avant la france : les héritages de la préhistoire et de l `antiquité

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avant la france : les héritages de la préhistoire et de l `antiquité
AVANT LA FRANCE : LES HÉRITAGES
DE LA PRÉHISTOIRE ET DE L’ANTIQUITÉ
Manuel pages 18-19
PRÉSENTATION DE LA SÉQUENCE :
• Dossier : L’art préhistorique :
la grotte de Lascaux
• Séance 1 : Quelles sont
les traces d’une occupation
ancienne du territoire français ?
• Séance 2 : Qui sont
les Gaulois ?
• Séance 3 : Comment
les Gaulois deviennent-ils
des Gallo-Romains ?
• Séance 4 : Quels sont
les héritages de l’Antiquité ?
Rappel du B.O. spécial n° 11 du 26 novembre 2015
Repères annuels de programmation
Thème 1
Et avant la France ? Quelles traces d’une occupation ancienne du territoire français ?
Celtes, Gaulois, Grecs et Romains : quels héritages des mondes anciens ?
Démarches et contenus d’enseignement
À partir de l’exploration des espaces familiers des élèves déjà réalisée au
cycle 2, on identifie des traces spécifiques de la préhistoire et de l’histoire
dans leur environnement proche, pour situer ces traces dans le temps et
construire des repères historiques qui leur sont liés. On confronte rapidement ces traces proches à des traces préhistoriques et historiques différentes, relevées dans un autre lieu en France, pour montrer l’ancienneté
du peuplement et la pluralité des héritages.
On se centrera ensuite sur les Gaules, caractérisées par le brassage de
leurs populations et les contacts entre Celtes, Gaulois et civilisations
méditerranéennes. L’histoire de la colonisation romaine des Gaules ne
doit pas faire oublier que la civilisation gauloise, dont on garde des traces
matérielles, ne connaît pas de rupture brusque. Les apports de la romanité
sont néanmoins nombreux : villes, routes, religion chrétienne (mais aussi
judaïsme) en sont des exemples.
Présentation des périodes
La préhistoire
La préhistoire désigne la période comprise entre l’apparition des premiers êtres humains et la découverte
de l’écriture, mais aussi la discipline scientifique qui l’étudie. Cette science ne se constitue qu’au XIXe siècle.
Depuis, la connaissance des temps préhistoriques a énormément progressé grâce aux nombreuses découvertes réalisées (des fossiles de l’homme de Neandertal en 1856 au crâne du primate Toumaï en 2001) et au
perfectionnement des méthodes de datation (mise en place de la technique du carbone 14 dans le milieu du
XXe siècle).
L’Antiquité
Première période de l’histoire, l’Antiquité débute aux environs de 3 500 av. J.-C. avec la naissance de l’écriture
(en Mésopotamie) et se termine en 476 avec la chute de l’Empire romain d’Occident et la déposition de l’empereur Romulus Augustule.
POUR ENRICHIR LA SÉQUENCE
• Des livres
− Olivier Blin et Benjamin Lefort, La Gaule romaine à
petits pas, Actes Sud Junior Inrap, 2012.
− Jean Clottes, La Préhistoire expliquée à mes petitsenfants, Paris, Seuil, 2002.
− Jacques Pernaud-Orliac, Petit guide de la préhistoire,
Paris, Seuil, 2015.
• Une revue
« Les Gaulois », TDC, n° 1025, décembre 2011.
• Des sites Internet
− http://www.hominides.com
− http://www.inrap.fr/magazine/bienvenue-gaulois/
Accueil
Pour mettre en place des prolongements
interdisciplinaires
• En arts visuels : il est possible de faire travailler les
élèves sur des publicités reprenant des clichés sur la préhistoire. L’ouvrage Mythique préhistoire. Idées fausses et
vrais clichés (Musée de préhistoire de Solutré, 2010) en
fournit de nombreux exemples.
• En français : de nombreuses fictions sont exploitables
pour approfondir cette séquence. En voici quelques
exemples : Béatrice Nicodème, Le dernier mammouth,
« Histoires vraies », n° 232, Fleurus, 2013 ; Jacques
Gohier, Cénox, l’enfant druide, éd. Adabam, 2010 ; Alain
Grousset, Brenn le Gaulois, Nathan Poche, 2014.
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EXPLOITATION DES DOCUMENTS
Doc. 1 Un chantier de fouilles archéologiques
◆ Présentation : L’étude de la préhistoire repose sur la
recherche de traces, principalement de restes humains. Les
traces des premiers hommes sont innombrables : des
empreintes de pas aux squelettes fossilisés en passant par
les productions humaines (pierres taillées, peintures…).
La découverte de ces traces peut relever du hasard (grotte
de Lascaux) ou s’inscrire dans une campagne de prospections menée soit de manière programmée sur un site déjà
connu, soit de manière préventive.
◆ Exploitation pédagogique : Ces deux photographies
permettent de décrire le travail mené sur un chantier de
fouilles archéologiques, en l’occurrence ici à Tautavel.
Afin d’exploiter au mieux les indices du passé conservés
dans le sol, les investigations sont conduites de façon très
rigoureuses. Les archéologues mettent ainsi en place un
système de repérage afin de pouvoir localiser très précisément les objets à prélever par rapport à l’ensemble du gisement. Les fouilleurs se repèrent grâce à un carroyage, sorte
de grille horizontale établie au-dessus du site. Chaque case
mesure 1 m2 et est délimitée au sol par des fils à plomb.
