes et d'idées toutes faites dans les deux
camps.
LES NEWS
Le Vatican et la dépénalisation de l’homosexualité : une
polémique inexistante
ROME, Vendredi 12 décembre 2008 (ZENIT.org) - La polémique née de l’opposition du Saint- Siège à une
proposition française de dépénalisation de l’homosexualité manque totalement de fondement, affirme le
porte-parole du Saint-Siège.
Le père Federico Lombardi, s.j., directeur de la salle de presse du Saint-Siège a évoqué cette question, hier
jeudi, au cours de la conférence de presse consacrée à la présentation du Message de Benoît XVI pour la
Journée mondiale de la paix 2009.
Répondant à la question d’un journaliste, le P. Lombardi a déclaré : « Il ne me semble pas que le document
ait été présenté et je ne crois pas qu’il soit soumis au vote lors de la prochaine assemblée des Nations
unies ».
« Il ne me semble donc pas utile d’alimenter la polémique sur un texte dont on ne connaît pas encore
officiellement le contenu - a-t-il ajouté -. Je n’ai pas connaissance que quelque chose ait été publié à ce
sujet ».
Le père Lombardi a rappelé que Mgr Celestino Migliore, observateur permanent du Saint-Siège auprès des
Nations unies, s’est opposé, dans une interview, à la proposition française, devant le danger qu’avec la
justification de la dépénalisation de l’homosexualité, on finisse par imposer la reconnaissance de droits qui
n’en sont pas, comme ceux des couples homosexuels, incluant l’adoption, une chose qui n’est pas même
reconnue en France.
Mgr Migliore s’est dit « absolument contraire » à une loi pénale qui criminaliserait les homosexuels, ou irait
même jusqu’à envisager la peine de mort. Il a expliqué que pour l’Eglise, ceci n’est même pas un sujet de
discussion. Il a également rappelé que l’Eglise était contre toutes les formes de discriminations qui touchent
à l’homosexualité.
L’Eglise s’oppose toutefois à la tentative de mettre toutes les orientations sexuelles sur le même plan.
Le porte-parole du Vatican a cité le mariage en exemple.
« L’Eglise soutient le mariage entre un homme et une femme, et n’accepte pas de mettre sur le même plan
celui entre personnes du même sexe ».
Le père Lombardi a expliqué que les moyens de communications sociales n’informent pas toujours de
manière adaptée sur les positions prises par le Saint Siège à l’égard de l’ONU.
« Je lis souvent des titres de journaux soutenant que le Vatican attaque l’ONU ou qu’il se déchaîne contre
les autres institutions internationales. Je considère que ce n’est pas une attitude juste, correcte », a-t-il
observé.
Il a rappelé que le Saint-Siège est engagé depuis très longtemps aux Nations unies « à travers une
délégation et participe activement aux travaux ».
Il a souligné que quatre papes se sont rendus à l’ONU. « Ils y ont adressé des messages importants pour
apporter un soutien moral au rôle de l’institution pour la paix dans le monde », a-t-il dit.
Le P. Lombardi a conclu que même si le Saint-Siège a des positions claires et s’engage à les soutenir, on
ne peut pas dire « comme titrent souvent les journaux » que « le pape se déchaîne contre l’ONU ».
http://news.catholique.org/22478-le-vatican-et-la-depenalisation-de-l
L'homosexualité au concert des nations
L'ambassadeur d'Argentine, Jorge Arguello, a lu, jeudi, pour la première fois en séance plénière de
l'Assemblée générale de l'ONU une déclaration appelant à la dépénalisation universelle de
l'homosexualité.
Au nom de 66 pays signataires, M. Arguello a invité les 192 pays membres de l'ONU à mettre un
terme aux violations des droits de la personne sur la base de l'orientation sexuelle.
Ils se disent « profondément préoccupés par les violations des droits de l'homme et des libertés
fondamentales fondées sur l'orientation sexuelle ou l'identité de genre ».
Le groupe des 66 pays fonde son argumentaire sur l'article premier de la Déclaration des droits de
l'homme, dont c'est le 60ème anniversaire cette année: « tous les êtres humains naissent libres et
égaux en dignité et en droits ».
Les pays signataires déplorent les exactions commises contre les homosexuels en particulier:
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Le recours à la peine de mort
Les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires
La pratique de la torture
Les autres traitements ou peines cruels, inhumains et dégradants
L'arrestation ou la détention arbitraire
La privation des droits économiques, sociaux et culturels
Du nombre des 66 pays signataires, on retrouve notamment tous les pays de l'Union européenne, le
Brésil, Israël, le Japon, le Canada et le Mexique.
Toutefois, la Chine, les États-Unis et la Russie ont refusé de signer le document.
