CHOISIR SES REVETEMENTS DE TENNIS DE TABLE

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CHOISIR SES REVETEMENTS DE TENNIS DE TABLE
Les revêtements au tennis de table -­‐ 1 CHOISIR SES REVETEMENTS DE TENNIS DE TABLE : QUELQUES CLES Vincent Di Martino, joueur amateur Dès l’instant où on décide de jouer au tennis de table en compétition, le choix de la bonne raquette devient essentiel. Il n’y a pas de définition simple de la bonne raquette si ce n’est une généralité : elle doit être capable de valoriser les points forts de notre jeu et de compenser, (en partie seulement, malheureusement !) nos points faibles. Le préalable est donc de connaître un minimum son propre style de jeu et ses capacités techniques. Pour les joueurs en pleine progression, un bon revêtement doit aussi être capable d’accompagner cette progression, ce qui suppose un minimum de rapidité et d’adhérence pour le backside, par exemple… Vous trouverez dans les lignes qui suivent la réflexion et les conseils d’un modeste joueur de compétition… Préambule : Quelques affirmations de bon sens s’imposent 1-­‐ Rien ne vaut la pratique. Connaître le matériel qui nous convient le mieux est un cheminement quasi interminable tant il y a de choix et de combinaisons possibles entre les revêtements et les bois. Il faut donc bien commencer et se faire aider. L’idéal est d’avoir dans le club un joueur ou un entraîneur patient et pédagogue qui sait analyser votre jeu et vous donnera les premiers conseils. 2-­‐ Il ne faut pas croire en la magie… mais un peu quand même ! Je m’explique : il est illusoire de penser que le matériel fera de vous un pongiste imbattable en deux temps-­‐trois mouvements, bien sûr… Mais le matériel qu’on a souhaité, choisi avec soin, et pour lequel on a investi, DOIT nous satisfaire et avoir un impact positif sur notre mental. La confiance est un élément majeur dans le succès au tennis de table : elle nous permet de prendre des risques à bon escient, à ne pas jouer « petit bras », et à passer des caps difficiles… Que vaudrait en effet le joueur qui se dirait en plein match où il serait mené : « de toutes façon, je ne peux pas retourner les services » ou « je suis incapable de faire un top avec ma raquette » ?... 3-­‐ Le revêtement oui, mais le bois compte tout autant. Le bois de la palette est l’élément principal qui détermine la vitesse et le contrôle, beaucoup plus que le revêtement. Il existe des bois « offensifs », très durs (certains contiennent une fine couche de carbone) ; des bois plus tendres qui privilégient le contrôle et ont donc une vocation défensive, et des bois polyvalents (« allround »), aux propriétés intermédiaires et supposés bons à tout faire. On néglige aussi souvent le manche, qui, au-­‐delà du confort de prise en main (on dit que c’est affaire de goût), joue un rôle important au service, où la tenue de raquette doit être « flexible » pour permettre les effets, ce qui n’est pas facilité par les manches épais. Il existe des manches droits, concaves ou « anatomiques ». 4-­‐ L’outil est au service de l’homme et non l’inverse. Ne croyez pas que parce que vous avez une raquette configurée pour l’attaque il vous faut attaquer tous les points ou qu’un joueur ayant un picot long est incapable d’attaquer. Certains revêtements très adhérents dont on valorise Les revêtements au tennis de table -­‐ 2 l’efficacité en top spin sont aussi redoutables en poussettes coupées dans le petit jeu ou en service mais cet argument est sans doute moins « vendeur ». Je suis moi-­‐même assez à l’aise pour attaquer en revers avec mon picot long monté sur un bois « contrôle »… 5-­‐ Il n’est pas toujours simple de savoir rapidement si un revêtement nous convient car les propriétés du revêtement peuvent évoluer au cours du temps, parfois au bout de quelques heures. C’est en général l’adhérence qui pâtit en premier du vieillissement, mais les mousses tendres peuvent aussi durcir un peu avec le temps, et inversement. Il y a donc une juste attitude entre changer instantanément ou s’entêter à garder le même revêtement lorsque les sensations ne sont pas au RDV. Le maître mot doit finalement rester le plaisir de jouer mais quelques règles simples de test peuvent être appliquées (cf. infra). Classification élémentaire des revêtements Un revêtement est composé d'une couche de mousse qui est en contact avec le bois, recouverte d'un caoutchouc, parfois appelé topsheet. La feuille de caoutchouc est lisse d'un