La libre essentielle, n°95, octobre 2007
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La libre essentielle, n°95, octobre 2007
LLE95_M 10/09/07 11:54 Page 1 ALLONS ENFANTS ! AVEC NOTRE INVITÉE, JOËLLE VANDENBEMDEN n°95 - octobre 2007 DOSSIER La violence à l’école SANTÉ Dormir c’est grandir SUPPLÉMENT GRATUIT DE LA LIBRE BELGIQUE DES 15 & 16/09/2007 NE PEUT ÊTRE VENDU SÉPARÉMENT PHOTO © KURT STALLAERT MODE ENFANTINE Le baby blues ? ÉVASION Japonfusion LLE95_M2 10/09/07 12:04 Page 3 N O T R E I N V I T É E KIDS FROM BELGIUM La notion de vêtement du dimanche et de cérémonie a bien jauni et pourtant, c’est elle qui a permis aux premières marques de mode enfantine d’éclore et de prospérer en Belgique, raconte Joëlle Vandenbemben, fondatrice du salon Kid’s Fashion et invitée de ce numéro Enfants. « Historiquement, Dujardin a ouvert la voie voici environ cinq décennies. Surtout grâce aux familles fortunées de Flandre et de Bruxelles. Ont suivi dans les années 80 une série de créateurs sortis d’excellentes écoles de stylisme : l’Académie d’Anvers, La Cambre, Bischoffsheim, Saint-Luc… La qualité des matières premières (usines de fabrication de coton et de denim à Gand et Saint-Nicolas, nombre de tricoteuses…) et la créativité belge ancrée dans une certaine pureté, une certaine rigueur, en matière de mode enfantine, ont vite été reconnues dans le monde entier. Citons les labels Terra Misu, Max & Lola, Quincy, Claude Hontoir, Simple Kids, Zero per zero, Zorra, 148 Bingo, Anne Kurris, Rita co Rita… » En créant un salon à Bruxelles, voici dix ans, Joëlle Vandenbemben et ses associées ont emboîté le pas à cette avancée en pole position. « L’intérêt des marques belges, c’était de distribuer plus facilement leur ligne chez nous et dans les pays voisins, en trouvant des acheteurs étrangers. Et les collections étrangères voulaient aussi être présentes en Belgique, qui comptait beaucoup de magasins multimarques pour enfant à l’époque. Aujourd’hui, le marché a évolué : on s’est recentré sur Paris et Anvers, deux fois par an. Paris, qui accueille déjà le salon de la mode féminine, a plus d’impact pour le grand export. Et Anvers attire des Européens du Nord.» A l’heure des grandes chaînes de vêtements qui allient style et prix cassé, à l’heure des ventes par Internet (« le site www.ikks.com notamment »), la relève tarde à venir côté créateurs, comme l’expriment les interlocuteurs de la table ronde que nous avons organisée sur la question. Les tendances de la garde-robe adulte sont réduites dans les labels pour enfants les plus commerciaux, tandis que les grands couturiers y vont de leur prestigieuse ligne baby « pour une question d’image ». Du vêtement à la violence à l’école, sujet de notre dossier, il n’y a qu’un fil gravement tendu depuis qu’une firme anglaise, Bladerunner, commercialise des uniformes d’écoliers et autres habits résistants aux coups de couteau. On finirait par regretter les beaux costumes du dimanche… Infos Kid’s Fashion : www.kidsfashionfairs.com ; 02 370 60 22. ISABELLE BLANDIAUX - PHOTO CICI OLSSON Christiane Thiry, rédactrice en chef de La Libre Essentielle et Joëlle Vandenbemben, l’invitée de ce numéro. LÉGENDE COUVERTURE Ugo : caban marine Dino e Lucia. Pull camionneur Levi’s. Marie : manteau en peau et fourrure Jean Bourget. Robe Maje. Carnet d’adresses p. 30 SOMMAIRE 95 4 9 12 14 16 18 20 Culture Littérature & théâtre pour enfants Table ronde Le baby blues de la mode enfantine ? Psychologie L’art d’être grand-parent Santé Dormir, c’est grandir Supplément d’âme De l’âme au quotidien Environnement La Terre racontée aux enfants Gastronomie De l’énergie dès le biberon ! 23 DOSSIER LA VIOLENCE À L’ÉCOLE 28 Mode Marie et les Minimoys 32 Portrait essentielle Betty Le Hodey, mère de famille 35 Evasion Japonfusion 40 Beauté Premiers fards 42 Pêle-mêle/concours 44 Nos choix 46 Horoscope/jeu A partir du 6 octobre, découvrez une nouvelle Essentielle : format plus agréable, mise en page ludique et dynamique, nouvelles rubriques,... Un avant-goût dans Essentielle Voyage, véritable guide pratique pour vos prochaines évasions. RETROUVEZ LA LIBRE ESSENTIELLE SUR WWW.LALIBREESSENTIELLE.BE LA LIBRE ESSENTIELLE Rédactrice en chef : Christiane Thiry / Secrétaire de rédaction : Hélène Rivière / Rédaction : 79 rue des francs - 1040 Bruxelles - tél 02 211 27 75 - téléfax : 02 211 29 71 - e-mail : [email protected] / Ont collaboré à ce numéro : Sémir Badir, Isabelle Blandiaux, Didier Chatelle, Anne de Bardzki, Pascal De Gendt, Martine Dory, Diane Drory, Claude Muyls, Françoise Raes, René Sépul, Sabrina Weldman, Quentin Wilbaux, Michel Zumkir / Direction artistique et mise en page : Michel De Backer (AD), Dominique Hambÿe 02 211 29 04 / Régie Publicitaire RGP : Brigitte Weberman - 02 211 31 76 - [email protected] / Marketing et Promotion : Delphine Guillaume - 02 211 31 78 delphine.guillaume @saipm.com / Pré-presse : Yves Yernaux pour [email protected] / Directeur commercial : Michel Mabille / Directeur des ventes publicitaires : Emmanuel Denis / Impression : Nevada-Nimifi / Vice-Président du conseil d’administration et du comité permanent : Patrice le Hodey/ Direction : Administrateur délégué, éditeur responsable : François le Hodey L A L I B R E E S S E N T I E L L E 3 7/09/07 11:37 Page 4 C U L T U R E Ça… par la Compagnie des Mutants LITTÉRATURE DONNEUSE D’ORGANES Dans Une femme en marche, Catherine Rey raconte, avec une force romanesque incroyable, l’émancipation d’une adolescente de province pour devenir femme AGENDA et écrivaine. AU THÉÂTRE, LES ENFANTS ! © P. FAURE LLE95_M Quelle a été la nécessité qui vous a poussée à entreprendre l’écriture de ce livre ? Chacun de mes livres naît d’une nécessité intérieure, tout ce que je fais est étroitement lié à mes états d’âme, il arrive que le malaise d’être sur terre ou le bonheur d’être sont parfois si étouffants qu’ils me mettent dans un état très spécial qui m’inspire un livre. Cette fois-ci la nécessité était liée à ma mère. J’étais littéralement « habitée » par elle, « investie » par son âme : elle revenait dans mes rêves comme si elle avait voulu parler, dire quelque chose, par ma bouche. A quoi vous a servi l’écriture dans ce qu’on pourrait appeler votre « devenir femme » que vous abordez dans ce livre ? Elle a été le révélateur, comme en chimie. Tant que j’étais dans mon « petit rôle » traditionnel, tout allait bien. J’étais femme, j’étais prof, un métier de nana, et tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. J’étais mariée. Impeccable. Et le jour où je suis sortie de ma boîte, le jour où j’ai dit : voilà, je suis écrivain, je suis une intellectuelle et je veux vivre de ma plume un jour, tout s’est effondré. Personne ne m’a suivie, ne m’a épaulée, bien au contraire. Bien sûr, si j’avais fait partie d’une famille de grands intellectuels, j’aurais eu un vrai soutien. Dans mon milieu (et dans ma génération), c’est chacun à sa place. Et on y reste. Une femme Une femme en marche, peut avoir de l’ambition, certes, mais pas trop. Editions Phébus. D’autres livres de Vous avez commencé à écrire parce que vous étiez une adoCatherine Rey : Lucy lescente en colère, écrivez-vous encore pour les mêmes raicomme les chiens (Le sons ? Je suis dans une perpétuelle colère… Aujourd’hui j’écris temps qu’il fait), Ce pour dénoncer, dire ouvertement ce qui ne se dit pas, « ce dont on que racontait Jones ne peut parler, c’est cela qu’il faut dire » écrit en substance (Phébus). Wittgenstein. C’est là qu’est le rôle de l’artiste. Je n’écris pas pour me faire plaisir ou pour vider mon sac ou pour satisfaire quelque besoin de reconnaissance sociale. Vous dites que les autobiographies sont un don d’organes, pourquoi ? Parce que dans ce genre qu’est l’autobiographie, où on se présente (si l’on est honnête) sous une lumière pas toujours flatteuse, on se met beaucoup plus en péril que dans le roman qui est un espace très codé et très sécurisé. Dans l’autobiographie, l’auteur au même titre que le lecteur encourt les mêmes risques que lors d’une transplantation d’organes vitaux. Ce n’était pas seulement mon sang que je faisais passer dans ce texte, mais mon cœur et mon âme. PROPOS RECUEILLIS PAR MICHEL ZUMKIR La sorcière du placard aux balais d’après le conte de Pierre Gripari par Pan ! (La compagnie) de 5 à 8 ans. Monsieur Pierre vient d’acheter une jolie petite maison. Elle ne lui a pas coûté cher. C’est qu’une sorcière se cache dans le placard aux balais. Evidemment, il ne peut s’empêcher de prononcer la phrase fatidique qui la fait apparaître. Mais son ami Bachir, la petite souris et les poissons magiques sont heureusement là pour lui venir en aide… A la Maison de la Culture de Tournai le 10/11 à 16h30. Tél. 069 25 30 80. A Waremme, Salle des Douches, le 18/11 à 15h30. Tél. 019 58 75 23. Le moulin à paroles d’après le livre de Nicolas BiancoLevrin par le Théâtre du Papyrus, de 4 à 7 ans. Le héros de cette création est un moulin à paroles, un moulin qui parle tout le temps. Il se raconte quantité d’histoires qu’il est le seul à comprendre et que personne n’écoute. Les villageois lui demandent d’ailleurs de se taire et le chassent loin de chez eux. Alors, il s’en va, solitaire. Mais lorsqu’il trouve un livre et se met à le lire à haute voix, il se passe quelque chose de tout à fait inattendu. A Bruxelles, à La montagne magique, les 21/11 à 15h, 24 à 15h et 18h et 25 à 15h. Tél. 02 210 15 90. Le Chat-Requin par la Cie Agnès, Alphonse et moi, de 6 à 9 ans. Il y a là un couple et leur enfant. Chaque soir, dans leur lit, l’homme et la femme ont beaucoup de mal à s’endormir : ils se font des soucis pour leur enfant. L’enfant fait des cauchemars. Les parents aussi. Comment réinstaller le calme de la nuit ? Ce spectacle est l’histoire d’un coucher entre rêve et réalité, entre peur et réconfort, entre fou rire et friselis. A Saint-Vith, au Theater Fest VoG, le 20/10 à 14h. Tél. 080 22 61 61. Ça… par La Compagnie des Mutants, à partir de 13 ans. Ce n’est pas évident de parler de « ça ». « Ça », c’est un sujet qui nous concerne tous puisque nous ne pensons qu’à « ça ». « Ça », ce sont toutes les questions liées à la sexualité : le désir, l’amour, le plaisir, les premières fois, les préférences, mais aussi la contraception, les maladies, le viol,… En un spectacle de music-hall piqueté d’humour et de poésie, trois comédiens et trois musiciens s’adressent aux adolescents… et aux plus grands. A La Louvière, au Centre culturel régional du Centre le 26/11 à 20h. Tél. 064 21 51 21. SABRINA WELDMAN TROIS LIVRES QUE CATHERINE REY AIME PARTICULIÈREMENT : Frankie Adams de Carson Mac Cullers, Du détachement de Maître Eckhart, Les Origines du totalitarisme de Hannah Arendt L A L I B R E E S S E N T I E L L E 4 Pour en savoir plus, voir le site de la CTEJ, Chambre des Théâtres pour l’Enfance et la Jeunesse : www.ctej.be LLE95_M 7/09/07 14:19 Page 9 T A B L E R O N D E Comment l’univers du textile enfant se porte-til ? Pour y répondre, La Libre Essentielle a réuni notre invitée du mois Joëlle Vandenbendem de Kids Fashion et son associée, deux créatrices, un agent de marques et deux boutiques. Message unanime : ce métier exige travail, sens de l’organisation, foi, passion, sous peine de ressembler à une étoile filante. LE BABY BLUES DE LA MODE ENFANTINE ? Beau panel de discussion : Joëlle Vandenbemden et Sophie Bastin de Kids Fashion, le salon de toutes les découvertes des tendances enfantines ; Régine Bergman, agent de quatre marques de renom ; Catherine Felstead, fondatrice et créatrice de Ten ; Virginie Guilbert, styliste pour Essentiel femmes et enfants ; Toufik Boukhari du « concept store » Tinok et Claude Hontoir de la boutique éponyme. Le match commence, d’abord moderato, puis allègre… Point commun à tous nos interlocuteurs : un professionnalisme les plaçant chef de file dans leur secteur. Toufik Boukhari : « Bruxelles reste une vitrine de la mode enfantine. » Catherine Felstead : « Une marque doit respecter sa niche ! » Virginie Guilbert : « Il n’est pas question de dessiner pour les enfants des répliques miniatures des silhouettes pour adultes. » Claude Hontoir : « La création enfantine en Belgique exige de la débrouille. Je travaille avec des ateliers protégés pour certaines pièces ciblées. » Sophie Bastin : « Une marque exige créativité et investissement laborieux… Nous en cherchons dans le cadre de Kids Fashion.» Régine Bergman : « Ce métier exige de la passion, avant tout ! » < Joëlle Vandenbemden : « Des organismes comme Modo Bruxellae soutiennent les jeunes initiatives. » > Claude Muyls, journaliste et modératrice de cette table ronde L A L I B R E E S S E N T I E L L E 9 Comment la mode enfantine évolue-t-elle au niveau de la création ? C Felstead : L’important dans ce métier est de définir sa cible, comme Ten. Je crée comme je peux, avec les moyens dont je dispose, éloignés de ceux d’une grande entité, tout en m’amusant. Chaque marque doit assumer son histoire, garder son identité, trouver un fil rouge. V Guilbert : Essentiel enfants est né dans le sillage d’une collection d’adultes, avec un choix de matières et de formes, mais il n’est pas question de dessiner des répliques miniatures des silhouettes pour adultes. Le vêtement doit s’adapter à l’enfant, jouer la tendance, jamais la mode caricaturale. Notre ligne junior se développe dans cette voie identitaire… R Bergman : La mode enfantine rayonnait comme nulle autre en Belgique, il y a dix ans. Notre pays, en plein essor, était réputé pour son label créativité qualité prix exceptionnel. Aujourd’hui, le mouvement est moins marqué, suite aux problèmes de prix en euros, de répartition de budget de la ménagère et de production. Le phénomène se répercute au niveau des boutiques : un nouveau magasin a une durée de vie moyenne de trois ans ; idem pour les marques émergentes. Comment devient-on styliste pour enfants ? VG : Après deux ans à Bischofscheim, j’ai directement travaillé avec de nombreuses marques, avant d’arriver chez Essentiel. Ce métier s’apprend sur le terrain pour en saisir toute la complexité, les exigences, les différents niveaux de création puis de production. CF : Baigner dans un environnement textile semble un atout. Avant de lancer Ten, j’ai travaillé des années pour Rue Blanche, avec ma sœur. Fondamentale dans cette profession : la capacité de travail, d’ouverture aux autres, d’écoute. Rien qui s’apprenne dans un cadre scolastique ou sur un tableau de tendances ! Une styliste pour enfants doit affirmer un caractère bien trempé, offrir une disponibilité maximale, LLE95_M 7/09/07 11:38 Page 10 T A B L E Essentiel Petit manteau à carreaux très en vogue, porté sur une jupe imprimée typique de la marque Essentiel. En accessoires, les bottillons dorés, les chaussettes hautes en chiné et la grosse écharpe en laine contre les frimas. (03 201 13 80) R O N D E accepter de travailler à tous les niveaux. S Bastin : Au salon, nous voyons de nombreuses marques naître sous l’impulsion de jeunes mamans qui ont envie de créer un univers pour leur enfant. Peu subsistent, car une marque exige un investissement laborieux. RB : La passion pour la mode est un outil de réussite indispensable. Sans elle, rien n’est possible ! La relève apparaît-elle ? C Hontoir : Peu de marques fortes émergent actuellement sur le marché. SB : Nous recherchons toujours de nouvelles lignes créatives pour Kids Fashion ; nous en trouvons peu. VG : Soyons réaliste : lancer une collection exige des moyens et un soutien de production que ni la Belgique ni l’Europe n’offre encore. Les usines imposent des minimums de production, qu’une jeune collection ne peut garantir. Il faudrait aider les jeunes entrepreneurs souhaitant démarrer, au niveau de la formation, des prêts financiers. Ajoutez à cela le laxisme d’une génération assistée, ignorant l’exigence de travail imposé par ce métier… Et la relève se fait attendre ! JVdB : De nombreuses pistes d’aides existent ; peu de gens les connaissent. Le rôle de Modo Bruxellae est à ce niveau significatif. CF : Dessiner ressemble à une partie de plaisir ; le suivi est très contraignant, mais indispensable. Je suis frappée de voir, au salon de Florence, de jeunes collections tenter de s’imposer avec quatre modèles, déposés par terre. La mode enfantine exige une structure. Peut réussir dans ce domaine une jeune femme ambitieuse, créative, travailleuse, énergique, volontaire, travailleuse… En dehors de ce type de personnalité, pas de salut ! Parallèlement à cela, les clients deviennent de plus en plus exigeants : demandent un prix, une qualité et un service… CH : Pourquoi ne pas créer une petite usine de fabrication de vêtements d’enfants en Belgique ? Cela m’amuserait… Elle se nommerait Essentielle ! RB : La relève est possible à condition d’évoluer et de se remettre en question. Les boutiques doivent rester ouvertes aux nouvelles propositions, ne pas s’enfermer sur un acquis. Bellerose Basique essentiel pour la marque Bellerose, dans un éventail de kakis. Manteau ceinturé, jupe à plis et tee-shirt, longues chaussettes. Le tout en coton. (02 481 53 66) Mer du Nord Côté enfant sage, avec cette robe chasuble, portée avec le sous-pull à col roulé et les chaussettes assorties. Création Mer du Nord. (02 244 93 26) Quincy Décontraction totale en blouson tartan, pantalon de velours et sweat-shirt à capuchon imprimé, le tout signé Quincy. (09 360 16 95) American Outfitters Silhouette très « casual chic » tout en superposition. Il porte un pantalon à poches latérales, un blouson à capuche, sur une chemise blanche et un sous-pull coordonné. American Outfitters, 100 % belge. (09 382 80 20) Qu’appelez-vous une collection forte ? CH : Une ligne déclinant sa personnalité, identifiable au premier coup d’œil, sans label affiché. RB : Une marque suivant malgré tout les tendances… Ten La maille confort en V, travaillée en dégradé de coloris, un peu « over-sized », sur un tee shirt simple. (02 481 50 81) Comment décririez-vous le rapport parents-enfants lors d’achats vestimentaires ? TB : Les parents habillent souvent les enfants à leur image. S’ils aiment les griffes, ils choisissent des labels connus comme Dior ou Ralph Lauren ; s’ils possèdent un vrai style, ils oseront des silhouettes différentes de collections moins labellisées. Personnellement, je vends les deux types de produits… Tinok s’impose comme un univers global : nous proposons des listes de cadeaux, du mobilier, de la décoration ; nous sommes moins liés à l’évolution du marché du vêtement. CH : Les parents habillent leurs enfants à leur image jusqu’à un certain âge, diminuant avec l’évolution sociétaire. La limite se situe autour de dix ans. L’important, ensuite, est de proposer des collections pointues, fortes, personnelles. Comment voyez-vous votre avenir dans la mode enfantine ? CF : Il existe, à condition de respecter une niche précise ; la lutte avec les grandes sociétés est inégale. Le contact avec le public me nourrit : je monte mes vitrines, passe du temps dans la boutique, écoute les réactions des clients. VG : Je continuerai tant que j’aimerai ce métier, que je m’y amuserai, que j’aurai l’impression d’apporter quelque chose, tout en me remettant en question en permanence. L’ouverture de la boutique Essentiel à Bruxelles est une aventure passionnante, comme je les aime. RB : Au niveau des boutiques, je suis optimiste pour les vrais professionnels, s’ouvrant aux tendances, aux coups de cœur, ne jouant pas uniquement les marques commerciales du moment. Je continuerai à défendre les labels en lesquels je crois. Avec passion ! CH : Personnellement, je crée de plus en plus de pièces originales, pour me différencier des boutiques alentour. Je travaille avec des ateliers protégés pour la fabrication de certaines pièces : anoraks ou housses de couette. SB et JVdB : Nous sentons une résurgence fragile de la créativité, encore timide, déjà présente en France. Positivons… TB : Bruxelles reste une vitrine importante. De nombreux directeurs de marketing admirent nos boutiques multimarques, leur identité, la qualité des produits présentés. Nous restons des exemples… INFOS Sophie Bastin et Joëlle Vandenbemden, Kids mode enfantine : ch. d’Alsemberg, 999 1180 Bruxelles – 02 370 60 11 Régine Bergman, agent : Joe Englishstraat 63 2140 Anvers – 03 236 58 02 Toufik Boukhari : boutique Tinok : avenue Louise, 156 1050 Bruxelles – 02 646 35 87 Catherine Felstead : Ten : chaussée de Waterloo 1477 1180 Bruxelles – 02 372 28 40 Virginie Guilbert : Essentiel femmes et enfants : 03 2011381 Claude Hontoir : boutique Claude Hontoir : place Brugmann, 14 1050 Bruxelles – 02 3465947 CLAUDE MUYLS © WWW.PROJECTOPRESS.COM L A L I B R E E S S E N T I E L L E 10 LLE95_M 7/09/07 11:38 Page 12 P S Y C H O L O G I E L’ART D’ÊTRE GRAND-PARENT CONFLITS JUDICIAIRES Etre grands-parents en 2007 recouvre une grande diversité : on se retrouve grands-parents non seulement des enfants de nos Divorces, décès, accidents ou même mariages mal acceptés… Autant d’événements, de coups du destin qui bouleversent les familles et suscitent ou attisent parfois des conflits profonds en son sein, notamment entre parents et grands-parents. Ces derniers prennent de plus en plus la voie du tribunal pour faire valoir leur droit à entretenir des relations personnelles avec leur(s) petit(s)-enfant(s). Un droit régi en Belgique dans l’intérêt de l’enfant. Auteur du livre Familles en guerre – Quand les petits-enfants sont otages des conflits entre adultes, Elise ThiryBouvier relate des affaires judiciaires forcément poignantes dans le domaine et entend rétablir un certain équilibre : « Les grands-parents sont parfois injustement privés de leurs petits-enfants mais on en a aussi qui harcèlent les parents dans le but de conserver une emprise sur leur vie via leurs petitsenfants. » Elise Thiry-Bouvier, Familles en guerre. Chez Anne Carrière. enfants mais aussi des petits-enfants de nos conjoints et des enfants des conjoints de nos enfants. Tout cela exige une grande capacité d’adaptabilité. D’autant que, dans la société d’aujourd’hui, les grands-parents jouent un rôle essentiel. La naissance d’un enfant provoque une émotion forte, pour les parents bien sûr, mais aussi pour les grands-parents. C’est le triomphe de la vie, la lignée familiale qui se prolonge. Mais ce nouvel arrivé pousse aussi les générations qui le précèdent vers la vieillesse. Certains prennent cet événement comme un nouveau pas dans la vie, d’autres comme une avancée vers la fin de vie... « Le jour où j’ai annoncé à ma mère que j’attendais un enfant, elle m’a dit : Je suis heureuse pour toi, mais moi cela ne me fait pas vraiment plaisir, je ne me sens pas encore l’envie d’être grand-mère ! » Pointe de tristesse, couplée d’un peu de jalousie vis-àvis de la nouvelle maman ? Eh oui, la perspective de devenir grand-parent ne s’inscrit pas toujours dans notre société éprise de jeunisme. Pourtant un grand-parent est un modèle et l’image qu’il donne de lui-même aide les générations à venir. « Je veux montrer à mes petits-enfants que l’on peut être heureux sans être jeune. Qu’avoir 60 ans n’est pas un signe de déchéance ! » Une grand-mère n’est pas une autre Il y a celles qui estiment avoir assez donné : « J’ai élevé mes enfants. Maintenant j’ai le droit de profiter de ma vie, de voyager, de prendre du bon temps. Ils ont voulu des enfants, c’est à eux de les éduquer ! » D’autres, prudentes, se méfient d’une main mise : « En aucun cas je ne m’engagerais systématiquement à m’occuper de mes petits-enfants. Je ne veux pas me sentir liée mais je veux bien dépanner si je suis libre. » D’autres encore se réalisent dans leur descendance : « Mes petits-enfants, c’est tout mon bonheur. Ils viennent tous les mercredis après-midi, je me consacre entièrement à eux. » Certains parents utilisent leurs enfants comme outils de chantage ou de vengeance vis-à-vis de leurs propres parents. « Je me suis très fort attachée à mes petits-enfants dont je me suis beaucoup occupée. Aujourd’hui ils ne peuvent plus venir car ma fille ne supporte pas l’affection que ses enfants ont pour nous. » Parfois, n’ayant pas résolu certains conflits, un enfant en devenant parent à son tour, construit son identité sur la destruction des générations précédentes… Un lieu d’écoute « Je prends le temps de regarder vivre mes petits-enfants, temps que je n’ai pas pris avec mes propres enfants. Je joue, j’écoute ce qu’ils me racontent. Je garde leurs secrets. Je prépare leurs plats préférés. Quand ils sont là, c’est la joie de vivre. Mais n’allez pas croire qu’ils peuvent faire tout ce qu’ils veulent. Je suis assez sévère ! » L’art d’être grand-parent ouvre des portes nouvelles : cela permet de savourer, de se poser, de prendre le temps de s’accorder au rythme du jeune enfant. De le voir s’éclore, d’être reconnu par lui, de vibrer la première fois qu’il vous appelle, de rattraper ce qui n’a pas pu être aussi sereinement partagé avec ses propres enfants. Même s’il n’est pas un éducateur en première ligne, un grand-parent est concerné par le bonheur et le devenir de ses petits-enfants. Son devoir est d’aller vers l’enfant en difficulté, d’éveiller avec délicatesse les yeux des parents si une souffrance est détectée chez un enfant. Se taire est une lâcheté. I.B. Un lien de transmission « Ils adorent quand je raconte les histoires de famille quand leur père était petit, quand ensemble nous redécouvrons les albums photos. » Il est essentiel d’aider les enfants à se constituer une identité solide en les amenant à être portés par leur histoire et par celle de ceux qui les précèdent. En se rattachant à un passé, en remémorant des faits permettant à l’enfant de comprendre d’où il vient, les grands-parents jouent un rôle primordial. Ne pas connaître son passé, c’est se condamner à le reproduire et à en souffrir sans comprendre. La parole, au contraire, éclaire le passé et nous en délivre. Il convient donc aux grands-parents de révéler les histoires et les « secrets de famille », aussi douloureux soient-ils. Un enfant doit pouvoir se sentir porté par les traditions de ses deux lignées généalogiques. C’est toute l’importance des grandes fêtes de famille qui en plus du plaisir de se retrouver montrent à l’enfant qu’il fait partie d’un groupe cohérent qui a une identité, une histoire, une culture. Un pacte d’initiation L’expérience des grands-parents est précieuse pour transmettre à l’enfant des apprentissages concrets (cuisine, bricolage, jardinage) mais aussi des valeurs spirituelles. Les « vieux » ont une expérience de vie, des rites sociaux et les petits-enfants regardent leur savoir-faire. Ils sont un lieu d’où l’on peut prendre du recul, parler de ses conflits, de ses doutes. « Par le biais de son amour inconditionnel, mon grand-père m’a appris à reconnaître le chant des oiseaux, il m’a appris à regarder dans les yeux avec rigueur et honnêteté. Il a été là, juste pour la beauté du geste, juste pour m’apporter un supplément d’âme. Merci Bon-Papa. » DIANE DRORY – PHOTO CICI OLSSON L A L I B R E E S S E N T I E L L E 12 LLE_95_domdoc 7/09/07 11:43 Page 14 S A N T É Quels sont les principaux troubles du sommeil chez les enfants en âge d’entrer à l’école primaire ? Le plus courant c’est, bien sûr, la difficulté d’aller se coucher. La séparation du soir, pour les enfants, est un moment parfois difficile. Surtout s’il y a eu des petits soucis pendant la journée et que l’enfant a besoin d’être rassuré. La vie à l’école peut être source d’angoisses et de difficultés. Prendre le temps de parler du déroulement de la journée avant d’aller dormir est certainement une chose qui peut aider l’enfant. En même temps, une fois venu le moment d’aller au lit, il est important que les parents montrent une certaine fermeté et marquent bien les limites avec leur enfant. Certains enfants souffrent également de terreurs nocturnes. Quelle est la différence avec les cauchemars ? Les terreurs nocturnes se passent souvent en début de nuit : brutalement, l’enfant se redresse dans son lit, les yeux grands ouverts, il crie, il semble terrifié. Il a l’air éveillé alors qu’en réalité il dort très profondément. Il ne faut pas le réveiller. Le matin, il ne se souviendra de rien (au contraire du cauchemar où l’enfant se réveille et se souvient). Si ces