sommaire - Musée des Beaux Arts de Lyon

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sommaire - Musée des Beaux Arts de Lyon
SOMMAIRE
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Communiqué de presse
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Préface
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Introduction : La Vie dans les Amériques anciennes
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I. L’Amérique du Nord
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II. Les Civilisations du Mexique ancien
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III. L’Amérique Centrale
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IV. L’Amérique du Sud
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Les partenaires de la manifestation
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Activités culturelles et pédagogiques - Informations pratiques
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Fiche de présentation du catalogue
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Illustrations disponibles pour la presse
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FRAME : French Regional and American Museums Exchange
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FRAME, programme des expositions
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Dix expositions d’intérêt national pour 2002
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French
Regional
Am erican
Museum s
Exchange
Symboles Sacrés :
quatre mille ans d’art des Amériques
Montpellier, musée Fabre 17 juillet - 29 septembre 2002
Rouen, musée des Beaux-Arts 25 octobre 2002 - 13 janvier 2003
Lyon, musée des Beaux-Arts 21 février - 28 avril 2003
Rennes, musée des Beaux-Arts 28 mai - 18 août 2003
Des témoignages archéologiques nous indiquent aujourd’hui que des peuplades ont occupé le
Nord et le Sud du continent américain depuis environ 40 000 ans avant Jésus-Christ. Pendant
ces millénaires, de nombreuses cultures, complexes et variées, se développèrent. Les
peuplades durent s’adapter à des conditions climatiques et physiques souvent extrêmes, des
neiges du cercle arctique jusqu’à la pointe du continent Sud-américain en passant par les
grandes plaines et forêts immenses de l’Amérique du Nord, à travers montagnes et vallées,
déserts et forêts tropicales. Ces cultures allaient de la modeste troupe de chasseurs ou de
familles vivant en villages, jusqu’aux civilisations possédant d’importants centres urbains et
lieux de cérémonie.
L’exposition Symboles Sacrés offre l’occasion unique d’admirer la beauté, la variété et la
complexité de la création artistique des Premières Nations des Amériques.
Cette exposition se compose d’une sélection de quelque cent quatre-vingts objets provenant des
civilisations les plus remarquables découvertes à travers toutes les Amériques et allant de
2500 ans avant Jésus-Christ jusqu’à l’arrivée des premiers européens au XVIe siècle. D'une
grande variété artistique, ils témoignent de tous les aspects de la vie de leurs créateurs : leurs
croyances, leur histoire et leur vie sociale. Ils ont été sélectionnés parmi les collections des
musées américains de FRAME, extrêmement riches en la matière.
A noter en particulier d’élégantes céramiques décorées de motifs abstraits et figuratifs
provenant du sud-ouest des Etats-Unis, ainsi que de fines sculptures en pierre, des
céramiques et des ornements personnels provenant du sud-est. Les anciennes cultures
mexicaines sont illustrées par de superbes statues olmèques de jade, représentant des formes
humaines ou d’animaux, des récipients en céramique, peints avec virtuosité et illustrés de
thèmes mythologiques et historiques, des statues de pierre sculptées avec un grand soin du
détail par des artistes de la civilisation maya, et d'originales sculptures en céramique des
régions de Colima, de Nayarit et de Jalisco illustrant des aspects de la vie quotidienne. De
l’Amérique centrale proviennent des ornements dorés, aux formes humaines ou à figures
mythologiques, utilisés pour la parure des chefs et autres dignitaires. On découvrira aussi dans
cette exposition de magnifiques céramiques moulées et peintes provenant de l’ancien Pérou et
représentant des individus, des animaux ou des objets en rapport avec la culture politique et
les cérémonies des Mochicas et des Nazcas, ainsi que des récipients incas richement
décorés, montrant l’interaction entre ces peuples et les Européens.
Commissaire : Dr. Evan Maurer, Président et Directeur, The Minneapolis Institute of Arts.
Un site internet présente l'ensemble des objets dont certains en 3D avec des commentaires
détaillés. Une section plus ludique, mise en ligne pour l’étape lyonnaise, permet de s'initier aux
rites et coutumes des peuples concernés : http://www.symbolessacres.com
Catalogue de l'exposition publié par les éditions de la RMN : 224 pages, 210
illustrations dont 190 en couleur, format 22x28 cm, prix : 35 euros, diffusion Seuil.
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Cette exposition est reconnue d'intérêt national par le Ministère de la Culture et de la
Communication/Direction des musées de France. Elle bénéficie à ce titre d'un soutien
financier exceptionnel de l'Etat.
Le projet FRAME bénéficie du soutien de la Felix and Elizabeth Rohatyn Foundation, de la
Florence Gould Foundation de New York très active dans les relations culturelles francoaméricaines, de la Foundation for French Museums que préside Michel David-Weill, de
l’Annenberg Foundation, de la Boeckman Family Foundation, de Mr & Mrs Henry Buchbinder,
de Bruce et Carol Calder, de la Fox Family Foundation, de the GingkoGroup, Emily Summers,
de Constance Goodyear, de Nancy B. Hamon, de S. Roger Horchow, de Michael J. Horvitz, d’
Alice Lobel, de David Mesker, de Mr & Mrs Peter O’Donnell, de la Perot Foundation, de Mrs
Lewis T. Preston, d’Emily Rauh Pulitzer, de Sophie et Jérôme Seydoux, de George A. Shutt et
de Barbara Walters.
Côté entreprises : les mécènes officiels sont Sara Lee Corporation, ainsi que Vivendi Universal
et Divento. bioMérieux ainsi que Cap Gemini Ernst & Young apportent également leur soutien
en tant que mécènes.
Contacts presse :
Musée des Beaux-Arts de Lyon
Caroline Gurret – Sylvaine Manuel, 04 72 10 41 22
[email protected]
[email protected]
Télécopie : 04 78 28 12 45
Direction des musées de France, Mission de la Communication
Robert Fohr, 01 40 15 36 00
[email protected]
Bénédicte Moreau, 01 40 15 36 12
[email protected]
Venetia Selz, 01 40 15 35 97
[email protected]
Télécopie : 01 40 15 36 25
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Préface
Symboles Sacrés,
quatre mille ans d’art des Amériques
L’exposition Symboles sacrés, résultat de la collaboration entre quatre grands musées de
province français et les musées américains, réunis sous l’égide du FRAME, est la plus
importante en France depuis celle du musée de l’Homme en 1947 : « Chefs-d’œuvre de
l’Amérique précolombienne ».
Le Louvre avait indiqué la voie en 1850 avec la salle des Antiquités américaines, présentation
néanmoins limitée aux objets du Mexique et du Pérou, puis en 1928 avec l’exposition du
Pavillon de Marsan, les « Arts anciens de l’Amérique », plus globale. Depuis, Chefs-d’œuvre
de l’art mexicain à Paris au Petit Palais, 1962 ; L’art des Mayas du Guatemala en 1967-68 qui
pérégrina de Strasbourg à Nantes, Chambéry, Marseille puis Bordeaux ; l’Art Maya du
Guatemala à Paris au Grand Palais en 1968 et plus récemment, à l’Abbaye de Daoulas,
Trésors de Colombie en 1990, et Mayas au pays des Copan en 1997 ont continué d’entretenir
l’intérêt des Français. Mais, l’objet de ces manifestations se limitait à une culture précise. Ce
n’est pas l’une des moindres qualités de la présente exposition que de s’attacher à l’ensemble
des civilisations qui ont peuplé le continent américain pendant 4 000 ans.
Les Français ont peu l’occasion de voir dans les musées de notre pays, pauvres en la matière,
des objets précolombiens, le musée de l’Homme et le musée des Antiquités nationales
conservant les fonds les plus importants. L’ouverture du Pavillon des Sessions au Louvre,
celle future du musée du Quai Branly révèlent ou amorcent, un approfondissement de l’intérêt
du public français pour les arts premiers et particulièrement pour ceux des Amériques
précolombiennes.
Pourtant, notre pays est profondément lié avec ces civilisations, et ce dès le XVIe siècle où des
explorateurs comme Palmier de Gonneville au Brésil, Verrazzane, un Italien envoyé par
François 1er, ainsi que Jacques Cartier en Amérique du Nord et d’autres moins connus
engagèrent pour le meilleur et pour le pire nos relations avec le nouveau monde. Le village
brésilien recréé en 1550 à Rouen, les ouvrages de André Thevet, Jean de Léry et surtout de
Montaigne montrent très tôt l’intérêt, certes commercial, mais aussi intellectuel des Français.
L’intrication des relations franco-amérindiennes des siècles suivant est développée dans
l’introduction au catalogue « La France et les Amériques » par Evan Maurer.
Combien passionnantes, riches, complexes et diverses sont ces cultures qui depuis 20 à 30
000 ans ont occupé du Canada -aux confins du pays Inuit- jusqu’au Pérou, tout le continent
américain. L’exposition divisée en quatre aires géographiques et culturelles recouvre 4000 ans
d’histoire pour s’arrêter au seuil de l’invasion européenne et révèle la diversité de ces cultures
(chefferie au Costa-Rica, empires administratifs et autoritaires des Aztèques et des Incas par
exemple), mais aussi leurs points communs comme le goût pour les matériaux (or, jade,
obsidienne …), pour la symbolique (jaguar, soleil …), et les relations pas toujours pacifiques
qu’elles entretenaient. Les collections des musées d’Amérique du Nord sont particulièrement
riches en objets des anciennes Amériques. Le FRAME, après une exposition consacrée à l’art
de la première moitié du XXe siècle aux Etats-Unis, se devait de proposer au public français
une manifestation de cette envergure qui se veut un panorama aussi complet que possible de
ces civilisations anciennes, en dépit du caractère non exhaustif des fonds concernés, et qui
révèle l’intérêt actuel des archéologues et des musées de l’Amérique du Nord pour ce
patrimoine.
L’exposition est consacrée uniquement aux Amériques précolombiennes. L’irruption
catastrophique, dévastatrice pour ces cultures des Européens ne peut être passée sous
silence, mais montrer l’évolution des populations indiennes après cette date mériterait une
exposition à part entière. Autre choix, le parti pris esthétique, d’historiens de l’art, plutôt que
d’ethnologue a présidé à la sélection des objets et à la muséographie. La qualité artistique de
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la majorité des pièces de l’exposition plaide amplement en faveur de cette approche et
témoigne bien évidemment de la richesse, de la fertilité et de la complexité de ces civilisations
amérindiennes.
Des textes muséographiques et le catalogue proposent des éclairages sur la religion, le
commerce, etc… de ces civilisations qui permettront aux visiteurs de resituer les objets dans
leur contexte.
Cette manifestation doit tout à son commissaire scientifique Evan Maurer, directeur du
Minneapolis Institute of Arts et éminent spécialiste de ce sujet. Nous lui sommes redevables de
la sélection des objets, d’une grande partie de la rédaction du catalogue, de facilités
d’organisation et de contacts privilégiés avec les prêteurs. Enfin nous n’omettrons pas Molly E.
Hennen, assistante de conservation pour l’Afrique, l’Océanie et les Amériques au Minneapolis
Institute of Arts, auteur avec Evan Maurer du catalogue et du Petit Journal. Son travail fut
décisif pour la réalisation du projet, dans ses aspects scientifiques, logistiques, aussi bien que
pédagogiques. Nous exprimons toute notre gratitude aux responsables français et américains
de FRAME grâce à qui un tel projet a pu voir le jour, si novateur et si inhabituel dans le
contexte des musées français. Cette exposition remarquable confirme de façon éloquente la
mission essentielle de FRAME, visant à la valorisation des patrimoines spécifiques des
musées de part et d’autre de l’Atlantique. Ces manifestations brillantes des années 2001-2002,
accueillies avec enthousiasme tant par la presse que par le public, ont permis aussi de
conforter de façon décisive l’image de FRAME en laissant augurer d’autres projets
passionnants dans les années à venir…
Michel Hilaire, Directeur du musée Fabre de Montpellier
Laurent Salomé, Directeur du musée des Beaux-Arts de Rouen
Vincent Pomarède, Directeur du musée des Beaux-Arts de Lyon
Francis Ribemont, Directeur du musée des Beaux-Arts de Rennes
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Introduction
La Vie dans les Amériques anciennes
L'archéologie et l'anthropologie modernes poursuivent activement l'étude du peuplement primitif
des Amériques. Alors que l'on trouve certains indices d'un habitat humain datant presque de 20
000 à 30 000 ans en divers sites d'Amérique du Nord et du Sud, les traces les plus courantes
d'une première occupation par l'homme sont généralement estimées à une période datant d’il y
a 12 000 à 14 000 ans.
Faute de signes révélant la présence de primates anthropoïdes à une époque reculée et en
raison de la proximité génétique et physique des Amérindiens avec certaines populations
asiatiques, la plupart des scientifiques s'accordent à penser que le premier peuplement humain
des Amériques est venu d'Asie orientale par le détroit de Béring. À côté de cette thèse, toujours
soumise à examen, existe une hypothèse différente, dont il faut faire état.
Les mythes d'origine de tous les peuples amérindiens expriment la croyance que leurs premiers
ancêtres ont vu le jour en Amérique et ont toujours fait partie de l'environnement naturel des
deux continents, et des centaines de tribus indigènes vivant aujourd'hui encore sur les terres de
leurs aïeux ajoutent foi à ces récits traditionnels.
Écrire l'histoire complète des nombreux peuples des Amériques, de leurs cultures et de leurs
arts serait une immense entreprise. L'objectif, au sein du projet commun d'exposition et de
publication entre musées américains membres de FRAME, est de proposer un ensemble
représentatif à partir de leurs collections d'art amérindien. Celles-ci étant riches mais non
exhaustives, l'exposition a resserré son choix sur des régions dont les arts sont exemplaires des
traditions esthétiques les plus raffinées.
Les vastes masses continentales nord- et sud-américaines réunissent une grande diversité de
conditions géographiques, écologiques et biologiques. Cela va des glaces de l'Arctique aux
vastes toundras, plaines, prairies, massifs forestiers, hautes chaînes de montagnes, déserts,
jungles et rivages côtiers. À la multiplicité déconcertante de ces cadres naturels correspond
l'extraordinaire habileté avec laquelle les Amérindiens ont su adapter leurs techniques pour
survivre aussi bien dans des conditions extrêmes que dans d'autres nettement plus favorables.
À cette diversité répond aussi l'existence d'un grand nombre de groupes distincts parlant chacun
sa langue : on estime qu'en 1492 il en existait plus de deux mille, mutuellement inintelligibles.
Bien que le nombre des tribus indigènes ait été réduit de manière draconienne, on en répertorie
encore, rien qu'aux États-Unis, près de cinq cents.
Cette diversité résultait en grande partie des adaptations nécessaires des peuples à leur milieu
de vie. Les premiers Américains étaient des chasseurs-cueilleurs vivant en petits groupes de
familles, qui acquirent les aptitudes nécessaires pour survivre dans la nature en recourant à un
minimum de techniques.
Comme partout ailleurs dans le monde, des changements irréversibles pour la culture humaine
se produisirent lorsque les chasseurs-cueilleurs commencèrent à compter davantage sur les
denrées cultivées pour se nourrir.
Malgré une faible capacité de transport due à l'absence de grands animaux de trait dans la
faune originelle des Amériques, de grandes voies commerciales reliaient de nombreuses régions
des Amériques anciennes et permirent l’échange de certains matériaux.
