Ondes électromagnétiques : à quoi sommes nous vraiment

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Ondes électromagnétiques : à quoi sommes nous vraiment
Ondes électromagnétiques : à quoi sommes nous vraiment exposés ?
L'ubiquité d'Internet ne fut pas la seule révolution à avoir secoué l'informatique dans les années 2000. Une
avancée au moins aussi importante fut l'avènement des communications sans fil qui ont proliféré sous diverses
formes : GSM, WiFi, DECT, Bluetooth, 3G, WiFi. La liberté offerte par ces liaisons radio leur a garanti un
succès planétaire, au point qu'elles nous sont aujourd'hui indispensables.
Mais très rapidement les ondes ont aussi été accusées de représenter un danger à long terme pour la santé
publique. Le sujet est complexe et sensible. De très nombreuses études ont été réalisées sans qu'une réponse
claire et définitive ait pu être apportée, 20 ans après le déploiement des premiers réseaux GSM. L'incertitude a
donné naissance a de nombreuses idées reçues parfois fausses, parfois fondées. Nous avons voulu répondre aux
plus courantes, mesures à l'appui, en partenariat avec l'association Centre de Recherche et d'Information
Indépendant sur les Rayonnements ÉlectroMagnétiques non ionisants, autrement dit, le Criirem.
Ondes : quelles sont les doses admissibles ?
La réponse à cette question dépend largement de celui qui la donne, mais rappelons simplement les normes
réglementaires actuellement en vigueur en France. L’intensité des champs électromagnétiques est couramment
exprimée en Volt par mètre (V/m). Le décret 2002-775 du 3 Mai 2002 fixe des limites variables selon la
fréquence utilisée : 41 V/m pour les antennes relais GSM à 900 MHz, 58 V/m pour les GSM 1800 MHz et 61
V/m pour les antennes UMTS à 2100 MHz.
Il existe par ailleurs des limites pour les téléphones mobiles et smartphones. Leur puissance d’émission
(puissance isotrope rayonnée équivalente, ou PIRE) est limitée à 2 W et ils doivent posséder un Débit
d’Absorption Spécifique (DAS) de 2 W/kg. Le DAS exprime l’énergie absorbée par les organismes vivants en
Watts par kilogramme de tissus(W/kg). Les téléphones DECT partagent avec les téléphones mobiles cette limite
d’un DAS de 2 W/kg.
Les routeurs WiFi, les oreillettes Bluetooth, les antennes Wimax doivent également respecter des limites de
puissance rayonnée. Les équipements WiFi, sont limités à 100 mW (dans la bande des 2,4 GHz) ou 200 mW
dans la bande 5 150-5 350 MHz et 1 W dans la bande 5 470-5 725 MHz. Les équipements Bluetooth sont
répartis en trois classes. Ceux de classe 1 émettent moins de 100 mW, ceux de classe 2 moins de 2,5 mW, et
ceux de classe 3 moins de 1 mW.
Faut-il aller vivre à la campagne ?
Face à ce que certains appellent la pollution électromagnétique, il peut être tentant d'aller s'installer à la
campagne, loin des centres urbains. Est-ce une bonne solution ? Pour le savoir, nous avons pris des mesures à
deux endroits différents. Le premier fut choisi dans la banlieue immédiate de Paris, à Courbevoie, dans une zone
urbaine densément peuplée. Le second était son opposé : une maison située dans la campagne francilienne
(Bréval) dont le premier voisin est éloigné de plus de 100 m. Chaque lieu possédait un équipement similaire : 4
téléphones cellulaires, au moins une borne WiFi, un ou plusieurs téléphones DECT, une femtocell UMTS. Afin
de comprendre l'influence de chaque équipement, nous les avons éteints puis rallumés un à la fois.
En zone rurale, tous les équipements radio de la maison éteints, le champ électromagnétique latent était de 0,37
V/m. Le principal contributeur était la télévision hertzienne (0,3 V/m), un émetteur sur lequel on ne peut pas
agir. Il y avait également une petite contribution d'une antenne GSM lointaine (0,03 V/m) et celle du téléphone
DECT d'un voisin éloigné (0,1 V/m).