La position avancée est décriée par plusieurs pays arabes et par le Vatican.
Ce dernier avance que l'objectif d'éliminer la répression de l'homosexualité est légitime.
Toutefois, il déplore qu'en condamnant les discriminations et les préjugés sur les homosexuels, on
risque de favoriser le mariage gai, l'adoption et la procréation assistée pour les couples de même
sexe.
La répression contre l'homosexualité
•
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L'homosexualité est interdite dans 77 pays
La peine capitale est requise dans 7 pays (Arabie saoudite, Émirats arabes unis, Iran,
Mauritanie, Nigeria, Soudan, Yémen)
Source : RadioCanada
http://www.jj-tryskel.org/article-25991639.html
La dépénalisation de l’homosexualité à
l’ordre du jour de l’ONU
Article mis en ligne le 22 décembre 2008 à 17:46
Ce jeudi 18 décembre, à l’initiative de Mme Rama Yade, secrétaire d’État française aux
droits de l’homme, et de M. Maxime Verhagen, ministre des Affaires étrangères
néerlandais, les 192 membres des Nations Unies ont eu à répondre à un appel historique
visant rien de moins que la dépénalisation de l’homosexualité, et ce, au nom de
l’universalité des droits de l’Homme. Lu en séance plénière par l'ambassadeur d'Argentine,
M. Jorge Arguello, ce texte sous forme de déclaration réaffirme haut et fort le «principe de
non-discrimination qui exige que les droits de l'homme s'appliquent de la même manière à
chaque être humain, indépendamment de l'orientation sexuelle ou de l'identité de genre».
Un tiers des pays membres de l’ONU, soit 66 d’entre eux, ont répondu favorablement à
l’appel. Parmi les pays signataires favorables à la dépénalisation figurent notamment
l’ensemble de l’Union européenne, le Brésil, Israël et le Japon. Face à l’adhésion de ces
66, un contre-texte a été présenté par 60 autres pays. Ce texte-ci, qui fait encore
l’équation entre homosexualité et pédophilie, est soutenu par certains États arabes et le
Vatican. Bien que ce dernier soit en faveur de la dépénalisation et condamne timidement
les discriminations et préjugés concernant les homosexuels, une telle déclaration entérinée
par tous les pays risque, aux yeux du Saint-Siège, de favoriser le mariage gai, l’adoption
par des couples du même sexe ou la procréation assistée pour les minorités sexuelles.
Soixante six pays pour, soixante contre, et au moins autant qui n’ont encore signé ni l’une
ni l’autre des deux déclarations dont la Chine, la Russie et les États-Unis où notamment,
sous la gouverne de Georges W. Bush, le mariage gai a fait l’objet de discussions intenses
dans de nombreux États. Ce débat fait encore rage en Californie à la suite de l’adoption de
la « Proposition 8 » et où l’on songe même à annuler les mariages déjà intervenus entre
conjoints de même sexe.
Cette déclaration historique n'a malheureusement pas de caractère contraignant – ce n’est
pas encore une résolution -, mais elle a eu moins le mérite de placer la question des droits
des LGBT à l'ordre du jour de l'ONU. Réaffirmant "le principe de non-discrimination"
quelles que soient "l’orientation sexuelle et l’identité de genre", le texte dénonce en
particulier "le recours à la peine de mort, les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou
arbitraires, la pratique de la torture, des traitements cruels ou inhumains" infligés aux
minorités sexuelles. À ce jour, l’homosexualité reste interdite, et donc punie, dans 77 pays.
La peine de mort est même appliquée aux homosexuels dans sept d’entre eux : l’Arabie
Saoudite, les Émirats Arabes Unis, l’Iran, la Mauritanie, le Nigéria, le Soudan et le Yémen.
En entrevue Mme Rama Yade disait : « La tâche est "difficile" et la campagne pour
l'adoption du texte va se heurter à l'incompréhension, voire à l'hostilité ouverte et aux
procès en sorcellerie. En ce XXIe siècle, comment accepter que des personnes humaines
puissent être pourchassées, emprisonnées, torturées et exécutées en raison de leur
orientation sexuelle? » La Chine et la Russie n’ont pas adoptée cette déclaration tout
comme les États-Unis, reflétant bien les divisions au sein du pays sur la question. Que fera
Barack Obama et son équipe dans ce dossier? La question se pose. Or ces voix politiques
sont nécessaires pour transformer la déclaration en véritable résolution adoptable par
l'ONU. Mais Maxime Verhagen, chef de la diplomatie néerlandaise, s'est tout de même
réjoui de ce moment unique : « Pour la première fois dans l'histoire, un groupe important
d'États membres s'est prononcé contre la discrimination fondée sur l'orientation sexuelle.
