Les coliques du nourrisson ou coliques idiopathiques du premier
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Les coliques du nourrisson ou coliques idiopathiques du premier
Les coliques du nourrisson ou coliques idiopathiques du premier trimestre Ce trouble, première cause d’inconfort du nourrisson, apparaît vers la 3ème semaine de vie et peut durer jusqu’à la fin du 3ème mois. Il est parfois difficile de différencier les fameuses coliques d’autres problèmes comme la faim et la période de pleurs qui survient très fréquemment en fin de journée chez beaucoup de bébés (surcharge émotionnelle). Le diagnostic de coliques est admis devant plus de 3 heures de pleurs par jour, pendant plus de 3 jours par semaine et durant plus de 3 semaines. On observe un pic entre 6 et 8 semaines (graphique de Brazelton). Signes et symptômes Les coliques se traduisent par des douleurs abdominales spasmodiques (contractions musculaires) qui déclenchent chez le bébé des accès de pleurs intenses et un état d’agitation, accompagnés d’émissions de gaz. Les pleurs du nourrisson sont inhabituels, plus stridents et difficiles voire impossibles à calmer. Le bébé hurle sans relâche pendant des heures, se tortille et expulse des gaz intestinaux parfois nauséabonds. Son visage devient rouge, ses poings se serrent et ses jambes se replient sur son ventre ballonné. Les signes augmentent parfois lors de la tétée : le bébé s’arrête brusquement de boire et pleure violemment en lâchant le sein et en rejetant la tête en arrière. Souvent, l’heure qui suit le repas est la plus perturbée. Il ressent parfois de « faux besoins » et cherche à pousser pour se soulager. Ce moment de crise peut aussi s’accompagner de vomissements. Les accès de coliques surviennent à n’importe quel moment de la journée et c’est ce symptôme qui permet de les différencier des pleurs du soir. Causes Les coliques sont essentiellement dues à l’immaturité du tube digestif, incapable d’assumer un transit équilibré. Même le lait maternel est mal absorbé. Parmi les autres causes possibles, on cite souvent le tabagisme des parents, les suppléments de fer de synthèse pris par la mère (le fer irrite le système digestif), la consommation très importante de produits laitiers par la mère, et les tétées trop rapprochées (moins de 2h.). Quant aux bébés nourris au biberon, on note les repas donnés trop rapidement sans laisser de pause, ni de temps pour le rot. On cite également la consommation trop importante de caféine, théine, aliments très épicés ainsi que trop d’oranges et autres agrumes, particulièrement irritants pour le système digestif. La consommation régulière d’édulcorants par la maman et la prise d’antibiotiques par la mère et le bébé pourraient aussi provoquer des coliques. Attention : Il ne s’agit pas pour la maman de se priver de tous les produits énumérés cidessus, car c’est uniquement l’excès qui peut engendrer des perturbations ! Traitements et petits moyens pour soulager le nourrisson Il n’y a pas de traitement radical, puisque l’origine du trouble est due à l’immaturité du tube digestif. Il faut attendre la fin des 3 mois. Cependant, il ne faut pas renoncer à chercher les moyens de soulager l’enfant. - Essayer de trouver un équilibre alimentaire : Ne pas nourrir de façon anarchique et laisser un intervalle correct entre les tétées (2h. minimum) ; donner des rations raisonnables ; ne pas donner autre chose que du lait (surtout pas de jus de fruit) ; éviter de donner 2 laits différents qui seront plus difficiles à digérer - Aider l’enfant à éliminer ses gaz (en effet, la distension intestinale est très douloureuse). Effectuer des massages du ventre, toujours dans le sens des aiguilles d’une montre. Utiliser un peu d’huile d’amandes afin de favoriser un toucher doux et - - - - - - ne pas hésiter à masser en profondeur avec le plat de la main. Replier les genoux de l’enfant contre son abdomen et gardez cette pression environ 30 secondes ; alterner avec un mouvement doux des deux genoux venant masser le ventre dans le sens des aiguilles d’une montre. La chaleur : Elle aide à relâcher les intestins et à soulager les spasmes. Cela peut être la chaleur du corps des parents ou une bouillote (pas trop chaude et entourée d’une serviette) que l’on glisse sous le ventre du bébé. La position : Ne pas laisser le petit sur le dos, mais le mettre à plat ventre sur l’avant bras du parent (face en direction du sol) ou à cheval sur une bouillotte. Lui permettre de se replier sur lui-même. On peut aussi installer l’enfant dans la position du « bouddha » : dos contre la poitrine du parent, le tenir assis dans les mains, genoux croisés et repliés sur le ventre en pressant légèrement. Le portage sécurisé (tête soutenue) : Utiliser un porte-bébé ventral aux heures critiques ; le contact corporel, l’emmaillotement et le mouvement sont de petits moyens ayant souvent le pouvoir d’apaiser les bébés les plus difficiles. Autres « astuces » : Mettre le bébé dans sa poussette et le bercer, lui donner un peu de tisane de fenouil. En cas de crise aiguë, mettre 1 sucre dans 100 ml de tisane ; on a en effet constaté que le sucre a la propriété de stimuler des composés du cerveau qui apaisent la douleur et diminue la détresse. La sucette peut calmer et soulager le bébé. Les médicaments : Le pédiatre recommandera souvent un antispasmodique, mais ce type de médicament a l’inconvénient de ralentir le transit et d’augmenter les faux besoins. Ne pas hésiter à essayer l’homéopathie, car certains produits sont très efficaces (voir avec son pharmacien). L’ostéopathe peut aussi apporter sa contribution au soulagement des coliques du nourrisson. De manière générale, il est important que les parents ne cèdent pas à la panique et l’enfant doit sentir qu’ils dominent la situation. Il est essentiel de ne pas le nourrir n’importe comment ni de le poser et reprendre à tous instants. Il faut plutôt le rassurer et créer autour de lui un climat calme et rassurant et, pour le docteur Marie Thyrion (Le sommeil, le rêve et l’enfant), il s’agit là des 9/10ème du traitement ! Synthèse des recherches effectuées en 2002 dans le cadre du groupe « Soins à domicile » Septembre 2010