Collection - FRAC Basse

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Collection - FRAC Basse
le fonds régional d’art contemporain basse-normandie
service éducatif
dossier pédagogique
Alexandre da Cunha, Full Catastrophe (Drum IX), 2012, acier, béton, mdf, peinture, 160 x 60 x 60 cm
Collection FRAC Basse-Normandie / Acquisition 2012
Collection
exposition du 14 septembre au 22 décembre 2013
9 RUE VAUBENARD 14000 CAEN 02 31 93 09 00 www.frac-bn.org
collection
Sommaire
VUES DE L’EXPOSITION
QUELQUES PISTES
QUELQUES RÉFÉRENCES
MIGRATION DES FORMES
BÂTIR OU L’ESTHÉTIQUE DU CHANTIER
ENGAGEMENT
LA MAISON PORTRAIT
MINUSCULE
COLLECTION
Hervé BEZET, Alexandre da CUNHA, Sven ’t JOLLE, Allan SEKULA,
Zin TAYLOR, Christoph WEBER et Raphaël ZARKA
Cet automne 2013, le Frac Basse-Normandie présente
de nouvelles œuvres récemment entrées dans sa
collection : matières et formes sont à l’honneur entre
réécriture et fictions.
Alexandre da Cunha transforme une bétonnière en
chaudron. Posée sur un socle en béton elle devient
la trace archéologique de notre époque et du monde
ouvrier. Non loin également d’une forme d’archéologie,
Le Cénotaphe d’Archimède pointe l’attrait de son
concepteur Raphaël Zarka pour les formes contenant
à elles seules plusieurs histoires, qu’elles soient
architecturales, artistiques ou scientifiques : ici des
cheminées anglaises de style Tudor du XVIe siècle
dont les formes reprennent la vis sans fin inventée
par Archimède. Partant de petits rien de poussières
et de bouts de bois, Zin Taylor produit des formes
entre personnages et variations architecturales. Enfin,
l’œuvre de Christoph Weber, constituée de fers à béton
enrubannés de tissu recouvert de ciment craquelé,
puise son vocabulaire dans les chantiers des villes en
transformation. Elle souligne la force des matériaux
tout autant que leurs faiblesses, affirme une présence
imposante avec une apparente légèreté.
À l’étage, les œuvres ouvrent à la fiction partant de
faits réels reconstitués. Hervé Bezet reproduit, après
une enquête minutieuse, la maison d’enfance de
Gérard Depardieu, confrontant l’architecture ouvrière
à celle d’un décor de plateau de cinéma ouvert à tous
les possibles. Allan Sekula fait le constat de l’impact
de la production du film “Titanic” sur la population
mexicaine sollicitée comme main d’œuvre bon marché.
La présence de cette œuvre, dans la collection depuis
quelques années, est par ailleurs un hommage à
l’artiste récemment disparu. Dans cette même logique
critique du système capitaliste, l’œuvre de Sven ’t
Jolle confronte sur un même plan naufrage, survie et
richesse. La maquette d’un navire recouvert de feuilles
d’or repose sur un simulacre de radeau en plâtre.
Réalisée en 2008 en réaction à la faillite des banques
et à leur sauvetage par les États, l’œuvre prend une
valeur toute symbolique.
VUES DE L’EXPOSITION
QUELQUES RÉFÉRENCES ET AFFINITÉS
«MIGRATION DES FORMES»*
Dans le Cénotaphe d’Archimède, Raphaël ZARKA crée une réplique d’une cheminée Tudor, d’un palais du XVIe
siècle anglais dans laquelle il retrouve un fragment d’un solide étudié par Archimède (le rhombicuboctaèdre) et le
motif de la vis sans fin inventée par celui-ci. L’œuvre condense ainsi, à travers cette recherche sur les formes, une
référence à l’histoire des sciences et des mathématiques, la démarche d’un collectionneur de formes trouvées, celle
de l’appropriation et de la réplique. Raphaël ZARKA appartient également à un ensemble d’artistes qu’Arnauld Pierre
a nommés les «archéomodernistes».
*terme emprunté à Raphaël Zarka
ARCHIMÈDE
La vis et les solides d’Archimède
Savant, à la fois théoricien et expérimentateur,
Archimède est aussi un ingénieur. L’une de
ses plus célèbres inventions est la vis sans
fin, appelée aussi vis d’Archimède, une hélice
tournant autour de son axe et qui permet de
déplacer des matériaux très divers, comme
de l’eau ou de la pâte à papier.
source : http://www.larousse.fr
On dénombre 13 “solides d’Archimède“ ou “polyèdres semi-réguliers convexes“ dont
fait parti le petit rhombicuboctaèdre (qui a 26 faces : 18 carrés, 8 triangles).
