artiste en court

Transcription

artiste en court
ARTISTE EN COURT
Une série documentaire de
David BEAUTRU et Dorothée LORANG
Produite par Bertrand GUERRY
SARL au capital de 91 500 euros / Siret 434 865 432 / APE 5911B / TVA intra FR 464 348 654 32
ARTISTES
EN
COURT
David
BEAUTRU
/
Dorothée
Lang
Mitiki
2012
« Je crois que l’art est la seule forme d’activité par laquelle l’homme
en tant que tel se manifeste comme véritable individu.
Par elle seule, il peut dépasser le stade animal, parce que l’art est un
débouché sur des régions où ne domine ni le temps, ni l’espace »
Marcel DUCHAMP
ARTISTE EN COURT / Mitiki - Septembre 2012 // 2
- SOMMAIRE -
Fiche technique
p4
Synopsis
p6
Intentions de réalisation
p 10
Rencontre avec Pierrick Sorin
p 14
Les artistes de la collection
p 16
Les réalisateurs p 33
Note d’intention de la production
Présentation de la production
Document complémentaire : Documentaire pilote sur l’artiste rennaise
Delphine Lecamp
ARTISTE EN COURT / Mitiki - Septembre 2012 // 3
- FICHE TECHNIQUE - ARTISTE EN COURT Série documentaire écrite et réalisée par Dorothée Lorang et David Beautru.
10 x 6’30 minutes / HD / 16:9
Portraits intimes de créateurs qui nous ouvrent les portes de leurs ateliers et
nous dévoilent les pensées de leurs recherches artistiques. Une immersion totale dans des quotidiens atypiques, au coeur de l’univers secret du travail de
création.
«Artiste en Court» pose un regard inédit sur la création contemporaine du Grand
Ouest. Au travers les portraits d’artistes reconnus, cette collection de courts
documentaires nous fait pénétrer dans les coulisses de leurs créations. Guidés
par les créateurs, nous suivons le processus d’élaboration d’une oeuvre et d’une
pensée artistique, et partageons les joies et les doutes de l’artiste, et ses réflexions sur le monde et sur l’Art plus généralement.
ARTISTE EN COURT / Mitiki - Septembre 2012 // 4
«Il faut bien comprendre que l’art n’existe que
s’il prolonge un cri, un rire ou une plainte.»
Jean COCTEAU, La Difficulté d’être
ARTISTE EN COURT / Mitiki - Septembre 2012 // 5
- SYNOPSIS - UN RENDEZ-VOUS ARTISTIQUE Donner à voir, à ressentir, à expérimenter par tous les moyens une autre
réalité, voici l’enjeu de l’Art qui aujourd’hui a perdu ses racines traditionnelles
et en a fini avec ses vertus décoratives. Aux codes de la peinture et la sculpture
classique ont succédées une explosion de formes nouvelles, hybrides, multipliant
les techniques et les technologies. L’art contemporain dépasse allègrement tout
cadre auquel on souhaite le raccrocher et invente de nouveaux codes et de nouveaux langages. Observer la scène de l’art contemporain exige parfois un certain degré d’investissement mais prendre plaisir à le découvrir, sous toutes ses
formes et en toute occasion, est d’une confondante simplicité. La collection de
documentaires «Artiste en Court» pose ici un regard sur la richesse et la liberté
des expressions créatives actuelles, au travers des portraits d’artistes reconnus
aux démarches singulières et variées.
L’Art a toujours eu une place que ce soit comme trace, comme moyen de
compréhension, ou de communication, mais également comme un véritable facteur de rassemblement et d’ouverture sur soi et sur l’Autre. Aussi libre que ceux
qui le font, l’art contemporain n’a pas à s’affranchir de règles formelles pour exister. Les spécialistes l’affirment : l’art ne ressemble à rien et rien ne se ressemble
en art. Cette multiplicité formelle suscite une grande curiosité, mais fait naître
également des sentiments de rejet et de frustration de part sa difficulté d’accès
et de compréhension. L’oeuvre ne se limite plus à une simple et seule lecture,
elle devient parfois énigmatique. L’art actuel peut apparaître aux yeux du grand
public comme un code indéchiffrable, et comme toute forme de langage, il est
nécessaire de connaître les bases pour en comprendre le fond.
Dans cette perspective pédagogique, les documentaires de la collection
«Artiste en Court» permettent de rendre l’art contemporain accessible au grand
public non initié. Aux travers le regard et les paroles de leurs créateurs, les spectateurs obtiennent les clés de compréhension des oeuvres. Ils aiguisent leurs
regards sur l’Art, et peuvent alors en apprécier toute sa force et sa subtilité. Les
artistes présentés expliquent leurs démarches, dévoilent leurs pensées et décryptent le sens des oeuvres qu’ils réalisent. Ce concept ravit également un public
ARTISTE EN COURT / Mitiki - Septembre 2012 // 6
averti, pour qui ces formats courts sont une possibilité d’analyser en profondeur
les oeuvres et les artistes qu’ils connaissent ou qu’ils découvrent.
L’oeuvre d’un artiste n’est pas un produit répondant à un besoin évalué en
terme culturel et matériel. L’oeuvre d’art ne répond pas à une demande, elle est
avant tout la concrétisation à la fois conceptuelle et matérielle d’un rapport singulier au monde, celui de l’artiste.
Comment naît cette volonté de porter un regard personnel sur le monde qui
nous entoure? Quel rapport particulier l’artiste entretient-il avec l’Autre? Comment
s’inscrit-il dans son époque? Qu’est-ce que signifie «être artiste» aujourd’hui?
Les documentaires d’«Artiste en Court», nous entraînent à la rencontre
des créateurs actuels. Nous suivons la création contemporaine sous toutes ses
formes: peinture, sculpture, installation, architecture, cinéma, performance, ...
Au plus proche de chacun, ces documentaires nous dévoilent les parcours personnels des artistes qui nous confient les raisons pour lesquelles ils ont choisi de se
tourner vers la création et de dédier leur vie à l’Art. Ils partagent tous ce même
besoin, ce même désir passionné qui les pousse à créer, et qui les rassemblent
aujourd’hui dans cette même collection.
La conception d’une oeuvre n’est pas uniquement, comme on pourrait le
croire, le déclenchement d’une inspiration de génie. Elle provient d’une démarche qui consiste à aller à la découverte de soi en transposant, en exprimant des
sentiments, des émotions, des idées, une spiritualité. L’oeuvre est le fruit de recherches personnelles, d’un travail quotidien et d’expérimentations diverses. Tout
comme l’écriture d’un livre ou la réalisation d’un film, l’oeuvre d’art est visible
lorsqu’elle est totalement terminée. Mais l’aventure artistique de la conception
reste dans l’ombre. C’est singulièrement sur ce point que se concentre la série
«Artiste en Court», dévoiler dans chaque documentaire le processus créatif propre à chaque créateur.
Comment l’oeuvre trouve-t-elle à sa finalité? Quel cheminement parcourt-
elle avant d’être exposée au public?
ARTISTE EN COURT / Mitiki - Septembre 2012 // 7
Aux côtés de l’artiste, dans son atelier ou sur les lieux de production nous
suivons les étapes de l’élaboration d’une production artistique, du projet initialement pensé à sa réalisation finale, et accompagnons l’artiste dans la réalité
parfois laborieuse à laquelle il doit faire face. Bien souvent confrontés à divers
problèmes d’ordre technique, logistique, ou encore financier pour la production
de leurs oeuvres, les artistes doivent régulièrement adapter leurs pensées initiales. A la recherche de l’adéquation parfaite entre l’idée et la réalisation finale ils
modifient leurs créations dans un va et vient perpétuel, oscillant entre l’intellectualisation et la forme physique et plastique de leurs travaux.
