41.Moline2013

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41.Moline2013
EN
EC
IM
Comme et comment en français contemporain : !"#$%&$%'#!()'(*)$+,-*).)/'!
SP
Estelle MOLINE1
« Comme et comment sont deux, et il y a bien peu d’endroits où l’on se puisse servir indifféremment de l’un et de l’autre. »
Vaugelas, Remarques sur la langue française utiles à ceux qui veulent bien parler et bien écrire.
0/'*+1,$'%+/(
!"##"$ %#&'"$ ($ )*&+$ *,-".#/0$ '"$ )+*)*1"+$ &2"$ .3(11/4.(#/*2$
aussi complète que possible des emplois contrastés de comme 1
Université du Littoral – Côte d’Opale ­ Grammatica, JE 2489.
COMME ET COMMENT EN FRANÇAIS CONTEMPORAIN
et de comment en français contemporain. Étant donné l’ampleur du sujet, il ne saurait être question de décrire minutieusement chacune des constructions, et je me contenterai d’établir un état de la question. Les faits relevant de la diachronie ne seront pas évoqués ici, bien que leur étude contribue à la compréhension des données actuelles. SP
EC
IM
EN
La notion de proforme qu56$#"33"$7&8"33"$"1#$'%42/"$'(21$3"1$
#+(9(&:$ '"$ ;"$ <*04.$ =>??@$ A$ BCCBD6$ '"$ E/"++(+'$ =>??F$ A$ BCCGD$
*&$ '"$ E/"++(+'$ H$ ;%(+'$ =BCCID$ )"+J"#$ '"$ +"2'+"$ .*J)#"$ '"$ 3($
répartition actuelle des emplois des deux morphèmes. Les pro­
formes qu­ constituent une classe de mots caractérisés par une parenté morphologique, une propriété sémantico­syntaxique et '"1$ 1)%./4./#%1$ 0*2.#/*22"33"1K$ ;($ )(+"2#%$ J*+)L*3*M/7&"$ '"1$
proformes qu­ provient de leur étymologie commune : elles sont issues du radical indo­européen *Kw5$=9*/+$N"/33"#$H$O"2­
'+PQ1$>?IC$A$N"/33"#$>?I@DK$R&$)*/2#$'"$9&"$1P2#(:/.*51%J(2­
tique, les proformes qu­ présentent la particularité de remplir à la fois un rôle syntaxique et sémantique dans la proposition en tête de laquelle elles se situent2K$ N(3M+%$ 3"&+$ /2'%42/#/*2$ 0*2­
'(J"2#(3"6$ "33"1$ +%0Q+"2#$ S$ &2$ '*J(/2"$ 1%J(2#/7&"$ 1)%./47&"$
=38(2/J%$)*&+$qui, l’inanimé pour quoi =;"0"&9+"6$BCCID6$3"$3/"&$
pour où (T('"+J(226$ >??UD6$ 3"$ #"J)1$ )*&+$ quand$ =V"2W/#*&2$
BCCID6$"#.KDK$R&$)*/2#$'"$9&"$0*2.#/*22"36$3"1$)+*0*+J"1$qu­ se .(+(.#%+/1"2#$)(+$'"1$"J)3*/1$1)%./47&"1$=/2#"++*M(#/016$+"3(#/016$
":.3(J(#/01$"#$.*2."11/01D6$(/21/$7&"$)(+$38(,1"2."$'8"J)3*/$(1­
sertif en phrase simple. R&$)*/2#$'"$9&"$J*+)L*3*M/7&"6$38())(+#"2(2."$'"$comme et comment à la classe des proformes qu­ ne fait guère de doute : comme$ =IXe$ 1/Q.3"D$ "1#$ .*21#+&/#$ S$ )(+#/+$ '"$ 38(2./"22"$ 0*+J"$
com, laquelle est issue du latin quodomo, adverbe de manière 2
La position en tête de P constitue la position canonique des proformes qu­. Néanmoins le morphème peut apparaître in situ dans les interroga­
#/9"1$'/+".#"1$=Tu fais quoi ? A$Tu vas où ?$A$Tu t’appelles comment ?DK$
ESTELLE MOLINE
EN
qui connaît en latin classique des emplois interrogatifs relatifs =<(04*#6$ >?U@$ X$>UCYDD6$ "#$ ":.3(J(#/01$ =DHLF 3$X$ @GUD4$ A$ com­
ment$ =XIe 1/Q.3"D$ "1#$ %M(3"J"2#$ .*21#+&/#$ S$ )(+#/+$ '"$ 3($ 0*+J"$
com6$S$3(7&"33"$($%#%$('-*/2#$3"$1&04:"$('9"+,/(3$Zment$=DHLF : @GUD5. Si la dérivation d’adverbes en –ment à partir d’une base adverbiale n’est plus productive en français contemporain, elle "1#$ (##"1#%"$ '(21$ 38L/1#*/+"$ '"$ 3($ 3(2M&"$ =9*/+$ arrierement, aus­
siment, ensemblement, soventement, temprement, quasiment =[3/9/"+6$>?FG$X$YUDDK
EC
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R&$ )*/2#$ '"$ 9&"$ 1%J(2#/7&"6$ 3"1$ '"&:$ J*+)LQJ"1$ +"11*+­
tissent à la manière, ce qu’indique leur étymologie : comme est issu de l’ablatif modo, de modus, « manière, façon, sorte, M"2+"$\6$=<(04*#6$>?U@$X$?FYD$A$comment est doublement marqué pour la manière, par l’intermédiaire de comme d’une part, par celui de –ment$'8(&#+"$)(+#6$3"$1&04:"$%#(2#$/11&$'"$38(,3(#/0$3(­
tin mente, de mens, ]$'/1)*1/#/*2$'8"1)+/#$\$=)K$?II5?IYDK$^"3*2$ [3/9/"+$=>?FGD6$3($.+%(#/*2$'"$comment interrogatif proviendrait du fait que le sens de manière associé à comme n’était plus suf­
41(JJ"2#$1(/33(2#6. SP
R&$)*/2#$'"$9&"$1P2#(:/7&"6$'(21$3"&+1$"J)3*/1$'"$)+*0*+J"1$
qu­, comme et comment sont analysables comme des adverbiaux de manière. Prototypiquement, un adverbe de manière est intra­
)+%'/.(#/0$=_`-M((+'6$>??G$A$<&/J/"+6$>??I$A$N*3/2/"+$H$;%9+/"+6$
BCCCD6$ "#$ "1#$ (2(3P1(,3"$ .*JJ"$ &2"$ %)/#LQ#"$ '&$ 9"+,"$ =<*3(P6$
>?G?$A$ _`-M((+'6$ >??G$A$ N*3/2"6$ BCC>DK$ ;"1$ '"&:$ J*+)LQJ"1$
())(+(/11"2#$ '(21$ ."$ .*2#":#"$ =Il travaille comme (son père + un cochon) A$Comment fais­tu ?D6$(/21/$7&"$'(21$'8(&#+"1$7&/$3&/$
3
Dictionnaire historique de la langue française.
Voir également l’article de C. Aslanov dans ce volume.
5
Sur la genèse de quomodo, comme et comment6$9*/+$a13(2*9$=BCC?DK
6
« [U]ne base en –ment indiqu[e] de façon plus explicite que la ques­
tion porte sur la manière. Cette valeur, qui était présente dans quomodo interrogatif, n’est plus visible dans com(e)$\$=[3/9/"+6$>?FG$X$Y@DK
4
COMME ET COMMENT EN FRANÇAIS CONTEMPORAIN
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EN
sont apparentés (Elle est belle comme (un cœur + sa sœur) A$Il est comment, le nouveau ?). Les linguistes divergent cependant sur la question de savoir si tous les emplois de comme doivent ou non être analysés comme ressortissant à la classe des pro­
formes qu5K$b$3($'/00%+"2."$'"$;"$<*04.$=>??>D$"#$'"$c&.L1$"#$
;"$<*04.$=BCCGD6$-"$)"21"$7&"$comme correspond à la proforme qu­ de manière dans une partie seulement de ses emplois. Com­
ment connaît une diversité d’emplois moindre, la plupart d’entre eux étant caractéristiques des proformes qu­. Je montrerai dans les pages qui suivent qu’il y a, en français contemporain, concurrence entre comme et comment pour les seuls emplois de proformes qu­ de manière, même si tous ces emplois ne sont )(1$.*2."+2%1$(&$JdJ"$#/#+"K$R(21$3"&+1$"J)3*/1$)+*#*#P)/7&"1$
=comme « comparatif » et comment /2#"++*M(#/0D6$3"1$'"&:$J*+­
phèmes correspondent en effet à la proforme qu­ de manière. En revanche, les emplois dans lesquels comme et comment ne sont pas analysables comme des proformes qu­ de manière leur sont 1)%./47&"1K
SP
e"$'%.+/+(/$1&.."11/9"J"2#$3"1$"J)3*/1$1)%./47&"1$'"$comme, )&/1$3"1$"J)3*/1$1)%./47&"1$'"$comment$"#$"242$3"1$.(1$'"$+"­
couvrement. En conclusion, je montrerai que comment peut être analysé comme la forme forte de comme.
23( 4."5+%!(!"#$%&6,)!(1)(comme
Les emplois de comme ont fait l’objet de très nombreuses études76$"#$3"&+$.3(11/4.(#/*2$"1#$)(+$.*21%7&"2#$3(+M"J"2#$,(3/­
1%"K$R(21$."##"$1".#/*26$-"$)+%1"2#"+(/$1&../2.#"J"2#$3"1$"J)3*/1$
1)%./47&"1$'"$comme dans lesquels le morphème correspond à la proforme qu­ de manière, puis ceux dans lesquels il ne s’agit pas de cette proforme8.
