Fiche étude et analyse
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Fiche étude et analyse
Jimi HENDRIX (1942 , Seattle, Etats-Unis ; 1970 Londres, Grande-Bretagne) Johnny Allen Hendrix naît dans une famille métisse doté d'une ascendance où se mêlent des Européens, des Noirs, une princesse Cherokee... Mère danseuse, bohème et volage ; père moraliste et flambeur, qui le rebaptisera James Marshall Hendrix après avoir rompu avec son épouse. Son enfance se passe entre l’école qu’il fréquente par intermittence et l’église pentecôtiste dans laquelle il chante le gospel . La musique est son refuge : il se fabrique des guitares pour reprendre des airs de Rhythm’Blues qu’il entend à la radio. Il assiste aussi à des concerts de rock : Elvis Presley et surtout Little Richard, rockeur noir qui influencera fortement sa musique, son style vestimentaire et son goût pour l'excès dans le jeu scénique. Sans argent, après un vol de voiture et un renvoi du lycée, il s’engage à dix-neuf ans dans les parachutistes de l'U.S. Army à Fort Campbell, dans le Kentucky. Blessé suite à un accident , il quitte les paras en 1961, mais garde de son passage chez eux le souvenir émerveillé des chutes libres en plein ciel, dont témoignera 'Scuse Me While I Kiss the Sky. Little Richard engage le jeune réformé, pour l'exclure aussitôt. Hendrix reprend son vagabondage artistique et saisit les occasions de se frotter aux grands guitaristes du blues (Albert King, B. B. King...). En 1966, année décisive, il découvre Bob Dylan, l'effet Larsen et les drogues dures. fonder le groupe Jimmy James and the Blue Flames. Le groupe compose une image marquée par le psychédélisme, la saturation des fuzz-boxes (effets de distorsion pour la guitare électique), son jeu de scène particulier. Il reprend des standards folk, blues et rock (Like a Rolling Stone de Dylan, I'm a Man de Bo Diddley), et son Hey Joe fait oublier le nom de Curtis Roberts le vrai créateur du titre. New York lui tend les bras, les Rolling Stones le courtisent, Eric Clapton l'admire, Miles Davis le distingue, il plaît aux Noirs comme aux Blancs, de la pop au jazz. Bryan « Chas » Chandler (ex membre du groupe les Animals) s'occupe d'Hendrix et le conduit en Angleterre : le groupe Jimi Hendrix Experience se constitue avec Noel Redding (1945-2003) à la basse et Mitch Mitchell (né en 1946) à la batterie. Johnny Hallyday engage le musicien pour la première partie de son concert à l'Olympia en octobre 1966. La consécration arrive en 1967. Après les 45-tours Hey Joe en décembre 1966 et Purple Haze au début de 1967, paraît, le 12 mai 1967, le premier 33-tours du Jimi Hendrix Experience, Are You Experienced ? Outre Hey Joe et Purple Haze, on y entend des morceaux devenus des classiques : Foxy Lady, Manic Depression, Red House, Fire, The Wind Cries Mary.... Le festival de Monterey (18 juin 1967), en Californie, réinstalle Hendrix aux États-Unis. L'album Axis : Bold as Love, en décembre 1967, explore de nouvelles voies avec Little Wing ou Castles Made of Sand, un chef-d'œuvre. Electric Ladyland, est enregistré en 1968 avec Redding, Mitchell, Jack Casady à la basse et Steve Winwood à l'orgue. On y trouve les deux versions de Voodoo Chile, Crosstown Traffic, Burning of the Midnight Lamp, l'extraordinaire Moon, Turn the Tides ou la reprise de All Along the Watchtower de Dylan. Le studio Electric Lady, implanté à Greenwich Village, conçu pour Hendrix mais ruineux, multiplie ses prestations avec les jazzmen (John McLaughlin, Dave Holland...) ou les guitaristes du blues électrique, comme Johnny Winter. Lorsqu'il monte sur scène au festival de Woodstock en août 1969, Hendrix interprète dans un style psychédélique, proche du free jazz parfois, une version très personnelle de l'hymne américain (publiée en 1994 dans l'album posthume Jimi Hendrix : Woodstock, MCA). Le 31 décembre de la même année, au Fillmore East de New York, il donne un concert que reprendra en 1970 l'album Band of Gypsys ; tous les musiciens sont des Noirs, cette foisci. Le discours est d'ailleurs plus politisé, et le très justement célèbre Machine Gun sonne comme un hommage fraternel aux soldats américains pris dans le bourbier vietnamien. Hendrix meurt le 18 septembre1970 à Londres, dans des circonstances qui demeurent troubles. De nombreux albums, films et livres posthumes de qualité inégale sont publiés mais peinent à rendre justice au plus grand « guitar hero » du XX ° siècle qui aura su hisser par son jeu la guitare électrique au rang d’instrument