épisodes sont très spectaculaires et très fréquents, cela peut être le signe d’une difficulté psychologique de l’enfant. Certains enfants particulièrement sages s’expriment seulement pendant ces phases de sommeil profond. Quand doit-on consulter un médecin ? Un élément essentiel consiste à savoir si l’enfant présente des signes de fatigue importants. Ces derniers peuvent être paradoxaux : certains enfants expriment leur fatigue par de l’agitation et sont hyperactifs. D’ailleurs, une part d’enfants diagnostiqués comme hyperactifs sont en fait, des enfants qui ont des problèmes de sommeil. La fatigue peut également s’exprimer par des pleurs, une grande timidité, un repli sur soi, une difficulté au moment du réveil et des « coups de mou » à répétition. Deuxième chose à laquelle il faut être attentif : les enfants qui ronflent toutes les nuits transpirent beaucoup, ont un sommeil agité. Ils font des apnées obstructives. Leur sommeil peut être fortement perturbé et ils risquent de rencontrer des problèmes d’apprentissages importants. Le problème sera corrigé par la chirurgie (enlèvement des amygdales). de concentration et de mémorisation. On sait que le sommeil paradoxal – le sommeil de rêves – est un moment au cours duquel on mémorise ce qui a été appris dans la journée. Or, l’enfant doit accumuler en grande quantité des connaissances et de nouvelles expériences. La qualité de son sommeil est donc fondamentale. Les rythmes effrénés de la vie de famille actuelle sont-ils adaptés aux besoins des enfants ? La vie moderne ne favorise pas nos besoins physiologiques. Par ailleurs, on exige beaucoup de nos enfants, parfois trop. Dans certaines familles, on exige d’eux qu’ils fassent beaucoup de sports, des activités extrascolaires, etc. : tout cela ne laisse plus beaucoup de temps pour rêver, pour s’ennuyer, pour penser... Le sport intense, la télévision, les jeux vidéo provoquent un état d’excitation. Mieux vaut ne pas continuer ces activités juste avant d’aller dormir et profiter de ce moment pour communiquer dans la famille. On trouve également le problème contraire : des enfants totalement délaissés pour qui la télé va jouer le rôle d’une baby-sitter et qui ne sont pas du tout stimulés. Certaines études montrent que l’obésité peut être partiellement liée à la fatigue chronique... La fatigue chronique pourrait être responsable d’un certain nombre de pathologies. Elle pourrait jouer notamment un rôle dans l’épidémie d’obésité. On sait que la fatigue, le manque de sommeil entraîne des conséquences métaboliques qui peuvent favoriser le développement de l’obésité. Des études belges on pu montrer que certaines hormones qui jouent un rôle dans le comportement alimentaire étaient modifiées par le manque de sommeil. Et d’autre part, on a tendance, lorsqu’on est fatigué, à manger ce qu’on appelle de la junk food c’est à dire de la graisse et des sucres. Quel rôle joue le sommeil dans les apprentissages ? Le sommeil est très important pour apprendre : on a désormais démontré combien, si l’on dort mal ou pas assez, on rencontre des problèmes COORDONNÉES MÉDECINE DU SOMMEIL Hôpital Universitaire des Enfants Reine Fabiola, avenue J.-J. Crocq 15, 1020 Bruxelles. Tél. 02 477 31 20 / 02 477 31 21 POUR EN SAVOIR PLUS Hirion Marie et Challamel Marie-Joseph : Le sommeil, le rêve et l’enfant, édition Albin Michel (l’ouvrage existe également sous le titre : Mon enfant dort mal). 5 CONSEILS AUX PARENTS 1. Prenez le temps de parler avec l’enfant alors qu’il se met au lit pour évoquer ensemble la journée passée. 2. Au moment de dormir, faites preuve d’une certaine fermeté tout en montrant votre affection : l’enfant ne devrait idéalement pas se relever 10 fois avant de s’endormir... 3. Soyez attentifs aux signes de fatigue de l’enfant : hyperactivité, irritabilité, renfermement sur soi, problème de concentration, difficultés au réveil... 4. Clôturez les activités excitantes comme le sport, la télé, les jeux vidéo, internet au moins une demi-heure avant le moment du coucher. 5. N’imposez pas à l’enfant une surcharge d’activités extrascolaires et sportives. DORMIR, C’EST GRANDIR En matière de santé, le sommeil est aussi important que l’alimentation. Plus encore quand on est en âge d’aller à l’école. Rencontre avec le professeur Groswasser, pédiatre à l’Unité du sommeil de l’Hôpital universitaire des enfants Reine Fabiola. PROPOS RECUEILLIS PAR FRANÇOISE RAES – PHOTO STEVEN LEDOUX L A L I B R E E S S E N T I E L L E 14 LLE_95_2pages arefaire 7/09/07 13:58 Page 16 S U P P L É M E N T D ’  M E Il y a cinq ans naissait dans La Libre Essentielle la rubrique Le petit supplément d’âme. L’occasion de mettre en lumière des êtres humains de l’âme au quotidien animés d’un supplément d’âme certain... et qui le partagent ! Après un silence de deux ans, le supplément d’âme a laissé tomber le petit, est devenu une collection de livres et donne rendez-vous aux lecteurs d’Essentielle sur papier et sur le web... Explications par Martine Dory, initiatrice de cette rubrique. Retrouvez Martine Dory et son « supplément d’âme » sur le blog http://supplement-ame.lalibreblogs.be/. LA LIBRE ESSENTIELLE UNE COLLECTION DE LIVRES... ... a récemment vu le jour aux Editions Biliki. Elle se veut être le relais d’auteurs qui ont à cœur de « se » transmettre via des carnets de route spirituels interactifs ou des romans « d’âmour » dont le personnage a réussi la rencontre cœur, corps et âme. Tel ce premier titre publié tout récemment : Al Nur, L’autre regard, Morgane Lane, Editions Biliki, coll. Supplément d’âme. Plus qu’un roman, c’est un voyage qui entraîne le lecteur à la suite de la narratrice d’ici à Istanbul en passant par La Havane. Un voyage amoureux, un voyage mystérieux, un voyage intérieur aussi révélé par des rencontres décisives. Une magnifique quête tissée de spiritualité soufie et d’amour. D’« âmour », faudrait-il dire… Premier roman d’un auteur qui allie une formation économique à l’amour des mots et des êtres humains. Une dimension qu’elle incarne dans sa profession de « chercheuse de talents » pour des entreprises internationales mais aussi sous forme d’accompagnement individuel auprès de personnes en transition professionnelle. Biliki est une jeune maison d’édition indépendante animée par deux enthousiastes passionnés – rebelles parfois ! –, Patrick Lowie et Hassan Charach qui ont à cœur d’aller à la rencontre d’auteurs, non pour faire des best-sellers – « un chef-d’œuvre est souvent tout sauf une meilleure vente » ! affirme Patrick Lowie –, mais pour transmettre de beaux textes. Des artisans dont le fil conducteur est et reste l’ouverture à la différence dans toutes ses dimensions. Artisans très entreprenants puisqu’ils ont aussi créé une librairie en ligne qui regroupe aujourd’hui plus d’une cinquantaine d’éditeurs indépendants. Info > www.biliki.com - www.rezolibre.com Sur papier > Dans la rubrique « nos choix », le supplément d’âme du mois mettra en valeur un livre, une personne, une initiative, une expérience, un événement... qui éveille à la saveur d’un monde meilleur. Sur le web > Un même fil conducteur pour ce site qui, souplesse du web oblige !, complétera et ajoutera régulièrement des news positives allant toutes dans l’énergie de ce supplément d’âme qui fait tourner le monde dans le bon sens ! Premier coup de cœur : le programme Tetra pour l’année 2007-2008. Des cours, conférences, ateliers proposés par des intervenants de grande qualité y sont proposés tout au long de l’année. L’intention ? Permettre à tout un chacun de choisir ce qui lui convient pour devenir acteur d’une humanité en profonde mutation. Thierry Janssen, Jacqueline Kelen, Jean-Yves Leloup, Arnould Massart, André Comte-Sponville, Colette Nys-Masure, Marguerite Kardos, Deborah Bacon, Pat Moffit Cook, Julien Behaeghel, Marie de Hennezel... – impossible de les citer tous ! – seront ces révélateurs d’âme... Rendez-vous le 20 septembre dans cette association qui vibre d’une authentique richesse de cœur : TETRA, rue Kelle 48, 1200 Bruxelles, tél. 02 771 28 81 ou sur le site www.tetra-asbl.be. Epinglé dans le programme : le Symposium Réveiller le rêveur. Changer le rêve qui aura lieu le 4 octobre prochain à Bruxelles animé par Noëlle et Claude Poncelet. Une invitation puissante de la Pachamama Alliance à conjuguer la capacité technologique du monde moderne et la sagesse des peuples premiers qui honorent la terre. Pour prendre conscience que tout est relié : écologie, économie, spiritualité, épanouissement humain et par là même retrouver le sens du vivant ! A suivre sur le blog http://supplement-ame.lalibreblogs.be/ MICRO-TROTTOIR Pour vous, c’est quoi un supplément d’âme ? « C’est ce qui me fait vibrer en profondeur. » « C’est un souffle qui gonfle mon cœur. » « La beauté de l’être humain… » « Ma part de divin qui rencontre la part de divin de l’autre. » « L’étincelle qui allume les regards. » « Ce qui me relie à mon être. A tous les êtres. » « Une danse intérieure tournée vers l’extérieur… » « Ce qui se transmet de cœur à cœur… comme un lien cœur-corps et âme. » « C’est ce qui est propre à chaque être humain. A chacun de le révéler. » « Sans trop réfléchir, des mots comme souffle, flamme, lumière qui évoquent le renouveau et le regain de vie. Une expérience des sens et de l’esprit à l’écoute, à la vue, au toucher, voire au goût des petites œuvres… Susciter, déclencher, révéler une autre partie de soimême. Et avancer toujours un peu plus sur le chemin. » MARTINE DORY - PHOTO STEVEN LEDOUX L A L I B R E E S S E N T I E L L E 16 7/09/07 11:45 Page 18 E N V I R O N N E M E N T L’éducation au développement durable connaît dans la plupart des pays européens un réel essor. En Communauté française de Belgique, ces matières sont aujourd’hui intégrées aux socles de compétences, nous dit-on. Une majorité de professeurs reconnaissent ne pas être formés à ces sujets malgré une demande des enfants et des parents grandissante. Face à ces manques, des initiatives se développent émanant d’associations actives dans l’enseignement. Ainsi la Fondation Polaire, préparant pour la rentrée un cycle d’animations dans les écoles primaires et secondaires. RENCONTRE AVEC GAUTHIER CHAPELLE, responsable scientifique à la Fondation Polaire « Les animations en milieu scolaire sur les problématiques liées aux changements climatiques, à la biodiversité et aux interférences entre les deux, font partie de nos priorités. Nous entamons un projet d’animation en partenariat avec le WWF, financé par la Région wallonne. Par une approche ludique, notre objectif est d’éveiller l’intérêt de l’enfant, de l’intéresser et de le responsabiliser aux questions de développement durable. Nous menons également des animations ponctuelles sur les mêmes sujets d’une après-midi, conçues en fonction de la demande. Celles-ci sont payantes, facturées 200 euros. » Qui vous appelle ? « Nous croulons sous les demandes. Cellesci proviennent d’enseignants, soutenus par leur direction. L’intérêt des enseignants a précédé celui du grand public qui s’est affirmé depuis un an et demi avec les films d’Al Gore et le phénomène Nicolas Hulot. Les professeurs nous appellent car ils préfèrent le recours à des experts, reconnaissant qu’ils doivent répondre à des questionnements de plus en plus nombreux et de plus en plus pointus des enfants. » Ne serait-il pas plus intéressant de les former ? « Sans doute, et cela est en train de se mettre en place : le développement durable est reconnu comme une compétence de base dans l’enseignement en Communauté française. Il sera plus rentable sur le long terme que le corps professoral prenne ses sujets en main car, ces prochains mois, nous ne toucherons qu’une quarantaine d’écoles. Il faut, en fait, développer à la fois la formation des professeurs et l’appel à des expertises extérieures, un plus dans le quotidien d’une classe. Face à l’importance et à la nature de la demande, nous avons également créé des dossiers pédagogiques, accessibles en ligne, pour compléter les informations et aider les professeurs. » Quel type d’écoles vous contacte ? « Nous avons des demandes de partout et de tous les réseaux, d’écoles situées dans des environnements sociologiques privilégiés comme d’écoles à discrimination positive ou d’écoles spéciales. Quand nous arrivons dans une école, certaines connaissances existent que nous corrigons et enrichissons. Ces animations s’inscrivent dans une envie de savoir qu’elles encouragent vu le caractère multidisciplinaire du développement durable : ce n’est pas qu’une question de sciences, c’est un propos qui peut être exploité dans différents cours. » Dans les universités, les responsables des filières scientifiques se plaignent d’une certaine désaffection pour leurs matières… « On sent pourtant un intérêt profond pour ces matières tant chez les enfants que chez les adolescents. Il n’y a pas de raison que cet intérêt disparaisse en grandissant. Le développement durable, je le répète, n’est pas qu’une matière scientifique. Cela concerne aussi l’histoire, le droit, la communication, etc. Certaines sections doivent peut-être apprendre à s’ouvrir davantage pour toucher le public et l’intéresser. » RENCONTRE AVEC CLÉMENTINE RASQUIN, animatrice à la Fondation Polaire « Le prochain cycle d’animations a pour objectif : biodiversité et changements climatiques. Il s’adresse à des élèves de 8 à 14 ans. L’envie est de ne pas aborder ces sujets de manière didactique, mais bien ludique. Nous disposons d’un CD rom reprenant 15 animations de deux minutes proposant une information et des activités sur le sujet. S’il s’agit de jeunes enfants, on peut proposer un jeu interactif sur le climat et la diversité. La classe, par exemple, se divise en 4 climats. Nous proposons la découverte d’animaux que les enfants doivent ranger par climat. Nous expliquons ensuite comment les changements climatiques vont modifier leurs vies. Nous disposons aussi de maquettes de l’Arctique et de l’Antarctique. De manière très concrète et ludique, nous montrons aux enfants les effets du changement climatique sur la faune, la flore et les populations de ces régions. Nous faisons