La Lettre de la Miniature - Lemoine

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La Lettre de la Miniature - Lemoine
La Lettre de la Miniature
N° 4. Décembre 2010. Rédaction : ©Nathalie Lemoine-Bouchard. Tous droits réservés.
AGENDA
2 oct. 2010-27 février 2011
Exposition : De Canova à
Modigliani, il volto del
Ottocento
Palais Zabarella, Padoue.
Grande rétrospective sur
l’art du portrait en Italie dans
les années 1800, à travers
une centaine de tableaux et
une petite section Miniatures
avec huit chefs d’œuvre de
Jean-Battista Gigola dont
Bernardo Falconi a assuré la
sélection. Elles proviennent
de la collection BruniTedeschi du Palais Madama
à Turin, de l’Athénée de
Brescia, du musée Poldi
Pezzoli de Milan, de la
collection Barocchi au
Museo degli Argenti à
Florence, de la Pinacothèque
Ambrosienne à Milan et de
collections privées. Comme
nous l’indique B. Falconi,
seul Gigola a été retenu dans
cette exposition, car les deux
autres grands miniaturistes
italiens de l’époque,
Domenico Bossi et Fernando
Quaglia ont travaillé
essentiellement à l’étranger.
15 oct. 2010-1er mai 2011
Exposition : Décor, design et
industrie, Les arts appliqués à
Genève , Musée d’art et
d’histoire, Genève.
La section « Monde de la
précision » est consacrée
aux émaux, à l’horlogerie
et aux bijoux (voir détails
p. 9).
20 oct. 2010-10 janv. 2011
Exposition : Charlotte
Bonaparte, une princesse
artiste, avec quelques
miniatures à découvrir.
Château de Malmaison
92500 Rueil-Malmaison.
Dans ce numéro :
Acte de baptême de Jacques
Charlier, peintre du roi
Femme au chapeau de paille fleuri, détail,
par l’académicien J.-L. MOSNIER
(Paris, 1743-Saint-Pétersbourg, 1808)
Lemoine-Bouchard Fine Arts, inv. 207M.
La Lettre de la Miniature propose à chaque numéro un gros plan sur quelques
artistes, sur une miniature ou sur une collection ; l’actualité de LemoineBouchard Fine Arts (Galerie et Expertise) ; l’actualité de la recherche et des
musées. N’hésitez pas à nous communiquer informations ou recherches en cours.
Bonne lecture.
Sommaire
p. 1 Agenda : L’art du portrait en Italie (Palais Zabarella, Padoue). Les arts appliqués à
Genève (Musée d’art et d’Histoire, Genève). Charlotte Bonaparte artiste (La Malmaison).
p. 2-5 Peintres en miniature, le point sur :
p. 2- - Antoinette BRUNET : cas de signatures réécrites en « Bonnet », « Bonney »
p. 3 - Mme MARTNER (et non Mantner), peintre en miniature aux Antilles
p. 4 - THEBAUT (THIBAUD, THEBAUT) : actif de 1784 à 1804
p. 5 - Jacques CHARLIER (suite) : extrait de baptême
p. 6-8 Actualités Lemoine-Bouchard Fine Arts :
- Galerie : à découvrir une sélection de portraits par Mosnier, Fache, Parant, Bordes,
attribué à Fontallard, et bel ensemble de la famille Corbineau
p.8. - Expertise : 13 décembre 2010, chez Artcurial, miniatures par Berny d’Ouville,
F.M. 1785, Weyler et rare Enfant au cheval de bois de la collection Alphonse Kann
p. 9. Actualités de la Recherche
- Pierre-Antoine BAUDOUIN (Paris, 1723-1769) : master d’histoire de l’art en cours
- « La miniature dans le bijou, le bijou dans la miniature » : conférence de N. LemoineBouchard, donnée le 3 décembre à Perpignan, à l’Institut du Grenat. A télécharger.
