L`entrepreneuriat féminin dans la wilaya de Tizi-Ouzou
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L`entrepreneuriat féminin dans la wilaya de Tizi-Ouzou
République Algérienne Démocratique et Populaire Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique UNIVERSITE MOULOUD MAMMERI DE TIZI-OUZOU Faculté des sciences économiques, commerciales et de gestion Département des sciences économiques Laboratoire REDYL Réformes Economiques et Dynamiques Locales. Mémoire de master en sciences économiques Spécialité « Management territorial et ingénierie de projets » Option « Management des services publics territoriaux » Préparé par : Yasmina BEN MAKHLOUF L’entrepreneuriat féminin dans la wilaya de Tizi-Ouzou : Incidences socio-économiques et limites de son accompagnement Sous la direction du : Pr Malika AHMED ZAID Année Universitaire 2013-2014 L’entrepreneuriat féminin dans la wilaya de Tizi-Ouzou : Incidences socio-économiques et limites de son accompagnement Résumé : La situation transitoire de l’Algérie vers l’économie de marché a contribué à l’émergence d’autres acteurs économiques, dont les femmes, qui commencent effectivement à rentrer en force dans le monde des affaires et prennent part d’avantage dans la vie économique et sociale du pays. La femme algérienne, se trouve alors impliquée dans des rôles nouveaux qui lui permettent d’évoluer dans un espace autre que l’espace familial. Ainsi, elle est appelée à créer et développer son entreprise, mission qui n’est pas toujours réalisable. En effet, la femme, considérée comme acteur social et économique, est toujours en quête de prouver sa performance et sa capacité à gérer une activité professionnelle, cela peut lui permettre d’acquérir une autonomie, une technicité et un savoir faire, d’une part, et une certaine indépendance à l’égard de son entourage, d’autre part. Pour les femmes entrepreneures, les compétences ainsi que l’entourage constituent des éléments essentiels de leurs réussites, toutefois, la réussite de l’entrepreneuriat féminin peut se justifier également par des facteurs économiques, dont principalement le développement du secteur privé, et les différents dispositifs d’accompagnement à la création de microentreprises (ANSEJ, CNAC et ANGEM) mis par les pouvoirs publics dans l’objectif d’absorber le chômage. En plus des capacités personnelles et du contexte socioculturel ambiant dans la wilaya de TO, notre travail portera sur l’impact des dispositifs d’accompagnement à la création de microentreprises (ANGEM, ANSEJ et CNAC) sur le phénomène de l’entrepreneuriat féminin, ainsi que, la présentation des incidences socio-économiques de cet entrepreneuriat dans la wilaya de Tizi Ouozu. Mots clés : Entrepreneuriat féminin, entreprise féminine, Tizi Ouzou, Contexte socioculturel, dispositif d’accompagnement, ANSEJ, ANGEM, CNAC, Incidences socio-économiques Summary: The passing situation of Algeria towards the market economy, contributed to the emergence of the other economic players, among whom the women, who begin actually to go in force into the business world and take part of advantage in the economic and social life of the country. The Algerian women, is then implied (involved) in new roles which allow her to evolve in a space other than the family space. So, she is called to create and develop her company, mission which is not always practicable. Indeed, the women, considered as social and economic actor, is always in search to prove her performance and her capacity to manage a professional activity, it can allow her to acquire autonomy, a technicality and knowledge, and independence towards her circle of acquaintances. For the women’s entrepreneurship, the skills as well as the circle of acquaintances constitute, one of the essential elements of their success, however, the success of this entrepreneurship can be justified also by economic factors, among which mainly the development of the privet sector, and various devices of accompaniment in the creation of micro-companies (ANSEJ, CNAC and ANGEM)put by the public authorities in the objective to absorb the unemployment. Besides the personal capacities and the ambient sociocultural context in the wilaya of TO, our work will concern the impact of the plans of accompaniment in the creation of microcompanies (ANGEM, ANSEJ and CNAC) on the phenomenon of the women’s entrepreneurship, as well as, the display of the socioeconomic incidences of this entrepreneurship in the wilaya of Tizi Ouzou Keys words: women’s entrepreneurship, feminine company, Tizi Ouzou, sociocultural context, device accompaniment, ANSEJ, ANGEM, CNAC, socioeconomic incidences. DEDICACES Je dédie ce modeste travail : A mes chers parents que Dieu les protège. A mes deux frères Abdelaziz et Amer et à ma sœur Mouna A ma famille. A tous ceux et toutes celles qui me sont chers. REMERCIEMENTS Sans l’appui de certaines personnes, ce travail ne serait sans doute pas réalisé. A cet effet, je tiens à remercier tous ceux et toutes celles qui ont contribué de près ou de loin à sa réalisation. Mes remerciements s’adressent : Au Professeur Malika AHMED ZAID, directrice de ce mémoire, qui m’a encadrée et dirigée tout au long de mon travail, pour l’aide et le temps qu’elle a bien voulu me consacrer. Je ne la remercierai jamais assez pour son soutien, sa patience et sa disponibilité, qu’elle trouve en ces lignes l’expression de ma gratitude. A toute l’équipe de formation du laboratoire Réformes Economiques et Dynamiques Locales (REDYL), à leur tête Pr Malika AHMED-ZAID, à tous nos enseignants chacun d’eux avec son nom. A Monsieur DJEMACI Brahim, pour toutes ses orientations, ses gracieux conseils et ses multiples encouragements A Mr LALEG Aziz qui m’a initié à la technique de système d’information géographique. A tous le personnel de la CNAC de Tizi-Ouzou, en particulier Mr BOULARES et Mr LAMARI. A tout le personnel de l’ANGEM de Tizi-Ouzou, en particulier Mme IYAMRACHE. Aux bénéficiaires du crédit de CNAC, ANGEM et ANSEJ qui ont accepté de faire partie de l’échantillon et de répondre à mes questions. A mes parents, ma sœur et mes frères, pour leur appui et leur soutien moral qu’ils trouvent ici toute ma reconnaissance. A tous mes proches et amis (es) qui m’ont toujours soutenue et encouragée au cours de la réalisation de ce mémoire, et qui ont gardé confiance en moi, même lorsque j’en ai moimême douté, en particulier mon groupe de Master avec qui j’ai passé des moments inoubliables et gagné une expérience riche. Merci à Dieu de m’avoir donné la force et le courage de mener à terme ce travail ABREVIATIONS ET SIGLES UTILISES ANGEM ANSEJ CNAC BTPH PME OCDE APCE ONG FED IFD GED ONS PPDRI FNDRA ALEM T-O DAIP CID CFI CIP ADS AIG DAIS PID TS PAP PSCE TVA TAP IBS IRG PNR CMT PNR-CG PNR-VA PNR-LO FGMMC BNA TUPHIMO Agence Nationale de Gestion du Micro- crédit Agence nationale de soutien à l’emploi des jeunes Caisse Nationale d’Assurance Chômage Bâtiments et travaux publics et hydraulique Petite et moyenne entreprise Organisation de Coopération et de Développement Economique Agence Pour la Création d’Entreprises Organisme Non Gouvernemental Femme Et Développement Intégration des Femmes dans le Développement Genre Et Développement Officie National des Statistique Programme de Proximité de Développement Rural Intégré Fond National de Régulation pour le Développement agricole Agence Locale de l’Emploi Tizi Ouzou Dispositif d’Aide à l’Insertion Professionnelle Contrat d’Insertion des Diplômés Contrat Formation-Insertion Contrat d’Insertion Professionnelle Agence de Développement Social Activité d’Intérêt Général Dispositif d’Activités d’Insertion Sociale Prime d’Insertion des Diplômés Technicien supérieur Projet d’Activités Productives Plan de Soutien à la Croissance Economique Taxe sur la Valeur Ajoutée Taxe sur l’Activité Professionnelle Impôt sur le Bénéfice des Société Impôt sur le Revenu Global Prêt Non Rémunéré Crédit à Moyen Terme Prêt Non Rémunéré- Cabinet Groupé Prêt Non Rémunéré-Véhicule Atelier Prêt Non Rémunéré-Location Fond de Garantie Mutuel des Microcrédits Banque Nationale d’Algérie Travaux d’Utilité Publique à Haute Intensité de Main d’œuvre IAIG FNSEJ FCMGRCJP AMP WTO CFE CTA SEVE PME TPE AFOM Indemnité pour Activité d’Intérêt Général Fond National de Soutien à l’Emploi des Jeunes Fond de Caution Mutuel de Garantie Risques/Crédits Jeunes Promoteurs Achat Matière Première Wilaya de Tizi Ouzou Contrat Formation Emploi Contrat de Travail Aidé Savoir Et Vouloir Entreprendre Petite et Moyenne Entreprise Très Petite Entreprise Atouts/Faiblesses/Opportunités /Menaces SOMMAIRE Dédicaces ................................................................................................................................... 4 Introduction Generale.............................................................................................................. 1 Chapitre I : Entrepreneuriat et création d’entreprise .......................................................... 6 Section 01 : Entrepreneuriat et entrepreneur, éléments théorique ............................................ 6 Section 02 : Développement territorial et entrepreneuriat ....................................................... 16 Section 03 : Clarification des notions relatives à l’entreprise, l’esprit d’entreprise et à la création d’entreprise ................................................................................................................. 19 Chapitre II : L’entrepreneuriat féminin et le contexte socioculturel ................................ 28 Section 01 : Pré-requis sur l’entrepreneuriat féminin ............................................................. 28 Section 02 : L’entrepreneuriat féminin, un contexte socioculturel en Algérie ........................ 35 Section 03: Le contexte socioculturel de l'entrepreneuriat féminin dans la wilaya de Tizi Ouzou Chapitre III : l’accompagnement à la création d’entreprises ............................................ 60 Section01 :L’accompagnement comme élément clé d’une politique publique d’encouragement à l’entrepreneuriat .................................................................................................................... 60 Section 02 : Les dispositifs d’appui et d’accompagnement à la création d’entreprise en Algérie .................................................................................................................................................. 67 Section 03: La méthodologie d’investigation employée dans l’évaluation de l’impact des dispositifs d’aide à la création d’entreprises sur l’entrepreneuriat féminin Chapitre IV : Essai d’évaluation de l’impact des dispositifs d’accompagnement sur l’entrepreneuriat féminin dans la wilayA de Tizi Ouzou ................................................... 84 Section 01 : l’entrepreneuriat féminin en chiffre dans les dispositifs (approche quantitative) 84 Section 02: les femmes entrepreneures accompagnées (résultats de l'enquête Section 03: incidences socioéconomiques et limites de l'accompagnement de l’entrepreneuriat féminin dans la wilaya de Tizi Ouzou ANNEXEs ..................................................................................................................................I REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ............................................................................. IV Introduction générale INTRODUCTION GENERALE L’entrepreneur est au centre du développement économique et social. Il défit l’incertitude et s’engage à prendre des risques, saisit les opportunités qui se présentent pour en tirer le plus grand profit. Sa réussite dépend en premier lieu de sa capacité à avoir de nouvelles idées, de les maturer, ensuite, les réaliser sous forme de projet d’entreprise. Ici, la capacité de l’entrepreneur dépend de ses ambitions, motivations, formations, compétences, profil psychologique, de son environnement socioculturel et de l’accompagnement qui lui est apporté. En effet, l’entrepreneur est un agent économique caractérisé par sa fonction d’innovation (schumpeter). Il contribue par son acte de création d’entreprise à offrir de l’emploi, à créer de la richesse et ainsi participer au développement de sa région, son territoire et entre autre son pays. L’entrepreneur est celui qui se distingue par sa volonté de création d’entreprise. Cette volonté n’est ni mesurable, ni quantifiable. Elle est issue du profil psychologique de chaque individu « qu’il soit homme ou femme sans exception ». Le profil psychologique est un moteur qui motive l’individu à résister aux changements de l’environnement, il lui permet de se différencier par rapport aux autres « être entrepreneur n’est pas donné à tous ». La différenciation est d’être toujours brillant dans ses idées, d’avoir l’esprit d’entreprise individuel. Cela ne signifie pas qu’il n’existe pas des contraintes et des obstacles à surmonter. Mais seul celui qui peut faire la différence peut s’en sortir. Par ailleurs, la réussite d’une entreprise dépend aussi de sa capacité à affronter tous les événements qui vont se présenter dés sa création ; malgré tous les efforts que fait le créateur, il aura toujours besoin d’encouragement, de soutien mais surtout d’accompagnement et de financement extérieur à défaut d’apports personnels. « L’accompagnement prend 1 connaissance du projet et des motivations du porteur du projet » De ce fait, L’accompagnement et l’environnement socioculturel dans lesquels l’entrepreneur active ne sont pas exclus de cette réalité. Depuis le début de l’humanité, la femme a toujours participé à la création de la richesse : elle a cultivé les champs, fabriqué des produits traditionnels (poterie, bijoux,…., Etc.), fabriqué les vêtements et d’autres produits pour les vendre sur les marchés hebdomadaires . Sa participation dans la création de richesse ne se limite pas à la contribution physique. Ses qualifications et compétences lui ont permis de travailler au sein des 1 KIZABA G : « Entrepreneuriat et accompagnement : outils, actions et paradigmes nouveaux », Ed l’Harmattan, Paris, 2008, p38 1 Introduction générale entreprises : d’occuper des postes de responsabilités hiérarchiques et de diriger des entreprises. Le problème qui se pose n’est pas celui de la femme en tant qu’individu, ni de ses préoccupations sociales et culturelles. Il s’agit de la femme qui participe au développement économique et social, du droit de la femme à créer son propre projet d’entreprise, de son implication dans le milieu des affaires économiques. Et enfin de l’accompagnement qui lui est assigné pour y parvenir. Problématique : Contre certaines résistances sans valeurs qui font de la femme un être incapable d’entretenir un projet de travail individuel, ou d’aborder le domaine des affaires économiques souvent réservé à l’homme, l’entrepreneuriat féminin est une révolution. En Algérie, la femme n’est pas passive. En effet, par ses capacités physiques, psychologiques et intellectuelles, elle cherche à exploiter ses idées dans le domaine des affaires et d’en profiter pour créer son propre projet d’entreprise. C’est-à-dire d’être indépendante et apte à réaliser un projet individuel. Mais malgré ça, sa participation dans la création d’entreprises reste modeste, elle est uniquement de 6% par rapport à la participation de l’homme qui est de 94% 2 L’entrepreneuriat exige, sur un premier volet que l’entrepreneur (homme ou femme) ait la capacité de se déplacer et faire le suivi de ses affaires quels que soient l’heure ou l’endroit. Il doit rencontrer des gens qu’il ne connait pas, négocier des contrats, faire la navette entre plusieurs endroits et chercher l’information là où elle se trouve. En même temps, il doit prendre ses décisions indépendamment parce que c’est le seul et le premier représentant de son entreprise. Sur un second volet l’entrepreneur doit accéder à un accompagnement qui soit adapté à la fois à ses besoins et aux besoins de son projet. Question principale : Pour la femme entrepreneure algérienne, être entrepreneure, c’est être un exemple de courage et de résistance dans un contexte socioculturel qui freine. Elle doit non seulement être assez forte pour faire face à son contexte. Mais aussi avoir un accompagnement adéquat si ce n’est individualisé. C’est ce qui nous amène à nous interroger comme suit : selon le contexte socioculturel ambiant dans la wilaya de Tizi Ouzou , comment les structures d’aide à la création d’entreprises impactent- elles l’entrepreneuriat féminin ? En effet, dans ce travail, il s’agit d’analyser dans quelle mesure les facteurs socioculturels ainsi que l’accompagnement 2 http://www.liberte-algerie.com le 10/02/2014 à 22H11 2 Introduction générale accordé par les structures d’aide à la création d’entreprises, étaient ou non facteurs de développement de l’entrepreneuriat féminin dans la wilaya de Tizi Ouzou. Nous avons choisi de limiter notre recherche aux dispositifs d’accompagnement CNAC, ANSEJ et ANGEM. Questions subsidiaires : 1. En quoi les dispositifs d’aide à la création d’entreprises « CNAC, ANGEM et ANSEJ» peuvent favoriser ou freiner le phénomène entrepreneurial féminin dans la wilaya de Tizi Ouzou ? 2. Quel rôle jouent les facteurs socioculturels dans la création d’entreprises par les femmes dans la wilaya de Tizi Ouzou ? 3. Quelles sont les incidences socio-économiques de l’entrepreneuriat féminin dans la wilaya de Tizi Ouzou ? Hypothèses de recherche : Notre travail de recherche repose sur les hypothèses suivantes, que nous sommes appelés à vérifier : 1. En égard à la dynamique de création d’entreprises et aux avantages financiers et fiscaux qu’ils procurent, les dispositifs d’accompagnement à la création d’entreprises constituent une des pièces maitresses, auxquelles le phénomène entrepreneurial féminin dans la wilaya de Tizi Ouzou est rattaché. 2. Les facteurs socioculturels influencent de manière positive comme négative l’entrepreneuriat féminin dans la wilaya de Tizi Ouzou. En effet, Ils peuvent encourager ou décourager les femmes à entreprendre ; 3. Par la création d’entreprises, de richesse, la création d’emplois et l’amélioration des conditions sociales des femmes, l’entrepreneuriat féminin conduit vers une dynamique de développement social et économique dans la wilaya de Tizi Ouzou. Objectif et démarche : Pour répondre à notre question principale complétée par les questions subsidiaires et vérifier nos hypothèses de recherche, notre travail est fondé sur ; D’une part, sur une recherche et une étude documentaire, basée sur la consultation des différents documents nécessaires pour la compréhension des concepts et logiques relatives à notre thématique. D’autre part, sur l’exploitation des divers documents fournis par les dispositifs d’accompagnement (ANGEM, ANSEJ et CNAC) de Tizi-Ouzou accompagné d’une enquête 3 Introduction générale de terrain réalisée par le biais des entretiens et questionnaires remis à un échantillon de femmes entrepreneures. L’objectif de ce travail de recherche est d'analyser l’impact du contexte socioculturel et celui des dispositifs d’aide à la création d’entreprise (CNAC, ANSEJ et ANGEM) sur l’évolution de l’entrepreneuriat féminin, ainsi que l’incidence de cet entrepreneuriat dans la wilaya de Tizi Ouzou. Pour y parvenir, on passera par l’étude de l’effet des dispositifs CNAC, ANSEJ et ANGEM sur le phénomène de l’entrepreneuriat féminin dans le territoire de la wilaya. Mais d’abord on essayera de cerner le contexte socioculturel des femmes créatrices d’entreprise au niveau national puis le rapporter au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou. Le choix de ce sujet est motivé d’une part, par la volonté de connaitre le contexte socioculturel des femmes entrepreneures de la wilaya de Tizi Ouzou , d’évaluer l’implication des dispositifs ANSEJ, CNAC et ANGEM dans la création des entreprises par les femmes et de voir l’apport des entreprises créées sur le territoire de la wilaya de Tizi Ouzou. De l’autre part, c’est l’originalité de notre travail qu’on a expliqué pour continuer dans cette démarche. Ainsi, l’entrepreneuriat féminin retient particulièrement notre attention, par le peu d’initiatives enregistrées dans ce domaine et par les possibilités de développement qu’il peut générer. Structure du mémoire : Afin d’apporter les éléments de réponse à notre problématique et de confirmer ou infirmer nos hypothèses. On a réparti notre travail en quatre chapitres et chacun d’eux contient deux sections. L’objet de notre premier chapitre est de présenter certaines clarifications des concepts relatifs à l’entrepreneuriat, l’entrepreneur, l’esprit d’entreprise et la création d’entreprise. Le deuxième chapitre portera sur la présentation de l’entrepreneuriat féminin en Algérie ainsi que les principaux facteurs socioculturels. Qu’on rapportera à la wilaya de Tizi Ouzou. Quant au troisième chapitre, il portera sur l’accompagnement en situation entrepreneuriale, la présentation des différents dispositifs d’accompagnement et d’aide à la création d’entreprises en Algérie puis on déclinera sur la méthodologie d’investigation pour approcher la réalité des femmes entrepreneurs accompagnées dans la wilaya de Tizi-Ouzou . quant au dernier chapitre, il portera sur la présence des femmes dans les dispositifs d’accompagnement à la création d’entreprises dans la wilaya de Tizi Ouzou, notamment les trois dispositifs CNAC, ANSEJ et ANGEM et les résultats de notre enquête de terrain Ainsi 4 Introduction générale que, les incidences sociaux-économiques et les limites de l’accompagnement de l’entreprenariat féminin dans la wilaya de Tizi-Ouzou. 5 CHAPITRE I : ENTREPRENEURIAT ET CREATION D’ENTREPRISES CHAPITRE I : ENTREPRENEURIAT ET CREATION D’ENTREPRISE Introduction : Discipline scientifique, objet d’enseignement, de débats politiques, économiques ou institutionnels, l’entrepreneuriat est invoqué à tous les niveaux. Il représente souvent un enjeu, parfois un espoir, et systématiquement une richesse. Selon l’angle adopté, l’entrepreneuriat peut être valorisé comme apporteur de solutions alternatives aux problèmes économiques et sociaux, essentiellement par le biais de : la création de richesses, d’emploi, l’innovation, le renouvellement du parc d’entreprises, l’exploitation des ressources, la diversification et la complémentarité des entreprises…etc. En dépit des multiples approches scientifiques possibles pour tenter de comprendre L’entrepreneuriat (consensuellement qualifié de « phénomène »), les chercheurs s’accordent pour faire l’hypothèse que l’entrepreneur est une pièce centrale de ce phénomène. Il voit des possibilités, prend des risques et saisis des opportunités et ce par le biais de la création d’entreprise, qui présente non seulement un moyen de lutte contre le chômage mais également une source très importante de développement et d’innovation. Elle (la création d’entreprise) constitue un paradigme dans la construction de l’acte d’entreprendre. Section 01 : Entrepreneuriat et entrepreneur, éléments théoriques Cette section est conçue dans le but de cerner et expliquer les contours et concepts ayant trait à l’entrepreneuriat (définition et évolution) et à l’entrepreneur afin de rendre ces derniers plus perceptibles. 1.1.Evolution, définition et importance de l’entrepreneuriat 1.1.1. Histoire de l’entrepreneuriat L’histoire de l’entreprenariat peut être analysée sur différents angles, suivant les différents courants de pensée A. Les économistes3 Il faut d’abord nuancer la croyance populaire qui attribue l’origine de l’entrepreneuriat à la seule science économique. Une lecture attentive des deux premiers auteurs, généralement identifiés comme les pionniers du domaine, Cantillon et Say, nous fait découvrir des auteurs qui s’intéressaient tant à l’économie qu’aux entreprises, à leur création, leur développement et leur gestion. 3 FILION L-J « le champ de l’entrepreneuriat : historique, évolution, tendances », Revue internationale PME, vol. 10, no 2, Janvier 1997 pp 4-6 6 CHAPITRE I : ENTREPRENEURIAT ET CREATION D’ENTREPRISES On observe, à partir des écrits de Cantillon et Say, que leur intérêt à l’entrepreneuriat ne facilite pas sa classification dans une discipline donnée En 1928 Schumpeter donne son envol au domaine de l’entrepreneuriat. Il l’associe nettement à l’innovation. « L’essence de l’entrepreneuriat se situe dans la perception et l’exploitation de nouvelles opportunités dans le domaine de l’entreprise … cela a toujours à faire avec l’apport d’un usage différent de ressources qui sont soustraites de leur utilisation naturelle et sujettes à de nouvelles combinaisons »4. Non seulement Schumpeter associe l’entrepreneur à l’innovation, mais l’ensemble de son œuvre imposante montre l’importance de l’entrepreneur pour expliquer le développement économique. Ce qui intéresse les économistes, c’est avant tout de mieux comprendre le rôle que joue l’entrepreneur comme dynamo du système économique. En ce sens, ils voient l’entrepreneur tant comme un ‘’ détecteur’’ d’occasions d’affaires, un créateur d’entreprises, qu’un preneur de risques. Hayek a montré que le rôle de l’entrepreneur consistait à informer le marché des nouveautés qu’il y présente. Knight a montré que l’entrepreneur assume un risque à cause de l’état d’incertitude dans lequel il évolue et qu’il est rémunéré en conséquence par le profit qu’il tire de l’activité qu’il a initié. Hoselitz a parlé d’un niveau de tolérance plus élevé à travailler dans des conditions d’ambigüité et d’incertitude chez les entrepreneurs. Casson fera une tentative intéressante pour mettre au point une théorie où sont associés entrepreneurs et développement économique. Il y insiste sur la dimension de la coordination de ressources et de la prise de décision. Eisenstein avait déjà établi un modèle ou il mesurait le degré d’efficacité et d’inefficacité dans l’utilisation des ressources par les entrepreneurs. On parle de l’entrepreneur en économie mais on l’a peu ou pas intégré dans les modèles classiques de développement économique. Lorsqu’on l’a fait, l’entrepreneur est représenté par une fonction. Les économistes qui se sont intéressés à l’entrepreneur sont demeurés la plupart du temps, comme c’est le cas dans d’autres disciplines, des marginaux. Si on voulait faire une synthèse des principaux courants de pensée en économie concernant l’entrepreneuriat, on serait amené à accepter la suggestion de Baumol et faire référence à deux catégories d’entrepreneur : l’entrepreneur-organisateur d’entreprises et l’entrepreneur- 4 FILION L-J, (1997), Op.cit, p4 7 CHAPITRE I : ENTREPRENEURIAT ET CREATION D’ENTREPRISES innovateur. Le premier représenter par les classiques et décrit par Say, Knight et Kirzner, tandis que le second représente celui décrit par Schumpeter. B. Les behavioristes5 : Le vocable’’ behavioristes’’ inclue, les psychologues, psychanalystes, sociologues et autres spécialistes du comportement humain. Un des premiers de cette discipline à s’intéresser aux entrepreneurs fut Max Weber, il a identifié le système de valeur comme fondamental pour expliquer le comportement des entrepreneurs, il les voyait comme des innovateurs, des gens indépendants possédant une source d’autorité formelle de par leur rôle de dirigeants d’entreprises. Mais celui qui a donné le coup d’envoi aux sciences du comportement face aux entrepreneurs fut sans doute David C. MccClelland. Au cours des années 1950, on se demande si l’homosoviéticus ne va pas supplanter l’homoamericanus. C’est ce qui amène David C.McClelland à se pencher sur l’histoire afin d’expliquer le pourquoi des grandes civilisations. Suite à cette étude remarquable, il définit l’entrepreneur comme suit: « Un entrepreneur est quelqu’un qui exerce un contrôle sur une production qui ne sert pas qu’à sa consommation personnelle »6 C. L’éclatement de l’entrepreneuriat7 : Les années 1980 allaient voir apparaître l’éclatement du domaine de l’entrepreneuriat vers la quasi totalité des disciplines des sciences humaines et administratives. Deux événements ont marqué cette transition : la publication d’une première encyclopédie présentant l’état des connaissances dans le domaine, ainsi que la tenue d’un premier grand colloque annuel réservé essentiellement à la recherche dans cette nouvelle discipline, celui de Babson. On a vu apparaître les premiers docteurs dans le domaine au cours de la décennie 80. Mais la grande majorité des gens qui s’intéressaient au domaine viennent de disciplines autres que l’entrepreneuriat et ne font pas de ce dernier leur champ d’activités principal. Leurs activités de recherche et d’enseignement en entrepreneuriat constituent, le plus souvent, une activité connexe à leurs activités principales. On observe que de plus en plus de gens consacrent de plus en plus le temps et d’intérêt à l’entrepreneuriat. En réalité, on compte de plus en plus de créations d’entreprises, pour suivre l’évolution de même que les besoins de leurs étudiants ainsi que de leurs clients, bon nombre de professeurs se doivent de mieux 5 FILION L-J, (1997), Op.cit p 7 KAWASAKI G « la réalité de l’entrepreneuriat », Ed. DIATEINO, 2009, p18 7 FILION L-J,(1997). Op.cit, P 11 6 8 CHAPITRE I : ENTREPRENEURIAT ET CREATION D’ENTREPRISES connaître l’entrepreneuriat et la PME. Ainsi, l’appropriation et l’intégration de la discipline de l’entrepreneuriat dans les autres disciplines, surtout des sciences humaines et administratives, constituent un phénomène unique qui ne s’est jamais produit avec autant d’ampleur dans la construction paradigmatique d’aucune autre discipline des sciences humaines. 1.1.2. Définition de l’entreprenariat8 « Entreprenariat » est un terme portant à confusion qui englobe de nombreuses notions, en effet l’entrepreneuriat est perçu comme un phénomène complexe et diversifié. Pour Julien et Marchesnay (1997)9 « Le vocabulaire d’entrepreneuriat dans la littérature tourne généralement autour de trois concepts : l’entrepreneur, l’esprit d’entreprise, et la création d’entreprise ». Par cette définition nous déduisons que l’entrepreneuriat est un arrangement entre un individu et une organisation. L’un se définit par rapport à l’autre et vice versa. Ainsi le terme d’entrepreneuriat décrit une relation entre un entrepreneur et son entreprise, comme le signale Julien et Marchesnay en rajoutant le concept de risque. D’après Fayolle et Filion « L’entrepreneuriat : c’est le processus par lequel des personnes prennent conscience que le fait de posséder leur propre entreprise constitue une option ou une solution viable, ces personnes pensent à des entreprises qu’elles pourraient créer, prennent connaissance de la marche à suivre pour devenir un entrepreneur et se lancent dans la création et le démarrage d’une entreprise »10. La création d'entreprise ne représente pas seulement un moyen de lutte contre le chômage mais également une source très importante d’innovation. Cette notion est un paradigme dans la construction de l’acte d’entreprendre, L’entrepreneuriat conduit beaucoup de changements dans les marchés et les secteurs de l’économie parce que de nouveaux produits arrivent pour remplacer les anciens (la destruction créatrice), cette compréhension se doit beaucoup à l’économiste Josef Schumpeter, d’après lui « Un entrepreneur est une personne qui veut et qui est capable de transformer une idée en une innovation réussie». D’après le guide du créateur d’entreprise11, l’entrepreneuriat consiste à créer de la richesse par la création d’entreprise. C’est un moteur important pour l’emploi, la cohésion sociale, l’innovation et la croissance économique. 8 BERREZIGA A et MEZIANE A: « La culture entrepreneuriale chez les entrepreneurs algériens », Colloque National sur les stratégies d’Organisation et d’Accompagnement des PME en Algérie ». p2 9 JULIEN P-A et MARCHESNAY M : « Economie et stratégies industrielles », Ed Economica, 1997, p 26 10 BERREZIGA A et MEZIANE A, Op.cit, p3 11 Rapport du Ministère de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’Investissement Direction Générale de la PME Avec l’appui du Programme de Développement Economique Durable de la GIZ, «Guide du créateur d’entreprise » novembre 2011. 9 CHAPITRE I : Selon ZAMMAR.R12, ENTREPRENEURIAT ET CREATION D’ENTREPRISES « L’entrepreneuriat est une dynamique de création et d’exploitation d’une opportunité d’affaires par un ou plusieurs individus via la création de nouvelles organisations à des fins de création de valeur » De ces définitions on pourra dire que, L’entrepreneuriat peut se définir comme une activité impliquant la découverte, l’évaluation et l’exploitation de nouvelles idées et d’opportunités, la prise de décisions modérément risquées, dans le but d’introduire de nouveaux biens et services, de nouvelles structures d’organisation et de nouveaux marchés, par des moyens existants ou qui, éventuellement, n’existaient pas auparavant. 1.1.3. L’importance de l’entrepreneuriat13 : C’est dans les intérêts apportés à l’économie et à la société que réside l’importance de la place occupée par l’entrepreneuriat dans les recherches et les politiques économiques. En effet les apports de l’entrepreneuriat à l’économie et à la société concernent la création d’entreprise, la création d’emploi, l’innovation, le développement de l’esprit d’entreprendre dans les entreprises et les organisations et l’accompagnement de changements structurels. Entrepreneuriat et croissance économique14: l’activité entrepreneuriale n’engendre pas un effet direct sur la croissance économique, elle ne fait que l’accélérer grâce à la présence d’une masse d’entrepreneurs. Entrepreneuriat et création d’emploi15 : l’entrepreneuriat constitue un moyen pour la résorption du chômage, il est considéré comme une source potentielle de création et de sauvegarde d’emplois. L’acte d’entreprendre est devenu une nécessité pour l’intégration sociale de l’entrepreneur et de sa famille. Entrepreneuriat et renouvellement du parc d’entreprises: L’entrepreneuriat permet de renouveler et reconstruire le tissu économique par la création d’entreprises, sachant que cette dernière recouvre trois situations différentes : La création « ex-nihilo » : c’est la création d’une entreprise nouvelle par un individu ou groupe d’individus. La reprise d’entreprise : c’est la création d’une entreprise reprenant partiellement ou totalement les activités et les actifs d’une entreprise ancienne. La réactivation d’entreprise: c’est le redémarrage des activités d’une entreprise en répit. 12 ZAMMAR R « Initiation à l’entrepreneuriat », Centre d’Etudes Doctorales en Sciences et Technologies de Rabat (CEDESTR)», 2010. 13 BERREZIGA A et MEZIANE A. Op.cit, p3 14 FAYOLLE A : « Introduction à l’entrepreneuriat », Ed Dunod. Paris, 2005, pp17-21 15 Idem 10 CHAPITRE I : ENTREPRENEURIAT ET CREATION D’ENTREPRISES Ce qui permet de constituer un contrepoids et une compensation aux disparitions et l’échec d’autres entreprises existantes. Entrepreneuriat et Innovation : La formation d’innovation est importante, d’après Schumpeter, les entrepreneurs constituent le monteur de l’innovation en identifiant les opportunités que les autres acteurs ne voient pas et en développant les technologies et les concepts qui vont donner naissance à des nouvelles activités économiques. 1.2.l’entrepreneur : définition, motivations et caractéristiques Identifié comme une pièce centrale et un individu « extra-ordinaire », l’entrepreneur occupe une place majeure dans la littérature scientifique relevant de la discipline de l’entrepreneuriat. Son vécu, son expérience, son dynamisme, son opportunisme, ses facultés d’adaptation …, conjugués avec la création de valeur qu’il engendre, sont autant de particularités qui participent au dessin de l’entrepreneuriat. 1.2.1. La notion d'entrepreneur16 Les différents travaux réalisés dans ce domaine ont proposé de nombreuses définitions sans qu’aucune d’elles ne fasse l’unanimité. L'analyse de l'évolution de la perception de l'entrepreneuriat dans la pensée économique peut toutefois aider à cerner au mieux cet élément essentiel. Trois auteurs ont, à ce titre, considérablement influencé leur époque et la vision que l'on peut avoir de l'entrepreneur, à savoir : Richard Cantillon (1755), Jean-Baptiste Say (1803) et Joseph Schumpeter (1934, 1947). Richard Cantillon Cantillon est le premier à définir le profil de l'entrepreneur et à mesurer les difficultés d'une gestion qui affronte le risque (incertitude). L’entrepreneur est vu comme la pierre angulaire de la dynamique économique: « l'entrepreneur est celui qui exerce son jugement pour faire face à l’incertitude. L'entrepreneur y est défini comme une "personne indépendante ». Après avoir découpé la société de son époque en classes sociales, Cantillon regroupe les entrepreneurs en une classe très hétérogène. Malgré cette diversité, "tous les entrepreneurs se procurent leurs moyens d'action à taux fixe (à un prix certain) et revendent des biens et services à un prix incertain". La variable intégratrice du concept d'entrepreneur est l'incertitude liée aux clients et le risque sur le prix. 16 VAN CAILLE D et LAMBRECHT C : « L’entrepreneur, ses motivations, sa vision stratégique, ses objectifs », Working Paper réalisé dans le cadre de la « chaire PME 1995 » de la Caisse Nationale du Crédit Professionnel de Belgique. 