Un rhombicuboctaèdre en verre à moitié rempli d’eau apparaît dans ce portrait de
Luca Piacioli, grand mathématicien et maître de la perspective du XVe siècle, auteur
de «La Divine proportion» où apparaît un rhombicuboctaèdre pour la première fois.
Source, site du musée di Capodimonte :http://cir.campania.beniculturali.it/museodicapodimonte
Jacopo de’Barbari, Portrait de Fra’Luca Pacioli, 1495, huile sur toile,
99 x 120 cm. Collection Musée et Gallerie di Capodimonte à Naples (Italie)
SCULPTURE ANONYME
Par son attitude de collectionneur photographe (La forme du doute, cf ci-dessous, mais également la façon de représenter à
l’identique un morceau d’architecture ou une forme trouvée dans l’espace public (cf l’œuvre présentée dans l’exposition), Raphaël
Zarka développe une œuvre proche du concept de «sculpture anonyme» développé par les Becher en photographie.
Pendant 30 ans Bernd et Hilla Becher ont recensé et photographié des bâtiments
industriels, en plaçant de façon systématique le bâtiment ou la structure
photographiéau centre de l’image, l’isolant autant que possible de son environnement.
«Le concept de « sculpture anonyme » qu’ils élaborent à partir de leur
travail photographique des années 60 (est) un exercice décrispé, dépathétisé,
d’accommodation du regard par lequel la pauvreté sémantique, la réduction des
formes à des variations imperceptibles sont une sorte d’ascèse vers la redécouverte
de la forme, de ses échelles les plus simples aux plus complexes. Le regard fait
émerger des champs de forces visuels - autrement dits sculptures - de l’anonymat
selon une démarche philosophique réaliste (...).»
Olivier Quintyn, Bernd et Hilla Becher, La photographie comme sculpture anonyme
cf http://www.musicafalsa.com
En haut : Bernd & Hilla BECHER, Küehltürme
(Tours de refroidissement), 1963 / 1975
Photographie 53,5 x 76,5 x 3 cm, chaque photo : 40 x 30 cm
collection Musée national d’art moderne - centre Pompidou.
En bas : Raphaël ZARKA, Les formes du repos # 1, 2001
Tirage lambda , 80 x 53 cm
RÉPLIQUE
«C’est presque insulter les formes du monde que de penser que nous pouvons
inventer quelque chose ou même que nous ayons besoin d’inventer quoi que ce soit»
Jorge Luis Borges. Richard Burgin, Conversation avec Jorge Luis Borges, édition Gallimard,
collection Du monde entier, 1972.
Raphaël Zarka dit avoir fait de cette phrase sa devise.
FUTUR ANTÉRIEUR
Raphaël ZARKA, Rhombicuboctaèdres (Réplique n°1), bois
brut, 145x145x290cm, 2007photo : François Taverne et Marc
Dieulangard. vue de l’exposition à la galerie de l’école des
beaux arts de Nantes
L’historien de l’art, Arnauld Pierre, a défini la démarche de Raphaël Zarka et d’autres artistes
d’«archéomodernisme». «Contre la «réduction au présent, cette abolition du passé et du
futur que l’on a pu voir à l’œuvre dans la postmodernité», les archéomodernistes ouvrent
et organisent à nouveau le temps, interpolent présent, passé et avenir sur le mode du futur
antérieur.
Sont ainsi cités dans son ouvrage : Xavier Veilhan, Vincent Lamouroux, Mathieu Briand, Laurent Grasso,
Raphaël Zarka, Hugues Reip, Stéphane Magnin, Carsten Höller, Evariste Richer...
Arnauld Pierre, Futur antérieur, art contemporain et rétrocipation, édition Les presses du réel, mars 2012.
COLLECTION
BÂTIR OU L’ESTHÉTIQUE DU CHANTIER
La référence à la ville et à l’architecture est présente dans différentes œuvres de l’exposition. Raphaël ZARKA
s’empare d’un élément urbain, Hervé Bezet reproduit en plus petit un pavillon existant et Zin TAYLOR crée de petits
éléments entre sculpture et architecture. Mais c’est aussi plus précisément la forme du chantier qui apparaît à
plusieurs reprises dans l’exposition : Alexandre da CUNHA détourne un outil du chantier tandis que Christoph WEBER
lui emprunte ses matériaux. La chantier est le lieu de la transformation des villes contemporaines, du travail et peutêtre aussi une métaphore de la création.