également le lien avec notre environnement, informant comment la biodiversité de nos régions est touchée par les premiers signes des changements climatiques. Je pense à l’apparition de certaines espèces comme l’huître du Pacifique que l’on retrouve aujourd’hui en Mer du Nord. » Infos Fondation Polaire : Clémentine Rasquin, 02 543 06 98, www.polarfoundation.org © CICI OLSSON LLE_95_domdoc Gauthier Chapelle, responsable scientifique à la Fondation Polaire, ici en Antarctique LA TERRE RACONTÉE AUX ENFANTS Si les adultes commencent à prendre conscience qu’ils doivent changer de comportement pour préserver la planète, ce sont nos enfants qui demain prendront le relais et assumeront leurs erreurs. Comment les sensibiliser ? Comment les préparer ? Comment enseigner l’environnement ? D’AUTRES ASSOCIATIONS PARTICIPENT À CE TYPE D’INFORMATIONS > WWF / Bruxelles Contact_Yves Borremans, 02 340 09 99, [email protected], www.panda.org > Réseau Eco Consommation / Charleroi Infos_Renaud De Bruyn 071 300 301, [email protected], www.ecoconso.org > Association Nicolas Hulot pour la Nature et l’Homme Contact : Bernard Carton, avenue Jean Tasté 78, 4802 Heusy, [email protected] ou [email protected], www.fnh.org > Centres Régionaux d’Initiation à l’Environnement (CRIE) Contact_Bernadette Van der Rest, 081 33 51 21, [email protected], www.environnement.wallonie.be > Réseau Idée Contact_Joëlle Van den Berg, 02 286 95 70, [email protected], www.reseau-idee.be > CPECN - Centre Permanent d’éducation à la Conservation de la Nature Contact_Jean-Pierre Cokelberghs, Arboretum et Parc Historique, 7170 Manage, 064 23 80 10, [email protected] PROPOS RECUEILLIS PAR RENÉ SÉPUL L A L I B R E E S S E N T I E L L E 18 LLE_95_domdoc 7/09/07 11:45 Page 20 G A S T R O N O M I E Milk-shake de lait végétal à l’ananas « On peut accompagner ce milk-shake express avec des crêpes pour avoir des sucres lents pour le quatre-heures. Mieux vaut éviter les laits de vache pasteurisés ou UHT qui sont complètement dénaturés et utiliser du lait de vache cru, entier et biologique ou encore des laits végétaux comme le lait d’amande, le lait de riz, le lait de noisettes. » INGRÉDIENTS (1 PERSONNE) > 1 verre de lait de riz frais / 1 cuillère à soupe de purée d’amandes / 2 tranches d’ananas frais / vanille > Dans un blender, verser le verre de lait frais, la purée d’amandes, l’ananas et la vanille. Secouer, agiter bref, « blender » à toute allure. Oups, c’est déjà prêt ! Riz mi-complet aux tomates et aux épices douces « Les enfants devraient manger un demi kilo de légumes par jour : par exemple sous forme de jus frais de légumes et de fruits le matin et, au dîner, à la manière d’une crème de légumes. Le truc : passer le potage dans un blender énergique : les enfants détestent les fils... » INGRÉDIENTS (4 PERSONNES) > 2 tasses de riz mi-complet lavé / 4 tomates / 2 anis étoilé / 1/2 gousse de vanille / 6 grains de cardamome / 2 gousses d’ail / 4 c à s d’huile d’olive / sel de guérande > Fendre la gousse de vanille en deux. Cuire le riz avec les épices dans son double de volume d’eau environ 15-20 min, en fonction du grain choisi. Le retirer à l’écumoire dès qu’il est cuit (tendre sous la dent). Saler selon goût et détendre avec 2 c à s d’huile d’olive. > Plonger les tomates dans de l’eau bouillante pendant 15 sec, refroidir, les peler, les épépiner et les couper grossièrement. Peler et couper grossièrement les 2 gousses d’ail. Passer à la vapeur pendant 5 min. Presser dans une écumoire et mélanger au riz. Ajouter 2 c à s d’huile d’olive. Rectifier l’assaisonnement. Servir chaud ou tiède. REMARQUE > pour faire un repas complet, accompagner de blancs de poulet grillés qui ont mariné dans un mélange d’huile d’olive, de curcuma, de romarin frais et de piment. DE L’ÉNERGIE DÈS LE BIBERON ! La cuisine de l’énergie, ça vaut aussi pour les enfants, si pas plus ! Martine Fallon nous propose trois recettes énergétiques pour trois moments de la journée des têtes blondes. L’alimentation est particulièrement importante quand on est en pleine croissance. Pour Martine Fallon, spécialiste de la cuisine énergétique, les premières étapes d’une alimentation saine pour les enfants consistent à passer à une alimentation bio, à faire la chasse aux sucres dits rapides (choco, sucreries, boissons gazeuses) et à apprendre à l’enfant la tempérance entre les bons aliments et les « crasses » sur le mode 80% d’aliments sains pour 20% de sucreries et autre junk food. « Les enfants ont besoin d’énergie pour grandir, soit surtout de sucres lents. On les trouve dans le pain complet, les légumes secs (lentilles, pois chiches, haricots secs) et dans les céréales complètes (blé, millet, quinoa, riz, épeautre, froment...). Idéalement ils devraient en manger au déjeuner, à midi et à quatre heures » explique Martine Fallon. « Ensuite les enfants ont besoin de protéines pour assurer leur croissance : de la viande, des œufs mais également du poisson (en particulier les poissons gras riches en oméga 3), à consommer 3 fois par semaine sans hésiter. Des légumes en quantité, des graines germées qui sont pleines d’énergie et qui permettent de faire du jardinage d’appartement dont les enfants raffolent » précise Martine Fallon. Pour les pique-niques : fruits frais, fruits séchés et fruits secs et, tout au long de la journée, beaucoup d’eau ! « Les enfants sont plus faciles à convaincre qu’on ne le pense, ils comprennent très vite les bénéfices qu’ils peuvent tirer d’une alimentation saine. » Pour plus d’informations sur la cuisine de Martine Fallon : www.cuisine-energie.be. Pendant les vacances de la Toussaint, Martine Fallon co-organise un stage sports et alimentation énergétique à destination des adolescents qui se déroulera dans le sud de l’Espagne. Infos: [email protected] L A L I B R E E S S E N T I E L L E 20 LLE_95_domdoc 7/09/07 11:46 Page 21 G A S T R O N O M I E LA SEULE BRASSERIE QUI NE PERD JAMAIS SES ÉTOILES. Toast de pain d’épeautre à l’avocat « L’avocat est très riche en protéines et en acides gras de très bonne qualité. On peut le servir en version salée comme ici ou associé avec des fruits. Contrairement à ce que l’on croit, les enfants adorent ! Le pain d’épeautre est une source de sucre lent très digeste et pauvre en gluten. » INGRÉDIENTS (1 PERSONNE) > 1 tranche de pain complet d’épeautre / 1/2 avocat / graines germées / coriandre fraîche hachée / 1/2 citron pressé / 1 c à c huile d’olive / sel rose de l’Himalaya > Ecraser l’avocat. Mélanger avec le jus du citron selon le goût, l’huile d’olive et la coriandre. Saler. > Toaster le pain et le garnir avec l’avocat. Colorer la présentation avec des graines germées. Et... déguster. 9I8JJ<I@< gmn]jlÜ\mÜdmf\aÜYmÜkYe]\aÜ~~`ÜÜ~` ^]je#Üd]Ü\aeYf[`] K`]ÜD]j[]\]kÜ?gmk] gmn]jlÜ\mÜdmf\aÜYmÜkYe]\aÜ\]Ü~`ÜÜ` \aeYf[`]Ü\]Ü~`ÜÜ~` ©<fÜ[gddYZgjYlagfÜYn][ÜCÀ?malja$j]ÜÜ<gd]ª FRANÇOISE RAES – PHOTOS STEVEN LEDOUX L A L I B R E E S S E N T I E L L E 21 ¥Üjm]Ü9g\]fZjg]cÜ~Ü9jmp]dd]kÜ©kYZdgfª l#dÜÜ·Ü©ªÜÜÜÜÜ¥ÜÜj#k]jnYlagfÜÜ·Ü©ªÜÜÜÜ LLE95_M 7/09/07 11:39 Page 23 D O S S I E R LA VIOLENCE À L’ÉCOLE paraisse un attirail de mesures aux effets éducatifs, à mon avis, plus qu’incertains. » Le sociologue tient à rappeler que l’école est relativement préservée par rapport à la violence de la rue. Nous n’avons par ailleurs guère de moyens de prouver statistiquement l’augmentation de la violence scolaire. « La question ne peut être réglée facilement par des statistiques. On ne dispose pas de statistiques policières (crimes et délits) sérieuses. Pour ce qui est du domaine scolaire, on ne peut avancer une hausse ou une baisse des faits : les études sont trop limitées. Le silence sur la relégation scolaire me semble également d’une certaine violence. » Même si les études ne prouvent aucune augmentation de la violence à l’école, sa médiatisation provoque un malaise auprès des directeurs et professeurs confrontés au désengagement de nombreux parents. Pour élaborer leur spectacle, Tête à Claques, les Ateliers de la Colline ont mené une réflexion sur ce sujet avec des enfants. Nous les avons Mais qu’est-ce que la violence ? rencontrés, ainsi que Thomas d’Ansembourg, grand défen- Une chose semble pourtant claire : à chaque génération, les adultes considèrent que leurs enfants sont plus violents qu’ils ne l’étaient eux-mêmes. Jean Lambert, écrivain et animateur, membre de la troupe des Ateliers de la Colline, n’imagine pas que la violence était autrefois absente des cours de récréation ou des terrains de jeux, mais il la juge différente. Comme le sociologue, il pointe la difficulté de cerner le sujet. « Rappelez-vous ces ouvriers qui, il y a quelques mois, en se rendant au boulot, ont découvert que leur outil de travail avait été déménagé pendant le week-end. Ne s’agit-il pas d’un acte de profonde violence ? Cet homme, rentrant chez lui, dans quel état est-il ? Comment vit-il cela ? Comment en parle-t-il à ces enfants ? Comment ceux-ci encaissent-ils une histoire qui en a fait rire certains… ? » Professeur à La Cambre, ce Liégeois pense que le culte du massacre du plus faible est toutefois plus marqué aujourd’hui qu’hier. « L’idéologie dominante pousse à une individualisation forcenée. seur de la Communication non-violente et Philippe Vienne, docteur à l’Institut de sociologie de l’ULB. C es dernières années, plusieurs faits divers ont attiré l’attention des médias et du monde politique sur la question des violences scolaires. Dans tel athénée, un élève de 15 ans a utilisé d’une fausse mitraillette pour prendre un professeur et sa classe en otage. La mitraillette, une arme à billes, aurait pu blesser. Dans un autre établissement, un adolescent a débarqué en pleine récréation, également armé, provoquant la panique générale en hurlant qu’il allait tuer tous les professeurs et le proviseur. La province est également touchée : à Dinant, il y a quelques mois, un directeur d’école était grièvement blessé d’un coup de poignard. En août dernier, lors des Rencontres Théâtre Jeune Public de Huy, la compagnie des Ateliers de la Colline présentait un spectacle initié autour d’une réflexion sur plusieurs incendies criminels provoqués par un enfant de 12 ans dans la campagne mosane. La violence est à la une des médias, mais Philippe Vienne, docteur à l’Institut de sociologie de l’ULB, auteur d’écrits sur le sujet, se garde d’avancer une recrudescence des actes de violence en milieu scolaire. Il regrette d’ailleurs leur degré de médiatisation. « Une inutile dramatisation du phénomène fait le jeu de politiques sécuritaires, voire xénophobes », pointe celui-ci. « Certains titres poussent le politique à réagir dans l’émotion et l’urgence. On réclame un ordre plus coercitif, davantage d’autorité afin qu’ap- L A L I B R E E S S E N T I E L L E 23 PHILIPPE VIENNE « DERRIÈRE LA VIOLENCE SCOLAIRE, SE CACHE L’ÉCOLE. LE SYSTÈME ACTUEL PRODUIT DES EXCLUSIONS. » LLE95_M 7/09/07 11:39 Page 24 D O S S I E R JEAN LAMBERT, DOMINIQUE RENARD ET DINO CORRADINI « LE FAIBLE N’EST PLUS AIDÉ, MAIS SIMPLEMENT ÉLIMINÉ. REGARDEZ LES JEUX TÉLÉVISÉS : IL Y A CELUI QUI GAGNE ET CELUI QUI PERD. TRÈS PEU DE JEUX APPELLENT À LA RENCONTRE OU À LA SOLIDARITÉ. » Le faible n’est plus aidé, mais simplement éliminé. Regardez les jeux télévisés : le Maillon faible en est l’exemple : désormais, il y a celui qui gagne et celui qui perd. Très peu de jeux appellent à la rencontre ou à la solidarité. » Installés en banlieue liégeoise, la Compagnie des Ateliers de la Colline mène depuis plus de vingt ans un travail singulier et remarquable d’animations et de créations théâtrales auprès des enfants et des adolescents. « Nos spectacles partent des préoccupations des enfants », explique Dino Corradini, directeur de la Compagnie. « Nous menons des ateliers théâtraux dans les écoles. Ce travail sert ensuite de base à notre travail théâtral : les textes écrits avec les enfants sont développés, travaillés, mis en scène pour devenir des spectacles interprétés par des comédiens professionnels que nous jouons en Belgique et à l’étranger. La question de la violence à l’école traverse notre travail, sans être pour autant notre principale préoccupation. Elle fut la toile de fond de certains spectacles importants comme Bancs des réserves ou Extra Ball, dès les années 80, Sauvez Gary, en 2003, ou Tête à Claques, cette année. » Manque de repères Sauvez Gary abordait la question de la violence par le biais de la perte de repères et de la représentation d’un adolescent livré à luimême le temps d’une soirée. « L’histoire est banale. Pour différentes raisons – travail, loisirs, etc. –, les parents de Gary sont souvent absents, le laissant seul à la maison où il dispose de la télévision ou L A d’un accès à un ordinateur. Notre position n’est évidemment pas de condamner la télévision ou un outil comme l’Internet, mais plutôt l’abandon d’un enfant face à ce type d’outil. Quels vont être ses modèles de référence si aucun adulte ne l’encadre ? Dans le scénario, Gary s’était fait volé sa veste avec un GSM et un MP3. Le spectacle abordait ses peurs, ses angoisses et sa tristesse, mais montrait comment il pouvait attirer chez lui son voisin de son âge pour le voler à son tour. Gary disait : « on me l’a fait ; je le fais à un autre... ». » « Tête à Claques, reprend Dominique Renard, animatrice et comédienne au sein de la troupe, fut initiée par une réflexion de mon fils. Un jour, je lui demandais ce qu’il avait fait à l’école. Il m’a raconté qu’il s’était bien amusé, qu’il avait mis avec d’autres un copain dans une poubelle. Je m’étonnais, me fâchais, quand son grand frère m’a dit qu’il faisait exactement la même chose il y a quelques années, et que certains ne demandaient pas mieux. Etre victime semblait pour eux un rôle que certains pouvaient accepter, une manière d’être dans le groupe. Cette idée est devenue une piste que nous avons exploitée dans différents milieux scolaires. Est-il vrai que, d’une génération à l’autre, un groupe social a besoin de se trouver une victime expiatoire ? Si oui, pourquoi ? Quel est le « regard social » de l’institution face à ce problème ? » Autour de cette première réflexion s’en