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LES ÉCO WEEK-END - VENDREDI 29 NOVEMBRE 2013
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WEEKEND
CULTURE
«Kanyamakan», coup de cœur
du FIFM
p.22
ENTRETIEN
Rencontre avec Tomek,
le cracheur d’art
p.23
HOMMAGE
Kacimi, le poète des toiles...
Othman Naciri fait sa «saga»
● En février, les amoureux du cinéma marocain feront la découverte du premier long-métrage
des frères Naciri : «Saga», l’histoire des hommes qui ne reviennent jamais. Un titre atypique, une
histoire touchante et des acteurs triés sur le volet que son réalisateur, Othman Naciri, va tenter
de nous raconter…
p.20-21
p24
LES ÉCO WEEK-END - VENDREDI 29 NOVEMBRE 2013
20
Culture
BILLET
Jihane Bougrine
[email protected]
À quelques
heures du tapis
rouge…
M
arrakech sera
bientôt rouge,
rouge comme le
tapis que fouleront les stars! Elle s’apprête à
briller au rythme des flashs des
photographes, des soirées
mondaines, des projections de
films et des belles découvertes,
et peut-être rencontrera-t-elle
quelque(s) mauvaise(s) surprise(s). La ville accueillera des
stars blasées aux artistes passionnés. Des maestros comme
James Gray, Bruno Dumont,
Abbas Kiarostami et Nicolas
Winding Refn partageront leur
savoir en assurant des masterclass. On rendra hommage à
Juliette Binoche ou Sharon
Stone en ouverture du festival,
pour «glamouriser» un évènement déjà glamour… Le savoir
est également transmis à travers les cinécoles présidées par
Nourredine Lakhmari, Atiq Rahimi ou encore Sylvie Testud
pour donner l’envie d’aller plus
haut ! La 13e édition du Festival
international du film de Marrakech qui commence en
grande pompe aujourd’hui
avec une projection du Roméo
& Juliette indien des temps modernes, Ram-Leela, sous le regard d’un président du jury qui,
a lui seul, fait du FIFM un évènement grandiose: Sir Martin
Scorsese. Il jugera les films en
compétition à l’aide de la brillante Marion Cotillard et du
grand Park Chan Wook…À
quelques heures du tapis
rouge, on s’apprête, on se prépare, on se projette, mais on n’a
pas tout à fait conscience de
l'intensité de ce qu’on s’apprête
à vivre …et heureusement ! ●
● Saga, c’est plusieurs histoires à la fois. Comme dans la vie réelle !
Othman Naciri fait
sa «saga»
● En février, les amoureux du cinéma marocain feront la
découverte du premier long-métrage des frères Naciri :
«Saga», l’histoire des hommes qui ne reviennent jamais.
Un titre atypique, une histoire touchante et des acteurs
triés sur le volet que son réalisateur, Othman Naciri, va
tenter de nous raconter…
4
acteurs emblématiques,
autour d’un casting des
plus impressionnants,
«Saga, l’histoire des
hommes qui ne reviennent jamais» est sûrement le
film marocain de l’année prochaine. Une
histoire qui a tout l’air
d’être bien ficelé, de
belles images et une
vraie bande originale.
Comment résister à
l’envie de ne pas en savoir plus ? «Saga, ce
sont plusieurs histoires
à la fois, qui au final,
n'en font qu'une. L'histoire
d’Omar, un pervers narcissique
qui manipule son meilleur ami
Lahcen pour l'impliquer dans un
trafic d'organes. L'histoire de
Lahcen qui tente de se reconstruire loin de l'emprise de son
ami, et quarante ans plus tard,
l'histoire d’Ali qui tente de com-
«Le plus intéressant
a été de travailler
avec 4 grands
acteurs,
aux personnalités
très fortes».
prendre pourquoi son père est
arrêté ainsi que l'histoire de Saïd
qui tente de comprendre qui est
son père», explique Othman Na-
ciri, qui signe là son premier
court-métrage après avoir fait
parler de lui, avec le court-métrage à succès : Sin palabras.
«C'est également et surtout un
film de femmes, car au passage
ces 4 hommes croiseront dans
leurs vies respectives des
femmes, seules, courageuses,
solidaires et très déterminées,
qui les marqueront. Ces
hommes qui partent et ne reviennent pas, c'est à la fois de la
lâcheté et de la détermination
courageuse. Libre à chacun de
juger selon sa propre lecture du
film», continue le réalisateur qui
a fait plaisir à sa caméra en captant l’émotion unique de Raouia,
ou encore la sensibilité de Jalila
Talemsi, ou encore en donnant
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Culture
● Le tournage qui devait durer une semaine s’est déroulé sur deux mois, à cause de tracasseries administratives et des imprévus financiers.