11 CHAPITRE I : ENTREPRENEURIAT ET CREATION D’ENTREPRISES En conséquence, l'entrepreneur peut être défini à tout moment par sa fonction : prévision des risques et affrontement de l'incertain. Le profit serait alors la juste rémunération d'une activité aussi risquée. Cantillon met ainsi l'accent sur la fonction et non sur la personnalité de l'entrepreneur, adoptant ainsi une position comportementale. Jean-Baptiste Say Say dessine les fonctions de l'entrepreneur comme un véritable organigramme. Il fait de l'entrepreneur une pièce maîtresse de l'échange économique : il envisage une théorie de la production et de la distribution reposant sur le rôle de coordination de l'entrepreneur. "L'entrepreneur est en effet le personnage central puisque c'est lui qui combine les facteurs de production". Cette définition large inclut tous les chefs d'entreprises, propriétaires ou non, et plus largement les responsables d'organisations. La mission d'harmoniser les trois facteurs de production que sont la terre, le travail et le capital, repose sur l'hypothèse que "le regroupement derrière les entrepreneurs" permet de dépasser les éventuels obstacles à une combinaison optimale de ces facteurs. Le but premier de l'entrepreneur serait dès lors d'accroître la production, laissant la recherche du profit comme objectif annexe. Cette mission primordiale de l'entrepreneur dans l'économie est composée de différentes tâches : l'entrepreneur, administrateur de la production, est chargé de prévoir non seulement la production mais également son financement et sa rentabilité, d'organiser, de commander, de coordonner et de contrôler. De nombreux talents managériaux sont nécessaires pour être un entrepreneur qui réussit. De plus, Say y associe des qualités de caractère qu'il juge indispensables : goût du risque, fermeté de caractère et de jugement. En résumé, Say élargit la définition de l'entrepreneur en y associant le concept de combinaison des facteurs de production. Il développe une conception plus industrielle, liée au processus de production et au risque qui en est issu. Joseph Schumpeter Schumpeter situe l'entrepreneur dans une problématique de dynamique économique où la règle est le changement. L'entrepreneur de Schumpeter est "celui qui introduit et conduit l'innovation", celui qui crée une combinaison des facteurs de production de manière à innover au sein du processus de développement économique. Dans l'optique schumpeterienne, le processus d'innovation est l'essence même du développement économique. Cette innovation doit être comprise au sens large. Il peut s'agir de la fabrication d'un bien nouveau, de l'introduction d'une méthode de production nouvelle, 12 CHAPITRE I : ENTREPRENEURIAT ET CREATION D’ENTREPRISES de la conquête d'un nouveau débouché, de la conquête d'une source nouvelle de matières premières ou encore de la réalisation d'une nouvelle organisation de la production. En résumé, Schumpeter fait de l'entrepreneur l'acteur explicatif de la dynamique économique en adoptant une définition plus fonctionnelle dans laquelle le risque devient une variable parmi d'autres de l'environnement. Schumpeter met l'accent sur le leadership et pas sur la propriété. Ainsi nous pouvons détecter quelques particularités sur l’entrepreneur : Il est capable de fixer et d’atteindre des objectifs ; Il est sensible à son environnement en vue de saisir des opportunités d’affaires ; Il est celui qui prend des décisions modérément risquées ; Il cherche à être autonome ; Il veut enregistrer un profit ; Il est le créateur coordinateur des ressources et le créateur innovateur. 1.2.2. La typologie de l’entrepreneur : La littérature met clairement en évidence l’existence de différentes typologies. Julien et Marchesnay17 esquissent deux types d’entrepreneurs. Cette typologie part du principe qu’il existe trois grandes aspirations socio-économiques chez le créateur. A savoir, la pérennité pour son entreprise, la volonté d’indépendance et la nécessité de croissance, a partir de là, les auteurs distinguent deux portraits types : l’entrepreneur PIC et l’entrepreneur CAP. Si l’entrepreneur PIC correspond plus à l’artisan commerçant, l’entrepreneur CAP est quant à lui davantage opportuniste. Ce dernier se situe plus dans des activités turbulentes, évolutives et en expansion. Filion18 propose une typologie basée sur une étude rétrospective et socio-économique sur l’entrepreneur. Il distingue six types de propriétaire-dirigeant de MPE : le bûcheron, le séducteur, le sportif, le vacancier, le converti et le missionnaire. Il est envisageable de réunir des points communs à travers les différentes typologies, il est difficile de dresser une grille de lecture unique et universelle susceptible de prendre en compte tous les types d’entrepreneurs. Même si la détection de projet à fort potentiel reste possible, il n’en demeure pas moins que pour certaines créations il y ait changement de trajectoire au cours du temps. Le créateur va au fil des événements et de l’expérience modifier 17 JULIEN P-A et MARCHESNAY M : « L’entrepreneur », Ed Economica, 1996, pp55-59 FILION L-J « le champ de l’entrepreneuriat : historique, évolution, tendances » Revue internationale PME, vol. 10, no 2, Janvier 1997. P 16 18 13 CHAPITRE I : ENTREPRENEURIAT ET CREATION D’ENTREPRISES ses relations avec l’entreprise qu’il dirige. A ce titre, comme le montrent Copin et Mario, toutes les études menées pour identifier le profil type de l’entrepreneur à fort potentiel de réussite ne sont guère convaincantes. D’après Filion19, tout se passe comme si l’entrepreneur était perçu par les chercheurs à partir des prémisses de leur discipline. L’auteur préfère distinguer les éléments communs qui tendent à apparaître dans chaque discipline. La question du profil de l’entrepreneur n’a pas de réponse claire et précise, et semble témoigner de la diversité des caractéristiques en la matière. A ce titre, une étude effectuée par Miner montre que certes la personnalité d’un individu est susceptible de prédire le succès d’une aventure entrepreneuriale, mais l’auteur conclut à tout un ensemble de personnalité. Les différentes typologies de l’entrepreneur jouent un rôle clé dans le développement des théories se rapportant à l’entrepreneuriat, cependant afin d’aider la recherche et la conception de modèle destinés à la représentation d’un phénomène précis, il est nécessaire de disposer d’une typologie précise et représentative.. La typologie de l’entrepreneur dressée par Boutillier et Uzunidis20 nous semble être pertinente. Ces deux auteurs distinguent deux portraits types de créateur. Le premier qu’ils qualifient de « routinier » se situe dans des secteurs d’activités traditionnels. Le deuxième est un entrepreneur que Boutillier et Uzunidis qualifient de « révolutionnaire ». Il a le goût du risque, il calcule, planifie son activité et sait saisir l’opportunité lorsqu’elle se présente, il possède une grande capacité à innover, il est à l’écoute des progrès des technologies. Au sein de cette catégorie d’entrepreneurs nous retrouvons en toile de fond et en reprenant l’analyse de Schumpeter, ceux qui innovent et ceux qui imitent ; les proactifs et les réactifs. 1.2.3. Les caractéristiques d’un entrepreneur21 De nombreux travaux ont cherché à mettre à jour les caractéristiques individuelles favorables à l’entrepreneuriat. 9 caractéristiques ont été identifiées. La chance ou la santé pourtant déterminants dans certains projets sont ici écartées. La tolérance à l’ambiguïté, la confiance, et l’optimisme L’ambiguïté est inhérente au phénomène entrepreneurial. L’avenir est incertain, indéterminable ou inconnu. 19 FILION L-J, 1997, Op.cit, p 16 BOUTILLIER S et UZUNIDIS D :« La légende de l’entrepreneuriat :le capital social ou comment viens l’esprit d’entreprise », Ed Syros, 1999, p22 21 JULIEN P-A et MARCHESNAY M, 1996, Op.cit, pp51-54 20 14 CHAPITRE I : ENTREPRENEURIAT ET CREATION D’ENTREPRISES L’optimisme et la confiance en soi permettent d’accepter l’incertitude, toute fois des espaces ambigus subsistent. La tolérance pour les erreurs est également de mise, c’est la capacité à apprendre des erreurs commises, elles constituent de véritables expériences sur lesquelles on pourra capitaliser par la suite. La perception et l’estimation des risques L’entrepreneur (personne extraordinaire) s’engage personnellement la où d’autres personnes (dites ordinaires) ne s’y risqueraient pas. Il a la faculté de percevoir et de considérer le degré de l’incertitude liée entre autre au changement interne (pour l’individu) et externe (l’environnement dont sincère le projet de création d’entreprise). Une forte capacité de travail et la résistance au stress En amont du processus entrepreneurial l’accumulation d’énergie est nécessaire car elle sera dépensée par la suite pour attirer les différentes ressources dont les créateurs ont besoin pour faire décoller leur entreprise. La créativité: la créativité constitue la base de tout le processus d’innovation. Elle se révèle et s’apprend. La capacité de convaincre et de communiquer: La création d’entreprise requiert à l’entrepreneur, une capacité, de communication et un exercice permanent de conviction pour pouvoir mener à terme ses changes et convaincre les possesseurs de ressources d’adhérer au projet d’entreprendre. La capacité à conduire l’organisation et l’équipe vers le futur souhaité : L’entrepreneur doit présenter des qualités de leadership. Le leader est celui sachant justement guider les autres, qu’il aura acquis à sa cause, vers l’atteinte des buts et objectifs. Une focalisation sur les opportunités d’affaires : Avant de se préoccuper des ressources, de la stratégie et de la forme organisationnelle nécessaire à la réalisation de son projet, tout entrepreneur a détecté ou construit une opportunité d’affaires, et ses actions, ses buts et ses objectifs sont orientés vers l’exploitation de cette opportunité. Le sens de l’initiative de la responsabilité: Prendre l’initiative de créer une entreprise responsabilise personnellement l’entrepreneur. Sa responsabilité est engagée vis-à-vis de toutes les parties prenantes qu’il aura convaincues, au premier chef sa famille, puis les salariés, les actionnaires, les prêteurs de capitaux, etc. 15 CHAPITRE I : ENTREPRENEURIAT ET CREATION D’ENTREPRISES L’ouverture d’esprit et les capacités d’apprentissage : Il n’est pas difficile d’imaginer qu’un créateur entreprenant pour la première fois doit apprendre beaucoup durant les premières années de son entreprise. Outre ses capacités intrinsèques à l’apprentissage, son ouverture d’esprit, sa curiosité et sa capacité d’écoute le serviront. Section 02 : Développement territorial et entrepreneuriat Dans un premier temps, l’objectif de cette section est d’expliquer et d’apporter quelques éclairages relatifs à tout ce qui a trait aux concepts suivant : territoire, développement et développement territorial. Dans un second temps c’est l’importance de l’entrepreneuriat dans le développement territorial qui sera traité. 2.1. La notion de territoire La notion de territoire n’est pas facile à cerner, elle est sujette à de nombreux débats, elle peut être saisie sur trois points de vue22, à savoir : Tout d’abord, à la différence d’un morceau de nation ou de région, le territoire est une forme d’organisation et de coordination socialement construite et inscrite dans l’espace à un moment précis, C’est un ensemble de ressources, qui peuvent être matérielles ou immatérielles ; génériques ou spécifiques. Ensuite, le territoire est une forme d’organisation des acteurs en évolution, ainsi que des relations qu’ils entretiennent à l’occasion de l’exercice de leurs activités. Ces relations peuvent être des rapports marchands et/ou non marchands, des rapports formels et/ou informels, etc. Enfin, le territoire est une dynamique d’apprentissage, ce qui renvoie au rôle essentiel des institutions de formations de la main d’œuvre, mais aussi des processus de transmission des métiers et de circulation des savoir faire. Le territoire23 peut être appréhendé comme une forme d’organisation inscrite dans l’espace et construite socialement par les acteurs locaux, économiques, sociaux et institutionnels. C’est une dynamique de coordination d’acteurs à un moment donné, destiné à résoudre des problèmes productifs particuliers ou à réaliser un projet de développement collectif. C’est ce qui fait que le territoire n’est pas donné, mais construit. Une fois construit, il pourra servir de support à plusieurs processus de développement. 22 FERGUENE A. et COURLET C : « Gouvernance et dynamique territoriales : points de repère analytique » In : « gouvernance locale et développement territorial le cas des pays du sud ». Ed, l’Harmattan. 2004 23 BANAT R et FERGUENE A : « Construction territoriale et développement local : L’exemple d’Alep en Syrie », revue d’économie régionale et urbaine, n°4. 2009, PP 683-710. 16 CHAPITRE I : ENTREPRENEURIAT ET CREATION D’ENTREPRISES Jean-Louis Guigou et Dominique Parthenay, (2010)24 expliquent que le territoire n’est plus seulement le réceptacle géographique (espace physique) neutre où des entreprises, des collectivités et des individus inscrivent leurs actions. Il est devenu acteur à travers le produit de leur interaction. C’est le lieu où se renforce la cohésion sociale, un facteur incontestable d’identité individuelle et collective et il se situe au cœur des stratégies visant à renforcer la compétitivité et l’attractivité économique. Ainsi il fait l’objet de développement. 2.2.Développement et développement territorial : 2.2.1. Le concept de développement La définition du développement implique sa comparaison au concept de croissance. La croissance, selon F. Perroux 25, « c'est l'augmentation soutenue pendant une ou plusieurs périodes longues d'un indicateur de dimension : pour une nation, le produit global net en termes réels ». La croissance renvoie donc à l’augmentation du produit et de la richesse. Par contre, « le développement est la combinaison des changements mentaux et sociaux d'une population qui la rendent apte à faire croître, cumulativement et durablement, son produit réel global ». Dans ce cas, les changements et les évolutions sociales qui conditionnent la croissance et la rendent durable sont mises en lumière. Le concept de développement apparaît, ainsi, plus englobant que celui de croissance, en ce sens qu'il implique la croissance mais au-delà, met l'accent sur le progrès technique, la satisfaction des besoins fondamentaux, la réduction des inégalités, du chômage et de la pauvreté.et donc contribue à l’amélioration du bien être social, Le développement ne peut s'opérer sans croissance mais « une croissance sans développement » est tout de même envisageable. 2.2.2. Le développement territorial Le développement territorial: « C’est une démarche volontaire d’acteurs se réunissant sur un territoire à taille humaine pour envisager l'avenir de leur territoire. Cela en perspective avec d’autres niveaux d’administration et d’autres échelons politiques de la nation. C’est une vision du local dans le global, qui voit le territoire comme un système en relation avec d’autres systèmes et d’autres acteurs. Les acteurs œuvrent à l’amélioration des conditions de vie de leur territoire, ce qui passe, notamment, par le développement et l’emploi. »26. 24 GUIGOU J-L et PARTHENAY : «Aménagement du territoire », paris.2010 PERROUX F. « Théorie générale du progrès économique ». In Annales économie, société, civilization, vol 13, 1963,p 175-178. 26 http://www.globenet.org/horizon-local. 25 17 CHAPITRE I : ENTREPRENEURIAT ET CREATION D’ENTREPRISES Anne Killi, Ingeniors, considère le développement territorial comme une mutation (sociale, économique, environnementale…) du territoire vers un mieux-être global, par le biais de démarches de projets valorisant des ressources locales dans une vision prospective, intégrant le long terme27. Le développement territorial est entrevu comme un concept récent, mais peu définit par les géographes et les économistes. La pierre angulaire dans la problématique de ce développement est le territoire avec ses ressources, ses contraintes et ses spécificités non seulement matérielles et immatérielles, incluant ainsi les acteurs et leur mode de fonctionnement. Ce type de développement est transversal et décloisonné, il est stratégique et il cherche à construire le futur d’un territoire en exploitant ses atouts et en réduisant ses faiblesses tout en profitant de ses opportunités et en cherchant à faire face a ses menaces externes, c’est donc le recours à l’analyse AFOM (atouts/faiblesses/opportunités /menaces) 28 .Ce développement fait appel non pas aux facteurs matériels uniquement mais à l’intervention de tous les acteurs qui se trouvent sur le territoire et à une combinaison adéquates des différentes dimensions économiques, sociales et environnementales. 2.3.Entrepreneuriat et développement du territoire L’entrepreneuriat est un moteur de la création de la richesse et de la diffusion de développement par la création d’entreprises. A partir des expériences des pays développés, les mécanismes de diffusion de développement sont de deux types, à savoir : -La concentration d’industries dans les pôles de développement qui permet d’exploiter des économies d’échelle et de bénéficier d’économies d’agglomération, permettant ainsi à ces industries de réaliser des gains de productivité élevés. Ces gains de productivité sont transférés par des mécanismes de prix et de revenus, entrainant l’élargissement des marchés et créant des conditions favorables à la croissance dans ces régions ; -Le second mécanisme relève de la délocalisation de branches ou de segments de branche vers les régions où le marché du travail, le niveau des salaires et l’offre de foncier industriel créent un avantage comparatif par rapport aux pôles de développement, en particulier pour les industries intensives en main-d’œuvre. 27 INGENIORS A-K: «Manager un projet territorial », les cahiers du développeur économiques n°10. (ARADAL), 2007. 28 MERENNE-SCHOUMAKER B : «De l'aménagement du territoire au développement territorial : évolution ou révolution ? » 2005 18 CHAPITRE I : ENTREPRENEURIAT ET CREATION D’ENTREPRISES Ces processus ont joué un rôle important dans la diffusion du développement. Mais, progressivement, ils se sont heurtés à des limites de plus en plus fortes, qui ont conduit à chercher des voies alternatives de développement de territoire. Ces limites ouvrent donc la voie à la recherche de nouveaux régimes de croissance avec de nouveaux rapports entre territoires et activités économiques qui ouvrent de nouvelles directions au développement des territoires. Le développement d’un territoire dépendra de plus en plus de sa capacité à construire les bases de son insertion dans le régime de croissance émergent plutôt que de sa capacité à capter les effets d’entraînement impulsés du dehors. En particulier, la disponibilité et la qualité de ressources génériques (main-d’œuvre, matières premières, foncier industriel, ressources financières) ne constituent plus des avantages suffisants. L’attractivité d’un territoire et son développement dépendent de plus en plus de sa capacité à créer et à organiser des ressources spécifiques susceptibles d’être valorisées pour s’insérer dans le nouveau régime de développement. Le vecteur principal de cette insertion dans un nouveau régime de croissance est constitué par les créateurs d’entreprise, en particulier dans les nouvelles activités porteuses. Le développement d’un territoire est donc conditionné par sa capacité à faire émerger ou à attirer des entrepreneurs29. Section 03 : clarification des notions relatives l’esprit d’entreprise et à la création d’entreprise On a conçu Cette section dans le but d’apporter des éclairages sur les concepts ayant trait à l’entreprise, l’esprit d’entreprise et la création d’entreprise afin de rendre ces derniers plus perceptibles. 3.1. Notion d’entreprise, de PME et de TPE : 3.1.1. Notion d’entreprise L’entreprise peut être définie suivant plusieurs approches : a. Au sens traditionnel L’entreprise peut être définie comme un agent économique dont l’activité est guidée par un calcul économique et qui conduit rationnellement les moyens de production dont il dispose (moyens matériels, humais et financiers) en utilisant des techniques issues de la science en vue de produire des biens et services rependant à la satisfaction des besoins sociaux. 29 AHMED ZAID M et KHEFACHE S: « Les conditions de la potentialisation du rôle des acteurs locaux dans la dynamique de création d’entreprises durables en Kabylie, Colloque international De la coordination des acteurs pour un développement durable de territoires Euro-méditerranéens – CADEM11, Université A. Mira de Béjaïa, 16-18 mai, 2011, p. 12 19 CHAPITRE I : ENTREPRENEURIAT ET CREATION D’ENTREPRISES b. Approche systémique de l’entreprise 30 L’entreprise est un système ouvert sur son environnement, un système finalisé, régulé, composé d’un ensemble de sous systèmes en interaction (système informationnel, système décisionnel, système opérationnel ….etc.). c. L’approche économique et sociale : L’entreprise est vue comme une unité de production et de réparation, dans cette approche, l’entreprise combine les facteurs de production afin de produire des biens et services qui seront vendus sur le marché d. L’approche théorique31. L’entreprise est un lien ou un point de rencontre d’Hommes qui consacrent à leur travail un temps comparable à celui de leur vie privée et familiale d’où la création de lien, la divergence d’intérêt et l’apparition des crises que se soit au niveau individuel ou au niveau des différentes composantes de l’entreprise. 3.1.2. Les notions de PME et TPE A. La notion de PME En Algérie, selon la loi N°01/18 de 12 décembre 2001 portant la loi de la promotion de la petite et moyenne entreprise/petite et moyenne industrie; la PME est définie, quel que soit son statut juridique, comme étant une entreprise de production de biens et de services employant de 50 à 250 personnes, dont le chiffre d’affaires annuel n’excède pas 2 milliards de DA (il va de 200millions à2milliards) ou dont le total du bilan annuel n’excède pas 500 millions (entre 100 et 500 millions de DA) et qui respecte le critère d’indépendance. . B. La micro-entreprise (TPE) En Algérie les micro-entreprises se référent aux petits métiers (artisanat, agriculture) et à la prestation de certains services (transport, restauration,..). Elle est définie comme une entreprise employant de 1 à 9 employés et réalisant un chiffre d'affaires annuel inférieur à 20 Millions de DA ou dont le total du bilan n'excède pas 10 millions de DA. BOUYACOUB Farouk32 , souligne qu’on peut considérer une entreprise comme étant une micro-entreprise si celle-ci réuni les critères suivants : 30 DESSEIGNE G : « la création d’entreprise que sais-je », Ed PUF, 1998, p7 Idem 32 BOUYACOUB F : «L’entreprise et le financement bancaire », Ed CASBAH, 1ere édition.2000 31 20 CHAPITRE I : ENTREPRENEURIAT ET CREATION D’ENTREPRISES -La micro-entreprise présente une flexibilité qui lui permet de s’adapter à tous les particularismes locaux et toutes les conjonctures, son implantation, son déplacement, et sa transformation sont aisés, elle peut disparaitre et renaitre immédiatement sous une autre forme avec un autre objet. -Le coût de l’investissement et de l’emploi qui en découle y est le plus réduit possible. Le coût de l’emploi et le nombre d’emplois directs seront les critères essentiels qui permettront de situer la micro entreprise. -La micro-entreprise est constituée à partir d’une idée de projet préparé par un entrepreneur qui affiche une réelle volonté de réussite et qui n’hésite pas pour le prouver et investir une part importante de son patrimoine financier, foncier, immobilier et technique. 3.2. Esprit d’entreprise, définition : Pour Julien et Marchesnay33 : « l’esprit d’entreprise peut être défini comme l’aptitude d’un individu, d’un groupe social, d’une communauté à prendre des risques pour engager des capitaux (pour investir, voire s’investir) dans une sorte d’aventure ( « une entreprise ») consistant à apporter quelque chose de neuf (l’innovation), de créatif , ceci en employant et combinant de la façon la plus performante possible des ressources diverses » L’OCDE34, considère que : « l’esprit d’entreprise est fondamental pour le fonctionnement des économies de marché. Dans ces économies, l’entrepreneur est le vecteur du changement et de la croissance. Son action peut contribuer à accélérer l’élaboration, la diffusion et la mise en œuvre d’idées novatrices. De ce fait, il permet non seulement une utilisation rationnelle des ressources mais aussi un élargissement du champ de l’activité économique. Les économistes ne se bornent pas à rechercher les opportunités économiques susceptibles d’être rentables, ils sont également prêts à prendre des risques pour vérifier le bien-fondé de leurs intuitions » De ce fait, l’esprit d’entreprise n’est autre que l’intelligence et la conscience qui conduisent un individu à prendre des décisions, à relever des défis et à devenir l’acteur de son propre avenir personnel et professionnel. . L’esprit d’entreprise est une compétence de base qui doit être acquise car il favorise la satisfaction professionnelle et l’épanouissement personnel. Il puise son énergie dans les attitudes qui le définissent : la persévérance, la créativité, l’optimisme, la responsabilité, 33 34 JULIEN P-A et MARCHESNAY M « l’entrepreneuriat », Ed Economica, Paris, 1996, p8 OCDE : « Stimuler l’esprit d’entreprise », Paris, 1998 p11 21 CHAPITRE I : ENTREPRENEURIAT ET CREATION D’ENTREPRISES l’esprit d’équipe, l’énergie autonome, l’incitative et repose avant tout sur le savoir-être de l’individu. Comme le souligne Julien et Marchesnay35. : « La conséquence logique est que l’esprit d’entreprise suscite la création d’entreprise » Ainsi, la création d’entreprise est la résultante finale de l’esprit d’entreprise. 3.3. La création d’une entreprise : 3.3.1. Facteurs influençant La création d’entreprise Essentiellement, la création d’une entreprise nouvelle, émane d’une prise de décision (motivation) d’un ou plusieurs entrepreneurs. Cette décision peut être influencée par trois niveaux à savoir : A. Le niveau de désirabilité36 : Il s’agit de mieux cerner les facteurs qui influencent de manière directe et immédiate la désirabilité. Les facteurs économiques, sociaux-culturels et politiques affectent instantanément la désirabilité perçue d’une action ou d’un comportement donné. La désirabilité à créer une entreprise dépend sur un premier lieu des facteurs socioculturels qui interviennent à différents niveaux : a) La famille : L’influence de la famille est déterminante. De nombreuses études ont démontré, comparativement à la population en général, une surreprésentation des entrepreneurs ayant déjà un parent lui-même entrepreneur. Cela constitue un facteur réellement discriminant de l’entrepreneuriat dans une population donnée. b) L’entreprise : Certaines entreprises développent plus que d’autre une mentalité entrepreneuriale (entrepreneuriat). Elles encouragent l’initiative individuelle et la créativité de leurs propres personnels. Des entreprises vont même plus loin incitant ainsi leur personnel à créer leur propre entreprise (essaimage). c) Le milieu professionnel : Certains environnements sont plus propices à la création d’entreprise que d’autre, tel est le constat aujourd’hui dans certains milieux professionnels qui sont plus favorables à la constitution des réseaux facilitant ainsi la création d’entreprise. 35 JULIEN P-A et MARCHESNAY M, (1996), Op.cit, p23 FIRLAS M : « Impact des politiques d’aide à l’entrepreneuriat sur l’émergence d’esprit d’entreprise chez les jeunes : cas ANSEJ de Tizi Ouzou », juin 2012, p 49 36 22 CHAPITRE I : ENTREPRENEURIAT ET CREATION D’ENTREPRISES d) Le milieu social au sens large : Il peut être plus ou moins favorable à l’esprit d’entreprise. Plusieurs recherches ont été menées dans ce sens, étudiant ainsi la relation qui existe entre la culture régionale, la région, les facteurs sociologiques et la création d’entreprise. Les résultats ont démontré que certains individus sont plus aptes à créer des entreprises que d’autres. Toutefois certains antécédents et certaines caractéristiques semblent inciter l’individu à prendre une décision orientée vers l’entrepreneuriat lorsque l’occasion se présente. La décision peut aussi prendre d’autres formes. B. Le niveau de faisabilité (variable économique)37 : L’entrepreneuriat est souvent influencé par des facteurs externes et qui ne dépendent pas de l’individu, il est clair qu’entre ces facteurs, il existe une interaction qui crée des climats plus au moins favorables à la création d’entreprise. La faisabilité est définie par Gasse38 (2007) comme « une série de perceptions positives par rapport à la présence et à l’accessibilité de moyens et de ressources pertinentes à la création d’entreprise ». Donc pour créer son entreprise, l’entrepreneur doit percevoir et accéder aux ressources propices. Elles peuvent être financière, matérielles ou encore immatérielles, tel que l’accompagnement. L’Etat, par les moyens qu’il dispose, joue également un rôle important dans le processus de création d’entreprises, notamment par les programmes et dispositifs d’aide à la création des entreprises. C. Le niveau de création39 : Pour passer à l’action, les entrepreneures potentielles doivent réunir les moyens et les ressources pertinents au bon moment et au bon endroit. Il recense les éléments suivants qui peuvent avoir une influence déterminante sur la création d’une entreprise : a) L’organisation incubatrice : En créant une nouvelle entreprise, un entrepreneur est généralement appelé à quitter une organisation, qui à son tour influence l’entrepreneuriat par ses caractéristiques de différentes façons (influencer la localisation par exemple). b) La nature des entreprises : Les organisations établies influencent également le type et la nature des entreprises nouvellement créées. C’est le cas en particulier des entreprises de haute technologie où les 37 FIRLAS M , (2012), Op.cit p 50 GASSE Y. : « Dynamique entrepreneuriale et développement économique », Ed l’Harmattan, Paris, 2007, p51 39 GASSE Y, (2007), Op.cit, p54 38 23 CHAPITRE I : ENTREPRENEURIAT ET CREATION D’ENTREPRISES dernières connaissances dans le domaine technique et commercial sont essentielles à la réussite. c) Les facteurs déclencheurs : L’organisation d’origine semble aussi influencer les motivations de l’entrepreneur. Plusieurs personnes ont crée des entreprises à la suite de difficultés internes ou de changements dans l’organisation d’origine. d) L’essaimage : L’essaimage joue un rôle important dans la création d’entreprise, c’est un choix délibéré d’un employeur d’appuyer par des mesures variables la création d’entreprises par ses employés. e) La disponibilité des financements : Les facteurs les plus mentionnés par les entrepreneurs quand au passage concret de l’intention à la création, est la disponibilité de fonds qui ressort souvent comme un élément fondamental. f) La présence d’un réseau d’aide : Dans l’intention de donner un nouveau souffle à leurs économies, plusieurs pays ont mis en place des structures et des dispositifs d’encouragement à l’action entrepreneuriale, très souvent ces institutions constituent des politiques de développement de l’esprit d’entreprise soutenues par des fonds publics. 3.3.2. Les constituantes de la démarche de création « L’entreprise est un système ouvert sur son environnement, un système finalisé, régulé, composé d’un ensemble de sous systèmes en interaction (système informationnel, système décisionnel, système opérationnel ….etc.) »40. De ce fait plusieurs recherches en entrepreneuriat ont montré la complexité et la multiplicité de la démarche de création d’entreprise Gasse (2004)41 constate que cette démarche combine deux catégories de composantes qui comprennent des éléments expliquant les différents types de démarches de création. a. La composante stratégique : c’est un ensemble composé par le projet en question (le projet d’entreprise), l’environnement et les ressources. b. La composante psychologique : c’est l’ensemble des comportements, d’aptitudes et des motivations du (des) porteur (s) de projets. 40 DESSEIGNE G : « la création d’entreprise que sais-je » Ed PUF, 1998, p7 GASSE Y : « Les structures d’appui à la création d’entreprise : contribution en vue de leurs performances », 4éme congrès de l’Académie de l’entrepreneuriat, 2004, p6 41 24 CHAPITRE I : ENTREPRENEURIAT ET CREATION D’ENTREPRISES Figure 1: Les composantes de base du processus de création Le projet entrepreneurial L’entrepreneur et/ ou l’équipe Environnement Les comportements Les ressources Les aptitudes Les motivations Les composantes psychologiques Les composantes stratégiques Source : Gasse.Y : « Les structures d’appui à la création d’entreprise : contribution en vue de leurs performances », 4éme congrès de l’Académie de l’entrepreneuriat, 2004, p 6. Cependant, la démarche de création ne se déclenche qu’une fois les différents éléments des deux composantes combinés et mis en interaction, pour prendre et engager des actions entrepreneuriales. Figure 2: La confrontation des composantes de la démarche de création Les possibilités de Les aspirations du l’environnement créateur Compétences et ressources perçues pour le projet Source : Gasse.Y : « Les structures d’appui à la création d’entreprise : contribution en vue de leurs performances », 4éme congrès de l’Académie de l’entrepreneuriat, 2004, p 6. (Modèle des « 3E ») 25 CHAPITRE I : ENTREPRENEURIAT ET CREATION D’ENTREPRISES 3.3.3. Le processus de la création d’entreprise42 : Aujourd’hui la création d’entreprise est devenue un terme générique se présentant sous deux principales formes : la création et la reprise (l’achat d’entreprise et/ou l’acquisition par héritage). Elle est l’expression des valeurs culturelles, de l’esprit d’entreprise, des attitudes et des comportements et gestes des entrepreneurs au sein de la société. A la différence de l’achat ou l’acquisition par succession, la création est considérée comme la forme par excellence de la naissance de nouvelles entreprises. L’entrepreneur part de presque rien, il monte son projet d’entreprise, le réalise dans les conditions spécifiques de son environnement socioculturel, sociopolitique et socio-économique. Il convient cependant de préciser, que même si la création d’entreprises est acceptable et désirable par la société, sa réalisation concrète suppose sa faisabilité. En effet, des obstacles de tous ordres, tels que la réglementation ou le coût du capital, peuvent freiner ou annihiler toute tentative de création d’entreprise. La formation, l’accompagnement, ainsi que les valeurs et attitudes de l’entrepreneur potentiel induisent des comportements, incitant l’entrepreneur à passer à l’acte par la traduction de ses intentions en actions entrepreneuriales. Pour mettre les chances de son côté, l’Agence Pour la Création d’Entreprise (APCE) recommande de procéder avec minutie et de parcourir toutes les étapes chronologiques, de la naissance de l’idée de création de l’entreprise au démarrage effectif de l’activité, en passant par le financement et les aides. Se présentant sous la forme d’une intuition ou d’un désir profond, l’idée de création s’origine dans l’observation de la vie quotidienne, de la vie économique et de la vie professionnelle, le savoir-faire acquis au fil du temps, l’idée expérimentée par d’autre et une bonne occasion d’affaires. Ainsi, plusieurs voies d’accès mènent à la création d’entreprise. Il peut arriver que le projet ne soit pas réaliste ou qu’il nécessite, pour sa mise en œuvre, la formation de l’initiateur ou la présence de partenaires. Une fois le projet bien ficelé, il faut faire face au problème de financement correct des activités, une des conditions de sa réussite. Ainsi une insuffisance de l’apport personnel, constaté dans la plupart des cas, engage le porteur de projet ou son équipe à trouver les capitaux manquants. A ce stade, le recours aux outils et à des organismes de financement disponibles s’avère incontournable. Les dispositifs d’aide à la création d’entreprise existent au niveau de l’Etat, des ONG, des associations socioprofessionnelles ou des collectivités locales. Les aides distribuées sont, entre autres, des 42 FIRLAS M : « Impact des politiques d’aide à l’entrepreneuriat sur l’émergence d’esprit d’entreprise chez les jeunes : cas ANSEJ de Tizi Ouzou », juin 2012, pp54-55 26 CHAPITRE I : ENTREPRENEURIAT ET CREATION D’ENTREPRISES aides financières, des conseils, accompagnement, des allègements fiscaux, des exonérations de charges sociales. Quand tout est en point, le projet passe dans sa phase d’exécution, le démarrage. Le produit ou le service est alors mis sur le marché. Il passe le test de l’acceptation par le marché existant et la clientèle potentielle. L’émergence d’exponentielle, mais qui tient compte des ressources mises en œuvre et des raisons spécifiques à chaque porteur de projet de création d’entreprise. Si l’entreprise crée la richesse et l’emploi, l’entrepreneur crée l’entreprise (Julien et Marchesnay, 1996)43. Cela implique donc que l’entrepreneur se trouve au cœur du processus entrepreneurial Conclusion : Nous avons vu que l’entrepreneuriat a d’abord été identifié par les économistes comme un phénomène utile pour mieux comprendre le développement et le concevoir. Il intervient comme une solution étendue qui peut guérir tous les maux de la société. L’entrepreneuriat présente plusieurs avantages possibles qui permettent d’alimenter les motivations d’un homme ou encore d’une femme pour devenir entrepreneur. L’avantage évident et probablement important est la création de son emploi et la rupture avec le chômage et bien entendu la rupture avec toute autre barrière sociale dégradante. 