La question des droits des homosexuels n'est désormais plus un tabou aux Nations Unies,
elle est solidement inscrite à l'ordre du jour. »
Quant à la nouvelle Haut commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Madame
Navi Pillay, qui succède à l’Honorable Louise Arbour, elle regrette pour sa part que trop de
pays continuent de criminaliser les relations sexuelles entre adultes consentants de même
sexe et estime que les gais et les lesbiennes doivent être traités de la même manière que
tout le monde. « Les lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres, transsexuels sont des
membres à part entière et égaux de la famille humaine et ont le droit d'être traités de la
sorte L'idée que tous les êtres humains sont égaux mais que certains sont plus égaux que
d'autres n'est pas acceptable. Aucun être humain ne devrait être victime de discrimination,
de violence, de sanctions pénales ou d'abus à cause de son orientation sexuelle ou de son
identité de genre »,
Pour Steve Foster, président-directeur général du CQGL : « Ce qui se passe en ce moment
à l’ONU sur la question des minorités sexuelles est énorme! Les déléguées et déléguées de
66 pays disent d’une même voix que nous ne sommes pas des criminels et que la
discrimination dont nous sommes l’objet ici et là dans le monde doit cesser. Concrètement
c’est plusieurs centaines de millions de personnes qui, par ces voix, expriment clairement
que la violence, la torture, le meurtre, la cruauté ne sont plus des options acceptables à
notre endroit et que nous pouvons vivre en toute égalité de droits. À l’approche de Noël,
l’ONU vient de nous faire un cadeau inestimable. Toute la communauté LGBT du Québec
félicite Mme Rama Yade et M. Maxime Verhagen pour cette importante initiative.»
Steve Foster
Président-directeur général
Conseil québécois des gais et lesbiennes (CQGL)
http://www.quebechebdo.com/article-286953-La-depenalisation-de-lhomosexualite-a-lordre-du-jour-delONU.html
DISCRIMINATION
66 pays devant l'Assemblée de l'ONU pour
dépénaliser l'homosexualité
NOUVELOBS.COM | 19.12.2008 | 10:23
Les signataires "condamnent les violations des droits de l'Homme fondées sur l'orientation
sexuelle ou l'identité de genre". Etats-Unis, Chine, Russie et Etats arabes n'ont pas adhéré à
l'appel.
U
n appel de 66 pays du monde entier a été adressé à l'Assemblée des Nations-Unies jeudi 18
décembre pour une dépénalisation de l'homosexualité. Brandissant l'étendard des droits de l'homme
face à la ferme opposition des Etats arabes et du Vatican, ces pays souhaitent placer la question des
droits des homosexuels, bisexuels, lesbiennes et transgenres à l'ordre du jour de l'Assemblée de
l'ONU.
Il s'agit d'une déclaration politique qui n'engage que ses 66 signataires, dont la France, la secrétaire
d'Etat aux droits de l'homme Rama Yade en étant l'une des initiatrices. Le texte a été présenté à
l'Assemblée par l'ambassadeur d'Argentine, Jorge Arguello. Parmi les signataires figurent tous les
pays de l'Union européenne, le Brésil, Israël et le Japon. Mais ni la Chine, ni les Etats-Unis, ni la
Russie n'y ont adhéré.
"Libres et égaux en droits"
Cet appel se fonde sur le principe d'universalité des droits de l'homme, consacré dans la Déclaration
universelle dont on célèbre le 60e anniversaire cette année, et qui prévoit dès l'article premier que
"tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits".
Le texte réaffirme "le principe de non-discrimination qui exige que les droits de l'homme s'appliquent
de la même manière à chaque être humain, indépendamment de l'orientation sexuelle ou de l'identité
de genre".
Les 66 pays "condamnent les violations des droits de l'homme fondées sur l'orientation sexuelle ou
l'identité de genre, où qu'elles soient commises". Ils dénoncent en particulier "le recours à la peine de
mort sur ce fondement, les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires, la pratique de la
torture et autres traitements ou peines cruels, inhumains et dégradants, l'arrestation ou la détention
arbitraire et la privation des droits économiques, sociaux et culturels, notamment le droit à la santé".
Discrimination
"En ce XXIe siècle, comment accepter que des personnes soient pourchassées, emprisonnées,
torturées et exécutées en raison de leur orientation sexuelle?" a lancé Rama Yade, qui coprésidait
avec le ministre des Affaires étrangères des Pays-Bas Maxime Verhagen une réunion de haut niveau
afin de promouvoir cette déclaration. La secrétaire d'Etat française aux droits de l'homme a qualifié
"l'initiative des 66" d' "historique".