leurs premières chances à des
nouveaux visages comme la talentueuse Fatima Zohra Lahouitar, qui a fait une apparition ramarquée dans
«Rock the Casbah», ou encore la
pétillante Mouna Rmiki, qui a
joué dernièrement le rôle de
Maria dans la version arabe de
«West Side Story». «J'ai eu beaucoup de plaisir à travailler avec
un grand nombre d'artistes de talent sur des
personnages parfois
très complexes. Nous
avons au Maroc un
grand nombre d'artistes qui méritent
qu'on leur offre une tribune», précise le réalisateur, lequel a eu à
faire à quatre fortes personnalités, à savoir Mourad Zaoui, Said
Bey, Fehd Benchemsi et Omar
Lotfi. Un exercice qui n'est pas
des plus faciles, lorsqu’il s’agit
de gérer 4 figures remarquées
du cinéma marocain. «J'ai
contacté les 4 comédiens personnellement pour leur proposer leurs rôles respectifs. Chacun des quatre acteurs a sa
propre manière de travailler
selon sa méthode, mais également selon les besoins du personnage. Les quatre étant très
professionnels, nous avons
beaucoup appris les uns des au-
tres, notamment pour des rôles
et des personnages parfois différents de leur registre habituel
ou ceux nécessitant une préparation physique ou psychologique particulière». Une psycologie particulière et de la
patience surtout afin de mettre
au monde une histoire qui se
tient et qui pourra être crédible
face à un public marocain exi-
Saga sera présenté
à Tanger dans
le cadre du Festival
national du film.
geant. «En 2009, j'avais un premier scénario que j'ai fini par
mettre à la poubelle, j'en écrirai
un second en 2010 que j'ai également jeté. Au final, je déterre
mes 2 anciens scénarios, j'en
prends le meilleur pour obtenir
ce film après 14 versions. Avec
mon coscénariste Yann Bouard,
nous peaufinons la dernière version, que j'ai également modifiée
durant le tournage. Le tout aura
pris 3 ans», continue Othman
Naciri, qui a dû faire face à plusieurs difficultés sur le terrain,
qu’il n’avait pas imaginé sur le
papier. «Il faut être patient. C'est
à mon sens la principale difficulté, pour lever les fonds nécessaires (ce qu'offre le Maroc
est très bien, mais souvent insuffisant). Autre difficulté, avoir
la possibilité de faire le vide pendant l'écriture, et se recentrer
exclusivement vers ce qui mènera à ce film. Ce n'est pas toujours gagné lorsqu'on doit avoir
d'autres activités autour, mais
aujourd'hui, je crois avoir la technique. Le tournage n'a pas été
facile, pour plusieurs raisons.
Comme pour tous les tournages, nous avons dû faire face
à des situations financières souvent inattendues. Nous avons
été obligés d'interrompre le
tournage initialement pour une
semaine, qui s'est finalement
transformée en deux mois, pour
ensuite interrompre de nouveau
un mois, pour une histoire de
visas espagnols. Sans parler du
froid glacial dans le Haut Atlas et
le tournage en zone douanière
de Sebta qui n'était pas gagné
d'avance». Des difficultés, un
tournage parfois chaotique et
des aventures inattendues, n’auront pas gain de cause puisque
même avec quelques semaines
de retard, le film est en boite,
avec une postproduction réalisée dans de jolies conditions, à
Buenos Aires. Une destination
authentique qui va influencer le
réalisateur même dans la musique du film. «La musique a été
entièrement écrite, composée
et enregistrée à Buenos Aires en
Argentine. Je voulais permettre
à des artistes d'horizons lointains de revisiter notre culture à
leur sauce. Lorsque le compositeur argentin Pablo Lopez Ruiz a
vu le film pour la première fois, il
était fasciné par notre pays qu'il
ne connaissait absolument pas
ainsi que par son cinéma. La
fraîcheur de son regard lui a permis de composer une musique
inclassable, à l'image du film
peut-être». Sûrement. Ce film inclassable essaiera de trouver
une place voire une catégorie
dans les festivals où il sera invité.
«Saga sera présenté à Tanger
dans le cadre du FNF. D'autres
festivals sont prévus courant
2014, nous attendons le retour
de Berlin, de Cannes, de Locarno, de Toronto et de Sundance notamment». En attendant, Othman Naciri ne se
repose pas sur ses lauriers, il
pense déjà au second opus :
«Un second long-métrage dont
j'ai posé les bases. Vous êtes sûre
que vous voulez des détails ?».
Pourquoi des détails quand les
images finiront par parler d’ellesmêmes, puisque si les hommes
ne reviennent jamais, les images
●
sont toujours fidèles !
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Culture
«Kanyamakan», coup de
cœur du FIFM
LECTURE
● Le film d’action réalisé par Said C. Naciri « Kanyamakan» a été selectionné
comme coup de cœur du Festival international du film de Marrakech.