7
8
O*/+$3($,/,3/*M+()L/"$'*22%"$'(21$N*3/2"$H$c3(&:$=BCCF$X$>C5>GDK
E*&+$&2"$-&1#/4.(#/*2$'"$."$)(+#/$)+/1$#L%*+/7&"6$9*/+$N*3/2"$=BCCF(DK
ESTELLE MOLINE
1.1. Comme est une proforme 6,­
EC
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EN
Il existe un large consensus parmi les chercheurs contempo­
rains pour analyser comme$'(21$1"1$"J)3*/1$)+*#*#P)/7&"1$=i. e. M3*,(3"J"2#$1"1$"J)3*/1$]$.*J)(+(#/01$\D$.*JJ"$&2"$)+*0*+J"$
qu­ de manière9$=O*/+$;"$$<*04.6$>??>$A$R"1J"#16$BCC>6$BCCF$A$
N*3/2"6$ BCC>$A$ c&.L1$ H$ ;"$ <*04.$ BCCGDK$ ;($ )+*)*1/#/*2$ /2­
troduite par comme correspond à une relative libre, au sein de laquelle comme remplit le rôle syntaxique d’adverbial de ma­
nière10, et on observe très régulièrement une coïncidence entre la fonction de comme dans P enchâssé, et la fonction de P enchâssé '(21$E$J(#+/."K$R"$)3&16$"2$+(/1*2$'&$)(+(33%3/1J"$"2#+"$E$J(­
trice et P enchâssé, ces constructions permettent l’ellipse11. Elles 1*2#$1&1.")#/,3"1$'"$J*'/4"+$&2$9"+,"$X
=>D$
$(K$f3$#+(9(/33"$=.*JJ" g$h.*JJ"2#D$1*2$)Q+"K
$
$,K$f3$#+(9(/33"$=.*JJ" g$h.*JJ"2#D$*2$#+(9(/33(/#$(&­
trefois.
un adjectif :
(K$i33"$"1#$,"33"$=.*JJ" g$h.*JJ"2#D$=&2$.j&+$k$1($
1j&+DK
$
$,K$i33"$"1#$,"33"$=.*JJ" g$h.*JJ"2#D$1*2#$#"2#(2#"1$
3"1$/33&1/*21K$=lL(L+(6$Les agneaux du SeigneurD
SP
=BD$
9
E/"++(+'$"#$;%(+'$=BCC@D$2"$.*2#"1#"2#$)(1$3"$.(+(.#Q+"$('9"+,/(3$'"$
comme, mais considèrent qu’il ne s’agit plus d’une véritable proforme qu56$'(21$3($J"1&+"$*m$3"$1QJ"$gN(2/Q+"g$(&+(/#$'/1)(+&$(&$)+*4#$'8&2$
sème plus général /Identité/. 10
Plus précisément, comme occupe en tête de P une position non fonc­
tionnelle, et son interprétation s’effectue en relation avec la position vide phonologiquement et pleine syntaxiquement correspondant à cette fonction : Il travaille commei son père travaillait [ ]i.
11
^&+$."$)*/2#6$9*/+$R"1J"#1$=BCCF,DK
COMME ET COMMENT EN FRANÇAIS CONTEMPORAIN
$
$.K$ e*3/"$ =.*JJ" g$h.*JJ"2#D$ #&$ "16$ !*3*J,(6$ -"$
J8%#*22"$7&"$#&$2"$1*/1$)(1$'%-S$J(+/%"K$=N%+/J%"6$
ColombaD
ou un nom :
($ K$O*/./$'"1$/J(M"1$=.*JJ"$g$h.*JJ"2#D$*2$(/J"+(/#$
en voir plus souvent.
$$
,K$n2$L*JJ"$=.*JJ" g$h.*JJ"2#D$E/"++"$($+%)*21"$
à tout.
$$
.K$ !"+#(/2"1$ 9/33"16$ =.*JJ"$g$h.*JJ"2#D$ E(+/1$ *&$
Marseille, ont pris d’autres dispositions.
EN
=UD$
EC
IM
Avec un support verbal, comme peut être suivi de bon me semble : =@D$
f$ 31$'/1)*1(/"2#$'"1$J(3L"&+"&:$=.*JJ"$g$h.*JJ"2#D$
,*2$ 3"&+$ 1"J,3(/#K$ =lL('+(6$ Les agneaux du sei­
gneurD
ce qui est caractéristique des proformes qu5$=J’inviterai qui bon me semble, J’irai où bon me semble, Je viendrai quand bon me sembleDK$ !"##"$ .*J,/2(/1*2$ "1#$ "2$ +"9(2.L"$ ":.3&"$ (9".$ com­
ment.
SP
Comme P peut remplir la fonction d’attribut du sujet :
=GD$
$e"$1&/1$=.*JJ"$g$h.*JJ"2#D$-"$1&/1K$
La construction se rencontre également sans support expli­
./#"6$'(21$'"1$#/#+"1$'"$43J16$'"$3/9+"1$*&$'"$.L(21*21$X
=ID$
($ K$ =!*JJ"$g$h.*JJ"2#D$ &2"$ /J(M"$ =43J$ '8aM2Q1$
e(*&/D
$
$,K$=!*JJ"$g$h.*JJ"2#D$&2$9*3$'"$9(&#*&+1$=3/9+"$'"$
e*1%$</*9(22/D
$
$.K$=!*JJ"$g$h.*JJ"2#D$&2$(9/*2$1(21$(/3"$=.L(21*2$
'"$!L(+3%3/"$!*&#&+"D
ESTELLE MOLINE
$
$'K$ =!*JJ"$g$h.*JJ"2#D$ &2$ +"o"#$ =.L*+%M+()L/"$ '"$
l(+/J$aJM+(JD
Il s’agit généralement de comparatives en comme à support implicite12K$ ;8":"J)3"$ =I'D$ (&#*+/1"$ )3&1/"&+1$ /2#"+)+%#(#/*216$
comparative ou métalinguistique. i2426$comme comparatif est susceptible de produire un « ef­
0"#$.**+'*22(2#$\$=;"$<*04.$>??>D13 : ($ K$R(21$&2$.(1$=.*JJ"$g$h.*JJ"2#D$'(21$38(&#+"6$-"$
viendrai.
$
$,K$ i2$ c+(2."$ =.*JJ"$g$h.*JJ"2#D$ S$ 38%#+(2M"+6$ 3"1$
réactions ont été immédiates.
EN
=YD$
EC
IM
Pour être tout à fait complet sur ces emplois, il faut ajouter : 3"1$.*21#+&.#/*21$'%#(.L%"1$.*JJ"$=FD$"#$=?D$X
=FD$
=$ !*JJ"$g$h.*JJ"2#D$"33"$%#(/#$L(,/33%"6$*2$2"$)*&­
vait que la remarquer.
=?D$
=$ !*JJ"$g$h.*JJ"2#D$ 1"1$ )(+"2#16$ E/"++"$ #+(9(/33"$
dans la chaussure.
SP
les tournures dans lesquelles comme est suivi d’une subordon­
2%"$S$#"J)1$42/$=comme si P, comme quand PD$*&$S$38/242/#/0$
(comme pour VInf) : =>CD$ ($ K$pqr$3"$)Q+"$<*+/*#$#+"11(/33/#$=.*JJ"$g$h.*JJ"2#D$
1/$ 1*2$ Ls#"11"$ 38"t#$ )/7&%$ (9".$ &2$ 0"+K$ =V(3W(.6$ Le Père GoriotD
$
12
,K$[L$u$^*&+/15J*/$=.*JJ"$g$h.*JJ"2#D$7&(2'$2*1$
(J*&+1$%#(/"2#$'(21$3"&+$)+/2#"J)1K$=!L(#"(&,+/(2'6$
Mémoire d’Outre­TombeD
Mais pas exclusivement : voir Comme ils disent, chanson de Charles aW2(9*&+6$"#$Comme c’est une chanson d’amour, de Jean Lapointe.
13
^&+$."$)*/2#6$9*/+$R"1J"#1$H$N*&+"#$=BCCFDK
COMME ET COMMENT EN FRANÇAIS CONTEMPORAIN
$
.K$ ;"$ J(#"3*#$ 1"$ ,(/11($ =.*JJ"$g$h.*JJ"2#D$ )*&+$
J/"&:$3/+"$1&+$3($,*&11*3"K$=N%+/J%"6$ColombaD
ainsi que des construction elliptiques du type comme suit, comme prévu, etc. :
=>>D$ ($ K$;($-*&+2%"$1"$'%+*&3($=.*JJ"$g$h.*JJ"2#D$1&/#$X$
'"$FL$>G$S$FL$@G6$q
,K$v*&#$18"1#$)(11%$=.*JJ"$g$h.*JJ"2#D$)+%9&K
EN
$$
E3&1/"&+1$ (+M&J"2#1$ )"+J"##"2#$ '"$ -&1#/4"+$ 38(2(3P1"$ 1"3*2$
laquelle comme comparatif remplit dans P enchâssé le rôle d’un adverbial de manière. Je n’en citerai qu’un : la portée de la né­
M(#/*2K$i2$=>BD$X
EC
IM
=>BD$ $f3$"1#$J*+#$.*JJ"$*2$2"$J"&+#$)3&1$=V+"3D
La négation porte non pas sur le prédicat verbal mais bien sur comme, adverbial de manière, ce qu’on peut gloser par on ne meurt plus ainsi, on ne meurt plus de cette manière14. SP
En français contemporain, comment ne concurrence pas comme dans ce type d’emploi. Cette particularité résulte notam­
J"2#$ '&$ 0(/#$ 7&8"2$ +(/1*2$ '"$ 1*2$ 0*2.#/*22"J"2#$ /2#%M+(#/0$ =(&$
1"21$'"$;"$<*04.6$>??>$A$>??UD6$3"$J*+)LQJ"$2"$+"w*/#$(&.&2"$
J(+7&"$/2#*2(#/9"$1)%./47&"K$
1.2. Comme n’est pas une proforme 6,7
Comme connaît en out re de très nombreux emplois dans les­
quels le morphème ne correspond pas à la proforme qu­ de ma­
nière. 14
E*&+$'8(&#+"1$(+M&J"2#16$9*/+$3"1$#+(9(&:$./#%1$)K$I>K
ESTELLE MOLINE
1.2.1. Les propositions énonciatives et méta­
énonciatives
EN
Les constructions énonciatives15 sont caractérisées par le fait que la proposition introduite par comme contient un verbe décla­
+(#/0$='&$#P)"$direD6$&2$9"+,"$'8(##/#&'"$)+*)*1/#/*22"33"$='&$#P)"$
craindre)$ *&$ '"$ .*JJ"2#(/+"$ ='&$ #P)"$ indiquerD6$ '*2#$ 38(+M&­
ment interne, qui apparaît le cas échéant sous la forme pronomi­
nale le6$+%0Q+"$S$38(11"+#/*2$."2#+(3"$=;"$<*04.6$>??>$X$B?D$X
=>UD$ =$ !*JJ"$g$h.*JJ"2#D$ 9*&1$ =3"D$ 1(9"W6$ E(+/1$ "1#$ 3($
.()/#(3"$'"$3($c+(2."K
EC
IM
_`-M((+'$=>??GD$($J*2#+%$7&8&2$1P2#(MJ"$9"+,(3$2"$.*2#/"2#$
7&8&2"$1"&3"$)*1/#/*2$'"$J*'/4"&+$('9"+,/(3$=7&(3/#(#/0$*&$7&(2­
#/#(#/0DK$n2$('9"+,"$'"$J(2/Q+"$"2$Zment$)"&#$J*'/4"+$3"$)+%'/­
cat verbal de la proposition introduite par comme : =>@D$ =$ !*JJ"$g$h.*JJ"2#D$38($%3%M(JJ"2#$J*2#+%$x6$3"1$
petites causes produisent de grands effets. Par conséquent, la fonction d’adverbial de manière ne peut être assumée par comme.
