George Dandin - biblio

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George Dandin - biblio
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George Dandin
ou le mari confondu
Molière
Livret pédagogique
Établi par Bertrand LOUËT,
certifié de Lettres modernes,
professeur au collège Georges Clemenceau à Paris
HACHETTE
Éducation
Conception graphique
Couverture et intérieur : Médiamax
Mise en page
Médiamax
Illustration
Harvey Stevenson
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articles 425 et suivants du Code pénal.
© Hachette Livre, 2003.
43, quai de Grenelle, 75905 PARIS Cedex 15.
ISBN : 978-2-01-168687-2
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O M M A I R E
RÉPONSES
AU X Q U E S T I O N S
4
La liste des personnages . .
L’ e x p o s i t i o n , a c t e I , s c è n e s
Acte I, scènes 4, 5, 6 et 7 . .
Acte II, scènes 1 et 2 . . . . .
Acte II, scène 8 . . . . . . . . . .
Acte III, scènes 1, 2 et 3 . .
Acte III, scènes 6, 7 et 8 . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1, 2 et 3 . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
Retour sur l’œuvre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
PROPOSITION
DE SÉQUENCES DIDACTIQUES
27
E X P L O I TAT I O N
DU GROUPEMENT DE TEXTES
30
PISTES
D E R E C H E R C H E S D O C U M E N TA I R E S
BIBLIOGRAPHIE
C O M P L É M E N TA I R E
3
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RÉPONSES
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AUX
QUESTIONS
Avertissement
Nous ne proposons pas de réponses aux questions de la rubrique « À vos
plumes ». En effet, nous considérons que cette rubrique, relevant avant tout
d’un travail personnel, ne peut faire l’objet d’une correction type.
Les indications de pages accompagnant les numéros d’acte et de scènes
renvoient aux questionnaires du livre de l’élève.
L A L I S T E D E S P E R S O N N A G E S (pp. 8 à 10)
◆ AVEZ - VOUS
BIEN LU
?
1. Angélique est la femme de George Dandin. Elle est la fille de M. et
Mme de Sotenville.
2. Clitandre est l’amoureux d’Angélique. Il porte un nom d’amoureux de
pastorale.
3. Claudine, Lubin et Colin sont la servante et les valets. On peut noter
que Claudine est qualifiée de « suivante » en raison de l’origine noble
d’Angélique. Lubin est un paysan, conformément au rôle social de son maître
qui est un bourgeois de la campagne.
4. La scène a lieu devant la maison de George Dandin, dans un lieu ouvert
et public.
◆ É TUDIER
LE VOCABULAIRE ET LA GRAMMAIRE
5. Deux compléments du nom : « d’Angélique », complément du nom « mari »,
introduit par la préposition « d’ » ; « de George Dandin », complément du nom
« valet », introduit par la préposition « de ».
6. Madame de Sotenville, épouse de Monsieur de Sotenville ; ou bien mère
d’Angélique.
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La liste des personnages
7. a) Le mot « gentilhomme » est un nom composé formé de « gentil » et
« homme », qui se sont soudés pour former un seul mot. L’adjectif « gentil »
vient du latin gentilis qui signifiait « de la famille », « de la race ».
b) Un gentilhomme est un noble, une personne qui se distingue par sa naissance.
c) La formule « gentilhomme campagnard » est ironique à double titre. D’une
part elle désigne pour les spectateurs de la cour du roi un petit noble de
province, d’autre part elle est un oxymore car un véritable noble ne peut être
un paysan.
On pense bien sûr au Bourgeois gentilhomme de 1670, puisqu’un bourgeois est
très exactement le contraire d’un gentilhomme, d’un noble.
◆ É TUDIER L’ ÉCRITURE : LES
NOMS PROPRES
8. Dandin évoque le verbe « se dandiner », le mouvement de balancement
un peu ridicule que font les canards en marchant, par exemple. Il signale
dès le titre que Dandin va être le dindon de la farce. Avant d’être victime
du jeu social, Dandin est victime de son nom, dont le ridicule est même
souligné lorsqu’à la scène 4 de l’acte I, il devient le titre « de la Dandinière »
(l. 202-203). Le nom Sotenville peut se lire en trois mots : sot en ville. Il
indique ainsi que le baron et sa femme, s’ils peuvent tenir un certain rang à
la campagne, seraient ridicules à la ville, c’est-à-dire à la cour de Louis XIV,
lieu où s’évalue à l’époque la vraie valeur des titres de noblesse.
9. Angélique est aussi l’adjectif angélique, signifiant « qui a les qualités d’un
ange », c’est-à-dire l’innocence, la douceur, la gentillesse. Or, tout au long de
la pièce, Angélique fait preuve de cruauté, de ruse et même de méchanceté,
en multipliant les tromperies, les mensonges et en accusant sciemment
son mari à tort. Son prénom dit donc le contraire de ce qu’elle est. Il est une
antithèse ironique.
10. On retrouve deux personnages portant le même nom dans les autres
pièces de Molière :
– Angélique : elle joue le même rôle dans La Jalousie du Barbouillé ; elle est la
fille d’Argan dans Le Malade imaginaire.
– Clitandre : il apparaît plusieurs fois. Dans Les Femmes savantes, il est l’amant
d’Henriette ; dans Le Misanthrope, il est un petit marquis.
Chacun joue un rôle similaire : Angélique est toujours la jeune première ;
Clitandre est toujours un jeune homme noble à prétention.
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RÉPONSES
◆ É TUDIER
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QUESTIONS
LE GENRE
: COMÉDIE
ET TRAGÉDIE
11. George Dandin est un riche paysan, autrement dit un homme assez
ordinaire, que l’on pourrait rencontrer, tandis que Pyrrhus est roi, c’est-à-dire
un personnage tout à fait hors du commun, évoluant dans une sphère sociale
très fermée.
12. Dans George Dandin, les personnages secondaires sont valet (Colin),
père de famille (Monsieur de Sotenville), serviteur (Lubin) ; tandis que dans
Andromaque ils sont ami (Pylade), confidents (Cléone et Céphise) et gouverneur (Phœnix). Dans Andromaque, tout est fait pour gommer la réalité sociale
et placer les personnages dans un monde hors du commun.
13. George Dandin a lieu devant la maison du personnage titre, autant dire sur
une place de village, tandis qu’Andromaque se déroule dans une ville grecque,
dans une salle du palais royal.
14. George Dandin est une comédie car la pièce met en scène des personnages
ordinaires, issus d’un milieu petit-bourgeois et paysan, tandis qu’Andromaque
est une tragédie car la pièce met en scène des personnages royaux, des grands
de ce monde, et se déroule dans une ville lointaine de l’Antiquité.
◆ L IRE L’ IMAGE
15. L’image montre plusieurs couples dont on peut aisément imaginer qu’ils
représentent les différents couples de comédie et la gamme des sentiments
qu’ils éprouvent. On va ainsi du vieux barbon marié avec une jeune coquette
(femme au miroir, à gauche), jusqu’aux amoureux (les deux couples de
droite, au premier et au second plans), en passant par les valets (on reconnaît
Arlequin au milieu). Les uns et les autres semblent engagés dans des intrigues
amoureuses, typiques de la comédie au XVIIe siècle.
16. Au centre du tableau, on trouve des personnages masqués, qui pourraient
évoquer Arlequin et une servante rusée. Les deux musiciens, au premier plan,
évoquent aussi l’atmosphère gaie et amusante de la comédie. À droite du
tableau, on peut reconnaître la prima dona innamorata et le jeune premier. À
gauche, on peut identifier, dans le personnage du vieillard, soit « le docteur »,
soit le vieux barbon.
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L’EXPOSITION, ACTE I, SCÈNES 1, 2 ET 3 (pp. 18 à 20)
◆ AVEZ - VOUS
BIEN LU
?
1. George Dandin parle de sa femme « demoiselle » (l. 1), de son mariage (l. 2)
et de son chagrin (l. 20).