43 JULIEN P-A et MARCHESNAY M « l’entrepreneuriat », Ed Economica, Paris, 1996, p8 27 CHAPITRE II : L’ENTREPRENEURIAT FEMININ ET LE CONTEXTE SOCIOCULTUREL CHAPITRE II : L’ENTREPRENEURIAT FEMININ ET LE CONTEXTE SOCIOCULTUREL EN ALGERIE ET DANS LA WILAYA DE TIZI OUZO Introduction : La femme maghrébine a vu sa place évoluer, particulièrement en Algérie car sa participation au développement économique et social évolue de jour en jour. Cette participation à la vie économique se traduit par un nouveau phénomène celui de l’émergence du métier de la femme entrepreneure. Actuellement, nombreux sont les chercheurs attirés par ce genre d’entrepreneuriat. Ils essayent de comprendre cette émergence dans le monde entier. Certains d’entre-deux ont conclu que pour étudier l’entrepreneuriat féminin, il faut en premier lieu étudier la place de la femme entrepreneure dans le contexte socioculturel de son pays. L’objet de ce chapitre est de déterminer l’impact du contexte socioculturel sur l’entrepreneuriat féminin Section 01 : Pré-requis sur l’entrepreneuriat féminin L’entreprenariat féminin dépend à la fois de la situation des femmes et de la place de l’entreprenariat dans une société. Les femmes rencontrent des obstacles spécifiques (tels que les responsabilités familiales) qui doivent être surmontés pour qu’elles aient accès aux mêmes opportunités que les hommes. Dans certains pays, les femmes doivent également faire face à des obstacles dans l’obtention et la détention des droits de propriété ainsi que dans la conclusion de contrats. L’accroissement de leur taux d’activité est une condition préalable à l’amélioration de leur statut social et de la situation des femmes travaillant à leur compte44. 1.1.La féminisation de l’entrepreneuriat « Approche par le genre45 » : L’entrepreneuriat et le genre constituent des champs d’enseignement et de recherche émergents. Ce phénomène récent a engendré une nouvelle dimension dans l’étude du contexte entrepreneurial, la question à poser est de savoir quel est le contexte économique, culturel et social qui favorise l’entrepreneuriat féminin ? Le genre est situé dans les problématiques du développement du travail féminin et de l’entrepreneuriat (Anne Gillet, 2003)46. La féminisation de l’entrepreneuriat est née avec 44 OCDE : « Promouvoir l’entrepreneuriat et les PME innovantes dans une économie mondiale, vers une mondialisation plus responsable et mieux partagée : Entrepreneuriat féminin, questions et actions à mener », Istanbul, Turquie, Juin 2004, p6 45 BOUFENIK F : « Travail et genre en Algérie », Colloque Rabat, p2 28 CHAPITRE II : L’ENTREPRENEURIAT FEMININ ET LE CONTEXTE SOCIOCULTUREL l’apparition de la théorie du Genre. Ainsi la question de la femme entrepreneure a fait l’objet de beaucoup d’attention de la part des chercheurs et des médias. 1.1.1. La théorie du genre: « L’approche-Genre » 47 suppose d’examiner les différentes opportunités offertes aux hommes et aux femmes, les rôles qui leur sont assignés socialement et les relations qui existent entre eux. Il s’agit de composantes fondamentales qui influent sur le processus de développement de la société et sur l’aboutissement des politiques, des programmes et des projets des organismes internationaux et nationaux. Cette théorie s’ajoute comme un nouveau cadre de recherche intimement lié a tous les aspects de la vie économique et sociale. Avec cette nouvelle vision, chaque individu joue un rôle spécifique dans le développement économique et social qu’il soit homme ou femme. 1.1.2. Historique48 : En 1970, l’approche FED (Femme Et Développement) visait essentiellement le bienêtre des femmes, elles sont vues comme des bénéficiaires passives de l’aide et non des actrices du développement. Cette approche a mis l’accent sur le rôle reproductif des femmes (épouses et mères), elle s’intéressait uniquement à l’allègement des tâches dans le cadre de leurs rôles sociaux. Ce n’est qu’à la suite de la conférence de Mexico en 1975, que les femmes, en plus de leur rôle reproductif, sont vues comme des actrices de l’économie et de la société. Cette nouvelle approche nommée IFD (Intégration des Femmes dans le Développement) visait à intégrer les femmes dans le processus économique, en suscitant leur participation aux projets de développement et en créant des projets qui leur soient spécifiques afin d’améliorer leurs conditions de vie. Cette approche s’est traduite par des stratégies innovantes, telle que l’accès des femmes aux Microcrédits. Mais malgré cela, cette approche n’a pas pu aboutir au résultat souhaité (l’amélioré de la situation des femmes), du fait qu’elle négligeait les obstacles au changement liés aux questions de pouvoir, de conflit et de relations entre les sexes. 46 GILLET A : « Les femmes créatrices de petites et moyennes entreprises en Algérie : Motivations, Parcours socioprofessionnels et stratégie d’existence », 2003, p5 47 www.fao.org 48 REDIEN-COLLOT R : « Pour une approche genrée de l’entrepreneuriat », Académie de l’entrepreneuriat, février 2006, p14 29 CHAPITRE II : L’ENTREPRENEURIAT FEMININ ET LE CONTEXTE SOCIOCULTUREL En 1990, l’approche GED (Genre Et Développement) tient compte de l’ensemble des rapports sociaux dans une communauté donnée et plus précisément, les rapports entre hommes et femmes, et vise à les transformer vers des rapports plus égalitaires en vue d’un développement humain durable. Cette analyse en termes de relation sociale met l’accent sur la question du pouvoir qui désavantage les femmes dans la société, il s’agit d’assurer une meilleure participation des femmes dans l’économie. Actuellement, les chercheurs économistes relient la dimension de cette approche avec celle du champ de l’entrepreneuriat afin de promouvoir l’entrepreneuriat féminin. La promotion de la femme entrepreneure implique une efficacité économique des entreprises créées par celle-ci. 1.2. Définition de la Femme entrepreneure : La femme entrepreneure est assimilée « ce n’est que la personne (la femme) qui possède et dirige une entreprise que l’on peut désigner comme femme entrepreneure »49. Etre femme entrepreneure revient donc à posséder et diriger une entreprise. Selon LAVOIE « L’entrepreneure est : la femme qui, seule ou avec un ou des partenaires, a fondé, acheté ou accepté en héritage une entreprise, qui en assume les responsabilités financières, administratives et sociales et qui participe activement à sa gestion courante »50. De cette définition, une femme entrepreneure est celle qui contrôle et gère une entreprise héritée, achetée ou crée. L’entrepreneure est vue comme « celle qui, en dehors du ménage, à travers des activités lucratives régulières. Déplace des ressources économiques d'un niveau de productivité et de rendement donné à un niveau supérieur lui permettant au moins de se maintenir mais surtout de se développer sur le plan économique et social »51. Donc à la différence de la femme au foyer, la femme entrepreneure est celle qui, par sa rentabilisation des ressources économiques et sa motivation lucrative arrive à subvenir à ses besoins et à réaliser son développement. Elle est considérée comme « une femme passionnée et déterminée qui a choisi de créer son entreprise ou travailler à son compte pour avoir le contrôle sur les décisions, et le temps avec un sentiment de flexibilité, exploiter au maximum ses capacités et ses compétences 49 LATOUCHE CH : « L’observatoire de l’entrepreneuriat féminin », FUDICIAL, 2006, p13 DIF A : « L’entrepreneuriat féminin : cas de la wilaya d’Oran », 2010, p 17 51 CHALAL F : « les femmes entrepreneures à Bejaia : Réalité et perspectives », 4éme journée internationale sur l’entrepreneuriat des jeunes, université de Biskra, Avril 2013, p2 50 30 CHAPITRE II : L’ENTREPRENEURIAT FEMININ ET LE CONTEXTE SOCIOCULTUREL avec un objectif personnel de se réaliser à travers son projet»52. Ici la « femme entrepreneure » n’est pas limitée à la seule femme créatrice d’entreprise, c’est aussi la travailleuse indépendante (les fonctions libérales par exemple). Elle est motivée par la flexibilité en termes de temps et de décision. Elle cherche son accomplissement personnel en exploitant ses compétences. On peut aussi dire qu’une femme entrepreneure est « Une femme entrepreneure se définit comme une femme personne physique, venant d’une situation d’inactivité, de chômage ou de salariée dépendant d’un employeur, …crée une nouvelle entreprise indépendante, en assumant les responsabilités managériales et les risques qui sont liés à la production de richesses envisagées »53. La femme est donc entrepreneure dans la mesure ou elle change de statut, de métier, ou d’organisation à fin de créer une nouvelle richesse. Pour compléter ces définitions, on peut retenir celle de Fillion « Une personne qui prend des risques financiers pour créer ou acquérir une entreprise, et qui dirige de manière innovante et créatrice, en développant de nouveaux produits et en conquérant de nouveaux marchés »54. De toutes ces définitions, on constate que la femme entrepreneure est la femme autonome qui, en vue de changer sa situation antérieure (femme au foyer, en chômage, salariée…), de créer une nouvelle richesse et/ou de réaliser un épanouissement personnel et professionnel, prend des décisions modérément risquées, crée (ou achète et/ou hérite), gère et contrôle une entreprise ou travaille à son compte. 1.3.Le rôle de la femme entrepreneure55 : Les femmes entrepreneures sont décrites comme, le « nouveau visage de l’économie » et considérées à ce titre comme une catégorie puissante d’agents économiques et politiques56. L’OCDE57 (2004), note que « L’entreprenariat féminin doit être étudié à part,… (Car), depuis une dizaine d’années, il est reconnu comme une source non négligeable de croissance économique insuffisamment exploitée ». 52 DIF A, (2010), Op.cit, p 17 CHALAL F, (Avril 2013), Op.cit, p1 54 Singulières et plurielles : « Enquête sur les femmes entrepreneures et les travailleuses autonomes en Outaouais », comité de travail sur l’entrepreneuriat féminin en Outaouais, Novembre 2005, p 23 55 GRARI M et BERBAR-BERRACHED W : « les facteurs environnementaux et individuels qui influencent sur l’entrepreneuriat féminin », 2011, p2 56 OCDE, (2000) 57 OCDE : « Promouvoir l’entrepreneuriat et les PME innovantes dans une économie mondiale, vers une mondialisation plus responsable et mieux partagée : Entrepreneuriat féminin, questions et actions à mener », Istanbul, Turquie, Juin 2004, p13 53 31 CHAPITRE II : L’ENTREPRENEURIAT FEMININ ET LE CONTEXTE SOCIOCULTUREL Nadereh chamlou, explique que « Dans le contexte d’un climat plus facile à l’investissement, les femmes entrepreneures ont plus de chance de monter une affaire au niveau du secteur formel, ce qui peut contribuer à renforcer la concurrence et à diversifier les économies de la région ». D’ici on peut déduire que les femmes entrepreneures jouent un rôle très important dans l’investissement et la stimulation de la concurrence ce qui conduit inévitablement à la diversification de l’économie. le chercheur verheul58, insiste sur le fait que les femmes entrepreneures ont relancé la compétition au sein de nombreux secteurs d’activité en proposant des services plus personnalisés ou plus centrés sur les besoins. L’entrepreneuriat féminin stimule donc la compétition et la concurrence, à la fois entre les femmes entrepreneures elle-même et entre les femmes entrepreneures et leur homologues masculins. D’un point de vue strictement économique59, l’entrepreneuriat féminin constitue un moteur déterminant pour un pays ou un territoire. Les entrepreneures femmes sont à l’origine de l’émergence de nombreux marchés de niches à haut potentiel. Elles sont donc une source d’innovation.que ce soit sur le plan du management et d’organisation ou encore sur le plan de l’exploitation des nouvelles opportunités d’affaires. Sur le plan social, l’entrepreneuriat féminin permet d’améliorer le statut social, la formation et l’état de santé des femmes et de leurs familles. La femme peut donc participer au développement économique et social de son territoire et son pays. 1.4.le contexte socioculturel de l’entrepreneuriat féminin La contribution des femmes dans le domaine de l’entrepreneuriat féminin est en rapport avec les exigences et les valeurs culturelles de leur société qui sont différentes d’un pays à l’autre (Robert Paturel, Zahra Arasti 2006). Ceci, justifie la nécessité d’étudier la création d’entreprises par les femmes de manière contextuelle. 1.4.1. Le contexte socioculturel une particularité : Les chercheurs spécialistes dans l’étude de l’entrepreneuriat féminin. Considèrent le contexte socioculturel comme étant des barrières socioculturelles « De manière générale on attribue les limites de la participation des femmes à la vie active, à leur environnement socioculturel et économique » 58 DIF A, (2010), Op.cit, p20 CHALAL F : « Les facteurs de réussite des entreprises féminines dans la wilaya de Bejaia », colloque international (Performance et compétitivité des PME, entre contexte national et international), Mars 2014, p9 59 32 CHAPITRE II : L’ENTREPRENEURIAT FEMININ ET LE CONTEXTE SOCIOCULTUREL « Les valeurs, les croyances, les normes et les systèmes d’éducation sont des éléments mobilisateurs qui permettent l’émergence, ou non de l’entrepreneuriat ….. Les éléments culturels sont déterminants pour donner prise et cohérence à un élan entrepreneurial.…… L’entrepreneuriat apparaît simultanément comme le produit et le producteur d’une culture ». Ainsi, il est clair que cette particularité rend l’étude de l’entrepreneuriat féminin comme un sujet contextuel, étroitement lié aux facteurs socioculturels de chaque pays. 1.4.2. Les facteurs socioculturels : Selon Robert PATUREL et Zahra Arasti (2006)60, les facteurs environnementaux tels que les normes sociales, les coutumes, les régulations politiques et variables économiques différent d’un pays à l’autre, ils sont définis comme suit : a. Les normes sociales : Ce sont les coutumes, le regard de la société à l’égard de l’entrepreneuriat féminin, les modèles présent dans la famille, chez les amis et les proches. b. L’optimisme de l’entourage : Dans les recherches en entrepreneuriat féminin, normalement, le mauvais entourage constitue un obstacle. Les femmes qui sont devenues entrepreneures, sont celles dont le soutien de leur entourage a joué un rôle décisif dans la création de leurs entreprises. c. Les convictions traditionnelles de la société : Convictions traditionnelles et religieuses du pays telles que le travail injustifié des femmes dans le cas où le revenu familial est suffisant, les rumeurs liées au rôle de la femme entrepreneure au sein de sa famille telles que l’opinion défavorable (affaiblissement de l’autorité du mari, diminution de son engagement au sein de la famille) ou de l’opinion plutôt favorable au travail au foyer en tant qu’activité primordiale des femmes, l’intolérance envers certains métiers et professions exercés par des femmes, la présence injustifiée des femmes dans la communauté de travail masculine, la non prise au sérieux des femmes en tant que directrices ou patronnes, le manque de confiance par rapport aux capacités des femmes au niveau du management, la nécessité d’obtention de la permission du mari pour le séjour des femmes à l’étranger, l’insécurité sociale pour les femmes et les problèmes que posent les femmes seules dans les hôtels), le non accès des femmes à l’héritage…etc. 60 PATUREL R et ARASTI Z : « Les principaux déterminants de l’entrepreneuriat féminin en Iran », l’internationalisation des PME et ses conséquences sur les stratégies entrepreneuriales, Haute école de gestion (HEG) Fribourg, Suisse., Octobre 2006, p 14 33 CHAPITRE II : L’ENTREPRENEURIAT FEMININ ET LE CONTEXTE SOCIOCULTUREL d. Le niveau de formation : Le niveau de formation sur l’activité de l’entreprise, sur la créativité, le marketing, le business plan, la gestion de l’entreprise, les technologies d’information, les sources d’informations. Selon Robert Paturel et Zahra Arasti la formation au management existe, mais reste peu développée et n’a pas la performance nécessaire pour entraîner l’adhésion des entrepreneures femmes diplômées. Cela exige donc une programmation de formations appropriées, spécifiques pour les femmes entrepreneures qui souhaitent se perfectionner. e. Le rôle des modèles : L’existence de modèles dans la famille et chez les amis a été reconnue comme facteur influençant la motivation des femmes pour l’entrepreneuriat f. Les catalyseurs sociaux : De nombreuses recherches ont étudié les catalyseurs sociaux en tant que facteurs poussant ou obligeant les femmes à devenir entrepreneures Robert Paturel et Zahra Arasti précisent que, l’insatisfaction du dernier emploi, l’impossibilité d’envisager une promotion à terme, les opportunités offertes par certaines relations directement issues du dernier emploi et la connaissance d’une nouvelle occasion de créer une entreprise, restent sans conteste les éléments favorisant la création d’entreprises par les femmes. 1.4.3. Autres facteurs qui influencent l’entrepreneuriat féminin61 : Autres que les facteurs sociaux, ils existent d’autres facteurs qui sont aussi d’une grande importance dans l’influence de la motivation des femmes pour l’entrepreneuriat Ces facteurs peuvent être économiques, gouvernementaux ou encore des réseaux entrepreneuriaux : A. Les facteurs économiques : Ils se composent de divers taux (inflation, croissance, chômage, change, etc.), mais aussi de l’intensité de la concurrence, de l’influence de l’immigration, de l’étendue du secteur public, des possibilités de boycottage économique, de l’instabilité politique, de l’évolution de la consommation, de l’accessibilité aux ressources financières et technologiques, et à l’information. Sont tous autant de facteurs qui peuvent influencer l’entrepreneuriat féminin dans un pays donné. 61 PATUREL R et ARASTI Z, (2006), Op.cit, p7 34 CHAPITRE II : L’ENTREPRENEURIAT FEMININ ET LE CONTEXTE SOCIOCULTUREL B. Les politiques du gouvernement Elles portent surtout sur les exonérations fiscales, les modalités d’octroi des crédits, les facilités douanières, les évolutions du code de travail, les règlements divers et les mesures de soutien des pouvoirs publics aux projets spéciaux telle la mise en place des dispositifs d’aide à la création d’entreprises,…,etc. C. Les réseaux entrepreneuriaux Nous pouvons y intégrer l’époux et les enfants pour les femmes mariées et les parents pour les célibataires, la famille proche, les amis et collègues de travail, les consultants en management, les syndicats et les associations nationales et internationales. Section 02 : l’entrepreneuriat féminin et le contexte socioculturel en Algérie L’entrepreneuriat des femmes est un phénomène qui est né d’un ensemble de facteurs socioculturels. Partant du principe qu’il existe une relation entre la réalité socioéconomique du genre féminin et l’entrepreneuriat. Il convient d’analyser la participation du genre féminin en termes d’emplois occupés. Afin de mettre en évidence les caractéristiques d’un futur entrepreneuriat féminin en Algérie. 2.1.la réalité du genre féminin en amant de l’entrepreneuriat : Les femmes et le marché du travail L’étude de l’emploi féminin nécessite d’avoir un aperçu sur la réalité de ce genre sur le marché du travail et cela pour les raisons suivantes : Permet de voir la participation du genre féminin à la demande de l’emploi Permet de caractériser la demande d’emploi par niveau de qualification et par spécialité Elle peut même nous apporter une vision approximative sur les futures femmes créatrices de projets d’entreprises. 2.1.1. Evolution de la population active62 La population active en Algérie au cours du 4éme trimestre de l’année 2013 a atteint : 11 964 000 personnes, soit un accroissement relatif de 4,7% par rapport à septembre 2012. La 62 ONS : « activité, Emploi et chômage au 4éme trimestre 2013, No653 », p5 35 CHAPITRE II : L’ENTREPRENEURIAT FEMININ ET LE CONTEXTE SOCIOCULTUREL Population active féminine a dépassé deux millions de femmes (2 275 000) formant ainsi 19% de l’ensemble de la population active. Evolution de la population active féminine Le travail rémunéré féminin est un phénomène relativement récent. En Algérie, la définition du rôle de l’homme et de la femme au sein de l’unité familiale, affirme le rôle de l’homme en tant que pourvoyeur de l’ensemble des besoins de la famille, y compris ceux de sa femme. Cependant, les différents facteurs tels que l’accès à l’éducation, la formation professionnelle et l’enseignement supérieur ont encouragé les femmes à investir la sphère économique. Le tableau qui suit représente l’évolution de la population féminine en Algérie, depuis 1990 jusqu’0 2013. Tableau 1: Evolution de la population active féminine (En milliers) 1990 2000 2010 2013 Occupées 511 797 1474 2275 Chômeuses 87 286 348 371 Total actives 598 1083 1822 2646 Source : construit a partir des données de l’ONS Le nombre de femmes sur le marché du travail a énormément augmenté depuis 23 ans puisqu’il a plus que quadruplé entre 1990 et 2013. Cette évolution positive de la population active féminine se doit à l’amélioration du niveau d’instruction et de la baisse de la fécondité et donc la réduction du poids de la responsabilité familiale, auquel s’ajoute la disparition de certaines contraintes socioculturelles liées à notre société. Evolution de la population active totale : Ces données sont relativement biaisées dans la mesure où ces enquêtes exhaustives n’ont pas pour objet la mesure de l’emploi réel, elles sont basées sur des déclarations spontanées qui ne mentionnent pas l’occupation d’emploi non salarié. Le tableau ci-dessus nous montre l’évolution de la population active totale en Algérie depuis 1990 jusqu’à 2013. 36 CHAPITRE II : L’ENTREPRENEURIAT FEMININ ET LE CONTEXTE SOCIOCULTUREL Tableau 2: Evolution de la population active totale 1990 2000 2010 2013 Féminine 598 1083 1822 9689 Masculine 5256 7512 8990 2275 Total actifs 5854 8595 10812 11962 % de femmes dans la population active 10% 13% 16% 17% Source : Construit à partir des données de l’ONS La part des femmes dans la population active est passée en 23ans de 10% à 17%. Mais malgré cette évolution, les femmes ne présentent que 17,6% de l’ensemble des occupés en 2013. Taux d’activité des femmes en fonction de l’âge : Le tableau suivant nous montre la répartition de la population active et le taux d’activité économique en Algérie par groupe d’âge et sexe pour l’année 2013. Tableau 3: Répartition de la population active et taux d'activité économique par groupe d'âge et sexe: Population active (en milliers) Taux d’activité économique (en milliers) Masculin Féminin Total Masculin Féminin Total 15-19 ans 391 39 430 22,6 2,3 12,4 20-24 ans 1276 318 1584 65,5 17,3 42,1 25-29 ans 1728 551 2279 90,0 31,4 62,0 30-34 ans 1519 415 1934 94,0 26,1 60,4 35-39 ans 1163 295 1458 93,6 22,2 56,7 40-44 ans 1109 281 1390 94,6 22,3 57,1 45-49 ans 939 188 1127 93,8 17,5 54,3 50-54 ans 785 110 895 84,9 12,7 50,0 55-59 ans 506 50 556 64,4 7,2 37,6 60ans et + 272 29 302 17,0 1,8 9,4 Total 9689 2257 11964 69,5 16,6 43,2 Source : ONS : « activité, Emploi et chômage au 4éme trimestre 2013, No653 », p6 Le taux d’activité des femmes en fonction de l’âge, c’est-à-dire la proportion des femmes qui sont sur le marché de l’emploi, est maximum entre 25 et 29 ans (31,4% des femmes de ce groupe d’âge sont sur le marché de l’emploi, car elles sont en grande partie, soit célibataires, soit mariées sans enfants et elles sont, soit diplômé de l’enseignement supérieure, soit diplômées de la formation professionnelle) et décroît ensuite, alors que le taux 37 CHAPITRE II : L’ENTREPRENEURIAT FEMININ ET LE CONTEXTE SOCIOCULTUREL d’activité masculine est maximum entre 40 et 44 ans (94,6%, contre 22,3% pour les femmes de cette même tranche d’âge). L’activité des femmes en fonction de l’emploi proposé : Le tableau ci-après nous informe sur la représentation de la population active féminine par type d’emploi au cours de l’année 2013. Tableau 4: représentation de la population active féminine par type d'emploi Féminin Population occupée du moment 1904 Employeurs et indépendants 445 Salariés permanents 811 Salariés non permanents et apprentis 592 Aides familiaux Source : ONS : »activité, Emploi et chômage au 4 56 éme trimestre 2013, No653 », p5 En matière d’emploi, la préférence des femmes va au salariat permanent (811, soit 42,59%), ce statut régresse fortement en Algérie. Le travail indépendant (employeur, profession libérale, artisan,…) croît régulièrement; il vient en troisième place en 2013 avec 23,37% de tout l’emploi féminin après le salariat non permanant (31,09%). Cet accroissement dans le travail indépendant peut se justifier par l’existence des différents dispositifs d’aide à la création d’entreprise ainsi que la monté du nombre de diplômées (pour les fonctions libérales). 2.1.2. Evolution de la population occupée63 : Evolution de l’emploi féminin suivant le niveau d’instruction et le diplôme : Le tableau suivant nous donne des informations sur le taux d’activité économique et le taux d’emploi selon le niveau d’instruction et le diplôme acquis par les femmes en Algérie, pour l’année 2013. 63 ONS : «activité, Emploi et chômage au 4éme trimestre 2013, No653 », p6 38 CHAPITRE II : L’ENTREPRENEURIAT FEMININ ET LE CONTEXTE SOCIOCULTUREL Tableau 5: Taux d'activité économique et taux d'emploi selon le niveau d'instruction et le diplôme acquis: Taux d’activité économique Taux d’emploi Féminin Féminine (en %) (en %) Sans instruction 4,9 4,6 Primaire 8,4 7,6 Moyen 12,9 10,6 Secondaire 18,6 15,6 Supérieur 48,5 39,2 Aucun diplôme 7,5 6,6 Diplômé de la formation professionnel 45,1 37,1 Diplômé de l’enseignement supérieur 71,7 58,1 16,6 13,9 Niveau d’instruction Diplôme obtenu Total Source: ONS : «activité, Emploi et chômage au 4éme trimestre 2013, No653 », p6 Les femmes actives sont surtout des femmes qui ont poursuivi leurs études. Plus leur niveau scolaire augmente, plus les femmes sont présentes sur le marché de l’emploi. Le taux d’activité est inférieur à 5% pour les femmes sans instruction et dépasse 71% pour celles qui détiennent un diplôme de l’enseignement supérieur. En valeur absolue également le nombre de femmes qui travaillent augmente avec le niveau d’instruction.et le diplôme acquis, 58% sont diplômées de l’enseignement supérieur. Evolution de l’emploi féminin par secteur d’activité Le tableau ci-dessous nous montre la répartition de la population occupée en Algérie pour l’année 2013, selon le secteur d’activité et le sexe. Tableau 6: Répartition de la population occupée selon le secteur d'activité de l'établissement et le sexe. Masculin Féminin Total Effectif % Effectif % Effectif % Agriculture 1057 11,9 84 4,4 1141 10,6 Industrie 1027 11,6 380 19,9 1407 13,0 Btp 1766 19,9 25 1,3 1791 16,6 5035 56,7 1415 74,3 6449 59,8 8885 100 1904 100 10788 100 CommerceService Total 39 CHAPITRE II : L’ENTREPRENEURIAT FEMININ ET LE CONTEXTE SOCIOCULTUREL Source : ONS : « activité, Emploi et chômage au 4éme trimestre 2013, No653 », p5 La plus grande part des emplois en Algérie se situent dans le secteur tertiaire (commerce et service), plus de six millions d’emplois, soit 59% des emplois totaux. Pour les femmes cela est encore plus vrai puisque 74,3% des emplois féminins se situent dans ce secteur. C’est l’industrie qui vient en second avec 19,9% des emplois féminin. Les femmes sont presque totalement absentes dans le secteur agricole (4,4%) et plus encore dans le BTP (1,3). L’emploi féminin et le secteur juridique Le tableau suivant nous montre la répartition de la population active féminine selon le secteur juridique et la localisation pour l’année 2013. Tableau 7: répartition de la population active féminine selon le secteur juridique et la localisation Féminin Urbain Rural Total Effectif % Effectif % Effectif % Public 957 65,4 207 47,1 1164 61,2 Privé-mixte 507 34,6 233 52,9 740 38,8 Total 1464 100 440 100 1904 100 Source : ONS : « activité, Emploi et chômage au 4éme trimestre 2013, No653 », p5 En milieu urbain, la majorité des femmes occupées est employée en 2013 dans le secteur public, soit 65,4%. En milieu rural, c’est la situation inverse qui est observée, le secteur public n’emploie que 47,1% des femmes occupées. Cela s’explique par : Le désengagement de l’Etat de la sphère de production ; La mise en place de différentes mesures d’incitations à l’investissement privé, notamment par le biais des dispositifs d’aide à la création d’entreprises (ANGEM, ANSEJ et CNAC) qui procurent plus d’avantages ((fiscaux, parafiscaux….) aux régions spécifiques (rurale en l’occurrence) et par le partenariat national et étranger (TOUIZA solidarité par exemple); les différents fonds et programmes agricoles mis en place par les pouvoir publics, notamment, les programmes de proximité de développement rural intégré (PPDRI) mis en place en faveur de la femme rurale, ainsi que le Fond Algérien de Régulation et de Développement Agricole (FNDRA). 40 CHAPITRE II : L’ENTREPRENEURIAT FEMININ ET LE CONTEXTE SOCIOCULTUREL 2.1.3. Evolution de la population en chômage 64: Evolution du chômage selon les démarches effectuées pour chercher un emploi Le tableau suivant nous éclaire sur l’effectif et les parts relatives des chômeurs selon les démarches effectuées pour chercher un emploi, selon le diplôme acquis et le sexe pour l’année 2013. Tableau 8: Effectif et parts relatives des chômeurs selon les démarches effectuées pour chercher un emploi, classification par sexe et diplôme obtenu Masculin Féminin Total Effectif % Effectif % Effectif % 383 50,8 222 64,3 606 55,0 Démarche auprès des entreprises 384 50,9 225 65,3 610 55,4 Par les relations personnelles 580 76,8 232 67,2 812 73,8 229 30,3 62 17,9 290 26,4 100 13,3 44 12,8 144 13,1 Inscription auprès d'un bureau de main d'œuvre A la recherche de moyens pour s’installer à son compte Autre démarche Source : ONS : »activité, Emploi et chômage au 4éme trimestre 2013, No653 », p7 En 2013, la démarche de la recherche de moyens pour s’installer a son compte comme alternative à la situation de chômage, ne présente que 26,4% dans l’ensemble de l’échantillon enquêté. Elle n’est que de 17,9% chez les femmes, la majorité d’entre elles optent pour le recours aux relations personnelles (67,2%) suivie de la démarche auprès des entreprises et de l’ANEM, 65,3% et 64,3% respectivement. les conditions de l’emploi recherché par les femmes Le tableau qui suit nous montre les parts relatives des chômeurs acceptant des postes d'emplois sous différentes conditions de travail selon le sexe (en %) Tableau 9:les parts relatives des chômeurs acceptant des postes d'emplois sous différentes conditions de travail selon le sexe (en %) Masculin Féminin Total Emploi inférieur à ses aptitudes professionnelles 70,8 53,1 65,3 Emploi ne correspond à son profil 70,0 49,7 63,6 Emploi mal rémunéré 60,3 52,7 57,9 Emploi éloigné du domicile 77,4 35,6 64,3 Emploi dans une autre wilaya 65,6 12,2 48,9 64 ONS : « activité, Emploi et chômage au 4éme trimestre 2013, No653 », p7 41 CHAPITRE II : L’ENTREPRENEURIAT FEMININ ET LE CONTEXTE SOCIOCULTUREL Emploi pénible ou insalubre 28,0 10,5 22,5 Emploi dans n’importe quel secteur d’activité 80,4 62,6 74,8 Source : ONS : « activité, Emploi et chômage au 4éme trimestre 2013, No653 », p9 Nous constatons que pour échapper à la contrainte du chômage, les femmes sont beaucoup plus penchées à travailler dans n’importe quel secteur d’activité (soit 62,6%) que de s’engager dans des emplois pénibles ou insalubre (nous constatons donc qu’elles fuient le risque et l’incertitude). Elles sont aussi peu motivées à travailler dans une wilaya ou un endroit éloigné de leurs domiciles. 2.1.4 Les facteurs qui influencent le travail féminin en Algérie65 A. Facteurs qui tendent à favoriser le travail féminin On peut identifier un certain nombre de facteurs qui devraient favoriser le travail des femmes. A savoir : De plus en plus de filles diplômées Longtemps les inégalités entre filles et garçons dans l’accès à l’éducation et la formation ont compromis l’accès des femmes au travail. Cette situation a beaucoup changé, voire s’est inversée. Au niveau législatif et réglementaire, il n’existe aucune discrimination entre filles et garçons. L’orientation par l’institution des élèves entre les différentes filières se réalise surtout en fonction des notes obtenues. Une législation qui bannit toute discrimination en matière de formation et de travail La constitution stipule l’égalité entre les citoyens sans aucune discrimination,. Elle prévoit également que les institutions ont pour finalité d’assurer l’égalité entre citoyens et citoyennes en supprimant les obstacles et notamment ceux qui empêchent la participation de tous à la vie économique, tous les citoyens ont droit au travail Au plan législatif il n’existe aucune discrimination en matière de travail entre homme et femme, si l’on excepte une disposition interdisant à l’employeur de recourir au personnel féminin pour le travail de nuit, mais la loi prévoit des dérogations lorsque la nature de l’activité et les spécificités du poste de travail les justifient. 