L`entrepreneuriat féminin dans la wilaya de Tizi-Ouzou

Transcription

L`entrepreneuriat féminin dans la wilaya de Tizi-Ouzou
République Algérienne Démocratique et Populaire
Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique
UNIVERSITE MOULOUD MAMMERI DE TIZI-OUZOU
Faculté des sciences économiques, commerciales et de gestion
Département des sciences économiques
Laboratoire REDYL
Réformes Economiques et Dynamiques Locales.
Mémoire de master en sciences économiques
Spécialité « Management territorial et ingénierie de projets »
Option « Management des services publics territoriaux »
Préparé par :
Yasmina BEN MAKHLOUF
L’entrepreneuriat féminin dans la wilaya de Tizi-Ouzou :
Incidences socio-économiques et limites de son accompagnement
Sous la direction du :
Pr Malika AHMED ZAID
Année Universitaire 2013-2014
L’entrepreneuriat féminin dans la wilaya de Tizi-Ouzou :
Incidences socio-économiques et limites de son accompagnement
Résumé :
La situation transitoire de l’Algérie vers l’économie de marché a contribué à l’émergence
d’autres acteurs économiques, dont les femmes, qui commencent effectivement à rentrer en
force dans le monde des affaires et prennent part d’avantage dans la vie économique et sociale
du pays.
La femme algérienne, se trouve alors impliquée dans des rôles nouveaux qui lui permettent
d’évoluer dans un espace autre que l’espace familial. Ainsi, elle est appelée à créer et
développer son entreprise, mission qui n’est pas toujours réalisable. En effet, la femme,
considérée comme acteur social et économique, est toujours en quête de prouver sa
performance et sa capacité à gérer une activité professionnelle, cela peut lui permettre
d’acquérir une autonomie, une technicité et un savoir faire, d’une part, et une certaine
indépendance à l’égard de son entourage, d’autre part.
Pour les femmes entrepreneures, les compétences ainsi que l’entourage constituent des
éléments essentiels de leurs réussites, toutefois, la réussite de l’entrepreneuriat féminin peut se
justifier également par des facteurs économiques, dont principalement le développement du
secteur privé, et les différents dispositifs d’accompagnement à la création de microentreprises (ANSEJ, CNAC et ANGEM) mis par les pouvoirs publics dans l’objectif
d’absorber le chômage.
En plus des capacités personnelles et du contexte socioculturel ambiant dans la wilaya de TO,
notre travail portera sur l’impact des dispositifs d’accompagnement à la création de microentreprises (ANGEM, ANSEJ et CNAC) sur le phénomène de l’entrepreneuriat féminin,
ainsi que, la présentation des incidences socio-économiques de cet entrepreneuriat dans la
wilaya de Tizi Ouozu.
Mots clés : Entrepreneuriat féminin, entreprise féminine, Tizi Ouzou, Contexte socioculturel,
dispositif d’accompagnement, ANSEJ, ANGEM, CNAC, Incidences socio-économiques
Summary:
The passing situation of Algeria towards the market economy, contributed to the emergence
of the other economic players, among whom the women, who begin actually to go in force
into the business world and take part of advantage in the economic and social life of the
country. The Algerian women, is then implied (involved) in new roles which allow her to
evolve in a space other than the family space. So, she is called to create and develop her
company, mission which is not always practicable. Indeed, the women, considered as social
and economic actor, is always in search to prove her performance and her capacity to manage
a professional activity, it can allow her to acquire autonomy, a technicality and knowledge,
and independence towards her circle of acquaintances. For the women’s entrepreneurship, the
skills as well as the circle of acquaintances constitute, one of the essential elements of their
success, however, the success of this entrepreneurship can be justified also by economic
factors, among which mainly the development of the privet sector, and various devices of
accompaniment in the creation of micro-companies (ANSEJ, CNAC and ANGEM)put by the
public authorities in the objective to absorb the unemployment.
Besides the personal capacities and the ambient sociocultural context in the wilaya of TO, our
work will concern the impact of the plans of accompaniment in the creation of microcompanies (ANGEM, ANSEJ and CNAC) on the phenomenon of the women’s
entrepreneurship, as well as, the display of the socioeconomic incidences of this
entrepreneurship in the wilaya of Tizi Ouzou
Keys words: women’s entrepreneurship, feminine company, Tizi Ouzou, sociocultural
context, device accompaniment, ANSEJ, ANGEM, CNAC, socioeconomic incidences.
DEDICACES
Je dédie ce modeste travail :
A mes chers parents que Dieu les protège.
A mes deux frères Abdelaziz et Amer et à ma sœur Mouna
A ma famille.
A tous ceux et toutes celles qui me sont chers.
REMERCIEMENTS
Sans l’appui de certaines personnes, ce travail ne serait sans doute pas réalisé. A cet
effet, je tiens à remercier tous ceux et toutes celles qui ont contribué de près ou de loin à sa
réalisation.
Mes remerciements s’adressent :
Au Professeur Malika AHMED ZAID, directrice de ce mémoire, qui m’a encadrée et
dirigée tout au long de mon travail, pour l’aide et le temps qu’elle a bien voulu me consacrer.
Je ne la remercierai jamais assez pour son soutien, sa patience et sa disponibilité, qu’elle
trouve en ces lignes l’expression de ma gratitude.
A toute l’équipe de formation du laboratoire Réformes Economiques et Dynamiques
Locales (REDYL), à leur tête Pr Malika AHMED-ZAID, à tous nos enseignants chacun d’eux
avec son nom.
A Monsieur DJEMACI Brahim, pour toutes ses orientations, ses gracieux conseils et
ses multiples encouragements
A Mr LALEG Aziz qui m’a initié à la technique de système d’information
géographique.
A tous le personnel de la CNAC de Tizi-Ouzou, en particulier Mr BOULARES et Mr
LAMARI.
A tout le personnel de l’ANGEM de Tizi-Ouzou, en particulier Mme IYAMRACHE.
Aux bénéficiaires du crédit de CNAC, ANGEM et ANSEJ qui ont accepté de faire
partie de l’échantillon et de répondre à mes questions.
A mes parents, ma sœur et mes frères, pour leur appui et leur soutien moral qu’ils
trouvent ici toute ma reconnaissance.
A tous mes proches et amis (es) qui m’ont toujours soutenue et encouragée au cours
de la réalisation de ce mémoire, et qui ont gardé confiance en moi, même lorsque j’en ai moimême douté, en particulier mon groupe de Master avec qui j’ai passé des moments
inoubliables et gagné une expérience riche.
Merci à Dieu de m’avoir donné la force et le courage de mener à terme ce travail
ABREVIATIONS ET SIGLES UTILISES
ANGEM
ANSEJ
CNAC
BTPH
PME
OCDE
APCE
ONG
FED
IFD
GED
ONS
PPDRI
FNDRA
ALEM
T-O
DAIP
CID
CFI
CIP
ADS
AIG
DAIS
PID
TS
PAP
PSCE
TVA
TAP
IBS
IRG
PNR
CMT
PNR-CG
PNR-VA
PNR-LO
FGMMC
BNA
TUPHIMO
Agence Nationale de Gestion du Micro- crédit
Agence nationale de soutien à l’emploi des jeunes
Caisse Nationale d’Assurance Chômage
Bâtiments et travaux publics et hydraulique
Petite et moyenne entreprise
Organisation de Coopération et de Développement Economique
Agence Pour la Création d’Entreprises
Organisme Non Gouvernemental
Femme Et Développement
Intégration des Femmes dans le Développement
Genre Et Développement
Officie National des Statistique
Programme de Proximité de Développement Rural Intégré
Fond National de Régulation pour le Développement agricole
Agence Locale de l’Emploi
Tizi Ouzou
Dispositif d’Aide à l’Insertion Professionnelle
Contrat d’Insertion des Diplômés
Contrat Formation-Insertion
Contrat d’Insertion Professionnelle
Agence de Développement Social
Activité d’Intérêt Général
Dispositif d’Activités d’Insertion Sociale
Prime d’Insertion des Diplômés
Technicien supérieur
Projet d’Activités Productives
Plan de Soutien à la Croissance Economique
Taxe sur la Valeur Ajoutée
Taxe sur l’Activité Professionnelle
Impôt sur le Bénéfice des Société
Impôt sur le Revenu Global
Prêt Non Rémunéré
Crédit à Moyen Terme
Prêt Non Rémunéré- Cabinet Groupé
Prêt Non Rémunéré-Véhicule Atelier
Prêt Non Rémunéré-Location
Fond de Garantie Mutuel des Microcrédits
Banque Nationale d’Algérie
Travaux d’Utilité Publique à Haute Intensité de Main d’œuvre
IAIG
FNSEJ
FCMGRCJP
AMP
WTO
CFE
CTA
SEVE
PME
TPE
AFOM
Indemnité pour Activité d’Intérêt Général
Fond National de Soutien à l’Emploi des Jeunes
Fond de Caution Mutuel de Garantie Risques/Crédits Jeunes Promoteurs
Achat Matière Première
Wilaya de Tizi Ouzou
Contrat Formation Emploi
Contrat de Travail Aidé
Savoir Et Vouloir Entreprendre
Petite et Moyenne Entreprise
Très Petite Entreprise
Atouts/Faiblesses/Opportunités /Menaces
SOMMAIRE
Dédicaces ................................................................................................................................... 4 Introduction Generale.............................................................................................................. 1 Chapitre I : Entrepreneuriat et création d’entreprise .......................................................... 6 Section 01 : Entrepreneuriat et entrepreneur, éléments théorique ............................................ 6 Section 02 : Développement territorial et entrepreneuriat ....................................................... 16 Section 03 : Clarification des notions relatives à l’entreprise, l’esprit d’entreprise et à la
création d’entreprise ................................................................................................................. 19 Chapitre II : L’entrepreneuriat féminin et le contexte socioculturel ................................ 28 Section 01 : Pré-requis sur l’entrepreneuriat féminin ............................................................. 28 Section 02 : L’entrepreneuriat féminin, un contexte socioculturel en Algérie ........................ 35
Section 03: Le contexte socioculturel de l'entrepreneuriat féminin dans la wilaya de Tizi
Ouzou
Chapitre III : l’accompagnement à la création d’entreprises ............................................ 60 Section01 :L’accompagnement comme élément clé d’une politique publique d’encouragement
à l’entrepreneuriat .................................................................................................................... 60 Section 02 : Les dispositifs d’appui et d’accompagnement à la création d’entreprise en Algérie
.................................................................................................................................................. 67
Section 03: La méthodologie d’investigation employée dans l’évaluation de l’impact des
dispositifs d’aide à la création d’entreprises sur l’entrepreneuriat féminin
Chapitre IV : Essai d’évaluation de l’impact des dispositifs d’accompagnement sur
l’entrepreneuriat féminin dans la wilayA de Tizi Ouzou ................................................... 84 Section 01 : l’entrepreneuriat féminin en chiffre dans les dispositifs (approche quantitative) 84
Section 02: les femmes entrepreneures accompagnées (résultats de l'enquête
Section 03: incidences socioéconomiques et limites de l'accompagnement de l’entrepreneuriat
féminin dans la wilaya de Tizi Ouzou ANNEXEs ..................................................................................................................................I REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ............................................................................. IV Introduction générale INTRODUCTION GENERALE
L’entrepreneur est au centre du développement économique et social. Il défit
l’incertitude et s’engage à prendre des risques, saisit les opportunités qui se présentent pour en
tirer le plus grand profit. Sa réussite dépend en premier lieu de sa capacité à avoir de
nouvelles idées, de les maturer, ensuite, les réaliser sous forme de projet d’entreprise. Ici, la
capacité de l’entrepreneur dépend de ses ambitions, motivations, formations, compétences,
profil psychologique, de son environnement socioculturel et de l’accompagnement qui lui est
apporté. En effet, l’entrepreneur est un agent économique caractérisé par sa fonction
d’innovation (schumpeter). Il contribue par son acte de création d’entreprise à offrir de
l’emploi, à créer de la richesse et ainsi participer au développement de sa région, son territoire
et entre autre son pays.
L’entrepreneur est celui qui se distingue par sa volonté de création d’entreprise. Cette
volonté n’est ni mesurable, ni quantifiable. Elle est issue du profil psychologique de chaque
individu « qu’il soit homme ou femme sans exception ». Le profil psychologique est un
moteur qui motive l’individu à résister aux changements de l’environnement, il lui permet de
se différencier par rapport aux autres « être entrepreneur n’est pas donné à tous ».
La différenciation est d’être toujours brillant dans ses idées, d’avoir l’esprit
d’entreprise individuel. Cela ne signifie pas qu’il n’existe pas des contraintes et des obstacles
à surmonter. Mais seul celui qui peut faire la différence peut s’en sortir.
Par ailleurs, la réussite d’une entreprise dépend aussi de sa capacité à affronter tous les
événements qui vont se présenter dés sa création ; malgré tous les efforts que fait le créateur,
il aura toujours besoin d’encouragement, de soutien mais surtout d’accompagnement et de
financement
extérieur
à
défaut
d’apports
personnels.
« L’accompagnement
prend
1
connaissance du projet et des motivations du porteur du projet »
De ce fait, L’accompagnement et l’environnement socioculturel dans lesquels
l’entrepreneur active ne sont pas exclus de cette réalité.
Depuis le début de l’humanité, la femme a toujours participé à la création de la
richesse : elle a cultivé les champs, fabriqué des produits traditionnels (poterie, bijoux,….,
Etc.), fabriqué les vêtements et d’autres produits pour les vendre sur les marchés
hebdomadaires . Sa participation dans la création de richesse ne se limite pas à la contribution
physique. Ses qualifications et compétences lui ont permis de travailler au sein des
1
KIZABA G : « Entrepreneuriat et accompagnement : outils, actions et paradigmes nouveaux », Ed l’Harmattan,
Paris, 2008, p38
1
Introduction générale entreprises : d’occuper des postes de responsabilités hiérarchiques et de diriger des
entreprises.
Le problème qui se pose n’est pas celui de la femme en tant qu’individu, ni de ses
préoccupations sociales et culturelles. Il s’agit de la femme qui participe au développement
économique et social, du droit de la femme à créer son propre projet d’entreprise, de son
implication dans le milieu des affaires économiques. Et enfin de l’accompagnement qui lui est
assigné pour y parvenir.
Problématique :
Contre certaines résistances sans valeurs qui font de la femme un être incapable
d’entretenir un projet de travail individuel, ou d’aborder le domaine des affaires économiques
souvent réservé à l’homme, l’entrepreneuriat féminin est une révolution.
En Algérie, la femme n’est pas passive. En effet, par ses capacités physiques,
psychologiques et intellectuelles, elle cherche à exploiter ses idées dans le domaine des
affaires et d’en profiter pour créer son propre projet d’entreprise. C’est-à-dire d’être
indépendante et apte à réaliser un projet individuel.
Mais malgré ça, sa participation dans la création d’entreprises reste modeste, elle est
uniquement de 6% par rapport à la participation de l’homme qui est de 94% 2
L’entrepreneuriat exige, sur un premier volet que l’entrepreneur (homme ou femme)
ait la capacité de se déplacer et faire le suivi de ses affaires quels que soient l’heure ou
l’endroit. Il doit rencontrer des gens qu’il ne connait pas, négocier des contrats, faire la
navette entre plusieurs endroits et chercher l’information là où elle se trouve. En même
temps, il doit prendre ses décisions indépendamment parce que c’est le seul et le premier
représentant de son entreprise. Sur un
second volet l’entrepreneur doit accéder à un
accompagnement qui soit adapté à la fois à ses besoins et aux besoins de son projet.
Question principale :
Pour la femme entrepreneure algérienne, être entrepreneure, c’est être un exemple de
courage et de résistance dans un contexte socioculturel qui freine. Elle doit non seulement
être assez forte pour faire face à son contexte. Mais aussi avoir un accompagnement adéquat
si ce n’est individualisé. C’est ce qui nous amène à nous interroger comme suit : selon le
contexte socioculturel ambiant dans la wilaya de Tizi Ouzou , comment les structures d’aide à
la création d’entreprises impactent- elles l’entrepreneuriat féminin ? En effet, dans ce travail,
il s’agit d’analyser dans quelle mesure les facteurs socioculturels ainsi que l’accompagnement
2
http://www.liberte-algerie.com le 10/02/2014 à 22H11
2
Introduction générale accordé par les structures d’aide à la création d’entreprises, étaient ou non facteurs de
développement de l’entrepreneuriat féminin dans la wilaya de Tizi Ouzou.
Nous avons choisi de limiter notre recherche aux dispositifs
d’accompagnement
CNAC, ANSEJ et ANGEM.
Questions subsidiaires :
1. En quoi les dispositifs d’aide à la création d’entreprises « CNAC, ANGEM et ANSEJ»
peuvent favoriser ou freiner le phénomène entrepreneurial féminin dans la wilaya de
Tizi Ouzou ?
2. Quel rôle jouent les facteurs socioculturels dans la création d’entreprises par les
femmes dans la wilaya de Tizi Ouzou ?
3. Quelles sont les incidences socio-économiques de l’entrepreneuriat féminin dans la
wilaya de Tizi Ouzou ?
Hypothèses de recherche :
Notre travail de recherche repose sur les hypothèses suivantes, que nous sommes appelés à
vérifier :
1. En égard à la dynamique de création d’entreprises et aux avantages financiers et
fiscaux qu’ils procurent, les dispositifs d’accompagnement à la création d’entreprises
constituent une des pièces maitresses, auxquelles le phénomène entrepreneurial féminin
dans la wilaya de Tizi Ouzou est rattaché.
2. Les facteurs socioculturels influencent de manière positive comme négative
l’entrepreneuriat féminin dans la wilaya
de Tizi Ouzou. En effet, Ils peuvent
encourager ou décourager les femmes à entreprendre ;
3. Par la création d’entreprises, de richesse, la création d’emplois et l’amélioration des
conditions sociales des femmes, l’entrepreneuriat féminin conduit vers une dynamique
de développement social et économique dans la wilaya de Tizi Ouzou.
Objectif et démarche :
Pour répondre à notre question principale complétée par les questions subsidiaires et
vérifier nos hypothèses de recherche, notre travail est fondé sur ;
D’une part, sur une recherche et une étude documentaire, basée sur la consultation des
différents documents nécessaires pour la compréhension des concepts et logiques relatives à
notre thématique.
D’autre part, sur l’exploitation des divers documents fournis par les dispositifs
d’accompagnement (ANGEM, ANSEJ et CNAC) de Tizi-Ouzou accompagné d’une enquête
3
Introduction générale de terrain réalisée par le biais des entretiens et questionnaires remis à un échantillon de
femmes entrepreneures.
L’objectif de ce travail de recherche est d'analyser l’impact du contexte socioculturel
et celui des dispositifs d’aide à la création d’entreprise (CNAC, ANSEJ et ANGEM) sur
l’évolution de l’entrepreneuriat féminin, ainsi que l’incidence de cet entrepreneuriat dans la
wilaya de Tizi Ouzou. Pour y parvenir, on passera par l’étude de l’effet des dispositifs CNAC,
ANSEJ et ANGEM sur le phénomène de l’entrepreneuriat féminin dans le territoire de la
wilaya. Mais d’abord on essayera de cerner le contexte socioculturel des femmes créatrices
d’entreprise au niveau national puis le rapporter au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou.
Le choix de ce sujet est motivé d’une part, par la volonté de connaitre le contexte
socioculturel des femmes entrepreneures de la wilaya de Tizi Ouzou , d’évaluer l’implication
des dispositifs ANSEJ, CNAC et ANGEM dans la création des entreprises par les femmes et
de voir l’apport des entreprises créées sur le territoire de la wilaya de Tizi Ouzou. De l’autre
part, c’est l’originalité de notre travail qu’on a expliqué pour continuer dans cette démarche.
Ainsi, l’entrepreneuriat féminin retient particulièrement notre attention, par le peu
d’initiatives enregistrées dans ce domaine et par les possibilités de développement qu’il peut
générer.
Structure du mémoire :
Afin d’apporter les éléments de réponse à notre problématique et de confirmer ou
infirmer nos hypothèses. On a réparti notre travail en quatre chapitres et chacun d’eux
contient deux sections.
L’objet de notre premier chapitre est de présenter certaines clarifications des concepts
relatifs à l’entrepreneuriat, l’entrepreneur, l’esprit d’entreprise et la création d’entreprise.
Le deuxième chapitre portera sur la présentation de l’entrepreneuriat féminin en
Algérie ainsi que les principaux facteurs socioculturels. Qu’on rapportera à la wilaya de Tizi
Ouzou.
Quant au troisième chapitre, il portera sur l’accompagnement en situation
entrepreneuriale, la présentation des différents dispositifs d’accompagnement et d’aide à la
création d’entreprises en Algérie puis on déclinera sur la méthodologie d’investigation pour
approcher la réalité des femmes entrepreneurs accompagnées dans la wilaya de Tizi-Ouzou .
quant au dernier chapitre, il portera sur la présence des femmes dans les dispositifs
d’accompagnement à la création d’entreprises dans la wilaya de Tizi Ouzou, notamment les
trois dispositifs CNAC, ANSEJ et ANGEM et les résultats de notre enquête de terrain Ainsi
4
Introduction générale que, les incidences sociaux-économiques et les limites de l’accompagnement de
l’entreprenariat féminin dans la wilaya de Tizi-Ouzou.
5
CHAPITRE I :
ENTREPRENEURIAT ET CREATION D’ENTREPRISES
CHAPITRE I : ENTREPRENEURIAT ET CREATION D’ENTREPRISE
Introduction :
Discipline scientifique, objet d’enseignement, de débats politiques, économiques ou
institutionnels, l’entrepreneuriat est invoqué à tous les niveaux. Il représente souvent un enjeu,
parfois un espoir, et systématiquement une richesse.
Selon l’angle adopté, l’entrepreneuriat peut être valorisé comme apporteur de solutions
alternatives aux problèmes économiques et sociaux, essentiellement par le biais
de : la
création de richesses, d’emploi, l’innovation, le renouvellement du parc d’entreprises,
l’exploitation des ressources, la diversification et la complémentarité des entreprises…etc.
En dépit des multiples approches scientifiques possibles pour tenter de comprendre
L’entrepreneuriat (consensuellement qualifié de « phénomène »), les chercheurs s’accordent
pour faire l’hypothèse que l’entrepreneur est une pièce centrale de ce phénomène. Il voit des
possibilités, prend des risques et saisis des opportunités et ce par le biais de la création
d’entreprise, qui présente non seulement un moyen de lutte contre le chômage mais également
une source très importante de développement et d’innovation. Elle (la création d’entreprise)
constitue un paradigme dans la construction de l’acte d’entreprendre.
Section 01 : Entrepreneuriat et entrepreneur, éléments théoriques Cette section est conçue dans le but de cerner et expliquer les contours et concepts
ayant trait à l’entrepreneuriat (définition et évolution) et à l’entrepreneur afin de rendre ces
derniers plus perceptibles.
1.1.Evolution, définition et importance de l’entrepreneuriat
1.1.1. Histoire de l’entrepreneuriat
L’histoire de l’entreprenariat peut être analysée sur différents angles, suivant les
différents courants de pensée
A. Les économistes3
Il faut d’abord nuancer la croyance populaire qui attribue l’origine de l’entrepreneuriat
à la seule science économique. Une lecture attentive des deux premiers auteurs, généralement
identifiés comme les pionniers du domaine, Cantillon et Say, nous fait découvrir des auteurs
qui s’intéressaient tant à l’économie qu’aux entreprises, à leur création, leur développement et
leur gestion.
3
FILION L-J « le champ de l’entrepreneuriat : historique, évolution, tendances », Revue internationale PME,
vol. 10, no 2, Janvier 1997 pp 4-6
6
CHAPITRE I :
ENTREPRENEURIAT ET CREATION D’ENTREPRISES
On observe, à partir des écrits de Cantillon et Say, que leur intérêt à l’entrepreneuriat
ne facilite pas sa classification dans une discipline donnée
En 1928 Schumpeter donne son envol au domaine de l’entrepreneuriat. Il l’associe nettement
à l’innovation.
« L’essence de l’entrepreneuriat se situe dans la perception et l’exploitation de nouvelles
opportunités dans le domaine de l’entreprise … cela a toujours à faire avec l’apport d’un
usage différent de ressources qui sont soustraites de leur utilisation naturelle et sujettes à de
nouvelles combinaisons »4.
Non seulement Schumpeter associe l’entrepreneur à l’innovation, mais l’ensemble de
son œuvre imposante montre l’importance de l’entrepreneur pour expliquer le développement
économique.
Ce qui intéresse les économistes, c’est avant tout de mieux comprendre le rôle que
joue l’entrepreneur comme dynamo du système économique.
En ce sens, ils voient
l’entrepreneur tant comme un ‘’ détecteur’’ d’occasions d’affaires, un créateur d’entreprises,
qu’un preneur de risques. Hayek a montré que le rôle de l’entrepreneur consistait à informer
le marché des nouveautés qu’il y présente. Knight a montré que l’entrepreneur assume un
risque à cause de l’état d’incertitude dans lequel il évolue et qu’il est rémunéré en
conséquence par le profit qu’il tire de l’activité qu’il a initié. Hoselitz a parlé d’un niveau de
tolérance plus élevé à travailler dans des conditions d’ambigüité et d’incertitude chez les
entrepreneurs. Casson fera une tentative intéressante pour mettre au point une théorie où sont
associés entrepreneurs et développement économique. Il y insiste sur la dimension de la
coordination de ressources et de la prise de décision. Eisenstein avait déjà établi un modèle ou
il mesurait le degré d’efficacité et d’inefficacité dans l’utilisation des ressources par les
entrepreneurs.
On parle de l’entrepreneur en économie mais on l’a peu ou pas intégré dans les
modèles classiques de développement économique. Lorsqu’on l’a fait, l’entrepreneur est
représenté par une fonction. Les économistes qui se sont intéressés à l’entrepreneur sont
demeurés la plupart du temps, comme c’est le cas dans d’autres disciplines, des marginaux. Si
on voulait faire une synthèse des principaux courants de pensée en économie concernant
l’entrepreneuriat, on serait amené à accepter la suggestion de Baumol et faire référence à
deux catégories d’entrepreneur : l’entrepreneur-organisateur d’entreprises et l’entrepreneur-
4
FILION L-J, (1997), Op.cit, p4
7
CHAPITRE I :
ENTREPRENEURIAT ET CREATION D’ENTREPRISES
innovateur. Le premier représenter par les classiques et décrit par Say, Knight et Kirzner,
tandis que le second représente celui décrit par Schumpeter.
B. Les behavioristes5 :
Le vocable’’ behavioristes’’ inclue, les psychologues, psychanalystes, sociologues et
autres spécialistes du comportement humain. Un des premiers de cette discipline à s’intéresser
aux entrepreneurs fut Max Weber, il a identifié le système de valeur comme fondamental pour
expliquer le comportement des entrepreneurs, il les voyait comme des innovateurs, des gens
indépendants possédant une source d’autorité formelle de par leur rôle de dirigeants
d’entreprises. Mais celui qui a donné le coup d’envoi aux sciences du comportement face aux
entrepreneurs fut sans doute David C. MccClelland.
Au cours des années 1950, on se demande si l’homosoviéticus ne va pas supplanter
l’homoamericanus. C’est ce qui amène David C.McClelland à se pencher sur l’histoire afin
d’expliquer le pourquoi des grandes civilisations. Suite à cette étude remarquable, il définit
l’entrepreneur comme suit:
« Un entrepreneur est quelqu’un qui exerce un contrôle sur une production qui ne sert pas
qu’à sa consommation personnelle »6
C. L’éclatement de l’entrepreneuriat7 :
Les années 1980 allaient voir apparaître l’éclatement du domaine de l’entrepreneuriat
vers la quasi totalité des disciplines des sciences humaines et administratives. Deux
événements ont marqué cette transition : la publication d’une première encyclopédie
présentant l’état des connaissances dans le domaine, ainsi que la tenue d’un premier grand
colloque annuel réservé essentiellement à la recherche dans cette nouvelle discipline, celui de
Babson.
On a vu apparaître les premiers docteurs dans le domaine au cours de la décennie 80.
Mais la grande majorité des gens qui s’intéressaient au domaine viennent de disciplines autres
que l’entrepreneuriat et ne font pas de ce dernier leur champ d’activités principal. Leurs
activités de recherche et d’enseignement en entrepreneuriat constituent, le plus souvent, une
activité connexe à leurs activités principales. On observe que de plus en plus de gens
consacrent de plus en plus le temps et d’intérêt à l’entrepreneuriat. En réalité, on compte de
plus en plus de créations d’entreprises, pour suivre l’évolution de même que les besoins de
leurs étudiants ainsi que de leurs clients, bon nombre de professeurs se doivent de mieux
5
FILION L-J, (1997), Op.cit p 7
KAWASAKI G « la réalité de l’entrepreneuriat », Ed. DIATEINO, 2009, p18
7
FILION L-J,(1997). Op.cit, P 11
6
8
CHAPITRE I :
ENTREPRENEURIAT ET CREATION D’ENTREPRISES
connaître l’entrepreneuriat et la PME. Ainsi, l’appropriation et l’intégration de la discipline de
l’entrepreneuriat dans les autres disciplines, surtout des sciences humaines et administratives,
constituent un phénomène unique qui ne s’est jamais produit avec autant d’ampleur dans la
construction paradigmatique d’aucune autre discipline des sciences humaines.
1.1.2. Définition de l’entreprenariat8
« Entreprenariat » est un terme portant à confusion qui englobe de nombreuses notions,
en effet l’entrepreneuriat est perçu comme un phénomène complexe et diversifié.
Pour Julien et Marchesnay (1997)9 « Le vocabulaire d’entrepreneuriat dans la littérature
tourne généralement autour de trois concepts : l’entrepreneur, l’esprit d’entreprise, et la
création d’entreprise ». Par cette définition nous déduisons que l’entrepreneuriat est un
arrangement entre un individu et une organisation. L’un se définit par rapport à l’autre et vice
versa. Ainsi le terme d’entrepreneuriat décrit une relation entre un entrepreneur et son
entreprise, comme le signale Julien et Marchesnay en rajoutant le concept de risque.
D’après Fayolle et Filion « L’entrepreneuriat : c’est le processus par lequel des
personnes prennent conscience que le fait de posséder leur propre entreprise constitue une
option ou une solution viable, ces personnes pensent à des entreprises qu’elles pourraient
créer, prennent connaissance de la marche à suivre pour devenir un entrepreneur et se
lancent dans la création et le démarrage d’une entreprise »10.
La création d'entreprise ne représente pas seulement un moyen de lutte contre le chômage
mais également une source très importante d’innovation. Cette notion est un paradigme dans
la construction de l’acte d’entreprendre, L’entrepreneuriat conduit beaucoup de changements
dans les marchés et les secteurs de l’économie parce que de nouveaux produits arrivent pour
remplacer les anciens (la destruction créatrice), cette compréhension se doit beaucoup à
l’économiste Josef Schumpeter, d’après lui « Un entrepreneur est une personne qui veut et
qui est capable de transformer une idée en une innovation réussie».
D’après le guide du créateur d’entreprise11, l’entrepreneuriat consiste à créer de la richesse
par la création d’entreprise. C’est un moteur important pour l’emploi, la cohésion sociale,
l’innovation et la croissance économique.
8
BERREZIGA A et MEZIANE A: « La culture entrepreneuriale chez les entrepreneurs algériens », Colloque
National sur les stratégies d’Organisation et d’Accompagnement des PME en Algérie ». p2
9
JULIEN P-A et MARCHESNAY M : « Economie et stratégies industrielles », Ed Economica, 1997, p 26
10
BERREZIGA A et MEZIANE A, Op.cit, p3
11
Rapport du Ministère de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’Investissement Direction Générale de la
PME Avec l’appui du Programme de Développement Economique Durable de la GIZ, «Guide du créateur
d’entreprise » novembre 2011.
9
CHAPITRE I :
Selon ZAMMAR.R12,
ENTREPRENEURIAT ET CREATION D’ENTREPRISES
« L’entrepreneuriat
est une dynamique de création et
d’exploitation d’une opportunité d’affaires par un ou plusieurs individus via la création de
nouvelles organisations à des fins de création de valeur »
De ces définitions on pourra dire que, L’entrepreneuriat peut se définir comme une
activité impliquant la découverte, l’évaluation et l’exploitation de nouvelles idées et
d’opportunités, la prise de décisions modérément risquées,
dans le but d’introduire de
nouveaux biens et services, de nouvelles structures d’organisation et de nouveaux marchés,
par des moyens existants ou qui, éventuellement, n’existaient pas auparavant.
1.1.3. L’importance de l’entrepreneuriat13 :
C’est dans les intérêts apportés à l’économie et à la société que réside l’importance de la
place occupée par l’entrepreneuriat dans les recherches et les politiques économiques. En effet
les apports de l’entrepreneuriat à
l’économie et à la société concernent la création
d’entreprise, la création d’emploi, l’innovation, le développement de l’esprit d’entreprendre
dans les entreprises et les organisations et l’accompagnement de changements structurels.
 Entrepreneuriat et croissance économique14: l’activité entrepreneuriale n’engendre
pas un effet direct sur la croissance économique, elle ne fait que l’accélérer grâce à la
présence d’une masse d’entrepreneurs.
 Entrepreneuriat et création d’emploi15 : l’entrepreneuriat constitue un moyen pour la
résorption du chômage, il est considéré comme une source potentielle de création et de
sauvegarde d’emplois. L’acte d’entreprendre est devenu une nécessité pour l’intégration
sociale de l’entrepreneur et de sa famille.
 Entrepreneuriat et renouvellement du parc d’entreprises: L’entrepreneuriat permet
de renouveler et reconstruire le tissu économique par la création d’entreprises, sachant
que cette dernière recouvre trois situations différentes :

La création « ex-nihilo » : c’est la création d’une entreprise nouvelle par un
individu ou groupe d’individus.

La reprise d’entreprise : c’est la création d’une entreprise reprenant
partiellement ou totalement les activités et les actifs d’une entreprise ancienne.

