Éclaircissement dentaire
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Éclaircissement dentaire
¶ 28-745-V-10 Éclaircissement dentaire G. Aboudharam, F. Fouque, C. Pignoly, A. Claisse, A. Plazy Les techniques d’éclaircissement dentaire sont anciennes et ont été décrites depuis plus de 140 ans mais restent en évolution constante. Elles ont fait l’objet de nombreuses publications. Le but de ce travail, après avoir passé en revue les étiologies des dyschromies dentaires et leurs classifications puis les différents agents éclaircissants, a été de faire une mise au point des méthodes utilisées aujourd’hui. Les techniques ambulatoires utilisant des agents éclaircissants faiblement concentrés sont prédictibles, fiables et sans aucun risque apparent ; celles immédiates au fauteuil, séduisantes par leur efficacité et leur rapidité, sont plus agressives par leurs effets secondaires immédiats. La réglementation actuellement confuse sur la classification des agents éclaircissants comme dispositif médical ou agent cosmétique est détaillée. Par ailleurs les conséquences sur l’émail, la muqueuse buccale, les restaurations en place ainsi que l’organisme en général sont abordées. Il apparaît au regard de cette littérature que le contrôle du professionnel de santé est indispensable et qu’une parfaite connaissance des techniques est requise pour pouvoir informer nos patients des possibilités et des limites de ces techniques. © 2008 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. Mots clés : Éclaircissement ; Classification des dyschromies ; Dent vitale et dépulpée ; Peroxyde d’hydrogène ; Perborate de sodium Plan ¶ Introduction 1 ¶ Étiologie des dyschromies dentaires Couleur d’une dent naturelle Classification des dyschromies 2 2 2 ¶ Principaux agents éclaircissants et leur mécanisme d’action Peroxyde d’hydrogène (H2O2) Peroxyde de carbamide ou peroxyde d’urée ou hydrogène-urée Perborate de sodium Mécanisme de l’éclaircissement Adjuvants et activateurs des agents éclaircissants Réglementation sur les agents éclaircissants 3 3 5 5 5 5 6 ¶ Techniques d’éclaircissement Dents non vitales Dents vitales 6 6 7 ¶ Microabrasion 10 ¶ Conséquences de l’éclaircissement sur les tissus et l’organisme Conséquences sur les dents vitales Conséquences sur les dents non vitales Irritation de la muqueuse buccale Effets sur les restaurations Effets sur l’organisme Stabilité des résultats à long terme 11 11 11 11 12 12 13 ¶ Conclusion 13 ■ Introduction Les concepts actuels de dentisterie restauratrice évoluent non seulement vers le rétablissement de l’intégrité de l’organe dentaire par l’utilisation de matériaux modernes mais encore par la restitution de leur aspect naturel. L’aspect naturel et esthétique d’une dent est déterminé par sa morphologie, sa position par rapport aux autres dents mais aussi et essentiellement par sa teinte. Pour atteindre cet objectif d’aspect naturel et esthétique, des techniques permettant d’éclaircir l’ensemble ou une partie des dents ont été proposées depuis plusieurs décennies. Ces traitements ne peuvent s’envisager que dans une thérapeutique globale comprenant un examen spécifique et une prise en charge intégrale du patient, regroupant l’ensemble des aspects médicaux du traitement dentaire. Cette demande des patients pour des dents plus claires existe depuis plus de 140 ans. C’est à Truman, en 1864, que l’on attribue la première technique de « blanchiment » de dent non vitale utilisant une solution d’hydrochlorite de calcium et d’acide acétique [1]. Puis Bogue publie, en 1872, un traitement des dents dépulpées à l’aide de l’acide oxalique [2]. D’autres agents éclaircissants ont été également utilisés avec succès sur des dents non vitales à la fin du XIXe siècle comme le chlorure d’aluminium [3], le peroxyde d’éther ou pyrozone [4], le peroxyde d’hydrogène (eau oxygénée ou perhydrol) [5] , le peroxyde de sodium et l’acide sulfurique [6], le chlorure de chaux [7] et le cyanure de potassium. Toutes ces substances sont considérées comme des agents oxydants agissant sur la partie organique de la dent à l’exception de l’acide sulfurique dont la matière première nécessaire à sa fabrication est le soufre. Il est considéré comme un agent réducteur. L’utilisation d’un courant électrique complémentaire a été proposée en 1895 pour potentialiser les réactions chimiques [8]. En 1911, Rossental associe le bioxyde aux ultraviolets, puis Abbot propose, en 1918, une activation thermique et photonique de la réaction : le peroxyde d’hydrogène à 30 % est employé au fauteuil en association avec un activateur lumineux [9] . En 1924, Prinz utilise avec succès, en application interne et externe, une solution saturée de perborate de sodium et de peroxyde d’hydrogène [10]. Plus tard, l’idée d’utiliser le perborate de sodium seul comme agent éclaircissant, proposée Médecine buccale © 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 20/01/2013 par UNIVERSITE VICTOR SEGALEN BORDEAUX (14200) 1 28-745-V-10 ¶ Éclaircissement dentaire précédemment, est reprise. En 1963, Nutting et Poe recommandent la technique ambulatoire walking bleach technique pour les dents dépulpées et proposent de remplacer l’eau utilisée précédemment par du peroxyde d’hydrogène à 30 % et de perborate de sodium pour améliorer l’effet éclaircissant [11]. En 1984, Torres réactualise la technique du peroxyde d’hydrogène activé par la lumière ou la chaleur [12] et l’utilise pour éclaircir des dents vitales. Puis Goldstein fait de même en 1989 avec des concentrations différentes [13]. La même année, Haywood et Heyman publient l’utilisation du peroxyde de carbamide en ambulatoire, avec le port nocturne d’une gouttière pour obtenir un effet éclaircissant [14]. Depuis les années 1980, la diffusion de l’emploi de ces méthodes, en particulier sur les colorations dues aux tétracyclines, permet au « blanchiment » d’être un moyen thérapeutique de dentisterie esthétique non invasif. Les indications des techniques d’éclaircissement sont aujourd’hui largement étendues et rentrent dans le traitement global du patient en odontologie restauratrice. Il convient, avant d’aborder les techniques proprement dites, d’établir la classification des dyschromies indispensable pour établir un diagnostic et par conséquent un pronostic du traitement. ■ Étiologie des dyschromies dentaires Loin de constituer un ensemble unique et homogène, le terme générique de dyschromie recouvre une grande variété de modifications des dents d’étiologies diverses. La démarche diagnostique à l’origine de toute prise en charge thérapeutique s’appuie ainsi, d’une part sur une bonne compréhension de la couleur de la dent et d’autre part sur son étiologie. Couleur d’une dent naturelle La dent est composée de pulpe, de dentine et d’émail, avec des propriétés optiques très différentes ; sa couleur dépend de la structure et de l’épaisseur des tissus dont elle est constituée. Ces tissus se modifient au cours de la vie, ce qui retentit considérablement sur la couleur des dents. Tout changement, transformation ou altération d’un de ces tissus, mécanique, chimique ou biologique, entraîne un changement de couleur de la dent. La couleur d’une dent peut être décrite par trois paramètres principaux : • la couleur ou teinte par elle-même ; l’ensemble des fréquences des ondes lumineuses forme le spectre des teintes ; on nomme « teinte » la ou les fréquences engendrant la couleur ; • la saturation se définit comme le degré d’intensité ou de concentration d’une couleur et son mélange, plus ou moins important, avec du blanc ; • la luminosité : réflexion de la lumière qui détermine le caractère plus ou moins sombre d’une couleur. Le noir a une luminosité zéro et le blanc la luminosité maximale. On peut ajouter d’autres propriétés optiques de la dent à ce système colorimétrique : • la translucidité liée à la structure de la dent à travers laquelle passe la lumière mais seulement de manière diffuse ; • l’opalescence : la dent peut présenter des couleurs variées en fonction de la position dans laquelle on la regarde ; • la fluorescence : lorsqu’une dent est exposée à un rayonnement ultraviolet, elle restitue l’énergie absorbée sous forme de lumière. Cette lumière est normalement dans une longueur d’onde plus longue que la lumière ultraviolette et se situe généralement dans le spectre visible. Cette lumière est appelée fluorescence. Classification des dyschromies La classification la plus fréquemment utilisée actuellement est celle qui distingue deux types de dyschromies : celles qui affectent la surface amélaire et qui sont causées par des agents externes, ce sont les dyschromies extrinsèques et celles intimement liées au complexe organominéral de la dent. Elles sont plus ou moins profondément incluses dans l’épaisseur de l’émail et de la dentine, ce sont les dyschromies intrinsèques. Il existe cependant d’autres classifications comme par exemple celle Tableau 1. Dyschromies extrinsèques. Origine Agent colorant Coloration Biofilm Amas bactériens, résidus alimentaires Blanc jaunâtre à jaune Vins, sodas, agrumes, thé, café Brun Colorations alimentaires [16] Colorations d’origine Bactéries chromogènes Orange bactérienne Serratia marcescens, Flavobacterium lutescens Bactéries fluorescentes et champignons Vert Penicillium et Aspergillus Drogues [17] Colorations antiseptiques [18, 19] Tabac Brun-gris Chlorure de cétylpyridinium Brun Chlorhexidine Sels métalliques [20] Spécialités médicales contenant des sels métalliques Brun, noir proposée par Goldberg [15] qui différencie les anomalies génétiques, congénitales, acquises permanentes et acquises passagères. Nous nous référerons à la première classification. Dyschromies extrinsèques Ce sont des colorations superficielles d’origines