Une projection grand public est prévue sur Jamaâ El Fna le 3 décembre.
● Kanyamakan est le plus hollywoodien des films marocains.
K
anyamakan, le long-métrage d’action réalisé par
Said C. Naciri a été sélectionné dans la catégorie
coup de cœur du Festival du film
de Marrakech. Une projection
grand public en avant-première
est prévue le 2 décembre 2013 au
palais des congrès et le 3 décembre sur la place Jamaâ el fna, où a
été tournée une partie du film.
C’est la première fois qu’une production marocaine sera à l’honneur sur la place mythique de la
ville rouge à l’occasion du Festival.
«Avec Kanyamakan, j’ai voulu rendre hommage au cinéma que
j’aime, à la croisée des chemins
entre Indiana Jones, les westerns
de Sergio Leone et des films de
Quentin Tarantino», a déclaré Said
C. Naciri. «C’est aussi une expression cinématographique de la
grande tradition orale des «halqas»
de Marrakech. Nous avons d’ailleurs pris des acrobates de Jamaâ
el fna que nous avons formés, pour
faire les cascades du film». Kanyamakan est un film d’action tourné
dans le style des plus grands
blockbusters américains. L’histoire
suit les aventures d’Amir, qui à la
suite d’un braquage de banque,
trahit ses complices et s’enfuit
avec le butin vers le désert où il
tente de se réfugier dans un village. Il y sera accueilli par le tyrannique Sharkan qui sème la terreur
sur cet océan de sable. Amir est
aussitôt envoyé dans les geôles de
la Kasbah de Sharkan, où il fait la
rencontre de Shahin, chef de la
plus ancienne et de la plus prestigieuse des tribus. Le casting est à
la hauteur des ambitions du film. Il
réunit, entre-autres, Afif Benbadra,
comédien cascadeur qui a joué
dans «Sherlock Holmes : Jeu d’om-
bre » ou «Danny The Dog», Sarah
Kazemy, qui a joué l’un des rôles
principaux dans «En secret» de
Maryam Keshavarz, ou Anas El
Baz, acteur principal de Casanegra. Les cascades et scènes de
combat de Kanyamakan ont été
dirigées par El Achi Mohamed, dit
Moha, cascadeur et chorégraphe
assistant dans Banlieue 13, Le
Transporteur, Angel-A, L’incroyable
Hulk et Tekken et chorégraphe
principal de la série Transporter.
Pendant près d’un an, Moha a entraîné les jeunes acrobates de
Jamaâ el fna pour participer au
tournage du film. Contribuant à
fonder une véritable école marocaine de la cascade, Moha a su initier ces jeunes très doués aux
techniques spécifiques des acrobaties cinématographiques, des
combats et du Parkour (déplacement libre urbain à travers des
franchissements spectaculaires
popularisé par la troupe des Yamakasi). Kanyamakan est le plus hollywoodien des films marocains.
Avec 600 plans d’effets visuels, la
première course-poursuite en voiture filmée à Jqmaâ el fna et dans
les ruelles de la médina, une réalisation musclée aux standards internationaux, une bande son originale qui décoiffe réunissant le
grand Rachid Taha et les incontournables Hoba Hoba Spirit, le
long-métrage de Said C. Naciri a
tout pour devenir un blockbuster
du cinéma marocain et l’un des
champions du box office 2014. ●
Un réalisateur passionné
Said C. Naciri reçoit pour ses sept ans une camera VHS qui ne le quittera plus. De là, naîtra sa passion pour le cinéma qui le mènera à la Los Angeles Film School dont il sort diplômé en réalisation
en 2002. La même année, il tourne «Casbah Story» avec Brian Taylor et Mark Neveldine au sein de
son équipe. Ils élaboreront ensemble une technique de prise de vue en roller blade, qu'ils utiliseront
pour filmer une course poursuite dans les ruelles de la médina de Marrakech. Son amour pour le
cinéma de genre le pousse à réaliser «Kanyamakan», un conte moderne à la croisée des chemins
entre le western spaghetti et le film d'aventure.
Histoire de la
modernité
La modernité n'est ni un
concept sociologique, ni
un concept politique, ni à
proprement parler un
concept historique. C'est
un mode de civilisation
caractéristique qui s'oppose au mode de la tradition, c'est-à-dire à toutes les autres cultures
antérieures ou traditionnelles. La question de la
modernité ouvre des perspectives lourdes de
sens. Outre le fait qu'elle déborde largement la
Querelle des Anciens et des Modernes, elle
nous renvoie à la question de la vie politique,
mais surtout à la mise en cause de l'esprit historique, qui voit un aujourd'hui toujours moins
radieux que demain. La modernité ne correspond pas à une vision future du monde, mais
à l'inscription du futur dans le présent... à moins
que la modernité ne se nourrisse des formes
les plus anciennes du monde. Dans une de ces
lumineuses synthèses, dont il a le secret,
Jacques Attali dessine la grande histoire de la
modernité, qui est une histoire des hommes et
de comment ils se rêvent.