La réactivation d’entreprise: c’est le redémarrage des activités d’une entreprise
en répit.
12
ZAMMAR R « Initiation à l’entrepreneuriat », Centre d’Etudes Doctorales en Sciences et Technologies de
Rabat (CEDESTR)», 2010.
13
BERREZIGA A et MEZIANE A. Op.cit, p3
14
FAYOLLE A : « Introduction à l’entrepreneuriat », Ed Dunod. Paris, 2005, pp17-21
15
Idem
10
CHAPITRE I :
ENTREPRENEURIAT ET CREATION D’ENTREPRISES
Ce qui permet de constituer un contrepoids et une compensation aux disparitions et l’échec
d’autres entreprises existantes.
 Entrepreneuriat et Innovation : La formation d’innovation est importante, d’après
Schumpeter, les entrepreneurs constituent le monteur de l’innovation en identifiant les
opportunités que les autres acteurs ne voient pas et en développant les technologies et les
concepts qui vont donner naissance à des nouvelles activités économiques.
1.2.l’entrepreneur : définition, motivations et caractéristiques
Identifié comme une pièce centrale et un individu « extra-ordinaire », l’entrepreneur
occupe une place majeure dans la littérature scientifique relevant de la discipline de
l’entrepreneuriat. Son vécu, son expérience, son dynamisme, son opportunisme, ses facultés
d’adaptation …, conjugués avec la création de valeur qu’il engendre, sont autant de
particularités qui participent au dessin de l’entrepreneuriat.
1.2.1.
La notion d'entrepreneur16
Les différents travaux réalisés dans ce domaine ont proposé de nombreuses définitions
sans qu’aucune d’elles ne fasse l’unanimité. L'analyse de l'évolution de la perception de
l'entrepreneuriat dans la pensée économique peut toutefois aider à cerner au mieux cet
élément essentiel.
Trois auteurs ont, à ce titre, considérablement influencé leur époque et la vision que
l'on peut avoir de l'entrepreneur, à savoir : Richard Cantillon (1755), Jean-Baptiste Say (1803)
et Joseph Schumpeter (1934, 1947).
 Richard Cantillon
Cantillon est le premier à définir le profil de l'entrepreneur et à mesurer les difficultés
d'une gestion qui affronte le risque (incertitude). L’entrepreneur est vu comme la pierre
angulaire de la dynamique économique: « l'entrepreneur est celui qui exerce son jugement
pour faire face à l’incertitude. L'entrepreneur y est défini comme une "personne
indépendante ».
Après avoir découpé la société de son époque en classes sociales, Cantillon regroupe
les entrepreneurs en une classe très hétérogène. Malgré cette diversité, "tous les entrepreneurs
se procurent leurs moyens d'action à taux fixe (à un prix certain) et revendent des biens et
services à un prix incertain". La variable intégratrice du concept d'entrepreneur est
l'incertitude liée aux clients et le risque sur le prix.
16
VAN CAILLE D et LAMBRECHT C : « L’entrepreneur, ses motivations, sa vision stratégique, ses
objectifs », Working Paper réalisé dans le cadre de la « chaire PME 1995 » de la Caisse Nationale du Crédit
Professionnel de Belgique.
11
CHAPITRE I :
ENTREPRENEURIAT ET CREATION D’ENTREPRISES
En conséquence, l'entrepreneur peut être défini à tout moment par sa fonction :
prévision des risques et affrontement de l'incertain. Le profit serait alors la juste rémunération
d'une activité aussi risquée. Cantillon met ainsi l'accent sur la fonction et non sur la
personnalité de l'entrepreneur, adoptant ainsi une position comportementale.
 Jean-Baptiste Say
Say dessine les fonctions de l'entrepreneur comme un véritable organigramme. Il fait
de l'entrepreneur une pièce maîtresse de l'échange économique : il envisage une théorie de la
production et de la distribution reposant sur le rôle de coordination de l'entrepreneur.
"L'entrepreneur est en effet le personnage central puisque c'est lui qui combine les facteurs de
production". Cette définition large inclut tous les chefs d'entreprises, propriétaires ou non, et
plus largement les responsables d'organisations.
La mission d'harmoniser les trois facteurs de production que sont la terre, le travail et
le capital, repose sur l'hypothèse que "le regroupement derrière les entrepreneurs" permet de
dépasser les éventuels obstacles à une combinaison optimale de ces facteurs. Le but premier
de l'entrepreneur serait dès lors d'accroître la production, laissant la recherche du profit
comme objectif annexe.
Cette mission primordiale de l'entrepreneur dans l'économie est composée de
différentes tâches : l'entrepreneur, administrateur de la production, est chargé de prévoir non
seulement la production mais également son financement et sa rentabilité, d'organiser, de
commander, de coordonner et de contrôler. De nombreux talents managériaux sont
nécessaires pour être un entrepreneur qui réussit. De plus, Say y associe des qualités de
caractère qu'il juge indispensables : goût du risque, fermeté de caractère et de jugement.
En résumé, Say élargit la définition de l'entrepreneur en y associant le concept de
combinaison des facteurs de production. Il développe une conception plus industrielle, liée au
processus de production et au risque qui en est issu.
 Joseph Schumpeter
Schumpeter situe l'entrepreneur dans une problématique de dynamique économique où
la règle est le changement. L'entrepreneur de Schumpeter est "celui qui introduit et conduit
l'innovation", celui qui crée une combinaison des facteurs de production de manière à innover
au sein du processus de développement économique.
Dans l'optique schumpeterienne, le processus d'innovation est l'essence même du
développement économique. Cette innovation doit être comprise au sens large. Il peut s'agir
de la fabrication d'un bien nouveau, de l'introduction d'une méthode de production nouvelle,
12
CHAPITRE I :
ENTREPRENEURIAT ET CREATION D’ENTREPRISES
de la conquête d'un nouveau débouché, de la conquête d'une source nouvelle de matières
premières ou encore de la réalisation d'une nouvelle organisation de la production.
En résumé, Schumpeter fait de l'entrepreneur l'acteur explicatif de la dynamique
économique en adoptant une définition plus fonctionnelle dans laquelle le risque devient une
variable parmi d'autres de l'environnement. Schumpeter met l'accent sur le leadership et pas
sur la propriété.
Ainsi nous pouvons détecter quelques particularités sur l’entrepreneur :

Il est capable de fixer et d’atteindre des objectifs ;

Il est sensible à son environnement en vue de saisir des opportunités d’affaires ;

Il est celui qui prend des décisions modérément risquées ;

Il cherche à être autonome ;

Il veut enregistrer un profit ;

Il est le créateur coordinateur des ressources et le créateur innovateur.
1.2.2. La typologie de l’entrepreneur :
La littérature met clairement en évidence l’existence de différentes typologies. Julien
et Marchesnay17 esquissent deux types d’entrepreneurs. Cette typologie part du principe qu’il
existe trois grandes aspirations socio-économiques chez le créateur. A savoir, la pérennité
pour son entreprise, la volonté d’indépendance et la nécessité de croissance, a partir de là, les
auteurs distinguent deux portraits types : l’entrepreneur PIC et l’entrepreneur CAP. Si
l’entrepreneur PIC correspond plus à l’artisan commerçant, l’entrepreneur CAP est quant à lui
davantage opportuniste. Ce dernier se situe plus dans des activités turbulentes, évolutives et
en expansion.
Filion18 propose une typologie basée sur une étude rétrospective et socio-économique
sur l’entrepreneur. Il distingue six types de propriétaire-dirigeant de MPE : le bûcheron, le
séducteur, le sportif, le vacancier, le converti et le missionnaire.
Il est envisageable de réunir des points communs à travers les différentes typologies, il
est difficile de dresser une grille de lecture unique et universelle susceptible de prendre en
compte tous les types d’entrepreneurs. Même si la détection de projet à fort potentiel reste
possible, il n’en demeure pas moins que pour certaines créations il y ait changement de
trajectoire au cours du temps. Le créateur va au fil des événements et de l’expérience modifier
17
JULIEN P-A et MARCHESNAY M : « L’entrepreneur », Ed Economica, 1996, pp55-59
FILION L-J « le champ de l’entrepreneuriat : historique, évolution, tendances » Revue internationale PME,
vol. 10, no 2, Janvier 1997. P 16
18
13
CHAPITRE I :
ENTREPRENEURIAT ET CREATION D’ENTREPRISES
ses relations avec l’entreprise qu’il dirige. A ce titre, comme le montrent Copin et Mario,
toutes les études menées pour identifier le profil type de l’entrepreneur à fort potentiel de
réussite ne sont guère convaincantes.
D’après Filion19, tout se passe comme si l’entrepreneur était perçu par les chercheurs à
partir des prémisses de leur discipline. L’auteur préfère distinguer les éléments communs qui
tendent à apparaître dans chaque discipline. La question du profil de l’entrepreneur n’a pas de
réponse claire et précise, et semble témoigner de la diversité des caractéristiques en la
matière. A ce titre, une étude effectuée par Miner montre que certes la personnalité d’un
individu est susceptible de prédire le succès d’une aventure entrepreneuriale, mais l’auteur
conclut à tout un ensemble de personnalité.
Les différentes typologies de l’entrepreneur jouent un rôle clé dans le développement
des théories se rapportant à l’entrepreneuriat, cependant afin d’aider la recherche et la
conception de modèle destinés à la représentation d’un phénomène précis, il est nécessaire de
disposer d’une typologie précise et représentative..
La typologie de l’entrepreneur dressée par Boutillier et Uzunidis20 nous semble être
pertinente. Ces deux auteurs distinguent deux portraits types de créateur. Le premier qu’ils
qualifient de « routinier » se situe dans des secteurs d’activités traditionnels. Le deuxième est
un entrepreneur que Boutillier et Uzunidis qualifient de « révolutionnaire ». Il a le goût du
risque, il calcule, planifie son activité et sait saisir l’opportunité lorsqu’elle se présente, il
possède une grande capacité à innover, il est à l’écoute des progrès des technologies. Au sein
de cette catégorie d’entrepreneurs nous retrouvons en toile de fond et en reprenant l’analyse
de Schumpeter, ceux qui innovent et ceux qui imitent ; les proactifs et les réactifs.
1.2.3. Les caractéristiques d’un entrepreneur21
De nombreux travaux ont cherché à mettre à jour les caractéristiques individuelles
favorables à l’entrepreneuriat. 9 caractéristiques ont été identifiées. La chance ou la santé
pourtant déterminants dans certains projets sont ici écartées.
 La tolérance à l’ambiguïté, la confiance, et l’optimisme
L’ambiguïté est inhérente au phénomène entrepreneurial. L’avenir est incertain,
indéterminable ou inconnu.
19
FILION L-J, 1997, Op.cit, p 16
BOUTILLIER S et UZUNIDIS D :« La légende de l’entrepreneuriat :le capital social ou comment viens
l’esprit d’entreprise », Ed Syros, 1999, p22
21
JULIEN P-A et MARCHESNAY M, 1996, Op.cit, pp51-54
20
14
CHAPITRE I :
ENTREPRENEURIAT ET CREATION D’ENTREPRISES
L’optimisme et la confiance en soi permettent d’accepter l’incertitude, toute fois des
espaces ambigus subsistent. La tolérance pour les erreurs est également de mise, c’est la
capacité à apprendre des erreurs commises, elles constituent de véritables expériences sur
lesquelles on pourra capitaliser par la suite.
 La perception et l’estimation des risques
L’entrepreneur (personne extraordinaire) s’engage personnellement la où d’autres
personnes (dites ordinaires)
ne s’y risqueraient pas. Il a la faculté de percevoir et de
considérer le degré de l’incertitude liée entre autre au changement interne (pour l’individu) et
externe (l’environnement dont sincère le projet de création d’entreprise).
 Une forte capacité de travail et la résistance au stress
En amont du processus entrepreneurial l’accumulation d’énergie est nécessaire car elle
sera dépensée par la suite pour attirer les différentes ressources dont les créateurs ont besoin
pour faire décoller leur entreprise.
 La créativité: la créativité constitue la base de tout le processus d’innovation. Elle se
révèle et s’apprend.
 La capacité de convaincre et de communiquer:
La création d’entreprise requiert à l’entrepreneur, une capacité, de communication et un
exercice permanent de conviction pour pouvoir mener à terme ses changes et convaincre les
possesseurs de ressources d’adhérer au projet d’entreprendre.
 La capacité à conduire l’organisation et l’équipe vers le futur souhaité :
L’entrepreneur doit présenter des qualités de leadership. Le leader est celui sachant
justement guider les autres, qu’il aura acquis à sa cause, vers l’atteinte des buts et objectifs.
 Une focalisation sur les opportunités d’affaires :
Avant de se préoccuper des ressources, de la stratégie et de la forme organisationnelle
nécessaire à la réalisation de son projet, tout entrepreneur a détecté ou construit une
opportunité d’affaires, et ses actions, ses buts et ses objectifs sont orientés vers l’exploitation
de cette opportunité.
 Le sens de l’initiative de la responsabilité:
Prendre l’initiative de créer une entreprise responsabilise personnellement l’entrepreneur.
Sa responsabilité est engagée vis-à-vis de toutes les parties prenantes qu’il aura convaincues,
au premier chef sa famille, puis les salariés, les actionnaires, les prêteurs de capitaux, etc.
15
CHAPITRE I :
ENTREPRENEURIAT ET CREATION D’ENTREPRISES
 L’ouverture d’esprit et les capacités d’apprentissage :
Il n’est pas difficile d’imaginer qu’un créateur entreprenant pour la première fois doit
apprendre beaucoup durant les premières années de son entreprise. Outre ses capacités
intrinsèques à l’apprentissage, son ouverture d’esprit, sa curiosité et sa capacité d’écoute le
serviront.
Section 02 : Développement territorial et entrepreneuriat
Dans un premier temps, l’objectif de cette section est d’expliquer et d’apporter quelques
éclairages relatifs à tout ce qui a trait aux concepts suivant : territoire, développement et
développement territorial. Dans un second temps c’est l’importance de l’entrepreneuriat dans
le développement territorial qui sera traité.
2.1. La notion de territoire
La notion de territoire n’est pas facile à cerner, elle est sujette à de nombreux débats, elle
peut être saisie sur trois points de vue22, à savoir :
Tout d’abord, à la différence d’un morceau de nation ou de région, le territoire est une forme
d’organisation et de coordination socialement construite et inscrite dans l’espace à un moment
précis, C’est un ensemble de ressources, qui peuvent être matérielles ou immatérielles ;
génériques ou spécifiques. Ensuite, le territoire est une forme d’organisation des acteurs en
évolution, ainsi que des relations qu’ils entretiennent à l’occasion de l’exercice de leurs
activités. Ces relations peuvent être des rapports marchands et/ou non marchands, des
rapports formels et/ou informels, etc. Enfin, le territoire est une dynamique d’apprentissage,
ce qui renvoie au rôle essentiel des institutions de formations de la main d’œuvre, mais aussi
des processus de transmission des métiers et de circulation des savoir faire.
Le territoire23 peut être appréhendé comme une forme d’organisation inscrite dans
l’espace et construite socialement par les acteurs locaux, économiques, sociaux et
institutionnels. C’est une dynamique de coordination d’acteurs à un moment donné, destiné à
résoudre des problèmes productifs particuliers ou à réaliser un projet de développement
collectif. C’est ce qui fait que le territoire n’est pas donné, mais construit. Une fois construit,
il pourra servir de support à plusieurs processus de développement.
22
FERGUENE A. et COURLET C : « Gouvernance et dynamique territoriales : points de repère analytique »
In : « gouvernance locale et développement territorial le cas des pays du sud ». Ed, l’Harmattan. 2004
23
BANAT R et FERGUENE A : « Construction territoriale et développement local : L’exemple d’Alep en
Syrie », revue d’économie régionale et urbaine, n°4. 2009, PP 683-710.
16
CHAPITRE I :
ENTREPRENEURIAT ET CREATION D’ENTREPRISES
Jean-Louis Guigou et Dominique Parthenay, (2010)24 expliquent que le territoire n’est
plus seulement le réceptacle géographique (espace physique) neutre où des entreprises, des
collectivités et des individus inscrivent leurs actions. Il est devenu acteur à travers le produit
de leur interaction. C’est le lieu où se renforce la cohésion sociale, un facteur incontestable
d’identité individuelle et collective et il se situe au cœur des stratégies visant à renforcer la
compétitivité et l’attractivité économique. Ainsi il fait l’objet de développement.
2.2.Développement et développement territorial :
2.2.1. Le concept de développement
La définition du développement implique sa comparaison au concept de croissance.
La croissance, selon F. Perroux 25, « c'est l'augmentation soutenue pendant une ou plusieurs
périodes longues d'un indicateur de dimension : pour une nation, le produit global net en
termes réels ». La croissance renvoie donc à l’augmentation du produit et de la richesse. Par
contre, « le développement est la combinaison des changements mentaux et sociaux d'une
population qui la rendent apte à faire croître, cumulativement et durablement, son produit réel
global ». Dans ce cas, les changements et les évolutions sociales qui conditionnent la
croissance et la rendent durable sont mises en lumière.
Le concept de développement apparaît, ainsi, plus englobant que celui de croissance, en ce
sens qu'il implique la croissance mais au-delà, met l'accent sur le progrès technique, la
satisfaction des besoins fondamentaux, la réduction des inégalités, du chômage et de la
pauvreté.et donc contribue à l’amélioration du bien être social,
Le développement ne peut
s'opérer sans croissance mais « une croissance sans développement » est tout de même
envisageable.
2.2.2. Le développement territorial
Le développement territorial: « C’est une démarche volontaire d’acteurs se réunissant sur
un territoire à taille humaine pour envisager l'avenir de leur territoire. Cela en perspective
avec d’autres niveaux d’administration et d’autres échelons politiques de la nation. C’est une
vision du local dans le global, qui voit le territoire comme un système en relation avec
d’autres systèmes et d’autres acteurs. Les acteurs œuvrent à l’amélioration des conditions de
vie de leur territoire, ce qui passe, notamment, par le développement et l’emploi. »26.
24
GUIGOU J-L et PARTHENAY : «Aménagement du territoire », paris.2010
PERROUX F. « Théorie générale du progrès économique ». In Annales économie, société, civilization, vol 13,
1963,p 175-178.
26
http://www.globenet.org/horizon-local.
25
17
CHAPITRE I :
ENTREPRENEURIAT ET CREATION D’ENTREPRISES
Anne Killi, Ingeniors, considère le développement territorial comme une mutation
(sociale, économique, environnementale…) du territoire vers un mieux-être global, par le
biais de démarches de projets valorisant des ressources locales dans une vision prospective,
intégrant le long terme27.
Le développement territorial est entrevu comme un concept récent, mais peu définit par
les géographes et les économistes. La pierre angulaire dans la problématique de ce
développement est le territoire avec ses ressources, ses contraintes et ses spécificités non
seulement matérielles et immatérielles, incluant ainsi les acteurs et leur mode de
fonctionnement. Ce type de développement est transversal et décloisonné, il est stratégique et
il cherche à construire le futur d’un territoire en exploitant ses atouts et en réduisant ses
faiblesses tout en profitant de ses opportunités et en cherchant à faire face a ses menaces
externes, c’est donc le recours à l’analyse AFOM (atouts/faiblesses/opportunités /menaces)
28
.Ce développement fait appel non pas aux facteurs matériels uniquement mais à
l’intervention de tous les acteurs qui se trouvent sur le territoire et à une combinaison
adéquates des différentes dimensions économiques, sociales et environnementales.
2.3.Entrepreneuriat et développement du territoire
L’entrepreneuriat est un moteur de la création de la richesse et de la diffusion de
développement par la création d’entreprises. A partir des expériences des pays développés, les
mécanismes de diffusion de développement sont de deux types, à savoir :
-La concentration d’industries dans les pôles de développement qui permet d’exploiter des
économies d’échelle et de bénéficier d’économies d’agglomération, permettant ainsi à ces
industries de réaliser des gains de productivité élevés. Ces gains de productivité sont
transférés par des mécanismes de prix et de revenus, entrainant l’élargissement des marchés
et créant des conditions favorables à la croissance dans ces régions ;
-Le second mécanisme relève de la délocalisation de branches ou de segments de branche vers
les régions où le marché du travail, le niveau des salaires et l’offre de foncier industriel créent
un avantage comparatif par rapport aux pôles de développement, en particulier pour les
industries intensives en main-d’œuvre.
27
INGENIORS A-K: «Manager un projet territorial », les cahiers du développeur économiques n°10.
(ARADAL), 2007.
28
MERENNE-SCHOUMAKER B : «De l'aménagement du territoire au développement territorial : évolution ou
révolution ? » 2005
18
CHAPITRE I :
ENTREPRENEURIAT ET CREATION D’ENTREPRISES
Ces processus ont joué un rôle important dans la diffusion du développement. Mais,
progressivement, ils se sont heurtés à des limites de plus en plus fortes, qui ont conduit à
chercher des voies alternatives de développement de territoire.
Ces limites ouvrent donc la voie à la recherche de nouveaux régimes de croissance avec de
nouveaux rapports entre territoires et activités économiques qui ouvrent de nouvelles
directions au développement des territoires. Le développement d’un territoire dépendra de
plus en plus de sa capacité à construire les bases de son insertion dans le régime de croissance
émergent plutôt que de sa capacité à capter les effets d’entraînement impulsés du dehors. En
particulier, la disponibilité et la qualité de ressources génériques (main-d’œuvre, matières
premières, foncier industriel, ressources financières) ne constituent plus des avantages
suffisants. L’attractivité d’un territoire et son développement dépendent de plus en plus de sa
capacité à créer et à organiser des ressources spécifiques susceptibles d’être valorisées pour
s’insérer dans le nouveau régime de développement. Le vecteur principal de cette insertion
dans un nouveau régime de croissance est constitué par les créateurs d’entreprise, en
particulier dans les nouvelles activités porteuses. Le développement d’un territoire est donc
conditionné par sa capacité à faire émerger ou à attirer des entrepreneurs29.
Section 03 : clarification des notions relatives l’esprit d’entreprise et à la création
d’entreprise
On a conçu Cette section dans le but d’apporter des éclairages sur les concepts ayant trait
à l’entreprise, l’esprit d’entreprise et la création d’entreprise afin de rendre ces derniers plus
perceptibles.
3.1.
Notion d’entreprise, de PME et de TPE :
3.1.1. Notion d’entreprise
L’entreprise peut être définie suivant plusieurs approches :
a. Au sens traditionnel
L’entreprise peut être définie comme un agent économique dont l’activité est guidée par
un calcul économique et qui conduit rationnellement les moyens de production dont il dispose
(moyens matériels, humais et financiers) en utilisant des techniques issues de la science en
vue de produire des biens et services rependant à la satisfaction des besoins sociaux.
29
AHMED ZAID M et KHEFACHE S: « Les conditions de la potentialisation du rôle des acteurs locaux dans
la dynamique de création d’entreprises durables en Kabylie, Colloque international De la coordination des
acteurs pour un développement durable de territoires Euro-méditerranéens – CADEM11, Université A. Mira de
Béjaïa, 16-18 mai, 2011, p. 12
19
CHAPITRE I :
ENTREPRENEURIAT ET CREATION D’ENTREPRISES
b. Approche systémique de l’entreprise 30
L’entreprise est un système ouvert sur son environnement, un système finalisé, régulé,
composé d’un ensemble de sous systèmes en interaction (système informationnel, système
décisionnel, système opérationnel ….etc.).
c. L’approche économique et sociale :
L’entreprise est vue comme une unité de production et de réparation, dans cette
approche, l’entreprise combine les facteurs de production afin de produire des biens et
services qui seront vendus sur le marché
d. L’approche théorique31.
L’entreprise est un lien ou un point de rencontre d’Hommes qui consacrent à leur
travail un temps comparable à celui de leur vie privée et familiale d’où la création de lien, la
divergence d’intérêt et l’apparition des crises que se soit au niveau individuel ou au niveau
des différentes composantes de l’entreprise.
3.1.2. Les notions de PME et TPE
A. La notion de PME
En Algérie, selon la loi N°01/18 de 12 décembre 2001 portant la loi de la promotion de la
petite et moyenne entreprise/petite et moyenne industrie; la PME est définie, quel que soit son
statut juridique, comme étant une entreprise de production de biens et de services employant
de 50 à 250 personnes, dont le chiffre d’affaires annuel n’excède pas 2 milliards de DA (il va
de 200millions à2milliards) ou dont le total du bilan annuel n’excède pas 500 millions (entre
100 et 500 millions de DA) et qui respecte le critère d’indépendance. .
B. La micro-entreprise (TPE)
En Algérie les micro-entreprises se référent aux petits métiers (artisanat, agriculture) et à la
prestation de certains services (transport, restauration,..). Elle est définie comme une
entreprise employant de 1 à 9 employés et réalisant un chiffre d'affaires annuel inférieur à 20
Millions de DA ou dont le total du bilan n'excède pas 10 millions de DA.
BOUYACOUB Farouk32 , souligne qu’on peut considérer une entreprise comme étant une
micro-entreprise si celle-ci réuni les critères suivants :
30
DESSEIGNE G : « la création d’entreprise que sais-je », Ed PUF, 1998, p7
Idem
32
BOUYACOUB F : «L’entreprise et le financement bancaire », Ed CASBAH, 1ere édition.2000
31
20
CHAPITRE I :
ENTREPRENEURIAT ET CREATION D’ENTREPRISES
-La micro-entreprise présente une flexibilité qui lui permet de s’adapter à tous les
particularismes locaux et toutes les conjonctures, son implantation, son déplacement, et sa
transformation sont aisés, elle peut disparaitre et renaitre immédiatement sous une autre forme
avec un autre objet.
-Le coût de l’investissement et de l’emploi qui en découle y est le plus réduit possible. Le
coût de l’emploi et le nombre d’emplois directs seront les critères essentiels qui permettront
de situer la micro entreprise.
-La micro-entreprise est constituée à partir d’une idée de projet préparé par un entrepreneur
qui affiche une réelle volonté de réussite et qui n’hésite pas pour le prouver et investir une
part importante de son patrimoine financier, foncier, immobilier et technique.
3.2.
Esprit d’entreprise, définition :
Pour Julien et Marchesnay33 : « l’esprit d’entreprise peut être défini comme l’aptitude
d’un individu, d’un groupe social, d’une communauté à prendre des risques pour engager des
capitaux (pour investir, voire s’investir) dans une sorte d’aventure ( « une entreprise »)
consistant à apporter quelque chose de neuf (l’innovation), de créatif , ceci en employant et
combinant de la façon la plus performante possible des ressources diverses »
L’OCDE34, considère
que : « l’esprit d’entreprise est fondamental pour le
fonctionnement des économies de marché. Dans ces économies, l’entrepreneur est le vecteur
du changement et de la croissance. Son action peut contribuer à accélérer l’élaboration, la
diffusion et la mise en œuvre d’idées novatrices. De ce fait, il permet non seulement une
utilisation rationnelle des ressources mais aussi un élargissement du champ de l’activité
économique. Les économistes ne se bornent pas à rechercher les opportunités économiques
susceptibles d’être rentables, ils sont également prêts à prendre des risques pour vérifier le
bien-fondé de leurs intuitions »
De ce fait, l’esprit d’entreprise n’est autre que l’intelligence et la conscience qui
conduisent un individu à prendre des décisions, à relever des défis et à devenir l’acteur de son
propre avenir personnel et professionnel. .
L’esprit d’entreprise est une compétence de base qui doit être acquise car il favorise la
satisfaction professionnelle et l’épanouissement personnel. Il puise son énergie dans les
attitudes qui le définissent : la persévérance, la créativité, l’optimisme, la responsabilité,
33
34
JULIEN P-A et MARCHESNAY M « l’entrepreneuriat », Ed Economica, Paris, 1996, p8
OCDE : « Stimuler l’esprit d’entreprise », Paris, 1998 p11
21
CHAPITRE I :
ENTREPRENEURIAT ET CREATION D’ENTREPRISES
l’esprit d’équipe, l’énergie autonome, l’incitative et repose avant tout sur le savoir-être de
l’individu.
Comme le souligne Julien et Marchesnay35. : « La conséquence logique est que l’esprit
d’entreprise suscite la création d’entreprise » Ainsi, la création d’entreprise est la résultante
finale de l’esprit d’entreprise.
3.3.
La création d’une entreprise :
3.3.1. Facteurs influençant La création d’entreprise
Essentiellement, la création d’une entreprise nouvelle, émane d’une prise de décision
(motivation) d’un ou plusieurs entrepreneurs. Cette décision peut être influencée par trois
niveaux à savoir :
A. Le niveau de désirabilité36 :
Il s’agit de mieux cerner les facteurs qui influencent de manière directe et immédiate la
désirabilité.
Les
facteurs
économiques,
sociaux-culturels
et
politiques
affectent
instantanément la désirabilité perçue d’une action ou d’un comportement donné.
La désirabilité à créer une entreprise dépend sur un premier lieu des facteurs socioculturels
qui interviennent à différents niveaux :
a) La famille :
L’influence de la famille est déterminante. De nombreuses études ont démontré,
comparativement à la population en général, une surreprésentation des entrepreneurs ayant
déjà un parent lui-même entrepreneur. Cela constitue un facteur réellement discriminant de
l’entrepreneuriat dans une population donnée.
b) L’entreprise :
Certaines entreprises développent plus que d’autre une mentalité entrepreneuriale
(entrepreneuriat). Elles encouragent l’initiative individuelle et la créativité de leurs propres
personnels. Des entreprises vont même plus loin incitant ainsi leur personnel à créer leur
propre entreprise (essaimage).
c) Le milieu professionnel :
Certains environnements sont plus propices à la création d’entreprise que d’autre, tel est
le constat aujourd’hui dans certains milieux professionnels qui sont plus favorables à la
constitution des réseaux facilitant ainsi la création d’entreprise.
35
JULIEN P-A et MARCHESNAY M, (1996), Op.cit, p23
FIRLAS M : « Impact des politiques d’aide à l’entrepreneuriat sur l’émergence d’esprit d’entreprise chez les
jeunes : cas ANSEJ de Tizi Ouzou », juin 2012, p 49
36
22
CHAPITRE I :
ENTREPRENEURIAT ET CREATION D’ENTREPRISES
d) Le milieu social au sens large :
Il peut être plus ou moins favorable à l’esprit d’entreprise. Plusieurs recherches ont été
menées dans ce sens, étudiant ainsi la relation qui existe entre la culture régionale, la région,
les facteurs sociologiques et la création d’entreprise. Les résultats ont démontré que certains
individus sont plus aptes à créer des entreprises que d’autres.
Toutefois certains antécédents et certaines caractéristiques semblent inciter l’individu à
prendre une décision orientée vers l’entrepreneuriat lorsque l’occasion se présente. La
décision peut aussi prendre d’autres formes.
B. Le niveau de faisabilité (variable économique)37 :
L’entrepreneuriat est souvent influencé par des facteurs externes et qui ne dépendent pas
de l’individu, il est clair qu’entre ces facteurs, il existe une interaction qui crée des climats
plus au moins favorables à la création d’entreprise. La faisabilité est définie par Gasse38
(2007) comme « une série de perceptions positives par rapport à la présence et à
l’accessibilité de moyens et de ressources pertinentes à la création d’entreprise ».
Donc pour créer son entreprise, l’entrepreneur doit percevoir et accéder aux ressources
propices. Elles peuvent être financière, matérielles ou encore immatérielles, tel que
l’accompagnement.
L’Etat, par les moyens qu’il dispose, joue également un rôle important dans le processus
de création d’entreprises, notamment par les programmes et dispositifs d’aide à la création des
entreprises.
C. Le niveau de création39 :
Pour passer à l’action, les entrepreneures potentielles doivent réunir les moyens et les
ressources pertinents au bon moment et au bon endroit. Il recense les éléments suivants qui
peuvent avoir une influence déterminante sur la création d’une entreprise :
a) L’organisation incubatrice :
En créant une nouvelle entreprise, un entrepreneur est généralement appelé à quitter une
organisation, qui à son tour influence l’entrepreneuriat par ses caractéristiques de différentes
façons (influencer la localisation par exemple).
b) La nature des entreprises :
Les organisations établies influencent également le type et la nature des entreprises
nouvellement créées. C’est le cas en particulier des entreprises de haute technologie où les
37
FIRLAS M , (2012), Op.cit p 50
GASSE Y. : « Dynamique entrepreneuriale et développement économique », Ed l’Harmattan, Paris, 2007, p51
39
GASSE Y, (2007), Op.cit, p54
38
23
CHAPITRE I :
ENTREPRENEURIAT ET CREATION D’ENTREPRISES
dernières connaissances dans le domaine technique et commercial sont essentielles à la
réussite.
c) Les facteurs déclencheurs :
L’organisation d’origine semble aussi influencer les motivations de l’entrepreneur.
Plusieurs personnes ont crée des
entreprises à la suite de difficultés internes ou de
changements dans l’organisation d’origine.
d) L’essaimage :
L’essaimage joue un rôle important dans la création d’entreprise, c’est un choix délibéré
d’un employeur d’appuyer par des mesures variables la création d’entreprises par ses
employés.
e) La disponibilité des financements :
Les facteurs les plus mentionnés par les entrepreneurs quand au passage concret de
l’intention à la création, est la disponibilité de fonds qui ressort souvent comme un élément
fondamental.
f) La présence d’un réseau d’aide :
Dans l’intention de donner un nouveau souffle à leurs économies, plusieurs pays ont mis
en place des structures et des dispositifs d’encouragement à l’action entrepreneuriale, très
souvent ces institutions constituent des politiques de développement de l’esprit d’entreprise
soutenues par des fonds publics.
3.3.2.
Les constituantes de la démarche de création
« L’entreprise est un système ouvert sur son environnement, un système finalisé,
régulé, composé d’un ensemble de sous systèmes en interaction (système informationnel,
système décisionnel, système opérationnel ….etc.) »40. De ce fait plusieurs recherches en
entrepreneuriat ont montré la complexité et la multiplicité de la démarche de création
d’entreprise
Gasse (2004)41 constate que cette démarche combine deux catégories de composantes
qui comprennent des éléments expliquant les différents types de démarches de création.
a. La composante stratégique : c’est un ensemble composé par le projet en question
(le projet d’entreprise), l’environnement et les ressources.
b. La composante psychologique : c’est l’ensemble des comportements, d’aptitudes
et des motivations du (des) porteur (s) de projets.
40
DESSEIGNE G : « la création d’entreprise que sais-je » Ed PUF, 1998, p7
GASSE Y : « Les structures d’appui à la création d’entreprise : contribution en vue de leurs performances »,
4éme congrès de l’Académie de l’entrepreneuriat, 2004, p6
41
24
CHAPITRE I :
ENTREPRENEURIAT ET CREATION D’ENTREPRISES
Figure 1: Les composantes de base du processus de création
Le projet entrepreneurial
L’entrepreneur et/ ou l’équipe
Environnement
Les comportements
Les ressources
Les aptitudes
Les motivations
Les composantes psychologiques
Les composantes stratégiques
Source : Gasse.Y : « Les structures d’appui à la création d’entreprise : contribution en vue de leurs
performances », 4éme congrès de l’Académie de l’entrepreneuriat, 2004, p 6.
Cependant, la démarche de création ne se déclenche qu’une fois les différents éléments
des deux composantes combinés et mis en interaction, pour prendre et engager des actions
entrepreneuriales.
Figure 2: La confrontation des composantes de la démarche de création
Les possibilités de
Les aspirations du
l’environnement
créateur
Compétences
et
ressources perçues
pour le projet
Source : Gasse.Y : « Les structures d’appui à la création d’entreprise : contribution en vue de leurs
performances », 4éme congrès de l’Académie de l’entrepreneuriat, 2004, p 6. (Modèle des « 3E »)
25
CHAPITRE I :
ENTREPRENEURIAT ET CREATION D’ENTREPRISES
3.3.3. Le processus de la création d’entreprise42 :
Aujourd’hui la création d’entreprise est devenue un terme générique se présentant sous
deux principales formes : la création et la reprise (l’achat d’entreprise et/ou l’acquisition par
héritage). Elle est l’expression des valeurs culturelles, de l’esprit d’entreprise, des attitudes et
des comportements et gestes des entrepreneurs au sein de la société. A la différence de l’achat
ou l’acquisition par succession, la création est considérée comme la forme par excellence de
la naissance de nouvelles entreprises. L’entrepreneur part de presque rien, il monte son projet
d’entreprise, le réalise dans les conditions spécifiques de son environnement socioculturel,
sociopolitique et socio-économique.
Il convient cependant de préciser, que même si la création d’entreprises est acceptable
et désirable par la société, sa réalisation concrète suppose sa faisabilité. En effet, des obstacles
de tous ordres, tels que la réglementation ou le coût du capital, peuvent freiner ou annihiler
toute tentative de création d’entreprise.
La formation, l’accompagnement, ainsi que les valeurs et attitudes de l’entrepreneur
potentiel induisent des comportements, incitant l’entrepreneur à passer à l’acte par la
traduction de ses intentions en actions entrepreneuriales.
Pour mettre les chances de son côté, l’Agence Pour la Création d’Entreprise (APCE)
recommande de procéder avec minutie et de parcourir toutes les étapes chronologiques, de la
naissance de l’idée de création de l’entreprise au démarrage effectif de l’activité, en passant
par le financement et les aides. Se présentant sous la forme d’une intuition ou d’un désir
profond, l’idée de création s’origine dans l’observation de la vie quotidienne, de la vie
économique et de la vie professionnelle, le savoir-faire acquis au fil du temps, l’idée
expérimentée par d’autre et une bonne occasion d’affaires. Ainsi, plusieurs voies d’accès
mènent à la création d’entreprise.
Il peut arriver que le projet ne soit pas réaliste ou qu’il nécessite, pour sa mise en
œuvre, la formation de l’initiateur ou la présence de partenaires. Une fois le projet bien ficelé,
il faut faire face au problème de financement correct des activités, une des conditions de sa
réussite. Ainsi une insuffisance de l’apport personnel, constaté dans la plupart des cas, engage
le porteur de projet ou son équipe à trouver les capitaux manquants. A ce stade, le recours aux
outils et à des organismes de financement disponibles s’avère incontournable. Les dispositifs
d’aide à la création d’entreprise existent au niveau de l’Etat, des ONG, des associations
socioprofessionnelles ou des collectivités locales. Les aides distribuées sont, entre autres, des
42
FIRLAS M : « Impact des politiques d’aide à l’entrepreneuriat sur l’émergence d’esprit d’entreprise chez les
jeunes : cas ANSEJ de Tizi Ouzou », juin 2012, pp54-55
26
CHAPITRE I :
ENTREPRENEURIAT ET CREATION D’ENTREPRISES
aides financières, des conseils, accompagnement, des allègements fiscaux, des exonérations
de charges sociales.
Quand tout est en point, le projet passe dans sa phase d’exécution, le démarrage. Le
produit ou le service est alors mis sur le marché. Il passe le test de l’acceptation par le marché
existant et la clientèle potentielle. L’émergence d’exponentielle, mais qui tient compte des
ressources mises en œuvre et des raisons spécifiques à chaque porteur de projet de création
d’entreprise.
Si l’entreprise crée la richesse et l’emploi, l’entrepreneur crée l’entreprise (Julien et
Marchesnay, 1996)43. Cela implique donc que l’entrepreneur se trouve au cœur du processus
entrepreneurial
Conclusion :
Nous avons vu que l’entrepreneuriat a d’abord été identifié par les économistes
comme un phénomène utile pour mieux comprendre le développement et le concevoir. Il
intervient comme une solution étendue qui peut guérir tous les maux de la société.
L’entrepreneuriat présente plusieurs avantages possibles qui permettent d’alimenter les
motivations d’un homme ou encore d’une femme pour devenir entrepreneur. L’avantage
évident et probablement important est la création de son emploi et la rupture avec le chômage
et bien entendu la rupture avec toute autre barrière sociale dégradante.
43
JULIEN P-A et MARCHESNAY M « l’entrepreneuriat », Ed Economica, Paris, 1996, p8
27
CHAPITRE II :
L’ENTREPRENEURIAT FEMININ ET LE
CONTEXTE SOCIOCULTUREL
CHAPITRE II : L’ENTREPRENEURIAT FEMININ ET LE CONTEXTE
SOCIOCULTUREL EN ALGERIE ET DANS LA WILAYA DE TIZI OUZO
Introduction :
La femme maghrébine a vu sa place évoluer, particulièrement en Algérie car sa
participation au développement économique et social évolue de jour en jour. Cette
participation à la vie économique se traduit par un nouveau phénomène celui de l’émergence
du métier de la femme entrepreneure.
Actuellement, nombreux sont les chercheurs attirés par ce genre d’entrepreneuriat. Ils
essayent de comprendre cette émergence dans le monde entier. Certains d’entre-deux ont
conclu que pour étudier l’entrepreneuriat féminin, il faut en premier lieu étudier la place de la
femme entrepreneure dans le contexte socioculturel de son pays.
L’objet de ce chapitre est de déterminer l’impact du contexte socioculturel sur
l’entrepreneuriat féminin
Section 01 : Pré-requis sur l’entrepreneuriat féminin
L’entreprenariat féminin dépend à la fois de la situation des femmes et de la place de
l’entreprenariat dans une société. Les femmes rencontrent des obstacles spécifiques (tels que
les responsabilités familiales) qui doivent être surmontés pour qu’elles aient accès aux mêmes
opportunités que les hommes. Dans certains pays, les femmes doivent également faire face à
des obstacles dans l’obtention et la détention des droits de propriété ainsi que dans la
conclusion de contrats. L’accroissement de leur taux d’activité est une condition préalable à
l’amélioration de leur statut social et de la situation des femmes travaillant à leur compte44.
1.1.La féminisation de l’entrepreneuriat « Approche par le genre45 » :
L’entrepreneuriat et le genre constituent des champs d’enseignement et de recherche
émergents. Ce phénomène récent a engendré une nouvelle dimension dans l’étude du contexte
entrepreneurial, la question à poser est de savoir quel est le contexte économique, culturel et
social qui favorise l’entrepreneuriat féminin ?
Le genre est situé dans les problématiques du développement du travail féminin et de
l’entrepreneuriat (Anne Gillet, 2003)46. La féminisation de l’entrepreneuriat est née avec
44
OCDE : « Promouvoir l’entrepreneuriat et les PME innovantes dans une économie mondiale, vers une
mondialisation plus responsable et mieux partagée : Entrepreneuriat féminin, questions et actions à mener »,
Istanbul, Turquie, Juin 2004, p6
45
BOUFENIK F : « Travail et genre en Algérie », Colloque Rabat, p2
28
CHAPITRE II :
L’ENTREPRENEURIAT FEMININ ET LE
CONTEXTE SOCIOCULTUREL
l’apparition de la théorie du Genre. Ainsi la question de la femme entrepreneure a fait l’objet
de beaucoup d’attention de la part des chercheurs et des médias.
1.1.1. La théorie du genre:
« L’approche-Genre » 47 suppose d’examiner les différentes opportunités offertes
aux hommes et aux femmes, les rôles qui leur sont assignés socialement et les relations qui
existent entre eux.
Il s’agit de composantes fondamentales qui influent sur le processus de développement
de la société et sur l’aboutissement des politiques, des programmes et des projets des
organismes internationaux et nationaux.
Cette théorie s’ajoute comme un nouveau cadre de recherche intimement lié a tous les
aspects de la vie économique et sociale. Avec cette nouvelle vision, chaque individu joue un
rôle spécifique dans le développement économique et social qu’il soit homme ou femme.
1.1.2. Historique48 :
En 1970, l’approche FED (Femme Et Développement) visait essentiellement le bienêtre des femmes, elles sont vues comme des bénéficiaires passives de l’aide et non des
actrices du développement. Cette approche a mis l’accent sur le rôle reproductif des femmes
(épouses et mères), elle s’intéressait uniquement à l’allègement des tâches dans le cadre de
leurs rôles sociaux.
Ce n’est qu’à la suite de la conférence de Mexico en 1975, que les femmes, en plus de
leur rôle reproductif, sont vues comme des actrices de l’économie et de la société.
Cette nouvelle approche nommée IFD (Intégration des Femmes dans le Développement)
visait à intégrer les femmes dans le processus économique, en suscitant leur participation aux
projets de développement et en créant des projets qui leur soient spécifiques afin d’améliorer
leurs conditions de vie. Cette approche s’est traduite par des stratégies innovantes, telle que
l’accès des femmes aux Microcrédits.
Mais malgré cela, cette approche n’a pas pu aboutir au résultat souhaité (l’amélioré de
la situation des femmes), du fait qu’elle négligeait les obstacles au changement liés aux
questions de pouvoir, de conflit et de relations entre les sexes.
46
GILLET A : « Les femmes créatrices de petites et moyennes entreprises en Algérie : Motivations, Parcours
socioprofessionnels et stratégie d’existence », 2003, p5
47
www.fao.org
48
REDIEN-COLLOT R : « Pour une approche genrée de l’entrepreneuriat », Académie de l’entrepreneuriat,
février 2006, p14
29
CHAPITRE II :
L’ENTREPRENEURIAT FEMININ ET LE
CONTEXTE SOCIOCULTUREL
En 1990, l’approche GED (Genre Et Développement) tient compte de l’ensemble des rapports
sociaux dans une communauté donnée et plus précisément, les rapports entre hommes et
femmes, et vise à les transformer vers des rapports plus égalitaires en vue d’un
développement humain durable.
Cette analyse en termes de relation sociale met l’accent sur la question du pouvoir qui
désavantage les femmes dans la société, il s’agit d’assurer une meilleure participation des
femmes dans l’économie.
Actuellement, les chercheurs économistes relient la dimension de cette approche avec
celle du champ de l’entrepreneuriat afin de promouvoir l’entrepreneuriat féminin. La
promotion de la femme entrepreneure implique une efficacité économique des entreprises
créées par celle-ci.
1.2. Définition de la Femme entrepreneure :
La femme entrepreneure est assimilée « ce n’est que la personne (la femme) qui
possède et dirige une entreprise que l’on peut désigner comme femme entrepreneure »49. Etre
femme entrepreneure revient donc à posséder et diriger une entreprise.
Selon LAVOIE « L’entrepreneure est : la femme qui, seule ou avec un ou des
partenaires, a fondé, acheté ou accepté en héritage une entreprise, qui en assume les
responsabilités
financières, administratives et sociales et qui participe activement à sa
gestion courante »50. De cette définition, une femme entrepreneure est celle qui contrôle et
gère une entreprise héritée, achetée ou crée.
L’entrepreneure est vue comme « celle qui, en dehors du ménage, à travers des
activités lucratives régulières. Déplace des ressources économiques d'un niveau de
productivité et de rendement donné à un niveau supérieur lui permettant au moins de se
maintenir mais surtout de se développer sur le plan économique et social »51. Donc à la
différence de la femme au foyer, la femme entrepreneure est celle qui, par sa rentabilisation
des ressources économiques et sa motivation lucrative arrive à subvenir à ses besoins et à
réaliser son développement.
Elle est considérée comme « une femme passionnée et déterminée qui a choisi de
créer son entreprise ou travailler à son compte pour avoir le contrôle sur les décisions, et le
temps avec un sentiment de flexibilité, exploiter au maximum ses capacités et ses compétences
49
LATOUCHE CH : « L’observatoire de l’entrepreneuriat féminin », FUDICIAL, 2006, p13
DIF A : « L’entrepreneuriat féminin : cas de la wilaya d’Oran », 2010, p 17
51
CHALAL F : « les femmes entrepreneures à Bejaia : Réalité et perspectives », 4éme journée internationale sur
l’entrepreneuriat des jeunes, université de Biskra, Avril 2013, p2
50
30
CHAPITRE II :
L’ENTREPRENEURIAT FEMININ ET LE
CONTEXTE SOCIOCULTUREL
avec un objectif personnel de se réaliser à travers son
projet»52. Ici la « femme
entrepreneure » n’est pas limitée à la seule femme créatrice d’entreprise, c’est aussi la
travailleuse indépendante (les fonctions libérales par exemple). Elle est motivée par la
flexibilité en termes de temps et de décision. Elle cherche son accomplissement personnel en
exploitant ses compétences.
On peut aussi dire qu’une femme entrepreneure est « Une femme entrepreneure se
définit comme une femme personne physique, venant d’une situation d’inactivité, de chômage
ou de salariée dépendant d’un employeur, …crée une nouvelle entreprise indépendante, en
assumant les responsabilités managériales et les risques qui sont liés à la production de
richesses envisagées »53. La femme est donc entrepreneure dans la mesure ou elle change de
statut, de métier, ou d’organisation à fin de créer une nouvelle richesse.
Pour compléter ces définitions, on peut retenir celle de Fillion « Une personne qui
prend des risques financiers pour créer ou acquérir une entreprise, et qui dirige de manière
innovante et créatrice, en développant de nouveaux produits et en conquérant de nouveaux
marchés »54.
De toutes ces définitions, on constate que la femme entrepreneure est la femme
autonome qui, en vue de changer sa situation antérieure (femme au foyer, en chômage,
salariée…), de créer une nouvelle richesse et/ou de réaliser un épanouissement personnel et
professionnel, prend des décisions modérément risquées, crée (ou achète et/ou hérite), gère et
contrôle une entreprise ou travaille à son compte.
1.3.Le rôle de la femme entrepreneure55 :
Les femmes entrepreneures sont décrites comme, le « nouveau visage de l’économie »
et considérées à ce titre comme une catégorie puissante d’agents économiques et politiques56.
L’OCDE57 (2004), note que « L’entreprenariat féminin doit être étudié à part,…
(Car), depuis une dizaine d’années, il est reconnu comme une source non négligeable de
croissance économique insuffisamment exploitée ».
52
DIF A, (2010), Op.cit, p 17
CHALAL F, (Avril 2013), Op.cit, p1
54
Singulières et plurielles : « Enquête sur les femmes entrepreneures et les travailleuses autonomes en
Outaouais », comité de travail sur l’entrepreneuriat féminin en Outaouais, Novembre 2005, p 23
55
GRARI M et BERBAR-BERRACHED W : « les facteurs environnementaux et individuels qui influencent sur
l’entrepreneuriat féminin », 2011, p2
56
OCDE, (2000)
57
OCDE : « Promouvoir l’entrepreneuriat et les PME innovantes dans une économie mondiale, vers une
mondialisation plus responsable et mieux partagée : Entrepreneuriat féminin, questions et actions à mener »,
Istanbul, Turquie, Juin 2004, p13
53
31
CHAPITRE II :
L’ENTREPRENEURIAT FEMININ ET LE
CONTEXTE SOCIOCULTUREL
Nadereh chamlou, explique que « Dans le contexte d’un climat plus facile à
l’investissement, les femmes entrepreneures ont plus de chance de monter une affaire au
niveau du secteur formel, ce qui peut contribuer à renforcer la concurrence et à diversifier les
économies de la région ». D’ici on peut déduire que les femmes entrepreneures jouent un rôle
très important dans l’investissement et la stimulation de la concurrence ce qui conduit
inévitablement à la diversification de l’économie.
le chercheur verheul58, insiste sur le fait que les femmes entrepreneures ont relancé la
compétition au sein de nombreux secteurs d’activité en proposant des services plus
personnalisés ou plus centrés sur les besoins. L’entrepreneuriat féminin stimule donc la
compétition et la concurrence, à la fois entre les femmes entrepreneures elle-même et entre les
femmes entrepreneures et leur homologues masculins.
D’un point de vue strictement économique59, l’entrepreneuriat féminin constitue un
moteur déterminant pour un pays ou un territoire. Les entrepreneures femmes sont à l’origine
de l’émergence de nombreux marchés de niches à haut potentiel. Elles sont donc une source
d’innovation.que ce soit sur le plan du management et d’organisation ou encore sur le plan de
l’exploitation des nouvelles opportunités d’affaires.
Sur le plan social, l’entrepreneuriat féminin permet d’améliorer le statut social, la
formation et l’état de santé des femmes et de leurs familles.
La femme peut donc participer au développement économique et social de son
territoire et son pays.
1.4.le contexte socioculturel de l’entrepreneuriat féminin
La contribution des femmes dans le domaine de l’entrepreneuriat féminin est en
rapport avec les exigences et les valeurs culturelles de leur société qui sont différentes d’un
pays à l’autre (Robert Paturel, Zahra Arasti 2006). Ceci, justifie la nécessité d’étudier la
création d’entreprises par les femmes de manière contextuelle.
1.4.1. Le contexte socioculturel une particularité :
Les chercheurs spécialistes dans l’étude de l’entrepreneuriat féminin. Considèrent le
contexte socioculturel comme étant des barrières socioculturelles « De manière générale on
attribue les limites de la participation des femmes à la vie active, à leur environnement
socioculturel et économique »
58
DIF A, (2010), Op.cit, p20
CHALAL F : « Les facteurs de réussite des entreprises féminines dans la wilaya de Bejaia », colloque
international (Performance et compétitivité des PME, entre contexte national et international), Mars 2014, p9
59
32
CHAPITRE II :
L’ENTREPRENEURIAT FEMININ ET LE
CONTEXTE SOCIOCULTUREL
« Les valeurs, les croyances, les normes et les systèmes d’éducation sont des éléments
mobilisateurs qui permettent l’émergence, ou non de l’entrepreneuriat ….. Les éléments
culturels sont déterminants pour donner prise et cohérence à un élan entrepreneurial.……
L’entrepreneuriat apparaît simultanément comme le produit et le producteur d’une culture ».
Ainsi, il est clair que cette particularité rend l’étude de l’entrepreneuriat féminin comme un
sujet contextuel, étroitement lié aux facteurs socioculturels de chaque pays.
1.4.2. Les facteurs socioculturels :
Selon Robert PATUREL et Zahra Arasti (2006)60, les facteurs environnementaux tels
que les normes sociales, les coutumes, les régulations politiques et variables économiques
différent d’un pays à l’autre, ils sont définis comme suit :
a. Les normes sociales :
Ce sont les coutumes, le regard de la société à l’égard de l’entrepreneuriat féminin, les
modèles présent dans la famille, chez les amis et les proches.
b. L’optimisme de l’entourage :
Dans les recherches en entrepreneuriat féminin, normalement, le mauvais entourage
constitue un obstacle. Les femmes qui sont devenues entrepreneures, sont celles dont le
soutien de leur entourage a joué un rôle décisif dans la création de leurs entreprises.
c. Les convictions traditionnelles de la société :
Convictions traditionnelles et religieuses du pays telles que le travail injustifié des
femmes dans le cas où le revenu familial est suffisant, les rumeurs liées au rôle de la femme
entrepreneure au sein de sa famille telles que l’opinion défavorable (affaiblissement de
l’autorité du mari, diminution de son engagement au sein de la famille) ou de l’opinion plutôt
favorable au travail au foyer en tant qu’activité primordiale des femmes, l’intolérance envers
certains métiers et professions exercés par des femmes, la présence injustifiée des femmes
dans la communauté de travail masculine, la non prise au sérieux des femmes en tant que
directrices ou patronnes, le manque de confiance par rapport aux capacités des femmes au
niveau du management, la nécessité d’obtention de la permission du mari pour le séjour des
femmes à l’étranger, l’insécurité sociale pour les femmes et les problèmes que posent les
femmes seules dans les hôtels), le non accès des femmes à l’héritage…etc.
60
PATUREL R et ARASTI Z : « Les principaux déterminants de l’entrepreneuriat féminin en Iran »,
l’internationalisation des PME et ses conséquences sur les stratégies entrepreneuriales, Haute école de gestion
(HEG) Fribourg, Suisse., Octobre 2006, p 14
33
CHAPITRE II :
L’ENTREPRENEURIAT FEMININ ET LE
CONTEXTE SOCIOCULTUREL
d. Le niveau de formation :
Le niveau de formation sur l’activité de l’entreprise, sur la créativité, le marketing, le
business plan, la gestion de l’entreprise, les technologies d’information, les sources
d’informations. Selon Robert Paturel et Zahra Arasti la formation au management existe, mais
reste peu développée et n’a pas la performance nécessaire pour entraîner l’adhésion des
entrepreneures femmes diplômées. Cela exige donc une programmation de formations
appropriées, spécifiques pour les femmes entrepreneures qui souhaitent se perfectionner.
e. Le rôle des modèles :
L’existence de modèles dans la famille et chez les amis a été reconnue comme facteur
influençant la motivation des femmes pour l’entrepreneuriat
f. Les catalyseurs sociaux :
De nombreuses recherches ont étudié les catalyseurs sociaux en tant que facteurs
poussant ou obligeant les femmes à devenir entrepreneures
Robert Paturel et Zahra Arasti précisent que, l’insatisfaction du dernier emploi, l’impossibilité
d’envisager une promotion à terme, les opportunités offertes par certaines relations
directement issues du dernier emploi et la connaissance d’une nouvelle occasion de créer une
entreprise, restent sans conteste les éléments favorisant la création d’entreprises par les
femmes.
1.4.3. Autres facteurs qui influencent l’entrepreneuriat féminin61 :
Autres que les facteurs sociaux, ils existent d’autres facteurs qui sont aussi d’une
grande importance dans l’influence de la motivation des femmes pour l’entrepreneuriat
Ces facteurs peuvent être économiques, gouvernementaux ou encore des réseaux
entrepreneuriaux :
A. Les facteurs économiques :
Ils se composent de divers taux (inflation, croissance, chômage, change, etc.), mais
aussi de l’intensité de la concurrence, de l’influence de l’immigration, de l’étendue du secteur
public, des possibilités de boycottage économique, de l’instabilité politique, de l’évolution de
la consommation, de l’accessibilité aux ressources financières et technologiques, et à
l’information. Sont tous autant de facteurs qui peuvent influencer l’entrepreneuriat féminin
dans un pays donné.
61
PATUREL R et ARASTI Z, (2006), Op.cit, p7
34
CHAPITRE II :
L’ENTREPRENEURIAT FEMININ ET LE
CONTEXTE SOCIOCULTUREL
B. Les politiques du gouvernement
Elles portent surtout sur les exonérations fiscales, les modalités d’octroi des crédits, les
facilités douanières, les évolutions du code de travail, les règlements divers et les mesures de
soutien des pouvoirs publics aux projets spéciaux telle la mise en place des dispositifs d’aide à
la création d’entreprises,…,etc.
C. Les réseaux entrepreneuriaux
Nous pouvons y intégrer l’époux et les enfants pour les femmes mariées et les parents
pour les célibataires, la famille proche, les amis et collègues de travail, les consultants en
management, les syndicats et les associations nationales et internationales.
Section 02 : l’entrepreneuriat féminin et le contexte socioculturel en Algérie
L’entrepreneuriat des femmes est un phénomène qui est né d’un ensemble de facteurs
socioculturels. Partant du principe qu’il existe une relation entre la réalité socioéconomique
du genre féminin et l’entrepreneuriat. Il convient d’analyser la participation du genre féminin
en termes d’emplois occupés. Afin de mettre en évidence les caractéristiques d’un futur
entrepreneuriat féminin en Algérie.
2.1.la réalité du genre féminin en amant de l’entrepreneuriat : Les femmes et le marché
du travail
L’étude de l’emploi féminin nécessite d’avoir un aperçu sur la réalité de ce genre sur
le marché du travail et cela pour les raisons suivantes :
 Permet de voir la participation du genre féminin à la demande de l’emploi
 Permet de caractériser la demande d’emploi par niveau de qualification et par
spécialité
 Elle peut même nous apporter une vision approximative sur les futures femmes
créatrices de projets d’entreprises.
2.1.1. Evolution de la population active62
La population active en Algérie au cours du 4éme trimestre de l’année 2013 a atteint :
11 964 000 personnes, soit un accroissement relatif de 4,7% par rapport à septembre 2012. La
62
ONS : « activité, Emploi et chômage au 4éme trimestre 2013, No653 », p5
35
CHAPITRE II :
L’ENTREPRENEURIAT FEMININ ET LE
CONTEXTE SOCIOCULTUREL
Population active féminine a dépassé deux millions de femmes (2 275 000) formant ainsi 19%
de l’ensemble de la population active.