La succession des couches verticales (coupe stratigraphique) permet de dater les éléments découverts.
Les objets dégagés sont nettoyés, restaurés quand cela est
nécessaire, puis soumis à l’analyse des spécialistes, les
paléontologues pour les restes animaux et paléoanthropologues pour les fossiles humains.
◆ Réponses aux questions :
• Question 1 : Beaucoup de personnes participent aux
fouilles sur le site de Tautavel. On peut voir, grâce aux
lettres à l’arrière-plan et aux fils tendus, que différentes
zones du site sont identifiées.
On voit que des objets sont découverts puis dégagés du sol.
Les fouilleurs utilisent différents outils : marteau, pinceau
mais aussi instrument de dentiste.
• Question 2 : Ces fouilles sont importantes car elles permettent de découvrir des traces du passé et ainsi de mieux
le connaître.
Doc. 2 De la préhistoire à l’Antiquité
◆ Présentation : Cette frise reprend les principaux
repères concernant la préhistoire et l’Antiquité. Bien que
nécessaires, les dates concernant la préhistoire sont à
considérer avec beaucoup de réserve.
◆ Exploitation pédagogique : Indispensable pour
aider les élèves à se repérer dans le temps, cette frise chronologique nécessite un travail en collectif assez important,
à la fois pour permettre la lecture des grands nombres (qui
sont aussi des nombres négatifs) et pour repréciser les
règles de lecture d’une frise. Dans le cas présent, il convient
aussi d’expliquer aux élèves que la ligne du temps n’est
pas continue, autrement dit qu’elle n’est pas réalisée à
24
l’échelle, afin d’en autoriser la représentation. Pour
travailler la différence de durée entre la préhistoire et
l’histoire, il est possible d’utiliser la frise intitulée « De
l’apparition de l’homme à aujourd’hui », située à l’intérieur de la couverture du manuel.
◆ Réponses aux questions :
• Question 3 : L’histoire débute en – 3500 avec l’invention
de l’écriture.
• Question 4 : L’Antiquité se termine en 476 avec la fin
de l’Empire romain d’Occident.
Doc. 3 L’Empire romain
◆ Présentation : Rome, petite cité étrusque fondée au
viiie siècle av. J.-C. dans la région du Latium en Italie,
devient en quelques siècles l’une des villes les plus importantes de la péninsule, puis la capitale d’un empire qui
s’étend de l’Angleterre à la Mésopotamie, du Rhin aux
déserts de Libye et d’Égypte. Au iiie siècle av. J.-C., les
Romains entreprennent la conquête de la Méditerranée
mais c’est seulement après la bataille navale d’Actium en
31 av. J.-C. que tous les territoires la bordant bénéficient
de la Pax Romana (« la Paix romaine »). Octave, fils adoptif du défunt Jules César, devient, sous le nom d’Auguste,
le premier empereur romain (27 av. J.-C.-14 apr. J.-C.).
Ses successeurs poursuivent les conquêtes militaires
aux ier et iie siècles. Sous le règne de Septime Sévère
(193-211), l’Empire atteint son apogée. Avec un territoire
regroupant environ 70 millions de personnes, les Romains
peuvent alors désigner la Méditerranée en ces termes :
Mare Nostrum (« notre mer »).
Rome impose peu à peu, dans les pays conquis, un mode
de vie, des croyances et des valeurs qui lui sont propres.
Mais la civilisation romaine sait aussi s’adapter aux cultes,
aux langues et aux coutumes des peuples assujettis. Ainsi,
le christianisme, apparu dans les confins de l’Empire,
parvient à s’imposer et à devenir la religion officielle des
Romains quelques siècles plus tard.
◆ Exploitation pédagogique : Cette carte permet de
localiser Rome et l’étendue de ses possessions de part et
d’autre de la mer Méditerranée au ive siècle. Il est nécessaire d’attirer l’attention des élèves sur Alésia, lieu où s’est
tenue la bataille qui scelle le sort de la Gaule et met fin à la
conquête romaine. Il convient également d’évoquer la
région de naissance du christianisme (le Moyen-Orient, la
ville de Jérusalem) et de souligner son expansion rapide à
travers l’Empire.
◆ Réponses aux questions :
• Question 5 : L’Empire romain se situe autour de la mer
Méditerranée.
• Question 6 : En Gaule, les Romains remportent la
bataille d’Alésia.
• Question 7 : La religion qui apparaît dans l’est de l’Empire romain est la religion chrétienne (ou le christianisme).
IER
DOSS
L’art préhistorique :
la grotte de Lascaux
Manuel pages 20-21
EXPLOITATION DES DOCUMENTS
Doc. 1 La découverte de la grotte
◆ Présentation : Les scientifiques évoquent une apparition progressive de l’art à la préhistoire : d’abord l’émergence d’une émotion esthétique, probablement dès les premiers Homo ; puis la réalisation de créations artistiques
primitives grâce à l’utilisation de colorants, il y environ
100 000 ans ; enfin, la naissance d’un art plus élaboré
notamment dans les grottes.
Parmi les 350 grottes ornées d’Europe, celle de Lascaux,
en Dordogne, est classée « monument historique » et surnommée « la chapelle Sixtine de la préhistoire » (par le
préhistorien Henri Breuil).