- Elisabeth Sophie CHERON (Paris 1647/1648-Paris, 1711) : recherche d’œuvres
- Princesse de Talleyrand : recherche d’iconographie
Actualité des Musées :
- Collections des ducs de Portland : nouveau bâtiment prévu à Welbeck Abbey, GrandeBretagne financé par la vente d’œuvres.
p. 10. Bibliographie :
- La collection Arturi Phillips
- La collection Sergey et Tatiana Podstanitsky
- Vanessa Remington, Victorian Miniatures in the collection of Her majesty the Queen
- Jacqueline du Pasquier : La miniature, portrait de l’intimité.
Peintres en miniature, le point sur :
Antoinette BRUNET : des cas de signature réécrite ou surchargée en « BONNET », « BONNEY »
Antoinette Brunet fut une peintre en miniature itinérante. On connaît d’elle quelques miniatures (moins d’une dizaine) qui
s’échelonnent sur vingt-cinq ans, d’environ 1800 à 1825. Domiciliée en 1810 à Paris, elle fut signalée à plusieurs reprises à
Bordeaux, et passa aussi à Lyon. Plusieurs de ses portraits féminins portent des coiffes méridionales très détaillées qui
l’attestent également active dans le sud de la France. Or plusieurs de ces portraits présentent une autre caractéristique :
celles de signatures surchargées, renforcées ou retouchées en « Antoinette Bonnet » (voir photo 2) ou « Antoinette
Bonney » (photo 3). Il s’agit bien de la même artiste, dont le patronyme est Brunet. Nous n’avons jusqu’ici répertorié
aucun miniaturiste du nom de Bonnet.
(1) Geneviève de la Fenestre, signée et datée
« Antoinette Brunet /1821 », avec un « r » en
cursive et le « u » bien ouvert, diam. 6 cm
(Lemoine-Bouchard Fine Arts, inv. 022M)
(3 )
(2) coll. privée ; signature transformée en « Bonnet », la date 1815 surchargée en « 1814 »
(3) coll. privée ; patronyme transformé en « Bonney »
2
Peintres en miniature, du nouveau sur :
Mme MARTNER (Paris, 1781- Nancy, 1839), peintre, peintre en miniature et sculpteur aux Antilles
Nous avons publié dans Les peintres en miniature, 2008, p. 368 le portrait d’une Jeune femme sur fond de palmiers,
datée de 1804 (photo) par « Mme MANTNER ( ?) », artiste dont le patronyme n’était pas clairement déchiffré. Il faut
lire MARTNER. Les recherches conjuguées de Maurice Meslans qui s’intéresse aux orfèvres et artistes de la
Martinique, de Philippe Rossignol, spécialiste d’histoire et de généalogie des Caraïbes, et de Cédric Touvet pour la
généalogie, permettent d’en savoir davantage, et nous les en remercions.
recto et verso, H. 5,4 cm, L. 4,2 cm (coll. part.).
Madame Martner était née Charlotte Gertrude Hélène DANIEL, à Paris le 15 août 1781, fille de Jérôme François
DANIEL, graveur, et de dame Angélique Charlotte CHOLET, mariés, demeurant à Paris. [Nous n’avons pas établi s’il
y a un lien de parenté avec Marguerite Chollet, peintre en miniature active au XVIIIe siècle ni avec A. Cholet peintre
en miniature actif en 1807].
Elle épousa en premières noces (à Paris ?) un homme de vingt-trois ans de plus qu’elle, Jean Baptiste André Martner,
officier de santé, né à Inville au Jard (Meurthe). Apparemment elle n’en eut pas d’enfant. Le 15 avril 1803, le couple
s’embarqua au Havre pour la Louisiane. Il rejoignit ensuite la Martinique, restituée depuis peu (septembre 1802) par
l’Angleterre à la France. La Gazette de la Martinique du mercredi 23 brumaire an XIII (13 novembre 1804) décrit
d’une fête donnée en l’honneur de la visite de la mère de la future Impératrice Joséphine. S’y trouvait le buste de
Bonaparte, sculpture, dit une note en bas de page, « de Mme Martner, artiste, qui peint avec beaucoup de succès la
miniature et le portrait. Elle réside à Fort de France » (1). « Mme Martner » n’avait donc que 22 à 23 ans quand elle fit
le portrait de la Jeune inconnue sur fond de palmiers en miniature datée de 1804 (photo) et le buste du Premier
Consul.