côté et recouverte de l’autre par de petites pointes que l’on appelle picots. Les picots peuvent être tournés vers l’intérieur, coté mousse, on parlera alors de revêtement de type « backside », ils peuvent au contraire être orientés vers l’extérieur, au contact de la balle. La mousse, située entre le bois et la feuille de caoutchouc joue un rôle déterminant dans la rapidité et la précision. Le revêtement ne doit pas dépasser 4mm d’épaisseur (mousse + caoutchouc). Comme le bois, le revêtement se caractérise par des propriétés de contrôle et de vitesse. A cela s’ajoute l’adhérence qui permet de générer des effets. L'incidence d'un revêtement sur le jeu est très importante, estimée par certains à 80%. Cela est surement vrai, mais à niveau technique et tactique égal (sinon, ce serait un peu triste pour ce sport !)… Les revêtements de type backside Le picot est collé sur la mousse, et on joue avec le côté plat du revêtement ; c’est de loin le revêtement le plus répandu et le plus facile à prendre en main, du moins pour les revêtements les plus courants. Leurs caractéristiques couvrent la majeure partie des stratégies de jeu et l’apprentissage de la plupart partie des coups techniques. Leur différentiation essentielle est l’adhérence : pour ce revêtement très populaire, les fabricants proposent un vaste choix, allant des revêtements très adhérents (offrant en général beaucoup de contrôle sur la balle) à des revêtements lisses, sans adhérence (cf. le revêtement antitop), plus difficiles à domestiquer. Les revêtements de type soft Les revêtements « soft » sont utilisés en contre, dans un jeu près de la table, et en combinaison avec les « backsides ». Les « soft » sont constitués de picots très courts et larges tournés vers l’extérieur. Généralement la mousse est dure et le caoutchouc très élastique. Ils privilégient d’avantage la vitesse que l’effet et sont peu sensibles aux effets adverses. Le soft aussi facilite ainsi les retours de services avec beaucoup d’effet. Les pongistes les utilisant ont tendance à jouer plus en vitesse, ce qui les rend redoutables lorsqu’ils contrent une balle déjà rapide. Si vous jouez contre un « soft », il faut donc privilégier les balles molles. Les revêtements au tennis de table -­‐ 3 Les revêtements à picots Le caoutchouc est composé de petites piques disséminées régulièrement sur la surface du caoutchouc qu’on appelle des picots. La hauteur des picots est uniforme pour un même revêtement, mais il existe plusieurs hauteurs de picots. Historiquement, ce sont les premiers revêtements en caoutchouc qui sont apparus. Les picots donnent à la balle un effet « flottant » déstabilisant pour l’adversaire : leur spécificité est de renvoyer l’effet inverse de celui mis par l’adversaire : une balle liftée revient coupée et inversement Les revêtements à picots peuvent être utilisés sans mousse, on les appelle alors picots « secs ». Les picots secs, moins rapides, sont surtout utilisés en défense. Avec une mousse, ils sont plus rapides et selon la longueur des picots on parlera de picots « longs » ou mi-­‐long. Le « mi-­‐long » est plus offensif mais moins gênant qu’un « long » et dans les deux cas, les caractéristiques de la mousse influent sur la vitesse. Les pongistes utilisant des picots jouent plutôt en bloc à la table ou défensif. Un revêtement à picots longs permet un jeu défensif ou polyvalent. Avec des picots mi-­‐longs, le jeu est plutôt défensif. Contre un picot long, la recommandation est de privilégier la vitesse à la rotation, dans toutes les phases de jeu et en particulier au service et en attaque. On peut aussi faire lever les balles par des coups coupés pour préparer la frappe. Au cours de rallyes top-­‐chop, il est rentable d’alterner les tops avec des amorties pour casser le rythme, faire revenir le défenseur près de la table, mais aussi annuler les effets gênants. Les revêtements de type "Anti-­‐top" Ce sont des revêtements très lisses de type « backside », très peu adhérents. Leur particularité est de ne pas être sensibles à l’effet imprimé par l’adversaire (celui-­‐ci est restitué « passivement »); la contrepartie est qu’ils ne permettent pas de mettre de la rotation dans la balle. Ils sont particulièrement utiles en remise de service et en renvoi de top-­‐spin. Comprendre les propriétés des revêtements Une fois que l’on a choisi sa catégorie de revêtement pour le coup droit et le revers, il reste à déterminer quel revêtement choisir. La