◆ Exploitation pédagogique :
Ce premier document du dossier permet d’entrer dans
l’étude de la grotte de Lascaux grâce au récit de sa
découverte.
◆ Réponses aux questions :
• Question 1 : La grotte a été découverte en 1940.
• Question 2 : Non, elle n’a pas été découverte par des
archéologues mais par des enfants.
• Question 3 : Une fois cette découverte connue, de nombreuses personnes se rendent à la grotte pour la visiter.
– Pour le préhistorien Henri Breuil, ces représentations
d’animaux s’inscrivent dans des rituels magiques censés
aider les hommes lors des chasses.
– Pour un autre préhistorien, Jean Clottes, la grotte est
un espace de communication avec des mondes cachés,
inaccessibles. Les fresques pariétales s’interprètent alors
comme des supports aux transes chamaniques.
◆ Exploitation pédagogique : Il convient d’observer
avec minutie cette salle de la grotte de Lascaux et de souligner le caractère exceptionnel de ces œuvres.
Une visite virtuelle est possible
(http://www.lascaux.culture.fr/#/fr/00.xml).
D’autres représentations d’œuvres pariétales, visibles à
Lascaux ou dans d’autres grottes (Chauvet, Cosquer),
peuvent également être proposées aux élèves.
HISTOIRE
DES ARTS
◆ Réponses aux questions :
• Question 4 : On reconnaît des taureaux, des chevaux,
des cervidés…
• Question 5 : Différentes couleurs ont été utilisées : du
noir, du rouge, du marron…
• Question 6 : Aucune certitude scientifique n’existe sur
ce sujet. Il s’agit ici de confronter les réponses des élèves
en expliquant que nos connaissances sur l’art préhistorique
sont encore très superficielles.
Doc. 2 Les peintures pariétales
◆ Présentation : La grotte se divise en plusieurs salles,
dont les fresques ont été réalisées il y a environ 17 000 ans.
C’est dans la salle des Taureaux (ou rotonde) que se situe
le célèbre « panneau de la Licorne ». Les peintures s’y
étalent sur plus de 25 m de long. Pour réaliser ces peintures pariétales, les hommes ont dû mobiliser un savoirfaire très élaboré. Ils ont utilisé différentes techniques :
– la gravure, à l’aide de silex ou de morceaux de bois ;
– le dessin, à l’aide de matières colorantes comme le charbon ou de peintures obtenues en écrasant de la matière
colorante (ex. : roche rouge à base d’oxyde de fer) et en la
mélangeant à de l’eau. L’application sur les parois se fait
ensuite à l’aide du doigt, d’un pinceau fait de fibres végétales ou en poils d’animaux, ou en employant la technique
du pochoir.
Pour peindre en hauteur, les hommes préhistoriques
construisent différentes sortes d’échelles. Pour s’éclairer
dans l’obscurité des grottes, ils recourent à des torches ou
des lampes à graisse.
L’interprétation de l’art pariétal fait aujourd’hui encore
l’objet de débats. Plusieurs hypothèses existent :
– La plus ancienne explique la présence de ces fresques
par un souci esthétique, une volonté des hommes préhistoriques de réaliser de belles œuvres pour leur plaisir. Dans
ce cas, pourquoi la majorité de l’art pariétal est-il situé au
fond de galeries, sans lumière naturelle ?
Doc. 3 La protection du site
◆ Présentation : Ouverte au public à partir de 1948, la
grotte de Lascaux rencontre immédiatement un vif succès.
Sa fréquentation (jusqu’à 1500 visiteurs par jour) occasionne toutefois le développement d’algues, de champignons et de moisissures. Conservées intactes dans leur
coffre-fort de calcaire pendant 17 000 ans, les œuvres de
Lascaux sont alors menacées. Le ministre de la Culture,
André Malraux, décide sa fermeture au public. Une grotte
artificielle (reproduisant près de 90 % des œuvres) a alors
été construite, et ouverte en 1983 (Lascaux II). Une exposition itinérante (Lascaux III) composée de fac-similés est
présentée à partir de 2008. Enfin, un centre national d’art
pariétal (Lascaux IV) doit ouvrir en 2016.
◆ Exploitation pédagogique : Ce document peut occasionner des difficultés de compréhension pour certains
élèves (lecture d’une frise chronologique, compréhension
du texte et association des textes et des photographies).
Une présentation en collectif semble nécessaire.
◆ Réponses aux questions :
• Question 7 : La grotte est fermée au public depuis 1963.
• Question 8 : On peut aujourd’hui observer les peintures
de Lascaux grâce à des fac-similés.
25
S
E
É A NC
2
Qui sont les Gaulois ?
Manuel pages 24-25
Objectifs principaux de la séance
• En termes de connaissances :
– Idées principales :
> savoir localiser la Gaule et retenir que ses habitants sont
des Celtes divisés en différents peuples ;
> dégager les caractéristiques principales de la civilisation
gauloise (la guerre, l’agriculture et l’artisanat).
– Vocabulaire spécifique : Celtes, guerrier, artisan (orfèvre,
tisserand), moissonneuse.
• En termes de compétences :
– Comprendre un document.
– Répondre à une question sur
un document.
– Se repérer dans l’espace : lire
et comprendre une carte.
