Assistant de poche, e-book, cartable électronique

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Assistant de poche, e-book, cartable électronique
dossier.dossier
Assistant de poche, e-book,
cartable électronique:
quels enjeux pour la formation?
A travers un recensement
minutieux des divers produits
informatiques récemment
proposés aux consommateurs, l’auteur relève et commente leurs possibilités de
formation. Un inventaire très
provisoire des nouvelles
tendances de la formation à
distance.
Suite à l’apparition des nouvelles technologies, de nombreux produits hybrides ont vu le jour. La blague traditionnelle «et ça fait aussi le café?»
prend tout son sens lorsqu’on se retrouve confronté à la complexité de ces
appareils que la mode ou la nécessité
nous met entre les mains. Ce qui nous
interpelle, nous formateurs, c’est leur
utilisation pour diffuser des éléments
permettant un élargissement des connaissances et la mise en œuvre de nouvelles compétences.
L’assistant de poche
ou l’agenda électronique
NORBERT GENOUD. Directeur romand
FSEA
Si l’agenda électronique a connu un
succès fulgurant auprès des jeunes cadres avec, dans un premier temps, le statut d’accessoire de prestige, il est rapidement devenu l’allié indispensable du
manager en voyage. D’abord confiné
aux tâches traditionnelles de calculatrice, de mémorisation des rendez-vous,
de gestion des adresses et des dépenses, l’agenda électronique a été perfectionné pour l’échange de données avec
son grand frère: l’ordinateur portable.
Ce duo a évolué dans le même sens,
leurs tâches se confondent parfois. Ils
se communiquent les rendez-vous pris
sur l’un ou l’autre support, téléchargent les mails, partagent les adresses
de contact et vont même surfer de concert sur le Net.
Les constructeurs ont rapidement vu
l’intérêt de trouver des normes communes afin que leurs agendas ne soient
pas intelligents tout seuls et qu’ils
puissent communiquer sur les systèmes Palm et Windows CE. Ainsi, le
site www.avantgo.com propose une intéressante nouveauté que certains
médias romands ont su utiliser à bon
escient. A l’aide de cette technologie,
les sites Web que vous sélectionnez
sont téléchargés et mis à jour via votre
ordinateur de bureau chaque fois que
vous les synchronisez (mise en relation
électronique entre l’agenda et l’ordinateur). Vous pouvez naviguer sur les
pages que vous avez présélectionnées
et téléchargées sans pour autant être
connecté. Ce même service est offert
aux propriétaires de téléphones cellulaires munis de la fonction WAP.
En Suisse romande, Edicom et Le
Temps offrent quotidiennement une information en ligne. Chez Edicom, la
présentation des informations est spécialement calibrée et s’appelle «L’actualité en poche» et propose les nouvelles suisses et internationales, la
météo, la culture, les sports et l’économie. David Moginier, rédacteur en
chef, nous informe que les statistiques
de téléchargement situent ce succès
entre 45 et 46 mille pages par jour, soit
un lectorat estimé entre 3000 et 4000
personnes. Vous trouverez à côté de ces
deux médias l’Agenda culturel romand, les programmes des salles de
cinémas de votre ville, les inforoutes,
etc.
Actuellement, aucune entreprise suisse,
ni française d’ailleurs, ne propose une
formation par agenda électronique.
Il est vrai que le service est gratuit et
donc peu intéressant financièrement.
Dans ces conditions on pourrait davantage parler de diffusion d’image de
marque pour la société qui s’y prêterait. Pourtant techniquement l’échange mutuel d’informations est déjà possible (site internet-agenda), même si
pour l’instant le 90 % du trafic est
unidirectionnel où l’agenda ne joue
que le rôle de récepteur. Certains sites
acceptent les informations ou les requêtes provenant des agendas. Pour la
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cartographie par exemple, il est possible d’entrer une adresse directement
dans l’agenda et d’obtenir lors de la
prochaine synchronisation un plan
géographique détaillé de la rue ou du
quartier recherché; cette technique est
aussi valable pour l’échange de formulaires.
La tendance à la modularisation des
cours s’accentue en Suisse, ce qui
pourrait généraliser le séquençage de
l’apprentissage en des unités permettant à l’apprenant de télécharger quotidiennement sa «ration» de cours. La
FSEA préconisait lors du Festival de la
Formation 99 de se perfectionner une
heure par jour. Quoi de plus quotidien
que la consultation de son agenda?
Le e-book ou le cyberlivre
Le e-book est un livre électronique
muni d’un petit écran plat sans fil,
grand comme un cahier d’écolier, qui,
malgré un poids d’à peine 800 grammes, peut contenir l’équivalent de
10 000 pages dans une typographie
agréable. La deuxième génération est
arrivée sur le marché en octobre 2000
pour un prix d’environ de 800 francs et
a été intégralement pensée et conçue
pour le plaisir de lire et la simplicité
d’utilisation, et non comme un gadget
électronique. En conséquence, l’écran
est en couleur et permet un ajustement
de l’environnement de lecture: le lecteur peut agrandir la taille des caractères pour l’adapter à sa vision ou à son
niveau de fatigue, sans perdre la qualité de la mise en page. Le réglage de
la luminosité est également particulièrement précis et simple et l’ordinateur n’est plus l’intermédiaire indispensable pour télécharger les œuvres
à lire, à annoter ou à résumer.