Son mari mourut à Fort Royal le 10 mars 1810, à 49 ans. La jeune veuve se remaria au Fort Royal le 07/10/1811 avec
un veuf de 30 ans de plus qu’elle, Dominique Paul Jean CAMÔ, domicilié à Sainte Anne, 58 ans, né à Castellón de
Ampurias, province de Catalogne, royaume d’Espagne, le 12/01/1752. Le mariage ne passa pas inaperçu. Pierre
Dessalles, colon à la Martinique, écrit dans sa Correspondance à la date du 4 octobre 1811 « Je vous apprendrai
comme événement très extraordinaire le mariage très prochain de M. Cameau (sic) avec Mme Martner ; je présume
que pour cette fois ce brave homme s’occupera de sa propre affaire » (2). Avait-il un rapport avec CAMEAU, peintre
actif au XVIIIe siècle signalé par Bénézit sans plus de précision ?
Trois enfants naquirent à Fort Royal, Charles Marie Laurent Dominique Jérôme le 05/08/1810 (déclaré le 07/10),
Angélique Joséphine Charlotte le 13/04/1815 (déclaré le 15), Dominique Charles Joseph Marie en 1817. Leur père,
Paul Jean Camô, mourut le 11/12/1818.
Nous ne savons pas si « Mme Martner » a continué à peindre une fois devenue mère de famille puis veuve Camô. Le
10/06/1820 débarqua au Havre, venant de Saint-Pierre, son fils Charles Marie Laurent Dominique Camo, 8 ans, né au
Fort Royal, seul de la famille, peut-être pour ses études.
Cédric Touvet a eu l’amabilité de communiquer l’acte de mariage, le 19 février 1840 à Nancy (Meurthe et Moselle,
54) de la fille de l’artiste, Joséphine Camô, alors âgée de 25 ans, avec Marie Pierre Alexandre de GRAY, alors
lieutenant au premier régiment de cuirassiers, en garnison à Haguenau, Bas-Rhin. Hasard de la généalogie, cet
Alexandre de Gray descendait du « peintre ordinaire de Louis XIII » Georges de LA TOUR (1593-1652). L’acte
donne les dates et lieux de naissance de Joséphine et de décès de ses parents : Charlotte Gertrude Hélène DANIEL
était décédée à Nancy l’année précédente, le 22 juillet 1839. L’ancienne « Mme Martner », s’est donc établie, à son
retour de la Martinique, en Meurthe et Moselle, d’où était originaire son premier mari, André Martner. Cédric Touvet
précise que, à sa connaissance, les 3 enfants du couple de Gray restèrent célibataires et furent les derniers descendants
du nom. A ce jour, on ne sait rien des tableaux et sculptures de Mme Martner, ni si elle a pratiqué en professionnelle
ou en dilettante.
(1) DENIS Serge, Nos Antilles, 1935, chapitre « Fêtes d’autrefois à la Martinique » ; cette information est reprise par Sidney Daney
dans son Histoire de la Martinique.
(2) DESSALLES Pierre, La vie d’un colon à la Martinique au XIXe siècle, 1er tome, Correspondance, H. de Frémont éditeur, 1984.
3
Peintres en miniature, le point sur :
THEBAUT (actif en 1784-1804)
Thébaut, dont on ignore le prénom et la formation, mit au point une technique très personnelle, peignant avec
une gouache onctueuse additionnée de peu de gomme arabique, et à coups de pinceaux vigoureux, sur des
supports en carton dans les années de la Révolution ; il jouait au contraire d’un fin pointillé lorsqu’il peignait
sur ivoire, comme l’atteste la première œuvre connue de lui, le portrait de Marie-Antoinette Robin datée de
1784, H. 4,4 cm (coll. privée). Les visages sont vigoureusement modelés, les cheveux finement dessinés, les
costumes traités avec une rapide efficacité mais des plis comme amidonnés. Il aimait visiblement rendre les
différentes matières ainsi que les reflets de la lumière dans les rubans ou les boucles d’oreille. Les poses sont
sobres et sans artifices.