En Amérique du Nord, le cuivre natif était une matière rare et précieuse, objet de commerce
entre les Grands Lacs et le Sud-Est pour la fabrication d'objets qui rendaient ostensible la
position des personnages de haut rang. Les coquillages utilisés pour la bijouterie et les perles de
fabrication étaient régulièrement échangés entre les régions côtières du Mexique et de la
Californie et les peuples de culture pueblo du sud-ouest des États-Unis. Les perroquets, les aras
ainsi que d'autres oiseaux rares et leurs plumes étaient aussi l'objet d'échanges entre les jungles
du Mexique et leurs voisins Pueblos, au nord. Des céramiques délicates produites dans certains
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villages de l'actuel Arizona étaient échangées avec d'autres communautés vivant à des
centaines de kilomètres. Les deux continents offrent bien d'autres exemples, montrant que le
commerce des produits de valeur, naturels ou manufacturés, ouvrait des voies de contact, par
lesquelles, sur des distances parfois considérables, étaient diffusés les matériaux, les
technologies et les idées, facteurs de croissance et de civilisation.
Les débuts de l'agriculture créèrent les conditions dans lesquelles des villages permanents, des
villes et des cités pouvaient se développer, et avec elles toutes sortes d'artisanats utiles à la vie
quotidienne, comme la céramique et la métallurgie. Ce système économique engendra à son
tour des systèmes sociaux et religieux différents.
Comme dans toutes les cultures du monde, les couches supérieures des sociétés fortement
hiérarchisées éprouvèrent le besoin d'objets spécifiques qui non seulement pareraient leur
personne ou leur environnement, mais aussi symboliseraient clairement leur richesse, leur rang
et leur pouvoir.
De la même manière, l’organisation religieuse évolua du chaman de village à une classe très
organisée de prêtres et de servants attachés à de grands temples. Ce système offrit des
occasions nouvelles de créer de nombreux objets décorés, de haute valeur symbolique,
réservés aux fonctions religieuses. Et ces symboles sacrés, évocations du pouvoir créateur et de
la spiritualité des anciens Américains, thème et essence même de cette exposition, conservent
la mémoire de traditions encore fortement présentes dans la vie des Amérindiens d'aujourd'hui.
Il y a 12 000 ans, de petites familles de chasseurs-cueilleurs se regroupaient afin de traquer plus
efficacement les premiers troupeaux de gros gibier qui fournissaient la base de leur alimentation.
Mais, à la fin du XVe siècle, lorsque les Européens débarquèrent, de grandes civilisations
s'étaient développées au nord, au centre et dans le sud de l'Amérique. De grands empires
s'étaient établis, dont les cités étaient souvent plus grandes et mieux organisées que bien des
villes européennes. Ces cultures avaient mis au point des méthodes perfectionnées de calculs
mathématiques et astronomiques. Elles avaient inventé une écriture hiéroglyphique, créé une
poésie épique et des mythologies complexes.
La musique, la danse et les arts visuels occupaient tous une place majeure dans la vie
amérindienne. Comme dans toutes les cultures raffinées, les arts étaient abstraits et
symboliques autant que figuratifs.
La conquête du continent par les Européens marqua un tournant dans l'histoire des peuples
amérindiens. Dès les premiers contacts, pacifiques, ils furent exposés à des maladies
contagieuses venues d'Europe, comme la rougeole ou la variole, qui décimèrent rapidement des
populations entières d'autochtones.
Par ailleurs, les Européens considéraient essentiellement le Nouveau Continent comme une
source de matières premières, exploitables à leur seul profit. Cette quête de richesses engendra
les comportements les plus impitoyables.
Tenant les indigènes pour moins humains qu'eux-mêmes, ils traitèrent ces "sauvages païens"
comme des êtres à éliminer ou s'en servirent d'esclaves corvéables à merci.
La violence des rapports entre Amérindiens et Européens se poursuivit avec l'exploration et la
conquête des territoires du continent. En Amérique du Nord, le gouvernement des États-Unis
appliqua une politique meurtrière : les guerres se succédèrent presque sans trêve, du XVIIe
siècle à la fin du XIXe.
Par la suite, le gouvernement transposa le conflit sur le plan économique et culturel. Les nations
indiennes autrefois libres et indépendantes furent contraintes de vivre dans ces grandes
enclaves de territoires que constituent les réserves. Les conditions de vie y étaient très
rudimentaires et les Indiens se virent réduits au rôle d'assistés dépendant du gouvernement pour
leur survie. Bien que leur situation soit plus stable aujourd'hui, les Amérindiens doivent toujours
faire face à des pressions économiques et culturelles, aux conséquences lourdes sur le plan
social.
Pourtant, grâce à leurs traditions particulièrement anciennes, à leurs valeurs et à leur profond
enracinement spirituel, les premiers Américains sont parvenus à maintenir vivantes des cultures
plusieurs fois millénaires, que ce soit par la transmission familiale ou par un enseignement
structuré, qui participe notamment à la revitalisation des langues.
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Présenter aujourd'hui un ensemble d'œuvres d'art provenant des grandes aires culturelles
américaines, les interpréter, les expliquer, voilà qui devrait permettre de mieux connaître cette
part importante et passionnante de l'histoire humaine.
Ces objets nous rappellent le pouvoir universel des arts, qui est de nous parler au-delà du temps
et de l'espace et, ce faisant, de réunir plus fortement le monde des hommes grâce à la
connaissance, à la compréhension et au partage des valeurs.
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I. L’Amérique du Nord
La culture ancienne et les arts d'Amérique du Nord
La diversité des paysages naturels de l'Amérique du Nord se reflète dans la culture des peuples
autochtones qui vécurent là pendant plusieurs milliers d'années. C'est la raison pour laquelle les
archéologues et les ethnologues répartissent les populations nord-américaines anciennes en
quatre aires culturelles principales : la zone arctique et subarctique, les Woodlands de l'Est,
l'Ouest et le Sud-Ouest. Un bref survol de ces cultures anciennes définira le cadre général dans
lequel s'inscrit cette partie de l'exposition, qui se concentre sur les arts des Woodlands de l'Est
et sur ceux du Sud-Ouest.
La région arctique
La région arctique est constituée par de nombreuses îles et les milliers de kilomètres de côtes
gelées qui s'étirent de l'Alaska au nord-est du Canada. L'Arctique est peuplé depuis au moins 11
500 ans par les Esquimaux ou Inuits, chasseurs habiles sur terre et sur mer, qui ont adapté leur
mode de vie à ces conditions extrêmement difficiles. Ce qui a subsisté des arts des anciens
Inuits comprend des masques, des figurines sculptées en bois, en os et en ivoire de morse, ainsi
que des instruments et outils finement gravés en os et en ivoire. Les masques étaient utilisés par
les chamans au cours de cérémonies communautaires propres à la religion, à la mythologie et
aux traditions populaires Inuits, célébrées encore aujourd'hui.
La vie traditionnelle des anciens Inuits, comme celle de beaucoup d'Amérindiens, se passait en
déplacements sur leur territoire, en fonction des saisons et des ressources alimentaires
disponibles, selon un cycle annuel. Durant ces migrations saisonnières, régulières, ils devaient
transporter toutes leurs affaires, dont ils limitaient, en conséquence, le nombre, les dimensions
et le poids. Si l'art ornait les vêtements, outils et armes, leur donnant un cachet particulier, tribal
et personnel, il conférait aussi une dimension sacrée et protectrice aux objets qui, par leur
esthétique, manifestaient une relation fortement spiritualisée au monde naturel, propre à tous les
Amérindiens.
La zone subarctique
La zone subarctique couverte de grandes forêts de conifères et de montagnes était habitée par
des peuples d'un groupe ethnique différent des Inuits de l'Arctique. Tous les peuples originaires
du sud de l'Arctique sont rassemblés dans un grand groupe dénommé collectivement " Indiens
d'Amérique ". Dans la zone subarctique, ils se divisent en deux familles linguistiques principales,
l'athabascan à l'ouest et l'algonquin à l'est.
Les Woodlands de l'Est
La zone culturelle des Woodlands de l'Est (Eastern Woodlands) comprend la moitié Est du
continent, du sud du Canada au golfe du Mexique et, d’Est en Ouest, de la côte atlantique à une
zone de transition qui longe la rivière Missouri et les frontières ouest du Minnesota, de l'Iowa,
jusqu'au Texas. Depuis les côtes arctiques les divers Woodlands débouchent sur les prairies du
Middle West avant de s'étendre dans les larges plaines de l'Ouest. L'histoire ancienne des
hommes des Woodlands de l'Est se divise généralement selon quatre traditions culturelles :
chasse au gros gibier, archaïque, woodland et mississippienne.
La tradition de la chasse au gros gibier désigne la période paléolithique primitive où l'homme prit
possession des Woodlands de l'Est et de l'ensemble des Amériques.
Ces traits culturels paléo-indiens prévalurent de 10 000 à 8 000 av. J.-C. environ, jusqu'à ce
qu'apparaissent des formes culturelles et des techniques nouvelles. Les seuls objets
manufacturés de cette période sont de simples outils en pierre taillée, utilisés pour chasser et
préparer le gibier.
Cependant, avec la période archaïque, qui dura de 8 000 à 1 000 av. J.-C., l'organisation sociale
devint plus complexe, car des groupes humains plus importants se rassemblèrent pour vivre sur
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les sites où la nourriture était abondante. Un mode de vie semi-sédentaire se développa, qui vit
l'apparition de récipients en terre cuite et d'un nouveau genre d'objets de petite dimension en
pierre polie, présentant des formes géométriques abstraites ou animales.
À partir de l'an 700 apr. J.-C., jusqu'aux incursions expansionnistes des Européens, au XVIIe
siècle, une forme culturelle nouvelle domina les Woodlands de l'Est. Pendant cette période,
dénommée culture mississippienne ou des « temples-tertres » (Temple Mound culture),
l'agriculture s'étendit et gagna en efficacité ; des centres urbains importants se développèrent,
dominés par de grands tertres de terre où se trouvaient les maisons des chefs, les structures
administratives et religieuses et les sépultures des notables. Ces grands tertres rectilignes à
plate-forme étaient disposés de manière régulière autour d'une place centrale. Ces
caractéristiques architecturales et la diversité des cultures vivrières, maïs, haricot et courge,
indiquent une grande influence de la Mésoamérique. Cette période apporte la preuve de la
migration de traits culturels et de notions fondamentales sur l'homme, issus du cœur même de la
civilisation des anciens peuples du Mexique, vers les populations du Nord-Est américain. Les
influences culturelles se transmettaient grâce un vaste système d'échanges où circulaient les
marchandises et les idées dans toute cette région. Le cuivre natif était un métal précieux qui
s'échangeait entre les rives des Grands Lacs et les centres cérémoniels de l'Alabama, de la
Géorgie et, vers l'ouest, jusqu'en Oklahoma.
Lors de cette période dite « culture mississippienne », de 700 à 1 700 apr. J.-C. environ, on
assista à une efflorescence des arts. La céramique continua de s'affirmer en tant que forme d'art
distincte extrêmement élaborée, que caractérisaient des motifs géométriques complexes, gravés
ou peints sur des formes abstraites ou figuratives diverses. La figure humaine, qui apparaissait
parfois dans les arts cérémoniels de l'époque archaïque, affirme alors sa présence. On la
remarque sur des bas-reliefs en cuivre et des coquillages gravés où sont représentés des
danseurs en costume sacré, sur des pipes en pierre et des statues figuratives, utilisées dans un
contexte funéraire.
Lorsque les premiers Européens arrivèrent en Amérique du Nord à la fin du XVe, au XVIe et au
XVIIe siècle - en particulier les explorateurs français et le peintre Jacques Le-Moyne, ils
rencontrèrent des peuples associés à cette culture mississipienne. Au cours de cette période, et
pendant le XIXe siècle, les Européens et les Euro-Américains durent combattre ces groupes
autochtones pour contrôler la terre et ne cessèrent de repousser les survivants toujours plus
vers l'ouest.
De nos jours, beaucoup des groupes indigènes de cette région sont disparus ou cruellement
réduits. Il reste encore d'importantes populations d'Amérindiens dans les Woodlands de l'Est,
notamment les grandes nations iroquoises de l'État de New York et du Canada, dont le mode de
vie traditionnel se perpétue malgré les nombreuses contraintes de la vie moderne et
l'acculturation.
Les plaines et le plateau de l’ouest
En se déplaçant vers l'ouest, dans les plaines d'Amérique du Nord, la culture mississipienne
changea et s'adapta en fonction des possibilités et des limites de ce nouvel environnement. De
grand centres cérémoniels furent fondés à l'ouest jusqu'en Oklahoma, mais, en général, les
anciens peuples des plaines conservèrent les traditions de chasse au gros gibier de leurs
ancêtres ou bâtirent des villages le long des grandes rivières où ils chassaient et cultivaient. Ces
grandes plaines s'étendent du Canada au Texas et, à l'ouest, jusqu'à la grande barrière
continentale que forment les Montagnes Rocheuses. S'étant appropriés le cheval, importé par
les Espagnols au XVIe siècle, les descendants de ces peuples, ainsi que d'autres groupes qui
avaient immigré dans la région à la fin du XVIIe siècle, devinrent les Indiens pittoresques des
Plaines, qui finirent par incarner l'image romantique moderne de l'Amérindien.
Bien que les archéologues n'aient trouvé qu'un assez petit nombre d'objets fabriqués par les
peuples anciens de la région des Plaines et du Plateau, on connaît leur art par de petits
instruments rituels en pierre et quelques rares figurations humaines et animales. Les plus
grandes réalisations conservées sont les inscriptions, images et symboles rupestres piqués,
grattés ou peints sur les parois rocheuses. Ces animaux, figures et motifs, créés pendant des
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milliers d'années, sont des images rituelles sacrées liées à la chasse, à la mythologie et à la
représentation des esprits.
Les pétroglyphes, présents dans presque toutes les régions d'Amérique du Nord sont, à bien
des égards, la forme d'art la plus répandue dans la plupart des régions de culture ancienne du
continent.
Parmi les traditions indigènes de la côte ouest, celle du Nord-Ouest (États de l'Alaska, de
Washington, Canada), une des plus riches des Amériques, a produit une architecture, une
sculpture, une peinture et des tissages hors du commun. Il subsiste peu d'objets fabriqués
provenant de la côte Nord-Ouest, alors que, les Européens, à la fin du XVIIIe siècle, y avaient
trouvé une culture indigène extrêmement développée possédant une tradition artistique raffinée.
Leur production artistique incluait une grande diversité de sculptures en bois peint, délicatement
travaillées, créées en relation avec un système social et religieux minutieusement organisé qui
unissait le peuple en le reliant à la force nourricière de la nature.
Aujourd'hui, les nombreuses tribus de la côte Nord-Ouest vivent encore sur la terre de leurs
ancêtres. Depuis les années 1960, on assiste dans cette région à une renaissance de l'activité
artistique, car les Indiens actuels réaffirment leurs grandes traditions religieuses, sociales et
artistiques.
Sud-Ouest de l'Amérique du Nord
L'aire culturelle Sud-Ouest de l'Amérique du Nord est centrée sur les États de l'Arizona et du
Nouveau-Mexique et s'étend largement aux confins de l'Utah, du Colorado, du Texas et du
Mexique.
En 7000 av. J.-C. environ, les premiers habitants de ces déserts étaient rassemblés en petits
groupes de familles qui vivaient de la collecte de végétaux, de la chasse aux petits animaux et
aux oiseaux. Ce mode de vie se perpétua jusque vers 100 av. J.-C., quand un système
performant d'agriculture en villages fut introduit du Mexique et de la Mésoamérique, (culture du
maïs, du haricot et de la courge), ce qui engendra des pratiques artistiques et culturelles
toujours vivantes.
L'autre facteur déterminant de ce changement fut l'introduction de la céramique, utilisée pour le
stockage, la préparation et la consommation des aliments solides et des boissons. Jusque vers
300 av. J.-C., les habitants de cette région, qui ne connaissaient pas l'usage de la poterie,
pratiquaient la vannerie avec un art consommé. Le nouveau mode de vie sédentaire, impliquait
l'emploi de la poterie, plus durable et servant autant à la vie pratique qu'aux rituels religieux.