En zone urbaine, le niveau de champ global était de… 0,3 V/m. La différence absolue est ténue, mais on
remarque que ce niveau de base était réparti sur un plus grand nombre de fréquences : FM-TV (0,1 V/m), GSM
900 (0,01 V/m), GSM 1800 (0,05 V/m), UMTS (0,04 V/m), Wifi (0,02 V/m).
Nous devons cependant souligner un point important : ces mesures sont susceptibles de varier significativement
dans le temps. Par exemple, comme nous le verrons plus loin, il suffit qu’un voisin approche allume son WiFi ou
passe une communication via son DECT pour que le champ reçu dans l’appartement augmente. Ce phénomène
est évidemment plus probable en zone urbaine qu’en campagne.
Faut-il se méfier des antennes-relais ?
Nous venons de voir qu'habiter à la campagne n'est pas une garantie pour diminuer le niveau d'émissions
électromagnétiques reçues. A dire vrai, cela peut même être néfaste.
Les réseaux cellulaires tirent leur nom du fait qu’ils sont formés de cellules, des zones où le réseau est créé par
une antenne relais. Comme nous l’a expliqué Jean-Luc Vuillemin, directeur de la production réseau chez
Orange, chaque cellule a une taille donnée, fixée lors de l’installation de l’antenne selon plusieurs paramètres.
L’un de ces paramètres est le nombre de clients à servir. Chaque antenne possède en effet une capacité identique
et limitée. En zone urbaine, ce nombre maximum de clients sera atteint rapidement à cause de la forte densité de
population ; la taille de la cellule sera donc assez restreinte (typiquement 350 à 400 m de rayon à Paris chez
Orange). En zone rurale, la taille d'une cellule pourra être nettement plus large (la norme GSM fixant une limite
de 35 km de rayon pour les cellules GSM 900). Or plus la cellule est grande, plus la puissance émise par
l’antenne pour la couvrir est importante. A une distance identique d’une antenne relais, deux habitations ne
recevront pas la même « dose » d’ondes selon qu’elles sont situées dans une grande cellule à la campagne ou
dans une petite cellule à la ville.
On peut donc vouloir s’éloigner au maximum des antennes relais. Ce n’est pas forcément une bonne idée. En
effet, un téléphone mobile module la puissance du signal qu'il émet en fonction de la qualité du signal qu'il reçoit
afin de maintenir l'intégrité de la connexion. Moins le réseau est fort, plus le téléphone émet : il crée alors à
proximité immédiate de l’utilisateur un champ beaucoup plus intense que l’antenne relais. Ce phénomène est très
bien illustré par nos mesures.
Dans notre lieu de test rural, les réseaux cellulaires ne sont quasiment pas reçus : nous n'avons rien relevé sur les
bandes GSM 1800 ou UMTS et le GSM 900 oscillait entre 0 et 0,03 V/m. Pourtant, une fois les téléphones
allumés, nous avons relevé de très fortes intensités en GSM 900, de l’ordre de 2,9 V/m. Cette valeur étaient
obtenue à environ 2 m des téléphones. Selon le Criirem, on peut mesurer jusqu’à 50 V/m si l’on se place à
seulement 2 cm d’un téléphone. L’exposition résultante pour les habitants de ce foyer rural était alors
significativement plus élevée que dans notre point de mesure urbain où les réseaux sont toujours captés (bien
qu'à des intensités faibles). Là, l'allumage des téléphones a eu une faible influence : l'UMTS est monté de 0,04
V/m à 0,1 V/m et le GSM 1800 de 0,05 V/m à 0,08 V/m. S’éloigner au maximum des antennes relais n’a donc
de sens que si on se passe complètement de téléphone portable.
Faut-il éteindre son WiFi ?