La date « an 12 » (1804) portée sur les deux miniatures en paire (diam. 7,4 cm, sur carton) que nous présentons
ci-dessus (Lemoine-Bouchard Fine Arts, inv. 203-204M) allonge de sept ans la période d'activité jusqu’alors
connue de cet artiste (1784-1797), qui travailla donc au moins vingt ans, de 1784 à 1804. On ne connaît encore
de lui qu’un tout petit nombre d’œuvres (quatre ou cinq). Son patronyme, pas toujours clairement lisible, avait
été déchiffré jusqu'ici par erreur "Thibaut" (Lemoine-Bouchard, Les peintres en miniature, 2008, p. 483). Ici,
la forme du "é" dans la signature est bien claire et c'est donc sous le nom de Thébaut qu'il faudra désormais
répertorier cet artiste. Il ne fait probablement qu’un avec le Thébaud, actif vers 1790, noté dans la
documentation de la Frick Reference Library (Lemoine-Bouchard, 2008, p. 481).
Ces deux portraits peints en 1804 ont été l’occasion pour l’artiste de réaliser de vrais pendants, les deux
modèles se regardant et chaque portrait répondant à l’autre par de subtiles nuances. La femme habillée de
couleurs claires, une robe gris perle à guimpe blanche fermée par une broche, simplement parée d'un tour de
cou en ruban noir, est placée sur un fond gris foncé. L'artiste a joué sur les gris entre les tons de la robe et du
ruban assorti de la charlotte, les cheveux poudrés, les yeux gris du modèle et le fond de la miniature. L'homme
au contraire a été placé sur un fond gris clair, plus clair encore dans l’auréole qui anime les contours du corps,
faisant ressortir le costume foncé et les cheveux poudrés. Le modèle est élégamment vêtu d'un gilet bleu ciel,
d'une cravate montant sur la chemise à col cassé, et d'une veste crème à gros boutons, le tout exécuté à dessein
dans des tons mat avec des ombres portées presque géométriques. Pour les deux visages, le modelé des chairs
est obtenu par de puissantes griffures ocres, technique comparable à celle de certains pastellistes, qui donne
non seulement le relief mais aussi la sensation d’un visage mobile et non pas des traits figés.
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Peintres en miniature, le point sur :
Jacques CHARLIER (Mazarin [Saint-Nicolas de Rethel], près de Reims, 27 janvier 1706 - 1790) (suite) :
La lettre de la miniature n°1 publiait la date de naissance de Jacques Charlier, peintre du roi, peintre en
miniature et au pastel, artiste fameux du XVIIIe siècle pour ses gouaches et miniatures, grâce à Pierre Hébrard,
chercheur spécialiste des rentes viagères ; il nous communique à présent son extrait de baptême, qui permet
enfin de connaître les origines de l’artiste, baptisé à Mazarin, diocèse de Reims. Nous soulignons la difficulté
qu’il y a eu à trouver cet acte qui est annexé à un type de contrat peu connu, de rentes viagères du 11 octobre
1750 sur la Ville de Paris (Archives nationales, MC/ET/XLV/485, minute du 26 ou 28 /10/1750).
« Extrait des registres des baptêmes, mariages et
sépultures de la paroisse de St Nicolas de Mazarin, diocèse
de Reims, paroisse de Champagne, élection dudit Mazarin,
année 1706.
L’an mil sept cent six, le vingt septième janvier, je, soussigné
vicaire à Mazarin, ai baptisé le fils de Pierre Charlier et de
Marguerite Perin, ses père et mère, mariés ensemble, auquel on
a imposé le nom de Jacques. Le parrain a été Jacques Neveux et
la marraine Michèle Loche, de la paroisse de Vonc qui ont signé
avec nous.
Neveux, Michèle Loche, Charlier, Vuillmart – prêtre –
Je soussigné, prêtre bachelier de Sorbonne et doyen de Rethel
Mazarin, certifie à tous ceux qu’il appartiendra que le présent
extrait de baptême est véritable conforme à l’original, déposé en
mes mains, en foi de quoi j’ai signé le présent acte à Mazarin ce
dix septième décembre mil sept cent cinquante. Pillar ».
Notes : - Rethel, siège du duché de Mazarin, s'est appelée
Mazarin au moins jusqu'en 1738. En revanche, sur la carte de
Cassini, elle est mentionnée sous le vocable: Rethel. Saint
Nicolas de Rethel existe toujours.
