interview alex final \(Réparé\)

Transcription

interview alex final \(Réparé\)
- Alexandre, tu as passé le test d'anglais aéronautique juste avant l'été. Why?
L’été n’a pas été un choix stratégique, mais plutôt logique : il restait de la place dans un centre
d’examen et mon cerveau était encore en éveil (je venais de passer l’écrit du PPL). Il y a
plusieurs raisons qui m’ont amené à passer le FCL 1028.
D’abord, j’avais des choses à me prouver (toujours le challenge pour se motiver !). Ensuite, et
surtout : quand tu passes le permis, est-ce qu'on t'interdit de partir en voyage à l'étranger? Le
permis voiture ce n’est pas seulement fonctionnel : ça répond aussi à une envie de découverte.
Or le PPL est encore plus dans cette optique là.
Maintenant si on te dit : ah oui tu seras peut-être un pilote un jour, tu pourras voler libre
comme l'air et à 200 à l'heure... mais seulement de Rennes à Strasbourg et de Lille à Marseille...
...t'as pas le sentiment que le PPL dans ces conditions, c'est la permission que tu donnes à des enfants d'aller jouer
dans le jardin ?
Pour moi, être bloqué dans notre hexagone, même s'il est assez grand, c'était juste insupportable.
- Où avait lieu l'examen ? Peux-tu nous expliquer son déroulement (nombre et nature des épreuves, temps...)?
Pour le centre d’examen, j'ai pris ce qui me semblait le plus accessible : Orly.
Un petit bled qu'on trouve même sur les cartes SIA.
L'examen en soi n'est pas très long et comporte deux épreuves :
La première partie, c'est de l'écoute de conversation entre pilote et tour de contrôle avec des textes à trou à remplir.
Ca peut sembler l'épreuve la plus simple, parce que tu n'as pas à t'exprimer dans la langue, mais ça va assez vite en
fait.
Les pilotes de la bande audio peuvent être de n'importe quelle nationalité. Attention aux accents ! Si tu manques le
mot qu'il te faut tu peux être déstabilisé.
La seconde, c'est la mise en situation.
On te donne un scénario d'échange avec la tour...en Français. Quelques phrases. A toi d’incarner le pilote et de
traduire le texte en Anglais très rapidement (de l'ordre de 5mn), puis de le réciter à l’examinateur. Pas le temps pour
les inhibitions, surfe, exprime-toi !
Le plus rude pour moi a été de rentrer dans l'examen. La première partie s'est donc avérée plus difficile. Pour
beaucoup d'autres candidats aussi d'ailleurs.
- Comment marche la notation ? Y a-t-il des questions piège ?
Pas de question piège ou de scénarios compliqués. Ce sont des situations usuelles autour de l'aérodrome.
La notation : pour chaque épreuve il y a un minimum requis. Si tu ne l'atteins pas... bang ! Quoi qu’il arrive, tu passes
quand même les deux épreuves.
Au final on te donne une note entre 1 et 6 (6/6 = tu aurais pu piloter dans la RAF)
Perso, la seconde épreuve s'est super bien passée et sur cette seule épreuve j'aurais pu avoir le précieux niveau 6!
"sésame à vie" ! Seulement.... la première m'a un peu gâché la fête. Dommage !
- Faut-il beaucoup de préparation ? Tu conseilles de réviser beaucoup ?
Je dirais oui et oui.
Quelqu’un avec du bon sens et un bon niveau aéronautique sait quelles informations sont essentielles et se trouvera
peut-être mieux préparé qu'un débutant comme moi.
L'anglais, définitivement, il faut le bosser ou avoir un sacré passé anglophone. Même pour moi qui suis obligé de me
prétendre bilingue. Je suis Français mais le vocabulaire aéronautique j'ai du l'apprendre ... déjà en Français... alors en
Anglais, ne pas bosser, aurait été du suicide.
Le premier point si on veut se lancer, reste le même que pour le reste de la formation PPL : en parler avec l'instructeur.
Quelques "VFR Pattern" avec la complicité d'Eric et à la surprise de la tour, m'ont donc un peu démoralisé, montré
l'étendue de mon ignorance... et donc la longueur du chemin à parcourir.
Le stress procuré a cependant bien aidé à fixer quelques mots de vocabulaire au fond de mon cerveau.
Rien n'est dur, il faut juste commencer suffisamment tôt
Y a-t-il des sites internet de révision ou bien une biographie ou bien c'est système d...? Quelle a été ta méthode ?
Les sites de révision, gligli-style ? Pas que je connaisse.
Quelques recherches sur le net t'emmènent assez facilement vers des sites OFFICIELS et gratuits d'écoute de bandes
enregistrées d'échanges anglophones entre avions et tours de contrôle.
Ces sites, je ne les donne pas, pour que les gens cherchent par eux même.
Méthode perso :
- chercher un schéma d'avion (Cessna) en Anglais et le vocabulaire correspondant sur internet.
Au cas où faudrait savoir dire des trucs genre : « la réchauffe carbu m'est restée dans la main… !! »
- Lire Info pilote "in English please"
- lire les revues en anglais qui trainent au club
Ensuite, avec les sites OFFICIELS
1. Ecouter les bandes (toutes) jusqu'à saturation et couvrant toutes les phases de vol.
2. Répéter tout le vocabulaire à voix haute pour être habitué à l'avoir en bouche bien avant l'exam, car je