diverses qui n’intéressent pas la structure chimique de l’organe dentaire. Elles sont principalement dues aux colorations des surfaces amélaires par la plaque dentaire colorée, le tartre, le tabac, le thé, certains médicaments (chlorhexidine...), les produits utilisés dans un environnement industriel et par d’autres substances colorantes rencontrées dans la vie courante, notamment dans l’alimentation : fruits, vins, sodas etc. Ces colorations disparaissent après un simple détartrage mais récidivent, à moins d’un changement d’habitudes. Ces colorations dues aux agents externes sont habituellement classées en fonction de la couleur qu’elles entraînent : la plaque bactérienne du gris jaunâtre au jaune, le tartre de blanc à brun, voire noir, tanin alimentaire brun, tabac brun foncé, dépôt de sulfite ferrique d’origine bactérienne, noir, coloration orange d’origine bactérienne, colorations métalliques : grises, noires, vertes et jaunes, coloration antiseptique brune, le laquage ou habitude culturelle : vernis noir, la chique de Bétel : habitude tenace qui donne une coloration rouge-brun. Ces colorations ont été regroupées dans le Tableau 1 [16-20]. À cette classification basée sur la couleur, une autre classification basée sur le mécanisme chimique qui lie l’agent colorant à la surface amélaire et au biofilm a été proposée [21]. Cette classification comprend trois types. Le type 1 où le colorant se lie à la surface de la dent tel que le thé, le café, le vin, les métaux, les colorants d’origine bactérienne ; le type 2 où la coloration se modifie de manière significative avec le temps après l’attache du colorant à la dent (il s’agit en fait de colorations de type 1 qui s’obscurcissent avec le temps) ; enfin le type 3 où des agents riches en hydrate de carbone se lient à la dent et subissent ensuite une réaction chimique qui engendre la coloration. On peut citer les aliments, les fluorures, la chlorhexidine (Fig. 1, 2). Ces colorations extrinsèques peuvent être à l’origine de colorations intrinsèques par le biais des fissures, fêlures... Dyschromies intrinsèques Elles sont intimement liées au complexe organominéral de la dent et sont plus ou moins profondément incluses dans l’épaisseur de l’émail et de la dentine. Parmi les origines possibles, on trouve les maladies génétiques (amélogenèse et dentinogenèse imparfaites), les maladies congénitales, ainsi que les conséquences des maladies ou thérapeutiques se situant dans les périodes pré-, néo- et postnatales : ictère néonatal, médications antibiotiques (tétracyclines), fluor... Certaines de ces pathologies peuvent atteindre les dents au cours de leur formation et créer 2 © 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 20/01/2013 par UNIVERSITE VICTOR SEGALEN BORDEAUX (14200) Médecine buccale Éclaircissement dentaire ¶ 28-745-V-10 ■ Principaux agents éclaircissants et leur mécanisme d’action (Tableau 3) Peroxyde d’hydrogène (H2O2) Figure 1. Figure 2. Coloration de surface par dépôts tabagiques. Coloration de surface d’étiologies alimentaires diverses. des anomalies acquises permanentes. Elles se manifestent souvent par des colorations plus ou moins intenses auxquelles peuvent être associées des altérations structurelles des tissus dentaires calcifiés. Contrairement aux colorations externes qui affectent les surfaces dentaires, les colorations dites « intrinsèques » sont imputables à l’incorporation de matériels chromogéniques au sein du complexe amélodentinaire soit avant l’éruption de la dent (au cours de l’odontogenèse), soit après. Les colorations intrinsèques peuvent avoir aussi pour origine l’atteinte carieuse et la nécrose pulpaire ou être la conséquence des restaurations et des traitements endodontiques mis en œuvre. Les origines de ces dyschromies ont été regroupées dans le Tableau 2 [22-28] (Fig. 3, 4). C’est Louis Jacques Thenard qui découvrit, en 1818, l’eau oxygénée par acidification d’une solution de peroxyde de baryum (BaO2) par l’acide sulfurique H2SO4 dilué, en présence d’un peu d’acide chlorhydrique HCl (cf. équation 1). Utilisé comme agent de blanchiment dans l’industrie pour le traitement du bois, des textiles, des huiles, des graisses, du papier, des cheveux, c’est Harlan qui proposa de l’utiliser comme agent éclaircissant pour les dents. La concentration du peroxyde d’hydrogène ou eau oxygénée est exprimée en titre ou en volume : 1 l d’H2O2 à 3 % ou à 10 volumes libère 10 l d’oxygène, à 9 % ou 30 volumes libère 30 l d’oxygène, à 35 % ou à 130 volumes libère 130 l d’oxygène. Une concentration élevée du peroxyde d’hydrogène peut être caustique pour les muqueuses et causer des brûlures de la gencive. Son application à des concentrations élevées (30 %) sur l’épithélium buccal du hamster a montré un effet inflammatoire et carcinogène lorsqu’il est associé à du diméthylbenzanthracène (DMBA) [29]. Une étude clinique chez l’homme sur l’utilisation du peroxyde d’hydrogène rapporte une inflammation gingivale lors d’une utilisation excessive du produit [30]. Aux concentrations élevées, l’eau oxygénée doit donc être manipulée avec prudence pour éviter les brûlures. La propriété d’éclaircissement du peroxyde d’hydrogène est basée sur la faible liaison qui existe au sein de la molécule, à tout moment prête à se rompre en libérant une molécule d’eau et une molécule d’oxygène naissant selon deux réactions chimiques simultanées d’oxydation et de réduction (cf. équation 2). La dissociation qui aboutit au dégagement d’oxygène naissant selon l’équation 2 est accélérée par la lumière, la chaleur ou certains activateurs chimiques. Cette dissociation à pH acide produit une grande quantité de radicaux libre O– , mais avec un faible pouvoir oxydant (cf. équation 3). Une dissociation anionique lorsque le pH est basique aboutit à la formation d’ions perhydrol HO2– et H+ (cf. équation 4). L’éclaircissement par le peroxyde d’hydrogène est plus rapide en milieu basique du fait de la présence de groupements Tableau 2. Dyschromies intrinsèques. Dyschromies intrinsèques prééruptives Fluoroses [22, 23] Simple : coloration brune, aucun défaut de surface, émail lisse Tétracyclines Opaque : colorations grises, taches blanchâtres +/opaques, superficielles Porosités : piqueté de surface, pigmentation Classe II : plus saturée, uniforme, sans bande Classe III : irrégulières, plus saturées, gris foncé ou bleuté, non uniformes, bandes différenciées Rachitisme : vitamine D-dépendant. Hypocalcémies, hypophosphatémies Ictères : hyperbilirubisme (coloration jaune) Altération de surface plus sombre, défauts amélaires, émail piqueté Grave : aplasie et dysplasie de l’émail [24, 25] Classe I : jaune, grise, brune, uniforme, sans bande Classe VI : très intense, fortement saturée, bandes non uniformes Exceptionnelles, violet foncé à brunes très saturées Anomalies congénitales Porphyrie Cardiopathies congénitales : érythropoïétiquecyanose chez les enfants congénitale porteurs d’une malformation ou maladie cardiaque congénitale de Gunther : dépôts de pigments de porphyrine (colorations rouges et brun rougeâtre) Anémie et thalassémie : pigments sanguins au sein des tubuli dentinaires Médecine buccale © 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 20/01/2013 par UNIVERSITE VICTOR SEGALEN BORDEAUX (14200) Dyschromies congénitales : liées aux souffrances fœtales, troubles nutritionnels ou toxiques au cours de la grossesse : effets sur la formation de l’émail Maladies acquises : paralysie par encéphalopathie, atteintes rénales graves, allergies sévères qui entraînent des colorations 3 28-745-V-10 ¶ Éclaircissement dentaire Tableau 2. (Suite) Dyschromies intrinsèques. Dyschromies intrinsèques prééruptives Anomalies génétiques Amélogenèse imparfaite [26] : • formes hypoplasiques : la couche d’émail est diminuée • formes hypominéralisées : brun foncé, émail de taille et forme normales à l’origine, puis fractures Dentinogenèse imparfaite [27] : dentine opalescente brune héréditaire ; dysplasie de Capdepont ; dentinogenèse anormale (lactéales et définitives), émail pas atteint Maladies héréditaires [28] : • épidermolyse bulleuse : aspect hypoplasique des dents + émail marqué et piqueté • ichtyose congénitale : dilacérations de surface et accentuation de la ligne néonatale • ochronose héréditaire Type I : associée à une ostéogenèse imparfaite, anomalie du collagène de type I Dents jaunes des Polynésiens Type II : émail moins enclin à se détacher, chambres pulpaires rarement oblitérées par la dentine Type III : expositions pulpaires. Arrêt précoce de l’apposition dentinaire (aspect en « coque » à la radiographie) Troubles endocriniens Hyperthyroïdie : coloration bleue ou blanche Hypothyroïdie : coloration blanche laiteuse Hyperpituitarisme : coloration gris jaunâtre Hypofonctionnement des glandes surrénales : coloration jaune Leucomes Tache blanche due à un traumatisme des dents temporaires (lésion des dents permanentes au stade de germe) Dent de Turner Atteinte infectieuse des dents temporaires entraînant une ostéomyélite locale avec des cellules inflammatoires du germe de la dent permanente Dent permanente ayant des zones dépourvues d’émail, tissus cémentoïdes cicatriciels au niveau de la couronne Dyschromies intrinsèques postéruptives Mélanodontie infantile Dents temporaires évoluées sur l’arcade. Tache noire (les incisives mandibulaires ne sont pas atteintes). En 1 à 3 années, l’émail s’effrite et disparaît, la dentine noircit, puis se fracture Dyscalcification des collets Dent permanente des enfants, surface rugueuse et dépolie, collet blanchâtre Vieillissement physiologique Apposition de dentine secondaire, diminution du volume pulpaire Pathologies pulpaires Hémorragie pulpaire post-traumatique : Nécrose pulpaire : • coloration rose puis