majorité des pongistes se contentent de lire les descriptions des fabricants, toujours très positives et « accrocheuses » et d’essayer. Certains, plus circonspects, profitent des conseillers techniques employés par les vendeurs et joignables par téléphone. Je reste un peu dubitatif quant à la pertinence d’un conseil donné sans aucun examen de votre jeu, mais c’est sûrement mieux que rien ! La difficulté provient beaucoup de 2 facteurs : le nombre impressionnant de variations disponibles, en particulier pour les backsides (il est impossible qu’un conseiller les ait tous testés), et la mauvaise qualité des descriptions fournies par les vendeurs, qui répondent avant tout à une logique de marketing, manquent de clarté et sont incomplètes. Cela fait qu’il est difficile de comparer objectivement des revêtements entre eux. Je vous propose de détailler ce que j’ai compris des conséquences des principales caractéristiques des revêtements. L’adhérence C’est la propriété la plus facile à comprendre et la mieux perceptible pour le joueur. Elle dépend exclusivement du topsheet (qualité du caoutchouc, espacement largueur et forme des Les revêtements au tennis de table -­‐ 4 picots pour lesquels il n’existe pas encore de contrainte réglementaire). Plus un revêtement est adhérent, plus il est capable de générer des effets. C’est utile principalement dans deux compartiments de jeu : le service et le top spin. Cela rend aussi les coupes plus efficaces. Leur maniement nécessite des gestes corrects et des impacts « actifs » où faut systématiquement chercher à imprimer un effet à la balle. Une mauvaise position de la raquette peut entrainer des dégâts. Un revêtement adhérent utilisé passivement sera contre-­‐productif car trop sensible aux effets adverses. Comme je l’ai dit plus haut, l’adhérence a tendance à s’estomper avec le temps et sa longévité n’est jamais donnée dans le descriptif de la plaque (il serait pourtant facile de communiquer cette donnée). Les fabricants donnent une note mais le système de notation n’est pas reproductible d’une marque à l’autre. L’adhérence est souvent représentée par les termes « rotation », « effet » ou « spin ». Petite information : même si l’adhérence n’est pas la principale propriété recherchée par les propriétaires de soft ou de picots longs, il s’avère que, depuis la règlementation de 2008 interdisant les picots lisses, tous ces revêtements sont plus ou moins adhérents. L’effet gênant des picots longs en poussette et retours de service s’en est trouvé très diminué, mais le contrôle et l’utilisation en attaque est devenue plus facile. La dureté La dureté du revêtement dépend de la densité de la mousse mais aussi du topsheet. Premier problème, les fabricants donnent une note qui ne concerne que la mousse. Il s’agit d’un chiffre en degrés (°) variant de 25 à 56°. De 25 à 35°, les mousses sont tendres. La conséquence est une augmentation du temps de contact entre la balle (qui s’enfonce puis est secondairement propulsée) et la raquette. Cela permet d’amortir la puissance de l’impact adverse, de ralentir la balle, donc d’améliorer le contrôle. C’est la raison pour laquelle les mousses tendres sont plus souvent présentes dans les revêtements à vocation défensive. Néanmoins, cette règle a beaucoup évolué car l’amélioration du contrôle est aussi recherchée par les joueurs d’attaque. Le manque de dynamisme (de rapidité) des mousses tendres a pu être compensé par des techniques innovantes augmentant l’élasticité et la force de propulsion (effet catapulte) de la mousse : ce sont les fameux revêtements « tensor », « d-­‐tecs », « energy », … (chaque marque utilise un nom différent), tous développés après l’interdiction des colles rapides il y a 10 ans. Certains revêtements tendres peuvent donc être très rapides. Une mousse plutôt tendre (faible °) conviendra à un jeu basé sur le contrôle et la rotation. Au delà de 45°, le revêtement est considéré comme « dur ». En général, une mousse dure donne plus de rapidité qu'une mousse tendre mais une mousse trop dure perd de son élasticité et devient lente. Les mousses dures conviendront à un jeu à base de frappes et de tops frappés. Le principal intérêt des revêtements durs est de permettre au joueur d’appréhender facilement les conséquences de ses gestes. On parle de « linéarité ». Pour donner une image, imaginez qu’entre l’impact de la balle adverse et son renvoi, il n’y a pas de phase intermédiaire (balle qui