65 GRANGAUD M-F : « Secteurs porteurs à investir par les femmes en Algérie », Revue du CIDDEF n29, septembre 2011, p 10 42 CHAPITRE III : L’ACCOMPAGNEMENT A LA CREATION D’ENTREPRISES La loi relative aux relations de travail66 dispose que «tout employeur est tenu d’assurer pour un travail de valeur égale l’égalité de rémunération entre les travailleurs sans aucune discrimination » Cette législation sur l’égalité des salaires est respectée. C’est au niveau des carrières que se creuse l’inégalité : Homme et femme ne progressent pas de la même façon. La loi portant code de la famille modifié permet aux conjoints de stipuler dans le contrat de mariage ou dans un contrat authentique ultérieur, toute clause qu’ils jugent utile, notamment en ce qui concerne la polygamie ou le travail de l’épouse. Cette disposition permet à la femme de «protéger son droit au travail». En cas de divorce la loi portant code de la famille modifié spécifie que «le travail de la femme ne peut constituer un motif de déchéance du droit de garde» Une protection sociale de la femme travailleuse large et socialisée Les femmes travailleuses bénéficient des mêmes droits que leurs homologues masculins, ainsi que de quelques avantages supplémentaires : Elles peuvent demander de partir à la retraite à un âge inférieur à celui des hommes assurés sociaux; par ailleurs en cas de maternité la femme salariée bénéficie d’un congé de 14 semaines avec un salaire maintenu à 100% couvert par le système de sécurité sociale.. Il existe cependant une forte différence du taux d’affiliation selon le sexe de la personne qui travaille : 64% des femmes qui travaillent sont affiliées à la sécurité sociale contre 48% des hommes. Ces chiffres sont à rapprocher des types d’emplois occupés par les femmes (salarié régulier, secteur public). Des facteurs démographiques moins contraignants vis-à-vis du travail Ils ont longtemps constitué un réel obstacle au travail des femmes mais leur évolution rapide depuis les années 90 font qu’ils ne constituent plus aujourd’hui un problème réel. Dans les décennies qui ont suivi l’indépendance de l’Algérie, les jeunes filles algériennes se mariaient très jeunes et avaient une nombreuse progéniture. Une telle situation exclut de facto les femmes du monde du travail au sens économique du terme. Cette situation a changé, Le nombre moyen d’enfants par femme s’est beaucoup réduit jusqu’au début des années 2000, mais il tend à remonter depuis. Un rapport au travail des femmes en évolution Le rapport au travail des femmes est en train d’évoluer. On peut considérer à juste titre que 17,6% seulement de femmes dans la population occupée, c’est modeste. Mais il faut savoir qu’elles n’étaient que 11% en 1980 et que ce pourcentage était tombé à 7% en 1990; il a donc doublé en 20 ans. 66 L’article 55 et de nombreux autres articles de la loi 90-11 du 21Avril 1990 portant sur le droit au travail pour tous. 43 CHAPITRE III : L’ACCOMPAGNEMENT A LA CREATION D’ENTREPRISES Les femmes qui refuseraient de travailler sont surtout des femmes âgées, mariées (elles peuvent être influencées par leur conjoint qui est réfractaire au travail de son épouse) et peu instruites. Le diplôme est considéré par toutes les femmes et encore plus par les femmes au foyer comme un atout majeur pour le travail. Alors que dans un passé récent le travail pour les célibataires occupées constituait une étape de transition avant le mariage, 2/3 des femmes célibataires qui travaillent ne pensent pas arrêter de travailler si elles se marient. Celles qui pensent arrêter sont surtout celles qui travaillent dans l’informel et un peu moins celles qui travaillent dans le privé formel. Par contre, les femmes qui travaillent dans le secteur public comptent continuer après leur mariage. De plus, pour les femmes qui travaillent, une amélioration de la situation financière de la famille ne conduirait pas à une cessation de travail, ce qui montre que le travail des femmes ne correspond pas exclusivement à des nécessités économiques. La moitié des femmes considère que les métiers peuvent être occupés indifféremment par des hommes ou des femmes, même si ce n’est pas vrai pour certains métiers. Deux tiers des femmes considèrent que pour le recrutement il faut imposer l’égalité des chances entre les sexes, le tiers d’entre elles qui trouve qu’il faut favorisé les hommes sont surtout des femmes au foyer. B. Les freins au travail des femmes Malgré les évolutions favorables signalées ci-dessus, l’emploi féminin progresse lentement. Plusieurs facteurs peuvent être avancés pour expliquer cette situation. a. Les facteurs économiques et sociaux La femme et la cellule familiale Les femmes mariées considèrent en majorité que leur rôle principal dans leur vie quotidienne est celui de mère. Or actuellement il existe peu de structures de prise en charge de la petite enfance. Il s’agit en général de structures privées très coûteuses. Sauf dans les cas où il existe un appui familial, une jeune mère doit donc mettre en balance ses gains professionnels et les coûts de garde de son enfant. Le préscolaire s’est généraliser pour les enfants de 5 ans. Toutefois il n’existe pas une garde d’enfants durant les vacances scolaires. En règle générale, sauf de très rares exceptions, les tâches ménagères incombent aux femmes. 44 CHAPITRE III : L’ACCOMPAGNEMENT A LA CREATION D’ENTREPRISES Les restrictions à la mobilité Socialement il n’est pas acceptable pour une femme d’habiter seule comme en témoigne ces cas de femmes gravement agressées parce qu’elles vivaient seules. Cette situation restreint l’accès à tout emploi éloigné du domicile familial. Ainsi, dans l’enquête de l’ONS, fin 201367, les femmes chômeuses sont près de 90% à refuser un emploi dans une autre Wilaya, et 88% à refuser un emploi éloigné du domicile Par ailleurs, le transport constitue un des problèmes majeurs évoqués par les femmes. une protection sociale très favorable aux femmes au foyer Certaines dispositions du système de sécurité sociale, apportent une large protection à la femme au foyer, ce qui peut présenter un facteur décourageant au travail des femmes. Ainsi : -Les ayants droit d’un travailleur sont le conjoint, les enfants mineurs ou ceux de moins de 21 ans qui poursuivent des études et les filles au foyer non mariées quel que soit leur âge. -La pension de réversion est versée au conjoint survivant quel que soit son âge. En sont également bénéficiaires les filles au foyer quel que soit leur âge b. Des stéréotypes qui perdurent La place de la femme est au foyer Beaucoup d’hommes considèrent que dans la mesure où ils sont tenus légalement de subvenir à l’entretien de leur épouse, celle-ci ne doit pas travailler. Certains considèrent que la femme ne doit pas se montrer devant des hommes étrangers à leur famille et partant ne peut pas travailler hors de son foyer. Il y a des métiers réservés aux hommes Ce n’est pas seulement chez les hommes que cette idée est avancée, une majorité de femmes considèrent que certains métiers sont réservés aux hommes. Ces stéréotypes influencent l’orientation des filles dans les filières universitaires mais surtout de formation professionnelle. C. Autres facteurs de blocage L’enquête de l’ONS sur l’emploi fait ressortir la difficulté pour les femmes à sortir de leur domaine de compétence; ainsi elles sont plus réticentes que les hommes à accepter un emploi qui ne correspond pas à leurs profils ou qui serait inférieur à leurs aptitudes professionnelles. Ceci explique qu’elles ne saisissent pas les opportunités de travail. De la même façon, c’est dans leur savoir-faire traditionnel (gâteaux, tissage…) que les femmes au 67 ONS : « activité, Emploi et chômage au 4éme trimestre 2013, No653 », p7 45 CHAPITRE III : L’ACCOMPAGNEMENT A LA CREATION D’ENTREPRISES foyer cherchent des sources de revenus. On voit également que les femmes tendent davantage à s’intégrer dans des emplois sûrs et sans risques (fonction publique). D. Le dispositif institutionnel d’appui à l’emploi. L’Etat a mis en œuvre un important dispositif destiné à organiser le marché de l’emploi, à lutter contre le chômage et à appuyer la création d’entreprise ou l’auto emploi. Des organismes publics contribuent à la mise en œuvre de ce dispositif. Ce dispositif ouvert aux hommes et aux femmes sans distinction, bénéficie aux deux, mais un peu plus aux hommes à l’exception des microcrédits accordés par l’ANGEM et conçus surtout pour faciliter l’activité des femmes au foyer. a. Accès à l’emploi salarié Concernant l’emploi salarié, l’Agence Nationale de l’Emploi (ANEM) est chargée d’organiser et d’assurer la connaissance de la situation et de l’évolution du marché national de l’emploi, ainsi que de participer à la mise en œuvre des programmes spécifiques d’emploi décidés par l’Etat. Toute personne qui cherche un emploi doit être inscrite à l’ANEM. La « carte bleue » du demandeur d’emploi est délivrée par les agences locales de l’emploi (ALEM) : il y a 174 ALEM réparties sur tout le territoire. Pour leur part les entreprises ont l’obligation légale de passer par l’ANEM pour n’importe quel recrutement. Un dispositif d’aide à l’insertion professionnelle (DAIP) mis en place prévoit pour tout68 recrutement d’une personne âgée de 18 à 35 ans, n’ayant jamais travaillée et inscrite à l’ANEM, les avantages suivants valables pour 3 années renouvelables dans les institutions et administrations publiques et organismes publics à gestion spécifique et pour 1’année renouvelable dans le secteur économique: -Dans le cadre du contrat d’insertion des diplômés (CID) une rémunération mensuelle (de 15000DA pour les diplômés de l’enseignement supérieur et de 10000DA pour les techniciens supérieurs est versée par l’Etat ; -Dans le cadre du contrat d’insertion professionnelle (CIP) une rémunération mensuelle de 8000DA ; -Dans le cadre du contrat formation-insertion (CFI), une rémunération mensuelle de 12000DA pour les chantiers et une rémunération de 4000DA pour les artisans. Il ya aussi d’autre mesures incitatives, notamment : 68 Bilan du secteur de l’emploi dans la wilaya de Tizi Ouzou, arrété au 20/05/2013 46 CHAPITRE III : L’ACCOMPAGNEMENT A LA CREATION D’ENTREPRISES -Le contrat formation emploi (CFE), qui peut être financé par le dispositif à hauteur de 60% et pendant une période maximale de six mois dans le cas où l’employeur s’engage à recruter le bénéficière à l’issue de la formation ; Le contrat de travail aidé (CTA), qui peut être conclu entre les entreprises d’accueil et les jeunes placés en contrat d’insertion et qui donne lieu à une contribution de l’Etat aux salaires des jeunes. Pour l’année 201069, les placements dans le cadre du dispositif ont concerné 273141 personnes : CID : 99691. CIP : 85114. CFI : 88336. 121042, Soit 44,3% des personnes placées sont des femmes b. Appui à la création d’entreprise ou au microcrédit Des organismes ont été mis en place par les pouvoirs publics pour apporter un appui particulier aux personnes désireuses de créer leur entreprise ou d’améliorer leur revenu par l’auto-emploi ou le travail à domicile. Ces dispositifs sont : -Agence Nationale de Soutien à l’Emploi des Jeunes ANSEJ ; -Agence Nationale de gestion du microcrédit ANGEM ; -La caisse nationale d’assurance chômage CNAC. (On ne s’étalera pas trop sur cet élément car il sera présenté dans le 3éme chapitre) Autre que ces dispositifs il y a aussi c. Agence de Développement Social ADS L’Agence de développement social (ADS) a pour mission de gérer des programmes d’aide sociale. Certains de ces programmes visent l’appui à l’insertion sociale des personnes en difficulté. Activités d’intérêt général (AIG) Indemnité pour activités d’intérêt général (IAIG) de 3000DA par mois (majorée de 1200DA pour le chef de chantier d’AIG), avec prise en charge de l’assurance maladie pour le bénéficiaire et ses ayants droit, destinée aux personnes défavorisées en âge de travailler et aptes au travail, en contrepartie d’activités d’intérêt général. Bénéficiaires : Hommes : 148 904, Femmes : 106 636. En l’an 201070 69 GRANGAUD M-F : « Secteurs porteurs à investir par les femmes en Algérie », Revue du CIDDEF no29, septembre 2011, p 11 70 GRANGAUD M-F , 2011, Op.cit, p11 47 CHAPITRE III : L’ACCOMPAGNEMENT A LA CREATION D’ENTREPRISES Travaux d’utilité publique à haute intensité de main d’œuvre (TUPHIMO). Insère des chômeurs de zones déshéritées dans des chantiers d’entretien et de maintenance visant l’amélioration des infrastructures de base dans les zones défavorisées. Ce programme est le seul qui ne s’adresse qu’à des personnes de sexe masculin. Dispositif d’activités d’insertion sociale (DAIS) Pour l’insertion sociale des jeunes chômeurs (18-40 ans) sans revenus et sans qualification dans des travaux ou des services d’utilité publique moyennant une indemnité mensuelle de 6 000DA avec bénéfice de la couverture sociale Prime d’insertion des diplômés (PID) Insertion professionnelle, avec des contrats de pré-emploi, de jeunes primodemandeurs d’emploi, âgés de 19 à 35 ans, diplômés de l’enseignement supérieur ou d’instituts nationaux de formation (TS). Le montant de la prime est de 10 000DA par mois pour les universitaires et 8000 DA par mois pour les TS. En 201071, 14388 jeunes ont été placés dont 9472 femmes. Parmi ces femmes 7050 étaient universitaires et 2422 techniciens supérieurs. d. Projet d’appui au développement socio-économique local dans le Nord-est algérien Ce projet a permis entre autres le financement de microprojets d’activités productives (PAP). En 201072, 1230 projets ont été financés, permettant de créer 2066 emplois, dont 941 portés par des femmes. Ces projets portent sur l’élevage, les services, la couture et le petit commerce. 2.2. Le profil de la femme entrepreneure en Algérie L’absence d’étude sur l’entrepreneuriat féminin en questionnement sur la réalité de ce phénomène. Anne Gillet (2003) Algérie, 73 implique un propose une première classification du profil socioprofessionnel de la femme chef d’entreprise algérienne, à savoir : A. Femme issue d’une construction « Familiale » : Ce sont des femmes qui ont suivi peut d’études et qui ont travaillé dès leur jeune âge, elles ont un parcours « atypique ». D’autres ont créé leurs entreprises à un âge jeune, avec l’aide 71 GRANGAUD.M.F, 2011, Op.cit, p14 Idem 73 GILLET A : « L’entrepreneuriat des femmes en Algérie : dynamiques économiques et sociales, motivation et trajectoires socioprofessionnelle», CNAM-GRIOT, Paris, 2003, p7 72 48 CHAPITRE III : L’ACCOMPAGNEMENT A LA CREATION D’ENTREPRISES de la famille et avec un capital élevé de départ. Ici Anne Gillet donne deux exemples différents de femmes qui sont issues d’une construction culturelle familiale qui soutient la femme créatrice d’entreprise. B. Femme héritière d’entreprise « Héritage entrepreneurial d’entreprise » : Il s’agit de femmes d’un certain âge, qui héritent de leurs maris et qui reprennent avec succès et compétence la direction de l’entreprise. Elles n’ont généralement pas suivi d’études. D’autres qui sont jeunes héritières de leur père et qui ont fait des études universitaires poussées arrivent à développer des pratiques de travail nouvelles. Pour Anne Gillet l’héritage constitue un moyen pour ces femmes d’être repreneuses d’entreprises. C. Jeune Femme créatrice d’entreprise soutenue d’un réseau familial « Tradition familiale entrepreneuriale » : Ce sont des jeunes femmes qui se lancent dans la création d’entreprises dont le niveau d’études se situe au baccalauréat. L’aide leur vient de la part du père et/ou du mari (qui ont déjà une entreprise). Ces jeunes femmes créeront Leurs entreprises à partir des ressources financières personnelles et familiales comme étant une tradition familiale entrepreneuriale. D. Femme issue du milieu universitaire « Un aboutissement logique des études » : Certaines professions (exemple des professions libérales) sont un aboutissement logique de fin de parcours universitaire. Elles impliquent la création d’entreprises avec quelques salariées (cabinet d’étude ou juridique). Les jeunes femmes qui créent ces activités recourent à des économies personnelles ou à l’aide de la famille. E. Femme innovatrice « des idées nouvelles en rupture avec les parcours professionnels antérieurs » : Ces femmes chefs d’entreprises développent des idées de produits ou de services nouveaux, qui accompagnent et facilitent les évolutions des femmes en Algérie. Anne Gillet, cite l’exemple de celles qui ont développé l’idée originale de rendre service aux femmes qui travaillent et n’ont plus le temps de préparer tous les repas selon un mode traditionnel, elles proposent ces produits avec une grande qualité. F. Femmes issue du milieu professionnel « la continuité d’expériences professionnelles dans un métier » : Ce sont les femmes qui ont eu un parcours professionnel comme « ouvrières » dans une entreprise, et qui décident de créer dans le même domaine professionnel (exemple habits traditionnels) ou celles qui ont eu un parcours d’études poussées (en économie et gestion) puis occupent un poste de cadre dans une administration commerciale. Anne Gillet précise que le 49 CHAPITRE III : L’ACCOMPAGNEMENT A LA CREATION D’ENTREPRISES choix de la création est le fruit de l’exercice d’un métier, d’une conviction sociale et des opportunités locales (ateliers de tricot artisanal). 2.3. Les difficultés rencontrées par les femmes entrepreneures en Algérie : Certains chercheurs en sociologie, arrivent à identifier un certain nombre d’obstacles qui limitent l’accès des femmes aux initiatives de création d’entreprises. Ces obstacles sont regroupés comme suit : L’existence d’obstacles socio-culturels. Les difficultés d’accès aux crédits ; Le manque d’information ; Les insuffisances en matière de formation ; Le manque de culture entrepreneuriale : L’isolement des femmes dans les petites entreprises constitue un handicap lourd ; L’inexistence de centres de conseil et d’accompagnement des femmes. Les difficultés auxquelles les femmes entrepreneures algériennes sont confrontées sont74 : Conciliation vie familiale et vie professionnelle : la majorité des femmes entrepreneures déclarent travailler dur, elles sont amenées à concilier entre l’entretien de leur ménage (les tâches domestiques, les enfants…) et leur travail au sein de l’entreprise. Environnement à risque : Les femmes entrepreneures considèrent que l’environnement dont. Elles exercent leurs activités est un environnement hostile (vol, kidnapping, harcèlement). Les problèmes d’accès au financement 75: par peur du risque ou par leur manque d’expérience dans le domaine des finances et de gestion, les femmes entrepreneures algériennes sont relativement réticentes envers le financement externe. Elles sont amenées alors, à investir de faibles montants au démarrage et à avoir principalement recours à l’épargne personnelle, ou à des prêts informels auprès de leur entourage, plutôt qu’à des prêts bancaires ; Difficultés liées à leur statut de femmes chefs d’entreprises : les femmes entrepreneures algériennes trouvent du mal à conclure certaines affaires, du fait des 74 BENGHABRIT-REMAOUN N et RAHOU Y : « Atouts et difficultés de l’entrepreneuriat féminin : analyse d’enquête », Colloque sur l’Emergence des femmes dans le monde de l’entrepreneuriat en Algérie : Opportunités contraintes et perspectives, Alger, Mars 2008, P18 75 TAYA Y : « L’émergence des femmes dans le monde de l’entrepreneuriat en Algérie : Opportunités, contraintes et perspectives », Mars 2008, P22 50 CHAPITRE III : L’ACCOMPAGNEMENT A LA CREATION D’ENTREPRISES difficultés de sortir le soir pour les diners d’affaires, Rencontrer des responsables, Visiter des salons et des foires à l’étranger ; Difficultés liées aux stéréotypes et mentalités sociales : notamment pour les femmes qui investissent des créneaux à connotation masculine (exemple du BTP, là où les femmes entrepreneures trouvent des difficultés à se faire obéir par leurs ouvriers du sexe opposé). Section 03 : le contexte et les facteurs socioculturels de l’entrepreneuriat féminin dans la wilaya de Tizi Ouzou Cette section est conçue pour : Premièrement, montrer la place et le rôle de la femme dans la société kabyle (dans la wilaya de Tizi Ouzou), puis décliner sur sa présence dans le secteur de l’éducation et de la formation professionnelle. Deuxièmement, présenter les facteurs socioculturels de l’entrepreneuriat féminin dans la wilaya de Tizi Ouzou. 3.1.Le contexte socioculturel de la femme dans la wilaya de Tizi Ouzou en amont de l’entrepreneuriat 3.1.1. Eléments d’histoire A. Le phénomène de l’exhérédation de la femme76 La décision qui a été longtemps considérée assez improprement comme l’exhérédation de la femme, n’est en réalité qu’un réaménagement de l’héritage, qui a fait mouvoir les centres de pouvoir traditionnels des confédérations de tribus. En effet, aux deux sources du droit coutumier kabyle, llâda et taârfit , était venue se greffer dans certains cas, tacerît, ou ccraâ n sidi Xlil, tiré du précis ( EL-Moukhtasser ) du jurisconsulte Sidi Khelil. Cette nouvelle source avait introduit une modification touchant à l’héritage des femmes, appliquée selon la loi musulmane, qui octroyait à celles-ci une quote-part dans le partage des terres. Cependant, à partir des mariages conclus entre les souverains de Koukou et les turcs, aggravés notamment par les convoitises de Mohamed Eddebah, qui consolida son pouvoir de caïd du Sébaou en épousant la fille de Si Amar Ouboukhtouch, le droit d’héritage des terres accordé aux femmes a été considéré comme une forme de menace pour la cohésion structurelle Kabyle. Le système successoral étant basé sur la protection du sol, il fallait dès lors expurger le droit coutumier de cette menace de déstructuration, en évitant le transfert de propriété des terres qu’induisait la loi musulmane par le truchement du mariage. Ce qui fut fait par les AïtIrathen qui votèrent, en 1740, une délibération qui reconnut à la femme des droits d’héritage à l’exception de celui des terres. Cette délibération sera reconduire progressivement par leurs 76 ADLI Y : « Les efforts de préservation de la pensée KABYLE aux XVIIIe et XIXe siècles », tome 1, Ed l’Odyssée, 2010, pp194-196 51 CHAPITRE III : L’ACCOMPAGNEMENT A LA CREATION D’ENTREPRISES voisins, notamment les Ibetrounen et les Aït-Fraoucène, dès 1748. Plus tard, en 1767, des confédérations de la Kabylie maritime, en particulier dans la région d’Azzefoun, adopteront la même attitude. Dans le droit coutumier Kabyle, la femme a un droit de jouissance d’usage ou d’habitation sur les biens patrimoniaux et le droit d’aliments vis-à-vis de ses frères, héritiers des terres. Elle jouit également du droit d’usufruit dans les cas de rupture des liens du mariage. Dans ces cas précis, la même attitude a été adoptée, à la suite d’un retour inattendu au pays de captifs espagnols. En 1767, en effet, les captifs algériens, dont de nombreux kabyles du littoral, furent libérés en Espagne puis autorisés à entrer chez eux. Jusque-là, l’Espagne ne rendait pas ses captifs ; et ceux-ci étant considérés comme étant décédés au bout d’un certain délai fixé par le djemaâ concernée, leurs femmes avaient le droit de se remarier et de prendre jouissance des biens de leurs « Défunts », y compris des terres. Toutes ces délibérations sauvées de l’oubli procèdent en définitive d’un processus de révision qui prouve la vitalité de ce droit et ses capacités de changement et d’adaptation. Ces capacités sont prouvées par ailleurs par une délibération de la djemaâ du village Aït-Lahcène, dans les Aït-Yanni, datant de 1818 et faisant suite à un passage de la peste. Cette délibération débute ainsi : « Quand la peste ce déclara à Aït-Lahcène, les habitants de ce village se réunirent, dans un but d’intérêt général au lieu dit Djeddi Nabeth. Il fut convenu à l’unanimité et arrêté ce qui suit : quand un homme meurt sans postérité mâle, mais laisse soit des filles, soit des sœurs, une mère ou une veuve, à condition que celle-ci reste au domicile conjugal, le tiers de la succession du défunt leur est attribué… » Plus loin, la délibération poursuit clairement en indiquant que : « … les femmes administrerons les biens qui leur proviendront par l’une des deux voies sus énoncées comme bon leur semblera. Elles en disposeront de toutes les manières telles que la vente, etc…, et ce, sans contestation ou empêchement de qui que ce soit. Toutefois, si une femme se trouve mariée en dehors du village, celle-ci ne pourra rien emporter de la succession au domicile de son mari. Elle pourra seulement confier l’administration de sa part à qui elle voudra, à condition qu’elle-même soit majeure et que la personne choisie soit apte à la gérance. Si l’une des deux conditions (majorité et aptitude) fait défaut, l’administration des biens revient à la communauté ». Nous remarquons que les délibérations dont on a fait cas, sont localisées du côté occidental de la Kabylie. Quand au côté oriental, à défaut de traces de délibérations du genre, la tradition orale semble nous renseigner autrement sur la question à travers une diction en 52 CHAPITRE III : L’ACCOMPAGNEMENT A LA CREATION D’ENTREPRISES usage de nos jours encore, notamment chez les Aït-Slimane (à Kendira, en particulier) et dans la région d’Amizour. En effet, en disant d’une personne qu’ « elle tient de Sidi Khelil » - Yebwad deg Sidi Xlil-, on signifie qu’elle parle à tort et à travers ; plus, qu’elle est même grossière. Partant du fait qu’en Kabylie l’évocation du nom de Sidi Khelil renvoie inévitablement au jurisconsulte, L’on relèvera également que la manière avec laquelle le Moukhtasser de Sidi Khelil est tourné en dérision est propre à la région Kabyle, à chaque fois qu’il s’agit de se prémunir contre une « intrusion juridique ». B. Le rôle de la femme dans la société : Avant toute tâche, la femme Kabyle était appelée à l’accomplissement de son principale et plus indispensable fonction : mettre au monde le plus d’hommes possible. Puisque de cette femmes génitrice dépend le plus précieux apanage de la virilité tant familiale que social : la paternité de nombreux fils : « celui qui a une bonne descendance (mâle et nombreuse) pourra prospérer »77. C’est ainsi que la prospérité de la famille dépend de la seule fécondité féminine. Au départ, cette femme (la femme de tizi ouzou en l’occurrence), ne pouvait guère quitter la sécurité de l’environnement habité, tout en étant libre de ses déplacements dans l’espace villageois et alentour voulu, inaccessible aux étrangers. Il lui revenait en premier lieu - dans la maison- l’entretien de la vie domestique de la famille, ainsi que les soins et l’éducation des enfants, - au dehors proche : l’approvisionnement en eau du foyer familial, le jardinage potager ou les cueillettes dans le maquis (bois et baies). Mais encore, tout comme l’homme, cependant toujours à domicile- elle était aussi artisane:- experte tisseuse de tentures, tapis, couvertures et vêtements de laine, comme le fameux abernus « burnous » masculin, et encore- potière des contenants domestiques- : de réserve ou de cuisson : pots, cruches, plats… elle assurait aussi les conserves vivrières par broyage, séchage ensilage. Par la suite, elle s’est vue colporteuse de ses produits manufacturés (bijoux, produits potiers ….etc.) à travers les alentours de son village, puis (à partir des années 1967 à Ain El Hammam et bien avant à Tizi Rached) vendeuse sur un marché hebdomadaire de ces même produits artisanaux et même des denrées alimentaires et des animaux (poules, lapins….Etc.) et en fin salariée (à partir des années 90 et 91, après la parution de l’article 55 de la constitution et d’autres articles de la loi 77 DUJARDIN C-L : « La Kabylie du Djurdjura : du bastion montagnard à la diaspora », Ed Achab, Tizi Ouzou, 2014, pp102 53 CHAPIITRE III : L’AC CCOMPAG GNEMENT T A LA CR REATION D D’ENTREP PRISES 90-11 du d 21 Avril 1990 portaant sur le drroit au travaail pour touss) et ce suitte à sa scolaarisation qui débuutée au cours des annéees 1940 en Kabylie. D D’ici on coonstate que la femme kabyle, avaant même d’être d entreepreneure, jouait un double rôle r économ mique et soccial très impportant pourr sa famille,, son villagge et par con nséquent sa wilayya. 3.1.2. La présen nce des fem mmes de Tizi T Ouzou u dans les secteurs s dee l’éducatio on et la f formation professionn nelle L wilaya de La d Tizi Ouzzou abrite une u populatiion fémininne globale eestimée à 49 9,89% 78 (la popuulation résiddente féminnine est de 574917 surr un total dee 1152259). Elle se caractérise par un taux t élevé estimé à 111,5% dans la l tranche d’âge d (20-244 ans). La ppopulation féminine f de la wiilaya de Tizzi Ouzou estt donc très jeune. j A. L’éducation : L tableau suivant noous montre le taux dee scolarisatiion et le taaux de réusssite par Le niveau de d scolarisaation des fillles dans la wilaya w de Tizi T Ouzou Tableau 10: Accès des filles à l'édu ucation dans la WTO Cycle Scolarisation (en%) Réu ussites (en % %) Prim maire 47,,74 75,57 Moyen 488,9 69 Secoondaire 59,,17 72,05 Source :A Annuaire des statistiques s dee la WTO, 20112 L figure suivante La s nouus montre la l présence des filles dans le seccteur de l’éd ducation dans la wilaya de Tizi T Ouzou. Figure 3: Accès des fiilles à l'éducaation dans la WTO W Accés dess filles à l'ééducation dans d la WT TO 75,57 69 8 80 6 60 47,7 74 48,9 72,05 7 59,17 Sccolarisation 4 40 Rééussité 2 20 0 Prim maire Moyen Scondaire Source : Annuaire dess statistiques de la WTO, 2012 78 Réparttition de la poopulation résiidente par com mmune et parr sexe dans laa wilaya de T T-O pour l’an nnée 2012 « Annuaiire des statistiqque de la wilaaya de Tizi ozoou 2012 » 54 CHAPITRE III : L’ACCOMPAGNEMENT A LA CREATION D’ENTREPRISES a. Scolarisation La scolarisation des filles dans la wilaya de Tizi Ouzou représente 47, 74% au cycle primaire de l’enseignement fondamental, 48,90% au cycle moyen et 59,17% à l’enseignement secondaire. b. Réussite Les taux moyens de passage des filles par niveau d’enseignement est de 75,57% au premier cycle de l’enseignement fondamental, 69% au niveau moyen et 72,05% au secondaire. Le taux de réussite des jeunes filles au BEM est estimé à 60% et le taux de leur réussite au baccalauréat a atteint 61%. B. La formation professionnelle Le tableau ci-dessous nous renseigne sur la présence féminine dans le secteur de la formation professionnelle dans la wilaya de Tizi Ouzou. Tableau 11: Accès des femmes de la WTO à la formation professionnelle Effectif (en %) Diplômés (en %) Formation résidentielle 52,18 44,29 Apprentissage 63,02 56,52 par correspondance 47,3 59,75 cours du soir 45,16 70,17 Source : Annuaire statistique de la WTO, 2012 a. Effectif Le taux de féminité est estimé à 52,18% Formation résidentielle, 63,02% Apprentissage, 47,30% à distance et 45,16% pour la formation en cours du soir. b. Diplômés Le taux de féminité est estimé à 44,29% Formation résidentielle, 56,52% Apprentissage, 59,75% à distance et 70,17% pour la formation en cours du soir. La figure qui suit nous montre la présence des femmes dans le secteur de la formation professionnelle dans la wilaya de Tizi Ouzou. 55 CHAPIITRE III : L’AC CCOMPAG GNEMENT T A LA CR REATION D D’ENTREP PRISES Figure 4: Accès des feemmes de la WTO W à la forrmation proffessionnelle Acccés des fem mmes de laa WTO à la a formation n professioonnelle 80 0 70 0 52,18 60 0 50 0 40 0 30 0 20 0 10 0 0 63,02 56 6,52 47,3 4,29 44 59,7 75 70,17 45,16 Effectif (en % %) Diplômés (en %) d données de d l’annuaire statistique s de la WTO, 20122 Source : Exploitation des L puissannte présencee fémininee dans les deux secteeurs de l’ééducation et La e de la formatioon professioonnelle peutt s’expliqueer par : - le dévelloppement du d ministère de la solid darité nationale de diffférents prog grammes dans le but d’assurrer l’accès à l’éducatio on et à la formation fo prrofessionneelle et de renforceer la particippation de laa femme et son s insertion professionnnelle ; - L’existtence des éttablissementts d’enseign nements danns chaque ccommune ett chaque daïra ; - l’existennce de centrres de form mation dans chaque daïrra, ainsi quu’une diverssification des form mations, quui répondennt aux atteentes des femmes fe (cooiffure, cou uture, art culinaire …etc). 3.2. les facteurs soocioculturells de l’entrrepreneuria at féminin dans d la wilaaya de Tizii Ouzou L’eentrepreneurriat fémininn dans la wiilaya de Tizzi Ouzou, dépend d d’unn certain no ombre de facteurss socioculturels de la soociété kabylle à savoir : 3.2.1. Milieu M fam milial C’esst le milieu direct de l’entrepreneuure femme, il comprendd deux étapes, à savoir : E Etape1 : oùù la femme entrepreneuure est célib bataire, le milieu m directt c’est donc celui de s parents,, ses frères et ses e ses sœurss….etc; E Etape2 : laa femme à deux d milieuxx directs, le premier estt celui de saa famille bio ologique e le secondd est celui de et d sa famillee conjugale,, c’est-à-dirre son mari. Pour cette étape, la 56 CHAPITRE III : L’ACCOMPAGNEMENT A LA CREATION D’ENTREPRISES situation matrimoniale de la femme entrepreneure peut être, mariée, divorcée ou veuve. Ce milieu intervient différemment sur chacune de ces deux étapes. En effet, la femme célibataire lorsqu’elle décide d’entreprendre, elle n’est incitée ou non, que par sa famille biologique (parents, frères et sœurs,….).Tandis que, étant mariée (veuve ou divorcée) elle peut être influencée, à la fois, par sa famille biologique et sa famille conjugale (elle peut être incitée à entreprendre par ses parents alors que son mari le lui refuse et inversement, comme elle peut aussi être incitée par les deux ou réprimée par les deux). Cette incitation peut aussi être liée à l’existence d’entrepreneurs dans le milieu de la femme, qu’elle soit célibataire ou mariée (veuve ou divorcée). 3.2.2. Facteurs historiques et régionaux Pour ce qui est des traditions, la femme kabyle (de Tizi Ouzou) n’est en aucun cas discriminée, elle est depuis longtemps appelée à travailler tout comme son homologue masculin pour pouvoir surmonter les épreuves de la vie et répondre aux besoins de sa famille. En effet, la colonisation et la participation de la femme à la révolte, ont stimulé l’éducation de la femme de génération en génération, la femme kabyle a acquis une qualité entrepreneuriale « le défi de prendre des risques ». 3.2.3. L’Education C’est l’apport de l’enseignement dans la formation de la femme entrepreneure. A nos jours il n’existe pas d’enseignement de l’entrepreneuriat dans la wilaya de Tizi Ouzou, que ce soit spécialisé aux femmes ou encore généralisé pour tous. 3.2.4. Egalité et promotion de la femme dans le milieu du travail : La discrimination de la femme dans son milieu de travail (administration, entreprise, institution…) a conduit la femme dans la wilaya de Tizi Ouzou à chercher un moyen d’indépendance et d’autonomie pour se procurer un moyen de richesse ou de se réaliser en tant que femme chef d’entreprise. 3.2.5. Mode de financement : Le mode de financement et les moyens de financement posent un grand problème aux femmes entrepreneures en général et à celles de Tizi Ouzou en particulier. En effet, la peur du risque bancaire et leur manque d’expérience dans le domaine des finances les poussent à recourir, soit, au financement personnel (autofinancement, prêt des parents ou du conjoint), ce 57 CHAPITRE III : L’ACCOMPAGNEMENT A LA CREATION D’ENTREPRISES qui fait que la majorité des femmes activent dans l’informel. Soit, le recours au dispositif ANGEM, notamment, au financement PNR pour l’achat de la matière première avec de petites sommes, ce qui se répercute par la suite sur la taille et le secteur des projets crées par les femmes dans la wilaya de Tizi Ouzou (ils sont généralement de petits projets artisanaux). 3.2.6. Mouvement associatif Les associations pour la promotion de la femme entrepreneure sont des associations qui offrent l’accompagnement à ces femmes en termes de soutien financier (Micro-crédit), d’information et de formation. En effet, dans la wilaya de Tizi Ouzou il existe des associations qui prennent en charge la promotion de la femme (association sociale pour la promotion et l’orientation de la femme de la wilaya de Tizi Ouzou, association « THAGHRASTH » pour l’épanouissement et la promotion de la femme de Beni-Douala, Association féminine « THALA MELLOULEN » du village Tirourda dans la commune d’Iferhounen, association sociale « femme active » de la wilaya de Tizi Ouzou, association sociale pour la promotion et le développement de la femme kabyle « OUM EL BANAT » et en fin l’association sociale « THADUKLI N’TLAWIN » du village Sahel dans la commune de Bouzeguene ». on constate que la plupart d’entre elles sont des associations rurales, qui visent la promotion de la femme rurale. Toute fois, la seule association qui prend en charge l’accompagnement des femmes entrepreneures est la SEVE (Savoir Et Vouloir Entreprendre). Fondée en 1993, cette association s’appuie sur trois objectifs essentiels : la formation, l’information et l’incitation à la création d’entreprises féminines. Quant à sa mission principale, elle veille à promouvoir longuement des femmes dans le développement économique et social nationale. SEVE soutient et accompagne des projets de création d’entreprises de femmes sur le territoire national, notamment, dans la wilaya de Tizi Ouzou. Cette association a organisé en 2009 avec l’association Espace pour la promotion des investissements (EPI), la CNAC, la Chambre de commerce du Djurdjura et la direction de la PME une rencontre d'information et de vulgarisation des nouvelles mesures incitatives prises dans le cadre du dispositif CNAC, ainsi qu’une présentation des principaux objectif de cette associions (SEVE).79 79 http://www.djazairess.com/fr/liberte/138229 58 CHAPITRE III : L’ACCOMPAGNEMENT A LA CREATION D’ENTREPRISES Conclusion : Dans ce chapitre, nous avons étudié l’aspect socioculturel de l’entrepreneuriat féminin en Algérie et dans la wilaya de Tizi Ouzou en particulier. Comme nous l’avons déjà souligné, le contexte socioculturel constitue un élément fondamental dans l’étude de l’entrepreneuriat de manière générale et de l’entrepreneuriat féminin en particulier. On a vu que les facteurs socioculturels peuvent favoriser ou freiner le processus entrepreneurial des femmes (le milieu familial, l’éducation et la discrimination au travail par exemple peuvent stimuler l’esprit d’entreprendre ou encore l’intention entrepreneuriale des femmes, à l’inverses. Du phénomène de l’exhérédation des femmes, des modes de financement, des stéréotypes relatifs au travail ou encore à la gestion d’un projet par une femme). Toute fois, ses facteurs à eux seuls ne suffisent pas pour porter un net jugement sur la réalité de l’entrepreneuriat féminin. L’accompagnement accordé aux femmes entrepreneures, de part sa qualité peut générer ou pas une évolution dans le processus entrepreneurial féminin, et c’est ce qu’on va essayer de démontrer. 