Le Sud-Ouest
Le Sud-Ouest se répartit en quatre zones culturelles principales. La zone Anasazi comprend le
haut plateau du nord de l'Arizona, le nord du Nouveau-Mexique et une partie du Colorado et de
l'Utah. La région Mogollon s'étend du centre nord de l'Arizona au sud-ouest du NouveauMexique. La région Hohokam est comprise entre les déserts du centre et du sud de l'Arizona et
le sud du désert mexicain de Sonora. La dernière zone est celle des Patayans qui s'étend autour
de la grande vallée du Colorado jusqu'à la basse Californie. Ces différentes aires culturelles se
sont distinguées chacune par sa manière de s'adapter à son environnement et de s'exprimer par
les arts, la musique et la danse, ainsi que par une histoire, une philosophie et une mythologie
orales trés développées.
Après l'avènement de l'agriculture, les artistes prospèrent et créent une tradition remarquable de
céramiques sculpturales peintes, de sculpture sur bois et sur pierre, de peinture murale rituelle,
de paniers décorés, de tissage et de bijoux.
La majorité des céramiques décorées du Sud-Ouest ancien sont ornées de motifs géométriques.
Beaucoup sont l'évocation abstraite des éléments naturels, qui renvoient au thème de l'eau,
précieuse en milieu aride. Ces décorations représentent également les proies des chasseurs ou
les animaux liés aux systèmes religieux sur lesquels reposait la vie quotidienne et spirituelle.
Certaines céramiques des périodes pueblos tardives, vers 1100-1400 apr. J.-C., représentent
des êtres humains accomplissant des activités rituelles, ce qui montre encore à quel point la vie
des Amérindiens était imprégnée par leurs conceptions religieuses du monde.
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Parmi toutes les cultures anciennes de l'Amérique du Nord, ce sont celles du Sud-Ouest qui sont
restées les plus vivaces. Par exemple, les Hopis, descendants des Anasazis, vivent toujours
dans les trois mesas où leurs ancêtres s'étaient installés, il y a plus de 3000 ans, et habitent des
maisons en pierre vieilles de plusieurs siècles. Ils pratiquent encore l’agriculture en milieu
désertique de manière traditionnelle.
La présence catholique, qui remonte aux missionnaires espagnols arrivés au XVIe siècle, et la
christianisation qui se poursuit aujourd'hui n'ont pas interrompu leurs traditions religieuses,
l’usage de la langue ni les traditions artistiques nécessaires à la vie sociale et rituelle. Visiter un
village Hopi, c'est remonter dans les temps d'avant la conquête de l'Amérique par les
Européens. Grâce à la force de ces peuples indigènes, les grandes traditions sociales,
culturelles et religieuses de l'antiquité nord-américaine sont toujours vivantes.
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II. Les Civilisations du Mexique ancien
La civilisation existe depuis plus de trois mille ans sur le territoire de l’actuel Mexique. On y
trouve les ruines de grandes villes, y compris de pyramides dignes de l’Égypte ancienne. Ceux
qui bâtirent ces villes formaient des sociétés avancées, complexes, soutenues par une
agriculture sophistiquée et entretenant de vastes réseaux de négoce avec les régions
avoisinantes. Cet échange d’idées et de matières précieuses contribua à l’apparition dans le
Mexique ancien d’un art original, et d’une beauté intemporelle.
Des cultures distinctes ont occupé le territoire du Mexique, et y ont parfois coexisté. La plus
ancienne est celle des Olmèques, dont on repère les premières traces dès 1250 av. J.-C.,
époque à laquelle leur civilisation était déjà bien évoluée. Leur architecture monumentale et
leur statuaire subsistent dans la région qui borde le golfe du Mexique.
Quelques siècles plus tard, sur la côte ouest du Mexique, trois groupes distincts mais
apparentés, désignés par le nom des régions où des céramiques ont été trouvées : Nayarit,
Jalisco et Colima, ont laissé des poteries d’un style caractéristique dans des tombes à puits
élaborées. Eux-mêmes n’ont pas laissé de ville, mais le groupe qui leur a succédé
immédiatement habitait une des plus grandes cités du monde de l’époque : Teotihuacán, qui
brilla de 100 à 750 apr. J.-C., non loin de l’actuelle Mexico-City. Ses quelques 200 000
habitants, dont on ignore le nom qu’ils se donnaient, vivaient dans des complexes résidentiels.
C’est à eux qu’on doit les gigantesques pyramides de pierre élevées en l’honneur de leurs
dieux.
Les Mayas
Les Mayas, à peu près contemporains de cette métropole, édifièrent des villes importantes et
leurs propres pyramides dans la péninsule du Yucatán, près du pays Olmèque, dans une
région qui s’étend du sud du Mexique aux actuels Guatemala, Honduras et Belize. Leur
système d’écriture est l’un des quatre que l’humanité ait jamais inventés.
Les Aztèques
Les Aztèques, héritiers de toutes ces cultures, sont venus du nord au XIVe siècle et se sont
installés dans la région de Teotihuacán. Ils fusionnèrent les éléments des civilisations
précédentes en une culture originale, anéantie par l’arrivée des Espagnols en 1519. Ceux-ci
ne tardèrent pas à mettre la main sur les richesses des Aztèques et de leurs voisins et à les
employer à leur profit. Ils imposèrent aussi leur structure sociale, se réservant les pouvoirs
suprêmes sur les populations qu’ils venaient de subjuguer. L’effet en fut amplement négatif.
La Civilisation olmèque
La culture des Olmèques, “ peuple du pays du caoutchouc ”, se développa le long du golfe du
Mexique. Bien que les premiers vestiges archéologiques remontent à 1250 av. J.-C. environ, la
présence humaine, avec son agriculture et son système Les Olmèques, contraints d’importer
tous les matériaux précieux à leur yeux, étendaient leurs réseaux d’échange commerciaux des
communautés du Guatemala et du Salvador aux villages de la côte ouest et, au nord, jusque
dans la vallée de Mexico.
Autre élément caractéristique des villes olmèques, les grandes têtes de pierre (certaines
pèsent près de quarante tonnes)à l’effigie des souverains. Avec leur visage rond, leurs lèvres
pleines et leur nez large, ces sculptures massives possèdent tout ce qui fait l’originalité de l’art
olmèque. Celui-ci est pour une grande part centré sur la figure humaine, parfois accompagnée
d’attributs zoomorphes ou surnaturels. Le motif principal est le jaguar, animal très présent dans
le Mexique ancien, et auquel les dieux du maïs et de la pluie empruntent leurs traits. Le dieu
dragon, chimère d’homme, de félin et d’oiseau, était à la source du pouvoir exercé par le
souverain. Parmi les autres êtres surnaturels fréquents dans l’art olmèque, on trouve le
monstre-oiseau, le monstre-poisson et le serpent à plumes. Ce dernier, que les Aztèques
nommaient Quetzalcoatl, était souvent mentionné parmi les dieux mésoaméricains en fait,
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dans la plupart des panthéons mexicains et au-delà, jusqu’aux cultures pueblos du sud-ouest
des États-Unis.
L’art olmèque était profane autant que sacré, et les matériaux travaillés étaient l’argile, la pierre
et le jade. Ce dernier, le plus précieux, était importé de contrées lointaines. Sa dureté le
rendait très difficile à tailler. La civilisation olmèque se désintégra vers 400 av. J.-C. entraînant
une disparition des peuples dans les régions avoisinantes. Avec eux essaimèrent leurs
techniques et leurs conventions artistiques. C’est à ce fonds que les peuples de Teotihuacán
et les Mayas empruntèrent massivement, plus tard, des éléments de leur propre culture.
Les cultures du Mexique occidental connues sous les noms de Colima, Nayarit et Jalisco
semblent avoir été indépendantes de la domination olmèque. N’ayant pas laissé de villes
construites dans des matériaux durables à la différence des autres cultures dont il est question
ici, elles ne sont connues que par leur poterie. Ces céramiques ont été mises à jour dans les
cellules de tombes à puits datant approximativement de 100 à 300 ap. J.-C.
La poterie de Colima est probablement la plus homogène. De couleur brique variant de
l’orange clair au rouge sombre, elle peut être tachetée de noir par un brûlage effectué parfois
dans un but décoratif. Une grande variété d’êtres, humains et animaux, y est représentée sous
forme de statuettes pleines et petites, plus grandes et creuses, ou de récipients. La figuration
de la nourriture y occupe une place importante, et le nombre de récipients en forme de courge
ou de légumes atteste le rôle que jouait l’agriculture dans cette société. Autre thème fréquent
des céramiques colima : le chien, à la fois élevé pour sa viande et considéré comme le guide
des humains vers l’au-delà. Les figurations humaines, parfois accompagnées d’animaux,
semblent avoir été un thème favori des artistes jalisco et nayarit, mais les motifs les plus
fréquents, dans ces deux cultures, ont trait à la vie quotidienne et aux activités cérémonielles.
Des visages expressifs, des membres fins et longs, des ornements corporels élaborés (bijoux,
peintures, vêtements) sont les traits distinctifs du style de Nayarit.
La céramique jalisco est plus diversifiée que les deux autres quant au style, mais les visages y
ont en commun la forme allongée, les grands yeux, le nez triangulaire pointu et la bouche
ouverte laissant voir nettement les dents. Femmes et hommes, souvent assis, adoptent des
poses statiques.
Ces traditions culturelles, distinctes mais apparentées, sont originales au sein de l’héritage
artistique du Mexique ancien. Bien qu’elles semblent n’avoir pas subi l’influence de
formalismes extérieurs, notamment olmèque, elles possèdent une vitalité et un pouvoir de
survie artistique incomparables.
Les descendants de ces potiers vivent toujours dans la même région.
La Civilisation de Teotihuacán
La civilisation de Teotihuacán est contemporaine de celles du Mexique occidental.
Le nom du peuple qui l’a porté et celui de sa métropole sont inconnus : Teotihuacán , “ là où
on a fait les dieux ”, est une appellation aztèque. La ville comportait de gigantesques
ensembles architecturaux, notamment les pyramides dites du Soleil et de la Lune, et le
complexe de la Ciudadela, qui englobait le temple du Serpent à plumes ainsi qu’une immense
plate-forme cérémonielle surélevée. Ces amples constructions bordaient une large avenue,
appelée voie des Morts, qui traversait sur plus de deux kilomètres le centre de la ville.
Trait original de l’organisation urbaine : les citadins (au nombre approximatif de 150 000 en
600 apr. J.-C.) habitaient des complexes résidentiels d’État insérés dans des environnements
bien définis. Leurs appartements étaient ornés de fresques vivement colorées figurant les
dieux de Teotihuacán ou déployant des motifs purement graphiques.
Leurs rituels religieux, élaborés, étaient centrés sur le culte rendu à la déesse de la terre et au
dieu de la pluie que, plus tard, les Aztèques appelleraient Tlaloc. Ils possédaient un calendrier
précis, proche de celui des Mayas, leurs voisins. Leur rayonnement s’exerçait surtout par le
commerce. Comme les Olmèques, le peuple de Teotihuacán faisait partie d’un vaste réseau
d’échanges régional, grâce auquel étaient importés le jade et les plumes.
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Le jade servait à la sculpture, et particulièrement à celle des masques. Ceux-ci, employés en
des occasions cérémonielles précises, sont peut-être le signe de l’existence plus large de
rituels de possession divine pratiqués par les officiants de la religion du lieu. En tout cas, c’est
l’une des formes les mieux connues de l’art de Teotihuacán, à côté de la sculpture figurative,
de la poterie (son vase tripode a été imité à l’extérieur) et de la joaillerie.
Vieille de huit siècles, la civilisation de Teotihuacán s’éteignit avec la destruction de la ville vers
750. Le peuple abandonna les ruines, se dispersa et se mêla aux cultures environnantes. Pas
plus que pour la chute de la civilisation olmèque, on ne connaît les causes de cette
désintégration, même si on peut l’attribuer aux conflits avec les groupes culturels émergents
de la région. Un sort semblable échut aux voisins et rivaux du sud, les Mayas.
La Civilisation maya
La civilisation maya, qui évolua entre 300 av. J.-C. et 900 apr. J.-C., connut son apogée entre
300 et 900 apr. J.-C. Elle est assez bien connue, car, même s’ils ont cessé de bâtir des villes
depuis plusieurs siècles, les descendants des Mayas occupent toujours la même région et
parlent la même langue que leurs ancêtres.
En outre, les Mayas ont laissé une trace écrite de leur histoire. Leur écriture, une des quatre
totalement inventées par l’humanité, consiste en glyphes, que les historiens n’ont pas su
déchiffrer avant les années 1960. Même si on débat encore de certains détails d’interprétation,
leur déchiffrement a totalement bouleversé la vision de la société maya.
Ceux que l’on prenait pour de pacifiques prêtres-astronomes s’adonnant, dans des centres
cérémoniels, à l’étude du calendrier sont apparus sous les traits d’un peuple belliqueux
organisé en cités-états gouvernées par des rois divins qui se faisaient élever
d’impressionnants monuments. On connaît le nom de certains de ces personnages : OiseauJaguar, Pacal, Chan-Bahlum et Dix-huit-Lapin.
De fait, les Mayas se préoccupaient beaucoup du calendrier et de calculs mathématiques
complexes (on leur doit l’invention du zéro), car la précision des dates était un enjeu important
de leur cycle rituel.
Un autre élément commun à la plupart des civilisations méso-américaines est l’importance du
sacrifice humain. Chez les Mayas, il ne s’agissait pas seulement de prisonniers de guerre mis
à mort dans un contexte rituel, jeu de balle ou autre : les membres de l’élite, en se perçant
certaines parties du corps à l’occasion de grandes cérémonies, devaient répandre leur propre
sang, recueilli sur des morceaux de papier d’écorce, lesquels étaient brûlés en offrande. Le
sang était la substance vitale nécessaire à la fertilité de la terre et au bon fonctionnement de la
société. C’est donc volontiers que la classe dirigeante se saignait pour prouver sa légitimité et
communiquer avec les ancêtres qui leur apparaissaient alors.
L’art maya représente abondamment la guerre, les sacrifices rituels et les dieux. Ceux-ci
formaient un vaste panthéon complexe où se retrouvent des divinités communes à l’aire
mésoaméricaine : dieu du maïs, oiseau céleste et dieu jaguar. La majeure partie de cet art
multiforme, parfois purement décoratif, tourne autour de thèmes divins où se retrouvent
certains éléments des épopées mythiques, comme le Popol Vuh, saga de jumeaux surnaturels
victorieux des seigneurs des enfers au cours d’un jeu de balle. L’autre grand thème est la
glorification des souverains, représentés dans leurs habits chargés de parures (plumes,
pendentifs de jade) au milieu des listes de leurs hauts faits.
Les Mayas participaient aussi activement au système d’échanges mésoaméricain, faisant venir
de très loin le jade et les autres matériaux précieux.
Après avoir brillé pendant des siècles, leur civilisation, comme celle de leurs prédécesseurs,
commença, vers 850-900, à décliner pour des raisons toujours inconnues peut-être une
déstabilisation interne combinée à une agression venue de l’extérieur. Les villes furent
abandonnées et les Mayas devinrent de petits agriculteurs, et le sont aujourd’hui encore.
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La Civilisation aztèque
La civilisation aztèque est la seule de cette aire culturelle pour laquelle il existe des traces
écrites de l’époque. Elle est le fait d’un peuple venu du nord au XIVe siècle et qui s’est installé
dans la région de Teotihuacán. L’actuelle Mexico City s’étend sur le site de leur ville,
Tenochtitlán, bâtie sur les îles d’un lac. Ces envahisseurs, pas très sûrs de leur domination,
reprirent le flambeau des grandes civilisations qui les avait précédés.
