Lettre envoyée à Monsieur le président de la république, Mr Bouteflika

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Lettre envoyée à Monsieur le président de la république, Mr Bouteflika
Famille BENZAZA
BP 302 Poste centrale
Mostaganem Ville 27000
Mostaganem le : 14 mars 2009
À Monsieur le président Abdelaziz BOUTEFLIKA
Monsieur le président,
Au nom de toute la famille Benzaza, nous sollicitons votre haute bienveillance comme
dernier recours, afin de réparer une injustice et une grave offense commise envers la mémoire
de notre père, feu Hadj Benabdallah Benzaza.
Monsieur le Président, lors de votre visite à Mostaganem, le 10 octobre 2004, il vous a été fait
inaugurer un édifice, l’ex-ITA (Institut de technologie agricole) sous le nom de Abdelhamid
Ibn Badis, alors qu’il avait déjà été baptisé par décision du ministre de l’Agriculture de
l’époque, le 14 novembre 1992, et sous le numéro 523, au nom de notre père feu Hadj
Benabdallah Benzaza, que vous avez bien connu lors de votre visite à l’ITA avec feu le
président Houari Boumediène, une cérémonie officielle avait été mise en place à cet effet.
Nous avons été lâchement mis devant le fait accompli et en catimini à la consternation et
l’incompréhension totale.
Malgré notre intervention à tous les niveaux depuis de nombreuses années, nous n’avons pas
obtenu gain de cause, hormis des promesses vides et sans écho.
Monsieur le Président, notre père a sacrifié doublement sa vie pour notre cher pays l’Algérie.
Une vie avant l’indépendance dans laquelle il a rejoint les rangs des braves moudjahidine et
une deuxième vie, celle d’après l’indépendance, dans laquelle il s’est dévoué pour le pays
depuis sa jeunesse jusqu’à sa mort en service commandé à l’âge de 43 ans, beaucoup peuvent
en témoigner.
Notre père le moudjahid, fut Fidaï avant de rejoindre les rangs de l’ALN en 1959 sous le nom
de Si Laaradj où il fut promu au grade d’officier, il était membre de la commission mixte de
cessez-le-feu en 1962.
Il fût l’un des premiers ingénieurs agronomes après l’indépendance et promu aux postes
suivants :
Au ministère de l’Agriculture :
Maître assistant à l’INA à El-Harrach,
Sous-directeur de la protection des végétaux,
Responsable du laboratoire phytosanitaire au port d’Alger,
Chef de la lutte antiacridienne en Algérie,
Expert auprès de la FAO (vice président du comité de la lutte antiacridienne à Rome
représentant l’Algérie à l’âge de 26 ans),
Envoyé à travers le monde (USA, Europe, l’Asie, l’Amérique latine, etc.) afin d’apporter
les avancées dans le domaine de l’agriculture.
Conseiller à la Présidence.
A Mostaganem :
- Directeur général de l’ITA(Institut de Technologie agricole) durant 10 ans (1970-1980)
promu à l’âge de 30 ans,
- Directeur général de l’ONAB,
- Inspecteur régional de l’ORAVIO, dans lequel il a développé l’élevage avicole dans tout
l’Ouest algérien.
L’ITA était l’institution pour laquelle il a consacré les 10 ans de ses 43 ans. Ce n’était pas par
hasard qu’il fût nommé directeur général malgré son jeune âge, c’est parce que notre pays à
l’époque de la révolution agraire a mis en ligne de mire l’agriculture comme le domaine à
développer, et pour cela il fallait produire des techniciens de terrain et des ingénieurs. L’ITA
était le pivot de cette production, car Hadj Benabdallah n’hésitait pas à mettre toute son
énergie pour que cet institut obtienne une réputation dépassant le cadre national, quitte à
mettre les moyens physiques (matériel audiovisuel importé du Canada, les premiers
ordinateurs, matériel topographique, etc.) et des moyens humains (l’investissement sur la
personne : employés, enseignants et les étudiants étaient également sa philosophie). Combien
de personnalités étaient venues constater sur place ce modèle d’enseignement. Le défunt
président de la République Mr Houari Boumediène était venu plusieurs fois, effectuant la
remise des diplômes aux futurs cadres de la nation, en inspectant également le progrès
fulgurant de l’ITA. L’ancien président Cubain Fidel Castro était venu également, d’ailleurs
vous étiez, Monsieur le Président, l’accompagnateur en tant que ministre des Affaires
étrangères. Des Chinois s’intéressaient à l’ITA et aux technologies mises en oeuvre, et même
un cosmonaute russe était venu…
La disparition tragique de notre père en 1984 était une perte pour nous et également pour le
pays disaient ceux qui l’ont côtoyé
Monsieur le Président, par des calculs politicards et malveillants, le nom de notre père a été
effacé, spoliant par ce geste sa mémoire, son honneur et, par la même occasion, tout ce en
quoi il croyait. Nous sommes scandalisés et blessés au plus profond de nous-mêmes par ces
graves agissements indignes de notre patrie. Je vous demande humblement et expressément de
réparer cette injustice.
Monsieur le Président, nous avons été élevés dans l’amour de notre pays et de nos glorieux
chouhada, notre mère, quant à elle, s’était engagée dans la lutte pour l’indépendance
dès l’âge de 14 ans avec sa famille, et nous citerons comme illustre exemple, son frère le
chahid bien connu Maata Mohamed El-Habib.
Monsieur le Président, notre drapeau national se devait de flotter chaque 1er Novembre et 5
Juillet sur le toit de notre maison. Votre Excellence, laissez-nous croire en notre Algérie vous,
homme de loi et de droiture, qui la représentez si bien, laissez-nous croire que notre père avait
fait le bon choix et que sa vie, son idéal n’aient pas été vains. Nous vous demandons
aujourd’hui de nous faire justice, d’honorer sa mémoire et de donner son nom à tout autre
organisme à vocation scientifique ou universitaire au niveau national. Lorsqu’un étudiant, un
enseignant, un employé ou un dirigeant se demandera qui est Benzaza Hadj Benabdallah, il
verra les valeurs suivantes : la rigueur dans le travail, le dévouement pour le pays, l’honnêteté
avec soi-même et avec les autres. N’est-ce pas cette phrase qui était gravée sur un mur de
l’ITA, rappelant à chacun sa raison d’y être : « Il faut que l’université algérienne soit une
véritable unité de production qui forme des hommes au niveau de leurs responsabilités ».
Nous espérons Monsieur le Président être entendu, et qu’une action de votre part puisse
honorer la mémoire de notre défunt père et réparer le tort qui a été commis.
Nous vous prions de croire, Monsieur le Président, à notre profonde et respectueuse
considération.
Les enfants de BENZAZA Hadj Benabdallah :
BENZAZA Yasmina : Médecin spécialiste
BENZAZA Hassen : Docteur vétérinaire
BENZAZA Aman Allah Tewfik : Ingénieur agronome
BENZAZA Lyès : Ingénieur en génie mécanique
BENZAZA Mehdi : Ingénieur en informatique
BENZAZA Abdallah Malik : Ingénieur en urbanisme et en environnement
BENZAZA Moteaa : Professeur de langues
BENZAZA Mahfoud : Gestionnaire.
PS : Nous avons conçu un site internet à sa mémoire, consultable à l’adresse : www.benzazamostaganem.com
PJ :
Décision du ministre de l’Agriculture sur la nomination de l’ITA feu BENZAZA Hadj
Benabdallah,
Attestation de démobilisation,
Témoignages via la presse et les personnes,
Témoignages par les photos.