DÉROULEMENT DE LA SÉANCE
➜ DÉCOUVRIR
10 min / Oral
Doc. 1 Des guerriers
◆ Présentation : Au début du ive siècle av. J.-C., des
Celtes s’installent au nord de l’Italie actuelle, dans la plaine
du Pô. Certains, menés par Brennus, parviennent vers 390
av. J.-C. à s’emparer de Rome. S’ensuivent pillages et massacres. Ce tableau, du peintre français Paul Joseph Jamin
(1853-1903), exposé lors du Salon de Paris de 1893, glorifie
cette victoire gauloise et son chef.
D’une manière plus générale, les Gaulois sont avant tout
des guerriers qui défendent leur cité, lancent des expéditions ou louent leurs services comme mercenaires (chez
les Grecs notamment). Leurs armes offensives sont la
lance, la pique et le javelot. L’épée, de plus en plus longue
du ve au iie siècle av. J.-C., sert au corps à corps. Leurs
armes défensives sont le bouclier long (ovale ou rectangulaire) et la cotte de maille. Cependant, les Gaulois n’hésitent pas à combattre parfois le torse nu pour effrayer
leurs adversaires.
50 minutes
• Question 2+ : Plusieurs réponses sont possibles concernant
la description physique de ce Gaulois et l’interprétation de
son caractère. Les réponses acceptables sont celles qui le
décrivent comme étant bien droit, armé, musclé, avec des
bijoux et de beaux vêtements, roux, coiffé de nattes,
souriant... Il est possible d’accepter des traits de caractère
soulignant sa force, sa fierté (d’avoir vaincu les Romains) et
sa cruauté (le sang sur le seuil de la porte et ses armes).
➜ APPROFONDIR
30 min / Écrit et oral
Doc. 2 Des Celtes divisés
◆ Exploitation pédagogique : Il ne s’agit que d’un
détail de l’œuvre de Jamin car le reste de la peinture présente de jeunes Romaines nues et enchaînées promises au
viol. Il convient donc de ne pas la présenter dans son intégralité. La description de ce Gaulois permet de poser le problème des clichés véhiculés depuis le xixe siècle sur leur
caractère guerrier. Cette image persiste aujourd’hui encore,
notamment par le biais d’Astérix le Gaulois (bande-dessinée, films…). Puissamment armé, sur un seuil ensanglanté,
avec la cité de Rome en flammes en arrière-plan, ce chef de
guerre est terrifiant. Il apparaît comme l’archétype du
Gaulois : vigueur, virilité et animalité à travers une imposante moustache, des cheveux longs flottants ou tressés, des
muscles saillants... Cette peinture donne la possibilité de
nommer quelques éléments de l’équipement militaire des
fantassins gaulois (casques, lances, épée) ainsi que de leur
tenue (pantalons, torque autour du cou).
◆ Présentation : Le mot « celte » (keltoï en grec) apparaît
pour la première fois avec l’historien grec Hécatée de Milet
au vie siècle av. J.-C. Il désigne un ensemble de peuples qui
s’étend de la mer Noire jusqu’aux îles britanniques. Leur
foyer originel est situé en Bohême et dans le Sud-Est de
l’Allemagne actuelle. Les Celtes arrivent dans l’Est de la
France au premier âge du fer (v. 850 / 475 av. J.-C.) appelé
« période de Hallstatt ». Au cours du deuxième âge du fer
(v. 475 / 51 av. J.-C.) appelé « période de la Tène », les
Celtes s’implantent dans toute la France actuelle. Attirés par
les territoires riches qu’ils connaissent grâce à leur activité
de mercenaires, ils s’installent également, par vagues successives, dans de nombreuses régions européennes et en
Asie Mineure. Au iiie siècle av. J.-C., les Romains donnent
le nom de « Gaulois » (galli) aux habitants des Galliae (les
Gaules), c’est-à-dire aux Celtes installés à l’ouest de l’Europe (la France actuelle, la Belgique, la Suisse et la rive
gauche du Rhin) depuis le viie siècle av. J.-C. Les mots
« Celte » et « Gaulois » sont donc équivalents dans l’Ouest
de l’Europe. La Gaule n’est pas un pays, mais une juxtaposition d’une soixantaine de peuples et d’États indépendants
et rivaux que César appelle des cités. Chaque cité est divisée
en unités territoriales qui disposent d’une certaine autonomie, et qui correspondent à une tribu. Elles se distinguent
par leurs lois, leurs coutumes, leurs langues.
◆ Réponses aux questions :
• Question 1 : La nature de ce document est une peinture ;
son auteur est Paul Joseph Jamin et il date de 1893. Ce
document a pour sujet un guerrier gaulois appelé Brennus.
◆ Exploitation pédagogique :
Le texte a pour but de situer les Gaulois sur un territoire et
de montrer à la fois leur unité et leur diversité : ils appartiennent à la civilisation celte par leurs origines, mais ils
28
1 • A VANT
LA
F RANCE :
LES HÉRITAGES DE LA PRÉHISTOIRE ET DE L ’A NTIQUITÉ
sont divisés en de multiples tribus alliées ou ennemies. Une
carte accompagne le texte afin de visualiser concrètement le
territoire de la Gaule et sa division en peuples gaulois. Les
élèves peuvent en outre percevoir quelques héritages gaulois
dans certains toponymes : Arvernes/Auvergne ; Parisii/Paris.