2. Sa femme s’offense de porter son nom (l. 15-16).
3. Ils épousent son bien, c’est-à-dire sa richesse (l. 12).
4. Il voit sortir Lubin (l. 21).
5. Elle projette de tromper son mari (l. 64).
6. Il voit arriver M. et Mme de Sotenville, les parents de sa femme. Il veut
leur annoncer la tromperie de leur fille (l. 127 à 130).
◆ É TUDIER
LE VOCABULAIRE ET LA GRAMMAIRE
7. Le mot « demoiselle » (l. 1 et 115) désigne une jeune fille issue de la
noblesse à la ligne 1, puis Angélique à la ligne 115.
Une demoiselle, dans le contexte de George Dandin, est une jeune fille noble,
par opposition à une fille ou à une paysanne. Aujourd’hui, le terme désigne
toute jeune fille non encore mariée, par opposition à une femme ou une
dame.
La « paysanne », l. 119, est tout simplement une femme du peuple, fille ou
épouse d’un paysan, c’est-à-dire de même condition que George Dandin.
8. Le mot « manigance » (l. 105) est formé sur le radical main. Il signifie une
manœuvre secrète sans grande conséquence. On trouve les mots : manœuvre,
manipulation, manutention, manucure. On peut remarquer que les deux premiers mots désignent des opérations qui nécessitent de l’habileté, de la ruse.
9. Les phrases et expressions exclamatives de la scène 1 sont : « Ah ! Qu’une
femme demoiselle est une étrange affaire, et que mon mariage est une leçon bien
parlante à tous les paysans qui veulent s’élever au-dessus de leur condition, et
s’allier, comme j’ai fait, à la maison d’un gentilhomme ! »
Les phrases exclamatives de la scène 3 sont :
« Hé bien ! » ; « Voilà ce que c’est d’avoir voulu épouser une demoiselle : l’on vous
accommode de toutes pièces, sans que vous puissiez vous venger, et la gentilhommerie
vous tient les bras liés. »
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« Ah ! » ; « Quoi ? écouter impudemment l’amour d’un damoiseau, et y promettre
en même temps de la correspondance ! » ; « Morbleu ! »
L’exclamation est signalée par de nombreux points d’exclamation, qui
marquent l’intonation exclamative.
Elle est marquée également par les interjections (« Ah ! », « Hé bien ! », l. 1
et 113) et enfin par des constructions exclamatives (« Qu’une femme est… » ;
« Voilà ce que c’est… », l. 1 et 114).
10. « Ah ! » : tristesse.
« Qu’une femme demoiselle est une étrange affaire, et que mon mariage est une leçon
bien parlante à tous les paysans qui veulent s’élever au-dessus de leur condition, et
s’allier, comme j’ai fait, à la maison d’un gentilhomme ! » : tristesse, réprobation.
« Hé bien ! » : réprobation.
« Voilà ce que c’est d’avoir voulu épouser une demoiselle : l’on vous accommode de
toutes pièces, sans que vous puissiez vous venger, et la gentilhommerie vous tient les
bras liés » : colère.
« Ah ! » : lassitude.
« Quoi ? écouter impudemment l’amour d’un damoiseau, et y promettre en même
temps de la correspondance ! » : indignation.
« Morbleu ! » : colère.
◆ É TUDIER
LE DISCOURS
11. Dans les scènes 1 et 3, George Dandin s’adresse à lui-même.
Dans la scène 1, il dit « que mon mariage » (l. 2), « comme j’ai fait » (l. 4), puis
il s’apostrophe à la 2e personne du pluriel : « George Dandin, George Dandin,
vous avez fait une sottise » (l. 17-18).
Dans la scène 3, il s’apostrophe dès le début de la scène : « George Dandin,
vous voyez de quel air votre femme vous traite » (l. 113-114). Puis il s’apostrophe
ainsi tout au long de la scène.
12. George Dandin, dans les scènes 1 et 3, se reproche à lui-même d’avoir
épousé une femme demoiselle et de s’être marié au-dessus de sa condition.
13. La tournure « Voilà un homme qui » (l. 23), « parce » au lieu de parce que
(l. 43), « On m’a enchargé » (l. 51), « le diable à quatre » (l. 59-60), la réplique
« C’est le seigneur de notre pays […] Clitandre. » (l. 71 à 74), les jurons
« Testigué » (l. 81) et « Morguéne » (l. 92).
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Ces répliques témoignent du génie de Molière à mettre en scène des personnages de différentes conditions. C’est aussi du comique de caractère (le
personnage du paysan un peu lourdaud fait rire) et du comique de mots car,
notamment lorsqu’il cherche le nom de Clitandre, Lubin écorche les mots.
◆ É TUDIER
UNE SITUATION COMIQUE
: LE
QUIPROQUO *
14. Lubin parle à George Dandin alors qu’il croit parler à « un homme »,
c’est-à-dire à un habitant du village (l. 23). Il lui explique d’ailleurs la raison
de sa présence pour obtenir sa discrétion : « Il ne faut pas dire que vous m’ayez
vu sortir de là » (l. 40-41).
15. Tout au long de la scène, il raconte son secret à un inconnu, à qui il révèle
que l’épouse du propriétaire de cette maison est en train de préparer une
aventure galante avec un jeune seigneur du voisinage.
16. Dandin s’adresse à lui-même, l’aparté traduit ici ses pensées. Le dialogue
avec Lubin lui permet d’expliquer la présence dans le voisinage de Clitandre.
Il s’adresse aussi aux spectateurs. À ce stade de la pièce, le public ne connaît
pas encore tous les personnages, il faut donc justifier à ses yeux la présence
de Clitandre.
17. Ces apartés expriment la colère à l’égard de sa servante et de sa femme.
18. Ils soulignent qu’à chaque réplique Lubin commet une nouvelle bêtise.
19. La conclusion de la scène 2 est ironique. Cette dernière réplique
témoigne de la bêtise de Lubin, alors qu’il affirme être « un fin matois ». On
peut rapprocher ce passage de la ligne 55 où Lubin dit : « Je suis bien aise de
faire les choses secrètement », au moment même où il dévoile le secret à celui
dont on devait justement se garder.
20. Cette scène est un quiproquo, dont le comique est basé sur une
situation : c’est donc du comique de situation. Lubin ne sait pas à qui il parle,
tandis que le public comprend tout de suite qu’il est en train de raconter une
manigance à celui qui en est la principale victime, le mari trompé, à qui il
faudrait justement la cacher. Ce quiproquo est redoublé ici d’un comique de
caractère : la bêtise de Lubin qui le conduit à tout avouer à son interlocuteur
avec une naïveté étonnante. Le quiproquo est très fréquent dans le théâtre de
Molière : il fait rire et fait progresser l’action car il dévoile la vérité.
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QUESTIONS
◆ É TUDIER
UN THÈME : NOBLESSE ET PAYSANNERIE
21. Les paysans possèdent le « bien » (l. 12), c’est-à-dire la richesse, tandis que
les nobles possèdent un « nom » (l. 16).
22. Le début de la scène est au présent de vérité générale et à la troisième
personne. Dandin confronte son mariage à la situation générale des paysans
qui veulent s’allier à la noblesse, avec une demoiselle.
On trouve des formules générales : « La noblesse de soi est bonne, c’est une chose
considérable assurément ; mais elle est accompagnée de tant de mauvaises circonstances,
qu’il est très bon de ne s’y point frotter » (l. 5 à 8), écrites comme des définitions ;
ou encore : « L’alliance qu’ils font est petite avec nos personnes : c’est notre bien seul
qu’ils épousent » (l. 11-12) mais dans cette seconde formule, les pronoms sont
de la 1re personne du pluriel, marquant le passage de la situation générale à la
situation particulière de George Dandin.