Evolution de la population active féminine
Le travail rémunéré féminin est un phénomène relativement récent. En Algérie, la
définition du rôle de l’homme et de la femme au sein de l’unité familiale, affirme le rôle de
l’homme en tant que pourvoyeur de l’ensemble des besoins de la famille, y compris ceux de
sa femme. Cependant, les différents facteurs tels que l’accès à l’éducation, la formation
professionnelle et l’enseignement supérieur ont encouragé les femmes à investir la sphère
économique.
Le tableau qui suit représente l’évolution de la population féminine en Algérie, depuis
1990 jusqu’0 2013.
Tableau 1: Evolution de la population active féminine
(En milliers)
1990
2000
2010
2013
Occupées
511
797
1474
2275
Chômeuses
87
286
348
371
Total actives
598
1083
1822
2646
Source : construit a partir des données de l’ONS
Le nombre de femmes sur le marché du travail a énormément augmenté depuis 23 ans
puisqu’il a plus que quadruplé entre 1990 et 2013.
Cette évolution positive de la population active féminine se doit à l’amélioration du
niveau d’instruction et de la baisse de la fécondité et donc la réduction du poids de la
responsabilité familiale, auquel s’ajoute la disparition de certaines contraintes socioculturelles
liées à notre société.

Evolution de la population active totale :
Ces données sont relativement biaisées dans la mesure où ces enquêtes exhaustives
n’ont pas pour objet la mesure de l’emploi réel, elles sont basées sur des déclarations
spontanées qui ne mentionnent pas l’occupation d’emploi non salarié.
Le tableau ci-dessus nous montre l’évolution de la population active totale en Algérie
depuis 1990 jusqu’à 2013.
36
CHAPITRE II :
L’ENTREPRENEURIAT FEMININ ET LE
CONTEXTE SOCIOCULTUREL
Tableau 2: Evolution de la population active totale
1990
2000
2010
2013
Féminine
598
1083
1822
9689
Masculine
5256
7512
8990
2275
Total actifs
5854
8595
10812
11962
% de femmes dans la population active
10%
13%
16%
17%
Source : Construit à partir des données de l’ONS
La part des femmes dans la population active est passée en 23ans de 10% à 17%. Mais
malgré cette évolution, les femmes ne présentent que 17,6% de l’ensemble des occupés en
2013.

Taux d’activité des femmes en fonction de l’âge :
Le tableau suivant nous montre la répartition de la population active et le taux
d’activité économique en Algérie par groupe d’âge et sexe pour l’année 2013.
Tableau 3: Répartition de la population active et taux d'activité économique par groupe d'âge et sexe:
Population active (en milliers)
Taux d’activité économique (en
milliers)
Masculin
Féminin
Total
Masculin
Féminin
Total
15-19 ans
391
39
430
22,6
2,3
12,4
20-24 ans
1276
318
1584
65,5
17,3
42,1
25-29 ans
1728
551
2279
90,0
31,4
62,0
30-34 ans
1519
415
1934
94,0
26,1
60,4
35-39 ans
1163
295
1458
93,6
22,2
56,7
40-44 ans
1109
281
1390
94,6
22,3
57,1
45-49 ans
939
188
1127
93,8
17,5
54,3
50-54 ans
785
110
895
84,9
12,7
50,0
55-59 ans
506
50
556
64,4
7,2
37,6
60ans et +
272
29
302
17,0
1,8
9,4
Total
9689
2257
11964
69,5
16,6
43,2
Source : ONS : « activité, Emploi et chômage au 4éme trimestre 2013, No653 », p6
Le taux d’activité des femmes en fonction de l’âge, c’est-à-dire la proportion des
femmes qui sont sur le marché de l’emploi, est maximum entre 25 et 29 ans (31,4% des
femmes de ce groupe d’âge sont sur le marché de l’emploi, car elles sont en grande partie,
soit célibataires, soit mariées sans enfants et elles sont, soit diplômé de l’enseignement
supérieure, soit diplômées de la formation professionnelle) et décroît ensuite, alors que le taux
37
CHAPITRE II :
L’ENTREPRENEURIAT FEMININ ET LE
CONTEXTE SOCIOCULTUREL
d’activité masculine est maximum entre 40 et 44 ans (94,6%, contre 22,3% pour les femmes
de cette même tranche d’âge).

L’activité des femmes en fonction de l’emploi proposé :
Le tableau ci-après nous informe sur la représentation de la population active féminine
par type d’emploi au cours de l’année 2013.
Tableau 4: représentation de la population active féminine par type d'emploi
Féminin
Population occupée du moment
1904
Employeurs et indépendants
445
Salariés permanents
811
Salariés non permanents et apprentis
592
Aides familiaux
Source : ONS : »activité, Emploi et chômage au 4
56
éme
trimestre 2013, No653 », p5
En matière d’emploi, la préférence des femmes va au salariat permanent (811, soit
42,59%), ce statut régresse fortement en Algérie. Le travail indépendant (employeur,
profession libérale, artisan,…) croît régulièrement; il vient en troisième place en 2013 avec
23,37% de tout l’emploi féminin après le salariat non permanant (31,09%). Cet accroissement
dans le travail indépendant peut se justifier par l’existence des différents dispositifs d’aide à la
création d’entreprise ainsi que la monté du nombre de diplômées (pour les fonctions
libérales).
2.1.2. Evolution de la population occupée63 :

Evolution de l’emploi féminin suivant le niveau d’instruction et le diplôme :
Le tableau suivant nous donne des informations sur le taux d’activité économique et le
taux d’emploi selon le niveau d’instruction et le diplôme acquis par les femmes en Algérie,
pour l’année 2013.
63
ONS : «activité, Emploi et chômage au 4éme trimestre 2013, No653 », p6
38
CHAPITRE II :
L’ENTREPRENEURIAT FEMININ ET LE
CONTEXTE SOCIOCULTUREL
Tableau 5: Taux d'activité économique et taux d'emploi selon le niveau d'instruction et le diplôme acquis:
Taux d’activité économique
Taux d’emploi Féminin
Féminine (en %)
(en %)
Sans instruction
4,9
4,6
Primaire
8,4
7,6
Moyen
12,9
10,6
Secondaire
18,6
15,6
Supérieur
48,5
39,2
Aucun diplôme
7,5
6,6
Diplômé de la formation professionnel
45,1
37,1
Diplômé de l’enseignement supérieur
71,7
58,1
16,6
13,9
Niveau d’instruction
Diplôme obtenu
Total
Source: ONS : «activité, Emploi et chômage au 4éme trimestre 2013, No653 », p6
Les femmes actives sont surtout des femmes qui ont poursuivi leurs études. Plus leur
niveau scolaire augmente, plus les femmes sont présentes sur le marché de l’emploi. Le taux
d’activité est inférieur à 5% pour les femmes sans instruction et dépasse 71% pour celles qui
détiennent un diplôme de l’enseignement supérieur. En valeur absolue également le nombre
de femmes qui travaillent augmente avec le niveau d’instruction.et le diplôme acquis, 58%
sont diplômées de l’enseignement supérieur.

Evolution de l’emploi féminin par secteur d’activité
Le tableau ci-dessous nous montre la répartition de la population occupée en Algérie
pour l’année 2013, selon le secteur d’activité et le sexe.
Tableau 6: Répartition de la population occupée selon le secteur d'activité de l'établissement et le sexe.
Masculin
Féminin
Total
Effectif
%
Effectif
%
Effectif
%
Agriculture
1057
11,9
84
4,4
1141
10,6
Industrie
1027
11,6
380
19,9
1407
13,0
Btp
1766
19,9
25
1,3
1791
16,6
5035
56,7
1415
74,3
6449
59,8
8885
100
1904
100
10788
100
CommerceService
Total
39
CHAPITRE II :
L’ENTREPRENEURIAT FEMININ ET LE
CONTEXTE SOCIOCULTUREL
Source : ONS : « activité, Emploi et chômage au 4éme trimestre 2013, No653 », p5
La plus grande part des emplois en Algérie se situent dans le secteur tertiaire
(commerce et service), plus de six millions d’emplois, soit 59% des emplois totaux. Pour les
femmes cela est encore plus vrai puisque 74,3% des emplois féminins se situent dans ce
secteur. C’est l’industrie qui vient en second avec 19,9% des emplois féminin.
Les femmes sont presque totalement absentes dans le secteur agricole (4,4%) et plus
encore dans le BTP (1,3).

L’emploi féminin et le secteur juridique
Le tableau suivant nous montre la répartition de la population active féminine selon le
secteur juridique et la localisation pour l’année 2013.
Tableau 7: répartition de la population active féminine selon le secteur juridique et la localisation
Féminin
Urbain
Rural
Total
Effectif
%
Effectif
%
Effectif
%
Public
957
65,4
207
47,1
1164
61,2
Privé-mixte
507
34,6
233
52,9
740
38,8
Total
1464
100
440
100
1904
100
Source : ONS : « activité, Emploi et chômage au 4éme trimestre 2013, No653 », p5
En milieu urbain, la majorité des femmes occupées est employée en 2013 dans le secteur
public, soit 65,4%. En milieu rural, c’est la situation inverse qui est observée, le secteur public
n’emploie que 47,1% des femmes occupées.
Cela s’explique par :

Le désengagement de l’Etat de la sphère de production ;

La mise en place de différentes mesures d’incitations à l’investissement privé,
notamment par le biais des dispositifs d’aide à la création d’entreprises
(ANGEM, ANSEJ et CNAC) qui procurent plus d’avantages ((fiscaux,
parafiscaux….)
aux régions spécifiques (rurale en l’occurrence) et par le
partenariat national et étranger (TOUIZA solidarité par exemple);

les différents fonds et programmes agricoles mis en place par les pouvoir
publics, notamment, les programmes de proximité de développement rural
intégré (PPDRI) mis en place en faveur de la femme rurale, ainsi que le Fond
Algérien de Régulation et de Développement Agricole (FNDRA).
40
CHAPITRE II :
L’ENTREPRENEURIAT FEMININ ET LE
CONTEXTE SOCIOCULTUREL
2.1.3. Evolution de la population en chômage 64:

Evolution du chômage selon les démarches effectuées pour chercher un emploi
Le tableau suivant nous éclaire sur l’effectif et les parts relatives des chômeurs selon
les démarches effectuées pour chercher un emploi, selon le diplôme acquis et le sexe pour
l’année 2013.
Tableau 8: Effectif et parts relatives des chômeurs selon les démarches effectuées pour chercher un
emploi, classification par sexe et diplôme obtenu
Masculin
Féminin
Total
Effectif
%
Effectif
%
Effectif
%
383
50,8
222
64,3
606
55,0
Démarche auprès des entreprises
384
50,9
225
65,3
610
55,4
Par les relations personnelles
580
76,8
232
67,2
812
73,8
229
30,3
62
17,9
290
26,4
100
13,3
44
12,8
144
13,1
Inscription auprès d'un bureau de
main d'œuvre
A la recherche de moyens pour
s’installer à son compte
Autre démarche
Source : ONS : »activité, Emploi et chômage au 4éme trimestre 2013, No653 », p7
En 2013, la démarche de la recherche de moyens pour s’installer a son compte comme
alternative à la situation de chômage, ne présente que 26,4% dans l’ensemble de l’échantillon
enquêté. Elle n’est que de 17,9% chez les femmes, la majorité d’entre elles optent pour le
recours aux relations personnelles (67,2%) suivie de la démarche auprès des entreprises et de
l’ANEM, 65,3% et 64,3% respectivement.

les conditions de l’emploi recherché par les femmes
Le tableau qui suit nous montre les parts relatives des chômeurs acceptant des postes
d'emplois sous différentes conditions de travail selon le sexe (en %)
Tableau 9:les parts relatives des chômeurs acceptant des postes d'emplois sous différentes conditions de
travail selon le sexe (en %)
Masculin
Féminin
Total
Emploi inférieur à ses aptitudes professionnelles
70,8
53,1
65,3
Emploi ne correspond à son profil
70,0
49,7
63,6
Emploi mal rémunéré
60,3
52,7
57,9
Emploi éloigné du domicile
77,4
35,6
64,3
Emploi dans une autre wilaya
65,6
12,2
48,9
64
ONS : « activité, Emploi et chômage au 4éme trimestre 2013, No653 », p7
41
CHAPITRE II :
L’ENTREPRENEURIAT FEMININ ET LE
CONTEXTE SOCIOCULTUREL
Emploi pénible ou insalubre
28,0
10,5
22,5
Emploi dans n’importe quel secteur d’activité
80,4
62,6
74,8
Source : ONS : « activité, Emploi et chômage au 4éme trimestre 2013, No653 », p9
Nous constatons que pour échapper à la contrainte du chômage, les femmes sont
beaucoup plus penchées à travailler dans n’importe quel secteur d’activité (soit 62,6%) que de
s’engager dans des emplois pénibles ou insalubre (nous constatons donc qu’elles fuient le
risque et l’incertitude). Elles sont aussi peu motivées à travailler dans une wilaya ou un
endroit éloigné de leurs domiciles.
2.1.4
Les facteurs qui influencent le travail féminin en Algérie65
A. Facteurs qui tendent à favoriser le travail féminin
On peut identifier un certain nombre de facteurs qui devraient favoriser le travail des
femmes. A savoir :

De plus en plus de filles diplômées
Longtemps les inégalités entre filles et garçons dans l’accès à l’éducation et la
formation ont compromis l’accès des femmes au travail. Cette situation a beaucoup changé,
voire s’est inversée. Au niveau législatif et réglementaire, il n’existe aucune discrimination
entre filles et garçons. L’orientation par l’institution des élèves entre les différentes filières se
réalise surtout en fonction des notes obtenues.

Une législation qui bannit toute discrimination en matière de formation et de
travail
La constitution stipule l’égalité entre les citoyens sans aucune discrimination,. Elle
prévoit également que les institutions ont pour finalité d’assurer l’égalité entre citoyens et
citoyennes en supprimant les obstacles et notamment ceux qui empêchent la participation de
tous à la vie économique, tous les citoyens ont droit au travail Au plan législatif il n’existe
aucune discrimination en matière de travail entre homme et femme, si l’on excepte une
disposition interdisant à l’employeur de recourir au personnel féminin pour le travail de nuit,
mais la loi prévoit des dérogations lorsque la nature de l’activité et les spécificités du poste de
travail les justifient.
65
GRANGAUD M-F : « Secteurs porteurs à investir par les femmes en Algérie », Revue du CIDDEF n29,
septembre 2011, p 10
42
CHAPITRE III :
L’ACCOMPAGNEMENT A LA CREATION D’ENTREPRISES
La loi relative aux relations de travail66 dispose que «tout employeur est tenu d’assurer
pour un travail de valeur égale l’égalité de rémunération entre les travailleurs sans aucune
discrimination » Cette législation sur l’égalité des salaires est respectée. C’est au niveau des
carrières que se creuse l’inégalité : Homme et femme ne progressent pas de la même façon.
La loi portant code de la famille modifié permet aux conjoints de stipuler dans le contrat de
mariage ou dans un contrat authentique ultérieur, toute clause qu’ils jugent utile, notamment
en ce qui concerne la polygamie ou le travail de l’épouse. Cette disposition permet à la femme
de «protéger son droit au travail». En cas de divorce la loi portant code de la famille modifié
spécifie que «le travail de la femme ne peut constituer un motif de déchéance du droit de
garde»

Une protection sociale de la femme travailleuse large et socialisée
Les femmes travailleuses bénéficient des mêmes droits que leurs homologues
masculins, ainsi que de quelques avantages supplémentaires : Elles peuvent demander de
partir à la retraite à un âge inférieur à celui des hommes assurés sociaux; par ailleurs en cas de
maternité la femme salariée bénéficie d’un congé de 14 semaines avec un salaire maintenu à
100% couvert par le système de sécurité sociale.. Il existe cependant une forte différence du
taux d’affiliation selon le sexe de la personne qui travaille : 64% des femmes qui travaillent
sont affiliées à la sécurité sociale contre 48% des hommes. Ces chiffres sont à rapprocher des
types d’emplois occupés par les femmes (salarié régulier, secteur public).