Nous découvrons comment vivent et travaillent ces artistes. Dans les cou-
lisses de la création, les spectateurs peuvent alors appréhender la manière singulière de créer de chaque artistes et la pensée complexe de leurs recherches
artistiques. Ils sont à même de comprendre comment ceux-ci entreprennent et
considèrent leurs oeuvres. Grâce au rapport privilégié et intimiste avec les artistes, les spectateurs découvrent alors une véritable aventure artistique, et partagent des instants de joies, de doutes, de renoncements, d’espoirs. Les créateurs
livrent leurs émotions face à l’avancée du travail, leurs réflexions sur le monde
qui nous entoure et sur l’Art plus généralement.
Au-delà de la dimension artistique, les documentaires d’artistes peuvent
par conséquent se visionner tels des outils de médiation et de communication
pouvant accompagner une exposition, une actualité artistique. Ils sont également
un moyen de revisiter l’histoire de l’Art. Les oeuvres que ces artistes réalisent
aujourd’hui s’appuient et s’influencent de celles qui se sont réalisées hier. Nous
voyageons ainsi dans le temps, au gré des inspirations et des univers de chacun.
Diffusés sur les chaîne du GIE, ces documentaires s’annoncent comme un
rendez-vous artistique mensuel qui séduira un public large, à la fois d’initiés et
de non initiés de l’Art. Témoin du dynamisme créatif du Grand Ouest, «Artiste en
Court» pose un regard sur la création en cours et sur l’oeuvre d’art en devenir.
ARTISTE EN COURT / Mitiki - Septembre 2012 // 8
«Ce qui a vraiment un sens dans l’art, c’est la joie.
Vous n’avez pas besoin de comprendre. Ce que
vous voyez vous rend heureux ? Tout est là.»
Constantin Brancusi
ARTISTE EN COURT / Mitiki - Septembre 2012 // 9
- INTENTIONS DE RÉALISATION - UNE AVENTURE HUMAINE Ecrite et réalisée par les deux réalisateurs nantais, Dorothée Lorang et Da-
vid Beautru, la série de documentaires «Artiste en Court» invite les spectateurs à
appréhender l’Art à la fois en observant l’artiste filmé, mais aussi en regardant un
documentaire traité comme une création à part entière. Tous deux diplômés de
l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux Arts de Nantes, les réalisateurs proposent
une lecture originale des oeuvres produites par l’artiste, tout en gardant le recul
nécessaire pour une compréhension totale du sujet. Les documentaires qu’ils
réalisent proposent aux spectateurs une expérience sensitive de l’image-mouvement, une invitation à laisser s’exprimer leur imagination et leur sensibilité. Le
travail plastique qu’ils mènent sur l’image et leur réflexion sur l’Autre font ici écho
à la création des artistes plasticiens qu’ils ont choisi de filmer. Assistants audiovisuels du vidéaste Pierrick Sorin depuis plusieurs années, travaillant aux côtés
des artistes Jean-Luc Parrant, Christianne Cavallin-Carlut ou encore du plasticien
brestois David Ryan, leur fascination pour le processus créatif et la pensée de
l’Artiste fait naître aujourd’hui la réalisation de cette collection documentaire.
Dans la volonté de toucher un public large, le format court s’impose pour la
conception de ces documentaires de création. Au coeur d’une aventure créative,
ils surprennent, interpellent et interrogent spontanément les spectateurs dans
leurs découvertes de chaque artiste et des différentes productions artistiques
présentées. Leur format, de 6 à 7 minutes, s’inscrit tout particulièrement dans
la lignée des nouveaux usages d’internet et de téléphonie mobile, qui donnent
une position essentielle aux formes audiovisuelles courtes. Ils peuvent donc être
facilement visibles sur les sites internet des télévisions du GIE Grand Ouest qui
programment la série.
Au coeur de leurs créations, les artistes nous ouvrent leurs portes. Dans
leurs ateliers respectifs, sur un chantier de production ou encore sur le montage
d’une exposition, ils nous font pénétrer dans leur univers artistiques respectifs.
Tels des guides, ils nous font découvrir les lieux et les différents travaux en cours
de réalisation. Il est alors question de les filmer dans l’intimité de leur quotidien
de créateur. Nous sommes au plus près d’eux physiquement, et au plus proche
ARTISTE EN COURT / Mitiki - Septembre 2012 // 10
de leurs oeuvres. Ils nous montrent et nous explique leurs croquis préparatoires,
leurs recherches plastiques ou leurs maquettes réalisés en amont de la production de l’oeuvre, illustrant au mieux les intentions de réalisation. Ils nous donnent
également à voir quelques unes de leurs oeuvres passées, nécessaires à la compréhension totale de leurs pensées et de leurs démarches artistiques.
Dans la mesure du possible, nous arrivons au moment où l’artiste débute
un nouveau projet et le quittons lorsque celui-ci est terminé. Un court générique
annonce au spectateur qu’il débute le visionnement d’un épisode, puis il plonge directement dans un univers, au beau milieu du «chantier de l’artiste». Une
séquence d’introduction pose l’ambiance, mais laisse planner le mystère sur le
sujet. Nous sommes en suspens, des informations typographiques apparaissent
soudainement sur un fond noir, tel un cartel de musée, nous renseignant sur le
nom de l’artiste et son lieu de travail. Ces informations textuelles s’accompagnent
graphiquement de pointillés évoluant les uns à la suite des autres, tel le temps
de chargement d’un fichier informatique, ici symbole de l’instant créatif en cours
mis au centre du documentaire.
Dans cette découverte artistique, seules les paroles du créateur accompa-
gne les images et permettent de comprendre les enjeux et les aléas de la création
contemporaine. Alternant des passages voix-off et des séquences d’interviews,
l’artiste s’adresse toujours aux spectateurs. Nous le filmons en face caméra, il se
livre à nous, et nous donne à comprendre ses oeuvres et à nous immerger dans
son univers particulier. Il nous raconte son parcours personnel, nous parle de
ses passions, de ses inspirations, et nous explique le fond de sa démarche artistique. Nous recueillons régulièrement ses envies et ses doutes. Nous le filmons
également en pleine action tout au long de l’avancée de l’aventure créative dans
laquelle il s’est engagé. Dans l’intérêt de ne pas distancer le rapport du spectateur avec l’artiste, les questions que nous posons à l’artiste durant le tournage du
documentaire sont entièrement exclues du montage final. Nous mettons en place
des procédés filmiques qui s’adaptent au travail singulier de l’artiste pour mettre
en valeur ses confidences et ses «secrets», et les spectateurs, privilégiés, sont au
coeur de l’aventure artistique.
Les documentaires d’«Artiste en Court» traitent du réel dans lequel les
artistes évoluent quotidiennement. Entre gestuelle et réflexions artistiques, la
caméra est ainsi positionnée au coeur de l’intimité de l’artiste. Les réalisateurs
se tiennent à la fois à distance de lui, se faisant observateurs discrets, mais éga-
ARTISTE EN COURT / Mitiki - Septembre 2012 // 11
lement au plus proche de lui, suivant ses actions en détails, obtenant des précisions sur l’avancée du travail et sur les techniques utilisées. Ce sont à la fois des
images du quotidien prises sur le vif et des mise en scènes du réel dans lesquelles
l’artiste évolue, seul ou avec ses collaborateurs. Loin d’un reportage classique,
nous traitons ces documentaires sur la création contemporaine afin qu’ils suivent
dans le concept et la forme le processus de création et l’activité créatrice de
chaque artiste. Dans ces regards multiples et singuliers, le rythme du montage,
la composition des cadres, les sons et les musiques utilisées sont en adéquation
avec l’univers artistique et la personnalité de chaque artiste, et respectent toujours l’unité de la collection.