- la paroisse de Vonc (ou Vone) dont est originaire la marraine est
devenue la commune de Voncq (Ardennes) dès l'An II, elle est
distante de Rethel de 28kms.
Actualités LEMOINE-BOUCHARD FINE ARTS
1. Galerie en ligne
Lemoine-Bouchard Fine Arts vous invite à découvrir plusieurs portraits entrés à son catalogue et
visibles à Paris sur rendez-vous. Prix sur demande.
Voir d’autres portraits sur www.lemoinebouchard.com
- FACHE 1779, recto et verso chiffré dans médaillon à l’« Union tendre sincère et durable »
- Jean-Laurent MOSNIER, Jeune femme au chapeau de paille fleuri, vers 1785, H. 5,2 cm.
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Actualités LEMOINE-BOUCHARD FINE ARTS
Bel ensemble de portraits de la fin du XVIIIe siècle
de la famille CORBINEAU : avec en haut à droite
Jean-Charles Corbineau, inspecteur général des haras
du roi, père de trois fameux généraux d’Empire, avec
probablement au centre son fils le comte Juvenal
Corbineau (petite fente) et en bas à droite Constant
Corbineau ? gendarme dans la compagnie de la
reine ; en haut à gauche « Mme Lefèvre, amie de la
comtesse Corbineau »
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Louis-Bertin PARANT (1768-1851)
Augustin Amable Anne Dutour de Salvert (1781-1838),
la tête de profil en imitation de camée sur agate sardoine
miniature sur ivoire, diam. 6,5 cm
cadre en gutta percha à fines rayures moulées, H. 10,5 cm
La miniature, d’époque Empire, est contemporaine du
premier mariage du modèle, le 5 septembre 1806 avec
Félicité Prouvensal de Saint-Hilaire (1788-1817). Botaniste
amateur, puis sous-préfet de Riom, Dutour de Salvert
dessina des planches pour illustrer des ouvrages de son
beau-frère le botaniste Augustin Prouvençal de SaintHilaire. Ce dernier lui dédia une plante qu’il découvrit en
Amérique latine en 1820, la Salvertia convallariodora.
Attribué à J.-F. FONTALLARD (1772-1857), Jeune fille au chapeau de paille, H. 5,6 cm (inv. 207M)
Joseph BORDES (Toulouse, 1779- après 1845), Femme en robe parme, 1823, H. 8,4 cm (inv. 228M)
Fontallard fut élève d’Augustin, Bordes fut élève d’Isabey.
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2. EXPERTISE.
- 13 DECEMBRE 2010, ARTCURIAL, HOTEL DASSAULT, PARIS, à 19H00, miniatures n° 54-61
voir détails sur www.lemoine-Bouchard.com ou sur www.artcurial.com
Signalons un rare Garçonnet au cheval de bois, provenant de la collection Alphonse Kann ; une Jeune
femme accoudée monogrammée « JM 1785 » ; un Portrait d’homme par l’académicien Jean-Baptiste
Weyler ; un beau portrait d’homme (n°60) de l’entourage de Labille-Guiard ; voir aussi dans la vente trois
miniatures provenant de la coll. Veil-Picart (n° 54-55-57). Exposition les 10-11-12-13 décembre, hôtel
Dassault, 7 Rond-Point des Champs-Elysées, Paris. Ordres d’achat : contacter Artcurial 01.42.99.20.51
n° 56 : Portrait présumé du jeune baron de Glandevès, pair de France et futur gouverneur des Tuileries, par
Berny d’Ouville. A droite, détail du n° 60, Portrait d’homme , entourage de Labille-Guiard
Prochaine vente de miniatures à ARTCURIAL : 4 FEVRIER, HOTEL DROUOT, Salle 1.
Nous contacter dès à présent si vous souhaitez y inclure des ouvres.
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Actualité de la Recherche
Pierre-Antoine BAUDOUIN (Paris, 1723-1769) : Monographie en cours dans le cadre d’un master d’histoire de l’art
par Constance Andrieu à la Sorbonne Paris IV sous la direction d’Alain Mérot. Si vous avez des œuvres à faire
répertorier ou des informations sur l’artiste, élève et gendre de François Boucher, nous contacter, nous transmettrons.