Des facteurs démographiques moins contraignants vis-à-vis du travail
Ils ont longtemps constitué un réel obstacle au travail des femmes mais leur évolution
rapide depuis les années 90 font qu’ils ne constituent plus aujourd’hui un problème réel. Dans
les décennies qui ont suivi l’indépendance de l’Algérie, les jeunes filles algériennes se
mariaient très jeunes et avaient une nombreuse progéniture. Une telle situation exclut de facto
les femmes du monde du travail au sens économique du terme. Cette situation a changé,
Le nombre moyen d’enfants par femme s’est beaucoup réduit jusqu’au début des années
2000, mais il tend à remonter depuis.

Un rapport au travail des femmes en évolution
Le rapport au travail des femmes est en train d’évoluer. On peut considérer à juste titre
que 17,6% seulement de femmes dans la population occupée, c’est modeste. Mais il faut
savoir qu’elles n’étaient que 11% en 1980 et que ce pourcentage était tombé à 7% en 1990; il
a donc doublé en 20 ans.
66
L’article 55 et de nombreux autres articles de la loi 90-11 du 21Avril 1990 portant sur le droit au travail pour
tous.
43
CHAPITRE III :
L’ACCOMPAGNEMENT A LA CREATION D’ENTREPRISES
Les femmes qui refuseraient de travailler sont surtout des femmes âgées, mariées (elles
peuvent être influencées par leur conjoint qui est réfractaire au travail de son épouse) et peu
instruites.
Le diplôme est considéré par toutes les femmes et encore plus par les femmes au foyer
comme un atout majeur pour le travail. Alors que dans un passé récent le travail pour les
célibataires occupées constituait une étape de transition avant le mariage, 2/3 des femmes
célibataires qui travaillent ne pensent pas arrêter de travailler si elles se marient. Celles qui
pensent arrêter sont surtout celles qui travaillent dans l’informel et un peu moins celles qui
travaillent dans le privé formel. Par contre, les femmes qui travaillent dans le secteur public
comptent continuer après leur mariage.
De plus, pour les femmes qui travaillent, une amélioration de la situation financière de
la famille ne conduirait pas à une cessation de travail, ce qui montre que le travail des femmes
ne correspond pas exclusivement à des nécessités économiques. La moitié des femmes
considère que les métiers peuvent être occupés indifféremment par des hommes ou des
femmes, même si ce n’est pas vrai pour certains métiers.
Deux tiers des femmes considèrent que pour le recrutement il faut imposer l’égalité des
chances entre les sexes, le tiers d’entre elles qui trouve qu’il faut favorisé les hommes sont
surtout des femmes au foyer.
B. Les freins au travail des femmes
Malgré les évolutions favorables signalées ci-dessus, l’emploi féminin progresse
lentement. Plusieurs facteurs peuvent être avancés pour expliquer cette situation.
a. Les facteurs économiques et sociaux

La femme et la cellule familiale
Les femmes mariées considèrent en majorité que leur rôle principal dans leur vie
quotidienne est celui de mère. Or actuellement il existe peu de structures de prise en charge de
la petite enfance. Il s’agit en général de structures privées très coûteuses. Sauf dans les cas où
il existe un appui familial, une jeune mère doit donc mettre en balance ses gains
professionnels et les coûts de garde de son enfant.
Le préscolaire s’est généraliser pour les enfants de 5 ans. Toutefois il n’existe pas une garde
d’enfants durant les vacances scolaires.
En règle générale, sauf de très rares exceptions, les tâches ménagères incombent aux
femmes.
44
CHAPITRE III :

L’ACCOMPAGNEMENT A LA CREATION D’ENTREPRISES
Les restrictions à la mobilité
Socialement il n’est pas acceptable pour une femme d’habiter seule comme en témoigne
ces cas de femmes gravement agressées parce qu’elles vivaient seules. Cette situation restreint
l’accès à tout emploi éloigné du domicile familial. Ainsi, dans l’enquête de l’ONS, fin 201367,
les femmes chômeuses sont près de 90% à refuser un emploi dans une autre Wilaya, et 88% à
refuser un emploi éloigné du domicile Par ailleurs, le transport constitue un des problèmes
majeurs évoqués par les femmes.

une protection sociale très favorable aux femmes au foyer
Certaines dispositions du système de sécurité sociale, apportent une large protection à la
femme au foyer, ce qui peut présenter un facteur décourageant au travail des femmes. Ainsi :
-Les ayants droit d’un travailleur sont le conjoint, les enfants mineurs ou ceux de moins de 21
ans qui poursuivent des études et les filles au foyer non mariées quel que soit leur âge.
-La pension de réversion est versée au conjoint survivant quel que soit son âge. En sont
également bénéficiaires les filles au foyer quel que soit leur âge
b. Des stéréotypes qui perdurent

La place de la femme est au foyer
Beaucoup d’hommes considèrent que dans la mesure où ils sont tenus légalement de
subvenir à l’entretien de leur épouse, celle-ci ne doit pas travailler. Certains considèrent que la
femme ne doit pas se montrer devant des hommes étrangers à leur famille et partant ne peut
pas travailler hors de son foyer.

Il y a des métiers réservés aux hommes
Ce n’est pas seulement chez les hommes que cette idée est avancée, une majorité de
femmes considèrent que certains métiers sont réservés aux hommes. Ces stéréotypes
influencent l’orientation des filles dans les filières universitaires mais surtout de formation
professionnelle.
C. Autres facteurs de blocage
L’enquête de l’ONS sur l’emploi fait ressortir la difficulté pour les femmes à sortir de
leur domaine de compétence; ainsi elles sont plus réticentes que les hommes à accepter un
emploi qui ne correspond pas à leurs profils ou qui serait inférieur à leurs aptitudes
professionnelles. Ceci explique qu’elles ne saisissent pas les opportunités de travail. De la
même façon, c’est dans leur savoir-faire traditionnel (gâteaux, tissage…) que les femmes au
67
ONS : « activité, Emploi et chômage au 4éme trimestre 2013, No653 », p7
45
CHAPITRE III :
L’ACCOMPAGNEMENT A LA CREATION D’ENTREPRISES
foyer cherchent des sources de revenus. On voit également que les femmes tendent davantage
à s’intégrer dans des emplois sûrs et sans risques (fonction publique).
D. Le dispositif institutionnel d’appui à l’emploi.
L’Etat a mis en œuvre un important dispositif destiné à organiser le marché de
l’emploi, à lutter contre le chômage et à appuyer la création d’entreprise ou l’auto emploi.
Des organismes publics contribuent à la mise en œuvre de ce dispositif. Ce dispositif ouvert
aux hommes et aux femmes sans distinction, bénéficie aux deux, mais un peu plus aux
hommes à l’exception des microcrédits accordés par l’ANGEM et conçus surtout pour
faciliter l’activité des femmes au foyer.
a. Accès à l’emploi salarié
Concernant l’emploi salarié, l’Agence Nationale de l’Emploi (ANEM) est chargée
d’organiser et d’assurer la connaissance de la situation et de l’évolution du marché national de
l’emploi, ainsi que de participer à la mise en œuvre des programmes spécifiques d’emploi
décidés par l’Etat. Toute personne qui cherche un emploi doit être inscrite à l’ANEM.
La « carte bleue » du demandeur d’emploi est délivrée par les agences locales de l’emploi
(ALEM) : il y a 174 ALEM réparties sur tout le territoire. Pour leur part les entreprises ont
l’obligation légale de passer par l’ANEM pour n’importe quel recrutement.
Un dispositif d’aide à l’insertion professionnelle (DAIP) mis en place prévoit pour
tout68 recrutement d’une personne âgée de 18 à 35 ans, n’ayant jamais travaillée et inscrite à
l’ANEM, les avantages suivants valables pour 3 années renouvelables dans les institutions et
administrations publiques et organismes publics à gestion spécifique et pour 1’année
renouvelable dans le secteur économique:
-Dans le cadre du contrat d’insertion des diplômés (CID) une rémunération mensuelle (de
15000DA pour les diplômés de l’enseignement supérieur et de 10000DA pour les techniciens
supérieurs est versée par l’Etat ;
-Dans le cadre du contrat d’insertion professionnelle (CIP) une rémunération mensuelle de
8000DA ;
-Dans le cadre du contrat formation-insertion (CFI), une rémunération mensuelle de 12000DA
pour les chantiers et une rémunération de 4000DA pour les artisans.
Il ya aussi d’autre mesures incitatives, notamment :
68
Bilan du secteur de l’emploi dans la wilaya de Tizi Ouzou, arrété au 20/05/2013
46
CHAPITRE III :
L’ACCOMPAGNEMENT A LA CREATION D’ENTREPRISES
-Le contrat formation emploi (CFE), qui peut être financé par le dispositif à hauteur de 60% et
pendant une période maximale de six mois dans le cas où l’employeur s’engage à recruter le
bénéficière à l’issue de la formation ;
Le contrat de travail aidé (CTA), qui peut être conclu entre les entreprises d’accueil et les
jeunes placés en contrat d’insertion et qui donne lieu à une contribution de l’Etat aux salaires
des jeunes.
Pour l’année 201069, les placements dans le cadre du dispositif ont concerné 273141
personnes : CID : 99691. CIP : 85114. CFI : 88336. 121042, Soit 44,3% des personnes
placées sont des femmes
b. Appui à la création d’entreprise ou au microcrédit
Des organismes ont été mis en place par les pouvoirs publics pour apporter un appui
particulier aux personnes désireuses de créer leur entreprise ou d’améliorer leur revenu par
l’auto-emploi ou le travail à domicile. Ces dispositifs sont :
-Agence Nationale de Soutien à l’Emploi des Jeunes ANSEJ ;
-Agence Nationale de gestion du microcrédit ANGEM ;
-La caisse nationale d’assurance chômage CNAC.
(On ne s’étalera pas trop sur cet élément car il sera présenté dans le 3éme chapitre)
Autre que ces dispositifs il y a aussi
c. Agence de Développement Social ADS
L’Agence de développement social (ADS) a pour mission de gérer des programmes
d’aide sociale. Certains de ces programmes visent l’appui à l’insertion sociale des personnes
en difficulté.

Activités d’intérêt général (AIG)
Indemnité pour activités d’intérêt général (IAIG) de 3000DA par mois (majorée de
1200DA pour le chef de chantier d’AIG), avec prise en charge de l’assurance maladie pour le
bénéficiaire et ses ayants droit, destinée aux personnes défavorisées en âge de travailler et
aptes au travail, en contrepartie d’activités d’intérêt général.
Bénéficiaires : Hommes : 148 904, Femmes : 106 636. En l’an 201070
69
GRANGAUD M-F : « Secteurs porteurs à investir par les femmes en Algérie », Revue du CIDDEF no29,
septembre 2011, p 11
70
GRANGAUD M-F , 2011, Op.cit, p11
47
CHAPITRE III :

L’ACCOMPAGNEMENT A LA CREATION D’ENTREPRISES
Travaux d’utilité publique à haute intensité de main d’œuvre (TUPHIMO).
Insère des chômeurs de zones déshéritées dans des chantiers d’entretien et de
maintenance visant l’amélioration des infrastructures de base dans les zones défavorisées. Ce
programme est le seul qui ne s’adresse qu’à des personnes de sexe masculin.

Dispositif d’activités d’insertion sociale (DAIS)
Pour l’insertion sociale des jeunes chômeurs (18-40 ans) sans revenus et sans
qualification dans des travaux ou des services d’utilité publique moyennant une indemnité
mensuelle de 6 000DA avec bénéfice de la couverture sociale

Prime d’insertion des diplômés (PID)
Insertion professionnelle, avec des contrats de pré-emploi, de jeunes primodemandeurs d’emploi, âgés de 19 à 35 ans, diplômés de l’enseignement supérieur ou
d’instituts nationaux de formation (TS). Le montant de la prime est de 10 000DA par mois
pour les universitaires et 8000 DA par mois pour les TS.
En 201071, 14388 jeunes ont été placés dont 9472 femmes. Parmi ces femmes 7050
étaient universitaires et 2422 techniciens supérieurs.
d. Projet d’appui au développement socio-économique local dans le Nord-est
algérien
Ce projet a permis entre autres le financement de microprojets d’activités productives
(PAP).
En 201072, 1230 projets ont été financés, permettant de créer 2066 emplois, dont 941
portés par des femmes. Ces projets portent sur l’élevage, les services, la couture et le petit
commerce.
2.2. Le profil de la femme entrepreneure en Algérie
L’absence
d’étude
sur
l’entrepreneuriat
féminin
en
questionnement sur la réalité de ce phénomène. Anne Gillet (2003)
Algérie,
73
implique
un
propose une première
classification du profil socioprofessionnel de la femme chef d’entreprise algérienne, à savoir :
A. Femme issue d’une construction « Familiale » :
Ce sont des femmes qui ont suivi peut d’études et qui ont travaillé dès leur jeune âge, elles
ont un parcours « atypique ». D’autres ont créé leurs entreprises à un âge jeune, avec l’aide
71
GRANGAUD.M.F, 2011, Op.cit, p14
Idem
73
GILLET A : « L’entrepreneuriat des femmes en Algérie : dynamiques économiques et sociales, motivation et
trajectoires socioprofessionnelle», CNAM-GRIOT, Paris, 2003, p7
72
48
CHAPITRE III :
L’ACCOMPAGNEMENT A LA CREATION D’ENTREPRISES
de la famille et avec un capital élevé de départ. Ici Anne Gillet donne deux exemples
différents de femmes qui sont issues d’une construction culturelle familiale qui soutient la
femme créatrice d’entreprise.
B. Femme héritière d’entreprise « Héritage entrepreneurial d’entreprise » :
Il s’agit de femmes d’un certain âge, qui héritent de leurs maris et qui reprennent avec
succès et compétence la direction de l’entreprise. Elles n’ont généralement pas suivi d’études.
D’autres qui sont jeunes héritières de leur père et qui ont fait des études universitaires
poussées arrivent à développer des pratiques de travail nouvelles. Pour Anne Gillet l’héritage
constitue un moyen pour ces femmes d’être repreneuses d’entreprises.
C. Jeune Femme créatrice d’entreprise soutenue d’un réseau familial « Tradition
familiale entrepreneuriale » :
Ce sont des jeunes femmes qui se lancent dans la création d’entreprises dont le niveau
d’études se situe au baccalauréat. L’aide leur vient de la part du père et/ou du mari (qui ont
déjà une entreprise). Ces jeunes femmes créeront Leurs entreprises à partir des ressources
financières personnelles et familiales comme étant une tradition familiale entrepreneuriale.
D. Femme issue du milieu universitaire « Un aboutissement logique des études » :
Certaines professions (exemple des professions libérales) sont un aboutissement
logique de fin de parcours universitaire. Elles impliquent la création d’entreprises avec
quelques salariées (cabinet d’étude ou juridique). Les jeunes femmes qui créent ces activités
recourent à des économies personnelles ou à l’aide de la famille.
E. Femme innovatrice « des idées nouvelles en rupture avec les parcours
professionnels antérieurs » :
Ces femmes chefs d’entreprises développent des idées de produits ou de services
nouveaux, qui accompagnent et facilitent les évolutions des femmes en Algérie. Anne Gillet,
cite l’exemple de celles qui ont développé l’idée originale de rendre service aux femmes qui
travaillent et n’ont plus le temps de préparer tous les repas selon un mode traditionnel, elles
proposent ces produits avec une grande qualité.
F. Femmes
issue
du
milieu
professionnel
«
la
continuité
d’expériences
professionnelles dans un métier » :
Ce sont les femmes qui ont eu un parcours professionnel comme « ouvrières » dans
une entreprise, et qui décident de créer dans le même domaine professionnel (exemple habits
traditionnels) ou celles qui ont eu un parcours d’études poussées (en économie et gestion) puis
occupent un poste de cadre dans une administration commerciale. Anne Gillet précise que le
49
CHAPITRE III :
L’ACCOMPAGNEMENT A LA CREATION D’ENTREPRISES
choix de la création est le fruit de l’exercice d’un métier, d’une conviction sociale et des
opportunités locales (ateliers de tricot artisanal).
2.3. Les difficultés rencontrées par les femmes entrepreneures en Algérie :
Certains chercheurs en sociologie, arrivent à identifier un certain nombre d’obstacles
qui limitent l’accès des femmes aux initiatives de création d’entreprises. Ces obstacles sont
regroupés comme suit :

L’existence d’obstacles socio-culturels.

Les difficultés d’accès aux crédits ;

Le manque d’information ;

Les insuffisances en matière de formation ;

Le manque de culture entrepreneuriale :

L’isolement des femmes dans les petites entreprises constitue un handicap
lourd ;

L’inexistence de centres de conseil et d’accompagnement des femmes. Les difficultés auxquelles les femmes entrepreneures algériennes sont confrontées sont74 :

Conciliation vie familiale et vie professionnelle : la majorité des femmes entrepreneures
déclarent travailler dur, elles sont amenées à concilier entre l’entretien de leur ménage
(les tâches domestiques, les enfants…) et leur travail au sein de l’entreprise.

Environnement à risque : Les femmes entrepreneures considèrent que l’environnement
dont. Elles exercent leurs activités
est un environnement hostile (vol, kidnapping,
harcèlement).

Les problèmes d’accès au financement 75: par peur du risque ou par leur manque
d’expérience dans le domaine des finances et de gestion, les femmes entrepreneures
algériennes sont relativement réticentes envers le financement externe. Elles sont amenées
alors, à investir de faibles montants au démarrage et à avoir principalement recours à
l’épargne personnelle, ou à des prêts informels auprès de leur entourage, plutôt qu’à des
prêts bancaires ;

Difficultés liées à leur statut de femmes chefs d’entreprises : les femmes
entrepreneures algériennes trouvent du mal à conclure certaines affaires, du fait des
74
BENGHABRIT-REMAOUN N et RAHOU Y : « Atouts et difficultés de l’entrepreneuriat féminin : analyse
d’enquête », Colloque sur l’Emergence des femmes dans le monde de l’entrepreneuriat en Algérie : Opportunités
contraintes et perspectives, Alger, Mars 2008, P18
75
TAYA Y : « L’émergence des femmes dans le monde de l’entrepreneuriat en Algérie : Opportunités,
contraintes et perspectives », Mars 2008, P22
50
CHAPITRE III :
L’ACCOMPAGNEMENT A LA CREATION D’ENTREPRISES
difficultés de sortir le soir pour les diners d’affaires, Rencontrer des responsables, Visiter
des salons et des foires à l’étranger ;
Difficultés liées aux stéréotypes et mentalités sociales : notamment pour les femmes qui
investissent des créneaux à connotation masculine (exemple du BTP, là où les femmes
entrepreneures trouvent des difficultés à se faire obéir par leurs ouvriers du sexe opposé).
Section 03 : le contexte et les facteurs socioculturels de l’entrepreneuriat féminin dans la
wilaya de Tizi Ouzou
Cette section est conçue pour : Premièrement, montrer la place et le rôle de la femme
dans la société kabyle (dans la wilaya de Tizi Ouzou), puis décliner sur sa présence dans le
secteur de l’éducation et de la formation professionnelle. Deuxièmement, présenter les
facteurs socioculturels de l’entrepreneuriat féminin dans la wilaya de Tizi Ouzou.
3.1.Le contexte socioculturel de la femme dans la wilaya de Tizi Ouzou en amont de
l’entrepreneuriat
3.1.1. Eléments d’histoire
A. Le phénomène de l’exhérédation de la femme76
La décision qui a été longtemps considérée assez improprement comme l’exhérédation
de la femme, n’est en réalité qu’un réaménagement de l’héritage, qui a fait mouvoir les
centres de pouvoir traditionnels des confédérations de tribus. En effet, aux deux sources du
droit coutumier kabyle, llâda et taârfit , était venue se greffer dans certains cas, tacerît, ou
ccraâ n sidi Xlil, tiré du précis ( EL-Moukhtasser ) du jurisconsulte Sidi Khelil. Cette nouvelle
source avait introduit une modification touchant à l’héritage des femmes, appliquée selon la
loi musulmane, qui octroyait à celles-ci une quote-part dans le partage des terres. Cependant,
à partir des mariages conclus entre les souverains de Koukou et les turcs, aggravés notamment
par les convoitises de Mohamed Eddebah, qui consolida son pouvoir de caïd du Sébaou en
épousant la fille de Si Amar Ouboukhtouch, le droit d’héritage des terres accordé aux femmes
a été considéré comme une forme de menace pour la cohésion structurelle Kabyle.
Le système successoral étant basé sur la protection du sol, il fallait dès lors expurger le
droit coutumier de cette menace de déstructuration, en évitant le transfert de propriété des
terres qu’induisait la loi musulmane par le truchement du mariage. Ce qui fut fait par les AïtIrathen qui votèrent, en 1740, une délibération qui reconnut à la femme des droits d’héritage à
l’exception de celui des terres. Cette délibération sera reconduire progressivement par leurs
76
ADLI Y : « Les efforts de préservation de la pensée KABYLE aux XVIIIe et XIXe siècles », tome 1, Ed
l’Odyssée, 2010, pp194-196
51
CHAPITRE III :
L’ACCOMPAGNEMENT A LA CREATION D’ENTREPRISES
voisins, notamment les Ibetrounen et les Aït-Fraoucène, dès 1748. Plus tard, en 1767, des
confédérations de la Kabylie maritime, en particulier dans la région d’Azzefoun, adopteront la
même attitude.
Dans le droit coutumier Kabyle, la femme a un droit de jouissance d’usage ou
d’habitation sur les biens patrimoniaux et le droit d’aliments vis-à-vis de ses frères, héritiers
des terres. Elle jouit également du droit d’usufruit dans les cas de rupture des liens du
mariage.
Dans ces cas précis, la même attitude a été adoptée, à la suite d’un retour inattendu au
pays de captifs espagnols. En 1767, en effet, les captifs algériens, dont de nombreux kabyles
du littoral, furent libérés en Espagne puis autorisés à entrer chez eux. Jusque-là, l’Espagne ne
rendait pas ses captifs ; et ceux-ci étant considérés comme étant décédés au bout d’un certain
délai fixé par le djemaâ concernée, leurs femmes avaient le droit de se remarier et de prendre
jouissance des biens de leurs « Défunts », y compris des terres.
Toutes ces délibérations sauvées de l’oubli procèdent en définitive d’un processus de
révision qui prouve la vitalité de ce droit et ses capacités de changement et d’adaptation. Ces
capacités sont prouvées par ailleurs par une délibération de la djemaâ du village Aït-Lahcène,
dans les Aït-Yanni, datant de 1818 et faisant suite à un passage de la peste. Cette délibération
débute ainsi : « Quand la peste ce déclara à Aït-Lahcène, les habitants de ce village se
réunirent, dans un but d’intérêt général au lieu dit Djeddi Nabeth. Il fut convenu à l’unanimité
et arrêté ce qui suit : quand un homme meurt sans postérité mâle, mais laisse soit des filles,
soit des sœurs, une mère ou une veuve, à condition que celle-ci reste au domicile conjugal, le
tiers de la succession du défunt leur est attribué… » Plus loin, la délibération poursuit
clairement en indiquant que : « … les femmes administrerons les biens qui leur proviendront
par l’une des deux voies sus énoncées comme bon leur semblera. Elles en disposeront de
toutes les manières telles que la vente, etc…, et ce, sans contestation ou empêchement de qui
que ce soit. Toutefois, si une femme se trouve mariée en dehors du village, celle-ci ne pourra
rien emporter de la succession au domicile de son mari. Elle pourra seulement confier
l’administration de sa part à qui elle voudra, à condition qu’elle-même soit majeure et que la
personne choisie soit apte à la gérance. Si l’une des deux conditions (majorité et aptitude) fait
défaut, l’administration des biens revient à la communauté ».
Nous remarquons que les délibérations dont on a fait cas, sont localisées du côté
occidental de la Kabylie. Quand au côté oriental, à défaut de traces de délibérations du genre,
la tradition orale semble nous renseigner autrement sur la question à travers une diction en
52
CHAPITRE III :
L’ACCOMPAGNEMENT A LA CREATION D’ENTREPRISES
usage de nos jours encore, notamment chez les Aït-Slimane (à Kendira, en particulier) et dans
la région d’Amizour.
En effet, en disant d’une personne qu’ « elle tient de Sidi Khelil » - Yebwad deg Sidi
Xlil-, on signifie qu’elle parle à tort et à travers ; plus, qu’elle est même grossière. Partant du
fait qu’en Kabylie l’évocation du nom de Sidi Khelil renvoie inévitablement au jurisconsulte,
L’on relèvera également que la manière avec laquelle le Moukhtasser de Sidi Khelil
est tourné en dérision est propre à la région Kabyle, à chaque fois qu’il s’agit de se prémunir
contre une « intrusion juridique ».
B. Le rôle de la femme dans la société :
Avant toute tâche, la femme Kabyle était appelée à l’accomplissement de son
principale et plus indispensable fonction : mettre au monde le plus d’hommes possible.
Puisque de cette femmes génitrice dépend le plus précieux apanage de la virilité tant familiale
que social : la paternité de nombreux fils : « celui qui a une bonne descendance (mâle et
nombreuse) pourra prospérer »77. C’est ainsi que la prospérité de la famille dépend de la seule
fécondité féminine.
Au départ, cette femme (la femme de tizi ouzou en l’occurrence), ne pouvait guère
quitter la sécurité de l’environnement habité, tout en étant libre de ses déplacements dans
l’espace villageois et alentour voulu, inaccessible aux étrangers. Il lui revenait en premier
lieu - dans la maison- l’entretien de la vie domestique de la famille, ainsi que les soins et
l’éducation des enfants, - au dehors proche : l’approvisionnement en eau du foyer familial, le
jardinage potager ou les cueillettes dans le maquis (bois et baies). Mais encore, tout comme
l’homme, cependant toujours à domicile- elle était aussi artisane:- experte tisseuse de tentures,
tapis, couvertures et vêtements de laine, comme le fameux abernus « burnous » masculin, et
encore- potière des contenants domestiques- : de réserve ou de cuisson : pots, cruches, plats…
elle assurait aussi les conserves vivrières par broyage, séchage ensilage. Par la suite, elle s’est
vue colporteuse de ses produits manufacturés (bijoux, produits potiers ….etc.) à travers les
alentours de son village, puis (à partir des années 1967 à Ain El Hammam et bien avant à Tizi
Rached) vendeuse sur un marché hebdomadaire de ces même produits artisanaux et même des
denrées alimentaires et des animaux (poules, lapins….Etc.) et en fin salariée (à partir des
années 90 et 91, après la parution de l’article 55 de la constitution et d’autres articles de la loi
77
DUJARDIN C-L : « La Kabylie du Djurdjura : du bastion montagnard à la diaspora », Ed Achab, Tizi Ouzou,
2014, pp102
53
CHAPIITRE III :
L’AC
CCOMPAG
GNEMENT
T A LA CR
REATION D
D’ENTREP
PRISES
90-11 du
d 21 Avril 1990 portaant sur le drroit au travaail pour touss) et ce suitte à sa scolaarisation
qui débuutée au cours des annéees 1940 en Kabylie.
D
D’ici
on coonstate que la femme kabyle, avaant même d’être
d
entreepreneure, jouait un
double rôle
r économ
mique et soccial très impportant pourr sa famille,, son villagge et par con
nséquent
sa wilayya.
3.1.2.
La présen
nce des fem
mmes de Tizi
T Ouzou
u dans les secteurs
s
dee l’éducatio
on et la
f
formation
professionn
nelle
L wilaya de
La
d Tizi Ouzzou abrite une
u populatiion fémininne globale eestimée à 49
9,89%
78
(la popuulation résiddente féminnine est de 574917 surr un total dee 1152259). Elle se caractérise
par un taux
t
élevé estimé à 111,5% dans la
l tranche d’âge
d
(20-244 ans). La ppopulation féminine
f
de la wiilaya de Tizzi Ouzou estt donc très jeune.
j
A. L’éducation :
L tableau suivant noous montre le taux dee scolarisatiion et le taaux de réusssite par
Le
niveau de
d scolarisaation des fillles dans la wilaya
w
de Tizi
T Ouzou
Tableau 10: Accès des filles à l'édu
ucation dans la WTO
Cycle
Scolarisation (en%)
Réu
ussites (en %
%)
Prim
maire
47,,74
75,57
Moyen
488,9
69
Secoondaire
59,,17
72,05
Source :A
Annuaire des statistiques
s
dee la WTO, 20112
L figure suivante
La
s
nouus montre la
l présence des filles dans le seccteur de l’éd
ducation
dans la wilaya de Tizi
T Ouzou.
Figure 3: Accès des fiilles à l'éducaation dans la WTO
W
Accés dess filles à l'ééducation dans
d
la WT
TO
75,57
69
8
80
6
60
47,7
74
48,9
72,05
7
59,17
Sccolarisation
4
40
Rééussité
2
20
0
Prim
maire
Moyen
Scondaire
Source : Annuaire dess statistiques de la WTO, 2012
78
Réparttition de la poopulation résiidente par com
mmune et parr sexe dans laa wilaya de T
T-O pour l’an
nnée 2012
« Annuaiire des statistiqque de la wilaaya de Tizi ozoou 2012 »
54
CHAPITRE III :
L’ACCOMPAGNEMENT A LA CREATION D’ENTREPRISES
a. Scolarisation
La scolarisation des filles dans la wilaya de Tizi Ouzou représente 47, 74% au cycle
primaire de l’enseignement fondamental, 48,90% au cycle moyen et 59,17% à l’enseignement
secondaire.
b. Réussite
Les taux moyens de passage des filles par niveau d’enseignement est de 75,57% au
premier cycle de l’enseignement fondamental, 69% au niveau moyen et 72,05% au
secondaire. Le taux de réussite des jeunes filles au BEM est estimé à 60% et le taux de leur
réussite au baccalauréat a atteint 61%.
B. La formation professionnelle
Le tableau ci-dessous nous renseigne sur la présence féminine dans le secteur de la
formation professionnelle dans la wilaya de Tizi Ouzou.
Tableau 11: Accès des femmes de la WTO à la formation professionnelle
Effectif (en %)
Diplômés (en %)
Formation résidentielle
52,18
44,29
Apprentissage
63,02
56,52
par correspondance
47,3
59,75
cours du soir
45,16
70,17
Source : Annuaire statistique de la WTO, 2012
a. Effectif
Le taux de féminité est estimé à 52,18% Formation résidentielle, 63,02%
Apprentissage, 47,30% à distance et 45,16% pour la formation en cours du soir.
b. Diplômés
Le taux de féminité est estimé à 44,29% Formation résidentielle, 56,52%
Apprentissage, 59,75% à distance et 70,17% pour la formation en cours du soir.
La figure qui suit nous montre la présence des femmes dans le secteur de la formation
professionnelle dans la wilaya de Tizi Ouzou.
55
CHAPIITRE III :
L’AC
CCOMPAG
GNEMENT
T A LA CR
REATION D
D’ENTREP
PRISES
Figure 4: Accès des feemmes de la WTO
W
à la forrmation proffessionnelle
Acccés des fem
mmes de laa WTO à la
a formation
n
professioonnelle
80
0
70
0 52,18
60
0
50
0
40
0
30
0
20
0
10
0
0
63,02 56
6,52
47,3
4,29
44
59,7
75
70,17
45,16
Effectif (en %
%)
Diplômés (en %)
d données de
d l’annuaire statistique
s
de la WTO, 20122
Source : Exploitation des
L puissannte présencee fémininee dans les deux secteeurs de l’ééducation et
La
e de la
formatioon professioonnelle peutt s’expliqueer par :
-
le dévelloppement du
d ministère de la solid
darité nationale de diffférents prog
grammes
dans le but d’assurrer l’accès à l’éducatio
on et à la formation
fo
prrofessionneelle et de
renforceer la particippation de laa femme et son
s insertion professionnnelle ;
-
L’existtence des éttablissementts d’enseign
nements danns chaque ccommune ett chaque
daïra ;
-
l’existennce de centrres de form
mation dans chaque daïrra, ainsi quu’une diverssification
des form
mations, quui répondennt aux atteentes des femmes
fe
(cooiffure, cou
uture, art
culinaire …etc).
3.2. les facteurs soocioculturells de l’entrrepreneuria
at féminin dans
d
la wilaaya de Tizii Ouzou
L’eentrepreneurriat fémininn dans la wiilaya de Tizzi Ouzou, dépend
d
d’unn certain no
ombre de
facteurss socioculturels de la soociété kabylle à savoir :
3.2.1. Milieu
M
fam
milial
C’esst le milieu direct de l’entrepreneuure femme, il comprendd deux étapes, à savoir :

E
Etape1
: oùù la femme entrepreneuure est célib
bataire, le milieu
m
directt c’est donc celui de
s parents,, ses frères et
ses
e ses sœurss….etc;