59 CHAPITRE III : CHAPITRE L’ACCOMPAGNEMENT A LA CREATION D’ENTREPRISES III : L’ACCOMPAGNEMENT A LA CREATION D’ENTREPRISES Introduction : Il est reconnu que les entreprises qui ont bénéficié d’un appui pendant le processus de leur création sont plus pérennes que les autres entreprises et que de plus en plus, cet appui a un effet positif sur le développement et la rentabilité de ces entreprises, de ce fait le nombre de structures d’accompagnement à la création d’entreprise a considérablement augmenté, au gré de l’intervention plus au moins appuyée des pouvoirs publics. Dans un contexte de libéralisation et de transition de l’Algérie vers l’économie de marché et la croissance du chômage, les pouvoirs publics se trouvent poussés à intervenir en faveur de la création d’entreprise et dans l’accompagnement de différentes catégories de porteurs de projets et de création d’entreprises. Section 01: l’accompagnement en situation entrepreneuriale : Au-delà des étapes de création, l’accompagnement permet de mieux appréhender la multiplicité des facteurs qui interviennent dans le processus d’élaboration et de mise en œuvre des projets de création ou de développement, si es structures d’accompagnement locales mettent à disposition ressources, outils, réseaux,……etc, on peut supposer qu’elles influent également sur la représentation qui va construire l’entrepreneur à la fois de son environnement, et de son projet, ainsi que la façon dont il va surveiller cet environnement et par conséquent à anticiper les changements et à innover. 1.1. Élément théorique sur la notion d’accompagnement : 1.1.1. Définition de l’accompagnement L’accompagnement est un processus qui consiste à « faire passer » une personne d’un état à un autre, à l’influencer pour qu’elle prenne des décisions. Or, l’accompagnement vise à rendre le (s) créateur (s) (une personne ou bien un groupe de personnes) autonome, il vise à l’accompagner à faire cheminer l’idée qu’il porte en amont, en vue de son aboutissement à un projet de création viable. L’accompagnement du créateur peut également s’envisager à partir du concept de « réseau de soutien ». En reprenant la définition de Cuzin et Fayolle (2004)80, « l’accompagnement se présente comme une pratique d’aide à la création d’entreprise, fondée sur une relation qui 80 CUZIN et FAYOLLE A : « La mutation de l’accompagnement à la création d’entreprises : regard croisé d’une déclinaison locale de la politique nationale », AIREPME, Congrès de Montpellier, Octobre 2004 60 CHAPITRE III : L’ACCOMPAGNEMENT A LA CREATION D’ENTREPRISES s’établit dans la durée et n’est pas ponctuelle, entre un entrepreneur et un individu externe au projet de création. A travers cette relation, l’entrepreneur va réaliser des apprentissages multiples et pouvoir accéder à des ressources ou développer des compétences utiles à la concrétisation de son projet ». De cette définition, on pourra dire que l’accompagnement à la création d’entreprise à plusieurs dimensions : la durée, l’existence d’une ou des relations (en effet l’accompagnement nécessite une succession de contrats ainsi qu’une relation de confiance) donc un lien se noue entre l’accompagnateur et l’accompagné en vue de concrétiser son projet. Pour parvenir à l’objectif souhaité (aider les porteur de projet à concrétiser leur (s) idée(s), la démarche d’accompagnement à la création d’entreprise recouvre trois phases, à savoir : l’accueil, l’accompagnement et le suivi post-création. 1.1.2. La fonction technique et le rôle social de l’accompagnement : Il est communément admis que l’accompagnement des créateurs d’entreprises est généralement entendu conne un processus d’aide au porteur de projet comprenant trois étapes : l’accueil, l’accompagnement, le suivi post-création. Idéalement, il vise à aider une personne ayant une idée de création d’activité afin qu’elle puisse : concrétiser son projet et devenir un chef d’entreprise autonome dans l’hypothèse ou son projet de création s’avère viable, et, dans le cas contraire, mettre en évidence des qualités personnelles ou professionnelles sur lesquelles cette personne pourra « rebondir » si non projet s’avère irréalisable81. A. L’accueil82 : C’est un temps d’information, de sensibilisation et d’orientation ou de réorientation des porteurs d’idée. Il marque le début du traitement de l’idée et laisse une grande place à l’expression du porteur, ce dernier se présentant et exposant son projet (histoire de l’idée, raisons de ce choix…), puis détaillant plus ou moins la formalisation écrite du projet et les informations déjà réunies. A partir de ces données, le chargé de mission peut aider à la définition du produit et/ou du service et, surtout, conseiller le porteur sur d’autres éléments d’information à collecter, puis détecter des besoins de formation technique ou à la gestion. Enfin, en proposant une démarche d’accompagnement au porteur, le chargé de mission est amené à donner des informations détaillées sur la méthodologie de la création d’entreprise, les 81 BOUGHANEM F : « l’entrepreneuriat féminin et son accompagnement : cas de l’accompagnement par l’ANSEJ des femmes entrepreneures de la wilaya de Tizi-Ouzou », 2008, p94 82 Idem 61 CHAPITRE III : L’ACCOMPAGNEMENT A LA CREATION D’ENTREPRISES dispositifs d’aide et de soutien existants et, éventuellement, orientent le porteur vers des organismes complémentaires. Enfin, il réalise un pré-diagnostic du projet. B. L’accompagnement proprement dit83 : C’est généralement constitué de deux parties interdépendantes : l’accompagnement au montage du projet et un accompagnement financier. Suivant la personnalité et les besoins du porteur, l’accompagnement au montage inclut des phases d’aide au mûrissement du projet, des temps de formation technique ou à la gestion, et la réalisation de l’étude de faisabilité jusqu’à la concrétisation éventuelle du projet. L’accompagnement financier permet d’effectuer un accompagnement bancaire du porteur de projet (mise en relation bancaire ; finalisation de l’appropriation des termes de la négociation bancaire par le porteur) et de finaliser l’appropriation du chiffrage du projet par le porteur, voire du chargé d’accompagnement servant de pré-décision financière pour certains organismes dans leur décision d’attribution de subventions au porteur. C. Le suivi post-création : Comprend toutes les formes d’appui au chef d’entreprise visant à l’aider à mettre en place des outils de gestion adaptés, lui apporter des conseils pour la prise de décision, l’aider à définir et à réaliser sa stratégie commerciale, insérer son entreprise au mieux dans l’environnement. Letowski (2001)84 a conclu que l’accompagnement réunit les composantes suivantes : la durée, la fréquence des problèmes qui se posent à l’entreprise, l’adaptation à la culture et à la personnalité du créateur. 1.1.3. Soutien et accompagnement des entrepreneurs A. Mission des dispositifs d’accompagnement85 : Généralement l’accompagnement se conçoit comme un outil de transfert de compétences relativement technique, savoir et savoir faire, en ligne avec la gestion de l’activité en elle-même (comptabilité, la gestion de trésorerie et le marketing) : mais il offre également à l’entrepreneur un soutien psychologique notamment dans les moments difficiles, destiné à favoriser le développement de savoir être entrepreneuriaux et inciter davantage les entrepreneurs à la création de leur propre emploi. 83 BOUGHANEM F (2008), Op.cit,p95 LOTWSKI A : « L’accompagnement des créateurs d’entreprise en France : définition, pratiques et résultats’, Agence Pour la Création d’Entreprise, Note d’analyse NA172, 2001 85 FIRLAS M : « Impact des politiques d’aide à l’entrepreneuriat sur l’émergence d’esprit d’entreprise chez les jeunes : cas ANSEJ de Tizi Ouzou », juin 2012, p 88 84 62 CHAPITRE III : L’ACCOMPAGNEMENT A LA CREATION D’ENTREPRISES En croisant la littérature sur l’accompagnement entrepreneurial et celle plus ancienne sur les relations d’aide (l’orientation scolaire, la supervision…), il ressort qu’une partie de la performance de l’entrepreneur pourrait être expliquée par trois facteurs : Les qualités personnelles de l’accompagnateur, notamment ses qualités d’écoute et l’empathie ; La ressemblance : les similitudes de culture et de personnalité qui faciliteraient les communications et les ententes ; Les différences, qui dans le cadre des rôles différenciés, amèneraient des formes de complémentarité. Mais le contexte actuel (crise économique, chômage…) amène de plus en plus les individus à créer leur entreprise plus par nécessité économique. L’accompagnement prend alors tout son sens pour ces personnes « novices » et devient en plus d’un outil de transfert de compétences, un soutien psychologique. D’un point de vue général l’accompagnement est la réunion de trois éléments : La connaissance pour savoir piloter l’entreprise ; Un guide pour savoir quels efforts sont prioritaires ; Une façon pour l’accompagné de s’auto-évaluer quant à ses efforts de compatibilité. La littérature montre que la réunion de ces trois éléments permet à l’accompagnateur de transférer des compétences techniques (savoirs et savoir faire) à l’entrepreneur. A ce titre, l’accompagnement entrepreneurial est souvent analysé à travers des programmes politiques où l’on cherche à mesurer leur efficacité, ce n’est que récemment que les chercheurs se sont intéressés aux acteurs. Il permet également d’apporter un soutien psychologique, notamment des les moments difficiles et les périodes de doute86. Ce soutien psychologique est destiné à favoriser le développement de savoir être entrepreneuriaux et émerger une culture entrepreneuriale. B. le tryptique de la relation d’accompagnement : Nous proposons de caractériser, l’accompagnement par l’existence d’un tryptique porteur portant- porté qui sera présenté dans la figure qui suit : 86 VALEAU P : « l’accompagnement des entrepreneurs durant la période de doute », Revue de l’entrepreneuriat, Vol 5, no 1, 2006, p ( 63 CHAPITRE III : L’ACCOMPAGNEMENT A LA CREATION D’ENTREPRISES Figure 5: Le tryptique porteur-portant-porté Porteur (s) Porté (s) Portant (s) Source : FIRLAS.M : « Impact des politiques d’aide à l’entrepreneuriat sur l’émergence d’esprit d’entreprise chez les jeunes : cas ANSEJ de Tizi Ouzou », juin 2012, p 90 Dans la phase de création, le porteur de projet soumet son projet à divers experts ou partenaires qui le valideront ou non. Sans eux, le projet lui-même ne pourra pas aboutir. Ce sont les portants. Les portés désignent tout à la fois le projet lui-même et les partenaires qui ne sont tributaires sans avoir la possibilité d’en influencer la réalisation immédiate. On pense ainsi à de futurs collaborateurs du porteur de projet que celui-ci a pré-recruté. Ils adhèrent ou non au projet et n’attendent que sa réalisation. Dans la plupart des cas, le porteur est orienté vers le dispositif d’accompagnement par un acteur social (agence d’emploi, mairie…). Pour certains, cette phase constitue le préaccueil, en amont de la démarche de création. Cette orientation va ensuite influencer l’attitude du porteur en accompagnement et au moins ses attentes. Si les acteurs sociaux ont une méconnaissance du métier et de la philosophie de l’accompagnement, ils risquent d’induire chez l’entrepreneur potentiel des représentations erronées qui pourront altérer la relation. Pour l’accompagnement, aux attentes initiales du porteur, s’ajoute donc la prescription ou moins qualifiée envers la structure d’accompagnement. Finalement, si la littérature considère généralement l’accompagnement comme une relation symbiotique entre le conseiller et le porteur , nous considérons qu’elle est susceptible d’être modifiée par la nature de la prescription qui, dans certains cas attend de la structure d’accompagnement, du remplissage de dossier à la place du porteur, dans d’autres, donne à cette entité à la place du porteur un rôle décisionnaire dans la conclusion de la viabilité du projet et donc l’attribution ou non d’aides ou de subventions. La relation « porteur-portant-porté » qui constitue le cœur de la relation d’accompagnement doit donc intégrer une prescription. Ainsi, en diffusant auprès du porteur une image parfois fausse de l’accompagnement, les prescriptions renforcent certaines attentes parfois inadaptées du porteur vis-à-vis de l’accompagnement et bloquent la relation dans l’un de ces deux écueils. 64 CHAPITRE III : 1.1.4. L’ACCOMPAGNEMENT A LA CREATION D’ENTREPRISES L’apport des structures d’accompagnement dans les différentes phases de création A. En phase de pré-création87 : Le processus d’accompagnement peut-être décomposé en trois grandes phases successives, à savoir, la phase de pré-création, la phase de création de post-création. Généralement les structures d’accompagnement interviennent seulement sur les deux premières phases. D’autres structures d’accompagnement interviennent seulement en phase de post-création, telles que les pépinières d’entreprises, et d’autres principalement en phase de création (cas des centres de recherche). Dans sa conception large, la phase de pré-création démarre dés lors qu’une action de sensibilisation à l’entrepreneuriat est déclenchée. Cette phase peut durer quelques années, voire tout au long du cursus universitaire ou professionnel du porteur de projet. Avec sa conception étroite, la pré-création est une phase décrite comme une préparation à l’entrée dans la phase de création. Cette phase porte sur une préparation initiale des éléments qui doivent être développés dans la phase de création. La deuxième définition tend à être la plus proche du contexte d’accompagnement algérien. Les structures d’accompagnement interviennent dans la phase de pré-création, d’une part, pour détecter des porteurs de projet et pour aider les candidats dans la préparation du dossier de sélection ou d’entrée en création. B. En phase de création88 : Le processus de création d’entreprise a été analysé sur deux niveaux complémentaires : au niveau de l’individu créateur et au niveau du projet d’entreprise. En effet, au cours du processus de création, l’individu porteur de projet passe par plusieurs statuts avant d’adopter celui de dirigeant d’entreprise. En parallèle, le projet ne passe pas plusieurs étapes avant de se transformer en entreprise. Le passage d’un statut à un autre, tant pour le porteur de projet que pour le projet lui même, indique les différents niveaux atteints dans la démarche de création. La phase de création est donc un processus dynamique qui se greffe naturellement au processus de création d’entreprise. Elle a pour objectif de mieux gérer la complexité de la démarche entrepreneuriale et pour finalité d’améliorer les chances de réussites du projet créée. Ainsi, cette dynamique du processus de création montre que le modèle « 3E» (déjà cité dans la section 02 du premier chapitre) intervient à deux niveaux complémentaires : au niveau de 87 PATUREL R et MASMOUDI R : « Les structures d’appui à la création d’entreprise : contribution en vue de l’évaluation de leurs performances », communication au 4éme congres de l’Académie de l’entrepreneuriat, Paris, 2006, p13 88 PATUREL R et MASMOUDI R : (2006), Op.cit, p14 65 CHAPITRE III : L’ACCOMPAGNEMENT A LA CREATION D’ENTREPRISES chaque bloc (les possibilités de l’environnement(E1), les aspirations du créateur (E2) et la compétence et ressources perçues par le projet (E3)) et entre les blocs. Autrement dit, au cours du processus chaque bloc se transforme, s’élargit ou se rétrécit sous l’influence d’un ou plusieurs facteurs (dont l’action d’accompagnement). Toutefois, même si le besoin d’accompagnement détecté de la phase de pré-création, concerne uniquement une variable d’un bloc, le facteur peut dynamiser les autres variables sous l’influence de facteurs endogènes ou exogènes au modèle « E3 ». L’efficacité de l’accompagnement au cours de cette phase peut donc s’apprécier par la capacité de l’accompagnement à repositionner les projets incubés vers leurs zones de cohérences (là où la composante psychologique et la composante stratégique du porteur de projet sont efficacement combinées) à la fin du processus de création. En effet, suite à un accompagnement (information, sensibilisation, formation, préparation, conseils, recherche, négociation, prospection, …), le projet d’entreprise peut devenir en parfaite cohérence avec la zone de compatibilité des aspirations et motivations du créateur, de ces compétences et ressources perçues et des possibilités de l’environnement. Une fois ces objectifs atteints, le projet est potentiellement réalisable avec des fortes chances de réussir dans le temps ; la constitution effective de l’entreprise peut s’engager. De ce fait, une fois que le projet incubé atteint sa zone de cohérence, il devient potentiellement faisable et sa réussite est tributaire de la bonne gestion de la phase de démarrage de l’entreprise. Cette dernière phase peut-être appuyé par des structures de postcréation telles que les pépinières d’entreprises. C. en phase de post-création89 : Les structures intervenantes en phase de post-création assurent le suivi des nouvelles entreprises créées durant leurs phases de démarrage et /ou de croissance. Le passage de l’étape de création à l’étape de post-création est délicat. Il concerne, d’une part, le passage du statut d’entrepreneur potentiel ou porteur de projet au statut de chef d’entreprise. Pendant cette étape, le réseau du système d’appui à la création d’entreprises, qu’il soit national, régional voir local, joue un rôle important afin que la nouvelle entreprise accède au mieux à son marché. La post-création est une phase de stabilisation de la cohérence du projet, elle peut-être assimilée à une phase de vérification de la cohérence du projet dans son environnement réel. L’entreprise est amenée dans cette période à s’adapter, à faire face aux menaces de 89 PATUREL R et MASMOUDI R : (2006), Op.cit, p14 66 CHAPITRE III : L’ACCOMPAGNEMENT A LA CREATION D’ENTREPRISES l’environnement, à trouver les sources de financement le « capital investissement » et le « capital développement » et à assurer sa pérennité. Les précédentes étapes du processus de création sont donc des étapes d’estimation de la faisabilité du projet et la phase de post-création n’est autre qu’une phase d’expérimentation réelle du projet d’entreprise ou de l’entreprise créée. La bonne conduite de cette dernière étape est titulaire de la réussite globale du processus d’appui. Ainsi, l’accompagnement entrepreneurial doit relever avant tout d’un dispositif cohérent visant à établir des relations régulières pour la mise en œuvre des fonctions clés de l’entreprise nouvellement créées ou en cours de création. L’accompagnement doit se faire jusqu’à ce que la nouvelle entreprise ait atteint une certaine autonomie. L’approche d’accompagnement se veut globale et s’appui sur la mise en place d’un processus d’accompagnement dans lequel chaque étape répond à un besoin particulier du créateur pour arriver au mûrissement du projet. Cela suppose naturellement l’adhésion totale du créateur, compte tenu de ses intentions fondamentales, de ses besoins et des moyens propres dont il dispose. Ainsi ; l’implication du créateur facilite la systématisation des modalités d’accompagnement : stratégie à moyen terme, valider le projet, le développer, les faiblesses à éliminer ou les points forts sur lesquels il faut s’appuyer. Certes, le processus d’accompagnement n’est pas une démarche linéaire. Il s’agit de rapprocher les outils développés en matière d’aide aux besoins spécifiques des entrepreneurs dans une démarche collective de qualité permettant de professionnaliser l’acte de suivi. Celuici doit être spécifique selon le parcours et la personnalité de chaque créateur (il doit donc étre individualisé) dans l’optique d’une meilleure appréhension du marché et de l’acquisition d’une culture de performances commerciales et financières. Section 02 : Les dispositifs d’appui et d’accompagnement à la création d’entreprises en Algérie A partir des années 1980, suite à l’apparition de la crise économique et la montée en flèche de la situation de chômage endémique (qui touche beaucoup plus les femmes que les hommes) en1994. L'Algérie a mis en place plusieurs formules d’emploi qui touchent particulièrement les plus vulnérables (les jeunes et les femmes), elle a opté pour un recentrage en vue de renforcer l’initiative privée. Cette détermination est affirmée par la mise en place des dispositifs d’aide à la création de micro-entreprises, notamment, la Caisse Nationale d’Assurance Chômage (CNAC), l’Agence Nationale de Soutien à l’Emploi des Jeunes (ANSEJ) et l’Agence Nationale de Gestion du Microcrédit (ANGEM). 67 CHAPITRE III : L’ACCOMPAGNEMENT A LA CREATION D’ENTREPRISES Donc, dans le but de résorber le chômage plusieurs dispositifs ont été mis en place par les pouvoirs publics, à savoir : 2.1.Présentation de la Caisse Nationale d’Assurance Chômage (CNAC)90 2.1.1. Les missions de la CNAC La CNAC a une double mission A. L’indemnisation du chômage : A partir de 1994, la CNAC met en application le régime juridique d’indemnisation du chômage au profit des travailleurs salariés ayant perdu involontairement leur emploi pour des motifs économiques. Dés sa création la CNAC a pour mission principale l’indemnisation des chômeurs, elle a reçu 201505 travailleurs licenciés dont 189830 d’une allocation chômage, soit 94% du total des allocataires admis ont épuisés leurs droits à la fin 2006, les allocataires en situation de suspension de leurs droits, c’est-à-dire les allocataires ayant retrouvé un emploi en CDD ou maintenu dans les entreprises en voie de liquidation, sont au nombre de 5275, la plus grande partie des entrées à l’assurance chômage s’étant produite entre 1996 et 1999, période de mise en œuvre intensive des mesures prises par le PAS, une tendance à la baisse des effectifs des chômeurs inscrits à la CNAC s’est amorcée depuis. B. Les mesures actives A partir de 1998 et jusqu’en 2004, la CNAC a mis en œuvre les mesures actives destinées à la réinsertion des chômeurs allocataires, qui sont l’aide à la recherche d’emploi et l’aide au travail indépendant par un personnel spécialement recruté et formé par « les conseillers animateurs » dans des centres dotés d’infrastructures et d’équipements destinés à cette fin. C’est ainsi que les réalisations suivantes ont été enregistrées : 11583 ont été formés par les conseillers animateurs aux technique de recherche d’emploi ; 2311chômeurs ont été accompagnés dans la création de leur micro-entreprise ; 12780 chômeurs ont suivi, à partir de 19998, des formations leur permettant d’acquérir de nouvelles qualifications en vue d’accroitre leurs chances de réinsertion dans la vie professionnelle. 90 Exploitation des documents remis par la CNAC de Tizi Ouzou 68 CHAPITRE III : L’ACCOMPAGNEMENT A LA CREATION D’ENTREPRISES Depuis 2004, en présence de faibles entrées à l’assurance chômage, l’activité de formation reconversion est en voie d’être réorientée vers les besoins des chômeurs promoteurs et les entreprises qui s’inscrivent dans les mesures de promotion de l’emploi. L’aide à la création d’activité pour les chômeurs promoteurs âgés de 35 à50ans Dans le cadre du plan de soutien à la croissance économique (PSCE), la CNAC s’est employée, à partir de 2004, en priorité, à la mise en œuvre du dispositif de soutien à la création d’activité par les chômeurs promoteurs âgés de 35 à 5à ans et ce jusqu’à Juin 2010. Le dispositif de soutien à la création et à l’extension d’activités pour les chômeurs promoteurs âgés de 30 à50 ans Dés 2010, de nouvelles dispositions ont permis à la population âgée de 30 à 50 ans d’accéder à ce dispositif offrant plusieurs avantages dont le montant global du seuil d’investissement qui est porté à 10 millions de DA au lieu de 5 millions de DA. Les promoteurs qui ont déjà leur activité peuvent augmenter leurs capacités de production de biens et de services. 2.1.2. Les avantages accordés aux chômeurs promoteurs dans le dispositif CNAC Deux catégories d’avantages sont accordées : A. Avantages financiers La bonification du taux d’intérêt bancaire ; Le prêt non rémunéré de la CNAC ; B. Avantages fiscaux - Au titre de la phase de réalisation : exemption du droit de mutation à titre onéreux pour les acquisitions immobilières effectuées dans le cadre de la création d’une activité industrielle ; - exemption des droits d’enseignement des actes constitutifs de sociétés ; - franchise de TVA pour les acquisitions de biens d’équipement et services entrant directement dans la réalisation de l’investissement ; - application du taux réduit de 5% en matière de droits de douane pour les équipements importés en entrant directement dans la réalisation de l’investissement importé et entrant directement dans la réalisation de l’investissement. Au titre de la phase d’exploitation : Pour une période de 3 ans, à compter de l’exercice au cours duquel a débuté l’activité, le chômeur promoteur bénéficie des avantages suivants : - Exonération de la taxe sur l’activité professionnelle (TAP) ; 69 CHAPITRE III : - L’ACCOMPAGNEMENT A LA CREATION D’ENTREPRISES Exonération de l’impôt sur le revenu global (IRG) ou l’impôt sur les bénéfices des sociétés (IBS) ; - Exonération de la taxe sur les propriétés bâties. 2.1.3. Les nouvelles mesures d’application des décisions du conseil des ministres 22/02/2011 A. Abaissement du niveau des fonds propres : 1% du montant global de l’investissement lorsque celui-ci est inférieur ou égale à 5millions de dinars ; 2% du montant global de l’investissement lorsque celui-ci est supérieur à 5millions de dinars et inférieur à 10 millions de dinars. B. Augmentation du niveau du prêt non rémunéré (PNR) : 29% du montant global de l’investissement lorsque celui-ci est supérieur à 5 millions de dinars : 28% du montant global de l’investissement lorsque celui-ci est supérieur à 5millions de dinars et inférieur à 10 millions de dinars. C. Octroi d’un PNR supplémentaire « véhicule atelier » Montant du PNR : cinq cent mille dinars (5OO.000DA) ; Bénéficiaires : destinés aux chômeurs promoteurs du système de formation professionnelle, plomberie, électricité bâtiment, chauffage, climatisation, peinture bâtiment, vitrerie et mécanique automobile. Remarque : ce PNR supplémentaire est accordé exclusivement en phase de création, lorsque le chômeur promoteur sollicite un financement bancaire. D. Octroi d’un PNR supplémentaire « location » Montant du PNR : 500.000DA ; Objet du PNR : pour la location d’un local destiné à abriter l’exercice sédentaire et n’ayant pas opté pour le PNR « véhicule atelier » et le PNR « cabinet groupé ». E. Octroi d’un PNR supplémentaire « cabinet groupé » Montant du PNR : jusqu’à 1million de dinars ; Bénéficiaires : destinés aux chômeurs promoteurs diplômés, universitaires, dans le domaine : médical ; auxiliatrice de justice ; d’expertise comptable ; de commissariats aux comptes ; de commissariats aux rapport ; de bureaux d’étude et de suivi relevant des secteurs du bâtiment, des travaux publics et de l’hydraulique. 70 CHAPITRE III : L’ACCOMPAGNEMENT A LA CREATION D’ENTREPRISES Objet du PNR : pour la location d’un local destiné à servir de cabinet médical, d’architecte, d’avocat ou autre. F. L’élargissement de la bonification du taux d’intérêt bancaire En mesure des bonifications déjà accordées, fixées à : 80% du taux débiteur appliqué par les banques au titre des investissements, en création ou en extension, réalisé dans les secteurs bâtiments, des travaux publics et de l’industrie de transformation ; Ce taux est porté à 95% lorsque ces investissements sont situés dans les wilayas des hauts plateaux et du sud ; 60% du taux débiteur appliqué par les banques au titre des investissements, en création ou en extension, réalisés dans tous les autres secteurs d’activités ; Ce taux est porté à 80% lorsque ces investissements sont situés dans les wilayas des hauts plateaux et du sud. G. Extension des périodes de différé du remboursement des crédits bancaires et des intérêts Cette mesure est destinée aux promoteurs sollicitant un financement bancaire en création et en extension de leurs activités. Différé de trois années du remboursement du principal du crédit bancaire ; Différé d’une année du remboursement des intérêts du crédit bancaire ; La durée du remboursement du crédit bancaire ne saurait être inférieure à 8 ans dont 3ans de différé ; S’agissant des risques crédits des investissements, un fonds de garantie accompagne les banques partenaires et couvre les créances restant dues en principal et les intérêts à hauteur de 70%. H. Réservation d’un minimum de 20% de la commande publique locale aux micros entreprises Cette mesure est destinée aux promoteurs soumissionnant pour une commande publique locale. I. Fiscalisation progressive : Intégration d’une période de 3ans durant laquelle la micro entreprise évoluera graduellement vers une fiscalisation totale à l’issue de la période d’exonération ; Date d’effet : date de promulgation de la loi de finance complémentaire pour 2011. 71 CHAPITRE III : L’ACCOMPAGNEMENT A LA CREATION D’ENTREPRISES 2.1.4. Les conditions d’éligibilité91: Etre âgé de trente (30) à cinquante (50) ans ; Résidant en Algérie ; Ne pas occuper un emploi rémunéré au moment de l’introduction de la demande d’aide ; Etre inscrit auprès des services de l’Agence Nationale de l’Emploi (ANEM) depuis au moins un(1) mois comme demandeur d’emploi, ou être allocataire de la Caisse Nationale d’Assurance Chômage (CNAC) ; Avoir une qualification professionnelle et/ ou posséder un savoir-faire en rapport avec l’activité projetée ; Pouvoir mobiliser des capacités financières suffisantes pour participer au financement du projet ; Ne pas exercer une activité pour son propre compte depuis au moins douze (12) mois ; Ne pas bénéficier d’une mesure d’aide au titre de la création d’activités ; Le montant maximum des investissements prévu par ce dispositif est de dix (10) millions de dinars. 2.2. Présentation de l’Agence Nationale de Soutien à l’Emploi des Jeunes ANSEJ92 Créée en 1996, en application des dispositions de l’ordonnance no96-14 du 24 juin 1996 et en raison de l’échec du dispositif d’insertion professionnel de jeunes, l’ANSEJ est une institution publique, c’est un organisme à caractère spécifique régie par les dispositions du décret exécutif no96-296 du 8 septembre 1996, Devenu opérationnel depuis le deuxième semestre 1997, il est chargé de l’encouragement, du soutien et de l’accompagnement des jeunes chômeurs porteurs d’idées de projets de création d’entreprises. A travers les étapes de création et d’extension de son entreprise, le jeune promoteur bénéficie : 2.2.1. Les caractéristiques de l’Agence Nationale de Soutien à l’Emploi des jeunes93 Le dispositif de création des micros entreprises présente trois caractéristiques qui sont : la simplicité, la transparence et la souplesse. 91 Prospectus CNAC « chômeurs âgés de 30 à 50ans prenez votre d’estain en main avec l’aide de la CNAC et entrez le monde de travail et création d’activité et d’entreprise » 92 http://www.ansej.org.dz 93 BELAL M, « l’agence nationale de soutien à l’emploi des jeunes et la problématique du développement local », In « gouvernance locale et développement territorial », l’Harmattan, 2004 72 CHAPITRE III : L’ACCOMPAGNEMENT A LA CREATION D’ENTREPRISES La simplicité : les dossiers d’investissement présentés à l’ANSEJ par les jeunes promoteurs ne sont pas soumis à des instances spécialisées telles que les comités technique et autres commissions de sélection. L’attestation d’éligibilité au dispositif est délivrée par les services de l’ANSEJ sur la base d’une étude de faisabilité du projet et après un entretien d’orientation vers le chargé d’études de l’Agence qui vérifie également les critères réglementaires d’éligibilité des promoteurs. La transparence : les critères d’éligibilités au dispositif sont clairement énoncés dans les textes réglementés ; - L’âge du promoteur : le promoteur doit être âgé entre 19 ans et 35ans, l’âge du gérant peut être reporté jusqu’à 40ans si le projet génère au moins trois emplois permanant ; - La situation de chômage : les promoteurs doivent être en situation de chômage au moment de dépôt de leurs dossiers ; - La qualification : les promoteurs doivent disposer de qualifications en rapport avec l’activité projetée ; Mobiliser un apport personnel pour le financement du projet. La souplesse : la création d’entreprises est loin d’être une science exacte, le chargé d’études de l’Agence a pour mission d’aider les promoteurs à configurer leurs projets. De plus, le dispositif de l’ANSEJ offre aux jeunes créateurs de micro entreprises - Les aides financières comprennent les Prêts Non Rémunérés (PNR) accordés aux promoteurs dans le financement mixte et triangulaire et la bonification des taux d’intérêts pour la formule de financement triangulaire ; - Les aides fiscales en phase de réalisation du projet concernent la franchise de la TVA pour l’acquisition des biens d’équipements entrant directement dans la réalisation de l’investissement, l’application du taux réduits de 5% en matière de droit de douane pour les biens d’équipement importés entrant directement dans la réalisation d’enregistrements sur de les l’investissement actes , constitutifs l’exonération des des droits micro-entreprises et l’exonération de la taxe foncière sur les constructions et addition de construction ; - Les aides fiscales en phase d’exploitation du projet : Ces aides sont accordées pour une durée de 3 ans à partir du démarrage de l’activité ou 6 ans pour les zones spécifiques, ces exonérations concernent : l’IBS, d’IRG et la TAP, et la 73 CHAPITRE III : L’ACCOMPAGNEMENT A LA CREATION D’ENTREPRISES Taxe Foncière sur les propriétés bâties, les constructions et additions de constructions servant aux activités des micro-entreprises. Les mêmes aides financières et avantages fiscaux accordés à l’investissement de création sont appliqués à l’investissement d’extension. 2.2.2. Les missions de l’Agence de Soutien à l’Emploi des Jeunes : L’ANSEJ a pour missions de soutenir, de conseiller et d’accompagner les jeunes chômeurs porteurs de projets durant toutes les phases du processus de création de leurs microentreprises. Elle assure également, le suivi des investissements réalisés. Les missions de l’Agence de Soutien à l’Emploi des Jeunes sont les suivantes : - Soutenir, conseiller et accompagner les jeunes promoteurs dans le cadre de la mise en œuvre de leurs projets d’investissement ; - Gérer les dotations du FNSEJ, notamment, les aides et la bonification des taux d’intérêts, dans la limite des enveloppes prévues ; - Notifier aux jeunes promoteurs dont les projets sont éligibles aux crédits des banques et établissement financiers, les différentes aides du FNSEJ et autres avantages qu’ils ont obtenus ; - Assurer le suivi des investissements réalisés par les jeunes promoteurs en veillant au respect des clauses des cahiers des charges qui les lient à l’Agence et en les assistant, en cas de besoin auprès des institutions et organismes concernés par la réalisation des investissements ; - Encourager toute autre forme d’actions et de mesures tendant à l’emploi de pré embauche. 2.2.3. les modes de financement proposés par le dispositif : Le coût de l’investissement ne peut dépasser 10 millions de DA pour les deux formules de financement prévues dans le cadre du dispositif ANSEJ, à savoir : Le financement du projet peut être mixte ou triangulaire, le financement mixte est constitué de l’apport du ou des jeunes promoteurs (71% ou 72% du coût global du projet) et du crédit sans intérêt de l’ANSEJ (29% ou 28% du coût global du projet).Quant au financement triangulaire, il est constitué de l’apport personnel du ou des jeunes promoteurs(1 à 2% du coût global du projet) , du crédit sans intérêt de l’ANSEJ (29 ou 28% du goût global du projet) et du crédit bancaire dont une partie des intérêts est bonifiée par l’ANSEJ (70% du coût global du projet), il est garanti par le fonds de caution mutuelle de garantie 74 CHAPITRE III : L’ACCOMPAGNEMENT A LA CREATION D’ENTREPRISES risques/crédits jeunes promoteurs(FCMGRCJP), dont la bonification varie selon la nature et la localisation de l’activité. 