dossier zoom - Orchestre National de Lille

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dossier zoom - Orchestre National de Lille
onlille.com
+33 (0)3 20 12 82 40
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ZOOM
BUCHBINDER INTERPRÈTE BEETHOVEN
INTÉGRALE DES CONCERTOS POUR PIANO
JEU 12 JANV. 20h – concert 1 et VEN 13 JANV. 20h – concert 2
Lille, Auditorium du Nouveau Siècle
& à Chauny le 14 JANV. 20h (concertos pour piano n° 1, 4 et 5)
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concert 1
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BEETHOVEN Concertos pour piano n°2, 4 et 3
concert 2
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BEETHOVEN Concertos pour piano n°1 et 5
Direction et piano Rudolf Buchbinder
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AUTOUR DES CONCERTS
EN BORD DE SCÈNE avec Rudolf Buchbinder
Jeu. 12 et Vend. 13 Janv. à l’issue des concerts
RETROUVEZ BEETHOVEN TOUT AU LONG DE LA SAISON AU SEIN DES PROGRAMMES :
RÉVOLUTIONS Jeu. 13 Oct. 20h
WATER MUSIC Jeu. 24 Nov. 20h et Sam. 26 Nov. 18h30
POÈME DE L’EXTASE (avec au programme le Triple Concerto) Jeu. 19 Janv. et Ven. 20 Janv. 20h
BEETHOVEN PROKOFIEV STRAVINSKY ORCHESTRE DE PICARDIE Sam. 13 Mai 18h30
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Rédaction © Ghislain Abraham intervenant pédagogique Orchestre National de Lille
Crédits Photos Portrait de Beethoven design graphique © Composite /
Photos de mains de pianiste et de l’Orchestre National de Lille © Ugo Ponte – O.N.L.
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Orchestre National de Lille – Place Mendès France, Lille (licence n°2-1083849)
Association subventionnée par le Conseil régional des Hauts-de-France, le Ministère de la Culture et de la Communication,
la Métropole Européenne de Lille et la Ville de Lille
Les concertos pour piano de Beethoven
Une odyssée musicale révolutionnaire
Sans doute impressionné par les prouesses du jeune
Mozart dont tous les milieux artistiques d’Europe parlaient,
Johann van Beethoven, petit bourgeois de Bonn, lui-même
musicien et chanteur professionnel, poussa son fils Ludwig
à étudier la musique de manière intensive. Son projet fut
couronné de succès ! A l’âge de vingt-deux ans, alors qu’il
s’installe à Vienne pour étudier auprès de Haydn et de
Salieri, le jeune Ludwig bénéficie déjà d’une solide
réputation en tant qu’organiste et pianiste virtuose. Il
participe à des tournois de pianistes et donne des récitals
dans les salons de la haute société viennoise au cours
desquels il joue avec fougue des pièces de ses
prédécesseurs, les siennes mais aussi de solides
improvisations dont il a le secret.
C’est le piano qui guidera longtemps ses choix artistiques compositionnels (son répertoire de
pièces pour piano compte près d’une centaine de pièces : sonates, bagatelles, variations,
fantaisies…). Au début de sa carrière musicale intense, on le perçoit avant tout comme un
pianiste-compositeur. Ce n’est qu’un peu plus tard qu’il se révélera également un
symphoniste* de génie.
Il ébauche à l’âge de 25 ans son premier Concerto pour piano (qui deviendra le concerto n°2
car édité en différé) et quelques mois plus tard, il enchaine avec celui qui demeurera le
Concerto n°1. Ce n’est que quatre ans plus tard que Beethoven s’attèlera à sa première
symphonie.
C’est bien sûr Beethoven lui-même qui se met en scène dans ses concertos. Il est à la fois
au piano (à l’exception du Cinquième concerto, voir plus loin) et à la direction d’orchestre.
C’est précisément ce que fera le pianiste et chef d’orchestre allemand Rudolf Buchbinder
dans l’intégrale des Concertos pour piano de Beethoven qu’il donnera en janvier 2017 avec
l’Orchestre National de Lille.