Le e-book est l’occasion idéale de remettre l’écrit dans la course auprès
d’un public jeune qui ne jure que par
l’écran et tient à mélanger plusieurs
genres: musique, image, son, texte, etc.
Les sites Internet des grands éditeurs
deviennent de véritables bibliothèques
virtuelles, ils permettront de plus en
plus, à condition d’être correctement
catalogués et dotés de moteurs de recherche efficaces, d’avoir accès, où
que l’on soit, au livre, à l’article ou à
l’information que l’on souhaite parmi
des millions de références. Ainsi, déjà,
pour peu que le texte choisi soit
numérisé, chacun peut commander et
faire assembler, imprimer et relier en
un exemplaire unique (livré par le facteur dans les 48 heures) à un coût raisonnable une version papier ou simplement télécharger un livre épuisé, une
thèse un peu pointue introuvable en librairie ou tout simplement ses œuvres
personnelles. Peu à peu, les éditeurs
devront aussi réfléchir à des contenus
dédiés spécifiquement aux supports
électroniques. Il existe déjà des collections dans lesquelles, grâce à l’hypertexte, on navigue à son gré au cœur du
récit sans forcément suivre le fil proposé par l’auteur. Bref, une nouvelle
approche de la lecture et de l’écriture.
Les statistiques de téléchargement situent ce succès
entre 45 et 46 mille pages
par jour, soit un lectorat
estimé entre 3000 et 4000
personnes
Dans les domaines scientifiques, techniques, médicaux, juridiques, la plupart des contenus sont déjà numérisés
et disponibles en ligne et les cours universitaires accessibles sur le Net remplaceront les vieux polycopiés. Le scolaire devrait suivre d’ici trois à cinq
ans; pour les écoliers de demain, un
espoir aussi de ne plus transporter des
kilos de manuels. Et de réinventer l’ardoise magique. Dans le même laps de
temps apparaîtra l’e-ink; fonctionnant
selon un procédé de microcapsules,
l’encre électronique pourrait nous per-
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mettre d’avoir, sur un support qui ressemblerait à un livre papier (softbook), tous les avantages de l’e-book
actuel: grosse capacité de mémoire,
téléchargement, effacement, etc., tout
en conservant notre bonne vieille
habitude de tourner les pages. Pour
l’instant les chercheurs s’activent.
Le cartable électronique
Nathan et Bordas viennent de lancer le
premier prototype de cartable électronique. Celui-ci, offre aux élèves le
bénéfice de l’intégration de nouveaux
médias (sons, images, vidéos, etc.) et
la relation directe entre manuels d’apprentissage et outils de référence. Les
écoliers pourront y engranger leurs
manuels et leurs «dicos», avec des logiciels graphiques: un simple coup de
stylet sur un atlas historique, et les
troupes du IIIe Reich s’animeront pour
contourner la ligne Maginot et se
répandre en France. En outre, il permet
à l’enseignant la personnalisation
des manuels, favorisant la mise en place d’une pédagogie différenciée.
Son expérimentation a commencé en
décembre 2000 dans deux classes pilotes en France et avec, comme contenus, les manuels d’Histoire-Géographie, de «Sciences de la Vie et de la
Terre» et «Le Larousse». Ces deux
nouvelles classes permettront de poursuivre et d’enrichir le processus d’expérimentation qui a déjà fait apparaître
plusieurs points extrêmement positifs:
du système éducatif (enseignants,
rectorats, collectivités locales…).
En juin 2001, à l’issue du processus,
un bilan général sera dressé. Il fera
le point sur les pratiques pédagogiques
testées. Les remarques conjuguées des
enseignants et des élèves permettront
alors de faire aboutir le travail de développement éditorial et technique
sur une meilleure adaptation des fonctionnalités du cartable aux usages
scolaires.
Zusammenfassung
Le e-book est l’occasion
idéale de remettre l’écrit
dans la course auprès
d’un public jeune qui
ne jure que par l’écran et
tient à mélanger plusieurs
genres: musique, image,
son, texte, etc.
Elektronische Informationen
Auf dem Markt erscheinen laufend neue
elektronische Instrumente, die auch in der
Bildung einsetzbar sind: die elektronische
Agenda zum Beispiel, das elektronische
Buch (e-Book oder Cyberbook), das elektronische Lexikon. Während die Agenda
kaum für Bildungszwecke eingesetzt wird,
wird das Lexikon u. a. in einzelnen französischen Schulen erprobt (Versuch seit
Dezember 2000). Das Experiment scheint
positiv zu verlaufen, die Evaluation erfolgt
– Enthousiasme et forte implication
des élèves et des enseignants
– Réel enrichissement de l’enseignement et adaptation au travail de groupe
diesen Sommer. Im Aufkommen ist auch
das e-Book. Damit können Bücher, Skripts
usw. direkt auf den Bildschirm bezogen
werden. Die aktuellen, 800 Gramm
schweren Geräte bieten Platz für 10 000
– Une dynamique très fortement soutenue par l’ensemble des partenaires
Seiten.
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