Il convient cependant d’insister sur le fait que les Gaulois ne
sont pas les seuls ancêtres des Français : les Celtes se sont
mélangés à des populations qui vivaient déjà en Gaule, et
par la suite d’autres peuples s’y sont mêlés.
◆ Réponses aux questions :
• Question 3 : On appelle aussi les Gaulois les Celtes.
• Question 4 : Il y a une soixantaine de peuples gaulois
différents en Gaule.
• Question 5 : Les réponses acceptables pour les peuples
gaulois vivant près de la mer sont les Ménapes, les
Baïocasses, les Vénètes, les Pictons, les Santons ou les
Salyens ; celles pour les peuples vivant dans les montagnes
sont les Arvernes, les Allobroges, les Helvètes, les
Séquanes ou les Trévires ; celles pour les peuples vivant
dans le nord de la Gaule sont les Ménapes, les Trévires, les
Rèmes, les Parisii ou les Baïocasses.
Doc. 3 Des artisans réputés
◆ Présentation : L’artisanat gaulois est un élément
important de la civilisation gauloise et il comporte une
grande diversité de métiers et une grande quantité de productions. Les découvertes archéologiques de ces dernières
années ont confirmé le haut niveau technique des artisans
gaulois, notamment par le biais d’importantes innovations
ainsi que par des processus de fabrication sophistiqués.
– Le tissage, d’abord simple activité domestique, devient un
véritable artisanat. On fabrique toutes sortes de tissus pour
les vêtements, l’ameublement, la literie, les sacs, les voiles
de navire… Pour cela, les Gaulois exploitent et mélangent
une grande diversité de fibres animales et végétales (laine,
crin, lin, chanvre, soie de porc…). Avant le tissage, les fils
sont teints dans des bains de plantes. Les Gaulois apportent
aux métiers à tisser des modifications techniques qui permettent de réaliser des étoffes de grandes dimensions aux
décors sophistiqués, d’un simple jeu de rayures à des alternances de motifs géométriques. Les éléments en terre cuite
présentés dans ce document sont les seuls vestiges d’un
métier à tisser entièrement disparu : ce sont les poids utilisés
par le tisserand pour tendre les fils lors du tissage.
– Les artisans gaulois excellent dans le travail des métaux
et possèdent dans ce domaine de remarquables connaissances techniques. Avec la métallurgie du fer, les Gaulois
fabriquent un très grand nombre d’outils (pour l’agriculture, le travail du bois…), d’armes réputées pour leur
robustesse et d’objets en tous genres (bijoux, huisserie,
serrurerie…). L’orfèvrerie (parures, armes d’apparat) utilise les techniques de l’émaillage, du filigrane et de l’argenture. Les artisans les plus renommés fabriquent des
objets de grande qualité aujourd’hui considérés comme de
véritables œuvres d’art : orfèvrerie en or ou en bronze
(torques, épingles appelées fibules destinées à accrocher
les vêtements), épées et fourreaux en fer finement ciselés,
casque de parade (à l’exemple du célèbre casque d’Agris).
– De nombreuses poteries de terre cuite appelées céramiques ont été retrouvées par les archéologues. Destinées
à la cuisine et à la table (ustensiles, marmites, services à
boire…) elles témoignent de l’habileté et de l’imagination
des potiers gaulois : avec l’argile, ils modèlent à la main
des formes simples ou façonnent, grâce au tour mobile
rapide qu’ils ont inventé, de fines céramiques aux formes
inventives. La céramique formée est ensuite peinte ou gravée avec de petits instruments comme le poinçon ou la
mollette. Les Gaulois possèdent d’autres savoir-faire qui
ne sont pas évoqués dans ce document, comme dans la
charronnerie (fabrication de chars, de chariots et de roues),
la chaudronnerie (assemblage de plusieurs métaux), la tonnellerie, la verrerie…
◆ Exploitation pédagogique : Ce document invite
l’élève à réfléchir sur les traces des Gaulois découvertes
par l’archéologie. Il s’agit ici de donner du sens à ces
objets en reconstituant le travail de ceux qui les ont utilisés
ou créés. L’objectif final est de dégager une autre caractéristique importante de la civilisation gauloise : un artisanat
très développé et parfois très technique.
◆ Réponses aux questions :
• Question 6 : Le potier gaulois fabrique sa poterie avec de
la terre molle (argile). Il lui donne une forme à l’aide de
ses mains et d’un appareil en bois qu’il fait tourner avec
son pied.
• Question 7 : Le tisserand fabrique du tissu et l’orfèvre
fabrique des objets en métal comme des casques décorés
ou des colliers.
Doc. 4 De bons agriculteurs
◆ Présentation : Ce bas-relief de « la moissonneuse des
Trévires » (peuple gaulois) présente un engin agricole
muni d’un bac à bord dentelé et poussé par un animal, évoqué par l’auteur romain Pline l’Ancien. Il est utilisé sur de
grandes étendues, à la place de la faux. D’une manière
générale, l’agriculture occupe une place primordiale en
Gaule, à tel point que la forêt est en recul entre le ve et le
ier siècle av. J.-C. Dans le nord du Bassin parisien, les
Gaulois cultivent différentes espèces de céréales, des légumineuses et des plantes textiles. Leur boisson alcoolisée
est la cervoise, produite à partir d’orge fermentée.
L’élevage a également une place importante : bœufs, porcs,
chiens, ovins, chevaux, volailles sont consommés.