orange, brune, et noire (décomposition du sang) • sans exposition pulpaire : coloration gris-noir due à la dégradation des protéines • avec exposition pulpaire : pénétration de bactéries et de protéines, coloration gris bleuâtre ou brun bleuâtre, liée au temps écoulé entre l’atteinte pulpaire et le traitement Dyschromies iatrogènes Brossage traumatique Techniques endodontiques : traumatisme, échec de l’hémostase, obturation incomplète, produits thérapeutiques et matériaux d’obturation utilisés Techniques de dentisterie restauratrice : • résines : coloration grise due aux silicates, résines acryliques et composites • obturations métalliques : amalgames d’argent ; taches grises ou noires qui peuvent transparaître à travers l’émail • nitrates d’argent : dyschromies noires ou bleutées Figure 3. Fluorose légère avec taches brunes et blanchâtres associées. hydroxyles qui neutralisent les protons H+. Cette consommation d’un produit de la réaction d’oxydoréduction va déplacer l’équilibre de la réaction vers la production de HO2–, très réactif. Figure 4. Forte coloration en bandes par les tétracyclines. Quelle que soit la réaction, les produits de décomposition du peroxyde d’hydrogène oxydent la structure colorante et réduisent donc la coloration. Leur faible poids moléculaire facilite 4 © 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 20/01/2013 par UNIVERSITE VICTOR SEGALEN BORDEAUX (14200) Médecine buccale Éclaircissement dentaire ¶ 28-745-V-10 Tableau 3. Réactions chimiques des principaux agents éclaircissants. Équation 1 BaCl2 + H2SO4 → BaSO4 + 2HCl BaO2 + 2HCl → BaCl2 + H2O2 Équation 2 H2O2 ↔ 2H+ + O2 + 2e(réduction) H2O2 + 2H+ + 2e- ↔ 2H2O (oxydation) Au final : 2H2O2 → 2H2O + O2 (oxydoréduction) Réaction de synthèse de l’eau oxygénée par acidification d’une solution de peroxyde de baryum en présence d’acide chlorhydrique Rupture d’une molécule de peroxyde d’hydrogène et libération d’une molécule d’eau et d’une molécule d’oxygène naissant suivant la réaction d’oxydation et celle de réduction Équation 3 nH2O2 → nH2O + n/2O2 Dissociation à pH acide et production de radicaux libres O- à faible pouvoir oxydant Équation 4 nH2O2 → nHO2Ï + nH+ Dissociation à pH basique et formation d’ions perhydrol plus réactifs Équation 5 CO(NH2)2 – H2O2 → CO(NH2)2 + H2O2 Décomposition du peroxyde de carbamide en peroxyde d’hydrogène et urée Équation 6 Na2B2O4 + 2H2O2 + 6H2O → 2NaBO3,4H2O Fabrication du perborate de sodium par attaque du borax par la soude Équation 7 3NaBO3 + H2O → 3NaBO2 + O2 + H2O2 Réaction du perborate de sodium avec l’eau distillée aboutissant à la formation d’oxygène naissant → 2H2O2 → 2H2O + O2 Équation 8 2NaBO3 + H2O2 → 2NaBO2 + O2 + H2O2 → 2H2O2 → 2H2O + O2 Réaction du perborate de sodium avec du peroxyde d’hydrogène aboutisant à la formation d’oxygène naissant leur passage à travers la membrane que constitue l’émail. L’action éclaircissante se situe essentiellement au niveau des groupes auxochromes et chromophores des substances colorantes situées à la jonction amélodentinaire (responsables des colorations naturelles ou pathologiques des dents). Ainsi, le peroxyde d’hydrogène agit en surface et en profondeur, principalement par un phénomène oxydant, auquel s’ajoute un effet détersif dû à la libération d’oxygène. Remarque : la pénétration du peroxyde d’hydrogène à travers l’émail peut être améliorée par l’éther d’éthyl [(C2H5)2O], utilisé comme solvant pour compléter l’élimination des agents contaminants de la surface ; il est également employé pour absorber l’humidité de surface et déshydrater ainsi la dent, ce qui augmente la perméabilité de l’émail par diminution de la tension superficielle. Peroxyde de carbamide ou peroxyde d’urée ou hydrogène-urée Utilisé comme antiseptique local par son action effervescente qui libère de l’oxygène pour aider à nettoyer et guérir des blessures buccales, c’est aujourd’hui le produit le plus utilisé dans les techniques d’éclaircissement des dents vivantes. Le peroxyde, stabilisé dans une solution anhydre de glycérine, est couplé à de l’urée CH4N2O (carbamide) pour former le peroxyde d’urée qui se présente sous la forme de cristaux incolores et inodores. Sa formule chimique [CO(NH2)2 – H2O2] inclut la molécule de peroxyde d’hydrogène pour environ 30 %. Ce produit existe à des concentrations allant de 10 à 37 %. Traditionnellement, l’éclaircissement ambulatoire utilise du peroxyde de carbamide à 10 % équivalant à une solution de peroxyde d’hydrogène à 3 % (eau oxygénée à 10 volumes) + urée 7 % selon l’équation 5. Les solutions se présentent sous la forme de gels plus ou moins épais, qui contiennent en général des solutions acides (à base de trolamine) leur assurant durabilité et stabilité ; leur pH est toutefois proche de la neutralité (6,5). Le peroxyde de carbamide peut présenter une certaine toxicité [31] mais uniquement pour des dosages importants, très supérieurs à ceux employés en pratique quotidienne. Les concentrations de 10 à 15 % et 20 % sont utilisées en ambulatoire, alors que celles à 30 % et plus sont exclusivement réservées à une utilisation au fauteuil. Perborate de sodium Le perborate de sodium (NaBO3) est une poudre blanche cristalline, fine, antiseptique, inodore soluble dans l’eau. Il est fabriqué après attaque par la soude du borax qui donne une solution de métaborate de sodium et par précipitation avec de l’H2O2 à 20 °C environ (cf. équation 6). Il libère de l’oxygène naissant par réaction avec de l’eau ou avec du peroxyde d’hydrogène (cf. équations 7, 8). Le perborate de sodium existe à l’état anhydre sous forme mono-, tri- et tétrahydrate. Les formes mono- et tétrahydrate sont les formes commerciales les plus courantes. Il n’a cependant pas été établi que les formes mono-, tri- ou tétrahydrate du perborate de sodium et leur réaction avec l’eau avaient une action éclaircissante moins importante qu’avec le peroxyde d’hydrogène (Ari 2002). La forme monohydrate est cependant plus active que le tétrahydrate car sa réaction avec de l’eau donne un nombre de molécules d’oxygène naissant plus important, équivalant à celui que fournit du peroxyde d’hydrogène à 32 %. Mécanisme de l’éclaircissement Si l’on connaît bien le principe d’action des agents éclaircissants et l’effet de ces agents sur les dents, en revanche peu d’études portent sur le mécanisme lui-même. Il convient néanmoins de citer l’étude de Kawamoto [32] qui a montré que la dentine inter- et péritubulaire était dissoute par l’action du peroxyde d’hydrogène à concentration élevée alors que l’hydroxyapatite n’était pas influencée par son action. Dans cette même étude par résonance électromagnétique, ces auteurs ont montré que les radicaux hydroxyles OH augmentaient avec la concentration du peroxyde d’hydrogène et que parmi les acides aminés qui composent la matrice organique de la dentine, la proline est complètement dégradée, l’alanine l’est partiellement et que la glycine ne subit aucune modification par action du peroxyde d’hydrogène. Ces résultats suggèrent que l’action du peroxyde n’affecte pas l’émail de la dent et que c’est le groupement OH qui joue le principal rôle dans l’action éclaircissante du peroxyde d’hydrogène. Adjuvants et activateurs des agents éclaircissants Les adjuvants interviennent pour augmenter l’efficacité des produits. Les agents épaississants, comme le Carbopol®, maintiennent plus longtemps le gel au contact des structures dentaires permettant ainsi une libération progressive des agents oxydants. L’urée stabilise le peroxyde d’hydrogène, élève le pH et possède un effet anticariogène. Le nitrate de potassium diminue les sensibilités, et les agents stabilisants (acide citrique, citroxaïne ou acide phosphorique) augmentent la durée d’utilisation des produits d’éclaircissement [33]. Les activateurs sont des catalyseurs qui potentialisent la réaction en intervenant directement sur sa vitesse. Les plus classiques sont les sources de chaleur et de lumière : lampe à polymériser, lampe à infrarouges, lampe à ultraviolets, appareils munis d’un insert chauffé à la température souhaitée [34, 35]. Cette partie sera développée dans les techniques. D’autres facteurs influencent l’action des agents éclaircissants : • concentration ; • température : une élévation de 10 °C fait doubler la vitesse de décomposition et le temps de contact [36] ; • lumière : elle joue le rôle de catalyseur dans la réaction de dissociation du peroxyde d’hydrogène, associée à une élévation de température ; • mode de conservation : le soluté est instable et nécessite un renouvellement régulier. Il doit être conservé en milieu Médecine buccale © 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 20/01/2013 par UNIVERSITE VICTOR SEGALEN BORDEAUX (14200) 5 28-745-V-10 ¶ Éclaircissement dentaire réfrigéré à l’abri de l’air. Il est décomposé par la lumière et doit être utilisé rapidement car il peut perdre près de la moitié de son pouvoir oxydant en moins de 6 mois. Réglementation sur les agents éclaircissants Une relative imprécision réside sur la classification des agents éclaircissants comme dispositif médical ou cosmétique. La réglementation actuelle pour les cosmétiques limite la teneur en eau oxygénée (H2O2) à 0,1 % (présent ou dégagé) dans les produits d’hygiène buccale, ce qui correspond à 0,28 % de peroxyde de carbamide [37] . Compte tenu de la demande croissante des consommateurs en matière d’éclaircissement dentaire et des données scientifiques, la commission de cosmétologie s’est prononcée favorablement en 2003 sur l’utilisation du peroxyde de carbamide à 10 % dans les produits cosmétiques tout en préconisant la visite chez un professionnel de santé. En revanche, l’utilisation de bandes imprégnées de peroxyde d’hydrogène à 6 %, modelables par le