est ajoutée une seconde, liée à une série de faits divers apparus dans la région d’Amay. « Il y a quelques années, rappelle Jean Lambert, il y a eu douze incendies criminels visant des bâtiments publics. La police a finalement arrêté un adolescent qui a reconnu être responsable de la moitié de ces faits. Quand la police lui a demandé : « pourquoi ? », cet adolescent a répondu qu’il en avait envie. Cette réflexion sur l’acte et sa motivation – Pourquoi tu frappes ? Quelle blessure peut pousser à agir de la sorte ? – a rejoint notre travail initial sur la « tête à claques ». L I B R E E S S E N T I E L L E 24 LLE95_M 7/09/07 11:39 Page 25 D O S S I E R LIRE Si je ne frappe pas… Le travail d’animations a été réalisé en plusieurs endroits, notamment dans différents groupes sociaux très différents de la région de Dieppe, dans le Nord de la France. « Il ne s’agissait pas d’animation ponctuelle, mais d’un travail dans la durée », reprend Dominique. « On se voyait une première fois, puis chacun – nous sur Liège, eux en milieu scolaire – travaillait de son côté, avant de se revoir, de confronter ses développements, et avancer de nouveau dans la réflexion. Certains groupes entrent dans ce type de mise en jeu plus facilement que d’autres, l’objectif étant de permettre à chacun de trouver une expression par rapport à l’idée de départ de la « tête à claques ». Dans certaines classes, par exemple, un gamin va finalement vous dire : « si je ne frappe pas, les autres se moqueront, ou, si je ne frappe pas, je risque de prendre sa place, etc. » Philippe Vienne, Comprendre les violences à l’école, Bruxelles, De Boeck, 2003 Violences à l’école; neuf approches qualitatives, Philippe Vienne, La Matière et l’Esprit, n° 3, Novembre 2005 Thomas d’Ansembourg, Cessez d’être gentil, soyez vrai, Editions de l’Homme, janvier 2001 Revoir des visages revivre Un groupe était composé d’une classe d’adolescents difficiles, issus d’un milieu particulièrement délicat. « J’avais, l’impression d’avoir devant moi des enfants avec lesquels je ne pourrais tirer aucune expression, se souvient Jean Lambert, un groupe vide, ennuyé d’être là. J’ai eu un peu peur. Ce n’était pas une peur physique, mais une peur née d’un malaise profond devant ce qui me semblait n’être que du néant. Organisée de manière très traditionnelle, cette classe ne permettait aucune communication. Je ne savais que proposer quand j’ai dessiné au tableau cette classe, vue de haut. J’ai demandé : « Qu’est-ce que c’est ? » Du fond de la classe, les professeurs m’interrogeaient du regard, cherchant à comprendre. Puis un enfant a dit : « C’est le décor. » Je lui ai répondu : « Juste. C’est le décor. » Cette réponse l’a encouragé. Ils ont commencé à se voir, à se montrer, puis ils ont compris l’inadaptation de l’environnement, l’impossibilité de communiquer et nous avons continué ce travail, dans la salle de gym. Pendant deux heures, ils ont parlé, raconté, participé à des jeux d’écriture sans sortir pour aller en récréation, ce qui impressionna le personnel enseignant. Ce jour-là, j’ai vu du sang se remettre à circuler et des visages revivre. » « Ils nous ont raconté des choses incroyables, la trame de notre spectacle », enchaîne Dominique Renard. « Avec eux, nous sommes passés du discours à des mises en relation avec des poupées. Ils jouaient des scènes avec ces poupées. Au départ, elles encaissaient surtout les coups. Et puis, on leur a offert cette poupée : elle était l’objet incongru, l’élève qui ne réagit pas, qui encaisse, mais elle était à eux et ils devaient l’intégrer. Cela les a fait rire. Puis ils se sont pris au jeu, s’en occupant aux cours, dans la cour de récréation ou au réfectoire. La classe a dû travailler collectivement, être solidaire et responsable. C’était une des premières fois depuis longtemps que ces enfants portaient des responsabilités et communiquaient. Ils ont épaté tout le monde : nous, les professeurs, mais aussi leur directeur. » Apprendre à communiquer Cette histoire pourrait intéresser Thomas d’Ansembourg, conférencier et auteur d’ouvrages sur la Communication Non-Violente. « J’étais avocat, explique celui-ci. La violence et l’enfance m’intéressaient, mais comme avocat, je me trouvais en aval des situations : je parlais de conflits, de scènes de violence que j’essayais de comprendre ou de défendre, mais je ne pouvais pas agir. J’étais convaincu qu’il y avait derrière ces gestes de violence des manques d’écoute et d’expression. Ces manques entraînaient des frustrations qui explosent ou implosent : dans un cas, je frappe ; dans l’autre, je m’enferme dans la dépression ou, pire, le suicide. L’acte de violence est pour moi l’expression tragique de certains besoins. » La solution serait-elle simplement d’apprendre à communiquer. « Oui, reprend d’Ansembourg, mais vous ne pouvez communiquer avec l’autre si vous n’êtes pas capable de prendre conscience de qui vous êtes. Chaque être doit d’abord se découvrir. Le problème de l’apprentissage scolaire en Belgique est que, bien L A L I B R E E S S E N T I E L L E 25 TÊTE À CLAQUES De tout temps, pour vaincre leurs angoisses, pour combler leurs frustrations, pour renverser leur sentiment d’impuissance, les humains ont éprouvé le besoin de désigner en leur sein une victime expiatoire. Un être, une famille, un groupe social sur lequel les hommes se donnent l’autorisation d’exercer un pouvoir absolu. Des parties d’eux-mêmes qu’ils sacrifient, qu’ils humilient, torturent, massacrent. Même si les mécanismes sociaux et politiques de solidarité mis en place à différentes époques en réaction à la barbarie semblaient pouvoir éradiquer ce phénomène, il ne disparaît pas. A travers l’histoire de jumeaux mis au ban de la société, Tête à claques, création théâtrale des Ateliers de la Colline, dévoile les causes probables d’actes intolérables posés par des jeunes gens en détresse. La question des violences scolaires traverse ainsi le dernier spectacle des Ateliers de la Colline, considéré aux dernières Rencontres de Huy, par la presse et le public, de manière unanime, comme « le » spectacle de l’année. Ce spectacle sera présenté dans de nombreuses écoles de la Communauté française. Une des faiblesses actuelles du système « Théâtre à l’école » est de ne pas pousser les organisateurs à présenter ce type de spectacle en tout public, hors circuit scolaire. Si vous avez l’occasion de le voir, courez-y ! Si le programmateur de centre culturel de votre quartier, ville ou village, ne l’a pas programmé, demandez-lui des comptes ! Ateliers de la Colline. Tél. 04 336 27 06 – 0498 86 55 24 / www.actc.be LLE95_M 7/09/07 11:40 Page 26 D O S S I E R souvent, l’école ne vous apprend pas à vous connaître et à vous respecter. L’école doit remettre l’homme au cœur de ses préoccupations. Aujourd’hui, elle enseigne l’entraide ou la solidarité, mais comment prendre conscience de l’autre si je n’ai aucune idée de qui je suis. » Un lieu pour vivre et non survivre Sans prétendre que la société actuelle est plus violente aujourd’hui qu’hier, Thomas d’Ansembourg, pointe une perte plus profonde du sens. « Quel futur la société offre-t-elle à de nombreux jeunes ?, insiste-t-il. Quels modèles donne-t-elle ? Certains voient leurs parents sans travail ; d’autres les voient divorcer ; d’autres ne les voient jamais car ils travaillent tout le temps. Pourquoi l’adolescent irait-il sagement à l’école puisque le modèle proposé lui semble sans grand intérêt. L’adolescent n’aime pas sa place, mais il ne voit pas ce que l’enseignant peut lui offrir et il ne veut pas la place de son père non plus, car il voit comment celui-ci vit. C’est très différent de ce que vivait la génération précédente car, à l’époque, une norme était posée. L’autorité te disait de faire ceci ou cela. Tu obtempérais ou tu refusais, mais tu savais par rapport à quoi tu te situais. Aujourd’hui, c’est beaucoup plus lâche : les adultes ont des rôles à reprendre. Avons-nous suffisamment cherché et assumé le sens de nos pensées, de nos actes et de nos choix d’adultes? Les adolescents aiment s’identifier à des modèles : mais nos vies d’adultes sont-elles inspirantes pour un ado ? » Philippe Vienne conclut en relevant que la violence n’est pas égalitairement répartie, s’inscrivant davantage dans des zones urbaines économiquement sinistrées. « Tout le monde s’inquiète, mais quand se posera-t-on la question de l’organisation de notre système scolaire dans son ensemble ?, insiste-t-il. Derrière la violence scolaire, se cache l’école. Le système actuel produit des exclusions. La véritable violence commence avec la relégation. Quand des enfants aboutissent dans ces filières de fin de parcours, ils arrivent au bout d’une dégringolade. Ces enfants n’arrivent pas là par hasard, ils sont souvent issus du monde populaire ou sont descendants d’immigrés. Pour eux, au-delà du mur de cette école, il n’y a rien. Pas d’avenir, pas de travail, pas de futur, pas de communication ou de choix, rien que du vide. Dans ces filières-là, on n’éduque pas, on vous occupe. Quand on ne vous occupe pas, on vous garde. Ces écoles sont d’ailleurs plus proches d’une prison que d’autre chose. Fermées sur elles-mêmes, sans contact avec le monde, comment peuvent-elles permettre à un adolescent d’y rêver d’un projet de vie? La violence devient pour lui la seule chose qu’il lui reste pour gagner un peu de prestige. Comment voulez-vous que de temps à autre elles ne se mettent pas à flamber ? Si la banalisation de cette violence est inacceptable, les dérives qui l’engendrent sont intolérables. Notre société doit faire de l’école un espace où l’élève a le sentiment de vivre et non de survivre, laisser à chacun ne fût-ce que l’espoir. » CONFÉRENCES THOMAS D’ANSEMBOURG « AVONS-NOUS SUFFISAMMENT CHERCHÉ ET ASSUMÉ LE SENS DE NOS PENSÉES, DE NOS ACTES ET DE NOS CHOIX D’ADULTES ? NOS VIES D’ADULTES SONT-ELLES INSPIRANTES POUR UN ADO ? » Parents - enseignants face à la « violence » des enfants par Philippe Beague, psychologue, psychanalyste, Président de l’Association Françoise Dolto. Le jeudi 15 novembre 2007 à 20h à la salle des fêtes de l’Ecole Communale Active de Laveu, rue de Laveu 54-56 à 4000 Liège. Renseignements : Monsieur André Meert (Association de Parents) : 0476 69 23 69 Violence dans les écoles... tous concernés ! par Philippe Beague, psychologue, psychanalyste, Président de l’Association Françoise Dolto. Le 22 novembre 2007 à 19h30 à la Bibliothèque Provinciale Léon Losseau, rue de Nimy 37 à 7000 Mons. Réservation souhaitée au 065 31 84 09 ou 065 31 35 53 Prochaines conférences de Thomas d’Ansembourg : Attentes et Doutes d’Ados : pour qui la crise ? le 25 septembre à 20h, chapelle de l’Institut St-Jospeh, Carlsbourg, infos 061 53 43 77 Offrir des racines non-violentes à nos enfants le 22 novembre à 19h, salle Malraux, place Félix Clouêt des Pesruches, 59831 Lambersart (France), infos www.ville-lambersart.fr RENÉ SÉPUL – PHOTOS CICI OLSSON EN CAS DE VIOLENCES SCOLAIRES _ Allo info familles : 02 513 11 11 / www.alloinfofamilles.be Service d’accueil et d’écoute téléphonique qui résulte de la collaboration entre la Ministre de l’Enfance, la Ligue des Familles et l’Ecole des Parents et des Educateurs. _ Ecole des Parents et des Educateurs / www.ecoledesparents.be Créée en 1949, l’Ecole des Parents et des Educateurs a pour vocation de soutenir la confiance de ceux-ci dans leurs compétences éducatives afin de promouvoir leur responsabilité dans leur fonction parentale et éducative au sein de la société. _ Association Françoise Dolto : 02 731 95 72 / www.francoise-dolto.com Son rôle est le soutien des professionnels de l’enfance dans leur vécu professionnel quotidien. Vous trouverez tout l’agenda des formations et conférences de Thomas d’Ansembourg sur le site www.thomasdansembourg.com. Infos sur la Communication NonViolente : www.cnv-europe.org. RENÉ SÉPUL – PHOTOS CICI OLSSON L A L I B R E E S S E N T I E L L E 26 LLE95_M 7/09/07 11:40 Page 28 M O D E Ugo : doublure de parka en fourrure et chemise kaki IKKS. T-shirt à longues manches Zadig & Voltaire. Pantalon baggy Pepe Jeans. Boots fourrées Tatoosh. Marie : combishort en jean Dino e Lucia. Gilet brodé en peau retournée Antik Batik. T-shirt tunisien Zadig & Voltaire. Bottes Sanita. Lampe « écureuil » et hérissons en peluche Bonton Bazar. L A L I B R E E S S E N T I E L L E 28 LLE95_M 7/09/07 11:41 Page 29 M O D E L A L I B R E E S S E N T I E L L E 29 LLE95_M 7/09/07 11:41 Page 30 M O D E Ugo : jean gris Maje. Chemise à rayures et pull V en cachemire Dino e Lucia. Boots Zadig & Voltaire. Marie : robe en maille grise Maje. Slim blanc Dino e Lucia. Collier Taty Divine. Sabots argentés Kartskoga. Lapins en peluche Bonton Bazar. Antik Batik, chez Claude Hontoir, 14 place Brugmann, 1050 Bruxelles, tél. 02 346 59 47 Burberry, 29 Schuttershofstraat, Antwerpen, tél. 03 232 21 58 Bonpoint, 74, avenue Louise, Bruxelles, tél. 02 502 44 80 Bonton Bazar, 122 rue du Bac, 75007 Paris, tél. 00 33 1 42 22 77 69 Dino e Lucia, chez Monkey Square, 206 rue Washington, 1050 Bruxelles, tél. 02 347 51 79 IKKS, points de vente 050 79 22 31 Jean Bourget, points de vente 00 33 2 41 75 97 59 Kartskoga, points de vente 00 33 8 71 75 79 10 Levi’s, points de vente 00 33 3 21 23 98 74 Maje, 950 E chaussée de Waterloo, Bruxelles, tél. 02 375 45 04 Minnetonka, points de vente 00 33 8 71 75 79 10 Pepe Jeans, Zilverpand, 28 Noordzandstraat, Bruges Sanita, points de vente 00 33 8 71 75 79 10 Tatoosh, points de vente 00 33 1 42 71 60 10 Taty Divine, www.tatydivine.com Zadig & Voltaire, 80 avenue Louise, Bruxelles, tél. 02 502 54 93 Ugo : veste en velours mille raies Dino e Lucia. T-shirt Bonpoint. Chemise Maje. Jean Pepe Jeans. Bottes Minnetonka. Marie : gilet en agneau de Mongolie Antik Batik. Robe marron Burberry. Slim Dino e Lucia. Sabots Kartskoga. Lampes « champignons » et masque « ours » en peluche Bonton Bazar. PRODUCTION PASCALE RENAUX PHOTOGRAPHE KURT STALLAERT MAQUILLEUSE NATHALIE DE HEN MANNEQUINS MARIE ET UGO L A L I B R E E S S E N T I E L L E 30 LLE_95_domdoc 7/09/07 11:46 Page 32 PORTRAIT MES VAGABONDAGES, L’ŒIL OUVERT BETTY LE HODEY, MÈRE DE FAMILLE