L`Union européenne et le Myanmar: un partenariat spécial

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L`Union européenne et le Myanmar: un partenariat spécial
Commission européenne - Fiche d'information
L'Union européenne et le Myanmar: un partenariat spécial pour la
démocratie, la paix et la prospérité
Bruxelles, le 1er juin 2016
L'Union européenne et le Myanmar: un partenariat spécial pour la démocratie, la paix et la
prospérité
L’UE a joué un rôle de premier plan dans les efforts déployés par la communauté internationale pour
rétablir des relations avec le Myanmar à mesure que le pays progressait dans le processus
impressionnant de réforme dans lequel il s'était engagé et s'ouvrait au monde. L’UE a prouvé sa
détermination à accompagner le pays et sa population dans cet extraordinaire périple vers la
démocratie, la paix et la prospérité. La réussite du processus de démocratisation et de développement
socio-économique du Myanmar renforcera encore l'ASEAN, le partenaire naturel de l'UE en Asie du
Sud-Est.
La transition démocratique au Myanmar
En 2011, le gouvernement quasi-civil du Myanmar a entamé un vaste processus de réforme en posant
les premiers jalons de la démocratisation, de la paix avec les groupes armés ethniques du pays et du
redressement socio-économique. Les élections pluralistes et crédibles organisées en novembre 2015
ont marqué un tournant dans le processus de transition et ont donné à la Ligue nationale pour la
démocratie (LND) dirigée par Aung San Suu Kyi une majorité absolue au Parlement. Le nouveau
gouvernement LND a pris ses fonctions en avril 2016, Htin Kyaw devenant le premier président civil
depuis plus d’un demisiècle. Aung San Suu Kyi assume des fonctions essentielles au sein de la nouvelle
administration en tant que conseillère d’État, ministre des affaires étrangères et ministre du cabinet de
la présidence.
L’UE en tant que partenaire de la transition
L’UE a réagi promptement aux changements politiques intervenus au Myanmar et a, dès le début,
fermement soutenu les réformes démocratiques et économiques. L'UE a suspendu les sanctions et
ouvert un bureau en 2012. L'année suivante, elle a levé toutes les sanctions à l'exception de l'embargo
sur les armes et a rétabli les préférences commerciales au titre du régime «Tout sauf les armes» qui
permet d'accéder en franchise de droits et sans contingent aux 500 millions de consommateurs que
compte le marché unique européen. L'UE a ouvert une délégation de plein droit au Myanmar en 2013.
La même année, une réunion de la task-force UE-Myanmar, à laquelle ont participé quatre
commissaires et des représentants du Parlement européen et de la Banque européenne
d'investissement, s'est tenue à Yangon et à Nay Pyi Taw, mobilisant tous les instruments dont l'UE
dispose pour soutenir la démocratisation. En octobre 2015, l’UE a signé l’accord national de cessez-lefeu en tant que témoin international, en reconnaissance du rôle essentiel qu'elle a joué en soutenant le
processus de paix. L’UE a déployé la plus grande mission d'observation électorale internationale pour
suivre, à l'invitation de la commission électorale de l'Union du Myanmar, le déroulement des élections
générales qui se sont tenues le 8 novembre 2015.
En 2012-2013, l’Union a augmenté son aide au développement en faveur du pays, avec une première
dotation de 150 millions d'euros. En 2014, elle a adopté le programme indicatif pluriannuel pour la
période 2014-2020, doté d'une enveloppe indicative de 688 millions d'euros. Afin de promouvoir l’e
fficacité de l’aide, l’UE et ses États membres mènent depuis 2013 une programmation conjointe dans le
domaine de la coopération au développement.
Dialogue politique
En 2013, l’UE et le Myanmar ont décidé d'ouvrir un nouveau chapitre dans leurs relations et ont jeté
les bases d'un partenariat solide. Un dialogue politique à haut niveau a été lancé et les deux
partenaires ont entamé un dialogue régulier sur les droits de l'homme, qui est coprésidé par le
représentant spécial de l’UE pour les droits de l’homme. Ce dialogue témoigne de l'attention
particulière que l'UE accorde à la transition démocratique et aux droits de l'homme au Myanmar.