23. Il a perdu son honneur (l. 118) et il n’est plus le maître chez lui (l. 122).
◆ É TUDIER
LA FONCTION DE L’ EXPOSITION
24. George Dandin a fait un mariage d’intérêt, échangeant un titre de
noblesse contre sa richesse. Son mariage n’est pas heureux : sa femme le
méprise et sa maison lui est « effroyable » (l. 19). Cette situation est à l’origine
de l’intrigue de l’ensemble de la pièce.
25. À la scène 2 sont cités Clitandre, l’amant, l’épouse infidèle (on connaîtra
son prénom à la scène 4), Claudine, la servante d’Angélique. À la scène 3, le
père et la mère d’Angélique sont cités. En somme, tous les personnages de la
pièce, à l’exception de Colin, qui n’apparaît qu’une fois dans l’acte III, ont
été présentés au public à l’issue de ces trois scènes et leurs relations sont
claires.
On peut en conclure que l’une des fonctions essentielles de l’exposition
est de présenter les personnages de la pièce au public, soit en les faisant
apparaître sur la scène, soit en parlant d’eux.
26. Deux intrigues amoureuses se mettent en place : celle de Clitandre avec
Angélique et celle de Lubin avec Claudine. La cohabitation de plusieurs
intrigues amoureuses qui se développent simultanément est l’un des ressorts
les plus fréquents de la comédie car il permet des jeux de miroirs, d’échos et
des mélanges de personnages souvent très comiques.
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Acte I, scènes 4, 5, 6 et 7
27. L’obstacle classique du mari jaloux se dresse. C’est une situation assez rare
dans la comédie de Molière : généralement, les jeunes amants doivent affronter un père et non un mari jaloux. Cette situation inhabituelle contribue à
faire de George Dandin une comédie aux accents tragiques.
A C T E I , S C È N E S 4 , 5 , 6 E T 7 (pp. 37 à 39)
◆ AVEZ - VOUS
BIEN LU
?
1. Ils lui reprochent son manque de savoir-vivre (« Est-il possible, notre gendre,
que vous sachiez si peu votre monde », l. 140-141).
2. Il a gagné le titre de « Monsieur de la Dandinière » (l. 202-203).
3. Il accuse sa femme de lui être infidèle (l. 244 à 247).
4. Il ne la prouve pas. Il ne fait que l’affirmer et il est cru par M. de Sotenville
(l. 309 à 315).
5. Sa servante, Claudine, qui déclare qu’elle n’a reçu aucun messager (l. 368).
6. Il projette de « désabuser » (l. 486) les parents de sa femme, autrement dit
de trouver un moyen de faire apparaître la fausseté de sa femme au grand
jour.
◆ É TUDIER
LE VOCABULAIRE ET LA GRAMMAIRE
7. L’intrus est « sot », qui signifie « idiot », tandis que les deux autres termes
signifient plutôt « voleur, personne malhonnête ».
8. Les dérivés de « maraud » sont : maraudeur, maraudage, maraude, marauder. La maraude est le vol des récoltes dans les jardins ou les champs par des
soldats en campagne. Aujourd’hui, ces mots sont vieillis, on dirait plutôt :
voler, piller, chaparder.
9. Aujourd’hui, « coquin » est plutôt utilisé dans le vocabulaire affectif pour
désigner un enfant espiègle : « petit coquin. » Clitandre aurait plutôt utilisé le
mot « voleur » ou le mot « voyou ».
10. Le pronom complément de première personne « me » est antéposé
au verbe. On en trouve un autre exemple à la ligne 375 : « de m’aller soupçonner ainsi. »
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QUESTIONS
Ces tournures sont dues au fait que l’on écrivait beaucoup en vers à l’époque
et que pour des raisons prosodiques, il était plus élégant de placer un mot non
accentué à cette place plutôt qu’après le verbe. Aujourd’hui on écrirait plus
volontiers : « ce qu’on vient me conter » et « d’aller me soupçonner. »
◆ É TUDIER
UN THÈME
: LA
SATIRE DES PETITS MARQUIS
11. Les « affaires » des Sotenville sont fort délabrées (l. 198-199). Autrement
dit, ils étaient ruinés.
12. Ils lui demandent de se comporter avec le respect que les roturiers doivent au « personnes de qualité » (l. 143), c’est-à-dire les nobles. Ils lui demandent d’abord de les « saluer » (l. 136), puis de les appeler « Madame » (l. 147)
et « Monsieur » (l. 174), enfin de ne pas appeler leur fille « ma femme » (l. 179).
13. Leurs prétentions sont cocasses car ils font mine de se comporter avec
Dandin comme s’il était un étranger alors qu’il est leur gendre. Elles sont
dépourvues de bon sens car en l’humiliant ainsi ils s’humilient eux-mêmes,
puisqu’ils mettent George Dandin en situation de leur rappeler que tout
nobles qu’ils sont, ils étaient ruinés et se sont trouvés heureux de pouvoir
bénéficier de sa fortune (l. 196 à 203).
14. Les deux batailles auxquelles il fait allusion sont des faits militaires
de second ordre ; la seconde fut une catastrophe dans laquelle l’armée se
ridiculisa.
La formule des lignes 285-286, « j’eus l’honneur dans ma jeunesse de me signaler des premiers à l’arrière-ban », est une antithèse cocasse car elle associe le mot
« des premiers » à l’arrière-ban, qui est la partie de la noblesse convoquée en
dernier. De même, la réplique sur son père est ridicule par son emphase
exagérée et par les précisions absurdes qu’elle contient (« la gloire d’assister en
personne », l. 289, comme si on pouvait assister par procuration à quelque
chose…). Molière se moque des petits nobles de province qui singent les
manies de la cour. Il le fait d’autant mieux qu’à cette époque le roi faisait
appel à une armée de métier, les compagnies équipées par les nobles étant
devenues inefficaces et impossibles à diriger en campagne.
15. M. et Mme de Sotenville considèrent leur gendre comme un homme
ordinaire, d’une « condition » (l. 152) inférieure à la leur. Selon Mme de
Sotenville, « il y a grande différence de vous à nous » (l. 153-154). Plus loin, elle
le classe dans la catégorie des « gens » (l. 159), c’est-à-dire des domestiques
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Acte I, scènes 4, 5, 6 et 7
d’une maison noble. À la réplique suivante, M. de Sotenville explique que
Dandin doit leur parler comme à des gens qui sont « au-dessus » de lui (l. 173).
Enfin, la formule « si vous aviez épousé une de vos pareilles » (l. 185-186) indique
qu’ils considèrent que leur fille et George Dandin ne sont pas de la même
nature. Elle est une noble, lui n’est qu’un paysan.Au total, ils considèrent leur
gendre avec mépris et l’accueillent avec réticence dans la famille.
◆ É TUDIER
LE DISCOURS
: LES
RÉPLIQUES
À DOUBLE ENTENTE
16. Entendue par Clitandre, la phrase est prise au sens propre, c’est une déclaration d’amour.
Entendue par les spectateurs, le double sens produit un effet comique car on
s’aperçoit qu’Angélique trompe son mari et ses parents ; elle fait la cour à
Clitandre à leur barbe.
Entendue par George Dandin ou M. et Mme de Sotenville, la phrase devient
une antiphrase, comme si Angélique faisait mine de repousser Clitandre.
17. Pour ces répliques, tout dépend de l’intonation, qui peut faire varier leur
sens.
La première réplique d’Angélique est une invite à l’attention de Clitandre,
mais si elle est prononcée avec une voix dure, elle peut donner l’impression
à George Dandin et à Mme de Sotenville qu’Angélique est au contraire en
train de repousser Clitandre.
Il en va de même de la réplique de Clitandre dont toute la première partie
est ambiguë, en particulier la formule « je ne suis point homme à donner du
chagrin aux belles », qui s’interprète comme une réponse favorable à la
déclaration d’amour d’Angélique.
Ainsi, on a affaire à une triple situation d’énonciation :
– Angélique et Clitandre se parlent ;
– ils parlent à Dandin et aux Sotenville ;
– ils sont entendus par les spectateurs.