patient lui même, est réservée à l’usage professionnel. L’avis de cette commission a été transmis au niveau européen où il est actuellement en cours de discussion. On observe, au Royaume-Uni, la même attitude qui limite l’utilisation des produits grand public dits cosmétiques à moins de 1 % de concentration en peroxyde d’hydrogène et rend illégale la vente ou l’utilisation de produits supérieurs à 1 % par un non-professionnel [38]. En Suisse, on assiste aux mêmes discussions de façon récurrente. La classification de ces agents comme cosmétiques, dispositifs médicaux ou médicaments n’est pas unanime et l’Office fédéral de la santé publique propose d’autoriser ces agents en tant que cosmétiques lorsque leur teneur en peroxyde d’hydrogène dépasse 0,1 %. Le délai transitoire pour l’écoulement de ces agents de blanchiment mis sur le marché en tant que dispositifs médicaux et portant le marquage Communauté européenne (CE) a été prolongé jusqu’au 23 mai 2007 [39]. On constate que la réglementation en Europe est confuse et n’est pas actuellement homogène. Il est à craindre cependant qu’une libéralisation de la commercialisation de ces agents et leur utilisation sans contrôle médical aboutissent à des conséquences néfastes pour les dents. ■ Techniques d’éclaircissement Avant tout traitement, l’étiologie des colorations doit être établie. Elle ne conduit pas nécessairement à la même attitude thérapeutique. D’une façon générale, on distingue les techniques immédiates au fauteuil : l’éclaircissement de la (ou des) dent concernée est réalisé en une ou plusieurs séances au cabinet, et les techniques ambulatoires : l’agent éclaircissant est appliqué par le patient lui-même à l’aide d’une gouttière en polyvinyle souple. L’agent éclaircissant est ainsi mis en contact et maintenu avec la face vestibulaire des dents concernées. On distingue les dents non vitales des dents vitales pour lesquelles les agents utilisés varient ainsi que la technique. Dents non vitales L’origine des colorations des dents non vitales est la conséquence de la perte de la vitalité et de la façon dont cette perte de vitalité a eu lieu. Elle peut être la dissémination de composants sanguins dans les tubuli dentinaires, la dégradation de tissus pulpaires nécrotiques ou laissés en place par insuffisance de nettoyage. Elle peut être due aux produits d’obturation radiculaire ou coronaires utilisés, en particulier les obturations coronaires métalliques [40, 41] ou plus simplement à l’opacité qui apparaît progressivement avec le temps pour les dents non vitales. Ces colorations peuvent aussi concerner la portion radiculaire surtout lorsque la perte de vitalité est ancienne. Elles sont dans ce cas d’autant plus visibles que la muqueuse gingivale est fine, et gênent souvent les thérapeutiques restauratrices. Elles peuvent concerner aussi bien une dent isolée ou un groupe de dents comme cela peut être le cas après un traumatisme. On exclut de ces indications les dents présentant des dyschromies très marquées dues aux sels métalliques dont l’éclaircissement est aléatoire, les dents présentant des reconstitutions coronaires importantes, les dents permanentes ou traumatisées des enfants, les dents présentant des résorptions externes ou internes. La ou les dents traitées doivent impérativement présenter un traitement endodontique satisfaisant et une cavité camérale suffisante pour recevoir l’agent éclaircissant. Les techniques mises en œuvre peuvent être immédiates au fauteuil ou ambulatoires. Technique ambulatoire La technique consiste à mettre en place dans la cavité camérale un agent éclaircissant. L’agent le plus employé dans cette technique était le perborate de sodium utilisé en mélange avec du peroxyde d’hydrogène. Les résorptions externes rapportées dans la littérature ont abouti à une réduction de la concentration du peroxyde d’hydrogène et maintenant plus simplement à un mélange avec de l’eau stérile [41]. Les différentes présentations commerciales de perborate de sodium ne sont pas plus efficaces avec du peroxyde d’hydrogène qu’avec de l’eau [42]. Le mélange pâteux est mis en place dans la cavité isolée du canal radiculaire par un ciment résistant (verre ionomère, IRM, etc.). La cavité est ensuite refermée avec un ciment étanche en ayant mis au préalable quelques fibres de coton pour permettre l’expansion. Cette expansion est due au dégagement d’oxygène qui peut entraîner la perte du ciment de surface. De bons résultats sont obtenus généralement en deux à trois applications espacées de 1 à 3 semaines. On note qu’il existe des préparations commerciales sous forme de gel en général du peroxyde d’hydrogène à 15 et 20 % qui peuvent remplacer le mélange perborate de sodium et eau stérile mais il est difficile d’assurer une étanchéité et de faire adhérer un pansement provisoire avec ce type de gels qui, compte tenu de leurs concentrations, ne sont pas dénués de risques (Fig. 5). Technique immédiate au fauteuil La technique la plus ancienne, technique thermocatalytique, consistait à mettre en place des pellets de coton imprégnées d’eau oxygénée à 100 volumes, puis à activer la réaction au moyen d’un insert chauffé. Cette opération était renouvelée plusieurs fois jusqu’à obtention souhaitée de la teinte. Si la teinte obtenue n’était pas satisfaisante, la procédure était répétée dans une autre séance. Cette technique se révèle aujourd’hui périmée du fait des complications qui peuvent survenir avec l’élévation de température. Les présentations commerciales du peroxyde d’hydrogène sont multiples ; on utilise aujourd’hui couramment la concentration à 35 % dans les techniques immédiates. La ou les dents concernées sont isolées du reste de la cavité par un champ opératoire (digue liquide ou caoutchouc). Le système canalaire, dont on aura vérifié la bonne étanchéité au préalable, est isolé de la cavité camérale au moyen d’un ciment verre ionomère ou IRM et l’agent est appliqué dans la cavité. Pour un résultat plus efficace, on recouvre complètement la face vestibulaire de la dent avec le gel. Le résultat varie en fonction de la coloration initiale ; une séance peut suffire pour réduire des colorations d’intensité moyenne mais dans la majorité des cas, les résultats sont décevants (Fig. 6). Les sources lumineuses proposées aujourd’hui (lasers et rayonnements ultraviolets) peuvent potentialiser la réaction et accélérer le processus de décoloration. L’utilisation de ces sources lumineuses sera développée plus loin. Une dernière technique, combinaison des deux précédentes, peut être évoquée : pour les colorations les plus rebelles, un gel de peroxyde d’hydrogène ou un mélange pâteux de perborate de sodium est laissé pendant l’interséance après une application de l’agent éclaircissant au fauteuil. Il faut rester réservé et prudent pour une telle technique ; les risques de résorption sont importants. L’utilisation répétée de produits fortement concentrés est à déconseiller. D’une façon générale, l’obturation permanente de la cavité doit être différée de la séance de travail. La possibilité de dégagement d’oxygène peut persister pendant quelques jours 6 © 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 20/01/2013 par UNIVERSITE VICTOR SEGALEN BORDEAUX (14200) Médecine buccale Éclaircissement dentaire ¶ 28-745-V-10 Figure 5. A. Dent dépulpée : dyschromie modérée due au temps. B. Un ciment résistant est mis pour isoler le traitement radiculaire. C. Une préparation commerciale est mise en place pour 1 à 3 semaines. D. Aspect de la dent éclaircie après traitement. Figure 6. A. Dent dépulpée : dyschromie modérée due à la dépulpation. B. Mise en place d’un champ opératoire isolant la dent de la muqueuse. C. Application de l’agent éclaircissant sous forme de gel. D. Résultat à 1 semaine de traitement. et inhiber la réaction de prise des résines composite habituellement utilisées pour la restauration. L’utilisation d’ascorbate de sodium peut neutraliser cette réaction [43] . D’une façon générale la restauration est différée de 2 semaines environ après la séance d’éclaircissement. Dents vitales Technique ambulatoire C’est la technique qui a fait le succès des éclaircissements dentaires ; elle reste une technique simple d’utilisation pour le praticien et le patient. Les résultats sont en général prédictibles et aisés à obtenir. L’étape initiale avant tout traitement d’éclaircissement et en particulier pour les traitements ambulatoires consiste en un examen clinique approfondi et un examen radiologique des dents. Le but est de déceler toute anomalie structurale, lésion carieuse, périapicale ou parodontale. Il convient d’entreprendre un traitement d’éclaircissement sur des dents indemnes ou dont les traitements peuvent restaurer une étanchéité coronaire et radiculaire. Tout défaut d’étanchéité représente une contreindication au traitement. Cette technique pour les dents vitales consiste dans le port nocturne d’une gouttière. Cette gouttière est réalisée en polyvinyle souple par thermoformage sur l’empreinte des dents du patient. C’est une technique largement répandue car elle bénéficie d’un recul important [44, 45] et d’une efficacité satisfaisante sans effet secondaire apparent à faible concentration. Les agents éclaircissants sont dans ce cas du peroxyde de carbamide dont la concentration peut aller de 10 à 20 %. Le port des gouttières est d’environ 2 à 6 semaines pour obtenir un résultat satisfaisant. Le temps de traitement est fonction de la teinte initiale. L’efficacité la plus importante est obtenue lorsque l’étiologie est soit la coloration naturelle saturée des dents, soit une saturation de la teinte due au vieillissement physiologique. Médecine buccale © 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 20/01/2013 par