E
Etape2
: laa femme à deux
d
milieuxx directs, le premier estt celui de saa famille bio
ologique
e le secondd est celui de
et
d sa famillee conjugale,, c’est-à-dirre son mari. Pour cette étape, la
56
CHAPITRE III :
L’ACCOMPAGNEMENT A LA CREATION D’ENTREPRISES
situation matrimoniale de la femme entrepreneure peut être, mariée, divorcée ou
veuve.
Ce milieu intervient différemment sur chacune de ces deux étapes. En effet, la femme
célibataire lorsqu’elle décide d’entreprendre, elle n’est incitée ou non, que par sa famille
biologique (parents, frères et sœurs,….).Tandis que, étant mariée (veuve ou divorcée) elle
peut être influencée, à la fois, par sa famille biologique et sa famille conjugale (elle peut être
incitée à entreprendre par ses parents alors que son mari le lui refuse et inversement, comme
elle peut aussi être incitée par les deux ou réprimée par les deux).
Cette incitation peut aussi être liée à l’existence d’entrepreneurs dans le milieu de la
femme, qu’elle soit célibataire ou mariée (veuve ou divorcée).
3.2.2. Facteurs historiques et régionaux
Pour ce qui est des traditions, la femme kabyle (de Tizi Ouzou) n’est en aucun cas
discriminée, elle est depuis longtemps appelée à travailler tout comme son homologue
masculin pour pouvoir surmonter les épreuves de la vie et répondre aux besoins de sa famille.
En effet, la colonisation et la participation de la femme à la révolte, ont stimulé
l’éducation de la femme de génération en génération, la femme kabyle a acquis une qualité
entrepreneuriale « le défi de prendre des risques ».
3.2.3. L’Education
C’est l’apport de l’enseignement dans la formation de la femme entrepreneure. A nos
jours il n’existe pas d’enseignement de l’entrepreneuriat dans la wilaya de Tizi Ouzou, que ce
soit spécialisé aux femmes ou encore généralisé pour tous.
3.2.4. Egalité et promotion de la femme dans le milieu du travail :
La discrimination de la femme dans son milieu de travail (administration, entreprise,
institution…) a conduit la femme dans la wilaya de Tizi Ouzou à chercher un moyen
d’indépendance et d’autonomie pour se procurer un moyen de richesse ou de se réaliser en
tant que femme chef d’entreprise.
3.2.5. Mode de financement :
Le mode de financement et les moyens de financement posent un grand problème aux
femmes entrepreneures en général et à celles de Tizi Ouzou en particulier. En effet, la peur du
risque bancaire et leur manque d’expérience dans le domaine des finances les poussent à
recourir, soit, au financement personnel (autofinancement, prêt des parents ou du conjoint), ce
57
CHAPITRE III :
L’ACCOMPAGNEMENT A LA CREATION D’ENTREPRISES
qui fait que la majorité des femmes activent dans l’informel. Soit, le recours au dispositif
ANGEM, notamment, au financement PNR pour l’achat de la matière première avec de
petites sommes, ce qui se répercute par la suite sur la taille et le secteur des projets crées par
les femmes dans la wilaya de Tizi Ouzou (ils sont généralement de petits projets artisanaux).
3.2.6. Mouvement associatif
Les associations pour la promotion de la femme entrepreneure sont des associations qui
offrent l’accompagnement à ces femmes en termes de soutien financier (Micro-crédit),
d’information et de formation.
En effet, dans la wilaya de Tizi Ouzou il existe des associations qui prennent en charge la
promotion de la femme (association sociale pour la promotion et l’orientation de la femme de
la wilaya de Tizi Ouzou, association « THAGHRASTH » pour l’épanouissement et la
promotion de la femme de Beni-Douala, Association féminine « THALA MELLOULEN » du
village Tirourda dans la commune d’Iferhounen, association sociale « femme active » de la
wilaya de Tizi Ouzou, association sociale pour la promotion et le développement de la femme
kabyle « OUM EL BANAT » et en fin l’association sociale « THADUKLI N’TLAWIN » du
village Sahel dans la commune de Bouzeguene ». on constate que la plupart d’entre elles sont
des associations rurales, qui visent la promotion de la femme rurale.
Toute fois, la seule association qui prend en charge l’accompagnement des femmes
entrepreneures est la SEVE (Savoir Et Vouloir Entreprendre). Fondée en 1993, cette
association s’appuie sur trois objectifs essentiels : la formation, l’information et l’incitation à
la création d’entreprises féminines. Quant à sa mission principale, elle veille à promouvoir
longuement des femmes dans le développement économique et social nationale.
SEVE soutient et accompagne des projets de création d’entreprises de femmes sur le
territoire national, notamment, dans la wilaya de Tizi Ouzou. Cette association a organisé en
2009 avec l’association Espace pour la promotion des investissements (EPI), la CNAC, la
Chambre de commerce du Djurdjura et la direction de la PME une rencontre d'information et
de vulgarisation des nouvelles mesures incitatives prises dans le cadre du dispositif CNAC,
ainsi qu’une présentation des principaux objectif de cette associions (SEVE).79
79
http://www.djazairess.com/fr/liberte/138229
58
CHAPITRE III :
L’ACCOMPAGNEMENT A LA CREATION D’ENTREPRISES
Conclusion :
Dans ce chapitre, nous avons étudié l’aspect socioculturel de l’entrepreneuriat féminin en
Algérie et dans la wilaya de Tizi Ouzou en particulier. Comme nous l’avons déjà souligné, le
contexte socioculturel constitue un élément fondamental dans l’étude de l’entrepreneuriat de
manière générale et de l’entrepreneuriat féminin en particulier.
On a vu que les facteurs socioculturels peuvent favoriser ou freiner le processus
entrepreneurial des femmes (le milieu familial, l’éducation et la discrimination au travail par
exemple peuvent stimuler l’esprit d’entreprendre ou encore l’intention entrepreneuriale des
femmes, à l’inverses. Du phénomène de l’exhérédation des femmes, des modes de
financement, des stéréotypes relatifs au travail ou encore à la gestion d’un projet par une
femme).
Toute fois, ses facteurs à eux seuls ne suffisent pas pour porter un net jugement sur la réalité
de l’entrepreneuriat féminin.
L’accompagnement accordé aux femmes entrepreneures, de part sa qualité peut générer ou
pas une évolution dans le processus entrepreneurial féminin, et c’est ce qu’on va essayer de
démontrer.
59
CHAPITRE III :
CHAPITRE
L’ACCOMPAGNEMENT A LA CREATION D’ENTREPRISES
III :
L’ACCOMPAGNEMENT
A
LA
CREATION
D’ENTREPRISES
Introduction :
Il est reconnu que les entreprises qui ont bénéficié d’un appui pendant le processus de
leur création sont plus pérennes que les autres entreprises et que de plus en plus, cet appui a
un effet positif sur le développement et la rentabilité de ces entreprises, de ce fait le nombre
de structures d’accompagnement à la création d’entreprise a considérablement augmenté, au
gré de l’intervention plus au moins appuyée des pouvoirs publics.
Dans un contexte de libéralisation et de transition de l’Algérie vers l’économie de
marché et la croissance du chômage, les pouvoirs publics se trouvent poussés à intervenir en
faveur de la création d’entreprise et dans l’accompagnement de différentes catégories de
porteurs de projets et de création d’entreprises.
Section 01: l’accompagnement en situation entrepreneuriale :
Au-delà des étapes de création, l’accompagnement permet de mieux appréhender la
multiplicité des facteurs qui interviennent dans le processus d’élaboration et de mise en œuvre
des projets de création ou de développement, si es structures d’accompagnement locales
mettent à disposition ressources, outils, réseaux,……etc, on peut supposer qu’elles influent
également sur la représentation qui va construire l’entrepreneur à la fois de son
environnement, et de son projet, ainsi que la façon dont il va surveiller cet environnement et
par conséquent à anticiper les changements et à innover.
1.1. Élément théorique sur la notion d’accompagnement :
1.1.1. Définition de l’accompagnement
L’accompagnement est un processus qui consiste à « faire passer » une personne d’un
état à un autre, à l’influencer pour qu’elle prenne des décisions. Or, l’accompagnement vise à
rendre le (s) créateur (s) (une personne ou bien un groupe de personnes) autonome, il vise à
l’accompagner à faire cheminer l’idée qu’il porte en amont, en vue de son aboutissement à un
projet de création viable.
L’accompagnement du créateur peut également s’envisager à partir du concept de
« réseau de soutien ».
En reprenant la définition de Cuzin et Fayolle (2004)80, « l’accompagnement se
présente comme une pratique d’aide à la création d’entreprise, fondée sur une relation qui
80
CUZIN et FAYOLLE A : « La mutation de l’accompagnement à la création d’entreprises : regard croisé d’une
déclinaison locale de la politique nationale », AIREPME, Congrès de Montpellier, Octobre 2004
60
CHAPITRE III :
L’ACCOMPAGNEMENT A LA CREATION D’ENTREPRISES
s’établit dans la durée et n’est pas ponctuelle, entre un entrepreneur et un individu externe au
projet de création. A travers cette relation, l’entrepreneur va réaliser des apprentissages
multiples et pouvoir accéder à des ressources ou développer des compétences utiles à la
concrétisation de son projet ». De cette définition, on pourra dire que l’accompagnement à la
création d’entreprise à plusieurs dimensions : la durée, l’existence d’une ou des relations (en
effet l’accompagnement nécessite une succession de contrats ainsi qu’une relation de
confiance) donc un lien se noue entre l’accompagnateur et
l’accompagné en vue de
concrétiser son projet.
Pour parvenir à l’objectif souhaité (aider les porteur de projet à concrétiser leur (s)
idée(s), la démarche d’accompagnement à la création d’entreprise recouvre trois phases, à
savoir : l’accueil, l’accompagnement et le suivi post-création.
1.1.2. La fonction technique et le rôle social de l’accompagnement :
Il est communément admis que l’accompagnement des créateurs d’entreprises est
généralement entendu conne un processus d’aide au porteur de projet comprenant trois
étapes : l’accueil, l’accompagnement, le suivi post-création. Idéalement, il vise à aider une
personne ayant une idée de création d’activité afin qu’elle puisse : concrétiser son projet et
devenir un chef d’entreprise autonome dans l’hypothèse ou son projet de création s’avère
viable, et, dans le cas contraire, mettre en évidence des qualités personnelles ou
professionnelles sur lesquelles cette personne pourra « rebondir » si non projet s’avère
irréalisable81.
A. L’accueil82 :
C’est un temps d’information, de sensibilisation et d’orientation ou de réorientation des
porteurs d’idée. Il marque le début du traitement de l’idée et laisse une grande place à
l’expression du porteur, ce dernier se présentant et exposant son projet (histoire de l’idée,
raisons de ce choix…), puis détaillant plus ou moins la formalisation écrite du projet et les
informations déjà réunies. A partir de ces données, le chargé de mission peut aider à la
définition du produit et/ou du service et, surtout, conseiller le porteur sur d’autres éléments
d’information à collecter, puis détecter des besoins de formation technique ou à la gestion.
Enfin, en proposant une démarche d’accompagnement au porteur, le chargé de mission est
amené à donner des informations détaillées sur la méthodologie de la création d’entreprise, les
81
BOUGHANEM F : « l’entrepreneuriat féminin et son accompagnement : cas de l’accompagnement par
l’ANSEJ des femmes entrepreneures de la wilaya de Tizi-Ouzou », 2008, p94
82
Idem
61
CHAPITRE III :
L’ACCOMPAGNEMENT A LA CREATION D’ENTREPRISES
dispositifs d’aide et de soutien existants et, éventuellement, orientent le porteur vers des
organismes complémentaires. Enfin, il réalise un pré-diagnostic du projet.
B. L’accompagnement proprement dit83 :
C’est généralement constitué de deux parties interdépendantes : l’accompagnement au
montage du projet et un accompagnement financier. Suivant la personnalité et les besoins du
porteur, l’accompagnement au montage inclut des phases d’aide au mûrissement du projet,
des temps de formation technique ou à la gestion, et la réalisation de l’étude de faisabilité
jusqu’à la concrétisation éventuelle du projet.
L’accompagnement financier permet d’effectuer un accompagnement bancaire du porteur
de projet (mise en relation bancaire ; finalisation de l’appropriation des termes de la
négociation bancaire par le porteur) et de finaliser l’appropriation du chiffrage du projet par le
porteur, voire du chargé d’accompagnement servant de pré-décision financière pour certains
organismes dans leur décision d’attribution de subventions au porteur.
C. Le suivi post-création :
Comprend toutes les formes d’appui au chef d’entreprise visant à l’aider à mettre en place
des outils de gestion adaptés, lui apporter des conseils pour la prise de décision, l’aider à
définir et à réaliser sa stratégie commerciale, insérer son entreprise au mieux dans
l’environnement.
Letowski (2001)84 a conclu que l’accompagnement réunit les composantes suivantes : la
durée, la fréquence des problèmes qui se posent à l’entreprise, l’adaptation à la culture et à la
personnalité du créateur.
1.1.3. Soutien et accompagnement des entrepreneurs
A. Mission des dispositifs d’accompagnement85 :
Généralement l’accompagnement se conçoit comme un outil de transfert de
compétences relativement technique, savoir et savoir faire, en ligne avec la gestion de
l’activité en elle-même (comptabilité, la gestion de trésorerie et le marketing) : mais il offre
également à l’entrepreneur un soutien psychologique notamment dans les moments difficiles,
destiné à favoriser le développement de savoir être entrepreneuriaux et inciter davantage les
entrepreneurs à la création de leur propre emploi.
83
BOUGHANEM F (2008), Op.cit,p95
LOTWSKI A : « L’accompagnement des créateurs d’entreprise en France : définition, pratiques et résultats’,
Agence Pour la Création d’Entreprise, Note d’analyse NA172, 2001
85
FIRLAS M : « Impact des politiques d’aide à l’entrepreneuriat sur l’émergence d’esprit d’entreprise chez les
jeunes : cas ANSEJ de Tizi Ouzou », juin 2012, p 88
84
62
CHAPITRE III :
L’ACCOMPAGNEMENT A LA CREATION D’ENTREPRISES
En croisant la littérature sur l’accompagnement entrepreneurial et celle plus ancienne
sur les relations d’aide (l’orientation scolaire, la supervision…), il ressort qu’une partie de la
performance de l’entrepreneur pourrait être expliquée par trois facteurs :

Les qualités personnelles de l’accompagnateur, notamment ses qualités
d’écoute et l’empathie ;

La ressemblance : les similitudes de culture et de personnalité qui faciliteraient
les communications et les ententes ;

Les différences, qui dans le cadre des rôles différenciés, amèneraient des
formes de complémentarité.
Mais le contexte actuel (crise économique, chômage…) amène de plus en plus les
individus à créer leur entreprise plus par nécessité économique. L’accompagnement prend
alors tout son sens pour ces personnes « novices » et devient en plus d’un outil de transfert de
compétences, un soutien psychologique.
D’un point de vue général l’accompagnement est la réunion de trois éléments :

La connaissance pour savoir piloter l’entreprise ;

Un guide pour savoir quels efforts sont prioritaires ;

Une façon pour l’accompagné de s’auto-évaluer quant à ses efforts de
compatibilité.
La littérature montre que la réunion de ces trois éléments permet à l’accompagnateur
de transférer des compétences techniques (savoirs et savoir faire) à l’entrepreneur. A ce titre,
l’accompagnement entrepreneurial est souvent analysé à travers des programmes politiques
où l’on cherche à mesurer leur efficacité, ce n’est que récemment que les chercheurs se sont
intéressés aux acteurs. Il permet également d’apporter un soutien psychologique, notamment
des les moments difficiles et les périodes de doute86. Ce soutien psychologique est destiné à
favoriser le développement de savoir être entrepreneuriaux et émerger une culture
entrepreneuriale.
B. le tryptique de la relation d’accompagnement :
Nous proposons de caractériser, l’accompagnement par l’existence d’un tryptique
porteur portant- porté qui sera présenté dans la figure qui suit :
86
VALEAU P : « l’accompagnement des entrepreneurs durant la période de doute », Revue de l’entrepreneuriat,
Vol 5, no 1, 2006, p (
63
CHAPITRE III :
L’ACCOMPAGNEMENT A LA CREATION D’ENTREPRISES
Figure 5: Le tryptique porteur-portant-porté
Porteur (s)
Porté (s)
Portant (s)
Source : FIRLAS.M : « Impact des politiques d’aide à l’entrepreneuriat sur l’émergence d’esprit d’entreprise
chez les jeunes : cas ANSEJ de Tizi Ouzou », juin 2012, p 90
Dans la phase de création, le porteur de projet soumet son projet à divers experts ou
partenaires qui le valideront ou non. Sans eux, le projet lui-même ne pourra pas aboutir. Ce
sont les portants. Les portés désignent tout à la fois le projet lui-même et les partenaires qui ne
sont tributaires sans avoir la possibilité d’en influencer la réalisation immédiate. On pense
ainsi à de futurs collaborateurs du porteur de projet que celui-ci a pré-recruté. Ils adhèrent ou
non au projet et n’attendent que sa réalisation.
Dans la plupart des cas, le porteur est orienté vers le dispositif d’accompagnement par
un acteur social (agence d’emploi, mairie…). Pour certains, cette phase constitue le préaccueil, en amont de la démarche de création. Cette orientation va ensuite influencer l’attitude
du porteur en accompagnement et au moins ses attentes. Si les acteurs sociaux ont une
méconnaissance du métier et de la philosophie de l’accompagnement, ils risquent d’induire
chez l’entrepreneur potentiel des représentations erronées qui pourront altérer la relation. Pour
l’accompagnement, aux attentes initiales du porteur, s’ajoute donc la prescription ou moins
qualifiée envers la structure d’accompagnement.
Finalement, si la littérature considère généralement l’accompagnement comme une
relation symbiotique entre le conseiller et le porteur , nous considérons qu’elle est susceptible
d’être modifiée par la nature de la prescription qui, dans certains cas attend de la structure
d’accompagnement, du remplissage de dossier à la place du porteur, dans d’autres, donne à
cette entité à la place du porteur un rôle décisionnaire dans la conclusion de la viabilité du
projet et donc l’attribution ou non d’aides ou de subventions.
La relation « porteur-portant-porté » qui constitue le cœur de la relation
d’accompagnement doit donc intégrer une prescription. Ainsi, en diffusant auprès du porteur
une image parfois fausse de l’accompagnement, les prescriptions renforcent certaines attentes
parfois inadaptées du porteur vis-à-vis de l’accompagnement et bloquent la relation dans l’un
de ces deux écueils.
64
CHAPITRE III :
1.1.4.
L’ACCOMPAGNEMENT A LA CREATION D’ENTREPRISES
L’apport des structures d’accompagnement dans les différentes phases de
création
A. En phase de pré-création87 :
Le processus d’accompagnement peut-être décomposé en trois grandes phases
successives, à savoir, la phase de pré-création, la phase de création de post-création.
Généralement les structures d’accompagnement interviennent seulement sur les deux
premières phases. D’autres structures d’accompagnement interviennent seulement en phase de
post-création, telles que les pépinières d’entreprises, et d’autres principalement en phase de
création (cas des centres de recherche).
Dans sa conception large, la phase de pré-création démarre dés lors qu’une action de
sensibilisation à l’entrepreneuriat est déclenchée. Cette phase peut durer quelques années,
voire tout au long du cursus universitaire ou professionnel du porteur de projet. Avec sa
conception étroite, la pré-création est une phase décrite comme une préparation à l’entrée
dans la phase de création. Cette phase porte sur une préparation initiale des éléments qui
doivent être développés dans la phase de création. La deuxième définition tend à être la plus
proche du contexte d’accompagnement algérien. Les structures d’accompagnement
interviennent dans la phase de pré-création, d’une part, pour détecter des porteurs de projet et
pour aider les candidats dans la préparation du dossier de sélection ou d’entrée en création.
B. En phase de création88 :
Le
processus
de
création
d’entreprise
a
été
analysé
sur
deux
niveaux
complémentaires : au niveau de l’individu créateur et au niveau du projet d’entreprise. En
effet, au cours du processus de création, l’individu porteur de projet passe par plusieurs statuts
avant d’adopter celui de dirigeant d’entreprise. En parallèle, le projet ne passe pas plusieurs
étapes avant de se transformer en entreprise. Le passage d’un statut à un autre, tant pour le
porteur de projet que pour le projet lui même, indique les différents niveaux atteints dans la
démarche de création.
La phase de création est donc un processus dynamique qui se greffe naturellement au
processus de création d’entreprise. Elle a pour objectif de mieux gérer la complexité de la
démarche entrepreneuriale et pour finalité d’améliorer les chances de réussites du projet créée.
Ainsi, cette dynamique du processus de création montre que le modèle « 3E» (déjà cité dans
la section 02 du premier chapitre) intervient à deux niveaux complémentaires : au niveau de
87
PATUREL R et MASMOUDI R : « Les structures d’appui à la création d’entreprise : contribution en vue de
l’évaluation de leurs performances », communication au 4éme congres de l’Académie de l’entrepreneuriat, Paris,
2006, p13
88
PATUREL R et MASMOUDI R : (2006), Op.cit, p14
65
CHAPITRE III :
L’ACCOMPAGNEMENT A LA CREATION D’ENTREPRISES
chaque bloc (les possibilités de l’environnement(E1), les aspirations du créateur (E2) et la
compétence et ressources perçues par le projet (E3)) et entre les blocs. Autrement dit, au cours
du processus chaque bloc se transforme, s’élargit ou se rétrécit sous l’influence d’un ou
plusieurs facteurs (dont l’action d’accompagnement).
Toutefois, même si le besoin d’accompagnement détecté de la phase de pré-création,
concerne uniquement une variable d’un bloc, le facteur peut dynamiser les autres variables
sous l’influence de facteurs endogènes ou exogènes au modèle « E3 ».
L’efficacité de l’accompagnement au cours de cette phase peut donc s’apprécier par la
capacité de l’accompagnement à repositionner les projets incubés vers leurs zones de
cohérences (là où la composante psychologique et la composante stratégique du porteur de
projet sont efficacement combinées) à la fin du processus de création. En effet, suite à un
accompagnement (information, sensibilisation, formation, préparation, conseils, recherche,
négociation, prospection, …), le projet d’entreprise peut devenir en parfaite cohérence avec la
zone de compatibilité des aspirations et motivations du créateur, de ces compétences et
ressources perçues et des possibilités de l’environnement. Une fois ces objectifs atteints, le
projet est potentiellement réalisable avec des fortes chances de réussir dans le temps ; la
constitution effective de l’entreprise peut s’engager.
De ce fait, une fois que le projet incubé atteint sa zone de cohérence, il devient
potentiellement faisable et sa réussite est tributaire de la bonne gestion de la phase de
démarrage de l’entreprise. Cette dernière phase peut-être appuyé par des structures de postcréation telles que les pépinières d’entreprises.
C. en phase de post-création89 :
Les structures intervenantes en phase de post-création assurent le suivi des nouvelles
entreprises créées durant leurs phases de démarrage et /ou de croissance. Le passage de
l’étape de création à l’étape de post-création est délicat. Il concerne, d’une part, le passage du
statut d’entrepreneur potentiel ou porteur de projet au statut de chef d’entreprise. Pendant
cette étape, le réseau du système d’appui à la création d’entreprises, qu’il soit national,
régional voir local, joue un rôle important afin que la nouvelle entreprise accède au mieux à
son marché.
La post-création est une phase de stabilisation de la cohérence du projet, elle peut-être
assimilée à une phase de vérification de la cohérence du projet dans son environnement réel.
L’entreprise est amenée dans cette période à s’adapter, à faire face aux menaces de
89
PATUREL R et MASMOUDI R : (2006), Op.cit, p14
66
CHAPITRE III :
L’ACCOMPAGNEMENT A LA CREATION D’ENTREPRISES
l’environnement, à trouver les sources de financement le « capital investissement » et le
« capital développement » et à assurer sa pérennité.
Les précédentes étapes du processus de création sont donc des étapes d’estimation de
la faisabilité du projet et la phase de post-création n’est autre qu’une phase d’expérimentation
réelle du projet d’entreprise ou de l’entreprise créée. La bonne conduite de cette dernière
étape est titulaire de la réussite globale du processus d’appui.
Ainsi, l’accompagnement entrepreneurial doit relever avant tout d’un dispositif
cohérent visant à établir des relations régulières pour la mise en œuvre des fonctions clés de
l’entreprise nouvellement créées ou en cours de création. L’accompagnement doit se faire
jusqu’à ce que la nouvelle entreprise ait atteint une certaine autonomie. L’approche
d’accompagnement se veut globale et s’appui sur la mise en place d’un processus
d’accompagnement dans lequel chaque étape répond à un besoin particulier du créateur pour
arriver au mûrissement du projet. Cela suppose naturellement l’adhésion totale du créateur,
compte tenu de ses intentions fondamentales, de ses besoins et des moyens propres dont il
dispose. Ainsi ; l’implication du créateur facilite la systématisation des modalités
d’accompagnement : stratégie à moyen terme, valider le projet, le développer, les faiblesses à
éliminer ou les points forts sur lesquels il faut s’appuyer.
Certes, le processus d’accompagnement n’est pas une démarche linéaire. Il s’agit de
rapprocher les outils développés en matière d’aide aux besoins spécifiques des entrepreneurs
dans une démarche collective de qualité permettant de professionnaliser l’acte de suivi. Celuici doit être spécifique selon le parcours et la personnalité de chaque créateur (il doit donc étre
individualisé) dans l’optique d’une meilleure appréhension du marché et de l’acquisition
d’une culture de performances commerciales et financières.
Section 02 : Les dispositifs d’appui et d’accompagnement à la création d’entreprises en
Algérie
A partir des années 1980, suite à l’apparition de la crise économique et la montée en
flèche de la situation de chômage endémique (qui touche beaucoup plus les femmes que les
hommes) en1994. L'Algérie a mis en place plusieurs formules d’emploi qui touchent
particulièrement les plus vulnérables (les jeunes et les femmes), elle a opté pour un recentrage
en vue de renforcer l’initiative privée. Cette détermination est affirmée par la mise en place
des dispositifs d’aide à la création de micro-entreprises, notamment, la Caisse Nationale
d’Assurance Chômage (CNAC), l’Agence Nationale de Soutien à l’Emploi des Jeunes
(ANSEJ) et l’Agence Nationale de Gestion du Microcrédit (ANGEM).
67
CHAPITRE III :
L’ACCOMPAGNEMENT A LA CREATION D’ENTREPRISES
Donc, dans le but de résorber le chômage plusieurs dispositifs ont été mis en place par les
pouvoirs publics, à savoir :
2.1.Présentation de la Caisse Nationale d’Assurance Chômage (CNAC)90
2.1.1. Les missions de la CNAC
La CNAC a une double mission
A. L’indemnisation du chômage :
A partir de 1994, la CNAC met en application le régime juridique d’indemnisation du
chômage au profit des travailleurs salariés ayant perdu involontairement leur emploi pour des
motifs économiques.
Dés sa création la CNAC a pour mission principale l’indemnisation des chômeurs, elle a
reçu 201505 travailleurs licenciés dont 189830 d’une allocation chômage, soit 94% du total
des allocataires admis ont épuisés leurs droits à la fin 2006, les allocataires en situation de
suspension de leurs droits, c’est-à-dire les allocataires ayant retrouvé un emploi en CDD ou
maintenu dans les entreprises en voie de liquidation, sont au nombre de 5275, la plus grande
partie des entrées à l’assurance chômage s’étant produite entre 1996 et 1999, période de mise
en œuvre intensive des mesures prises par le PAS, une tendance à la baisse des effectifs des
chômeurs inscrits à la CNAC s’est amorcée depuis.
B. Les mesures actives
A partir de 1998 et jusqu’en 2004, la CNAC a mis en œuvre les mesures actives destinées
à la réinsertion des chômeurs allocataires, qui sont l’aide à la recherche d’emploi et l’aide au
travail indépendant par un personnel spécialement recruté et formé par « les conseillers
animateurs » dans des centres dotés d’infrastructures et d’équipements destinés à cette fin.
C’est ainsi que les réalisations suivantes ont été enregistrées :

11583 ont été formés par les conseillers animateurs aux technique de recherche
d’emploi ;

2311chômeurs ont été accompagnés dans la création de leur micro-entreprise ;

12780 chômeurs ont suivi, à partir de 19998, des formations leur permettant
d’acquérir de nouvelles qualifications en vue d’accroitre leurs chances de
réinsertion dans la vie professionnelle.
90
Exploitation des documents remis par la CNAC de Tizi Ouzou
68
CHAPITRE III :
L’ACCOMPAGNEMENT A LA CREATION D’ENTREPRISES
Depuis 2004, en présence de faibles entrées à l’assurance chômage, l’activité de formation
reconversion est en voie d’être réorientée vers les besoins des chômeurs promoteurs et les
entreprises qui s’inscrivent dans les mesures de promotion de l’emploi.
 L’aide à la création d’activité pour les chômeurs promoteurs âgés de 35 à50ans
Dans le cadre du plan de soutien à la croissance économique (PSCE), la CNAC s’est
employée, à partir de 2004, en priorité, à la mise en œuvre du dispositif de soutien à la
création d’activité par les chômeurs promoteurs âgés de 35 à 5à ans et ce jusqu’à Juin 2010.
 Le dispositif de soutien à la création et à l’extension d’activités pour les
chômeurs promoteurs âgés de 30 à50 ans
Dés 2010, de nouvelles dispositions ont permis à la population âgée de 30 à 50 ans
d’accéder à ce dispositif offrant plusieurs avantages dont le montant global du seuil
d’investissement qui est porté à 10 millions de DA au lieu de 5 millions de DA. Les
promoteurs qui ont déjà leur activité peuvent augmenter leurs capacités de production de
biens et de services.
2.1.2. Les avantages accordés aux chômeurs promoteurs dans le dispositif CNAC
Deux catégories d’avantages sont accordées :
A. Avantages financiers

La bonification du taux d’intérêt bancaire ;

Le prêt non rémunéré de la CNAC ;
B. Avantages fiscaux

-
Au titre de la phase de réalisation :
exemption du droit de mutation à titre onéreux pour les acquisitions immobilières
effectuées dans le cadre de la création d’une activité industrielle ;
-
exemption des droits d’enseignement des actes constitutifs de sociétés ;
-
franchise de TVA pour les acquisitions de biens d’équipement et services entrant
directement dans la réalisation de l’investissement ;
-
application du taux réduit de 5% en matière de droits de douane pour les équipements
importés en entrant directement dans la réalisation de l’investissement importé et
entrant directement dans la réalisation de l’investissement.

Au titre de la phase d’exploitation :
Pour une période de 3 ans, à compter de l’exercice au cours duquel a débuté l’activité, le
chômeur promoteur bénéficie des avantages suivants :
-
Exonération de la taxe sur l’activité professionnelle (TAP) ;
69
CHAPITRE III :
-
L’ACCOMPAGNEMENT A LA CREATION D’ENTREPRISES
Exonération de l’impôt sur le revenu global (IRG) ou l’impôt sur les bénéfices des
sociétés (IBS) ;
-
Exonération de la taxe sur les propriétés bâties.
2.1.3. Les nouvelles mesures d’application des décisions du conseil des ministres
22/02/2011
A. Abaissement du niveau des fonds propres :

1% du montant global de l’investissement lorsque celui-ci est inférieur ou égale à
5millions de dinars ;

2% du montant global de l’investissement lorsque celui-ci est supérieur à 5millions
de dinars et inférieur à 10 millions de dinars.
B. Augmentation du niveau du prêt non rémunéré (PNR) :

29% du montant global de l’investissement lorsque celui-ci est supérieur à 5
millions de dinars :

28% du montant global de l’investissement lorsque celui-ci est supérieur à 5millions
de dinars et inférieur à 10 millions de dinars.
C. Octroi d’un PNR supplémentaire « véhicule atelier »

Montant du PNR : cinq cent mille dinars (5OO.000DA) ;

Bénéficiaires : destinés aux chômeurs promoteurs du système de formation
professionnelle, plomberie, électricité bâtiment, chauffage, climatisation, peinture
bâtiment, vitrerie et mécanique automobile.
Remarque : ce PNR supplémentaire est accordé exclusivement en phase de création, lorsque
le chômeur promoteur sollicite un financement bancaire.
D. Octroi d’un PNR supplémentaire « location »

Montant du PNR : 500.000DA ;

Objet du PNR : pour la location d’un local destiné à abriter l’exercice sédentaire et
n’ayant pas opté pour le PNR « véhicule atelier » et le PNR « cabinet groupé ».
E. Octroi d’un PNR supplémentaire « cabinet groupé »

Montant du PNR : jusqu’à 1million de dinars ;

Bénéficiaires : destinés aux chômeurs promoteurs diplômés, universitaires, dans le
domaine :
médical ;
auxiliatrice
de
justice ;
d’expertise
comptable ;
de
commissariats aux comptes ; de commissariats aux rapport ; de bureaux d’étude et
de suivi relevant des secteurs du bâtiment, des travaux publics et de l’hydraulique.
70
CHAPITRE III :

L’ACCOMPAGNEMENT A LA CREATION D’ENTREPRISES
Objet du PNR : pour la location d’un local destiné à servir de cabinet médical,
d’architecte, d’avocat ou autre.
F. L’élargissement de la bonification du taux d’intérêt bancaire
En mesure des bonifications déjà accordées, fixées à :

80% du taux débiteur appliqué par les banques au titre des investissements, en
création ou en extension, réalisé dans les secteurs bâtiments, des travaux publics et
de l’industrie de transformation ;

Ce taux est porté à 95% lorsque ces investissements sont situés dans les wilayas des
hauts plateaux et du sud ;

60% du taux débiteur appliqué par les banques au titre des investissements, en
création ou en extension, réalisés dans tous les autres secteurs d’activités ;

Ce taux est porté à 80% lorsque ces investissements sont situés dans les wilayas des
hauts plateaux et du sud.
G. Extension des périodes de différé du remboursement des crédits bancaires et des
intérêts
Cette mesure est destinée aux promoteurs sollicitant un financement bancaire en
création et en extension de leurs activités.

Différé de trois années du remboursement du principal du crédit bancaire ;

Différé d’une année du remboursement des intérêts du crédit bancaire ;

La durée du remboursement du crédit bancaire ne saurait être inférieure à 8 ans dont
3ans de différé ;

S’agissant des risques crédits des investissements, un fonds de garantie accompagne
les banques partenaires et couvre les créances restant dues en principal et les intérêts
à hauteur de 70%.
H. Réservation d’un minimum de 20% de la commande publique locale aux micros
entreprises
Cette mesure est destinée aux promoteurs soumissionnant pour une commande
publique locale.
I. Fiscalisation progressive :

Intégration d’une période de 3ans durant laquelle la micro entreprise évoluera
graduellement vers une fiscalisation totale à l’issue de la période d’exonération ;

Date d’effet : date de promulgation de la loi de finance complémentaire pour 2011.
71
CHAPITRE III :
L’ACCOMPAGNEMENT A LA CREATION D’ENTREPRISES
2.1.4. Les conditions d’éligibilité91:

Etre âgé de trente (30) à cinquante (50) ans ;

Résidant en Algérie ;

Ne pas occuper un emploi rémunéré au moment de l’introduction de la demande
d’aide ;

Etre inscrit auprès des services de l’Agence Nationale de l’Emploi (ANEM) depuis au
moins un(1) mois comme demandeur d’emploi, ou être allocataire de la Caisse
Nationale d’Assurance Chômage (CNAC) ;

Avoir une qualification professionnelle et/ ou posséder un savoir-faire en rapport avec
l’activité projetée ;

Pouvoir mobiliser des capacités financières suffisantes pour participer au financement
du projet ;

Ne pas exercer une activité pour son propre compte depuis au moins douze (12) mois ;

Ne pas bénéficier d’une mesure d’aide au titre de la création d’activités ;

Le montant maximum des investissements prévu par ce dispositif est de dix (10)
millions de dinars.
2.2. Présentation de l’Agence Nationale de Soutien à l’Emploi des Jeunes ANSEJ92
Créée en 1996, en application des dispositions de l’ordonnance no96-14 du 24 juin
1996 et en raison de l’échec du dispositif d’insertion professionnel de jeunes, l’ANSEJ est
une institution publique, c’est un organisme à caractère spécifique régie par les dispositions
du décret exécutif no96-296 du 8 septembre 1996,
Devenu opérationnel depuis le deuxième semestre 1997, il est chargé de l’encouragement, du
soutien et de l’accompagnement des jeunes chômeurs porteurs d’idées de projets de création
d’entreprises. A travers les étapes de création et d’extension de son entreprise, le jeune
promoteur bénéficie :
2.2.1. Les caractéristiques de l’Agence Nationale de Soutien à l’Emploi des jeunes93
Le dispositif de création des micros entreprises présente trois caractéristiques qui sont : la
simplicité, la transparence et la souplesse.
91
Prospectus CNAC « chômeurs âgés de 30 à 50ans prenez votre d’estain en main avec l’aide de la CNAC et
entrez le monde de travail et création d’activité et d’entreprise »
92
http://www.ansej.org.dz
93
BELAL M, « l’agence nationale de soutien à l’emploi des jeunes et la problématique du développement
local », In « gouvernance locale et développement territorial », l’Harmattan, 2004
72
CHAPITRE III :

L’ACCOMPAGNEMENT A LA CREATION D’ENTREPRISES
La simplicité : les dossiers d’investissement présentés à l’ANSEJ par les jeunes
promoteurs ne sont pas soumis à des instances spécialisées telles que les comités
technique et autres commissions de sélection.
L’attestation d’éligibilité au dispositif est délivrée par les services de l’ANSEJ sur la base
d’une étude de faisabilité du projet et après un entretien d’orientation vers le chargé d’études
de l’Agence qui vérifie également les critères réglementaires d’éligibilité des promoteurs.