Entre l’amorce de la composition du premier concerto et la création du cinquième et dernier,
seize ans sont écoulés. Une écriture en évolution permanente, marquée par des audaces
géniales à la fois dans l’écriture pianistique et orchestrale mais aussi dans les rapports qui
lient le soliste et l’orchestre. Cinq planètes différentes d’un même univers, chacune avec sa
couleur (chacun d’eux ayant une tonalité* spécifique) et son énergie-propre. Seule constante
dans cette évolution stylistique, l’orchestration* choisie pour accompagner et répondre au
piano : instruments de la famille des bois* le plus souvent par deux auxquels s’ajoutent
quatre cuivres* (deux trompettes et deux cors), deux timbales (sauf dans le Concerto n°2 où
elles ne sont pas utilisées) et un orchestre à cordes d’une trentaine de musiciens.
Les deux premiers concertos datent de la
période estudiantine de Beethoven. Ils
demeurent de facture classique
viennoise : dans le premier mouvement,
une longue introduction orchestrale
expose les deux thèmes dans une
progression dont le point culminant est
l’entrée du piano. L’instrument soliste
reste ensuite au premier plan durant
toute la pièce, le premier mouvement se
terminant inévitablement par une brillante cadence*.
Le troisième mouvement de chacun des cinq concertos adopte quant à lui la forme du rondo*
(avec, à chaque fois, un thème-refrain simple et enjoué, comme une mélodie enfantine),
héritage du style galant du 18ème siècle en quête des mélodies faciles, empreintes de grâce
et d’insouciance. Ceci est particulièrement notable dans le rondo du Concerto n°2 où le
thème semble issu d’une comptine qui fait écho au chant du coucou !
 EN BREF
Titre : Concerto pour piano n°1, en DO Majeur, op.15
Compositeur : Ludwig van Beethoven (1770-1827), allemand
Date de création : 2 Avril 1802, Vienne
Genre : concerto en 3 mouvements
Durée : 38’
 EN BREF
Titre : Concerto pour piano n°2, en SI bémol Majeur, op.19
Compositeur : Ludwig van Beethoven (1770-1827), allemand
Date de création : Avril 1801
Genre : concerto en 3 mouvements
Durée : 33’
Le Concerto n°3 (créé en 1803) marque un tournant décisif. Composé dans la tonalité*
dramatique de DO mineur (tout comme le sera sa Cinquième Symphonie, « le Destin »), ce
concerto en exhale toute la saveur tragique, dans des proportions jusqu’alors jamais
atteintes dans une œuvre concertante. Beethoven réussit ici l’alliance insolite entre concerto
avec instrument soliste et drame symphonique. Il ouvre ainsi la voie aux grands concertos
romantiques.
 EN BREF
Titre : Concerto pour piano n°3, en DO mineur, op.37
Compositeur : Ludwig van Beethoven (1770-1827), allemand
Date de création : 5 Avril 1803, Vienne
Genre : concerto en 3 mouvements
Durée : 37’
Le Concerto n°4 brise la règle de
« l’introduction
orchestrale
magistrale ».
De
manière
surprenante, ce magnifique concerto
commence par une phrase tout en
retenue de piano seul, à laquelle fait
écho l’orchestre, lui aussi assez
timide,
avant de monter en
puissance et d’énoncer un thème
principal de caractère solennel
(utilisation de rythmes pointés*)
dans un tempo* modéré (Allegro
moderato). Beethoven s’éloigne clairement de la tradition des premiers mouvements
démonstratifs et présente son piano sous l’angle de l’intimité et de la liberté totale de
mouvements, comme s’il était enfin libéré de tout carcan structurel. Il parvient à transposer à
une œuvre écrite, l’imprévisibilité qui le caractérisait dans ses improvisations.