s’enfonce et est catapultée par la mousse) indépendante du geste. Je ne suis pas entraineur mais j’imagine qu’il est plus facile d’enseigner les bons gestes avec des revêtements « linéaires ». L’épaisseur de la mousse L’épaisseur des mousses varie de 0mm (pas de mousse ; cela ne concerne plus que certains picots longs) à 2,5mm (MAX). Tous les fabricants déclinent en général chaque revêtement en 2 Les revêtements au tennis de table -­‐ 5 ou 3 épaisseurs, ce qui rend, au passage, les comparaisons des revêtements entre eux encore plus difficiles. En théorie, une mousse plus épaisse majore l’effet catapulte et par conséquent la rapidité de la raquette. Elle diminue la linéarité et c’est la raison pour laquelle elle s’adresse aux joueurs ayant déjà des bonnes bases techniques. En pratique, c’est plus compliqué, car la rapidité dépend avant tout de la qualité du bois. Or plus la mousse est épaisse, moins elle laisse s’exprimer les propriétés du bois (c’est un effet barrière qui relève de la physique élémentaire et est facile à comprendre). Un bois « carbone » OFF+ avec une mousse très épaisse (« MAX ») ne sera sans doute pas plus rapide qu’avec une mousse de 1mm. Augmenter l’épaisseur du même revêtement peut être utile au joueur qui n’ose pas changer de bois et souhaite gagner en rapidité avec un bois « ALL », par exemple. L’angle de rejet L’angle de rejet est une propriété essentielle qui concerne surtout les backsides. Fait étonnant, cette propriété est capitale pour le jeu mais n’est jamais décrite par les fabricants. Contrairement à la dureté, il n’existe pas de donnée quantitative (curieux puisqu’il s’agit d’un angle !). Pour connaître l’angle de rejet (en pratique haut, bas ou intermédiaire est tout ce qu’on peut récupérer comme information), il faut soit interroger le vendeur, soit lire les commentaires sur les forums (pour les francophones, le meilleur est celui du site www.tennis-­‐
de-­‐table.com). L’angle de rejet désigne tout simplement avec quel angle la balle rebondira sur la raquette. On associe traditionnellement les revêtements ayant un angle de rejet « ouvert » ou « haut » avec un risque moins élevé de fautes directes. C’est surtout vrai dans le jeu court où le risque est de mettre la balle dans le filet. Il est par exemple beaucoup plus facile de flipper ou de toper sur une balle coupée avec un revêtement adhérent à angle de rejet haut. En revanche, les revêtements à angle de rejet haut compromettent la sécurité des frappes sur balles hautes et nécessitent, dans ce cas comme dans la plupart des phases de jeu, de bien « fermer » (=horizontaliser) la raquette. Dans les forums, les joueurs emploient souvent l’image « arroser les bâches » pour parler des balles qui sortent derrière la table. Un changement d’angle de rejet entre deux revêtements est nettement perceptible par le joueur et nécessite alors une phase plus ou moins longue de réglage avant de domestiquer le revêtement. Rapidité et contrôle Si vous avez lu ce qui précède, vous aurez compris que ces deux propriétés fondamentales sont multifactorielles et ne dépendent pas que du revêtement, encore moins d’une seule caractéristique du revêtement. La notion de « contrôle », en particulier, est assez difficile à définir simplement. Le contrôle est la faculté de placer la balle avec précision sur la partie de la table que vous avez choisie. Autrement dit, un revêtement où le contrôle sera important vous permettra de mieux réussir vos coups. Le contrôle dépend aussi beaucoup de l’angle de rejet, donc de la situation de jeu. Néanmoins, les fabricants n’hésitent pas à donner une note pour chacune de ces propriétés alors que la méthode employée pour générer ces notes, n’est, à ma connaissance, pas du tout standardisée ni reproductible ! Les notes de contrôle sont les moins fiables car correspondent à des évaluations subjectives et sur des balles sans effet, ce qui est loin de reproduire les conditions de jeu normales. Les revêtements au tennis de table -­‐ 6 Pour rester schématique, la rapidité sera donnée 1) avant tout par un bois dur, 2) par une mousse dure fraiche ou par une mousse à effet catapulte prononcé reproduisant l’effet des colles rapides. Le contrôle tel qu’il est sous-­‐entendu est l’inverse de la rapidité, donc : bois tendre, mousse tendre peu épaisse et sans effet tensor. Il est impossible d’avoir des notes maximales dans les deux domaines. Si tel est le cas, passez votre chemin : les données sont