L’UE a réagi sans tarder aux besoins immédiats engendrés par la transition. Elle a fourni un soutien
rapide et ciblé, notamment au processus de paix, et contribué à l'adoption de mesures visant à
réformer les services de police du Myanmar.
L’UE et le Myanmar coopèrent également dans les enceintes multilatérales. Depuis de nombreuses
années, l’UE présente des résolutions sur la situation des droits de l’homme au Myanmar à l’Assemblée
générale des Nations unies et au Conseil des droits de l’homme.
La première présidence de l'ASEAN qu'a assumée le Myanmar en 2014 a été pour l'UE l'occasion
d'intensifier sa coopération avec le pays au niveau régional et d'œuvrer à la réalisation du «plan
d'action 2013-2017 de Bandar Seri Begawan visant à consolider le partenariat renforcé entre l'ASEAN
et l'UE» ainsi qu'à la promotion de ses intérêts stratégiques dans la région Asie-Pacifique, qu'elle a
présentés par la suite dans la communication conjointe intitulée «L'UE et l'ASEAN: un partenariat à
visée stratégique» et dans les conclusions du Conseil auxquelles cette communication a donné lieu.
L’UE et le Myanmar coopèrent sur de vastes questions liées à la sécurité et à la défense au sein du
forum régional de l'ASEAN. Le dialogue Asie-Europe (ASEM) est l'autre forum multilatéral de
coopération. En 2017, le Myanmar accueillera la 13e réunion des ministres des affaires étrangères de
l’A SEM.
Coopération au développement
Le Myanmar est le pays qui, après l'Afghanistan, bénéficie de l'enveloppe la plus importante consacrée
à la coopération bilatérale au développement en Asie, avec une dotation indicative de 688 millions
d'euros au titre du programme indicatif pluriannuel pour la période 2014-2020. L'aide apportée par l'UE
au programme de transformation du pays se concentre sur quatre secteurs:
le développement rural, l'agriculture et la sécurité alimentaire et nutritionnelle (241 millions
d'euros);
-
l'éducation (241 millions d'euros);
-
la gouvernance, l’état de droit et le renforcement des capacités de l'État (96 millions d'euros);
-
le soutien à la consolidation de la paix (103 millions d'euros).
Le Myanmar bénéficie en outre des programmes et instruments thématiques et régionaux de l'UE.
Afin de s'aligner sur les priorités du nouveau gouvernement, l'UE et ses États membres élaborent
actuellement une nouvelle stratégie de programmation conjointe pour la période 2017-2020.
Projets phares soutenus par l’UE:
- LIFT (fonds d’affectation spéciale pour les moyens de subsistance et la sécurité alimentaire) est un
fonds d'affectation spéciale multidonateurs qui vise à améliorer le quotidien et les perspectives des
petits agriculteurs et des paysans sans terre des régions rurales du Myanmar;
- STEP Democracy a pour but d'aider divers acteurs civils et politiques du Myanmar à saisir
l'occasion historique qui leur est offerte d'étudier les possibilités de construire des institutions
démocratiques et inclusives et de faire en sorte que la société participe de manière active et bien
informée au processus;
- My Justice entend améliorer l'accès des personnes pauvres et vulnérables à la justice et à l'aide
juridique, développer la capacité juridique des professionnels du secteur de la justice et renforcer
certaines institutions chargées de faire respecter l'état de droit afin qu'elles soient mieux à même
de remplir leur mandat;
- le fonds commun pour la paix soutient les efforts menés au niveau national pour parvenir à un
règlement durable du conflit armé ethnique au Myanmar;
- SMART Myanmar promeut activement la production et la consommation durables de vêtements
«Made in Myanmar», un concept qui met l'accent sur l'utilisation efficace des ressources et la
responsabilité sociale.