◆ Exploitation pédagogique : Ce document permet de
souligner l’importance de l’agriculture en Gaule et d’insister sur le perfectionnement des matériels utilisés.
◆ Réponses aux questions :
• Question 8 : La machine utilisée par ce Gaulois est une
moissonneuse.
• Question 9 : Elle sert à moissonner les céréales, c’est-àdire à couper leurs tiges pour récupérer les épis contenant
les graines.
➜ QUESTION DE SYNTHÈSE
10 min / Trace écrite
Les Gaulois sont des Celtes installés à l’ouest de l’Europe
sur un territoire un peu plus grand que la France actuelle.
Divisés en différents peuples, ils sont de redoutables guerriers, de bons agriculteurs et d’excellents artisans.
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Nom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Prénom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Date : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Avant la France :
les héritages de la préhistoire et de l’Antiquité
ÉVALUATION 1
Exercice 1 Se repérer dans la chronologie.
Place sur cette frise, au bon endroit, les lettres qui correspondent aux mots suivants :
A. Antiquité – B. grotte de Lascaux – C. invention de l’écriture – D. préhistoire –
E. fin de l’Empire romain d’Occident – F. bataille d’Alésia
...
...
– 15 000
– 3500
– 15 000
– 13 000
– 11 000
– 9000
– 7000
– 5000
...
– 3000
...
...
– 52 476
– 1000
J.-C.
1000
...
Exercice 2 Connaître les mots importants de la séquence.
1 Relie chaque mot à sa définition.
un reste d’humain, d’animal ou de plante
conservé dans la roche
le forum
•
•
un fossile
•
• un outil en pierre taillée sur ses deux côtés
un biface
•
un bâtiment dans lequel les Gallo-Romains
• assistaient à des spectacles (combats de
gladiateurs, combats d’animaux sauvages…)
un artisan
•
•
un bâtiment dans lequel les chrétiens
se rassemblent pour honorer leur dieu
un amphithéâtre •
•
une grande place publique dans les villes
romaines et gallo-romaines
une église
•
• une personne qui fabrique des objets à la main
2 Explique ce qu’est un Gallo-Romain.
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É VALUATION 1
Exercice 3 Étudier un texte d’historien.
Lis le texte, puis réponds aux questions.
– Pourquoi les Gaulois, qui étaient si puissants, ont-ils laissé aussi peu de traces de leur passage sur la
Terre ?
– […] S’ils ne nous ont pas transmis de monuments remarquables, d’œuvres d’art significatives, […]
les travaux des archéologues prouvent que les Gaulois étaient de très grands agriculteurs, qui avaient
mis en culture la plus large partie du territoire. […] Les artisans gaulois étaient non seulement très
habiles, mais aussi très ingénieux. Ils observaient attentivement tous les objets étrangers puis les
copiaient facilement, mais toujours en leur apportant des améliorations. […] Les artisans gaulois
n’étaient pas que des charpentiers ou des forgerons mal dégrossis avec des gros bras et une petite tête.
Ils étaient également capables de fabriquer des objets d’une très grande délicatesse, bijoux ou accessoires
précieux.
Jean-Louis Brunaux, Les Gaulois expliqués à ma fille, © Édition du Seuil, 2010.
1 Encadre la source de ce texte (l’auteur, le titre de l’ouvrage, l’éditeur et l’année d’édition).
2 Souligne, dans le texte, deux noms d’artisans gaulois.
3 À l’aide de tes connaissances, présente une autre activité importante des Gaulois
que tu as étudiée en classe (et qui n’est pas dans ce texte).
..................................................................................................................................................
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Exercice 4 Rédiger un texte pour expliquer l’importance de l’Antiquité.
D’après tes connaissances, présente un héritage important de l’Antiquité. Il peut s’agir d’une
construction, d’un mode de vie, d’une religion…
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35
É
ACTIVIT UE
IQ
R
É
NUM
Classer dans un tableau des traces
archéologiques d’habitats gaulois
Manuel page 31
Objectifs principaux de la séance
• En termes de compétences : (Domaine 2 du socle commun de juin 2015
« les méthodes et outils pour apprendre ») :
– la maîtrise des techniques usuelles de l’information et de la documentation ;
– la maîtrise des techniques et des règles des outils numériques ;
– la capacité de coopérer et de réaliser des projets ;
– l’aptitude à organiser son travail pour l’efficacité des apprentissages.
• En termes de connaissances :
découvrir des traces d’une occupation
ancienne du territoire français à travers
les vestiges des habitats gaulois, mieux
connaître la civilisation des Gaulois
et de déconstruire certains clichés
concernant leur mode de vie.
Compétences du B2i travaillées
Domaine
1. S’approprier
un environnement
informatique
de travail
3. Créer,
produire, traiter,
exploiter des
données
4. S’informer,
se documenter
Item
Connaître et maîtriser
les fonctions de base
d’un ordinateur et de
ses périphériques
Mise en application de l’item dans l’activité numérique
Être capable d’enregistrer son fichier dans son espace personnel ou dans
un espace défini par l’enseignant
Produire un document
– Être capable de produire un tableau avec un logiciel de traitement
numérique, texte, image,
de texte en exploitant le résultat de ses recherches
son
– Connaître et respecter les règles de typographie (signes de ponctuation,
espacements, etc.)