Jacques Attali, Éditions
Robert Laffont, 230 DH.
Le capital au
XXIe siècle
La répartition des richesses
est une question cruciale.
Fruit de quinze ans de recherches, cette étude, la plus ambitieuse jamais
entreprise sur cette question, s'appuie sur des
données historiques et comparatives bien plus
vastes que tous les travaux antérieurs. Si la diffusion des connaissances apparaît comme la
force principale d'égalisation des conditions sur
le long terme, à l'heure actuelle, le décrochage
des plus hautes rémunérations et, plus encore,
la concentration extrême des patrimoines menacent les valeurs de méritocratie et de justice
sociale des sociétés démocratiques. En tirant de
l'expérience des siècles passés des leçons pour
l'avenir, cet ouvrage montre que des moyens
existent pour inverser cette tendance.
Thomas Piketty,
Éditions Seuil, 320 DH.
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Interview
TOMEK
Kawiak
sage des cultures au Maroc
existe entre les Berbères, les
gens du Rif, du Sud, entre les
Français, les Espagnols, les Portugais et même les Polonais, les
juifs …. Je suis un Polonais marocain, avec ma carte de résident
valable. Je cherche des traces
de Polonais qui sont venus ici à
Artiste polonais
L’humour est
le remède à tous
les maux, toutes
es oppressions.
partir du 17e siècle. Dans les cimetières, certains on fait écrire
«J’ai vécu heureux parmi vous».
Quel extraordinaire message de
métissage! Le métissage, c’est
aussi la télévision avec 36
chaînes piratées tous les jours et
les téléphones portables…
Rencontre avec Tomek,
un cracheur d’art
● Pochoirs, bombes, tampons, graffitis...Tomek jette avec brutalité son talent
sur la toile. C’est son «mektoub», dit cet artiste, qui a fait le voyage de la Pologne
à Tanger.
Les ÉCO : Vous utilisez la
peinture pour «cracher» vos
mots. De quels «mots» ou
«maux» parlez-vous, et surtout quel est leur pouvoir,
selon vous ?
Tomek Kawiak : Cracheur de
mots, cela veut dire que l’on
mâche ses mots, on cherche
des mots dans sa bouche, dans
son cerveau, on analyse, on traduit en plusieurs langues et on
s’interroge. On écoute des mots
de la rue, des mots de tous les
jours, des mots populaires, en
arabe on dit darija (dialecte).
Exemple: houna, zid, yallah, kif
kif et d’autres… On navigue
entre deux crachats sur les trottoirs des rues et on crache après
sur des toiles, avec des pochoirs, de la bombe, des graffitis, des tampons, etc. Les mots
sont les images de tous les jours
du bon sens populaire. Associés
avec ironie, voire humour, ils déclenchent la rigolade sur mes
toiles. Par exemple dell-dzill:
cela veut dire passer de l’ombre
à la lumière. Zéro-sifr = chiffre=
vide.
Quel message souhaitez
vous faire passer à travers
votre travail ?
Un message sans prétention,
car dans mes messages, il n’y a
pas de dictature des images.
Tout est libre et relatif, voire extraordinaire comme «amourhoub-love», «Kif kounti ou kif
welliti» ou «Ya hasra» ! Cela veut
dire: avant c’était mieux, il y a
une certaine nostalgie de
l'époque. La lecture se fait en
anagramme, voire en palimpseste. À l’envers ou à l’endroit.
Vivre la liberté des messages.
Il y a une note d'humour dans
vos sculptures. Est-ce que
l'humour revient systématiquement dans votre travail ?
L'humour revient systématiquement dans mon travail, car j’ai
connu la dictature communiste
dans ma jeunesse. Ça ne rigolait
pas! Rigoler de la vie, c’est vivre
en légèreté. L’humour est primordial dans la vie, sinon on dépérit, on cesse de vivre. Rigoler,
c’est défier des mektoubs. Dans
le mot Mektoub, il y a les syllabes de mon prénom, «to» et
«mek», donc je gère mon mektoub à ma façon.
Expliquez-nous ce mélange
des cultures présent dans
votre travail. Qui est Tomek,
et comment a-t-il atterri au
Maroc ?
Dans le mot «métissage », il y a
le mot «message». 2 choses
sont ici imbriquées. Le métis-
●●●
«Je suis un
Polonais
marocain.
Je cherche
des traces
de Polonais
qui sont venus
ici, à partir du
17ème siècle».
Quel est votre processus de
travail ? Avez-vous un rituel
particulier ?