Pour chaque documentaire, nous mettons en place un dispositif filmique
proposant un portrait de l’artiste. Tel un tableau audiovisuel, une peinture en
mouvement, nous réalisons une mise en scène de l’artiste dans son décor quotidien, au milieu de ses créations. Il se tient immobile, face caméra, regardant le
spectateur droit dans les yeux. La caméra se rapproche lentement de son visage,
l’artiste tient la pose et le regard. Il est comme mis à nu. Nous lisons au plus profond de lui. Delphine Lecamp pose en tenu d’atelier, sa sculpture dans les mains,
le photographe Jean-François Lecourt garde son appareil photo autour du coup,
Pierrick Sorin quant à lui se tient devant le fond bleu qui lui sert à réaliser les incrustations «magiques» de ses installations vidéo. Nous réalisons chaque portrait
en essayant de coller au plus proche de leur atmosphère de travail et surtout de
la personnalité de chacun. Ces courtes séquence tendent à figurer l’intimité et la
sincérité que l’artiste nous révèle tout au long du documentaire.
ARTISTE EN COURT / Mitiki - Septembre 2012 // 12
Les musiques et les sons utilisés sont en corrélation avec l’univers de cha-
que artiste présenté. Ils viennent renforcer l’ambiance de ces instants créatifs.
Ils sont propres à chaque personnalité d’artiste et aux différentes scènes présentées. Connectée directement à leurs travaux, à leurs goûts personnels ou à leur
culture, la bande sonore sert alors le montage, et permet d’appuyer le rythme
des documentaires. Des nappes sonores bourdonnantes peuvent accompagner
les instants de réflexions, de remises en questions, insistant sur le caractère interne des séquences; d’autres musiques électroniques et répétitives s’associent
aux gestes récurrents de l’artiste au travail. Par ailleurs, ces musiques laisseront
place de temps à autre aux sons diégétiques, nécessaires à la compréhension des
actions et révélant au mieux le réel du quotidien du créateur.
Pour la conception de ces courts documentaires, les réalisateurs doivent
établir une relation de confiance avec les artistes choisis. Chaque documentaire
reflète le résultat d’une aventure humaine, à la fois dans la mise en oeuvre de
la production artistique elle-même par le créateur et les personnes qui l’entourent, mais également dans la relation de proximité entre les réalisateurs et leurs
sujets. Nous les rencontrons donc à plusieurs reprises pour comprendre leurs
démarches et les processus d’élaboration de leurs oeuvres. Avant de poser notre
regard de réalisateur, nous les questionnons longuement sur leur travail et leur
condition d’artiste, et planifions ensemble un calendrier de tournage focalisé sur
les projets à venir. Nous leur proposons nos idées scénaristiques, et recherchons
ensemble la meilleure façon de mettre en images leur dynamique créative. Pour
chaque documentaire, l’écriture rend compte d’une évolution temporelle par l’observation de la progression de la conception d’une oeuvre, fil conducteur sur lequel se construit chaque épisode de la série.
Au travers ces courts documentaires captant les différents quotidiens des
artistes plasticiens du Grand Ouest, nous posons un regard sur la richesses et la
diversité du processus de création artistique sous toutes ses formes. Les tournages s’effectuent donc dans les régions Pays de la Loire, Bretagne et Basse Normandie et dressent un état des lieux de la création contemporaine dans ce territoire ô combien actif. Ces documentaires sont ici réunis sous la collection «Artiste
en Court», reconnaissable rapidement par son logotype visible dans le coin droit
de l’image. Par ces aventures artistiques, ils montrent sous un nouveau jour cette
même aspiration à la création qui anime nos artistes, ce penchant à offrir des
oeuvres comme on illustre une lecture du monde.
ARTISTE EN COURT / Mitiki - Septembre 2012 // 13
- PIERRICK SORIN, de l’autodérision à l’autofilmage Lieux de tournage : Nantes, l’atelier de l’artiste, le local de travail avec ses collaborateurs, et le lieu d’exposition.
Pierrick Sorin travaille dans son grand atelier nantais sur la réalisation de
maquettes en carton et de séquences filmiques. Du bureau au plateau de tournage il n’y a qu’un pas. Toute la journée il s’attèle avec ardeur aux diverses tâches
qu’il s’est données. Pour suivre intimement le processus créatif de cet artiste,
celui-ci sera intégré au sein même de la structure narrative du documentaire.
La construction du court documentaire sera donc influencée par des séquences
d’autofilmage, référant aux nombreux dispositifs vidéographiques de l’artiste,
tels que «Les réveils» ou encore plus récemment «22h13, ce titre est susceptible
d’être modifié d’une minute à l’autre».
Pierrick Sorin y livrera ses doutes, ses peurs, ses ressentis au quotidien
face caméra comme un confessionnal de l’artiste qui dans l’urgence se confronte
aux réalités techniques de ses projets. Le spectateur est donc privilégié, au sein
d’une situation de confidences, et partage ainsi les hauts et les bas de cette course contre la montre à laquelle l’artiste participe à l’approche de l’ouverture de
l’exposition. A travers ce dispositif filmique, c’est l’artiste lui-même qui nous entraine dans son univers. Il s’exprime comme à son habitude, très naturellement
et bien souvent dans l’autodérision. Nous évitons ainsi d’adopter un point de vue
extérieur qui ne ferait que mettre de la distance avec le sujet, et en le dévoilant
que partiellement.
Dans un premier temps l’artiste doit imaginer les pièces. Seul à son bureau
il dessine et réalise des maquettes. Il se livre à nous dans un dispositif d’autofilmage, nous expliquant ses pensées et ses actions. Il nous dévoile son atelier
dans lequel il va réaliser les oeuvres audiovisuelles qui seront ensuite acheminées
au lieu d’exposition. Nous suivons pas à pas les étapes de création de chaque
pièce, observant Pierrick Sorin en pleine séance photographique d’un jouet de
grande valeur en compagnie d’un homme ganté venu spécialement pour l’occasion. Nous l’accompagnons dans des moments privilégiés, par exemple sur fond
bleu, incarnant un astronaute chevauchant une fusée géante. La voix de l’artiste
en off accompagne le spectateur dans les séquences.
ARTISTE EN COURT / Mitiki - Septembre 2012 // 14
Il définit la situation actuelle dans un monologue, et nous explique si la journée
a été productive, si les évènements vont dans le bon sens, ou si au contraire la
panique est en train de s’installer à cause de certains contre-temps. Nous suivons
également les étapes de post production informatique et numérique, avec les différents collaborateurs de l’artiste.
«J’ai passé ma journée entière à cracher sur une vitre. J’avais une idée en tête et
il fallait que je parvienne à un résultat précis.»
Comme il se décrit, Pierrick Sorin est un artiste «solitaire». Mais de nom-
breux collaborateurs gravitent autour de lui pour les différents projets qu’il entreprend. Durant cette période de création nous pourrons observer que Pierrick
Sorin devient le chef d’orchestre de toute une équipe de post-production. Musiciens, monteurs, ingénieurs multimédia, consultants stéréographes et techniciens divers travaillent sur les différentes pièces qu’il souhaite réaliser. L’univers
sonore du documentaire est influencé par celui des oeuvres de Pierre Bastien qui
construit ses atmosphères avec divers bricolages d’objets du quotidien, accentuant ainsi les «mécanismes» créatifs de l’artiste.
Mais comment Pierrick Sorin fait-il pour répondre à une telle charge de tra-
vail et de responsabilités?