Mère de famille nombreuse, Betty le Hodey a participé dès les lendemains de la guerre aux diverses luttes visant à une meilleure reconnaissance de la mère et de la femme dans la société belge. Proche des populations fragilisées Tout au long de ma vie, cette question du regard – celui que vous posez sur l’autre, celui que l’autre vous renvoie –, est restée fondamentale. Le regard vous dit si quelqu’un peut aimer. Le regard vous raconte les détresses et les bonheurs, la solidarité ou la solitude. Le regard est la fenêtre de l’âme. Après la politique, j’aime dire que j’ai vagabondé. J’ai vagabondé de cette maison à d’autres, à la recherche de lieux où circule l’intelligence et où l’on est capable de vous donner un supplément d’âme. J’ai fait de ma maison une maison ouverte, a home, comme disent les Anglais, un lieu où les gens de passage se sentent chez eux. Un lieu ouvert à ma tribu, mes amis, les enfants, les amis des enfants et des petits-enfants. Un lieu de rencontres où voyage un peu de chaleur dans un monde qu’il est parfois difficile de comprendre. Une femme qui a connu la guerre ne vous dira jamais que le monde de son enfance était plus beau que celui d’aujourd’hui. J’aime notre époque. C’est une époque formidable même si je refuse cette idée d’une civilisation mondiale que certains veulent nous vendre où l’individu ne trouverait son bonheur qu’en pensant à lui. Nous vivons une époque intéressante, ouverte, mais nous devons rester vigilants. Cette aventure qu’est la vie ne peut être belle que si chacun reste attentif à celui qu’il croise. Chacun a des responsabilités vis-àvis de l’autre. Chacun a des gestes à poser, au quotidien. A tous âges, il faut rester capable d’offrir ce regard dont je parlais… » pendant le conflit, elle appartient à la génération qui a ensuite reconstruit le pays. Militante, elle fut active dans la modernisation du mouvement des Guides catholiques de Belgique pendant les années 60, avant d’ouvrir une section « femme » au Parti Social Chrétien (PSC), un parti où elle initia la campagne Votez Femme, à une époque où il fallait convaincre les femmes d’entrer dans les conseils communaux. Sur ces « combats », Betty le Hodey juge les avancées considérables, même s’il reste un chemin important à parcourir pour qu’une femme puisse, au long de sa vie, cumuler les bonheurs d’« être mère » et de « faire carrière ». « J’aime le mot regard. Quand j’ai rencontré mon époux, en pleine guerre, il y eut d’abord, entre nous, un échange de regards. Nous n’avons pas eu besoin de plus pour nous comprendre. Nous nous sommes parlés, à cet instant-là, d’une âme à l’autre. Un amour profond s’est ensuite construit entre moi et cet homme d’une tendresse remarquable. PHOTO CICI OLSSON - STYLISME DIDIER VERVAEREN - TEXTE RENÉ SÉPUL - BEAUTÉ FLORENCE SAMAIN Robe cape en jersey de laine Véronique Branquihno (en vente chez Stijl, tél. 02 512 03 13). L A L I B R E E S S E N T I E L L E 32 LLE_95_domdoc 7/09/07 11:47 Page 33 L A L I B R E E S S E N T I E L L E 33 LLE_95_domdoc 7/09/07 11:47 Page 35 É V A S I O N Le jardin sec du temple Kongobuji à Koyasan, le plus grand du Japon, figure une paire de dragons émergeant d’une mer de nuages et montant la garde. Les dragons sont composés de 140 pièces de granit provenant du Shikoku et de sable blanc de Kyoto. JAPONFUSION Dans le quartier sud d’Osaka, la ruelle Dotonbori longe le canal et regorge de salons roses, de bars de karaoké, de halls de patchinko, de restaurants et de bars bon marché. D’Osaka à Tokyo, la mégalopole où pas un klaxon ne résonne, en passant par Kyoto ou Nara, anciennes capitales impériales où les folies architecturales et vestimentaires des nouveaux quartiers côtoient des temples de bois parmi les plus beaux du monde. Jardins minéraux ou végétaux inspirés par le bouddhisme zen. Japon d’hier et d’aujourd’hui entremêlés. L A L I B R E E S S E N T I E L L E 35 LLE_95_domdoc 7/09/07 11:47 Page 36 É V A S I O N Aux antipodes de l’Occident bien qu’il en subisse l’influence, le Japon, par son extraordinaire capacité d’adaptation, fait fusionner sans cesse modernité et tradition. Chaque printemps est l’occasion pour les Japonais de se rappeler la diversité géographique de leur pays en suivant grâce aux médias l’avancée du sakura zensen, le front des cerisiers qui depuis les pôles subtropicaux d’Okinawa remonte vers le nord. Car la nature joue un grand rôle dans la conscience nationale, dans les villes et dans les campagnes qui suivent le cycle annuel des matsuris ou festivals, fournissant aux Japonais de tous âges l’occasion de revêtir leur kimono. Etonnante fusion entre l’Orient et l’Occident, un prêtre zen en discussion sur son portable, une serveuse s’inclinant à la porte de la tour Prada, des néons aux idéogrammes scintillants, un sanctuaire à côté d’un practice de golf sur le toit d’un grand magasin. Dans cette nation parmi les plus actives et les plus industrialisées au monde, femmes et hommes prennent encore le temps de brûler de l’encens pour honorer leurs morts et leurs dieux. Nouveaux immeubles de bureau dans le quartier Shiodoma de Tokyo, au bord de la rivière Sumida. / Yoshimitsu, le troisième shogun Ashikaga se fit moine à 37 ans, renonçant à ses devoirs officiels mais pas à son pouvoir et édifia le pavillon d’or pour abriter ses retraites. A Nara, les corridors latéraux du sanctuaire vermillon Kasuga sont remplis de lanternes en bronze et entourés par un étroit bosquet vert. / Tokyo semble recéler dix, vingt, cent villes différentes. Il suffit de prendre le métro pour passer du 18e au 21e siècle, de l’Orient à l’Occident. Osaka, la trépidante de statues, de troncs votifs, de monuments et de tombeaux. Des cèdres vieux de plusieurs centaines d’années dominent ci et là de petites statuettes aux bavoirs rouges de Jizo, bouddha protecteur des enfants malades et des femmes enceintes. Notre hôtel se trouve face à la gare. Entrée immédiate dans un autre environnement : l’entrée de la gare mène tout autant dans la rue que dans un grand magasin où, parmi la multitude de boutiques, un étage entier est consacré au matériel électronique, un autre à la restauration avec des établissements traditionnels aux sols de tatamis. En sous-sol, une multitude de gargotes et de bars à sushi. L’importance d’Osaka remonte à la construction de son château, en 1586. Il fut plusieurs fois reconstruit depuis. Devenue dans les années 1920 et 1930 une usine géante, la ville abrite aujourd’hui des galeries, des hôtels internationaux et des quartiers d’habitation futuristes. Sa vie nocturne et sa pléthore de restaurants l’ont rendue célèbre. Partout, des jeunes filles habillées en poupées mangas, hyper fardées, des garçons, cheveux hirsutes et, partout, les façades de néon des halls de patchinko, jeu proche du flipper, la distraction la plus populaire du Japon. Les joueurs achètent des billes d’acier qu’ils introduisent et projettent dans un circuit vertical afin de gagner d’autres billes; ces dernières sont troquées contre un prix (les jeux d’argent sont interdits) qui à son tour peut être échangé contre de l’argent, dans un petit magasin voisin. Ces halls existent par centaines dans les villes japonaises. Départ en train vers Himeji pour y découvrir son château surnommé « le héron blanc ». Construit sur un promontoire escarpé, le plus grand des douze châteaux féodaux du Japon domine la ville. Akira Kurosawa l’utilisa pour les scènes d’extérieur de Kan, en 1985. Un long corridor donne accès à la tour des vanités, demeure de la princesse Sen (1597-1667) et de ses dames, qui était fermée et gardée chaque nuit. Nara, berceau du Japon Départ en train vers Nara, livre d’histoire à ciel ouvert et berceau de la culture japonaise. Fondée en 710 sur la plaine de Yamato, Nara fut la première capitale du Japon. Cette cité ancienne est entourée de collines boisées, de temples ceints de parcs et de quelques-uns des plus anciens bâtiments en bois du pays. Nous louons des vélos pour sillonner cette ville paisible et verdoyante. Le temple Horyu-ji est considéré comme le berceau du bouddhisme japonais. Dans le temple du Todai-ji, le plus grand bâtiment de bois au monde, la statue du Grand Bouddha Vairocana de 16m de haut n’a presque pas été altérée par le temps. Le Grand Sanctuaire Kasuga, selon les principes de pureté et de renouveau shinto, fut démoli et reconstruit sur le même modèle tous les 20 ans, processus interrompu en 1863. Les rues et les allées boisées qui accèdent à ce sanctuaire vermillon s’ornent d’environ 3000 lanternes de bronze et de pierre. Des bannières souhaitent au promeneur une vie longue et heureuse. Elles portent également le nom des donateurs et indiquent combien ils ont donné pour soutenir le sanctuaire ou payer les lanternes. Kyoto l’impériale Ancienne capitale impériale, Kyoto fut fondée en 794 sous le nom d’Heiankyo (capitale de la paix et de la tranquillité) et fut copiée sur Chang-an, ville chinoise de la dynastie Tang. Le site, bordé sur trois côtés par des montagnes et traversé par une rivière qui s’écoule du nord au sud fut considéré comme idéal par l’empereur Kammu. La culture de Kyoto, c’est un amalgame d’influences diverses, dont les premières et les plus importantes furent exercées par la cour impériale et la noblesse, suivies des samouraïs, adeptes du bouddhisme zen et de la cérémonie du thé. Les marchands aussi marquèrent la cité de leur empreinte, en particulier les tisserands de soie de Nishijin. Au cours de l’ère Edo (1600-1868), Kyoto perdit officieusement son statut de capitale, disgrâce officialisée en 1868 au profit d’Edo (Tokyo) où le pouvoir gouvernemental fut transféré. Il faut se perdre dans les rues écartées, explorer les temples et les quartiers excentrés pour découvrir les trésors de Kyoto. Balade dans le charmant quartier Koyasan, le mont sacré Situé entre des bouquets de cèdres noirs, à une altitude de 900 mètres, le mont Koya ou Koyasan est le centre spirituel de la secte bouddhiste ésotérique Shingon qui fut établie par un bonze nommé Kukai il y a environ 1200 ans. Durant l’ère Edo, la montagne abrita près de mille temples mais, après les typhons et les incendies, il n’en reste que 123. Le jardin sec du temple Kongobuji, le plus grand du Japon, figure une paire de dragons émergeant d’une mer de nuages et montant la garde. A quelques pas, l’ensemble magnifique du Danjogaran dont l’édifice le plus ancien, le Fudodo (salle Fudo) fut construit en 1197. Tout proche, le Kompon Daito, impressionnante pagode d’un étage vermillon et blanc. Au centre du Danjogaran, un pin isolé attire bon nombre de Japonais, à la recherche de branches de pin à trois aiguilles car, selon la légende, Kukai aurait lancé un couteau à partir de la Chine pour délimiter l’endroit où il allait installer son temple et aurait coupé une aiguille de pin en deux. En fin d’après-midi, nous rejoignons notre lieu de séjour, le monastère Sekisho-in où un délicieux repas végétarien nous est servi. Fermeture des portes dès 22 heures, le temps de découvrir notre chambre couverte de tatamis. Pas de lit, le futon, matelas très mince, est rangé dans un placard avant d’être déroulé pour la nuit. Le matin, au lever du soleil, nous assistons à la cérémonie de prières des moines avant un petit-déjeuner végétarien composé de potage, de tofu de sésame, de légumes et de thé vert. Dans la partie est du lieu sacré de Koyasan, s’étend une nécropole de 200 000 tombes L’allée pavée qui conduit au mausolée de Kukai est flanquée L A L I B R E L’architecture militaire aux lignes esthétiques du château de Jimeji en fait l’un des fleurons du château de samourai. / Il n’existe pas au Japon de vision urbanistique. La ville japonaise n’est qu’une somme de petites unités qui coexistent sans se toucher. Un vieillard en kimono à la sortie du métro du parc d’Ueno : le Japon par son extraordinaire capacité d’adaptation fait fusionner sans cesse modernité et tradition. / Le temple Horyu-ji de Nara, considéré comme le berceau du bouddhisme japonais, comporte quelques-unes des structures de bois les plus anciennes du monde et est classé Patrimoine mondial de l’Humanité. E S S E N T I E L L E 36 LLE_95_domdoc 7/09/07 11:48 Page 37 É V A S I O N Dans la partie est du lieu sacré de Koyasan, s’étend une nécropole de 200 000 tombes. Pyramide de tombes protégées par des statues au bavoir rouge de Jizo, bouddha protecteur des enfants malades et des femmes enceintes. Ginza, le quartier le plus cher de Tokyo : de son grand carrefour, Ginza Yon-Chome, démarrent de larges avenues et une enfilade de magasins de luxe. L A L I B R E E S S E N T I E L L E 37 LLE_95_domdoc 7/09/07 11:48 Page 38 É V A S I O N de Pontocho : coincé entre la rivière Kamo et le canal Takasegawa, il conserve encore les ochaya de bois traditionnelles, sortes de pavillons de thé où les geishas reçoivent leurs clients. Du début juin à la mi-septembre, les restaurants de Pontocho côté rivière installent des yuba, terrasses surplombant le canal parallèle à la rivière Kamo. C’est sur l’une d’entre elles qu’au crépuscule, nous dégustons un délicieux menu de fruits de mer et de sushi. Le lendemain, nous passons à l’attaque du château de Nijo, sobre et dénué des grandioses fortifications qui parent les châteaux japonais. Il est réputé pour ses pièces au décor exceptionnel et aux planchers « rossignol », conçus pour trahir les intrus en émettant un grincement évocateur d’un cri d’oiseau au moindre pas. Constitué de 15 rochers divisés en cinq groupes, le jardin sec du Ryoan-ji ou temple du dragon pacifique, est un paysage qui change au fur et à mesure que l’on avance. Il est d’ailleurs impossible, quel que soit le point de vue, d’embrasser plus de 14 rochers à la fois. Rattachés aux temples bouddhiques zen, ces jardins secs, aux pierres sélectionnées avec soin, et disposées au cœur d’une étendue de sable ratissé, invitent à la méditation. Nous progressons vers le célèbre pavillon d’or, le Kinkaju-ji. Yoshimitsu (1358-1408), le troisième shogun Ashikaga édifia cet endroit pour abriter ses retraites. Un chemin ombragé débouche sur un beau jardin à l’extrémité duquel se dresse le pavillon. La