La transparence : les critères d’éligibilités au dispositif sont clairement énoncés dans les
textes réglementés ;
-
L’âge du promoteur : le promoteur doit être âgé entre 19 ans et 35ans, l’âge du
gérant peut être reporté jusqu’à 40ans si le projet génère au moins trois emplois
permanant ;
-
La situation de chômage : les promoteurs doivent être en situation de chômage
au moment de dépôt de leurs dossiers ;
-
La qualification : les promoteurs doivent disposer de qualifications en rapport
avec l’activité projetée ;

Mobiliser un apport personnel pour le financement du projet.
La souplesse : la création d’entreprises est loin d’être une science exacte, le chargé
d’études de l’Agence a pour mission d’aider les promoteurs à configurer leurs projets. De
plus, le dispositif de l’ANSEJ offre aux jeunes créateurs de micro entreprises
-
Les aides financières comprennent les Prêts Non Rémunérés (PNR) accordés
aux promoteurs dans le financement mixte et triangulaire et la bonification des
taux d’intérêts pour la formule de financement triangulaire ;
-
Les aides fiscales en phase de réalisation du projet concernent la franchise de la
TVA pour l’acquisition des biens d’équipements entrant directement dans la
réalisation de l’investissement, l’application du taux réduits de 5% en matière
de droit de douane pour les biens d’équipement importés entrant directement
dans
la
réalisation
d’enregistrements
sur
de
les
l’investissement
actes
,
constitutifs
l’exonération
des
des
droits
micro-entreprises
et
l’exonération de la taxe foncière sur les constructions et addition de
construction ;
-
Les aides fiscales en phase d’exploitation du projet : Ces aides sont accordées
pour une durée de 3 ans à partir du démarrage de l’activité ou 6 ans pour les
zones spécifiques, ces exonérations concernent : l’IBS, d’IRG et la TAP, et la
73
CHAPITRE III :
L’ACCOMPAGNEMENT A LA CREATION D’ENTREPRISES
Taxe Foncière sur les propriétés bâties, les constructions et additions de
constructions servant aux activités des micro-entreprises.
Les mêmes aides financières et avantages fiscaux accordés à l’investissement de création sont
appliqués à l’investissement d’extension.
2.2.2. Les missions de l’Agence de Soutien à l’Emploi des Jeunes :
L’ANSEJ a pour missions de soutenir, de conseiller et d’accompagner les jeunes
chômeurs porteurs de projets durant toutes les phases du processus de création de leurs microentreprises. Elle assure également, le suivi des investissements réalisés.
Les missions de l’Agence de Soutien à l’Emploi des Jeunes sont les suivantes :
-
Soutenir, conseiller et accompagner les jeunes promoteurs dans le cadre de la mise
en œuvre de leurs projets d’investissement ;
-
Gérer les dotations du FNSEJ, notamment, les aides et la bonification des taux
d’intérêts, dans la limite des enveloppes prévues ;
-
Notifier aux jeunes promoteurs dont les projets sont éligibles aux crédits des
banques et établissement financiers, les différentes aides du FNSEJ et autres
avantages qu’ils ont obtenus ;
-
Assurer le suivi des investissements réalisés par les jeunes promoteurs en veillant au
respect des clauses des cahiers des charges qui les lient à l’Agence et en les
assistant, en cas de besoin auprès des institutions et organismes concernés par la
réalisation des investissements ;
-
Encourager toute autre forme d’actions et de mesures tendant à l’emploi de pré
embauche.
2.2.3. les modes de financement proposés par le dispositif :
Le coût de l’investissement ne peut dépasser 10 millions de DA pour les deux formules
de financement prévues dans le cadre du dispositif ANSEJ, à savoir :
Le financement du projet peut être mixte ou triangulaire, le financement mixte est
constitué de l’apport du ou des jeunes promoteurs (71% ou 72% du coût global du projet) et
du crédit sans intérêt de l’ANSEJ (29% ou 28% du coût global du projet).Quant au
financement triangulaire, il est constitué de l’apport personnel du ou des jeunes promoteurs(1
à 2% du coût global du projet) , du crédit sans intérêt de l’ANSEJ (29 ou 28% du goût global
du projet) et du crédit bancaire dont une partie des intérêts est bonifiée par l’ANSEJ (70% du
coût global du projet), il est garanti par le fonds de caution mutuelle de garantie
74
CHAPITRE III :
L’ACCOMPAGNEMENT A LA CREATION D’ENTREPRISES
risques/crédits jeunes promoteurs(FCMGRCJP), dont la bonification varie selon la nature et la
localisation de l’activité.
2.2.4. Les nouvelles dispositions du dispositif ANSEJ
Conformément au décret exécutif n° 11-102 du 6 mars 2011 modifiant et complétant le
décret exécutif n° 96-296 du 8 septembre 1996 portant création et fixant les statuts de
l’ANSEJ, des mesures incitatives ont été prises en faveur de la création des micro-entreprises
par les jeunes investisseurs et notamment par les universitaires et les diplômés des centres de
formation professionnelle et qui se résume comme suit :

La revue à la baisse de l’apport personnel à 1% (lorsque le coût de l’investissement est
inférieur ou égal à cinq millions de dinars) ou 2% (lorsque le coût de l’investissement est
supérieur à cinq millions et inférieur ou égal à 10 millions
de dinars) de coût
d’investissement ;

Le relèvement du PNR à 29% du coût global de l’investissement lorsque celui-ci est
inférieur ou égal à 5 millions de dinars ou 28% de coût d’investissement lorsque celui-ci
est supérieur à cinq million et inférieur ou égal à 10 millions de dinars.

Octroi des PNR supplémentaires dans les cas suivant :
-
Prêt non rémunéré « Cabinet Groupé » (PNR-CG) : Une aide supplémentaire
(1000000DA) pour la prise en charge du loyer, accordée aux jeunes promoteurs
diplômés de l’enseignement supérieur optant pour la création de cabinet groupé en
vue de l’exercice d’activités relevant des domaines médicaux ; auxiliaires de
justice ; expert comptable ; commissariat aux comptes ; comptables agrées ;
bureaux d’études et de suivi des secteurs des bâtiments, des travaux publics et de
l’hydraulique ;
-
Prêt non rémunéré « véhicule atelier » (PNR-VA) : Une aide (500000DA) destinée
aux jeunes promoteurs diplômés du système de formation professionnelle en vue
de l’acquisition de véhicule ateliers pour l’exercice des activités de plomberie,
électricité-bâtiment, chauffage, climatisation, vitrerie, peinture-bâtiment et
mécanique automobile.
-
Prêt non rémunéré « Location » (PNR-LO) : Une aide supplémentaire accordé aux
promoteurs pour la prise en charge du loyer des locaux destinés a la création
d’activités sédentaires, dont le montant est de 500000DA.
75
CHAPITRE III :
L’ACCOMPAGNEMENT A LA CREATION D’ENTREPRISES
En plus de ces mesures encourageantes, une décision très importante a été prise par le
gouvernement concernant les facilités d’accès aux marchés publics. Pour cela, tous les
organismes publics doivent réserver 20% de leurs commandes publiques pour les microentreprises et ce, en application de l’article 55 du décret présidentiel n° 12-23 du 18 janvier
2012 modifiant et complétant le code des marchés publics.
2.3.Présentation de l’Agence Nationale de Gestion du Microcrédit ANGEM94
Pour les projets de plus faible envergure un autre dispositif, plus accessible a été mis en
place plus récemment à travers l’ANGEM
L’Agence Nationale de Gestion du Micro Crédit, créée par le décret exécutif N°:04-14 du
22/01/200495, représente un outil de lutte contre le chômage et la précarité visant le
développement des capacités individuelles des personnes à s’auto prendre en charge en créant
leur propre activité.
2.3.1. Les missions et objectifs de L’ANGEM :
a. Objectifs globaux

La lutte contre le chômage et la précarité dans les zones urbaines et rurales, en
favorisant l’auto-emploi, le travail à domicile et les activités artisanales et de
métiers, en particulier chez la population féminine ;

La stabilisation des populations rurales dans ses zones d’origine par l’émergence
d’activité économique, culturelles, de production de biens et services, génératrices
de ressources ;

Le développement de l’esprit d’entrepreneuriat qui remplacerait celui
d’assistanat, et aider ainsi à l’intégration sociales à l’épanouissement individuel
des personnes.
b. Les missions

Gérer le dispositif du microcrédit conformément à la législation et la
réglementation en vigueur ;

Soutenir, conseiller et accompagner les bénéficiaires du micro crédit dans la mise
en œuvre de leurs activités ;

Notifier aux bénéficiaires dont les projets sont éligibles au dispositif, les
différentes aides qui leur sont accordées ;
94
Exploitation des prospectus remis par le dispositif ANGEM de la wilaya de Tizi Ouzou
Décret exécutif n0 04-14 du 22Janvier 2004 portant création et fixant le statut de l’agence nationale de gestion
du microcrédit.
95
76
CHAPITRE III :

L’ACCOMPAGNEMENT A LA CREATION D’ENTREPRISES
Assurer le suivi des activités réalisées par les bénéficiaires en veillant au respect
des clauses des cahiers des charges qui les lient à l’agence ;

Assister les bénéficiaires du micro crédit en cas de besoin auprès des institutions et
organismes concernés par la mise en œuvre de leurs projets ;
2.3.2. Le Fond de Garantie Mutuelle des Micros Crédits (FGMMC)
En application de l’article 9 du décret présidentiel du 22 janvier 2004 relatif au
dispositif du micro crédit, la couverture des risques découlant du non remboursement des
crédits bancaires est assuré par le fonds de Garantie mutuelle des micro crédits (FGMMC). Ce
fonds de garantie a été institué par le décret exécutif n°04-16 du 22 janvier 2004 portant
création et fixant le statut du fonds de Garantie Mutuelle des micros crédits, il a pour objet de
garantir le micro crédits accordés par les banques et les établissements financiers.
S’agissant de ses ressources, elles sont constituées de l’apport du trésor public des
banques et des Etablissements financiers ainsi que le l’apport de l’ANGEM. « Les ressources
du fonds sont alimentées également par les cotisations des promoteurs »
Le Fonds de Garantie est également subrogé dans les droits des banques et
établissements financiers compte tenu des échéances remboursées. Sur le plan
organisationnel, Le Fonds de Garantie est placé sous l’autorité de la directrice générale de
l’ANGEM, assistée d’un secrétariat permanent qui est représenté au niveau de toutes les
wilayas du pays, le personnel du Fonds de Garantie a engagé depuis 2005 des démarches en
direction des promoteurs de l’ancien dispositif qui n’ont pas remboursé les crédits à la Banque
National d’Algérie (BNA), ces actions ont permis à cette banque de recouvrer un taux de
demeure entendu que ces actions se poursuivent jusqu’à ce jour.
Actuellement, le Fonds de signé Garantie a des conventions avec les banques publiques
pour la garantie des crédits bancaires accordés aux nouveaux promoteurs. Le Fonds Garantie
et les banques ont mis en place les modalités et les procédures nécessaires de remboursement
des sinistres couverts par la garantie.
2.3.3. Le dispositif du micro crédit
Le micro crédit vise l’intégration économique et sociale des populations ciblées à
travers la création d’activités de production de biens et de services, il est destiné aux femmes
au foyer et aux citoyens sans revenus ou disposant de revenus instables et irréguliers.
Les types de microcrédits accordés sont les suivants :

Jusqu’à 40.000 DA sans intérêt pour le financement de matières premières :
remboursement sur 24 mois avec 3 mois de différé ;
77
CHAPITRE III :

L’ACCOMPAGNEMENT A LA CREATION D’ENTREPRISES
De 40.001 à 100.000 DA sans intérêts pour l’acquisition et l’achat de matières
premières sur présentation d’un devis quantitatif et estimatif ;

Jusqu’à 1.000.000 DA sur la base d’un financement triangulaire ANGEM (29% sans
intérêt)-Banque (70% avec intérêts bonifiés à 80%)-Promoteur (1%);
Il couvre les coûts liés à : L’acquisition de petits équipements, matériel et outillage,
matériel roulant; les petits travaux d’aménagement de locaux ou agricoles; la marchandise
pour les activités commerciales, le fonds de roulement nécessaire au démarrage de l’activité;
l’assurance; les frais préliminaires.
2.3.4. Les modes de financement et les délais de remboursement
L’ANGEM gère dans le cadre du micro crédit deux formes de financement allant du petit
prêt de service (PNR financé par l’ANGEM avec un plafond de (100 000.00Da) Jusqu’au prêt
plus important (ne dépassant pas 1 000 000.00 Da) faisant appel à un montage financier avec
une banque. Chaque formule de financement de par ses spécificités, permet de financer
certaines activités et intéresse par la même une population particulière
A. Le financement mixte (ANGEM-Promoteur)
Le prêt non rémunéré (PNR) tel que définit dans l’article 11 du décret exécutif n°04-15
du 22 janvier 2004, est octroyé au promoteur emprunteur au titre de l’achat de matière
première. Ce prêt est accordé pour un petit projet de transformation, sur la base d’une étude
techno-économique simplifiée et d’un justificatif de l’apport sur la base personnelle (1) (10%
du coût global du projet minimum) le prêt non rémunéré pour l’achat de matière première est
octroyé à hauteur de quatre vingt dix pourcent (90%) maximum. Le promoteur devra
s’inscrire auprès de la chambre de l’artisanat.
Mais avec les nouvelles mesures, le prêt non rémunéré (PNR) Pour l’achat de matière
première est fixé à 100% du coût global du projet qui ne saurait dépasser 100.000DA.
B. Le financement triangulaire (Banque-ANGEM-Promoteur)
Conformément aux articles 3, 11 et 12 du décret n°04-15 du 22 janvier 2004.
« Ce financement concerne les projets dont le montant est supérieur à quatre cents milles
dinars (400 000.00DA) » il est structuré comme suit :

L’apport personnel est de cinq pourcent (5%) minimum ;

Le prêt non rémunéré (PNR) est de vingt cinq pourcent (25%) maximum ;

Le crédit à moyen terme (CMT) est de soixante dix pourcent (70%) maximum.
78
CHAPITRE III :
L’ACCOMPAGNEMENT A LA CREATION D’ENTREPRISES
Dans le cas où le projet est situé dans une zone spécifique (Sud et Hauts plateaux) ou
que le promoteur est détenteur d’un diplôme ou d’un titre équivalent reconnu, le taux de
participation au montage financier des partenaires aux financements est le suivant :

L’apport personnel est de trois pourcent (3%) ;

Le prêt non rémunéré (PNR) est vingt sept pourcent (27%) maximum ;

Le crédit à moyen terme (CMT) est de soixante dix pourcent (70%) maximum
Actuellement pour ce type de financement (financement triangulaire), le cout du projet
ne saurait dépasser 1.000.000, l’apport personnel est 1%, le crédit bancaire représente (70%)
et le prêt non rémunéré (PNR) représente 29%, l’intérêt est évalué de 5% à20% du taux
commercial.
Le tableau ci-après présente un récapitulatif des deux programmes de financement
dans le dispositif ANGEM
Tableau 12:Tableau récapitulatif des deux programmes de financement
Taille de
projet
Ne dépasse
pas
100.000DA
Profil du promoteur
Tout profil (acquisition
de la matière première)
Apport
Crédit
personnel
personnel
0%
-
PNR
100%
Taux
de
Bonification
-
5% taux
commercial
Ne dépasse
pas
Autres profil
1%
70%
29%
Zones
spécifiques
(sud et haut
1000.000
plateaux))
DA
20% du taux
Autres profils
1%
70%
29%
commercial
(autres zones
Source : Exploitation des prospectus ANGEM de Tizi Ouzou
C. Autre aides accordées
Les aides accordées s’accompagnent en outre :

D’une exonération de l’IRG pendant 5 ans (10 ans pour l’activité d’artisanat
traditionnel) ;

D’une exonération de la taxe sur l’activité professionnelle (TAP) pendant 3 ans.
79
CHAPITRE III :
L’ACCOMPAGNEMENT A LA CREATION D’ENTREPRISES
2.3.5. Les conditions d’éligibilité sont :

Etre âgé de 18 ans et plus et capable d’exercer une activité ;

Sans revenus ou disposant de petits revenus instables et irréguliers ;

Avoir une résidence fixe ;

Posséder un savoir-faire ou une qualification avérée en relation avec l’activité
projetée ;
S’agissant d’une création d’activité de production de biens et services il faut en outre :

Ne pas avoir bénéficié d’une autre aide à la création d’activités ;

Mobiliser un apport personnel égal à 1% du coût global de l’activité ;

Verser les cotisations au Fonds de garantie mutuelle des microcrédits (0,5% du crédit
bancaire).
Pour le choix des créneaux à investir, la cellule d’accompagnement de l’ANGEM
située au niveau de chaque daïra, dispose d’une base de données lui permettant de conseiller
le promoteur sur les opportunités d’activité ou sur les secteurs saturés
Remarque : Déjà en présentant les différentes dispositions et avantages de chacun des trois
dispositifs, on constate que seul le dispositif ANGEM est spécifié à la promotion et
l’accompagnement de la femme, spécifiquement rurale et promotrices de petits projets.
Section 03 : La méthodologie d’investigation utilisée dans l’évaluation de l’impact des
dispositifs d’aide à la création d’entreprises sur l’entrepreneuriat féminin
Pour consolider notre travail théorique, comprendre et voir l’impact des dispositifs
d’aide à la création d’entreprises sur l’entrepreneuriat féminin et afin d’avoir les éléments de
réponse à notre problématique et étayer nos hypothèses relatives a ce phénomène, notre
démarche de collecte d’information est fondée sur une recherche bibliographique pour savoir ce
qui a été écrit sur le sujet, le traitement et l’analyse des différentes données fournis par la
CNAC, ANGEM et ANSEJ de T-O, ainsi qu’une enquête par le biais d’un questionnaire
remis à un échantillon de femmes promotrices des trois dispositifs déjà cités.
3.1. La collecte des données auprès de l’ANSEJ, la CNAC et l’ANGEM de Tizi-Ouzou
Nous avons décidé donc de mener une étude dans laquelle on va présenter et analyser
les différentes données statistiques sur l’entrepreneuriat féminin dans la wilaya de T-O qui
sont délivrées par l’ANGEM, la CNAC et l’ANSEJ. Ces données que nous avons collecté
concernent :
80
CHAPITRE III :
L’ACCOMPAGNEMENT A LA CREATION D’ENTREPRISES
Premièrement, la répartition annuelle des projets et postes d’emploi crées par secteur
d’activité par les femmes sur une période de 5 ans (allant de 2009 à 2013), ainsi que, la
répartition des projets crées par secteur et par sexe au cours de l’année 2013, puis, la
répartition géographique (par commune) de ces même projets sur tous le territoire la wilaya
de Tizi Ouzou. Tout ça dans le cadre du dispositif CNAC.
Deuxièmement, la répartition cumulée par secteurs d’activité et par sexe des dossiers
déposés, validés et financés depuis la création du dispositif ANGEM en 2004 jusqu’à 2013,
ainsi que, le classement par type de financement, des dossiers financés et répartis par secteur
d’activité et par sexe pour l’année 2013 dans le cadre du même dispositif.
Troisièmement, la répartition par dossiers déposés, traités, validés et financés ainsi que
les emplois générés par les femmes dans le cadre du dispositif ANSEJ sur deux ans, à savoir
2012 et 2013.
Il y a lieu de signaler l’incapacité d’accès à un certain nombre d’informations telles
que le taux de pérennité des entreprises crées dans le cadre de l’ANSEJ et de l’ANGEM , le
taux de radiation des micro-entreprises, mais aussi le taux de contribution de ces dispositifs
dans la réduction du chômage dans la wilaya.
3.2. La présentation de l’enquête de terrain
Nous avons également opté pour la démarche d’enquête qui constitue un pivot central
de notre travail. Elle nous permettra d’éclairer un certain nombre de questions. Nous avons
choisi de recueillir l’information auprès des femmes concernées car seules les porteuses de
projets qui ont vécu l’expérience de l’ANSEJ, l’ANGEM et la CNAC peuvent nous guider
dans notre travail et qui pourront nous expliquer et exprimer la vision qu’elles ont vis-à-vis de
ces dispositifs ainsi que leur contexte socioculturel.
Pour la réalisation de notre enquête, on a suivi trois étapes : En premier la réalisation
du questionnaire à l’aide du logiciel des enquêtes sur terrain « sphinxV5 », en second sa
diffusion auprès des porteuses de projets des dispositifs CNAC, ANGEM et ANSEJ et enfin
le traitement des résultats.
Le questionnaire de cette enquête est composé de 68 questions, réparties en 5 parties,
qui sont :
-
Identification de l’entreprise :
Elle comporte les questions qui précisent le statut juridique, le secteur d’activité de
l’entreprise, le nombre d’années d’existence, l’effectif, la localisation et les facteurs de
choix du secteur d’activité et le lieu de localisation.
81
CHAPITRE III :
-
L’ACCOMPAGNEMENT A LA CREATION D’ENTREPRISES
Les questions de l’identification de la femme entrepreneure :
Qui ont pour but de faire ressortir le profil de l’entrepreneure, notamment, l’âge, la
situation matrimoniale, le nombre d’enfants à charge, le niveau d’instruction, l’expérience
antérieure à la création, le statut avant la création, les motivations et les personnes ayant
poussé à la création, les raisons de la création de l’entreprise et les sources de financement de
l’entreprise. Il nous semble important de présenter les femmes créatrices d’entreprises par ce
que ces dernières se situent au cœur de la dynamique de la création d’entreprises, elles ont une
grande influence sur la destinée et la trajectoire de leurs entreprises.
-
Les
questions
relatives
au
rapport
de
l’entreprise
avec
son
milieu
d’implantation :
Qui cherchent à préciser les facteurs incitant les femmes entrepreneures à se localiser
dans la wilaya de Tizi Ouzou, le mode de recrutement de la main d’œuvre, la localisation de
la main d’œuvre recrutée, la destination des produits, les difficultés confrontées lors et après
de la création de l’entreprise.
-
Les questions relatives à l’accompagnement de la femme entrepreneure par les
dispositifs de création d’entreprises :
Ces questions permettent d’identifier quel dispositif d’accompagnement à la création
d’entreprise la femme entrepreneure a sollicité, ce que la femme entrepreneure pense du
dispositif d’accompagnement, l’influence de l’existence des dispositifs sur le choix
d’entreprendre, la raison de sollicitation du dispositif, l’aide apportée par le dispositif et en fin
le jugement sur la qualité de l’accompagnement.
Ces questions ont pour but de tirer l’avis des créatrices des micro-entreprises sur
l’accompagnement et les divers services rendus par ces institutions
-
Les questions relatives à la femme en phase de création de l’entreprise
Elles comportent l’avis de la femme entrepreneure sur les qualités nécessaires pour une
chef d’entreprise, l’acquisition ou non de connaissances et de formations en entrepreneuriat,
la définition du métier d’entrepreneur, ce que cette femme pense sur les femmes
entrepreneures en général, l’existence de femmes entrepreneures dans son milieu ainsi que
l’influence de cela sur sa décision d’entreprendre. Savoir ce que la création de son entreprise
à apporté à son milieu, savoir si la femme entrepreneure arrive à s’en sortir en matière de
gestion de son entreprise et de la conciliation vie professionnelle et vie active et en dernier
apporter une clarification sur les questions de réseautage des femmes entrepreneures.
82
CHAPITRE III :
L’ACCOMPAGNEMENT A LA CREATION D’ENTREPRISES
Dans notre cas, nous avons utilisé trois types de questions : les questions fermées qui
demandent une réponse précise, des questions aux choix multiples où l’on propose plusieurs
réponses parmi lesquelles la femme entrepreneure peut choisir et enfin les questions ouvertes
où la créatrice est libre de répondre comme elle veut.
Nous avons approché par ce questionnaire 40 femmes entrepreneures ayants sollicité la
CNAC, l’ANGEM et l’ANSEJ pour créer une nouvelle entreprise, et qui ont démarré leur
activité depuis une année au minimum. Nous avons été en contact direct avec ces femmes
entrepreneures pour permettre une bonne compréhension du contenu du questionnaire.
Cette enquête est réalisée durant les mois de juillet et Août, nous avons construit un
échantillon diversifié, mais il faut souligner les difficultés qu’on a rencontrées dans la
détermination de la localisation des porteuses de projets, les difficultés de déplacement
surtout en période d’été. Cependant, c’est la majorité des entrepreneures qui ont rempli le
questionnaire.
Pour le traitement du questionnaire qui constitue la dernière étape de notre enquête de
terrain. On a utilisé le logiciel des enquêtes sur terrain « sphinxV5 ».
Rappelant que notre objectif principal est de faire apparaitre l’impact des dispositifs
d’aide à la création d’entreprise (CNAC, ANSEJ et ANGEM) sur le phénomène
entrepreneurial féminin dans la wilaya de T.O à travers la répartition sectorielle et
géographique des différentes entreprises créées ainsi que des emplois générés.
Conclusion
En conclusion à ce chapitre nous soulignons l’importance des structures
d’accompagnement dans le processus entrepreneurial (allant de la pré-création jusqu’à la
création et à la poste création).
Dans un contexte caractérisé par la libéralisation des marchés, la transition vers
l’économie de marché, la croissance du chômage….etc, les pouvoir publics sont davantage
poussés à intervenir en faveur de la création d’entreprises et à l’accompagnement des
différentes catégories (homme et femme) de porteurs de projets de création d’entreprises.
Ainsi, l’appui à la création d’entreprises s’est développé et s’est diversifié afin de
répondre aux différents besoins des entrepreneurs potentiels, qu’il soit homme ou femme.
Cependant, qu’en est-il de l’accompagnement des femmes entrepreneures dans la
wilaya de Tizi Ouzou ? C’est ce que nous allons présenter dans le chapitre qui suit
83
CHAPITRE IV :
ESSAI D’EVALUATION DE L’IMPACT DES DISPOSITIFS
D’ACCOMPAGNEMENT SUR L’ENTREPRENEURIAT
FEMININ DANS LA WILAYA DE TIZI OUZOU
CHAPITRE IV : ESSAI D’EVALUATION DE L’IMPACT DES DISPOSITIFS
D’ACCOMPAGNEMENT SUR L’ENTREPRENEURIAT FEMININ DANS LA
WILAYA DE TIZI OUZOU
Introduction
La situation transitoire de l’Algérie vers l’économie de marché a contribué à
l’émergence d’autres acteurs économiques, dont les femmes, qui commencent effectivement à
rentrer en force dans le monde des affaires et prennent part d’avantage dans la vie
économique et sociale du pays.
La femme algérienne et en particulier la femme dans la wilaya de Tizi Ouzou, se
trouve alors impliquée dans des rôles nouveaux qui lui permettent d’évoluer dans un espace
autre que l’espace familial. De ce fait, elle est appelée donc à être accompagnée (conseil,
aides financière, suivie post création ……etc) pour créer et développer son entreprise.
Section 01 : l’entrepreneuriat féminin en chiffre dans les dispositifs
L’objectif de cette section est dans un premier temps, de voir la présence (le nombre
de projets créés) des femmes dans les trois dispositifs d’accompagnement (CNAC, ANSEJ et
ANGEM), notamment, par secteur d’activité et type de financement et ce en comparaison
avec la présence de leur homologue masculin, dans un second temps, de voir l’emploi généré
par ses femmes accompagnées dans la wilaya de Tizi Ouzou.
1.1.Les femmes entrepreneures du dispositif CNAC
Le tableau ci-dessous nous montre l’évolution du nombre de projets crées par les femmes
dans le cadre du dispositif CNAC de la wilaya de T-O, selon le secteur d’activité. Au cours
de la période 2009/2013
1.1.1. Evolution du nombre de projets crées par les femmes dans le cadre du dispositif
CNAC
Tableau 13: Nombres de projets crées par les femmes dans le cadre du dispositif CNAC
Artisanat
Industrie
Services
BTP
Agriculture
Total année
Nombre de projets crées par les femmes
2009
2010
2011
2012
2013
1
8
2
23
32
5
8
23
60
69
8
12
56
77
86
0
0
0
1
1
0
3
6
11
12
14
31
87
172
200
Total secteur
66
165
239
2
32
504
Source : Exploitation des données de la CNAC de Tizi Ouzou
84
CHAPITRE IV :
ESSAI D’EVALUATION DE L’IMPACT DES DISPOSITIFS
D’ACCOMPAGNEMENT SUR L’ENTREPRENEURIAT
FEMININ DANS LA WILAYA DE TIZI OUZOU
A première vue nous remarquons que le nombre de projets (entreprise) crées par les
femmes dans le cadre du dispositif CNAC dans la wilaya de Tizi Ouzou, sur les cinq ans
(2009/2013) est de 504 projets. Une nette évolution est constatée. En effet nous remarquons
que le total du nombre de projets crées par année est passé à 200 projets en 2013, soit une
évolution de 15 fois le nombre de projets créés en 2009 (14 projets seulement), Ces chiffres
sont révélateurs, ils démontrent que les nouvelles dispositions prises par le gouvernement au
cours de l’année 2011/2012, tendant à faciliter et alléger l’accès au dispositif CNAC, elles ont
incité les femmes à y recourir. (Nous constatons donc que via les avantages et stimulations
faites par les nouvelles dispositions dans le cadre du dispositif CNAC, le phénomène de
l’entrepreneuriat attire de plus en plus de femmes dans la wilaya de Tizi Ouzou, notamment
celles qui sont dans la tranche d’âge (30-50 ans) et dont le statut est de facto chômeuses).
A. Analyse de l’évolution des projets crées par secteur (domaine) d’activité et par
année :
La figure suivante présente l’évolution des projets crées par les femmes du dispositif
CNAC de T-O, selon le secteur d’activité sur la période 2009/2013
Figure 6: Evolutions des projets créés par les femmes selon le secteur d'activité
100
80
60
Artisanat
40
Industrie
20
Services
0
BTP
2009
2010
2011
2012
2013
Agriculture
Nombre de projets crées par les femmes par secteur
Source : Exploitation des données de la CNAC de Tizi Ouzou
Si nous optons pour une analyse du nombre de projets crées par les femmes par secteur
d’activité il ressort que :
Le nombre de projets créés a évolué dans tous les secteurs d’activité au cours des cinq
années (2009/2013), essentiellement à partir de 2011.Toute fois, on remarque qu’il y a des
disparités dans cette évolution, en effet, le nombre de projets crées dans le secteur des
services est le plus élevé sur tout le long de la période considérée (239 projets), suivi par le
secteur de l’industrie (notamment la petite industrie de transformation) avec 165 projets, puis
l’artisanat (66 projets) et l’agriculture (32) et en fin le secteur du BTP qui est quasi inexistant
85
CHAPITRE IV :
ESSAI D’EVALUATION DE L’IMPACT DES DISPOSITIFS
D’ACCOMPAGNEMENT SUR L’ENTREPRENEURIAT
FEMININ DANS LA WILAYA DE TIZI OUZOU
(2 projets seulement en 5ans). Ce qui laisse à dire que les femmes sont beaucoup plus attirées
par les activités à petit profit et à moindre risque (le service, la petite industrie et l’artisanat) et
tendent à éviter l’activité à connotation masculine (le secteur du BTP) même si les profits à
réaliser sont relativement plus élevés. De là on pourra dire aussi que le dispositif CNAC
n’affluence pas sur le choix des femmes en amont de la création de leur entreprise.
B. Analyse des projets financés par la CNAC et l’impact emploi par sexe et par
secteur :
Le tableau ci-dessous nous indique le nombre de projets financés par le dispositif CNAC
de la wilaya de T-O, ainsi que l’impact emploi selon le secteur d’activité et le sexe. Au cours
de l’année 2013.
Tableau 14: Projets financés et impact emploi par sexe et par secteur dans le dispositif CNAC (année
2013)
Projets financés
Secteur
Impact emploi
d’activité
Homme
Femme
Homme
Femme
Artisanat
43
32
142
79
Industrie
156
69
492
152
Services
1458
86
1633
107
BTP
167
1
529
1
Agriculture
92
12
163
14
Total
1916
200
2959
353
Source : Exploitation des données de la CNAC de Tizi-Ouzou
En termes de financement de projets, les femmes participent à hauteur de 10% dans le
cadre du dispositif CNAC, soit 667 femmes parmi 6665 projets financés au cours de la
période allant de 2006 à 201396.
Les femmes de part leur création d’entreprises dans le cadre du dispositif CNAC,
contribuent à générer de l’emploi pour la wilaya (353 postes d’emplois en 2013), mais ce que
nous remarquons bien, c’est que la participation des femmes, que se soit par le nombre de
projets financés ou par le nombre de postes d’emploi générés, reste (leur participation)
relativement modeste par rapport à leurs homologues masculins, soit 1/10 (1916 projets
financés pour les hommes contre seulement 200 pour les femmes/2959 postes d’emploi crées
par les hommes contre 353 crées par les femmes). Essentiellement, c’est dans les deux
secteurs (Service et BTP) que s’amplifie la différence, à savoir : 167 projets financés dans le
96
Exploitation d’un bilan d’activité de la CNAC depuis 2006 jusqu’à 2013.
86
CHAPITRE IV :
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D’ACCOMPAGNEMENT SUR L’ENTREPRENEURIAT
FEMININ DANS LA WILAYA DE TIZI OUZOU
secteur du BTP pour les hommes contre seulement 1 projet pour les femmes et 1458 projets
dans le secteur des services pour les hommes contre 86 projets uniquement pour les femmes.
1.1.2. Evolution du nombre de postes d’emploi crées par les femmes dans le cadre du
dispositif CNAC
Le tableau ci-dessous nous montre l’évolution du nombre de postes d’emplois crées par les
femmes dans le cadre du dispositif CNAC de la wilaya de T-O, selon le secteur d’activité. Au
cours de la période 2009/2013.
Tableau 15: Nombre de postes d'emplois crées par les femmes entrepreneures du dispositif CNAC
Nombre d’emplois crées par les femmes
Total
2009
2010
2011
2012
2013
Artisanat
1
37
2
74
79
193
Industrie
24
17
55
116
152
364
Services
30
14
73
118
107
342
BTP
0
0
0
1
1
2
Agriculture
0
3
6
16
14
39
Total
55
71
136
325
353
940
Source : Exploitation des données de la CNAC de Tizi Ouzou
Si nous regardons le nombre total de postes d’emplois (940 postes) crées par les femmes
promotrices du dispositif CNAC, nous constatons que, de part la création d’entreprise, les
femmes contribuent légèrement à l’absorption du chômage dans la wilaya de Tizi Ouzou. En
effet, le nombre de poste d’emplois n’a cessé d’évoluer depuis 2009. Il à presque quintuplé
entre 2010 et 2013 (il est passé de 71 emplois à 353 emplois crées) sans jamais revenir à un
seuil inferieur, ce qui laisse à dire que suite aux nouvelles dispositions apportées au niveau du
dispositif CNAC, notamment celles de 2011/2012, les femmes crées de plus en plus
d’entreprises génératrices d’emplois.
Toute fois, nous constatons une revue à la baisse du nombre de postes d’emplois crées
dans le secteur des services entre 2012 et 2013 (118 postes crées dans le secteur des servies en
2012 contre 107 uniquement en 2013), ce qui s’explique par l’incapacité d’accès à un local
pour l’exercice de certaines activités de services.
En relation avec les entreprises créées le nombre le plus élevé de postes d’emplois est
assimilé au secteur de l’industrie avec 364 emplois, en suite le secteur du service avec 342
postes d’emplois, puis le secteur de l’artisanat avec 193 postes et enfin le secteur de
l’agriculture et le BTP, avec 39 et 2 postes d’emplois crées respectivement.
87
CHAPITRE IV :
ESSAI D’EVALUATION DE L’IMPACT DES DISPOSITIFS
D’ACCOMPAGNEMENT SUR L’ENTREPRENEURIAT
FEMININ DANS LA WILAYA DE TIZI OUZOU
1.2. Les femmes entrepreneures du dispositif ANGEM
1.2.1. Le nombre de projets créés depuis le début d’activité du dispositif ANGEM
Le tableau ci-dessous nous indique le nombre de dossiers déposés et le nombre de dossiers
financés par le dispositif ANGEM de la wilaya de T-O, ainsi que la participation des femmes,
depuis le début de son activité (le dispositif ANGEM) jusqu’à 2013
Tableau 16: Cumule de l'activité de l'ANGEM depuis le début de son activité jusqu’à 2013
Dossiers déposées
Dossiers Financés
Hommes
10393
6583
Femmes
16900
9997
Total
27293
16580
Source : exploitation des données de l’ANGEM de Tizi Ouzou
La figure ci-dessous nous montre la répartition du cumule des dossiers déposés et financés,
selon le sexe depuis le lancement du dispositif ANGEM en 2004 jusqu’à 2013.
Figure 7: Répartition par sexe des dossiers déposées et financés par l'ANGEM depuis sa création jusqu’à
2013.
Dossiers déposés
Dossiers Financés
39,70%
38%
62%
Homme
Hommes
Femmes
Femmes
60,30%
Source : exploitation des données de L’ANGEM de T-O
A partir des données ci-dessus, nous remarquons que les femmes sont présentes en force en
matière de sollicitation du dispositif ANGEM pour la création de leurs activités,
contrairement à leur homologue masculin. En effet elles présentent 62% en termes de dépôts,
et 60% en termes de financement et création de projet. Cela s’explique par le fait que
l’ANGEM est essentiellement conçue pour la promotion et l’aide des femmes au foyer en vue
de créer leurs petites activités nécessitant de petites sommes.
88
CHAPITRE IV :
ESSAI D’EVALUATION DE L’IMPACT DES DISPOSITIFS
D’ACCOMPAGNEMENT SUR L’ENTREPRENEURIAT
FEMININ DANS LA WILAYA DE TIZI OUZOU
1.2.2. Classement des projets crées par type de financement
A. Financement PNR AMP (achat matière première)
Le tableau suivant nous indique le nombre de dossiers financés (financement PNR) par le
dispositif ANGEM de la wilaya de T-O, selon le sexe et le secteur d’activité au cours de
l’année 2013.
Tableau 17: Nombre de dossiers financés par le dispositif ANGEM, selon le sexe et le secteur
d'activité (Année 2013)
Nombre de dossiers financés
Secteur d’activité
Femme
Homme
Total
Effectif
%
Effectif
%
Agriculture
118
27,63
97
70,80
215
Pèche
0
0
0
0
0
TP.industrie
87
20,37
6
4,37
93
BTP
0
0
12
8,75
12
Services
30
7,02
14
10,21
44
Artisanat
192
44,96
8
5,84
200
Total
427
100
137
100
Total général
564
564
Source : exploitation des données de l’ANGEM de Tizi Ouzou
Pour le financement PNR, nous constatons que la présence des femmes dépasse de
loin celle des hommes, soit 80% du financement est attribué aux femmes (427 dossiers
financés pour les femmes sur un total de 564 dossiers financés).
Le secteur de l’artisanat représente 45% des financements PNR féminins, suivie par le
secteur de l’agriculture avec 27,5% et le secteur de la très petite industrie avec 20,3% et en fin
le secteur des services avec 0,7%. C’est constatations laissent à dire que prêt de la moitié des
activités créés par les femmes dans le cadre du dispositif ANGEM émanent du travail à
domicile (secteur de l’artisanat 45%) et aussi une grande partie de ses femmes créatrices sont
des femmes rurales (secteur de l’agriculture représente prêt de 28%)
1.2.3. Financement PNR, projet : financement triangulaire (ANGEM, Banque,
Promoteur)
Le tableau suivant nous indique le nombre de dossiers financés par le dispositif ANGEM
de la wilaya de T-O, selon le sexe et le secteur d’activité au cours de l’année 2013.
89
CHAPITRE IV :
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D’ACCOMPAGNEMENT SUR L’ENTREPRENEURIAT
FEMININ DANS LA WILAYA DE TIZI OUZOU
Tableau 18: Nombre de projets financés par secteur d'activité et par sexe dans le dispositif ANGEM
(année 2013)
Nombre de dossiers financés Secteur d’activité Femme Homme Total Effectif % Effectif % Agriculture 2 4,16 9 2,94 11 Pèche 0 0 0 0 0 TP.industrie 18 37,5 5 1,63 23 BTP 0 0 31 10,14 31 Services 14 29,16 214 69,93 228 Artisanat 10 20,83 1 0,32 11 Commerce 4 8,33 46 15,03 50 Total 48 100 306 100 Total général 354 354 Source : exploitation des données de l’ANGEM de Tizi Ouzou, 2013
Nous remarquons que, pour ce type de financement, la participation des femmes est
seulement de 13,5% (48 projets financés).Elle est inférieure à celle de leur homologue
masculin (306 dossiers financés, soit 86,6%), et ce dans tous les secteurs d’activité excepte
les secteurs de la très petite industrie (78% des financements sont le fait des femmes, soit 18
projets financés pour les femmes contre 5 uniquement pour les hommes) et l’artisanat (90,9%,
10 projets financés pour les femmes et 1 projets pour ce qui des hommes).
Les secteurs pour lesquels les femmes promotrices de l’ANGEM aient recours au
financement triangulaire sont essentiellement, le secteur de la très petite industrie avec 37,5%,
le secteur des services avec 29,2% et le secteur de l’artisanat avec 20,8%.
Ce que nous constatons c’est que les femmes optent beaucoup plus pour le
financement PNR conçue pour l’achat de la matière première (en vue de concevoir leurs
petites activités) que le financement triangulaire, elles sont donc nombreuses à éviter le
recours au financement externe, en l’occurrence le financement bancaire, et ce d’une part, la
peur du risque bancaire, la lenteur administrative (l’accord bancaire qui prend du temps , du
fait de la méfiance des banques de l’insolvabilité des promoteurs en général) et le manque
d’expérience de ses femmes dans le domaine de la gestion, finance, d’autre part, l’existence
de financement personnel (prêt des parents, du conjoint ou de la famille, autofinancement
…etc).
90
CHAPITRE IV :
ESSAI D’EVALUATION DE L’IMPACT DES DISPOSITIFS
D’ACCOMPAGNEMENT SUR L’ENTREPRENEURIAT
FEMININ DANS LA WILAYA DE TIZI OUZOU
1.3. Les femmes entrepreneures du dispositif ANSEJ :
1.3.1. Bilan de l’ANSEJ pour les années 2012 et 2013
Le tableau suivant nous montre l’évolution du cumule des dossiers déposés auprès du
dispositif ANSEJ de la wilaya de T-O, l’emploi généré ainsi que la part des femmes, au cours
des deux années 2012 et 2013.
Tableau 19: Bilan de L’ANSEJ pour l'année 2012 et l’année 2013
Année
Total
femmes
2012
2013
Dossiers Dossiers Emplois Dossiers Dossiers Emplois
déposés financés générés déposés financés générés
1212
478
1305
2724
1898
4658
134
52
153
347
162
503
Source : Exploitation des données de la direction de l’emploi de la WTO
Le tableau ci-dessus nous donne un état de lieu sur le nombre de dossiers déposés et
financés par le dispositif ANSEJ, le nombre de postes d’emplois générés ainsi que la part des
femmes au cours des deux années 2012 et 2013.
Nous constatons donc que le nombre total de dossiers déposés au cours de ces deux
années est de 3936 dossiers (2724 en 2012 et 1212 en 2013), le nombre total de dossiers
financés est de 2376 dossiers (1898 au cours de l’année 2012 et 478 pour l’année 2013), soit
60% des dépôts, ce qui s’explique par le trie des dossiers qui s’effectue sur la base des
conditions d’éligibilité. Nous remarquons que la participation des femmes est relativement
modeste, au total elles n’ont déposé que 481 dossiers, soit 12% des dépôts au cours des deux
années 2012 et 2013. Et les dossiers financés ne sont qu’au nombre de 214 dossiers, soit 44%
des dépôts féminins et 9% du total des dépôts, cela s’explique aussi par les conditions
d’éligibilité.
Ce qu’il y a lieu de constater aussi c’est que le nombre de dépôts a connu une baisse
au cours de l’année 2013, le nombre de dossiers déposés par les femmes est passé de 347 en
2012 à 134 en 2013. Cela peut s’expliquer par un sous accompagnement qui est par fois
inapproprié, des lenteurs administratives, l’existence du dispositif ANGEM qui est plus
approprié à l’activité choisie, la tranche d’âge (19-35 ans) là où la majorité des femmes
continuent leur études ou encore préfèrent travailler pour acquérir de l’expérience et éviter le
risque, tous ceux-ci sont tous autant d’éléments qui poussent les femmes à éviter le recours à
ce dispositif.
Pour ce qui est de l’emploi crée, nous remarquons que les créations féminines sont
génératrices d’emploi essentiellement en 2012 (503 postes d’emplois crées) mais malgré cela
91
CHAPITRE IV :
ESSAI D’EVALUATION DE L’IMPACT DES DISPOSITIFS
D’ACCOMPAGNEMENT SUR L’ENTREPRENEURIAT
FEMININ DANS LA WILAYA DE TIZI OUZOU
ce nombre s’est revue à la baisse en 2013 (153 postes d’emplois crées) et cela relativement au
nombre de projets crées.
Au total nous pouvons dire que les femmes entrepreneures du dispositif ANSEJ de la
wilaya T-O contribuent à la création de 214 micro-entreprises ainsi que 656 postes d’emplois
en l’espace des deux années 2012 et 2013.
Section 02 : les femmes entrepreneures accompagnées (résultats de l’enquête)
Cette section est conçue pour l’analyse et l’interpréter des résultats de l’enquête de
terrain, notamment le questionnaire remis à l’échantillon de 40 femmes promotrices des trois
dispositifs (CNAC, ANSEJ et ANGEM).
Le traitement des questionnaires à l’aide du logiciel « Sphinx V5 » a donné lieu aux
résultats suivants :
2.1. Identification de la femme entrepreneure