mensongères. Comment choisir ? Si vous disposez d’un entraineur, les lignes qui suivent ne sont pas faites pour vous. Idem si, faute d’entraîneur, vous accordez une confiance aveugle à un partenaire de club expérimenté et capable d’analyser votre jeu et lui déléguez cette mission. Malheureusement, la plupart des joueurs n’ont pas cette chance : ils sont seuls et tâtonnent. C’est avant tout avec eux que je souhaite partager ma modeste expérience. Avoir un point de repère Il faut bien commencer. Il est traditionnel de conseiller aux joueurs qui n’ont pas encore de raquette d’acquérir une configuration « intermédiaire » pour le bois (ALL) et deux revêtements différents, l’un plus rapide pour notre point fort (CD ou revers), l’autre procurant plus de contrôle pour notre point faible. Avec la configuration (bois+revêtements) qu’on a acquise au départ, il faut ensuite être capable d’analyser notre jeu et de répondre aux 7 questions suivantes (par oui ou non, ou tout autre système semi-­‐quantitatif) : 1-­‐ Ai-­‐je du plaisir, des bonnes sensations ? C’est le point capital car finalement le subjectif est prépondérant et les conséquences sur le mental sont majeures (cf. préambule) 2-­‐ Mes services sont-­‐ils efficaces ? Puis-­‐je y mettre de la force (linéarité, rapidité) ? de l’effet (adhérence) ? 3-­‐ Ai-­‐je de la sécurité dans le petit jeu (retours de service, poussette) (contrôle, faible adhérence, angle de rejet haut) ? 4-­‐ Mes tops sont-­‐ils faciles (angle de rejet haut, adhérence) ? efficaces (adhérence, rapidité) ? 5-­‐ Mes frappes sont elles sures (angle de rejet bas) ? et efficaces (linéarité, rapidité) ? 6-­‐ Mes blocs sont-­‐ils faciles (angle de rejet bas) ? 7-­‐ Le jeu à mi-­‐distance et loin de la table est-­‐il précis ? top ? contre-­‐top ? frappe ? coupe ? (linéarité, angle de rejet haut, adhérence) En fonction de votre type de jeu, telle ou telle question aura plus d’importance et il faudra hiérarchiser vos attentes. Bien sûr, les propriétés indiquées peuvent être discutées car dépendent de votre propre style. En particulier pour l’angle de rejet, l’orientation de la raquette dans le plan horizontal est capitale et peut entièrement compenser les propriétés de la raquette (c’est flagrant en top et en bloc, par exemple). Il vous faudra identifier un ou au Les revêtements au tennis de table -­‐ 7 maximum deux éléments de jeu à améliorer en priorité et changer votre revêtement en conséquence. Constituer une base de donnée de revêtements Si on a un peu de temps et de savoir faire, il est très facile d’importer sur un tableur les tableaux récapitulatifs des revêtements disponibles chez les principaux revendeurs et sur le site www.tennis-­‐de-­‐table.com. Ils communiquent le type de revêtement, la dureté de la mousse et une note pour l’adhérence, la rapidité et le contrôle. C’est déjà ça. Malheureusement, il n’y a pas d’information concernant l’angle de rejet ou la durée de vie (pour cela, il faut lire tous les commentaires). Avec des outils de traitement de données comme les filtres et les clés de tri disponibles sur excel, c’est un jeu d’enfant de comparer les revêtements selon les critères disponibles. Je dispose de ma propre base, qui est disponible en téléchargement sur le site de mon club (www.avanneaveney-­‐tt.fr). Sur le site www.tennis-­‐de-­‐
table.com, les notes (sur 10) proviennent de l’appréciation (subjective) des joueurs. Et c’est fiable à partir du moment où il existe un nombre suffisant de testeurs (5 me semble un minimum). Pour les nouveaux revêtements, (toujours à la pointe de la technologie, vous avez remarqué ?), il faut donc attendre un peu. Quant aux marques peu connues ou peu soutenues par la publicité (certaines marques chinoises, par exemple), il est difficile de recueillir suffisamment de critiques. Les données fournies par les fabricants sont en théorie toujours disponibles mais le système de notation est variable d’une marque à l’autre. Pire : il m’arrive de lire des chiffres de rotation, rapidité et contrôle sans connaître les notes maximales possibles. La comparaison des revêtements dépend de l’expérience et du sérieux des revendeurs, seuls capables de donner des notes comparables d’une marque à l’autre. Cette « homogénéisation des données fabricant » est donc une étape elle aussi emprunte d’une certaine subjectivité et, à mon avis (mais cela n’engage que moi), les tableaux des revendeurs ne sont pas plus fiables que celui du site