Après avoir redécouvert les vestiges de la ville renommée Teotihuacán, ils s’approprièrent les
réalisations artistiques qu’ils y avaient trouvées, ainsi que celles des sociétés antérieures, pour
renforcer leur aura culturelle. Ils adoptèrent aussi les dieux méso-américains, dieu du maïs,
dieu de la pluie, serpent à plumes Quetzacoal, auxquels ils ajoutèrent un dieu des sacrifices
humains, pratique non seulement reprise mais accrue en tant que rituel essentiel du cycle
religieux, destinée à assurer la fertilité de la terre et la cohérence de l’univers. Leur art a
produit de grands ensembles architecturaux (temples de maçonnerie élevés sur d’immenses
plates-formes creusées dans le roc), des sculptures de pierre, des parures et des poteries.
Quand Hernán Cortés fit irruption en 1519, ce peuple se préoccupait encore d’affermir sa
position. Son effondrement s’explique par la coïncidence malheureuse d’une légende, où il
était question du retour d’un dieu, avec le passage du cycle calendaire sur un point laissant
présager un grand changement à quoi s’ajoutait la fragilité relative de la domination exercée
sur leurs voisins par les Aztèques. En 1521, leur suprématie n’était qu’un souvenir et
l’hispanisation de la région commençait.
Bien que l’influence espagnole ait bouleversé irréversiblement le paysage culturel de ce qui est
aujourd’hui le Mexique (mot d’origine aztèque), l’impact des cultures préhispaniques est
encore perceptible dans une riche tradition plusieurs fois millénaire. Les civilisations
mésoaméricaines peuvent rivaliser par leur profondeur, leur complexité et leur étendue avec
celles d’Europe et d’Asie. Cela est d’autant plus remarquable que, en raison de leur situation
géographique, elles sont exemptes d’influences extérieures.
Leurs acquis dans les domaines du calcul (calendrier, mathématiques), de l’organisation civile,
de l’architecture monumentale (pyramides, esplanades cérémonielles, complexes résidentiels),
des arts (sculpture, peinture, céramique, et ornements) sont originaux et leur perte n’en est
que plus tragique. Les fascinantes sociétés du Mexique ancien sont redécouvertes,
principalement grâce aux œuvres saisissantes qu’elles ont laissées.
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III. L’Amérique Centrale
L'or et le jade
Les premiers Européens qui visitèrent l'isthme reliant le Mexique à l'Amérique du Sud au XVIe
siècle restèrent confondus par la profusion d'or qu'ils trouvèrent chez l'habitant. Non seulement
le métal était d'une qualité supérieure, mais, en outre, sa transformation en ornements attestait
d’un savoir-faire consommé. Les nouveaux arrivants s'empressèrent de mettre la main sur tout
l'or qu'ils trouvaient afin de le fondre pour leur propre usage, aux dépends des autochtones et
de leur culture tout en ignorant que le travail des orfèvres d'Amérique centrale faisait appel aux
techniques métallurgiques les plus sophistiquées.
Mais il n'y avait pas que l'or. Dans les cultures des actuels Costa Rica, Panamá et Colombie,
on sculptait le jade ou la pierre et on produisait une extraordinaire céramique polychrome.
Souvent éclipsées par leurs voisins du Mexique, au nord, et du Pérou, au sud, ces civilisations
ont produite des œuvres d'une qualité et d'une sophistication exceptionnelles.
La production d'objets prestigieux a une longue histoire, plusieurs fois millénaire, en Amérique
Centrale. Elle commence vers 1000 av. J.-C. avec le jade au Costa Rica et avec l'or en
Colombie. Les céramiques panaméennes sont d'apparition plus ancienne, dès 3000 av. J.-C.,
mais l'orfèvrerie n'a été introduite que depuis 2 000 ans environ. Ce qui a permis la création
artistique dans toutes ces sociétés est une agriculture perfectionnée produisant la grande
triade alimentaire mésoaméricaine : maïs, courge et haricot. En effet, seule une agriculture
semi-nomade bien établie pouvait dégager suffisamment de surplus, convertis en temps libre
et en ressources, pour que soient produites, ou acquises, des œuvres d'art. Les peuples
appartenant à ces cultures ne bâtirent pas de villes en pierres, comme leurs voisins du Nord et
du Sud, mais vécurent dans des villages organisés en chefferies jusqu'à l'arrivée des
Espagnols. Les enjeux des affrontements entre chefs étaient la terre, le pouvoir et la richesse,
et chacun essayait de surpasser l'autre par le déploiement d'objets d'art prestigieux, en jade ou
en or.
Le Costa Rica
L'actuel Costa Rica était connu pour sa production d'ornements dans ces deux matériaux. Son
nom même (" côte riche ") donné par les Espagnols lui convenait bien. L'or était abondant
dans les cours d'eau, et on suppose qu'une riche veine de jade, épuisée bien avant le XVIe
siècle, fournissait à la fois les cultures costaricaines et olmèques.
Les cultures olmèque et costaricaine présentent des différences dans leur iconographie. Les
croyances olmèques attribuaient au jaguar, le plus grand prédateur des Amériques, des
pouvoirs surnaturels : leur sculpture comporte fréquemment des motifs félins associés, sur le
mode fantastique, à des éléments humains. La figuration du jaguar est courante dans toute la
Mésoamérique, sauf dans les jades costaricains, où la figure surnaturelle et animale la plus
fréquente est un oiseau revêtant divers aspects, mais dans lequel on reconnaît habituellement
l'aigle ou le vautour.
Jusque vers 700 apr. J.-C., pour la culture costaricaine, le jade resta le matériau le plus
précieux avant d'être supplanté par l'or. Il n'est pas impossible que la chute des grandes villes
du Nord (Teotihuacán et celles du pays maya) amatrices de jade ait conduit les Costaricains à
adopter les styles et les formes d'ornements prestigieux prévalant dans les civilisations du
Sud.
La métallurgie de l'or commença au Pérou en 2000 av. J.-C. et les techniques d'orfèvrerie,
remontant le long de la côte caribéenne vraisemblablement grâce au commerce maritime,
atteignirent l'Amérique centrale vers 500 av. J.-C.
L'archéologie confirme les dires des Espagnols, selon qui les chefs costaricains semblaient
habillés de métal. Pour les civilisations des Amériques du Sud et centrale, l'or, produit
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directement par le Soleil, recelait des principes actifs masculins. Un bloc d'or brut ne signifiait
rien, sa valeur résidait dans le travail dont il était l’aboutissement.
Bien que plus connus pour leur travail de l'or et du jade, les artistes costaricains ont produit
une abondante sculpture sur pierre et une poterie haute en couleur. Si les styles de la
céramique restèrent relativement stables avec le temps, la sculpture, en revanche, évolua ; à
la prédominance des formes liées à l'agriculture, comme les metates (grandes meules à usage
domestique ou rituel), succéda celle de la figure humaine représentée dans diverses activités.
On peut y voir l'effet d'une collectivisation, d'une centralisation et d'une hiérarchisation
croissantes des activités rituelles centrées sur le chef.
Le Panamà
L'aire panaméenne a suivi une évolution comparable à celle du Costa Rica. Il y a
5 000 ans environ, les populations pratiquèrent une agriculture sédentaire, complétée par la
chasse, et produisirent leurs premières poteries dès 3000 av. J.-C. La tradition panaméenne
est très riche en matière de céramique, et ses vases sont remarquables par un graphisme
complexe et la richesse chromatique des décors peints. Ses formes sont très diverses : sveltes
cruches à col, bols, vases zoomorphes, à socle ou à pied. Les décors sont géométriques ou
zoomorphes, correspondant donc aux goûts et aux croyances de cette culture.
Pour jouir d'un statut social élevé, il fallait être brave, particulièrement au combat, ou exceller
dans la pratique d'un art. Les objets d'art, à vocation rituelle, décorative ou funéraire, étaient à
la fois indispensables à toutes les étapes de la vie et, pour les vivants et les morts des classes
élevées, signes de distinction sous forme de nombreuses parures. De là vient la haute estime
dont jouissaient ceux qui les fabriquaient.
L'élément de parure le plus important était d'orfèvrerie, introduite d'abord à Panamá, puis, un
peu plus tard, au Costa Rica - effet d'une plus grande proximité avec l'aire d'origine sudaméricaine. Il se trouve aussi que la région, sans tradition de travail du jade, sans lien direct,
non plus, avec les civilisations de l'ancien Mexique, était plus réceptive aux influences venues
du sud.
L'or n'est pas difficile à trouver, au Panamá, et sa transformation commença il y a
2 000 ans. Les parures en or étaient le principal symbole de richesse et d’autorité dans la
société panaméenne.
La Colombie
Ces ornements jouaient un rôle semblable parmi les élites des civilisations de l'actuelle
Colombie. L'orfèvrerie y débuta il y a plus de 2 000 ans, plus tôt donc qu'au Panamá et au
Costa Rica, mais elle présente les mêmes techniques et, en partie, la même iconographie.
L'or, facilement disponible en Colombie dans un état de pureté exceptionnel, se prêtait à ce
type de travail. Les membres des classes élevées de la société y étaient, de leur vivant,
couverts d'or, métal symboliquement lié au Soleil et signe de pouvoir. Ces parures les
accompagnaient dans la tombe : leurs momies elles-mêmes étaient revêtues d'or, y compris
par un masque.
La société colombienne, comme celles du Panamá ou du Costa Rica, était organisée en
groupes de villages contrôlés par des chefs. L'agriculture pratiquée par les communautés
pouvait subvenir aux besoins d'une société hiérarchisée possédant un système complexe de
croyances que reflète l'art colombien, semblable à celui de leurs voisins immédiats du nord.
Les sociétés vivant sur les territoires des actuels Costa Rica, Panamá et Colombie
préhispaniques avaient en commun de nombreux traits culturels. Toutes partageaient une
semblable organisation en chefferies locales et pratiquaient une agriculture suffisamment riche
pour faire vivre à la fois une élite sociale et les artistes chargés à plein temps de son ornement.
L'or y était le principal matériau des parures, dont les formes s'inspiraient d'un répertoire
iconographique commun. Les ornements de jade étaient présents dans le nord de l'isthme à
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une époque antérieure, objet d'un commerce qui s'étendait au-delà de leur région de
production en raison de leur grande valeur. La sculpture sur pierre y occupait une fonction
cérémonielle. L'art faisait partie de la vie du petit peuple sous forme de poteries peintes,
retrouvées même dans d’humbles sépultures.
Costaricains, Panaméens et Colombiens sont les descendants de ces artistes artisans. Si leur
culture n'a pas résisté à l'arrivée des Espagnols au XVIe siècle, ils pratiquent encore un art qui
leur est propre.
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IV. L’Amérique du Sud
Le peuplement humain sur le continent sud-américain date d’au moins 22 000 ans.
Il y a 4 500 ans environ, des changements climatiques et les débuts de l’agriculture
domestique conduisirent progressivement, comme dans les autres régions des Amériques, à la
création de cités et à l’établissement d’un système social organisé et hiérarchisé.
Parallèlement, les techniques telles que l’architecture, la sculpture sur pierre, la céramique, le
tissage et la métallurgie, se développaient grâce aux nouveaux besoins nés de l’urbanisation.
Ainsi de remarquables constructions monumentales, profanes ou sacrées virent le jour, et
maints objets destinés à marquer le pouvoir des classes supérieures et des gouvernants furent
produits. Dans un grand nombre de ces sociétés anciennes, quelque soit l’appartenance
sociale, les œuvres d’art avaient des fonctions rituelles associées à la mort et au passage
dans l’au-delà.
L’essor culturel en Amérique du Sud fut en grande partie limité aux terres voisines de la chaîne
des Andes, entre la mer des Caraïbes et le nord du Chili, incluant le Venezuela, la Colombie
et, le long du Pacifique, l’Équateur et le Pérou.
Les archéologues pensent que la majeure partie des caractéristiques de l’ensemble culturel
andin ont leur origine au nord, dans les premières civilisations mexicaines, notamment
olmèques. Les grandes avancées de l’agriculture mésoaméricaine (domestication du maïs, du
haricot et de la courge), et la technique de la céramique, se répandirent du Mexique aux autres
régions des Amériques. Les voies commerciales à l’intérieur des terres et le long des côtes
pacifique et caraïbe permettaient la propagation des progrès techniques et des idées nouvelles
d’une région ou d’une population à l’autre. Traversant successivement le Honduras, le
Nicaragua, le Costa Rica et le Panama, ces voies longeaient ensuite le littoral de la Colombie
et de l’Équateur pour atteindre la région andine. Les échanges se faisaient également vers le
nord.
L’agriculture et la céramique firent leur première apparition le long de la côte pacifique de
l’Équateur. Il y a 5 000 ans déjà, les habitants des villages côtiers de la région de Valdivia
produisaient des céramiques décorées. Les objets les plus connus de cette période sont de
petites figures féminines en terre, qui constituent les plus anciennes sculptures
anthropomorphes des Amériques.
Les cultures de l’Équateur poursuivirent leur évolution en traversant des phases distinctes,
entre 1500 av. J.-C. et l’arrivée des Espagnols en 1550 de notre ère. La culture manteño, par
exemple, florissante lors de la dernière phase, entre 500 environ et 1550 apr. J.-C., produisit
de très élégantes figurines en céramique. Chacune de ces cultures composa dans les
différents arts ses propres variations sur les thèmes communs de l’iconographie andine : la
figure humaine stylisée, les animaux, les oiseaux, les poissons, et les motifs géométriques.
De nombreux aspects des arts de la Colombie ont été abordés dans l’article sur l’Amérique
Centrale, en particulier les techniques perfectionnées du travail de l’or, de l’argent et du
bronze. La production de parures précieuses était partie intégrante de l’organisation sociale,
ces ornements en or et en argent revêtant une importance sociale autant que religieuse.
Les œuvres d’art les plus impressionnantes de la région Équateur-Colombie sont les grandes
stèles du secteur de San Agustín, dans les montagnes colombiennes. Plus d’une trentaine de
nécropoles ont été mises au jour sur plusieurs centaines de kilomètres carrés, suggérant
l’existence d’un système culturel unique répandu sur un sous-ensemble géographique
relativement important. Certaines de ces stèles représentent des oiseaux tenant un serpent
dans leur bec et dans leurs serres, d’autres figurent des hommes en tenue de guerrier,
certains portant les attributs du jaguar, dont la figure était si présente dans l’art et la culture
des Olmèques et des Mayas.
Parmi tous les pays d’Amérique du Sud, c’est au Pérou que se sont développées le plus grand
nombre de civilisations et les cultures les plus raffinées jusqu’à la fin de l’empire Inca au
XVIème siècle. Cette exposition insistera donc sur les cultures du Pérou pour présenter les
traditions artistiques de l’Amérique du Sud.
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L’aire culturelle péruvienne
Le climat froid à tempéré ajouté à un sol fertile ont favorisé le développement de l’agriculture ;
on cultive depuis des milliers d’années la pomme de terre et le quinoa, originaires du pays,
ainsi que le maïs et les haricots, importés du Mexique. Les habitants sont les seuls de toutes
les Amériques anciennes à avoir domestiqué de grands animaux : le lama et l’alpaga, utilisés
comme bêtes de somme et également élevés pour leur chair et leur laine. La richesse agricole
et l’accroissement de la population qui en résulta permit l’éclosion culturelle du Pérou.
Le climat généralement très sec, en particulier sur la côte, a contribué à l’exceptionnelle
conservation des matières organiques (textiles, vannerie, bois) et des objets en métal
fabriqués par les anciens Péruviens, ce qui a permis de reconstituer l’évolution culturelle du
Pérou.