Après les réseaux cellulaires, le WiFi est la technologie qui fait le plus souvent l'objet de critiques. Quelle est
donc l'intensité du champ généré par un routeur WiFi comme les box ADSL présentes dans de si nombreux
foyers ?
Nos deux lieux de test étaient différemment équipés en WiFi. Dans le rural, le réseau (WiFi g 2,4 GHz) est créé
par une Livebox Pro et répété pour couvrir toute la maison. Dans l'urbain, deux réseaux sont créés par une
TimeCapsule Apple (WiFi g/n : l'un en 5 GHz, l'autre en 2,4 GHz) et un troisième réseau est émis par une borne
Apple Airport Extreme (WiFi g, 2,4 GHz). Le spectromètre que possède le Criirem ne sachant pas capter les
fréquences au delà de 3 GHz, le réseau WiFi n 5 GHz fut donc ignoré par nos mesures.
Malgré une grande différence de configuration, nous avons relevé la même intensité dans chaque lieu : 0,3 V/m
sans client, 0,5 V/m au maximum avec clients actifs. C'est 6 fois moins que le maximum émis par les
smartphones. C'est également très proche du niveau de base mesuré aux mêmes endroits. Les réseaux WiFi
semblent donc moins inquiétants que les réseaux cellulaires. Ils ont néanmoins ceci de particulier d’émettre près
de la fréquence 2450 MHz, celle qui est utilisée par les fours micro-ondes. Cette fréquence est la plus efficace
pour agiter les molécules d'eau ce qui provoque un échauffement et la cuisson des aliments. Pour un même
niveau d’exposition, l’effet du WiFi pourrait donc être plus important que celui des réseaux cellulaires.
Peut-on éteindre complètement son WiFi ?
Si l'on souhaite vivre sans WiFi chez soi, on est rapidement confronté au fait que toutes les box Internet fournies
par les opérateurs sont livrées avec le WiFi activé par défaut. Peut-on faire confiance aux box pour éteindre
complètement leur WiFi ? Le cas des Freebox V5 est connu : ces box utilisent un réseau WiFi pour
communiquer avec le boîtier TV, réseau qui persiste même lorsque l'utilisateur "désactive le WiFi" dans
l'interface de gestion Free. Les Freebox suivantes recourent au CPL et ne posent a priori plus le même problème.
Sur les Freebox, SFR box et BBox il faut également prendre garde à désactiver le WiFi communautaire ou hot
spot, ce second réseau WiFi qui partage votre connexion avec tout abonné du même opérateur. Dans notre test,
nous avons pu constater que la LiveBox Pro éteignait bien complètement son émission, de même que les bornes
Airport et TimeCapsule.
Cependant, couper le WiFi de sa box n'est pas suffisant pour s'en prémunir totalement : il faut également
convaincre ses voisins. Nous avons ainsi détecté un réseau WiFi à 0,02 V/m dans notre lieu de test urbain même
lorsque toutes les bornes de l’appartement étaient éteintes. Ce problème aura naturellement moins de chance de
se manifester à la campagne, puisque les voisins sont mécaniquement plus éloignés.
Il faut également faire attention aux autres équipements que les box ou bornes WiFi. Smartphones, consoles de
jeux, PC portables continueront à émettre pour chercher un réseau auquel se connecter si on ne désactive pas leur
puce WiFi.
Vaut-il mieux téléphoner avec son smartphone ou avec son DECT ?
Par un réflex sans doute conditionné par le prix des communications, on préfère appeler via son téléphone fixe
que par son smartphone. Or ce téléphone fixe est le plus souvent sans fil, de type DECT. Qu'en est-il de leur
niveau d'émission ?
Il est élevé, voire même très élevé. Au cours de nos mesures nous avons relevé entre 0,7 V/m et 1,3 V/m pour les
deux téléphones DECT de nos deux foyers tests. C'est largement supérieur aux réseaux WiFi et seulement
dépassé par les smartphones lorsque ces derniers sont coupés de leur réseau cellulaire. Pire encore, les bases des
téléphones DECT continuent généralement d'émettre même lorsqu'on n'est pas en communication (les combinés
n’émettent heureusement qu’en communication) .
