Bois de chauffe dans le secteur de Luila
Transcription
Bois de chauffe dans le secteur de Luila
ETUDE DE L’EXPLOITATION DE BOIS DE CHAUFFE DANS LE SECTEUR DE LUILA AU BAS- CONGO Par: R. KOWOZOGONO, P.C. BOLALUEMBE et S. IFUTA NDEY INTRODUCTION Le bois énergie est la principale source d'énergie dans les pays en développement (FAO, 2009). Près de 87% des ménages utilisent le bois comme source d’énergie, même si cet usage est nuisible à l’environnement (HUART et al., 2012). Le volume de bois énergie vendu à Kinshasa est de 5 millions de m3, Plus de 300.000 personnes sont impliquées dans cette filière (MARIEN, 2012). la biodiversité diminue de façon dramatique dans les forêts tropicales, victimes d’une déforestation galopante. Les spécialistes estiment que la destruction de l’habitat entraîne l’extinction d’environ 17.000 espèces par an. La mauvaise gestion des forêts occasionne la rareté des pluies, la désertification et/ou la disparition des espèces de faune et flore, sans oublier à l’habitat humain (FAO, 2004). METHODOLOGIE DE TRAVAIL Nous nous sommes intéressés secteur de Luila compte tenu l’activité d’exploitation de bois chauffe qui y est très développée. au de de Nous avons en effet un échantillon de 32 individus dont tous sont exploitants de bois de chauffe. Un questionnaire préétabli nous a permis d’interviewer les enquêtés afin de recueillir des informations relatives: - à l’identification des espèces exploitées ; - au prix de différents fagots ; - au lieu de commercialisation etc. Les fagots ligotés avec corde ont été pesés avec la balance commerciale à ressort pesant jusqu’à 50 kg, le diamètre et la longueur des tiges ont été pris avec le décamètre; un appareil photo numérique a été utilisé pour photographier les éléments utiles à l’objet de notre travail. RESULTATS ET DISCUSSION 3.1 Effectif des enquêtés par durée d’exploitation Nous avons vu que 71,9 % soit 23 d’individus se sont lancés dans l’exploitation depuis près de 5 ans, tandis que les plus anciens soit 28,1% se désintéressent de l’exploitation. 3.2 Nombre de fagot coupé par exploitant hebdomadairement 16 individus soit 50 % coupent 3 à 5 fagots par semaine, et 14 individus soit 43,75 % coupent plus. . Photo 1. Fagots achetés par les commerçants de Kinshasa (Photo Kowozogono, 2012) Les exploitants témoignent que cette activité est réalisée pour de besoin urgent mais, ça ne représente rien, ils la font pour de but purement substantiel. 3.3 Identification des espèces végétales Tableau 1. Liste des espèces végétales rencontrées Famille & espèces Noms vernaculaires Kikongo 1. Apocynaceae - Rawolfia vomitoria Kilungu 2. Euphorbiaceae - Alchornea cordifolia - Sapium cornitum Kibunsila Kititi 3. Fabaceae - Millettia eetveldeana Kibwengi 4. Flacourtiaceae - Oncoba welwitschii Kisani 5. Hymenocardiaceae - Hymenocardia acida Kigete - Hymenocardia ulmoides Misanga 6. Mimosaceae - Albizia ferruginea Sela 7. Moraceae - Musanga smithii Nsengate 8. Ulmaceae - Trema orientalis Kidia 9. Rubiaceae - Morinda lucida Nsiki 10. Sapindaceae - Deinbollia molliucula Kiseka en 3.4 Détermination de diamètre des tiges Le diamètre moyen de bois de 200 FC s’élève à 1,9 cm et celui de 600 FC 3,5 cm à la taille de fourré. Or, DOUMENGE (1990) cité par LELE (2010) dit que tout arbre dont le diamètre est inférieur à 10 cm est juvénile. Donc, ils compromettent la durabilité des ressources dans ce secteur. 3.5 Impact de l’exploitation du bois de chauffe sur la biodiversité - diminution dramatique des espèces; la destruction de la biodiversité ; perte de la fertilité des sols ; les érosions de terrains ; la déforestation; la non durabilité des maisons a occasionné l’exode rural des jeunes garçons du secteur de Luila. - 18,75 % de la population signalent que les générations futures vont toujours exploiter les bois, car c’est Dieu qui les crée, - 81,25 % mieux vaut revenir au système utilisé par les Belges appelé "Système KUNGU" (reboisement). - chaque village reboise la forêt coupée et la laissée en repos 10 à 15 ans, entre temps ils choisissent un autre site pour l’agriculture. - il y a encore un autre système " MBAMBU" (champ imposé), ils amenaient la population dans de vallée et ils leur distribuaient de portion de terre à cultiver sous surveillance du moniteur agricole, - quand la population fait les cultures vivrières, elle est obligée à mettre les palmiers sous ces cultures pour qu’à la fin de l’exploitation de manioc, les palmiers restent. CONCLUSION Nous avons relevé dans la zone d’étude dix familles de plantes représentant douze espèces. Ces espèces sont exploitées à l’état jeune à cause de la pauvreté... Les gens qui se livrent dans ce commerce sont les jeunes mariés dont l’âge oscille entre 21 à 40 ans et qui ont une grande charge familiale. Comme conséquence, il y a manque d’arbres de qualité pour construire les maisons ; les denrées alimentaires sont rares etc. La population locale est la première à subir des conséquences de cette exploitation irrationnelle. MESURES D’ATTENUATION : 9 promouvoir une approche intégrée de la conservation et de la gestion durable ; 9 encourager l’intégration des dynamiques coutumières; 9 promouvoir la RNA ; l’agroforesterie, un 9 développer exemple plus pratique du projet Makala au Plateau de Bateke et ailleurs etc. Merci pour votre particulière attention