La tradition artistique péruvienne débute dans les villages de la période pré céramique, au
nord de la côte, vers 2500 av. J.C. Le site côtier de Huaca Prieta, au débouché de la vallée de
Chicama, abritait un village typique de l’époque. Outre la vannerie, les habitants avaient
développé des techniques de filage, de tissage et de teinture grâce auxquelles ils produisaient
des tissus en coton très élaborés dont les motifs - géométriques, figures humaines et animales
- constituèrent la base de l’iconographie sacrée péruvienne.
L’essor démographique et urbain engendré par les progrès de l’agriculture conduisit à la
formation de grands centres cérémoniels communautaires comme en Mésoamérique et en
Amérique du Nord. De nombreux complexes sociaux-religieux dits “ tertres à plate-formeesplanades ” furent construits dans le nord du Pérou entre 1800 et 900 av. J.C., comme celui
de Cerro Sechín, dans la vallée de Casma, qui se distingue par sa qualité artistique.
Le temple de Cerro Sechín compte environ soixante-dix monolithes sculptés en bas-relief, haut
de 3 à 3,5 mètres, qui figurent des profils d’hommes agressifs, guerriers et dignitaires en
costume, associés à des corps démembrés et à de grandes têtes coupées. La cruauté de ces
représentations reflète les rivalités pour la terre et le pouvoir qui conduisaient ces
communautés à s’affronter voire à se déclarer la guerre. Le style de Cerro Sechín marque
l’apparition de la figuration humaine dans l’art péruvien; les lignes du dessin sont courbes et
nettes, les détails réduits au minimum : les visages, les corps et les motifs décoratifs des
vêtements sont rendus de manière abstraite et stylisée.
Ces caractéristiques se retrouvent dans un grand nombre de cultures ultérieures, comme celle
de Tiahuanaco, dans les hautes terres du Sud.
De 900 à 200 av. J.C. environ, une nouvelle influence artistique appelée “ horizon culturel
chavín ” – d’après le grand centre cérémoniel de Chavín de Huántar, dans les hautes terres
centrales – se diffusa. Le style chavín fit son apparition vers 900 av. J.C. dans la sculpture et
la céramique des deux grandes régions du Pérou sous la forme de nouveaux motifs
iconographiques. Il se caractérise par la représentation d’humains, d’animaux (aigle, serpent,
caïman...), et de figures mythologiques hybrides, mi-humaines, mi-animales. Le jaguar, grand
félin prédateur, déjà très présent dans la culture olmèque du Mexique, constitue le thème
animalier prédominant.
Chavín de Huántar était un ensemble de plusieurs grandes plates-formes, de bâtiments et de
places disposées selon les points cardinaux qui connut plusieurs phases d’agrandissement.
Dans une salle centrale du temple principal se dresse un monolithe de plus de 4 mètres de
haut, grand bloc de granit, entièrement sculpté, représentant un personnage masculin debout,
dit le “ Lanzon ”. Sa bouche souriante qui révèle les grands crocs recourbés du jaguar, sa
pupille ronde, tangente au bord supérieur de l’œil, et les grandes boucles de cheveux en forme
de serpents sont du style chavín classique. Cette grande image, plantée au centre de l’espace
cérémoniel était la divinité suprême, combinant les attributs de l’homme et de l’animal.
Cette imagerie du jaguar-serpent anthropomorphe comme celle de l’aigle aux attributs félins et
reptiliens devinrent les motifs décoratifs principaux du style chavín en général. Celui-ci se
diffusa sur une grande partie du Pérou grâce aux céramiques, aux tissus et à toutes sortes
d’objets décorés facilement transportables, qui participaient aux échanges commerciaux
panpéruviens entre communautés et régions.
21
Des céramiques chavín furent produites durant toute la période qui va de 900 à 200 av. J.-C.
sur une vaste zone englobant les hautes terres et la côte. De bonne facture, elles présentent
des parois fines et des surfaces gris sombre ou brunes, polies avec un soin extrême. Il existe
une grande variété de récipients sphériques ou cylindriques, mais le plus typique est la jarre
de forme globulaire à fond plat, dont le goulot-étrier servait pour verser le liquide et pour
transporter le récipient. Ces céramiques étaient ornées de motifs géométriques, de
représentations de jaguars, d’aigles, de serpents et de figures anthropomorphes dotées
d’attributs animaux. La conception audacieuse des récipients se traduit par des formes très
sculpturales et la grande variété des pièces.
Le style artistique panpéruvien, apparu avec la culture chavín, s’étendit à d’autres populations
et détermina, semble-t-il, le développement de nombreux autres styles régionaux et locaux.
Les archéologues et les historiens d’art en ont distingué un grand nombre, apparus au Pérou
postérieurement à la culture chavín. Deux d’entre eux sont particulièrement connus pour la
qualité et la variété de leurs arts : la culture mochica, sur la côte nord et la culture nazca de la
côte sud.
La côte nord du Pérou
Entre 100 av. J.-C. et 200 apr. J.-C., un nouveau pouvoir commença son expansion à partir de
la vallée du fleuve Moche, qui se trouve au milieu de la côte nord. Le peuple de Moche (les
Mochicas), qui établit un État théocratique puissant (dominant la côte nord de 200 à 750
apr. J.-C. environ), est aussi à l’origine de la plus grande tradition artistique de toute l’Amérique
du Sud.
D’après les données archéologiques et les écrits des premiers témoins espagnols du XVIe
siècle, on sait que la culture mochica était très hiérarchisée, selon un système de type féodal
fondé sur le contrôle de la terre et de ses produits.
Ceux qui possédaient et travaillaient la terre soutenaient les seigneurs féodaux locaux qui, en
échange, assuraient leur protection à une époque de guerres fréquentes. Ces seigneurs
locaux appartenaient à des lignages à l’intérieur desquels se transmettaient titres et pouvoirs.
La noblesse locale faisait allégeance à des suzerains et, en dernier lieu, au roi, souverain divin
qui vivait dans la ville de Moche, grand centre administratif, militaire, économique et religieux.
Située dans la vallée du fleuve Moche, elle comprenait de vastes zones d’habitation et un
complexe cérémoniel immense qui couvrait des centaines d’hectares, dominé par deux
massives pyramides à degrés, en briques crues. La construction la plus importante, la
pyramide dite “ du Soleil ”, sur une base de 228 mètres sur 136, s’élève à 41 mètres au-dessus
de la place qui la relie à d’autres temples à plate-forme moins grands. Non loin, les Mochicas
érigèrent une autre grande structure en adobe, dite “ pyramide de la Lune ”, sur laquelle ils
construisirent une série de bâtiments comprenant des grandes salles entourées de cours. Des
archéologues ont découvert dans ces salles des murs entièrement peints représentant des
cérémonies rituelles. Le sommet de la pyramide du Soleil porte des vestiges de bâtiments
décorés, et l’on pense que ces grandes constructions étaient le siège officiel des autorités
administratives et religieuses de l’État.
Si les sépultures des dignitaires prenaient place sur les grands tertres des temples à plateforme, un grand nombre se trouvaient en bordure des zones cultivées de la communauté. Leur
étude archéologique a fourni d’abondantes informations mettant en lumière la hiérarchisation
de la société mochica. Le rituel funéraire impliquait de revêtir le défunt des vêtements, bijoux et
accessoires dus à son rang. La terrain, sec, a conservé des milliers d’objets qui prouvent la
grande qualité des arts mochicas dans leur diversité. Ils constituent une encyclopédie visuelle
du monde mochica, sans équivalent dans aucune autre culture de l’Amérique ancienne.
La tradition mochica a été étudiée depuis la fin du XIXe siècle et l’examen de sa vaste archive
céramique a permis d’en définir les étapes : cinq phases stylistiques principales, concernant la
poterie et les autres arts. Les formes et les proportions des récipients changèrent avec le
temps, tandis que les motifs figuratifs de la sculpture et de la peinture gagnaient en réalisme,
22
en sens du détail et en complexité visuelle, jusqu’à la représentation de scènes narratives
témoignant d’une observation aiguë.
Les céramiques mochicas se caractérisent par des parois fines et des surfaces lisses, polies
méticuleusement. Elles étaient cuites à assez haute température, donc solides et légères à la
fois. Dans les premières phases de l’art mochica, la peinture se limite à la représentation
sommaire d’une figure ou deux. Graduellement, le style évolua vers des scènes narratives
détaillées couvrant toute la surface du vase et de la poignée. Bien que dépeignant les choses
de la nature et de la vie quotidienne, l’art mochica est sacré, de sorte que les nombreux objets,
êtres et scènes ne sont figurés qu’en raison de leur lien avec la religion et avec l’ordre
théocratique de l’État.
Les animaux sont très présents dans l’art mochica. La chouette et l’aigle appartiennent à
l’iconographie sacrée. Le renard, le jaguar, le singe, le serpent ou le lion de mer renvoient à
d’autres aspects de la vie, aux guérisseurs et chamans toujours actifs dans cette partie du
Pérou.
La céramique mochica ainsi que les sculptures en or, en argent, en cuivre et sur bois donnent
un aperçu fascinant sur la vie cérémonielle et religieuse de l’Amérique ancienne, d’abord en
montrant les objets, naturels ou fabriqués, utilisés lors des grandes occasions, ensuite en
représentant celles-ci, et notamment des scènes de cour .
Beaucoup des céramiques peintes et plus encore les céramiques sculptées sont le portrait de
“ quelqu’un ”. Les plus saisissants sont les vases-portraits qui rendent avec une grande
sensibilité le regard et le caractère du modèle.
Les artistes mochicas représentèrent aussi une grande diversité de prêtres et de guerriers
ainsi que des hybrides d’homme et d’animal appartenant à leur histoire mythologique,
religieuse et culturelle. L’activité artisanale est aussi montrée par des scènes de tissage ou de
fonderie, de même que la chasse ou la mastication de la feuille de coca, qui se pratique
encore aujourd’hui au Pérou.
Alors que les Mochicas dominaient les vallées de la côte nord, d’autres cultures guerrières et
expansionnistes prospéraient dans les hautes terres et les régions côtières du sud. Les fouilles
montrent que, peu après 750 apr. J.-C., un nouveau type de constructions se substitua à
l’architecture mochica en même temps qu’un style nouveau devenait hégémonique dans la
céramique et dans les autres artisanats. La brièveté de la transition indique qu’une société
s’est imposée par la force à une autre et, en l’occurrence, que le royaume mochica était vaincu
militairement par ceux qu’on connaît sous le nom de Huaris (ou Waris), groupe lié
politiquement à la culture de Tiahuanaco, située dans les hautes terre du Sud, près de la
Bolivie actuelle. La prépondérance de la céramique tiahuanaco dans les tombes de cette
période montre que l’art et l’architecture étaient un moyen sûr de s’établir en tant qu’entité
culturelle dans le Pérou ancien.
Avec les cultures mochica et nazca, la société péruvienne avait amorcé sa centralisation, la
politique, l’économie, la guerre et la religion étant dominées par les classes gouvernantes et
par l’administration d’État. Vers l’an 1000, un nouveau pouvoir s’imposa dans la région : le
royaume de Chimor, peuplé par les Chimús, qui avait établi sa capitale, Chanchán, dans un
centre urbain immense de la vallée de Moche.
La céramique chimú s’appuie sur la tradition mochica, mais elle est, en général, de moindre
qualité artistique, noire ou gris sombre et non peinte. La décoration s’exprime toujours par le
relief et la sculpture. En plus des thèmes végétaux et animaliers, elle représente des
personnages mythologiques qui rappellent nettement les Mochicas. L’État chimú continua
d’exercer son influence sur de larges territoires au nord du Pérou, jusqu’au milieu du
XVe siècle, lorsqu’il fut à son tour soumis par les Incas, autre société militaire émergente qui
allait étendre sa domination du nord au sud de la région, et créer ainsi l’empire le plus vaste de
toute l’Amérique du Sud ancienne.
Les Incas constituaient l’un des groupes qui rivalisèrent pour le pouvoir après la chute du
royaume chimú. Leur expansion commença vers 1200 à partir de leur territoire situé sur les
hautes terres méridionales. Cuzco, leur capitale, était la résidence du souverain, des nobles de
la cour, ainsi que des dirigeants administratifs, militaires et religieux et de leurs familles. Le
23
nom “ inca ” désigne le souverain de droit divin, sa famille, l’entourage des chefs résidant à
Cuzco, et toute la population de l’empire. La société inca, la plus structurée de toute
l’Amérique du Sud, est connue en détail par les observations directes et les commentaires
rédigés des Espagnols, qui conquirent l’empire en 1533.
L’expansion territoriale et la domination des Incas ne doivent rien aux innovations techniques
ou agricoles. Ils s’imposèrent par leur compétence militaire et administrative .
En céramique, dans le travail de l’or, de l’argent et en sculpture, les Incas créèrent un style
décoratif original mais plus conservateur que nombre de ceux qui l’avaient précédé. Il se limita,
en céramique, à quelques formes nouvelles comme celles des jarres, ornées de motifs
géométriques. Les Incas créèrent, en revanche, un nouveau récipient nommée kero, sorte de
tymbale évasée en bois ornée d’incisions et peinte. Ces keros peints sont les seuls
témoignages visuels incas représentants des notables, des prêtres, des guerriers et même des
Espagnols.
La mort du chef inca Huayna Cápac à Quito, en 1525, marqua la fin de l’Empire inca et le
début de la domination impériale espagnole sur le Pérou et sur la majorité de l’Amérique du
Sud andine. Au lieu de conquérir l’empire à force de longues campagnes militaires, les
Espagnols mirent en échec sa hiérarchie et la remplacèrent par leurs propres hommes, qui
devinrent effectivement les nouveaux souverains des territoires réunis par les Incas. Ainsi
prirent fin les milliers d’années de développement culturel indépendant des peuples habitants
les Andes et, virtuellement, de tous les pays d’Amérique du Sud. Les peuples autochtones
durent s’ouvrir aux influences de la langue, de la culture et de la religion européennes.
Cependant, de nombreux aspects de la culture et de l’art indigènes survécurent et
s’épanouirent notamment dans les régions montagneuses. L’art du tissage, dont la pratique est
toujours forte, reste peut-être le lien le plus vivant avec les grandes traditions des ancêtres.
La côte sud du Pérou
C’est sur la grande péninsule de Paracas que s’exerça en premier l’influence de la culture
Chavín sur les populations de la côte sud du Pérou. Entre 900 et 200 av. J.-C., la croissance
de l’économie agricole entraîna la fondation de villes et de centres cérémoniels dans les
vallées fluviales. C’est alors qu’apparut, notamment dans la vallée d’Ica, une grande tradition
de céramique qui s’inspira d’emblée du style de représentation et de l’iconographie chavín.
Les céramiques paracas se distinguent par la nouveauté des formes, des techniques et de
l’iconographie. On y remarque toutes sortes de bols et de flacons globulaires bas à deux
goulots reliés par une anse-pont. Les motifs, abstraits et complexes, étaient obtenus par des
techniques innovantes. Ils étaient d’abord incisés dans l’argile crue, puis, après cuisson, peints
avec un pigment résineux dans différents tons d’ocre, de rouge et de jaune.
Les motifs de la céramique paracas sont des interprétations très abstraites de créatures
animales et mythologiques. Le principal est le jaguar qui apparaît sous de nombreuses formes
codifiées, dont la plus commune est un dessin abstrait, stylisé et net, de la tête du félin, avec
ses yeux étroits, sa bouche ouverte découvrant les dents et les crocs, ses oreilles et ses
longues moustaches. Nombre de ces traditions artistiques allaient servir de base à la culture
nazca, qui domina ensuite la côte sud du Pérou.