Travailler est une obsession
chez moi, une forme de religion
artistique. Je suis dans l’art depuis près de 50 ans. Plus de 100
expositions individuelles ont été
organisées dans le monde entier. L’Art, c’est ma vie ! Tous les
jours je réalise dessins, peintures, céramiques et sculptures
dans mes ateliers en France, en
Italie ou au Maroc. En 40 ans, j’ai
réalisé environ 3.000 pièces
vendues dans le monde entier.
Le travail pictural se fait sur des
toiles de grand format, toujours
de dimension 2x1,40m, les séries comptent entre 50 et 100
pièces. En sculpture, j'utilise du
bronze ou de l'aluminium.
Quels sont vos projets ?
Mes projets sont simples: travailler jusqu’à 100 ans minimum,
après on verra ! Partager ma
production avec les autres dans
le monde. Aider des causes humanitaires, comme le Sida, ou
combattre la pauvreté, être humaniste. Chercher des dialogues avec les autres par le
biais de l’Art. Sculpter notre existence afin de la tourner vers l’in●
telligence.
LES ÉCO WEEK-END - VENDREDI 29 NOVEMBRE 2013
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Hommage
Q/R
Abderrahim Chaabane,
Directeur du Musée de
Bank Al Maghrib
Kacimi, le poète des toiles...
● Le musée de Bank Al-Maghrib rend hommage à un des plus grands peintres
contemporains marocains, décédé il y a 10 ans : Mohamed Kacimi. L’exposition,
qui s’intitule «L’art comme un geste extrême» regroupe 55 œuvres qui racontent le
parcours d’un homme, sur la vie d’un artiste écorché vif…
D
epuis le 28 novembre
jusqu’au 30 mars, le
musée de Bank AL Maghrib célèbre le talent
du peintre marocain Mohamed
Kacimi. Plus de 55 œuvres sont
exposées et représentent un résumé du travail de l’artiste entre
1965 et 2003. L’œuvre
d’un artiste qui a marqué par son engagement, sa passion et son
talent. Un talent pluriel,
qui commence par une
recherche de soi, d’un
«équilibre», qu’il trouve
dans l’abstrait en voulant témoigner de la
condition humaine. Intellectuel et poète, il s’engage de
plus en plus dans la politique et
prend parti, après des voyages en
Irak et au Liban entre autres. Le
natif de Meknès vit entre Témara
et Paris et n’est pas prédestiné à
une carrière de peintre, puisqu’il
est d’abord éducateur pour en-
fants. La rencontre avec la plasticienne Jacqueline Brodskis sera
déterminante, et très vite, il trouve
en lui cette poésie et cette mélancolie qu’il saura retranscrire sur
toile et qui fera de lui un acteur reconnu de l’art au Maroc. En effet,
l’artiste qui était contemporain
Kacimi est considéré
comme le pionnier
de l’art contemporain
marocain.
avant l’heure, un avant-gardiste en
quelque sorte, était un réel défenseur des droits de l’homme, dont
le travail retranscrit la condition de
l'homme et de la vie. Gilbert Lascautlt dira, d’ailleurs sur son œuvre
: «Souvent dans les toiles des dernières années, des corps surgis-
sent : corps nus, sans visage, sans
sexe évident, androgynes peutêtre, anges peut-être. Ce sont, en
tout cas, des corps dépouillés, réduits à l’essentiel. Ce sont des
corps-signes, éléments éparpillés
d’un incertain alphabet de chair.
Ce sont également des figures
disséminées d’un improbable
traité des mouvements et des
gestes. En ce corps, l’acte se fait
chair et la mobilité s’incarne. On
s’interrogera sur les rapports de
ces corps figurés et de ce que Kacimi nomme: «Le corps de la peinture». Les corps, les âmes, les visages
sans
expression,
l’expression du néant, du vide, de
la souffrance, du bonheur, des instants qui ont compté…un tout qui,
comme l’a si bien dit sa fille Batoul
Kacimi a permis de «libérer ses
œuvres enfin». Une aubaine pour
les amoureux de l’art qui peuvent
profiter des merveilles de Kacimi
jusqu’au 30 mars prochain au
●
Musée de Bank Al Maghrib.
●●●
La rencontre
avec la
plasticienne
Jacqueline
Brodskis sera
déterminante,
et très vite, il
trouve en lui
cette poésie
et cette
mélancolie
qu’il saura
retranscrire
sur la toile
et qui fera
de lui un acteur
reconnu de l’art
au Maroc.
Les ÉCO : Pourquoi cet hommage à Kacimi, maintenant ?
Abderrahim Chaabane : Kacimi
pour les amateurs de l’art, c’est le
pionner de l’art contemporain marocain. C’est le point numéro un.