 EN BREF
Titre : Concerto pour piano n°4, en SOL Majeur, op.58
Compositeur : Ludwig van Beethoven (1770-1827), allemand
Date de création : 22 Décembre 1808, Vienne
Genre : concerto en 3 mouvements
Durée : 35’
Le Concerto n°5 dit « L’Empereur » est l’œuvre d’un artiste qui aborde la quarantaine en
souffrant de surdité chronique, de fréquentes migraines, d’un manque de reconnaissance et
de conditions matérielles contraignantes (Vienne étant alors occupée par les troupes de la
Grande Armée napoléonienne et en pleine crise économique). Triste toile de fond qui va
pourtant conduire le compositeur au sommet de son art. C’est sans doute le plus parfait des
cinq concertos pour piano et c’est pourtant le seul concerto qui ne sera pas créé par
Beethoven lui-même, trop atteint par la surdité.
Le thème du troisième mouvement (Rondo) fascine par son rythme incongru mélangeant
ternaire* et binaire* dans la même phrase élancée.
Le surnom ‘L’Empereur’ est une idée de l’éditeur et n’est clairement pas du goût de
Beethoven, républicain dans l’âme. Aucun hommage à l’Empereur d’Autriche donc, ni à
Napoléon. Si Beethoven a pu être fasciné par les débuts conquérants de Bonaparte
libérateur de l’Europe monarchique, il lui tourne le dos dés lors que Napoléon se couronne
Empereur. Il faut peut être comprendre ce surnom comme ‘l’Empereur des concertos pour
piano’, le plus puissant de tous.
 EN BREF
Titre : Concerto pour piano n°5 dit « L’Empereur », en MI bémol Majeur, op.73
Compositeur : Ludwig van Beethoven (1770-1827), allemand
Date de création : Mai 1811, Leipzig
Genre : concerto en 3 mouvements
Durée : 39’
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PETIT DICTIONNAIRE MUSICAL
(retrouvez ici tous les mots signalés*)
Binaire : dans le vocabulaire rythmique, division du temps en 2 parties égales, par
opposition au ternaire*.
Cadence : dans un concerto instrumental, passage situé généralement à la fin du premier
mouvement dans lequel tout l'orchestre s'arrête pour ne laisser que l'instrument soliste jouer
des traits qui vont mettre en valeur ses capacités virtuoses et expressives. Les cadences
peuvent être improvisées ou librement inventées par l'interprète. Certaines cadences sont
entièrement écrites par le compositeur.
Orchestration : étape dans la composition d’une œuvre musicale qui consiste à confier aux
différents instruments de l’orchestre les mélodies, harmonies et rythmes. Chaque
compositeur aborde l’orchestration de manière personnelle, obtenant ainsi des couleurs
orchestrales uniques.
Rythme Pointé : figure rythmique très employée à l'époque baroque par exemple dans les
Ouvertures à la française, dans laquelle la première note longue (par exemple une croche
pointée, croche à laquelle on ajoute la moitié de sa valeur) est suivie d'une ou deux notes
courtes et serrées (double- ou triple-croches), jouées à l'extrême fin du temps. Ceci donne à
la pièce un caractère royal, solennel.
Rondo : (version italienne du mot français ‘Rondeau’) forme musicale qui alterne un refrain
et des couplets, à la manière d'une chanson.
Symphoniste : spécificité d’un compositeur qui maitrise l’art de la composition de
symphonies, c’est-à-dire de pièces d’envergure écrite pour que les instruments de l’orchestre
‘sonnent ensemble’.
Tempo : mot d'origine italienne signifiant la vitesse voulue par le compositeur et à laquelle
l'interprète doit jouer une pièce musicale.
Ternaire : dans le vocabulaire rythmique, division du temps en 3 parties égales, par
opposition au binaire*.
Tonalité : gamme principale choisie par le compositeur pour une pièce musicale qui sera
centrée autour d’une note principale appelée « note tonique » qui agit comme un centre
d’attraction (par exemple dans la tonalité de DO Majeur, les mélodies commencent et
finissent par DO).
Vents (ou instruments à vent) : catégorie d’instruments de musique caractérisée par le fait
que le son est produit par le passage de l’air (le vent) dans l’instrument. On distingue deux
familles d’instruments à vent : les bois (construits sur la base d’un tuyau de bois percé de
trous) et les cuivres (construits sur la base d’un tuyau métallique et dont le son est produit
par la vibration des lèvres sur une embouchure en métal).