Aide humanitaire
Le Myanmar est exposé aux catastrophes naturelles, notamment aux cyclones, aux inondations et aux
tremblements de terre. En 2015, les pluies de mousson et le cyclone Komen ont provoqué les plus
fortes inondations de l'histoire récente du pays, lesquelles ont touché plus de 20 millions de personnes
dont 1,6 million ont dû quitter leur foyer. Les effets du changement climatique devraient encore
augmenter la vulnérabilité des populations dans le besoin.
Les combats ont entraîné de nouveaux déplacements de population dans l'État de Kachin, dans l'État
Shan et dans l'État de Rakhine. Selon les Nations unies, on comptait en décembre 2015 plus de 255
000 personnes déplacées à l'intérieur du pays, dont 120 000 environ toujours confinées dans des
camps depuis les violences interethniques survenues dans l'État de Rakhine en 2012.
Depuis 1994, l'UE a alloué au Myanmar un montant total de 218 millions d'euros au titre de l'aide
humanitaire, dont 133 millions pour faire face aux situations de conflit et 85 millions pour répondre aux
catastrophes naturelles et aux épidémies et pour renforcer la résilience. Depuis 2010, 6,6 millions
d'euros ont été consacrés à la réduction des risques de catastrophe dans les zones côtières exposées
aux inondations et dans les agglomérations urbaines à risque sismique. L’UE est aussi l'un des
principaux bailleurs de fonds en faveur des camps de réfugiés birmans en Thaïlande auxquels elle a
fourni 171,4 millions d'euros depuis 1995 (dont 70 % par l'intermédiaire de son service d'aide
humanitaire et 30 % par le truchement de son instrument d'aide aux populations déracinées).
Coopération économique et commerciale
Les efforts déployés par le Myanmar pour lutter contre le travail forcé, dont fait état l'Organisation
internationale du travail, ont permis à l'UE de rétablir un accès préférentiel au marché au titre du
régime «Tout sauf les armes» en 2013. Grâce à cela, les échanges bilatéraux sont passés de 404
millions d'euros en 2012 à 1,2 milliard d'euros en 2015. Les exportations vers l’UE ont quadruplé entre
2012 et 2015, passant de 165 à 675 millions d’e uros. Les vêtements représentent plus de 60 % des
exportations du Myanmar vers l'UE, suivis des produits agricoles. Les machines et les appareils
électriques comptent pour près de la moitié des exportations de l’UE à destination du Myanmar. Les
deux économies sont donc parfaitement complémentaires.
Selon les statistiques officielles du Myanmar (janvier 2016), l'UE était le quatrième investisseur
étranger dans le pays en 2015, mais avec moins de 10 % du total des investissements, elle reste loin
derrière la Chine, Singapour et Hong Kong. L’UE œuvre à la conclusion d’un accord sur la protection
des investissements qui permettra aux entreprises européennes de tirer pleinement parti des
possibilités offertes par l'économie du pays tout en respectant les normes les plus strictes en matière
de responsabilité sociale des entreprises et d'investissement responsable.
L'UE a démontré sa volonté d’œuvrer avec le gouvernement, l’O rganisation internationale du travail et
d’autres partenaires (le Danemark, les États-Unis et le Japon) en matière de droits du travail en
adhérant, en mai 2015, à l’initiative visant à promouvoir les droits et pratiques fondamentaux du
travail au Myanmar.
Des mesures ont été prises pour préparer les négociations en vue d'un accord de partenariat volontaire
(APV) sur l'application des réglementations forestières, la gouvernance et les échanges commerciaux
(FLEGT). Les progrès dépendent toutefois de l'issue du processus de paix étant donné que de vastes
zones forestières se situent dans des régions ethniques. L’UE attache une importance particulière à la
préservation de l’environnement et de la biodiversité.
MEMO/16/2010
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