Le double langage est l’un des éléments du comique de la scène, les
spectateurs s’amusant de la ruse des amants, de la naïveté des parents et de la
colère de Dandin, qui n’est pas dupe.
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QUESTIONS
◆ I MAGINER
LA MISE EN SCÈNE
18. Monsieur de Sotenville dit à Dandin, au début de la scène 4 : « vous me
paraissez tout troublé. » On peut imaginer Dandin marchant de long en large
d’une démarche saccadée, parlant avec des éclats de voix, faisant des mouvements de bras. Son visage est soucieux, fermé.
19. On peut imaginer une scène relativement statique dans laquelle
George Dandin s’agenouille face à Clitandre, avec M. de Sotenville derrière
Clitandre, face à lui.
On peut au contraire se représenter la scène dans un esprit de pantomime,
George Dandin se relevant entre chaque réplique, rattrapé avec colère par
M. de Sotenville, puis finalement se résignant et prononçant son excuse d’un
ton rageur.
◆ L IRE L’ IMAGE
20. Les costumes des Sotenville sont très chargés : ils ruissellent de dentelles,
de fourrures, de brocart et de broderies. Manifestement, le metteur en scène
a voulu rendre visible leur appartenance à la noblesse dans la splendeur de
leur costume. En revanche, celui de Dandin est simple. On pourrait presque
croire que le metteur en scène a voulu évoquer un vêtement de travail.
21. Les Sotenville ont une attitude très hautaine : lèvres pincées, tête un peu
penchée de manière à avoir l’air de regarder l’autre de bas en haut, mains
croisées et non tendues vers l’interlocuteur. Ils veulent mettre des distances
avec le reste du monde. Dandin a une attitude humble et soumise : il semble
attendre avec déférence une réponse.
22. Le costume des Sotenville, dans cette mise en scène, traduit le déséquilibre entre ce qu’ils sont réellement et leurs prétentions. Ils sont ridicules dans
la mesure où ils aspirent à un rang qu’ils ne peuvent tenir car ils sont ruinés.
A C T E I I , S C È N E S 1 E T 2 (pp. 50 à 52)
◆ AVEZ - VOUS
BIEN LU
?
1. Claudine reproche à Lubin d’avoir manqué de discrétion (l. 1 à 3).
2. Lubin demande à Claudine sa main (l. 33-34), puis un baiser (l. 79).
3. Claudine n’aime pas les maris jaloux et soupçonneux (l. 35 et 37).
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Acte II, scènes 1 et 2
4. C’est Clitandre (l. 125).
5. Il lui reproche de ne pas respecter les liens du mariage (l. 98 à 112).
6. Angélique revendique le droit de vivre en société (l. 170 à 174).
7. Il est très en colère et craint d’en venir aux mains avec son épouse
(l. 181 à 185).
◆ É TUDIER
LE VOCABULAIRE ET LA GRAMMAIRE
8. a) Cette phrase est une proposition indépendante, composée d’un verbe
employé de manière impersonnelle (« Il ne faut point tant ») et d’un complément de but sous la forme d’un infinitif introduit par « pour ».
b) Il s’agit d’une structure figée, « Il ne faut point tant… pour », qui permet de
formuler des maximes ou des proverbes ayant une valeur de vérité générale.
Il s’agit d’une image car en parlant de la quantité de beurre nécessaire pour
faire un quarteron, Lubin veut en fait faire entendre qu’un mariage est une
affaire simple à conclure, comme il le dit aux lignes suivantes.
c) Dans cette réplique, Lubin fait appel au vocabulaire de la paysannerie (les
paysans faisaient eux-mêmes le beurre à l’époque. Il fait à nouveau appel à
cet univers de référence en parlant ensuite de « beauté rude ânière » (l. 86) et
fait aussi allusion à celui du commerce, en comparant les baisers à l’« et-tantmoins » (l. 82), avance donnée par un acheteur avant la livraison du produit.
Il propose une vision concrète, matérielle de l’amour, par opposition aux
nobles qui en ont une vision plus éthérée et spirituelle.
9. Il s’agit d’une énumération. C’est une figure d’insistance. Cette collection
de noms de pierres qui évoque la dureté permet d’accentuer la rudesse que
Lubin prête à Claudine. Par ailleurs, cette liste a aussi un effet comique car
elle est assez inattendue dans un dialogue amoureux.
10. Phrases interrogatives : « Moi, les chasser ? et par quelle raison ? » (l. 138)
« Comment ? parce qu’un homme s’avise de nous épouser, il faut d’abord que toutes
choses soient finies pour nous, et que nous rompions tout commerce avec les vivants ? »
(l. 151 à 154)
« Moi ? » (l. 161)
« M’avez-vous, avant le mariage, demandé mon consentement, et si je voulais bien de
vous ? » (l. 162 à 164)
Les marques de l’interrogation : dans tous les cas, on trouve un point
d’interrogation en fin de phrase et l’interrogation est marquée par une intonation montante.
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RÉPONSES
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QUESTIONS
Dans la première phrase, ce sont les seules marques. Dans la deuxième, on
trouve un adjectif interrogatif (quelle). Dans la troisième, il y a un adverbe
interrogatif puis une locution interrogative (parce que). Dans la dernière
phrase, on trouve la marque de la phrase interrogative en langage soutenu,
l’inversion du sujet (m’avez-vous).
Presque toutes les questions d’Angélique sont oratoires : en fait, elle affirme
ce qu’elle semble demander à Dandin. Certaines phrases (la première et la
deuxième) pourraient d’ailleurs sans difficultés être remplacées par des
phrases exclamatives.
11. Champ lexical du mariage : « mari » (l. 97), « nœud » (l. 100), « mariage »
(l. 111 et 115), « chaîne » (l. 115), « femme, mari » (l. 133), « honnêtes » (l. 136),
« épouser » (l. 152), « tyrannie de Messieurs les maris » (l. 154-155), « engagements
de la foi » (l. 160), « consentement » (l. 163), « mon père et ma mère » (l. 164-165),
« esclave » (l. 170).
Au XVIIe siècle, le mariage est un lien social où l’amour a peu de part. Il est
une affaire de famille, qui se traite entre les parents des époux. L’homme et
la femme y sont inégaux : la femme est l’esclave de l’homme. On peut mettre
cela en parallèle avec le dialogue de Claudine et Lubin à la scène précédente :
eux aussi voient leur mariage comme une « affaire ».
◆ É TUDIER
AU
XVII e
UN THÈME
: LA
PLACE DES FEMMES
SIÈCLE
12. D’après Dandin, une femme mariée ne doit vouloir « plaire qu’à son
mari » (l. 133) et doit avoir des manières qui n’attirent pas les galants. En fait,
selon lui, la femme mariée est une matrone qui quitte la vie sociale pour ne
s’occuper que des tâches domestiques. On peut comparer cette vision de la
femme mariée à celle de Sganarelle dans l’extrait de L’École des maris, p. 120.
13. Angélique considère que son mariage ne lui interdit pas de continuer à
bénéficier des plaisirs de la vie mondaine et qu’il n’y a rien là de répréhensible : « mon dessein n’est pas de renoncer au monde, et de m’enterrer toute vive dans
un mari » (l. 149 à 151). Elle veut profiter des « divertissements » (l. 156) et de
sa « jeunesse » (l. 172). Elle considère que la fidélité suffit pour que l’engagement du mariage soit respecté : « je ne suis pas capable de quelque chose de pis »
(l. 176).
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Acte II, scènes 1 et 2
14. Angélique a une vision très mondaine de la vie d’un ménage, dans lequel
le rôle d’une épouse est de briller dans les salons par son élégance et sa
beauté, ce qui est conforme au mode de vie de la noblesse de cour parisienne, le « beau monde » (l. 173). Inversement, pour George Dandin, l’épouse
tient son ménage et n’y joue qu’un rôle domestique. Il s’agit d’une conception bourgeoise et campagnarde du mariage.