Exemple de Babyphone \Exemple de Babyphone \D'après nos partenaires du Criirem, cette surpuissance est due
à la génèse des DECT : lors de leur mise sur le marché ils devaient résoudre les soucis de communication
rencontrés avec les téléphones sans fil analogiques. Ils furent donc pensés pour maximiser leur portée
(généralement garantie à 100 ou 300 m), pas pour minimiser leur puissance. Si vous cherchez à minimiser votre
exposition aux ondes électromagnétiques, il vaut donc mieux éviter les DECT. Certains constructeurs ont
heureusement lancé des DECT optimisés, parfois dits Eco DECT, censés moduler leur puissance d'émission en
fonction de la distance d'éloignement du combiné et couper l'émission lorsque qu’aucune communication n’est
passée ou que le combiné est sur sa base. La situation est identique pour les écoute-bébés ou baby-phones qui
communiquent en DECT. Là encore, on commence à voir apparaître des modèles optimisés.
Faut-il avoir peur des femtocell ?
Depuis la fin 2008, SFR est le premier opérateur en France à proposer à ses clients d'installer chez eux une
femtocell. Nous avons déjà eu l'occasion de tester cette mini-antenne relais domestique (cf. Test femtocell :
améliorer sa réception cellulaire). Son principe est de partager la connexion à internet d’une box ADSL classique
via un un réseau 3G local. Les personnes se trouvant dans une zone blanche bénéficient alors d'une connexion
3G à leur domicile ou dans leur entreprise. La cible privilégiée des femtocells est donc les habitants des zones
non ou mal couvertes en 3G.
On peut être réticent à l'idée d'installer dans ses murs une antenne relais, fut-elle "femto". Cependant, nos
mesures montrent que la puissance émise par cette antenne est réellement très faible. Nous l'avons installée à
notre emplacement de test campagnard, d’où les réseaux 3G sont parfaitement absents en temps normal. Après
allumage de la femtocell, le champ électrique dans les fréquences de la 3G était de 0,1 V/m, une valeur parmi les
plus basses que nous ayons mesurées, bien loin d'un téléphone DECT (≈ 1 V/m) ou d'une box WiFi (0,5 V/m).
En outre, la présence de la femtocell diminue la puissance émise par les téléphones clients, qui jouissent alors
d'une excellente réception. Loin d'être un danger, la femtocell peut donc être une solution pour diminuer la
pollution électromagnétique ambiante. Ces mesures ont agréablement surpris les techniciennes du Criirem
venues les réaliser. « Ma surprise se situe sur la pico antenne qui semble tout à fait raisonnable » a commenté
Myriam Galbrun. « [Cela] confirme notre vision de multiplier des antennes moins puissantes pour la téléphonie
mobile ». Le Criirem milite en effet en faveur de la multiplication des antennes relais, associée à une diminution
de la puissance de chacune d'elles afin d'améliorer la couverture tout en minimisant les risques.
Il serait aussi logique que les opérateurs facturent les appels passés via une femtocell non pas sur l'abonnement
mobile mais sur l'abonnement ADSL, puisque c'est par cette connexion qu'ils transitent.
Et le four micro-ondes ?
Les téléphones portables, DECT et le WiFi ne sont pas les seuls émetteurs de champs électromagnétiques
couramment rencontrés dans un foyer. Le four micro-ondes en est un autre. Son fonctionnement est assez simple
: un rayonnement électromagnétique est généré à très forte puissance (dépendante des modèles mais aux
environs de 1000 W) dans l’enceinte du four. Cette forte énergie agitent les molécules d’eau ce qui provoque le
réchauffement ou la cuisson désirés.