Notre protagoniste principal nous apparaît sous un autre angle. L’artiste
solitaire se retrouve au centre d’une multitude de projets, et côtoye les personnes qui influent sur son emploi du temps. Apparaissant tantôt artiste, tantôt metteur en scène, tantôt technicien, il se confronte à des problèmes divers, d’ordre
matériel, logistique, ou financier.
Le documentaire s’efforcera de dévoiler les multiples facettes de l’artiste
qui s’organise un planning sérré, pour répondre aux commandes et vivre pleinement sa vie passionante d’artiste-plasticien.
ARTISTE EN COURT / Mitiki - Septembre 2012 // 15
- LES ARTISTES DE LA COLLECTION La collection «Artiste en Court» programmée mensuellement sur les chaî-
nes locales du GIE Grand Ouest regroupe donc 10 portraits d’artistes. Ces documentaires dressent un panorama de la création contemporaine, et dévoile la
diversité et la vitalité des moyens d’expression des créateurs de ce territoire.
Voici une liste d’une quinzaine d’artistes aux multiples formes plastiques, dont dix
seront présentés, choisis suivant leurs disponibilités et les possibilités d’observer
au mieux leurs projets en cours d’élaboration.
DELPHINE LECAMP, Rennes.
Une main de fer dans un gant de soudeur... Jeune artiste contemporaine,
Delphine Lecamp enfile son tablier et empoigne son marteau pour caresser l’acier
doux. Matière froide et virile, elle use de ce matériau pour représenter des objets usuels sous différentes échelles. Que ce soit une gigantesque culotte pour
la « Grosse de Niki de Saint Phalle », une araignée monumentale renversée en
hommage à Louise Bourgeois, ou un clin d’œil à l’urinoir de Marcel Duchamp, on
retrouve dans les citations de Delphine Lecamp les influences de l’histoire de l’art
contemporain.
ARTISTE EN COURT / Mitiki - Septembre 2012 // 16
Préférant le figuratif à l’abstrait, elle désire que ses œuvres soient significa-
tives et lui content des histoires. Cette prose plastique remplie du poids des mots
accentue la monumentalité de ses sculptures. Jouant sur des rapports d’échelles,
par agrandissement ou reproduction à l’identique, l’artiste sème le doute sur le
statut et la fonctionnalité de ces œuvres, tout en valorisant ces objets qui deviennent uniques et précieux. Ces derniers, entre ready-made, sculpture et décor
deviennent les éléments d’une possible narration à inventer. Son engagement
totale vis-à-vis de ses idées sur l’Art la conduit à réaliser chaque objet avec une
détermination qui explique son succès grandissant.
ARTISTE EN COURT / Mitiki - Septembre 2012 // 17
BRUNO PEINADO, Douarnenez.
Montpelliérain d’origine, Bruno Peinado vit et travaille aujourd’hui à Douar-
nenez. Mais c’est en perpétuel mouvement qu’évolue cet artiste qui a marqué
les esprits nantais dès 1993, lors de son post-diplôme à l’École des Beaux-Arts.
Depuis, il a fait voyager ses œuvres de New York, où il fut l’invité du prestigieux
PS1 en 2002, à Paris, où son exposition au Palais de Tokyo en 2004 reste gravée
dans les mémoires. Avec Peinado, on parle de collisions d’images, de samples
graphiques, de métissage et de créolisation, de réappropriation enfin. Cet artiste
travaille sur l’air du temps, une notion impalpable qui pourtant impressionne tous
les imaginaires. Dans le flot des signes qui nous arrive quotidiennement, il cherche ce qui dit notre contemporanéité.
« Mes objets sont des relais, qui au travers du temps, du passage du temps,
s’enflent de nouveaux sens, et comme une boule de neige devenant avalanche, arrivent jusqu’à nous chargée d’une infinité de strates sémantiques, sans
qu’aucune ne prédomine. Ce qui m’enchante.»
En mixant ces diverses influences et en brouillant les ondes, il invente de
nouveaux liens entre les arts plastiques et d’autres expressions culturelles, il télescope le milieu de l’art avec celui de la vie quotidienne. Bruno Peinado envisage
la créolisation comme une rencontre inattendue et accidentelle, les éléments les
plus hétérogènes sont mis en relation, se heurtent et s’échangent, tout en tissant
des liens et en se connectant dans un vaste réseau qui se déploie et se ramifie
selon une pensée rhizome.
ARTISTE EN COURT / Mitiki - Septembre 2012 // 18
JEAN-BERNARD METAIS, Le Mans.
Jean-Bernard Métais développe des projets dans l’espace public depuis le
début des années 80. Son travail regroupe à la fois des oeuvres dans le paysage
et des oeuvres urbaines. Dans sa démarche qui intègre des composantes multiples, tout part de la stimulation que lui inspire les lieux.
«Un projet artistique dans l’espace public c’est, dit-il, la construction d’un
lien avec un lieu et ceux qui y vivent. Mon travail sculptural est essentiellement
basé sur l’expérimentation des lieux que j’ investis. Les éléments que je mets en
oeuvre ne tentent aucune explication des lieux mais cherchent à créer une résonance et une connexion sensorielle entre les hommes et leur environnement.»
Les oeuvres d’art de Jean-Bernard Metais sont à la fois visuelles et concep-
tuelles. Elles sont le fruit d’un équilibre subtile entre l’affirmation d’une présence
de la sculpture dans un lieu et les éléments extérieurs environnants qui le composent. Depuis les années 80 jusqu’à ses travaux récents, on retrouve des thèmes
récurrents dans la démarche artistique de Jean -Bernard Metais: le fixe et l’aléatoire, et la fragilité du temps présent.
La réalisation est une étape importante de son travail. L’artiste ne considère
pas que son rôle de sculpteur s’arrête à la production d’une maquette. Il attache
la plus haute importance au processus de fabrication. L’ équipe technique avec
laquelle il travaille et collabore depuis de longues années, très soudée humainement et tout aussi solide professionnellement, lui assure une totale maîtrise de
ses projets.
ARTISTE EN COURT / Mitiki - Septembre 2012 // 19
PIERRICK SORIN, Nantes.
Né en 1960 , à Nantes, Pierrick Sorin est artiste vidéaste. Il réalise des
courts-métrages et des dispositifs visuels dans lesquels il se moque, sur un mode
burlesque, de l’existence humaine et de la création artistique. Fervent pratiquant
de l’auto-filmage, il est souvent l’unique acteur des histoires qu’il invente. Mais
l’artiste est aussi un enfant de Méliès: il crée en particulier des petits “théâtres
optiques” , mélanges d’ingénieux bricolages et de technologies nouvelles, qui lui
permettent d’apparaître comme par magie, dans l’espace, sous forme de petit
hologramme et parmi des objets réels.
Artiste de renommée internationale, ses oeuvres ont été présentées dans
les hauts lieux de l’art contemporain tels que la Fondation Cartier, le Centre Georges Pompidou, la Tate gallery de Londres, le musée Guggenheim de New-york ou
encore le Metropolitan Museum of photography de Tokyo.
On retrouve dans ses films tous les ingrédients classiques du divertissement
: le déguisement, le comique de répétition et le gag de music-hall, ce qui les rend
d’autant plus familiers et accessibles pour le spectateur. Néanmoins, il faut aussi
y voir de l’ironie et de la dérision, qui visent à interroger tantôt le fonctionnement
de l’être humain, tantôt l’art et le travail des artistes. Il collabore également dans
des domaines variés, tels la scénographie et la conception visuelle d’œuvres classiques. Il a par exemple collaboré avec Jean-Paul Goude pour la maison Chanel et
à déjà réalisé plusieurs oeuvres à l’occasion de certains temps forts des Galeries
Lafayette Haussmann.