Les Nazcas, héritiers directs de la culture paracas prospérèrent dans les grandes vallées de la
côte sud, entre 200 av. J.-C. et 600 apr. J.-C. environ. La tradition nazca, née dans les vallées
d’Ica et du Rio Grande, s’étendit rapidement aux autres régions côtières. Si elle est célèbre
pour ses tissus et sa céramique peinte, c’est cette dernière qui, au cours des huit siècles de
son existence, a le plus évolué.
Les Nazcas, pour qui l’agriculture était essentielle, célébraient les récoltes et les divinités
censées assurer leur fécondité. Du fait de cette préoccupation, qui était alliée à une tradition
raffinée et inventive de la céramique, il nous reste un grand nombre de récipients dont la
décoration donne une image fraîche et riche de la vie dans l’ancien Pérou.
La céramique nazca est très variée par ses formes et ses dimensions. Elle se caractérise par
une facture soignée, des parois fines, un poli très doux et régulier. Les Nazcas inventèrent une
technique de décorations des céramiques à l’aide d’une palette de pigments blancs, rouges,
24
orange, bruns, mauves, gris et blancs. Une fois les motifs peints, la céramique était cuite à
haute température, donnant une poterie légère, résistante et magnifiquement décorée.
On distingue, chronologiquement, plusieurs styles de céramique peinte nazca. La première
période est caractérisée par deux catégories principales de décorations qui font appel à
l’imagerie associée aux traditions religieuses. Le thème du masque félin, déjà présent dans les
arts chavín et surtout paracas, devient un grand motif iconographique sous la forme d’un
visage humain au regard fixe, les yeux largement ouverts, dont l’aspect félin est marqué
principalement par de grandes moustaches de chat autour de la bouche. Les céramiques sont
aussi ornées d’une coiffure constituée par un visage abstrait stylisé muni de plumes qui partent
du haut et des côtés. Des disques en long chapelet pendent souvent du bord de la coiffure,
évoquant ceux, en or , que portaient les prêtres lors des cérémonies nazcas.
Les Nazcas innovèrent aussi en représentant les animaux et les plantes de leur environnement
naturel. Les premières céramiques nazcas étaient généralement réalisés en argile blanche,
rouge ou chamois, avec des représentations polychromes de fruits, de légumes, et d’animaux.
D’après de nombreux spécialistes, cette première apparition des éléments du monde naturel
dans l’art péruvien tient au fait que la survie et la réussite des Nazcas reposaient sur
l’agriculture de subsistance et que ceux-ci avaient trouvé ainsi un nouveau moyen, artistique et
rituel, de se concilier les forces spirituelles dont dépendaient la fertilité des moissons et
l’existence de l’agriculteur. Progressivement, la représentation des animaux se fit plus
abstraite, plus stylisée. Cependant, à mesure que ces motifs devenaient plus conventionnels,
le style figuratif gagnait en réalisme et en qualité sculpturale. La dernière période de la
céramique figurative nazca révèle une observation attentive des gens, de leurs costumes et de
leurs activités. Cette innovation traduit un mouvement qui, par-delà un emploi conventionnel de
la peinture ou de la sculpture pour représenter des images codifiées, introduit l’individu. L’art
mochica, sur la côte nord, et durant la même grande période, devait donner une expression
encore plus achevée à cette avancée culturelle.
À la fin de la période nazca, d’autre cultures reprirent un grand nombre des traditions
artistiques qui s’étaient développées dans la région pendant des siècles. La culture de la vallée
d’Ica occupa le territoire nazca jusqu’à ce qu’il tombe, au XVe siècle, sous l’influence de
l’Empire inca. Les hautes terres du Sud connurent aussi de nombreuses cultures dont la plus
importante, celle de Tiahuanaco, s’établit sur la rive sud du lac Titicaca, à la frontière actuelle
du Pérou et de la Bolivie ; sa sculpture et, surtout, sa brillante tradition céramique doivent
beaucoup au style nazca.
25
SARA LEE CORPORATION
Sara Lee Corporation est heureuse d'apporter son soutien à FRAME, programme d'échanges
entre neuf musées de région français et neuf musées américains. Engagée depuis longtemps
dans le domaine des arts, Sara Lee vient de faire don de cinquante-deux chefs-d’œuvre
impressionnistes et post-impressionnistes à quarante musées de différents pays, dont un
tableau de Pissaro au musée des Beaux-Arts de Lyon. Elle a reçu en 1998 des mains du
Président Clinton la prestigieuse «Medal of Arts» pour son exceptionnelle contribution envers
l’excellence, la croissance, le soutien et la présence des arts.
Sara Lee Corporation, emploie environ 7.000 personnes en France. Si le siège de son
administration est partagé entre Paris et Lyon, le groupe maintient des sites de production et de
distribution à travers tout le pays. La société vend une variété de produits en France, sous les
marques Aoste, CroustiPâte, Dim, Maison du Café, Playtex et Sanex. Chaque année les ventes
de Sara Lee en France totalisent plus de1,35 billion de dollars.
Sara Lee Corporation est un fabricant et spécialiste en marketing de haute qualité et de
dimension mondiale qui vend des produits de marque à une clientèle à travers le monde. De
son siège administratif à Chicago, le groupe dirige des opérations dans plus de 40 pays et vend
les produits de ses marque dans plus de 180 nations. Ses 150.000 employés sont déterminés à
améliorer la qualité de vie dans leur communauté et faire fructifier les valeurs actionnariales de
leur société.
26
Leader mondial des médias et de la communication, Vivendi Universal est présent sur
l'ensemble des activités clés pour la communication digitale de demain. Vivendi Universal est
également actionnaire majoritaire de Vivendi Environnement, le leader mondial des services à
l’environnement.
Leader mondial de l’industrie de la musique, Universal Music Group, (UMG) est implanté dans
63 pays. Vivendi Universal a pris une position de pionnier dans la distribution numérique de
musique et se bat pour le respect des droits des artistes. Toutes les compétences du groupe
(UMG, Vivendi Universal Net, MP3.com) sont mobilisées pour remplir la mission de Vivendi
Universal : permettre l’accès à plus de musique, plus facilement, sur plus de supports.
Numéro 3 mondial de l’édition, Vivendi Universal Publishing est le seul éditeur véritablement
global, présent dans quatre bassins linguistiques avec des marques locales fortes, occupant des
positions de premier plan dans les différents secteurs de la création éditoriale : littérature,
référence, éducation, ludo-éducatif, jeux et presse grand public. Par sa politique de numérisation
des contenus, par la répartition géographique de ses activités et la richesse de ses compétences
éditoriales, Vivendi Universal Publishing poursuit une stratégie de distribution multi-platesformes
Le pôle TV & Film de Vivendi Universal, né du rapprochement des activités de Canal+ Group et
d’Universal Studios, constitue un acteur mondial de référence dans plusieurs secteurs : la
production et la distribution de films et de programmes de télévision, l’édition et la
commercialisation de chaînes et de services payants, les technologies de télévision numérique
et les parcs à thèmes.
Vivendi Universal Net fédère l'ensemble des activités Internet de Vivendi Universal ainsi que
des fonds d'investissement et des prestataires de services techniques et marketing. Branche
opérationnelle transversale de l'Internet au service des différentes divisions du groupe, Vivendi
Universal Net apporte conseil, soutien et ressources, notamment dans les domaines financier,
juridique, technique et marketing. Avec plus de 40 millions de visiteurs, Vivendi Universal est le
deuxième groupe de médias et de communication en terme d’audience Internet.
Premier opérateur privé en France avec le Groupe Cegetel, Vivendi Universal offre des
services de télécommunications dans la téléphonie fixe (sous la marque Cegetel) et mobile
(sous la marque SFR). Hors de France, Vivendi Telecom International est présent en Europe,
dans le bassin méditerranéen et sur le continent africain.
Vivendi Environnement filiale à 63 % de Vivendi Universal, est le numéro 1 mondial des
services à l'environnement. Présent dans plus de 100 pays, Vivendi Environnement est le seul
acteur du marché à proposer une offre globale intégrant l’eau (Vivendi Water), la propreté
(Onyx), les services énergétiques (Dalkia), et le transport (Connex).
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Divento est heureux de poursuivre un partenariat avec FRAME (French Regional & American
Museums Exchange) entamé au cours de l'année 2001 sur l'émergence de l'art moderne aux
Etats-Unis, avec l’exposition Made in USA, l'art américain de 1908 à 1947 qui révélait au grand
public l'importance de la photographie dans la naissance de l'art américain au XXe siècle.
En 1898, le grand historien d'art Aby Warburg entreprend un voyage aux Etats-Unis où il
découvre au cours de celui-ci le monde amérindien. Il assiste à des danses rituelles des indiens
Hopi qu'il photographie et filme. Quatre ans plus tard, il rédige une étude comparative entre ses
photos et les dessins de Bernardo Buontalenti des Intermèdes dansés d' Emilio de' Cavalieri
représentés à la cour des Médicis en 1589. Cette première rencontre entre la Civilisation de la
Renaissance et le monde des arts premiers bouleverse le regard entre les cultures. L'exposition
organisée sous l’égide de FRAME, Symboles Sacrés : quatre mille ans d'art des Amériques
s'inscrit dans cette continuité ouverte par Aby Warburg, il y a déjà plus d'un siècle.
Divento, le portail internet de l’actualité culturelle du groupe Vivendi Universal, a pour vocation
de faciliter l’accès de tous à la vie culturelle régionale, nationale et européenne, en apportant
des informations, une billetterie et des services pour plus de 45.000 événements. Divento est à
ce jour présent dans vingt villes françaises et souhaite y tisser des liens avec les différentes
institutions culturelles pour contribuer à leur mise en valeur en apportant son savoir-faire internet
et ses moyens techniques. Divento couvre aussi l’actualité culturelle en Europe (GrandeBretagne, Belgique, Allemagne et Espagne), ce qui l’amènera prochainement à développer de
nouveaux partenariats.
Cette rencontre entre un support nouveau et des arts ancrés dans le temps est aussi pour
Divento une leçon à méditer. Un "riche média" mêlant techniques numériques et techniques de
reproduction se doit être à l'écoute de l'histoire pour mieux appréhender son propre devenir.
www.divento.com
[email protected]
28
BioMérieux conçoit, développe, produit et commercialise des réactifs et des instruments
automatisés destinés aux analyses médicales et au contrôle de la qualité des produits et de
l’environnement des industries agroalimentaires, cosmétiques et pharmaceutiques.
Du Diagnostic à la Santé, BioMérieux a pour ambition de devenir un acteur incontournable et
adapté aux enjeux de la médecine de demain, alliant diagnostic et thérapeutique.
De la Santé à l’Art, BioMérieux franchit le pas et marque son engagement dans les domaines
qui sont les siens, mais également dans d’autres registres plus culturels.
Mécène très présent dans son pays d’origine, BioMérieux soutient les initiatives comme (nom
de l’exposition) afin que Biologie et Art soit deux concepts plus souvent mêlés parce qu’ils sont
l’essence de la Vie.
29
Cap Gemini Ernst & Young, un des leaders mondiaux du conseil en management et des
services informatiques, a réalisé en 2001 un chiffre d'affaires de plus de 8,4 milliards d'euros et
employait plus de 56 500 personnes début 2002.
Cap Gemini Ernst & Young a pour mission d'aider au développement, à la transformation et à
l'évolution de ses clients, et ce à tous les niveaux de leur organisation. Cap Gemini Ernst &
Young réalise aujourd'hui 35% de son activité en Amérique du Nord et plus de 60% en Europe.
Présent dans une trentaine de pays, Cap Gemini Ernst & Young assure à ses clients une
proximité géographique avec les centres de décision locaux grâce à ses filiales dans le monde
entier. Ils bénéficient aussi de son réseau d'alliances technologiques globales.
Cap Gemini Ernst & Young offre les trois compétences nécessaires pour servir les grands
clients internationaux confrontés aux défis engendrés par l'économie connectée : la stratégie,
les process d'entreprises et la maîtrise des technologies.
Cap Gemini Ernst & Young garantit à ses clients la mise à disposition d'une gamme de
services transnationaux couvrant les activités de conseil, de services informatiques et de
management des infrastructures comme la Gestion de la relation Client, la gestion des
applications, l'agence interactive DareStep, Stratégie et Transformation, la gestion de la
chaîne logistique, les progiciels de gestion intégrés, …
Les grands secteurs économiques dans lesquels Cap Gemini Ernst & Young est présent sont :
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Télécom Média Networks (TMN),
Commerce et Distribution,
Energie, "Utilities" et Chimie,
Finance,
Haute Technologie & Automobile,
Sciences de la Vie
Pour plus d'informations : http://www.cgey.com
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Activités culturelles et pédagogiques
autour de l’exposition
Renseignements et réservations : 04.72.10.17.52
(mercredi, jeudi et vendredi de 9h30 à 12h)
ou par télécopie au 04.78.28.81.11
De nombreuses activités pour les enfants :
Au cœur de l’exposition :
3 Arbres à histoires
Des contes amérindiens sont diffusés grâce à un ingénieux procédé qui permet aux
grands comme aux petits d’écouter une sélection de trois textes parmi les plus
représentatifs des peuples aztèque, inca ou d’Amérique du Nord : Les premiers fruits,
Comment le tatou obtint sa carapace, Comment Grand-Mère Araignée vola le feu.
3 Trousseau-découverte
Déguisés en guerrier nazca ou en chaman quibaya, les enfants de 4 à 12 ans entraînent
leurs parents dans l’exposition pour chasser ensemble la grenouille, faire le marché pour
composer un plat typiquement amérindien, jouer aux archéologues, en reconstituant un
ancien masque maya brisé…
Prêt gratuit du trousseau-découverte pour les enfants de 4 à 12 ans en échange d’une
pièce d’identité.
3 Un parcours de 25 objets permet aux plus jeunes non lecteurs d’identifier les objets et
d’en repérer l’usage ou la signification et aux lecteurs de s’approprier l’exposition par des
textes adaptés.
A disposition pour les familles à l’entrée de l’exposition.
3 Borne de consultation du site de l’exposition
Intégrée dans le parcours, elle a pour fonction de proposer une approche très
documentée et originale de l’exposition, à la fois ludique et didactique. Des jeux
d’observation (mémory, détails, erreurs…) sont accessibles aux enfants dès 7 ans.
Une sélection de neuf objets en trois dimensions, avec des notices très documentées,
permet une découverte approfondie et contribue à montrer l’ensemble des enjeux
esthétiques et ethnographiques de l’exposition.
Autour de l’exposition :
3 Expérimenter en atelier* (2h)
Objets d'inspiration : imaginer lignes et couleurs de bijoux ou de figurines
samedi 12 avril à 10h30
3 Enfants, jeunes, en famille*
Le monde magique des animaux (7 à 10 ans)
(1h30) mercredi 19 mars à 10h30
Jaguar, grenouille, serpent à plumes...
(2h) 23, 24 et 25 avril à 10h30 (stage pour les 8 - 10 ans)
Peuples amérindiens
(2h) 23, 24 et 25 avril à 14h30 (stage pour les 11 - 13 ans)
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Pour les adultes :
3 Visites commentées du 1er mars au 28 avril : lundi à 12h15 (1h), vendredi à 15h30,
samedi à 10h30 (durée 1h)
3 Visite commentée en langue des signes (LSF), samedi 5 avril à 14h30, (2h)
réservation conseillée par télécopie au 04 78 28 81 11.