2.2.4. Les nouvelles dispositions du dispositif ANSEJ Conformément au décret exécutif n° 11-102 du 6 mars 2011 modifiant et complétant le décret exécutif n° 96-296 du 8 septembre 1996 portant création et fixant les statuts de l’ANSEJ, des mesures incitatives ont été prises en faveur de la création des micro-entreprises par les jeunes investisseurs et notamment par les universitaires et les diplômés des centres de formation professionnelle et qui se résume comme suit : La revue à la baisse de l’apport personnel à 1% (lorsque le coût de l’investissement est inférieur ou égal à cinq millions de dinars) ou 2% (lorsque le coût de l’investissement est supérieur à cinq millions et inférieur ou égal à 10 millions de dinars) de coût d’investissement ; Le relèvement du PNR à 29% du coût global de l’investissement lorsque celui-ci est inférieur ou égal à 5 millions de dinars ou 28% de coût d’investissement lorsque celui-ci est supérieur à cinq million et inférieur ou égal à 10 millions de dinars. Octroi des PNR supplémentaires dans les cas suivant : - Prêt non rémunéré « Cabinet Groupé » (PNR-CG) : Une aide supplémentaire (1000000DA) pour la prise en charge du loyer, accordée aux jeunes promoteurs diplômés de l’enseignement supérieur optant pour la création de cabinet groupé en vue de l’exercice d’activités relevant des domaines médicaux ; auxiliaires de justice ; expert comptable ; commissariat aux comptes ; comptables agrées ; bureaux d’études et de suivi des secteurs des bâtiments, des travaux publics et de l’hydraulique ; - Prêt non rémunéré « véhicule atelier » (PNR-VA) : Une aide (500000DA) destinée aux jeunes promoteurs diplômés du système de formation professionnelle en vue de l’acquisition de véhicule ateliers pour l’exercice des activités de plomberie, électricité-bâtiment, chauffage, climatisation, vitrerie, peinture-bâtiment et mécanique automobile. - Prêt non rémunéré « Location » (PNR-LO) : Une aide supplémentaire accordé aux promoteurs pour la prise en charge du loyer des locaux destinés a la création d’activités sédentaires, dont le montant est de 500000DA. 75 CHAPITRE III : L’ACCOMPAGNEMENT A LA CREATION D’ENTREPRISES En plus de ces mesures encourageantes, une décision très importante a été prise par le gouvernement concernant les facilités d’accès aux marchés publics. Pour cela, tous les organismes publics doivent réserver 20% de leurs commandes publiques pour les microentreprises et ce, en application de l’article 55 du décret présidentiel n° 12-23 du 18 janvier 2012 modifiant et complétant le code des marchés publics. 2.3.Présentation de l’Agence Nationale de Gestion du Microcrédit ANGEM94 Pour les projets de plus faible envergure un autre dispositif, plus accessible a été mis en place plus récemment à travers l’ANGEM L’Agence Nationale de Gestion du Micro Crédit, créée par le décret exécutif N°:04-14 du 22/01/200495, représente un outil de lutte contre le chômage et la précarité visant le développement des capacités individuelles des personnes à s’auto prendre en charge en créant leur propre activité. 2.3.1. Les missions et objectifs de L’ANGEM : a. Objectifs globaux La lutte contre le chômage et la précarité dans les zones urbaines et rurales, en favorisant l’auto-emploi, le travail à domicile et les activités artisanales et de métiers, en particulier chez la population féminine ; La stabilisation des populations rurales dans ses zones d’origine par l’émergence d’activité économique, culturelles, de production de biens et services, génératrices de ressources ; Le développement de l’esprit d’entrepreneuriat qui remplacerait celui d’assistanat, et aider ainsi à l’intégration sociales à l’épanouissement individuel des personnes. b. Les missions Gérer le dispositif du microcrédit conformément à la législation et la réglementation en vigueur ; Soutenir, conseiller et accompagner les bénéficiaires du micro crédit dans la mise en œuvre de leurs activités ; Notifier aux bénéficiaires dont les projets sont éligibles au dispositif, les différentes aides qui leur sont accordées ; 94 Exploitation des prospectus remis par le dispositif ANGEM de la wilaya de Tizi Ouzou Décret exécutif n0 04-14 du 22Janvier 2004 portant création et fixant le statut de l’agence nationale de gestion du microcrédit. 95 76 CHAPITRE III : L’ACCOMPAGNEMENT A LA CREATION D’ENTREPRISES Assurer le suivi des activités réalisées par les bénéficiaires en veillant au respect des clauses des cahiers des charges qui les lient à l’agence ; Assister les bénéficiaires du micro crédit en cas de besoin auprès des institutions et organismes concernés par la mise en œuvre de leurs projets ; 2.3.2. Le Fond de Garantie Mutuelle des Micros Crédits (FGMMC) En application de l’article 9 du décret présidentiel du 22 janvier 2004 relatif au dispositif du micro crédit, la couverture des risques découlant du non remboursement des crédits bancaires est assuré par le fonds de Garantie mutuelle des micro crédits (FGMMC). Ce fonds de garantie a été institué par le décret exécutif n°04-16 du 22 janvier 2004 portant création et fixant le statut du fonds de Garantie Mutuelle des micros crédits, il a pour objet de garantir le micro crédits accordés par les banques et les établissements financiers. S’agissant de ses ressources, elles sont constituées de l’apport du trésor public des banques et des Etablissements financiers ainsi que le l’apport de l’ANGEM. « Les ressources du fonds sont alimentées également par les cotisations des promoteurs » Le Fonds de Garantie est également subrogé dans les droits des banques et établissements financiers compte tenu des échéances remboursées. Sur le plan organisationnel, Le Fonds de Garantie est placé sous l’autorité de la directrice générale de l’ANGEM, assistée d’un secrétariat permanent qui est représenté au niveau de toutes les wilayas du pays, le personnel du Fonds de Garantie a engagé depuis 2005 des démarches en direction des promoteurs de l’ancien dispositif qui n’ont pas remboursé les crédits à la Banque National d’Algérie (BNA), ces actions ont permis à cette banque de recouvrer un taux de demeure entendu que ces actions se poursuivent jusqu’à ce jour. Actuellement, le Fonds de signé Garantie a des conventions avec les banques publiques pour la garantie des crédits bancaires accordés aux nouveaux promoteurs. Le Fonds Garantie et les banques ont mis en place les modalités et les procédures nécessaires de remboursement des sinistres couverts par la garantie. 2.3.3. Le dispositif du micro crédit Le micro crédit vise l’intégration économique et sociale des populations ciblées à travers la création d’activités de production de biens et de services, il est destiné aux femmes au foyer et aux citoyens sans revenus ou disposant de revenus instables et irréguliers. Les types de microcrédits accordés sont les suivants : Jusqu’à 40.000 DA sans intérêt pour le financement de matières premières : remboursement sur 24 mois avec 3 mois de différé ; 77 CHAPITRE III : L’ACCOMPAGNEMENT A LA CREATION D’ENTREPRISES De 40.001 à 100.000 DA sans intérêts pour l’acquisition et l’achat de matières premières sur présentation d’un devis quantitatif et estimatif ; Jusqu’à 1.000.000 DA sur la base d’un financement triangulaire ANGEM (29% sans intérêt)-Banque (70% avec intérêts bonifiés à 80%)-Promoteur (1%); Il couvre les coûts liés à : L’acquisition de petits équipements, matériel et outillage, matériel roulant; les petits travaux d’aménagement de locaux ou agricoles; la marchandise pour les activités commerciales, le fonds de roulement nécessaire au démarrage de l’activité; l’assurance; les frais préliminaires. 2.3.4. Les modes de financement et les délais de remboursement L’ANGEM gère dans le cadre du micro crédit deux formes de financement allant du petit prêt de service (PNR financé par l’ANGEM avec un plafond de (100 000.00Da) Jusqu’au prêt plus important (ne dépassant pas 1 000 000.00 Da) faisant appel à un montage financier avec une banque. Chaque formule de financement de par ses spécificités, permet de financer certaines activités et intéresse par la même une population particulière A. Le financement mixte (ANGEM-Promoteur) Le prêt non rémunéré (PNR) tel que définit dans l’article 11 du décret exécutif n°04-15 du 22 janvier 2004, est octroyé au promoteur emprunteur au titre de l’achat de matière première. Ce prêt est accordé pour un petit projet de transformation, sur la base d’une étude techno-économique simplifiée et d’un justificatif de l’apport sur la base personnelle (1) (10% du coût global du projet minimum) le prêt non rémunéré pour l’achat de matière première est octroyé à hauteur de quatre vingt dix pourcent (90%) maximum. Le promoteur devra s’inscrire auprès de la chambre de l’artisanat. Mais avec les nouvelles mesures, le prêt non rémunéré (PNR) Pour l’achat de matière première est fixé à 100% du coût global du projet qui ne saurait dépasser 100.000DA. B. Le financement triangulaire (Banque-ANGEM-Promoteur) Conformément aux articles 3, 11 et 12 du décret n°04-15 du 22 janvier 2004. « Ce financement concerne les projets dont le montant est supérieur à quatre cents milles dinars (400 000.00DA) » il est structuré comme suit : L’apport personnel est de cinq pourcent (5%) minimum ; Le prêt non rémunéré (PNR) est de vingt cinq pourcent (25%) maximum ; Le crédit à moyen terme (CMT) est de soixante dix pourcent (70%) maximum. 78 CHAPITRE III : L’ACCOMPAGNEMENT A LA CREATION D’ENTREPRISES Dans le cas où le projet est situé dans une zone spécifique (Sud et Hauts plateaux) ou que le promoteur est détenteur d’un diplôme ou d’un titre équivalent reconnu, le taux de participation au montage financier des partenaires aux financements est le suivant : L’apport personnel est de trois pourcent (3%) ; Le prêt non rémunéré (PNR) est vingt sept pourcent (27%) maximum ; Le crédit à moyen terme (CMT) est de soixante dix pourcent (70%) maximum Actuellement pour ce type de financement (financement triangulaire), le cout du projet ne saurait dépasser 1.000.000, l’apport personnel est 1%, le crédit bancaire représente (70%) et le prêt non rémunéré (PNR) représente 29%, l’intérêt est évalué de 5% à20% du taux commercial. Le tableau ci-après présente un récapitulatif des deux programmes de financement dans le dispositif ANGEM Tableau 12:Tableau récapitulatif des deux programmes de financement Taille de projet Ne dépasse pas 100.000DA Profil du promoteur Tout profil (acquisition de la matière première) Apport Crédit personnel personnel 0% - PNR 100% Taux de Bonification - 5% taux commercial Ne dépasse pas Autres profil 1% 70% 29% Zones spécifiques (sud et haut 1000.000 plateaux)) DA 20% du taux Autres profils 1% 70% 29% commercial (autres zones Source : Exploitation des prospectus ANGEM de Tizi Ouzou C. Autre aides accordées Les aides accordées s’accompagnent en outre : D’une exonération de l’IRG pendant 5 ans (10 ans pour l’activité d’artisanat traditionnel) ; D’une exonération de la taxe sur l’activité professionnelle (TAP) pendant 3 ans. 79 CHAPITRE III : L’ACCOMPAGNEMENT A LA CREATION D’ENTREPRISES 2.3.5. Les conditions d’éligibilité sont : Etre âgé de 18 ans et plus et capable d’exercer une activité ; Sans revenus ou disposant de petits revenus instables et irréguliers ; Avoir une résidence fixe ; Posséder un savoir-faire ou une qualification avérée en relation avec l’activité projetée ; S’agissant d’une création d’activité de production de biens et services il faut en outre : Ne pas avoir bénéficié d’une autre aide à la création d’activités ; Mobiliser un apport personnel égal à 1% du coût global de l’activité ; Verser les cotisations au Fonds de garantie mutuelle des microcrédits (0,5% du crédit bancaire). Pour le choix des créneaux à investir, la cellule d’accompagnement de l’ANGEM située au niveau de chaque daïra, dispose d’une base de données lui permettant de conseiller le promoteur sur les opportunités d’activité ou sur les secteurs saturés Remarque : Déjà en présentant les différentes dispositions et avantages de chacun des trois dispositifs, on constate que seul le dispositif ANGEM est spécifié à la promotion et l’accompagnement de la femme, spécifiquement rurale et promotrices de petits projets. Section 03 : La méthodologie d’investigation utilisée dans l’évaluation de l’impact des dispositifs d’aide à la création d’entreprises sur l’entrepreneuriat féminin Pour consolider notre travail théorique, comprendre et voir l’impact des dispositifs d’aide à la création d’entreprises sur l’entrepreneuriat féminin et afin d’avoir les éléments de réponse à notre problématique et étayer nos hypothèses relatives a ce phénomène, notre démarche de collecte d’information est fondée sur une recherche bibliographique pour savoir ce qui a été écrit sur le sujet, le traitement et l’analyse des différentes données fournis par la CNAC, ANGEM et ANSEJ de T-O, ainsi qu’une enquête par le biais d’un questionnaire remis à un échantillon de femmes promotrices des trois dispositifs déjà cités. 3.1. La collecte des données auprès de l’ANSEJ, la CNAC et l’ANGEM de Tizi-Ouzou Nous avons décidé donc de mener une étude dans laquelle on va présenter et analyser les différentes données statistiques sur l’entrepreneuriat féminin dans la wilaya de T-O qui sont délivrées par l’ANGEM, la CNAC et l’ANSEJ. Ces données que nous avons collecté concernent : 80 CHAPITRE III : L’ACCOMPAGNEMENT A LA CREATION D’ENTREPRISES Premièrement, la répartition annuelle des projets et postes d’emploi crées par secteur d’activité par les femmes sur une période de 5 ans (allant de 2009 à 2013), ainsi que, la répartition des projets crées par secteur et par sexe au cours de l’année 2013, puis, la répartition géographique (par commune) de ces même projets sur tous le territoire la wilaya de Tizi Ouzou. Tout ça dans le cadre du dispositif CNAC. Deuxièmement, la répartition cumulée par secteurs d’activité et par sexe des dossiers déposés, validés et financés depuis la création du dispositif ANGEM en 2004 jusqu’à 2013, ainsi que, le classement par type de financement, des dossiers financés et répartis par secteur d’activité et par sexe pour l’année 2013 dans le cadre du même dispositif. Troisièmement, la répartition par dossiers déposés, traités, validés et financés ainsi que les emplois générés par les femmes dans le cadre du dispositif ANSEJ sur deux ans, à savoir 2012 et 2013. Il y a lieu de signaler l’incapacité d’accès à un certain nombre d’informations telles que le taux de pérennité des entreprises crées dans le cadre de l’ANSEJ et de l’ANGEM , le taux de radiation des micro-entreprises, mais aussi le taux de contribution de ces dispositifs dans la réduction du chômage dans la wilaya. 3.2. La présentation de l’enquête de terrain Nous avons également opté pour la démarche d’enquête qui constitue un pivot central de notre travail. Elle nous permettra d’éclairer un certain nombre de questions. Nous avons choisi de recueillir l’information auprès des femmes concernées car seules les porteuses de projets qui ont vécu l’expérience de l’ANSEJ, l’ANGEM et la CNAC peuvent nous guider dans notre travail et qui pourront nous expliquer et exprimer la vision qu’elles ont vis-à-vis de ces dispositifs ainsi que leur contexte socioculturel. Pour la réalisation de notre enquête, on a suivi trois étapes : En premier la réalisation du questionnaire à l’aide du logiciel des enquêtes sur terrain « sphinxV5 », en second sa diffusion auprès des porteuses de projets des dispositifs CNAC, ANGEM et ANSEJ et enfin le traitement des résultats. Le questionnaire de cette enquête est composé de 68 questions, réparties en 5 parties, qui sont : - Identification de l’entreprise : Elle comporte les questions qui précisent le statut juridique, le secteur d’activité de l’entreprise, le nombre d’années d’existence, l’effectif, la localisation et les facteurs de choix du secteur d’activité et le lieu de localisation. 81 CHAPITRE III : - L’ACCOMPAGNEMENT A LA CREATION D’ENTREPRISES Les questions de l’identification de la femme entrepreneure : Qui ont pour but de faire ressortir le profil de l’entrepreneure, notamment, l’âge, la situation matrimoniale, le nombre d’enfants à charge, le niveau d’instruction, l’expérience antérieure à la création, le statut avant la création, les motivations et les personnes ayant poussé à la création, les raisons de la création de l’entreprise et les sources de financement de l’entreprise. Il nous semble important de présenter les femmes créatrices d’entreprises par ce que ces dernières se situent au cœur de la dynamique de la création d’entreprises, elles ont une grande influence sur la destinée et la trajectoire de leurs entreprises. - Les questions relatives au rapport de l’entreprise avec son milieu d’implantation : Qui cherchent à préciser les facteurs incitant les femmes entrepreneures à se localiser dans la wilaya de Tizi Ouzou, le mode de recrutement de la main d’œuvre, la localisation de la main d’œuvre recrutée, la destination des produits, les difficultés confrontées lors et après de la création de l’entreprise. - Les questions relatives à l’accompagnement de la femme entrepreneure par les dispositifs de création d’entreprises : Ces questions permettent d’identifier quel dispositif d’accompagnement à la création d’entreprise la femme entrepreneure a sollicité, ce que la femme entrepreneure pense du dispositif d’accompagnement, l’influence de l’existence des dispositifs sur le choix d’entreprendre, la raison de sollicitation du dispositif, l’aide apportée par le dispositif et en fin le jugement sur la qualité de l’accompagnement. Ces questions ont pour but de tirer l’avis des créatrices des micro-entreprises sur l’accompagnement et les divers services rendus par ces institutions - Les questions relatives à la femme en phase de création de l’entreprise Elles comportent l’avis de la femme entrepreneure sur les qualités nécessaires pour une chef d’entreprise, l’acquisition ou non de connaissances et de formations en entrepreneuriat, la définition du métier d’entrepreneur, ce que cette femme pense sur les femmes entrepreneures en général, l’existence de femmes entrepreneures dans son milieu ainsi que l’influence de cela sur sa décision d’entreprendre. Savoir ce que la création de son entreprise à apporté à son milieu, savoir si la femme entrepreneure arrive à s’en sortir en matière de gestion de son entreprise et de la conciliation vie professionnelle et vie active et en dernier apporter une clarification sur les questions de réseautage des femmes entrepreneures. 82 CHAPITRE III : L’ACCOMPAGNEMENT A LA CREATION D’ENTREPRISES Dans notre cas, nous avons utilisé trois types de questions : les questions fermées qui demandent une réponse précise, des questions aux choix multiples où l’on propose plusieurs réponses parmi lesquelles la femme entrepreneure peut choisir et enfin les questions ouvertes où la créatrice est libre de répondre comme elle veut. Nous avons approché par ce questionnaire 40 femmes entrepreneures ayants sollicité la CNAC, l’ANGEM et l’ANSEJ pour créer une nouvelle entreprise, et qui ont démarré leur activité depuis une année au minimum. Nous avons été en contact direct avec ces femmes entrepreneures pour permettre une bonne compréhension du contenu du questionnaire. Cette enquête est réalisée durant les mois de juillet et Août, nous avons construit un échantillon diversifié, mais il faut souligner les difficultés qu’on a rencontrées dans la détermination de la localisation des porteuses de projets, les difficultés de déplacement surtout en période d’été. Cependant, c’est la majorité des entrepreneures qui ont rempli le questionnaire. Pour le traitement du questionnaire qui constitue la dernière étape de notre enquête de terrain. On a utilisé le logiciel des enquêtes sur terrain « sphinxV5 ». Rappelant que notre objectif principal est de faire apparaitre l’impact des dispositifs d’aide à la création d’entreprise (CNAC, ANSEJ et ANGEM) sur le phénomène entrepreneurial féminin dans la wilaya de T.O à travers la répartition sectorielle et géographique des différentes entreprises créées ainsi que des emplois générés. Conclusion En conclusion à ce chapitre nous soulignons l’importance des structures d’accompagnement dans le processus entrepreneurial (allant de la pré-création jusqu’à la création et à la poste création). Dans un contexte caractérisé par la libéralisation des marchés, la transition vers l’économie de marché, la croissance du chômage….etc, les pouvoir publics sont davantage poussés à intervenir en faveur de la création d’entreprises et à l’accompagnement des différentes catégories (homme et femme) de porteurs de projets de création d’entreprises. Ainsi, l’appui à la création d’entreprises s’est développé et s’est diversifié afin de répondre aux différents besoins des entrepreneurs potentiels, qu’il soit homme ou femme. Cependant, qu’en est-il de l’accompagnement des femmes entrepreneures dans la wilaya de Tizi Ouzou ? C’est ce que nous allons présenter dans le chapitre qui suit 83 CHAPITRE IV : ESSAI D’EVALUATION DE L’IMPACT DES DISPOSITIFS D’ACCOMPAGNEMENT SUR L’ENTREPRENEURIAT FEMININ DANS LA WILAYA DE TIZI OUZOU CHAPITRE IV : ESSAI D’EVALUATION DE L’IMPACT DES DISPOSITIFS D’ACCOMPAGNEMENT SUR L’ENTREPRENEURIAT FEMININ DANS LA WILAYA DE TIZI OUZOU Introduction La situation transitoire de l’Algérie vers l’économie de marché a contribué à l’émergence d’autres acteurs économiques, dont les femmes, qui commencent effectivement à rentrer en force dans le monde des affaires et prennent part d’avantage dans la vie économique et sociale du pays. La femme algérienne et en particulier la femme dans la wilaya de Tizi Ouzou, se trouve alors impliquée dans des rôles nouveaux qui lui permettent d’évoluer dans un espace autre que l’espace familial. De ce fait, elle est appelée donc à être accompagnée (conseil, aides financière, suivie post création ……etc) pour créer et développer son entreprise. Section 01 : l’entrepreneuriat féminin en chiffre dans les dispositifs L’objectif de cette section est dans un premier temps, de voir la présence (le nombre de projets créés) des femmes dans les trois dispositifs d’accompagnement (CNAC, ANSEJ et ANGEM), notamment, par secteur d’activité et type de financement et ce en comparaison avec la présence de leur homologue masculin, dans un second temps, de voir l’emploi généré par ses femmes accompagnées dans la wilaya de Tizi Ouzou. 1.1.Les femmes entrepreneures du dispositif CNAC Le tableau ci-dessous nous montre l’évolution du nombre de projets crées par les femmes dans le cadre du dispositif CNAC de la wilaya de T-O, selon le secteur d’activité. Au cours de la période 2009/2013 1.1.1. Evolution du nombre de projets crées par les femmes dans le cadre du dispositif CNAC Tableau 13: Nombres de projets crées par les femmes dans le cadre du dispositif CNAC Artisanat Industrie Services BTP Agriculture Total année Nombre de projets crées par les femmes 2009 2010 2011 2012 2013 1 8 2 23 32 5 8 23 60 69 8 12 56 77 86 0 0 0 1 1 0 3 6 11 12 14 31 87 172 200 Total secteur 66 165 239 2 32 504 Source : Exploitation des données de la CNAC de Tizi Ouzou 84 CHAPITRE IV : ESSAI D’EVALUATION DE L’IMPACT DES DISPOSITIFS D’ACCOMPAGNEMENT SUR L’ENTREPRENEURIAT FEMININ DANS LA WILAYA DE TIZI OUZOU A première vue nous remarquons que le nombre de projets (entreprise) crées par les femmes dans le cadre du dispositif CNAC dans la wilaya de Tizi Ouzou, sur les cinq ans (2009/2013) est de 504 projets. Une nette évolution est constatée. En effet nous remarquons que le total du nombre de projets crées par année est passé à 200 projets en 2013, soit une évolution de 15 fois le nombre de projets créés en 2009 (14 projets seulement), Ces chiffres sont révélateurs, ils démontrent que les nouvelles dispositions prises par le gouvernement au cours de l’année 2011/2012, tendant à faciliter et alléger l’accès au dispositif CNAC, elles ont incité les femmes à y recourir. (Nous constatons donc que via les avantages et stimulations faites par les nouvelles dispositions dans le cadre du dispositif CNAC, le phénomène de l’entrepreneuriat attire de plus en plus de femmes dans la wilaya de Tizi Ouzou, notamment celles qui sont dans la tranche d’âge (30-50 ans) et dont le statut est de facto chômeuses). A. Analyse de l’évolution des projets crées par secteur (domaine) d’activité et par année : La figure suivante présente l’évolution des projets crées par les femmes du dispositif CNAC de T-O, selon le secteur d’activité sur la période 2009/2013 Figure 6: Evolutions des projets créés par les femmes selon le secteur d'activité 100 80 60 Artisanat 40 Industrie 20 Services 0 BTP 2009 2010 2011 2012 2013 Agriculture Nombre de projets crées par les femmes par secteur Source : Exploitation des données de la CNAC de Tizi Ouzou Si nous optons pour une analyse du nombre de projets crées par les femmes par secteur d’activité il ressort que : Le nombre de projets créés a évolué dans tous les secteurs d’activité au cours des cinq années (2009/2013), essentiellement à partir de 2011.Toute fois, on remarque qu’il y a des disparités dans cette évolution, en effet, le nombre de projets crées dans le secteur des services est le plus élevé sur tout le long de la période considérée (239 projets), suivi par le secteur de l’industrie (notamment la petite industrie de transformation) avec 165 projets, puis l’artisanat (66 projets) et l’agriculture (32) et en fin le secteur du BTP qui est quasi inexistant 85 CHAPITRE IV : ESSAI D’EVALUATION DE L’IMPACT DES DISPOSITIFS D’ACCOMPAGNEMENT SUR L’ENTREPRENEURIAT FEMININ DANS LA WILAYA DE TIZI OUZOU (2 projets seulement en 5ans). Ce qui laisse à dire que les femmes sont beaucoup plus attirées par les activités à petit profit et à moindre risque (le service, la petite industrie et l’artisanat) et tendent à éviter l’activité à connotation masculine (le secteur du BTP) même si les profits à réaliser sont relativement plus élevés. De là on pourra dire aussi que le dispositif CNAC n’affluence pas sur le choix des femmes en amont de la création de leur entreprise. B. Analyse des projets financés par la CNAC et l’impact emploi par sexe et par secteur : Le tableau ci-dessous nous indique le nombre de projets financés par le dispositif CNAC de la wilaya de T-O, ainsi que l’impact emploi selon le secteur d’activité et le sexe. Au cours de l’année 2013. Tableau 14: Projets financés et impact emploi par sexe et par secteur dans le dispositif CNAC (année 2013) Projets financés Secteur Impact emploi d’activité Homme Femme Homme Femme Artisanat 43 32 142 79 Industrie 156 69 492 152 Services 1458 86 1633 107 BTP 167 1 529 1 Agriculture 92 12 163 14 Total 1916 200 2959 353 Source : Exploitation des données de la CNAC de Tizi-Ouzou En termes de financement de projets, les femmes participent à hauteur de 10% dans le cadre du dispositif CNAC, soit 667 femmes parmi 6665 projets financés au cours de la période allant de 2006 à 201396. Les femmes de part leur création d’entreprises dans le cadre du dispositif CNAC, contribuent à générer de l’emploi pour la wilaya (353 postes d’emplois en 2013), mais ce que nous remarquons bien, c’est que la participation des femmes, que se soit par le nombre de projets financés ou par le nombre de postes d’emploi générés, reste (leur participation) relativement modeste par rapport à leurs homologues masculins, soit 1/10 (1916 projets financés pour les hommes contre seulement 200 pour les femmes/2959 postes d’emploi crées par les hommes contre 353 crées par les femmes). Essentiellement, c’est dans les deux secteurs (Service et BTP) que s’amplifie la différence, à savoir : 167 projets financés dans le 96 Exploitation d’un bilan d’activité de la CNAC depuis 2006 jusqu’à 2013. 86 CHAPITRE IV : ESSAI D’EVALUATION DE L’IMPACT DES DISPOSITIFS D’ACCOMPAGNEMENT SUR L’ENTREPRENEURIAT FEMININ DANS LA WILAYA DE TIZI OUZOU secteur du BTP pour les hommes contre seulement 1 projet pour les femmes et 1458 projets dans le secteur des services pour les hommes contre 86 projets uniquement pour les femmes. 1.1.2. Evolution du nombre de postes d’emploi crées par les femmes dans le cadre du dispositif CNAC Le tableau ci-dessous nous montre l’évolution du nombre de postes d’emplois crées par les femmes dans le cadre du dispositif CNAC de la wilaya de T-O, selon le secteur d’activité. Au cours de la période 2009/2013. Tableau 15: Nombre de postes d'emplois crées par les femmes entrepreneures du dispositif CNAC Nombre d’emplois crées par les femmes Total 2009 2010 2011 2012 2013 Artisanat 1 37 2 74 79 193 Industrie 24 17 55 116 152 364 Services 30 14 73 118 107 342 BTP 0 0 0 1 1 2 Agriculture 0 3 6 16 14 39 Total 55 71 136 325 353 940 Source : Exploitation des données de la CNAC de Tizi Ouzou Si nous regardons le nombre total de postes d’emplois (940 postes) crées par les femmes promotrices du dispositif CNAC, nous constatons que, de part la création d’entreprise, les femmes contribuent légèrement à l’absorption du chômage dans la wilaya de Tizi Ouzou. En effet, le nombre de poste d’emplois n’a cessé d’évoluer depuis 2009. Il à presque quintuplé entre 2010 et 2013 (il est passé de 71 emplois à 353 emplois crées) sans jamais revenir à un seuil inferieur, ce qui laisse à dire que suite aux nouvelles dispositions apportées au niveau du dispositif CNAC, notamment celles de 2011/2012, les femmes crées de plus en plus d’entreprises génératrices d’emplois. Toute fois, nous constatons une revue à la baisse du nombre de postes d’emplois crées dans le secteur des services entre 2012 et 2013 (118 postes crées dans le secteur des servies en 2012 contre 107 uniquement en 2013), ce qui s’explique par l’incapacité d’accès à un local pour l’exercice de certaines activités de services. En relation avec les entreprises créées le nombre le plus élevé de postes d’emplois est assimilé au secteur de l’industrie avec 364 emplois, en suite le secteur du service avec 342 postes d’emplois, puis le secteur de l’artisanat avec 193 postes et enfin le secteur de l’agriculture et le BTP, avec 39 et 2 postes d’emplois crées respectivement. 87 CHAPITRE IV : ESSAI D’EVALUATION DE L’IMPACT DES DISPOSITIFS D’ACCOMPAGNEMENT SUR L’ENTREPRENEURIAT FEMININ DANS LA WILAYA DE TIZI OUZOU 1.2. Les femmes entrepreneures du dispositif ANGEM 1.2.1. Le nombre de projets créés depuis le début d’activité du dispositif ANGEM Le tableau ci-dessous nous indique le nombre de dossiers déposés et le nombre de dossiers financés par le dispositif ANGEM de la wilaya de T-O, ainsi que la participation des femmes, depuis le début de son activité (le dispositif ANGEM) jusqu’à 2013 Tableau 16: Cumule de l'activité de l'ANGEM depuis le début de son activité jusqu’à 2013 Dossiers déposées Dossiers Financés Hommes 10393 6583 Femmes 16900 9997 Total 27293 16580 Source : exploitation des données de l’ANGEM de Tizi Ouzou La figure ci-dessous nous montre la répartition du cumule des dossiers déposés et financés, selon le sexe depuis le lancement du dispositif ANGEM en 2004 jusqu’à 2013. Figure 7: Répartition par sexe des dossiers déposées et financés par l'ANGEM depuis sa création jusqu’à 2013. Dossiers déposés Dossiers Financés 39,70% 38% 62% Homme Hommes Femmes Femmes 60,30% Source : exploitation des données de L’ANGEM de T-O A partir des données ci-dessus, nous remarquons que les femmes sont présentes en force en matière de sollicitation du dispositif ANGEM pour la création de leurs activités, contrairement à leur homologue masculin. En effet elles présentent 62% en termes de dépôts, et 60% en termes de financement et création de projet. Cela s’explique par le fait que l’ANGEM est essentiellement conçue pour la promotion et l’aide des femmes au foyer en vue de créer leurs petites activités nécessitant de petites sommes. 88 CHAPITRE IV : ESSAI D’EVALUATION DE L’IMPACT DES DISPOSITIFS D’ACCOMPAGNEMENT SUR L’ENTREPRENEURIAT FEMININ DANS LA WILAYA DE TIZI OUZOU 1.2.2. Classement des projets crées par type de financement A. Financement PNR AMP (achat matière première) Le tableau suivant nous indique le nombre de dossiers financés (financement PNR) par le dispositif ANGEM de la wilaya de T-O, selon le sexe et le secteur d’activité au cours de l’année 2013. Tableau 17: Nombre de dossiers financés par le dispositif ANGEM, selon le sexe et le secteur d'activité (Année 2013) Nombre de dossiers financés Secteur d’activité Femme Homme Total Effectif % Effectif % Agriculture 118 27,63 97 70,80 215 Pèche 0 0 0 0 0 TP.industrie 87 20,37 6 4,37 93 BTP 0 0 12 8,75 12 Services 30 7,02 14 10,21 44 Artisanat 192 44,96 8 5,84 200 Total 427 100 137 100 Total général 564 564 Source : exploitation des données de l’ANGEM de Tizi Ouzou Pour le financement PNR, nous constatons que la présence des femmes dépasse de loin celle des hommes, soit 80% du financement est attribué aux femmes (427 dossiers financés pour les femmes sur un total de 564 dossiers financés). Le secteur de l’artisanat représente 45% des financements PNR féminins, suivie par le secteur de l’agriculture avec 27,5% et le secteur de la très petite industrie avec 20,3% et en fin le secteur des services avec 0,7%. C’est constatations laissent à dire que prêt de la moitié des activités créés par les femmes dans le cadre du dispositif ANGEM émanent du travail à domicile (secteur de l’artisanat 45%) et aussi une grande partie de ses femmes créatrices sont des femmes rurales (secteur de l’agriculture représente prêt de 28%) 1.2.3. Financement PNR, projet : financement triangulaire (ANGEM, Banque, Promoteur) Le tableau suivant nous indique le nombre de dossiers financés par le dispositif ANGEM de la wilaya de T-O, selon le sexe et le secteur d’activité au cours de l’année 2013. 89 CHAPITRE IV : ESSAI D’EVALUATION DE L’IMPACT DES DISPOSITIFS D’ACCOMPAGNEMENT SUR L’ENTREPRENEURIAT FEMININ DANS LA WILAYA DE TIZI OUZOU Tableau 18: Nombre de projets financés par secteur d'activité et par sexe dans le dispositif ANGEM (année 2013) Nombre de dossiers financés Secteur d’activité Femme Homme Total Effectif % Effectif % Agriculture 2 4,16 9 2,94 11 Pèche 0 0 0 0 0 TP.industrie 18 37,5 5 1,63 23 BTP 0 0 31 10,14 31 Services 14 29,16 214 69,93 228 Artisanat 10 20,83 1 0,32 11 Commerce 4 8,33 46 15,03 50 Total 48 100 306 100 Total général 354 354 Source : exploitation des données de l’ANGEM de Tizi Ouzou, 2013 Nous remarquons que, pour ce type de financement, la participation des femmes est seulement de 13,5% (48 projets financés).Elle est inférieure à celle de leur homologue masculin (306 dossiers financés, soit 86,6%), et ce dans tous les secteurs d’activité excepte les secteurs de la très petite industrie (78% des financements sont le fait des femmes, soit 18 projets financés pour les femmes contre 5 uniquement pour les hommes) et l’artisanat (90,9%, 10 projets financés pour les femmes et 1 projets pour ce qui des hommes). Les secteurs pour lesquels les femmes promotrices de l’ANGEM aient recours au financement triangulaire sont essentiellement, le secteur de la très petite industrie avec 37,5%, le secteur des services avec 29,2% et le secteur de l’artisanat avec 20,8%. Ce que nous constatons c’est que les femmes optent beaucoup plus pour le financement PNR conçue pour l’achat de la matière première (en vue de concevoir leurs petites activités) que le financement triangulaire, elles sont donc nombreuses à éviter le recours au financement externe, en l’occurrence le financement bancaire, et ce d’une part, la peur du risque bancaire, la lenteur administrative (l’accord bancaire qui prend du temps , du fait de la méfiance des banques de l’insolvabilité des promoteurs en général) et le manque d’expérience de ses femmes dans le domaine de la gestion, finance, d’autre part, l’existence de financement personnel (prêt des parents, du conjoint ou de la famille, autofinancement …etc). 