L80p25-Que sont mes camarades devenus?

Que sont mes camarades devenus ?
Expérience du réseau « Copains d’avant »
Alain Coulon
Groupe de Travail HCSI
Homme, Communications Systèmes d’Information
Le Groupe de Travail HCSI a entrepris un examen des différents réseaux sociaux. Voici un retour
d’expérience relatif à Copains d’avant.
Une valeur recherchée :
la nostalgie
Ce réseau social propose une plate-forme
destinée à favoriser les retrouvailles entre
personnes qui ont, dans un passé plus ou
moins lointain, fréquenté, lors d’une même
période, les mêmes établissements scolaires,
les mêmes entreprises ou les mêmes
associations.
Ce réseau n’est dédié ni aux perspectives
professionnelles ni aux rencontres inopinées,
plus ou moins aventureuses. Ce réseau,
délibérément tourné vers le passé, cultive la
nostalgie mémorielle.
Le parcours d’inscription
Quelques proches y sont déjà
Une promenade libre sur le site, en zigzaguant
de parent en ami, en rebondissant d’ami en
collègue, nous donne un premier échantillon
représentatif de la population enregistrée.
Il ressort que les membres sont, surtout, des
personnes mûres qui ont terminé leur parcours
scolaire et déjà une grande partie (quand ce
n’est pas la totalité) de leur parcours
professionnel.
On découvre que de nombreux proches se
sont déjà inscrits sous un profil plus ou moins
détaillé.
L’objectif n’est pas de garder le contact avec
des fréquentations actuelles mais de retrouver
quelques « perdus de vue » parmi ceux qui :
 qui
ont
fréquenté
les
mêmes
établissements
scolaires
(primaires,
secondaires, ou supérieurs) ;
 que l’on a croisés au service militaire
(lorsqu’il existait) ;
 qui ont travaillé dans les mêmes
entreprises ;
 qui ont œuvré dans les mêmes
associations.
La Lettre d’ADELI n°80 – Été 2010
Inscription facile et progressive
Il est facile de s’inscrire et de donner quelques
éléments objectifs de son curriculum vitae :
état-civil – nom, prénom, année de naissance,
qui servira d’identifiant ;
 parcours scolaire ;
 parcours militaire éventuel ;
 parcours professionnel ;
 activités associatives ;
Rien de bien confidentiel dans ces éléments
factuels.
On s’inscrit succinctement, en mettant le
minimum d’informations, pour prendre place,
en se promettant de venir apporter
ultérieurement quelques compléments.
Les avertissements
Les membres déclarés d’une collectivité
(école, entreprise, association) sont avertis de
l’inscription d’un nouveau membre lorsque
celui-ci mentionne une appartenance à cette
collectivité.
Mon expérience
Une inscription primaire
Il y a de cela quelques semestres, j’avais
fourni les informations minimales pour être
marquer une présence : nom, prénom, ville de
résidence, année de naissance, grandes
étapes du parcours scolaire et professionnel.
Une anomalie surprenante
J’avais laissé reposer ma fiche embryonnaire,
jusqu‘au jour où je me suis pris par la main
pour la compléter en m’étant muni d’un
curriculum
vitae
précis
(noms
des
établissements, dates d’entrée et de sortie).
J’ai ainsi eu la surprise de trouver sur ma fiche
des éléments étrangers à mes parcours
scolaire et professionnel.
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Mystère : un homonyme est-il venu y glisser
ses propres données sur la fiche du voisin ?
Il est facile de rétablir la chronologie de ses
parcours en se promettant d’être vigilant et de
venir faire le ménage en cas de nouvelle
intrusion ; il n’y en a pas eu de nouvelles.
Affichage d’informations complémentaires
Attiré par la perspective de partager des
souvenirs que la mémoire a bonifiés en « bon
vieux temps », j’ai fourni des éléments
complémentaires :
 une photo récente qui me distingue de
mes homonymes (même nom, même
prénom) ;
 des précisons sur la totalité de mon
parcours scolaire (de l’école maternelle à
la faculté) ;
 mes activités associatives au sein
d’ADELI ;
 deux photos de classe de la fin des
années 1950 (en certifiant qu’aucun des
personnages photographiés n’est encore
mineur aujourd’hui !)
En revanche, je me suis abstenu, pour
l’instant, de fournir d’autres renseignements
plus subjectifs sur mes goûts, mes voyages,
mes loisirs.
Mais saurais-je résister à l’appel de
l’engrenage ?
Les recherches
J’ai balayé les listes d’établissements scolaires
ou professionnels à la recherche d’incertains
compagnons.
Selon les étapes de ma vie scolaire et
professionnelle, je trouve entre 1 et 5 000
personnes qui ont vécu dans la même entité
mais généralement à une période différente.
Les avertissements
Ayant travaillé 34 ans dans une entreprise de
plusieurs milliers de salariés, un flot continu de
nouveaux inscrits n’est pas anormal.
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Parmi les avertissements, j’ai eu le plaisir de
lire les noms de quelques anciens collègues.
J’ai souri en constatant qu’ils n’avaient pas
résisté à la tentation d’enjoliver un tantinet leur
parcours professionnel en cochant la partie
haute du profil.
Les retrouvailles
Camarades de classe
La photo de classe semble être le levier le plus
attractif et le plus efficace.
J’avais mis en ligne deux photos de classes
prises il y a un tout petit peu plus de 50 ans.
En deux jours, j’ai été contacté par deux
anciens camarades qui y figuraient.
Quelle émotion de reprendre contact avec des
camarades que l’on a quittés à l’époque de
l’acné juvénile et que l’on retrouve à celle des
rhumatismes !
Il est en effet plus facile d’associer un nom à
une photo prise lorsque l’on côtoyait la
personne que d’identifier son visage actuel qui
a pris quelques rides. J’attends avec émotion
le jour où je me reconnaîtrais sur une photo de
classe absente de mes propres archives.
Collègues de travail
Je suis averti lorsqu’un nouvel individu s’inscrit
en mentionnant un épisode semblable au
mien. J’ai ainsi recueilli les noms et les
coordonnées d’une dizaine de personnes que
j’ai croisées lors de ma carrière.
Sollicitations commerciales
M’étant à ce jour limité à des informations
factuelles exemptes de toute préférence
subjective, je n’ai reçu, à ce jour, aucune
sollicitation commerciale directe.▲
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La Lettre d’ADELI n°80 – Été 2010