Évidemment, pour que l’utilisation d’un micro-ondes soit sans danger, il faut que le rayonnement reste confiné
dans l’enceinte du four, idéalement parfaitement étanche. Dans la réalité, la porte laisse toujours filtrer une partie
de l’énergie. Ces fuites sont encadrées par des normes : en France, elles ne doivent pas dépasser 137 V/m à 5 cm
du four. Les fuites sont généralement bien inférieures. Plusieurs études citées par l’Office fédéral de la santé
publique suisse montrent que les fours émettent généralement moins de 39 V/m. Le Criirem de son côté n'a pas
mesuré des fours à plus de 60 V/m. Ces valeurs sont très élevées par rapport aux mesures que nous avons évoqué
jusqu'à maintenant. La différence s’explique simplement par l’éloignement de notre sonde de mesure des
équipements. La puissance reçue diminuant avec le carré de la distance, une mesure réalisée à 5 cm d’un
émetteur donne un résultat 100 fois plus élevé qu’une mesure réalisée à 50 cm du même émetteur. Pour
minimiser son exposition il faut donc s’éloigner de son four micro-ondes.
Le cas du Wimax et du Bluetooth
D’autres technologies de communication sans fil existent, l’une des plus répandues étant le Bluetooth que nous
n’avons pas inclus dans nos mesures. Comme le WiFi, le Bluetooth émet dans une bande de fréquences allant de
2400 à 2480 MHz. Cependant le Bluetooth est une technologie pensée pour minimiser sa consommation en
limitant la portée ou le débit. La plupart des oreillettes Bluetooth sont de classe 2, c’est-à-dire que leur puissance
d'émission est limitée à 2,5 mW et leur portée à 10 m. Par comparaison, les équipements WiFi sont limités à 100
mW (dans la bande des 2,4 GHz) ou 1 W dans la bande des (5 GHz) et les smartphones sont limités à 2 W. Les
oreillettes ont cependant ceci de particulier qu’elles sont utilisées au plus près du corps, comme les téléphones
portables. Il existe en outre des périphériques Bluetooth Class 1, offrant une portée de 100 m grâce à une
puissance d’émission portée à 100 mW.
Le Wimax est l’exact opposé du Bluetooth : cette technologie doit pouvoir couvrir de très longues portées
(plusieurs kilomètres), et des débits suffisants pour un accès à internet haut débit. Les normes Wimax prévoient
diverses fréquences, mais en France, c’est une bande située autour de 3,5 GHz qui est employée. La puissance
des émetteurs varie selon les implantations entre 10 et 40 W selon l’Agence Nationale des Fréquences, des
puissances très proches de celles des antennes relais GSM/3G (entre 20 et 60 W d’après Orange). En France, le
Wimax fut porteur de nombreux espoirs pour les habitants des zones dites "blanches", mal couvertes par l'ADSL.
Mais la technologie n'a jamais vraiment décollé. Le faible nombre d'utlisateurs fait qu'il y a eu également peu
d'études sur les effets éventuels des ondes de 3,5 GHz.
Electrosensibilité : faux malades ou vrai problème ?
L’impact des ondes électromagnétiques sur la santé des êtres humains fait l’objet d’un intense débat depuis
l’apparition des premiers téléphones portables. Depuis de longues années certaines associations civiles mettent
en garde contre les dangers potentiels de cette technologie, alors que les pouvoirs publics et les industriels
tiennent, eux un discours plus rassurant. Au fur et à mesure, certaines personnes se sont décrites comme
électrosensibles, et évoquent des problèmes de santé liés au téléphone portable, aux antennes relais, etc.
Tout récemment, un pas significatif a tout de même été franchi : Le Centre international de Recherche sur le
Cancer (CIRC) de l’OMS a classé les champs électromagnétiques de radiofréquences comme peut-être
cancérogènes pour l’homme (Groupe 2B).
Président de l'ARTAC, le Pr Dominique Belpomme est cancérologue, Université Paris-Descartes. Président de
l'ARTAC, le Pr Dominique Belpomme est cancérologue, Université Paris-Descartes. Par ailleurs, en France, un
médecin cancérologue, le professeur Belpomme, étudie depuis 2008 les témoignages des personnes qui se
déclarent électrosensibles. Pour lui, ces personnes sont de vrais malades, leurs symptômes ne résultent pas de
maladies psychosomatiques ou psychiatriques.