90 CHAPITRE IV : ESSAI D’EVALUATION DE L’IMPACT DES DISPOSITIFS D’ACCOMPAGNEMENT SUR L’ENTREPRENEURIAT FEMININ DANS LA WILAYA DE TIZI OUZOU 1.3. Les femmes entrepreneures du dispositif ANSEJ : 1.3.1. Bilan de l’ANSEJ pour les années 2012 et 2013 Le tableau suivant nous montre l’évolution du cumule des dossiers déposés auprès du dispositif ANSEJ de la wilaya de T-O, l’emploi généré ainsi que la part des femmes, au cours des deux années 2012 et 2013. Tableau 19: Bilan de L’ANSEJ pour l'année 2012 et l’année 2013 Année Total femmes 2012 2013 Dossiers Dossiers Emplois Dossiers Dossiers Emplois déposés financés générés déposés financés générés 1212 478 1305 2724 1898 4658 134 52 153 347 162 503 Source : Exploitation des données de la direction de l’emploi de la WTO Le tableau ci-dessus nous donne un état de lieu sur le nombre de dossiers déposés et financés par le dispositif ANSEJ, le nombre de postes d’emplois générés ainsi que la part des femmes au cours des deux années 2012 et 2013. Nous constatons donc que le nombre total de dossiers déposés au cours de ces deux années est de 3936 dossiers (2724 en 2012 et 1212 en 2013), le nombre total de dossiers financés est de 2376 dossiers (1898 au cours de l’année 2012 et 478 pour l’année 2013), soit 60% des dépôts, ce qui s’explique par le trie des dossiers qui s’effectue sur la base des conditions d’éligibilité. Nous remarquons que la participation des femmes est relativement modeste, au total elles n’ont déposé que 481 dossiers, soit 12% des dépôts au cours des deux années 2012 et 2013. Et les dossiers financés ne sont qu’au nombre de 214 dossiers, soit 44% des dépôts féminins et 9% du total des dépôts, cela s’explique aussi par les conditions d’éligibilité. Ce qu’il y a lieu de constater aussi c’est que le nombre de dépôts a connu une baisse au cours de l’année 2013, le nombre de dossiers déposés par les femmes est passé de 347 en 2012 à 134 en 2013. Cela peut s’expliquer par un sous accompagnement qui est par fois inapproprié, des lenteurs administratives, l’existence du dispositif ANGEM qui est plus approprié à l’activité choisie, la tranche d’âge (19-35 ans) là où la majorité des femmes continuent leur études ou encore préfèrent travailler pour acquérir de l’expérience et éviter le risque, tous ceux-ci sont tous autant d’éléments qui poussent les femmes à éviter le recours à ce dispositif. Pour ce qui est de l’emploi crée, nous remarquons que les créations féminines sont génératrices d’emploi essentiellement en 2012 (503 postes d’emplois crées) mais malgré cela 91 CHAPITRE IV : ESSAI D’EVALUATION DE L’IMPACT DES DISPOSITIFS D’ACCOMPAGNEMENT SUR L’ENTREPRENEURIAT FEMININ DANS LA WILAYA DE TIZI OUZOU ce nombre s’est revue à la baisse en 2013 (153 postes d’emplois crées) et cela relativement au nombre de projets crées. Au total nous pouvons dire que les femmes entrepreneures du dispositif ANSEJ de la wilaya T-O contribuent à la création de 214 micro-entreprises ainsi que 656 postes d’emplois en l’espace des deux années 2012 et 2013. Section 02 : les femmes entrepreneures accompagnées (résultats de l’enquête) Cette section est conçue pour l’analyse et l’interpréter des résultats de l’enquête de terrain, notamment le questionnaire remis à l’échantillon de 40 femmes promotrices des trois dispositifs (CNAC, ANSEJ et ANGEM). Le traitement des questionnaires à l’aide du logiciel « Sphinx V5 » a donné lieu aux résultats suivants : 2.1. Identification de la femme entrepreneure Age et situation matrimoniale : L’âge des femmes enquêtées varie de 25 ans à 46 ans avec une moyenne d’âge de 35,5 ans, cette catégorie de femmes est la plus active et la plus dynamique de la société. Ainsi 82,5% des femmes interrogées sont mariées (dont 51% ont crée leurs affaires après leur mariage). Elles ont de 0 à 4 enfants (la plus part en ont deux, soit 31%). Le niveau d’instruction et le diplôme acquis : Le tableau suivant représente la répartition des femmes entrepreneurs selon leurs niveaux d’instruction. Tableau 20: Répartition des femmes entrepreneures selon leurs niveaux d’instruction Niveau de scolarisation Effectifs Pourcentage Primaire 3 7,5 Moyen 5 12,5 Secondaire 11 27,5 Universitaire 17 42,5 Formation professionnelle 4 10,0 Source : Résultats de l’enquêtes ANGEM, ANSEJ et CNAC 2014 La figure suivante nous informe sur le niveau de scolarisation de la femme entrepreneure 92 CHAPIITRE IV : ESS SAI D’EVA ALUATION N DE L’IM MPACT DES DISPO OSITIFS D’A ACCOMPA AGNEMEN NT SUR L’ENTR REPRENE EURIAT FEM MININ DA ANS LA WIILAYA DE E TIZI OUZ ZOU Figure 8: niveau de sccolarisation de d la femme entrepreneur e re niveaau de scolarisattion 10 42,5 7,5 Primaire 12,5 Moyen Secondaire 5 27,5 Universitairee Formation professionneelle Sourcce : Résultats de l’enquêtess ANGEM, AN NSEJ et CNAC C 2014 L lecture du La d tableau et e de la figuure ci-dessuss nous monntre que les femmes interrogées présenteent des nivveaux d’insstruction diffférents, 42 2,5% d’entrre elles ontt atteint un n niveau supérieuur (universiitaire), 27,5% % ont atteinnt un niveau u secondairre, 12,5% onnt un niveau u moyen et 7,5% % uniquemeent n’ont pas dépasséees le niveaau primaire. 10% ont fait une fo ormation professiionnelle (ellles ont essenntiellement un niveau moyen). m C nous informe Ceci i ausssi que les femmes f issu ues d’un miilieu univerrsitaire sont les plus incitées à entreprenndre. Stattut de la fem mme entrepreneure avant a la crééation de soon entrepriise Le tableau t et la figure ci-dessous c nous inform ment sur lee poste qu’occupait laa femme entrepreeneure avannt la créationn de son enttreprise. Tableau 21: Statut dee la femme en n amont de l’entrepreneuriat S Statut Dirigeeante d’une enntreprise Effectiff Pourcenttage 0 0,0 Figure F 9: stattut de la femm me avant la création le stattut de la femme avantt créaation de l'entreprise 0 Salariée 20 50,0 Foncctionnaire 3 7,5 Ettudiante 3 7,5 En chômage 6 15,0 A laa retraite 0 0,0 Femm me au foyer 8 20,0 Tootal OBS 40 100 Dirigeantte d’une entreprisse Salariée 20 0 Fonction nnaire 15 50 Etudiante En chômage 7,5 7,5 A la retraaite Femme aau foyer Source : Résultats dee l’enquêtes AN NGEM, ANSE EJ et CNAC 20014 N Nous remaarquons quee la moitié des femm mes interroggées étaientt salariées avant la créationn de leurs entreprises, e soit 50% de l’échantilllon, cela peeut expliquer deux cho oses à la 93 CHAPIITRE IV : ESS SAI D’EVA ALUATION N DE L’IM MPACT DES DISPO OSITIFS D’A ACCOMPA AGNEMEN NT SUR L’ENTR REPRENE EURIAT FEM MININ DA ANS LA WIILAYA DE E TIZI OUZ ZOU fois. Laa première, c’est que l’une l des raisons r de création c d’eentreprises ppar ces fem mmes est l’insatissfaction daans l’emplooi précédeent. La seeconde, c’eest la vollonté d’acq quisition d’expérrience dans le l domaine dont elles souhaiteraie s ent investir par p la suite.. 2 20,0% sontt des femm mes au foyeer et 15,0% % sont en chhômage, c’’est deux siituations peuventt expliquer la l volonté de d ces femm mes à entreprendre. En effet, e pour ssortir de la situation s de margginalisation et d’inactivvité, les fem mmes se pen nchent vers la l création dd’entreprisees. L’exxpérience professionn p nelle préalaable Le tableeau et la figgure qui suiivent représsentent la réépartition dees femmes entrepreneu urs selon leurs nivveaux d’insstruction Tableau 22: Répartitiion des femm mes nce entrepreneures selon leur expérien professionnelle Figurre 10; Expérieence professioonnelle des feemmes Activvité Effectif Pourcentage Non reppenses 1 2,5 Ouui 23 57,5 Noon 16 40,0 Total OBS 40 100 Execice e d'une activvité proffessionnelle e 2,5 professionnelle N Non repenses 40 5 57,5 O Oui N Non Sourcce : Résultats de l’enquêtes ANGEM, AN NSEJ et CNAC C 2014 mes déclarent avoir déjjà travaillé ailleurs, Avaant la créattion de leurrs entreprisees, 23 femm soit 57,77% de l’échantillon éttudié. Seuleement 16 fem mmes déclaarent ne pass avoir déjà travaillé (elles étaient é soit,, en situatiion de chôômage, soit, femme au a foyer). L L’étendue de d leurs expériennces dans lee même dom maine que leurs l entreprises, variee d’un minim mum d’unee année à un maximaux de 15 1 ans, avecc une prédoominance dee 3 à 4 ans.. Alors que, l’étendue de leurs expériennces dans un u autre dom maine, varie d’un minim mum d’une année à un maximum de d 4ans Le milieu m famiilial Le tableau ainnsi que la figure quui suivent nous n inform ment sur ll’existence ou non d’entreppreneurs danns la famillee de la femm me entrepreeneure 94 CHAPITRE IV : ESSAI D’EVALUATION DE L’IMPACT DES DISPOSITIFS D’ACCOMPAGNEMENT SUR L’ENTREPRENEURIAT FEMININ DANS LA WILAYA DE TIZI OUZOU Tableau 23: milieu de la femme entrepreneure entrepreneure Milieu familiale Non repense issue d’une famille d’entrepreneurs Non issue d’une famille d’entrepreneurs Total OBS Figure 11: le milieu de la femme Effectif Pourcentage 3 Milieu de la femme entrepreneure 7,5 Non repense 7,5 12,5 5 12,5 32 80 40 100 issue d’une famille d’entrepreneurs 80 Non issue d’une famille d’entrepreneurs Source : Résultats de l’enquêtes ANGEM, ANSEJ et CNAC 2014 Du tableau et la figure ci-dessus nous constatons que, sur les 40 femmes questionnées, seulement 12,5% représentent celles qui ont un parent entrepreneur ou chef d’entreprise. La finalité de ce critère est de voir s’il existe une relation entre le milieu familial et l’incitation à la création d’entreprises. Remarque : pour certaines questions, les femmes entrepreneures ont donné plusieurs repenses. Motivation de la femme entrepreneure Le tableau ci-après nous informe les raisons qui ont poussée les femmes entrepreneures à créer leurs entreprises. Tableau 24: motivations à la création de Micro-entreprises par les femmes Les motivations Effectifs Fréquence Relever un défi 4 10,0 Flexibilité en terme horaire 10 25,0 Concilier vie professionnelle et vie familiale 11 27,5 Désir de reconnaissance sociale 10 25,0 Réaliser un rêve 2 5,0 Etre autonome 15 37,0 Saisir une opportunité d’affaire 4 10,0 Echapper au chômage 34 85,0 Insatisfaction dans l’emploi précédent 26 65,0 Désir d’enrichissement matériel 29 72,5 Motivation sociale 3 7,5 Total OBS 40 Source : Résultats de l’enquêtes ANGEM, ANSEJ et CNAC 2014 Concernant les facteurs incitants à la création qui jouent un rôle très important dans la création d’entreprises, l’observation du tableau N°25 nous permet de déduire que la plus part des femmes interrogées avaient donné plus d’une seule motivation, celle qui revient le plus avec 85,0% est: échapper au chômage, la seconde est : le désir d’enrichissement matériel avec 95 CHAPIITRE IV : ESS SAI D’EVA ALUATION N DE L’IM MPACT DES DISPO OSITIFS D’A ACCOMPA AGNEMEN NT SUR L’ENTR REPRENE EURIAT FEM MININ DA ANS LA WIILAYA DE E TIZI OUZ ZOU un taux de 72,5%, ensuite, l’innsatisfactionn dans l’em mploi précéddant est signnalé avec un n taux de onté des fem mmes à êtree autonome avec un 65,0%, ce qui s’estt répercuté par la suitee sur la volo l volenté de d concilier vie professsionnelle pourcenntage de 377%. En cinqquième posiition vient la et vie faamiliale aveec 27,5%, suuivit directeement par laa flexibilitéé en terme hhoraire et le désir de reconnaaissance socciale avec un taux de d 25%. Pu uis viennennt la saisie d’une opp portunité d’affairee et la vollonté de relever un dééfi avec un pourcentagge de 10%.. En avant dernière positionn vient la mootivation soociale avec 7,5% 7 et en dernier d la rééalisation d’un rêve aveec 5%. C résultaats s’expliquuent par la pression du Ces d chômagee avec un ttaux de 25,,60% au niveau de la wilayya de T-O dont d 14% sont s des fem mmes, ainsii que, la prrécarité de l’emploi O constate donc que lees fortes mootivations de d ces femm mes sont : dee gagner leu ur vie, de offert. On répondrre aux besooins de leurrs familles et de se frrayer une place p dans lla société (en ( étant autonom me est indéppendante). 2.2.Iden ntification de l’entrep prise Le secteur s d’aactivité Le choix c du seecteur d’acttivité est unne étape trèès importannte, en effeet, à cette phase, p la porteusee du projet a déjà chooisi ses futuurs fournissseurs et clieents, elle saait aussi qu uel est le produit ou le servicce à offrir. Le tableau t et laa figure quii suivent cooncernent laa répartitionn des entrepprises créées par les femmess selon le secteur s d’acctivités Tableau 25: le secteurr d'activité dees entreprises créée paar les femmess entrepreneu ures Sectteur d’acttivité Agricuulture Industrie E Effectif Pourcentage 4 10,0 5 12,5 Figurre 12: le secteeur d'activité des entreprisses créées secte eur d'activitté des entre eprises cré éées 10 45 12,5 5 Aggriculture Ind dustrie BT TP 2 5,0 Servvices 11 27,5 Services Artissanat 18 45,0 Arttisanat Total OBS 40 100 27,5 BTTP S Source : Résuultats de l’enquuêtes ANGEM M, ANSEJ et CNAC C 2014 L lecture du La d tableau et e de la figuure ci-dessu us nous monntrent que 445% des entreprises exercennt leur activiité dans le secteur s de l’’artisanat, lee secteur dees services avec 27,5% % occupe 96 CHAPITRE IV : ESSAI D’EVALUATION DE L’IMPACT DES DISPOSITIFS D’ACCOMPAGNEMENT SUR L’ENTREPRENEURIAT FEMININ DANS LA WILAYA DE TIZI OUZOU la deuxième position, celui de l’industrie (la petite industrie) se classe en troisième place avec 12,5%, en avant dernière place c’est le secteur de l’agriculture qui vient avec un taux de 10% puis en dernier le BTP avec seulement 5% les activités industrielles viennent en quatrième position avec 11,4% des créations totales. Nous constatons que les femmes sont beaucoup plus confinées dans les activités conventionnelles (artisanales) ce qui se justifie par leur savoir faire inné en la matière, ainsi que leur peur de s’investir dans des domaines nouveaux, considérés jusque-là, à tort, comme étant l'apanage exclusif des hommes (essentiellement le BTP). Détermination du choix du secteur Par ce critère nous essayons de démontrer par quoi et par qui la femme entrepreneure est influencée pour choisir le secteur d’activité de son entreprise Le tableau suivant nous informe sur la source d’influence pour la détermination du choix du secteur d’activité de l’entreprise créée par les femmes entrepreneures. Tableau 26: la détermination du choix du secteur d'activité de l'entreprise Détermination du choix du secteur d’activité Effectif Pourcentage Des conseils du dispositif sollicité 0 0 Des conseils des amis ou de la famille 5 12,5 13 32,5 Du diplôme acquis 14 35,0 Expériences antérieures dans le domaine 19 47,5 Total OBS 40 Evaluation des opportunités présentent dans l’environnement Source : Résultats de l’enquêtes ANGEM, ANSEJ et CNAC 2014 Le tableau ci-dessus nous montre que l’expérience antérieures est le plus grand facteur qui influence les femmes pour choisir le secteur d’activité de leurs entreprises, soit 47,5% des repenses, suivie par le diplôme et la qualification acquise (35%), puis l’évaluation des opportunités présentent dans le milieu avec 32,5%, en fin, mais pas en dernier, les conseils des amis ou de la famille avec seulement 12,5%. En dernier ce qui est très intéressant à remarquer c’est que l’influence des dispositifs d’accompagnement sur le choix du secteur d’activité est de 0%. Nous déduisons donc que les dispositifs d’accompagnement n’interviennent pas pour orienter les femmes entrepreneures au cours du choix du secteur d’activité, en effet, ils ne les orientent pas vers des secteurs dans lesquels elles seront le plus aptes à entreprendre, que ce 97 CHAPITRE IV : ESSAI D’EVALUATION DE L’IMPACT DES DISPOSITIFS D’ACCOMPAGNEMENT SUR L’ENTREPRENEURIAT FEMININ DANS LA WILAYA DE TIZI OUZOU soit, par rapport à leur profil (diplôme et qualification) ou encore par rapport à la région de localisation de leurs entreprises et ce pour une exploitation plus efficace des ressources disponibles, ou encore vis-à-vis de certains secteurs déjà saturés. Le statut juridique de l’entreprise : A partir des résultats de l’enquête, la majorité des entreprises créées par les femmes sont des entreprises individuelles (97,5%), la création seule est la plus répondue pour éviter les litiges qui existent entre les associés. L’âge des entreprises enquêtées va de 1 à 13 ans, ce qui donne à l’échantillon étudié une moyenne d’âge de 4 ans, il s’agit donc d’entreprises très jeunes. L’effectif de ses entreprises varie de 1 à 10, la majorité ont de 1à 4 employés. La localisation de l’entreprise créée La localisation des entreprises créées par les femmes questionnées se situent en grande partie dans la commune de Tizi Ouzou (15 entreprises, soit 22,7%), tandis que les autres sont, soit, de Ouadhia (3 entreprises), ou de : Akbil, Azazga, ben yenni, Draa ben kheda, Maatkas, Ouaguenoun et Yattafen, avec 2 entreprises dans chaque commune, ou encore de, Ain El Hammam, Iflissen, Iloula oumalou, Larbaa nath irathen, Makouda, Ouacif, Tigzirt et Freha avec une seule entreprise dans chacune des communes. Sur les 40 femmes interrogées, 31 d’entre elles déclarent que la localisation de leurs entreprises est similaire à celle de leurs domiciles, soit 77,5%. Alors que 9 seulement confirment que leurs entreprises sont bien loin de leurs domiciles, soit 22,5%. Ce dernier élément nous informe sur la préférence des femmes d’installer leurs entreprises prêts de chez elles (leurs domiciles). Premièrement, parce que la majorité des femmes activent dans le secteur de l’artisanat, une activité qui se fait même à domicile, Deuxièmement, du fait qu’elles connaissent mieux la région et sa population. En suite, pour bénéficier du réseau de relations personnelles qu’elles ont tissé dans leurs régions et pour leur attachement à leur lieu de naissance et être près de leur famille et en dernier, pour des raisons de sécurité (car les déplacements d’une région à une autre sont une source de risque, notamment, le kidnapping, le risque de vol du matériel d’exploitation…..etc). L’origine de l’entreprise Le tableau suivant nous montre l’origine des entreprises créées par les femmes entrepreneures 98 CHAPITRE IV : ESSAI D’EVALUATION DE L’IMPACT DES DISPOSITIFS D’ACCOMPAGNEMENT SUR L’ENTREPRENEURIAT FEMININ DANS LA WILAYA DE TIZI OUZOU Tableau 27: Origine de l'entreprise créée L’origine de l’entreprise Effectif Pourcentage Création ex-nihilo (nouvelle création) 39 97,5 Reprise (entreprise familiale) 1 2,5 Réactivation 0 0,0 Total 40 100 Source : Résultats de l’enquêtes ANGEM, ANSEJ et CNAC 2014 La majorité des entreprises créées émanent d’une création ex-nihilo (nouvelle création), soit 97,5% des entreprises. En effet, 39 femmes questionnées confirment avoir crée de nouvelles entreprises qui n’existaient pas au par avant, une seule femme à procédé à la reprise d’entreprise pour devenir entrepreneure. Ce constat est justifié par l’existence de barrières religieuses et traditionnelles, qui confient la reprise d’entreprises, non pas aux femmes, mais à ses ferrées ou encore à ses enfants (garçons) ou à un tuteur. Cela peut aussi se justifier par le fait que l’entreprise anciennement créée ne correspond pas au profil de la femme et à ses qualifications. Source de financement de l’entreprise Le tableau suivant nous informe sur les sources de financement des entreprises créées par les femmes dans la WTO Tableau 28: Source de financement de l'entreprise créée Source de financement Effectif Pourcentage 1 2,5 20 50,0 Prêts famille/amis 29 82,5 Dons et/héritage 0 0,0 Emprunt bancaire 2 5,0 Total OBS 40 Non repenses Autofinancement (épargne personnelles) Source : Résultats de l’enquêtes ANGEM, ANSEJ et CNAC 2014 La lecture du tableau ci-dessus, nous informe de l’existence de deux sources essentielles qui constituent l’apport personnel des femmes entrepreneures. A savoir, le recours à l’emprunt auprès des membres de la famille et par fois des amis à hauteur de 72,5% des repenses, puis le recours à l’autofinancement (l’épargne personnel) avec un taux de 50%,. Le recours à ces deux types de financement s’explique par leurs caractères faciles et accessibles. 99 CHAPITRE IV : ESSAI D’EVALUATION DE L’IMPACT DES DISPOSITIFS D’ACCOMPAGNEMENT SUR L’ENTREPRENEURIAT FEMININ DANS LA WILAYA DE TIZI OUZOU Ces types des financements permettent également un apport financier aux moments et aux endroits voulus et sans intérêts. Au cours de la constitution de cet apport les relations sociales de la femme entrepreneure (notamment les relations de ses parents ou de son conjoint, car dans notre société, le réseau relationnel est plus élargie chez les hommes que les femmes) occupent un rôle de premier plan. Ces sources de financement permettent à la femme entrepreneure d’être à l’aise pendant la période la plus difficile du processus de création et ainsi mettent cette femme en confiance et lui permettent d’avancer. Ainsi, 5% seulement ont fait recours à l’emprunt bancaire. 2.3. Rapport de l’entreprise créée avec son milieu d’implantation Les raisons de la localisation dans la wilaya de Tizi Ouzou Le tableau ci-dessous nous informe sur les raisons qui poussent les femmes entrepreneures à se localiser dans la wilaya de Tizi Ouzou Tableau 29: les raison d'implantation dans la wilaya de Tizi Ouzou Les raisons de la localisation à la WTO Effectif Pourcentage Raisons personnelles et attachement sentimentale à la région 22 55,0 Disponibilité d’une main d’œuvre qualifiée 8 20,0 Création des emplois pour la région 4 10,0 Proximité de la famille 40 100 Facilité d’accès à l’information 3 7,5 Total OBS 40 Source : Résultats de l’enquêtes ANGEM, ANSEJ et CNAC 2014 A partir de la lecture du tableau nous constatons qu’il y a deux raisons principales qui poussent les femmes à se localiser dans la wilaya de Tizi Ouzou. La plus importante est la proximité de la famille, en effet, toutes les femmes questionnées ont affirmées que c’est essentiellement la proximité de leurs familles qui les a poussé à se localiser dans la wilaya de Tizi, soit 100% des repenses, par la suite vient le rattachement à la région avec 55%. Ces deux facteurs ont été déjà déployés dans la question relative à la proximité de l’entreprise au domicile. Après ces deux raisons, vient la disponibilité d’une main d’œuvre qualifiée avec un taux de 20%, en fin, viennent, la volonté des femmes à créer des emplois dans leurs régions et la disponibilité de l’information avec, respectivement 10% et 7,5%. On constate donc que les femmes entrepreneures ne disposent pas d’informations nécessaires pour être incitées à créer leurs entreprises dans la wilaya de Tizi Ouzou. 100 CHAPITRE IV : ESSAI D’EVALUATION DE L’IMPACT DES DISPOSITIFS D’ACCOMPAGNEMENT SUR L’ENTREPRENEURIAT FEMININ DANS LA WILAYA DE TIZI OUZOU Le recrutement de la main d’œuvre recrutée Toutes les femmes questionnées (les 40 femmes), déclarent que leurs main d’ouvre (employés) se trouve dans la wilaya de Tizi Ouzou et que 75% sont des femmes. Même si cela se fait au détriment de l’intérêt de leurs entreprises, le mode de recrutement des employés est essentiellement basé sur : les membres de la famille en priorité (87,5%), puis, viennent les relations amicales et familiales (72,5%), ensuite, les recommandations des membres de la famille et/ou des amis (57,5%), après et avec un moindre pourcentage, vient le recours à l’ANEM (40%) et en fin le contact direct avec les demandeurs d’emplois (35,5%). Le manque de recours aux deux derniers se justifie, par le manque de confiance qu’ont les femmes entrepreneures envers les personnes qu’elles ne connaissent pas directement. Le type de marchés visés Pour le type de marchés, l’observation du tableau suivant nous montre que le marché local vient en première position avec 100%, et le national avec 55% des entreprises enquêtées. Tableau 30: le type de marchés visés Destination du produit Effectif Pourcentage La wilaya de Tizi Ouzou 40 100 Hors wilaya de Tizi Ouzou 22 55,00 Total 40 Source : Résultats de l’enquêtes ANGEM, ANSEJ et CNAC 2014 Obstacles rencontrés lors de la création de l’entreprise Le tableau suivant nous informe sur les principaux obstacles qui ont entravées les femmes entrepreneures lors du processus de création de leurs entreprises. Tableau 31: obstacles rencontrés par les femmes entrepreneures au moment de la création de leurs entreprises Obstacles rencontrés Effectif Pourcentage Non repenses 1 2,5 Les lenteurs administratives et les contraintes réglementaires 35 87,5 l’accès aux sources de financement 22 55,0 Le manque d’information 5 7,5 L’accès au foncier 16 12,5 Total OBS 40 Source : Résultats de l’enquêtes ANGEM, ANSEJ et CNAC 2014 101 CHAPITRE IV : ESSAI D’EVALUATION DE L’IMPACT DES DISPOSITIFS D’ACCOMPAGNEMENT SUR L’ENTREPRENEURIAT FEMININ DANS LA WILAYA DE TIZI OUZOU Nous remarquons que la première difficulté réside dans les lenteurs administratives et les contraintes réglementaires (87,5%) qui se traduisent généralement par l’excès des démarches et des procédures exigées, elle est suivie par l’accès aux sources de financement qui est de 55%, en effet, l’accord bancaire reste très difficile à décrocher car la banque est très prudente lors de l’accord de crédits, puis en trouve en troisième position le problème du foncier (12,5%). En dernier, vient l’accès à l’information avec 7,5%. Obstacles rencontrés après la création de l’entreprise Le tableau suivant nous informe sur les principales difficultés qui ont entravées les femmes entrepreneures après la création de leurs entreprises. Tableau 32: Obstacles rencontrés après la création de l'entreprise Obstacles rencontrés Effectif Pourcentage Non repenses 2 5 Le manque de crédit 3 7,5 La fiscalité et les charges sociales 9 22,5 La concurrence déloyale 18 45,0 L’approvisionnement en matière première 2 5 L’écoulement des produits 3 7,5 Total OBS 40 Source : Résultats de l’enquêtes ANGEM, ANSEJ et CNAC 2014 Nous remarquons que la première difficulté qui surgie après la création de l’entreprise, réside dans la concurrence déloyale (45%), elle est signalée essentiellement dans le secteur de l’artisanat (là où les femmes activent beaucoup plus dans l’informel), puis vient la fiscalité et les charges sociale avec un taux de 22,5% , cet obstacle est soulevé dans le cas des entreprises dépassant les 5 années d’existence. Ensuite, c’est le manque de crédit (essentiellement pour celles qui veulent faire une extension) et l’incapacité à écouler le produit qui viennent en troisième position, soit 7,5% « ce problème est signalé dans le secteur de l’industrie, comme il était le cas de la jeune femme qui a trouver des difficulté à écouler son produits (goblets en plastique) suite à son manque de métrise des machines et son incapacité de déplacement aux Cafétérias pour faire connaitre son produit», en dernier lieu, vient l’approvisionnement en matière première (5%) , ce dernier problème est signalé par les deux femmes qui font dans la vannerie). Et là encore nous constatons un sous accompagnement accordé aux femmes entrepreneures dans le cadre des deux dispositifs, essentiellement, l’ANSEJ et la CNAC. 102 CHAPITRE IV : ESSAI D’EVALUATION DE L’IMPACT DES DISPOSITIFS D’ACCOMPAGNEMENT SUR L’ENTREPRENEURIAT FEMININ DANS LA WILAYA DE TIZI OUZOU Premièrement, dans leurs programmes de formations, ces dispositifs n’initient pas les femmes à la réalisation, d’un boss plan, d’une bonne politique marketing, de la manière d’utilisation des machines et en fin de les informer sur l’existence de marchés potentiels (que ce soit pour l’approvisionnement en matière première et/ou l’écoulement du produit). La formation est non individualisée, elle est générale. En effet, elle s’étale sur une durée de 4jours (un laps de temps très court pour pouvoir assimiler toutes les informations, surtout pour les femmes n’ayant pas eu un grand niveau de scolarisation), elle se déroule dans une seule et même sale, sans tenir compte des disparités relatives : au niveau de scolarisation des promotrices, du secteur et de la taille de l’entreprise à créer et en fin, de la localisation de cette dernière (zone urbaine ou zone rurale). Deuxièmement, dans le suivie post-création. En effet, cet élément fait défaut, une fois les avantages accordés, les promotrices sont délaissées à leurs sorts. 2.4. Relation dispositifs d’accompagnement/la femme entrepreneure Sur les 40 femmes interrogées, 25 femmes sont promotrices du dispositif CNAC, 10 sont promotrices ANGEM et 5 ont fait appel à l’ANSEJ pour créer leurs entreprises. Effet des dispositifs d’accompagnement sur la situation de la femme entrepreneure Le tableau ci-dessous nous informe sur les effets des dispositifs d’accompagnement sur la situation des femmes entrepreneures. Tableau 33: Effets des dispositifs sur la femme entrepreneure Effectif Pourcentage Contribution des dispositifs à la réduction du chômage et à la création d’emploi Oui 38 95 Non 2 5 Contribution à l’augmentation du revenu Oui 35 87,5 Non 5 12,5 Impact sur le Statut de la femme entrepreneure au sein de la société Oui 32 80 non 8 20 Source : Résultats de l’enquêtes ANGEM, ANSEJ et CNAC 2014 Le tableau ci-dessus montre que 95,% des femmes entrepreneures trouvent que les dispositifs ont contribué à réduire le chômage, 87,5% d’entre elles jugent que ces dispositifs 103 CHAPIITRE IV : ESS SAI D’EVA ALUATION N DE L’IM MPACT DES DISPO OSITIFS D’A ACCOMPA AGNEMEN NT SUR L’ENTR REPRENE EURIAT FEM MININ DA ANS LA WIILAYA DE E TIZI OUZ ZOU ont jouéé un rôle poositif dans l’augmentaation de leu urs revenus, elles affirm ment aussi, avec un taux de 80%, que ces c institutions ont conntribué à l’aaméliorationn de leurs cconditions de d vie et au channgement de leurs situaations, En effet, e elles trouvent quue ses disppositifs ont un effet positif sur s leurs staatuts au seinn de la sociéété L’influeence des diispositifs d’’accompagnement surr le choix de d devenir eentrepreneure : C Comme le montre m la fiigure suivannte relative au rôle des dispositifs d’accompag gnement dans l’iinfluence du d choix dees femmes pour deven nir entrepreeneure, il nn’y a qu’un ne seule femme (2,5%) parm mi les 40 femmes fe inteerrogées, qu ui déclare que, q même ssans les aid des et les avantagges accordéss par les disppositifs, ellee a la capaccité de créerr sa propre eentreprise. A Ainsi, pourr les femm mes entreppreneures, les l avantagges accordéés constitu uent une motivattion relativeement imporrtante et unne opportunité qu’il fauut saisir. Onn peut dédu uire donc que les dispositifs d’accompaagnement paar leurs div vers avantagges, ont conntribué d’un ne façon remarquuable à encoourager les femmes pouur se lancerr en entrepreeneuriat (977,5%). Tableau 34: Influencee des disposittifs d'accomp pagnement su ur le coix d'en ntreprendre Influnece dess dispositifss d'accomp pagnment s le choixx des femm sur mes à entrep prendre 2,5 non Ou ui 97,5 Source : Résultats dee l’enquêtes AN NGEM, ANSE EJ et CNAC 20014 Les raisons dee sollicitatioon des dispoositifs L tableau ci-dessouss nous infoorme sur les Le l raisons qui ont ppoussé les femmes entrepreeneures inteerrogées, à recourir r au dispositif d d’’accompagnnement solliicité Tableau 35: Raison du d recours au dispositif Les raisons Efffectif Pourcen ntage Avoir dees conseils, formation f et suivi 6 15 Recherchher des finanncements 3 39 97,5 5 Recherchher des avanntages fiscauxx et parafiscaaux 7 17,5 5 Diminueer le risque liié à la créatioon d’entrepriises 2 27 67,5 5 Total OB BS 4 40 Soource : Résulttats de l’enquêêtes ANGEM, ANSEJ et CN NAC 2014 104 CHAPITRE IV : ESSAI D’EVALUATION DE L’IMPACT DES DISPOSITIFS D’ACCOMPAGNEMENT SUR L’ENTREPRENEURIAT FEMININ DANS LA WILAYA DE TIZI OUZOU Du tableau ci-dessus, nous remarquons que la principale raison qui a incité les femmes à recourir aux dispositifs d’accompagnement est la recherche de financements avec un taux de 97,5%, puis, vient le désir de diminuer le risque lié à la création d’entreprises (67,5%), ensuite, la recherche des avantages fiscaux et parafiscaux (17,5%) et en fin, le désir d’avoir des conseils, une formation et un suivi avec 15% des repenses ( ce sont essentiellement les promotrices ANGEM). Constat des femmes entrepreneures sur l’accompagnement et les services des dispositifs d’accompagnement Le tableau suivant concerne le constat des femmes entrepreneures sur l’accompagnement des dispositifs et leurs divers services. Tableau 36: constat sur la qualité de l'accompagnement et des services offerts par les différents dispositifs Effectif Pourcentage 26 9 5 65,0 22,5 12,5 Moyenne Non 27 9 67,5 22,5 Oui 4 10,0 Qualité de l'accompagnement Assez bon Bon Pas bon La satisfaction des services rendus Source : Résultats de l’enquêtes ANGEM, ANSEJ et CNAC 2014 Pour ce qui est du constat fait par les femmes entrepreneures enquêtées par rapport à la qualité de l’accompagnement et des services redus, le tableau ci-dessus nous montre que 65% d’entre elles déclarent qu’il est assez bon ; 22,5% estiment qu’il est bon et 12,5% des femmes estiment qu’il n’est pas bon. Le même tableau fait apparaitre que 67,5% des femmes interrogées témoignent qu’elles sont moyennement satisfaites des divers services rendus par les différents dispositifs, 10 % sont complètement satisfaites, alors que 22,5% ne sont pas du tout satisfaites. Il y a lieu aussi de signaler, que 77,5% des femmes interrogées affirment que l’accompagnement qui leur est conçue est inapproprié, en effet, il ne prend pas en compte leurs besoins spécifiques, ni même les besoins de leurs projets. 105 CHAPITRE IV : ESSAI D’EVALUATION DE L’IMPACT DES DISPOSITIFS D’ACCOMPAGNEMENT SUR L’ENTREPRENEURIAT FEMININ DANS LA WILAYA DE TIZI OUZOU 2.5. La femme et l’entrepreneuriat (création d’entreprise) Qualité recommandées à une chef d’entreprise Le tableau suivant nous informe sur les qualités jugées importante (par les femmes interrogées) pour une chef d’entreprise Tableau 37: qualités recommandées pour une chef d'entreprise Qualité d’une chef d’entreprise Effectif Pourcentage Non réponses 1 2,5 Energie et dynamisme 38 95,0 Confiance en soi 37 92,5 Persévérance 31 77,5 Capacité à résoudre les problèmes 36 90,0 Acceptation de l’échec 14 35,0 Disponibilité à prendre des risques 9 22,5 Bonne connaissance en gestion 15 37,5 Saisir les opportunités 20 50,0 Avoir de la chance 10 25,0 Capacité à organiser, diriger et manager 29 72,5 Avoir de l’empathie 14 35,0 Etre rigoureuse et disciplinée 35 87,5 Ouverture à l’innovation 22 55,0 Total OBS 40 Source : Résultats de l’enquêtes ANGEM, ANSEJ et CNAC 2014 De la lecture du tableau no37, nous constatons que les femmes interrogées, estiment que les caractéristiques les plus indispensables à une chef d’entreprise et ainsi dit, à la réussite de son entreprise, sont : l’effort et le dynamisme (95%), la confiance en soi (92,5%), la capacité à résoudre les problèmes (90%), la rigueur et la discipline (87,5%), la persévérance (77,5%), une bonne connaissance de son métier et la capacité à organiser, diriger et manager (72,5%), puis avec un moindre degré, vient, l’ouverture à l’innovation (55%), la saisie des opportunités d’affaires (50%), la métrise des outils de gestion (37,5%) et en fin, avoir de l’empathie et l’acceptation de l’échec (35%). les qualités qui sont jugées peu importantes sont : avoir de la chance (25%) et la disponibilité à prendre des risques (22,5%). Dans notre échantillon, nous remarquons que les femmes sont réticentes à la prise de risques, elles préfèrent investir de petites sommes et gagner des petits profits dans le futur proche, elles évitent l’incertitude et l’ambigüité. Elles ne sont pas prêtes à abandonner leurs 106 CHAPITRE IV : ESSAI D’EVALUATION DE L’IMPACT DES DISPOSITIFS D’ACCOMPAGNEMENT SUR L’ENTREPRENEURIAT FEMININ DANS LA WILAYA DE TIZI OUZOU activités (persévérance 77,5%), car elles estiment qu’elles ont beaucoup sacrifiées (temps et argent) donc elles n’ont aucun intérêt à arrêter. L’innovation occupe aussi une place importante, en effet, de plus en plus de femmes entrepreneures optent pour l’innovation (55%) car elles estiment que c’est la source la plus importante pour pouvoir contrecarrer la concurrence et pouvoir pérenniser leurs entreprises. Connaissance et formation en entrepreneuriat En amont de la création de leurs entreprises, sur les 40 femmes enquêtées, 4 femmes uniquement affirment qu’elles ont des connaissances en entrepreneuriat, soit 10% de l’échantillon, tandis que les 90% autres n’en ont pas. Toutefois, parmi celles-ci, 13 d’entre elles (32,5%) déclarent avoir fait au moins une formation dédiée au créatrices d’entreprises, et ce après la création de leurs entreprises. Les formations les plus citées sont : Gestion financière (25%), Administration (17,5%), Techniques de gestion (10%), et en fin le marketing et techniques commerciales (7,5%) Nous remarquons que, dans le but d’améliorer le rendement et l’efficacité de leurs entreprises, les femmes entrepreneures n’hésitent pas à recourir aux formations en entrepreneuriat. Ce qui nous laisse dire que le phénomène de l’entrepreneuriat féminin influence de manière positive sur les femmes entrepreneures, et ce en les incitant à s’améliorer au fur et à mesura. Existence d’exemples de femmes entrepreneures dans l’entourage Sur les 40 femmes enquêtées, 16 femmes ont rependu oui à l’existence de femmes entrepreneures dans leurs entourages, soit 40% des repenses, ces femmes sont essentiellement artisanes ou activent dans les services. Sur cet échantillon de 16 femmes, 15 (93,75%) d’entre elles stipulent qu’elles ont été influencées par l’existence d’exemple de femmes entrepreneures dans les alentours, ce qui renforce le tissu de petites entreprises dans les mêmes régions, mais qui crée des disparités régional en terme de petites entreprises crées. On peut conclure aussi que le phénomène de l’entrepreneuriat féminin dans la wilaya de Tizi Ouzou tant être un phénomène de mode. Effet de l’entrepreneuriat sur les femmes entrepreneure Le tableau suivant nous informe sur ce qu’a permis la création d’entreprises, aux femmes entrepreneures 107 CHAPITRE IV : ESSAI D’EVALUATION DE L’IMPACT DES DISPOSITIFS D’ACCOMPAGNEMENT SUR L’ENTREPRENEURIAT FEMININ DANS LA WILAYA DE TIZI OUZOU Tableau 38: Effet de l'entrepreneuriat sur la situation de la femme entrepreneure Apport de l’entrepreneuriat aux femmes entrepreneures Effectif Pourcentage Palier aux problèmes d’harcèlement (au travail, …..) 