rappelle que la moitié du test est à l’oral.
3. Essayer progressivement de voir si l'on peut formuler ses propres ph(r)ases de vol: c’est à dire essayer de
maîtriser déjà le vocabulaire de l'avion (de l'hélice à la queue) puis du dialogue avec la tour depuis le sol, puis
du tour de piste, puis du départ en nav...etc...
4. Recommencer le lendemain depuis la ligne 1...etc...
NE PAS TRADUIRE DU FRANCAIS. NE RIEN INVENTER. POMPER LES VRAIS MOTS SUR LE VOISIN
ENGLISH. Ce qui est fantastique dans l'apprentissage des langues c'est que copier sur le voisin est permis et même
recommandé… !
Faire dans la vie réelle quelques « VFR pattern » avec votre instructeur pour fixer le vocabulaire et être prêt à l'oral.
PRENDRE L'ATIS EN ANGLAIS
Enfin, si vous avez beaucoup de temps avant l'exam, trouvez-vous une nana/mec anglais, ça peut aider aussi.
- Les français n'ont pas une bonne réputation dans le domaine de la pratique de l'Anglais (encore que, parfois
on entend sur 121.4 des pilotes étrangers d'une compagnie low cost jaune et bleue dont je ne citerai pas le
nom...parler un anglais très yaourt...). Ce test est-il donc fondamental en termes de sécurité ? Ou bien pouvaiton s'en passer ?
Les Français n'ont pas bonne réputation en langues mais ceux qui venaient passer le test étaient vachement motivés.
Chacun est responsable de lui-même et devrait être en mesure de comprendre que ne pas parler Anglais dans l'espace
aérien anglais, c'est prendre beaucoup de risques.
Ce test, c'est une façon de ne pas laisser des Français nuls en langue aller enquiquiner nos voisins anglais. Je traduis :
sur le plan légal, c'est une façon de dédouaner l'état français et d'engager la responsabilité des pilotes qui n'ont pas le
sésame et partiraient quand même.
Au vu de tout ça, je pense ce test nécessaire. Je regrette juste que l'on ne mette pas les mêmes barrières en place pour
les pilotes étrangers et essentiellement anglophones pas meilleurs que nous en langues qui viennent souvent voler en
France sans parler le Français et voudraient justement que tout l'aérodrome se mette à l'Anglais juste pour eux.
Pas tous les Anglais, hein ! Sur la côte, à Abbeville, pour ma première navigation solo, je suis tombé sur des Anglais
qui ont fait toutes leurs annonces en Français. J'ai tout compris.
- Que peux-tu faire une fois l'exam en poche (qu'apporte-t-il de plus au PPL?)
Ben pour moi dans un premier temps, rien : je n’ai pas encore le PPL !!!
Il m'apporte cependant un immense sentiment de plus grande liberté, en tout cas.
Ensuite, avec, tu peux franchir les frontières, voyager plus loin et donc dépenser plus d'argent dans tes heures de vol
encore.
- A-t-il une validité limitée dans le temps?
oui : comme presque tout en aviation…
niveau 1 2 ou 3 : recalé, reste dans l'hexagone !
niveau 4 : valable 3 ans.
niveau 5 : valable 5 ans.
niveau 6 : valable à vie ! Non ??? Si si, à VIE !
A toi d'être un pilote assez prudent pour que celle ci dure longtemps !
- ça coûte cher ?
ça coute quelque chose du même ordre que le psy, 70 euros, et ça n'est pas remboursé par la sécurité sociale. Mais
c'est une bonne leçon d'humilité. A mon sens, en matière d'aviation, tout ce qui apporte l'humilité et donc la sécurité,
n'est pas cher payé.
70 euros, c'est d'ailleurs même pas le prix d'une heure de vol.
- Au fait, les examinateurs, ils étaient engliche au moins ??
C'était des contrôleurs bossant sur des grosses bases comme Orly ou Roissy. Ceux que j'ai rencontrés ce jour là étaient
vraiment remarquablement doués en Anglais. Du coup je leur ai justement demandé leur pédigrée.
Un était moitié Anglo-saxon, oui.
L'autre était Française mais très douée aussi. Surprenante !
En plus du boulot, elle a son prof d'Anglais perso à la maison… !
- Et ta note au final ??
C’est justement cette contrôleuse qui m’a dit : "vous vous êtes tiré une balle dans le pied". A cause de la première
épreuve, j’ai eu le Niveau 4 ! C’est le niveau minimum d'obtention, valable 3 ans.
Mais ayant géré inscription et préparation à la dernière minute, je suis déjà heureux de l'avoir!
Du coup j'ai trois ans pour aller terroriser les roastbeefs et m'entrainer aux textes à trous! Héhéhé !
- Félicitations à toi, Sir Alex, tu n'as plus qu'à organiser un voyage en F-JO sur Londres alors...
Merci !
Londres ! T’y vas un peu fort là !
Ben je pense faire comme pour tout : commencer modeste et ne pas viser Londres comme première ville à l'étranger
ou ne pas faire Paris- New York pour ma grande nav solo.
Je vais commencer par les débuts symboliques de l'aviation,
ne pas oublier la moustache postiche pour se mettre dans le personnage !
Dover, from Frog Golf Charlie Hotel Tango, Good day!
Alexandre, merci pour ta contribution et… si t’as besoin d’un passager le jour où tu pars à Douvres… tu sais où me
trouver …

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