SP
;"1$ .*21#+&.#/*21$ J%#(5%2*2./(#/9"1$ =a&#L/"+5y"9&W6$ >??GD$
0*2#$ ":)3/./#"J"2#$ +%0%+"2."$ S$ 38"J)3*/$ '"$ #"+J"1$ 1)%./47&"1$
repris par le locuteur, mais dont il se distancie, et dont l’emploi est attribué au sujet syntaxique de la proposition introduite par comme :
=>GD$ N
$ (/1$ 38())(+/#/*2$ '"$ 3($ J(+7&/1"6$ =.*JJ"$g$h.*J­
J"2#D$3($2*JJ(/#$!3(+($J%.L(JJ"2#6$(9(/#$+"J&%$3"$
+(P*2$=z*3(6$Au bonheur des damesD$
15
^&+$."1$.*21#+&.#/*216$9*/+$2*#(JJ"2#$R"1J"#1$H$y*&11(+/"$=BCCCD6$
v/L&$=BCCYD$"#$E/"++(+'$=BCCFDK
COMME ET COMMENT EN FRANÇAIS CONTEMPORAIN
i2$ =>GD6$ 3($ )+*)*1/#/*2$ /2#+*'&/#"$ )(+$ comme contient un ad­
verbe de manière en –ment, ce qui exclut que comme remplisse ce rôle syntaxique.
1.2.2. Les circonstancielles (temporelle, causale, analogique) EC
IM
EN
Les phrases à interprétation temporelle et/ou causale ne pré­
1"2#"2#$ )(1$ '"$ '/00%+"2."1$ 1P2#(:/7&"1$ -&1#/4(2#$ 38":/1#"2."$ '"$
'"&:$ .(#%M*+/"1$ '/1#/2.#"1$ =N*3/2"6$ BCCIDK$ V/"2$ 7&"$ M&/'%"$
)(+$ &2$ 0(/1."(&$ '8/2'/."1$ 3/2M&/1#/7&"1$ =)+%1"2."$ *&$ (,1"2."$
d’une négation, temps grammaticaux, mode d’action, prémodi­
4"&+16$etcD6$38/2#"+)+%#(#/*2$+")*1"$1&+$3"1$/20%+"2."1$3/%"1$S$2*1$
connaissances du monde :
=>ID$ $(K$=!*JJ"$g$h.*JJ"2#D$/3$0(/1(/#$,"(&6$/3$1*+#/#K
$
$,K$ =!*JJ"$g$h.*JJ"2#D$ /3$ 1*+#(/#6$ /3$ 1"$ J/#$ S$ )3"&­
voir. Il semble en être de même en ce qui concerne les « propositions d’analogie » :
SP
=>YD$ =$ !*JJ"$g$h.*JJ"2#D$ >8&1/2"6$ 3"$ 1*/+6$ 3{.L"$ 1($ 9(­
peur au ruisseau, il venait là répandre en paroles son #+*)5)3"/2$ '"$ 9"+9"$ "#$ '8/'%"1K$ =R(&'"#6$ Souvenirs d’un Homme de lettresD
La possibilité d’insérer dans la proposition introduite par comme un adverbe de manière en –ment *&$&2$('9"+,"$7&(2#/4"&+$X
=>FD$ $(K$=!*JJ"$g$h.*JJ"2#D$/3$0(/1(/#$#+Q1$,"(&6$/3$1*+#/#K
$
,K$=!*JJ"$g$h.*JJ"2#D$/3$1*+#(/#$3"2#"J"2#6$/3$1"$J/#$
à pleuvoir. $
$.K$=!*JJ" g$h.*JJ"2#D$>8&1/2"6$3"$1*/+6$3{.L"$3"2#"­
ment sa vapeur au ruisseau, il venait là répandre en paroles son trop­plein de verve et d’idées. ESTELLE MOLINE
constitue un des arguments indiquant que comme ne peut être (2(3P1%$ .*JJ"$ &2$ ('9"+,/(3$ '"$ J(2/Q+"$ J*'/4(2#$ 3"$ )+%'/.(#$
verbal de P enchâssé.
1.3. 8+..)(6,+%
EN
R")&/1$ 3"$ XVIIe siècle, comme quoi permet d’introduire un objet P argument d’un verbe ou d’un nom ayant trait au dire =;"0"&9+"6$BCCI$X$>F@D$X
EC
IM
=>?D$ a . Et y repart à se marrer de plus belle pen­
dant que la mère l’engueule du haut de l’escalier =.*JJ"$g$h.*JJ"2#D$7&*/$P$9($3($+"2'+"$0*33"$S$)(1$
3&/$+%)*2'+"$7&(2'$"33"$3&/$.(&1"K$=;(1(PM&"16$Vache noire, HannetonsD
$
,K$;8/20*+J(#/*2$)+%./#%"$=.*JJ"$g$h.*JJ"2#D$7&*/$
ce pâtre congelé, et peut­être épileptique, aurait été castré selon un rite initiatique du néolithique faisant '"$ 3&/$ &2$ .L(J(2$ 1"$ +%9Q3"6$ )*&+$ 42/+6$ 1(21$ 0*2'"­
J"2#K$=^*33"+16$Le secretD$
SP
Ces constructions ont été précédées d’un emploi interroga­
tif de comme quoi, dont elles sont vraisemblablement issues =;"0"&9+"6$ BCCI$ X$>FB5>FUDK$ ;8"J)3*/$ '"$ comme quoi en tête de phrase est plus tardif : inexistant au XVIIe siècle, il appa­
raît, quoique rarement, aux XVIIIe et XIXe 1/Q.3"1$ =;"0"&9+"6$
BCCU$X$@I@D$X
=BCD$ C
’est un fait que l’épanouissement de ce journal, dans sa continuité, a été exceptionnel. Pour cela, il (&+($ 0(33&$ 7&(+(2#"$ (21K$ =!*JJ"$g$h.*JJ"2#D$ 7&*/$
un journal ne se fait pas en un jour, ni en un tour de #(,3"K$=Le Monde Diplomatique6$./#K$;"0"&9+"6$BCCI$X$
>?@DK
Sur le plan syntaxique, comme quoi a de nos jours un fonc­
tionnement proche d’une conjonction de subordination comme COMME ET COMMENT EN FRANÇAIS CONTEMPORAIN
que6$ JdJ"$ 1/6$ .*JJ"$ 38($ J*2#+%$ ;"0"&9+"$ =BCCU$ A$ BCCID$ 3"1$
deux morphèmes n’apparaissent pas exactement dans les mêmes contextes.
1.4. Comme métalinguistique
EN
R(21$ ."#$ "J)3*/6$ comme$ )+%1"2#"2#$ '"1$ 1)%./4./#%1$ 7&/$ 3"$
distinguent de comme$.*J)(+(#/0$=N*3/2"6$>??ID$X$3"$J*+)LQJ"$
28"1#$-(J(/1$1&/9/$'8&2$*,-"#$E$.*J)3"#6$/3$"1#$1&))+"11/,3"$=B>D6$
et susceptible d’occuper différentes positions dans l’énon­
.%$=BBD$X
=B>D$ (K$f3$"2#"2'/#$=.*JJ"$g$h.*JJ"2#D$&2$,+&/#K
b. Il entendit un bruit.
EC
IM
=BBD$ ($ K$f3$%#(/#$0+())%$=.*JJ"$g$h.*JJ"2#D$'8&2$.*&)$'"$
0*&'+"K$=V(3W(.6$SarrasineD
$
,K$f3$%#(/#$=.*JJ"$g$h.*JJ"2#D$0+())%$'8&2$.*&)$'"$
foudre. Comme fonctionne alors comme un adverbe modalisateur, et non pas comme un adverbial de manière.
%&'()*+$,-.(*/.01+
SP
!"#"$
;"1$ "J)3*/1$ 7&(3/4(2#1$ '"$ comme$ =R(J*&+"##"$ H$ E/.L*26$
>?>>5>?@UD$ )+%1"2#"2#$ 3($ .(+(.#%+/1#/7&"$ .*JJ&2"$ '8/2#"+'/+"$
la présence d’un objet P complet à droite de comme =N*3/2"$
H$R"1J"#16$BCC?D6$"#$1*2#$ (2(3P1%1$)(+$E/"++(+'$=BCCB$ A$BCC@D$
comme ressortissant à la catégorie des prépositions. Ils se répar­
tissent deux sous­catégories, caractérisées pas des propriétés '/1#/2.#"1$ =#P)"$ '"$ 1"MJ"2#1$ 1&1.")#/,3"1$ '8())(+(|#+"$ S$ '+*/#"$
de comme, possibilité ou non d’occuper une position détachée, "#.KD$ =N*3/2"6$ BCC?(D6$ 7&/$ .*++"1)*2'"2#$ 9+(/1"J,3(,3"J"2#$ S$
deux stades de grammaticalisation différents. ESTELLE MOLINE
R(21$ 3"$ )+"J/"+$ .(16$ '/00%+"2#1$ %3%J"2#1$ 1*2#$ 1&1.")#/,3"1$
d’apparaître à droite de comme :
=BUD$ ($ K$f3$J"$38($)+%1"2#%$=.*JJ"$g$h.*JJ"2#D$1*2$J"/3­
leur ami
,K$ pqr$ "#$ "33"$ +"-"#(/#$ =.*JJ" g$h.*JJ"2#D$ /2&#/3"$
tout ce qui ne contribuait pas à la consommation im­
J%'/(#"$'"$1*2$.j&+$pqr$=c3(&,"+#6$Madame Bova­
ryD
c. Il avait peur d’être compromis, se lamentait. R"1$ L*JJ"1$ "2$ ,3*&1"6$ 1&+#*&#6$ 38/27&/%#(/"2#6$
=.*JJ" / *.*JJ"2#D$ ())(+#"2(2#$ S$ '"1$ 1*./%#%1$ 1"­
.+Q#"1K$=c3(&,"+#6$L’Éducation sentimentaleD
EN
$
EC
IM
Le segment en comme X occupe nécessairement une position intégrée, et correspond majoritairement à un attribut de l’objet, plus rarement à un attribut du sujet :
R(21$ 3"$ 1".*2'$ .(16$ comme est nécesssairement suivi d’un nom nu. Le segment en comme N peut apparaître en construc­
#/*2$/2#%M+%"$=B@D$*&$'%#(.L%"$=BG5BIDK$i2$.*21#+&.#/*2$/2#%M+%"6$
comme N remplit également une fonction attributive, le plus souvent celle d’attribut du sujet, plus rarement de l’objet : =B@D$ $(K$f3$#+(9(/33"$=.*JJ" g$h.*JJ"2#D$J(w*2K
,K$e"$38(/$"J,(&.L%$=.*JJ" g$h.*JJ"2#D$1".+%#(/+"K
SP
$
R(21$3"1$"J)3*/1$'%#(.L%16$comme N peut être incident à un ^_$+%0%+"2#/"3$=BG(D$*&6$'(21$'"1$.*21#+&.#/*2$/2#"++*M(#/9"1$"#$
exclamatives, au pronom que$=BG,5.D$X$
=BGD$ ($ K$=!*JJ" g$h.*JJ"2#D$J(w*26$/3$"1#$#+Q1$,*26$J(/1$
=.*JJ" g$h.*JJ"2#D$%3".#+/./"2$/3$2"$9(&#$+/"2$K
$
,K$ }&8"1#5."$ 7&"$ 9*&1$ )+"2'+"W6$ =.*JJ" / *com­
J"2#D$'"11"+#$~
$
.K$}&8"1#5."$7&8/3$(6$=.*JJ" g$h.*JJ"2#D$0+/.$u