Utiliser l’outil
informatique pour
présenter un travail
– Être capable d’utiliser les fonctions d’un logiciel de traitement de texte
pour mettre en forme son document et regrouper texte et images
– Être capable de créer un tableau avec un nombre précis de colonnes
et des lignes
– Être capable d’insérer des photographies dans le tableau
Lire un document
numérique
– Être capable de trouver un site Internet défini à l’aide d’un moteur
de recherche
– Être capable de naviguer entre les différentes pages d’un site Internet
Présentation de la ressource numérique :
le site « Bienvenue chez les gaulois »
La ressource numérique utilisée dans cette activité est un
« magazine multimédia » développé par l’INRAP. Cet établissement public, créé en 2001, a pour objectif de réaliser les opérations d’archéologie préventive (opérations de diagnostics et
de fouilles) mais aussi l’exploitation scientifique de ces opérations et la diffusion de leurs résultats. Il concourt ainsi à l’enseignement, à la diffusion culturelle et à la valorisation de
l’archéologie. Dans le cas présent, ce site Internet s’adresse
directement aux jeunes afin de leur présenter quelques vestiges
gaulois concernant l’habitat. Le site est structuré autour de trois
grands axes : le premier est consacré aux paysages ruraux et
aux exploitations agricoles ; le deuxième explore l’émergence
des villes, des premiers villages jusqu’aux oppida qui
deviennent parfois des capitales importantes ; le dernier présente la conquête romaine de la Gaule et la romanisation de ce
territoire à travers différentes traces. La richesse du site provient autant de la densité des textes explicatifs que de la variété
des documents iconographiques proposés sur les différentes
pages : photographies (de sites découverts, de fouilles, d’objets
ou de vestiges), plans, reconstitutions (virtuelles ou réelles),
documentaires vidéo…
Exploitation pédagogique Dans cette activité numérique, les élèves doivent d’abord parvenir jusqu’au site Internet, à partir du nom du site : « Bienvenue
chez les Gaulois » (la compétence 6 p. 13 du manuel est destinée à les y aider). Ils doivent ensuite naviguer entre les différentes pages du site, regarder les documents iconographiques
et leur légende afin de trouver ceux à insérer dans le tableau
(étape 2). En aucune manière ils n’ont à lire tous les textes
(généralement d’une grande difficulté pour un élève de CM1).
36
Pour terminer, les élèves ont à produire un document numérique sous la forme d’un tableau (se référer à la fiche-pratique
photocopiable page 20 de ce guide) dans lequel ils doivent insérer des images prises sur le site et des textes. Cette production
témoigne de la réussite des étapes précédentes et permet de vérifier qu’ils ont compris l’essentiel sur les habitats gaulois.
Prolongements possibles
• Une adaptation de l’activité numérique est tout à fait
envisageable :
– en demandant aux élèves de classer d’autres documents iconographiques du site (tout particulièrement si certains des vestiges présentés se situent à proximité de l’école) ;
– en demandant aux élèves de compléter un tableau avec des
traces archéologiques différentes (armes, objets artisanaux…)
que les élèves doivent collecter sur d’autres sites Internet (se
référer à la compétence 6 de la page 13 « Choisir un site Internet
pour s’informer »).
• Une différenciation de l’activité est possible grâce à la diversité des documents iconographiques disponibles sur le site : les
élèves les plus rapides peuvent poursuivre le travail en insérant
d’autres documents dans le tableau, regarder certains reportages vidéos et en écrire un résumé, lire les différents textes
explicatifs…
• Sur la page intitulée « L’urbanisation à la romaine », un reportage vidéo est consacré aux fouilles conduites par l’Inrap à
Nîmes en 2006-2007 dans le quartier de l’avenue Jean-Jaurès.
Il peut être intéressant de travailler sur ce document qui approfondit et enrichit le travail mené dans la séance 3 (Doc. 3 p. 27)
sur le plan et les vestiges gallo-romains de cette ville. Ainsi, les
élèves peuvent découvrir que ces fouilles archéologiques ont
permis d’appréhender les phases d’urbanisation de ce secteur
de la ville antique.
VERS LE FRANÇAIS
Lire un extrait de roman historique
et écrire un récit
Manuel pages 32-33
Objectifs
• Lire :
– Comprendre un texte littéraire et l’interpréter.
– Contrôler sa compréhension, être un lecteur autonome.
• Écrire :
– Recourir à l’écriture pour réfléchir et pour apprendre.
– Produire des écrits variés.
– Prendre en compte les normes de l’écrit pour formuler, transcrire et réviser.
• Comprendre le fonctionnement de la langue
Acquérir la structure, le sens et l’orthographe des mots.
Présentation du texte
Le texte proposé est un extrait de Chaân la Rebelle, de
Christine Féret-Fleury, paru aux éditions Flammarion. Ce
roman est un roman historique qui combine des éléments
de roman d’aventure et d’apprentissage.
Il offre l’intérêt d’abord de mettre en scène un personnage
féminin, dynamique, qui rompt avec les stéréotypes, ce qui
n’est pas si fréquent dans la littérature de jeunesse. Il permet ensuite d’interroger la place et le rôle de chacun dans
la société, l’acceptation ou le refus des normes sociales ; à
ce titre, chaque jeune lecteur peut investir la lecture du
passage.
Si ce roman donne – comme tout roman historique – des
informations sur une période donnée, il se singularise par
les valeurs qu’il porte. Il peut aussi servir à réfléchir à la
permanence de ce qui nous constitue comme êtres humains.