Traduction des visites en LPC sur demande lors de l’inscription
3 Regards approfondis (1h30)
Objets : entre signes et symboles : jeudi 13 mars à 16h, dimanche 16 mars à 10h30
Objets : échanges culturels et commerciaux : jeudi 20 mars à 16h, dimanche 23 mars à
10h30
3 Des écrits et des œuvres (1h)
Nouveau Monde ! : vendredi 11 avril à 12h15 et 16h30
3 Conférences : mercredi à 18h30, (1h30)
¾ 12 mars : A la recherche d'une Amérique du Nord pré-colombienne par Emmanuel
Désveaux, anthropologue, Maître de conférences à l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences
Sociales, directeur de la recherche et de l'enseignement, musée du quai Branly
¾ 26 mars : Les cultures préhispaniques du Pérou par Jean-François Bouchard, Directeur de
recherche, UMR 8096 du CNRS, Archéologie des Amériques
¾ 2 avril : La mythologie des Mayas d’aujourd’hui et les fondements mythiques de l’écriture
maya, Michel Boccara, Chargé de recherche au CNRS (UMR 6053), Directeur de recherche
de l’école doctorale de psychanalyse (Paris 7).
Conférence et projection d’un film sur les pratiques mythiques contemporaines des Mayas
yucatèques.
¾ 16 avril : Les civilisations mésoaméricaines, vie quotidienne et univers religieux par Eric
Taladoire, Professeur à l’Université de Paris I,UMR 8096 du CNRS, Archéologie des
Amériques
EVENEMENT
!
> Les Amérindiens, hier et aujourd'hui
Du 20 au 30 mars, le muséum d'histoire naturelle de Lyon et le musée des Beaux-Arts
vous proposent des activités autour des expositions Inuits et Symboles sacrés.
> Concert : Compagnie Yaki Kandru, Wora Cantate de l’étoile du matin, musiciens, chanteurs
et leurs instruments originaux, musiques amérindiennes du passé et du présent, samedi 29
mars
à 12h
Publications
¾ Catalogue publié par les éditions de la RMN : 224 pages, 210 illustrations dont 190 en
couleur, format 22x28 cm, prix : 35 euros, diffusion Seuil.
¾ Carnet d’exposition d’aide à la visite, 28 pages, couleur, gratuit.
Informations pratiques
L’exposition se tient dans les salles des peintures du 19-20e des collections permanentes au
2e étage du musée (accès par la billetterie des collections permanentes)
Horaires
Tous les jours, sauf le mardi, de 10h à 18h
32
Le vendredi de 10h30 à 20h
Illustrations disponibles pour la presse
Sud-Est/Woodlands
¾ Photo 1
Bouton d'oreille au faucon, vers 1200-1350
Spiro (Oklahoma), Mississippi tardif
Calcaire, cuivre et coquille
H.1,4 x long. x 7,3 x L. 7,3 cm
The Minneapolis Institute of Arts, fonds Robert C. Winston
¾ Photo 2
Bol à trois têtes d'ours, X IIe- XVe siècle
Caddo, Mississippi tardif
Céramique
H. 14 cm x diam. 24,1 cm
The Minneapolis Institute of Arts, fonds Ethel Morrison Van Derlip
Sud-Ouest
¾ Photo 3
Olla, vers 1250-1300
Style de Kayenta, anasazi
Céramique et pigment
H. 36,8 x diam. 45,7 cm
The Minneapolis Institute of Arts, fonds Putnam Dana McMillan
¾ Photo 4
Bol, vers 1275-1375
Style de Kwakina, anasazi
Céramique et pigment
H.12,7 x diam. 28,6 cm
Dallas Museum of Art, collection de la Fondation pour les arts, don anonyme
¾ Photo 5
Bol, 1000-1150
Mimbres, mogollon
Céramique et pigment
H. 7,9 x diam. 18,4 cm
The Frederick R. Weisman Museum of Art, université du Minnesota, dépôt du département
d'anthropologie
Mexique
¾ Photo 6
Celt (hache de pierre polie) en forme de personnage masqué, vers 900-500 av. J.-C.
Mexique, olmèque
Néphrite
H. 27,94 x long. 7,93 x L. 3,81 cm
Dallas Museum of Art, acquisition Dallas Art Association
¾ Photo 7
Masque funéraire, 300-600
Mexique, Teotihuacán
Basalte noir poli
H. 20 x long. 19,8 x L. 8,5 cm
Saint Louis Art Museum, acquisition
¾ Photo 8
Chien, 100-300
Mexique, Colima
Céramique
H. 24,1 x long. 15,4 x L. 33,2 cm
The Minneapolis Institute of Arts, don du Dr et Mrs. John R. Kennedy
¾ Photo 9
Homme debout, 100 av. J.-C.-250 apr. J.-C.
Mexique, Nayarit
Céramique, pigment
33
H. 60 cm
Yale University Art Gallery, fonds Stephen Carlton Clark.
¾ Photo 10
Groupe au volador, 100 av. J.-C.-250 apr. J.-C.
Mexique, Nayarit
Céramique, pigment
H. 28,6 x diam. 18,4 cm
Yale University Art Gallery, don de Mr. et Mrs. Fred Olsen
¾ Photo 11
Homme debout, 600-800
Mexique, maya
Céramique, pigment
H. 25,55 x long. 7,77 x L. 12,06 cm
Dallas Museum of Art, don de William I. Lee
¾ Photo 12
Vase aux scribes, 600-900
Mexique, maya
Céramique, pigment
H. 13,3 cm
Yale University Art Gallery, fonds Stephen Carlton Clark
¾ Photo 13
Parure, 600-900
Honduras, maya
Jade
H. 7,7 x L. 3,8 cm
The Cleveland Museum of Art, don de Mrs. R. Henry Norweb en mémoire de sa tante, Delia Holden
White
Amérique Centrale
¾ Photo 14
Homme tenant une crécelle, 700-1500
Costa Rica, Chiriqui ou Diquis
Or coulé
H. 6,01 cm
The Minneapolis Institute of Arts, fonds Lillian Z. Turnblad
¾ Photo 15
Celt à décor incisé, vers 500-750
Costa Rica
Néphrite
H. 12,9 x long. 5,7 x L. 8 cm
The Minneapolis Institute of Arts, fonds John Cowles Family
¾ Photo 16
Vase félin, 900-1500
Costa Rica
Céramique, pigment, armature
H. 32,5 cm
Yale University Art Gallery, don de Gail Snow Cain and Christopher Forrest Snow en mémoire de leur
oncle, Gilles A. Lesieur, B.Arch 1951
¾ Photo 17
Grenouille, 800-1500
Costa Rica, Diquis
Or
H. 3,8 cm
The Minneapolis Institute of Arts, don de Mrs. Arthur Bliss Lane en mémoire de son mari, Mr. Arthur B.
Lane
¾ Photo 18
Vase au bossu, 1000-1300
Panamá, Parita
Céramique, pigment
H. 20,6 x diam. 10 cm
The Minneapolis Institute of Arts
¾ Photo 19
34
Pendentif aigle, 1000-1550
Panamá, Veraguas
Or coulé et martelé
H. 5,6 x long. 6,5 x L. 2 cm
The Cleveland Museum of Art, acquisition auprès du fonds J. H. Wade
¾ Photo 20
Pendentif à figure humaine, 500-1500
Colombie, Quimbaya
Or coulé
H. 9,6 x L. 5,8 cm
The Saint Louis Art Museum, acquisition
Pérou
¾ Photo 21
Récipient anthropomorphe, entre 150 et 350
Pérou, nazca
Céramique et pigments
H. 19,4 x diam. 15,6 cm
Dallas Museum of Art, fonds général d'acquisitions
¾ Photo 22
Récipient, 100 av.-600 apr. J.-C.
Pérou, nazca
Céramique et pigments
H. 14 x diam. 13,7 cm
The Minneapolis Institute of Arts, fonds William Hood Dunwoody
¾ Photo 23
Récipient anthropomorphe, 100 av.-600 apr. J.-C.
Pérou, nazca
Céramique et pigments
H. 25,4 cm
The Minneapolis Institute of Arts, fonds William Hood Dunwoody
¾ Photo 24
Récipient anthropomorphe, Ve-VIe siècle
Pérou, mochica
Céramique et pigment
H. 21 cm
The Minneapolis Institute of Arts, fonds Ethel Morrison Van Derlip
¾ Photo 25
Vase-portrait, vers 450-550
Pérou, mochica
Céramique et pigment
H. 27,8 x long. 15,6 x L. 15,4 cm
Dallas Museum of Art, collection Nora et John Wise, legs de Nora Wise
¾ Photo 26
Jarre à goulot-étrier, Ve-VIe siècle
Pérou, mochica
Céramique et pigment
H. 26 The Minneapolis Institute of Arts, fonds William Hood Dunwoody
¾ Photo 27
Kero, vers 1470-1560
Pérou, inca
Bois et pigment
H. 19,4 x diam. 16,2 cm
The Minneapolis Institute of Arts, fonds Ethel Morrison Van Derlip
35
French
Regional
American
Museums
Exchange
Un regroupement de musées unique en son genre a été créé en 1999. Il s’agit de FRAME
(French Regional & American Museums Exchange). Cette nouvelle structure d’échanges
bilatéraux est un consortium de dix-huit musées américains et musées régionaux français dont
la mission est de favoriser la circulation et l’échange d’œuvres d’art, informations, idées,
technologies et ressources. L’objectif en est l’instauration de partenariats durables pour des
projets communs enrichissant les musées participants et proposant leurs trésors respectifs à un
plus large public de part et d’autre de l’Atlantique.
Lancé en octobre 1999 au musée de Lyon et dirigé par Elizabeth Rohatyn, épouse de l’ancien
ambassadeur des Etats-Unis en France, et Françoise Cachin, alors directrice des musées de
France, le programme FRAME que préside Francine Mariani-Ducray, directrice des musées de
France, s’adresse aux musées de région représentant des zones urbaines en pleine expansion
culturelle et économique aux Etats-Unis comme en France. Il vise à développer entre ces
établissements des échanges en matière d’expositions et de réalisations multimédia.
Les musées français partenaires sont les suivants : Musées de Bordeaux, Musée de Grenoble,
Musée Fabre de Montpellier, Palais des Beaux-Arts de Lille, Musée des Beaux-Arts de Lyon,
Musée des Beaux-Arts de Rennes, Musée des Beaux-Arts de Rouen, Musées de Strasbourg et
Musée des Augustins de Toulouse. Les musées américains partenaires sont les suivants: The
Cleveland Museum of Art (Cleveland, Ohio), Dallas Museum of Art (Dallas, Texas), The
Minneapolis Institute of Arts (Minneapolis, Minnesota), Yale University Art Gallery (New Haven,
Connecticut), Portland Art Museum (Portland, Oregon), Virginia Museum of Fine Arts
(Richmond, Virginia), The Saint Louis Art Museum (Saint Louis, Missouri), The Fine Arts
Museums of San Francisco (San Francisco, California) et Sterling & Francine Clark Art Institute
(Williamstown, Massachusetts).
Pour parfaire leurs connaissances des collections des différents musées, des voyages
« croisés » de conservateurs ont été organisés. C’est ainsi qu’en février 2000, les neuf
directeurs des musées français sont allés à Dallas, Richmond, Cleveland et Yale tandis que
leurs homologues américains découvraient Rouen, Lille, Montpellier et Toulouse en mai.
Après la deuxième conférence des musées français et américains de FRAME qui s’est tenue à
l’Art Museum de Saint Louis, Missouri, en octobre 2000, conférence au cours de laquelle a été
inaugurée la présentation d’un chef d’œuvre du peintre Johann Liss, Moïse sauvé des eaux,
prêté par le musée de Lille, les directeurs des quatre musées français se sont rendus à
Minneapolis. Puis, en avril 2001, à Williamstown, San Francisco et Portland. Les directeurs
américains ont découvert, quant à eux, à l’automne 2001, les musées de Bordeaux, Rennes et
Strasbourg.
Deux grandes expositions ont été programmées. La première, « Made in USA, l’art américain de
1908 à 1947» a été présentée à Bordeaux (10 octobre – 31 décembre 2001), Rennes (19 janvier
– 31 mars 2002) et Montpellier (12 avril – 23 juin 2002). La seconde, « Symboles sacrés, quatre
mille ans d’art des Amériques », réalisée par les Etats-Unis, portera sur l’art américain, des
civilisations précolombiennes à l’art des indiens d’Amérique, et sera présentée de 2002 à 2003 à
Montpellier (17 juillet – 29 septembre 2002), Rouen (25 octobre 2002 - 13 janvier 2003), Lyon
(20 février - 28 avril 2003) et Rennes (28mai - 18 août 2003).
36
D’autres projets ont été retenus pour 2002. Une exposition de photographies du Portland Art
Museum « Réalités et Métamorphoses. 4 photographes américains de la côte ouest » a été
présentée au musée d’Art moderne et contemporain de Strasbourg du 22 février au 21 avril
dernier. L’exposition « Raphaël, dessins de la Renaissance italienne », célèbre collection du
peintre Jean-Baptiste Wicar du musée de Lille, sera présentée à Cleveland du 25 août au 3
novembre. En 2003, une exposition sur quarante « Chefs d’œuvre de la peinture française du
XVIIe siècle » ira à Portland.
A plus longue échéance, en 2004, alors qu’une exposition sur “Le paysage américain au XIXe
siècle” ira à Rouen, Toulouse et Rennes et que «The Prints of Ed Ruscha » de San Francisco
viendra à Strasbourg, deux grandes expositions françaises voyageront aux Etats-Unis. « Le
Néoclassicisme » qui permettra aux Américains de Saint-Louis, Dallas et Portland, de découvrir
une école souvent peu représentée dans leurs musées. « Alfred Bruyas, mécène et
collectionneur » organisée par le musée Fabre de Montpellier permettra de présenter à
Richmond, Williamstown et San Francisco, entre autres Courbet, Delacroix, Cabanel et
Tassaert, La Rencontre ou Bonjour Monsieur Courbet, qui compte au nombre des chefs d’œuvre
mondialement célèbres.
L’autre axe de développement est le Multimédia. Ce fut d’abord la mise en ligne des sites
propres aux expositions avec dès octobre frame-madeinusa.com, puis realitesmetamorphoses.com et aujourd’hui symbolessacrés.com. Parallèlement à ces différentes
réalisations, l’un des objectifs premiers reste la création courant 2002, d’un vaste site portail
FRAME (on-frame.com) qui permettra de découvrir l’ensemble des programmes et des sites des
dix-huit musées de FRAME.
Ce budget de FRAME sera en partie financé par des fondations et des entreprises françaises et
américaines.
D’ores et déjà, le projet FRAME bénéficie du soutien de la Felix and Elizabeth Rohatyn
Foundation, de la Florence Gould Foundation de New York, très active dans les relations
culturelles franco-américaines, de la Foundation for French Museums que préside Michel DavidWeill, de l’Annenberg Foundation, de la Boeckman Family Foundation, de Mr & Mrs Henry
Buchbinder, de Bruce et Carol Calder, de la Fox Family Foundation, de the GingkoGroup, Emily
Summers, de Constance Goodyear, de Nancy B. Hamon, de S. Roger Horchow, de Michael J.
Horvitz, d’ Alice Lobel, de Mr & Mrs David Mesker, de Mr & Mrs Peter O’Donnell, de la Perot
Foundation, de Mrs Lewis T. Preston, d’Emily Rauh Pulitzer, de Sophie et Jérôme Seydoux, de
George A. Shutt et de Barbara Walters.
Côté entreprises : les mécènes officiels sont Sara Lee Corporation, ainsi que Vivendi Universal
et Divento. bioMérieux ainsi que Cap Gemini Ernst & Young apportent également leur soutien en
tant que mécènes.