UNIVERSITE VICTOR SEGALEN BORDEAUX (14200) 7 28-745-V-10 ¶ Éclaircissement dentaire Figure 7. A. Un espacement réalisé avec une résine photopolymérisable va permettre d’obtenir des réservoirs d’une épaisseur moyenne de 0,5 mm. B. La résine est appliquée et polymérisée à une distance moyenne de 1 mm de la gencive marginale, des limites proximales, du bord libre ou de la face occlusale. C. La gouttière est thermoformée à l’aide d’une plaque de polyvinyle souple. D. Thermoformage de la gouttière. E. La plaque de polyvinyle doit être découpée précisément selon le contour des collets afin d’éviter l’échappement du produit éclaircissant. La concentration du peroxyde de carbamide est choisie en fonction du temps d’application souhaité. Réalisation de la gouttière Une empreinte simple à l’alginate est réalisée. Les collets des dents doivent être parfaitement enregistrés pour une bonne adaptation de la gouttière. L’empreinte est coulée en plâtre dur puis taillée de telle sorte à n’avoir plus que l’arcade dentaire. Le thermoformage par aspiration peut se faire ainsi de façon plus précise. L’étape suivante consiste dans la confection de réservoirs sur les faces vestibulaires des dents à éclaircir à l’aide d’une résine photopolymérisable. Le principe est de réaliser un espacement sur le modèle qui permettra d’obtenir dans la gouttière des réservoirs d’une épaisseur moyenne de 0,5 mm. Cette résine est apposée à une distance de 1 mm environ de la gencive marginale, des limites proximales, du bord libre ou de la face occlusale des dents concernées. Le thermoformage par aspiration va mouler la feuille de polyvinyle sur le modèle en plâtre. Le découpage de la gouttière est effectué ensuite en suivant le contour des collets des dents. Ce contour peut être lissé dans un second temps à l’aide d’une minitorche. Les avis divergent sur la conception de ces réservoirs, sur le contourage des dents sur le modèle en plâtre à l’aide d’une fraise boule pour obtenir une adaptation plus précise de la gouttière. Cette précision d’adaptation évite un échappement du produit pendant le temps de port et une éventuelle ingestion de l’agent par le patient. Il faut noter cependant que dans une étude clinique sur l’efficacité des réservoirs pour ce type de traitement, les auteurs n’ont pas noté de différence significative sur des traitements conduits avec des gouttières conçues sans réservoirs par rapport aux mêmes traitements conduits avec des gouttières conçues avec réservoirs [46] (Fig. 7). Choix et application de l’agent L’agent éclaircissant le plus utilisé dans cette technique est le peroxyde de carbamide à une concentration de 10 %. L’adjonction de Carbopol® aux gels éclaircissants rend le matériau plus consistant et plus collant, réduit la libération d’oxygène et Figure 8. Les instructions de remplissage de la gouttière sont données au patient. permet son utilisation de façon prolongée pendant la nuit. Cependant lorsque des sensibilités apparaissent, l’utilisation d’un produit à concentration plus élevée (15 et 20 %) pendant un temps court est une alternative. Cette alternative permet de pallier en partie les sensibilités. Le choix d’un agent contenant du nitrate de potassium a montré moins de sensibilités pendant le traitement sans différence significative dans le degré d’éclaircissement obtenu [47] . Il apparaît important de préciser au patient les limites de ce traitement qui sont fonction essentiellement du degré de coloration initial en particulier lorsque les colorations sont dues à l’effet des tétracyclines. La première étape du traitement consiste après détartrage et polissage soignés à l’enregistrement de la teinte des dents par photographie et comparaison avec un teintier. L’adaptation de la gouttière est vérifiée. C’est le patient lui-même qui remplit les réservoirs de la gouttière (Fig. 8). Les instructions sont données au patient d’entreprendre l’éclaircissement des dents maxillaires avant les dents mandibulaires. Le confort du patient et la référence de teinte sont ainsi préservés (Fig. 9). 8 © 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 20/01/2013 par UNIVERSITE VICTOR SEGALEN BORDEAUX (14200) Médecine buccale Éclaircissement dentaire ¶ 28-745-V-10 Figure 9. L’éclaircissement des dents maxillaires avant les dents mandibulaires permet de garder la référence de teinte. Technique immédiate au fauteuil Devant la demande des patients de limiter dans le temps les traitements d’éclaircissement et pour certains cas l’incompatibilité d’un traitement ambulatoire, les techniques immédiates au fauteuil ont été proposées. Ces techniques permettent un résultat plus rapide, le contrôle du contact des agents avec les tissus mous ainsi que celui de l’ingestion éventuelle de produits ; ce qui motive et satisfait les patients. Historiquement, elles ne sont pas nouvelles puisque Torres-Zaragoza proposait de traiter au fauteuil l’éclaircissement dentaire. Cette technique demandait cependant un matériel spécifique, une mise en œuvre contraignante et était assez agressive pour le patient puisque l’agent utilisé était du peroxyde d’hydrogène à 70 % [12]. Plus tard cette technique immédiate au fauteuil fut reprise par Goldstein, le peroxyde d’hydrogène utilisé dans ce cas était à 35 % mais activé par une source de chaleur placée environ à 30 cm de la bouche du patient et dont la température était réglable de 45 à 60° [13] . Cet auteur avait proposé un mordançage de l’émail pour améliorer la pénétration de l’agent. Ces techniques ont aujourd’hui évolué vers une plus grande simplicité et une meilleure efficacité. Elles restent cependant des techniques agressives par la concentration des produits utilisés et engendrent souvent une hyperesthésie réversible en quelques jours et réductible par l’application de fluor ou de nitrate de potassium. L’utilisation de dentifrices contenant du nitrate de potassium (KNO3) avant et (ou) pendant le traitement améliore la réduction des sensibilités [48]. Elles nécessitent d’une façon impérative la protection des tissus mous environnants par la pose d’un champ opératoire constitué par une digue de caoutchouc ligaturée ou bien une protection gingivale constituée par une résine photopolymérisable appliquée sur la gencive. Cette protection constitue ainsi une barrière étanche pour l’agent éclaircissant. Il existe plusieurs alternatives pour ce type de traitement. • Application directe : le peroxyde d’hydrogène (35 à 38 %) ou le mélange peroxyde d’hydrogène et activateur chimique sont appliqués sur les dents avec une protection. La réaction chimique se déclenche immédiatement et entraîne l’éclaircissement des dents. Le patient reste au fauteuil pendant toute cette phase. Le temps d’application est d’environ 20 minutes. Pendant la séance, l’application peut être renouvelée afin d’avoir un agent plus actif. Deux à trois séances sont nécessaires en fonction du degré de coloration des dents. Au cours des séances, il est impératif d’arrêter la procédure dès l’apparition de sensibilité (Fig. 10). • Application par l’intermédiaire d’une gouttière : le gel compact (35 %) est déposé dans une gouttière réalisée au préalable que le patient porte dans la salle d’attente pendant 60 minutes environ. Une variante de cette technique a été proposée pour un effet plus rapide en scellant la gouttière après mise en place d’un gel de peroxyde d’hydrogène à 30 % et une activation par la lumière ; le scellement de cette gouttière ayant pour but d’éviter tout échappement du produit et une libération maximale des ions réducteurs vers l’émail [49]. Figure 10. A. Cas de dyschromies irrégulières : dents jeunes. B. Une technique immédiate a été choisie pour éclaircir les dents d’une façon sélective. La gencive est isolée par une digue liquide photopolymérisable. C. L’agent éclaircissant est appliqué sélectivement sur les dents à éclaircir. D. Une seconde séance a été nécessaire pour obtenir une uniformité de teinte sur les canines. Dans cette séance, les dents mandibulaires sont éclaircies selon le même protocole. E. Après deux séances de traitement de 20 minutes, l’harmonie des teintes a été obtenue. Médecine buccale © 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 20/01/2013 par UNIVERSITE VICTOR SEGALEN BORDEAUX (14200) 9 28-745-V-10 ¶ Éclaircissement dentaire Techniques combinées Figure 11. Les lampes à ultraviolets constituent une alternative aux lasers. Elles nécessitent une protection spécifique des tissus mous. • Activation de l’agent appliqué par la chaleur : le principe reste le même que précédemment mais une activation photonique permet d’accélérer la réaction. Les sources lumineuses peuvent être les lampes halogènes, à ultraviolets, à arc à plasma, les lasers et depuis peu les lampes à diode électroluminescente. Une augmentation de la vitesse de décomposition du peroxyde d’hydrogène d’un facteur 2,2 est enregistrée pour chaque élévation de 10° [34]. L’activation par l’apport de lumière peut être de faible intensité comme une lampe halogène à polymériser mais d’autres sources lumineuses peuvent être également utilisées dans cette technique : les lampes quartz-tungstène-halogènes (QTH), les lampes à arc à plasma, et les lasers [34]. Les lasers (argon, CO2, Yag, erbiumchromium, à diode) émettent des longueurs d’onde précises et permettent une élévation contrôlée de la température du peroxyde d’hydrogène à la surface de la dent. La différence essentielle entre ces sources lumineuses est que les lasers émettent une lumière monochromatique bien définie à une longueur d’onde simple seulement (pour certains deux ou trois longueurs d’onde simples sont émises en même temps). En revanche pour les lampes QTH et les lampes à arc de plasma, la gamme de longueur d’onde émise est plus