Deuxièmement, le dénouement
de la succession et de l’héritage de
Kacimi, n’a eut lieu que dernièrement, on a donc eu l’occasion de
montrer aux gens ce qui a longtemps été caché dans sa maison à
Temara. Surtout que le legs de l’artiste s’élève à 1.647 œuvres. Nous
avons donc décidé, dans le cadre
de la politique culturelle du musée
qui est de promouvoir les grands
peintres comme Gharbaoui, pour
ne pas les oublier…La troisième raison, c’est le dixième anniversaire
de sa mort. Il est important de marquer le coup
Vous avez sélectionné 55 toiles
sur les 1.000 trouvées. Le
choix a-t-il été difficile ?
Nous avons travaillé en collaboration avec la Compagnie marocaine
des œuvres et objets d'art, pour essayer d’expliquer le parcours de l’artiste de ses débuts, dans son travail
de recherhce, à son accomplissement la vieille de sa mort. Il a peint
jusqu’à la fin. Il s’agissait de choisir
un échantillon représentatif du travail effectué durant toutes ses années, de 1965 à 2003.
C’est regrettable que l’oeuvre
de Kacimi ait été vraiment reconnue après sa mort...
Vous savez, c’est un peu le destin
de tous les peintres reconnus
même dans le monde, mais surtout au Maroc. Ce n’est que lorsque
l’on perd un grand artiste que l’on
se rend compte de son importance. Dans le cas de Kacimi, c’est
un peu différent. Il a eu une reconnaissance de son vivant . Après sa
mort, cela s’est intensifié bien sûr,
mais il était vraiment reconnu de
●
son vivant …
LES ÉCO WEEK-END - VENDREDI 29 NOVEMBRE 2013
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Cinéma
DiCaprio, loup de la bourse
DANS LES SALLES
● Martin Scorsese présente avec un nouveau chef-d’œuvre porté par
son acteur fétiche, Léonardo DiCaprio. «Le loup de Wall Street» est déjà préssenti
pour de nombreux titres en 2014. Sortie le 25 décembre.
droits d’adaptation, l’ancien boursicoteur n’a pas
hésité plus longtemps. Le tournage du film aurait
dû débuter en 2007, seulement la grève de la Writers Guild of America (scénaristes américains), qui
a fait trembler Hollywood pendant plus d’un an, a
inquiété la Warner Bros au point que celle-ci s'était
retirée du projet. C’est finalement Red Granite qui
reprendra le flambeau et signera sa toute première
production. Quand aux acteurs, jusqu’à ce que
Christine Ebersole auditionne, c’est Julie Andrews,
célèbre pour avoir incarné Mary Poppins, qui devait
interpréter Leah Belfort. Blake Lively (Krista Coughlin dans «The Town») et Rosie Huntington-Whiteley
(Carly dans «Transformers 3 - La Face cachée de la
histoire tourne autour de Jordan Belfort, un lune») ont longtemps été pressenties pour incarner
courtier en bourse de Long Island, qui re- Nadine. Teresa Palmer (Julie dans «Warm Bodies»)
fuse de collaborer avec les autorités dans et Amber Heard (Miss San Antonio dans «Machete
le cadre d’une vaste affaire de corruption à Kills») ont également auditionné pour le rôle tant
Wall Street. «Le loup de Wall Street» est une adap- convoité. C’est finalement la jeune actrice austratation du roman éponyme écrit par Jordan Belfort lienne Margot Robbie qui réussira à tirer son épingle
en personne à sa sortie de prison en 2005. D’ail- du jeu et aura la chance de tourner dans un film de
leurs, quand l'ouvrage est sorti, Leonardo DiCaprio Martin Scorsese… Pour l’anecdote, pendant la
et Brad Pitt se sont livrés à un combat sans merci scène de baiser entre Leonardo DiCaprio (Jordan
pour en acquérir les droits, surenchérissant au Belfort) et Joanna Lumley (Tante Emma), le comépoint . En apprenant que Martin Scorsese réaliserait dien était tellement nerveux que 27 prises ont été
le film si son nouvel acteur fétiche obtenait les nécessaires.
●
L’
Le casse-tête est bien chinois
● «Casse-tête chinois» est le troisième volet de la trilogie entamée avec
«L'auberge espagnole» et «Les poupées russes». Ce long-métrage réalisé par
Cédric Klapisch, est interprété par Romain Duris. Sortie le 4 décembre.
X
avier a maintenant 40 ans.
On le retrouve avec
Wendy, Isabelle et Martine
quinze ans après «L’auberge espagnole» et dix ans après
«Les poupées russes». La vie de Xavier ne s’est pas forcément arrangée et tout semble même devenir
de plus en plus compliqué. Désormais père de deux enfants, son
virus du voyage l’entraîne cette fois
à New York, au beau milieu de Chinatown. Dans un joyeux bordel, Xavier cherche sa place en tant que
fils, en tant que père, en tant
qu’homme en fait ! Séparation. Famille recomposée. Homoparentalité. Immigration. Travail clandestin.