Elisabeth-Sophie CHERON (Paris, 1647/1648-Paris, 1711) : fameuse peintre en miniature, peintre, pastelliste,
musicienne et poétesse, reçue à l’Académie en 1673 sur présentation de Charles Le Brun, E.S. Chéron fut une femme
hors du commun, aux multiples talents, dont on connaît le visage par plusieurs portraits mais dont l’œuvre, en
particulier la miniature, est à reconstituer. Elle va faire l’objet en décembre d’une communication « Propositions et
précisions sur une célèbre inconnue » à la Société d’Histoire de l’art français par Frédérique Lanoë qui s’y intéresse
dans le cadre plus large de sa thèse en cours sur Philippe de Champaigne. Nous prévenir si vous connaissez / avez des
œuvres de Mlle Chéron, nous transmettrons.
« LA MINIATURE DANS LE BIJOU, LE BIJOU DANS LA MINIATURE » : conférence de Nathalie LemoineBouchard, donnée le 3 décembre 2010, à Perpignan dans le cadre du colloque organisé par l’Institut du Grenat sur « La
mode facteur d’évolution du bijou ». Cette conférence pourra prochainement être téléchargée en ligne sur le site
www.lemoinebouchard.com, voir onglet Conférences
Iconographie de la princesse de TALLEYRAND : M. Philippe Maillard prépare une biographie de la princesse
qui comportera un chapitre sur son iconographie. Nous contacter si vous avez des portraits d’elle, nous transmettrons.
Actualité des musées
- Collections des ducs de Portland : nouveau bâtiment prévu à Welbeck Abbey, Nottinghamshire, Grande-Bretagne,
financé par la vente d’œuvres d’art. En décembre 2010, d’importants bijoux et quelques tableaux vont quitter les
collections des ducs de Portland pour financer des travaux de rénovation, d’aménagement et d’extension à Welbeck
Abbey, ouvert au public ; les 4 tableaux mis en vente chez Christie’s sont un Napoléon à Fontainebleau en 1814 par
Paul Hippolyte Delaroche (est. £120-180.000), une Adoration des mages de Gerrit von Honthorst (est. £800.0001200.000), un Peter Brughel II (est. £2 à 3.000.000)et un Portrait d’homme par Sir Anthony van Dick (est. £1 à
1,500.000). Selon le conservateur, Derek Adlam, la collection de miniatures (en majorité des œuvres anglaises, avec
quelques françaises du XVIe siècle), ne sera pas affectée par ces ventes mais bénéficiera à terme, quand les travaux
seront achevés, des efforts prévus de nouvelle présentation. Il n’est pas programmé à ce stade – mais l’idée fera peutêtre son chemin-, de refaire le catalogue rédigé par Richard W. Goulding, The Welbeck Abbey Miniatures belonging to
his Grace the duc of Portland : catalogue raisonné, qui date de 1916.
- Musée d’art et d’histoire, Genève : Décor, design et industrie • Les arts appliqués à Genève
L’exposition, pour l’anniversaire du musée, s’étend… de la préhistoire au design industriel. Elle permet de revoir
quelques morceaux choisis dont ces deux émaux en pendant du célèbre Genevois Jean Petitot (1607 - 1691) ; à la suite
de nouvelles recherches, Estelle Fallet les a identifiés comme les portraits des favorites de Louis XIV : la marquise de
Montespan à gauche, la marquise de Maintenon à droite ; dans une monture, selon elle, postérieure ornée au revers des
deux L croisés du roi Soleil.
Le XIXe siècle fait figure d’âge d’or pour la bijouterie genevoise, bien ancrée sur l’art de l’émaillage. On découvrira
quelques curiosités comme cette broche à décor émaillé d’un paysage suisse orné d’un cadran minuscule : objet
hybride qui mêle le savoir-faire du bijoutier, de l’émailleur et de l’horloger. Très caractéristique de la Fabrique
genevoise, ce type de bijoux à décor helvétique, réalisé entre 1840 et 1880, était destiné à une clientèle internationale
faisant le Grand Tour et découvrant les Alpes. La peinture sur émail est ici protégée grâce à une invention genevoise,
une ultime couche transparente et incolore nommée « fondant de Genève ».