large que pour l’ultraviolet (ultraviolets, longueur d’onde k < 380 nm), intéresse le spectre visible entier (longueur d’onde : 380 nm < k > 750 nm) et va jusqu’à l’infrarouge (longueur d’onde : k > 750 nm). Habituellement, les QTH et lampes à arc de plasma sont équipés de filtres ultraviolets et infrarouges pour éliminer ces radiations et leur risque d’effets secondaires. La forme des filtres ne permet cependant pas d’éliminer la totalité de ces rayonnements et la conversion d’absorption et de chaleur émise peut amener une élévation de la température pulpaire [34]. Les avantages des lasers face aux lampes sont une phase d’activation plus courte avec un temps d’exposition plus court et moins de sensibilité dentinaire. Cependant il n’y a pas de données disponibles sur l’intensité de la lumière à la sortie sur tous les différents lasers. Le principal désavantage des lasers comparativement aux lampes est leur coût plus élevé. Les lampes à ultraviolets constituent une autre alternative [35]. Dans ce cas la concentration du gel de peroxyde d’hydrogène utilisé est à 25 %. L’intérêt de telles lampes est qu’elles émettent très peu d’infrarouges et ne provoquent aucun échauffement des tissus dentaires, l’énergie totale en sortie n’étant que de 37,5 joules. Elles nécessitent impérativement des précautions particulières pour les tissus mous environnants qui peuvent, en cas d’exposition prolongée, être le siège de brûlures, comme le ferait une exposition au soleil sans protection (Fig. 11). Si tous ces dispositifs lumineux sont efficaces, l’élévation importante de température reste le risque majeur pour la dent. Dans une étude in vitro [50] sur différentes sources lumineuses ; une lampe halogène, un prototype de lampe infrarouge, un laser argon et un laser CO2 ont été testés avec du peroxyde d’hydrogène à 35 % pour l’efficacité du dispositif et l’élévation de température. Si les modifications de couleur ont montré l’efficacité de ces dispositifs, l’élévation de température externe et interne des dents a été la plus élevée avec la lampe à infrarouge et le laser CO2. Les auteurs relativisent cependant leurs résultats car il s’agit d’une étude in vitro. In vivo la circulation sanguine a un effet refroidissant sur la température interne de la dent. Pour combiner les avantages des techniques immédiates (rapidité, effet immédiat) sans en avoir les inconvénients (élévation de température, risque important de sensibilité) et ceux des techniques ambulatoires (simplicité de mise en œuvre, utilisation d’agents éclaircissants moins concentrés), une combinaison des deux techniques a été proposée. Il s’agit de commencer le traitement d’éclaircissement par une séance au fauteuil en utilisant des agents concentrés puis le patient poursuit son traitement en technique ambulatoire avec des agents moins concentrés. Le bénéfice pour le patient est une réduction du temps de traitement, une motivation par l’observation immédiate de la modification de la teinte des dents. Cette technique ne dispense pas comme les autres techniques d’un contrôle régulier par le praticien. ■ Microabrasion La microabrasion amélaire est une technique complémentaire des techniques d’éclaircissement. Elle est principalement utilisée dans les cas de fluorose légère ou modérée. La fluorose est une hypominéralisation de l’émail provoquée par la rétention des amélogénines par le fluor lors de la formation de l’émail. Il en résulte des taches blanches ou spots et des stries d’importance variable, fonction de la quantité de fluor absorbée. Les cas les plus sévères présentent des taches brunes plus largement étendues et relèvent de techniques restauratrices plus invasives (facettes). Les taches les plus superficielles sont réductibles par microabrasion car il est possible dans ces cas d’intervenir sur de faibles épaisseurs d’émail. Cette technique a également été proposée pour l’élimination des taches de déminéralisation pouvant apparaître après la dépose de bagues orthodontiques. Le principe de la microabrasion repose sur l’action combinée mécanique et chimique de deux agents, l’acide chlorhydrique et le peroxyde d’hydrogène. Le peroxyde d’hydrogène agit comme oxydant superficiellement et en profondeur. L’acide chlorhydrique déminéralise superficiellement l’émail. Par le passé, différents auteurs ont proposé des concentrations différentes d’acide chlorhydrique pour éliminer ces taches superficielles. Price en a fait l’historique [51]. Ces différentes techniques ont abouti à celle proposée par Croll en 1986 et l’utilisation d’acide chlorhydrique à 18 % mélangé à une pâte de polissage [52]. Le mélange pâteux doit être épais pour éviter qu’il ne se répande sur la gencive. Il recommande d’utiliser une digue en caoutchouc comme champ opératoire. Le mélange était appliqué manuellement avec des bâtonnets pendant 10 à 15 secondes puis rincé avec de l’eau. Le polissage des dents avec un gel neutre de fluorure de sodium était réalisé pour aider à la reminéralisation des zones microabrasées. Une extension de cette technique a été proposée plus tard par le même auteur et l’utilisation d’instrument rotatif pour l’application du mélange. Cette technique reprise en France par Miara a abouti à la proposition d’un kit de microabrasion constitué par un mélange pâteux d’acide chlorhydrique faible, de peroxyde d’hydrogène et de ponce micronisée appliqué par séquence de 5 secondes avec un instrument rotatif sous champ opératoire [53]. Après chaque séquence de microabrasion, les dents sont rincées. En fin de séance, l’application d’un gel de bicarbonate de soude permet de neutraliser l’acide résiduel. Cette technique aujourd’hui validée est celle que l’on utilise en pratique quotidienne. Au symposium international sur les traitements d’éclaircissement en 1996, il a été conclu que la microabrasion était une technique efficace et atraumatique pour l’élimination des taches superficielles [54] . En 2001, cette technique a été recommandée au Royaume-Uni pour le traitement des hypoplasies localisées et peu importantes de l’émail dues aux fluoroses et aux traitements orthodontiques [55] (Fig. 12). L’émail éliminé peut varier de quelques micromètres à quelques dizaines de micromètres, et le plus généralement suffit à éliminer les taches. Lorsque la quantité d’émail éliminé justifie une restauration en résine composite, il est recommandé de faire la restauration à distance de la séance de microabrasion pour une bonne évaluation de la teinte. 10 © 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 20/01/2013 par UNIVERSITE VICTOR SEGALEN BORDEAUX (14200) Médecine buccale Éclaircissement dentaire ¶ 28-745-V-10 Figure 12. A. Taches dues à une fluorose légère pouvant être traitées par microabrasion. B. La préparation commerciale d’acide chlorhydrique, de peroxyde d’hydrogène et de ponce micronisée est appliquée par séquence de 5 secondes avec un instrument rotatif. C. Les taches ont considérablement été atténuées par microabrasion de l’émail. ■ Conséquences de l’éclaircissement sur les tissus et l’organisme Conséquences sur les dents vitales Altération de l’émail Une des questions fréquemment posées sur l’effet des agents éclaircissants porte sur les modifications morphologiques de l’émail. Des études précédentes in vitro ont confirmé cette hypothèse. L’application de trois présentations commerciales de peroxyde de carbamide à 10 % et l’observation des dents en microscopie électronique ont montré des modifications significatives de l’émail. Les altérations les plus sévères sont observées avec l’agent ayant le pH le moins élevé [56]. Par microscopie à force atomique, il a été démontré que le peroxyde d’hydrogène à 30 % peut non seulement affecter la surface amélaire mais aussi la matrice organique interne de l’émail [57]. Le mordançage acide augmente les modifications de surface sans améliorer le résultat [58]. Une étude in vitro plus récente de deux présentations commerciales de peroxyde de carbamide à 10 % habituellement utilisées en ambulatoire n’a montré aucun effet nuisible sur la microdureté de l’émail mais le peroxyde d’hydrogène à 3 % utilisé seul montre cependant des zones érodées [59]. Pretty s’est intéressé aux conséquences sur l’émail et démontre que l’émail traité ne présente pas plus de susceptibilité aux érosions acides et aux caries [60]. En revanche, Ghavamnasiri montre in vitro qu’après l’application d’un gel de peroxyde de carbamide à 16 %, la susceptibilité des dents aux colorations extrinsèques est accrue [61] . La même susceptibilité aux colorations par utilisation d’un agent détecteur de carie est augmentée pour des dents traitées avec différentes concentrations de peroxyde d’hydrogène et de peroxyde de carbamide et l’observation en microscopie électronique montre des différences morphologiques significatives pour les dents éclaircies par rapport à celles non éclaircies [62] . On démontre également in vitro que la perméabilité de l’émail est augmentée après application de peroxyde de carbamide à 10 % et peroxyde d’hydrogène à 35 % par coloration histochimique et mesure de la pénétration d’une solution de sulfate de cuivre en microscopie optique [63]. Une réserve doit être émise à l’égard des techniques immédiates au fauteuil car une étude in vitro a démontré une déminéralisation significative de l’émail après application de peroxyde de carbamide à 35 % pendant 2 heures [64]. À l’évidence, l’utilisation répétée d’agent éclaircissant à forte concentration peut avoir des conséquences sur l’émail ; aussi, il convient en fin de traitement d’en tenir compte et de prévoir un polissage soigneux des surfaces éclaircies. Sensibilités postopératoires Les sensibilités font partie des conséquences les plus rencontrées après un traitement sur