15. Les valets singent les maîtres, d’ailleurs ils se comparent à eux (« Tu serais
peut-être jaloux comme notre maître », l. 35).
◆ É TUDIER
LA FONCTION DE LA SCÈNE 2
16. Avant cette scène, les spectateurs s’imaginent qu’Angélique cherche simplement à tromper son mari. Ici, à travers le dialogue de Dandin et Angélique,
on s’aperçoit que deux conceptions du mariage, irréconciliables, s’affrontent.
La comédie prend une tonalité dramatique dès cette scène car, au lieu de se
cacher et de tenter de calmer son mari par la ruse, Angélique revendique le
droit de vivre selon les principes de la noblesse.
17. Au départ, on la prenait simplement pour une de ces jeunes amantes de
comédie comme il y en a tant, qui multiplient les fourberies pour rejoindre
leur amant. Avec cette scène, elle prend une épaisseur inattendue et devient
une héroïne de la défense des droits des femmes mariées contre leur gré.
◆ L IRE L’ IMAGE
18. Claudine est en hauteur par rapport à Lubin pour faire apparaître leur
inégalité d’intelligence et pour manifester le fait que dans ce couple, c’est
Claudine qui conduit les affaires.
19. Leurs costumes sont aussi simples que ceux des Sotenville (p. 36) sont
compliqués. Ceci étant dit, on peut remarquer qu’il s’agit de costumes de
fêtes : le metteur en scène a représenté les paysans en s’inspirant des costumes
de fêtes traditionnels des régions françaises (manches bouffantes, coiffe, galons
colorés sur la jupe, gilet foncé sur un chemisier blanc, large col…).
20. Ils se donnent la main mais ils se tournent le dos : ils voudraient s’aimer
mais ils ne le peuvent.
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QUESTIONS
A C T E I I , S C È N E 8 (pp. 64 à 66)
◆ Q UE S ’ EST - IL
PASSÉ ENTRE - TEMPS
?
1. Il l’a appris par une nouvelle indiscrétion de Lubin (l. 256 à 259).
2. Il veut aller chercher son beau-père et sa belle-mère, les parents de sa
femme.
3. George Dandin est seul sur scène. C’est un monologue.
4. Ils ne font pas confiance à Dandin d’une part parce qu’il est bourgeois et
eux nobles (« Souvenez-vous que vous avez épousé une demoiselle. », l. 308-309),
d’autre part parce qu’à l’acte I il a déjà fait appel à eux et il a été « confondu »
(l. 323 à 329, p. 29).
◆ AVEZ - VOUS
BIEN LU
?
5. Angélique, Clitandre, Claudine, Monsieur et Madame de Sotenville,
George Dandin sont présents à cette scène. Un tel nombre de personnages
signale qu’un quiproquo se prépare.
6. Au moment où elle se voit sur le point d’être surprise en compagnie
de Clitandre, elle fait mine de repousser brutalement ses avances et de lui
donner des coups de bâton (l. 370-371).
7. Elle frappe sur Dandin en faisant semblant de frapper sur Clitandre.
8. Elle fait mine de sortir par modestie, pour ne pas obliger Dandin à la
complimenter sur la sagesse de son comportement (l. 403-404).
◆ É TUDIER
LE VOCABULAIRE ET LA GRAMMAIRE
9. « Non, non, mon père, il n’est pas nécessaire. Il ne m’a aucune obligation de ce
qu’il vient de voir, et tout ce que j’en fais n’est que pour l’amour de moi-même. »
« Je me retire, mon père, pour ne me voir point obligée à recevoir ses compliments. »
« C’est une femme qui mérite d’être adorée, et vous ne la traitez pas comme vous devriez. »
« tout ce que j’en fais n’est que pour l’amour de moi-même » est une négation
restrictive, qui correspond à une affirmation partielle.
10. Il s’agit d’une phrase hypothétique comportant une proposition subordonnée circonstancielle de condition introduite par si (« Si mon père savait
cela ») et d’une proposition principale au conditionnel (« il vous apprendrait
bien à tenter de ces entreprises »).
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Acte II, scène 8
11. Ce verbe du 1er groupe est formé à partir du nom masculin « honneur »
précédé d’un préfixe privatif dés- et complété par le suffixe de terminaison
verbale -er.
Dans la même famille, on trouve : honorer, honorable, déshonorant, honorifique, honorabilité, honorablement.
12. À la ligne 421, on trouve « jamais » et aux lignes 424 et 425, on trouve
« toujours », signifiant respectivement à aucun moment et à tout moment.
Ces mots traduisent le désespoir de Dandin qui ne pourra à aucun moment
trouver la paix, frappé qu’il est d’une véritable fatalité.
◆ É TUDIER
LE DISCOURS
: LA
TIRADE D ’A NGÉLIQUE
13. Angélique s’adresse d’abord à Clitandre et à Claudine, désignés par les
mots « tous deux » (l. 350), puis elle s’adresse à Clitandre, comme le marque
le pronom « vous » de la ligne 350 à la fin de la tirade. Mais en fait, son
discours vise à donner une image vertueuse d’elle-même à ses parents et à
son mari dont elle a vu la présence.
14. Elle veut être entendue par ses parents et Dandin (je « m’explique à vous clairement en présence de tout le monde », l. 354-355) tout en faisant mine de ne s’expliquer qu’avec Clitandre (« une honnête femme n’aime point les éclats », l. 364-365).
15. À l’évidence, Angélique met en scène son innocence en retournant la
situation à son avantage. Il n’y a aucune sincérité dans ses propos, il s’agit
donc d’une ruse, d’un stratagème.
16. À l’acte précédent, Clitandre a protesté de son innocence et déclaré ne
pas avoir l’intention de faire la cour à Angélique. Or, ici, il apparaît en train
de tenter de la séduire. Cela devrait faire réfléchir M. et Mme de Sotenville,
s’ils n’étaient pas de parti pris.
◆ É TUDIER
LE GENRE : LE COMIQUE DE FARCE
17. Angélique frappe Clitandre mais c’est George Dandin qui reçoit les
coups. Cette situation est peu crédible, même si la scène a lieu la nuit. Il s’agit
d’un procédé classique de la farce.
◆ É TUDIER L’ ÉCRITURE
18. Dandin s’exprime seul, avec emphase et dramatisation. Il emploie des
tournures hyperboliques comme « jamais il ne s’est rien vu d’égal à ma disgrâce »,
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QUESTIONS
ou « j’admire mon malheur », ou encore l’adverbe « toujours », répété deux fois.
Il emploie une interrogation oratoire : « Est-il possible que… » ; il mime le
dialogue, en faisant comme s’il répondait à une question : « Qui » (l. 421) ;
il apostrophe le ciel avec emphase : « Ô Ciel, seconde mes desseins. »
Tous ces procédés donnent une tonalité dramatique aux propos de George
Dandin qui, ridiculisé injustement pour la seconde fois, ne sait à qui faire
appel pour faire éclater sa bonne foi.
◆ É TUDIER
LA FONCTION DE L’ ACTE II
19. Cet acte répète le précédent car à nouveau George Dandin surprend sa
femme en flagrant délit d’adultère et, une nouvelle fois, elle réussit à se
disculper.
20. Par rapport au précédent acte, ici la culpabilité de Clitandre éclate au
grand jour, ce qui n’était pas le cas au premier acte.
A C T E I I I , S C È N E S 1 , 2 E T 3 (pp. 72 à 74)
◆ AVEZ - VOUS
BIEN LU
?
1. Elles se déroulent en pleine nuit. « La nuit est avancée » (l. 1), « voilà une
sotte nuit » (l. 5), ou encore « la nuit, on n’y voit goutte » (l. 54).
2. Angélique et Claudine, d’un côté ; Clitandre et Lubin de l’autre.
3. Clitandre parle d’abord avec Claudine (l. 45 à 54) puis à Angélique à la fin
de la scène.