virtuose. Sa personnalité d’instrumentiste hors du commun et son génie le placent au niveau d’un jazzman comme John COLTRANE ou d’un pianiste classique comme Glen GOULD. STAR SPANGLED BANNER ou l’hymne américain façon Hendrix Lors du mythique festival de Woodstock (Etats-Unis) d’août 1969, Jimi HENDRIX entonne l’hymne américain , THE STAR-SPLANLED BANNER ( LA BANNIERE ETOILEE) en l’intercalant entre deux compositions majeures, VOODOO CHILD et PURPLE HAZE. Joué par la guitare électrique et accompagné essentiellement par la batterie (on entend quelques sons sporadiques de basse), le morceau est enchaîné sans aucune interruption ni annonce. Il est en onzième position dans la liste du concert et semble surprendre les autres musiciens (percussionnistes, l’autre guitariste et le bassiste). Hendrix pousse la saturation au maximum dès le début. Toute sa virtuosité est mise en valeur : maîtrise des techniques de trilles avec la main droite seulement (le musicien est gaucher) tandis que la main gauche manipule la commande de vibrato, utilisation de la pédale d’effet, GLISSANDI (sons glissés) et cordes volontairement désaccordées (puis accordées de nouveau), improvisations à partir de notes rapides issues de la gamme de blues , notes harmoniques stridentes retombant et s’enrichissant de tremolos dans le grave. La tenue « hippie » et son jeu de scène très provocateur nous conduisent à penser au premier abord que le musicien s’engage musicalement en pleine guerre du ViêtNam contre l’intervention de l’armée américaine. Dès le commencement l’artiste arbore un troublant V de la victoire. En lisant les paroles originales et en les superposant à la musique d’ Hendrix on se rend compte qu’il commente aussi le texte avec son instrument. En effet LA BANNIERE ETOILEE nous raconte une scène de bataille. Il faut attendre le cinquième vers «AND THE ROCKETS’RED GLARE »( ET LA LUEUR SANGUINE DES FUSEES) pour entendre les premiers GLISSANDI imitant les bombes. A la fin du vers, après « les bombes explosant dans les aires » la guitare joue cette fois la sirène à deux tons des ambulances avant de recommencer un interminable et meurtrier bombardement ; après le sixième vers, « OUR FLAG WAS STILL THERE » (notre drapeau était toujours là), Jimi HENDRIX reprend la sonnerie au mort jouée traditionnellement par le clairon à la mémoire des soldats tombés au combat. Dans le septième vers, le mot WAVE (vague ) est souligné par un effet intermittent à la guitare évoquant le flottement du drapeau étoilé. Pour terminer, le «GUITAR HERO » conclue son hymne par un accord parfait. Après cette analyse cet hymne nous paraît être autant un hommage aux soldats américains morts au Viêt-Nam qu’une dénonciation pacifiste du conflit. Le musicien marche peut-être davantage dans les traces d’un JANEQUIN décrivant la bataille de Marignan avec son chant polyphonique LA GUERRE que dans les protest songs d’une Joan BAEZ à la même époque. Comme virtuose, Jimi HENDRIX se rapproche dans ce morceau du free jazz d’un John COLTRANE ou de la déconstruction de certains compositeur comme KARLHEINZ STOCKAUSEN . De nombreux musiciens se sont amusés à traiter ou citer différents hymnes dans leurs compositions. La Marseillaise en a inspirer plus d’un : All you need is love des beatles, It’s good to be the king du cinéaste comique Mel BROOKS , Serge GAINSBOURG avec sa Marseillaise reggae, Melissmel, Aux Armes ou Charlélie Couture, Ma marseillaise à moi. The Star-Spangled Banner (Hymne Américain) (La Bannière Etoilée) Oh, say, can you see, by the dawn's early light, Oh, dites-moi, aviez-vous vus aux premières lueurs de l'aurore, What so proudly we hail'd at the twilight's last gleaming ? Ce que si fièrement nous avons salué aux derniers rayons du crépuscule ? Whose broad stripes and bright stars, thro' the perilous fight, Ces larges bandes et ces brillantes étoiles, au milieu de ce périlleux combat O'er the ramparts we watch'd, were so gallantly streaming ? Sur les remparts où nous guettions et nous nous lancions si courageusement ? And the rockets' red glare, the bombs bursting in air, Et la lueur sanguine des fusées, les bombes explosant dans les aires, Gave proof thro' the night that our flag was still there. Nous apportaient la preuve que malgré cette nuit, notre drapeau flottait toujours O say, does that star-spangled banner yet wave O dites-moi, cette bannière étoilée flotte-t-elle encore O'er the land of the free and the home of the brave ? Sur cette terre de liberté et sur la demeure du courage ?