gracieuse structure de deux étages, entièrement recouverte de feuilles d’or, est surmontée par un phénix de bronze. Dans le jardin zen du Jisho-ji, ou pavillon d’Argent, un cône de sable émerge au cœur d’une mer de sable dont les rythmes évoquent les vagues caressées par la lune. Fin d’après-midi à vélo, nous pédalons lentement le long de la promenade des philosophes, l’un des endroits les plus appréciés de Kyoto. Le chemin suit un canal bordé de cerisiers serpentant au pied des superbes monts Higashiyama. Fin de la promenade dans le quartier de Gion, le quartier réputé des geishas, des ochayas et des bars à karaoké. Le long de la rivière Kamo des hérons blancs errent au bord de l’eau. Le lendemain matin, visite du sanctuaire de Heian. Décoré de piliers vermillon et de tuiles vertes, puis, dernière étape à Kyoto, le temple Kiyomisu sur pilotis de bois. Depuis plus de mille ans, les pèlerins gravissent la pente qui mène à la déesse Kannon aux onze têtes, pour prier et boire l’eau de la source sacrée. Le soir, nous déambulons dans la gare de Kyoto, conçue par Hara Koji et inaugurée en 1997. Ensemble aérodynamique d’espaces élancés et d’escaliers découverts, elle offre un accès futuriste à l’ancienne capitale impériale. Tokyo, des villes dans la ville Nous partons pour Tokyo par le train super express « Shinkanzen », équivalent de notre Thalys. Hyperindustrialisé au point d’être devenu la seconde puissance économique du monde, derrière les USA, le Japon a néanmoins pu préserver çà et là des îlots de tradition, de calme et de culture qui s’intègrent à la vie moderne. Ainsi, à Tokyo, chaque quartier possède son petit sanctuaire où l’on se rend pour faire des offrandes aux divinités (kami). Pourtant avec plus de 126 millions d’habitants pour moins de 380 000 km2, le Japon a l’une des densités les plus fortes des pays industrialisés. Avec sa banlieue, Tokyo forme la plus vaste mégapole du monde. Bien qu’elle soit l’une des principales places financières de la planète, Tokyo est organisée comme un village, divisée en arrondissements ou plutôt en quartiers, les Ku. On travaille à Harajuku, on dîne à Shinjuku,… Il existe ainsi une dizaine de centres ayant chacun sa personnalité, sa fonction et ses habitants qui se transforment parfois de façon radicale selon les heures. Roppongi est le quartier des étrangers tandis qu’Asakusa imprégnée de tradition fleure bon le tatami et la bambou. On peut encore citer Harajuku, le quartier des adolescents. A Tokyo, il y en a pour tous les goûts et à tous les prix. Il n’existe pas ici, à l’inverse des grandes villes européennes, de vision de la ville, de volonté directrice pour ordonner les perspectives. La ville japonaise n’est qu’une somme de petites unités qui coexistent sans se toucher. Quartier Shinjuku, quartier ouest de la ville là où se trouvent de nombreux gratte-ciel illustrant la richesse corporative de la capitale. Première approche via la Mairie de Tokyo, immense complexe de 48 étages construit par l’architecte Tange Kenzo et inauguré en 1991 et duquel on peut voir, par temps clair la baie de Tokyo et le mont Fuji. Mais Tokyo est un chantier permanent. En 2003, un pan entier du quartier de Roppongi a été reconstruit autour de la massive Tour Mori, temple de la consommation et du luxe. Tous les grands noms du luxe français y sont en effet représentés : Vuitton y a inauguré le concept de bar à sacs : on s’assied et on se fait apporter des sacs comme s’il s’agissait de consom- L’immense complexe de la mairie de Tokyo est composé de deux tours et d’une place semi-circulaire; les façades au décor en treillis évoquent à la fois l’architecture traditionnelle et les circuits électroniques. / Le temple Ryoan-ji, fondé en 1450, est célèbre pour son jardin sec, composition de sable blanc et de 15 pierres, considéré comme l’expression suprême du bouddhisme zen. mations. A peine la Mori Tower terminée, c’est Omosesando qui a pris le relais en faisant appel aux plus brillants architectes internationaux pour donner un écrin aux créations des grands noms de la mode. Des dizaines de bâtiments jouant sur la transparence, les textures et les matières ont donné à ce quartier déjà ultra branché une touche de folie unique... Entre le quartier Shinjuku et le quartier Shibuya, changement de perspective avec la visite du Sanctuaire Meiji. Au sein du parc Yoyogi, l’un des plus vastes de la ville, dans le jardin Meiji Jingu Gyoen, repose le Meiji Jingu, sanctuaire achevé 8 ans après la mort de l’empereur Meiji, en 1920, pour faire entrer le monarque au panthéon des divinités shintoïstes. Le Torii, portique sous lequel on passe pour arriver au sanctuaire est taillé dans un bois vieux de 1700 ans. A l’entrée, des fûts de saké de différentes marques alignés offerts par différents fermiers au sanctuaire. Au nord de Tokyo, le parc d’Ueno est parsemé de musées. La Galerie des trésors d’Horyuji, pavillon contemporain construit par l’architecte Taniguchi Yoshio abrite une magnifique collection de bouddhas importée de Chine. Bouddha représenté dans les différents états de sa quête de la sagesse : avec la couronne et les bijoux témoins de la condition humaine jusqu’au dénuement complet, à la neutralité sexuelle, signe de son accès à la sagesse. Les yeux mi-clos, en balance entre la vie réelle et la vérité personnelle. Dans une salle adjacente, de superbes masques Gigaku utilisés dans les cérémonies bouddhistes. Une rencontre, une ponctuation, celle de Claire Ghyselen, représentante de l’AWEX à l’Ambassade de Belgique. Claire a connu le Japon à l’âge de 17 ans lors d’un échange de jeunesse organisé par le Rotary. Et le Japon ne l’a plus quittée. Au sud de Ginza, le quartier le plus cher de Tokyo, elle nous emmène au sommet des tout nouveaux immeubles de Shiodoma. De là, la vue sur la rivière Sumida et sur les nouveaux quartiers de la mégalopole est impressionnante. « Face à la montée en puissance de la Chine, le Japon, nous dit-elle, garde tous ses atouts grâce à la rigueur de ses chefs d’entreprise et à leurs codes de bonnes conduites. Les Belges et les Wallons y ont un potentiel très fort, notamment dans des produits à haute valeur ajoutée comme des logiciels de calcul ou les biotechnologies. On n’en parle pas assez ! » Nous la quittons au grand carrefour de Ginza Yon-Chome d’où démarrent de larges avenues tracées au cordeau et un impeccable alignement de magasins de luxe. Nous nous engouffrons une dernière fois dans le dédale grouillant du métro. Comme une foule de Japonais qui, pour la circonstance ont revêtus leurs kimonos traditionnels, nous allons tenter de nous frayer une place pour assister au feu d’artifice annuel d’Asakusa. Le Groupe AIR FRANCE KLM propose jusqu’à 55 vols par semaine dont 41 vols AIR FRANCE et 14 vols KLM vers 3 destinations au Japon : Tokyo, Osaka, Nagoya au départ de Bruxelles via Paris – cinq trains quotidiens au départ de Bruxelles-Midi – ou via Amsterdam – 6 vols quotidiens au départ de Brussels Airport. Pour de plus amples renseignements ou pour réserver, surfez sur www.airfrance.be, www.klm.be, contactez Air France au 070 22 24 66 ou votre agence de voyages habituelle. REPORTAGE RÉALISÉ PAR QUENTIN WILBAUX ET CHRISTIANE THIRY – PHOTOS QUENTIN WILBAUX L A L I B R E E S S E N T I E L L E 38 7/09/07 11:49 Page 39 É V A S I O N Dans l’ensemble du Todai-ji à Nara, la statue de 16 mètres du Bouddha Vairocana nécessita des tonnes de bronze fondu, du mercure et de la cire végétale. JAPON FUTURISME ET TRADITIONS Du 14 au 25 mai 2008, La Libre Essentielle vous invite à découvrir les sites uniques d’un Japon riche en contrastes. Partir au Japon, c’est changer d’espace et de temps, c’est accepter de bouleverser ses repères… Car même s’il a envoûté un nombre incalculable de voyageurs depuis Marco Polo, ce pays n’en demeure pas moins énigmatique. Entre futurisme et traditions « le Japon a la faculté de se transformer dans une stupéfiante continuité ». Voilà sans doute ce qui le rend si fascinant dans notre époque mondialisée. C’est en mai, au moment où les cerisiers sont en fleurs, que nous vous convions à explorer ce Japon d’hier, d’aujourd’hui et de demain avec Tokyo la trépidante, Kyoto, ancienne capitale de la période Heian, Osaka, 3e grande cité du pays, Nikko, Kamakura ou encore l’île de Miyajima avec ses superbes sanctuaires... A Koyasan vous logerez dans un authentique monastère. Un itinéraire varié pour une expérience inédite. PROGRAMME Jour 1_14/5 > Bruxelles – Paris/Tokyo / Jour 2_15/5 > Tokyo Jour 3_16/5 > Tokyo – Nikko –Tokyo / Jour 4_17/5 > Tokyo Jour 5_18/5 > Tokyo – Kamakura – Kyoto / Jour 6_19/5 > Kyoto Jour 7_20/5 > Kyoto / Jour 8_21/5 > Kyoto – Nara – Koyasan Jour 9_22/5 > Koyasan – Osaka – Hiroshima Jour 10_23/5 > Hiroshima – Miyajima – Hiroshima Jour 11_24/5 > Hiroshima – Himeji – Osaka Jour 12_25/5 > Osaka/Paris CDG – Bruxelles POUR TOUTE INFORMATION YC ART ET CULTURE 02 738 74 22 / [email protected] Consultez notre site www.ycare.be L A L I B R E E S S E N T I E L L E 39 LIC. A5060 LLE_95_domdoc LLE_95_2pages arefaire 7/09/07 13:58 Page 40 B E A U T É ers 1FARDS B.a.-ba du parfait maquillage naturel pour adolescentes en fleur, avec Sylvie Coussement, makeup artist Dior, et Giverny, notre mannequin d’un jour. Grand nettoyage. « A l’adolescence, ont lieu beaucoup de changements hormonaux. Le soin le plus important à cette période est le nettoyage, indispensable matin et soir, même si l’on ne se maquille pas. Il permet d’éviter de garder des marques liées à des problèmes d’acné, comme des petites cicatrices ou des pores dilatés. Autant prendre les bonnes habitudes le plus tôt possible, pour préserver le capital de sa peau. On conseillera un démaquillant à l’eau qui va légèrement ouvrir les pores pour les nettoyer puis un tonique qui va les resserrer. » Histoire d’eau. « Mettre au moins une fois par jour une crème hydratante protectrice, c’est déjà bien à cet âge-là. Si on répète le geste avant le coucher, c’est magnifique ! L’hydratation est capitale pour retarder les premiers effets de la déshydratation que sont les ridules à 2025 ans. On ne fait pas toujours bien la différence entre hydratation et nutrition. L’hydratation consiste à éviter que l’eau qui se trouve dans la peau ne s’évapore. La nutrition ne concerne que les peaux sèches en manque de sébum. Qu’on ait une peau très grasse ou très sèche, il faut toujours l’hydrater, lui donner à boire, sans nécessairement lui donner à manger. » Teint de rose. « On peut utiliser un peu de fond de teint pour dissimuler les imperfections. Mais attention aux teintes trop foncées qui mettent les boutons en valeur au bout de quelques heures. Mieux vaut choisir la nuance la plus proche de la carnation naturelle. L’avantage aussi, c’est qu’il n’y a pas de raccord avec le cou. Après, si on veut un peu foncer, on peut déposer un soupçon de terre de soleil. L’anti-cernes s’utilise après le fond de teint, car il contient des pigments réflecteurs de lumière. Pour cacher les cernes et éventuellement unifier les paupières, on prend un ton plus clair. Pour les petits boutons, la couleur la plus proche possible de sa peau. Si on ne trouve pas tout à fait le bon coloris, on peut mélanger un peu de fond de teint avec de l’anti-cernes, ce qui donne une matière plus couvrante. Pour fixer le tout, une poudre transparente matifiante qu’on peut égaliser au pinceau après l’avoir appliquée avec la houppette sur le visage. Un blush rose apporte beaucoup de fraîcheur sur les pommettes : pour un fini velouté, opter pour une poudre à appliquer de manière très légère; pour encore plus de naturel (des joues roses comme si on avait couru), choisir un blush crème, très facile à étaler du bout du doigt. » Regard pétillant. « Les ados ne s’épilent pas encore les sourcils en général, mais elles peuvent les discipliner avec une brosse enduite d’un fixateur incolore. Pour les ombres, on pose la couleur la plus claire sur toute la paupière. J’ai choisi un beige brillant très lumineux. Un peu de rose juste en dessous des sourcils donne une touche de fraîcheur. Je trace une ligne au crayon noir, universel, au ras des cils supérieurs, presque dans les cils. Cela forme une petite ombre, comme un trait d’eye-liner en plus discret. Quand on appliquera le mascara, le crayon passera presque inaperçu mais donnera toujours plus d’intensité au regard. La teinte du crayon peut être choisie pour mettre l’iris en valeur : pour les yeux verts, les violines et prune; pour les yeux bleus, les coloris foncés comme le brun, le gris, le noir; pour les yeux bruns, tout sauf les bruns pour éviter le ton sur ton qui peut durcir l’œil, donc des bleus, des verts, du turquoise… Pour la pose du mascara, les ados ne savent pas comment s’y prendre en général et ne maquillent que les pointes. On leur conseillera de pencher la tête en arrière et de se regarder dans le miroir, en brossant bien les cils dès la racine. Elles peuvent jouer la fantaisie avec un mascara de couleur si elles ne mettent que cela. Pour intensifier le maquillage, le soir, ajouter un peu de khôl noir à l’intérieur de la paupière inférieure si on a de grands yeux ou simplement épaissir le trait de crayon sur la paupière du dessus. » Lèvres miroir. « La tendance des gloss convient très bien aux ados. Ils sont d’autant plus intéressants quand ils évitent le dessèchement des lèvres. Si elles choisissent un rouge, mieux vaut opter pour une texture transparente. » ISABELLE BLANDIAUX – PHOTOS STEVEN LEDOUX CONCOURS Tu as entre 14 et 16 ans ? Envie de conseils beauté ? La Libre Essentielle et Dior t’invitent à un atelier maquillage le mercredi 10 octobre de 14 à 17h à Bruxelles. Programme de l’aprèsmidi : entourée de professionnelles, tu auras entre autres l’occasion de tester différents soins pour nettoyer la peau, de recevoir des conseils de maquillage personnalisés ou encore de découvrir les principales senteurs Dior. Pour participer à cette journée, inscris-toi vite sur www.lalibre.be/concours. Les gagnantes seront averties par mail. L A L I B R E E S S E N T I E L L E 40 LLE95_M 7/09/07 11:41 Page 42 P Ê L E - M Ê L E Robe (145 €) et bottes (152 €) Marithé + François Girbaud Kids. Infos : 02 627 88 70. Bottes pour femme (222 €) Marithé + François Girbaud. Infos : 02 513 48 66. MAMAN Manteau 2Aimée (115 à 125 € selon la taille) et jean 2Atreve (60 à 65 €) pour enfant Cape Accordéon (175 €), sous-pull Ace (70 €), jean Action (110 €), sac Amorrow (185 €) et escarpins Adagio (175 €) pour femme Comptoir des Cotonniers. Infos : www.comptoirdescotonniers.com ou 02 347 28 85. &MOI Robustes, frileux, coquets : accessoires et essentiels de l’automne en version maxi ou mini. Bavoir (37,50 €), couverture suspendue (182,50 €), bonnet (37,50 €), couverture (72,50 €) Baby Armani et chaussure décolletée Giorgio Armani avec plateau en satin, détail en métal et cristaux Swarovski (395 €). Infos : 02 513 79 81. Combinaison pour bébé K Baby-Doo (164 €) et sac Dolian (145 €) Napapijri. Infos : 02 347 28 85. OFFRE D’ABONNEMENT CONCOURS ABONNEZ-VOUS ! PRÉCISION & PERSONNALITÉ Vous aimez le glamour et méritez ce qui se fait de mieux ? Optez pour la gamme Perfection de Remington. En plus d’un design élégant, les produits Remington pour l’épilation féminine sont équipés des dernières nouveautés technologiques. Les rasoirs féminins éliminent jusqu’aux poils les plus courts pour un résultat ultra lisse. Le « skin-stretcher » intégré étire la peau pour un rasage encore plus efficace. Grâce à la feuille d’or qui recouvre leur grille, les rasoirs conviendront aux femmes à l’épiderme sensible. De plus, les rasoirs peuvent aussi s’utiliser sous la douche. Pour 52 €, recevez chaque samedi pendant 12 mois La Libre Belgique et ne ratez plus l’Essentielle. En cadeau, nous vous offrons un superbe coffret de 6 tasses et 6 sous tasses aux couleurs fruitées (dim tasse : 5,5 cm de haut ; base 4,5 cm). Ce service est livré dans un coffret très pratique. 