alligator - DeVilDead

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ALLIGATOR
L'INCROYABLE ALLIGATOR
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Titre original : ALLIGATOR
Autre titre : INCROYABLE ALLIGATOR, L'
Année : 1980
Nationalité : Etats-Unis
Acteurs : Robert Forster, Robin Riker, Michael V. Gazzo, Dean Jagger, Sydney Lassick, Jack Carter, Perry
Lang & Henry Silva
Réalisateur : Lewis Teague
Scénario : John Sayles & Frank Ray Perilli
Musique : Craig Hundley
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Le réalisateur Lewis Teague est un pur produit de la famille
Roger Corman. Ainsi, au cours des années 1970, il travaille sur
divers films de la compagnie New World Pictures, comme LA
COURSE A LA MORT DE L'AN 2000 de Paul Bartel
(réalisateur de seconde équipe) ou CRAZY MAMA (monteur).
Après divers travaux mineurs de réalisation, notamment pour la
télévision, il réalise DU ROUGE POUR UN TRUAND, une
biographie filmée du gangster John Dillinger, dont le scénario
est écrit par John Sayles (appelé à réaliser, des années plus
tard, le film policier LONE STAR). Ensuite, Teague réalise
L'INCROYABLE ALLIGATOR, dont l'histoire originale est
rédigée par Frank Ray Perilli (par ailleurs scénariste, peu avant,
de RAYON LASER et ZOLTAN, LE CHIEN SANGLANT
DE DRACULA) et adaptée par Sayles. Robert Forster, vu la
même année dans LE TROU NOIR, incarne Madison, tandis
qu'on reconnaît, dans un petit rôle, les traits marquants de
Henry Silva (qui apparaissait aussi, en 1980, dans VIRUS de
Fukasaku).
A la fin des années 1960, un couple achète, pour faire plaisir
à leur petite fille, un bébé alligator. Mais ces parents se lassent
vite de cet animal, et le père le balance dans les toilettes du
domicile familial avant de l'expédier, d'un coup de chasse
d'eau, dans les égouts de Chicago. Les années passent... Des
hommes commencent à disparaître dans les égouts, dont on ne
retrouve plus que des morceaux déchiquetés. Le policier David
Madison mène l'enquête...
Lorsque L'INCROYABLE ALLIGATOR arrive sur les
écrans, le concept cinématographique de l'animal tueur
d'hommes, sévissant dans un film mêlant cinéma-catastrophe
et épouvante, était déjà bien rodé. Conséquence du succès des
DENTS DE LA MER, les longs-métrages de ce style ont
pullulé sur les écrans, parfois en se réappropriant des éléments
de la science-fiction des années 1950 (les mutants géants de
DES MONSTRES ATTAQUENT LA VILLE), et en
propageant de véhéments discours écologiques (SOUDAIN,
LES MONSTRES...). Logiquement, Teague et son équipe ne
sont pas les seuls à proposer un dangereux reptile mangeur
d'hommes, puisque, l'année précédente, l'italien Sergio
Martino a sorti son propre ALLIGATOR, tandis que, à la
même période, un terrible CROCODILE (titre vidéo) sévit en
Thaïlande.
Ces deux derniers titres, toutefois, se déroulent dans des
cadres exotiques et touristiques, alors que L'INCROYABLE
ALLIGATOR a l'idée intéressante de placer son récit dans un
environnement urbain beaucoup moins glamour. A travers
l'enquête de Madison, il le rehausse, en plus, d'une ambiance
de film policier, bénéficiant du charisme décontracté de Robert
Forster. L'ensemble recourt à un humour bienvenu (le chasseur
incarné par Henry Silva), qui rompt agréablement avec le
didactisme sermonneur souvent de mise, au cours des années
1970, dans les films du même style. Enfin, la réalisation de
Lewis Teague est solide, et propose des séquences d'attaques
reptiliennes très nerveuses et pleines d'idées amusantes.
Il faut toutefois reconnaître que ces mêmes scènes souffrent
d'un manque de moyens évident et ne sont pas très effrayantes.
Ainsi, les trucages employés pour restituer le gigantisme de
l'alligator mutant font sourire : petit saurien évoluant parmi des
maquettes ; modèle géant monté sur roulettes... Toujours au
rang des déceptions, L'INCROYABLE ALLIGATOR manque
d'originalité, et donne l'impression de raconter une histoire
déjà vue mille fois. Il est difficile de se passionner pour les
soucis professionnels de Madison ou les magouilles des
pollueurs, tant elles évoquent du remplissage.
L'INCROYABLE ALLIGATOR ne révolutionne donc pas
le cinéma fantastique. Il est pourtant un divertissement
sympathique, qui remplit honnêtement son contrat : changer les
idées du spectateur pendant ses 90 minutes de métrage. Sorti
dans les salles françaises en juin 1982, il aura une suite tardive
: ALLIGATOR 2, LA MUTATION (titre vidéo).
L'INCROYABLE ALLIGATOR a déjà été publié à
plusieurs occasions à l'étranger. L'édition de référence reste le
coffret Anchor Bay UK (zone 2, PAL), qui inclut
L'INCROYABLE ALLIGATOR et ALLIGATOR 2, LA
MUTATION. Le premier est fourni avec des bonus, parmi
lesquels un commentaire audio de Lewis Teague et Robert
Forster. Hélas, ce DVD ne propose que des bandes-son en
anglais, sans aucun sous-titrage. L'éditeur français Antartic
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sort un disque à petit prix pour notre pays, qui reprend la
formule du boîtier incluant les deux films.
L'INCROYABLE ALLIGATOR est proposé en 1.77 (avec
option 16/9), format panoramique proche de celui
vraisemblablement utilisé en salles (1.85). La copie est d'une
très grande propreté et le télécinéma se distingue par une
définition et une luminosité superbes. On serait même tenté de
penser que ce DVD en fait un peu trop en ce qui concerne la
lumière (les noirs des scènes très sombres manquent de
profondeur, ce qui donne lieu à de petits soucis de
compression) et les couleurs, pas toujours complètement
naturelles (certains tons de chair tirent vers le rose). Le résultat
reste tout de même de très bonne tenue.
La bande-son est proposée uniquement en français, dans un
remix Dolby Digital 5.1, moyennement naturel, conçu à partir
du doublage d'époque (mono à l'origine). Le plus ennuyeux
reste la très regrettable absence de version originale...
En bonus, sur le DVD de L'INCROYABLE ALLIGATOR,
on peut accéder à trois bio-filmographies soignées (Robert
Forster, Henry Silva, Lewis Teague) et à une bande-annonce
anglophone d'époque (en format 1.33, sans les caches du
format panoramique).
Bref, malgré une image de bonne qualité, cette édition déçoit
par l'absence de sa bande-son anglaise. Si les anglophones
pourront se reporter sur le coffret Anchor Bay, les amateurs de
versions originales sous-titrées passeront, eux, leur chemin.
Emmanuel Denis
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