COMME ET COMMENT EN FRANÇAIS CONTEMPORAIN
Comme N apparaît également dans des prédications averbales. ;"$1P2#(MJ"$)"&#$(3*+1$)"+J"##+"$'8/'"2#/4"+$3"$#LQJ"$=BI(D$*&$
":"+."+$3($0*2.#/*2$'"$./+.*21#(2#$=BI,D$X
=BID$ $(K$R%3/./"&:6$=.*JJ" g$h.*JJ"2#D$.(0%$u
b. Je me suis entraîné dans la maison de l’ingé­
2/"&+q$a&$ J&+6$'"1$)L*#*1$'"$0(J/33"K$R"1$ )3(2#"1$
vertes, des géraniums sur les rebords de fenêtres. Sur la table, quelques statuettes en os, premiers « sou­
venirs » d’une industrie esquimaudé pour touriste. =!*JJ" g$h.*JJ"2#D$ #()/16$ '"1$ )"(&:$ "#$ '"1$ .(+­
)"##"1$ '"$ 0(.#&+"1$ J(+*.(/2"1K$ =N(3(&+/"6$ Les der­
niers rois de ThuléD16. EC
IM
EN
93( 4."5+%(!"#$%&6,)(1)(comment
SP
N*/21$ '/9"+1/4%1$ 7&"$ ."&:$ '"$ comme, les emplois de com­
ment correspondent pour l’essentiel à ceux d’une proforme qu­, et seul le syntagme assertif de Et comment ! semble s’en éloi­
gner. 16
R(21$."1$"J)3*/16$/3$28P$($)(1$"2$0+(2w(/1$.*2#"J)*+(/2$.*2.&++"2."$
entre comme et comment. Comment est cependant susceptible d’appa­
raître, quoique marginalement, dans ce contexte :
=(D$
;[!• $ pqr$9*&1$#+*&9"W$7&"$.8$"1#$&2$J*P"2$
de se cultiver que ce sont des moyens de se culti­
9"+$3($+('/*$3($#%3%9/1/*2$3"$./2%J($~
;[!• *L$*&/K$3($+('/*$"#$3($#%3%9/1/*2$=42(3"J"2#D$=)"&#D$
=5d#+"D$=J*/21D$J*/21$.*22&$7&(2'$JdJ"$ ;[!• $ 9*&1$#+*&9"W$7&"$3"$./2%J($KKK$
;[!•$$ !*JJ"2#$J*P"21$'"$1"$.&3#/9"+$~$2*2$2*2
=!*+)&1$i;f![EDK
ESTELLE MOLINE
2.1. Comment interrogatif (constructions directes)17
Les emplois de comment introducteur d’une interrogative directe partielle sont bien répertoriés. Comment permet d’in­
#"++*M"+$ 1&+$ 3($ J(2/Q+"$ =BY(D6$ 1&+$ 3"$ J*P"2$ =BY,D6$ 1&+$ 38/21#+&­
J"2#$$=BY.D$X$
=BYD$ $(K$=!*JJ"2# g$h.*JJ"D$(15#&$0(/#$~
,KZ$=!*JJ"2# g$h.*JJ"D$"15#&$9"2&$~$Z$a$)/"'/ en bus.
$
.K$Z$=!*JJ"2# g$h.*JJ"D$38(15#&$4:%$~$Z$a9".$'"$3($
colle/ avec des clous
EN
$
EC
IM
1&+$3($7&(3/#%$=3($]$J(2/Q+"$'8d#+"$\$1"3*2$3"$TLFI D18 :
=BFD$ "#$"&L$=!*JJ"2# g$h.*JJ"D$/31$1*2#$~$/31$1*2#$1PJ­
)(1$~$=!*+)&1$i;f![EDK
"#6$(9".$."+#(/21$('-".#/016$1&+$3"$'"M+%$=N*3/2"6$BCCF6$BC>C,D$$X
=B?D$ $f3$"1#$M+(2'$=.*JJ"2# g$h.*JJ"D6$."#$())(+#$~
SP
Sur le plan syntaxique, comment remplit la fonction d’adverbial 9"+,(3$ =BYD6$ '8(##+/,&#$ '&$ 1&-"#$ =BFD6$ '"$ J*'/4"&+$ '"$ 38('-".­
#/0$=B?D$*&$'8(##+/,&#$'"$38*,-"#$=UCD$X
=UCD$ Z$ $ v&$ #8())"33"1$ =.*JJ"2#$g$h.*JJ"D$ ~$ Z$ N"3*'P$
=<(/21,*&+M6$Histoire de Melody NelsonD
L’interprétation sémantique de comment relève de facteurs ana­
logues à celle de comme comparatif ou exclamatif19 : la catégo­
rie syntaxico­sémantique à laquelle ressortit l’élément auquel 3"$J*+)LQJ"$"1#$/2./'"2#$-*&"$&2$+s3"$)+%)*2'%+(2#$=9*/+$Il est 17
Sur les constructions indirectes, voir infra6$UK@K
Sur ."1$'/00%+"2#"1$9(3"&+16$9*/+$O(2$'"$O"3'"$=BCC?DK
19
Voir Qui prévenir ?, Où aller ?, etc. 18
COMME ET COMMENT EN FRANÇAIS CONTEMPORAIN
comment ? et Il est comme son frère A$Il est grand comment ? et Il est haut comme trois pommesDK$ i2$ .(1$ '8/2./'"2."$ 9"+,(3"6$
les propriétés sémantiques du prédicat permettent de déterminer 38/2#"+)+%#(#/*2$('%7&(#"$=BYDK
EN
Comme les autres pronoms et adverbes interrogatifs qu­, comment$ )"&#$ d#+"$ 1&/9/$ '8&2$ 9"+,"$ S$ 38/242/#/020 (Com­
ment / *comme faire ?), de diable21 (Comment / *comme diable as­tu réussi une chose pareille ?), ou du pronom ça 22 (Com­
ment / *comme ça ?) 23. Le morphème peut être réalisé in situ 24 =Je fais comment ?D$*&$d#+"$&#/3/1%$/1*3%J"2#$=[3/9/"+6$>?FGD$X
EC
IM
=U>D$ i
$ #$ ,/"2u$ v(2#$ )/16$ /3$ 0(&#$ 1"$ '%,+*&/33"+K$ =!*J­
ment g$h.*JJ"D$ ~$ e"$ 2"$ 1(/1$ )(1$ #+Q1$ ,/"26$ J(/1$ /3$
0(&#$ 1"$ '%,+*&/33"+K$ =y/9/Q+"6$ Correspondance, cit. TLFI DK$
SP
20
Voir Qui diable as­tu encore invité ?, Où diable est­il parti ?, Quand diable reviendra­t­il ?, etc.
21
Voir Qui ça ?A$Où ça ?$A$Quand ça ~6$"#.K
22
Comme ça et comment ça ne sont pas parallèles. En effet, Comme ça ? correspond nécessairement à une interrogation sur la « manière de 0(/+"$\$=9*/+$a$X$Tu les remplis bien.$V$X$Comme ça ?D6$#(2'/1$7&"$Com­
ment ça ? manifeste la surprise et le désaccord du locuteur par rapport à ce qui vient d’être énoncé : « Grands changements, qu’ils racontent. !*JJ"2#$ w($ ~$\$ =!%3/2"6$ Voyage au bout de la nuit, cit. Grevisse, >?FI$X$IIYDK$R"$)3&16$"2$)*1/#/*2$/2#%M+%"6$38(..")#(,/3/#%$"1#$/29"+1"$X$
Je fais comme ça ? vs *Je fais comment ça ? et *Je fais comme ? vs Je fais comment ?.
23
Voir Tu as vu qui ?, Tu vas où ?, Tu reviens quand ?, etc. 24
A la différence de comment, comme ne peut être utilisé isolément =Comment ? vs *Comme ?D$ 7&"$ '(21$ &2$ .*2#":#"$ *m$ 3"$ J*+)LQJ"$
est glosable par comme quoi ? =a$X$Je ferais bien quelque choseK$V$X$
Comme ?DK
ESTELLE MOLINE
Les emplois isolés de comment donnent lieu à différents effets de sens25, de la demande d’information complémentaire =UB(D$S$3($'"J(2'"$'"$+%)%#/#/*2$'8&2$%2*2.%$=*&$'8&2$0+(MJ"2#$
'8%2*2.%D$J(3$)"+w&$=UB,D6$'"$3($+%(.#/*2$=%#*22"J"2#6$/2'/M2(­
#/*26$1&+)+/1"6$"#.KD$(&:$)+*)*1$'"$38/2#"+3*.&#"&+$=UB.D$S$0*+J"$
'"$)*2.#&(#/*2$'&$'/1.*&+1$=UB'D$X
$$
,K$ g$ ;B$ /3$ 1&04+(•$ 7&(2'$ JdJ"$ '"$ 18P$ *))*1"+$ J(­
'(J"$"&L$g$;F$=.*JJ"2#$g$h.*JJ"D$g$;B$*2$)*&++($
s’y opposer/$=!ycEDK
c. – oui ben vous êtes pas à vos places c’est regret­
#(,3"$ Z$ =!*JJ"2# g$h.*JJ"D$ *2$ 28"1#$ )(1$ S$ 2*1$
)3(."1$~$1/$1/$*2$"1#$S$2*1$)3(."1$-"$1&/1$'%1*3%"$=!*+­
)&1$i;f![EDK
EC
IM
25
EN
=UBD$ ($ K$Z$N"3*'P$=.*JJ"2# g$h.*JJ"D$~ – Melody Nelson =<(/21,*&+M6$Histoire de Melody NelsonD
SP
Comme est fréquent dans cet emploi dans certains parlers du fran­
çais québécois, voir : =,D$$
gg$€"33$J*/$&2$%9Q2"J"2#$7&/$7&"$-8(/$9%.&$7&/$J8($%#%$/J)*+­
#(2#$€"33$-8(/$#+*&9%$w($-"$)+"2(/1$'"1$.*&+1$'"$)/(2*$w($0(/1(/#$
trois quatre ans pis quand­c’e j’avais été / à hum / j’avais été à un spectacle là que c’était comme$g$€"33$(2P€(P1$.8%#(/#$&2$
concours là pis j’avais gagné première place sur une pièce / pis j’étais très contente pis on va un des voyages que j’ai plus aimé c’était un quatrième ou cinquième année je m’en rap­
pelle pus trop de quoi comme ioù­c’e qu’on avait été but on avait été vraiment loin on avait été par euh: Ontario pis ça pis *2$(9(/#$g$*2$(9(/#$%#%$S$_/(M(+($c(331$)/1$+/ML#$S$,"(&.*&)$'"$
places on avait fait comme cinq six stops comme dans / on avait comme été gone comme deux semaines pis on restait comme$'"&:$-*&+1$S$.L(7&"$)3(."$.8%#(/#$+/ML#$.**3$=":"J)3"$
+")+/1$'"$!L"9(3/"+6$BCCC$X$BYDK
COMME ET COMMENT EN FRANÇAIS CONTEMPORAIN
d. ce sont des exemples hein j’ai été j’ai pas pris "&L$ "&L$ =.*JJ"2# g$h.*JJ"D$ -8(/$ )(1$ )+/1$ #*&#$ w($
=!ycED26.