Il croit parler avec Angélique, jusqu’à ce que Claudine le détrompe à la
ligne 47.
4. Lubin parle avec Angélique (l. 43 à 51) tout en croyant parler avec Claudine.
5. George Dandin entre en scène et vient perturber les deux duos amoureux.
◆ É TUDIER
LE VOCABULAIRE ET LA GRAMMAIRE
6. Le verbe « voir », dans « elle empêche de l’autre que nous ne soyons vus ».
a) Le sujet en est « nous », qui est patient de l’action.
b) Le complément d’agent est sous-entendu, c’est la nuit, ou « elle », qui
empêche qu’ils ne soient vus.
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Acte III, scènes 1, 2 et 3
7. « ton maître est plaisamment attrapé » (l. 67-68). Le sujet est « ton maître »,
patient de l’action. À nouveau le complément d’agent est sous-entendu dans
la situation. C’est Clitandre et Angélique qui l’attrapent, c’est-à-dire qui le
trompent.
8. Ces deux adjectifs qualifient l’esprit de Lubin.
Subtil : signifie adroit, habile, qui perçoit avec finesse les distinctions entre
les choses.
Pénétrant : sens figuré, qui comprend bien, qui va jusqu’au fond des choses.
Ces deux adjectifs sont presque synonymes.
◆ É TUDIER
LE DISCOURS
9. La formule de la ligne 7 fait mine d’abonder dans le sens de ce que vient
de dire Lubin, qui accuse la nuit d’être sotte, pour mieux souligner le caractère naïf et un peu absurde des propos du valet.
L’expression de la ligne 13 emploie une formulation hyperbolique (adjectif
« grande » antéposé, adjectif « difficile ») pour qualifier une question sans
importance. Cette inversion des proportions est comique.
L’expression des lignes 17-18 désigne comme rusé un personnage qui n’a
pas cessé de démontrer sa lourdeur au cours des deux actes précédents,
notamment en dévoilant involontairement et par inadvertance les secrets de
son maître à George Dandin.
Dans les trois cas, Clitandre utilise des antiphrases, c’est-à-dire qu’il dit le
contraire de ce qu’il veut laisser entendre, ce qui est l’exacte définition de
l’ironie.
10. On peut relever le « Cela est admirable ! » (l. 23), phrase exclamative dans
laquelle Clitandre mime l’admiration pour une action dérisoire, le fait de
savoir traduire « collegium » en collège.
11. Comme dans les actes précédents, il l’apprend par une bévue de Lubin
qui, le confondant avec Claudine, lui raconte par le menu ce qui se prépare
dans son dos (l. 67 à 82).
◆ É TUDIER
LE GENRE
: LES
DIFFÉRENTS T YPES
DE COMIQUES
12. Il fait nuit (« La nuit est avancée », l. 1 ; « voilà une sotte nuit, d’être si noire
que cela », l. 5-6). Ces répliques préparent le quiproquo en informant les spectateurs qu’il fait sombre. En effet, le spectacle se jouant en pleine lumière,
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QUESTIONS
pour que les spectateurs puissent le voir, ce dialogue sert à leur faire comprendre qu’il fait nuit et à rendre vraisemblables les quiproquos qui suivent.
13. Les premières montrent qui parle à qui et permettent de comprendre
que les couples s’intervertissent (Clitandre parle avec Claudine, Lubin avec
Angélique) de la ligne 40 à la ligne 52. La dernière didascalie (l. 61) permet
de comprendre que Clitandre et Angélique, qui se sont retrouvés, s’isolent au
fond de la scène.
14. Le comique de ces deux scènes est fondé sur des confusions de rôles et
de personnages qui se trompent sur l’identité de leur interlocuteur. Ainsi,
le valet fait la cour à la dame (scène 2), puis au mari (scène 3). C’est bien la
situation qui est comique par elle-même.
15. Lubin présente deux traits typiques et comiques :
– il est une caricature de paysan, comme en témoignent son vocabulaire
et ses expressions (« Morgué », l. 5, « Par ma foi… », l. 67, « comme tous les
diantres », l. 70-71, etc.) ;
– il est vraiment bêta et reprend en cela le personnage de Pantalon, valet
lourdaud et naïf de la commedia dell’arte.
16. Les jeux sur la nuit, noire et sotte, dont Lubin parle comme s’il s’agissait
d’une personne, la traduction du latin collegium, évidente alors que Lubin la
présente comme une prouesse, sont des exemples de comique de mot.
17. Lubin prend la main d’Angélique à la scène 2, geste qui transparaît dans
le dialogue, Clitandre en fait de même avec Claudine, puis, scène 3, Lubin se
met à embrasser la main de George Dandin comme s’il s’agissait de celle de
Claudine.
◆ É TUDIER
UN THÈME
: LA
PARODIE
DE LA RENCONTRE AMOUREUSE
18. Angélique et Clitandre se rencontrent seulement à la fin.Toute la scène
est occupée par un quiproquo.
19. Angélique et Clitandre n’arrivent jamais à s’isoler. Cela est vrai dans cette
scène, mais aussi dans la quasi-totalité de la pièce. Molière respecte une règle
de bienséance du théâtre au XVIIe siècle qui interdit de montrer des amants
seuls sur scène.
20. Ils y parviennent presque, à la fin de la scène 2, mais George Dandin fait
immédiatement son entrée et ils doivent s’éloigner.
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Acte III, scènes 6, 7 et 8
21. Le dialogue est rompu. Il reprendra scène 5, mais sera entièrement
consacré à parler de la nécessité de se séparer et de George Dandin.
◆ M ISE
EN SCÈNE
22. Tout le travail consiste à placer les personnages par paires : Clitandre/
Claudine et Lubin/Angélique, puis à les faire s’intervertir.
A C T E I I I , S C È N E S 6 , 7 E T 8 (pp. 93 à 95)
◆ Q UE S ’ EST - IL
PASSÉ ENTRE - TEMPS
?
1. Colin, valet de George Dandin.
2. George Dandin envoie chercher M. et Mme de Sotenville, dans le but de
rendre public l’adultère commis par son épouse.
3. George Dandin prend ses beaux-parents à témoin à deux reprises : à la
fin de l’acte I, puis à la fin de l’acte II. La différence est que dans les deux
situations précédentes, ils arrivent d’eux-mêmes.
4. Angélique se sépare de Clitandre.
5. George Dandin entend le dialogue, en particulier tout le mal que Clitandre
dit de lui.
◆ AVEZ - VOUS
BIEN LU
?
6. George Dandin les a enfermées dehors pour faire apparaître la culpabilité
de sa femme aux yeux des Sotenville.
7. Angélique menace de se tuer avec un couteau (l. 298-299).
8. Elles se plaquent contre le mur, de part et d’autre de la porte, de façon à
ce que Dandin ne les voie pas en sortant (l. 332-333).
9. Elle l’accuse à grands cris d’être sorti courir et boire (l. 344 à 347).
10. Madame de Sotenville ne veut pas écouter Dandin car il sent le vin
(l. 400-401,406-407).
◆ É TUDIER
LE VOCABULAIRE ET LA GRAMMAIRE
11. « escampativos » est dérivé du verbe familier « escamper », qui signifie
partir furtivement.
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QUESTIONS
Comme autres suffixes pouvant avoir un sens comique, on peut citer les
suffixes péjoratifs comme -ailler (traînailler), -ot(t)er (vivoter, frisotter), les
diminutifs -iller, -ouiller (fendiller, pendouiller), -in, -ette, -ote (diablotin,
mignonnette, tremblote), etc. Ces suffixes sont comiques par leurs sonorités.
12. Le champ lexical de la tromperie : « intrigue », « rendez-vous », « galant
entretien », « un coup », « artifices », « joué », « ébloui », « plâtré », « malversations », « adresse », « effronterie », « détour », « inventer quelque moyen »,
« rhabiller », « ruse », « éluder », « paraître », « prétexte spécieux ».