Bertrand Lavier, Taliaplast, 2002.
casque de chantier soclé.
«Avec ses ouvriers en bleu de travail, ses panneaux
signalétiques, son ballet de grues et de pelleteuse, le
chantier offre tous les jours un étonnant spectacle de rue
où se manifeste sans cesse la transformation du monde ;
mais également synonyme de nuisance sonore et de dur
labeur, le chantier est aussi le lieu du terrain vague, répulsif
et inquiétant. Tourné vers l’avenir qu’il «construit» avec
optimisme, il se bâtit paradoxalement sur les gravats du
passé, mis à jour par les fouilles. (...)
Enfin le chantier est une métaphore de la création artistique.
«Chantier public», «exposition en chantier» «travaux en
cours», «workshops» d’artistes, making-off de films,
manuscrits d’écrivains : aujourd’hui l’attention du public
est de plus en plus attirée sur le processus de gestation
de l’œuvre, désigné par les artistes eux-même comme le
«chantier» de leur création.»
communiqué de presse de l’exposition Poétique du chantier, 27 nov au 3 avril
2010, Musée du Château d’Annecy.
Marcel Broodthaers, Monument an X, 1967
collection musée de l’objet - collection d’art contemporain, Blois.
BROODTHAERS Marcel
1924, Saint Gilles-Bruxelles - 1976, Cologne
Monument an X , colonne de briques dans laquelle une truelle
est insérée, est peut-être un hommage aux constructeurs de
ces lieux de souvenir, à moins qu’il s’agisse d’un clin d’œil
ironique à l’idée de postérité.
source : site du musée de l’objet - collection d’art contemporain, Blois.
Raymond Hains, Vue de l’exposition « Les sculptures de trottoir»
à la galerie Patricia Dorfmann (16 décembre 2004 - 19 février 2005).
Raymond Hains, Les sculptures de trottoir, Rennes, 2003
Photographie couleur contre-collée sur aluminium, 60 x 40 cm
Raymond Hains, Les sculptures de trottoir, Rennes, 2003
Photographie couleur contre-collée sur aluminium, 66 x 100 cm
HAINS Raymond
1926, Saint Brieuc - 2005, Paris
“Raymond Hains instaure le prélèvement de simples objets de l’espace urbain comme acte fondateur. L’image en deux dimensions recherchée dans les affiches lacérées est délaissée, au profit du support. (...) Dans les photographies de chantier intitulées “Sculptures
de trottoir” réalisées entre 1998 et 2005, les “Palissades” et les objets en trois dimensions, Raymond Hains envisage l’œuvre comme
fabrique, construction en devenir (et impossible à finir). À travers ces trois séries, le “sculpteur de trottoir” n’apparaît pas seulement
comme celui qui “vole” directement un objet de l’espace urbain, le transforme ou le reproduit dans des dimensions gigantesques.
C’est aussi le flâneur qui, muni de son appareil photo, prélève des images, inventant des histoires, des séquences visuelles, sur un
mode poétique.“
Présentation de l’exposition «Sculpteurs de trottoir. Autour de Raymond Hains» - 28 mars - 14 juin 2009 Centre d’art contemporain Le Quartier de Quimper
COLLECTION
ENGAGEMENT
Allan SEKULA photographie les coulisses des grandes productions cinématographiques, Sven ‘T JOLLE crée une
œuvre en réaction à la crise de 2008 : tous deux portent de façon très différente un regard critique sur le monde
contemporain et plus particulièrement sur son système économique. Le premier utilise les codes spécifiques de la
photographie dite documentaire, le second joue avec les matériaux et l’échelle de la sculpture. Les deux prennent le
monde maritime comme lieu d’un système d’exploitation des hommes, une parmi les nombreuses significations qu’a
pris la mer dans l’histoire de l’art.