Cet extrait se situe au tout début du roman, un passage qui
présente encore le personnage principal.
Lire un extrait de roman est toujours difficile, faute d’éléments suffisants de contextualisation.
• La première difficulté, ici, tient aux anaphores : le passage débute par « lui » (ligne 1), le référent apparaît ensuite
avec le prénom « Chaân » (ligne 2) et le lecteur découvre,
à la ligne 6 seulement, que le personnage est féminin, avec
le pronom « elle ». L’âge du personnage est à inférer à
partir du dernier paragraphe : une jeune fille.
• La seconde difficulté relève de l’absence de repères temporels précis : seules des inférences sur le feu (éléments de
fabrication et conservation), le nomadisme, la répartition
des tâches au sein du « Peuple » (au sens de communauté)
peuvent permettre d’identifier l’époque.
L’enseignant(e) pourra commencer la séance par l’analyse
de la première de couverture du roman dans le manuel. En
s’appuyant sur le titre et l’illustration, il/elle peut ainsi
favoriser l’horizon d’attente ; interroger le type de personnage, la période, le type de roman attendus.
Le texte étant difficile, une lecture magistrale peut éclairer
la compréhension première, générale.
Donner à lire un extrait tiré d’une partie expositive peut
faciliter la lecture d’un passage mais demeure insuffisant.
Il serait bon de disposer de l’ouvrage pour le proposer
ensuite librement à la lecture. La présentation de la première de couverture dans le manuel remplit aussi ce rôle
incitateur et pourra être utilisée à cette fin.
Comprendre le texte
◆ Questions 1, 2 a. et 2 b. :
• Mobiliser les connaissances antérieures pour faire du lien
avec la séquence d’histoire.
• Repérer l’ancrage spatio-temporel d’un récit pour en
déduire son rapport au réel.
• Construire la distinction fiction-réalité à partir d’une
extraction des informations délivrées sur le feu (procédé
de fabrication et conservation), le nomadisme, la répartition
des tâches au sein du « Peuple » (au sens de communauté)
qui peuvent permettre d’identifier l’époque.
• Organiser sa réponse sous une forme graphique (une
carte heuristique) permettrait de compléter les informations
recueillies, en intégrant progressivement celles proposées
par les pairs.
37
V ERS
LE FRANÇAIS
•
◆ Question 2 c. :
• Interpréter le texte en rapport avec un système de valeurs :
la répartition séculaire des activités selon les genres
(hommes/femmes).
• Faire appel à son expérience et à sa connaissance du
monde pour exprimer une réaction, un point de vue ou un
jugement sur un texte ou un ouvrage.
Pas de réponse type attendue.
◆ Question 3 : Mettre en relation le titre du roman et
l’extrait proposé ; inférer le caractère du personnage, ses
états mentaux, sa motivation, en s’appuyant sur le dernier
paragraphe.
On pourra s’interroger sur l’illustration de couverture :
quels éléments suggèrent la rebelle ? (Cheveux au vent,
couleurs des yeux, attitude…)
◆ Question 4 : Interpréter en sollicitant une réaction
affective à l’égard du personnage (convocation de son
expérience et de sa connaissance du monde pour exprimer
une réaction, un point de vue ou un jugement sur un texte
ou un ouvrage).
Pas de réponse type attendue.
Comprendre des mots
inconnus
◆ Question 5 :
• Inférer le sens d’un mot inconnu en s’appuyant sur le
contexte.
• Prélever des indices (« feu », « ajouter », « mourir »).
• Réponse attendue : Le combustible est ce qu’on utilise,
ce qu’on ajoute pour obtenir et alimenter du feu.
◆ Question 6 :
• Inférer le sens d’un mot inconnu en s’appuyant sur des
connaissances morphologiques (famille de mots).
• Réponse attendue : Le mot « confinée » est utilisé au
sens propre (rester dans les limites d’un territoire) et au
sens figuré (rester dans les limites d’un rôle préétabli).
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Écrire et utiliser
ses connaissances
Le travail d’écriture fera l’objet d’une séance propre.
La situation d’écriture consiste à écrire la suite de l’extrait.
Sa difficulté tient au fait d’écrire sur une scène de chasse,
peu familière des élèves.
Elle débutera par un temps de verbalisation, au cours
duquel l’enseignant(e) pourra recueillir des propositions
(quels animaux possibles ? quelles stratégies ? quelles
armes ?).
Le rappel de la motivation du personnage doit être intégré
à l’évocation de la chasse pour donner corps au récit et
favoriser l’implication des élèves dans l’activité : le plaisir
de la liberté, de la désobéissance, le sentiment d’affirmation de soi.
Une chronologie sera élaborée : l’approche de l’animal,
puis l’attaque, enfin l’issue (mise à mort ? blessure ?
fuite ?).
La banque de mots (Lexique) sera lue, commentée (en
associant les mots selon leur sens) et complétée, selon les
propositions des élèves.
Les critères de réussite seront énoncés avant la mise en
mots.
Critères de réussite du travail d’écriture
✔ Le texte est à la troisième personne.
✔ La scène est racontée avec précision pour
le lecteur.
✔ Les différents moments de la chasse sont
présentés.
✔ Les sentiments du personnage sont exprimés.
✔ L’orthographe est bien prise en compte.

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