En quelques lignes, le champ lexical de la fausseté et de la ruse est très
abondant.
13. D’une part Angélique s’accuse : « j’ai failli, je vous l’avoue » (l. 257), « vous
devez pardonner » (l. 262) ; d’autre part elle prête serment à plusieurs reprises :
« je vous promets » (l. 249), « je vous donne ma parole » (l. 280), vocabulaire qui
appartient à un discours qui met en scène sa propre sincérité et tente de la
rendre perceptible par l’autre.
14. Ces deux verbes ont un sens concret précis. Le premier, « plâtrer », appartient au vocabulaire de la maçonnerie et signifie « enduire un mur de
plâtre » ; le second, « rhabiller », signifie « revêtir, se vêtir à nouveau ». Ici les
deux verbes sont employés par George Dandin pour caractériser la manière
dont Angélique présente ses agissements en les embellissant et en leur
donnant une apparence trompeuse et avantageuse ; ils ont le sens figuré de
« masquer, maquiller ». L’emploi de ces verbes très concrets est destiné à
apporter une nuance péjorative pour souligner le caractère artificieux des
propos d’Angélique.
15. « ce que c’est que de vous jouer à nous » (l. 427) : complétive infinitive après
un verbe d’affirmation et dont le sujet est le pronom relatif que.
« que votre mari vous demande pardon » (l. 430) : complétive introduite par que
après un verbe de volonté ; on remarque que le verbe de la subordonnée est
au subjonctif.
◆ É TUDIER
UN THÈME
: VÉRITÉ
ET MENSONGE
16. Angélique commence par faire amende honorable (« Il est vrai que j’ai
failli », l. 257) et par reconnaître ses torts (« je vous l’avoue », l. 257 ; « j’ai pris
le temps de sortir », l. 258), mais elle en fait des actions passées et elle expose
que maintenant elle va changer et se mieux comporter (« Si vous m’accordez »,
l. 273 ; « je renoncerai à toutes les galanteries », l. 278-279). Ce procédé de l’aveu
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Acte III, scènes 6, 7 et 8
d’une faute pour la faire pardonner, en promettant que l’on ne la commettra
plus ensuite, est très classique. Angélique y ajoute une touche très personnelle ; elle déclare que cela « touchera son cœur » et que par sa mansuétude
George pourrait bien gagner son amour.
Elle donne à son discours toutes les apparences de la sincérité mais il est difficile pour George de la croire, compte tenu de ses actions passées. Il lui faut
là risquer un « pari », au sens pascalien du terme, et il décide de ne pas le faire.
17. Angélique devient aimable parce qu’elle se sent prise (l. 246). La situation lui étant défavorable, il est de son intérêt de tenter de séduire Dandin
pour l’amadouer. C’est le principal argument de Dandin. Il ajoute ensuite
qu’elle le flatte pour l’étrangler (l. 284-285).
18. Angélique parle affectueusement à son mari (« mon pauvre petit mari »,
l. 243) et lui demande de cesser d’être jaloux pour qu’elle puisse l’aimer
(l. 274 à 277).
À vrai dire, le doute subsiste et on ne saura jamais si Angélique est sincère à
ce moment-là, où Dandin aurait peut-être pu sauver son mariage, et cette
hésitation ajoute à l’intensité dramatique de la pièce.
19. C’est George Dandin qui a fait appeler ses beaux-parents. Il est donc peu
vraisemblable que ce soit lui qui se soit rendu coupable de déportements.
En outre, comme cela apparaît sur les gravures (notamment celle de la
page 85), Dandin est en chemise et bonnet de nuit, tandis qu’Angélique et
Claudine sont habillées pour sortir, en tenue de jour.
20. Malgré tous ces détails troublants (vus à la question précédente), qui sont
de nature à faire confondre Angélique et à rendre évidente la légitimité des
revendications de Dandin, les parents d’Angélique persistent à croire leur fille
innocente. Eux qui sont nobles ne peuvent tout simplement pas accepter de
se faire donner la leçon par un simple bourgeois. Ils sont donc de parti pris,
non seulement en faveur de leur fille mais aussi pour les nobles. C’est ainsi
par exemple qu’à l’acte I ils sympathisent avec Clitandre, qui est comme eux
un « gentilhomme », au lieu de défendre Dandin qui est pourtant leur gendre.
◆ É TUDIER
LE GENRE
: LE
DÉNOUEMENT
21. Non, une telle situation correspond plutôt à une fin de tragédie dans
laquelle le conflit entre les personnages se solde par la mort de l’un d’entre
eux. Dans une comédie, on attend plutôt une résolution des conflits et une
solution aux problèmes posés pendant la pièce.
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RÉPONSES
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AUX
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QUESTIONS
22. Dans cet acte, Dandin surprend vraiment son épouse hors de chez elle
en pleine nuit. Une fois de plus, il n’arrive pas à convaincre ses beaux-parents
de la culpabilité de sa femme, mais cette fois-ci il se résigne à sa situation et
à son infortune conjugale. En cela, l’acte est un dénouement, il n’y a en effet
plus d’intrigue pour les spectateurs puisque l’infidélité d’Angélique et le
malheur de Dandin sont acquis.
23. Oui et non. D’un côté les rieurs sont satisfaits de voir le mari ridiculisé
et Angélique disculpée ; de l’autre le conflit entre Dandin et Angélique reste
entier et ne trouve pas de solution.
◆ L IRE L’ IMAGE
26. Il s’agit des répliques des lignes 344 à 355.
27. Elles sont en robe, c’est-à-dire habillées pour sortir, alors que George
Dandin est en chemise de nuit.
R E T O U R S U R L’ Œ U V R E ( p p . 9 6 à 9 8 )
1. Le valet de George Dandin est Lubin.
2. L’amant d’Angélique est Clitandre.
3. La servante d’Angélique s’appelle Claudine.
4. Le nom de jeune fille de Mme de Sotenville est de la Prudoterie.
5. George Dandin gagne le droit de se faire appeler Monsieur de la
Dandinière.
6. Charades
a) Ange – et – lit – queue → Angélique b) Sot – en – ville → Sotenville.
7. a) George Dandin, I, 1. b) George Dandin, I, 3. c) Angélique, à Clitandre,
I, 4. d) Lubin, à Claudine, II, 1. e) Claudine, à Lubin, II, 1. f ) Lubin, à Claudine,
II, 1. g) Angélique, II, 2. h) Angélique, II, 2. i) Lubin, III, 2. j) Clitandre, III, 5.
k) Angélique, III, 6. l) George Dandin, III, 6.
8. a) faire l’amour : faire sa cour. b) faire le diable à quatre : faire grand bruit,
se mettre dans une grande colère. c) forligner : déchoir, ne pas être à la
hauteur de son rang. d) demander raison : demander réparation. e) un pas de
clerc : une erreur, une démarche inconsidérée. f ) corbleu : juron, euphémisme
pour « corps de Dieu ». g) chicaner : se méfier, surveiller et vérifier. h) le nœud
qui nous joint : le mariage. i) escampativos : escapades (terme populaire).
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PROPOSITION
SÉQUENCES
DE
DIDACTIQUES
1 re et 2 e séances : les personnages et l’exposition
AXES
DE LECTURE
• Reconnaître les
personnages typiques
d’une comédie
ou d’une tragédie.
Questionnaire pp. 8 à 10.
• Analyser et comprendre
les enjeux de l’exposition
d’une pièce de théâtre.
Questionnaire pp. 18 à 20.
FAITS
DE LANGUE
• Le complément
du nom :
question 5, p. 8.
• Définition de
la didascalie :
question 6, p. 8.
• Le mot
« gentilhomme » :
question 7, p. 8.
ÉCRITURE
• Écrire une liste
de personnages :
question 17, p. 10.
3 e séance : les scènes 4, 5, 6 et 7 de l’acte I
AXES
DE LECTURE
FAITS
DE LANGUE
• La satire des petits
marquis :
– analyse des positions
sociales des Sotenville
et de Dandin ;
– mise en perspective
avec le règne
de Louis XIV.