William Turner 1775–1851
Slave Ship (Le bateau négrier), 1840
huile sur toile, 90,8 x 122,6 cm
Collection du Musée des Beaux arts de Boston (USA)
Ce tableau de Turner est un exemple de la fascination de l’artiste pour la violence
des éléments et des hommes. La peinture accompagne un poème qui décrit le
massacre de Zong (1781), bateau négrier dont le capitaine a jeté par dessus bord
142 esclaves malades et mourants afin de récupérer l’argent de l’assurance
pour «esclaves perdus en mer».
source : site du musée des Beaux-arts de Boston - http://www.mfa.org/
LA MAISON PORTRAIT
MINUSCULE
Hervé BEZET crée une maquette de la maison d’enfance de
Gérard Dépardieu, qui devient le portrait de l’acteur mais
aussi de la condition de star. Le motif de la maison est
récurrent dans l’art, depuis les années soixante-dix, lieu
d’innombrables approches, il semble ici être celui d’une
maison-portrait.
Hervé BEZET a reproduit une maison en miniature, Zin
TAYLOR crée de minuscules assemblages entre sculptures
et architectures. Objet d’un projet avant sa réalisation en
sculpture et en architecture, la miniature fait aussi référence
au monde de l’enfance, au dérisoire, elle donne l’illusion de la
maîtrise à celui qui la crée ou la regarde, elle est aussi le lieu
d’un espace imaginaire.
Sur la miniature, voir l’exposition du CAPC de Bordeaux
http://www.capc-bordeaux.fr/programme/bigminis, avec un lien vers
un dossier pédagogique.
Description de Mildendo, capitale de Lilliput dans Les voyages
de Gulliver de Jonathan Swift :
Walter Dhan, House of the Blues, 1994-95
«La maison est à ce point le «modèle» (donc l’habitant) et
le «portrait» que la présence de l’habitant ne peut-être que
redondante. (...) À petite échelle ou à l’échelle humaine, ces
maisons [portrait] se donnent comme des décors de théâtre, ou
des motifs picturaux transposés dans l’architecture. La maison
est métaphoriquement le sujet, l’habitant, le dépositaire de son
«histoire» qui se rassemble dans un seul lieu où l’architecture
privée devient le porte-parole presque nécrologique du sujet qui,
lui, n’est plus visible.
Pour Manfredo Tafuri depuis Boullée et Ledoux au XVIIIe siècle,
l’architecture est devenue une forme individuelle qui a perdu sa
connexion à la ville. Que la maison apparaisse très souvent dans
l’art contemporain comme une maison singulière, isolée dans un
espace et temps subjectifs, lui a permis de rejoindre la dimension
du portrait (...).»
Marie-Ange Brayer, “La maison : un modèle en quête de fondation“, in
revue Exposé n°3 revue d’esthétique et d’art contemporain, la maison
volume 1, p.27
COLLECTION
Le texte complet est accessible sur internet : http://www.editions-hyx.
com/sites/default/files/expose_3__maison.pdf
La première requête que je présentais, après avoir obtenu
ma liberté, fut pour avoir la permission de voir Mildendo,
capitale de l’empire ; ce que l’empereur m’accorda, mais
en me recommandant de ne faire aucun mal aux habitants ni
aucun tort à leurs maisons. Le peuple en fut averti par une
proclamation qui annonçait le dessein que j’avais de visiter la
ville. La muraille qui l’environnait était haute de deux pieds
et demi, et épaisse au moins de onze pouces, en sorte qu’un
carrosse pouvait aller dessus et faire le tour de la ville en sûreté
; elle était flanquée de fortes tours à dix pieds de distance
l’une de l’autre. Je passai par-dessus la porte occidentale, et
je marchai très lentement et de côté par les deux principales
rues, n’ayant qu’un pourpoint, de peur d’endommager les toits
et les gouttières des maisons par les pans de mon justaucorps.
J’allais avec une extrême circonspection, pour me garder de
fouler aux pieds quelques gens qui étaient restés dans les rues,
nonobstant les ordres précis signifiés à tout le monde de se
tenir chez soi, sans sortir aucunement durant ma marche.
Jonathan Swift, Les voyages de Gulliver, Chapitre IV (extrait).
COLLECTION
QUELQUES PISTES
Objet
L’exposition témoigne à travers diverses œuvres d’art contemporain de la rémanence dans les démarches artistiques
actuelles des grands bouleversements qu’a connu le statut de l’objet dans les pratiques artistiques du XXe siècle.
L’exposition permet de se questionner sur l’objet : Comment accroître son potentiel symbolique ?