ARTISTE EN COURT / Mitiki - Septembre 2012 // 20
JOCELYN COTTENCIN, Rennes.
Revendiquant une pratique transversale, Jocelyn Cottencin associe la pho-
tographie, la vidéo, l’installation et le graphisme. Engagé dans des espaces, des
territoires toujours ouverts et fluctuants, son travail se définit comme un mouvement permanent. Lui-même catalyseur d’énergies, il génère autour de lui circulation, collaborations, et déplacements d’idées. A ce titre, il collabore aussi avec de
nombreux chorégraphes comme Nathalie Collantes, Alain Michard, Latifa Laâbissi
ou encore Loïc Touzé.
En 2001, il fonde Lieuxcommuns à Rennes, un espace de recherche, de
production et de diffusion pour le graphisme. Ce studio malmène les clichés, bat
en brèche les tabous graphiques, force les espaces de rencontre. Hybride, joue,
provoque. Et construit une oeuvre en devenir permanent.
Les images produites par Jocelyn Cottencin représentent non pas ce qu’el-
les montrent mais ce qui est déjà hors-champ. D’autres se distendent dans une
pause suspensive jusqu’à la perte narrative d’une réalité qu’elles sont sensées
représenter. Les œuvres de l’artiste travaillent aussi l’écriture où les lettres s’agglomèrent, non pas pour formuler graphiquement ou signifier uniquement, mais
pour fabriquer un plan de consistance fait d’embranchements, de ruptures, sinuosités, agglutinations, stratifications...
Les interventions éphémères qu’il réalise dans la ville bousculent nos caté-
gories habituelles séparant arts appliqués (graphisme, design) et arts visuels. Jocelyn Cottencin témoigne d’un cheminement sans concession, questionnant aussi
bien la société contemporaine que ces outils et son parcours.
ARTISTE EN COURT / Mitiki - Septembre 2012 // 21
PIERRE GORDEEFF, Nantes.
Jeune artiste nantais, diplômé de l’école des Beaux-Arts, Pierre Gordeeff ré-
cupère des objets mécaniques du quotidien inutilisés afin de les détourner pour
créer des machines visuelles et sonores. Sa démarche questionne les systèmes
d’appréciations, les échelles de valeurs quant à l’utile, le nécessaire, dans notre société de consommation. Il a notamment composé des performances avec Pierre Bastien et Jean-Louis Costes.
Les machines qu’il construit tissent des connexions hybrides entre le mé-
canique et l’organique. Des rhizomes de câbles enchevêtrés dans les moteurs,
des micros, des Gi-Joes, des brosses à dents, des pinceaux... et tout objet dans
lequel il est possible de faire un trou s’animent sous les doigts de leur créateur et
créent une étrange danse de sons et de lumière.
Ses machines faites d’objets de récupération qui renvoient à la vie quotidienne
(tasse, brosse à dents, fourchette, …), ces objets tournent ensemble grâce à un
petit moteur et forment alors des boucles, renvoyant à l’idée de la pédale loop
que connaissent bien les guitaristes. Ce dispositif est complété par un habile jeu
de lumière qui, en éclairant les objets, projette des ombres et permet ainsi d’utiliser tous les plans, murs, sol, plafond pour encercler le spectateur et lui offrir une
multitude de points de vue.
«Parfois un son habite l’espace d’une façon plus présente que ne le ferait
un volume, et les ombres projetées des objets peuvent être aussi efficaces que le
dessin traditionnel pour composer des espaces graphiques.»
ARTISTE EN COURT / Mitiki - Septembre 2012 // 22
JEAN-YVES BRELIVET, Hanvec (29).
Les animaux de Jean-Yves Brélivet sont les sujets d’une histoire suggérée
à différents niveaux. Leur chant, leur cri, est le titre qui les accompagne. Celui-ci
témoigne de la complexité du travail entrepris par l’artiste. Il implique l’espèce
animale dans ses multiples relations avec l’homme, symboliques, utilitaires, vitales, décoratives, du faire-valoir au porte-parole, une gamme infinie, transhistorique de sentiments et de caractères traduite par autant de clichés.
Fier comme un coq, doux comme un agneau, sale comme un porc. L’élabo-
ration des titres joue de toutes ces nuances, et met les croyances immémoriales
à l’épreuve d’une ironie qui les désamorce de l’intérieur. Le résultat, Vertige du
grand couac, Vache folle cassant ses freins, Dessert à toute heure, Le Chaud et
l’effroi, Lapin sauve qui peut... pour n’en citer que quelques-uns, tient plus du rébus que du message explicite. L’art de la transposition repose chez Brélivet sur sa
capacité à « sculpter », aussi bien les formes que la langue, processus consistant
à déconstruire pour construire son œuvre. Mais le point d’origine est d’emblée
une énigme : qui est premier de l’homme ou de l’animal ? Anthropomorphisme du
bestiaire ou zoomorphisme de l’espèce humaine ?
Il est, dans l’œuvre de Jean-Yves Brélivet, objet et sujet, apparaissant sous
des traits qui oscillent entre réalisme et fantaisie, silencieux, mais, via son titre,
porteur d’un message poétique et politique. Quelques mots sur le style Brélivet,
reconnaissable entre tous, mélange joyeux de figures proches du dessin animé lequel, après les fabulistes, a doté l’animal du langage - par les formes volontiers
rondes et généreuses et les couleurs vives et scintillantes dues au travail minutieux de la résine et à de multiples couches de peinture.
ARTISTE EN COURT / Mitiki - Septembre 2012 // 23
ROGER DAUTAIS, Hérouville-Saint-Clair (14).
Né dans le sud de la Bretagne en 1942, Roger Dautais vit et travaille depuis
1983 en Basse Normandie. Le Land-art est au centre de sa production artistique
abondante, et s’inscrit dans une démarche citoyenne. Employant la photographie
et vidéo comme support de présentation de ses créations, il expose dans les endroits les plus inattendus comme au Centre de détention et au C.H.R.S, de Caen,
partageant son savoir et son temps avec les personnes de ces lieux. Il s’engage
dans la cité dans des projets artistiques et se réfère à une philosophie humaniste,
de plus en plus enclin à s’approcher des marges et des milieux difficiles, des populations d’exclus, pour leur faire partager sa passion du land-art, de l’écriture
ou de la réalisation vidéo, afin de les aider.
De son univers, coloré, ouvert, poétique, parfois délirant, il trouve matière
pour une littérature singulière qui accompagne ses créations de Land-art. Ses
films, clips et diaporama sont des rencontres avec l’insolite de sa démarche solitaire. Il arpente de nouveaux territoires, cherche d’autres endroits, se déplace,
voyage, toujours avec le même objectif : reprendre sa marche, sur le Chemin des
Grands Jardins.
«S’il suffisait de lire comme dans une bulle de cristal, alors, ce serait, fa-
cile. Mais il faut vite déchanter, prendre la route, sac au dos et marcher, toujours
marcher pour oublier ce que l’on a déjà fait, ce que l’on va faire. Il faut attendre
que la nature nous prenne et nous ouvre sa voie. C’est une progression incessante, pour de si petites choses».
ARTISTE EN COURT / Mitiki - Septembre 2012 // 24
DELPHINE DOUKHAN, Nantes.