Questionnaire pp. 37 à 39.
• Qu’est-ce qu’un
« fermier général » ?
Qu’est-ce qu’un paysan
enrichi au XVIIe siècle ?
• Les injures
moliéresques :
questions 7, p. 37.
• Préfixation
et suffixation :
question 8, p. 37.
• La langue
du XVIIe siècle :
– l’évolution de certains
mots ;
– étude d’une tournure
typique (l’antéposition du
pronom complément) :
questions 9 et 10, p. 37.
• Les répliques à double
sens. Première approche
de la double énonciation
au théâtre :
questions 16 et 17, p. 38.
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ÉCRITURE
• Imaginer une mise
en scène (faire sentir
aux élèves le rapport
entre répliques
à double sens
et position
des personnages
dans l’espace) :
question 18, p. 38.
• Portrait physique
du petit noble :
question 23, p. 39.
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PROPOSITION
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SÉQUENCES
DIDACTIQUES
4 e séance : la scène 2 de l’acte II, la rébellion d’Angélique
AXES
DE LECTURE
FAITS
DE LANGUE
• La place des femmes
au XVIIe siècle :
– le discours général
sur les femmes tel
qu’il ressort des propos
d’Angélique
et de Dandin ;
– femmes nobles, femmes
bourgeoises et femmes
paysannes.
Questionnaire pp. 50 à 52.
• Le langage imagé
comme marque
de l’appartenance
à une classe ; les images
concrètes de Lubin :
questions 8 et 9, p. 51.
• L’interrogation, la
phrase interrogative ;
un procédé de comédie,
la question oratoire :
question 10, p. 51.
ÉCRITURE
• Écrire un récit en
situation en employant
un langage imagé :
la demande en mariage
de Lubin :
question 21, p. 52.
5 e séance : la scène 8 de l’acte II, du drame à la farce
AXES
DE LECTURE
• Le comique de farce :
– gestes ;
– mouvements ;
– exagération ;
– burlesque et grotesque.
Questionnaire pp. 64 à 66.
FAITS
DE LANGUE
• La négation et
la restriction :
question 9, p. 64.
• Analyse grammaticale
d’une phrase :
question 10, p. 64.
• Les familles de mots :
question 11, p. 65.
• La mise en scène
du désespoir
(exagération,
exclamation,
hyperboles…) :
questions 12 et 18,
pp. 65-66.
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ÉCRITURE
• Exprimer son
mécontentement
en imitant formellement
le discours de George
Dandin.
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SÉQUENCES
DIDACTIQUES
6 e séance : la scène 1 de l’acte III, quiproquo nocturne
AXES
DE LECTURE
• Le fonctionnement
du quiproquo.
• Les différents types
de comique (geste,
situation, mots,
caractère…).
• La parodie de la
rencontre amoureuse.
Questionnaire pp. 72 à 74.
FAITS
DE LANGUE
• La voix passive :
questions 6 et 7, p. 72.
• Le procédé
de l’antiphrase
et de l’ironie :
questions 9 à 11,
pp. 72-73.
ÉCRITURE
• Rédiger un dialogue
entre deux amants :
question 23, p. 74.
• Rédiger un bref texte
argumentatif :
question 24, p. 74.
7 e séance : les scènes 6, 7 et 8 de l’acte III : le dénouement
AXES
DE LECTURE
FAITS
DE LANGUE
• Vérité et mensonge :
Angélique est-elle sincère
ou cherche-t-elle
à nouveau à berner
son mari ?
• Le dénouement :
– fin de tragédie/
fin de comédie ;
– pourquoi le drame
est-il terminé ?
Questionnaire pp. 93 à 95.
• Le terme
« escampativos » :
question 11, p. 94.
• Étude du champ lexical
de la tromperie :
question 12, p. 94.
• Sens propre
et sens figuré :
question 14, p. 94.
• La proposition
subordonnée
complétive :
question 15, p. 94.
29
ÉCRITURE
• Imaginer un dialogue :
question 26, p. 95.
• Imaginer une suite
différente :
question 27, p. 95.
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E X P LO I TAT I O N
DU GROUPEMENT DE TEXTES
◆ On pourra opérer des comparaisons entre le mariage tel qu’il est présenté
dans George Dandin et le mariage tel qu’il apparaît dans les différents textes.
Cela permettra de montrer comment la pièce propose, dans un langage
dramatique, une réflexion d’ensemble sur le mariage.
– On commencera par le plus simple (la comparaison entre la pièce et la farce
originale) pour montrer que le « mauvais » mariage est un sujet comique
universel.
– On comparera ensuite les personnages de Dandin avec ceux de Zola pour
montrer que le mariage ne réunit pas seulement deux personnes, mais engage
aussi tout leur entourage.
– Enfin, on pourra opérer des rapprochements entre les différents discours sur
le mariage (Montesquieu, Laclos, Molière) et certaines tirades d’Angélique,
de Dandin et des Sotenville, analysées dans les questionnaires, pour faire
apparaître qu’il est aussi une institution sociale.
◆ Le groupement peut servir d’ouverture à une réflexion d’ensemble sur
le mariage et son image en littérature. On opposera les mariages heureux/
malheureux, d’amour/de convenance, assortis/mal assortis, etc.
◆ On pourra aussi s’interroger sur les types de textes dans lesquels apparaît
le mariage :
– texte narratif (Zola) ;
– texte épistolaire (Laclos) ;
– texte argumentatif (Montesquieu) ;
– texte dramatique (Molière).
On affinera la réflexion en montrant que le texte dramatique peut être le
support d’une réflexion sur le mariage (L’École des maris), que le récit peut
servir d’appui à une argumentation, etc.
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PISTES
DE RECHERCHES
DOCUMENTAIRES
Sujets de recherches et d’exposés
– Le costume au
XVIIe
siècle.
– Mariage bourgeois et mariage noble : comment se choisissait-on et comment
vivait-on ensuite selon son milieu ?
– Les paysans au
XVIIe
siècle.
– Comédie et tragédie au siècle de Louis XIV.
– Comparaison de personnages de Molière : George Dandin, Le Malade imaginaire
et L’Avare.
– Les femmes dans Molière, par exemple :Angélique,Agnès (L’École des femmes),
les femmes dans Les Précieuses ridicules.
– Valets et servantes chez Molière.
– La farce au
XVIIe
siècle.
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BIBLIOGRAPHIE
COMPLÉMENTAIRE
◆ Œ UVRES
DE
M OLIÈRE
– Édition de référence : Œuvres complètes, Molière, texte établi et annoté par
Georges Couton, Bibliothèque de la Pléiade, 2 volumes, Gallimard, 1971.
– Pour le travail en classe, on trouvera de nombreuses pièces dans la collection Bibliocollège éditée par Hachette.
◆ S UR M OLIÈRE
– Mikhail Boulgakov, Le Roman de Monsieur de Molière, G. Lebovici, 1990.
– Gérard Defaux, Molière ou les métamorphoses du comique, Klincksieck, 1992.
– Georges Forestier, Molière en toutes lettres, Bordas, 1991.
– Alfred Simon, Molière ou la vie de Jean-Baptiste Poquelin, Le Seuil, 1995.
◆ S UR
LE THÉÂTRE ET LA LITTÉRATURE AU XVII e SIÈCLE
– Paul Bénichou, Morales du grand siècle, Gallimard, 1948.
– Michel Corvin, Lire la comédie, Dunod, 1994.
– P. Goubert, L’Ancien Régime, coll. « U », 2 tomes,Armand Colin, 1969-1973.
– H. Méthivier, Le Siècle de Louis XIV, coll. « Que sais-je », PUF, 1998.
– Jacques Scherer, La Dramaturgie classique en France, Corti, 1950.
– Roger Zuber, La Littérature française du XVIIe siècle, coll. « Que sais-je ? »,
PUF, 1997.
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Documents pareils