R(21$&2$+"M/1#+"$'"$3(2M&"$2*2$1#(2'(+'6$comment peut­être suivi de que, dans des constructions interrogatives :
$
EN
=UUD$ ($ K$a3*+16$'"J(2'"$N*t3&6$=.*JJ"2# g$h.*JJ"D$7&"$
w($9($S$_(2.P$~$!8"1#$)(1$#+*)$'%#+&/#$~$=^(+#+"6$La Mort dans l’âme, ./#K$v;cfD
,K$ "2$ k$ a_<;iviyyi$ -"$ 1(/1$ )(1$ =.*J­
ment g$h.*JJ"D$7&8/31$9/9"2#$=!*+)&1$i;f![ED$
ou exclamatives :
EC
IM
=U@D$ ($ K$=!*JJ"2# g$h.*JJ"D$7&8/31$2*&1$*2#$"&$u$=^(+#+"6$
./#K$<+"9/11"$=>?FI$X$II>DD
$$
2.2. ,K$ J(/1$ +"M(+'"W$ ."33"53S$ =.*JJ"2# g$h.*JJ"D$
7&8"33"$"1#$L(,/33%"$=.*JJ"2#/$h$.*JJ"D$7&8"33"$"1#$
)"/M2%"$=!*+)&1$i;f![ED
Autres valeurs interrogatives
SP
Certaines constructions, dans lesquelles la proposition intro­
duite par comment contient un auxiliaire modal comme devoir, pouvoir, vouloir, oser,$ "#.K$ =UG(5,D6$ &2"$ 2%M(#/*2$ =UG.D$ *&$ &2$
9"+,"$.*2-&M&%$(&$.*2'/#/*22"3$=UG'D6$1"J,3"2#$S$)+"J/Q+"$9&"$
paradoxales27. En effet, il s’agit formellement d’interrogatives, comme l’indique l’inversion possible du sujet :
=UGD$ ($ K$ =!*JJ"2# g$h.*JJ"D *1"W59*&1$ )(+3"+$ '"$ 3&/$
sur ce ton, quand hier encore vous ne le connais­
26
^&+$."1$.*21#+&.#/*216$9*/+$R"1J"#1$H$<(&#/"+$=BCC?D6$(/21/$7&"$;(+­
+/9%"$H$N*3/2"$=BCC?DK
27
^"3*2$ V(.L($ =BCCC$ X$I?D$ "#$ yP1$ =BCCI$ X$B>FD6$ 3"1$ ":.3(J(#/9"1$ "2$
comme n’admettent pas la postposition du sujet. ESTELLE MOLINE
1/"W$M&Q+"$)3&1$7&"$J*/$u$=V"+2(2*16$M. Ouine, cit. v;cfDK
$,K$ N(/1$ =.*JJ"2#$g$h.*JJ"D$ "1#5/3$ )*11/,3"6$ J*2$
.L"+$ ^*+"36$ 7&"$ 9*&1$ /M2*+/"W$ ."1$ .L*1"16$ 9*&1$ 3"$
.*JJ"21(3$'"$."##"$J(/1*2$~$=^#"2'L(36$Le Rouge et le NoirD
$$
.K$ i#$ =.*JJ"2#$g$h.*JJ"D J"$ '%)3(/+(/15-"$ /./$ ~$
=^#"2'L(36$Le Rouge et le NoirD
$$
'K$ =!*JJ"2#$g$h.*JJ"D n’a­t­il pas l’esprit, se dit­
elle tout attendrie, d’inventer quelque signal pour me '/+"$ 7&"$ 1*2$ ,*2L"&+$ "1#$ %M(3$ (&$ J/"2$ ~$ =^#"2'L(36$
Le Rouge et le NoirD
EN
$
Titres
SP
2.3. EC
IM
Cependant, aucune des interprétations de comment interrogatif rappelées ci­dessus n’est accessible, et l’interrogation porte sur la possibilité même de la réalisation du prédicat verbal, ce que le TLFI formule de la manière suivante : « Comment interroge sur les conditions dans lesquelles un procès peut avoir lieu ». Ces phrases correspondent en outre à des interrogations rhétoriques : « Ces conditions étant inconcevables, pour le locuteur, la phrase #"2'$0+%7&"JJ"2#$'(21$."$.(1$9"+1$38":.3(J(#/*2$\$=TLFIDK$
R"$ 2*J,+"&:$ #/#+"1$ ='"$ 3/9+"16$ '8(+#/.3"16$ '"$ 43J16$ '"$ .L(­
)/#+"16$ "#.KD$ 1*2#$ .*21#/#&%1$ '8&2"$ )+*)*1/#/*2$ /2#+*'&/#"$ )(+$
comment sans marque de ponctuation :
=UID$ ($ K$=!*JJ"2#$g$h.*JJ"D$-8(/$+(#%$J"1$9(.(2."1$=3/9+"$
'"$<"*00$_/.L*31*2D
$
,K$ =!*JJ"2#$g$h.*JJ"D$ -"$ J"$ 1&/1$ '/1)&#%$ =43J$
'8a+2(&'$R"1)3".L/2D
COMME ET COMMENT EN FRANÇAIS CONTEMPORAIN
$$
.K$ =!*JJ"2#$g$h.*JJ"D$ -8(/$ 0(/#$ J*2$ '/.#/*22(/+"$
'"$3($3(2M&"$0+(2w(/1"$=;/##+%6$Etudes et glanures, cit. <+"9/11"6$>?FI$X$IGFD
$
$'K$ =!*JJ"2#$g$h.*JJ"D$ c*+M"#$ .*J)#"$ ,(##+"$ 38i1­
)(M2"$=Aujourd’hui6$./#K$l+(W"J6$BCCY$X$>BYD
Ces titres s’opposent à d’autres dans lesquels la ponctuation manifeste l’interrogation :
$,K$ =!*JJ"2#$g$h.*JJ"D$ =,/"2D$ %3"9"+$ 1*2$ "20(2#$
1(21$.+/1"$'"$2"+01$~$=3/9+"$'"$!3%J"2."$R"2(9/#D$
EC
IM
$
EN
=UYD$ ($ K$=!*JJ"2#$g$h.*JJ"D$M(M2"+$3"1$%3".#/*21$~$<&/'"$
)+(#/7&"$S$38&1(M"$'&$.(2'/'(#$=3/9+"$'"$e"(25!3(&'"$
N(+#/2D
Le fait que comment$ )&/11"$ d#+"$ 1&/9/$ '8&2$ 9"+,"$ S$ 38/242/#/0$$
=UF(D$(/21/$7&"$3($)*1#)*1/#/*2$)*11/,3"$'&$1&-"#$=UF,D$J*2#+"2#$
cependant la parenté avec les constructions interrogatives28 :
=UFD$ ($ K$ =!*JJ"2#$g$h.*JJ"D$ M&%+/+$ &2$ 0(2(#/7&"$ =3/9+"$
'8aJ*1$[WD
$$
,K$=!*JJ"2#$g$h.*JJ"D$(/J"2#$3"1$0"JJ"1K$R&$R%­
1/+$"#$'"1$T*JJ"1$=3/9+"$'"$N(+P1"$O(/33(2#D
SP
<+"9/11"$=>?FI$X$IGF$"#$)K$>I?@D$+%)"+#*+/"$."1$.*21#+&.#/*21$
parmi les « interrogatives indirectes sans verbe introducteur ». l+(W"J$ =BCCYD$ J*2#+"$ 7&8"33"1$ )+%1"2#"2#$ S$ 3($ 0*/1$ '"1$ )*/2#1$
communs et des différences avec les interrogatives indirectes. R(21$3"1$'"&:$.(16$3"$J*+)LQJ"$qu­ ne peut être réalisé in situ =L’esprit vient aux femmes comment est nécessairement inter­
)+%#%$.*JJ"$&2"$/2#"++*M(#/9"$'/+".#"DK$b$3($'/00%+"2."$'"1$/2­
#"++*M(#/9"1$='/+".#"1$*&$/2'/+".#"1D6$38%2*2.%$2"$)"&#$d#+"$+%'&/#$
au seul morphème introducteur, puisque « le titre n’ayant pas de .*2#":#"$(9(2#6$/3$2"$)"+J"#$)(1$&2"$+"3(#/*2$"2#+"$38"33/)1"$=*&$
28
;"$ .*+)&1$ '"$ l+(W"J$ =BCCYD$ "1#$ ":.3&1/9"J"2#$ .*21#/#&%$ '"$ #/#+"1$
d’articles de presse. ESTELLE MOLINE
EN
(&#+"$ 0(/#$ (2()L*+/7&"D$ "#$ ."$ .*2#":#"$ \$ =l+(W"J6$ BCCY$ X$ >BFDK$
R"$)3&16$]$3"1$#/#+"1$./5'"11&1$2"$.*JJ&#"2#$)(1$3/,+"J"2#$(9".$
un équivalent doté d’un point d’interrogation car l’interprétation de ces titres n’est pas interrogative ». En effet, « il ne s’agit pas de poser une question mais de présenter des valeurs discréti­
sées », ce qui « se concrétise systématiquement par le fait qu’un titre sans point d’interrogation implique que la réponse se trouve '(21$ 38(+#/.3"$ =E/"++(+'6$ BCC?D$ #/#+%6$ 1*&9"2#$ 1*&1$ 0*+J"$ '8&2"$
3/1#"$ \$ =ibidKDK$ !"##"$ (2(3P1"$ "1#$ .*++*,*+%"$ )(+$ 3"$ #/#+"$ 1&/9(2#6$
pour lequel une interprétation interrogative paraît peu probante =U?,$"#$U?.D$X
=U?D$ ($ K$ =!*JJ"2#$g$h.*JJ"D$ /JJ/M+"+$ "2$ c+(2."$ "2$ BC$
3"w*21$=3/9+"$'"$;&.$V(11*2MD
b. ~h=!*JJ"2#$g$h.*JJ"D$/JJ/M+"+$"2$c+(2."$"2$BC$
3"w*21$~
c. ~he"$ =J"$ k$ #"D$ '"J(2'"$ .*JJ"2#$ %J/M+"+$ "2$
c+(2."$"2$BC$3"w*21K$
EC
IM
2.4. Emploi nominal
SP
La nominalisation s’effectue à partir de l’emploi interrogatif, bien que tous les interrogatifs ne permettent pas aussi facilement que comment et pourquoi un usage nominal. =@CD$ $(K$!L"+.L"+$3"$)*&+7&*/$"#$3"$=.*JJ"2#$g$h.*JJ"DK
b. Je songe à quitter cette Sibérie mais je ne suis pas "2.*+"$'%./'%$1&+$3"$7&(2'$"#$3"$=.*JJ"2#$g$h.*JJ"D$
=N%+/J%"6$Lettres à la famille Delessert, cit. TLFID
COMME ET COMMENT EN FRANÇAIS CONTEMPORAIN
2.5. N’importe comment29 Comme les autres proformes qu­, comment peut être associé à n’importe30. Le syntagme ainsi constitué peut remplir la fonc­
#/*2$'8('9"+,/(3$'"$J(2/Q+"$=@>(D$*&$())(+(|#+"$"2$)*1/#/*2$'%#(­
.L%"$'"$#d#"$'"$)L+(1"$=@>,D$X
$
,K$ _8/J)*+#"$ =.*JJ"2#$g$h.*JJ"D6$ #&$ (1$ #*&-*&+1$
raison.