Diplômée de L’Ensba de Paris et post-diplomée de la Rijksakademie van
beeldende kunsten d’Amsterdam, elle expose aujourd’hui dans différents musées
et galeries d’art contemporain. L’ artiste travaille in situ en condition d’exploration
de l’«Autre», préférant travailler sur et avec les personnes qu’elle côtoie et qu’elle
rencontre dans des contextes particuliers. Elle dresse des portraits fictionnels,
des «doubles», issus de ces rencontres, qui nourrissent ses récits filmés ou photographiés, dans une démarche axée sur les errances de la personne humaine.
Portraits solo ou de groupe, réécriture de conte en roman photo ou déam-
bulation investigatrice parmi les brokers de la City, ses séquences sont le fruit
d’un regard curieux et impertinent sur la vie, souvent empreint d’étrangeté et
de doutes. Elle interroge dans ses productions les rapports homme-femme, les
rapports au corps, au contexte familial et social, tout en convoquant imaginaire,
affect, humour.
«Entre le rêve, l’imaginaire et la réalité, se joue l’espace d’un équivoque à
la fois douloureux et paisible.»
Dans ses derniers travaux, entre vidéos et photographies, l’oeuvre de Del-
phine Doukhan dévoile, en plan fixe, une même scène, sorte de simulacre de cérémonie païenne. Dans un modeste décor, qui rappelle la neutralité de certaines
salles municipales, après un repas convivial, un groupe d’enfants, de femmes et
d’hommes expérimente «la sortie de soi». Chacun se lance alors dans une gestuelle individualisée, autonome et répétitive, dans une ambiance où se mêle des
morceaux de Bach joués à la flûte sur scène, lancinants et répétitifs, les rumeurs
des enfants, des modulations de voix étranges.
ARTISTE EN COURT / Mitiki - Septembre 2012 // 25
DAVID RYAN / MICHEL LE TOUZÉ , Plougastel Daoulas (29)
David Ryan travaille à la constitution d’un territoire indéfini, aux contours
volontairement flous. Ce territoire est fait d’imbrication d’histoires : histoire personnelle, événements historiques, réminiscences de lieux, d’oeuvres et de films,
qui s’assemblent pour construire une biographie. Ses expositions sont conçues
par des strates comme des nuages de temps et de mémoire. Elles traitent de
passages, de changements d’état, d’esquives et de glissements de nom, ici du
nom d’emprunt David Ryan au nom de naissance Michel Le Touzé. Ses oeuvres
s’attachent à multiplier les points de vue et cherchent par leur qualité plastique à
provoquer un certain réenchantement, qui pourrait être celui du dessaisissement,
du contemplatif.
«... un temps actif mais un temps passé d’où je demeurais absent, un
temps rêvé où j’étais différé. C’est certainement cela qui m’animait et m’inquiétait... et dont je cherchais l’issue heureuse, seul ou en bonne compagnie »
Depuis 2000, le dispositif spatial, le contexte et la durée dans lesquels
apparaissent les dessins de David Ryan deviennent sa préoccupation centrale.
L’ensemble des pièces produites est le résultat de ce rapport à l’espace construit,
puis déserté. Autour de l’étirement d’une durée, d’un temps comme une coupe
transversale, à chaque fois sont explorées la matière et l’énergie d’une pratique
hallucinatoire du dessin : des milliers de traits comme des particules ou des molécules dupliquées, sensibles, variants selon l’apesanteur ou la gravité du corps.
L’ensemble se veut abyssal, reprenant à chaque fois la même phrase où peu à
peu s’active un rêve entre les interstices et les fragilités. Ces formes de répétitions deviennent des vibrations de l’air, du vent, des battements du coeur, des
passages, des approches de la mort et de la disparition.
ARTISTE EN COURT / Mitiki - Septembre 2012 // 26
ISABELLE LÉVÉNEZ, Trélazé (49).
Artiste multimédia et pluridisciplinaire, enseignante à l`école des Beaux
arts d`Angers, Isabelle Lévénez interroge l’individu, toujours entre réel et fiction. Son talent réside dans son habileté à suggérer des fragments de récits qui
distillent d’infimes doses d’un trouble dont les racines plongent dans la vie de
chacun. Exposé dans de nombreuses expositions individuelles et collectives en
France et à l’international, l’artiste révèle, à travers ses vidéos, ses dessins, ses
peintures et ses photographies, le mal être de l’individu.
«Je désire que le spectateur me suive là où je l’emmène. Pour aller
ailleurs.»
Depuis plus de 15 ans, Isabelle Lévénez désire le corps et aime l’image,
qu’elle malmène jusqu’à l’épuisement, avec une sensualité féminine exacerbée,
un trouble extrême, une tension forte. À partir d’un frôlement du corps, d’un
glissement de chair, d’un geste qui ose, d’un frémissement qui se répète, d’un
râle qui se prolonge, d’un soupir qui n’arrête pas de soupirer, l’artiste plonge les
spectateurs dans l’intime. Dans l’espace incertain où les sens s’affolent et la voix
crie. Ses œuvres apparaissent comme des épreuves de vérité. Nourrie d’une merveilleuse et douce lenteur, Isabelle Lévénez exacerbe et brouille les sens, dans
des moments de grâce et d’effacement.
Qu’il soit le sien ou celui de l’autre, le corps est mis en scène, transformé,
maquillé, masqué, retouché, estompé. Depuis 2010 la présence du corps apparaît
Hors cadre. L’ écriture dans son travail est soi appréhendé comme un matériau
qui s’amalgame avec la matérialité même de l’oeuvre , soi comme un lieu de narration.
ARTISTE EN COURT / Mitiki - Septembre 2012 // 27
DAVID MICHAEL CLARKE, Château Gontier (53).
Né en 1969, David Michael Clarke vit et travail à Château Gontier. Di-
plômé de l’Ecole des Beaux-Arts de Glasgow en Ecosse en 1991 puis l’Ecole des
Beaux-Arts de Nantes en 2000, il est actuellement professeur de vidéo dans le
pôle images à l’Ecole des Beaux-Arts du Mans. Ses oeuvres sont essentiellement
conceptuelles. L’artiste interroge constamment la nature de l’art et sa relation
personnelle à l’art, découvrant notamment qu’avec l’art comme dans les relations
amoureuses, rien n’est clair. A travers cette investigation, Clarke met en jeu nos
capacités innées à confondre les choses, à prendre des choses simples pour les
compliquer, à prendre des choses compliquées pour les sur-simplifier.
«Mon art est une enquête sur les processus de création. Je ne parle pas de
Dieu mais de nous, les hommes et les femmes, les choses que nous faisons et les
problèmes inévitables qui s’en suivent. J’ai toujours été troublé par notre noble
tentative d’atteindre la perfection. Chercher quelque chose de simple dans un
monde de plus en plus complexe est, je crois, compréhensible. Mais créer quelque chose de simple ? Cela est une histoire d’essai et d’échec.»
Récemment, l’artiste a réalisé plusieurs «interventions» au cœur de l’his-
toire de l’art. Pour lui, l’acte même de regarder est une intervention artistique,
il va encore plus loin dans son travail : en appliquant à l’art ses théories sur
l’amour, et en appliquant à l’amour ses théories sur l’art.
«Presque tout le monde peut compter ses réussites sur une seule main.
Mais qu’en est-il des erreurs ? L’erreur honnête et sa place centrale dans la condition humaine est devenue une véritable préoccupation. L’échec est au fond de
tout mon travail.»
ARTISTE EN COURT / Mitiki - Septembre 2012 // 28
JEAN-FRANÇOIS LECOURT, Le Mans.
Jean-François Lecourt réalise en 1977 le premier «Tir dans l’appareil pho-
tographique». Il engage ainsi une œuvre unique dans ce domaine qui est le sien.