15 37,5 Avoir de l’argent 30 75,0 Echapper au chômage 33 82,5 Etre indépendante et autonome 10 25,0 Avoir plus de confiance en soi 10 25,0 Développer ses compétences et innover 6 15,0 Total OBS 40 Source : Résultats de l’enquêtes ANGEM, ANSEJ et CNAC 2014 o Du tableau n 38, nous remarquons que la première influence de l’entrepreneuriat sur la femme entrepreneure réside dans la création de son propre poste d’emploi (82,5%), en second vient, le gain d’argent (75%), puis, palier aux problèmes d’harcèlement (37,5%) souligné essentiellement par les femmes anciennement salariées, ensuite, le sentiment d’indépendance et d’autonomie et la confiance en soi avec le même taux, qui est de 25%, en dernier, c’est le développement des compétences et l’innovation avec uniquement 15%. Nous constatons donc que l’entrepreneuriat n’est que bénéfique aux femmes, il leur permet de s’améliorer tant au niveau économique (création d’emploi et de profit) que social (indépendance, palier aux problèmes d’harcèlements….). Contribution de l’entreprise créée dans son milieu de localisation Le tableau suivant nous montre la contribution de l’entreprise féminine dans son milieu de localisation Tableau 39: l'apport de l'entreprise créée dans son milieu de localisation Contribution de l’entreprise dans son milieu Effectif Pourcentage Réduction du chômage dans la région 26 65,0 Réduction de la pauvreté 17 42,5 Incitation des autres femmes à entreprendre 13 32,5 Diminution de la discrimination des femmes 3 7,5 Total OBS 40 d’implantation Source : Résultats de l’enquêtes ANGEM, ANSEJ et CNAC 2014 108 CHAPITRE IV : ESSAI D’EVALUATION DE L’IMPACT DES DISPOSITIFS D’ACCOMPAGNEMENT SUR L’ENTREPRENEURIAT FEMININ DANS LA WILAYA DE TIZI OUZOU Nous constatons que la contribution des entreprises féminines à leurs milieux, n’est pas du tout négligeable, en effet sur les 40 femmes interrogées, 26 femmes (soit 65% des repenses) estiment que la création de leurs entreprises ont contribué à la réduction du chômage dans leurs régions (essentiellement le chômage féminin), 17 d’entre elles stipulent qu’elles ont contribué à la diminution de la pauvreté, soit 42,5% (ceci peut s’expliquer par la création d’un emploi rémunéré pour une dizaine de personnes, essentiellement des femmes mères de familles qui cherchaient à subvenir aux besoins de leurs familles), 13 d’entre elles, soit 32,5%, avancent que suite à la création de leurs entreprises, d’autres femmes de leurs régions ont été inciter à créer des entreprises. 3 femmes seulement ont déclaré que leurs entreprises ont contribué à la diminution de la discrimination de la femme (elles ont recruté d’anciennes salariées qui ont étaient harcelées dans leur lieu de travail au par avant). Evaluation de la femme entrepreneure de certains éléments relatifs à son entreprise Le tableau suivant nous informe sur l’évaluation apr. la femme entrepreneure de certains éléments en relation avec son entreprise. Tableau 40: Evaluation par la femme entrepreneure de quelques éléments en relation avec son entreprise Très facile Facile Très difficile Difficile Financer l’entreprise 1 13 23 3 Faire les formalités administratives 0 0 30 10 Choisir la forme de la société 38 2 0 0 Trouver des clients 9 26 4 1 Trouver des fournisseurs 10 28 1 1 Trouver un local 0 18 16 6 Assurer la charge de travail 0 11 23 6 Organiser vie familiale et professionnelle 0 30 9 1 Manager et organiser l’entreprise 0 31 8 1 Relation avec le conjoint et les enfants 25 8 0 0 Relation avec la famille 32 8 0 0 Relation avec l’entourage 36 4 0 0 Source : Résultats de l’enquêtes ANGEM, ANSEJ et CNAC 2014 Il ressort du tableau ci-dessous, que les femmes entrepreneures interrogées, rencontre plus de difficultés dans : La réalisation des formalités administratives, 30 femmes (75%) jugent qu’il est très difficile de le faire ; 109 CHAPITRE IV : ESSAI D’EVALUATION DE L’IMPACT DES DISPOSITIFS D’ACCOMPAGNEMENT SUR L’ENTREPRENEURIAT FEMININ DANS LA WILAYA DE TIZI OUZOU Assurer la charge de travail et financer l’entreprise. En effet, 23 femmes (57,5%) attestent qu’elles trouvent des difficultés à assurer la charge de travail (notamment les activités artisanale) et à financer leurs entreprises ; Trouver un local, 16 (40%) femmes ont soulevé ce point, comment étant un problème majeur, qui entrave la réalisation de leurs activités. Le reste des tâches est jugé, par les femmes interrogées, soit facile, soit très facile. Les femmes entrepreneures et le réseautage Le tableau suivant, nous informe sur la participation des femmes aux réseaux et aux différentes organisations (professionnelle, dédiées aux femmes entrepreneures, mouvement associatif). Tableau 41: Participation des femmes entrepreneures aux réseaux et/ou organisations Oui Organisation professionnelle Organisation dédiée aux entrepreneures Mouvement associatif femmes Non Effectif % Effectif % 3 7,5 37 92,3 0 0,0 40 100 5 12,5 35 77,5 Source : Résultats de l’enquêtes ANGEM, ANSEJ et CNAC 2014 Nous remarquons, que sur l’échantillon des 40 femmes étudié, la participation des femmes aux réseaux est très faible. En effet, elle est de 12,5% dans le mouvement associatif et de 7,5% les organisations professionnelles. Il n’y a aucune femme qui participe aux organisations dédiée aux femmes entrepreneures, ceci peut se justifier par le manque d’informations, qui fait que les femmes entrepreneures ne soient pas au courant de l’existence de ce genre d’organisations. 110 CHAPITRE IV : ESSAI D’EVALUATION DE L’IMPACT DES DISPOSITIFS D’ACCOMPAGNEMENT SUR L’ENTREPRENEURIAT FEMININ DANS LA WILAYA DE TIZI OUZOU 111 . Conclusion Générale . Au cours des dix dernières années, de nombreux travaux ont été réalisés dans plusieurs pays, pour attirer l’attention sur ce rôle important et, de là, inciter les acteurs de la vie économique à en tenir compte dans leurs orientations et décisions stratégiques. Les résultats de ces travaux établissent que la plus part des pays, affichent une forte corrélation entre le niveau de l’activité entrepreneuriale et la croissance. Concernant spécifiquement, les femmes, ces dernières mettent en évidence que leur implication dans l’entrepreneuriat, est un élément très positif, ce qui explique l’écart de croissance entre les divers pays. Les femmes entrepreneures dans la wilaya de Tizi Ouzou restent isolées sur tous les plans. L’accès aux dispositifs publics d’appui à la création d’activités n’est pas aisé pour toutes les femmes souhaitant créer des entreprises, elles sont confrontées à des obstacles bureaucratiques multiples et à une concurrence masculine impitoyable. Des recherches universitaires, l’établissement d’un système statistique qui intègre ce phénomène, l’encouragement des autorités publiques, peuvent mieux éclairer la situation des femmes entrepreneures tout en définissant leurs trajectoires personnelles et socioprofessionnelles, et en précisant leurs difficultés et leurs ambitions. Ce qui est claire que l’entrepreneuriat féminin dans la wilaya de Tizi Ouzou est devenu une réalité, les femmes touchent et exercent dans tous les secteurs d’activité sans exception, mais ce qu’il faut étudier aussi, c’est la continuité, la pérennité dans le temps et l’espace, c’est à dire, le sort de ses entreprises crées par les femmes. Survie ou échec ? 112 ANNEXES Annexe N°1 : Evolution des projets créent par Secteur d’activité et par sexe et emplois générés dans le cadre du dispositif CNAC de T.O pour la période allant 01/01/2009 au 31/12/2013 Caisse Nationale d’assurance Chômage Tizi-Ouzou Evolution des projets crées par secteur d’activité et par sexe et emplois générés Situation du 01/01/2009 au 31/12/2013 Projets crées par secteurs d’activité et par sexe : Année Nombre de projets crées 2009 2010 2011 2012 2014 2013 Ecart Secteur Evolution 01/03/2014 31/03/2014 M F M F M F M F M F 2012/2013 Artisanat 4 1 1 8 4 2 26 23 43 32 26 33,06% 17 Industrie 29 5 42 8 35 23 119 60 156 69 46 25,70% 22 Services 106 8 369 12 706 56 1141 77 1458 86 326 26,77% 77 BTPH 42 0 73 0 74 0 174 1 167 1 -7 -4,00% 24 Agriculture 3 0 10 3 17 6 62 11 92 12 31 42,47% 14 Autres 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 422 24,91% 154 d’activité Total 184 14 495 31 836 87 1522 172 1916 200 Evolution des emplois crées : Année Secteur d’activité 2009 M F 2010 M F 2011 M F 2012 M F Artisanat 10 1 3 37 23 2 82 74 142 79 65 41,67% 53 Industrie 94 24 145 17 137 55 461 116 492 152 67 11,61% 75 Services 158 30 540 14 875 73 1415 118 1633 107 207 13,50% 91 BTPH 190 0 307 0 349 0 589 1 529 1 ‐60 ‐10,17% 77 Agriculture 4 0 30 3 27 6 120 16 163 14 41 30,15% 24 Autres 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 320 10,70% 320 Total Nombre de projets crées 2013 M F 456 55 1025 71 1411 136 2667 325 2959 353 2014 01/03/2014 Ecart Evolution 31/03/2014 2012/2013 M : Masculin F : Féminin I Annexe N°2 : Cumule des projets crées par secteur d’activité, par sexe et par type de financement dans le cadre du dispositif ANGEM de T.O pour la période allant du 01/01/2006 au 31/12/2013 Agence Nationale de Gestion du Microcrédit Tizi-Ouzou Cumule des projets crées par secteur d’activité, par sexe et type de financement par l’ANGEM Situation du 01/01/2006 au 31/12/2013 Depuis le début d’activité du Dispositif ANGEM Secteur d’activité Agriculture TP.Industrie BTP Services Artisanat Commerce Total Dont Femmes Dossiers déposées 5041 1178 10333 3022 6895 824 27293 16900 Dossiers validés 4457 1067 8899 2367 5510 729 23029 14285 Dossiers Financés 3378 784 5812 1333 5136 137 16580 9997 Financement PNR AMP (Cumule arrêté au 31/12/2013) Secteur d’activité Demande Nombre de dossiers Nombre de dossiers Nombre éligibles financés d’emplois Femme Homme Femme Homme Total Femme Homme Total crées Agriculture 112 69 146 82 228 118 97 215 268 Pèche 0 0 0 0 0 0 0 0 0 TP.industrie 253 6 84 5 89 87 6 93 120 BTP 0 19 1 17 18 0 12 12 15 Services 23 11 37 13 50 30 14 44 54 Services 170 10 301 11 312 192 8 200 279 Total 558 115 427 137 564 736 Total général 673 569 128 697 697 564 II Financement PNR, projet : financement triangulaire (ANGEM, Banque, Promoteur) Cumule arrêté au 31/12/2013 Secteur d’activité Agriculture Pèche TP.industrie BTP Services Artisanat Commerce Total Total général Nombre de dossiers Nombre de dossiers Nombre éligibles financés d’emplois crées Femme Homme Femme Homme Total Femme Homme Total 7 37 7 39 46 2 9 11 18 0 7 0 7 7 0 0 0 0 82 27 107 41 148 18 5 23 69 0 146 0 177 177 0 31 31 126 72 445 75 456 531 14 214 228 430 25 7 30 12 42 10 1 11 37 26 130 28 164 192 4 46 50 89 212 799 247 896 48 306 1143 354 769 1011 1143 354 Demande III Annexe N° 3: Nombre de dossiers déposés, traités, validés, financés et en instance et les emplois générés dans le cadre du dispositif ANSEJ de T.O pour la période allant 01/01/2012 au 31/12/2013 Agence Nationale pour le Soutien de l’Emploi des Jeunes Tizi-Ouzou Bilan de l’ANSEJ pour les deux années 2012 et 2013 Bilan 2012 : Dossiers Dossiers Dossiers Dossiers Emplois déposés traités validés financés générés Industrie BTP Agriculture Services Artisanat Total Dont femmes 496 753 354 946 175 2724 6861 347 811 Dossiers en instance 5265 380 641 197 562 118 1898 1067 1642 422 1177 350 4658 11120 605 162 503 505 Bilan 2013 : Dossiers Dossiers Dossiers Dossiers Emplois déposés traités validés financés générés Industrie BTP Agriculture Services Artisanat Total Dont femmes Dossiers en instance9 188 340 221 427 36 1212 217 289 200 402 120 1228 119 214 155 311 65 864 85 135 71 154 33 478 280 388 179 349 109 1305 11730 134 143 106 52 153 505 IV Annexe N°2 : Questionnaire sur l’impact des dispositifs ANSEJ, ANGEM et CNAC sur l’entrepreneuriat féminin dans la wilaya de T.O République Algérienne Démocratique et Populaire Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique UNIVERSITE MOULOUD MAMMERI DE TIZI-OUZOU Faculté des sciences économiques, commerciales et de gestion Département des sciences économiques Laboratoire REDYL Réformes Economiques et Dynamiques Locales. Mémoire de master en sciences économiques Spécialité « Mangement territorial et ingénierie de projets » Option « Management des services publics territoriaux » Thème L’entrepreneuriat féminin dans la wilaya de Tizi Ouzou : Incidences socioéconomiques et limites de son accompagnement Ce mémoire de Master portera sur l'impact des dispositifs ANSEJ, ANGEM, et CNAC sur le phénomène de l’entrepreneuriat féminin dans la wilaya de Tizi-Ouzou. La présente étude revêt, un caractère purement scientifique, sur ce l’anonymat et la confidentialité sont de mise Merci à l'avance pour votre collaboration dont dépend la réussite de cette étude. V VI VII VIII IX REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES I. Ouvrage : 1. ADLI Y : « Les efforts de la préservation de la pensée kabyle au XVIIIe et XIXe siècle », Ed l’Odyssée, 2010 ; 2. BOUTILLIER S et UZUNIDIS D : « La légende de l’entrepreneuriat : le capital social ou comment viens l’esprit d’entreprise », Ed Syros ; 3. DEGEORGE J-M, HOUNOUNOU A, PIERRE J-M, ROUSSET O : « Les 100 fiches sur l’entrepreneuriat », Ed Bréal, 2010 ; 4. DENIEUIL P-N : « Femmes et entreprises en Tunisie », Ed l’Harmattan, 2005 ; 5. DESSEIGNE G : « la création d’entreprise que sais-je », Ed PUF, 1998 ; 6. DUJARDIN C-L : « La Kabylie du bastion montagnard à la diaspora », Ed Achab, Tizi Ouzou, 2014 ; 7. FAYOLLE A : « Introduction à l’entrepreneuriat », Ed Dunod. Paris, 2005 ; 8. GASSE Y : « Dynamique entrepreneuriale et développement économique », Edition l’Harmattan, Paris, 2007 ; 9. HERNANDEZ E-M : « L’entrepreneuriat : approche théorique » Ed L’Harmattan, Paris 2001 ; 10. JULIEN P-A et MARCHESNAY M : « L’entrepreneuriat », Ed Economica, Paris, 1996 ; 11. JULIEN P-A et MARCHESNAY M : « Economie et stratégies industrielles », Ed Economica, Paris, 1997. 12. KAWASAKI G : « La réalité de l’entrepreneuriat », Ed Diateno, 2009 ; 13. MARUANI M : « Travail et emploi des femmes », Ed La Découverte, Paris, 2000. II. Articles : 1. AHMED ZAID M et KHEFACHE S: « Les conditions de la potentialisation du rôle des acteurs locaux dans la dynamique de création d’entreprises durables en Kabylie, Colloque international De la coordination des acteurs pour un développement durable de territoires Euro-méditerranéens » CADEM11, Université A. Mira de Béjaïa, 16-18 mai, 2011 ; IV 2. BEKKOUCHE N : « Les Petites et Moyennes Entreprises comme élément de développement de l’économie locale et d’innovation », Madrid – Espagne, Octobre 2012 ; 3. BELAL M : « l’agence nationale de soutien à l’emploi des jeunes et la problématique du développement local », In « gouvernance locale et développement territorial », Ed l’Harmattan, 2004 4. BENGHABRIT-REMAOUN N et RAHOU Y : « Atouts et difficultés de l’entrepreneuriat féminin : analyse d’enquête », Colloque sur l’émergence des femmes dans le monde de l’entrepreneuriat en Algérie : Opportunités contraintes et perspectives, Alger, Mars 2008 ; 5. BERRAH K et BOUKRIF M : « La problématique de la création des entreprises : une application sur les PME algériennes », EMNET, 2013 ; 6. BERREZIGA A et MEZIANE.A: « La culture entrepreneuriale chez les entrepreneurs algériens », Colloque national sur les stratégies d’organisation et d’accompagnement des PME en Algérie ; 7. BOUFENIK F : « Travail et genre en Algérie », Colloque Rabat ; 8. CHAKROUN-MARZOUKI W: « Dynamique entrepreneuriale féminine et son accompagnement : cas de la Tunisie » 2007 ; éme 9. CHALAL F : « les femmes entrepreneures à Bejaia : Réalité et perspectives », 4 journée internationale sur l’entrepreneuriat des jeunes, Université de Biskra, Avril 2013 ; 10. CHALAL F : « Les facteurs de réussite des entreprises féminines dans la wilaya de Bejaia », colloque international (Performance et compétitivité des PME, entre contexte national et international), Mars 2014 ; 11. CUZIN et FAYOLLE A : « La mutation de l’accompagnement à la création d’entreprises : regard croisé d’une déclinaison locale de la politique nationale », AIREPME, Congrès de Montpellier, Octobre 2004 ; 12. FAYOLLE A : « Accompagnement des créateurs d’entreprise et amélioration de l’écoute mutuelle entre les entrepreneurs et leurs partenaires : une recherche sur la perception des uns et des autres », cahier de recherche du CERAG, n25, juin 2002 ; 13. GASSE Y : « Les structures d’appui à la création d’entreprise : contribution en vue de leurs performances », 4éme congrès de l’Académie de l’entrepreneuriat, 2004 ; 14. GILLET A : « Les femmes créatrices de petites et moyennes entreprises en Algérie : Motivations, Parcours socioprofessionnels et stratégie d’existence » ; V 15. GILLET A : « L’entrepreneuriat des femmes en Algérie : dynamiques économiques et sociales, motivation et trajectoires socioprofessionnelle», CNAM-GRIOT, Paris, 2003 ; 16. GRARI M et BERBAR-BERRACHED W : « les facteurs environnementaux et individuels qui influencent sur l’entrepreneuriat féminin », 2011 ; 17. GUYOT J-L et LOHEST O : « Barrières à l’entrepreneuriat et primo création d’entreprise : le genre est-il une variable discriminante » N° 0802, Septembre 2008 ; 18. KILLI A, INGENIORS: «Manager un projet territorial », les cahiers du développeur économiques n°10. (ARADAL), 2007. 19. LATOUCHE CH : « L’observatoire de l’entrepreneuriat féminin », FUDICIAL, 2006 ; 20. LOTWSKI A : « L’accompagnement des créateurs d’entreprise en France : définition, pratiques et résultats », Agence Pour la Création d’Entreprise, Note d’analyse NA172, 2001 ; 21. MERENNE-SCHOUMAKER B: «De l'aménagement du territoire au développement territorial : évolution ou révolution ? » 2005 ; 22. OCDE : « Stimuler l’esprit d’entreprise », Paris, 1998 ; 23. OCDE : « Promouvoir l’entrepreneuriat et les PME innovantes dans une économie mondiale, vers une mondialisation plus responsable et mieux partagée : Entrepreneuriat féminin, questions et actions à mener », Istanbul, Turquie, Juin 2004 ; 24. PATUREL R et MASMOUDI R : « les structures d’appui à la création d’entreprise : contribution en vue de l’évaluation de leurs performances », communication au 4éme congres de l’Académie de l’entrepreneuriat, Paris, 2006 ; 25. PATUREL R, ARASTI Z : « Les principaux déterminants de l’entrepreneuriat féminin en Iran », l’internationalisation des PME et ses conséquences sur les stratégies entrepreneuriales, Octobre 2006 ; 26. Rapport du Ministère de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’Investissement Direction Générale de la PME Avec l’appui du Programme de Développement Economique Durable de la GIZ, «Guide du créateur d’entreprise » Novembre 2011 ; 27. RAZAFINDRAZAKA T: « L’entrepreneuriat comme outil de développement territorial : construction d’un référentiel théorique », colloque international, la vulnérabilité des TPE et des PME dans un environnement mondialisé, Mai 2009 ; VI 28. REDIEN-COLLOT R : « Pour une approche genrée de l’entrepreneuriat », Académie de l’entrepreneuriat, Réseau de recherche genre et entrepreneuriat, Février 2006 ; 29. SAWMA S, LEVY- TADJINE T : « A propos de la désirabilité et de la faisabilité entrepreneuriale perçue pour les jeunes femmes libanaises: une enquête exploratoire ». LAAS 17, Novembre 2010 ; 30. Singulières et plurielles : « Enquête sur les femmes entrepreneures et les travailleuses autonomes en Outaouais », comité de travail sur l’entrepreneuriat féminin en Outaouais, Novembre 2005 ; 31. TAHIR METAICHE F : « Le profil de l’entrepreneuriat féminin en Algérie : une étude exploratoire », 2013 ; 32. TAYA Y : « L’émergence des femmes dans le monde de l’entrepreneuriat en Algérie : Opportunités, contraintes et perspectives », Mars 2008 ; 33. VAN CAILLE D et LAMBRECHT C : « L’entrepreneur, ses motivations, sa vision stratégique, ses objectifs », la chaire PME de la Caisse Nationale du Crédit Professionnel de Belgique, 1995 ; 34. ZAMMAR R « Initiation à l’entrepreneuriat », Centre d’Etudes Doctorales en Sciences et Technologies de Rabat (CEDESTR), 2010 ; III. Revues : o 1. Revue de l’entrepreneuriat, Vol 5, n 1/2006 : « l’Accompagnement des entrepreneurs durant la période de doute », par VALEAU P ; o 2. Revue du CIDDEF n 29/2011: « Secteurs porteurs à investir par les femmes en Algérie », par GRANGAUD M-F ; 3. Revue d’économie régionale et urbaine, n°4/2009: « Construction territoriale et développement local : L’exemple d’Alep en Syrie », par BANAT R et FERGUENE A; o 4. Revue économie et société n 158/2002 : « Modèles d’entrepreneuriat : vers une approche contingente et processuelle » par HERNANDEZ E-M ; o 5. Revue française de gestion n 138/2000 : « De l’entrepreneuriat au modèle entrepreneurial » par HERNANDEZ E-M ; o 6. Revue internationale PME, vol 10, n 2/ Janvier 1997 : « Le Champ de l’entrepreneuriat : historique, évolution, tendances » par FILION L-J. VII IV. Thèses : 1. BOUGHANEM F : « L’entrepreneuriat féminin et son accompagnement : cas de l’accompagnement par l’ANSEJ des femmes entrepreneures de la wilaya de TiziOuzou », 2008 ; 2. DIF A : « L’entrepreneuriat féminin : cas de la wilaya d’Oran », 2010 ; 3. FIRLAS M : « Impact des politiques d’aide à l’entrepreneuriat sur l’émergence d’esprit d’entreprise chez les jeunes : cas ANSEJ de Tizi Ouzou », 2012. V. Sites web : 1. http://www.liberte-algerie.com le 10/02/2014; 2. http://www.globenet.org/horizon-local; 3. www.fao.orgp; 4. http://www.ansej.org.dz; 5. www.angem.dz; 6. www.cnac.dz VIII LISTE DES ANNEXES, TABLEAUX, FIGURES ET CARTES Liste des tableaux : Tableau 1: Evolution de la population active féminine............................................................ 36 Tableau 2: Evolution de la population active totale ................................................................. 37 Tableau 3: Répartition de la population active et taux d'activité économique par groupe d'âge et sexe: ...................................................................................................................................... 37 Tableau 4: Représentation de la population active féminine par type d'emploi...................... 38 Tableau 5: Taux d'activité économique et taux d'emploi selon le niveau d'instruction et le diplôme acquis: ........................................................................................................................ 39 Tableau 6: Répartition de la population occupée selon le secteur d'activité de l'établissement et le sexe. .................................................................................................................................. 39 Tableau 7: Répartition de la population active féminine selon le secteur juridique et la localisation ............................................................................................................................... 40 Tableau 8: Effectif et parts relatives des chômeurs selon les démarches effectuées pour chercher un emploi, classification par sexe et diplôme obtenu ................................................ 41 Tableau 9: les parts relatives des chômeurs acceptant des postes d'emplois sous différentes conditions de travail selon le sexe (en %) ................................................................................ 41 Tableau 10: Accès des filles à l'éducation dans la WTO ......................................................... 54 Tableau 11: Accès des femmes de la WTO à la formation professionnelle ............................ 55 Tableau 12:Tableau récapitulatif des deux programmes de financement ................................ 79 Tableau 13: Nombres de projets crées par les femmes dans le cadre du dispositif CNAC ..... 84 Tableau 14: Projets financés et impact emploi par sexe et par secteur dans le dispositif CNAC (année 2013) ............................................................................................................................. 86 Tableau 15: Nombre de postes d'emplois crées par les femmes entrepreneures du dispositif CNAC ....................................................................................................................................... 87 Tableau 16: Cumule de l'activité de l'ANGEM depuis le début de son activité jusqu’à 2013 88 Tableau 17: Nombre de dossiers financés par le dispositif ANGEM, selon le sexe et le secteur d'activité (Année 2013) ............................................................................................................ 89 Tableau 18: Nombre de projets financés par secteur d'activité et par sexe dans le dispositif ANGEM (année 2013) ............................................................................................................. 90 Tableau 19: Bilan de L’ANSEJ pour l'année 2012 et l’année 2013....................................... 91 Tableau 20: Répartition des femmes entrepreneures selon leurs niveaux d’instruction .......... 92 Tableau 21: Statut de la femme en amont de ........................................................................... 93 IX Tableau 22: Répartition des femmes ........................................................................................ 94 Tableau 23: milieu de la femme entrepreneure… …………………… 95 Tableau 24: motivations à la création de Micro-entreprises par les femmes ........................... 95 Tableau 25: le secteur d'activité des entreprises....................................................................... 96 Tableau 26: la détermination du choix du secteur d'activité de l'entreprise ............................. 97 Tableau 27: Origine de l'entreprise créée ................................................................................. 99 Tableau 28: Source de financement de l'entreprise créée ........................................................ 99 Tableau 29: les raison d'implantation dans la wilaya de Tizi Ouzou ..................................... 100 Tableau 30: le type de marchés visés ..................................................................................... 101 Tableau 31: obstacles rencontrés par les femmes entrepreneures au moment de la création de leurs entreprises ...................................................................................................................... 101 Tableau 32: Obstacles rencontrés après la création de l'entreprise ........................................ 102 Tableau 33: Effets des dispositifs sur la femme entrepreneure .............................................. 103 Tableau 34: Influence des dispositifs d'accompagnement sur le coix d'entreprendre ............ 104 Tableau 35: Raison du recours au dispositif .......................................................................... 104 Tableau 36: constat sur la qualité de l'accompagnement et des services offerts par les différents dispositifs ............................................................................................................... 105 Tableau 37: qualités recommandées pour une chef d'entreprise ............................................ 106 Tableau 38: Effet de l'entrepreneuriat sur la situation de la femme entrepreneure ................ 108 Tableau 39: l'apport de l'entreprise créée dans son milieu de localisation ............................. 108 Tableau 40: Evaluation par la femme entrepreneure de quelques éléments en relation avec son entreprise ................................................................................................................................ 109 Tableau 41: Participation des femmes entrepreneures aux réseaux et/ou organisations........ 110 Liste des figures : Figure 1: Les composantes de base du processus de création .................................................. 25 Figure 2: La confrontation des composantes de la démarche de création ................................ 25 Figure 3: Accès des filles à l'éducation dans la WTO .............................................................. 54 Figure 4: Accès des femmes de la WTO à la formation professionnelle ................................. 56 Figure 5: Le tryptique porteur-portant-porté ............................................................................ 64 Figure 6: Evolutions des projets créés par les femmes selon le secteur d'activité ................... 85 Figure 7: Répartition par sexe des dossiers déposées et financés par l'ANGEM depuis sa création jusqu’à 2013. .............................................................................................................. 88 Figure 8: niveau de scolarisation de la femme entrepreneure .................................................. 93 X Figure 9: statut de la femme avant la création ......................................................................... 93 Figure 10; Expérience professionnelle des femmes ................................................................. 94 Figure 11: le milieu de la femme entrepreneure…………………………………………….. 95 Figure 12: le secteur d'activité des entreprises créées .............................................................. 96 Liste des annexe Annexe N°3 : Evolution des projets créent par Secteur d’activité et par sexe et emplois générés dans le cadre du dispositif CNAC de T.O pour la période allant 01/01/2009 au 31/12/2013……………………………………………………………………………………..I Annexe N°2 : Cumule des projets crées par secteur d’activité, par sexe et par type de financement dans le cadre du dispositif ANGEM de T.O pour la période allant du 01/01/2006 au 31/12/2013………………………………………………………………………………….II Annexe N° 3: Nombre de dossiers déposés, traités, validés, financés et en instance et les emplois générés dans le cadre du dispositif ANSEJ de T.O pour la période allant 01/01/2012 au 31/12/2013……………………………………………………………………………………IV Annexe N°4 : Questionnaire sur l’impact des dispositifs ANSEJ, ANGEM et CNAC sur l’entrepreneuriat féminin dans la wilaya de T.O……………………………………………...V. XI TABLE DES MATIERES Introduction Generale.............................................................................................................. 1 Chapitre I : Entrepreneuriat et création d’entreprises .................................................... 5 Section 01 : Entrepreneuriat et entrepreneur, éléments théoriques .................................. 5 1.1. Evolution,définition et importance de l’entrepreneuriat ...................................... 6 1.2. L’entrepreneur :définition,motivations et caractéristiquesErreur ! défini. Signet non Section 02 :Développement territorail et l’entrepreneuriat ... Erreur ! Signet non défini. 2.1. La notion de territoire ................................................... Erreur ! Signet non défini. 2.2. Développement et développement territorial ............... Erreur ! Signet non défini. 2.3. Entrepreneuriat et développement du territoire ............ Erreur ! Signet non défini. Section 03 : Clarification des notions relatives à la création d’entreprises et l’esprit d’entreprise ..................................................................................................................... 19 3.1. Notion d’entreprise, de PME et de TPE ................................................................ 19 3.2. L’esprit d’entreprise ..................................................... Erreur ! Signet non défini. 3.3.La création d’entreprises ............................................... Erreur ! Signet non défini. Chapitre II :L’entrepreneuriat féminin et le contexte socioculturel en Algérie et dans la wilaya de Tizi Ouzou ..................................................................................................... 28 Section 01 : Pré-requis sur l’entrepreneuriat féminin ................................................... 28 1.1. La phéminisation de l’entrepreneuriat « approche genre » ................................... 28 1.2.Définition de la femme entrepreneure ........................... Erreur ! Signet non défini. 1.3.Le rôle de la femme entrepreneure……………………………………………… 31 1.4.Le contexte socioculturel de l'entrepreneuriat féminin…………………………...32 Section 02 :lL’entrepreneuriat féminin et le contexte socioculturel en Algérie... Erreur ! Signet non défini. 2.1.La réalité du genre féminin en amont de l’entrepreneuriat : les femmes et le marché du travail ................................................................. Erreur ! Signet non défini. 2.2. Le profil de la femme entrepreneure en Algérie .......... Erreur ! Signet non défini. 2.3. Les difficultés rencontrées par les femmes entrepreneures en Algérie ................. 50 Section 03 : Le contexte et les facteurs socioculturels de l’entrepreneuriat dans la wilaya de Tizi Ouzou ..................................................................................................... 51 3.1. Le contexte socioculturel de la femme en amont de l’entrepreneuriat dans la wilaya de Tizi Ouzou ................................................................................................... 51 3.2. Les facteurs socioculturels de l’entrepreneuriat féminin dans la wilaya de Tizi Ouzou ........................................................................................................................... 56 Chapitre III : L'accompagnement à la création d'entreprises ....................................... 60 Section 01 :L’accompagnement en situation entrepreneuriale....................................... 60 1.1.Elémnents théoriques sur la notion d’accompagnement ........................................ 60 XII 1.2.La fonction technique et le rôle de l’accompagnement.......................................... 61 1.3. Soutien et accompagnement des entrepreneurs ..................................................... 62 1.4. L’apport des structures d'accompagnement dans les différentes phases de création………………………………………………………………………………………..65 Section 02 : Les dispositifs d’appui et d’accompagnement à la création d’entreprises en Algérie ............................................................................................................................ 67 2.1. Présentation de la Caisse Nationale d’Assurance Chômage (CNAC) .................. 68 2.2. Présentation de l’Agence Nationale de Soutien à l’Emploi des Jeunes (ANSEJ) 72 2.3. Présentation de l'Agence Nationale de Gestion du Microcrédit (ANGEM)…….........................................................................................................................76 Section 03:La méthodologie d'investigation utilisée dans l'évaluation de l'impact des dispositifs d'aide à la création d'entreprises sur l'entrepreneuriat féminin……………………80 3.1. La collecte des données auprès de l'ANSEJ, l’ANGEM et la CNAC de Tizi Ouzou…………………………………………………………………………………………80 3.2..La présentation de l'enquête de terrain……………………………………………81 CHAPITRE IV:Essai d’evaluation de l’impact des dispositifs d’accompagnement sur l’entrepreneuriat féminin dans la wilaya de Tizi Ouzou ................................................ 84 Section 01 : l’entrpreneuriat féminin en chiffre dans les dispositifs .............................. 84 1.1. Les femmes entrepreneures du dispositif CNAC .................................................. 84 1.2. Les femmes entrepreneures du dispositif ANGEM ..... Erreur ! Signet non défini. 1.3. Les femmes entrepreneures du dispositif ANSEJ ................................................. 91 Section 02 :Les femmes entrepreneures accompagnées (résultats de l’enquete). .......... 92 2.1. Identification de la femme entreprneure ............................................................... 92 2.2. Identification de l’entreprise ................................................................................. 96 2.3. Rapport de l’entreprise créées avec son milieu d’implantation .......................... 100 2.4.Dispositif d'accompagnement et la femme entrepreneure………………………103 2.5. La femme et l'entrepreneuriat (création d'entreprise)…………………………106 Section 03 : limites d’accompagnement et incidences socioéconomiques de l’entrepreneuriat féminin dans la wilaya de Tizi Ouzou............................................... 111 3.1. Les limites d’accompagnement de l’entrepreneuriat féminin dans la wilaya de Tizi Ouzou ................................................................................. Erreur ! Signet non défini. 3.2. Les incidences socioéconomiques de l’entrepreneuriat féminin dans la wilaya de Tizi Ouzou ........................................................................... Erreur ! Signet non défini. Conclusion générale ......................................................................... Erreur ! Signet non défini. ANNEXES ..................................................................................................................................I XIII REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ............................................................................. IV Liste des annexes, tableaux, figures et cartes....................................................................... IX XIV