Mondialisation. La vie de Xavier
tient résolument du casse-tête chi-
nois ! Cette vie, à l’instar de celle
que l'on peut mener à New York à
l’époque actuelle, à défaut d’être
cohérente et calme, vient en tout
cas nourrir sa plume d’écrivain. Les
vies des personnages principaux
ont naturellement changé depuis
«Les poupées russes». On y retrouve ainsi 10 ans plus tard Xavier,
notre héros globe-trotteur, toujours
incarné par Romain Duris et désormais père de deux enfants. Cédric
Klapisch a attendu de réunir suffisamment de choses intéressantes
à raconter avant de tourner cette
suite, mais également que son acteur fétiche ait lui-même des enfants dans la vraie vie pour que son
personnage soit plus crédible : «Je
n’aurais peut-être pas refait ce troisième film s’il n’avait pas eu d’enfants», confie-t-il. Si Romain Duris y
retrouve logiquement Kelly Reilly et
Cécile de France pour la troisième
fois de sa carrière, «Casse-tête chinois» marque la quatrième collaboration entre l’acteur et Audrey Tautou, qui se sont également donnés
la réplique dans «L'écume des
jours» de Michel Gondry.
●
FONZY
Durée : 1h43 min
Genre : Comédie
Avec : José Garcia, Lucien JeanBaptiste, Audrey Fleurot...
Diego Costa - sous le
pseudonyme de Fonzy - a
donné son sperme à de
nombreuses reprises pour un
protocole de recherche. 20 ans
plus tard, Diego est livreur dans
la poissonnerie familiale. Malgré ses 42 ans, il est resté
un adolescent irresponsable et gaffeur. Lorsque que sa
fiancée Elsa lui annonce qu'elle est enceinte, son passé
resurgit : il découvre qu'il est le géniteur de 533 enfants !
Tous les jours 14h15, 17h, 19h45, 22h30.
Il était temps
Durée : 2h03 min
Genre : Comédie romantique
Avec : Domhnall Gleeson,
Rachel Mcadams, Bill Nighy...
Au lendemain d'un réveillon de
jour de l'An encore décevant, le
père de Tim révèle à son fils que
tous les hommes de la famille
ont, depuis toujours, la faculté
de voyager dans le temps. Tim
ne peut pas changer le cours de l'histoire mais il peut
changer ce qui se passe et s'est passé dans sa vie. Il
décide d'améliorer son existence... en se trouvant une
petite amie. Malheureusement les choses ne s'avèrent
pas si simples qu'il pensait...
Tous les jours 14h15, 17h, 19h45, 22h30.
GRAVITY
Durée : 1h31 min
Genre : Science-fiction
Avec : Sandra Bullock, George
Clooney...
Pour sa première expédition
spatiale, le docteur Ryan Stone,
experte en ingénierie médicale,
accompagne
l'astronaute
chevronné Matt Kowalsky qui
effectue son dernier vol avant
de prendre sa retraite. Mais une catastrophe se produit
lors d'une banale sortie dans l'espace. Leur navette
pulvérisée, Stone et Kowalsky se retrouvent livrés à euxmêmes dans l'univers. Mais c'est peut-être en s'enfonçant
plus loin encore dans l'immensité terrifiante de l'espace
qu'ils trouveront le moyen de rentrer sur Terre...
Tous les jours 14h15, 17h, 19h45, 22h30.
CAPITAINE
PHILLIPS
Durée : 2h14 min
Genre : Action
Avec : Tom Hanks, Christopher
Stadulis, Max Martini, Chris
Mulkey, John Magaro, Corey
Johnson, Michael Chernus...
Adaptation cinématographique
des événements survenus en
avril 2009 au large des côtes
africaines. Le capitaine Richard Phillips, marié père de
deux enfants au commande d'un porte container s'était
livré à un groupe de 4 pirates somaliens pour sauver son
équipage. Après l'échec d'une tentative d'évasion, il fut
délivré par les Navy Seals.
Tous les jours 14h15, 17h, 19h45, 22h30.
LES ÉCO WEEK-END - VENDREDI 29 NOVEMBRE 2013
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Tendances
RENDEZ-VOUS
La fin d'année
«Ladurée»
Evian by Saab
● De la dentelle, de l'allure, de la pureté : voilà ce que recense aujourd'hui
la nouvelle bouteille d'eau minérale Evian. L'édition limitée est une création
du Libanais qui sait sublimer la femme, Elie Saab.