37
French
Regional
American
Museums
Exchange
COMITE D’HONNEUR
Monsieur Raymond Barre
Ancien Premier Ministre
Madame Bernadette Chirac
COMITE CONSULTATIF
John Bryan
Président directeur général émérite
de Sara Lee Corporation
David Caméo
Inspecteur général de la création et des enseignements artistiques
Michel David-Weill
Président, Lazard Frères Banque
Président
Foundation for French Museums
Constance Goodyear
Trustee
Fine Arts Museums of San Francisco
Alain Mérieux
Président Directeur Général
bioMérieux
Félix G. Rohatyn
Ancien Ambassadeur des Etats Unis d’Amérique
en France
John Russell
Historien et Critique d’art
38
PRESIDENCE
Francine Mariani-Ducray
Directrice des Musées de France
Président du conseil d’administration de la Réunion des musées nationaux
DIRECTION GENERALE
Françoise Cachin
Ancien Directeur des Musées de France
Co-fondatrice
Elizabeth Rohatyn
Vice Président
de la Foundation for French Museums
Co-fondatrice
DIRECTION
Richard R. Brettell
Professor of Aesthetic Studies and Director
Center for the Interdisciplinary Study of Museums, University of Texas at Dallas
Directeur pour les Etats Unis
Sybille Heftler
Directeur de la Foundation
For French Museums
Directeur pour la France
Rodolphe Rapetti
Conservateur en chef du patrimoine
Directeur du musée Henner
Directeur scientifique
COORDINATEURS DU PROJET MULTIMEDIA
Alain Daguerre de Hureaux
Directeur du musée des Augustins
de Toulouse
Coordinateur pour la France
Leonard Steinbach
Chief information officer
The Cleveland Museum of Art
Coordinateur pour les Etats Unis
COMMUNICATION
Robert Fohr
Chef de la mission de la communication
Direction des musées de France
39
French
Regional
American
Museums
Exchange
Programme des expositions
2002
Symboles sacrés, quatre mille ans d’art des Amériques
Montpellier
17 juillet - 29 septembre 2002
Rouen
25 octobre 2002 - 13 janvier 2003
Lyon
21 février - 28 avril 2003
Rennes
28 mai - 18 août 2003
Raphaël, dessins de la Renaissance italienne
Cleveland
25 août - 3 novembre 2002
Lille
mai- juillet 2003
2003
Les Chefs d’œuvre de la peinture française du XVIIe siècle
Portland
11 octobre 2003 - 4 janvier 2004
Birmingham
25 janvier 2004 - 4 avril 2004
2004
Bonjour Monsieur Courbet ! The Bruyas collection from the Musée Fabre,
Montpellier
Richmond
27 mars 2004 - 13 juin 2004
Williamstown
27 juin - 6 septembre 2004
Dallas
16 octobre - 31 décembre 2004
San Francisco
22 janvier - 31 mars 2005
40
Le Néoclassicisme en France
Saint Louis
Automne
Dallas
Hiver
Portland
Printemps-été
The Prints of Ed Ruscha
Strasbourg
2005
Le Maître au feuillage en broderie ?
Lille
Minneapolis
Williamstown
Le Pictorialisme
Rennes
Williamstown
Mythologie de l’Ouest
Rouen
Toulouse ?
Rennes
Lille ?
Automne
2006
Le Symbolisme, œuvres sur papier
Portland
Printemps ou Automne
Monet en Normandie
San Francisco
Eté
Raleigh
Automne
Cleveland
Hiver 2007
41
Paris, le 21 février 2002
COMMUNIQUE DE PRESSE
Dix expositions d’intérêt national pour 2002
Catherine TASCA, Ministre de la Culture et de la Communication, et Michel DUFFOUR,
Secrétaire d’Etat au Patrimoine et à la Décentralisation culturelle, annoncent que, dans le cadre
des mesures en faveur des musées de région, dix expositions ont reçu le label d’intérêt
national pour l’année 2002.
Sélectionnées en fonction non seulement de leur qualité scientifique, mais aussi du
caractère innovant des actions de médiation culturelle à destination du plus large public
qui les accompagnent, les expositions d’intérêt national s’insèrent dans la politique de
diffusion et d'élargissement des publics menée par le Ministère de la Culture et de la
Communication.
L’enveloppe financière consacrée à cette mesure étant de 686 000 €, chacune de ces
manifestations bénéficie d’une subvention exceptionnelle de 30 500 € à 106 700 € de la part
de la Direction des musées de France.
Les dix expositions retenues sont les suivantes :
♦
Lubin Baugin, vers 1610-1663. Un grand maître de la peinture française.
Orléans, musée des Beaux-Arts, 22 février–19 mai 2002 puis Toulouse, musée des Augustins,
8 juin-9 septembre 2002.
L'exposition est consacrée à un artiste à l'œuvre fascinant, redécouvert il y a quelques
décennies. Ses natures mortes, œuvres de jeunesse, comptent parmi les plus belles et les
plus énigmatiques du genre en France –cinq seulement sont aujourd'hui connues dont les
célèbres Nature morte à l'échiquier, Le Dessert aux gaufrettes– tandis que ses peintures
religieuses, toutes de douceur et de délicatesse, lui ont assuré de son vivant une réputation
remarquable. Parmi les quatre-vingts œuvres recensées du peintre, plus d'une cinquantaine
de tableaux, vont permettre de mieux cerner la personnalité à la fois subtile et étonnante de
l'artiste. Jacques Thuillier, professeur honoraire au collège de France et grand spécialiste du
peintre, a bien voulu assurer le commissariat scientifique de cette exposition.
♦
Berthe Morisot.1841-1895.
Lille, Palais des Beaux-Arts, 10 mars–9 juin 2002
Coproduction avec la Fondation Pierre Gianadda, Martigny (Suisse).
Le musée de Lille propose, deux ans après le dépôt par le musée d'Orsay de Berthe Morisot à
l'éventail d'Edouard Manet, une rétrospective de cette figure majeure de l'Impressionnisme.
Une centaine d'œuvres, tableaux, pastels, aquarelles ou pointes sèches témoignent de la
diversité de l'art et des recherches formelles de l'artiste. Aux œuvres des années 1870, avec
des marines éblouissantes pour la plupart conservées aux Etats Unis, succéderont celles au
sujet plus intimiste, les compositions champêtres monumentales et les grands portraits de sa
fille, Julie. Une section consacrée à Berthe Morisot rassemble quelques uns des plus beaux
portraits que Manet lui consacra entre 1868 et 1874.
42
En illustrant les liens de l'artiste avec les autres impressionnistes et les milieux littéraires
l'exposition de Lille et Martigny entend célébrer au travers de la vie et des œuvres de Berthe
Morisot et d'Edouard Manet un foyer intellectuel exceptionnel, quelque trente ans de vie
artistique et littéraire en France.
L'exposition sera présentée à Martigny du 20 juin au 19 novembre 2002
♦
Femmes à la mine, femmes de mineurs.
Lewarde, Centre historique Minier, 26 avril–31 décembre 2002
Aboutissement d'une enquête menée par un ethnologue, l'exposition restitue par une approche
sensible le vécu de nombre de femmes du bassin minier. Elle comprend deux volets : les
femmes qui travaillent à la mine, confrontées à un univers masculin et les femmes dans la
société minière en tant que fille, épouse puis souvent veuve de mineur. Le premier volet sera
présenté "in situ" dans les différents lieux de la fosse qu'elles pouvaient fréquenter -bâtiments
d'administration, salles de bains, lampisterie, triage- tandis que le second volet, plus "intime",
se développera dans le nouvel espace d'exposition temporaire. Au-delà des objets et
photographies c'est par une ambiance sonore et olfactive que sera évoquée la vie quotidienne
de ces femmes.
♦
Jules Breton. La Chanson des blés.
Arras, musée des Beaux-Arts, 16 mars-2 juin 2002 puis Quimper, musée des Beaux-Arts, 15
juin–8 septembre 2002
Figure oubliée de l'art académique de la seconde moitié du XIXe siècle, Jules Breton fut un
personnage incontournable de la vie artistique parisienne avant d'être éclipsé de la scène
française par les mouvements d'avant-garde. Réaliste puis naturaliste, il s'inspira de sa vie en
Artois puis des paysages de Bretagne et intégra aux évocations du monde paysan -son sujet
principal- manifestations religieuses, fêtes traditionnelles, coutumes et drames. Son œuvre est
alors très prisé aux Etats-Unis. L'exposition, associant les musées d'Arras, de Quimper et de
Dublin, est l'occasion de dévoiler une centaine d'œuvres (tableaux, dessins et esquisses) dont
de nombreuses toiles inédites, issues de prestigieuses collections françaises et américaines,
ou absentes depuis longtemps des cimaises des musées français.
L'exposition sera présentée à la National Gallery of Ireland, Dublin, du 23 septembre au 15
décembre 2002.
♦
Comme un jardin. Rixheim.
Musée du Papier Peint et Mulhouse, musée de l'Impression sur Etoffes, 16 mars 2002-9 février
2003.
Le monde végétal constitue sans nul doute la principale source d’inspiration des arts
décoratifs. En rapprochant sur 250 ans étoffes imprimées et papiers peints mais aussi d’autres
expressions de l’art décoratif les deux musées proposent de découvrir les liens qui nous
unissent aux plantes. Le musée de l’Impression sur Etoffes aborde "le sens caché des plantes"
mêlant œuvres anciennes et contemporaines autour de six thématiques : botanique, plante
exotique, plante apprivoisée, plante nourricière, l'arbre et l'étrangeté du monde végétal. Le
musée du Papier Peint développe "le végétal au fil du temps", l’évolution des styles et de la
chronologie étonnante des formes végétales : Bonnes herbes du 18e siècle, bouquets
épanouis du Second Empire, flore graphique de l'Art nouveau ou fleurs exubérantes des
années 1970. L'exposition est aussi l'occasion de confronter les collections textiles et de papier
peint et de faire le point sur la question des coordonnées et des échanges stylistiques entre
ces deux expressions de l'art décoratif européen.
♦
Parfums et cosmétiques dans l'Egypte ancienne.
Marseille, La Charité – Musée national du Caire – Musée du Louvre, 7 avril-15 juin 2002
Des recherches scientifiques récentes effectuées conjointement en Egypte et en France par
les laboratoires de recherche de la Direction des musées de France, de L'Oréal et de Guerlain
ont mis au jour la richesse de la cosmétique et de la parfumerie dans l'Egypte ancienne.
L'exposition qui aura lieu à Marseille, dans la célèbre chapelle de la Vieille Charité, est
l'aboutissement d'une collaboration nationale et internationale entre le musée du Caire, le
43
musée du Louvre et le musée d'Archéologie méditerranéenne de Marseille. A Marseille,
l'exposition, développée à partir des objets de la collection égyptienne se fera avec la
collaboration du département des antiquités égyptiennes du Louvre, du Centre de recherche et
de restauration des musées de France et des Espaces verts de la Ville de Marseille. Elle
permettra de divulguer au grand public les résultats de ces recherches scientifiques et de lui
faire découvrir les recettes et préparations complexes des onguents, huiles, parfums et fards
utilisés à des fins médicinales, profanes et sacrées. Dans le cadre du Printemps des musées
2002 (dimanche 7 avril), dont le thème est : "Voir, entendre, sentir, toucher, goûter : les Cinq
Sens", le musée d'archéologie méditerranéenne invite les visiteurs de tous âges à un parcours
sensoriel, olfactif et visuel, dans le "jardin égyptien" et la "tente nomade".
♦
Les Cieux en gloire. Paradis en trompe-l'œil pour la Rome baroque.
Ajaccio, musée Fesch, 18 mai-30 septembre 2002
Au XVIIe siècle, Rome s'impose comme la capitale européenne des arts. Dans le contexte de
la Contre-Réforme, la papauté sollicite toutes les ressources offertes par la peinture et la
sculpture, intégrées à l'architecture où abondent les trompe-l'œil magistralement maîtrisés : les
voûtes se couvrent d'immenses peintures célébrant les saints ou les princes. Le musée Fesch
présente, autour de sa prestigieuse collection de peintures romaines, plus d'une centaine de
bozzetti (esquisses brossées à grands traits) et modelli (modèles avant exécution) réalisés par
les maîtres de la peinture baroque comme les Carrache, Lanfranco, Pierre de Cortone, Andrea
Pozzo, pour le Palais Farnèse, le Quirinal, le Palais Barberini, l'église du Gesu….
Les décors seront traités dans leur rapport avec la littérature et la théorie des arts du Seicento,
dans leur relation avec les découvertes relatives à la perspective et dans le sens donné par les
théologiens à cette quête de la troisième dimension.
♦
L'Ecole de Barbizon.
Lyon, musée des Beaux-Arts, 22 juin–9 septembre 2002
La France n'avait jamais célébré l'Ecole de Barbizon comme un courant pictural en lui-même.
L'histoire du paysage ayant beaucoup évolué ces dernières années, le moment semblait
opportun d'étudier ce sujet d'une manière nouvelle, plus moderne, et non plus comme une
simple étape vers l'Impressionnisme. L'exposition du musée de Lyon, d'envergure
internationale, présente au travers d'une centaine d'œuvres une rétrospective, aussi complète
que possible, des artistes ayant travaillé dans la forêt de Fontainebleau dès la fin du 18e siècle
jusqu'aux jeunes impressionnistes vers 1865, élargissant ainsi les limites chronologiques
habituelles. Centrée sur la colonie d'artistes constituée à Barbizon elle développera, en un
propos rigoureux et démonstratif, les aspects techniques du paysage et le contexte historique
et esthétique permettant de percevoir les innovations picturales du plein air ainsi que leurs
conséquences sur la libération du genre du paysage.
♦
Symboles Sacrés : quatre mille ans d'art des Amériques.
Montpellier, musée Fabre 17 juillet-29 septembre 2002
puis Rouen, musée des Beaux-Arts, 25 octobre 2002-13 janvier 2003 ;
Lyon, musée des Beaux-Arts, 21 février-28 avril 2003
et Rennes, musée des Beaux- Arts, 28 mai-18 août 2003
Cette exposition organisée dans le cadre du programme FRAME (French Regional and
American Museums Exchange) s'attache à présenter la création artistique des peuples qui ont
occupé les anciennes Amériques, du Nord, du Centre et du Sud depuis environ 2500 avant J.C. jusqu'à l'arrivée des premiers européens au XVIème siècle. Les quelques cent quatre-vingt
chefs-d'œuvre réunis permettront de découvrir la beauté, la diversité et la complexité de ces
arts premiers des Amériques tout en révélant les croyances et coutumes de leurs créateurs.
L'exposition est organisée en zones géographiques : l'Amérique du Nord avec ses céramiques
décorées, les cultures mexicaines et leurs extraordinaires richesses artistiques, l'Amérique
centrale avec une large sélection d'objets en or, l'Amérique du Sud à travers les civilisations
Mochicas et Nascas. Une dernière section évoquera la colonisation (1492-1550) et les deux
grandes civilisations de cette période, les Aztèques et les Incas.
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Les années 70 : l'art en cause,
Bordeaux, cap Musée d'art contemporain, 18 octobre 2002-19 janvier 2003
Ouvertes aux expérimentations les plus radicales, les années 70 n'eurent de cesse de poser la
question de l'art, de trouver une voie entre sa fin annoncée et une redéfinition jugée
nécessaire. Les questionnements qui prévalurent portèrent sur des sujets primordiaux comme
le corps, la matière, l'espace, la surface et le textuel. Les formes inédites apparues alors
insufflèrent à la réflexion une dynamique exceptionnelle. De l'Arte Povera à Support-Surface
ou à l'Antiform, ou même du Land-Art au Post-minimalisme, certaines préoccupations
apparaissent aujourd'hui communes à des mouvements aussi différents. A l'inverse, des
propositions formelles très voisines comme les tas de Robert Morris ou ceux de Bernard
Pagès ne peuvent s'appréhender d'une même manière. A partir de quelque 250 œuvres,
l'exposition met en évidence les similitudes et les différences de la production artistique des
années 70 et participe à l'édification de leur histoire. Cette manifestation s'inscrit dans la vie
même du musée en traitant tant de l'époque de sa création que de nombre d'artistes qui y ont
été présentés.
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