Age et situation matrimoniale : L’âge des femmes enquêtées varie de 25 ans à 46 ans avec
une moyenne d’âge de 35,5 ans, cette catégorie de femmes est la plus active et la plus
dynamique de la société. Ainsi 82,5% des femmes interrogées sont mariées (dont 51% ont
crée leurs affaires après leur mariage). Elles ont de 0 à 4 enfants (la plus part en ont deux,
soit 31%).

Le niveau d’instruction et le diplôme acquis :
Le tableau suivant représente la répartition des femmes entrepreneurs selon leurs niveaux
d’instruction.
Tableau 20: Répartition des femmes entrepreneures selon leurs niveaux d’instruction
Niveau de scolarisation
Effectifs
Pourcentage
Primaire
3
7,5
Moyen
5
12,5
Secondaire
11
27,5
Universitaire
17
42,5
Formation professionnelle
4
10,0
Source : Résultats de l’enquêtes ANGEM, ANSEJ et CNAC 2014
La figure suivante nous informe sur le niveau de scolarisation de la femme
entrepreneure
92
CHAPIITRE IV :
ESS
SAI D’EVA
ALUATION
N DE L’IM
MPACT DES DISPO
OSITIFS
D’A
ACCOMPA
AGNEMEN
NT SUR L’ENTR
REPRENE
EURIAT
FEM
MININ DA
ANS LA WIILAYA DE
E TIZI OUZ
ZOU
Figure 8: niveau de sccolarisation de
d la femme entrepreneur
e
re
niveaau de scolarisattion
10
42,5
7,5
Primaire
12,5
Moyen
Secondaire
5
27,5
Universitairee
Formation professionneelle
Sourcce : Résultats de l’enquêtess ANGEM, AN
NSEJ et CNAC
C 2014
L lecture du
La
d tableau et
e de la figuure ci-dessuss nous monntre que les femmes interrogées
présenteent des nivveaux d’insstruction diffférents, 42
2,5% d’entrre elles ontt atteint un
n niveau
supérieuur (universiitaire), 27,5%
% ont atteinnt un niveau
u secondairre, 12,5% onnt un niveau
u moyen
et 7,5%
% uniquemeent n’ont pas dépasséees le niveaau primaire. 10% ont fait une fo
ormation
professiionnelle (ellles ont essenntiellement un niveau moyen).
m
C nous informe
Ceci
i
ausssi que les femmes
f
issu
ues d’un miilieu univerrsitaire sont les plus
incitées à entreprenndre.

Stattut de la fem
mme entrepreneure avant
a
la crééation de soon entrepriise
Le tableau
t
et la figure ci-dessous
c
nous inform
ment sur lee poste qu’occupait laa femme
entrepreeneure avannt la créationn de son enttreprise.
Tableau 21: Statut dee la femme en
n amont de
l’entrepreneuriat
S
Statut
Dirigeeante d’une
enntreprise
Effectiff
Pourcenttage
0
0,0
Figure
F
9: stattut de la femm
me avant la création
le stattut de la femme avantt créaation de l'entreprise 0
Salariée
20
50,0
Foncctionnaire
3
7,5
Ettudiante
3
7,5
En chômage
6
15,0
A laa retraite
0
0,0
Femm
me au foyer
8
20,0
Tootal OBS
40
100
Dirigeantte d’une entreprisse
Salariée
20
0
Fonction
nnaire
15
50
Etudiante
En chômage
7,5
7,5
A la retraaite
Femme aau foyer
Source : Résultats dee l’enquêtes AN
NGEM, ANSE
EJ et CNAC 20014
N
Nous
remaarquons quee la moitié des femm
mes interroggées étaientt salariées avant la
créationn de leurs entreprises,
e
soit 50% de l’échantilllon, cela peeut expliquer deux cho
oses à la
93
CHAPIITRE IV :
ESS
SAI D’EVA
ALUATION
N DE L’IM
MPACT DES DISPO
OSITIFS
D’A
ACCOMPA
AGNEMEN
NT SUR L’ENTR
REPRENE
EURIAT
FEM
MININ DA
ANS LA WIILAYA DE
E TIZI OUZ
ZOU
fois. Laa première, c’est que l’une
l
des raisons
r
de création
c
d’eentreprises ppar ces fem
mmes est
l’insatissfaction daans l’emplooi précédeent. La seeconde, c’eest la vollonté d’acq
quisition
d’expérrience dans le
l domaine dont elles souhaiteraie
s
ent investir par
p la suite..
2
20,0%
sontt des femm
mes au foyeer et 15,0%
% sont en chhômage, c’’est deux siituations
peuventt expliquer la
l volonté de
d ces femm
mes à entreprendre. En effet,
e
pour ssortir de la situation
s
de margginalisation et d’inactivvité, les fem
mmes se pen
nchent vers la
l création dd’entreprisees.

L’exxpérience professionn
p
nelle préalaable
Le tableeau et la figgure qui suiivent représsentent la réépartition dees femmes entrepreneu
urs selon
leurs nivveaux d’insstruction
Tableau 22: Répartitiion des femm
mes
nce
entrepreneures selon leur expérien
professionnelle
Figurre 10; Expérieence professioonnelle des feemmes
Activvité
Effectif
Pourcentage
Non reppenses
1
2,5
Ouui
23
57,5
Noon
16
40,0
Total OBS
40
100
Execice
e d'une activvité proffessionnelle
e
2,5
professionnelle
N
Non repenses
40
5
57,5
O
Oui
N
Non
Sourcce : Résultats de l’enquêtes ANGEM, AN
NSEJ et CNAC
C 2014
mes déclarent avoir déjjà travaillé ailleurs,
Avaant la créattion de leurrs entreprisees, 23 femm
soit 57,77% de l’échantillon éttudié. Seuleement 16 fem
mmes déclaarent ne pass avoir déjà travaillé
(elles étaient
é
soit,, en situatiion de chôômage, soit, femme au
a foyer). L
L’étendue de
d leurs
expériennces dans lee même dom
maine que leurs
l
entreprises, variee d’un minim
mum d’unee année à
un maximaux de 15
1 ans, avecc une prédoominance dee 3 à 4 ans.. Alors que, l’étendue de leurs
expériennces dans un
u autre dom
maine, varie d’un minim
mum d’une année à un maximum de
d 4ans

Le milieu
m
famiilial
Le tableau ainnsi que la figure quui suivent nous
n
inform
ment sur ll’existence ou non
d’entreppreneurs danns la famillee de la femm
me entrepreeneure
94
CHAPITRE IV :
ESSAI D’EVALUATION DE L’IMPACT DES DISPOSITIFS
D’ACCOMPAGNEMENT SUR L’ENTREPRENEURIAT
FEMININ DANS LA WILAYA DE TIZI OUZOU
Tableau 23: milieu de la femme entrepreneure
entrepreneure
Milieu familiale
Non repense
issue d’une famille
d’entrepreneurs
Non issue d’une famille
d’entrepreneurs
Total OBS
Figure 11: le milieu de la femme
Effectif Pourcentage
3
Milieu de la femme entrepreneure
7,5
Non repense
7,5
12,5
5
12,5
32
80
40
100
issue d’une famille d’entrepreneurs
80
Non issue d’une famille d’entrepreneurs
Source : Résultats de l’enquêtes ANGEM, ANSEJ et CNAC 2014
Du tableau et la figure ci-dessus nous constatons que, sur les 40 femmes questionnées,
seulement 12,5% représentent celles qui ont un parent entrepreneur ou chef d’entreprise. La
finalité de ce critère est de voir s’il existe une relation entre le milieu familial et l’incitation à
la création d’entreprises.
Remarque : pour certaines questions, les femmes entrepreneures ont donné plusieurs
repenses.

Motivation de la femme entrepreneure
Le tableau ci-après nous informe les raisons qui ont poussée les femmes entrepreneures à
créer leurs entreprises.
Tableau 24: motivations à la création de Micro-entreprises par les femmes
Les motivations
Effectifs Fréquence
Relever un défi
4
10,0
Flexibilité en terme horaire
10
25,0
Concilier vie professionnelle et vie familiale
11
27,5
Désir de reconnaissance sociale
10
25,0
Réaliser un rêve
2
5,0
Etre autonome
15
37,0
Saisir une opportunité d’affaire
4
10,0
Echapper au chômage
34
85,0
Insatisfaction dans l’emploi précédent
26
65,0
Désir d’enrichissement matériel
29
72,5
Motivation sociale
3
7,5
Total OBS
40
Source : Résultats de l’enquêtes ANGEM, ANSEJ et CNAC 2014
Concernant les facteurs incitants à la création qui jouent un rôle très important dans la
création d’entreprises, l’observation du tableau N°25 nous permet de déduire que la plus part
des femmes interrogées avaient donné plus d’une seule motivation, celle qui revient le plus
avec 85,0% est: échapper au chômage, la seconde est : le désir d’enrichissement matériel avec
95
CHAPIITRE IV :
ESS
SAI D’EVA
ALUATION
N DE L’IM
MPACT DES DISPO
OSITIFS
D’A
ACCOMPA
AGNEMEN
NT SUR L’ENTR
REPRENE
EURIAT
FEM
MININ DA
ANS LA WIILAYA DE
E TIZI OUZ
ZOU
un taux de 72,5%, ensuite, l’innsatisfactionn dans l’em
mploi précéddant est signnalé avec un
n taux de
onté des fem
mmes à êtree autonome avec un
65,0%, ce qui s’estt répercuté par la suitee sur la volo
l volenté de
d concilier vie professsionnelle
pourcenntage de 377%. En cinqquième posiition vient la
et vie faamiliale aveec 27,5%, suuivit directeement par laa flexibilitéé en terme hhoraire et le désir de
reconnaaissance socciale avec un taux de
d 25%. Pu
uis viennennt la saisie d’une opp
portunité
d’affairee et la vollonté de relever un dééfi avec un pourcentagge de 10%.. En avant dernière
positionn vient la mootivation soociale avec 7,5%
7
et en dernier
d
la rééalisation d’un rêve aveec 5%.
C résultaats s’expliquuent par la pression du
Ces
d chômagee avec un ttaux de 25,,60% au
niveau de la wilayya de T-O dont
d
14% sont
s
des fem
mmes, ainsii que, la prrécarité de l’emploi
O constate donc que lees fortes mootivations de
d ces femm
mes sont : dee gagner leu
ur vie, de
offert. On
répondrre aux besooins de leurrs familles et de se frrayer une place
p
dans lla société (en
( étant
autonom
me est indéppendante).
2.2.Iden
ntification de l’entrep
prise

Le secteur
s
d’aactivité
Le choix
c
du seecteur d’acttivité est unne étape trèès importannte, en effeet, à cette phase,
p
la
porteusee du projet a déjà chooisi ses futuurs fournissseurs et clieents, elle saait aussi qu
uel est le
produit ou le servicce à offrir.
Le tableau
t
et laa figure quii suivent cooncernent laa répartitionn des entrepprises créées par les
femmess selon le secteur
s
d’acctivités
Tableau 25: le secteurr d'activité dees entreprises
créée paar les femmess entrepreneu
ures
Sectteur
d’acttivité
Agricuulture
Industrie
E
Effectif
Pourcentage
4
10,0
5
12,5
Figurre 12: le secteeur d'activité des entreprisses créées
secte
eur d'activitté des entre
eprises cré
éées
10
45
12,5
5
Aggriculture
Ind
dustrie
BT
TP
2
5,0
Servvices
11
27,5
Services
Artissanat
18
45,0
Arttisanat
Total OBS
40
100
27,5
BTTP
S
Source
: Résuultats de l’enquuêtes ANGEM
M, ANSEJ et CNAC
C
2014
L lecture du
La
d tableau et
e de la figuure ci-dessu
us nous monntrent que 445% des entreprises
exercennt leur activiité dans le secteur
s
de l’’artisanat, lee secteur dees services avec 27,5%
% occupe
96
CHAPITRE IV :
ESSAI D’EVALUATION DE L’IMPACT DES DISPOSITIFS
D’ACCOMPAGNEMENT SUR L’ENTREPRENEURIAT
FEMININ DANS LA WILAYA DE TIZI OUZOU
la deuxième position, celui de l’industrie (la petite industrie) se classe en troisième place avec
12,5%, en avant dernière place c’est le secteur de l’agriculture qui vient avec un taux de 10%
puis en dernier le BTP avec seulement 5% les activités industrielles viennent en quatrième
position avec 11,4% des créations totales.
Nous constatons que les femmes sont beaucoup plus confinées dans les activités
conventionnelles (artisanales) ce qui se justifie par leur savoir faire inné en la matière, ainsi
que leur peur de s’investir dans des domaines nouveaux, considérés jusque-là, à tort, comme
étant l'apanage exclusif des hommes (essentiellement le BTP).

Détermination du choix du secteur
Par ce critère nous essayons de démontrer par quoi et par qui la femme entrepreneure est
influencée pour choisir le secteur d’activité de son entreprise
Le tableau suivant nous informe sur la source d’influence pour la détermination du choix
du secteur d’activité de l’entreprise créée par les femmes entrepreneures.
Tableau 26: la détermination du choix du secteur d'activité de l'entreprise
Détermination du choix du secteur d’activité
Effectif
Pourcentage
Des conseils du dispositif sollicité
0
0
Des conseils des amis ou de la famille
5
12,5
13
32,5
Du diplôme acquis
14
35,0
Expériences antérieures dans le domaine
19
47,5
Total OBS
40
Evaluation des opportunités présentent dans
l’environnement
Source : Résultats de l’enquêtes ANGEM, ANSEJ et CNAC 2014
Le tableau ci-dessus nous montre que l’expérience antérieures est le plus grand facteur
qui influence les femmes pour choisir le secteur d’activité de leurs entreprises, soit 47,5% des
repenses, suivie par le diplôme et la qualification acquise (35%), puis l’évaluation des
opportunités présentent dans le milieu avec 32,5%, en fin, mais pas en dernier, les conseils
des amis ou de la famille avec seulement 12,5%. En dernier ce qui est très intéressant à
remarquer c’est que l’influence des dispositifs d’accompagnement sur le choix du secteur
d’activité est de 0%.
Nous déduisons donc que les dispositifs d’accompagnement n’interviennent pas pour
orienter les femmes entrepreneures au cours du choix du secteur d’activité, en effet, ils ne les
orientent pas vers des secteurs dans lesquels elles seront le plus aptes à entreprendre, que ce
97
CHAPITRE IV :
ESSAI D’EVALUATION DE L’IMPACT DES DISPOSITIFS
D’ACCOMPAGNEMENT SUR L’ENTREPRENEURIAT
FEMININ DANS LA WILAYA DE TIZI OUZOU
soit, par rapport à leur profil (diplôme et qualification) ou encore par rapport à la région de
localisation de leurs entreprises et ce pour une exploitation plus efficace des ressources
disponibles, ou encore vis-à-vis de certains secteurs déjà saturés.

Le statut juridique de l’entreprise :
A partir des résultats de l’enquête, la majorité des entreprises créées par les femmes sont
des entreprises individuelles (97,5%), la création seule est la plus répondue pour éviter les
litiges qui existent entre les associés.
L’âge des entreprises enquêtées va de 1 à 13 ans, ce qui donne à l’échantillon étudié une
moyenne d’âge de 4 ans, il s’agit donc d’entreprises très jeunes.
L’effectif de ses entreprises varie de 1 à 10, la majorité ont de 1à 4 employés.

La localisation de l’entreprise créée
La localisation des entreprises créées par les femmes questionnées se situent en grande
partie dans la commune de Tizi Ouzou (15 entreprises, soit 22,7%), tandis que les autres sont,
soit, de Ouadhia (3 entreprises), ou de : Akbil, Azazga, ben yenni, Draa ben kheda, Maatkas,
Ouaguenoun et Yattafen, avec 2 entreprises dans chaque commune, ou encore de, Ain El
Hammam, Iflissen, Iloula oumalou, Larbaa nath irathen, Makouda, Ouacif, Tigzirt et Freha
avec une seule entreprise dans chacune des communes.
Sur les 40 femmes interrogées, 31 d’entre elles déclarent que la localisation de leurs
entreprises est similaire à celle de leurs domiciles, soit 77,5%. Alors que 9 seulement
confirment que leurs entreprises sont bien loin de leurs domiciles, soit 22,5%.
Ce dernier élément nous informe sur la préférence des femmes d’installer leurs entreprises
prêts de chez elles (leurs domiciles). Premièrement, parce que la majorité des femmes activent
dans le secteur de l’artisanat, une activité qui se fait même à domicile, Deuxièmement, du fait
qu’elles connaissent mieux la région et sa population. En suite, pour bénéficier du réseau de
relations personnelles qu’elles ont tissé dans leurs régions et pour leur attachement à leur lieu
de naissance et être près de leur famille et en dernier, pour des raisons de sécurité (car les
déplacements d’une région à une autre sont une source de risque, notamment, le kidnapping,
le risque de vol du matériel d’exploitation…..etc).

L’origine de l’entreprise
Le tableau suivant nous montre l’origine des entreprises créées par les femmes
entrepreneures
98
CHAPITRE IV :
ESSAI D’EVALUATION DE L’IMPACT DES DISPOSITIFS
D’ACCOMPAGNEMENT SUR L’ENTREPRENEURIAT
FEMININ DANS LA WILAYA DE TIZI OUZOU
Tableau 27: Origine de l'entreprise créée
L’origine de l’entreprise
Effectif
Pourcentage
Création ex-nihilo (nouvelle création)
39
97,5
Reprise (entreprise familiale)
1
2,5
Réactivation
0
0,0
Total
40
100
Source : Résultats de l’enquêtes ANGEM, ANSEJ et CNAC 2014
La majorité des entreprises créées émanent d’une création ex-nihilo (nouvelle
création), soit 97,5% des entreprises. En effet, 39 femmes questionnées confirment avoir crée
de nouvelles entreprises qui n’existaient pas au par avant, une seule femme à procédé à la
reprise d’entreprise pour devenir entrepreneure.
Ce constat est justifié par l’existence de barrières religieuses et traditionnelles, qui
confient la reprise d’entreprises, non pas aux femmes, mais à ses ferrées ou encore à ses
enfants (garçons) ou à un tuteur. Cela peut aussi se justifier par le fait que l’entreprise
anciennement créée ne correspond pas au profil de la femme et à ses qualifications.

Source de financement de l’entreprise
Le tableau suivant nous informe sur les sources de financement des entreprises créées par
les femmes dans la WTO
Tableau 28: Source de financement de l'entreprise créée
Source de financement
Effectif
Pourcentage
1
2,5
20
50,0
Prêts famille/amis
29
82,5
Dons et/héritage
0
0,0
Emprunt bancaire
2
5,0
Total OBS
40
Non repenses
Autofinancement (épargne
personnelles)
Source : Résultats de l’enquêtes ANGEM, ANSEJ et CNAC 2014
La lecture du tableau ci-dessus, nous informe de l’existence de deux sources essentielles
qui constituent l’apport personnel des femmes entrepreneures. A savoir, le recours à
l’emprunt auprès des membres de la famille et par fois des amis à hauteur de 72,5% des
repenses, puis le recours à l’autofinancement (l’épargne personnel) avec un taux de 50%,. Le
recours à ces deux types de financement s’explique par leurs caractères faciles et accessibles.
99
CHAPITRE IV :
ESSAI D’EVALUATION DE L’IMPACT DES DISPOSITIFS
D’ACCOMPAGNEMENT SUR L’ENTREPRENEURIAT
FEMININ DANS LA WILAYA DE TIZI OUZOU
Ces types des financements permettent également un apport financier aux moments et aux
endroits voulus et sans intérêts. Au cours de la constitution de cet apport les relations sociales
de la femme entrepreneure (notamment les relations de ses parents ou de son conjoint, car
dans notre société, le réseau relationnel est plus élargie chez les hommes que les femmes)
occupent un rôle de premier plan. Ces sources de financement permettent à la femme
entrepreneure d’être à l’aise pendant la période la plus difficile du processus de création et
ainsi mettent cette femme en confiance et lui permettent d’avancer. Ainsi, 5% seulement ont
fait recours à l’emprunt bancaire.
2.3. Rapport de l’entreprise créée avec son milieu d’implantation

Les raisons de la localisation dans la wilaya de Tizi Ouzou
Le tableau ci-dessous nous informe sur les raisons qui poussent les femmes entrepreneures à
se localiser dans la wilaya de Tizi Ouzou
Tableau 29: les raison d'implantation dans la wilaya de Tizi Ouzou
Les raisons de la localisation à la WTO
Effectif
Pourcentage
Raisons personnelles et attachement sentimentale à la région
22
55,0
Disponibilité d’une main d’œuvre qualifiée
8
20,0
Création des emplois pour la région
4
10,0
Proximité de la famille
40
100
Facilité d’accès à l’information
3
7,5
Total OBS
40
Source : Résultats de l’enquêtes ANGEM, ANSEJ et CNAC 2014
A partir de la lecture du tableau nous constatons qu’il y a deux raisons principales qui
poussent les femmes à se localiser dans la wilaya de Tizi Ouzou. La plus importante est la
proximité de la famille, en effet, toutes les femmes questionnées ont affirmées que c’est
essentiellement la proximité de leurs familles qui les a poussé à se localiser dans la wilaya de
Tizi, soit 100% des repenses, par la suite vient le rattachement à la région avec 55%. Ces deux
facteurs ont été déjà déployés dans la question relative à la proximité de l’entreprise au
domicile. Après ces deux raisons, vient la disponibilité d’une main d’œuvre qualifiée avec un
taux de 20%, en fin, viennent, la volonté des femmes à créer des emplois dans leurs régions
et la disponibilité de l’information avec, respectivement 10% et 7,5%. On constate donc que
les femmes entrepreneures ne disposent pas d’informations nécessaires pour être incitées à
créer leurs entreprises dans la wilaya de Tizi Ouzou.
100
CHAPITRE IV :

ESSAI D’EVALUATION DE L’IMPACT DES DISPOSITIFS
D’ACCOMPAGNEMENT SUR L’ENTREPRENEURIAT
FEMININ DANS LA WILAYA DE TIZI OUZOU
Le recrutement de la main d’œuvre recrutée
Toutes les femmes questionnées (les 40 femmes), déclarent que leurs main d’ouvre
(employés) se trouve dans la wilaya de Tizi Ouzou et que 75% sont des femmes.
Même si cela se fait au détriment de l’intérêt de leurs entreprises, le mode de recrutement
des employés est essentiellement basé sur : les membres de la famille en priorité (87,5%),
puis, viennent les relations amicales et familiales (72,5%), ensuite, les recommandations des
membres de la famille et/ou des amis (57,5%), après et avec un moindre pourcentage, vient le
recours à l’ANEM (40%) et en fin le contact direct avec les demandeurs d’emplois (35,5%).
Le manque de recours aux deux derniers se justifie, par le manque de confiance qu’ont les
femmes entrepreneures envers les personnes qu’elles ne connaissent pas directement.

Le type de marchés visés
Pour le type de marchés, l’observation du tableau suivant nous montre que le marché
local vient en première position avec 100%, et le national avec 55% des entreprises
enquêtées.
Tableau 30: le type de marchés visés
Destination du produit
Effectif
Pourcentage
La wilaya de Tizi Ouzou
40
100
Hors wilaya de Tizi Ouzou
22
55,00
Total
40
Source : Résultats de l’enquêtes ANGEM, ANSEJ et CNAC 2014

Obstacles rencontrés lors de la création de l’entreprise
Le tableau suivant nous informe sur les principaux obstacles qui ont entravées les femmes
entrepreneures lors du processus de création de leurs entreprises.
Tableau 31: obstacles rencontrés par les femmes entrepreneures au moment de la création de leurs
entreprises
Obstacles rencontrés
Effectif
Pourcentage
Non repenses
1
2,5
Les lenteurs administratives et les contraintes réglementaires
35
87,5
l’accès aux sources de financement
22
55,0
Le manque d’information
5
7,5
L’accès au foncier
16
12,5
Total OBS
40
Source : Résultats de l’enquêtes ANGEM, ANSEJ et CNAC 2014
101
CHAPITRE IV :
ESSAI D’EVALUATION DE L’IMPACT DES DISPOSITIFS
D’ACCOMPAGNEMENT SUR L’ENTREPRENEURIAT
FEMININ DANS LA WILAYA DE TIZI OUZOU
Nous remarquons que la première difficulté réside dans les lenteurs administratives et les
contraintes réglementaires (87,5%) qui se traduisent généralement par l’excès des démarches
et des procédures exigées, elle est suivie par l’accès aux sources de financement qui est de
55%, en effet, l’accord bancaire reste très difficile à décrocher car la banque est très prudente
lors de l’accord de crédits, puis en trouve en troisième position le problème du foncier
(12,5%). En dernier, vient l’accès à l’information avec 7,5%.

Obstacles rencontrés après la création de l’entreprise
Le tableau suivant nous informe sur les principales difficultés qui ont entravées les
femmes entrepreneures après la création de leurs entreprises.
Tableau 32: Obstacles rencontrés après la création de l'entreprise
Obstacles rencontrés
Effectif
Pourcentage
Non repenses
2
5
Le manque de crédit
3
7,5
La fiscalité et les charges sociales
9
22,5
La concurrence déloyale
18
45,0
L’approvisionnement en matière première
2
5
L’écoulement des produits
3
7,5
Total OBS
40
Source : Résultats de l’enquêtes ANGEM, ANSEJ et CNAC 2014
Nous remarquons que la première difficulté qui surgie après la création de l’entreprise,
réside dans la concurrence déloyale (45%), elle est signalée essentiellement dans le secteur de
l’artisanat (là où les femmes activent beaucoup plus dans l’informel), puis vient la fiscalité et
les charges sociale avec un taux de 22,5% , cet obstacle est soulevé dans le cas des entreprises
dépassant les 5 années d’existence. Ensuite, c’est le manque de crédit (essentiellement pour
celles qui veulent faire une extension) et l’incapacité à écouler le produit qui viennent en
troisième position, soit 7,5% « ce problème est signalé dans le secteur de l’industrie, comme il
était le cas de la jeune femme qui a trouver des difficulté à écouler son produits (goblets en
plastique) suite à son manque de métrise des machines et son incapacité de déplacement aux
Cafétérias pour faire connaitre son produit», en dernier lieu, vient l’approvisionnement en
matière première (5%) , ce dernier problème est signalé par les deux femmes qui font dans la
vannerie).
Et là encore nous constatons un sous accompagnement accordé aux femmes
entrepreneures dans le cadre des deux dispositifs, essentiellement, l’ANSEJ et la CNAC.
102
CHAPITRE IV :
ESSAI D’EVALUATION DE L’IMPACT DES DISPOSITIFS
D’ACCOMPAGNEMENT SUR L’ENTREPRENEURIAT
FEMININ DANS LA WILAYA DE TIZI OUZOU
Premièrement, dans leurs programmes de formations, ces dispositifs n’initient pas les femmes
à la réalisation, d’un boss plan, d’une bonne politique marketing, de la manière d’utilisation
des machines et en fin de les informer sur l’existence de marchés potentiels (que ce soit pour
l’approvisionnement en matière première et/ou l’écoulement du produit). La formation est
non individualisée, elle est générale. En effet, elle s’étale sur une durée de 4jours (un laps de
temps très court pour pouvoir assimiler toutes les informations, surtout pour les femmes
n’ayant pas eu un grand niveau de scolarisation), elle se déroule dans une seule et même sale,
sans tenir compte des disparités relatives : au niveau de scolarisation des promotrices, du
secteur et de la taille de l’entreprise à créer et en fin, de la localisation de cette dernière (zone
urbaine ou zone rurale).
Deuxièmement, dans le suivie post-création. En effet, cet élément fait défaut, une fois les
avantages accordés, les promotrices sont délaissées à leurs sorts.
2.4. Relation dispositifs d’accompagnement/la femme entrepreneure
Sur les 40 femmes interrogées, 25 femmes sont promotrices du dispositif CNAC, 10 sont
promotrices ANGEM et 5 ont fait appel à l’ANSEJ pour créer leurs entreprises.