www.tennis-­‐de-­‐table.com. Ne pas faire de changement trop radical A moins d’avoir un type de revêtement inadapté et de faire des fautes trop fréquentes dans un secteur de jeu donné, il faut essayer de garder la même catégorie de revêtement. Les heureux possesseurs de soft et de picots qui veulent tenter d’améliorer leur jeu n’auront à varier que l’épaisseur de leur mousse et, à un moindre degré, l’adhérence, qui facilite le contrôle et augmente les possibilités d’attaque. Pour les backside, c’est un peu la quête du Graal et la reconnaissance du « meilleur » revêtement peut prendre du temps et coûter cher ! D’où l’intérêt de la démarche décrite plus haut, et des possibilités de test permises par certains vendeurs Si les problèmes principaux concernent la rapidité ou le contrôle, pensez à changer d’abord le bois. Un bois ne coûte souvent pas plus cher qu’un revêtement de marque. Prendre son temps Il faut vraiment que les sensations soient exécrables pour couper court immédiatement à l’utilisation d’un nouveau revêtement. Une telle éventualité ne devrait pas être possible si le choix a été rationnel, mais quel joueur n’a jamais été trompé par une publicité accrocheuse pour « le revêtement tartempion, muni de la toute dernière technologie picomoléculaire issue de la recherche japono-­‐germanique, qui confère à cette plaque nouvelle génération une rapidité extrême, un contrôle exceptionnel, un son impressionnant qui déstabilisera vos Les revêtements au tennis de table -­‐ 8 adversaires » ? (vous remarquerez que cela ressemble beaucoup aux publicités de lessives empruntes de jargon pseudo-­‐scientifique)… Dès l’instant où une propriété nous plait, où on a décelé une amélioration par rapport au revêtement antérieur dans un secteur de jeu, il faut persévérer pour domestiquer le nouveau revêtement. Cette phase peut être assez jubilatoire lorsque, poussé par la nécessité du test, on tente tous les gestes (même ceux qui ne nous sont pas familiers) et on les réussit ! Après plusieurs heures de jeu, les choses peuvent changer dans le bon comme dans le mauvais sens, d’où la nécessité de ne pas faire de conclusions hâtives. L’analyse préalable et le temps nécessaire à la connaissance du nouveau revêtement permettent aussi de nous prémunir d’achats inutiles ou trop précoces. Par les temps qui courent, toutes les économies sont appréciables ! Vérifier la réglementation et la pérennité des revêtements Certains revêtements peuvent se retrouver du jour au lendemain non homologués pour la compétition. Cela a été le cas pour tous les picots lisses le 1er juillet 2008, ce qui a provoqué un mini-­‐tsunami dans le petit monde des picoteux. Lorsque cette réglementation a été éditée, beaucoup de vendeurs peu scrupuleux ont bradé en toute connaissance de cause ces revêtements devenus interdits sans en expliquer la raison. Il n’est pas exclu qu’un épisode analogue se reproduise à l’avenir et que tel ou tel revêtement se retrouve interdit. Méfiez-­‐
vous donc des promotions trop alléchantes et allez vérifier sur plusieurs sites de revendeurs (tous ne sont pas malhonnêtes, heureusement !) et sur les forums ce qu’il en est pour la plaque que vous convoitez. Une liste des revêtements interdits est normalement éditée au minimum tous les ans par l’ITTF… Dans le même ordre d’idées, il arrive que, pour des raisons purement commerciales, un revendeur cesse la distribution d’un revêtement ou un fabricant en cesse la fabrication. Il serait dommage d’investir dans une plaque qu’il faudra changer dans un an. Ce dernier argument est finalement la meilleure raison de s’intéresser aux revêtements à la mode. Vous avez compris que le ping n’est pas épargné par la société de consommation! En résumé Le revêtement parfait n’existe pas Les descriptions ne sont pas entièrement fiables et sont toujours incomplètes Les éléments de comparaison entre les revêtements ne sont pas complètement objectifs La rapidité dépend avant tout du bois Les notes de « contrôle » ne correspondent à rien de réellement transposable dans le jeu Les éléments les mieux perceptibles par le joueur sont l’adhérence, la linéarité, et l’angle de rejet. Seule l’information sur l’adhérence est communiquée et fiable. Rien n’égale le conseil et le test Les maître mots doivent rester 1) le plaisir de jouer 2) la facilité d’exécution de nos coups préférés, 3) la conquête de nouvelles compétences. 

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