dents vitales [38, 65], quel que soit le type de traitement, y compris avec des strips [66]. Les données sur ces sensibilités varient en fonction des études, des produits et de leur concentration [30, 67, 68] . Les sensibilités les plus importantes sont observées avec les traitements immédiats au fauteuil [69] et considérées comme mineures avec les traitements ambulatoires avec du peroxyde de carbamide à 10 % équivalant à du peroxyde d’hydrogène à 3 % [45]. Dans une étude clinique comparant l’efficacité d’une spécialité commerciale de peroxyde de carbamide à 10 % et à 15 % et les sensibilités enregistrées avec les deux systèmes, les auteurs n’ont pas observé de différence significative de sensibilité pour les patients et une efficacité comparable [70]. Bien que des cas de sensibilités de plusieurs semaines soient rapportés [30, 68], les études menées montrent des sensibilités post-traitement de quelques jours, réversibles et atténuées avec l’application de gel de nitrate de potassium ou plus simplement l’utilisation de gel fluoré en alternance avec les agents blanchissants [71]. L’explication de ces phénomènes n’est pas clairement établie ; on recense une étude in vitro sur des dents humaines dont le but était de mesurer par coloration la pénétration de différentes présentations commerciales de peroxyde de carbamide dans la pulpe [72]. Les auteurs notent des différences significatives de pénétration dans la pulpe entre les différents agents et expliquent ainsi les différences de niveau de sensibilité. Par ailleurs dans les traitements des dents non vitales, il a été établi que la pénétration des agents éclaircissants était plus importante pour des dents restaurées que pour des dents indemnes [73], ce qui implique impérativement de vérifier l’étanchéité des restaurations lorsque les traitements concernent des dents vitales porteuses de restaurations. Conséquences sur les dents non vitales Les principales conséquences des éclaircissements des dents dépulpées sont les résorptions cervicales externes. Rolland, après avoir fait une revue de la littérature, rapporte ces complications dans 3,9 à 9,7 % des cas selon les études [41]. Elles ont une étiologie multifactorielle : elles pourraient être dues à une réaction antigène-anticorps ou à un phénomène irritatif lié à l’agent éclaircissant et au changement du pH ou bien encore à l’hypothèse bactérienne initiée par l’irritation du parodonte, colonisé dans un second temps par les bactéries provenant du système canalaire lui-même ou des défauts osseux. Enfin, une des dernières hypothèses avancées pourrait être l’action du peroxyde d’hydrogène sur les cellules précurseurs des odontoclastes, qui induirait leur différenciation et entraînerait ainsi une résorption. De ces différentes causes possibles, il résulte la nécessité pour l’opérateur d’isoler le principe actif éclaircissant par le biais d’un pansement étanche (verre ionomère) entre l’obturation canalaire et la cavité pulpaire, dans lequel l’agent éclaircissant va être mis en place. Par ailleurs, il a été démontré in vitro que l’efficacité du mélange perborate de sodium-peroxyde d’hydrogène n’était pas plus importante que le mélange perborate de sodium-eau stérile [42]. Ce qui incite à utiliser pour ce type de traitement uniquement le mélange perborate de sodium-eau stérile afin de limiter les risques de résorption. Irritation de la muqueuse buccale La plupart des techniques d’éclaircissement, lorsqu’elles sont correctement mises en œuvre, évitent tout contact entre l’agent éclaircissant et la muqueuse gingivale. Mais que ce soit dans les techniques ambulatoires lorsqu’une gouttière n’a pas été Médecine buccale © 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 20/01/2013 par UNIVERSITE VICTOR SEGALEN BORDEAUX (14200) 11 28-745-V-10 ¶ Éclaircissement dentaire Figure 13. Irritation gingivale due au mauvais ajustage d’une gouttière, rétrocédant à quelques jours. Figure 14. Brûlure superficielle de la muqueuse labiale par du peroxyde d’hydrogène à 35 %. thermoformée de façon correcte ou dans les techniques immédiates au fauteuil lorsque le champ opératoire n’est pas parfaitement étanche, les agents peuvent fuser et entrer au contact de celle-ci (Fig. 13, 14). Walsh souligne que l’utilisation des produits, en particulier à basse concentration, n’a pas de conséquences sur les tissus durs de la dent ni la muqueuse gingivale, mais reste prudent sur l’utilisation des produits à haute concentration et rappelle la possibilité d’irritation chimique [74]. L’effet de l’application du peroxyde d’hydrogène à 1 et 2 % sur la langue et la muqueuse buccale du chien entraîne un œdème et des dommages au niveau de l’épithélium [75]. Chez le rat, l’application répétée de peroxyde d’urée à 10 % pendant 28 jours n’a pas entraîné ni induit de dommage sur les tissus mous de la cavité buccale [76]. Ces études montrent que dans le cadre d’un traitement bien conduit, il n’est pas à craindre de brûlures pour la muqueuse gingivale mais l’application des agents doit être parfaitement contrôlée. L’utilisation de strips imprégnés d’agent éclaircissant peut amener d’autres conséquences. Dans une étude clinique sur l’évaluation de strips imprégnés de peroxyde d’hydrogène à 14 % versus contrôle à 6,5 %, les auteurs montrent une concentration du produit sur les dents plus élevée après application des strips ayant la concentration la plus élevée. Mais la concentration sur la gencive et dans la salive était comparable et relativement basse. Ils attestent ainsi que de tels strips peuvent être utilisés pour les traitements [77] . Il faut néanmoins rester prudent sur l’utilisation des agents à haute concentration quelle que soit la technique envisagée. Même si les dommages sont la plupart du temps réversibles et sans conséquence, les excès d’agents sont irritants et douloureux pour les patients. Effets sur les restaurations Les effets des agents éclaircissants peuvent être de différente nature et peuvent également affecter les restaurations existantes. Quand on mesure l’effet du peroxyde de carbamide à 10 % et du peroxyde d’hydrogène à 10 % sur des restaurations à l’amalgame réalisées in vitro par microscopie électronique et par microscopie électronique couplée à un système de spectrométrie à dispersion en énergie, on observe des modifications structurales de la surface de l’amalgame par les deux agents. Cette dissolution est plus importante à 28 jours qu’à 14 jours et pourrait entraîner pour nos patients la possibilité d’ingestion de produits toxiques [78]. Cette possibilité de relargage des principaux composants de l’amalgame suggère de prendre des mesures pour éviter ce phénomène, voire de contre-indiquer ce type de traitement lorsqu’on est en présence d’obturations multiples à l’amalgame [79]. Cependant, dans une étude in vitro comparable sur le relargage des ions métalliques mercure, argent, cuivre et étain, d’autres auteurs trouvent que le niveau des ions retrouvés dans la solution tampon n’est pas significatif pour représenter un danger sanitaire pour nos patients [80]. Le peroxyde de carbamide à 10 % et le peroxyde d’hydrogène à 10 % modifient également la morphologie de la surface et le niveau d’oxyde de zinc d’obturation en imagerie par résonance magnétique (IRM) [81]. Sur les matériaux de restauration utilisés couramment aujourd’hui (verre ionomère et résine composite), les agents éclaircissants entraînent une modification de surface de ces matériaux et une rugosité accrue [82] mais ne présenteraient pas cependant de risque significatif pour les résines composite [83] et ce d’autant que les surfaces des restaurations sont bien polies avant traitement [84]. Ce polissage apparaît important car ces traitements, s’ils entraînent des modifications de surface, peuvent jouer un rôle dans l’adhérence des bactéries sur ces surfaces, augmentant ainsi le risque de récidive de carie [85]. Lorsque des restaurations collées doivent être réalisées après un traitement d’éclaircissement, on note que le dégagement retardé d’oxygène peut affecter la polymérisation des résines composites [43] et que le traitement préalable avec un antioxydant tel que l’ascorbate de sodium permet de pallier cet inconvénient [86]. En tout état de cause, les restaurations ne doivent pas être entreprises immédiatement après le traitement et doivent être différées de 2 semaines environ pour un résultat optimal. Effets sur l’organisme L’un des principaux risques auxquels les patients sont exposés pendant les traitements d’éclaircissement, quelle que soit la technique utilisée, est l’ingestion accidentelle de produit. On rapporte le décès d’un enfant de 16 mois ayant absorbé accidentellement du peroxyde d’hydrogène à 3 % [87] . La dose ingérée était d’environ 7 g soit 600 mg/kg puisque l’enfant pesait environ 11,6 kg. Même s’il est rapporté dans la littérature des cas d’intoxications sévères et mortelles par ingestion de peroxyde d’hydrogène [88], le risque dépend de la quantité de produit ingérée et donc de la quantité rapportée au poids de l’individu. Des effets cytotoxiques aigus apparaissent à des doses supérieures à 5 g/kg de peroxyde de carbamide à 10 % [89]. Dans les expérimentations animales, on relève une première étude chez le rat qui, après ingestion de peroxyde de carbamide à 35 %, montre des signes généraux vitaux altérés (détresse respiratoire, perte des réflexes, hématurie et incontinence). L’altération de l’état général a entraîné la mort de 3/22 animaux par hémorragie gastrique [90] . Une autre étude chez le rat montre qu’après ingestion d’un agent éclaircissant contenant du peroxyde d’hydrogène à 6 %, 6/36 rats sont morts 2 heures après avoir ingéré 5 g/kg de produits ; pour les autres, 2 semaines après l’ingestion, la muqueuse gastrique est apparue histologiquement normale [91] . Ces études montrent qu’il convient dans ce type de traitement de prendre toutes les précautions nécessaires pour éviter toute ingestion accidentelle sous peine, lorsque la dose toxique est atteinte, de s’exposer à des effets néfastes pour l’organisme. Par ailleurs, il paraît utile de recommander de conserver ces produits hors d’atteinte des enfants, de la même façon que d’autres agents caustiques. Des lésions cutanées peuvent apparaître également au contact prolongé du peroxyde d’hydrogène à haute concentration ; les zones atteintes doivent être lavées abondamment et traitées comme des brûlures. Dans certains cas, la chirurgie peut être requise [92]. Des lésions oculaires peuvent se produire au contact du peroxyde d’hydrogène et être la cause d’une irritation de l’œil, d’un phénomène de larmoiement et entraîner une altération momentanée de la vision. Des lésions sévères et irréversibles comme l’ulcération et la perforation de la cornée sont envisageables mais peu probables dans une utilisation minutieuse des agents [92]. 