L’artiste pratique l’autoportrait à l’arme à feu, tirant à balle réelle sur l’objectif
d’un 6/6, d’un 24/36 ou d’un appareil jetable, et vise sa propre image au moment
du déclenchement du tir. Le résultat, esthétiquement et dans son constat formel
est saisissant : l’image figée, promesse d’éternité, se fige ici sur un support papier sensible transpercé ou sur un tirage au temps de pose mortifié.
L’impact visuel est tout autant violent que celui des balles qui perforent lit-
téralement la photo. Il se dégage alors de ces images une étrange quiétude sans
doute due à la posture et l’imposante présence du corps de l’artiste. Souvent nu,
tel un modèle de la statuaire antique, il manifeste une concentration imperturbable contrastant avec l’éclatement ou les perforations provoquées par les multiples
impacts de balles.
«Quand j’étais étudiant aux Beaux-Arts du Mans, j’avais Gina Pane comme
professeur, et il est certain que son engagement artistique a provoqué un questionnement sur la manière dont moi, j’allais entreprendre une relation corporelle
avec la photographie. Tels des stigmates sur le visage ou la peau de l’artiste, ces
déchirures semblent participer d’une esthétique du sublime.
ARTISTE EN COURT / Mitiki - Septembre 2012 // 29
ANTOINE DOROTTE, Rennes.
A travers une pratique artisanale de la gravure sur zinc, Antoine Dorotte
donne forme à des installations hybrides à la croisée du dessin, de la sculpture
et plus surprenant du cinéma. Il ne cesse d’expérimenter des modes de création,
dans un rapport étroit entre une pratique et une matière.
La gravure est une constante qui se retrouve aussi bien sous forme de
papier que sur les sculptures. Elle fournit également les images des films d’animation de l’artiste. Sobre et sombre, son travail plonge les spectateurs dans une
atmosphère de série B, de polars, de bande-dessinée et de jeu vidéo. Sous leur
apparence esthétique, ses sculptures et ses films sont le résultat d’un traitement
violent des matériaux qui sont attaqués chimiquement par des produits corrosifs.
Diplômé de l’Ecole des Beaux-Arts de Quimper en 2004, Antoine Dorotte a
récemment bénéficié de deux expositions personnelles à la galerie ACDC, l’une à
Brest en 2008, l’autre à Bordeaux en 2009, année où il figure parmi les trois lauréats du 54e Salon de Montrouge. Il a participé cette même année aux Modules
du Palais de Tokyo.
L’univers de ce créateur nous emmènent vers la fiction à l’oeuvre et chacun
de ses films se répond sans se suivre. L’artiste ne crée pas une narration logique
de film en film mais propose des séquences de vie de personnages récurrents. Le
travail d’Antoine Dorotte est en permanente effervescence, plein de rebondissements, où chaque partie est sans cesse réintroduite dans le tout sous un aspect
différent.
ARTISTE EN COURT / Mitiki - Septembre 2012 // 30
ELSA TOMKOWIAK, Nantes.
Les installations d’Elsa Tomkowiak mettent en oeuvre d’étranges et ré-
jouissantes pulsations chromatiques qui semblent se multiplier, se déployer dans
l’espace jusqu’à l’emplir. Avec elle, la peinture engendre une mutation du lieu,
comme si une contamination envahissait l’espace, y proliférait, déployant ses excroissances multicolores.
Travaillant directement sur les murs ou sur des matériaux de construction
légers tels le carton, le placo ou encore la bâche plastique., tendus dans l’espace,
Elsa Tomkowiak peint à grands coups de brosse, dans une gamme colorée singulière et gourmande. Ses oeuvres proposent aux spectateurs un autre déplacement : il entre littéralement dans la peinture.
L’artiste entretient avec la couleur un rapport passionnel qui implique son
propre corps, ses vêtements, son maquillage, la pratique de la peinture et bien
au-delà, une projection dans les espaces environnementaux, qu’ils soient architecturaux ou naturels. Douée d’une énergie hors du commun, elle réinvente ses
agencements chromatiques et recrée elle-même
ses codes pour atteindre les
harmonies et les dysharmonies qui lui sont propres.
L’activité créatrice d’Elsa Tomkowiak est tendue par une pulsion vitale.
Dans tous ses travaux on ne peut qu’être impressionné par l’ampleur qu’elle
donne à son propos et à ses réalisations. «Mon travail doit être à la mesure des
espaces à transformer, pour moi la couleur est de l’énergie pure.»
ARTISTE EN COURT / Mitiki - Septembre 2012 // 31
«L’art ne vient pas coucher dans les lits qu’on a
faits pour lui; il se sauve aussitôt qu’on prononce
son nom : ce qu’il aime c’est l’incognito.»
Jean Dubuffet
ARTISTE EN COURT / Mitiki - Septembre 2012 // 32
ARTISTE EN COURT / Mitiki - Septembre 2012 // 33
ARTISTE EN COURT / Mitiki - Septembre 2012 // 34
LORANG Dorothée
6, ch Basse Boultière
44340 Bouguenais
Née le 28/11/1985
[email protected]
06 78 31 39 15
site web: http://www.machinemachine.tv
EXPERIENCES PROFESSIONNELLES ET REALISATIONS
2011
- AUTEUR ET RÉALISATRICE du documentaire de création «A L’ÉCOUTE DU SILENCE»
Tokyo, Japon. En développement. Co-réalisation David Beautru. 52 min.
Production Vivement Lundi! et Blink Productions. Télénantes - Région Bretagne - CG 44 Région des Pays de la Loire - CNC - Lauréat Fondation de France 2012.
- RÉALISATRICE VIDEO , CADREUSE et MONTEUSE pour la pièce du Théâtre du Rictus
«AU PAYS DES.» mise en scène de Laurent Maindon.
2010
2009
- AUTEUR ET RÉALISATRICE du documentaire de création «CITY LIGHTS, Portraits
d’une Génération Perdue.»
Tokyo - Yokohama, Japon. 30 min. Co-réalisation David Beautru.
Production MachineMachine Films. avec le soutien de la Ville de Nantes, le CG 44, la Région
Pays de Loire, Défi-jeunes et Envie d’Agir. 2010
Sélection officielle du Festival International de Documentaire d’Ajaccio CORSICA.DOC 2010
- MONTEUSE AUDIOVISUEL et CADREUSE pour la société Rennaise Therenva, dans le
cadre de conférences et intervention médicales. Montages live pour rediffusions en direct sur
internet, technicien vidéo pour préparations plateaux et réalisations de divers reportages en
amont. 2009/...
- Co-fondateur du Collectif Prisme / Expositions et diffusions d’Art vidéo
- Création de l’Association MACHINEMACHINE / Réalisations audiovisuelles, courts et longs
métrages, documentaires, reportages, vidéoclips,...
- RÉALISATRICE VIDÉO, MONTEUSE ET CADREUSE pour la pièce «Asphalt Jungle»
avec le Théâtre du Rictus, mise en scène Laurent Maindon, création vidéos lives et court
métrage à partir du texte «Juliette, suite et fin trop précoce» de l’auteur Sylvain Levey.
- REALISATRICE du film événementiel du Festival QUARTET-Visions d’Europe au Théâtre
Quartier Libre d’Ancenis.
2008
- RÉALISATIONS ET MONTAGES audiovisuels divers pour différentes structures et associations principalement dans la Région Pays de Loire ( ex : 911 Café, Théâtre Quartier Libre,
divers artistes et musiciens, Association Marumba, Caravane Quartett, Ville de Nantes, ... )
- RÉALISATRICE, MONTEUSE ET CADREUSE du court métrage «Clic» / Prix du Jury du
Festival de Rennes « 35H c’est court!» . Co-production In Vitro, Ville de Rennes.