Et comment ! adverbe assertif
EC
IM
2.6. EN
=@>D$ a . l’art on se rend compte que c’est pas fait n’importe =.*JJ"2#$g$h.*JJ"D$ JdJ"$ 1/$ w($ 2*&1$ #*&.L"$ )(1$
%J*#/*22"33"J"2#$=!ycEDK
!"#$ "J)3*/$ "1#$ 7&(3/4%$ '8":.3(J(#/0$ )(+$ <+"9/11"$
=>?FI$X$II>D31K$R"$0(/#6$S$38%.+/#6$3"$1P2#(MJ"$Et comment est fré­
quemment suivi d’un point d’interrogation :
=@BD$ Z$!8%#(/#$0(&:$~ Z$i#$=.*JJ"2#$g$h.*JJ"D$u$=N(3+(&:6$Les conquérants6$./#K$<+"9/11"6$>?FI$X$II>D
SP
Le syntagme Et comment ! constitue une réponse assertive adap­
tée à un énoncé antérieur interrogatif, et s’apparente par consé­
7&"2#$(&:$('9"+,"1$(11"+#/01$=évidemmentD$"#$%9(3&(#/01$=heureu­
sementDK$!*JJ"$."1$('9"+,"16$Et comment peut être suivi d’une conjonctive en que reprenant le contenu propositionnel de l’in­
terrogation antérieure :
=@UD$ Z$ !8%#(/#$ 0(&:$ ~$ Z$ i#$ =.*JJ"2#$g$h.*JJ"D=6D$ 7&"$
c’était faux.
29
N’importe qui, n’importe où, n’importe quoi, etc. « Comment est un adverbe exclamatif qui marque l’intensité et porte 1&+$3($)L+(1"$)+%.%'"2#"$\$=<+"9/11"6$>?FI$X$II>DK
31
^&+$."$)*/2#6$9*/+$N*3/2"$=BCC?,DK
30
ESTELLE MOLINE
Cet emploi peut surprendre, dans la mesure où les proformes qu­ sont dépourvues d’emploi assertif en phrase simple. Il ré­
sulte d’un processus de grammaticalisation à partir de l’emploi )+*#*#P)/7&"$/2#"++*M(#/0$=N*3/2"6$BCC?.DK
:3( ;)$+,-*).)/'!
Emplois concessifs
EC
IM
3.1. EN
Cette dernière section est consacrée aux emplois dans les­
quels, en français contemporain, les deux morphèmes entrent en concurrence. Sont concernés tous les emplois caractéristiques des proformes qu­, à savoir les emplois concessifs, exclamatifs, interrogatifs et relatifs. Comme et comment connaissent des emplois concessifs qua­
3/4%1$'"$]$+(+"1$\$)(+$<+"9/11"$=>?FI$X$>IYID6$comme que, plus rare encore que comment que, étant usité en Suisse : =@@D$ a . Comment qu’on joue, quoi qu’on joue, c’est tou­
-*&+1$3"$1(3&#$7&/$)"+'K$=E%M&P6$./#K$<+"9/11"6$>?FI$X$
>IYID$
b. Comme qu’on retourne le problème, seul le oui permet de sauvegarder l’unité. =Le Jura Libre, cit. <+"9/11"6$>?FI$X$>IYID
SP
3.2. Emplois exclamatifs (exclamation directe) En français contemporain, comment concurrence sérieuse­
ment comme dans les constructions exclamatives32. Les deux morphèmes apparaissent en effet dans les mêmes contextes, 32
Tous les exemples d’exclamatives en comment cités ici ont été rele­
vés lors de conversations informelles. COMME ET COMMENT EN FRANÇAIS CONTEMPORAIN
avec les mêmes valeurs. Ils sont susceptibles d’être incidents à un verbe : =@GD$ a. Comme elle écouta, les premières fois, la lamenta­
tion sonore des mélancolies romantiques se répétant S$#*&1$3"1$%.L*1$'"$3($#"++"$"#$'"$38%#"+2/#%$u$=c3(&,"+#6$
Madame BovaryD
b. Comment elle nous parle33 ! EN
à un adjectif : =@ID$ a. Comme c’est gentil !
b. Comment c’est bon, ce truc !
EC
IM
à un adverbe :
=@YD$ ($ K$aL$u$,+(9"$.j&+$u$.*JJ"$#&$3&##"1$%2"+M/7&"J"2#$u$
=z*3(6$Le docteur PascalD
b. Comment ça m’a fait mal !
et, dans une moindre mesure, à un nom :
=@FD$ a. Comme tu as de la chance !
b. Comment il a du fric !
SP
Quel que soit le morphème utilisé, l’interprétation est cor­
rélée aux propriétés sémantico­syntaxiques du terme auquel il "1#$ /2./'"2#$ =L(&#$ '"M+%$ "2$ .(1$ '8/2./'"2."$ ('-".#/9(3"$ *&$ ('­
verbiale, quantité importante avec de SNDK$ i2$ .(1$ '8/2./'"2."$
9"+,(3"6$38/2#"+)+%#(#/*2$=7&(3/4(2#"$*&$7&(2#/4(2#"D$'%)"2'$'&$
prédicat :
=@?D$ $(K$=!*JJ"g$!*JJ"2#D$#&$'"9/"21$u
$$
33
,K$=!*JJ"g$!*JJ"2#D$/3$)3"&#$u
^&+$."$)*/2#6$9*/+$V*+/33*$=>?F?DK
ESTELLE MOLINE
R"$ JdJ"6$ 38/2#"+)+%#(#/*2$ 7&(2#/4(2#"$ /#%+(#/9"$ *&$ J(11/9"$
"1#$.*++%3%"$S$3($#%3/./#%$=*&$38(#%3/./#%D$'&$)+%'/.(#$9"+,(334 :
=GCD$ ($ K$ =!*JJ"g$ !*JJ"2#D$ /3$ ($ .L(2#%$ ."$ #+&.$ 7&(2'$ /3$
était jeune !
$$
,K$=!*JJ"g$!*JJ"2#D$-8(/$'*+J/6$."$€""•$"2'$u
EN
3.3. Les constructions liées en c’est Adj (comme/ comment) P
Les constructions en C’est Adj comme P :
=G>D$ a . C’est fou comme elle aime / C’est beau comme "33"$38(/J"K$=V"+M"+6$)*&+$V"(&1%-*&+D
b. C’est très beau comment elle parle de cet ave­
2/+$ #+Q1$ #+Q1$ 3*/2#(/2K$ =c+(2."$ f2#"+6$ Le masque et la plumeD
EC
IM
1*2#$+%)"+#*+/%"1$)(+$V(.L($=BCCC$X$BYG5BFGD35 parmi les excla­
matives indirectes, auxquelles elles s’apparentent, dans la me­
sure où le morphème introducteur peut être incident à un verbe =G>D6$S$&2$('-".#/0 =GB(D6$S$&2$('9"+,"$=GB,D$*&$S$&2$1"MJ"2#$"2$
de SN$=GB.D$X
SP
=GBD$ $(K$!8"1#$0*&$=.*JJ"/$.*JJ"2#D$/3$0(/#$.L(&'K
$
$,K$!8"1#$/2.+*P(,3"$=.*JJ"/$.*JJ"2#D$/3$.*&+#$9/#"K$
$
$.K$!8"1#$/2.+*P(,3"$=.*JJ"g$.*JJ"2#D$/3$($"&$'"$3($
chance. Elles en diffèrent cependant dans la mesure où d’une part elles sont constituées de deux séquences énonciatives relative­
34
Les emplois exclamatifs de comment$2"$1*2#$)(1$%9*7&%1$'(21$V(­
.L($=BCCCDK
35
Pour une étude de comment en tête d’une proposition en position (+M&J"2#(3"6$ 9*/+$ ;"0"&9+"$ =BCC?DK$ ^&+$ 3"1$ .*21#+&.#/*21$ "2$ savoir comme P6$9*/+$N*3/2"$=BC>C,6$BC>C.DK
COMME ET COMMENT EN FRANÇAIS CONTEMPORAIN
J"2#$(&#*2*J"1$=.L(.&2"$'8"33"1$)*&9(2#$d#+"$%2*2.%"$1%)(+%­
J"2#D$"#$*m$'8(&#+"$)(+#$3($)+*)*1/#/*2$/2#+*'&/#"$)(+$comme per­
met de donner un contenu sémantique au pronom sujet ce. En ce 1"216$"33"1$'*/9"2#$d#+"$+())+*.L%"1$'"1$)L+(1"1$3/%"1$=C’est fou qu’elle l’aime encoreDK
EC
IM
EN
^"3*2$V(.L($=BCCCD6$38('-".#/0$/2'/7&"$]$38"00"#$)+*'&/#$1&+$3"$
3*.&#"&+$ \$ =)K$ BFCD$ )(+$ 3"$ .*2#"2&$ )+*)*1/#/*22"3$ 7&8/3$ (11&J"$
)3"/2"J"2#$=)K$BYYDK$R"$0(/#6$1"&31$'"1$('-".#/01$%9(3&(#/01$1&,­
jectifs sont susceptibles d’apparaître dans cette construction. ^%J(2#/7&"J"2#6$ /31$ J(2/0"1#"2#$ 38%#*22"J"2#$ =curieux, drôle, étonnant, étrange, fou, incroyable, surprenant, etcKD6$3($1(#/10(.­
#/*2$ =épatant, fabuleux, fantastique, prodigieux, remarquable, etcKD$ *&$ 38/21(#/10(.#/*2$ =abominable, affreux, désespérant, ef­
froyable, ignoble, révoltant, scandaleux, etcKD$ '&$ 3*.&#"&+$ )(+$
+())*+#$(&$0(/#$(&7&"3$/3$+%(M/#$=ibid.6$)K$BYY5BY?DK$;"1$#*&+2&+"1$
9"+,(3"1$.*JJ"$"2$=GUD$*2#$&2$0*2.#/*22"J"2#$(2(3*M&"$X$
=GUD$ $w($J8%2"+9"$=.*JJ"g$.*JJ"2#D$/3$($+%(M/K
3.4. Les phrases à interprétations interrogative, *023/0*4$41$456(.&.1*74$
SP
En construction indirecte, l’interprétation de la valeur sé­
mantique de la proposition introduite par comme/ comment n’est pas toujours aisée. L’opposition comme exclamatif vs comment interrogatif prônée par les grammaires n’est guère utile, dans la mesure où on rencontre aussi bien des « interrogatives indi­
rectes » introduites par comme$=G@(5,D$7&"$'"1$]$":.3(J(#/9"1$
indirectes » introduites par comment$=GG($"#$GG,D$X
=G@D$ ($ K$e"$2"$1(/1$)3&1$.*JJ"$/3$J"$1*/M2(K$=R&L(J"36$./#K$
<+"9/11"6$>?FI$X$>@B?D
b. vais faire cours Proust me demande comme ça va marcher sais jamais dans quoi on marche =$R*&,+*91•P6$Fils6$>?YY6$!*+)&1$c+(2#":#D
ESTELLE MOLINE
=GGD$ a . Caro, tu ne sauras jamais comment ça m’a fait mal '"$#"$9*/+$)(+#/+K$=[))"36$Réveillez le présidentD
$
,K$ =a$ )+*)*1$ '"1$ 9%3/,1D$ v8(1$ 9&$ .*JJ"2#$ /31$ 1*2#$
lourds.
