Dimanche 15 Juin, autour de la randonnée à AUVERS-SUR

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Dimanche 15 Juin, autour de la randonnée à AUVERS-SUR
Dimanche 15 Juin, autour de la randonnée à AUVERS-SUR-OISE.
VINCENT VAN GOGH 1853-1890
« Le suicidé de la société » (Antonin Artaud)
A Auvers-sur-Oise, dans les champs de blés mûrs survolés par les corbeaux noirs, Vincent Van Gogh se donnait
la mort ( qui viendra deux jours plus tard) en se tirant une balle dans la poitrine, geste inexpliqué ou, plutôt, trop
expliqué par ce qu'on appelle « sa vie, son oeuvre ». Cela se passait le 27 Juillet 1890.
Personnalité impétueuse, Van Gogh résout l'éternel dualisme entre homme et réalité en y risquant... son âme. Ce
sera le premier signe du mouvement expressionniste en peinture.
L'impressionnisme avait fait voler en éclats ce sur quoi reposait le concept de réalisme quand la science montra
que nature et réalité sont tributaires d'un rythme dynamique qui modifie constamment leur aspect. La perception
optique et chromatique devint alors cet outil que les impressionnistes ont affiné et traduit en sensations
dynamiques dans leurs tableaux.
Cette façon de voir des impressionnistes, superficielle et sensuelle, isole l'homme face aux problèmes
angoissants de la fin du XIX ème siècle. L'industrialisme fait apparaître de nouvelles classes sociales: les
bourgeois, riches et satisfaits, et les ouvriers et salariés qui travaillent pour survivre et renoncent à toute
revendication d'ordre moral et culturel.
Il reste à élaborer des solutions de substitution.
Celle que propose Van Gogh revendique la priorité de l'homme: « L'art, c'est l'homme ajouté à la nature ». Un
homme, donc, qui au lieu de s'en tenir au moment exaltant de la perception visuelle fait appel à toute la force de
son âme, de sa sensibilité, de ses convictions pour briser le mur d'indifférence et de détachement que le réel et la
nature opposent à son désir de vie, de participation, d'affirmation de sa présence et de sa volonté.
Les options esthétiques de Van Gogh s'éclairent à la lumière des différents évènements de sa vie qui l'ont mis
dans une situation d'opposition, voire de défi face à la société. Père religieux, mère artiste, d'un tempérament
ombrageux et solitaire, ce dont il a besoin c'est du contact avec les exclus.
Ses relations avec les femmes sont difficiles et souvent tragiques.
« Le côté visionnaire de cette oeuvre provient de son besoin passionné de lumière, du désir délirant de
suggestionner dans ses couleurs et sa composition l'intensité et l'exubérance solaire. »
Sur la mort de Vincent Van Gogh dont on ignore les raisons exactes et les ultimes circonstances, on ne peut que
s'interroger: le départ prévu de son frère et de sa famille pour la Hollande? Une dispute avec le Docteur Gachet?
« Je me sens raté... je ne vois pas l'avenir heureux du tout » Il ne cesse pourtant pas de travailler « d'immenses
étendues de blé sous des ciels troublés ». On n'a jamais su comment il avait trouvé son revolver ni l'endroit précis
où il a voulu mettre fin à ses jours.
« Je l'ai fait pour le bien de tous » dira-t-il à la fin, et c'est probablement la seule explication acceptable .
Patricia Martin
D'après « Van Gogh, le suicidé de la société » Antonin Artaud
« Vincent Van Gogh, sa vie son oeuvre » de chez GRÜND

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