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Si Grégoire Polet avait inscrit son premier roman (remarqué) à Madrid (Madrid ne dort pas), si le deuxième, Excusez les fautes du copiste était le portrait d’un seul homme (un peintre raté), le troisième se situe à Paris et multiplie les personnages, une vingtaine. Qui, durant une semaine, vont se croiser, se heurter, s’aimer, se quitter. Livre choral, ce roman est aussi une réflexion sur l’amour et sur l’art. Grégoire Polet, Leurs vies éclatantes, Gallimard « Je m’appelle Liz Dunn. Je n’ai jamais été mariée, je suis droitière et j’ai les cheveux roux foncé et obstinément ondulés. Il se peut que je ronfle ou pas : il n’y a jamais eu personne pour me le dire. » Mais. Un jour qu’elle venait d’épuiser son stock de K7 mélos, un coup de téléphone lui apprend que. Son fils est hospitalisé. Son fils. Qu’elle a abandonné à la naissance. Qui a des visions. Par l’auteur de Génération X. Douglas Coupland, Eleanor Rigby, Au Diable Vauvert Jean Hatzfeld sera probablement hanté par le Rwanda jusqu’à la fin de sa vie. La stratégie des antilopes vient conclure (?) sa trilogie sur le génocide rwandais. Avec Dans le nu de la vie, il avait recueilli les récits des rescapés tutsis, avec Une saison des machettes, ceux des acteurs hutus. Avec La stratégie des antilopes, il fait entendre des victimes et des bourreaux obligés de cohabiter sur les mêmes terres. Bouleversant. Jean Hatzfeld, La stratégie des antilopes, Seuil MICHEL ZUMKIR Ouverture sur le monde Excellente idée que cette nouvelle collection qui s’adresse aux enfants à travers leurs parents ! On sait combien les enfants sont curieux et posent des questions, parfois embarrassantes à l’adulte, qui se réfugie alors dans des réponses toutes faites. Après Les maths et L’argent, voici Les arts premiers qui ouvre à toutes les questions sur l’humanité, les croyances et nos différences… Arts primitifs, arts populaires, arts premiers, Michèle Coquet, Nathan, Biro Editeur, coll. petit cours de rattrapage à l’usage des parents Dvorák, éperdument Bien sûr, l’ombre de ces deux géants tant regrettés qui avaient nom Sviatoslav Richter et Rudolf Firkusny planeront à jamais sur le merveilleux Quintette op. 81 d’Antonin Dvorák… Mais avec en prime un petit chef-d’œuvre bougrement attachant – les cinq irrésistibles Bagatelles pour deux violons, violoncelle et harmonium –, la nouvelle version gravée par Frank Braley et ses complices du bien nommé Ensemble Explorations tire allègrement son épingle du jeu. De l’émotion à revendre, de la simplicité et par dessus tout peutêtre, ce lyrisme éperdu dont Dvorák avait le secret, voilà du grand art amoureux… Un pléonasme ? Un CD Harmonia Mundi 901880 D I D I E R C H A T E L L E Porn Stars en orbite Supplément d’âme Quand une sculptrice « éveillée » est inspirée par des textes qui la traversent, ça donne un merveilleux petit recueil où textes, sculptures et dessins se répondent dans une harmonie de cœur. Un livre-carrefour tissé de belles rencontres entre l’auteur, les visiteurs de son exposition touchés par les messages, le photographe qui a saisi l’émotion transmise par ses œuvres de terre et de bronze et le graphiste qui les a magnifiquement mis en page et en couleurs. Un régal pour le regard, le cœur et l’âme… Les tablettes du corps et de l’âme, Christiane Erard, info : www.christianerard.com Oubliez donc quelques tonitruants ra(do)tages, Dimitri Chostakovitch vaut infiniment mieux que sa réputation de fieffé fonctionnaire de la double croche ou de compositeur au pays des Soviets que d’aucuns continuent de colporter. A preuve, son très élégiaque Trio en mi mineur de 1944 et les superbes Sept Romances sur des poèmes d’Alexandre Blok que les musiciens réunis autour de Melle Plamena Mangova – tiens, serait-ce le mois des Elisabéthains ?! – défendent avec la ferveur la plus communicative qui soit. « Il faut songer à la mort pour mieux vivre la vie », disait-il. Message reçu. Faites passer. Un CD Fuga Libera FUG 525 MAISON DE FAMILLE Pottery Barn, c’est un peu l’équivalent de Gap, côté ameublement. Traduction d’un titre publié par le département Kids de la marque, ce joli livre propose d’aménager sa maison dans un style pratique et gai et d’adopter une philosophie du bien-vivre en famille directement issue des idées de la pédagogie Montessori, en plein come-back actuellement de l’autre côté de l’Atlantique. Margaret Sabo Wills et Mélanie Avecedo, Une maison de rêve pour les enfants, Minerva ANNE DE BARDZKI MARTINE DORY Deux ans et demi, et bien des compliments, après Year of the tiger, les Liégeois de Hollywwod Porn Stars n’ont rien perdu de leur habileté à marier sens mélodique et puissance sonore. Sur ce deuxième album, ils font preuve, en plus, d’une plus grande diversité de tonalités que sur leur premier album. Aux hymnes powerpop, taillés pour être repris en chœur lors des concerts, s’ajoutent quelques morceaux plus sombres qui donnent cette impression d’un album moins foufou et plus maîtrisé. On va bientôt pouvoir leur resortir le vieux cliché du groupe arrivé à maturité. Hollywood Porn Stars, Satellites (Naïve/Bang!) Architecture in New-York Reprise en main Avanim dresse le portrait de Michale, jeune femme à TelAviv, cherchant son équilibre entre l’airain de la famille (père et mari) et la caresse d’un amant. Mais, lorsque celui-ci meurt dans un attentat, cet ordre précaire entre tradition et modernité – ordre qui est bien aussi celui d’un Etat – doit retrouver la force d’une émancipation. Cela a peut-être un air entendu, et pourtant tout, ici, est subtil, sensible, juste. A découvrir, donc. Avanim, de Raphael Nadjari, aux éditions Montparnasse Majesté Minuscule On ne dira jamais assez tout le bien qu’on pense de Minuscule. C’est tout simplement la meilleure série de courts métrages d’animation depuis Bip Bip et le Coyote ! Un vrai régal pour petits et grands. La quatrième et dernière livraison de cette série entomologique désopilante, tendre néanmoins, comporte des bonus où l’âme des petites bêtes est mise à nu. Minuscule 4, une série animée conçue par Thomas Szabo, aux éditions Montparnasse. Minuscule – L’intégrale sera disponible en un coffret de 4 DVD dès le 16 octobre. SEMIR BADIR L A L I B R E E S S E N T I E L L E 44 Sur leur précédent, In case we die, les Australiens d’Architecture in Helsinki se montraient parfaits dans leur rôle d’enfants turbulents investissant un magasin d’instruments de musique. Parfaits mais éreintants. Comparons donc ce Places like this au stade de l’adolescence : la douce folie semble plus intériorisée et les goûts s’affirment, avec New York comme phare. Le New York des Talking Heads mais aussi celui du mélange entre « white funk » et rythmes électroniques. La courte durée, une demi-heure à peine, de Places like this permet, en outre, d’éviter l’overdose d’euphorie pop. Architecture in Helsinki, Places like this, (Tailem Bend/Coop) PASCAL DE GENDT LLE_95_domdoc 7/09/07 11:49 Page 46 H O R O S C O P E / O C T O B R E MOTS CROISÉS À THÈMES 1 LE SIGNE DU MOIS / LA BALANCE 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 1 2 « Réduit à lui-même, un individu ne peut rien ! » Eh oui, vous avez deux plateaux, reste à les maintenir en équilibre en s’associant, collaborant, conciliant… et épousant. Tout vous pousse à rechercher cet « autre », ce partenaire privilégié avec qui bâtir sa vie. 3 4 5 VOUS L’AVEZ TROUVÉ ? Vous ferez dès lors de nombreuses concessions pour sauvegarder l’harmonie et la paix de vos relations, car les conflits, les heurts, vous en avez horreur ! En bonne diplomate, c’est avec plusieurs paires de gants que vous abordez toute circonstance… 6 7 8 VOTRE TALON D’ACHILLE ? Votre désir de plaire et d’être aimée de tous; pas facile à réaliser à moins de faire abstraction de sa véritable personnalité. 9 MAIS QUELLE ÉLÉGANCE RAFFINÉE ! Le Beau est votre idéal et vous goûtez tous les plaisirs de l’esprit avec une sensualité exquise. 10 11 BÉLIER BALANCE L’été vous a invitée à vous fixer un objectif constructif qui ajoutera une corde à votre arc. Reste à déployer vos talents pour les concrétiser. Vénus oblige : vous attirez plus que jamais les beaux sentiments. On demande à vous rencontrer, à vous découvrir… et plus si affinités. TAUREAU SCORPION Vous pensez rencontrer Zorro ? Hélas, votre charme n’est pas en poupe ce mois-ci. Débarrassez-vous d’abord de ce qui vous encombre. Les délices et grandes orgues sont pour plus tard. Neptune et Vénus pourraient vous jouer des tours ! Comment les déjouer ? Misez concret et mettez vos émotions en veilleuse, le temps d’ajuster les pendules. GÉMEAUX SAGITTAIRE Vous parlez bien, vous pensez juste ! Mars vous insuffle des élans auxquels il vous sera difficile de résister. Alors, hissez la grande voile… Haute saison du charme pour cette rentrée. Vénus illumine votre ciel, exaltant pour un temps votre incontestable séduction ! Ne ratez pas votre tour… La chance passe. 12 9 mots sont cachés dans ces mots croisés et font partie du livre à gagner L’étoile de Mirapour d’Alain Eraly, paru aux éditions Racine. Durant la dernière guerre mondiale, un couple s’embarque pour Bombay. Ils sont engagés par le prince musulman d’un petit état de l’Inde. Pour gagner un des 10 exemplaires mis en jeu, appelez le 0905/82 220 (1 €/participation) avant le 30 septembre minuit. Code 20706. Répondez à cette question : En quelle année l’indépendance de l’Inde fut-elle proclamée ? 1947 (réponse 1) – 1950 (réponse 2) – 1953 (réponse 3). HORIZONTALEMENT – 1. Comme le fut la guerre de 40. – Il est garant d’un bon retour chez vous. 2. Chef d’école. – Tresse. 3. Homophone d’un organe sécréteur. – Contrat. 4. Partie de pièce. – Déesse égyptienne. – Elément qui marque la séparation. 5. Le héros du livre fut son intendant. – Agence de renseignement américaine. 6. Double voyelle. – Premier département. – Il est aussi professeur de sociologie à l’Université. 7. Indivisible. – Coup gagnant. 8. Contrat de travail. – Pour se débarrasser de quelqu’un. 9. A maturité. – Article étranger. – Personnel. 10. Remplie. – Sans énergie. 11. Ecole supérieure de communication. – Condition. – Cardinal. 12. Le couple du roman fuit leur arrivée en 1939. CANCER Trouvez ou retrouvez vos marques, réduisez vos exigences et n’attendez rien des autres. Fin septembre le tempo se calmera et vous relativiserez les événements. Ouf la tempête sera passée. CAPRICORNE LION VERSEAU Vous abordez ce mois sous l’égide de la passion. Cupidon se profile à l’horizon et vous décoche ses flèches ? Alors ? Laissez les portes ouvertes… si vous le souhaitez, bien sûr. Deux solutions s’offrent à vous : contester tout systématiquement et vous faire quelques ennemis ou… miser sur la patience et vous défouler dans un sport ! VIERGE POISSONS Plutôt à prendre à rebrousse-poil les Vierges ! Est-ce l’entrée de Saturne dans votre signe qui annonce une longue et profonde révision de vos valeurs ? Donnez une base solide à ce que vous avez entrepris avant de vous lancer dans de nouvelles aventures. Votre maillon faible : rêver au lieu d’agir ! Descendez donc de votre trône, et cessez de cultiver la solitude; vous avez besoin des autres et de plus ils vous stimulent ! L’isoloir, c’est bon le temps des élections… VERTICALEMENT – 1. Le nom de l’état en question. – su. 2. Quinzième lettre de l’alphabet grec. – Mission locale. 3. Pourvu. – Obstacle. 4. Deutsche Mark. – Grande école. – Tout terrain Pour une étude sérieuse et approfondie de votre thème astral : tél. 02 375 94 32 FRANÇOISE VAN DER HAEGE pour moto. 5. Poil soyeux. – Le livre nous la décrit avec sa diversité. 6. Vieux. 7. Nœud coulant. – Richesse. – A soi. 8. Brille dans le titre. – Un prénom de philosophe pour un auteur talentueux. 9. Titre Remboursable Subordonné. – Rivière, dans le SE asiatique. 10. Lit anglais. – Oiseau coloré à huppe. 11. Extrémités des ailes. 12. Port où débarque le couple du livre. – Régime. SOLUTION DU NUMÉRO PRÉCÉDENT 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 1 J E R U S A L E M 2 A 3 D A M B J E R 4 E R E A U L N E D E E R E S P S A R A 5 T R I S T E S S E 6 R E C I T 7 E 9 I I C T R O C I E S S O B A T O N 10 L 11 A 12 I I U N X A R E N E S 8 M I I E E T P C N S T A M E R E T A L A G I S T E E S P E R I P L E – ILLU. PASCAL LEMAÎTRE JACQUES MERCIER L A L I B R E E S S E N T I E L L E 46