Effet des dispositifs d’accompagnement sur la situation de la femme entrepreneure
Le tableau ci-dessous nous informe sur les effets des dispositifs d’accompagnement sur la situation des femmes
entrepreneures.
Tableau 33: Effets des dispositifs sur la femme entrepreneure
Effectif
Pourcentage
Contribution des dispositifs à la réduction du chômage et à la création d’emploi
Oui
38
95
Non
2
5
Contribution à l’augmentation du revenu
Oui
35
87,5
Non
5
12,5
Impact sur le Statut de la femme entrepreneure au sein de la société
Oui
32
80
non
8
20
Source : Résultats de l’enquêtes ANGEM, ANSEJ et CNAC 2014
Le tableau ci-dessus montre que 95,% des femmes entrepreneures trouvent que les
dispositifs ont contribué à réduire le chômage, 87,5% d’entre elles jugent que ces dispositifs
103
CHAPIITRE IV :
ESS
SAI D’EVA
ALUATION
N DE L’IM
MPACT DES DISPO
OSITIFS
D’A
ACCOMPA
AGNEMEN
NT SUR L’ENTR
REPRENE
EURIAT
FEM
MININ DA
ANS LA WIILAYA DE
E TIZI OUZ
ZOU
ont jouéé un rôle poositif dans l’augmentaation de leu
urs revenus, elles affirm
ment aussi, avec un
taux de 80%, que ces
c institutions ont conntribué à l’aaméliorationn de leurs cconditions de
d vie et
au channgement de leurs situaations, En effet,
e
elles trouvent quue ses disppositifs ont un effet
positif sur
s leurs staatuts au seinn de la sociéété

L’influeence des diispositifs d’’accompagnement surr le choix de
d devenir eentrepreneure :
C
Comme
le montre
m
la fiigure suivannte relative au rôle des dispositifs d’accompag
gnement
dans l’iinfluence du
d choix dees femmes pour deven
nir entrepreeneure, il nn’y a qu’un
ne seule
femme (2,5%) parm
mi les 40 femmes
fe
inteerrogées, qu
ui déclare que,
q
même ssans les aid
des et les
avantagges accordéss par les disppositifs, ellee a la capaccité de créerr sa propre eentreprise.
A
Ainsi,
pourr les femm
mes entreppreneures, les
l avantagges accordéés constitu
uent une
motivattion relativeement imporrtante et unne opportunité qu’il fauut saisir. Onn peut dédu
uire donc
que les dispositifs d’accompaagnement paar leurs div
vers avantagges, ont conntribué d’un
ne façon
remarquuable à encoourager les femmes pouur se lancerr en entrepreeneuriat (977,5%).
Tableau 34: Influencee des disposittifs d'accomp
pagnement su
ur le coix d'en
ntreprendre
Influnece dess dispositifss d'accomp
pagnment
s le choixx des femm
sur
mes à entrep
prendre
2,5
non
Ou
ui
97,5
Source : Résultats dee l’enquêtes AN
NGEM, ANSE
EJ et CNAC 20014

Les raisons dee sollicitatioon des dispoositifs
L tableau ci-dessouss nous infoorme sur les
Le
l raisons qui ont ppoussé les femmes
entrepreeneures inteerrogées, à recourir
r
au dispositif
d
d’’accompagnnement solliicité
Tableau 35: Raison du
d recours au dispositif
Les raisons
Efffectif
Pourcen
ntage
Avoir dees conseils, formation
f
et suivi
6
15
Recherchher des finanncements
3
39
97,5
5
Recherchher des avanntages fiscauxx et parafiscaaux
7
17,5
5
Diminueer le risque liié à la créatioon d’entrepriises
2
27
67,5
5
Total OB
BS
4
40
Soource : Résulttats de l’enquêêtes ANGEM, ANSEJ et CN
NAC 2014
104
CHAPITRE IV :
ESSAI D’EVALUATION DE L’IMPACT DES DISPOSITIFS
D’ACCOMPAGNEMENT SUR L’ENTREPRENEURIAT
FEMININ DANS LA WILAYA DE TIZI OUZOU
Du tableau ci-dessus, nous remarquons que la principale raison qui a incité les femmes
à recourir aux dispositifs d’accompagnement est la recherche de financements avec un taux de
97,5%, puis, vient le désir de diminuer le risque lié à la création d’entreprises (67,5%),
ensuite, la recherche des avantages fiscaux et parafiscaux (17,5%) et en fin, le désir d’avoir
des conseils, une formation et un suivi avec 15% des repenses ( ce sont essentiellement les
promotrices ANGEM).

Constat des femmes entrepreneures sur l’accompagnement et les services des
dispositifs d’accompagnement
Le tableau suivant concerne le constat des femmes entrepreneures sur l’accompagnement
des dispositifs et leurs divers services.
Tableau 36: constat sur la qualité de l'accompagnement et des services offerts par les différents dispositifs
Effectif
Pourcentage
26
9
5
65,0
22,5
12,5
Moyenne
Non
27
9
67,5
22,5
Oui
4
10,0
Qualité de l'accompagnement
Assez bon
Bon
Pas bon
La satisfaction des services rendus
Source : Résultats de l’enquêtes ANGEM, ANSEJ et CNAC 2014
Pour ce qui est du constat fait par les femmes entrepreneures enquêtées par rapport à la
qualité de l’accompagnement et des services redus, le tableau ci-dessus nous montre que 65%
d’entre elles déclarent qu’il est assez bon ; 22,5% estiment qu’il est bon et 12,5% des femmes
estiment qu’il n’est pas bon.
Le même tableau fait apparaitre que 67,5% des femmes interrogées témoignent qu’elles sont
moyennement satisfaites des divers services rendus par les différents dispositifs, 10 % sont
complètement satisfaites, alors que 22,5% ne sont pas du tout satisfaites.
Il y a lieu aussi de signaler, que 77,5% des femmes interrogées affirment que
l’accompagnement qui leur est conçue est inapproprié, en effet, il ne prend pas en compte
leurs besoins spécifiques, ni même les besoins de leurs projets.
105
CHAPITRE IV :
ESSAI D’EVALUATION DE L’IMPACT DES DISPOSITIFS
D’ACCOMPAGNEMENT SUR L’ENTREPRENEURIAT
FEMININ DANS LA WILAYA DE TIZI OUZOU
2.5. La femme et l’entrepreneuriat (création d’entreprise)

Qualité recommandées à une chef d’entreprise
Le tableau suivant nous informe sur les qualités jugées importante (par les femmes
interrogées) pour une chef d’entreprise
Tableau 37: qualités recommandées pour une chef d'entreprise
Qualité d’une chef d’entreprise
Effectif
Pourcentage
Non réponses
1
2,5
Energie et dynamisme
38
95,0
Confiance en soi
37
92,5
Persévérance
31
77,5
Capacité à résoudre les problèmes
36
90,0
Acceptation de l’échec
14
35,0
Disponibilité à prendre des risques
9
22,5
Bonne connaissance en gestion
15
37,5
Saisir les opportunités
20
50,0
Avoir de la chance
10
25,0
Capacité à organiser, diriger et manager
29
72,5
Avoir de l’empathie
14
35,0
Etre rigoureuse et disciplinée
35
87,5
Ouverture à l’innovation
22
55,0
Total OBS
40
Source : Résultats de l’enquêtes ANGEM, ANSEJ et CNAC 2014
De la lecture du tableau no37, nous constatons que les femmes interrogées, estiment que
les caractéristiques les plus indispensables à une chef d’entreprise et ainsi dit, à la réussite de
son entreprise, sont : l’effort et le dynamisme (95%), la confiance en soi (92,5%), la capacité
à résoudre les problèmes (90%), la rigueur et la discipline (87,5%), la persévérance (77,5%),
une bonne connaissance de son métier et la capacité à organiser, diriger et manager (72,5%),
puis avec un moindre degré, vient, l’ouverture à l’innovation (55%), la saisie des opportunités
d’affaires (50%), la métrise des outils de gestion (37,5%) et en fin, avoir de l’empathie et
l’acceptation de l’échec (35%). les qualités qui sont jugées peu importantes sont : avoir de la
chance (25%) et la disponibilité à prendre des risques (22,5%).
Dans notre échantillon, nous remarquons que les femmes sont réticentes à la prise de
risques, elles préfèrent investir de petites sommes et gagner des petits profits dans le futur
proche, elles évitent l’incertitude et l’ambigüité. Elles ne sont pas prêtes à abandonner leurs
106
CHAPITRE IV :
ESSAI D’EVALUATION DE L’IMPACT DES DISPOSITIFS
D’ACCOMPAGNEMENT SUR L’ENTREPRENEURIAT
FEMININ DANS LA WILAYA DE TIZI OUZOU
activités (persévérance 77,5%), car elles estiment qu’elles ont beaucoup sacrifiées (temps et
argent) donc elles n’ont aucun intérêt à arrêter. L’innovation occupe aussi une place
importante, en effet, de plus en plus de femmes entrepreneures optent pour l’innovation (55%)
car elles estiment que c’est la source la plus importante pour pouvoir contrecarrer la
concurrence et pouvoir pérenniser leurs entreprises.

Connaissance et formation en entrepreneuriat
En amont de la création de leurs entreprises, sur les 40 femmes enquêtées, 4 femmes
uniquement affirment qu’elles ont des connaissances en entrepreneuriat, soit 10% de
l’échantillon, tandis que les 90% autres n’en ont pas. Toutefois, parmi celles-ci, 13 d’entre
elles (32,5%) déclarent avoir fait au moins une formation dédiée au créatrices d’entreprises,
et ce après la création de leurs entreprises.
Les formations les plus citées sont : Gestion financière (25%), Administration (17,5%),
Techniques de gestion (10%), et en fin le marketing et techniques commerciales (7,5%)
Nous remarquons que, dans le but d’améliorer le rendement et l’efficacité de leurs
entreprises,
les femmes entrepreneures n’hésitent pas à recourir aux formations en
entrepreneuriat. Ce qui nous laisse dire que le phénomène de l’entrepreneuriat féminin
influence de manière positive sur les femmes entrepreneures, et ce en les incitant à
s’améliorer au fur et à mesura.

Existence d’exemples de femmes entrepreneures dans l’entourage
Sur les 40 femmes enquêtées, 16 femmes ont rependu oui à l’existence de femmes
entrepreneures dans leurs entourages, soit 40% des repenses, ces femmes sont essentiellement
artisanes ou activent dans les services.
Sur cet échantillon de 16 femmes, 15 (93,75%) d’entre elles stipulent qu’elles ont été
influencées par l’existence d’exemple de femmes entrepreneures dans les alentours, ce qui
renforce le tissu de petites entreprises dans les mêmes régions, mais qui crée des disparités
régional en terme de petites entreprises crées. On peut conclure aussi que le phénomène de
l’entrepreneuriat féminin dans la wilaya de Tizi Ouzou tant être un phénomène de mode.

Effet de l’entrepreneuriat sur les femmes entrepreneure
Le tableau suivant nous informe sur ce qu’a permis la création d’entreprises, aux femmes
entrepreneures
107
CHAPITRE IV :
ESSAI D’EVALUATION DE L’IMPACT DES DISPOSITIFS
D’ACCOMPAGNEMENT SUR L’ENTREPRENEURIAT
FEMININ DANS LA WILAYA DE TIZI OUZOU
Tableau 38: Effet de l'entrepreneuriat sur la situation de la femme entrepreneure
Apport de l’entrepreneuriat aux femmes entrepreneures
Effectif
Pourcentage
Palier aux problèmes d’harcèlement (au travail, …..)
15
37,5
Avoir de l’argent
30
75,0
Echapper au chômage
33
82,5
Etre indépendante et autonome
10
25,0
Avoir plus de confiance en soi
10
25,0
Développer ses compétences et innover
6
15,0
Total OBS
40
Source : Résultats de l’enquêtes ANGEM, ANSEJ et CNAC 2014
o
Du tableau n 38, nous remarquons que la première influence de l’entrepreneuriat sur la
femme entrepreneure réside dans la création de son propre poste d’emploi (82,5%), en second
vient, le gain d’argent (75%), puis, palier aux problèmes d’harcèlement (37,5%) souligné
essentiellement par les femmes anciennement salariées, ensuite, le sentiment d’indépendance
et d’autonomie et la confiance en soi avec le même taux, qui est de 25%, en dernier, c’est le
développement des compétences et l’innovation avec uniquement 15%.
Nous constatons donc que l’entrepreneuriat n’est que bénéfique aux femmes, il leur
permet de s’améliorer tant au niveau économique (création d’emploi et de profit) que social
(indépendance, palier aux problèmes d’harcèlements….).

Contribution de l’entreprise créée dans son milieu de localisation
Le tableau suivant nous montre la contribution de l’entreprise féminine dans son milieu de
localisation
Tableau 39: l'apport de l'entreprise créée dans son milieu de localisation
Contribution de l’entreprise dans son milieu
Effectif
Pourcentage
Réduction du chômage dans la région
26
65,0
Réduction de la pauvreté
17
42,5
Incitation des autres femmes à entreprendre
13
32,5
Diminution de la discrimination des femmes
3
7,5
Total OBS
40
d’implantation
Source : Résultats de l’enquêtes ANGEM, ANSEJ et CNAC 2014
108
CHAPITRE IV :
ESSAI D’EVALUATION DE L’IMPACT DES DISPOSITIFS
D’ACCOMPAGNEMENT SUR L’ENTREPRENEURIAT
FEMININ DANS LA WILAYA DE TIZI OUZOU
Nous constatons que la contribution des entreprises féminines à leurs milieux, n’est
pas du tout négligeable, en effet sur les 40 femmes interrogées, 26 femmes (soit 65% des
repenses) estiment que la création de leurs entreprises ont contribué à la réduction du
chômage dans leurs régions (essentiellement le chômage féminin), 17 d’entre elles stipulent
qu’elles ont contribué à la diminution de la pauvreté, soit 42,5% (ceci peut s’expliquer par la
création d’un emploi rémunéré pour une dizaine de personnes, essentiellement des femmes
mères de familles qui cherchaient à subvenir aux besoins de leurs familles), 13 d’entre elles,
soit 32,5%, avancent que suite à la création de leurs entreprises, d’autres femmes de leurs
régions ont été inciter à créer des entreprises. 3 femmes seulement ont déclaré que leurs
entreprises ont contribué à la diminution de la discrimination de la femme (elles ont recruté
d’anciennes salariées qui ont étaient harcelées dans leur lieu de travail au par avant).

Evaluation de la femme entrepreneure de certains éléments relatifs à son entreprise
Le tableau suivant nous informe sur l’évaluation apr. la femme entrepreneure de certains éléments en relation
avec son entreprise.
Tableau 40: Evaluation par la femme entrepreneure de quelques éléments en relation avec son entreprise
Très facile
Facile
Très difficile
Difficile
Financer l’entreprise
1
13
23
3
Faire les formalités administratives
0
0
30
10
Choisir la forme de la société
38
2
0
0
Trouver des clients
9
26
4
1
Trouver des fournisseurs
10
28
1
1
Trouver un local
0
18
16
6
Assurer la charge de travail
0
11
23
6
Organiser vie familiale et professionnelle
0
30
9
1
Manager et organiser l’entreprise
0
31
8
1
Relation avec le conjoint et les enfants
25
8
0
0
Relation avec la famille
32
8
0
0
Relation avec l’entourage
36
4
0
0
Source : Résultats de l’enquêtes ANGEM, ANSEJ et CNAC 2014
Il ressort du tableau ci-dessous, que les femmes entrepreneures interrogées, rencontre plus de
difficultés dans :

La réalisation des formalités administratives, 30 femmes (75%) jugent qu’il est très
difficile de le faire ;
109
CHAPITRE IV :

ESSAI D’EVALUATION DE L’IMPACT DES DISPOSITIFS
D’ACCOMPAGNEMENT SUR L’ENTREPRENEURIAT
FEMININ DANS LA WILAYA DE TIZI OUZOU
Assurer la charge de travail et financer l’entreprise. En effet, 23 femmes (57,5%) attestent
qu’elles trouvent des difficultés à assurer la charge de travail (notamment les activités
artisanale) et à financer leurs entreprises ;

Trouver un local, 16 (40%) femmes ont soulevé ce point, comment étant un problème
majeur, qui entrave la réalisation de leurs activités.
Le reste des tâches est jugé, par les femmes interrogées, soit facile, soit très facile.

Les femmes entrepreneures et le réseautage
Le tableau suivant, nous informe sur la participation des femmes aux réseaux et aux
différentes organisations (professionnelle, dédiées aux femmes entrepreneures, mouvement
associatif).
Tableau 41: Participation des femmes entrepreneures aux réseaux et/ou organisations
Oui
Organisation professionnelle
Organisation
dédiée
aux
entrepreneures
Mouvement associatif
femmes
Non
Effectif
%
Effectif
%
3
7,5
37
92,3
0
0,0
40
100
5
12,5
35
77,5
Source : Résultats de l’enquêtes ANGEM, ANSEJ et CNAC 2014
Nous remarquons, que sur l’échantillon des 40 femmes étudié, la participation des femmes
aux réseaux est très faible. En effet, elle est de 12,5% dans le mouvement associatif et de
7,5% les organisations professionnelles. Il n’y a aucune femme qui participe aux
organisations dédiée aux femmes entrepreneures, ceci peut se justifier par le manque
d’informations, qui fait que les femmes entrepreneures ne soient pas au courant de l’existence
de ce genre d’organisations.
110
CHAPITRE IV :
ESSAI D’EVALUATION DE L’IMPACT DES DISPOSITIFS
D’ACCOMPAGNEMENT SUR L’ENTREPRENEURIAT
FEMININ DANS LA WILAYA DE TIZI OUZOU
111
. Conclusion Générale . Au cours des dix dernières années, de nombreux travaux ont été réalisés dans plusieurs
pays, pour attirer l’attention sur ce rôle important et, de là, inciter les acteurs de la vie
économique à en tenir compte dans leurs orientations et décisions stratégiques. Les résultats
de ces travaux établissent que la plus part des pays, affichent une forte corrélation entre le
niveau de l’activité entrepreneuriale et la croissance. Concernant spécifiquement, les femmes,
ces dernières mettent en évidence que leur implication dans l’entrepreneuriat, est un élément
très positif, ce qui explique l’écart de croissance entre les divers pays.
Les femmes entrepreneures dans la wilaya de Tizi Ouzou restent isolées sur tous les plans.
L’accès aux dispositifs publics d’appui à la création d’activités n’est pas aisé pour toutes les
femmes souhaitant créer des entreprises, elles sont confrontées à des obstacles
bureaucratiques multiples et à une concurrence masculine impitoyable. Des recherches
universitaires, l’établissement d’un système statistique qui intègre ce phénomène,
l’encouragement des autorités publiques, peuvent mieux éclairer la situation des femmes
entrepreneures tout en définissant leurs trajectoires personnelles et socioprofessionnelles, et
en précisant leurs difficultés et leurs ambitions.
Ce qui est claire que l’entrepreneuriat féminin dans la wilaya de Tizi Ouzou est devenu une
réalité, les femmes touchent et exercent dans tous les secteurs d’activité sans exception, mais
ce qu’il faut étudier aussi, c’est la continuité, la pérennité dans le temps et l’espace, c’est à
dire, le sort de ses entreprises crées par les femmes. Survie ou échec ?
112
ANNEXES
Annexe N°1 : Evolution des projets créent par Secteur d’activité et par sexe et emplois générés dans le cadre du
dispositif CNAC de T.O pour la période allant 01/01/2009 au 31/12/2013
Caisse Nationale d’assurance Chômage
Tizi-Ouzou
Evolution des projets crées par secteur d’activité et par sexe et emplois générés
Situation du 01/01/2009 au 31/12/2013
Projets crées par secteurs d’activité et par sexe :
Année
Nombre de projets crées
2009
2010
2011
2012
2014
2013
Ecart
Secteur
Evolution
01/03/2014
31/03/2014
M
F
M
F
M
F
M
F
M
F
2012/2013
Artisanat
4
1
1
8
4
2
26
23
43
32
26
33,06%
17
Industrie
29
5
42
8
35
23
119
60
156
69
46
25,70%
22
Services
106
8
369 12 706 56
1141
77
1458
86
326
26,77%
77
BTPH
42
0
73
0
74
0
174
1
167
1
-7
-4,00%
24
Agriculture
3
0
10
3
17
6
62
11
92
12
31
42,47%
14
Autres
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
422
24,91%
154
d’activité
Total
184 14 495 31 836 87
1522 172
1916 200
Evolution des emplois crées :
Année Secteur d’activité 2009 M F 2010 M F 2011 M F 2012 M F Artisanat 10 1 3 37 23 2 82 74 142 79 65 41,67% 53 Industrie 94 24 145 17 137 55 461 116 492 152 67 11,61% 75 Services 158 30 540 14 875 73 1415 118 1633 107 207 13,50% 91 BTPH 190 0 307 0 349 0 589 1 529 1 ‐60 ‐10,17% 77 Agriculture 4 0 30 3 27 6 120 16 163 14 41 30,15% 24 Autres 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 320 10,70% 320 Total Nombre de projets crées 2013 M F 456 55 1025 71 1411 136 2667 325 2959 353 2014 01/03/2014
Ecart Evolution 31/03/2014 2012/2013 M : Masculin
F : Féminin
I
Annexe N°2 : Cumule des projets crées par secteur d’activité, par sexe et par type de financement dans le cadre
du dispositif ANGEM de T.O pour la période allant du 01/01/2006 au 31/12/2013
Agence Nationale de Gestion du Microcrédit
Tizi-Ouzou
Cumule des projets crées par secteur d’activité, par sexe et type de financement par
l’ANGEM
Situation du 01/01/2006 au 31/12/2013
Depuis le début d’activité du Dispositif ANGEM
Secteur d’activité
Agriculture
TP.Industrie
BTP
Services
Artisanat
Commerce
Total
Dont Femmes
Dossiers déposées
5041
1178
10333
3022
6895
824
27293
16900
Dossiers validés
4457
1067
8899
2367
5510
729
23029
14285
Dossiers Financés
3378
784
5812
1333
5136
137
16580
9997
Financement PNR AMP (Cumule arrêté au 31/12/2013)
Secteur
d’activité
Demande
Nombre de dossiers
Nombre de dossiers
Nombre
éligibles
financés
d’emplois
Femme Homme Femme Homme Total Femme Homme Total
crées
Agriculture
112
69
146
82
228
118
97
215
268
Pèche
0
0
0
0
0
0
0
0
0
TP.industrie
253
6
84
5
89
87
6
93
120
BTP
0
19
1
17
18
0
12
12
15
Services
23
11
37
13
50
30
14
44
54
Services
170
10
301
11
312
192
8
200
279
Total
558
115
427
137
564
736
Total
général
673
569
128
697
697
564
II
Financement PNR, projet : financement triangulaire (ANGEM, Banque, Promoteur)
Cumule arrêté au 31/12/2013
Secteur d’activité Agriculture Pèche TP.industrie BTP Services Artisanat Commerce Total Total général Nombre de dossiers Nombre de dossiers Nombre éligibles financés d’emplois crées Femme Homme Femme Homme Total Femme Homme Total 7 37 7 39 46 2 9 11 18 0 7 0 7 7 0 0 0 0 82 27 107 41 148 18 5 23 69 0 146 0 177 177 0 31 31 126 72 445 75 456 531 14 214 228 430 25 7 30 12 42 10 1 11 37 26 130 28 164 192 4 46 50 89 212 799 247 896 48 306 1143
354 769 1011 1143 354 Demande III
Annexe N° 3: Nombre de dossiers déposés, traités, validés, financés et en instance et les emplois générés dans
le cadre du dispositif ANSEJ de T.O pour la période allant 01/01/2012 au 31/12/2013
Agence Nationale pour le Soutien de l’Emploi des Jeunes
Tizi-Ouzou
Bilan de l’ANSEJ pour les deux années 2012 et 2013
Bilan 2012 :
Dossiers Dossiers Dossiers Dossiers Emplois
déposés traités
validés financés générés
Industrie
BTP
Agriculture
Services
Artisanat
Total
Dont
femmes
496
753
354
946
175
2724
6861
347
811
Dossiers
en
instance
5265
380
641
197
562
118
1898
1067
1642
422
1177
350
4658
11120
605
162
503
505
Bilan 2013 :
Dossiers Dossiers Dossiers Dossiers Emplois
déposés traités
validés financés générés
Industrie
BTP
Agriculture
Services
Artisanat
Total
Dont
femmes
Dossiers
en
instance9
188
340
221
427
36
1212
217
289
200
402
120
1228
119
214
155
311
65
864
85
135
71
154
33
478
280
388
179
349
109
1305
11730
134
143
106
52
153
505
IV
Annexe N°2 : Questionnaire sur l’impact des dispositifs ANSEJ, ANGEM et CNAC sur l’entrepreneuriat
féminin dans la wilaya de T.O
République Algérienne Démocratique et Populaire
Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique
UNIVERSITE MOULOUD MAMMERI DE TIZI-OUZOU
Faculté des sciences économiques, commerciales et de gestion
Département des sciences économiques
Laboratoire REDYL
Réformes Economiques et Dynamiques Locales.
Mémoire de master en sciences économiques
Spécialité « Mangement territorial et ingénierie de projets »
Option « Management des services publics territoriaux »
Thème
L’entrepreneuriat féminin dans la wilaya de Tizi Ouzou : Incidences socioéconomiques
et limites de son accompagnement
Ce mémoire de Master portera sur l'impact des dispositifs ANSEJ, ANGEM, et
CNAC sur le phénomène de l’entrepreneuriat féminin dans la wilaya de Tizi-Ouzou.
La présente étude revêt, un caractère purement scientifique, sur ce l’anonymat et la
confidentialité sont de mise
Merci à l'avance pour votre collaboration dont dépend la réussite de cette étude.
V
VI
VII
VIII
IX
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développement local : L’exemple d’Alep en Syrie », par BANAT R et FERGUENE
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entrepreneurial » par HERNANDEZ E-M ;
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VIII
LISTE DES ANNEXES, TABLEAUX, FIGURES ET CARTES
Liste des tableaux :
Tableau 1: Evolution de la population active féminine............................................................ 36 Tableau 2: Evolution de la population active totale ................................................................. 37 Tableau 3: Répartition de la population active et taux d'activité économique par groupe d'âge
et sexe: ...................................................................................................................................... 37 Tableau 4: Représentation de la population active féminine par type d'emploi...................... 38 Tableau 5: Taux d'activité économique et taux d'emploi selon le niveau d'instruction et le
diplôme acquis: ........................................................................................................................ 39 Tableau 6: Répartition de la population occupée selon le secteur d'activité de l'établissement
et le sexe. .................................................................................................................................. 39 Tableau 7: Répartition de la population active féminine selon le secteur juridique et la
localisation ............................................................................................................................... 40 Tableau 8: Effectif et parts relatives des chômeurs selon les démarches effectuées pour
chercher un emploi, classification par sexe et diplôme obtenu ................................................ 41 Tableau 9: les parts relatives des chômeurs acceptant des postes d'emplois sous différentes
conditions de travail selon le sexe (en %) ................................................................................ 41 Tableau 10: Accès des filles à l'éducation dans la WTO ......................................................... 54 Tableau 11: Accès des femmes de la WTO à la formation professionnelle ............................ 55 Tableau 12:Tableau récapitulatif des deux programmes de financement ................................ 79 Tableau 13: Nombres de projets crées par les femmes dans le cadre du dispositif CNAC ..... 84 Tableau 14: Projets financés et impact emploi par sexe et par secteur dans le dispositif CNAC
(année 2013) ............................................................................................................................. 86 Tableau 15: Nombre de postes d'emplois crées par les femmes entrepreneures du dispositif
CNAC ....................................................................................................................................... 87 Tableau 16: Cumule de l'activité de l'ANGEM depuis le début de son activité jusqu’à 2013 88 Tableau 17: Nombre de dossiers financés par le dispositif ANGEM, selon le sexe et le secteur
d'activité (Année 2013) ............................................................................................................ 89 Tableau 18: Nombre de projets financés par secteur d'activité et par sexe dans le dispositif
ANGEM (année 2013) ............................................................................................................. 90 Tableau 19: Bilan de L’ANSEJ pour l'année 2012 et l’année 2013....................................... 91 Tableau 20: Répartition des femmes entrepreneures selon leurs niveaux d’instruction .......... 92 Tableau 21: Statut de la femme en amont de ........................................................................... 93 IX
Tableau 22: Répartition des femmes ........................................................................................ 94 Tableau 23: milieu de la femme entrepreneure… ……………………
95 Tableau 24: motivations à la création de Micro-entreprises par les femmes ........................... 95 Tableau 25: le secteur d'activité des entreprises....................................................................... 96 Tableau 26: la détermination du choix du secteur d'activité de l'entreprise ............................. 97 Tableau 27: Origine de l'entreprise créée ................................................................................. 99 Tableau 28: Source de financement de l'entreprise créée ........................................................ 99 Tableau 29: les raison d'implantation dans la wilaya de Tizi Ouzou ..................................... 100 Tableau 30: le type de marchés visés ..................................................................................... 101 Tableau 31: obstacles rencontrés par les femmes entrepreneures au moment de la création de
leurs entreprises ...................................................................................................................... 101 Tableau 32: Obstacles rencontrés après la création de l'entreprise ........................................ 102 Tableau 33: Effets des dispositifs sur la femme entrepreneure .............................................. 103 Tableau 34: Influence des dispositifs d'accompagnement sur le coix d'entreprendre ............ 104 Tableau 35: Raison du recours au dispositif .......................................................................... 104 Tableau 36: constat sur la qualité de l'accompagnement et des services offerts par les
différents dispositifs ............................................................................................................... 105 Tableau 37: qualités recommandées pour une chef d'entreprise ............................................ 106 Tableau 38: Effet de l'entrepreneuriat sur la situation de la femme entrepreneure ................ 108 Tableau 39: l'apport de l'entreprise créée dans son milieu de localisation ............................. 108 Tableau 40: Evaluation par la femme entrepreneure de quelques éléments en relation avec son
entreprise ................................................................................................................................ 109 Tableau 41: Participation des femmes entrepreneures aux réseaux et/ou organisations........ 110
Liste des figures :
Figure 1: Les composantes de base du processus de création .................................................. 25 Figure 2: La confrontation des composantes de la démarche de création ................................ 25 Figure 3: Accès des filles à l'éducation dans la WTO .............................................................. 54 Figure 4: Accès des femmes de la WTO à la formation professionnelle ................................. 56 Figure 5: Le tryptique porteur-portant-porté ............................................................................ 64 Figure 6: Evolutions des projets créés par les femmes selon le secteur d'activité ................... 85 Figure 7: Répartition par sexe des dossiers déposées et financés par l'ANGEM depuis sa
création jusqu’à 2013. .............................................................................................................. 88 Figure 8: niveau de scolarisation de la femme entrepreneure .................................................. 93 X
Figure 9: statut de la femme avant la création ......................................................................... 93 Figure 10; Expérience professionnelle des femmes ................................................................. 94 Figure 11: le milieu de la femme entrepreneure…………………………………………….. 95 Figure 12: le secteur d'activité des entreprises créées .............................................................. 96
Liste des annexe
Annexe N°3 : Evolution des projets créent par Secteur d’activité et par sexe et emplois
générés dans le cadre du dispositif CNAC de T.O pour la période allant 01/01/2009 au
31/12/2013……………………………………………………………………………………..I
Annexe N°2 : Cumule des projets crées par secteur d’activité, par sexe et par type de
financement dans le cadre du dispositif ANGEM de T.O pour la période allant du 01/01/2006
au 31/12/2013………………………………………………………………………………….II
Annexe N° 3: Nombre de dossiers déposés, traités, validés, financés et en instance et les
emplois générés dans le cadre du dispositif ANSEJ de T.O pour la période allant 01/01/2012
au
31/12/2013……………………………………………………………………………………IV
Annexe N°4 : Questionnaire sur l’impact des dispositifs ANSEJ, ANGEM et CNAC sur
l’entrepreneuriat féminin dans la wilaya de T.O……………………………………………...V.
XI
TABLE DES MATIERES
Introduction Generale.............................................................................................................. 1 Chapitre I : Entrepreneuriat et création d’entreprises .................................................... 5 Section 01 : Entrepreneuriat et entrepreneur, éléments théoriques .................................. 5 1.1. Evolution,définition et importance de l’entrepreneuriat ...................................... 6 1.2. L’entrepreneur :définition,motivations et caractéristiquesErreur !
défini. Signet
non
Section 02 :Développement territorail et l’entrepreneuriat ... Erreur ! Signet non défini. 2.1. La notion de territoire ................................................... Erreur ! Signet non défini. 2.2. Développement et développement territorial ............... Erreur ! Signet non défini. 2.3. Entrepreneuriat et développement du territoire ............ Erreur ! Signet non défini. Section 03 : Clarification des notions relatives à la création d’entreprises et l’esprit
d’entreprise ..................................................................................................................... 19 3.1. Notion d’entreprise, de PME et de TPE ................................................................ 19 3.2. L’esprit d’entreprise ..................................................... Erreur ! Signet non défini. 3.3.La création d’entreprises ............................................... Erreur ! Signet non défini. Chapitre II :L’entrepreneuriat féminin et le contexte socioculturel en Algérie et dans
la wilaya de Tizi Ouzou ..................................................................................................... 28 Section 01 : Pré-requis sur l’entrepreneuriat féminin ................................................... 28 1.1. La phéminisation de l’entrepreneuriat « approche genre » ................................... 28 1.2.Définition de la femme entrepreneure ........................... Erreur ! Signet non défini.
1.3.Le rôle de la femme entrepreneure……………………………………………… 31
1.4.Le contexte socioculturel de l'entrepreneuriat féminin…………………………...32
Section 02 :lL’entrepreneuriat féminin et le contexte socioculturel en Algérie... Erreur !
Signet non défini. 2.1.La réalité du genre féminin en amont de l’entrepreneuriat : les femmes et le
marché du travail ................................................................. Erreur ! Signet non défini. 2.2. Le profil de la femme entrepreneure en Algérie .......... Erreur ! Signet non défini. 2.3. Les difficultés rencontrées par les femmes entrepreneures en Algérie ................. 50 Section 03 : Le contexte et les facteurs socioculturels de l’entrepreneuriat dans la
wilaya de Tizi Ouzou ..................................................................................................... 51 3.1. Le contexte socioculturel de la femme en amont de l’entrepreneuriat dans la
wilaya de Tizi Ouzou ................................................................................................... 51 3.2. Les facteurs socioculturels de l’entrepreneuriat féminin dans la wilaya de Tizi
Ouzou ........................................................................................................................... 56 Chapitre III : L'accompagnement à la création d'entreprises ....................................... 60 Section 01 :L’accompagnement en situation entrepreneuriale....................................... 60 1.1.Elémnents théoriques sur la notion d’accompagnement ........................................ 60 XII
1.2.La fonction technique et le rôle de l’accompagnement.......................................... 61 1.3. Soutien et accompagnement des entrepreneurs ..................................................... 62
1.4. L’apport des structures d'accompagnement dans les différentes phases de
création………………………………………………………………………………………..65
Section 02 : Les dispositifs d’appui et d’accompagnement à la création d’entreprises en
Algérie ............................................................................................................................ 67 2.1. Présentation de la Caisse Nationale d’Assurance Chômage (CNAC) .................. 68 2.2. Présentation de l’Agence Nationale de Soutien à l’Emploi des Jeunes (ANSEJ) 72
2.3.
Présentation
de
l'Agence
Nationale
de
Gestion
du
Microcrédit
(ANGEM)…….........................................................................................................................76
Section 03:La méthodologie d'investigation utilisée dans l'évaluation de l'impact des
dispositifs d'aide à la création d'entreprises sur l'entrepreneuriat féminin……………………80
3.1. La collecte des données auprès de l'ANSEJ, l’ANGEM et la CNAC de Tizi
Ouzou…………………………………………………………………………………………80
3.2..La présentation de l'enquête de terrain……………………………………………81
CHAPITRE IV:Essai d’evaluation de l’impact des dispositifs d’accompagnement sur
l’entrepreneuriat féminin dans la wilaya de Tizi Ouzou ................................................ 84 Section 01 : l’entrpreneuriat féminin en chiffre dans les dispositifs .............................. 84 1.1. Les femmes entrepreneures du dispositif CNAC .................................................. 84 1.2. Les femmes entrepreneures du dispositif ANGEM ..... Erreur ! Signet non défini. 1.3. Les femmes entrepreneures du dispositif ANSEJ ................................................. 91 Section 02 :Les femmes entrepreneures accompagnées (résultats de l’enquete). .......... 92 2.1. Identification de la femme entreprneure ............................................................... 92 2.2. Identification de l’entreprise ................................................................................. 96 2.3. Rapport de l’entreprise créées avec son milieu d’implantation .......................... 100
2.4.Dispositif d'accompagnement et la femme entrepreneure………………………103
2.5. La femme et l'entrepreneuriat (création d'entreprise)…………………………106
Section 03 :
limites d’accompagnement et incidences socioéconomiques de
l’entrepreneuriat féminin dans la wilaya de Tizi Ouzou............................................... 111 3.1. Les limites d’accompagnement de l’entrepreneuriat féminin dans la wilaya de Tizi
Ouzou ................................................................................. Erreur ! Signet non défini. 3.2. Les incidences socioéconomiques de l’entrepreneuriat féminin dans la wilaya de
Tizi Ouzou ........................................................................... Erreur ! Signet non défini. Conclusion générale ......................................................................... Erreur ! Signet non défini. ANNEXES ..................................................................................................................................I XIII
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ............................................................................. IV Liste des annexes, tableaux, figures et cartes....................................................................... IX XIV