R"$)3&16$3"1$'"&:$J*+)LQJ"1$1*2#$1&1.")#/,3"1$'8())(+(|#+"$
dans le même contexte sans qu’une telle différence soit claire­
ment perceptible :
EN
=GID$ ($ K$N(/1$R(2/"3$u$i2426$9*&1$1(9"W$,/"2$.*JJ"$2*&1$
1*JJ"1K$=^(+#+"6$L’âge de raisonD
b. Tu sais bien comment nous sommes, nous des M"21$#*&#$1"&316$J(/1$3"$.j&+$P$"1#K$=O/33/"+1$'"$38f13"5
a'(JD
EC
IM
i2426$."+#(/21$.*2#":#"1$)"+J"##"2#$3"1$'"&:$/2#"+)+%#(#/*21$X
=GYD$ S
i on m’y avait autorisé, j’aurais pris plaisir à lui démontrer comme sa guerre mécanisée lui préparait &2"$)(/:$7&/$2"$38%#(/#$)(1$J*/21K$=c(-(+'/"6$Frivoli­
tés d’un siècle d’orDK
SP
Il existe également des propositions introduites par comme / com­
ment$ "2$ )*1/#/*2$ (+M&J"2#(3"$ =![RD$ 7&/$ 2"$ 1*2#$ 2/$ /2#"++*M(­
#/9"6$2/$":.3(J(#/9"K$;($9(+/(,3"$'%1/M2"$&2"$9(3"&+$1)%./47&"6$
et la construction s’apparente aux relatives indépendantes :
=GFD$ ($ K$e8=(/J"$k$'%#"1#"D$=.*JJ"$/$.*JJ"2#D$#&$J"$=1*&­
+/1$k$+"M(+'"1DK
$$
,K$O*/3S$ .*JJ"2#$ /3$ (9(/#$ %#%$ %3&K$ =c(-(+'/"6$ Square des 13­MaisD
$$
.K$O*/3S$ .*JJ"$ *2$ 1&..*J,"$ 3*+17&"$ 3"$ .j&+$ 28"1#$
pas armé pour se défendre des passions abruptes ! =c(-(+'/"6$!"#$%&#'& pour '"#$%&#'&D
COMME ET COMMENT EN FRANÇAIS CONTEMPORAIN
EN
L’interprétation de la proposition introduite par comme/ comment$ =/2#"++*M(#/9"6$ ":.3(J(#/9"$ *&$ /2'%42/"D$ +"3Q9"$ '"$
)(+(JQ#+"1$+"3(#/01$#(2#$S$E$J(#+/."$=9"+,"$&#/3/1%6$J*'(3/1(#/*21$
(00".#(2#$."$9"+,"6$"#.KD$7&8S$E$"2.L{11%$="2$)(+#/.&3/"+6$3"1$)+*­
priétés sémantico­syntaxiques de l’élément auquel le morphème "1#$/2./'"2#D6$"#$*2$($(00(/+"$S$&2$.*2#/2&&J$1%J(2#/7&"$)3&#s#$
qu’à des catégories clairement distinctes36. 8+/$5,!%+/(<(comment forme forte de comme
EC
IM
Le vaste panorama des emplois comparés de comme et de comment présenté ci­dessus indique que les deux morphèmes .*22(/11"2#6$"2$0+(2w(/1$.*2#"J)*+(/26$'"1$"J)3*/1$1)%./47&"1$
"#$'"1$W*2"1$'"$+".*&9+"J"2#1K$[2$(&+($2*#%$%M(3"J"2#$7&"$3"1$
emplois de comme$ 1*2#$ )3&1$ '/9"+1/4%1$ ="#$ 9+(/1"J,3(,3"J"2#$
)3&1$M+(JJ(#/.(3/1%1D$7&"$."&:$'"$comment. Un examen atten­
tif de ces derniers tend à indiquer que comment correspond à la forme forte de comme, de même que quoi constitue une forme forte de queK$ ;($ +%)(+#/#/*2$ JdJ"$ '"1$ "J)3*/1$ 1)%./47&"1$ '"1$
proformes qu­ de manière comme et comment en témoigne. SP
^"3*2$;"$<*04.$=>??@$X$U>D6$3"1$J*#1$"2$hKw­ sont « originel­
3"J"2#$"#$0*2'(J"2#(3"J"2#$'"1$/2'%42/1$\K$y"#+(w(2#$3($M"2Q1"$
de ces termes, l’auteur indique que des états anciens du grec et '&$3(#/2$#%J*/M2"2#$'"$38%#+*/#"$)(+"2#%$"2#+"$3"1$/2'%42/1$"#$3"1$
interrogatifs, et rappelle que dans ces langues, l’opposition entre 38"J)3*/$/2'%42/$"#$38"J)3*/$/2#"++*M(#/0$"1#$J(2/0"1#%"$)(+$38&#/­
36
Cette évolution n’est guère perceptible en synchronie, dans la me­
sure où elle concerne l’étymon latin quomodo, qui, après des emplois interrogatifs puis exclamatifs en latin classique a connu des emplois /2#%M+(#/01$=i. e.$.*J)(+(#/01D$"2$3(#/2$#+Q1$#(+'/0K$N"1$+"J"+./"J"2#1$S$
C. Aslanov pour ces informations relatives à l’évolution des emplois de quomodo.
ESTELLE MOLINE
3/1(#/*2$'8&2"$0*+J"$(#*2"$=)*&+$38/2'%42/D$*&$'8&2"$0*+J"$0*+#"$
=)*&+$38/2#"++*M(#/0D$X
EN
!"##"$ )+/J(&#%$ 3*M/7&"$ '"$ 38/2'%42/$ 1&+$ 38/2#"++*M(#/0$
n’empêche pourtant pas, de fait, que les emplois interrogatifs 1*/"2#$ ='(21$ #*&1$ 3"1$ .(16$ 1(&0$ "++"&+$ '"$ 2*#+"$ )(+#D$ 3"1$ )3&1$
vigoureux, c’est­à­dire à la fois manifestés par des formes #*2/7&"1$ =)(+$ *))*1/#/*2$ (&:$ 0*+J"1$ '8/2'%42/1$ (#*2"1D$ "#$
mieux attestés et mieux conservés . Le cas typique est celui du grec ancien qui oppose tis$(.."2#&%6$/2#"++*M(#/0$=]$7&/$~$\D$
à tis$/2(.."2#&%$"#$"2.3/#/7&"$/2'%42/$=]$7&"37&8&2$\DK$;"$3(#/2$
oppose de même quis$/2#"++*M(#/0$=]$7&/$~$\D$S$quis$/2'%42/$
"2.3/#/7&"$=]$7&"37&8&2$\D6$7&/$2"$1"$#+*&9"$7&"$'(21$7&"37&"1$
contextes limités comme si quis…$=]$1/$7&"37&8&2q$\DK$=;"$
<*04.6$>??@$X$U@D
SP
EC
IM
Les mots en qu­ ne peuvent cependant plus être utilisés dans une phrase assertive autonome, tandis que l’emploi interroga­
tif est tout à fait stable. Parallèlement aux emplois percontatifs =1"3*2$ 3($ #"+J/2*3*M/"$ '"$ R(J*&+"##"$ "#$ E/.L*2$ ('*)#%"$ )(+$
;"$ <*04.6$ i.e. en interrogative indirecte ou en exclamative in­
'/+".#"D$ 18"1#$ '%9"3*))%$ &2$ "J)3*/$ ]$ /2#%M+(#/0$ \$ =1"3*2$ 3($ #"+­
J/2*3*M/"$ '"$ R(J*&+"##"$ "#$ E/.L*2$ %M(3"J"2#$ +")+/1"$ )(+$ ;"$
<*04.D6$]$7&/$.*21/1#"$S$3/"+$."##"$)+*)*1/#/*2$S$&2"$(&#+"$)(+$3($
9(+/(,3"$\$=;"$<*04.6$BCCBD6$.*JJ"$'(21$Qui dort dîneK$R(21$
."##"$*)#/7&"6$3"1$"J)3*/1$.*2."11/01$=Quoi qu’on fasse, il n’est jamais contentD$ 1*2#$ 7&(3/4%1$ '8"J)3*/1$ ]$ /2#%M+(#/01$ "J)L(­
#/7&"1$ \$ =;"$ <*04.6$ BCCBDK$ i2426$ 1"+(/"2#$ ())(+&1$ 3"1$ "J)3*/1$
+"3(#/01$=un ami à qui je parlais A$Le livre / l’homme qui est làD$
"#$.*J)3%#/01$=Il a cette particularité qu’il est gaucher$A$Je crois qu’il viendraDK$
R(21$ 3"$ #(,3"(&$ >6$ 3"1$ "J)3*/1$ '"$ comme et comment pro­
forme qu­ de manière sont analysés selon cette perspective :
COMME ET COMMENT EN FRANÇAIS CONTEMPORAIN
Comme
Comment
iJ)3*/$/2'%42/$="2$
)L+(1"$1/J)3"D
NON
NON
Emploi interrogatif =.*21#+&.#/*21$'/+".#"1D
NON
OUI
Emploi in situ
hv&$0(/1$.*JJ"$~/ hv&$0(/1$7&"$~
h!*JJ"$~/$h}&"$~
v&$0(/1$.*JJ"2#$~/
v&$0(/1$7&*/$~
!*JJ"2#$~/$}&*/$~
OUI
OUI
Emploi isolé
Emploi exclamatif =.*21#+&.#/*21$'/+".#"1D
EC
IM
Emplois percontatifs =/2#"++*M(#/9"1$"#$
":.3(J(#/9"1$/2'/+".#"1D
EN
Type d’emploi
OUI
]$y"3(#/9"1$/2'%)"2'(2#"1$\
OUI
OUI
Emploi intégratif
=.*J)(+(#/9"1$(&$
1"21$3(+M"D
OUI
NON
Emploi intégratif emphatique ="J)3*/$.*2."11/0D
OUI
OUI
Emploi relatif =.*21#+&.#/*21$S$(2#%.%'"2#D
OUI en diachronie
NON en synchronie
OUI en diachronie
NON en synchronie
SP
OUI
=>?5)>,(2
Un examen rapide de ce tableau permet de constater que la forme faible de la proforme qu5$'"$J(2/Q+"$=commeD$18"1#$1)%­
./(3/1%"$ '(21$ 38"J)3*/$ /2#%M+(#/0$ "#$ 3($ 0*+J"$ 0*+#"$ =commentD$
'(21$38"J)3*/$/2#"++*M(#/0$=.*21#+&.#/*21$'/+".#"1DK$;($)*11/,/3/#%$
ESTELLE MOLINE
d’occuper une position in situ 37 ou d’être employé isolément38 est caractéristique non pas des interrogatifs, mais des formes fortes de l’interrogatif, ce que montre la comparaison avec que et quoiK$R(21$3"1$(&#+"1$"J)3*/16$3"1$'"&:$0*+J"1$1*2#$"2$.*2.&+­