A partir de plusieurs centaines de consultations, le professeur Belpomme a décrit un Syndrome d'Intolérance aux
Champs Electromagnétiques (SICEM) qui se manifeste d’abord par de légers troubles neurologiques (maux de
tête, fourmillements dans les membres, acouphènes, etc.) puis par de l’insomnie, de la fatigue, éventuellement
une dépression, avant d’évoluer vers des déficits d’attention et de concentration et des pertes de mémoire
immédiate.
Au fil du temps, les malades deviennent sensibles à des champs électromagnétiques d’intensité de plus en plus
faible. En plus des symptômes, ce SICEM se remarque par des perturbations biologiques mesurables. Le
professeur a mis au point un traitement, qui montre pour le moment des résultats encourageants, faisant regresser
les symptômes chez une majorité des patients.
Ces recherches vont faire l’objet de publication dans des revues scientifiques à comité de lecture au cours de
cette année. Les résultats de ces recherches pourraient aboutir d’ici 2015 à la reconnaissance par l’OMS de
l’intolérance aux champs électromagnétiques comme une affection à part entière et pourraient pousser les
pouvoirs publics, notamment en France, à reconnaître l’électrosensibilité comme une situation clinique
permettant aux malades d’obtenir réparation comme c’est déjà le cas en Suède. Pour en apprendre plus sur ces
recherches, vous pouvez consulter le site de l'ARTAC (l'Association pour la recherche thérapeutique anticancéreuse) présidée par le Pr. Belpomme.
Comment minimiser son exposition aux ondes
La question cruciale de l'effet des ondes électromagnétiques sur la santé humaine n'est toujours pas tranchée.
Toutefois, les radiofréquences viennent d'être classées comme peut-être cancérogènes par l'OMS et
l'électrosensibilité semble en voie d'être médicalement reconnue. Il est donc légitime de chercher, sinon à
boycotter totalement les technologies sans fil, au moins à minimiser son exposition. Comme nous l'ont prouvé
nos mesures, cela n'est pas chose facile, la réalité technique allant parfois à l'encontre de ce que suggère le bon
sens.
Bien que les antennes relais de téléphonie mobiles cristallisent les peurs, il faut plus s'inquiéter des émetteurs que
l'on a tout le temps sur, ou près de soi. En effet, parmi notre éventail de mesures, le champ électromagnétique le
plus intense était celui créé par les téléphones eux-mêmes lorsqu'ils étaient incapables de capter leur réseau. Au
contraire, lorsque les téléphones bénéficiaient d'une bonne réception, le champ électromagnétique qu'ils créaient
était le moins puissant de toutes nos mesures. La première précaution à prendre est donc de ne téléphoner que
lorsqu'on est dans une zone de bonne réception. A ce sujet, les femtocell (déjà vendues par SFR en France et qui
devraient être généralisées par Free) semblent une bonne solution : elles-mêmes émettent une puissance vraiment
très faible et elles minimisent l'émission des téléphones mobiles.
Après les téléphones cellulaires hors couverture, venaient les téléphones DECT, dont la puissance est souvent
insoupçonnée. Il est donc important de s'orienter vers des modèles "Eco" ou de revenir aux téléphones filaires.
Les parents inquiets doivent savoir que les baby-phones fonctionnent également en DECT. Enfin, les réseaux
WiFi étaient parmi les moins puissants.
Notre test ne nous a malheureusement pas permis de mesurer de nombreuses autres technologies, telles que le
Wimax, le Bluetooth, le CPL. De même, il nous a été impossible de voir le comportement des réseaux de
téléphonie 4G, pas encore opérationnels.
Nous tenons à remercier le Criirem pour sa collaboration dans l'élaboration de ce dossier.