- RÉALISATRICE, MONTEUSE ET CADREUSE du documentaire institutionnel «Montreuil,
les coulisses de la démocratie» 38min pour les élections municipales de la Mairie de Montreuil
/ Mars 2008. Ecriture, tournage, montage et post production. co-réalisation David Beautru.
ARTISTE EN COURT / Mitiki - Septembre 2012 // 35
2007
- RÉALISATRICE, MONTEUSE ET CADREUSE pour la pièce «A quoi rêvent les poissons
rouges?» du Théâtre du Rictus, captation pièce, édition DVD et présentation vidéo au Festival
d’Avignon 2007.
2006
- RÉALISATRICE ET MONTEUSE du générique pour le documentaire «Le Peintre», sur l’artiste français Jean Le Gac (Paris). Production Rennes2.
2005
- REALISATRICE, MONTEUSE ET CADREUSE pour la pièce «Vitellius» du Théâtre du Rictus, captation vidéo multicams de la pièce, édition DVD.
FORMATION
AUTEUR - RÉALISATRICE , CADREUSE ET MONTEUSE AUDIOVISUELLE
DNAP, Ecole Nationale des Beaux Arts de Nantes, option cinéma-vidéo.
Echange ERASMUS à Valencia
Résidence artistique à Kanazawa (Japon)
DPAP, classe préparatoire arts plastiques
Baccalauréat scientifique avec mention
Maîtrise des logiciels professionnels de montage vidéo et de post-production tels
Final Cut Pro, Adobe Première Pro, Adobe In design, Adobe Photoshop, Adobe Dreamweaver.
langues : anglais espagnol TB niveau.
ARTISTE EN COURT / Mitiki - Septembre 2012 // 36
NOTE D’INTENTION DE LA PRODUCTION
Bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo
bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo
bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo
bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo
bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo
bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo
bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo
bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo
bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo
bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo
bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo
bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo.
Bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo
bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo
bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo
bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo
bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo bolo
bolo bolo bolo bolo bolo.
ARTISTE EN COURT / Mitiki - Septembre 2012 // 37
Mitiki est une société de production
créée en Février 2001 et divisée en trois pôles
IMAGE
MUSIQUE
SPECTACLE VIVANT
SARL au capital de 91 500 euros
Création : 15 février 2001
Siret : 434 865 432
Code APE : 5911B
N°TVA intracommunautaire : FR 464 348 654 32
Licence CNC - Producteur de Longs Métrages : P 8356
Licence CNC - Producteur de Courts Métrage : PS 12129
Licence CNC - Distributeur de films : Ds 2195
Licence CNC - Import/Export de films : IE 6398
Licence d’entrepreneur du spectacle - Catégorie 2 : 2-135890
www.mitiki.com
MITIKI - Siège Social
2 impasse Bellevue
69 480 Lucenay
MITIKI - Post Production
66 rue Legendre
75 017 Paris
MITIKI - Administration
9 rue du Port
72 000 Le Mans
ARTISTE EN COURT / Mitiki - Septembre 2012 // 38
mitiki image
Longs Métrages
mitiki image
Production exécutive Le Clan / Réalisation : Gaël Morel
New Wave / Réalisation : Gaël Morel
Production déléguée (en développement) La Boite en Fer Rouge / Réalisation : Bertrand Guerry
Exauce-Nous / Réalisation : Pierre Makyo
Back Home / Réalisation : Bertrand Guerry
Documentaires
mitiki image
Production déléguée
Destination Barrio Arenal / Réalisation : Alix Prud’homoz
Des mots plein les mains / Réalisation : Céline Thiou
Trois petits tours et puis s’en vont… / Réalisation : Bertrand Guerry
Signer la vie / Réalisation : Céline Thiou
L’Amérique des Autres / Réalisation : Florian Kuhn
Ted à l’école / Réalisation : Pierre et Marie-Liesse Lawless
Jean-Bernard Métais, un monument / Réalisation : Philippe Nahoun
Allume la caméra, j’ai un truc à te dire / Réalisation : Julie Athané
La notation / Réalisation: Marion Crepel et Bertrand Guerry
A Praga / Réalisation : Hélène Robert et Jérémy Perrin
Production déléguée (en développement)
Marges à l’ombre / Réalisation : Julien Banié
Hector Pascual / Réalisation : Marion Crepel et Marcelo Donato
La Mécanique des Anges / Réalisation : Bertrand Guerry
Les Anges anonymes / Réalisation : Olivier Ducray
Quand le verbe devient chair / Réalisation : Henri De Labbey
Le Prince de la Valiha / Réalisation : Bertrand Guerry et Thibaut Ras
Artiste en Court / Réalisation : Dorothée Lorang et David Beautru
Captations
mitiki image
Captations de spectacles
Rue du Théâtre / Réalisation : Henri de Labbey
Echoa / Réalisation : Bertrand Guerry
Fedegunda / Réalisation : Bertrand Guerry
Lisa / Réalisation : Bertrand Guerry
La Mécanique des Anges / Réalisation : Bertrand Guerry
Traverse / Réalisation : Bertrand Guerry
Oskar et Viktor / Réalisation : Bertrand Guerry
Carte Blanche Arcosm / Réalisation : Bertrand Guerry et Thibaut Ras
Bionic Orchestra / Réalisation : Bertrand Guerry et Thibaut Ras
ARTISTE EN COURT / Mitiki - Septembre 2012 // 39
mitiki image
Courts Métrages
mitiki image
Production déléguée
Au bout du rouleau / Réalisation : Bertrand Guerry
Les Störms / Réalisation : Bertrand Guerry
Mémoire d’une jeune fille dérangée / Réalisation : Keren Marciano
Je te vois / Réalisation : Pierre Makyo
Inhead / Réalisation : Abel Redon
Esprit simple / Réalisation : Pierre Makyo
La Mécanique des Anges / Réalisation : Bertrand Guerry
Bye Bye Maman / Réalisation : Keren Marciano
Un trou dans la cuisse / Réalisation : Laurent Cotillard
Champagne / Réalisation : Olivier Ducray
Le K. / Réalisation : Thibaut Ras
Les flèches du Parthe / Réalisation : Régis Noël
Production déléguée (en développement)
Aquaplouf / Réalisation : Nadine Marcovici
80858 / Réalisation : Hervé Brami
Zone Imprévue / Réalisation : Fabien Daphy
TV Death Experience / Réalisation : Henri De Labbey
L’escalier / Réalisation : Bertrand Guerry
Programmes courts / Clips
mitiki image
Production déléguée Série ‘‘Picot’art’’ / Réalisation : B. Guerry - H. de Labbey - A. Redon
Clip ‘More Immoral’ (Caroline Rose) / Réalisation : Bertrand Guerry
Oslo Swan / Réalisation : Bertrand Guerry et Thibaut Ras
Prohom / Réalisation : Bertrand Guerry et Thibaut Ras
Camy Lily / Réalisation : Bertrand Guerry et Thibaut Ras
Jina / Réalisation : Bertrand Guerry et Thibaut Ras
Publicités et Films d’entreprise
mitiki image
Production déléguée Auto-Sud Bernabeu / Réalisation : Geoffrey Payen
Fiat-Groupe Tchélékian / Réalisation : Bertrand Guerry
Traction Levage (Groupe Arcelor-Mittal) / Réalisation : Bertrand Guerry
Panama / Réalisation : Bertrand Guerry
Vodkaine / Réalisation : Geoffrey Payen
Reims 2020 / Réalisation : Bertrand Guerry
SNCF / Réalisation : Bertrand Guerry et Thibaut Ras
ARTISTE EN COURT / Mitiki - Septembre 2012 // 40