L
a bouteille d’Evian la plus
«stylée» du moment vient
de faire son entrée au
Maroc! Habillée par Elie
Saab, la bouteille d’eau minérale
n’a pas fini de faire forte impression. L’eau minérale naturelle
Evian perpétue son histoire avec
la mode en s’associant au célèbre
couturier. Dernière née d’une lignée d'associations (sept) avec
de grands créateurs, la bouteille
Evian édition limitée 2014 voit
s’unir les deux marques autour
d’un hommage commun à la pureté. La bouteille, habillée d’un
motif de dentelle, n’est pas sans
rappeler l’élégance et la féminité
propres aux collections Elie Saab.
Cette dentelle blanche et délicate
à la précision architecturale, signature de la maison du couturier, se conjugue avec raffinement à la silhouette épurée de la
bouteille. Le résultat incarne et
symbolise le savoir-faire et la sophistication au cœur de l’univers
des deux marques. L'eau d'Evian
suit un parcours pendant plus de
15 ans au cours duquel, protégée
par des roches imperméables,
elle acquiert sa composition minérale unique et constante.
Quant à lui, Saab, créateur naturellement doué, se distingue par
la création de robes élégantes et
intemporelles, sublimant toujours
plus la silhouette féminine, et
réussit son pari avec Evian. La délicate dentelle du créateur et la silhouette affinée de la bouteille
Evian se conjuguent parfaitement
pour offrir une vision commune
de la pureté. Le créateur de 49
ans, que l’on ne présente plus, a
fait du chemin depuis son premier atelier de couture à Beyrouth
en 1982 alors qu’il n’avait que 18
ans. Celui qui a toujours su qu’il
voulait devenir grand couturier a
enchaîné les fashion weeks à Beyrouth, Paris et Rome pour aujourd'hui habiller les stars sur les
tapis rouges du monde entier. On
se souvient de ce grand moment
en 2002 où Halle Berry vient récupérer son Oscar de la meilleure
actrice pour son rôle dans le film
À l'ombre de la haine, en larmes,
dans une robe d’Elie Saab. Il devient Membre correspondant à la
Chambre syndicale de la Haute
Couture et ses créations ensorcellent avec cette touche alliant le
charme oriental à la classe occidentale. Il jongle entre les matières
nobles (taffetas, organza, zibeline,
satin, etc.) qu'il associe à des matières plus fluides et légères
(mousseline) ou encore fines
(dentelle). La touche «Saab» est
reconnaissable entre mille, ne
s’imite pas et surtout ne passe pas
inaperçue…ce n’est pas la bouteille
●
d’Evian qui infirmera cela!
●●●
La délicate
dentelle du
créateur
et la silhouette
affinée de
la bouteille
Evian
se conjuguent
parfaitement
pour offrir
une vision
commune
de la pureté.
Les fêtes de fin d’année sont toujours un moment où se mêlent
partage et plaisirs gourmands.
C’est à l’occasion de ces instants
inédits que la Maison Ladurée dévoile ses créations. Des pièces
montées composées de macarons recouverts de feuilles d’or et
d’argent, posés sur socles et
cônes décorés de frises réalisées
en glace royale. Ces oeuvres
gourmandes
donnent aux fêtes
de fin d’années
une touche de
magie! La Maison
Ladurée propose
une large gamme
de produits pour
les cadeaux de fin d'année. Une
collection de coffrets de différentes formes et couleurs inspirées par un savoir-faire de 150 ans
(Marie-Antoinette, Napoléon, Brocart, Cachemire…) remplis de macarons assortis, de mélange de
thés, de chocolats de la nouvelle
gamme «Les Marquis Ladurée»,
de confitures et miels, de caramel
à tartiner, de bougies parfumées
et de livres de recettes Ladurée
sucrées et salées. Celle qui se veut
«temple de la gastronomie», la
Maison Ladurée, propose des
fêtes de fin d’année uniques,
grâce à ses douceurs gourmandes, ses parfums subtils et
ses entremets raffinés ! La Maison
Ladurée est présente depuis novembre 2012 au Maroc au sein du
●
MoroccoMall à Casablanca.
Les chaussures de l'hiver
FASHION
Les bottes hautes
Les chaussures irisées
Si vous n’osez pas la cuissarde, il faudra, cet hiver,
prendre de la hauteur
avec des bottes hautes.
Sous le genou, elles se
portent à talons aiguilles
ou carrés. Le plus: opter
pour les bottes compensées.
Pour la saison automne/hiver
2013-2014, l’irisé s’invite sur les
chaussures. Bottes, bottines
ou encore derbies, les chaussures d’hiver s’habillent. Pas
question de réserver le nacré,
le doré et l’argenté aux fêtes de
fin d’année. Il faut que cela
brille toute la saison!
Les chaussures à
semelles crantées
LA nouvelle tendance est la semelle crantée. Elle s’invite sur
tous les modèles de chaussures. Sandales, bottines,
bottes à talon ou encore bottes
plates, la semelle crantée sera
LA chaussure tendance automne hiver 2014!