12 © 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 20/01/2013 par UNIVERSITE VICTOR SEGALEN BORDEAUX (14200) Médecine buccale Éclaircissement dentaire ¶ 28-745-V-10 (37,1 %) ont été considérés comme échecs pour la stabilité de la teinte. Aucune dent n’a montré radiologiquement de résorption externe ou interne [101]. La cancérogénicité des agents éclaircissants reste controversée. L’ingestion de peroxyde d’hydrogène à des concentrations de 0,1 % et 0,4 % aurait accru l’incidence de carcinomes duodénaux chez la souris [93] et des concentrations de 1,5 % auraient augmenté le potentiel cancérigène d’une substance cancérigène dans le duodénum et le jéjunum du rat [94]. Ces travaux restent controversés puisque selon Marshall, l’application de peroxyde d’hydrogène de 0,75 à 3 % retarderait l’apparition de tumeur dans la muqueuse de la joue du cobaye ou en réduirait l’importance [95]. Li [96], après avoir passé en revue la littérature sur ce risque, conclut que les agents utilisés dans les techniques ambulatoires sont sûrs lorsqu’ils sont utilisés suivant la prescription du fabricant. Actuellement, l’Agence internationale pour la recherche sur le cancer [89], en fonction des études animales publiées et de l’absence de preuve sur ce risque, a classé les agents éclaircissants comme « non classables pour la carcinogénicité pour l’homme ». ■ Conclusion On constate aujourd’hui un intérêt grandissant de nos patients pour les techniques d’éclaircissement. Elles améliorent de façon spectaculaire l’aspect des dents et sont d’une grande aide dans les traitements de restauration. Par ailleurs le développement des techniques et des produits peut rendre le praticien hésitant dans ses choix de traitement. Les effets indésirables des traitements d’éclaircissement peuvent être considérés comme mineurs lorsqu’il s’agit de traitement ambulatoire utilisant des agents à faible concentration. Le recul acquis avec cette technique paraît sécurisant pour le praticien et le patient. Il faut ajouter des recommandations pour l’utilisation des techniques immédiates au fauteuil. Ces techniques séduisantes par leur efficacité et leur rapidité peuvent être plus agressives par leurs effets secondaires immédiats (sensibilités postopératoires, risque de brûlure de la muqueuse par contact). Elles nécessitent une parfaite maîtrise du geste opératoire, et pendant la procédure, une grande attention. Quelle que soit la technique utilisée, les études montrent chez l’animal qu’une utilisation exagérée de ces agents peut avoir des conséquences sur les dents vitales. On voit se développer par ailleurs des systèmes d’éclaircissement en vente libre. La réglementation est en évolution à l’égard de ces techniques. Dans ces systèmes, les gouttières fournies sont souvent surdimensionnées. La conséquence immédiate est d’utiliser une plus grande quantité de produit dont le maintien à l’intérieur de la gouttière est mal contrôlé avec un risque non négligeable pour le patient d’ingestion de produit. Cette technique, économique pour le patient, n’est pas sans risque ; elle est à déconseiller ; le contrôle du professionnel de santé apparaît indispensable. Les conséquences sur le très long terme sont aujourd’hui mal évaluées. Si l’on connaît bien le principe d’action des agents éclaircissants et l’effet de ces agents sur les dents, en revanche peu d’études portent sur le mécanisme lui-même. Il ne faut pas céder à un effet de mode mais considérer ces traitements comme de véritables traitements médicaux et informer nos patients dans ce sens. Stabilité des résultats à long terme L’efficacité globale des traitements n’est pas à mettre en cause, quelle que soit la technique, lorsque l’indication a été bien posée. Elle est fonction de la concentration de l’agent éclaircissant et du temps d’application. Elle est probablement en rapport bien que non démontrée avec la rapidité de pénétration dans la dent et donc la perméabilité de l’émail. Cliniquement, Tam observe un changement subjectif de la couleur après deux à quatre nuits de traitement avec du peroxyde d’hydrogène à 10 % [68]. La stabilité des résultats à terme reste une préoccupation des patients et du praticien. Pour la plupart des auteurs, les résultats sont stables à condition que les traitements aient été effectués pendant un temps suffisamment long [97, 98] . Les études cliniques permettent d’évaluer cette stabilité : Haywood montre qu’après 6 semaines de traitement avec du peroxyde de carbamide à 10 %, les résultats ont été satisfaisants pour 92 % des patients. Dans le temps, une bonne stabilité du traitement avec un changement minimal de teinte a été observée pour 74 % des 92 % à 1,5 ans et 62 % après 3 ans [67]. Dans une autre étude clinique, Ritter montre qu’à 10 ans, les résultats du traitement avec du peroxyde de carbamide à 10 % sont acceptables et sans effets secondaires apparents pour 43 % des patients traités d’une population de 30 personnes (le traitement initial avait porté sur 38 personnes). Les auteurs considèrent la technique ambulatoire avec un agent à 10 % comme sûre et efficace [44]. Dans une étude clinique sur l’efficacité du peroxyde de carbamide à 10 % et son suivi sur 2 ans, l’évaluation des teintes obtenues sur les incisives supérieures avec un nuancier Vita® a montré une amélioration de six unités de nuances ; le contrôle à 6 mois et à 2 ans a montré une régression de deux unités de luminosité ou plus (seuil accepté pour l’efficacité d’un tel traitement par l’Association dentaire américaine [ADA]) ; la régression s’est produite pendant les 6 premiers mois. Les patients qui ont fait l’objet du suivi n’ont pas éprouvé le besoin d’une réintervention [99]. L’efficacité d’un peroxyde de carbamide à 20 % et celle d’un peroxyde d’hydrogène à 7,5 % ont été comparées dans le cadre de traitements avec gouttière et un port diurne de 1 heure. L’observation des cas a montré une plus grande efficacité du peroxyde de carbamide pendant les premiers jours de l’étude mais n’a pas montré de différence significative à la fin de l’étude. Les auteurs ont considéré que les deux agents dans cette utilisation avaient la même efficacité [71]. À ce jour, aucune donnée sur l’évaluation de l’efficacité et le suivi à moyen et long terme des agents utilisés dans la technique immédiate au fauteuil n’est disponible. L’efficacité d’un peroxyde d’hydrogène à 35 % utilisé au fauteuil a été comparée avec le même agent activé par la chaleur. Une efficacité comparable a été observée et indique que l’activation par la chaleur est facultative [100]. Les échecs relatifs sont plus importants pour la stabilité des résultats obtenus sur des dents non vitales : sur une série de 50 patients, l’évaluation de la stabilité des teintes observées 16 ans après en tenant compte des perdus de vue a montré, pour 22/35 patients, soit 62,9 %, une bonne stabilité de la teinte comparée aux dents adjacentes. Treize cas sur 35 L’article original a été publié en première parution dans le traité EMC Odontologie, 23-150-B-10, 2008. . ■ Références [1] [2] [3] [4] [5] [6] [7] [8] [9] [10] [11] [12] [13] [14] [15] Truman J. Bleaching of non-vital discoloured anterior teeth. Dent Times 1864;1:69-72. Bogue EA. Dent Cosmos 1872;14:1-3. Harlan AW. The dental pulp, its destruction, and methods of treatment of teeth discolored by its retention in the pulp chamber or canals. Dent Cosmos 1891;33:137-41. Chapple JA. Restoring discolored teeth to normal. Dent Cosmos 1877; 19:449. Atkinson CB. Fancies and some facts. Dent Cosmos 1892;34:968-72. Kirk EC. Sodium peroxyd (Na2O2). A new dental bleaching agent and antiseptic. Dent Cosmos 1893;35:192-8. Kingsbury CA. Discoloration of dentine. Dent Cosmos 1861;3:57-60. Westlake A. Bleaching teeth by electricity. Am J Dent Sci 1895;29:101. Abbot CH. Bleaching of discoloured teeth by means of 30% perhydrol and electric light rays. J Allied D Soc 1918;13:259. 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EMC (Elsevier Masson SAS, Paris), Odontologie, 23-150-B-10, 2008, Médecine buccale, 28-745-V-10, 2008. Disponibles sur www.em-consulte.com Arbres décisionnels Iconographies supplémentaires Vidéos / Animations Documents légaux Information au patient Médecine buccale © 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 20/01/2013 par UNIVERSITE VICTOR SEGALEN BORDEAUX (14200) Informations supplémentaires Autoévaluations 15 Cet article comporte également le contenu multimédia suivant, accessible en ligne sur em-consulte.com et em-premium.com : 1 autoévaluation Cliquez ici © 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 20/01/2013 par UNIVERSITE VICTOR SEGALEN BORDEAUX (14200)