Catalogue. Les nombreuses notices sur l’horlogerie, les émaux et les bijoux sont signées par Estelle Fallet et Anne
Baezner. Coédition du Musée d’art et d’histoire, Genève, et de Somogy éditions d’art, Paris. Format : 23 x 30 cm, 560
pages. Prix : CHF 95.- | ISBN 978-2-7572-286-9
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Bibliographie
La lettre de la miniature est heureuse d’annoncer la parution de deux catalogues de collections privées,
l’une Britannique, l’autre Russe, et félicite chaleureusement leurs auteurs pour ces belles initiatives.
Nous encourageons vivement les collectionneurs privés français à suivre ces exemples, et nous nous tenons à
leur disposition pour la conception et la rédaction de leurs catalogues.
The Arturi Phillips Collection, A catalogue of Portrait Miniatures
Cette collection privée britannique réunit les oeuvres de plus de 130
artistes ayant travaillé de 1588 à 2004. Le catalogue, rédigé en anglais
par les collectionneurs, révise bien des attributions faites par les maisons
de vente britanniques où la plupart des œuvres furent acquises.
L’ouvrage est remarquablement illustré : une double page pour chaque
œuvre, reproduite à sa taille réelle avec en face un détail agrandi en
pleine page, ce qui permet de bien voir la technique et la précision des
coups de pinceaux. Les auteurs expliquent leurs expériences en tant
qu’acheteurs, leurs choix pour le stockage ou les photographies.
447 pages A4 couleur, couverture en dur, ISBN 9782953662504. £65.
Miniatures russes, collection Serguey et Tatiana Podstanitsky
Une publication privée, bien illustrée et mise en page, écrite en russe,
avec un index en français des noms cités. Cette belle collection se
concentre exclusivement sur les artistes ayant travaillé en Russie, les
Russes mais aussi les étrangers, Pierre-Charles Cior, Ferdinand de Meys,
Moritz Daffinger, Jacob Reichel, Sokoloff, Lagrenée, Louise PeronLabroue, Augustin Ritt, Sliwicki, Rockstuhl, Peter Edouard Stroely (dont
un charmant portrait d’enfant en couverture, ovale, 11,2 x 9,2 cm), Pietro
Rossi, Terebenev, Zatzepin ou Cornelius Hoyer.
108 pages couleur, 27 x 21 cm, couverture souple. Environ 25 euros + frais de
port. Les personnes intéressées par cette publication peuvent nous contacter,
nous grouperons les commandes.
Vanessa Remington, Victorian Miniatures in the collection of Her
Majesty the Queen
Cet ouvrage attendu, fruit de dix ans de recherches, permet la publication
de plus d’un millier de miniatures et documente les meilleurs artistes de
l’époque victorienne. La très importante collection de la reine Victoria
vient de son souhait de réunir les portraits en miniature de ses proches
comme de ses parents et alliés des cours européennes : d’où les
miniatures échangées, reçues en cadeau, ou copiées sur d’autres portraits
pour compléter l’ensemble. On retrouve ainsi quelques portraits
identiques dans la collection du duc d’Aumale à Chantilly. Ce catalogue,
très utile par ailleurs pour la généalogie des cours européennes, sera une
source documentaire précieuse pour les amateurs de miniatures de la fin
du XIXe siècle, dont la photographie a éclipsé les feux.
2 volumes, 864 pages, 1200 illustrations en couleur, index. En anglais.
ISBN: 9781905686230. Environ $295 en couverture toilée.
Jacqueline du Pasquier, La miniature, portrait de l’intimité
Autre ouvrage attendu, qui traite de l’évolution de la miniature au fil du
temps, mais aussi de son rôle dans le contexte social de chaque époque,
et de son statut particulier de portrait intime. Ce beau livre est illustré
notamment de photos inédites du musée des Arts décoratifs de Paris et de
celui de Bordeaux. Avec une préface d’Emmanuel de Waresquiel, des
contributions de Claude Tanner (sur la restauration), Fabienne Xavière
Sturm et Chantal Bouchon.
256 pages, 200 illustrations, index, bibliographie
ISBN: 9782915542349. 65 euros
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