>
Par le titre : L’effet de décalage entre l’œuvre et le titre est utilisé chez Raphaël ZARKA pour assimiler la
forme d’une cheminée d’un palais de style Tudor à un monument dédié à Archimède, ou chez Zin TAYLOR à
transfigurer une modeste boule de poussière en une figure mythologique, la Méduse, par exemple.
JEU
Redonner les titres aux photographies de Zin Taylor de la série Wood and Dust, ou en inventer d’autres.
1
2
Serpent et perruque
4
5
Visualisation de la mémoire de
la main qui touche quelque chose
3
Côté gauche/côté droit
7
6
Une tour et son rocher
Méduse et son enfant
L’arche et la grenouille
Forme avec une tête
réponses :
1 Côté gauche/côté droit
2 Une tour et son rocher
3 Forme avec une tête
4 Méduse et son enfant
5 Visualisation de la mémoire de la main qui touche quelque chose
6 L’arche et la grenouille
>
>
Par le dispositif de présentation : Le socle en béton sur lequel repose la cuve de bétonnière d’Alexandre da CUNHA permet de ne pas évacuer la fonction première de l’objet mais d’évoquer sa possible transformation en
objet archéologique ou monument.
Par les confrontations visuelles : Sven ’T JOLLE associe un radeau à échelle un et un bateau doré à l’échelle
d’une maquette, augmentant le contraste entre les deux et l’absurdité du rapport de force qu’ils symbolisent.
Chez Allan SEKULA, la mise en opposition de deux photographies, montre les deux «décors» d’une même
réalité. Hervé BEZET, quant à lui, associe dans une maquette la façade de la maison d’enfance de Gérard
Depardieu et celle d’un décor de cinéma pour un portrait à double sens.
Présentation
L’exposition permet de s’interroger sur le dispositif de présentation :
Comment peut-il intervenir sur le sens de l’œuvre et sa réception ?
>
>
>
L’accrochage : longeant le mur à une hauteur de 60 cm du sol, l’œuvre pourtant imposante de Christoph WEBER
se confond presque avec le mur jusqu’à n’être parfois pas vue du spectateur, cet accrochage permet aussi de
donner à la masse imposante de la sculpture une impression de légèreté.
Le socle : le socle permet à la cuve de bétonnière d’Alexandre da CUNHA de changer véritablement de statut :
il renvoit le spectateur à la représentation qu’il se fait d’une collection archéologique d’un musée.
La photographie : en jouant sur le cadrage et le changement d’échelle Zin TAYLOR plonge le spectateur dans
un espace-temps indéfini.
COLLECTION
Détournement
De nombreuses œuvres détournent des formes préexistantes :
Quel détournement pour quel effet ?
>
Répliquer et isoler : Raphaël ZARKA réplique à l’identique une cheminée en l’isolant de son contexte et du reste du bâtiment, elle devient une sculpture abstraite.
>
Créer un début de narration : Zin TAYLOR suggère des fictions à partir de bouts de bois et de poussière qui deviennent acteurs de fictions à imaginer.
>
Faire écho à la ville et sa transformation : Chistophe WEBER évoque le chantier par les matériaux utilisés qui n’ont plus rien à voir avec une construction. Alexandre da CUNHA transforme un objet trouvé dans
un chantier en trace archéologique de notre époque.
>
Une métaphore : Sven’ T JOLLE détourne le radeau et le bateau pour leur donner un sens symbolique.
Géométrie, art et architecture
L’œuvre de Raphaël Zarka permet un questionnement sur l’usage des formes :
Quelles sont les influences des sciences sur les formes abstraites de l’art et de l’architecture ?
Un travail interdisciplinaire autour de la géométrie pourrait être amorcé à partir du travail de Raphaël Zarka et en lien
avec d’autres exemples d’influences entre sciences et architecture :
Les radiolaires et les protozoaires marins ont constitué et constituent encore un répertoire de formes.
Lorsque l’architecte René Binet (acteur de l’art nouveau) réalise la porte de l’exposition universelle de 1900, il reprend
la structure des radiolaires dessinées par le scientifique Ernst Haeckel. L’américain Richard Buckminsterfuller s’est
également inspiré des structures cellulaires pour développer la géométrie structurelle qui lui permettra de construire
ses dômes géodésiques.
à gauche :
René Binet, la porte de l’exposition universelle, 1900
à droite:
Planche de Ernst Haeckel, 1862
Buckminster Fuller,
l’auto-dymaxion à trois roues (1933-1934)
et la Dymaxion House (1929)

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