+"2."K$ ;"1$ "J)3*/1$ +"3(#/01$ =(&$ 1"21$ '"$ ;"$ <*04.$ =BCCBD6$ i. e. '(21$ '"1$ .*21#+&.#/*21$ S$ (2#%.%'"2#$ 2*J/2(3D6$ *2#$ ":/1#%$ '(21$
des stades antérieurs de la langue et ont aujourd’hui disparu :
$,K$N(/1$'"$#+*&9"+$3($J(2/Q+"$.*JJ"2#$/3W$1"$)*&+­
roient conjoindre bien amoureusement ensemble fut '/04./3"6$q$=Les cent nouvelles nouvelles, cit. Martin H$‚/3J"#6$>?FC$X$UYD
EC
IM
$
EN
=G?D$ a . Aies memoire que, che ne fust par eulx, tu ne 0&11"1$ )(16$ "#$ 3"&+$ +"2'$ "2$ 3($ J(2/"+"$ .*JJ"$ /3W$
*2#$0(/#$($#*/K$=eK$R(&'/26$De la érudition6$>UIC6$./#K$
l&P&J.&P(26$BCCI$X$>>YD
SP
La création de comment$)(+$38('-*2.#/*2$'&$1&04:"$Zment à la forme com a permis de renforcer ce morphème, perçu comme 28(P(2#$)(1$1&041(JJ"2#$'"$0*+."$)L*2*3*M/7&"K$i33"$($)"+J/1$
%M(3"J"2#$'"$+%/#%+"+$3"$1QJ"$gN(2/Q+"g6$3"7&"3$28%#(/#$)3&1$1&04­
samment perceptible39K$;8&#/3/1(#/*2$'"$3($0*+J"$0*+#"$=commentD$
en tête d’une interrogative directe résulte de facteurs proso­
diques. En effet, du point de vue prosodique, une interrogative directe se caractérise par un marquage intonatif portant sur le mot en qu­ en tête de phrase, lequel peut le cas échéant recevoir un accent d’insistance, tandis qu’en emploi intégratif, le mor­
phème n’est pas accentué, d’où la prééminence de comme. L’ab­
sence d’accentuation en tête d’une interrogative indirecte ex­
37
O*/+$ ;"$ <*04.$ =>??U$ X$>>CD$ X$ ]$ [2$ 2"$ +"2.*2#+"$ -(J(/1$ '"++/Q+"$ 3"$
verbe un terme en qu­ sujet ni une forme atone : que pronom, quel (##+/,&#$=1"&3D6$comme, que, adverbe ».
38
O*/+$;%(+'$=>??B$X$BBCD$X$]$;"1$J*#1$/2#"++*M(#/01$1*2#$1*&9"2#$&#/3/­
sés seuls et la syntaxe exige alors une forme autonome ».
39
O*/+$[3/9/"+$=>?FG$X$Y@D6$./#K$supra6$2*#"$IK
COMME ET COMMENT EN FRANÇAIS CONTEMPORAIN
SP
EC
IM
EN
plique également pourquoi comme a pu se maintenir dans cette position, l’utilisation de comment étant corrélé à son emploi sys­
#%J(#/7&"$'")&/1$3($42$'&$ XVIIe siècle dans les interrogatives di­
+".#"1K$i2426$3($+%1&+M"2."$'"$38"J)3*/$":.3(J(#/0$'"$comment en français contemporain procède de facteurs analogues à ceux qui sont à l’origine de la création du morphème : d’une part, le sème /Manière/ est plus saillant avec la forme comment, d’autre part, comme$"1#$)"+w&$.*JJ"$28(P(2#$)(1$1&041(JJ"2#$'"$0*+."$
phonologique pour manifester l’exclamation, laquelle suppose une implication forte du locuteur. Il est à noter que l’utilisation de comment$ =(&$ 3/"&$ '"$ commeD$ "2$ .*21#+&.#/*2$ '/+".#"$ 18(.­
.*J)(M2"$'8&2"$J*'/4.(#/*2$'"$3($)+*1*'/"6$7&/$1"$.(+(.#%+/1"$
)(+$&2"$(.."2#&(#/*2$1)%./47&"$'"$comment et du terme auquel /3$"1#$/2./'"2#$=Comment c’est bon, ce truc !DK$i2426$38/2#"+)+%#(­
tion de comme$=.*J)(+(#/0$"#$":.3(J(#/0D$"#$'"$comment$=/2#"+­
+*M(#/0$"#$":.3(J(#/0D$+"3Q9"$'"1$JdJ"1$)(+(JQ#+"1$="2$)(+#/.&­
lier, les paramètres syntaxico­sémantiques du terme auquel le J*+)LQJ"$ "1#$ /2./'"2#D6$ ."$ 7&/$ 1*&3/M2"$ 38%#+*/#"$ )(+"2#%$ "2#+"$
les deux morphèmes.
ESTELLE MOLINE
Comme
Comment
N’importe$k$
Proforme qu­
NON
*N’importe comme
*N’importe que
OUI
N’importe comment
N’importe quoi
Proforme qu5$k$que
="J)3*/1$/2#"++*M(#/01$
"#$":.3(J(#/01D
NON
*Comme que
*Que que
OUI
Comment que
Quoi que
Emploi nominal
NON
*Le comme
*Le que
OUI
Le comment
Le quoi Et comment !
NON
OUI
EC
IM
EN
Type d’emploi
=>?5)>,(9
;"$#(,3"(&$B$)+%1"2#"$3"1$"J)3*/1$1)%./47&"1$'"$comment et corrobore l’hypothèse selon laquelle ce morphème constitue la forme forte de comme. En effet, n’importe se construit exclusi­
vement avec la forme forte de la proforme qu­ :
SP
=ICD$ _
$ *&1$(9*21$,+"'*&/33%$28/J)*+#"$=7&*/$/$h7&"D6$"#$/3$($
L(&11%$3"1$%)(&3"1K$=^.L+"/,"+6$Un silence d’environ une demi­heure6$./#K$;"0"&9+"6$BCCI$X>G?DK
R"$JdJ"6$1"&3"$3($0*+J"$0*+#"$)"&#$d#+"$+"20*+.%"$)(+$que :
=I>D$ L
es gars, je vois des petiots hommes hauts comme '"1$.L*)/2"1q$=}&*/$/$h}&"D$7&8P$0*2#$~$=O/2."2*#6$
Le Pape des escargots, ./#K$;"0"&9+"6$BCCI$X$?>DK
*&$d#+"$2*J/2(3/1%"$=9*/+$le circuit du (quoi / *que) DK$
L’emploi Et comment ! n’est pas prototypique des proformes qu­, dans la mesure où le syntagme constitue une réponse as­
COMME ET COMMENT EN FRANÇAIS CONTEMPORAIN
sertive à une question explicite. Néanmoins, l’utilisation de la forme forte résulte également de facteurs prosodiques : situé im­
médiatement avant une pause, le morphème est nécessairement accentué. i2426$ 3"$ #(,3"(&$ U$ )+%1"2#"$ 3"1$ "J)3*/1$ 1)%./47&"1$ '"$
comme :
Comme
EN
Type d’emploi
Comment
OUI
NON
Emplois « circonstanciels »
OUI
NON
Comme quoi
OUI
NON
iJ)3*/1$7&(3/4(2#1
OUI
NON
Emploi métalinguistique
OUI
NON
EC
IM
Emplois énonciatif et méta­énonciatif
=>?5)>,(:
SP
R(21$ ."1$ "J)3*/16$ comme ne peut être analysé comme un adverbe intraprédicatif de manière, et donc comme une réalisa­
tion stricto sensu de la proforme qu5$ '"$ J(2/Q+"K$ R&$ )*/2#$ '"$
vue syntaxique, le morphème s’est grammaticalisé : dans les "J)3*/1$7&(3/4(2#16$comme$"1#$&2"$)+%)*1/#/*2$=E/"++(+'$BCCB$A$
BCC@D6$ '(21$ 3"1$ "J)3*/1$ J%#(3/2M&/1#/7&"16$ &2$ ('9"+,"$ J*'(3/­
1(#"&+$=N*3/2"6$>??ID6$"#$&2"$(2(3P1"$.*2-*2.#/*22"33"$'"1$"J­
plois « circonstanciels » me paraît de plus en plus convaincante. Références
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ESTELLE MOLINE
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COMME ET COMMENT EN FRANÇAIS CONTEMPORAIN
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EC
IM
yP1$ lK$ =BCCIDK$ ;8":.3(J(#/*2$ X$ (11"+#/*2$ 2*2$ 1#(,/3/1%"$ ~$ ;"$ .(1$ '"1$
mots en qu­. Revue Romane, @>5B6$)K$B>I5BUFK$
v/L&$aK$=BCCYDK$!*21#+&.#/*21$'%#(.L%"1$"2$comme. Conformité et ar­
gumentation : J’ai tout retenu, comme vous voyez. In$_K$c3(&:$
H$RK$^#*1/.$='/+KDK$Les constructions détachées: entre langue et discours, Artois E+"11"1$n2/9"+1/#%6$)K$>CU5>BYK
Le Trésor de la Langue Française Informatisé$ =TLFID http://atilf.atilf.fr/tlf.htm
SP
O„„2„2"2$OK$=>?F>DK$Grosses comment, les truites, Garigou, ou l’his­
toire d’une case vide. Recherches et récréations latino­ro­
manes6$_()*3/6$V/,3/*)*3/16$)K$B@?5BGIK
O(&M"3(1$ !K$ cK$ '"$ =>I@Y/$ >??IDK$ Remarques sur la langue française utiles à ceux qui veulent bien parler et bien écrire, Paris, Ivrea.
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