Maxime Verhagen a pour sa part salué le fait que "pour la première fois dans l'histoire, un groupe
important d'Etats membres s'est prononcé à l'Assemblée générale contre la discrimination fondée sur
l'orientation sexuelle".
"Avec la déclaration d'aujourd'hui, a-t-il dit à la presse, cette question n'est plus un tabou aux Nations
unies, elle est solidement inscrite à l'ordre du jour".
La peine capitale dans 7 pays
Rama Yade a cependant reconnu que la tâche était "difficile", ayant constaté lors de la campagne
pour l'adoption du texte que celui-ci s'était "parfois heurté à l'incompréhension, voire à l'hostilité
ouverte et au procès en sorcellerie". "Les bûchers de l'intolérance sont partout et de toujours", a-t-elle
ajouté avant de déplorer que l'homosexualité soit encore interdite et donc pénalisée dans 77 pays. La
peine capitale est prévue dans 7 pays (Arabie Saoudite, Emirats Arabes Unis, Iran, Mauritanie,
Nigeria, Soudan, Yémen).
Lors de la préparation de cette déclaration, plusieurs pays arabes et le Vatican ont d'ailleurs manifesté
leur hostilité au texte.
Pour le Vatican, la déclaration répond à l'objectif légitime de bannir la répression de l'homosexualité.
Mais en condamnant les "discriminations" et "préjugés" concernant les homosexuels, il risque à ses
yeux de favoriser le mariage gay, l'adoption par des couples du même sexe ou la procréation assistée
pour les homosexuels.
http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/societe/20081219.OBS6237/66_pays_devant_lassemblee_de_lonu_po
ur_depenaliser_lhom.html?idfx=RSS_notr&xtor=RSS-17
en 2004 : Le Vatican à l’ONU : lobby
homophobe et transphobe, lobby assassin
publié en ligne : 12 avril 2004
Aujourd’hui, Act Up-Paris a interrompu dans la Cathédrale de Meaux, une messe, à laquelle
assistait notamment le Nonce Apostolique, Fortunato Baldelli. Nous protestons ainsi contre
les pressions exercées par le Vatican au sein de l’ONU qui ont abouti au retrait d’un projet de
résolution intitulée « droits de la personne et orientation sexuelle », qui devait condamner les
discriminations fondées sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre. Cette résolution était
l’espoir de voir condamner pour la première fois par l’ONU, l’homophobie et la transphobie.
Cette résolution qui devait être déposée par le Brésil (182 000 000 habitants) a finalement été
purement et simplement retirée le 30 mars dernier suite au lobby de la cité papale (900
habitants). Il est inacceptable qu’une fois encore le dogme de cette autorité religieuse vienne
écraser de sa violence morale l’aspiration des peuples à protéger leurs vies et leurs libertés.
Nous protestons une fois de plus contre l’homophobie et la transphobie de l’Eglise, du
Vatican et des catholiques. Notre colère contre l’Eglise n’est pas nouvelle. En tant que
malades du sida, nous n’avons jamais supporté la propagande criminelle du Pape contre le
port du préservatif, ou contre le droit des femmes à disposer librement de leurs corps.
Le texte de la résolution brésilienne rappelle notamment que les droits de la personne et les
libertés fondamentales ne devraient pas pouvoir être remis en cause du fait de l’orientation
sexuelle et de l’identité de genre de ceux et celles qui s’en prévalent. En militant contre cette
résolution, Jean-Paul II montre quel sort il souhaite voir réserver aux homosexuelles et aux
transgenres.
Chaque jour, nous sommes victimes de persécutions, de violences, de tortures et de meurtres.
En Egypte, les homosexuels sont chassés et emprisonnés ; en Arabie Saoudite ils sont
décapités au sabre ; au Nigeria ils risquent la lapidation ; en Roumanie, on les emprisonne ; en
Malaisie, le gouvernement prévoit de les condamner à la lapidation ; dans la plupart des pays
d’Afrique, exceptées l’Afrique du Sud et la Côte d’Ivoire, l’homosexualité est punie par la loi
allant parfois jusqu’à la peine capitale.
C’est pourquoi, Act up-Paris exige :
de la France et de l’Union Européenne qu’elles présentent et obtiennent le vote au sein de
l’ONU d’une résolution contre les discriminations liées à l’orientation sexuelle et à l’identité
de genre ;
de Jacques Chirac qu’il condamne les positions homophobes et transphobes du Pape et de
toute autre personnalité publique dans le monde ;
que la France et l’Union Européenne accordent l’asile à toute victime de transphobie,
d’homophobie ou de sexisme ;
l’exclusion de l’Etat du Vatican des instances de l’ONU ;
que toute catholique cesse de se rendre complice du Pape en dénonçant sa haine des
lesbiennes, gays, bi et trans.

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